• Personne ne doit être oublié ni mis de côté - Anarchie, confinement et crypto-eugénisme
    https://archive.org/details/anarchisme_et_crypto-eugenisme

    Personne ne doit être oublié ni mis de côté - Anarchie, confinement et crypto-eugénisme
    Publié le 23 décembre 2021 sur paris-luttes.info
    Publication initiale en mars 2021 sur montreal contre-info [en]

    Alors que la #5emeVagueBlanquer submerge actuellement les enfants et qu’un nouveau variant à fort échappement immunitaire connait une croissance inédite, la ritournelle crypto-eugéniste du déni reprend de plus belle, du sommet de l’État aux plateaux télé du libéralisme autoritaire, et ce jusqu’à trouver des relais au sein des milieux militants. Dans ce texte, des anarchistes proposent une autocritique des tendances du mouvement qui assimilent toutes mesures de prévention à de la répression, et légitiment ainsi des positions ultralibérales et validistes. Il nous a semblé que les questions soulevées ici pouvaient résonner bien au-delà du seul mouvement anarchiste, car prendre au sérieux la gravité de l’épidémie est la seule voie pour sortir de notre impuissance politique.

    Un texte soumis anonymement à Montreal Counter-Info en mars 2021, critiquant les idées covidonégationnistes, conspirationnistes et "anti-confinement" au sein du mouvement anarchiste.

    Anarchie, confinement et crypto-eugénisme : Une réponse critique de quelques anarchistes du Pays de Galles et d’Angleterre

    "La crise du Covid19 a présenté un défi pour les anarchistes et les autres personnes qui croient en une vie pleinement autonome et libérée" – c’est ce que déclare une récente contribution à Montreal Counter-info. Ces mots résonnent assurément avec nos expériences. Le mouvement anarchiste au Royaume-Uni n’est pas seulement confronté à un défi, il est lui-même en crise. Flics infiltrés, interdiction de squatter, agresseurs, corbynisme, TERFs – la liste est longue, et le virus a déjà trouvé la "scène" dans un triste état. Mais le Covid-19 représente quelque chose de différent, et sur ce point nous sommes d’accord avec l’analyse de Montréal. C’est aussi là que notre accord s’arrête. Dans le texte qui suit, nous critiquons cette analyse – car ses arguments sont similaires à ceux que nous avons entendus parmi nos amis et même nos camarades au cours des derniers mois. Bien que l’épidémie au Royaume-Uni semble être en baisse, les tendances qui lui sont associées demeurent. Le texte appelle des critiques sérieuses, et nous offrons donc ce qui suit dans un esprit de lutte contre le présent.
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    Là où le texte appelle les anarchistes à s’interroger et à critiquer la gravité du Covid-19, nous appelons les anarchistes à réfléchir de manière critique à l’eugénisme en tant que logique du capital et de l’État. Nous devons également nous attaquer sérieusement à son histoire pénible dans la tradition anarchiste, des écrits d’Emma Goldman aux courants de pensée primitivistes et anti-civilisation. Alors que les pandémies deviennent de plus en plus présentes et que les écofascismes se banalisent, les anarchistes doivent se battre pour s’assurer que personne ne soit "mis de côté".

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    Nous devons définir nos cibles et reconnaître nos ennemis. Le business libre n’a rien à voir avec notre liberté. S’opposer simplement aux « décrets d’en haut » du confinement est aussi vide que de soutenir toutes les protestations. Au Royaume-Uni, nous avons vu de grandes manifestations tapageuses de conspirationniste dirigées par des célébrités antisémites, mais nous avons également vu des rassemblements non politiques combattre la police – ainsi que des manifestations organisées pour les vies noires. Les États-Unis présentent une dichotomie encore plus simple. Rien ne pourrait être plus clair que la différence entre les manifestations pro-business de la fin du printemps contre les gouverneurs démocrates, et le soulèvement noir de l’été contre la police. Le premier défendait les droits des petites entreprises et a fusionné avec le mouvement des milices de droite. Le second a fait exploser la colère contre les flics, exproprié des biens et créé des espaces autonomes temporaires. En tant qu’anarchistes, nous savons où nous nous situons.

    Lire le texte complet sur paris-luttes.info

    Pour aller plus loin, autres lectures audios :
    Interview de Valérie Gérard : Tracer des lignes : sur la mobilisation contre le pass sanitaire : archive.org/details/tracer-des-lignes
    Pandémie, vaccin, pass sanitaire : pour une position révolutionnaire : archive.org/details/pandemie-revolutionaire
    Vaccinée, troisième dose de solidarité offensive à la rentrée : archive.org/details/je-suis-vaccinee
    Interview de Olivier Tesquet : Épidémie de surveillance : archive.org/details/epidemie_de_surveillance
    Lecture du témoignage de Yasmina Kettal : "Probablement qu’on y est, l’hôpital s’effondre..." : archive.org/details/l-hopital_s-effondre
    Savoir et prévoir - Première chronologie de l’émergence du #Covid19 : archive.org/details/chronologiecovid19

    photo d’illustration : ValK.
    ☆ autres photos : https://vu.fr/valkphotos
    ☆ infos / audios : https://frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : https://frama.link/kolavalk
    ☆ agenda militant namnète : https://44.demosphere.net
    ☆ m’aider à prouver que j’ai une activité : https://liberapay.com/ValK

    #audio/opensource_audio #covid #covid19 #anarchisme #autodefense-sanitaire #solidarité-populaire #santé-communautaire #confusionnisme #conspirationnisme

  • L’opportunisme pandémique du néolibéralisme

    https://www.lamuledupape.com/2021/12/06/lopportunisme-pandemique-du-neoliberalisme-vu-par-celia-izoard

    Lors de la dernière Fête du Vent organisée par l’Amassada à la fin du mois d’août 2021, #Celia_Izoard a donné une conférence consacrée à la gestion sanitaire de la pandémie de #Covid-19 en France, et plus largement, à l’impact des intérêts capitalistes sur les politiques de #santé_publique.

    Celia Izoard introduit son propos en remontant à l’époque de l’incendie de l’usine #Lubrizol à Rouen, le 26 septembre 2019. 10 000 tonnes de produits chimiques partent en fumée : reprotoxiques, mutagènes, cancérigènes… La population locale constate des effets directs sur la santé : crises d’asthme violentes, vomissements et diarrhée, pertes de capacité respiratoire qui perdurent…
    « Ce qui est frappant, dès le départ dans cette catastrophe, c’est que très rapidement la préfecture a déclaré qu’il n’y avait pas de toxicité aiguë, en jouant délibérément sur les mots : pas de toxicité aiguë, ça veut juste dire qu’on ne va pas mourir tout de suite en respirant cet air. »
    Les angles morts de la santé publique
    Celia Izoard se lance dans une série d’enquêtes, et constate qu’il y a toute une catégorie de la population qu’on a obligé à travailler ce jour-là, malgré les nuages de fumée très dense. Les services de communication de la préfecture opposent toujours la même réponse à la journaliste : « Mais voyez-vous, l’air était complètement respirable ce jour-là. » La situation, mise en parallèle avec la crise sanitaire dans lequel le monde est plongé depuis début 2020, interroge lourdement sur la vocation de l’État à protéger la santé des citoyen•nes.
    « À ce moment-là, j’ai commencé à m’intéresser au cancer, pour plusieurs raisons. La première, c’est que je me demandais si on pourrait montrer un jour que l’incendie de Lubrizol a eu un impact. Pour l’instant, la version officielle c’est que non, on ne peut rien prouver, rien montrer. La seconde, c’est que comme dans d’autres endroits en France, près de Rouen, il y a des parents et plus particulièrement des mères de familles dont les enfant sont atteints de cancer et qui constatent des taux anormaux de cancers de l’enfant dans leur entourage – ce qu’on appelle un cluster. Elles alertent Santé Publique France, qui vient faire une enquête. Le plus souvent, l’agence de santé constate la surincidence de cancers, mais ne conclut pas sur une cause quelconque, alors que les parents suspectent les pollutions des usines ou des exploitations agricoles environnantes. »
    Dans ce cadre d’enquête, Celia Izoard travaille sur l’épidémiologie et sur le #cancer, son lien avec l’environnement, et sur la manière dont on produit les chiffres officiels. La journaliste est très étonnée de s’apercevoir que les pouvoirs publics, notamment l’agence Santé Publique France, n’a pas du tout les moyens de savoir combien il y a de cas de cancers en région parisienne ou autour de Rouen, là où se trouve une grande partie de l’industrie pétrolière et chimique française. Les registres du cancer ne sont en effet établis que dans 22 départements en France et ne concernent que 22 % de la population. Ils sont faits de manière assez arbitraire en fonction des registres préexistants, parmi lesquels figurent par exemple le Tarn ou d’autres zones pas forcément connues pour leurs forts risques environnementaux.
    « C’est très étonnant quand on se souvient du fait que le cancer fait 150 000 morts par an, qu’il y a 350 000 nouveaux cas chaque année, et que pour certaines catégories de cancers, l’augmentation est très importante et devrait constituer un signal. »
    Pour exemple avec les cancers de la thyroïde, en augmentation de 4,4% par an, ce qui est très important.
    « Il y a vraiment ce qu’on appelle une science « non produite » autour de ces questions. Et je suis très étonnée du discours officiel de ces institutions, à la fois Santé Publique France et le Circa (Centre International de Recherche sur le Cancer), qui ont une politique de santé publique fondée sur les comportements individuels : alerter la population sur le fait qu’il faut avoir une bonne alimentation, faire du sport, ne pas fumer, ne pas boire, etc. »
    Selon Celia Izoard, certains textes tendent même à dissuader les gens de penser que le cancer pourrait être lié à des facteurs environnementaux.
    Dans un article consacré à la pétrochimie et à l’incendie de Lubrizol pour la Revue Z, la journaliste reproduit un tableau du Circa dans lequel sont découpés les facteurs de risque pour le cancer : tabac, alcool, alimentation, expositions professionnelles, pollution de l’air extérieur… Les substances chimiques de l’environnement y sont classées comme dernier facteur de risques, avec seulement 0,1% des cas. Pour Celia Izoard, on a là un découpage d’une incroyable mauvaise foi, car on pourrait très bien considérer que les substances chimiques de l’environnement peuvent être liées à des expositions personnelles comme l’alimentation.
    « Ce découpage n’est pas honnête intellectuellement. J’en arrive à la conclusion qu’il y a une volonté délibérée de la part des pouvoirs publics de ne pas incriminer l’industrie et de ne pas produire de données là-dessus. »
    Lors de son enquête, Celia Izoard essaie de téléphoner à Santé Publique France afin d’obtenir un entretien, dans le but de confronter l’institution à ses conclusions. Mais l’agence oppose une fin de non-recevoir :
    « On est désolé, c’est pas contre vous, mais il n’y a personne pour vous répondre parce qu’il y a un nouveau virus, et tout le monde est là dessus. »
    On est en janvier 2020, et l’État ne peut répondre à une journaliste à propos des cancers en France, en raison d’un nouveau virus. Une non-réponse qui en dit long sur les moyens mis en place pour la santé publique.
    L’État et la pandémie
    Le cancer fait plus de 150 000 morts en France chaque année. Celia Izoard compare la différence de traitement du cancer par les autorités publiques avec le cas des infections de rougeole, pour laquelle existe un vaccin, mais non obligatoire jusqu’à récemment. Elle constate que l’État opère un pilotage très serré du contrôle de cette maladie.
    « Quand il y a des cas de rougeole, on peut être appelé, on demande quels sont les cas contacts, etc. La rougeole faisant à peu près huit morts par an, je m’interroge alors sur ce décalage avec la manière dont le cancer est pris au sérieux dans la recherche de ses causes. »
    Entre Lubrizol et l’épidémie de Covid, à ce moment la journaliste fait partie du camp des perplexes, à cause de la différence de réaction des pouvoirs publics, de l’État, face à ces deux événements catastrophiques.
    « D’un côté, une forme de déni caractéristique des catastrophes industrielles : « non ce n’est rien, il ne se passe pas grand chose », Emmanuel Macron fait un scandale car on a osé comparer Lubrizol à AZF, deux catastrophes chimiques pourtant comparable. »
    Avec le Covid, très rapidement des mesures d’exception sont prises, et semblent à beaucoup de personnes assez disproportionnées par rapport au danger. Après une première phase de déni, les médias se montrent très alarmistes, suivant les impulsions du gouvernement.
    Celia Izoard s’interroge. Et émet une première hypothèse, « très faible », pour comprendre la réaction des États qui sont désormais prêts, pour protéger la population, à bouleverser fondamentalement le système social et modifier radicalement les modes de vie en inversant les règles du droit.
    « C’est l’idée qu’il y a une sorte de peur atavique vis à vis des maladies infectieuses et contagieuses, qui serait un reste historique lié à la peste et aux grandes épidémies. »
    Par ailleurs, on accepterait certaines maladies, le cancer notamment, comme étant la rançon du progrès, bien qu’on ne présente pas celui-ci de manière objective et qu’on occulte les pollutions diverses qu’il engendre. On n’accepterait pas le retour des maladies infectieuses car elles représentent une dimension rétrograde : « l’âge moderne n’est pas censé tolérer ce genre d’événements. »
    En deuxième idée, la journaliste émet la pensée suivante : il ne faut pas confondre santé publique et santé de l’ordre public.
    « C’est à dire que la principale menace dans cette situation de pandémie, c’est la menace pour l’État lui-même. »
    Le degré de contrainte exercé par le gouvernement français sur la population serait ainsi lié à la fragilité de ses infrastructures de base. Au cours des trente dernières années, 160 000 lits d’hôpitaux ont été supprimés. On a un risque de débordement réel.
    « On ne peut pas entasser des cadavres comme on compte les décès de mort lente du cancer, ce n’est pas du tout le même phénomène visuel d’un point de vue de ce que l’on appelle une crise . »
    En mettant en place des mesures draconiennes, l’État se protègerait ainsi lui-même. C’est moins la préservation de la santé publique qui serait recherchée que celle de la continuité du pouvoir.
    « La différence de l’enjeu entre l’incendie de Lubrizol à Rouen et la pandémie de Covid, même si les phénomènes ne sont pas comparables dans leurs proportions, c’est la distinction entre la santé publique et la santé de l’ordre public. »
    Pour Celia Izoard, l’illustration la plus frappante en est le fait que des centaines de postes de vigiles ont été créés pour contrôler les passes sanitaires à l’entrée des hôpitaux, alors même qu’on est en déficit de soignant•es depuis des années.
    « La santé ne paraît pas être la priorité, ou d’une manière extrêmement spécifique et discutable, dans les mesures qui sont prises. »
    Dans sa réaction primitive, l’État cherche donc rapidement à se protéger d’un procès en imprévoyance, qui romprait le pacte qui le lie aux citoyen•nes qu’il est censé protéger. Il faut éviter de subir de plein fouet l’effet de la baisse drastique des moyens de la santé publique et de l’inaction face aux maladies chroniques, qui forment des comorbidités très importantes dans le cadre du Covid. Les discours politiques prennent soin de retourner l’accusation contre la population (on se souviendra par exemple de la déclaration du préfet de Paris Didier Lallement :
    « Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui au départ du confinement ne l’ont pas respecté. »
    En somme, si la situation est dramatique, c’est parce que les citoyen•nes ne se plient pas aux mesures sanitaires ou ne se font pas vacciner.
    L’opportunisme néolibéral piloté par le gouvernement
    Le troisième axe de réflexion suivi par Celia Izoard intègre les enjeux du capitalisme moderne.
    « L’État protège les empires industriels, et son rôle depuis la révolution industrielle est de piloter la modernisation. C’est à dire, développer les forces productives et, depuis un certain temps, mettre en place l’orthodoxie néolibérale. »
    L’État va donc développer des politiques de santé publique convergentes avec cet objectif. Dans le cas de Lubrizol et des accidents industriels, on comprend donc que les politiques menées ne peuvent viser à démanteler l’industrie pétrochimique, pourtant l’un des principaux vecteurs de ce type de pollution. Le rôle de l’État est donc de répondre à tout événement en plaçant avantageusement ses alliés, typiquement les grands groupes industriels ou les entreprises prometteuses.
    Pour Celia Izoard, les politiques de santé publique menées face à l’épidémie de Covid19 répondent très clairement à ces critères : « on a un soutien très fort à la télémédecine et à l’e-santé, le déploiement d’un gouvernement algorithmique et d’un vaccin biotechnologique. » On nage en plein NBIC (Nano Bio Info Cogno), cette convergence des technosciences très en vue qui tire la croissance économique.
    « D’une certaine manière, la pandémie est une opportunité dont s’est saisie l’État pour accélérer la société du Big Data et ouvrir de gigantesques marchés par la contrainte légale sur les individus. Le passe sanitaire est un formidable couteau suisse dont vont pouvoir émerger tout un tas de nouvelles start-ups et de nouveaux usages, qui ont tous pour point commun d’être liés à l’intelligence artificielle, à la donnée et à la numérisation des activités. »
    La journaliste en veut pour preuve le Ségur de la Santé à l’automne dernier, lequel a débloqué une enveloppe de 8 milliards d’investissements pour le secteur. On y trouve une augmentation de 180€ de salaire pour certaines catégories de soignant•es, mais le quart de l’enveloppe est dévolu au développement de la télémédecine, à la numérisation et à la collecte de données.
    « Entre la clinique et la télémédecine, nous avons deux visions du soin diamétralement opposées. D’un côté une médecine liée aux pratiques incarnées par des humains, qui nécessite d’embaucher. Et de l’autre côté, une médecine des nouvelles technologies fondée sur l’automatisation : la e-Santé. »
    Ainsi, c’est dans ce sens là qu’il faudrait comprendre la négligence absolue de l’État en matière de soutien aux moyens humains pour faire face à la pandémie.
    « Il y a vraiment un passage d’un système à l’autre, avec l’idée d’un système de santé où les humains, les soignant•es ont beaucoup moins de place, et où on va pouvoir marchandiser la santé en faisant travailler des tas de boîtes pour collecter des données, piloter les appareils de télémédecine, déployer la 5G et mettre en place des systèmes de capture et de surveillance épidémiologique etc. »
    Cette nouvelle médecine, sa e-Santé, ses robots et ses capteurs, sont considérés comme prioritaires dans la course des nations autour de la révolution technologique que représente l’intelligence artificielle. La réaction de l’État est donc inscrite au coeur d’une guerre économique : « data is the new oil ».
    « Le but de notre gouvernement est de créer des géants nationaux dans ce domaine et d’ouvrir des marchés. Et ça, on ne peut le faire sans une collecte massive de données de santé. »
    « Cédric Villani, dans le rapport sur l’intelligence artificielle qu’il a dirigé, le précise : le rôle de l’État aujourd’hui, c’est de lancer des grands projets qui permettent une collecte massive de données de qualité, dans les domaines prioritaires, la santé et l’éducation notamment. »
    Dans les discours politiques tenus dès les premiers temps de la pandémie, on comprend à cette lumière la mise en avant d’un monde d’après auquel s’opposerait l’archaïsme de celui d’avant. Et ce monde d’après, c’est celui dont ont besoin un certain nombre d’États pour maintenir leurs intérêts industriels.
    La formule d’Emmanuel Macron : « Nous sommes en guerre », elle fait sens. Oui, nous sommes en guerre, c’est la guerre économique. Ce qui explique aussi la violence du débat intellectuel et la violence avec laquelle tous ceux qui sont considérés comme « covido-sceptiques » ou susceptibles de tenir des propos covido-sceptiques, ou qui pourraient, de manière épidémique, être cas contact avec d’autres personnes ayant produit de tels discours, sont évincés du débat de manière hystérique et inédite.
    Le Covid s’est ainsi présenté comme une opportunité extraordinaire pour accélérer drastiquement cette transformation #numérique de la santé et de la société en général. Dès la fin 2019, l’Agence européenne de la santé lance un appel d’offres pour créer une e-carte de vaccination, dédiée à limiter les risques pandémiques en Europe. Cet appel d’offres est remporté début 2020 par quatre entreprises françaises, dont le spécialiste de la transformation numérique, l’entreprise Jouve. C’est ce consortium qui met très rapidement en place le passeport sanitaire européen. Dans le domaine de la collecte massive de données de santé, et de manière plus générale, du Big Data et de l’intelligence artificielle, « la France a beaucoup de pions à placer. »
    La course mondialisée
    Un autre élément important vient étayer la réflexion de Celia Izoard :
    « Aujourd’hui le modèle en matière de monde d’après, de société pilotée par ce genre de technologies – de manière très antagoniste avec nos traditions politiques -, ce sont les pays asiatiques : la Chine, la Corée du Sud, Singapour, Taiwan… Ce n’est pas un hasard si très rapidement, il est dit dans les plus hautes instances, qu’il va falloir imiter ces pays. »
    Ainsi de l’Institut Montaigne, l’un des principaux responsables de la mise en place des doctrines néolibérales en France, qui publie un rapport dès avril 2020 sur la réponse des pays asiatiques à la pandémie, vantant les systèmes mis en place. Au moment de la publication de ce rapport, ce n’est pas l’efficacité de ces mesures qui est mise en avant : non seulement il est encore trop tôt pour mesurer leurs effets, mais une partie des pays cités sont aussi des îles et ne connaissent donc pas les mêmes enjeux de gestion de la pandémie. Sans parler de la Chine dont les chiffres ne sont pas fiables. On ne cesse depuis de vanter ces systèmes, voire de les appliquer. « C’est un enjeu industriel majeur, il faut donc pousser dans ce sens. »
    En juin 2021, trois sénateurs français rédigent le rapport Crise sanitaire et outils numériques , dans lequel ils se livrent au même exercice, passant en revue les réponses des pays asiatiques. Le discours, en substance, est le suivant : plein de verrous ont sauté, les gens sont plus prêts à accepter les mesures, le passe sanitaire se met en place, mais ça ne va pas assez loin du tout. Il faut faire sauter d’autres obstacles politiques rapidement. Les sénateurs mettent en cause le rôle de la CNIL, terrible obstacle par sa lecture beaucoup trop traditionaliste des droits et libertés. Le modèle chinois est porté aux nues : des caméras biométriques à reconnaissance faciale permettent de scruter les interactions sociales, de rattraper ceux devant être placés en quarantaine, des caméras thermiques mesurent leur température, et un équivalent du passe sanitaire est mis en place dès mars 2020, au moment où le confinement est décrété en France. Ce passe numérique est développé par de très grandes entreprises liées au gouvernement chinois. Alibaba et Tencent développent les fameuses applis et services de réseaux sociaux utilisés par la quasi-totalité de la population en Chine. Un contact tracing est inclus dans ces applis, tout le monde y est donc soumis de fait.
    En Corée du Sud, des quarantaines obligatoires sont décidées, avec un contact tracing très intrusif. On utilise toutes les données disponibles : relevés bancaires, factures téléphoniques, géolocalisation… Lorsqu’on est placé en quarantaine, une application de géolocalisation alerte les forces de l’ordre si celle-ci n’est pas respectée ou si le smartphone est éteint pendant plus de quinze minutes. À Singapour, on a aussi une quarantaine géolocalisée couplée à une vidéosurveillance analysant les interactions des individus dans l’espace public, ainsi qu’une application « Trace Together », qui permet à l’administration de surveiller nominativement toutes les interactions en fonction de la localisation du téléphone. Dès mars 2020, un passe sanitaire est mis en place, « Safe Entry », pour contrôler les accès aux espaces publics. C’est un passe nominatif, et les données sont directement transmises aux autorités. C’est ce genre de mesures qui est clairement visé par les sénateurs ou par l’institut Montaigne, et qui dessinent l’accélération de l’hypercapitalisme contemporain.

