person:antonin bernanos

  • Antonin Bernanos subit l’arbitraire #de l’administration pénitentiaire
    https://nantes.indymedia.org/articles/40098

    Antonin subit actuellement l’arbitraire carcéral (fouilles de cellule, menace de transfert, etc.), peut être à cause d’un entretien qu’il a accordé à un media de gauche il y a deux semaines ou sous un autre pretexte, les raisons restant floues.

    #Répression #/ #prisons #centres #rétention #Répression,/,prisons,centres,de,rétention

  • Notes contre la prison / Antonin Bernanos
    https://quartierslibres.wordpress.com/2018/01/08/notes-contre-la-prison-antonin-bernanos

    la prison, mise à distance au cours des dernières décennies, revient dans les parcours de lutte des différents acteurs du mouvement social (militants révolutionnaires, anti-autoritaires, antifascistes, syndicalistes, zadistes, ou encore au sein des luttes aux côtés des migrants ou contre les lois antisquat) ; la prison est en passe de devenir une méthode normalisée pour mater la contestation sociale.

    Pourtant si les peines de prison semblent se banaliser pour les militants des différents champs de lutte, la question de sa légitimité, de son existence et du combat qui doit lui être opposé ne semble pas s’imposer comme une évidence.

    Dans les franges autonomes les plus « radicales » jusqu’aux organisations réformistes les plus légalistes, la prison reste mythifiée, tenue à l’écart des luttes et, finalement, quasiment négligée. L’objectif de mon intervention consiste en deux point fondamentaux. Proposer de mettre le système carcéral en accusation, et de mener une réflexion sur la façon dont la prison pourrait entrer dans les mots d’ordres des différentes luttes en cours. L’idée à travers cette intervention, c’est aussi de poser une critique de la gestion de la répression de la part des différentes franges du mouvement ciblées par l’État, de réfléchir aux écueils mais surtout, de proposer des pistes de travail, non pas à interpréter comme un « mode d’emploi » mais bien comme des premières remarques à élaborer et perfectionner collectivement et dans le temps.

  • #Hors_Série - Des entretiens filmés avec de la vraie critique dedans
    http://www.hors-serie.net/Speciale/2017-09-02/Dans-le-collimateur-du-pouvoir-id257
    #criminalisation_de_la_lutte

    Il a 22 ans, et dix mois de prison au compteur. Dans l’affaire de la voiture de police brûlée, #Quai_de_Valmy, en mai 2016, il a été désigné comme coupable - alors qu’aucune preuve formelle n’a pu être trouvée contre lui. Pourquoi c’est tombé sur lui ? Peut-être parce que les « notes blanches » du Renseignement l’identifiaient de longue date comme un militant antifasciste impliqué dans diverses mobilisations, dont celle contre la loi Travail.

    Que ces notes blanches n’aient aucune valeur juridique, qu’elles consistent en des allégations largement fantaisistes et des appréciations souvent erronées, la chose a été prouvée, et pas plus tard que la veille de son arrestation. Juste avant l’incident de la voiture de police brûlée, Antonin Bernanos avait fait l’objet d’une interdiction de manifester, sur la base de ces notes blanches : lui et quelques autres, concernés par la même sanction préventive, avaient porté l’affaire devant le Tribunal Administratif. Leurs avocats ont démontré que ces « renseignements » relevaient d’affabulations rocambolesques - prétendant par exemple que tel individu participait à un rassemblement violent à tel endroit, tandis que l’individu en question était à l’étranger, ce qu’attestaient indiscutablement ses visas et billets d’avion. Alors le Tribunal Administratif a levé les interdictions de manifester, désavouant les notes blanches. Et la Direction du Renseignement de la Préfecture de Police s’en est trouvée ridiculisée. C’était le 17 mai 2016. Et voici que le 18 mai, l’incident de la voiture de police a lieu ; et qu’un membre de la DRPP assure avoir reconnu Antonin Bernanos aux abords de la voiture de police, et que ce dernier a joué un rôle décisif dans l’incident ; ce policier est l’auteur d’un témoignage anonyme (mais son identité, par une faute de procédure, est révélée dans le dossier), et ce témoignage suffit à faire tomber Antonin.

