organization:université de caroline du nord

  • Documentation pour un prochain patriarche


    Prometheus (arbre) — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Prometheus_(arbre)

    Prometheus (également connu sous le code WPN-114) est le surnom d’un pin de Bristlecone (Pinus longaeva) âgé probablement de plus de 5 000 ans et situé dans le Nevada au niveau de l’étage alpin. Il est abattu en 1964 dans le cadre d’une étude de la dynamique des climats du Petit âge glaciaire par dendrochronologie. Il était considéré comme le végétal le plus âgé de la planète jusqu’en 2008 où on a fait la découverte d’un bosquet d’épicéas âgé de 9 550 ans en Suède1, le Old Tjikko.

    Il est abattu le 6 août 1964 par Donald Rusk Currey (en), un doctorant et un membre du Service des forêts des États-Unis à des fins de recherche et alors que son âge n’était pas encore connu. Depuis lors, c’est l’arbre Mathusalem qui est considéré comme le Bristlecone le plus âgé au monde.

    Il doit son nom à Prométhée, qui d’après la Théogonie d’Hésiode, créa les hommes à partir d’une motte d’argile.
    Le bosquet où se trouvait Prometheus, avec le pic Wheeler au loin.
    Les restes du tronc coupé.
    La souche (en bas à gauche) et des restes de l’arbre (au centre).
    Étude de l’arbre

    Cet arbre appartenait à une population de pins de Bristlecone qui poussent à la limite de l’étage alpin sur la moraine latérale d’un ancien glacier sur le pic Wheeler, où, depuis 1986, se trouve le parc national de Great Basin, dans le Nevada oriental. Le pic Wheeler est la plus haute montagne du Snake Range et la plus haute montagne située entièrement dans l’État de Nevada. La population de pins de Bristlecone qui y pousse se divise en au moins deux sous-populations distinctes, dont l’une est accessible par un sentier d’interprétation très fréquenté. Prometheus pourtant, a grandi dans une région où l’on ne peut se rendre que par des randonnées à pied hors piste. En 1958 ou en 1961, un groupe de naturalistes qui avaient admiré le bosquet où l’arbre avait poussé a donné des noms à un certain nombre d’arbres, les plus grands ou les plus curieux, y compris Prometheus. La désignation comme WPN-114 a été donnée par le chercheur Donald R. Currey et vient du fait que c’est le 114e arbre qu’il a retenu pour ses recherches dans le comté de White Pine au Nevada.

    Le compte des anneaux effectué par Currey sur la section de l’arbre était de 4 844. Quelques années plus tard, il a été porté à 4862 par Donald Graybill, du Laboratoire de recherche sur les cernes des arbres (université d’Arizona). En 2010, Chris Baisan et Matthew Salzer du même laboratoire ont affiné la mesure de l’âge, par interdatation, ce qui permet de tenir compte des anneaux manquants (fréquents dans les arbres poussant à la limite de l’étage alpin). Ils obtiennent 4 900 ans très précisément. Cependant, le compte des anneaux a été fait sur une coupe transversale du tronc prise à environ 2,5 m au-dessus du point de germination original de l’arbre, parce que les anneaux les plus centraux manquaient au-dessous de ce point. En ajoutant les années nécessaires pour atteindre cette hauteur, il est probable que l’arbre ait eu près de 5 000 ans au moment de la coupe. Cela fait de lui le plus vieil organisme unitaire (c’est-à-dire non-clonal) qu’on ait jamais connu, dépassant d’environ 200 ans l’arbre Mathusalem du Bosquet Schulman dans les Montagnes Blanches en Californie.

    Que Prometheus soit considéré ou non comme l’organisme le plus ancien qu’on ait jamais connu dépend de la définition qu’on donne aux termes « le plus ancien » et « organisme ». Par exemple, certains organismes germinatifs ou clonaux, comme un buisson de créosote ou un tremble, pourraient avoir des individus plus âgés si l’organisme clonal est regardé comme un tout. En pareil cas, l’organisme vivant le plus ancien est un bosquet de Populus tremuloides dans l’Utah, connu sous le nom de Pando, avec 80 000 ans. Dans un organisme clonal, pourtant, les pieds clonaux individuels ne sont nulle part et de loin aussi anciens et aucune partie de l’organisme à aucun point dans le temps ne devient particulièrement vieille. Prometheus était ainsi l’organisme non-clonal le plus ancien qui ait été découvert, avec son bois le plus profond qui avait de 5 000 ans d’âge. Il est possible, pourtant, qu’il existe un exemplaire plus ancien dont l’âge n’ait pas encore été évalué. Les pins bristlecones sont connus pour la difficulté qu’on a à évaluer leur âge à cause de leur croissance particulièrement contorsionnée et l’abattage de très vieux arbres n’est plus autorisé.
    L’abattage de l’arbre

    Dans les années 1950 les dendrochronologistes ont fait de grands efforts pour découvrir les espèces d’arbres actuelles les plus anciennes ; ils comptaient utiliser l’analyse des anneaux pour différents objectifs de recherche, comme la reconstitution d’anciens climats, la datation de ruines archéologiques et cette question fondamentale qui est la recherche des créatures actuelles les plus anciennes. Edward Schulman a découvert alors que les pins bristlecones dans les Montagnes blanches de Californie et ailleurs étaient plus vieux que n’importe quelle espèce déjà datée. On a eu donc envie de trouver des bristlecones très âgés, plus âgés peut-être que l’arbre Mathusalem, estimé par Schulman en 1957 à plus de 4700 ans.

    Donald R. Currey était doctorant à l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill, et il étudiait la dynamique des climats du Petit âge glaciaire en utilisant les techniques de la dendrochronologie. En 1963 son attention fut attirée par les populations de bristlecones dans le Snake Range, et sur le pic Wheeler en particulier. En se fondant sur la taille, le taux de croissance et les formes de croissance de certains des arbres, il se convainquit qu’il existait sur la montagne quelques exemplaires très anciens et il préleva une carotte sur certains d’entre eux, trouvant des arbres dépassant 3 000 ans. Currey ne réussit pourtant pas à obtenir une série continue de carottages avec chevauchement pour WPN-114. Ici, les histoires divergent. On ne sait pas bien si c’est Currey qui a demandé, ou si c’est le personnel du service forestier qui a suggéré que l’on coupât l’arbre au lieu d’y pratiquer un carottage. Il y a aussi quelque incertitude quant à la raison pour laquelle un carottage n’a pu être fait. Une version est qu’il a brisé son unique longue tarière d’accroissement ou n’arrivait pas à la retirer et qu’il ne pouvait pas en obtenir une autre avant la fin de la campagne sur le terrain, une autre version prétend qu’il avait cassé deux tarières, et une autre encore qu’un échantillon de base était trop difficile à obtenir par taraudage et qu’il n’aurait pas fourni autant de renseignements définitifs qu’une coupe transversale complète de l’arbre.

    Il s’y ajoute des différences d’opinion sur le caractère exceptionnel de Prométhée dans le bosquet du pic Wheeler. On a dit que Currey et/ou le personnel de service forestier qui a autorisé l’abattage croyaient que l’arbre était seulement un des arbres très grands et très vieux dans le bosquet, tandis que d’autres, parmi lesquels un au moins a été impliqué dans la prise de décision et l’abattage de l’arbre, croyaient que l’arbre était vraiment exceptionnel - manifestement plus vieux que les autres arbres du domaine. Au moins une des personnes impliquées assure que Currey savait la vérité à l’époque bien que lui-même ne l’ait jamais avoué ; d’autres au contraire ont contesté que l’arbre fût de façon évidente plus vieux que les autres.

    On ne voit pas bien non plus en quoi il était nécessaire d’abattre un arbre aussi vieux si l’on considère le sujet que Currey étudiait. Comme le petit âge glaciaire a commencé, il n’y a pas plus de 600 ans, bien des arbres sans doute auraient pu fournir les renseignements qu’il recherchait pour cette période de temps. Pourtant, dans son rapport original (Currey, 1965), Currey fait allusion au petit âge glaciaire comme embrassant une période allant de 2000 avant Jésus-Christ jusqu’à maintenant, définissant ainsi cet âge comme une période de temps beaucoup plus longue que selon le consensus habituel. Était-ce l’opinion ordinaire à ce moment-là, on ne le sait pas. Dans l’article, Currey indique qu’il avait fait abattre l’arbre autant pour savoir si les bristlecones les plus âgés ont été nécessairement confinés aux Montagnes Blanches de Californie (comme des dendrochronologistes lui en avaient fait la demande) que parce que c’était utile pour étudier le petit âge glaciaire.

    Quoi qu’il en soit, l’arbre a été abattu et sectionné en août 1964, et plusieurs morceaux ont été emportés pour être traités et analysés, d’abord par Currey, puis par d’autres dans les années suivantes. Des sections, ou des morceaux de sections ont abouti à différents endroits, dont certains sont ouverts au public, entre autres : le centre de visite du parc national de Great Basin (Baker, NV), le Convention Center d’Ely (Ely, NV), le Laboratoire de Recherche sur les anneaux des arbres de l’université d’Arizona (Tucson, AZ) et l’Institut de génétique forestière du Service forestier américain (Placerville, CA).
    Répercussions de l’abattage de l’arbre

    On a soutenu que l’abattage de l’arbre a été un facteur important pour le mouvement de protection des bristlecones en général et des bosquets du pic Wheeler en particulier. Avant que l’arbre eût été coupé il y avait déjà eu un mouvement pour protéger les zones montagneuses et contiguës à l’intérieur d’un parc national et 22 ans après l’incident la région a vraiment acquis le statut de parc national.

    L’endroit exact de l’arbre qui est maintenant le plus vieux, Mathusalem, est gardé secret par l’agence chargée de l’administration, le Service des forêts américain. À cause de l’importance de l’espèce dans les recherches de dendrochronologie, tous les pins bristlecones sont maintenant protégés, qu’ils soient debout ou tombés.