    #QR_code, #passe_sanitaire, #technocritique, #Etat, #sauver_des_vies, #obligation_vaccinale.

  • Six thérapeutes transculturelles pour p(e)anser les plaies du trauma colonial
    https://desoriental.fr/therapie-transculturelle-decoloniale

    mis à jour le 01/12/2021

    "Comme nous le rappelle tristement l’actualité en Guadeloupe, le passé esclavagiste et colonial de la France a encore des conséquences aujourd’hui, économiques et politiques, mais aussi dans les âmes et dans les corps.

    Cette semaine, on t’emmène faire un tour du côté des thérapies transculturelles (car non, la psychologie et la psychiatrie ne sont pas universelles mais bien ancrées culturellement.), un champ d’étude et d’action en santé mentale encore peu connu, et qui pourtant pourrait nous aider, collectivement et individuellement, à penser et à panser les plaies du trauma colonial.

    On parle d’approches thérapeutiques transculturelles, décoloniales ou encore d’ethnopsychiatrie. L’occasion de rappeler que n’importe qui peut aller consulter un.e psychiatre. Il s’agit juste d’un.e professionnel.le qui allie psychologie et médecine et offre une modalité (remboursée par la sécu’) de prendre soin de sa santé mentale. Et comme dirait l’autre, les 20% qui vont en thérapie y vont à cause des 80% qui n’y vont pas. A bon entendeur !

    Cette semaine donc, on te présente six thérapeutes transculturelles et/ou décoloniales à suivre ou à consulter. Ces six femmes, de générations et de cultures différentes, ont toutes pour point commun d’avoir à un moment de leur vie, ressenti le besoin viscéral d’apporter une solution à cet angle mort de la santé mentale française. Elles offrent à leurs patient.e.s des espaces sécurisés qui prennent en compte leurs spécificités culturelles mais aussi l’impact des oppressions systémiques sur leurs vécus, sans jugement.
    En introduction, aux origines des approches thérapeutiques transculturelles

    Impossible de citer toutes les contributions majeures au champ des thérapies transculturelles, aussi nous te présentons très subjectivement deux personnalités dont la pensée est un repère toujours pertinent pour comprendre la réalité psychologique des Français.e.s transculturel.le.s post-coloniaux.ales :

    L’incontournable Frantz Fanon, psychanalyste français afro-caribéen fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance algérienne et enterré en Algérie, est l’un des premiers à envisager la part psychologique du processus et du système de colonisation et à décrire les séquelles et aliénations de la colonisation sur la psyché des sujets colonisés.

    Alice Cherki, psychanalyste judéo-algéroise indépendantiste et disciple de Fanon est, elle, toujours vivante et sa réflexion n’a fait que suivre l’évolution des générations de déraciné.e.s, comme en témoigne son livre de 2007 La Frontière invisible, violence de l’immigration. Le trauma n’est plus vécu mais hérité des générations précédentes, souvent dans le silence, souvent par le corps.
    Six praticiennes transculturelles et/ou décoloniales

    1. Marie-Ève Hoffet-Gachelin, pédopsychiatre franco-vietnamienne

    Elle exerce au centre médico-psycho-pédagogique de Colombes et a fait de la recherche sur la pédopsychiatrie post-coloniale en partant de sa connaissance des parcours post-coloniaux franco-vietnamiens.
    2. Hagere Mogaadi, psychanalyste inclusive à Paris

    Elle se présente comme décolonialiste, queer friendly, musulmane, féministe et transculturelle.

    Au-delà des consultations, elle propose du contenu autour des questions identitaires et de santé mentale sur son compte instagram : @la_psy_qui_cause.
    3. Selma Sardouk, coach décoloniale et féministe

    Selma n’est pas thérapeute mais coach formée en hypnose et en thérapies brèves, créatrice de contenu autour des questions décoloniales et féministes.

    Elle vulgarise des sujets très précis en formats très synthétiques. Mais on adore les Reels de son compte Instagram @selmasardouk qui mettent le doigt sur ces micro-moments où on peut se sentir incompris.e ou en colère face au racisme ordinaire voire bienveillant, en tant que Français.e transculturel.le. Rire libérateur assuré !
    4. Amalani Simon, psychologue clinicienne franco-indienne

    Elle exerce à l’hôpital Avicenne de Bobigny et est fortement impliquée dans la psychanalyse transculturelle et a notamment produit des travaux de recherche autour des liens entre psychologie et langage des enfants français d’ascendance tamoule.
    5. Soumaëla Boutant, psychologue interculturelle française afro-caribéenne

    L’intérêt de Soumaëla pour la psychologie interculturelle naît pendant ses études, où elle sent une sorte de dissonnance “entre [son] vécu de jeune femme française et afrocaribéenne et certaines théories qui [lui] étaient enseignées à l’université”.

    Basée en Guadeloupe, Soumaëla propose des consultations de psychologie interculturelle en visio spécifiquement pour les caribéen.ne.s francophones expatrié.e.s.
    6. Karima Lazali, psychologue franco-algérienne

    Elle exerce à Levallois-Perret en libéral et a écrit Le trauma colonial, une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l’oppression coloniale en Algérie.❞

    #colonial #France #psychologie #trauma

  • Covid-19 : la santé publique comme laboratoire du contrôle social

    https://aoc.media/analyse/2021/11/23/covid-19-la-sante-publique-comme-laboratoire-du-controle-social

    La gestion de la #pandémie est largement passée par le recours à des dispositifs techniques de modélisation #statistique des comportements. En mettant à l’écart les #sciences_humaines et sociales, cette gestion techniciste aboutit à des politiques de santé publique qui visent le #contrôle plutôt que l’autonomie des acteurs.