    Quelques heures après les faits, la police vient le chercher à son domicile. Il est gardé à vue, puis incarcéré. Rien, à part ce « témoignage » émanant de la DRPP, ne permet d’incriminer Antonin. Mais il marine quand même en détention. Pendant dix mois, ses avocats demanderont une mise en liberté, les juges se prononceront en faveur de cette libération, mais le Parquet fera appel de cette décision, et Antonin restera derrière les barreaux. Jusqu’à ce que la Ligue des Droits de l’Homme s’empare du dossier et convoque une conférence de presse : le lendemain, enfin, la Cour d’appel cède, et ordonne la libération sous contrôle judiciaire d’Antonin, jusqu’à son procès, qui aura lieu du 19 au 22 septembre prochain.

    Le cas d’Antonin, on le voit, semble particulièrement emblématique des prérogatives de la répression dans le cadre de l’état d’urgence. Prérogatives qui permettent aux autorités de police de désigner un coupable, à leur guise (et plutôt parmi les opposants politiques un peu fatigants qu’on trouve dans la jeunesse antifasciste) et de charger ensuite la justice d’en produire les preuves. Que ces preuves soient introuvables ne semble pas faire obstacle à la machine répressive : un « témoignage » émanant du « Renseignement » fait office de preuve, et permet donc de criminaliser l’opposition politique en toute quiétude.

    Et cette opposition politique, il faut reconnaître qu’Antonin Bernanos l’incarne à merveille. Sans doute agaçant pour les autorités policières et répressives, il est pour tous les autres infiniment stimulant : sa trajectoire de jeune militant antifasciste, ses analyses sur les formes actuelles de la lutte, sur l’interpénétration entre les forces du cortège de tête et celles des manifestations syndicales et citoyennes, sur les enjeux et les stratégies à venir, et enfin sur la centralité d’une réflexion sur la prison dans la réflexion politique contemporaine sont, à tous égards, passionnants. C’est à Hors-Série qu’il a choisi de livrer son témoignage, en exclusivité, dans ces circonstances exceptionnelles de l’attente de son procès ; et à circonstances exceptionnelles, traitement exceptionnel : cet entretien est intégralement en accès libre, jusqu’à la fin du procès, le 22 septembre.

  • Antonin Bernanos, condamné sans preuve par une justice politique | Loïc Le Clerc
    http://www.regards.fr/web/article/antonin-bernanos-condamne-sans-preuve-par-une-justice-politique

    Le procès dit de « la voiture de police brûlée » a eu pour issue des condamnations à de la prison ferme. Dont celle d’Antonin Bernanos, malgré l’absence d’éléments probants : ses « intentions » présumées ont suffi… Source : Regards

    • On a pu également entendre ceci : « Je mets au défi quiconque de dire que la justice couvre les violences policières ». Relevons donc le défi. Quand le procureur de Pontoise explique qu’Amada Traoré est mort d’une infection, ça n’est évidemment pas la police qui couvre la justice.

      Je pense que c’est le contraire qui veut être dit, ça n’est évidemment pas la justice qui couvre la police et non le contraire.

    • Quelque chose me gène dans cette affaire, c’est que les jeunes « antifa » comme Antonin Bernanos ( son frère Angel, Leandro Lopes Bryan Morio) : il se prétend antifa mais comme la grande majorité, vient quand même des « beaux quartiers », n’a aucun problème a être soutenu même par la presse, alors que le cas d’Adama Traoré est bien plus grave, c’est tout le contraire, il vient des banlieues là ou les jeunes sont sacrifiés dans l’indifférence générale de ces jeunes bourgeois jouant à l’antifa « no pasaran » a toutes les sauces et qui se livrent régulièrement a des violences gratuites.
      La justice fait son travail (a géométrie variable) il a récidivé plusieurs fois et ici qui va le croire vu son passé ?http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/09/27/au-proces-de-la-voiture-de-police-incendiee-antonin-bernanos-et-le-mysterieu A Nantes sous prétexte d’interdire une réunion du FN ils ont cassé, souvent ils arrivent pendant une manif légitime et là encore ils cassent !
      Des black-blocs, des méthodes de quasi fasciste. Sinon le pire est que leur réseau est quand même subventionné par le UNITED Union Européenne : https://s04.justpaste.it/pdf/psl2-justpaste-it-554216.pdf
      Ou le CICP a Paris rue Voltaire alors ou est leur insoumission politique, indépendance des pouvoirs si ceux qui les financent sont les mêmes qui financent leur présumés ennemis ? Après bien sur qu’il soit coupable ou pas la justice fera t’elle son travail de façon indépendante ?