    #patriarche #arbre #hommerie #mad_meg

  • Bioingénierie : un appel contre le « forçage génétique »

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/12/05/bioingenierie-un-appel-contre-le-forcage-genetique_5043860_1650684.html

    Plus de 150 ONG réclament un moratoire sur les applications et les recherches visant à modifier le génome d’espèces afin de les éradiquer ou, au contraire, de les conserver.

    Les nouvelles techniques d’ingénierie du génome alimentent les espoirs dans le domaine de la recherche biomédicale, mais aussi les craintes des environnementalistes. Plus de 150 organisations non gouvernementales (ONG) ont appelé, lundi 5 décembre à Cancún (Mexique), à l’occasion de la treizième conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, à un moratoire sur les techniques de « forçage génétique ». Ces dernières consistent à imprimer à l’ensemble d’une espèce des traits nouveaux, grâce à l’introduction de constructions génétiques capables de se diffuser rapidement à toute une population.

    Les nouvelles méthodes d’édition du génome – comme Crispr-CAS9 – rendent en effet possible des manipulations génétiques à grande échelle. Relâchés dans la nature, quelques moustiques génétiquement modifiés pour être résistants au parasite du paludisme pourraient, par exemple en se reproduisant avec les individus sauvages, transmettre en quelques générations leur trait à l’ensemble de l’espèce. Et interrompre ainsi, en théorie, la transmission de la maladie aux hommes. D’autres applications sont possibles, comme la transmission d’un gène délétère à une espèce considérée comme nuisible, et ce, pour l’éradiquer. Ou au contraire, à des fins de conservation, apporter des gènes de résistance à des espèces menacées par des maladies ou des parasites émergents.

    Effets transfrontaliers

    « Le forçage génétique est délibérément conçu pour se diffuser et persister, sans considération pour les frontières nationales, écrivent les organisations signataires de l’appel. Il n’existe à ce jour aucun processus international de gouvernance des effets transfrontaliers d’une utilisation du forçage génétique. » Les ONG estiment que les conséquences attribuables à une opération de forçage génétique ne pourront être toutes connus ou détectées avec certitude. « Il n’est pas possible de prédire de manière adéquate les effets écologiques en cascade de la diffusion [d’une modification génétique] dans les écosystèmes sauvages », ajoutent-elles, précisant que les gènes introduits « pourraient se diffuser de manière irréversible » et « franchir la barrière des espèces ». Les pétitionnaires demandent un moratoire sur les applications bien sûr, mais aussi sur la « recherche appliquée ».

    « Ce genre de réactions est tout à fait compréhensible, estime Eric Marois, chercheur (Inserm) à l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg, qui travaille sur des systèmes de forçage génétique destinés à éradiquer ou modifier des moustiques vecteurs du paludisme. Mais si on peut aujourd’hui adhérer à une demande de moratoire sur les applications grandeur nature du forçage génétique, dans la mesure où il n’existe pas encore de cadre réglementaire, il est plus gênant de vouloir interdire la recherche en laboratoire sur ces sujets. »

    « Un seul organisme introduit par erreur dans l’environnement peut théoriquement altérer toute son espèce, c’est dire si les enjeux sont élevés » Jim Thomas (ETC Group)

    Pour les pétitionnaires, la recherche conduite à des fins d’applications ultérieures devrait en effet être sujette à moratoire. Y compris lorsqu’elle est conduite en milieu confiné. « La recherche en laboratoire peut tout à fait être définie comme appliquée, estime Jim Thomas, directeur de programme à ETC Group, l’une des organisations ayant piloté l’initiative. Par exemple, l’université de Caroline du Nord est actuellement en train de développer un système de forçage génétique sur la souris dont l’utilisation sur des îles [envahies par ces rongeurs] est espérée d’ici à 2020. » En outre, rappelle Jim Thomas, « un seul organisme introduit par erreur dans l’environnement peut théoriquement altérer toute son espèce, c’est dire si les enjeux sont élevés ».

    Eradiquer le paludisme

    « Je trouve dommage que ces organisations, qui se soucient du développement socio-économique dans les pays en développement ne considèrent que les risques potentiels de ces techniques, sans regarder les bénéfices possibles : éradiquer le paludisme soulagerait les populations africaines d’un poids énorme, ajoute de son côté Eric Marois. Le forçage génétique pourrait en outre permettre de réduire l’usage des insecticides qui sont aujourd’hui utilisés pour contrôler les populations de moustiques, et qui ont des effets négatifs sur l’environnement et sur la santé publique. »

    Professeur à l’Académie des sciences chinoise et auteur d’une récente synthèse sur les applications de ces techniques à la conservation des espèces, Richard Corlett se dit en accord avec l’instauration d’un moratoire sur les applications opérationnelles, tant qu’aucun cadre réglementaire n’existe. Mais un moratoire sur la recherche pose, selon lui, d’autres problèmes. « D’année en année, il sera plus simple pour un grand nombre de laboratoires et de pays de développer des systèmes de forçage génétique, explique-t-il. Un moratoire sur la recherche signifierait que n’importe quel biologiste moléculaire saurait en théorie comment développer un tel système sans apprendre à savoir le contrôler. » Or, ajoute le biologiste, ces techniques sont « bon marché et indétectables : voulons-nous que ces systèmes ne soient développés que par des Etats, des entreprises ou des scientifiques hors de contrôle ? »