    En participant au dispositif du contrôle social, la santé publique a délaissé sa prétention à la promotion de la #santé [1] visant l’autonomie des acteurs, pour mieux maîtriser les conduites. L’octroi de capabilités a fait place à une instrumentalisation du choix social qui, en se normalisant au gré des décisions publiques, guide l’agent de manière diffuse, insidieuse et sans contradiction. Ce tournant laisse penser que l’autonomisation des acteurs de la santé et la défense des droits n’ont plus leur place dans l’application des normes sanitaires. Il faut au contraire réguler, inhiber et désinhiber les comportements en appareillant les individus de laissez-passer.
    Qu’elle est la raison de ce changement de perspective ? Est-ce véritablement la population qui s’est écartée de la raison, en perdant confiance dans la science et les institutions ? Ou bien serait-ce plutôt les institutions qui ont perdu confiance dans l’autonomie de leurs administrés ? Alors que la complainte de la défiance s’amenuise et que plus de 50 millions de français sont vaccinés, le gouvernement réaffirme encore une fois sa visée comportementale aspirant à l’adaptation toujours plus astreinte des individus au milieu sociotechnique.
    Cette conscience dirigiste de l’État est sans doute le signe d’une inquiétude concernant la population, ou pour le moins, celui d’une conviction dans le bien-fondé de sa mise sous tutelle. La défiance, quasi-continue depuis les gilets jaunes jusqu’aux anti-vaccins, aura sans doute conduit le gouvernement à la certitude que les politiques publiques doivent parvenir à maîtriser la conduite en instrumentalisant la raison et la science. À tel point qu’embarquées dans ce dispositif, les valeurs de la santé publique se sont vidées de leur sens.
    Sommes-nous encore capables de trouver un équilibre entre le respect des droits de la personne et la protection de la santé collective ? Dans le contexte actuel, cela semble difficile à concevoir. En réduisant « l’acteur de la santé » à un « agent rationnel », le gouvernement oriente la décision et l’action individuelle par une géométrisation variable des droits de la personne. Abstrait de toute complexité, l’agent devient l’instrument d’un contrôle social qui pèse sur lui sans contrainte manifeste, dans la déréliction d’une psychologie sans sujet et d’une sociologie sans socius.
    Implémenter la conduite
    L’implémentation du #passe_sanitaire aura permis d’éluder les doutes sur les effets médicalement indésirables de la vaccination, par la promotion d’effets socialement désirables. Retrouver la vie civile suppose de consentir « librement » à la circonscription technologique de nos activités. Rien d’intrusif en apparence, si ce n’est une contrainte affranchie du statut d’obligation. L’incitation à la prophylaxie vaccinale masque ainsi de vertu un appareil de capture. La volonté d’accéder aux spectacles, aux lieux de sociabilité et aux évènements collectifs conduit nécessairement l’agent à accepter sans la moindre hésitation la vaccination, de même que l’utilisation indéfinie de ses données de santé.
    L’accoutumance à la surveillance confère un certain confort, pour lequel on concède sans regret une part de notre vie privée au contrôle. On estime ainsi éviter l’enfermement, tout en s’offrant la possibilité de prendre part à nouveau à la société. Ce new deal semble propice à la pérennisation d’un équilibre. Le suivi de nos activités, même s’il ne permet pas une sortie définitive de la crise sanitaire, apporte une certaine stabilité sociale bénéfique à la croissance économique. Aussi, les retours d’expérience des phases de confinement, de couvre-feu et de déconfinement auront finalement permis aux autorités publiques de trouver un moyen de maîtriser en douceur la crise sanitaire par un subtil jeu d’inhibition et de désinhibition.
    Le gouvernement s’en félicite. Ce dispositif technologique, que le monde entier nous envie, apporte des résultats inespérés. Il nous rappelle d’ailleurs qu’on peut débattre de tout sauf des chiffres. En valorisant ainsi un système devenu autoréférentiel, les pouvoirs publics ont évincé toute aspiration à un horizon démocratique du soin à la faveur d’un équilibre pour le moins fragile. Car, dans l’ombre de cette situation en apparence paisible, cet ingénieux dispositif pourrait finir par compromettre la santé de la population par une dégradation continue de l’accès aux soins, et par malmener les dimensions psychologique et sociale par une pratique répandue de l’aliénation.
    Le testeur testé
    Derrière le voile de la réussite autoproclamée de ce dispositif technologique, le laboratoire civil réserve des surprises. Le testeur finit lui-même par devenir le testé. À quelques mois de l’élection présidentielle, la ruse du dispositif technologique guette dans l’ombre de revirements potentiels. Alors que le contrôle des populations s’insinue en apparence sans responsabilité directe pour le décideur, le risque de l’échec plane. Le pass sanitaire, rendu nécessaire, pourrait conduire le gouvernement à être victime de ce qu’il dénonce : l’irresponsabilité.
    L’incitation, parée du masque de la vertu vaccinale, a semblé un temps à même d’éluder la responsabilité du décideur, sous les traits d’une instrumentalisation vertueuse favorisant la stabilisation de l’épidémie. Seulement, alors même que la vaccination devait nous conduire à une sortie de crise pérenne, sa mise en œuvre a exclu des soignants de la pratique clinique. Malmenés durant les vagues précédentes, voire opposés au pass sanitaire, ces derniers ont déserté les services de soin. Les lits se ferment, alors que les cas augmentent à nouveau et que le virus continue à muter.
    Comme le mentionnent les rapports du conseil scientifique en date du 5 et du 6 octobre 2021, la fragilité sociale du système de soins, avec la fermeture de 20 % de lits[2] (chiffre contesté par Olivier Véran et réduit à 5 %), la survenue cet automne/hiver d’infections respiratoires notamment chez les plus jeunes (non-vaccinés) et l’impact des retards dans la prise en charges de patients non-covid[3] laissent présager une situation critique dans les mois à venir. Comment donc faire pour ne pas subir une nouvelle vague révélant encore davantage la fragilité de notre système de santé, à la veille d’une élection présidentielle ?
    Compartimenter les suspects
    La solution gouvernementale tient au compartimentage accentué de la population, alors même que la fin de la gratuité systématique des tests fait baisser le nombre de dépistages[4]. La baisse des données issues du dépistage ne semble toutefois pas perturber les pouvoirs publics. En suivant la logique des compartiments épidémiologiques, ces derniers continuent de circonscrire la population dans des catégories abstraites de suspects, d’infectés et de retirés pour pallier le manque d’informations. En reconfigurant ainsi la distribution, on instrumentalise les non-vaccinés devenus les seuls suspects à haut risque.
    Toute cette architecture qui, dérive et/ou contribue directement à préciser la forme à compartiments SIR[5], n’est peut-être plus aussi scientifiquement valide qu’elle le prétend. Mais elle reste hautement utile d’un point de vue politique. Dans un tel modèle, les relations entre les compartiments d’individus S (suspectés), I (infectés) et R (retirés) sont définies par un taux d’infection et un taux de rémission, décrivant l’évolution de l’épidémie dans le temps au sein d’une population passant d’un état de crise à un état stable.
    Si on s’en tient à la forme simple, au début d’une épidémie (abstraite de dynamique démographique), on a dans la population complète N = S + I + R, l’approximation S(0) ≈ N ; tous les individus ou presque sont suspects. Pour atteindre la stabilité, le nombre de suspects doit donc décroître et le nombre de retirés croître de manière à infléchir le compartiment des infectés. Cette modélisation classique de l’épidémiologie est basée sur l’hypothèse que l’épidémie se terminera par l’équilibration du compartiment des retirés et le tarissement du compartiment des suspects et des infectés.
    En circonscrivant donc le compartiment des suspects aux non-vaccinés, en retirant d’office les vaccinés et en sous-évaluant les infectés par un manque de dépistage, il est probable qu’on se laisse surprendre par une vague devenue imprévisible. Si bien que pour désamorcer toute critique, le pouvoir politique change de discours. On parle déjà en Allemagne d’une « pandémie des non-vaccinés[6] » ; en Autriche, on ordonne de confiner les non-vaccinés[7]. À la première réduction de la pandémie à un phénomène épidémique nationale s’ajoute une seconde réduction du compartiment des suspects aux seuls non-vaccinés.
    Ainsi, alors même que les modèles épidémiologiques sont de moins en moins accrédités[8], il semble que leur structure fasse la part belle à une gestion politique des compartiments. Et si la vaccination permet en principe d’obvier la catégorie « infecté », la tant espérée immunité collective semble s’éloigner en raison de la baisse progressive de l’efficacité vaccinale[9]. La piqûre de rappel permettra-t-elle d’éviter une nouvelle fois la crise des hôpitaux ? Doit-on s’attendre au retour périodique de la crise ? Quoi qu’il en soit, le report de la date d’application du pass sanitaire à l’été 2022 s’annonce d’ores et déjà comme le prélude d’une géométrisation indéfinie des compartiments et de nos droits.
    La réduction des comportements
    Cette nouvelle forme de gouvernance, qui s’adjoint à l’usage du nudge, des influenceurs, des messages publicitaires, à la distanciation et à l’aménagement de l’espace-temps physique de nos activités engendre un réductionnisme physicaliste et probabilitaire des mécanismes comportementaux. L’autonomie du sujet semble irrémédiablement compromise. Au croisement des sciences cognitives et de l’épidémiologie, on évalue la probabilité d’apparition des bonnes conduites. La politique sanitaire devient alors le corrélat d’un conditionnement opérant par lequel s’efface la part raisonnable du jugement. De toute évidence, la rationalité se doit d’être instrumentalisée dans l’intérêt général. Et pour cela, il faut anticiper les conduites.
    Si on se réfère, pour illustrer cette nouvelle conception de l’agent, au modèle CovidSim de Ferguson et son équipe[10] (qui a guidé les gouvernements européens vers la mise en place du confinement général), on voit que la stabilisation de l’épidémie tient à l’évaluation et au contrôle stochastique de deux forces physiques[11]. Le comportement collectif varie ainsi selon la densité de population sous la forme d’une force communautaire (community force), propageant le virus par l’effet d’une action de masse, alors que le comportement individuel suit une force d’infection (infectivity force) variable selon l’âge des individus. Cette dernière permet d’évaluer le hasard de l’infection par le calibrage de la fréquence des rencontres des agents au domicile, à l’école, au travail et dans la société en général.
    Cette modélisation individu-centrée suppose la poursuite d’un équilibre stable entre des agents rationnels au moyen d’une physique des rapports sociaux allié à un calibrage stochastique des déplacements. Aussi spectaculaire que cela puisse paraître, l’échec de ce modèle met en exergue une erreur manifeste concernant la pensée humaine qui relève du réductionnisme. Toute considération pour l’altérité et la singularité des individus a disparu. Il s’agit bien d’une psychologie sans sujet et d’une sociologie sans socius. En effaçant le vécu des agents, pour ne s’intéresser qu’aux forces physiques qui conditionnent leurs activités et à la probabilité de leurs mouvements, la modélisation engendre un réductionnisme qui rend paradoxalement l’épidémie imprévisible.
    L’altérité au principe de la différence entre les décisions et les actions des individus n’est dès lors plus compréhensible. Comme l’indique à ce propos Simon Cauchemez, modélisateur à l’Institut Pasteur, « le problème est moins le virus lui-même que la prise en compte des comportements dans nos modèles[12] ». Il est évident que la complexité de l’individuation psychologique et sociale ne peut pas être comprise dans une telle modélisation. Aussi, la mise à l’écart, quasi-systématique, des sciences humaines et sociales dans la prise de décision sanitaire aura conduit au réductionnisme le plus creux : l’agent est réduit à un corps brut qui laisse prise à une brutalisation de ses facultés mentales.
    Transformer le laboratoire comportemental en laboratoire éthique
    Notre société ressemble de plus en plus à un laboratoire comportemental où s’inventent de nouvelles méthodes de contrôle social. Couplé à nos activités quotidiennes les plus banales, le contrôle opère ainsi selon une suite d’états discrets dans les bars, les restaurants, les salles de concert, les bureaux, les gares, les aéroports comme les hôpitaux, pour mieux nous orienter l’air de rien. En couplant nos appareils connectés à la synergie de nos vies, l’outil numérique s’élude et avec lui notre autonomie s’efface. En se confondant avec le choix social, le pass sanitaire est devenu peu à peu imperceptible, abstrait de toute contrainte.
    L’acceptation des normes par l’oubli relatif de l’outil confère à la conscience de l’utilisateur la satisfaction du choix social consenti. Lorsque le fonctionnement s’efface et qu’il se connecte parfaitement à l’agencement du monde, il se naturalise, comme si tout allait de soi. La synergie s’établit ainsi dans l’occultation des fonctions techniques du contrôle. En paramétrant les comportements, ces outils ouvrent une nouvelle voie pour l’application des politiques publiques. Le gouvernement pense alors parvenir à tout normaliser par un devenir imperceptible du contrôle, instrumentalisant le choix social du vivre-ensemble.
    Alors que la crise sanitaire aurait pu changer la société en laboratoire éthique, où la réflexion collective inventerait de nouvelles manières de considérer l’action juste, elle l’a réduit à un dispositif technologique aliénant. Et bien que la gestion de crise d’une pandémie engage une gestion statistique, administrative et sécuritaire, force est de constater que le comportement individuel et la coopération sociale échappent à cette circonscription des pouvoirs publics. L’ethos manque à toute modélisation comme, à toutes les mesures engagées par la santé publique. De sorte que c’est dans la part d’inconnu propre à l’autonomie et l’altérité que se joue la concrétisation de notre vivre-ensemble. La santé publique, si elle veut de nouveau tendre à une pérennisation de bonnes pratiques, doit reprendre contact avec sa perspective émancipatrice et sortir de l’illusion techniciste du contrôle.
    L’éthique doit, en ce sens, à nouveau tenir une place déterminante dans l’efficacité et la bonne application des normes. En les adaptant avec la réalité du terrain et au vécu des individus, la santé publique peut encore offrir à la société une perspective respectueuse de la personne et de ses droits. En favorisant les capabilités au principe de l’autonomisation individuelle et collective, il s’agit de valoriser la part de raison humaine qui échappe à tout modèle prédictif. Aussi un certain écart, voire un conflit, prend forme en silence au sein de la société civile entre la politique sanitaire fixe et impérative, et l’éthique sociale en adaptation permanente et libre.
    C’est, me semble-t-il, dans cet écart, qui entraîne nécessairement des conflits de valeurs, que naissent de nouveaux enjeux de société sur la manière la plus juste d’agir dans un monde en proie au risque indéfini de la ruine collective. La visée éthique de la santé publique doit participer à nouveau au renversement des valeurs qui se joue actuellement face à l’axiologie surannée d’une société réfractaire au progrès de la raison. C’est dans les lignes de fuite de ce système que se construit la part de raison qui échappe à la raison d’État.
    Mathieu Corteel
    Philosophe et historien des sciences, Chercheur associé à Sciences Po et à Harvard

    #Multitudes, #autonomie, #discernement, #covid

  • « Que n’ont-ils pas fait pour nous contraindre ? S’arroger tous les pouvoirs en créant un état d’urgence sanitaire dès le début de la pandémie afin de passer au dessus des lois. Amplifier les chiffres du Covid et les aligner tous les jours sans remise à zéro annuelle du « compteur » (avec une prime en cas de décès Covid pour les hôpitaux ou de consultation pour les médecins de ville). Interdiction des traitements précoces par les médecins de ville. Administration du Rivotril à nos anciens en EHPAD afin qu’ils partent plus vite et n’encombrent pas les urgences… Obligation du port du masque en extérieur et même sur la plage allant même jusqu’à poursuivre quelques malheureux randonneurs par hélicoptère ou personnes isolées dans le bois d’un petit village. Aucune augmentation du nombre de lits de réanimation, de personnels soignants, de matériel médical. Verrouillage de tous les médias : journaux, TV. Censure de toutes les voix qui ne sont pas dans la droite ligne du discours unique officiel avec l’aide des Facebook, YouTube et autres. Pourchasser et démettre de leur fonction les médecins et scientifiques récalcitrants même nos plus grands, reconnus dans le monde entier. Organiser la délation en favorisant les appels anonymes pour les fêtes privées à plus de six personnes. Invention du mot « complotiste », « conspirationniste », « antivax », etc. Levée du secret médical afin d’aller chercher nominativement chacun qui ne sera pas encore vacciné. »

    #passe_sanitaire #pass_sanitaire #vaccination #coronavirus #obligation_vaccinale #Covid19 #Covid_19

    https://appelantigone.over-blog.com/2021/08/que-n-ont-ils-pas-fait-pour-nous-contraindre.html

  • Le passe sanitaire est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens

    Selon le professeur de droit #Guillaume_Zambrano, le #passe_sanitaire est une atteinte aux droits fondamentaux ainsi qu’une sanction extrajudiciaire. Il a lancé une requête collective auprès de la Cour européenne des #droits_de_l’Homme.

    Voir le site https://nopass.fr

    #Celia_Izoard, #recours-juridique, #critique_techno, #technocritique.

    https://reporterre.net/Le-passe-sanitaire-est-un-moyen-extrajudiciaire-de-desactiver-socialemen

  • Vaccin : ville ou campagne, à chaque territoire ses résistances - CAROLINE COQ-CHODORGE, Mediapart

    Le #passe_sanitaire a fait bondir la vaccination contre le Covid-19, sans résorber les inégalités. Ce n’est pas une surprise, tant cette décision autoritaire est contraire aux fondamentaux de la #santé_publique. Dans l’Oise et les Pyrénées, des acteurs locaux expliquent les résistances propres à leurs territoires.

    Avec le passe sanitaire, Emmanuel Macron a réussi le pari de la vaccination : la France a rattrapé son retard au cours de l’été. Avec 72 % de sa population au moins partiellement vaccinée, elle a dépassé l’Italie, l’Angleterre ou l’Allemagne, mais reste loin derrière le Portugal (86 % de la population vaccinée).

    Néanmoins, c’est une réussite de façade, car une partie des plus fragiles n’est toujours pas vaccinée : 11,3 % des 75 ans et plus, 7,9 % des 65-74 ans, 11,2 % des 55-64 ans, 15 % des diabétiques, 18, 6 % des personnes obèses, 12,3 % des personnes hypertendues.

    Ce sont des centaines de milliers de personnes à risque face au virus, susceptibles de remplir les hôpitaux à l’automne, si la rentrée des classes fait repartir l’épidémie. Pour ces personnes fragiles, l’échec français est patent : l’Espagne, le Portugal ou la Belgique sont eux parvenus à vacciner 100 % de leurs personnes âgées.

    Dans la tradition jacobine française, le passe sanitaire a été décidé d’en haut. Puis il s’est imposé par le contrôle des citoyens par les citoyens dans les lieux de la vie sociale, culturelle, du soin. Un mois après son entrée en vigueur, il n’a pas non plus résorbé les inégalités territoriales d’accès à la vaccination.

    La seule région parisienne en est un exemple flagrant : 75 % de la population est vaccinée dans le XVIe arrondissement parisien mais 45 % à Stains, en Seine-Saint-Denis.

    En France métropolitaine (...), la carte bigarrée de la vaccination en France met au jour des dynamiques complexes. Les inégalités sociales de santé – dont les principaux ressorts sont la compréhension du système de santé ou la possibilité d’avoir accès à un médecin – ne sont pas une explication suffisante.

    S’expriment bien sûr le refus de ce contrôle sanitaire des citoyens, la revendication d’une liberté individuelle de pas être vacciné. Sur les réseaux sociaux, dans les manifestations, cette protestation politique se confond souvent avec une défiance, parfois une franche hostilité aux vaccins, à la médecine conventionnelle, aux systèmes politique et médiatique. Mais une majorité de la population fait le choix de la protection collective face au virus.

    Dans certains territoires, cette fracture est plus vive qu’ailleurs. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, frappée de plein fouet par le Covid au cours des deuxième, troisième et quatrième vagues, riche et bien dotée en médecins, est presque entièrement en retard, dans les zones urbaines comme rurales. Cette résistance propre au Sud-Est gagne, le long de la Méditerranée, une bonne partie de l’Occitanie, jusqu’aux Pyrénées.

    Des zones plus localisées du Sud-Ouest, essentiellement rurales, sont aussi sous-vaccinées. Dans l’est de la France, la ville de Mulhouse, martyre de la première vague, est à la traîne. Les zones frontalières avec la Suisse apparaissent dans le rouge, mais les statistiques y sont faussées par les nombreux travailleurs transfrontaliers qui dépendent de l’assurance-maladie suisse et s’y sont fait vacciner. 

    Le déploiement de gros centres de vaccination a parfois suffi. C’est manifestement le cas dans le centre de la France, mal doté en médecins, mais où les niveaux de vaccination sont bons, quelles que soient les classes d’âge.

    Dans d’autres territoires, ces gros centres n’ont pas trouvé leur public, comme l’explique Maud Gelly, qui est à la fois sociologue, spécialiste des inégalités sociales de santé et médecin dans le centre IVG de l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis) : « On sait que l’hésitation vaccinale est plus forte dans les classes populaires. Or, la campagne vaccinale n’a rien fait pour les atteindre. Les déterminants des inégalités sociales de santé ont été ignorés. Ce n’est pas étonnant : [la vaccination] a été pensée par #MacKinsey, mise en œuvre avec #Doctolib, selon le principe du premier arrivé, premier servi . »

    Maud Gelly dirige la thèse d’une interne en médecine qui a recueilli, le premier mois de la vaccination, 1 500 questionnaires auprès de personnes vaccinées au centre de la santé de la Courneuve, qui renseignent sur leur lieu de résidence ou leur profession.

    Le résultat est sans appel : « Les classes moyennes et supérieures parisiennes se sont emparées des doses, explique la sociologue. Chaque fois qu’on construit une action de santé publique de manière universelle, non différenciée, elle creuse les inégalités. Pour les réduire, il faut faire de l’universalisme proportionné, faire plus pour les personnes les plus éloignées du système de santé ou les plus à risque. L’Espagne et le Portugal ont eux choisi de réserver des créneaux de vaccination pour les plus âgés, les plus fragiles, de les appeler un à un. »

    La ville de Creil, dans l’Oise , l’un des premiers territoires français touchés par le Covid-19 en 2020, accuse aussi un net retard dans toutes les classes d’âge, surtout les plus jeunes.

    Loubina Fazal, adjointe au maire chargée de la santé, ne cache pas sa déception : « Nous avons beaucoup travaillé, consacré beaucoup d’argent à nos centres de vaccination, où nous avons réalisé 70 000 vaccinations. Il y a 35 000 habitants à Creil, théoriquement, toute la ville devrait être protégée. Mais nous venons d’obtenir les chiffres sur l’origine des personnes vaccinées : seules 10 000 sont des Creillois. La plupart viennent de Chantilly, de Compiègne, de villes plus #riches. Ce sont elles qui ont pris les créneaux de vaccination. »

    Ici, le doute, voire l’hostilité aux vaccins s’exprime avec force dans l’espace public. Loubina Fazal raconte une réunion publique organisée, jeudi 2 septembre, sur la vaccination des collégiens et des lycéens, en présence de la préfète et du recteur : « Les débats ont été houleux. De nombreux parents ont expliqué qu’il était hors de question qu’ils fassent vacciner leurs enfants, que le vaccin était encore expérimental, que leurs enfants ne sont pas des cobayes. Certains sont venus avec des documents trouvés sur Internet, par exemple ceux de Reaction 19. »

    Cette association diffuse des chiffres fantaisistes sur l’épidémie et sur la létalité des vaccins. « On a du mal à contrer un tel mur d’hostilité. À la fin, en aparté, des parents d’élèves hésitants, qui n’ont pas osé prendre la parole, sont venus nous voir. On est parvenus à les convaincre », précise l’élue municipale.

    La mairie de Creil compte poursuivre ses efforts d’information : « Des personnels municipaux volontaires ont été formés par l’Agence régionale de santé pour devenir des ambassadeurs Covid. Avec les élus, ils vont se rendre dans les quartiers, aux abords des écoles. Je reste optimiste mais cela va prendre du temps. On a le sentiment que le passe sanitaire a braqué une partie de la population, qui ne supporte pas de se sentir contrainte. »

    À l’autre bout de la France, dans les Pyrénées, la communauté de communes de Couserans (Ariège), une zone de montagne où vivent 16 habitants au kilomètre carré, est tout aussi en retard, dans toutes les classes d’âge, surtout les plus jeunes. L’hostilité aux vaccins d’une partie de la population y est bien ancrée. « On est aussi en retard sur la vaccination des enfants : nous avons connu des épidémies de rougeole, de coqueluche », explique Jean-François Pouches, coordonnateur du contrat local de santé du territoire.

    La principale explication est la présence forte de populations néorurales sur le territoire, arrivées par vagues successives depuis les années 1970 : « Nous les appelons les hippies, poursuit Jean-François Pouches. Il y a beaucoup de membres de la Rainbow family, un mouvement New Age peu favorable aux vaccins. Nos professionnels de santé, y compris nos médecins, sont aussi à l’image de notre population, certains sont hostiles à la vaccination. »

    La population du Couserans est « âgée, habite un habitat dispersé, isolé. Nous avons 18 vallées, la circulation est difficile ». La question de l’accès physique de ces personnes aux vaccins s’est très vite posée : « Chaque mairie a recensé ses personnes âgées fragiles. Il y a eu des transports à la demande, une belle solidarité pour leur permettre d’accéder au vaccin. »

    Jean-François Pouches en est convaincu : « Tous ceux qui veulent se faire vacciner, le peuvent. » Il reste « les hostiles à la vaccination et les hésitants. Sur ceux-là pèse une forte pression sociale, des familles se déchirent ».