  • L’utilisation des images au cœur de l’affaire du quai de Valmy
    tribune collective - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/09/28/l-utilisation-des-images-au-coeur-de-l-affaire-du-quai-de-valmy_1599649

    Le tournant judiciaire qui se joue dans cette affaire tient au rôle des images pour certifier la culpabilité des prévenus. Dans sa plaidoirie, l’avocat Antoine Comte a souligné combien « cette procédure est nouvelle par les méthodes d’investigation, tout se fait par rapprochements de vidéos et de photographies ». Celles et ceux qui ont pu assister à l’interrogatoire d’Antonin Bernanos (déjà incarcéré dix mois et encourant l’une des plus lourdes peines) ont rapporté l’évanescence de l’accusation, qui ne repose que sur le recoupement du fameux récit du témoin policier - aux incohérences manifestes - et d’une série de photos et vidéos policières, prises de vues de smartphones ou de journalistes présents ce jour-là. Ces images ne montrent rien.

    Dispo aussi en lecture de @karacole : https://archive.org/details/ProcesValmyUtilisationImages1

    #photo #vidéo #image_sociale #repression #manipulation #voiture_brulée #Valmy

  • #Antonin_Bernanos, ses cernes, ses bagues et son profil de coupable idéal
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220917/antonin-bernanos-ses-cernes-ses-bagues-et-son-profil-de-coupable-ideal

    Les responsabilités se dessinent lors du #procès_de_la_voiture_de_police_incendiée. Mais un des prévenus, Antonin Bernanos, nie farouchement les faits qui lui sont reprochés. À défaut de pouvoir formellement l’identifier, l’accusation additionne des indices troublants sans être pleinement convaincants.

    #France #antifascistes #Quai_de_Valmy

  • #procès_de_la_voiture_de_police_incendiée : #Antonin_Bernanos, ses bagues et son profil de coupable idéal
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220917/proces-de-la-voiture-de-police-incendiee-antonin-bernanos-ses-bagues-et-so

    Les responsabilités se dessinent lors du procès de la voiture de police incendiée. Mais un des prévenus, Antonin Bernanos, nie farouchement les faits qui lui sont reprochés. À défaut de pouvoir formellement l’identifier, l’accusation additionne des indices troublants sans être pleinement convaincants.

    #France #antifascistes #Quai_de_Valmy

  • Voiture de police incendiée : Bernanos est remis en liberté
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280317/voiture-de-police-incendiee-bernanos-est-remis-en-liberte

    Antonin Bernanos, l’une des sept personnes mises en examen dans l’affaire de la voiture de police incendiée le 18 mai 2016 à Paris, a été remis en liberté après dix mois passés en prison, mardi 28 mars. Son cas est devenu un symbole des dérives de la #détention_provisoire.

    #France #Antonin_Bernanos #Justice #violences_policières

  • Voiture de police incendiée : #Antonin_Bernanos est remis en liberté
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280317/voiture-de-police-incendiee-antonin-bernanos-est-remis-en-liberte

    Antonin Bernanos, l’une des sept personnes mises en examen dans l’affaire de la voiture de police incendiée le 18 mai 2016 à Paris, a été remis en liberté après dix mois passés en prison, mardi 28 mars. Son cas est devenu un symbole des dérives de la #détention_provisoire.