  • Facebook, faux ami de la démocratie

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/11/01/facebook-faux-ami-de-la-democratie_5023701_3236.html

    Quand Susanna Lazarus s’est éveillée, ce vendredi 24 juin, et qu’elle a allumé la télévision, la stupeur l’a envahie. Son pays, le Royaume-Uni, venait de choisir de quitter l’Union européenne, à près de 52 %. Pourtant, dans les jours qui précédaient, cette Londonienne de 27 ans n’avait rien vu venir. Sur Facebook, presque tous ses amis, issus comme elle de la cosmopolite capitale économique du pays, avaient partagé les arguments du « remain ». La campagne adverse, celle du « Leave », était absente de son flux. « Quand je suis allée me coucher, hier soir, je me sentais optimiste, et une grande part de cet espoir venait de l’état d’esprit que je percevais sur mes fils sociaux », a confessé cette journaliste dans un article du magazine Radio Times, au lendemain du vote. Et de conclure, amère : « Hier, mon fil Facebook m’a fait un gros mensonge ».

    Un tel témoignage prêtait bien sûr le flanc à la critique. « Franchement, si vous êtes assez bête pour faire confiance aux réseaux sociaux pour vous informer et vous forger un avis, vous méritez ce genre de surprise », l’a sévèrement tancée Rosemary, de Genève, dans les commentaires. Un autre internaute, David, a pris un peu de hauteur : « Nous avons tous tendance à échanger en priorité avec des gens qui partagent nos points de vue. » Susanna n’avait pas caché vivre dans une espèce de « bulle », entourée de gens qui lui ressemblent. Dans la région de Londres, 40 % des votants ont pourtant choisi le Leave. Mais Susanna comptait sans doute très peu d’entre eux parmi ses « amis numériques ».
    Plus d’un milliard d’utilisateurs

    Facebook nous « ment »-il, comme l’a écrit la jeune Londonienne après son douloureux réveil ? La question est devenue extrêmement sensible, à mesure que le réseau social dominant s’est mué en un lieu d’information et de débat – alors qu’il n’était à l’origine qu’une espèce de répertoire, inspiré des trombinoscopes des facs américaines. Douze ans après sa création par Mark Zuckerberg, The Social Network – pour reprendre le titre du film qui narre ses origines – compte 1,13 milliard d’utilisateurs quotidiens (dont 24 millions de Français). Et parmi eux, 44 % déclarent l’utiliser pour s’informer, selon le Reuters Institute for the Study of Journalism, de l’université d’Oxford (Royaume-Uni).

    Sur le réseau, l’intérêt pour le débat public et la politique est encore plus grand pendant les campagnes électorales, comme actuellement en France ou aux Etats-Unis. De janvier à septembre, 103 millions de personnes – soit la moitié des membres américains de Facebook − ont interagi avec des contenus concernant la présidentielle du 8 novembre. Fin 2015, la plate-forme a même mesuré que l’élection était, aux Etats-Unis, le premier sujet de conversation de ses utilisateurs, devant les attentats ou la crise des réfugiés.

    « Une chose est sûre : le débat public est sur ces plates-formes », résume Axel Calandre, responsable de la campagne numérique de Nicolas Sarkozy. Pour preuve, ces milliers de pages partisanes, outre-Atlantique, dont l’audience cumulée rivalise sur Facebook avec celle de CNN ou du New York Times, selon une enquête du New York Times Magazine. Les grands médias ne sont plus qu’une partie d’un espace public bien plus vaste, au sein duquel le réseau social américain occupe une place de plus en plus centrale.

    Or, quels que soient leurs biais, les médias traditionnels fonctionnent avec des règles qui reflètent celles des sociétés démocratiques : ils font entendre différents points de vue, s’attachent à proposer un équilibre dans les sujets qu’ils abordent, à respecter le principe du contradictoire… Dans certains cas, ils sont même soumis à une régulation, à l’image des radios et télévisions en France, qui se voient imposer par le CSA de respecter le pluralisme et l’équilibre des temps de parole en politique.

    Aucune responsabilité éditoriale

    Autant de principes qui sont étrangers à Facebook. Ce dernier n’a pas été conçu comme un média. C’est « avant tout un service qui vous permet de vous connecter avec vos amis et votre famille », prêche son responsable produit, Chris Cox, proche de Mark Zuckerberg et apôtre de Facebook parcourant le monde entier. Conséquence formulée par sa responsable des relations avec les politiques, Katie Harbath : « Nous sommes agnostiques sur le contenu, nous n’avons pas d’avis éditorial ». Facebook se présente comme « une plate-forme neutre et ouverte », insiste-t-elle.
    Facebook est avant tout une usine à publicité ciblée. Sur mobile, elle rivalise avec Google pour la première place et dégage environ 6 milliards d’euros de revenus… par trimestre.