    Pour l’élue Jocelyne Fert, maire du village de Montesquieu-Avantès, « on a fait le maximum en direction des plus fragiles, qui au départ ne voyaient pas l’intérêt de la vaccination, car nous avions été peu touchés. Puis on a pris de plein fouet la quatrième vague ».

    Avec les plus hostiles au vaccin, elle n’a « même pas envie d’essayer » : « Je suis défaitiste. Les néoruraux sont venus en Ariège pour être tranquilles. À l’effort collectif de la vaccination, ils opposent leur liberté. » Ces récalcitrants se font entendre, en particulier dans le plus important lieu de rencontres du territoire, le marché de Saint-Girons : samedi dernier, 200 personnes y ont manifesté contre le passe sanitaire.

    Pierre-André Juven, sociologue de la santé, a un terrain d’observation idéal, la ville de Grenoble, dont il est l’adjoint à la santé. Il donne avec précaution son avis sur le passe sanitaire : « L’outil est efficace à court terme, mais il peut avoir des effets secondaires : on met à mal toute une philosophie en santé publique qui promeut la médiation, l’information, la conviction. En termes d’éducation à la santé, on prend des années de retard. »

    Il confie se retrouver dans des situations inconfortables en tant qu’élu : « Aux bibliothécaires de la ville qui refusent d’appliquer le passe sanitaire, pour de bonnes raisons, on doit expliquer qu’on est contraints d’appliquer la loi. »

    Grenoble tente de multiplier les opérations d’« aller vers », « en vaccinant en proximité, dans les locaux des centres sociaux, d’associations bien identifiées par les personnes précaires », détaille Pierre-André Juven. « On monte aussi des opérations plus fines, dans la ville, avec des centres éphémères. Car ce qui nous remonte, c’est que les gros centres de vaccination sont rédhibitoires pour une partie de la population : le questionnaire à remplir est difficile à comprendre et il n’y a personne pour expliquer, répondre aux questions. C’est aussi difficile pour les gens sans Sécurité sociale. Et comment atteindre les personnes isolées, toutes seules chez elles ? On sous-estime les situations sociales qui peuvent expliquer la non-vaccination. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/040921/vaccin-ville-ou-campagne-chaque-territoire-ses-resistances?onglet=full

    (pas trouvé moyen de déposer ici les infographies très parlantes réalisées par Mediapart...)

    #vaccination

  • En Australie, selfies et vidéos en direct deviennent des outils de #Surveillance des personnes en quarantaine - Le Temps
    http://www.davduf.net/en-australie-selfies-et-videos-en-direct

    Lu dans Le Temps | « Vous avez été mis en quarantaine ? Vous avez quinze minutes pour vous connecter à l’application de l’Etat d’Australie méridionale et prouver que vous êtes bien chez vous, grâce à la reconnaissance faciale et la géolocalisation. Un dispositif orwellien qui pourrait être déployé au niveau national » Pour s’assurer du respect des mesures de quarantaine imposées dans le pays, un Etat australien impose à ses citoyens de se plier à un contrôle atypique : une application développée par le (...) Revue de presse, du web & veille en tous genres

    / Surveillance, #Passe_sanitaire, #Traces_numériques

    #Revue_de_presse,du_web&_veille_en_tous_genres

  • Un point de vue sur le #pass_sanitaire, la #vaccination, et ce que devrait faire la « #gauche ».

    La gauche, le manifs « anti-Pass » et le piège de Macron | Ensemble
    https://www.ensemble-fdg.org/content/la-gauche-le-manifs-anti-pass-et-le-piege-de-macron

    Dès la rentrée, un front commun de toute la gauche et de l’ensemble des organisations syndicales doit s’établir pour dire ce qu’aurait fait un gouvernement populaire, au service des intérêts de la majorité :

    défense de l’hopital public, arrêt immédiat des fermetures de lits et plan de réouverture ;
    levée des brevets sur les vaccins permettant une généralisation de la vaccination au niveau mondial et mettre fin au pouvoir des profiteurs de guerre que sont actuellement les actionnaires des grands labos ;
    extension effective de la couverture vaccinale, par une campagne qui aille vers les gens (à la porte des entreprises, des immeubles, des bahuts), par des mesures incitatives et positives (vaccination sur temps de travail, jours de congés dans ce cadre...).
    l’annonce que cette extension aboutira rapidement à la vaccination universelle et obligatoire de toute la population

    #santé, #covid, #vaccins, #passe_sanitaire

    • C’est malheureusement l’inverse qui est vrai ! Le piège a consisté à accompagner l’annonce du Pass de deux provocations sociales, sur le chômage et les retraites, afin d’être bien sûr d’amalgamer ses oppositions, ce qui a toujours été la tactique de Macron, et en comptant sur les vacances pour empêcher la gauche et les organisations de prendre la main et de lier politiquement Pass, politique sanitaire et questions sociales. En digne représentant du populisme libéral des classes dominantes, il tente désormais de disqualifier et de cornériser l’adversaire, de le présenter comme un maelstrom d’extrémistes et de déséquilibrés, manifestant côte à côte avec de réels antivax et complotistes pour leur « liberté », quand il s’agit simplement de « faire société » en se vaccinant contre une maladie épidémique mortelle...

      Sans appel clair, sans dire par quoi nous remplacerions le Pass, participer à ces manifs revenait à tomber à pieds joints dans le piège.

      Le volontarisme « anti-Pass mais pro-Vax » ne sera malheureusement d’aucun secours à la gauche dans ces manifestations : son ciment est l’opposition au Pass (surtout sans dire par quoi le remplacer), sa revendication unique la « Liberté », son carburant principal l’obscurantisme antivax... . Dès lors les militants de gauche qui y participent, parfois avec les meilleures intentions du monde, se retrouvent aspirés sur une ligne qui n’est pas la leur. Il ne serait que temps de s’en rendre compte.

      On ne doit pas s’étonner qu’une majorité de la population et des travailleurs, déjà très largement vaccinée, se dise hostile à ces manifestations et à ceux qui les soutiennent. Jackpot donc pour Macron, qui travaille à se refaire une stature de présidentiable et peut se frotter les mains pour 2022.

      UNE PARTIE DE LA GAUCHE CONTAMINEE PAR LES ARGUMENTS TECHNOPHOBES

      Et la situation empire. Plus le temps passe, plus les signaux inquiétants se multiplient au sein même des organisations syndicales et politiques :

      – interview sur RMC d’un responsable national de la CGT Santé-sociaux, Guylain Cabantous, vice-président de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de l’Hérault et membre du bureau de l’Union Fédérale de la Santé Privée CGT, relayant tout l’argumentaire anti-vax ;

      – lui-même s’appuyant sur la dérive hallucinante d’un sociologue comme Laurent Muchielli, spécialiste des questions de délinquance, devenu une des égéries de la mouvance anti-vax et désormais interdit de blog sur Mediapart pour non-respect de sa charte morale (il lui reste heureusement France-Soir).

      – que dire de l’appel intersyndical guadeloupéen à la manif du 14 août, "pour montrer qu’il y a des traitements efficaces utilisés dans le monde et que la COVID n’est pas une fatalité", contre "les diffuseurs du Covid-19" qui "refusent de soigner les malades", contre ceux qui "projettent de nous injecter autant de vaccins que de variants de la Covid-19", pour la "mise en valeur de notre pharmacopée" (je suppose qu’on entend par là des traitement par des plantes locales)… appel signé UGTG, Solidaires, FO, CFTC, UNSA et même 3 petits syndicats de la FSU. Pendant ce temps, l’épidémie explose aux Antilles avec moins de 20% de vaccinés.

      – sans parler des multiples appels locaux, réunissant syndicats et politiques (parfois même Ensemble comme à Saint-Brieuc !), « contre l’obligation vaccinale », défendant la « liberté de se vacciner », signés notamment par les syndicats Santé de Solidaires, de la CGT ou de FO.

      – enfin la dérive la plus emblématique est celle de Lutte Ouvrière, organisation ayant pourtant pris position pour l’obligation vaccinale en 2017 (loi Buzyn faisant passer le nombre de vaccins obligatoires de 3 à 11) et qui aujourd’hui, dans un article de Georges Kaldy, présente « les vaccins » comme « des armes » au mains de la bourgeoisie « contre les pauvres ici, en France » et « à l’échelle du monde, des pays riches contre les pays pauvres ».

      On ne pourra voir ici au mieux qu’un opportunisme crasse d’une partie de la gauche radicale, déboussolée par ce mouvement qui, s’il a entraîné des secteurs très minoritaires du salariat aux allures « radicales » pour un mélange de raisons parfois compréhensible, a démarré sur une base technophobe, complotiste et réactionnaire. Quand les dégâts idéologiques ne sont pas pires encore.

  • Passe sanitaire : quelle #Surveillance redouter ?
    https://www.laquadrature.net/2021/08/19/passe-sanitaire-quelle-surveillance-redouter

    Les critiques du passe sanitaire dénoncent unanimement un « danger autoritaire ». Assez justement, la CNIL elle-même présente ce danger comme « le risque d’accoutumance et de banalisation de tels dispositifs attentatoires à la vie privée et de…

    • #critique_techno, et surtout : #acceptabilité

      Je ne pense pas qu’il faut éluder ces questions, et ça va dans les deux sens :
      – si on est sincèrement de gauche/anar contre la surveillance, on ne doit pas éluder la question sanitaire, et comment à notre façon, dans une société qu’on aimerait, comment on voudrait gérer les problèmes sanitaires, notamment avoir bien plus de personnes vaccinés et comment ne pas avoir des comportements dangereux (ex : ne pas avoir des gens non vaccinés sans masque dans un lieu fermé : école, resto, musée, etc)
      – si on est sincèrement de gauche/anar pour la solidarité sanitaire, pour le fait de prendre réellement soin les uns des autres et donc pour le vaccin à fond et pour le masque en même temps, et pour les capteurs CO2, etc, on ne doit pas éluder la question de la surveillance et de l’acceptabilité de mesures liberticides horribles, et là aussi on doit réfléchir obligatoirement à comment on voudrait « imposer » l’idée du vaccin au max de gens mais sans l’imposer physiquement par la contrainte et l’emploi de technologies de ce genre.

      Reformulé :
      – si on est contre le passe et la surveillance, on se doit d’affirmer clairement être pour le vaccin et sa propagation massive et affirmer dans les mêmes textes comment y parvenir au mieux sans autoritarisme sur les individus
      – si on est pour le vaccin et toutes les autres mesures importantes, on se doit d’affirmer clairement être contre la surveillance par technologies et affirmer dans les mêmes textes comment augmenter les mesures sans autoritarisme sur les individus

      (Je précise « sur les individus » car c’est différent d’imposer des choses à des organisations, entreprises, etc : par ex rendre obligatoire les capteurs CO2 et les ventilations avec extraction d’air dans les lieux fermés accueillant du public : écoles, restaurants, etc.)

      Ce texte de @laquadrature rentre dans le premier cas, et même s’il y a un petit passage évoquant des mesures à prendre, je trouve qu’il n’insiste pas assez du tout.

      il a refusé de déployer ou de tester l’efficacité de mesures alternatives qui ne causeraient aucun risque pour les libertés (telles que des campagnes de communication bienveillantes, transparentes et non-paternalistes pour inviter à se faire vacciner), ou des mesures complémentaires ambitieuses (tel que le déblocage de financements pour permettre le dédoublement des salles de classe et leur aération, ce que le gouvernement à tout bonnement écarté).

      Pour que les anti-passe qui sont anti-sanitaire (anti-vax, anti-masque, etc) ne puissent pas récupérer un texte qui est clairement contre la surveillance techno, il me semble qu’il FAUT être bien plus clair, bien plus explicite, en ayant un chapitre dédié avec un gros intertitre dédié, à ce point : réaffirmer que oui le virus est dangereux et il faut faire des choses ambitieuses pour le réduire à mort. Pas juste à l’intérieur d’un chapitre qui critique l’efficacité du passe !

      Un point bienvenue tout de même à la fin :

      Dernier rappel stratégique : si le gouvernement français se permet d’imposer de tels outils de détection et d’exclusion des personnes qu’il juge indésirables, c’est notamment car il peut reprendre à son compte, et redynamiser à son tour, les obsessions que l’extrême droite est parvenue à banaliser dans le débat public ces dernières années afin de traquer, de contrôler et d’exclure une certaine partie de la population. La lutte contre les risques autoritaires du passe sanitaire serait vaine si elle ne s’accompagnait pas d’une lutte contre les idées d’extrême droite qui en ont été les prémices. La lutte contre le passe sanitaire ne doit pas se faire avec, mais contre l’extrême droite et ses obsessions, qu’elles soient dans la rue ou au gouvernement.

      #covid-19 #autoritarisme #politique_sanitaire #santé #santé_publique #solidarité #pédagogie #extrême-droite #récupération

    • D’autant que la Quadrature s’est déjà illustrée en rejetant toute forme d’application de traçage des contaminations, par principe, malgré le travail sérieux de spécialistes sur le sujet pour proposer des façons de faire non intrusives. (Attitude infantile, je crois, a été utilisé par un de nos amis par ici.)

      La première partie subtilement titrée « Contrôler pour exclure », traitée sur l’analogie avec la façon de traiter les personnes étrangères, au lieu de considérer qu’il s’agit d’une obligation vaccinale, est un choix très problématique. Ce n’est pas aussi grave que les analogies avec l’Allemagne nazie ou l’Apartheid, mais c’est du même tonneau : la question ici peut être traitée sous l’angle de l’obligation vaccinale, qui est ouverte à tous et totalement socialisée (et pas de partir dans l’analogie avec des situations où l’on est juif par la naissance, noir par la naissance, étranger par la naissance, c’est-à-dire une discrimination basée sur un statut inhérent et réputé immuable des individus).

      Traité sous l’angle de l’obligation vaccinale, on n’est plus totalement dans l’ordre de la nouveauté dans l’« exclusion » (on l’a déjà répété ici) : en tant que parents, on livre déjà régulièrement le carnet de vaccination de nos enfants pour les entrées à l’école (je me demande si on ne fournit pas aussi des preuves d’assurance scolaire/parascolaire et de sécu en septembre), et je ne crois pas que ça passe par des agents de l’État assermentés. Du coup oui il y a des soucis, mais le choix initial de partir sur l’« exclusion » et la « répression » des étrangers plutôt que l’obligation vaccinale, c’est un choix problématique. (Zut, toujours ce choix de dramatiser à l’extrême la vaccination.)

      Problème accentué ici par le fait que le dernier argument est le plus mauvais : « Obligation de prouver la nécessité », qui ressort de la naïveté (ou de la mauvaise foi). Outre le fait que l’impact de l’annonce sur la remontée des premières injections a été spectaculaire pendant les vacances, on n’a par ailleurs jamais attendu de « prouver » que ça fonctionne pour nous enfermer complètement pendant le premier confinement, et nous imposer d’interminables fermetures des lieux publics, de nos loisirs et des activités des enfants pendant des mois, et des couvre-feus pendant de longues semaines.

      À l’inverse, l’argument que je partage, c’est celui-ci (puisque j’ai écrit grosso modo la même chose ici) :

      Certes, la police entend réaliser des contrôles d’identité pour lutter contre ces échanges mais, si l’efficacité du système repose au final sur des contrôles de police aléatoires, il n’était pas nécessaire de déployer des mécanismes de surveillance de masse pour aller au-delà ce qui se fait déjà en la matière, par exemple avec les ordonnances manuscrites délivrées par les médecins que la police peut vérifier en cas de soupçons. Cela permettrait au moins de diminuer les risques d’accoutumance à un nouveau système de contrôle de masse.

      Mais dans le genre « acceptabilité », on a un problème d’une autre ampleur : les gens gueulent encore plus fort quand ils voient arriver les flics contrôler les passes dans un restaurant que quand c’est le serveur qui vient le faire avec son smartphone.

      Et surtout, vu le premier paragraphe sur le fait que l’obligation vaccinale contrôlée par la police est déjà une « exclusion » et une « répression » (par principe condamnable), il est clair que c’est ici un argument réthorique auquel on n’est pas censé adhérer réellement.

    • Pour mémoire, en avril 2020, « Que penser du protocole de traçage des Gafam ? » :
      https://www.laquadrature.net/2020/04/29/que-penser-du-protocole-de-tracage-des-gafam

      qui se terminait par la recommandation de consulter « risques-traçages.fr » :
      https://risques-tracage.fr
      dont l’argument essentiel était ce contre-exemple totalement crétin :


      (oui : un patron qui utiliserait et configurerait un smartphone pour chaque personne à laquelle il ferait passer un entretien d’embauche, pour savoir s’il a attrapé le Covid dans les 15 jours qui suivent - oh là là, mon dieu non je vais pas embaucher quelqu’un qui a eu le Covid !). Et en gros c’était ça le principal argument qui a tourné partout pour rejeter les applications conçues en mode privacy-first. (Ah ah, rétrospectivement, tout déconne complètement dans cette BD).

    • @arno comme dit plus haut, ce qu’écrit @laquadrature ne me satisfait pas, car pas assez explicite sur le fait que la vaccination est importante (en addition et non en remplacement des autres moyens) et doit être massivement diffusée, mais dans ce cas en donnant des billes concrètes sur comment on aimerait le faire de manière non autoritaire.

