En fait, le principal défi des années à venir pourrait bien être celui de devoir gérer la perte d’influence de l’Amérique. Il n’existe pas de plan de retraite pour une puissance hégémonique. Alors qu’une puissance dominante peut être renversée dans une lutte pour la domination, la retraite volontaire n’est pas une option, parce que le vide du pouvoir qui en résulte risque de mettre en péril la stabilité de l’ensemble du système. En effet, surveiller la fin de Pax Americana pourrait bien de accaparer l’essentiel de la durée du mandat du prochain Président américain, quel qu’il puisse être.
Pour l’#Europe, cela soulève une question tout aussi ardue. Le déclin de #Pax_Americana, qui a servi pendant sept décennies de garant à l’ordre de l’Europe libérale, va-t-il inévitablement conduire à une crise, voire à un conflit ? Le néo-#nationalisme croissant du continent semble suggérer un tel scénario, aux conséquences terribles.
La perspective peu réjouissante d’un suicide européen n’est plus impensable. Que se passera-t-il si la Chancelière allemande Angela Merkel est renversée par sa politique sur les #réfugiés, si le Royaume-Uni quitte l’Union européenne, ou si la populiste française Marine Le Pen s’empare de la présidence ? Une plongée dans l’abîme est le résultat le plus dangereux que l’on puisse imaginer, si ce n’est le plus probable.
Il y a bien sûr des moyens d’éviter un suicide. Mais ceux qui se réjouissent en ce moment d’évincer Mme Merkel de son poste, de porter tort à l’identité européenne au Royaume-Uni, ainsi qu’aux valeurs des Lumières de la France, menacent de scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis.