En 2010, à la célèbre conférence annuelle sur la sécurité informatique, la Black Hat de Las Vegas, un hacker encore inconnu du public, Barnaby Jack, fait une démonstration qui restera dans les mémoires : il montre comment vider des distributeurs de billets ATM de leur cash, sans même débiter aucun compte client, soit à distance, soit en se rendant au distributeur… Cette technique de piratage avait alors pris son nom : le « jackpotting ». Pour effectuer ses recherches, le hacker n’avait pas hésité à acheter deux distributeurs ATM, pour la somme de 4000 dollars, afin de s’exercer au piratage, directement chez lui. Il souhaitait « simplement prouver la faiblesse des dispositifs électroniques du quotidien », avait-il dit lors d’une interview accordée à la chaîne TV3.
D’origine néo-zélandaise, Barnaby Jack s’intéressait également au hacking dans le milieu médical. Il avait réussi à démontrer qu’il était possible de reprogrammer à distance une pompe à insuline afin qu’elle injecte une dose mortelle à un patient. Cette démonstration avait comme conséquence que des fabricants de ces machines avaient, pour certains, amélioré leur produit. Il devait présenter cette semaine, à l’occasion de la nouvelle édition de la Black Hat, une conférence sur les failles de sécurité des pacemakers. Inspiré de la série Homeland, il voulait prouver qu’on pouvait, à une dizaine de mètres d’une personne en possédant un, désactiver un pacemaker. Auparavant, il avait travaillé pour le compte de McAfee, Juniper ou encore IOActive.
Agé de 35 ans, Barnaby Jack a été retrouvé mort, jeudi dernier, à son domicile de San Francisco. Les circonstances de son décès sont pour le moment encore inconnues.