      Mais ce que tu dis, du coup, ne me satisfait pas non plus, car
      – une obligation vaccinale sur une population entière, non ça n’est pas quelque chose qui existe déjà et ya jamais trop eu ça
      – la comparaison avec l’école est justement un peu fallacieuse : il s’agit d’une obligation portant sur un faible pourcentage de la population à un instant T, et en plus une fois que c’est fait et contrôlé, on n’a pas à le re-contrôler car ce sont toujours les mêmes enfants qui vont dans le même établissement, pendant des années. Autrement dit c’est une politique de prévention sur le long terme : on finit par vacciner des générations entières, mais… sur des années et des années ! Alors que pour une obligation vaccinale qui porterait sur la population entière, il faut contrôler 100% de la population, dans 100% des lieux (fermés, et ouverts avec foule), en continu, toutes l’année, et en contrôlant plusieurs fois les mêmes personnes : ça n’a vraiment vraiment rien à voir avec l’entrée (unique) à l’école. Je ne crois pas que cette argument puisse convaincre grand monde du coup.
      – il y a encore plein de raisons de pas réussir à avoir les deux doses même quand on veut : à commencer par les pays riches qui accaparent, et à l’intérieur d’un pays riche chez nous, ya un biais quand on habite dans une grande métropole où c’est facile, yavait pas assez de doses au départ, ya des déserts médicaux, ya des difficultés sociales, etc : si là avec l’état en déclin du système de santé on impose une obligation stricte, je sais même pas si c’est matériellement possible
      – ça ne prend pas en compte l’histoire de la démocratie sanitaire (Sida, Act up, etc) et ses possibilités non coercitive

      Et dans tout ça bien sûr il faut aussi prendre en compte que :
      – le complotisme est une des maladies majeures du siècle, qu’il est mille fois plus fort qu’aux époques précédentes (n’en déplaise aux rassuristes du « ça a toujours existé » : pas dans ces proportions), qu’il touche toutes les classes sociales, des élites au pouvoir, au péquin moyen
      – qu’en France, mais ça vaut pour d’autres pays, on a une très faible éducation scientifique, là aussi toute classe sociale confondue (des gens ayant fait plein d’études mais dans des domaines précis, ne comprennent pas comment fonctionne la recherche, ce qui fait qu’on peut dire que ça marche ou pas, etc)
      – que les médias unidirectionnels de masse qui restent (télé, radio surtout), et qui pourraient être utilisés pour de la vulgarisation sérieuse et populaire, sont presque tous des trucs privés immondes (la question étant : sont-ils vraiment incontrôlables, ou bien est-ce que l’État pourrait faire jouer le CSA, ce genre d’autorité, pour faire interdire des propos manifestement dangereux) et sur ceux publics ya pas vraiment de politique de vulgarisation massive

      Une lueur d’optimisme au fond de moi me dit qu’il y a forcément encore des choses possibles qui ne soient pas trop autoritaires (et surtout pas avec des technologies modernes de surveillance) pour augmenter la vaccination. Mais il faudrait pour ça détailler ces solutions concrètes, pas être dans le vague, avoir un « programme » clair qu’on peut opposer à la fois au gouvernement qui fait n’importe quoi, et aux anti-passe qui sont anti-sanitaires. C’est possible ou pas ?

      Je suis bien conscient qu’on ne doit pas confondre les solutions à long terme (remettre à balle d’éducation à la méthode scientifique dès le plus jeune âge, d’éducation à la logique, à l’argumentation) avec qu’est-ce qu’on peut bien y foutre là maintenant tout de suite pour que le max de gens se protègent au mieux les uns les autres (vaccins ET masques lorsque pertinent ET aération, etc) sans rapport avec de la carotte ou du bâton.

      Bref, sale époque. (Déso je suis en mode désespérance complète depuis une semaine avec des amis qui sont anti-passe mais car anti-sanitaire, et qui en plus relaient sans distinction des fachos parce qu’allant dans leur sens.)

    • Sur la Quadrature, un point qui renforce le problème que tu soulèves (ne pas insister sur ce qu’il faut faire de positif en faveur de la vaccination), c’est qu’ils se positionnent nettement avec les questions Covid dans la dénonciation (à mon avis infantile) d’un supposé « solutionnisme technologique » (c’était très explicite avec le contact tracing). Or, quand on aborde les questions liées à la vaccination, ça devient vite un argument anti-vax, parce que qu’est-ce que c’est au fond la vaccination sinon une solution technologique à une maladie ? Donc quand tu es sur un thème « oh là là, faut pas faire ça c’est du solutionnisme technologique », si tu ne rappelles pas intensément qu’il y a tout de même un geste technologique vital (le vaccin), tu laisses la porte ouverte à un bon gros délire.

      –----

      Sinon, oui tu as raison, tout ne se fait pas déjà tel quel. Mais à l’inverse, l’idée que tout ça c’est la technopolice et que c’est totalement nouveau et disproportionné, c’est du flan. Parce qu’on se soumet déjà à un grand nombre de contrôles par des autorités pas totalement légitimes, largement non contrôlées, notamment sur la question des vaccins (et des assurances).

      Je me disais justement que cette histoire de QR-Code qualifié de technopolice est ici un problème, ou un fausse-promesse du titre de l’article. Parce que l’article ne donne aucune information sur des risques proprement techniques liés au QR-Code : est-ce que la QR-Code est lu dans l’application du smartphone qui contrôle, ou bien est-ce que c’est centralisé ? est-ce que l’information nominative est stockée dans le smartphone (pour servir par exemple de carnet de rappel en cas de contamination dans le restaurant) ? Rien de tout ça n’est abordé (justement parce qu’il me semblait que le principe du QR code était juste de faire apparaître un écran vert, pas d’expédier tes aller et venues au ministère de l’intérieur).

      Au point que l’article est obligé d’avoir une lecture un peu biaisée :

      Pourtant, paradoxalement, dans son format actuel, le passe sanitaire n’apparaît pas comme étant lui-même un outil de régulation très efficace. […] Et, quand bien même les passes seraient attribués aux « bonnes personnes », en l’état celles-ci peuvent facilement les partager avec les « mauvaises personnes ».
      […]

      Comme vu plus haut, certains proposent déjà un nouveau système affichant le visage des personnes contrôlées.

      Or le système du visage est présenté comme une façon justement de résoudre le problème du partage de passes, sans pour autant imposer le contrôle des papiers d’identité (et même sans connaître l’identité de la personne) :
      https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/pass-sanitaire/une-nouvelle-application-pour-verifier-le-passe-sanitaire-en-protegeant

      Du coup on est dans la critique tech sans arguments techs : reprocher dans un paragraphe le fait qu’on peut truander facilement le passe, parce que seule la police peut contrôler les identités (oh…), et dans le paragraphe suivant présenter comme l’horreur suprême une proposition qui vise explicitement à résoudre ce problème tout en préservant l’anonymat du porteur du passe. Je dis pas que la proposition serait parfaite, mais là on est clairement dans la posture automatique à la con.

      L’aspect « technopolice », ici, se résume au fait que c’est un QR Code (falsifiable qui plus est !) lu par un smartphone. Mais si ça ne sort pas du téléphone, si ce n’est pas stocké (je ne sais pas exactement : ce n’est juste pas abordé dans l’article, alors que ça devrait être la spécialité de la Quadrature – de ce que j’ai toujours lu par ailleurs, les informations ne quittent pas le téléphone qui scanne, ne sont pas stockées, et ne sont pas centralisées, ce qu’avait rappelé la CNIL), c’est l’équivalent d’un document officiel imprimé, sous forme numérique. L’« innovation », c’est qu’on le met sous forme de QR code, et pas d’un document officiel imprimé réputé infalsifiable – parce que c’est pratique, parce que c’est pas cher, etc. (et là, un vrai document imprimé infalsifiable, tu m’étonnes que ça gueulerait encore plus à l’ausweis… et là tu peux être certain qu’il y aurait la photo dessus).

      Pour dire autrement : tu utilises le terme « technique moderne de surveillance », mais justement l’article ne donne aucune indication de cela. Sauf preuve du contraire, ce QR Code est moins « innovant » et moins intrusif (« surveillant »), techniquement, que le simple fait de payer avec sa carte de crédit, ou de simplement se promener avec son smartphone dans la poche.

      Alors sauf à également gueuler contre l’existence même des smartphones et des cartes de paiement, le texte se résume à gueuler contre le fait que c’est une obligation vaccinale déguisée. On revient à, dès le début, insister sur le fait que c’est destiné à « exclure » et « réprimer », ce qui est une vision extrêmement orientée et restrictive du principe d’obligation vaccinale.

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      La question de préférer des solutions non-autoritaires. Pourquoi pas, mais nous vivons dans le monde qui existe, pas dans le monde idéal de l’anarchie réalisée, et nous devons vivre maintenant. C’est toi-même qui a (me semble-t-il) assez longuement argumenté contre ces postures qui refusent le vaccin ou d’autres trucs, parce que dans un monde idéal, on n’aurait pas de zoonoses ni de conditions de vie qui nuisent à notre santé. Je pense qu’on peut avoir des arguments similaires ici.

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      Un aspect là-dessus, pour revenir à ton argument sur le fait de rappeler l’importance de la vaccination et autres gestes barrières et solidaires, c’est qu’il est aussi très problématique de réclamer que ce soit l’État qui fasse la pédagogie, surtout quand on ne la fait pas soit-même.

      Dans une logique de démocratie libérale (le monde dans lequel nous vivons), l’État ne fait pas tout (sauf à accepter les délires bonapartistes sarkozo-macronistes) : les corps intermédiaires, constitués, société civile, etc., servent largement à cela. Or tous les groupes politiques sont allés faire la retape pour Raoult (y compris Mélenchon), on attend encore les syndicats là-dessus (pourtant, c’est leur rôle la pédagogie sur la sécurité), les médias, c’est même pas la peine, etc. On cite le SIDA et Act’Up, mais qui fait le job aujourd’hui, si ce n’est une petite vingtaine de femmes et hommes médecins qui nous informent et debunkent les conneries essentiellement sur Twitter ? (De fait, ceux-là sont totalement légitimes à dénoncer l’absence de pédagogie et de politiques positives du gouvernement, et le font en permanence, et en même temps, de ce que j’ai vu pour l’instant, ne sont généralement pas hostiles au passe sanitaire.)

      On arrive au point où le Pape (le Pape !) est plus clair et plus explicitement progressiste sur la question de la vaccination qu’un François Ruffin (bravo les gens).

      Ça devient tout de même compliqué de réclamer des méthodes non-autoritaires et plus de communication positive, quand les seuls qui font de la pédagogie depuis 18 mois, c’est une vingtaine de gus sur Twitter (qui, par ailleurs, ne sont pas soutenus par les partis politiques, ni par les syndicats, ni par grand monde en général, alors qu’ils se prennent des sauts de merde à longueur des journées de la part de la complosphère et de la raoulsphère).

      Et dans une logique anar, je suppose que je n’ai pas besoin de trop développer à quel point il est vain de réclamer de la « pédagogie » à l’État. (D’autant qu’ici, les anti-fas défilent à côté des panneaux contre Soros et le Great Reset, entourés de slogans anti-vaccination. Ce qui fait qu’à nouveau, le Pape fait plus de pédagogie en faveur de la vaccination que les anars de Montpellier.)

  • Loi sanitaire : affirmer les exigences des travailleurs
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/08/04/loi-sanitaire-affirmer-les-exigences-des-travailleurs_168904

    Les manifestations contre l’extension du #passe_sanitaire et l’obligation vaccinale ont réuni samedi 31 juillet plus de 200 000 personnes dans toute la France, plus encore que la semaine précédente. Selon le ministère de l’Intérieur, 14 200 personnes ont défilé à Paris, 8 500 à Montpellier, 6 500 à Nice, près de 4 000 à Nantes.

    Les motivations des manifestants sont bien sûr variées. Si certains sont contre le vaccin, beaucoup d’autres, d’ailleurs parfois eux-mêmes vaccinés, veulent faire entendre leur indignation contre la façon autoritaire dont le gouvernement entend imposer la #vaccination. Alors que pendant des mois Macron avait assuré que personne ne serait contraint de se faire vacciner, il a changé de position du jour au lendemain, affichant le plus total mépris pour les doutes, les méfiances ressenties par une fraction importante de la population.

    Il y a de quoi en effet être choqué par la méthode du gouvernement, avec ses menaces d’amendes, le chantage à l’emploi, sa façon de prendre au piège les non-vaccinés en restreignant leur vie sociale, en allant jusqu’à vouloir les empêcher de faire leurs courses dans des centres commerciaux. Il n’a reculé, partiellement, que sous la pression des représentants de la grande distribution. Parmi les manifestants, il y a aussi des commerçants, des restaurateurs qui, à juste titre, ne se voient pas organiser le contrôle des clients.

    Dans la plupart des cortèges, des soignants, souvent reconnaissables à leurs blouses blanches, ont exprimé une révolte d’autant plus légitime qu’ils ont été en première ligne dans la lutte contre le Covid et qu’ils se souviennent avoir été envoyés au front sans moyens, sans masques, avec des sacs poubelle en guise de surblouses… Et aujourd’hui encore, les moyens ne sont toujours pas à la hauteur de ce qui serait nécessaire en termes d’embauches et de salaires. La plupart du temps, les suppressions de lits programmées n’ont pas même été remises en cause.

    À travers ces manifestations s’exprime une colère plus générale contre la politique du gouvernement depuis le début de la pandémie, contre les confinements et les restrictions qui ont pesé davantage sur les classes populaires, contre les conditions de travail devenues plus dures, contre l’appauvrissement avec l’augmentation du chômage…

    Les travailleurs ont vraiment toutes les raisons de s’opposer à des mesures qui aboutissent à de nouvelles restrictions de leurs droits. Ils ont raison d’utiliser les manifestations actuelles pour exprimer leur révolte contre le gouvernement et sa politique. Mais ils ne gagneront rien pour eux-mêmes s’ils se contentent de défiler contre Macron, comme le disent certains, ou pour « défendre les libertés individuelles ». Ils ne doivent pas laisser cette colère être dévoyée par ceux qui, comme le politicien d’extrême droite Philippot, cherchent à l’exploiter à leur profit.

    Pour les travailleurs, il n’y a pas de véritable liberté dans cette société sans un emploi et un salaire permettant de vivre dignement. Ce n’est pas seulement Macron qu’il faut combattre, mais l’ensemble de la classe capitaliste, qui, en licenciant, en renforçant l’exploitation dans les entreprises, condamne une partie croissante des travailleurs à la pauvreté. Face à cette classe qui impose sa loi à toute la société, les travailleurs doivent mettre en avant leurs propres revendications, refuser la division que le gouvernement veut instaurer entre vaccinés et non-vaccinés et rester unis sur leur terrain de classe. De la colère qui s’exprime dans les #manifestations, il faut passer à l’expression de ce qui doit être aujourd’hui l’exigence des travailleurs. Il faut affirmer la nécessité d’embaucher dans les services publics, à commencer par les hôpitaux. Face à la gestion capitaliste de la crise sanitaire et économique, il faut affirmer la nécessité d’imposer une répartition du travail entre tous garantissant à chacun un emploi, avec une augmentation des salaires suivant le coût de la vie. C’est toute la société qui doit être réorganisée en fonction des intérêts du plus grand nombre.

  • Pfizer, Moderna… : expropriation des trusts pharmaceutiques ! |
    éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/pfizer-moderna-expropriation-des-trusts-pharmaceutiques-168628.html

    Selon le quotidien britannique Financial Times, qui a pu consulter le contrat conclu avec l’#Union_européenne, le vaccin #Pfizer va passer de 15,5 à 19,5 euros et celui de #Moderna de 19 à 21,5 euros. Vu le nombre de doses vendues, cela représentera des milliards de profits en plus.

    Ces deux groupes viennent d’annoncer des profits record, mais le rebond épidémique dû au variant Delta leur permet d’imposer des augmentations, alors ils ne se gênent pas ! Protégés par le système de brevets, une poignée de grands #laboratoires_pharmaceutiques peuvent fixer librement leurs prix et priver ainsi les pays les plus pauvres de l’accès aux vaccins.

    La #vaccination est un progrès sur le plan scientifique, mais, dans le système capitaliste, elle est d’abord et avant tout une source d’enrichissement pour une poignée d’actionnaires se moquant totalement de l’intérêt général des populations et de leur santé.

    Biden, Macron et leurs semblables se gargarisent de grandes déclarations hypocrites sur la nécessité de faire du vaccin « un bien commun de l’humanité », mais, en dociles défenseurs des intérêts des capitalistes, ils se gardent bien de remettre en cause le droit de ces grands trusts de détourner à leur profit le travail de tous ceux qui ont concouru à la découverte et à la production des #vaccins. Par contre, vis-à-vis de leur population, ces mêmes dirigeants n’hésitent pas à multiplier les interdictions, les obligations avec menaces de sanctions à l’appui, comme Macron vient de le faire avec la loi sanitaire qu’il entend faire appliquer dès le 9 août.

    À compter de cette date, il faudra donc présenter un #passe_sanitaire pour rentrer dans un hôpital ou un Ehpad, pour prendre le train ou aller au restaurant, et cette obligation concernera aussi les travailleurs de nombreux secteurs. Les soignants auront l’obligation de se faire vacciner, faute de quoi, après le 15 septembre, leur contrat de travail serait suspendu et ils ne toucheraient plus de salaire, à moins de poser des jours de congés. La ministre du Travail a tenu à préciser que les employeurs pourraient aussi procéder à des licenciements. Sous prétexte d’imposer la vaccination, Macron fait passer une loi anti ouvrière qui renforce l’arbitraire patronal.

    Les annonces du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, sont tout aussi choquantes. Ainsi, à la prochaine rentrée, des élèves non vaccinés pourraient être « évincés » de leur classe. Au même moment, Blanquer refuse de dégager des moyens pour permettre à tous d’étudier dans des conditions correctes et sûres du point de vue sanitaire. Il prévoit même de supprimer 1 800 postes d’enseignants en septembre.

    Ces mesures vont compliquer énormément la vie de bien des gens, et en particulier des travailleurs. Mais Macron s’en moque éperdument ! En digne représentant de la classe patronale, il use des mêmes méthodes autoritaires qui ont cours quotidiennement dans les entreprises.

    Pour se justifier, il invoque l’urgence de réagir à la quatrième vague épidémique. C’est du cynisme, car cette menace était prévisible et, depuis un an, les moyens matériels et humains des #hôpitaux, des #Ehpad et de l’ensemble du système de santé n’ont nullement été augmentés.

    Alors, oui, il y a bien de quoi être en colère contre Macron et Castex qui multiplient les leçons de morale à destination de la population, alors que, depuis le début de l’épidémie, l’État n’a cessé de montrer son incurie. Sa seule préoccupation a été de permettre aux entreprises, en particulier les plus grandes, de maintenir leurs profits.

