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    L’assemblé : l’exécutif fait pari du dialogue.

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    Au moins 150 tonnes d’aliments pour bétail contaminé par un moyen de paiement instantané, alternative à Visa ou MasterCard
    L’Europe passe à un OGM interdit.

    #de_la_dyslexie_créative

  • La mobilisation des « Gilets jaunes », nouvelle étape des luttes en France Rémy Herrera - 22 Novembre 2018
    https://www.investigaction.net/fr/author/remy-herrera

    C’est une mobilisation de masse profondément nouvelle qui a surgi ces dernières semaines en France : celle des « gilets jaunes » – du nom et de la couleur de la chasuble de haute visibilité (tout automobiliste étant supposé en posséder une à bord de son véhicule et l’utiliser, pour sa sécurité, en cas de nécessité) que portent, en signe de ralliement, des centaines de milliers de Français manifestant leur désapprobation vis-à-vis de l’action du Président Emmanuel Macron.
     


    (Article rédigé le 22 novembre ; une suite est prévue)
     
    Une mobilisation nouvelle par son origine, son ampleur et ses formes de rébellion populaire. Tout a débuté à petite échelle à la fin du mois d’octobre par une simple pétition citoyenne, sans étiquette partisane ni syndicale, sans leaders ni organisations, diffusée sur les réseaux sociaux. Elle réclamait l’annulation de l’augmentation de la taxe sur le carburant récemment décidée par le gouvernement. Quelques jours plus tard, pas loin d’un million de personnes l’avaient signée, et des slogans commençaient à appeler à « bloquer le pays ». Le mouvement de protestation, qui concernait initialement le prix de l’essence et le poids des impôts, s’étendit très rapidement à « la vie chère », au « faible pouvoir d’achat », aux « grands magasins à boycotter », pour se concentrer finalement sur un mot d’ordre, clair : « Macron démission ! ». Le point commun de ces contestations, fusant tous azimuts, était d’exprimer un mal être généralisé, un « ras-le-bol » de la population, un refus des inégalités sociales causées par l’application du projet néolibéral.
     
    Le paroxysme allait être atteint le samedi 17 novembre : quelque 280 000 « gilets jaunes » (selon les chiffres de la police), éparpillés en plus de 2 000 rassemblements sur l’ensemble du territoire français, bloquaient l’accès à des axes routiers névralgiques, péages autoroutiers ou supermarchés. Inexpérimentés pour la plupart, spontanément sortis dans la rue, ils participaient souvent à leur première action – moins de 10 % des manifestations ayant d’ailleurs été déclarées en préfecture. Dans beaucoup de villages des zones rurales, c’était même la toute première fois qu’avait lieu une manifestation. Le bilan de la journée se solda par un mort (une malheureuse femme « gilet jaune » fauchée par une conductrice ayant perdu le contrôle de son véhicule), près de 500 blessés, dont une dizaine grièvement (et 93 policiers), plus de 280 interpellations pour « actes de violence » (en majorité des automobilistes ayant forcé les barrages filtrants)…
     
    À Paris, dans une pagaille indescriptible – et incontrôlable par les forces de l’ordre –, une foule de plusieurs dizaines de milliers de « gilets jaunes », extrêmement hétérogène et absolument inclassable, réunissant de jeunes adultes (avec leurs enfants parfois), des retraités (y compris des grand-mères excédées par la baisse de leurs pensions), des employés de bureau, des ouvriers, des artisans, des motards, des routiers, des chauffeurs de taxi, des fonctionnaires, des aides-soignants, des lycéens, de jeunes entrepreneurs même, des femmes voilées, des jeunes des cités, des rastas, des gens de toutes couleurs et religions, de toutes les couches populaires, déferlaient dans un désordre incroyable sur les Champs-Élysées en chantant La Marseillaise, « Paris, debout, soulève-toi » et, bien sûr… « Macron démission ! ».
     
    De multiples petits groupes de « gilets jaunes », improvisés, arrivant de partout, très mobiles, parvenaient à se frayer un passage et à contourner – sans violence – les lignes de policiers et de gendarmes, débordés de toutes parts. Des barricades étaient improvisées en divers endroits de la capitale, faites de barrières de sécurité, de palettes de bois, de vélos, de tout ce qui traînait sur la chaussée. Des poubelles étaient incendiées. Les boutiques de luxe des beaux quartiers préférèrent fermer leurs portes – bien qu’aucune vitrine n’ait été brisée, ni aucun vol signalé. Ici, on lisait un tag : « Aux armes ! » (paroles de l’hymne national) ; là, on voyait la banderole : « Ni Macron ni fachos, Black Blocage Total » (Total étant la multinationale pétrolière française qui, semble-t-il, ne se serait pas acquittée de ce qu’elle doit au fisc), sur une autre, une guillotine dessinée, sans commentaire ; ailleurs, on entendait : « C’est comme en mai 68 », « Colère », « C’est la guerre », ou encore « Macron au bûcher ! ». Malgré les cordons de CRS, plusieurs milliers de manifestants, pacifiques, mais résolus à se faire entendre, réussissaient à s’engager dans la rue menant au Palais de l’Elysée, avant d’être repoussés par les boucliers, matraques et gaz lacrymogènes des forces de l’ordre, et de finir par se disperser dans le calme. Tout le monde restait abasourdi – « gilets jaunes » et policiers compris. On n’a jamais vu ça…
     
    Le lendemain, les protestations se poursuivaient dans toute la France, et le surlendemain, lundi 19 novembre, les accès à une vingtaine de raffineries de pétrole se trouvaient bloqués. Le 20, à Paris, des voies de chemin de fer de la gare du Nord étaient envahies et les trajets vers l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle ralentis. Dans presque toutes les régions de France, maintes actions de blocages continuaient également d’être menées : à Toulouse, autour de Lyon, à Bordeaux, en Île-de-France, dans le Vaucluse, en Normandie, en Bretagne, dans le Nord, en Corse, et jusqu’aux Départements d’Outre-Mer… Sur l’île de La Réunion (à plus de 9 300 km de Paris), où les inégalités sociales sont criantes, les manifestations virèrent à l’émeute. L’armée y fut appelée en renfort, et le couvre-feu instauré dans les communes les plus remuantes. Sur les réseaux sociaux, les « gilets jaunes » ont déjà prévenu : prochain rendez-vous, le samedi 24 novembre…
     
    Acteur hors pair, sourire en coin et plein de mépris, le Président Macron fait mine d’ignorer ce soulèvement de masse, aussi inédit qu’hétéroclite, mais motivé et déterminé à poursuivre la lutte. Le pourra-t-il longtemps quand les sondages révèlent qu’entre 75 et 85 % des Français disent soutenir les « gilets jaunes » ? Pour l’heure, le Président s’est contenté de prévenir qu’il se montrera « intraitable » face au « chaos »… réunionnais. D’ordinaire si sûr de lui, le Premier Ministre Édouard Philippe est apparu sur la défensive en affirmant que « le gouvernement ne changera pas de cap » et « ne tolérera pas l’anarchie ». Le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, surjoue quant à lui la fermeté. Appelé à la rescousse, le Ministre de l’Écologie et de l’Énergie, François de Rugy, déclare, sans rire, que la taxe sur les carburants devrait servir à financer la « transition écologique » – pour combien de centimes d’euro, si la France n’a pas de politique de l’environnement ? L’inquiétude du pouvoir est palpable.
     