    #France #Justice #violences_policières

  • Antonin, en prison depuis neuf mois suite à une manifestation, attend encore son procès
    http://www.bastamag.net/Antonin-enferme-depuis-neuf-mois-suite-a-une-manifestation-La-detention

    Le 18 mai 2016 à Paris, en marge d’une manifestation contre les violences policières, une voiture de police est incendiée avec deux agents à l’intérieur qui seront légèrement blessés. Quatre jeunes gens, dont Antonin Bernanos, 21 ans et son frère cadet Angel, 18 ans, tout deux étudiants, sont arrêtés. S’ils reconnaissent leur présence sur les lieux, ils contestent fermement avoir pris part aux violences. Suite à leurs gardes à vue, ils sont envoyés à la maison d’arrêt de Villepinte pour l’un, à (...)

    #Témoignages

    / A la une, #Justice, #Luttes_sociales

  • Lettre d’Antonin Bernanos // Murs à part n°1
    https://nantes.indymedia.org/articles/37060

    LE 18 MAI 2016, à #paris, en marge d’une manifestation contre les violences policières, une voiture #de police est incendiée avec deux agents à l’intérieur qui seront légèrement blessés. Quatre jeunes gens, dont Antonin Bernanos, 21 ans et son frère cadet Angel, 18 ans, tout deux étudiants, sont arrêtés. S’ils reconnaissent leur présence sur les lieux, ils contestent fermement avoir pris part aux violences. Suite à leurs gardes à vue, ils sont envoyés à la maison d’arrêt de Villepinte pour l’un, à Fleury-Mérogis pour l’autre. Angel sera incarcéré 42 jours. Antonin est, depuis 9 mois, toujours enfermé, en attente de son procès. De sa cellule, Antonin accepte de témoigner des conditions de son arrestation et de celles de sa détention. À travers une série de textes, il raconte son calvaire. L’ennui, le bruit, (...)

    #Répression #/ #prisons #centres #rétention #Répression,/,prisons,centres,de,rétention

  • Antonin Bernanos — L’arrestation
    https://www.prison-insider.com/testimonials/dechaquecotedumur

    LE 18 MAI 2016, à Paris, en marge d’une manifestation contre les violences policières, une voiture de police est incendiée avec deux agents à l’intérieur qui seront légèrement blessés. Quatre jeunes gens, dont Antonin Bernanos, 21 ans et son frère cadet Angel, 18 ans, tout deux étudiants, sont arrêtés. S’ils reconnaissent leur présence sur les lieux, ils contestent fermement avoir pris part aux violences. Suite à leurs gardes à vue, ils sont envoyés à la maison d’arrêt de Villepinte pour l’un, à Fleury-Mérogis pour l’autre. Angel sera incarcéré 42 jours. Antonin est, depuis 9 mois, toujours enfermé, en attente de son procès. De sa cellule, Antonin accepte de témoigner des conditions de son arrestation et de celles de sa détention. À travers une série de textes, il raconte son calvaire. L’ennui, le bruit, (...)

  • Voiture de #Police incendiée à Paris : Antonin Bernanos reste en détention
    https://www.mediapart.fr/journal/france/091216/voiture-de-police-incendiee-paris-antonin-bernanos-reste-en-detention

    La voiture de police incendiée mercredi 18 mai à Paris © Reuters La cour d’appel de Paris a maintenu en détention, contre l’avis de deux magistrats, Antonin Bernanos, l’une des sept personnes mises en examen dans l’affaire de la voiture de police incendiée, le 18 mai 2016 à Paris, en marge des manifestations contre la #loi_travail et les violences policières. L’enquête judiciaire se révèle émaillée d’incertitudes, et l’affaire demeure sous forte pression politique.

    #France #agression #détention_provisoire #mouvement_social

  • Voiture de police incendiée à Paris : les revirements de l’enquête

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/12/08/voiture-de-police-incendiee-a-paris-les-revirements-de-l-enquete_5045279_165

    Trois manifestants ont reconnu leur implication dans l’attaque du 18 mai. Mais il ne s’agit pas des militants antifascistes désignés dès les premières heures par un policier témoin « anonyme ».