    Le réseau réfute toute notion de responsabilité éditoriale. En revanche, il exerce bien une forme de sélection des contenus, par le biais d’un algorithme. « Notre but est de montrer à chaque personne le genre d’histoires qu’elle veut le plus voir, d’après nos indications », expose un document de référence publié en juin par Facebook pour expliciter les « valeurs » du fil d’actualité – ce flux de contenus choisis par un algorithme, que chacun voit quand il se connecte au réseau. Et de préciser : « Nous agissons ainsi non seulement parce que nous pensons que c’est la bonne chose à faire, mais aussi parce que c’est bon pour notre business ». Un rappel salutaire : Facebook est avant tout une usine à publicité ciblée. Sur mobile, elle rivalise avec Google pour la première place et dégage environ 6 milliards d’euros de revenus… par trimestre.

    Il y a donc un hiatus entre ce qu’est Facebook et ce pour quoi il est utilisé, en tout cas quand il s’agit d’information. Ce hiatus explique la mésaventure de Susanna Lazarus, et une série de prises de parole récentes pointant des effets de cloisonnement. En France, ce sont les opposants à la loi travail qui sur Facebook voient surtout des contenus confortant leur vision, sans vraie porosité avec les défenseurs du texte. Ou les adversaires du burkini qui échangent en cercle fermé, comme le font, dans le camp opposé, ceux qui dénoncent l’islamophobie. Faute d’une information commune, ces différents groupes risquent de se retrouver dans l’incapacité à débattre ensemble, ce qui est pourtant un fondement de la culture démocratique.

    Ni médiation ni équilibre

    Parfois, la logique communautaire de Facebook épouse les fractures de conflits bien plus terribles. C’est le cas en Syrie, selon le chercheur Yves Gonzalez-Quijano, spécialiste des cultures numériques du monde arabe. A l’origine, pointe-t-il, Facebook est associé à une « mythologie positive », celle des « printemps arabes » de 2011. Mais cette année-là, un faux blog, « A gay girl in Damascus », en fait tenu par un Américain, crée le trouble. Et puis, à mesure que la guerre civile s’intensifie, les fils sociaux deviennent « un cocktail explosif où les discours de haine s’entre-alimentent de vidéos glaçantes de corps en morceaux, de tortures, et autres images invérifiables ». Les clichés et les points de vue défilent, sans médiation, sans notion d’équilibre. D’où le constat posé par cet enseignant-chercheur de l’université Lumière-Lyon-II, dans un entretien à Big browser, un blog du Monde, au printemps 2016 : « On navigue à travers une succession de filtres générés par les gens que l’on “suit” ou que l’on a ajoutés à sa liste d’“amis”. On ne s’ouvre pas à tous les possibles, au contraire, on a accès à des informations filtrées par un réseau coopté. On fonctionne en circuit fermé. »

    A des milliers de kilomètres des affres syriennes, la campagne présidentielle américaine a elle aussi révélé la puissance de ces « filtres ». Aux Etats-Unis, Facebook range ses utilisateurs parmi 98 catégories politiques, afin de pouvoir vendre un ciblage très fin aux annonceurs. En mai, le Wall Street Journal a créé un outil permettant de comparer le fil d’un utilisateur classé comme « très libéral » à celui d’un autre, « très conservateur ». Résultat : deux visions du monde radicalement différentes. Par exemple, sur une question clivante comme celle de l’avortement, le fil « bleu » (libéral) remonte une vidéo des manifestations en Pologne contre son interdiction, tandis que le fil « rouge » (conservateur) renvoie vers une pétition contre le financement public du planning familial.

    Comment Facebook en vient-il à nous montrer des contenus aussi différents ? Avec son algorithme, l’entreprise californienne veut répondre à l’abondance des publications. Il s’agit de les écrémer en détectant, pour chaque utilisateur, les plus pertinentes. Pour cela, le réseau exploite les informations dont il dispose, en temps réel, pour déterminer, parmi toutes les publications des « amis » d’un utilisateur, celles avec lesquels il a la plus grande « affinité » ; mais aussi à quelle place il faut les afficher sur son fil de contenus Facebook. Parmi les milliers de critères utilisés, les plus importants dépendent du comportement individuel de l’utilisateur : ses clics, ses partages, ses likes… Mais les actions de ses amis sont aussi prises en compte. Accepter un ami sur Facebook, c’est donc accepter d’être influencé par ses choix.