    Comme ses prédécesseurs, Macron a été l’exécuteur des volontés des grands patrons, des financiers, de la minorité de riches privilégiés qui fait passer ses affaires avant tout. La société paye aujourd’hui les conséquences désastreuses de la domination de cette classe capitaliste totalement irresponsable et exclusivement préoccupée de s’enrichir toujours plus.

    Les manifestations contre la loi sanitaire de Macron se sont poursuivies dans toute la France. Protester contre ces mesures est légitime. Pas au nom de la défense des libertés individuelles, mais pour affirmer la nécessité, au nom de l’intérêt collectif, d’exproprier sans indemnité ni rachat les grands trusts de l’industrie pharmaceutique et de les mettre sous le contrôle de la population. Les agissements de ces groupes montrent que c’est la seule façon d’empêcher que la santé publique dépende des décisions d’actionnaires guidés uniquement par la recherche du profit.

    #capitalisme #expropriation #brevet #parasitisme #collectivisation

  • Marseille : malgré les tests de dépistage, des cas de Covid-19 détectés sur un bateau de croisière – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/marseille-malgre-les-tests-de-depistage-des-cas-de-covid-19-detectes-sur-

    La croisière a débarqué dimanche à Marseille avec six cas positifs et autant de cas contacts alors que des dépistages avaient été effectués. Un infectiologue, présent sur le navire en tant que croisiériste, a dénoncé auprès de France 3 le manque de fiabilité des tests antigéniques.

    « Nous avons six cas positifs appartenant à deux familles et un même nombre de cas contacts », a indiqué à l’AFP le service communication de la compagnie Costa Croisières, précisant que ces personnes faisaient partie d’un groupe de 180 touristes qui effectuait une croisière d’une semaine en Méditerranée avec des escales en Espagne et en Italie.

    Ces personnes avaient toutes été dépistées négatives par des tests antigéniques dimanche dernier, lors de leur embarquement à Marseille à bord du Costa Smeralda, un navire d’une capacité d’environ 6 000 personnes réduite de 70 % au maximum par mesure de précaution contre le virus.

    Interrogé par France 3, l’infectiologue à l’hôpital européen de Marseille Philippe Halfon, fustige la gestion de la crise à bord du navire. Et pour cause, il était l’un des passagers du Costa Smeralda et fait partie des cas contacts, explique toujours France 3. L’infectiologue met notamment en cause l’utilisation des tests antigéniques : « La sensibilité est de moins d’un cas sur deux pour ces tests, ce qui s’est passé sur ce bateau est l’exemple même de ce qui arrivera avec le pass sanitaire pour ceux qui se feront des tests plutôt que le vaccin », a déploré Philippe Halfon auprès de France 3.

    pour leur pari d’une quatrième vague qui embouteillerait pas trop les hostos et n’inquiéterait guère en raison d’une mortalité nettement inférieure à ce que l’on a connu cet hiver, grâce à la vaccination partielle de la population, ils mettent quand même le curseur assez haut avec ce passe et l’abandon du masque à l’intérieur.

    #tests #TAG #passoire_sanitaire #passe_sanitaire

  • Le passe sanitaire sera valide avec un test de moins de 72 heures à partir de lundi
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/08/passe-sanitaire-olivier-veran-annonce-des-assouplissements_6090876_3244.html

    Le ministre de la santé, Olivier Véran, avait annoncé, dans un entretien au Parisien dimanche, que, désormais, un dépistage négatif serait « valide soixante-douze heures et non plus quarante-huit heures pour les non-vaccinés » . Autre assouplissement : « il sera possible d’effectuer des autotests supervisés par un professionnel de santé, en plus des tests antigéniques et PCR. Eux aussi seront valables soixante-douze heures. » Le passe ne sera pas demandé pour une visite chez un médecin généraliste, a rappelé le ministre. En revanche, « dans les hôpitaux, il le sera, mais en aucun cas il ne devra être un frein pour accéder à des soins utiles et urgents », a-t-il dit.

    #passe_sanitaire #tests #logisitique #passe_non_sanitaire #confusionnisme #obscurantisme

  • Sortons du « pass » et de l’impasse sanitaire – Pétition
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/sortons-du-pass-et-de-limpasse-sanitaire-20210804_VDDY3DSABFH5JLL4BBKXWFQ

    Dépassé, le gouvernement choisit d’imposer une vaccination tous azimuts qui laisse de côté les éternels oubliés. Une autre approche est possible : une politique de santé de proximité qui vise prioritairement les publics vulnérables, estiment la philosophe Barbara Stiegler, les députés François-Xavier Bellamy (LR) et François Ruffin (LFI) et des soignants.

    Nous, soignants, acteurs et chercheurs en santé, nous, parlementaires et élus, nous, citoyens, appelons au retrait du « pass sanitaire » car il transgresse les principes fondamentaux de l’éthique biomédicale et du droit des personnes. Il fracture en outre le corps social en deux camps qu’il rend ennemis. En cela, il ignore les principes de santé publique. En cela, il n’a rien de « sanitaire » puisqu’il risque plutôt de nous conduire à une impasse en creusant encore davantage les inégalités et laissant les personnes les plus vulnérables à la fois sans protection face au virus et sans voix pour exprimer leurs doutes ou leurs inquiétudes. En réalité, il existe une autre option qui, jusqu’ici, n’a pas été prise : déployer une véritable politique de santé de proximité, dont la vaccination est un des outils indispensables, mais qui ne peut en aucun cas être présentée comme la panacée qu’il faudrait imposer à toutes et tous.

    Les vaccins contre le Covid-19 ont fait la preuve de leur efficacité pour la plupart des personnes vulnérables – âgées ou avec des comorbidités. Mais en laissant chaque individu face à des applications numériques improvisées, en retirant l’acte de la vaccination aux médecins et professionnels de proximité, en évinçant l’expertise de santé publique dès le début de la crise (1), on ne s’est pas suffisamment donné les moyens d’« aller vers » les plus concernés. On ne s’est pas plus donné les moyens d’entendre les questions et les doutes des personnes, comme l’exige le « consentement libre et éclairé » inhérent à tout acte de soin, accroissant sans doute la méfiance actuelle des hésitants vaccinaux. Résultat : la France est la lanterne rouge de l’Europe de l’Ouest pour la vaccination des plus âgés (2).

    Dépassé, le gouvernement choisit d’imposer une vaccination tous azimuts en faisant montre d’autorité, qui laisse de côté les éternels oubliés et arrose le reste de la population. Ainsi, le vaccin est érigé en remède miracle pour pallier l’absence de stratégie de santé publique. Celle-ci appellerait au contraire une priorisation, un accompagnement et l’association des populations aux décisions qui les concernent.

    Raisonnement de classe favorisée

    On se retrouve ainsi avec des millions de personnes à faible risque vaccinées et des millions de personnes fragilisées sans protection vaccinale. Or, sur ces derniers, le chantage au QR code est souvent inopérant : brandir la carotte du TGV, du théâtre ou du restaurant est un raisonnement de classe favorisée, inadapté pour beaucoup de publics âgés, précaires, marginalisés.

    Toucher ces populations suppose de formuler et déployer une vaccination sans barrière d’accessibilité et dont les enjeux sont compris. Bref, c’est faire tout le contraire de ce que propose le gouvernement, un cocktail de technologisme, de répression et d’abandon des publics qui sont à la fois les plus fragiles face au virus et les moins vaccinés. Au lieu de cela, le « pass sanitaire » soumet, sans sommation, ces publics ainsi que les enfants et les jeunes, déjà durement éprouvés par les confinements successifs, à une logique de chantage et de punition, les obligeant à trouver « vite leur dose » – souvent introuvable – s’ils veulent avoir le droit de continuer à vivre normalement, voire de garder leur emploi ou d’accéder à l’éducation. Ceci est d’autant plus déroutant qu’il n’est à ce jour pas prouvé que la vaccination massive des populations jeunes en bonne santé soit une bonne stratégie. Il s’agit plutôt d’un pari (3) : celui de faire baisser la circulation virale pour protéger les non-vaccinés et éviter la multiplication des variants, pari que les dernières données israéliennes et américaines sur la contagiosité des vaccinés sont en train de remettre en cause.

    Par ailleurs, les vaccins n’ont pas, au vu des données disponibles à ce jour, démontré une balance bénéfice-risque favorable en termes individuels chez les adolescents en bonne santé. Des effets indésirables ont été déclarés dans plusieurs pays, notamment des myocardites, inflammations du muscle cardiaque, dont l’incidence et les effets à long terme restent à déterminer. Or, du point de vue de l’éthique, un bénéfice collectif, lui-même hypothétique, ne constitue pas à lui seul un motif suffisant. Enfin, rappelons de plus que, parce que les vaccins ne bénéficient pour l’heure que d’une autorisation de mise sur le marché temporaire, aucun gouvernement ne peut prendre le risque juridique de rendre ces nouveaux vaccins obligatoires. Par le « pass sanitaire », qui conduit à une obligation déguisée, le gouvernement français déplace en réalité une responsabilité qu’il se garde bien d’assurer lui-même, en particulier sur les parents.

    Levée des brevets

    Une vraie stratégie de santé publique serait de laisser vivre les jeunes et de mobiliser tous les moyens en direction des publics vulnérables. C’est ce que l’on appelle une approche proportionnée aux besoins. Il faut associer à cela des mesures de réduction des risques, en particulier pour limiter les contaminations en lieu clos. Le tout-vaccination oublie en effet toutes ces stratégies qui permettent de vivre en diminuant le risque pour soi et pour les autres.

    La réponse ne peut enfin pas être exclusivement nationale. Nous affrontons une pandémie qui nécessite une réponse mondiale. Les inégalités dans l’accès aux vaccins aboutissent à ce que moins de 2% des personnes en Afrique soient aujourd’hui vaccinées. Refuser l’accès d’une immense partie de la population mondiale à toutes les armes pour lutter contre cette pandémie est non seulement non éthique, mais c’est une ineptie d’un point de vue sanitaire. Pour répondre à cette crise, il faut notamment renforcer les capacités de production au niveau mondial, lever les barrières associées aux brevets et favoriser les transferts de technologies.

    En conclusion, ce « pass sanitaire » crée un précédent qui pourra être invoqué à chaque crise écologique ou sanitaire. Des milliers de manifestants se dressent contre ces mesures. Ces protestations sont trop souvent réduites dans les médias au seul discours d’antivax, de complotistes ou d’extrême droite, qui n’ont jamais été du côté des libertés ni de la santé publique. Veillons à ce que l’arbre ne cache pas la forêt. Nous appelons tous les médias éclairés et les mouvements collectifs – partis, syndicats, ligues, associations – à s’opposer au « pass sanitaire » et à demander de toute urgence la mise en œuvre d’une autre option : au lieu de l’autoritarisme et de la panique, le déploiement d’une véritable politique de santé qui mobilise les données scientifiques et qui favorise l’implication des citoyennes et citoyens.

    #brevets #vaccination #passe_sanitaire

    • Dépassé, le gouvernement choisit d’imposer une vaccination tous azimuts en faisant montre d’autorité, qui laisse de côté les éternels oubliés et arrose le reste de la population.

      On pourrait élargir cette problématique à l’échelle mondiale en parlant de l’accès à la vaccination pour les populations des pays dits « émergeants ».
      Le problème étant que, si on laisse circuler ce virus, on potentialise le risque d’apparitions de #variants. Et avec ces variants, on sait où ça commence mais pas où ça finit, enfin, plutôt avec des possibilités d’échappements immunitaires.

      On commence à envisager la possibilité d’injection d’une troisième dose. Les usines de production vont donc tourner à plein régime pour fournir des doses aux pays ... développés. L’OMS vient de demander de suspendre, par solidarité, ce projet d’administration d’une troisième dose.

      Le sujet est abordé ici : https://www.arte.tv/fr/videos/103697-006-A/28-minutes-samedi
      avec une intervention de Vaiju Naravane, éditorialiste pour le quotidien indien Hindustan Times (22’42) qui dénonce la duplicité des labos pharmaceutiques lorsqu’ils annoncent le renchérissements « inévitables » des vaccins.

      En fait, la stratégie de ce gouvernement ne fait qu’alimenter les tendances paranoïaques des théories du complots dont les médias et leurs commanditaires font leur miel.

    • Enfin, rappelons de plus que, parce que les vaccins ne bénéficient pour l’heure que d’une autorisation de mise sur le marché temporaire, aucun gouvernement ne peut prendre le risque juridique de rendre ces nouveaux vaccins obligatoires. Par le « pass sanitaire », qui conduit à une obligation déguisée, le gouvernement français déplace en réalité une responsabilité qu’il se garde bien d’assurer lui-même, en particulier sur les parents.

      Imaginons un futur où des effets secondaires à long terme de quelques uns de ces vaccins apparaitraient. Même bénins, même indolores, juste un peu gênants. Je suis à-peu-près certain que les antivax se compteraient alors par milliards, que les lois sanitaires ne seraient plus respectées et que tous les discours scientifiques seraient conchiés par les masses.

      Imaginons un futur où il n’y a pas ces effets secondaires. Toute méfiance à l’égard des vaccins sera éteinte, toute mesure liberticide semblera justifiée, tout discours teinté de science semblera vérité absolue.

      L’intelligence a déjà perdu.

  • « Trier entre patients possesseurs ou non d’un passe sanitaire aggrave une fracture sociale déjà bien ouverte »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/04/trier-entre-patients-possesseurs-ou-non-d-un-passe-sanitaire-aggrave-une-fra

    Dans l’attente de la décision du Conseil constitutionnel, le 5 août, un collectif de psychiatres s’alarme, dans une tribune au « Monde », du fait que les malades atteints de souffrance mentale et sans passe sanitaire puissent être bannis de soins.

    Tribune. Il fut un moment de cette pandémie où une « vague psychiatrique » avait été constatée. La souffrance mentale était alors reconnue. Avec l’obligation de présenter un passe sanitaire pour les patients ayant des soins programmés dans les hôpitaux, notamment pour les centres médico-psychologiques (CMP), les préoccupations pour les personnes souffrant de troubles mentaux semblent reléguées au second plan.

    Comment accepter que des personnes ayant besoin de soins et qui s’adressent à l’hôpital puissent être refoulées parce qu’elles n’ont pas de passe sanitaire ? Non seulement ce positionnement est déontologiquement et éthiquement inacceptable pour des soignants, mais ils pourraient en outre être accusés d’un défaut de soins.
    Alors que les droits des patients en psychiatrie font l’objet d’une attention soutenue autour de l’isolement et de la contention, avec le passe sanitaire deux principes constitutionnels sont honteusement bafoués : la liberté d’aller et venir à l’hôpital et la protection de la santé en désirant se faire soigner.

    #paywall

    • L’obligation de présenter le passe sanitaire pour les soins programmés amène plusieurs réflexions :

      Déontologie et éthique

      – Le refus d’accès à des soins sans présentation d’un passe sanitaire par les patients consultant en psychiatrie est rejeté par la majorité des psychiatres et des soignants pour des raisons déontologiques et éthiques, d’autant que le besoin en santé mentale et les troubles mentaux se sont accentués avec la pandémie, notamment chez les jeunes.

      Accepter la demande de soin répond à l’obligation déontologique de soigner de la part des professionnels de santé, mais permet aussi un accompagnement pédagogique pour prodiguer une information claire et adaptée afin d’apaiser les angoisses sur la vaccination, d’autant plus quand le dialogue bénéficie de la confiance qui existe entre un patient et son médecin ou ses infirmiers et facilite grandement l’adhésion à la vaccination ;

      – La demande de soin des patients sans passe sanitaire ne peut qu’être acceptée compte tenu de leur vulnérabilité, tout en poursuivant tous les gestes barrières et l’éducation à la santé bien rôdés depuis le début de la pandémie ;

      – Certains patients psychiatriques, et notamment au vu de leurs troubles cognitifs, peuvent être démunis pour accéder à la vaccination ou présenter un passe sanitaire, que ce soit sous format papier ou numérique. Tous n’ont pas ou ne savent pas se servir d’un smartphone où peuvent tout simplement oublier de le porter sur eux pour se rendre à la consultation. Faut-il rappeler aux autorités que la fracture numérique existe et que l’accès aux soins n’est pas égalitaire parmi la population ?

      Enfants et les adolescents fragilisés

      – « Trier » entre patients possesseurs ou non d’un passe sanitaire aggrave une fracture sociale déjà bien ouverte. Ce tri risque de créer une opposition entre soignants obligés de se vacciner et détenteurs d’un passe sanitaire, et patients n’ayant pas de passe sanitaire qui se verront rejeter par des soignants exaspérés et en tension professionnelle depuis un an et demi ;

      – Les enfants et les adolescents ayant été particulièrement fragilisés depuis le début de la crise sanitaire, les pédopsychiatres doivent continuer à recevoir les familles de leurs patients, qu’ils aient ou non en leur possession un passe sanitaire, cela est absolument essentiel aux soins des personnes mineures ;

      – Les soins aux personnes détenues présentant des troubles psychiatriques et somatiques dans les unités sanitaires en milieu pénitentiaire devraient-ils se limiter à celles qui peuvent présenter un passe sanitaire ? Et quelle est la lisibilité de la campagne de vaccination dans les prisons ?

      – Les tensions entre soignants peuvent aussi apparaître en opposant ceux qui exigent le passe sanitaire et ceux qui s’en « passent », sans oublier les positionnements des directions qui auront à gérer ces tensions qui pourraient dégénérer en conflits sociaux.

      – Cette obligation peut conduire à de nouveaux retards dans les prises en charge avec les conséquences délétères que l’on connaît.

      Plutôt qu’éloigner des patients des services de soin, il serait plus adapté, et fortement nécessaire, de favoriser les accompagnements vers les lieux de vaccination pour les patients les plus démunis sur le plan psychologique. Il faut espérer que l’avis du Conseil constitutionnel attendu pour le 5 août contribuera à l’adoption de mesures nécessaires, adaptées et proportionnées.

      Liste des signataires : Blandine Barut, présidente de l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP) ; Marie-Josée Cortes, présidente du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) ; Claude Finkelstein, présidente de la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (Fnapsy) ; Claude Gernez, président de la Fédération française de psychiatrie (Fédépsychiatrie) ; Delphine Glachant, présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) ; Pascal Mariotti, président de l’Association des établissements du service public de santé mentale (Adesm) ; Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) ; Norbert Skurnik, président par intérim de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp) ; Michel Triantafyllou, président du Syndicat des psychiatres d’exercice public (SPEP).