    Sept mois après l’incendie d’une voiture de police, quai de Valmy, dans le 10e arrondissement de Paris, lors d’une manifestation, le 18 mai, l’instruction judiciaire ouverte pour tentative d’homicide a progressé.
    D’après les éléments de l’enquête, dont Le Monde a pris connaissance, sur les quatre personnes interpellées dès les premières heures qui ont suivi les faits, trois ont été libérées et rien ne semble attester de leur participation directe aux violences commises contre deux fonctionnaires de police.

    Quant à la quatrième personne, qui nie être impliquée, le juge des libertés et de la détention a ordonné, le 2 décembre, sa mise en liberté. Le parquet a fait appel et son recours devait être examiné jeudi 8 décembre.
    L’incendie s’était produit non loin de la place de la République, où se tenait un rassemblement de policiers, à l’appel de leurs syndicats, pour dénoncer la « haine anti-flics ». Des contre-manifestants avaient été repoussés par les forces de l’ordre, dont certains vers le canal Saint-Martin, jusqu’à ce qu’ils croisent la voiture de police. Plusieurs personnes masquées l’avaient alors prise à partie. Les deux fonctionnaires présents à bord avaient été légèrement blessés.

    « kung-fu »

    Après les quatre arrestations initiales, le travail des enquêteurs, en particulier l’exploitation des images vidéos, a permis d’interpeller trois autres personnes. Arrêté le 8 juin, Nicolas F., un homme de 39 ans, petit-fils d’officier militaire et ancien scout, a reconnu avoir assené des coups de tige à l’adjoint de sécurité Kevin Philippy, une scène amplement relayée en images et qui a valu au fonctionnaire le surnom de policier « kung-fu ».

    « Je ne suis pas capable d’expliquer rationnellement ce qu’il s’est passé, ce que j’ai fait. (…) Je pète vraiment un plomb », a dit Nicolas F. à la juge d’instruction lors de son audition. Il a également resitué son geste à l’encontre de Kevin Philippy : « Il sort et il se met face à moi. Je sais qu’il est armé et qu’il peut me tuer. J’ai peur. Je lui assène des coups de tige en alu (…) Je n’ai pas frappé pour lui faire mal (…) Je n’avais pas conscience de la gravité de ce que j’étais en train de faire (…) C’est inqualifiable et injustifiable. J’ai honte de moi (…) La seule chose que je souhaite, pour moi c’est important, c’est de pouvoir m’excuser auprès du policier. (…) Je n’ai jamais voulu la mort de quelqu’un et encore mois un policier. »

    Kara, une Américaine transgenre de 27 ans, arrêtée dès le 26 mai, a pour sa part reconnu avoir lancé un plot métallique sur le pare-brise avant de la voiture : « Je suis vraiment désolée, j’ai été stupide, répète-t-elle à la juge. Tout était dingue. J’étais excitée, en colère (…) Je suis vraiment désolée et j’ai honte (…) Je n’avais pas l’intention de blesser quiconque. »
    Ni Kara, ni Nicolas F., ne connaissent les quatre premiers mis en cause. Le 30 septembre, un septième suspect, Thomas R., a été mis en examen. Ce jeune homme de 19 ans a donné plusieurs coups de pied sur la voiture. La personne qui a jeté la fusée de détresse dans l’habitacle et déclenché l’incendie est en revanche toujours recherchée.

    Contexte tendu

    Ce faisant, l’implication directe des quatre militants antifascistes arrêtés dès le 18 mai et le 19 mai à l’aube apparaît comme de plus en plus sujette à caution. Antonin Bernanos, son frère Angel, Bryan M. et Léandro L. avaient été désignés dès les premières heures par un témoin anonyme, qui s’est rapidement révélé être un policier. Celui-ci les avait situés dans un petit groupe de manifestants, « sans pouvoir dire ce que chacun faisait précisément », à l’exception de l’un d’eux, Antonin Bernanos.