    S’il ne dévoile pas le détail de son algorithme, par ailleurs quotidiennement affiné, le réseau n’en cache pas la logique générale : « Les actualités qui s’affichent dans votre fil d’actualité sont sélectionnées en fonction de votre activité et de vos contacts sur Facebook », explique l’une de ses pages d’aide, ajoutant : « Si vous avez l’impression que vous ne voyez pas toutes les actualités ou que vous voyez dans votre fil d’actualité des actualités qui ne vous intéressent pas, vous pouvez régler vos paramètres. »

    Dans les faits, peu d’utilisateurs utilisent cette possibilité. Et selon une étude publiée en 2015 par des chercheurs américains, 63 % des quarante utilisateurs interrogés ignoraient même que leur fil d’actualité était filtré par un algorithme. Ils couraient donc le risque de croire que ce qu’ils voyaient était une vision fiable de l’actualité à un instant T, alors qu’il s’agissait d’une sélection fondée sur leurs actions et celles de leurs amis.

    La création d’une « auto-propagande »

    Activiste politique et homme de médias, l’Américain Eli Pariser a donné un nom à ce phénomène : les « filter bubbles » (bulles de filtres) – titre de son ouvrage paru en 2012 (The Filter Bubble, Penguin, non traduit). Ces bulles créent selon lui une « auto-propagande ». « Vous vous endoctrinez vous-même avec vos propres opinions. Vous ne réalisez pas que ce que vous voyez n’est qu’une partie du tableau, a exposé, dans un entretien au magazine Time, l’activiste cofondateur des sites Upworthy et Avaaz.org. Et cela a des conséquences sur la démocratie : pour être un bon citoyen, il faut que vous puissiez vous mettre à la place des autres et avoir une vision d’ensemble. Si tout ce que vous voyez s’enracine dans votre propre identité, cela devient difficile, voire impossible. »

    Or, Facebook est le réseau social le plus propice aux « filter bubbles ». « Toutes les plates-formes à algorithmes sont concernées, mais Facebook concentre deux effets d’enfermement, analyse Benoît Thieulin, membre du Conseil national du numérique. Le premier effet est lié à sa nature de réseau social symétrique, qui relie des amis qui vous acceptent eux aussi comme amis, à la différence de Twitter, qui est un peu plus ouvert et vous permet de suivre des gens qui ne vous suivent pas. Le second est l’effet de l’enfermement algorithmique. »

    « La bulle, c’est nous qui la créons. Par un mécanisme typique de reproduction sociale. Le vrai filtre, c’est le choix de nos amis, plus que l’algorithme de Facebook. » Dominique Cardon, chercheur
    Pour contrer ces critiques, le réseau social a fait publier dans la prestigieuse revue Science, en mai 2015, une vaste étude mesurant « l’exposition à une information diverse sur Facebook », fondée sur l’observation de ses utilisateurs se déclarant « conservateurs » ou « libéraux » (soit 9 % des membres de Facebook aux Etats-Unis). Ses résultats confirment une polarisation de la circulation des contenus, mais battent aussi en brèche certaines idées reçues.

    Selon l’étude, s’ils étaient exposés de façon aléatoire aux contenus partagés sur Facebook, les « conservateurs » en verraient 45 % qui ne sont pas majoritairement partagés par les gens de leur bord politique, et les « libéraux » 40 %. Mais comme les membres n’ont accès qu’aux publications partagées par leurs « amis », cette proportion de contenu « différent » tombe à 34 % pour les « conservateurs » et 23 % pour les « libéraux ». Ensuite, la sélection opérée par l’algorithme rabote encore les chiffres à 33 % et 22 %. Enfin, si l’on ne compte que les liens sur lesquels les utilisateurs cliquent finalement, les proportions descendent à 29 % et 20 %.

    Quelles conclusions tirer ? « Sur Facebook, vous êtes exposé à une large diversité de contenus, interprète Katie Harbath. Il n’y a pas que des pro-Clinton et des pro-Trump discutant entre eux. Il y a une zone commune. » Et l’effet de bulle ? « Il est proche de celui qu’on rencontre dans la vraie vie, répond cette ancienne de la campagne présidentielle du républicain Rudy Giuliani. Chacun a des amis qui pensent comme lui mais aussi d’autres qui ont des opinions différentes. »

    « La leçon de l’étude de Facebook, c’est que le filtre est en nous, sourit Dominique Cardon, chercheur au laboratoire des usages d’Orange et auteur de A quoi rêvent les algorithmes ? (Seuil, octobre 2015). La bulle, c’est nous qui la créons. Par un mécanisme typique de reproduction sociale. Le vrai filtre, c’est le choix de nos amis, plus que l’algorithme de Facebook. »

    Une reproduction de la société

    Selon certains travaux, le cercle des amis Facebook, souvent acceptés rapidement et sans engagement, est plus large que celui des gens régulièrement côtoyés dans la vraie vie, et donc plus hétérogène, sauf pour les individus les plus politisés. En revanche, comme l’indique une étude du Pew Research Center parue fin octobre, une majorité d’Américains jugent « stressant et frustrant » le fait de parler de politique, sur les réseaux sociaux, avec des gens d’un autre bord, en raison notamment du ton.

    Historien des médias, Patrick Eveno rappelle que la recherche d’un entre-soi est ancienne : « Le lecteur assidu de L’Humanité dans les années 1950 ne regardait ni Le Figaro, ni Le Monde, ni La Croix ; et réciproquement ». Une différence de taille, toutefois : le cloisonnement entre lecteurs de journaux était un choix actif, une inscription assumée dans une famille de pensée politique. Celui de Facebook est subi et parfois inconscient.