      #passe_sanitaire #accès_aux_soins #psychiatrie

  • Antivax, présidentielle… Les confidences polynésiennes de #Macron
    http://www.davduf.net/antivax-presidentielle-les-confidences

    Dans Paris Match, Emmanuel Macron se lâche. Pour lui, les apparences démocratiques suffisent. Un parlement aux ordres, des contre pouvoirs faibles, une abstention record, un Conseil de Défense omni-présent, tout ceci n’existe pas dans ces « confidences ». Extraits : « Je ne céderai en rien à leur violence radicale, nous a-t-il confié, tout en récusant l’amalgame avec les “gilets jaunes”. Je considère qu’il y va de l’existence même des démocraties. Leur attitude est une menace pour la démocratie. Ils (...) #Revue_de_presse_|web|_veille

    / Macron, #Passe_sanitaire

  • Les partenaires sociaux inquiets de la mise en oeuvre du passe sanitaire en entreprise
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/07/27/les-partenaires-sociaux-inquiets-de-la-mise-en-oeuvre-du-passe-sanitaire-en-


    Un restaurant de Versailles, dans les Yvelines, le 15 juillet. MICHEL EULER / AP

    L’abandon du licenciement des salariés récalcitrants ne lève pas toutes les critiques.

    Le sort des « salariés récalcitrants » continue d’alimenter questionnements et inquiétudes. Le gouvernement et sa majorité ont, certes, renoncé à l’idée de permettre le licenciement de travailleurs dépourvus de passe sanitaire lorsque ceux-ci sont tenus d’en avoir un. Mais cette concession, faite à l’occasion de l’adoption définitive de la loi sur la gestion de la crise, dimanche 23 juillet, ne lève pas toutes les critiques exprimées par les partenaires sociaux.
    A partir du 30 août et jusqu’à la mi-novembre, les personnes employées dans certains « lieux » et « établissements » recevant du public (restaurants, hôpitaux, parcs d’attraction, salons…) doivent fournir un certificat de vaccination ou un test « ne concluant pas à une contamination » par le Covid-19. Si elles s’abstiennent de toute démarche pour présenter le document requis, leur contrat de travail est suspendu, ce qui entraîne « l’interruption du versement de la rémunération ». Au bout de trois jours, elles sont convoquées par leur employeur de manière à étudier les possibilités de reclassement « sur un autre poste non soumis à obligation » du passe sanitaire. Ce régime vaut pour les titulaires d’un CDI. En revanche, le contrat « peut être rompu » avant son terme quand il est à durée déterminée ou s’il s’agit d’une mission d’intérim.

    Les mesures avalisées par les parlementaires « sont moins sévères, en termes de sanction, que celles qui avaient été initialement envisagées », observe Marylise Léon, la numéro deux de la CFDT, en faisant référence à l’abandon du motif de licenciement pour les travailleurs réfractaires à l’obligation vaccinale. C’est une évolution notable, synonyme d’amélioration selon la responsable cédétiste, mais il subsiste un « point problématique au sujet des personnes en CDD et en intérim pour lesquels la sanction demeure totalement disproportionnée ». « Il faut maintenant qu’il y ait du dialogue au sein des entreprises afin d’intégrer les nouvelles règles dans l’organisation du travail », ajoute-t-elle. « Nous sommes plutôt satisfaits du dispositif voté », enchaîne Cyril Chabanier. Le président de la CFTC avait plaidé pour que les contraintes imposées aux salariées soient « proportionnées » – par exemple en prévoyant une solution du type « congé sans solde ».

    « Option bancale »

    Force ouvrière, par la voix de son secrétaire général, Yves Veyrier, est beaucoup plus dubitative. « L’option retenue reste bancale », dit-il, avec cette faculté donnée aux patrons de mettre entre parenthèses la relation de travail et le paiement de la rémunération. D’après lui, il aurait mieux valu privilégier la « pédagogie » en s’appuyant sur « un triptyque “expliquer-informer-rassurer” ». Secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti fait part de son appréhension. « Une ligne rouge vient d’être franchie, dénonce-t-elle. L’employeur pourra suspendre de façon unilatérale le contrat de travail, à partir d’une simple présomption de maladie. »

    Au sein du patronat, des doutes s’expriment. Sur Franceinfo, François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, s’est demandé, lundi, « comment tout cela peut se gérer concrètement ». Des dirigeants de société risquent « de se retrouver dans un vide organisationnel », si un ou plusieurs de leurs collaborateurs cessent momentanément de travailler, faute de posséder le passe sanitaire. Numéro un de l’Union des entreprises de proximité, Dominique Métayer ne voit pas d’un très bon œil ces mesures qui conduisent l’employeur à « faire la police » sur l’état de santé de ses équipes : d’après lui, le climat social sur le terrain risque d’en pâtir.

    Le débat est loin d’être clos, d’autant que la ministre du travail, Elisabeth Borne, a déclaré, mardi, sur BFM-TV, qu’« il ne faut pas laisser croire qu’il ne peut pas y avoir licenciement », avec le texte adopté dimanche. Son entourage précise que des entreprises pourraient congédier des salariés dépourvus de passe sanitaire en invoquant, par exemple, la désorganisation que leur absence induit sur l’activité.

    Expérimenté dans les grands évènements et les discothèques [mais oui !] le 1er juillet, puis dans les lieux de culture le 21 juillet, le passe sanitaire sera étendu début août à de nombreux lieux de vie quotidienne
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/07/13/passe-sanitaire-ou-sera-t-il-exige-quels-tests-seront-acceptes-les-questions

    prouvant que vous n’êtes pas porteur(se) du virus. Pour cela, il faut fournir un test (PCR ou antigénique) négatif datant de moins de 48 heures [mais oui, peut importe à quel point ça ne dit rien]

    Les directions syndicales vont payer cher ce lâchage, d’autant qu’il n’est assorti d’aucune déclaration spécifique critiquant la politique de santé et d’aucune indication sur ce qu’il ya lieu de savoir et de faire en matière d’épidémie, de prévention, etc.

    #travail #santé #salaire #passe_sanitaire #rupture_de_contrat #CDD #intérim #pas_sanitaire

  • Pandémie, vaccin, pass sanitaire : pour une position révolutionnaire – ACTA
    https://acta.zone/pandemie-vaccin-pass-sanitaire-pour-une-position-revolutionnaire

    Face à l’ampleur des polarisations actuelles – souvent réduites à des conflits entre « pro » et « anti » vax – il est bien difficile d’adopter une position politique claire. D’un côté, une défiance importante contre le pass sanitaire et l’obligation à demi-mot de la vaccination se répand, entraînant des milliers de personnes dans les rues partout en France, comme ce fut le cas hier. De l’autre, une position de méfiance d’une partie de la gauche radicale envers ces mobilisations, qui la pousse au retrait, aux motifs indéniables qu’une partie de l’extrême-droite est à l’avant-garde des mobilisations contre la généralisation vaccinale ou encore que le confusionnisme, à tendance négationniste, traverse certains discours et symboles promus, en particulier les analogies avec la Shoah ou l’apartheid.

    Si dans ces rassemblements, le fond de l’air paraît plus bleu (bien foncé) que rouge, le non-interventionnisme – qui se déploie dans une partie de la gauche radicale – sur les problématiques fondamentales de la surveillance de masse et de toutes les conséquences induites par la nouvelle mesure gouvernementale a de quoi interroger. Tout particulièrement à moins d’un an des élections présidentielles et des promesses de l’ombre qu’elles nous font déjà.

    #passe_sanitaire #vaccination #extrême-droite #manifestations

  • #Covid-19 : les exclus involontaires du #passe_sanitaire
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/22/covid-19-quand-l-acces-au-passe-sanitaire-devient-un-casse-tete_6089162_3244

    Pour d’anciens malades, des femmes enceintes, ou encore des personnes allergiques à certains composants, obtenir le sésame pour une vie normale peut être difficile, voire impossible.

    Il y a ceux qui s’excluent volontairement de la vaccination, et ceux qui voudraient être vaccinés mais ne peuvent pas. Victimes de situations parfois ubuesques, d’incompatibilités réelles ou supposées avec le vaccin, et qui ne peuvent avoir accès au sésame pour une vie normale qu’est devenu le passe sanitaire.

    Pour se rendre à la Comédie-Française, comme elle le souhaitait, ou partir en Grèce, comme prévu début août, Anne de Mondenard devra présenter son passe… qu’elle n’a pu encore obtenir. Cette salariée du secteur culturel, âgée de 56 ans, a été testée positive le 8 mars. Le 1er juin, une sérologie atteste de l’infection au SARS-CoV-2, avec une présence massive d’anticorps. Son médecin lui recommande alors d’attendre début septembre pour se faire vacciner.

    « J’ai appelé le laboratoire qui avait fait le test en mars afin qu’il transmette le résultat sur le portail dédié Sidep, mais on m’a expliqué que cela ne marchait pas. Puis je reçois un texto me disant que, comme mon infection remontait à plus de quatre-vingt-dix jours, le délai a expiré [pour obtenir le passe]. J’ai tout essayé, je suis fatiguée » , raconte Mme de Mondenard qui, étant fonctionnaire, n’a pas accès au portail de l’Assurance-maladie Ameli et dépend de la Mutuelle générale de l’éducation nationale… qui la renvoie à son médecin.

    « Risque de surréaction »

    Un scénario fréquent pour les Covid anciens. Benoît Anne, 26 ans, a été infecté en février. Etudiant dans une école d’ingénieurs dans la construction, ce sportif souffre encore de forts maux de tête, de fatigue et de légères pertes de mémoire. « Un médecin m’a recommandé d’attendre six mois, car le vaccin pourrait relancer des symptômes aigus. J’ai vu sept médecins qui m’ont tous dit des choses différentes », explique-t-il. M. Anne essaye de récupérer son QR code, mais le portail Sidep lui explique que son « test est expiré ». « Pour les vacances, c’est râpé, je devais aller au Portugal, mais j’ai annulé. »

    Antonin Gaucher, 26 ans, a lui eu le Covid-19 en mars. Scénario identique, il souffre de maux de tête et quand il fait du sport il est vite épuisé. On lui recommande de patienter pour le vaccin, car « risque de surréaction ». Il attendra septembre, restera en France cet été, mais n’arrive pas non plus à récupérer un passe sanitaire.

    De nombreux anciens malades, infectés en 2020, naviguent entre des avis divergents sur la nécessité de recevoir une ou deux doses, l’infection étant ancienne, et ne savent plus à quelle règle se vouer. « Le gouvernement s’est orienté vers une obligation vaccinale sans nécessairement tenir compte de tous ces aspects. Je suis harcelé par des gens qui me demandent ce qu’ils doivent faire, une, deux, zéro dose ? Je rappelle la règle : deux doses pour ceux qui n’ont pas été touchés, une injection pour les Covid de plus de six mois et aucune pour les moins de six mois », résume le professeur Jean-Daniel Lelièvre, chef du service immunologie et maladies infectieuses à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil et membre de la Haute Autorité de santé.

    Tests à répétition

    Interrogée, la direction générale de la santé (DGS) précise le cadre pour ceux qui ont été infectés avant le 19 avril, date à laquelle le QR code, récupérable sur le portail Sidep, a été mis en place.« Conformément à la loi, les données relatives aux tests sont conservées dans le système d’information Sidep pendant une durée maximale de trois mois à compter de leur collecte, puis, au-delà de ce délai, sont effacées. Un “rattrapage” via le renvoi de SMS/mail aux patients testés positifs entre le 28 mars et le 20 avril a été réalisé afin de récupérer une preuve de test positif, au format européen », explique-t-on à la DGS.

    De fait, les patients ne peuvent pas récupérer de test positif émis avant le 28 mars 2021, comme preuve de rétablissement ouvrant l’accès au passe sanitaire. « Pour les personnes n’étant pas dans ce calendrier, il est nécessaire soit d’avoir un schéma vaccinal complet, soit d’effectuer un test sérologique qui atteste de l’infection passée, qui permettra au médecin d’orienter vers une dose de vaccin, soit de se faire dépister pour obtenir une preuve de test négatif », précise encore la DGS (ce qui suppose dans le dernier cas d’effectuer des tests à répétition).

    Autre casse-tête, le cas de femmes enceintes à qui leur gynécologue a conseillé d’attendre le deuxième trimestre de grossesse. « J’avais pris mes rendez-vous pour les deux vaccins, mais mon gynécologue m’a recommandé de les annuler, par mesure de précaution, car enceinte de sept semaines. Mes vacances vont être plus compliquées, ainsi que la reprise du travail en septembre, car je ne me vois pas faire un test toutes les quarante-huit heures », raconte une femme souhaitant rester anonyme.

    « Clarifications » à venir

    Le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé, mardi 20 juillet, « en accord avec les autorités scientifiques », que les femmes enceintes pouvaient se faire vacciner dès le premier trimestre de grossesse. « Des femmes ont été vaccinées sans savoir qu’elles étaient enceintes et la recommandation dans ce cas est de poursuivre le schéma vaccinal. Il est, de ce fait, proposé que la vaccination pour les femmes enceintes qui le souhaiteraient soit possible au cours du premier trimestre de la grossesse », précise le conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.

    D’autres enfin connaissent des #contre-indications_au_vaccin_à_ARN messager. Cela concernerait, potentiellement, quelques centaines de Français, avance-t-on à la DGS. Trois cas ont été recensés : le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique, dit « syndrome PIMS », qui touche certains enfants et adolescents à la suite d’une infection par le coronavirus ; les réactions type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation à la suite d’une première injection de vaccin ; et les personnes allergiques au polyéthylène glycol, l’un des composants du vaccin. Pour eux, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé, lundi 19 juillet, sur Franceinfo, des « clarifications » à venir, sans donner de délai.

    https://seenthis.net/messages/924888

    #non_vaccinables

    • Elle met un gros panneau : Passe sanitaire obligatoire.
      Puis elle fait un contrôle visuel des QR Code montrés et elle laisse rentrer.
      Au besoin, elle demande à des gamins de passer le mot aux personnes qui hésitent pour rentrer qu’il suffit de montrer un QR code quelconque pour pouvoir rentrer... :-))

      Comme Macron. Yakaosé

      Notons que cette méthode « visuelle » permet de refuser les pass qu’on considérerait invalide si les personnes sont trop tatouées ou trop basanées... c’est plutôt pratique.

    • Pfff... mais ils se seront authentiquement montrés criminels de bout en bout décidément...

      Et pour eux, ces efforts continus, par ce biais, ces articles de lois leur permettront de justifier que les masques n’ont jamais été utiles, car la preuve, on l’écrivait dans les textes de loi... et on ne pourra donc jamais les poursuivre en justice pour ce qu’ils ont fait en mars 2020. Parce que telle est leur unique préoccupation quand ils écrivent cet article IV.

    • Plus de 18 000 nouvelles contamination pour la journée d’hier (contre à peine 5 000 pour lundi) : ce doit être les retardataires du WE qui viennent de se faire enregistrer.
      A mon avis, il va falloir contrôler les contrôleur·euses.

      A l’AN, Véran fait sa grosse voix devant les dépité·es qui prennent des têtes à caler les roues de corbillards pour la circonstance.
      "Oui, nous une « arme » (on fait rien qu’à être en guerre) : la vaccination
      Oui, nous avons des vaccins, etc... Véran mouille la chemise et en appelle à la « responsabilité collective ».
      https://www.youtube.com/watch?v=zYpzqPXkuxU

      Par contre, les vacciné·es ne seront plus obligé·es de se déclarer cas contact, elles ou ils pourront même tomber le masque dans les lieux où sont exigés les pass-sanitaires ... Est-ce bien raisonnables ? Réponse des scientifiques : non !
      https://www.ledauphine.com/sante/2021/07/20/fallait-il-supprimer-le-masque-a-l-interieur-dans-les-lieux-soumis-au-pa

      Publication du 13/07 (soit il y a une semaine)

      « Nous pourrons bientôt tomber le masque »
      Si ce précieux sésame permettra bientôt d’entrer dans des lieux recevant du public, il pourrait aussi accorder le droit de ne plus porter un masque sur le visage. « Nous pourrons bientôt tomber le masque, c’est le principe du pass sanitaire », a affirmé Olivier Véran. « Nous pourrons progressivement lever la contrainte dans toutes les enceintes » où l’accès est conditionné au pass sanitaire, a précisé le ministre.

      https://www.lci.fr/sante/covid-19-pass-sanitaire-fin-du-port-du-masque-vaccination-les-precisions-d-olivi

      Mais aussi (aujourd’hui, 17 h 30)

      Dans le Doubs, des rendez-vous de première dose de vaccins bloqués
      Une notice interne de l’Agence Régionale de Santé de Bourgogne-Franche-Comté, que s’est procuré L’Est Républicain, a été transmise lundi aux responsables de centres de vaccinations du Doubs. Il est demandé « d’appliquer d’urgence » de nouvelles consignes suite à un « incident majeur au niveau national ». La principale : ne plus prendre de nouveau rendez-vous pour l’injection d’une première dose. L’ARS nuance le propos, expliquant qu’on a simplement rebasculé dans « une logique de flux tendus ».

      https://www.ledauphine.com/sante/2021/07/20/covid-19-la-france-dans-une-quatrieme-vague-retour-du-masque-en-exterieu

      Il y a quand même un « invariant » dans toute cette #cagade, c’est cette compulsion gouvernementale à vouloir communiquer ... « quoiqu’il en coûte ».

    • L’un des soucis c’est que les PCR sont négatifs lors de la période d’incubation, celle de la plus haute contagiosité, avec un variant qui aurait une charge virale plus de mille fois supérieur aux précédents.
      L’autre problème, sur lequel se focalise l’attention (...) c’est le fait qu’à peine 10% des pfizerisés complets puissent être « porteurs sains », tout en étant moins contagieux que si ils n’étaient pas vaccinés (on a déjà des théories du complot sur cette mesure d’une insondable bêtise sur le plan sanitaire : « ils veulent que les vaccinés nous contamient pour mieux imposer la vaccination », position qui déforme la réalité qui est qu’effectivement, ils ne comptent que sur une vaccination... qu’ils ne se donnent pas les moyens de mettre en oeuvre).

      À ce stade, Véran n’est pas plus médecin que Raoult.

      Sinon, ce variant delta très hautement contagieux modifie ce qu’était l’effet dose qui déterminait l’existence des contaminations. Donc je me demande plutôt à quel point le masque devient davantage nécessaire que par le passé à l’extérieur (ça reste très approximatif, si vous trouvez des éléments là-dessus, je suis très intéressé !)

      #passe_sanitaire #passoire #covidiots #masques

    • @SaiyanBio
      https://twitter.com/SaiyanBio/status/1417510602650574849

      La fille (17 ans) d’une technicienne passe nous voir :
      Homme travaillant dans le secteur de la santé« -comment ça se passe pour les vacances ? Vous pouvez aller en #boîte ? »
      Femme« -C’était galère, mais on a un pote vacciné, on a tous recopié son QR code »
      Sa mère était rouge de honte
      #thereallife les amis
      (Et QRcode sans CNI)

      @cil_vie_
      https://twitter.com/cil_vie_/status/1417469752943992832

      J ai demandé à la sécu de l ’hopital Bichat (où je suis traitée tous les 15 jours pour un cancer ) comment ça allait se passer à partir de demain : passe pas passe .. et ben ils n en savent rien encore .. il m a dit " on en parle bcp mais 0 instruction ..

      Mauvais film, et mauvais plan :
      @gforestier
      https://twitter.com/gforestier/status/1417593740806561792

      Premier ciné depuis 18 mois, merci @AAstierOff pour #KaamelottPremierVolet qui a ravi le fan de votre oeuvre que je suis.
      Par contre gardez bien vos masques au ciné, CO2 à 2227 en fin de séance
      Pour rappel il faut viser ~700/800 max #COVIDisAirborne

      #Films_clusters #clusters

    • Covid-19 : les cas contact vaccinés seront exemptés d’isolement en cas de test négatif
      Les personnes vaccinées et testées positives, elles, resteront soumises à un isolement obligatoire de dix jours.

      https://www.leparisien.fr/societe/sante/covid-19-les-cas-contact-vaccines-seront-exemptes-disolement-obligatoire-

      En cas de non-respect de la règle, les personnes infectées risquent une amende pouvant aller jusqu’à 1500 euros. En principe, la loi indique qu’elles pourront être contrôlées à domicile par les forces de l’ordre entre 8 heures et 10 heures, et midi et 23 heures. Reste un hic : la faisabilité de la mesure sur le terrain. Contrôler régulièrement des milliers, voire des dizaines de milliers de cas positifs pour les policiers et gendarmes, « c’est matériellement impossible », réagit Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergie-Officiers.

      Nous devons exigé absolument que les poulets fassent leur travail et aillent en masse faire ces contrôles à domiciles chez ces dizaines de millions de personnes positives au covid, sans masque, sans vaccin.

    • n° 1 au téléchargement en ce moment, et de loin, sur l’App Store, comme sur Google Play

      ‎TousAntiCovid Verif dans l’App Store
      https://apps.apple.com/fr/app/tousanticovid-verif/id1562303493

      NOTA BENE :
      « L’usage de l’application TousAntiCovid Verif est réservée aux personnes habilitées et services autorisés dans le cadre de la Loi de Sortie de l’Etat d’Urgence Sanitaire du 2 juin 2021, article 1 et ses décrets d’application.

      Vous pouvez vérifier si vous êtes éligibles à l’utilisation de cette application en vous référant au texte de loi disponible à cette adresse : https://www.legifrance.gouv.fr/dossierlegislatif/JORFDOLE000043426698

      que dit ladite loi ? suivons le lien…

      LOI n° 2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire - Légifrance
      https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043567200

      E. - Un décret détermine, après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, les modalités d’application du présent II, notamment les personnes, ainsi que leurs modalités d’habilitation, et services autorisés à contrôler ces documents au titre des 1° et 2° du A, ainsi que les conditions dans lesquelles les systèmes d’information constitués au sein des Etats membres de l’Union européenne sont reconnus comme supports de présentation des documents mentionnés au premier alinéa du B.

      cherchons donc le décret…
      Décret n° 2021-955 du 19 juillet 2021 modifiant le décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire - Légifrance
      https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043806125

      Aucun élément ne décrit qui peut contrôler, il faut donc se rapporter au décret initial que le décret du 19/07 modifie :

      Article 1
      Les IIà IV de l’article 47-1 du décret du 1er juin 2021 susvisé sont remplacés par les dispositions suivantes :
      [… rien sur le contrôle et ses modalités]

      et donc, on y est ! :

      Décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire - Légifrance
      https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000043575238

      II.-Les justificatifs mentionnés au I peuvent être présentés sous format papier ou numérique, enregistré sur l’application mobile “ TousAntiCovid ” ou tout autre support numérique au choix de la personne concernée.

      Sont autorisés à contrôler ces justificatifs, dans les seuls cas prévus au A du II de l’article 1er de la loi du 31 mai 2021 susvisée, et dans la limite de ce qui est nécessaire au contrôle des déplacements et de l’accès aux lieux, établissements ou évènements mentionnés par ce A :
      1° Les exploitants de services de transport de voyageurs ;
      2° Les personnes chargées du contrôle sanitaire aux frontières ;
      3° Les responsables des lieux et établissements ou les organisateurs des évènements dont l’accès est subordonné à leur présentation en application du présent décret ;
      4° Les agents de contrôle habilités à constater les infractions prévues à l’article L. 3136-1 du code de la santé publique.

      Les personnes mentionnées aux 1° à 3° du présent II habilitent nommément les personnes autorisées à contrôler les justificatifs pour leur compte, selon les modalités décrites au III du présent article. Elles tiennent un registre détaillant les personnes ainsi habilitées et la date de leur habilitation, ainsi que les jours et horaires des contrôles effectués par ces personnes.

      III.-La lecture des justificatifs par les personnes mentionnées au II est réalisée au moyen d’une application mobile dénommée “ TousAntiCovid Vérif ”, mise en œuvre par le ministre chargé de la santé (direction générale de la santé). Elle permet à ces personnes de lire les noms, prénoms et date de naissance de la personne concernée par le justificatif, ainsi qu’un résultat positif ou négatif de détention d’un justificatif conforme, établi conformément aux dispositions de l’article 2-2.

      Les données mentionnées à l’alinéa précédent ne sont pas conservées sur l’application “ TousAntiCovid Vérif ”. Elles ne sont traitées qu’une seule fois, lors de la lecture du justificatif.

      IV.-Les personnes mentionnées aux 1° à 3° du II sont préalablement informées des obligations qui leur incombent, notamment en matière de protection des données à caractère personnel. L’accès à l’application “ TousAntiCovid Vérif ” par les personnes habilitées nommément à contrôler les justificatifs est conditionné au consentement à ces obligations.

      Ces mêmes personnes mettent en place, à destination des personnes concernées par le contrôle des justificatifs mentionnés au I et sur le lieu dans lequel ce contrôle est effectué, une information appropriée et visible relative à ce contrôle.

      #triomphe_de_la_bureaucratie !

    • Tout est délirant dans cette affaire !

      Elles tiennent un registre détaillant les personnes ainsi habilitées et la date de leur habilitation, ainsi que les jours et horaires des contrôles effectués par ces personnes.

      Combien desdites personnes ne sont ne serait-ce qu’au courant de cette obligation ? Clairement, pas ma copine…

      Tous ces textes sont parcourus de vœux pieux sans aucun élément pratique d’application. Et qui ne trouveront pas le moindre bout du commencement d’une application concrète. Non mais : registre des personnes habilitées et mention de toutes leurs intervention de contrôle !!!

      Idem, l’accès à TAC Vérif est réservé aux personnes habilitées. Vaste rigolade !

      Dans le texte de loi (art. 1, IV), autre vœu pieux :

      Les mesures prescrites en application du présent article sont strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu.

      Mais qu’est-ce que vient faire (et je suis poli…) cette phrase de pure comm’ dans une loi ?

      Et comment nos députés et sénateurs peuvent voter une telle débilité ?

    • Sur ce coup, je pense qu’on paie cette nouvelle lubie du nudge : plutôt qu’une obligation claire et nette, la nouvelle théorie très « comm’ » de la Macronie, c’est le nudge, présenté comme une innovation géniale, qui serait une super-maline incitation conçue par des markéteux-de-mes-deux.

      Du coup, pas d’obligation vaccinale pour la population générale, mais une incitation, qu’il faut évidemment rendre super-forte (pas juste peindre des escaliers en noir et en blanc pour inciter un certain pourcentage de gens à éviter l’escalator), et qui donc devient forcément totalement aberrante.

      Un peu comme si on avait décidé que la ceinture de sécurité, c’est vraiment l’axe central pour réduire le nombre de morts, mais on ne va pas la rendre obligatoire (c’est has been), on va faire du nudge super-convaincant pour obliger les gens à la mettre plus ou moins volontairement.

      Avec la ceinture obligatoire, c’est assez simple au final : tu mets des flics sur le bord de la route, des contrôles surprises, et évidemment, il faut mettre la ceinture tout le temps. Si tu décides qu’il faut juste « inciter » les gens, forcément tu vas mettre en place une usine à gaz complète : c’est pas obligatoire mais c’est indispensable, alors il faut légiférer non plus sur l’obligation générale, mais sur les cas particuliers où elle serait indispensable (disons : pour entrer dans une station-essence), et évidemment puisque tu ne peux plus demander aux flics de faire des contrôles inopinés (puisqu’en général ce n’est pas obligatoire), tu vas déléguer les contrôles pour juste les situations indispensables : et tu vas devoir déléguer d’une manière archi-compliquée l’autorité de l’État au pompiste. Et si délègues un pouvoir de contrôle et d’interdiction au pompiste, alors par respect pour la démocratie, il faut que ces pompistes-délégataires soient dûment identifiés. Etc.

      Et au final, non seulement tu as pondu un usine à gaz législative, en plus tu prends très ouvertement les gens pour des cons (ce qui est, fondamentalement, un des principes du nudge).

    • Jésus et Gabriel, sans doute, mais d’autres sont citées dans l’article

      Comptes de campagne : Macron et son image à plusieurs milliers d’euros - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/politique/comptes-de-campagne-macron-et-son-image-a-plusieurs-milliers-d-euros-09-0
      https://www.leparisien.fr/resizer/6DPYU8e8hzXtmT_Fj4AEtuBW05g=/1200x675/arc-anglerfish-eu-central-1-prod-leparisien.s3.amazonaws.com/public/A27EE3BDB6Q4D7KY2JXPP6E74Y.jpg
      Emmanuel Macron a bien, tout au long de sa campagne, soigné sa communication. Et son image.
      Illustration

      On le savait : Emmanuel Macron soigne son image. On peut désormais le chiffrer. Les comptes de campagne, consultés auprès de la CNCCFP, nous éclairent là-dessus.
      […]
      La CNCCFP a, en revanche, dit non aux coups de houppette numériques. Comme à cette facture rondelette de l’agence « Jésus et Gabriel » (11 190 euros les retouches photos), omniprésente pendant la campagne, que ce soit pour fabriquer 1 000 t-shirts (5 328 euros), produire le clip de campagne du premier tour de la présidentielle (152 297 euros) ou encore « conseiller » le candidat d’avril à décembre 2016 (103 500 euros).

      Et c’est loin d’être la seule structure en communication à avoir été mise à contribution. Steele & Holt, la société fondée par Sylvain Fort, désormais « plume » du président, a aussi facturé de telles prestations (43 200 euros le 7 décembre, 32 400 euros le 6 février…). Une kyrielle d’autres ont été sollicitées, comme Moa Consulting, Kailash, Yamm, sans que la Commission n’y trouve rien à redire.

    • Je pensait pas à ces deux là, plutot une grosse boite américaine de consulting, Johnson ou je sais plus mais manifestement Jupiter à beaucoup de notre argent à dépensé en d’agences de communication. Il y a en effet de bonnes raisons de croire que le conseil secret défense de Juiter est composé de nudgistes rolexophores.

  • Extension du passe sanitaire : les 10 points d’alerte de la Défenseure des droits | Défenseur des Droits
    https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2021/07/extension-du-passe-sanitaire-les-10-points-dalerte-de-la-defenseu

    L’évolution rapide de l’épidémie de Covid-19, portée par le variant Delta, a conduit le gouvernement à présenter hier soir en Conseil des ministres un projet de loi relatif à « la gestion de la crise sanitaire ». Ce texte proposant des transformations profondes pour l’exercice de droits et libertés qui sont au fondement de notre pacte social et républicain, la Défenseure des droits, malgré des délais extrêmement contraints pour l’examiner, a souhaité rendre public un avis au Parlement ce jour.

    Tout en reconnaissant l’importance de la vaccination dans la lutte contre la pandémie, la Défenseure des #droits s’interroge tant sur la méthode que sur la proportionnalité de la plupart des dispositions et restrictions présentes dans le texte.

    1. La nécessité d’un débat démocratique

    [...]

    2. Sur l’intelligibilité du texte : de nombreuses zones d’ombre

    Le texte contient des zones d’ombre sur plusieurs dispositions qui pourraient donner lieu à de nombreuses interprétations de nature à restreindre les droits et libertés au-delà de ce que prévoit le projet de loi. De nombreux points, pourtant essentiels, sont renvoyés au pouvoir réglementaire ou font l’objet de différences de traitement difficilement compréhensibles au regard de l’objectif poursuivi. Il ressort des éléments prévus pour l’application de la loi que l’espace public sera découpé en lieux accessibles et non accessibles, des personnes privées étant chargées de contrôler la situation sanitaire des individus, et donc leur identité, remettant en cause des principes de liberté de circulation et d’#anonymat pourtant longtemps considérés comme constitutifs du pacte républicain.

    [...]

    La Défenseure des droits insiste sur la nécessité d’une réévaluation régulière du dispositif au regard de la situation sanitaire afin que les restrictions ne durent que le temps strictement nécessaire à la gestion de la crise, et que des mesures adoptées dans l’urgence ne se pérennisent pas. La Défenseure des droits indique en outre qu’elle a d’ores et déjà été saisie de nombreuses réclamations depuis l’annonce de l’instauration du « passe sanitaire », qui toutes illustrent que la précipitation et la difficile lisibilité de certaines dispositions sont susceptibles d’entraver l’exercice de droits et libertés de manière non proportionnée à l’objectif poursuivi.

    #passe_sanitaire #Covid-19 #vaccination #précaires #droits #liberté_de_circulation #pouvoir_réglementaire #surveillance #vaccination_obligatoire #pauvreté #données #droits_de_l’enfant #discriminations #contrôle #anonymat #libertés

    • 1. La nécessité d’un débat démocratique
      2. Sur l’intelligibilité du texte : de nombreuses zones d’ombre
      3. Sur les restrictions d’accès aux transports publics et aux biens et services
      4. Mise en œuvre des restrictions d’accès : le contrôle d’une partie de la population par une autre
      5. Les risques de discriminations dans l’emploi
      6. Des risques considérables d’atteinte aux droits de l’enfant
      7. Les personnes en situation de pauvreté pourraient être doublement victimes
      8. Des mesures d’isolement étendues
      9. Les risques liés au traitement des données
      10. La vaccination obligatoire pour certaines professions

      EDIT : ah, ben j’ai eu la même idée :-)

    • Cet avis est critique sur des points importants mais une chose reste obscure dans le projet de loi, et comme ils sont covidiots au point d’autoriser l’absence de masque en lieu clos (avec des PCR- en période d’incubation hautement contagieuse...) : qu’en est-il de l’accès aux services de santé pour qui n’a pas son passe, reste-t-il limité aux seules urgences ?

      #santé_publique (pour mémoire...)

    • La CNIL s’inquiète que le fichier des dépistages covid devienne un fichier policier
      https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/la-cnil-s-inquiete-que-le-fichier-des-depistages-covid-devienne-un-fichi

      (...) avec le nouveau texte du gouvernement et c’est ce qui inquiète la CNIL et désormais les sénateurs. « L’article 3 du projet de loi vient compléter les finalités du « SI-DEP », ainsi que les personnes ayant accès à ce fichier pour permettre le contrôle des mesures de quarantaine et d’isolement notamment par les agents de #police judiciaire et les agents de contrôle. C’est la philosophie même du traitement de données qui s’en trouve modifiée, » a alerté la présidente de la CNIL. En clair, les forces de l’ordre auront accès à ce fichier, pour connaître les personnes testées positives au covid et leur faire respecter l’obligation de dix jours d’isolement à domicile, l’autre nouveauté du projet de loi.

  • Le système de crédit social chinois : miroir pour l’Occident
    https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02969746/document

    « Vouloir gouverner le peuple d’un siècle frénétique avec douceur et mansuétude, c’est diriger un cheval impétueux sans cravache ni rênes. »

    « Renforcez les lois, alourdissez les supplices, étendez la responsabilité collective afin que toute la lignée soit impliquée par le crime d’un seul de ses membres. Détruisez le pouvoir des dignitaires, enrichissez les pauvres, élevez les humbles, vous éliminerez tous les facteurs de trouble et barrerez la route à la délinquance . Vous pourrez ainsi vous livrer au plaisir, étendu sur un mol oreiller, en toute quiétude, en vous conformant au non-agir. »

    « C’est ainsi que la rectification des noms est inséparable d’un contrôle rigoureux des individus par une administration tentaculaire et omniprésente, veillant au respect et à l’exécution des lois. »

    HAN FEI, Han Fei-Tse ou Le tao du prince , Présenté et traduit par Jean Lévi, Editions du Seuil, 1999, 555 p.

    #crédit_social #Chine #surveillance #réputation #évaluation

    • Et pourtant : China’s top health authority rectify local mandatory vaccination orders, stressing voluntary principle

      https://www.globaltimes.cn/page/202107/1228884.shtml

      China’s top health commission said they have noticed the local regulations issued by some cities that ban residents who haven’t received COVID-19 vaccine shots from entering some key public venues, stressing that the commission has stepped in and made further guidance.

      "Informed, consented and voluntary" are the basic principles for the inoculation program of COVID-19 vaccines , the center for disease control and prevention under the National Health Commission said.

      According to China’s Law on the Prevention and Treatment of Infectious Diseases, people without contraindications who are within the acceptable age to receive the vaccine should be vaccinated as much as possible.

      #passe_sanitaire