    Auditionné par la juge d’instruction, Léandro L. se souvient de son arrestation : « Ils sont venus me chercher en fracassant la porte de chez moi à 6 heures du matin en m’accusant d’être un tueur de flics (…) Ils ont menotté mon ex-compagne devant mon fils. »
    Interrogé par Le Monde, Angel Bernanos assure que pendant sa garde à vue, « des policiers passaient devant [sa] cellule et disaient : “Toi, tu vas prendre pour quinze ans” ». « C’est une enquête à l’envers, un acharnement dans un dossier vide », estime cet étudiant de 19 ans. Il a le sentiment que « les RG [renseignements généraux] ont pris la liste des mecs présents à la manifestation et nous ont désignés. Et, à partir de là, ils ont essayé de nous faire correspondre au profil des attaquants. »

    Le contexte politique de l’époque n’était pas anodin, marqué par l’installation dans le temps du mouvement contre la loi travail et la colère montante des syndicats de police face aux violences en manifestation. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, avait réagi aux premières interpellations et déclaré vouloir « mettre hors d’état de nuire » les « casseurs », avant que le chef du gouvernement, Manuel Valls, n’appelle à son tour des sanctions « implacables » contre ceux qui « veulent se payer un flic ».

    Eléments « non probants »

    Les choses se sont dégonflées depuis. Si les quatre militants sont toujours poursuivis pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique », « violences en bande organisée », « participation à un attroupement armé » et « destruction de biens en bande organisée », Bryan M. et Léandro L. ont été remis en liberté dès le 24 mai. Au grand dam du syndicat de police Alliance (majoritaire, droite) qui y a vu « un signal d’impunité ».
    Angel Bernanos a à son tour été libéré, fin juin, alors que les enquêteurs ont cru un temps qu’il était celui qui avait frappé le policier avec une tige, en raison d’une de ses vestes qui ressemble à celle portée par l’agresseur sur les vidéos.

    « J’ai fait quarante-deux jours de prison à cause d’une veste North Face et alors que, très vite, les policiers ont arrêté celui qui a reconnu les faits et que les images ne me montrent pas à côté de la voiture », dénonce-t-il.
    Le frère d’Angel, Antonin Bernanos, 22 ans, est lui toujours incarcéré à Fleury-Mérogis. Cela fait plus de six mois. « Il a trouvé du travail comme cuisinier et il a droit à une heure de bibliothèque et trois heures d’études par semaine, sinon il passerait 22 heures sur 24 heures dans sa cellule, rapporte sa mère, Geneviève Bernanos. Il est fouillé à nu systématiquement après chaque parloir. »

    Antonin est le seul que le policier-témoin désigne précisément comme ayant « brisé le pare-brise arrière de la voiture de police avec le plot métallique » et « frappé le policier quand il était encore dans le véhicule ». En analysant des images et en établissant des ressemblances dans l’habillement, les chaussures, les cernes autour des yeux ou encore le port de bagues aux doigts, les enquêteurs ont semblé conforter cette idée. Des éléments « non probants » pour son avocat, Me Thierry Lévy.

    « Choc carcéral »

    Le 2 décembre, le juge des libertés et de la détention a ordonné la libération d’Antonin. Sans se prononcer sur le fond, il estime que l’instruction « évolue rapidement » et écarte un à un les risques de pression, de concertation avec des complices, de trouble à l’ordre public ou encore de réitération. La mise en examen d’Antonin Bernanos « dans une affaire criminelle », le « choc carcéral » tout comme « la mise en péril de ses études », sont autant d’éléments suffisamment dissuasifs, considère le juge.

    Le parquet a fait appel de son ordonnance. Un automatisme, dans ce dossier. « Le parquet a adopté une position politique très nette », considère Me Lévy, qui défend plusieurs des mis en examen. Tous sont théoriquement susceptibles d’être renvoyés devant une cour d’assises. « La tentative d’homicide ne sera pas retenue, veut croire Me Lévy. C’est une action violente, mais totalement improvisée, où sont intervenues des personnes qui ne se connaissent pas toutes, et qui ont chacune commis des actes qui ne révèlent pas une intention de tuer. »