    Les défenseurs du réseau estiment donc qu’il ne fait que reproduire la société : « Cela fait vingt ans que les Etats-Unis se polarisent de plus en plus politiquement », souligne Katie Harbath. Le logiciel ne ferait que refléter un champ démocratique fracturé, composé de différentes tribus antagonistes, comme le Tea Party ou le courant Alt-Right américains.

    Cette fragmentation est accentuée par les effets du marketing politique, devenu intense sur Facebook, même si, pour les groupes qui l’utilisent, il est aussi un moyen de sortir de leur cercle d’habitués. Une partie de la publicité est en effet acquise par des partis, candidats ou lobbies qui « sponsorisent » des billets adressés à des internautes ciblés en fonction de leur âge, leur sexe, leurs centres d’intérêt, leur lieu de résidence, leur profession… Par exemple, dans la campagne française, à droite, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou François Fillon peuvent faire parvenir leur programme sur la santé à des gens qui ont aimé la page d’une organisation de médecins généralistes, ou la vidéo d’un discours sur l’éducation à des enseignants.

    Massive aux Etats-Unis, cette publicité politique est également généralisée en France, mais interdite dans les six mois qui précèdent une élection – en l’occurrence depuis le 1er octobre pour ce qui concerne la présidentielle de 2017 (dont le premier tour aura lieu le 23 avril). « En période de campagne, Facebook permet surtout d’augmenter la mobilisation au sein d’une bulle, pas forcément de propager ses idées à des poches très variées », estime Elliot Lepers, spécialiste des campagnes en ligne, notamment contre la loi El Khomri ou pour la candidate écologiste Eva Joly. « Avec le jeu des partages, les communautés qu’on peut toucher sont malgré tout plus larges qu’avant l’arrivée des réseaux sociaux », nuance Gautier Guignard, responsable numérique de la campagne de François Fillon, qui comme Alain Juppé a 150 000 fans sur sa page Facebook officielle, Nicolas Sarkozy culminant, lui, à près d’un million.

    L’algorithme n’a pas de « conscience politique »

    En matière politique, la quête d’audience se fait avec les mêmes règles que dans d’autres domaines, et la plate-forme a la réputation de favoriser les contenus les plus simplistes ou les plus tranchés. Un travers lié à la mécanique du share : les contenus déclenchant une émotion chez l’utilisateur sont plus partagés que les autres, et donc mieux traités par l’algorithme. Cette « règle du jeu » a un impact sur la production des médias, mais aussi l’expression des politiques. Jusqu’à l’Elysée, où François Hollande s’est mis depuis l’été à publier, sur Facebook, des messages personnels, rompant avec son registre de communication précédent, plus institutionnel.

    Certains acteurs sont des spécialistes de ces logiques de buzz : les milliers de pages militantes non officielles qui, aux Etats-Unis ou en France, se sont taillé une place centrale sur certains créneaux, par exemple la Manif pour tous ou l’antihollandisme – une page comme « Hollande dégage » rassemblant plus de 800 000 fans. « Sur Facebook, la prime au partage et aux commentaires s’applique aux contenus qui génèrent une joie hors-norme ou une rage profonde, ou qui deviennent viraux, qu’il s’agisse de canulars, de théories du complot, de photos de bébés ou d’informations importantes », a décrit Zeynep Tufekci dans une chronique parue, en mai, dans le New York Times. La professeure assistante à l’université de Caroline du Nord souligne, comme une conséquence, que sur le réseau créé par Mark Zuckerberg, « Donald Trump s’en sort mieux que les autres candidats ».

    « Actuellement, on a l’impression que ceux qui profitent le plus de la situation, c’est Trump et Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] », résume abruptement Benoît Thieulin. En France, a été mise en évidence de longue date l’importance de la « fachosphère », cette nébuleuse d’extrême droite très active en ligne, à laquelle les journalistes Dominique Albertini et David Doucet viennent de consacrer un livre (La Fachosphère, Flammarion, 336 pages, 20,90 euros). Or ceux qui se vivent comme les soldats de ce qu’ils appellent la « réinformation » ont intégré le fait que les algorithmes « n’ont pas de conscience politique » et traitent toutes les opinions sur un pied d’égalité. Avant l’extrême droite, d’autres groupes minoritaires dans les médias, comme les altermondialistes, le camp du « non » au référendum européen de 2005 ou les défenseurs des libertés sur Internet, ont aussi profité des réseaux pour bénéficier de relais qu’ils trouvaient difficilement ailleurs, rappelle Benoît Thieulin, qui, comme les responsables numériques des candidats à la primaire de droite, pointe le « progrès démocratique » d’abord apporté par Facebook.