    Que la droite et l’extrême-droite essaient de « récupérer » la mobilisation des « gilets jaunes », dépourvue de leaders visibles, est évident. Que les grands médias insistent insidieusement, pour discréditer le mouvement et jeter de l’huile sur le feu, sur de (rarissimes) propos xénophobes ou homophobes tenus lors de ces actions par quelques manifestants (d’ailleurs immédiatement stoppés par leurs propres amis sur place) l’est tout autant. À l’heure du capitalisme sauvage et d’une idéologie dominante qui attise les haines et dresse les uns contre les autres pour tenter de sauver les élites, le peuple qui endure et qui souffre est aussi fait de ces contradictions-là, hélas ; mais c’est justement le rôle des progressistes militants et éclairés que d’être à ses côtés dans les luttes pour montrer à celles et ceux qui s’égarent le chemin de la solidarité et de la fraternité. Faudrait-il que le visage des exploités soit toujours souriant ? Voudrait-on par-dessus le marché que les pauvres qui se battent pour leur survie et leur dignité soient photogéniques ?
     
    Beaucoup plus préoccupant est le fait que les directions des partis et des syndicats de gauche se tiennent – pour l’instant encore, et assez largement – à distance de cette rébellion populaire. Ne comprennent-elles pas que s’ouvre, avec la révolte des « gilets jaunes », la deuxième étape des luttes du peuple français contre la tyrannie néolibérale et pour la justice sociale ? Ne saisissent-elles pas qu’il s’agit de la continuation, sur un mode innovant, combatif, vivant, et une échelle extraordinairement élargie, du même processus de généralisation des mobilisations qui a lancé dans les grèves et manifestations des milliers de camarades syndiqués au printemps dernier ? Ne voient-elles pas que les « gilets jaunes », à leur façon (non sans courage, ni risque et danger) sont décidés à occuper le vide béant laissé par l’abandon par la gauche institutionnalisée, depuis des décennies maintenant, de la défense des intérêts de classes de tous les travailleurs et de l’internationalisme à l’égard des peuples du monde ? Ne savent-elle pas que c’est la lutte des classes qui fait l’histoire ?
     
    Heureusement, les choses peuvent changer. Et ce qui paraît oublié dans les hautes sphères, les bases se chargeront de leur rappeler. Mardi 20 novembre, un premier syndicat de transporteurs annonçait son soutien aux « gilets jaunes ». Le 21 au soir, les actions des électriciens et gaziers reprenaient (si tant est qu’elles aient vraiment cessé depuis juin), en s’intensifiant : plusieurs raffineries et dépôts pétroliers (à Gonfreville-L’Orcher et Oudalle à proximité du Havre, Feyzin en banlieue lyonnaise, La Mède près de Marseille, mais aussi sur d’autres sites, notamment ceux ravitaillant les aéroports de Blagnac [Toulouse] et Saint Exupéry [Lyon]…) se déclaraient en grève. Au même moment, on apprenait que le « capitaine d’industrie » Carlos Ghosn, PDG du groupe automobile français Renault et Président du Conseil d’administration de Nissan, était arrêté et entendu par la justice japonaise pour suspicion de fraude fiscale et détournement de fonds de l’entreprise à des fins personnelles. La révolte d’un peuple contre ce monde-là est-elle si compliquée à comprendre que cela ?

    #GiletJaunes #Rémy_Herrera

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    Succession de Valls dans l’Essonne : Mélenchon tacle le congrès des vétérinaires
    Marseille : des familles relogées à l’hôtel bientôt chassées par sa candidate Farida Amrani

    Près de 1 Français sur 5 croit à ce rapport américain sur le changement climatique
    Trump « ne croit pas » à la théorie du « grand remplacement »

    La sonde Insight veut expérimenter les 150 km/h sur l’autoroute
    Un député de la Nasa a atterri sur Mars (et fonctionne)

    source : nouvelobs.com
    #de_la_dyslexie_créative


    https://swans.bandcamp.com/track/unreal
    #bandcamp #tumblr

  • C’est l’Eure.

    Dans l’Eure, « le réservoir de la colère explose » 23 NOVEMBRE 2018 PAR FRANÇOIS BONNET

    Dans l’Eure, péages d’autoroute et gros ronds-points demeurent bloqués tout ou partie de la journée. Le prix des carburants est oublié. Ouvriers, retraités, intérimaires, artisans, jeunes et vieux disent tous la même chose : une vie de galère avec des revenus de misère et des injustices qu’ils ne veulent plus supporter.

    « Le prix du carburant, pardon, mais je m’en contrefous », assure Line – « Appelez-moi Madame Line », insiste-t-elle. Madame Line est donc arrivée à pied, ce mercredi matin, au rond-point de Gaillon, dans l’Eure, avec son panier à roulettes. Des cakes faits maison et du café. Deux kilomètres de trajet. Une soixantaine de gilets jaunes sont là, sur le rond-point, pour un barrage filtrant. Ça dure depuis samedi. C’est juste à côté de Kiabi, de McDo et d’Auchan. C’est un rond-point dans une zone commerciale comme partout.

    Et là, les Klaxon des poids lourds et des voitures font connaître leur soutien. Les gilets jaunes sont en évidence derrière les pare-brise. On rigole bien. Ça blague autour des braseros, des barbecues et en tapant la converse avec les automobilistes qui attendent. Sans compter ce camionneur qui fait trois fois le tour du rond-point, Klaxon à fond. Lui, il réchauffe les cœurs. Il fait très froid. Depuis samedi, la fatigue s’accumule.

    C’est aussi pour ça que vient Madame Line. La voiture, elle a fait une croix dessus. « Je l’ai depuis deux ans au parking. Faudrait le contrôle technique, j’ai pas les sous, ma voiture réussira pas l’examen et il faudrait que je remette l’assurance, pas possible », précise-t-elle. Adieu la voiture, mais là, sur le rond-point, surgissent plein de nouveaux amis.

    Madame Line est retraitée. 720 euros par mois. Et une vie dont l’horizon au-delà de son logement HLM se résume au Auchan du rond-point de Gaillon et aux quelques sorties organisées quand ses enfants le peuvent. « Charges fixes enlevées, j’ai quoi ? 150, parfois 200 euros par mois », dit-elle.

    « Ben, il y a dix jours, on se connaissait pas », dit Alain. Lui a la quarantaine, c’est un grand costaud qui travaille à quelques kilomètres, au centre technique de Renault. Ça tombe bien, il y a quinze jours, il a loué un vélo électrique pour voir « si ça pouvait le faire pour aller au boulot ». Quinze kilomètres par jour, avec une grande côte. C’est pas évident, conclut-il.

    Une révolte, dit-il, c’est aussi plein de plaisir. Des découvertes, des gens, des horaires qui volent en éclats, une liberté. « Sur le groupe Facebook, on est des centaines. Là, on se relaie, moi je repars au boulot et je reviens ce soir. On se croisait dans la rue et on se disait pas bonjour, là on discute et il y a ce mot : solidarité. On pense pas pareil ? On s’en fout. Il y a des cons, des racistes ? On leur demande de se taire. La solidarité, c’est quand même ce gouvernement qui devrait montrer que cela existe au lieu de nous piétiner. »

    Ce que disent Line et Alain ? C’est ce qu’on pouvait entendre cette semaine sur la dizaine de gros points de blocage visités dans cette partie du département de l’Eure qui va de Vernon à Val-de-Reuil. La hausse des carburants est oubliée depuis longtemps. D’autant que les prix, constatés à l’Intermarché de Gasny vendredi matin, sont dans la fourchette basse. « Les carburants, c’est la goutte qui a fait exploser le réservoir de la colère », assure Smaïn, un « bloqueur » du péage de l’autoroute A13 à Heudebouville.