    Sensible aux pressions

    La radicalité constatée sur les réseaux sociaux est le fruit d’un travail d’occupation mené par des militants s’estimant lésés par les médias traditionnels. Dans cette bataille souterraine, Facebook pose peu de limites et la popularité des contenus prime sur leur véracité – c’est là un autre travers du réseau. Au point qu’est évoquée l’émergence d’une société de la « post-vérité », selon le titre d’une tribune remarquée de Katherine Viner, rédactrice en chef du Guardian. Certes, les fausses informations ne datent pas d’hier, reconnaît-elle dans ce texte écrit après le traumatisme d’une campagne du Brexit pleine de faux-semblants : « Ce qui est nouveau, c’est qu’aujourd’hui, les rumeurs et les mensonges sont autant lus que les faits gravés dans le marbre – et parfois même plus. » La conclusion fait écho à la vérification menée par le site Buzzfeed sur 1 000 publications de six grandes pages Facebook ultra-partisanes américaines : 38 % des contenus étaient « partiellement faux ou trompeurs » sur les pages de droite, 19 % sur celles de gauche.

    En France, un candidat à la primaire de la droite et du centre s’est ouvertement plaint d’être la cible de « fadaises » sur Facebook, notamment : « Les réseaux sociaux sont, en quelque sorte, la poubelle de l’univers, a osé Alain Juppé, dans le Journal du dimanche. A les lire, je serais “Ali Juppé”, je serais “marié avec une musulmane”, je serais “le grand mufti de Bordeaux”, j’aurais construit “la plus grande mosquée d’Europe”… » L’équipe du candidat songe d’ailleurs à lancer une « cellule » de démontage de rumeurs inspirée des rubriques de « fact-checking » de la presse, comme Les Décodeurs du Monde ou Desintox de Libération, explique Eve Zuckerman, la responsable de sa campagne numérique.

    Face aux critiques, Mark Zuckerberg campe jusqu’ici sur ses positions : « Nous sommes une entreprise de technologie, pas un média », a répété le tutélaire fondateur de Facebook, fin août, alors qu’en Allemagne, certains l’accusaient de ne pas combattre assez activement les propos haineux. Mais la question des responsabilités que doit assumer l’entreprise, en contrepartie de son rôle croissant dans l’information et le débat public, est désormais clairement posée. Et malgré son discours invariant, Facebook n’est pas insensible aux pressions : il a fini par assouplir sa ligne en autorisant la circulation de « La petite fille au napalm », célèbre photographie de Nick Ut, symbole de la guerre du Vietnam, après une censure initiale pour cause de nudité. Il s’est aussi lancé avec Google et une large coalition de médias – dont Le Monde – dans le projet Firstdraft, qui vise à combattre les informations manipulées.

    Une « maladie infantile » des réseaux sociaux

    Au-delà, certains réclament une forme de régulation ou de « pondération », des logiciels des plates-formes. « Vos algorithmes doivent donner une place aux opinions opposées et aux informations importantes, pas seulement à ce qui est le plus populaire ou le plus auto-convaincant », avait lancé Eli Pariser aux patrons de Facebook ou Google, lors de sa conférence de 2011. Mais les utilisateurs le veulent-ils ?

    La connaissance du fonctionnement des algorithmes, et donc de Facebook, est pour beaucoup devenu un enjeu démocratique. « Je suis d’avis que les algorithmes doivent être plus transparents afin que les citoyens soient conscients des effets qu’ils peuvent avoir sur leur utilisation des médias », a ainsi tenu à déclarer la chancelière allemande Angela Merkel lors de l’ouverture des journées des médias à Munich, le 25 octobre. « Il faut connaître leur préconception du monde », argumente Bruno Patino, directeur éditorial d’Arte. MM. Thieulin et Cardon, comme d’autres, insistent sur le besoin de développer en France une « culture critique » et une « éducation » aux algorithmes.

    « Après une période où les technologies ont amené un grand progrès dans le débat public, on vit une période de ressac, pense Benoît Thieulin. On a l’impression d’être face à une maladie infantile des réseaux sociaux, avec des débats en temps réel superficiels, du complotisme… On n’a pas encore trouvé comment la soigner. Mais ça ne veut pas dire que les réseaux sont en soi mauvais pour le débat démocratique. »

  • Super-matériaux : le Q-Carbon plus dur que le diamant
    http://www.generation-nt.com/super-materiaux-q-carbon-plus-dur-diamant-actualite-1922377.html

    De par l’arrangement de ses atomes de carbone, le diamant est actuellement le matériau naturel le plus dur connu sur notre planète, ce qui fait qu’ils sont particulièrement utilisés dans certaines machines industrielles. Mais les choses devraient changer grâce à la découverte d’une équipe de recherche de l’Université de Caroline du Nord. Les chercheurs ont ainsi mis au point le G-Carbon, un nouveau matériau qui pourrait augurer une révolution industrielle.

    Actuellement, il est très complexe de synthétiser des diamants, et du fait de leur rareté sous forme naturelle, l’utilisation de ces derniers est particulièrement onéreuse pour les industries. Ce n’est pas le cas du Q-Carbon qui se veut à la fois plus résistant que le diamant naturel, et plus simple à fabriquer. Les chercheurs ont réussi à fabriquer (...)