    Non, sur les ronds-points, on ne parle plus carburant mais des vraies choses qui fâchent : la pauvreté, les jeunes sans horizon ou précaires à l’éternité, les retraités à la ramasse, et soi-même ou bien dans la galère ou pas vraiment assuré des deux ou trois ans qui viennent. La peur de plonger à son tour. Et surtout, les salaires qui ne permettent pas de finir les mois.

    Il y a ce plaisir de se retrouver ensemble. Des gens que rien n’aurait réunis. Des petits gestes. À l’entrée des Andelys, c’est Anaïs qui raconte : « Un vieux dans une caisse pourrie me donne un billet de 5 euros, en fait c’est lui qu’il faudrait aider. » Le gars qui laisse un plateau de charcuterie d’au moins 50 euros à Gaillon. Ce voyageur dans une belle voiture qui, à Fleury-sur-Andelle, tend un billet de 20 euros. Ce boulanger qui a fait une fournée spéciale d’éclairs au chocolat « Soutien au blocage 27 » (le 27, c’est l’Eure).

    « On se bat pour nos jeunes, pour les retraités, pour nos salaires. »

    Partout, sur tous les ronds-points bloqués, les tables sont remplies de victuailles et de matériel avec parfois le groupe électrogène qui tourne. À Vernon, à la sortie de l’A13, une R5 traîne une carriole remplie de bois de chauffage. Aux Andelys, un routier passe un sac de gâteaux. Sur la barrière de péage de Heudebouville, c’est l’entassement de casse-croûte. Et là, ce jeune gendarme qui discute avec les gilets jaunes :
    « Bon, vers quelle heure vous arrêtez le blocage ?
    -- Pourquoi ?
    -- Euh, ça va devenir dangereux après 17 heures. Et puis faut que je rentre nourrir mon chien, soyez sympas.
    -- Votre chien peut attendre.
    -- Non, c’est un gros, il fait trente kilos, faut qu’il ait sa ration à l’heure. Et puis j’ai pas envie d’être rappelé pour ramasser un corps démembré.
    -- Sympa, vous nous portez chance…
    -- Non mais attention, c’est très dangereux les entrées de péage. »

    Et aux Andelys, où le centre des impôts a été bloqué puis fermé, voilà deux femmes gendarmes qui s’avancent sur le rond-point :
    « Alors, on se respecte, pas vrai ? Donc ne mettez pas des photos de nous sur Facebook.
    -- Y’en a déjà de parties, je crois.
    -- Justement, faut arrêter. Regardez, on n’a pas notre calot, on va se faire engueuler par la hiérarchie.
    -- Mettez votre calot, c’est pas mal.
    -- Ben non, regardez la gueule qu’on a avec ça.
    -- OK, on supprime les photos. »

    C’est bien joli de faire la fête et les barbecues merguez-chipo avec de nouveaux amis, mais « ici c’est pas la kermesse de l’école », corrige David. Il est là depuis cinq jours, à Gaillon. Les yeux rougis et creusés par le froid, la fumée, le manque de sommeil, les discussions sans fin. Comme les autres. David résume : « On se bat pour nos jeunes, pour les retraités, pour nos salaires. On nous traite de beaufs, d’illettrés, de sans-dents, on veut du respect, de la moralité et de l’écoute. Et on veut surtout la fin des injustices : Macron supprime l’ISF, les grandes boîtes ne paient pas les impôts, regardez Carlos Ghosn et les paradis fiscaux. »

    À Vernon, Éric, 41 ans, préfère faire dans l’imagé : « C’est quoi l’histoire ? On nous demande de se serrer la ceinture et en plus de baisser notre froc. Ça, c’est un truc pas possible. Donc stop ! » Ouvrier dans une entreprise de traitement des métaux près de Mantes-la-Jolie, il dit y avoir perdu une épaule. En arrêt de travail depuis avril, un accident professionnel et un patron qui ne respecte aucune consigne de sécurité. « On travaille avec des bains de cyanure, d’acides différents, de chrome. Pas de bleus de travail sécurisés, des petits masques de peinture qui ne servent à rien. L’inspection du travail est passée. Et qu’est-ce qu’a fait le patron ? Acheter des hottes de cuisine ! Et là-dessus, en équipe de nuit, j’ai fait une chute. Comment je fais maintenant avec une épaule foutue… »

    Traditionnellement ouvrière, cette partie de la vallée de la Seine a un temps bien vécu : automobile, métallurgie, industries chimiques, des entreprises de sous-traitance de partout pour les grands groupes et des logements pas trop chers. Depuis vingt ans, l’histoire n’est plus la même avec les crises, les délocalisations et les plans de licenciements qui se sont empilés. « Du boulot, il y en a encore, dit Kevin, 32 ans, mais faut voir les conditions. Moi, je suis cariste en intérim. En ce moment, c’est chômage : 806 euros par mois. J’ai un loyer de 450 euros, une fille à charge. Eh bien, je marche avec un compte dans le rouge et mes découverts enrichissent la banque ! J’ai calculé l’an dernier : 700 euros de frais bancaires dans l’année. »

    Chantal et Rose viennent prendre le relais sur le rond-point. La première est retraitée, 800 euros par mois, une sortie en voiture tous les quinze jours pour faire le « plein de courses », les habits achetés dans les vide-greniers et des jongleries comptables pour, parfois, se payer un billet de train. « On peut vivre comme cela quelques années mais tout le temps, non, c’est trop dur », commente-t-elle.
    Rose approuve en riant. Son mari est au chômage depuis deux ans. Elle est en intérim – « je prends tout, ménage, caissière, etc. » – au Smic et en ce moment en arrêt maladie avec le dos cassé. « 740 euros d’indemnités, on va pas loin avec ça. Donc pour deux de mes trois gosses, c’est plus d’activités et pas de vacances. »

    Le cahier de doléances de René, soudeur à la retraite
    « Ici, c’est la révolte de la France qui a 1 000 euros par mois, voire moins, pour vivre », dénonce Laurence, auto-entrepreneuse dans le service à la personne. Elle ne se plaint pas, son mari a « un bon travail », mais elle dit connaître des « gens qui bossent et qui vivent au camping ou dans leur voiture ». Alain abonde dans son sens. « Il y avait un espoir avec Macron et il ne se passe rien ou le pire. Il n’écoute personne, il a écrasé tout le monde avec ses ordonnances. “Licencier pour mieux embaucher”, c’était ça son truc. Les embauches, je les vois pas. Je suis depuis vingt-huit ans chez Renault et c’est le contraire qui se passe. »

    À Écouis, sur la grande départementale qui mène vers Rouen, ils sont une dizaine à taper des pieds pour se réchauffer devant le feu rouge. Et voici un petit tract : « Les gilets jaunes ne sortent pas que pour l’essence. » Suit une longue énumération de 27 mesures, impôts, taxes : de l’augmentation du gaz au projet de vignette pour les véhicules polluants ; de la suppression de l’ISF à la fermeture des services dans les hôpitaux ; de l’augmentation de l’âge de la retraite aux suppressions de poste dans l’éducation… Tout y passe. C’est un paysage social apocalyptique qui est dressé avec cette conclusion : « Une fois mort, ça ne s’arrête pas : il faut payer l’enterrement et tout le tralala, soit environ 4 000 euros et plus. »

    René, lui, est bien content. Ça lui rappelle Mai-68, quand il commençait sa carrière d’ouvrier chez Bata, à Vernon, avant de se reconvertir en soudeur spécialisé. Le voilà qui émerge de l’épais brouillard qui noie le rond-point un grand cahier à la main. « Je fais tous les blocages et je demande à chacun d’écrire une mesure qu’il faudrait prendre, vous voulez mettre quoi vous ? »

    Le cahier est feuilleté. Rembourser tous les médicaments. Baisser le prix des mutuelles. Mettre les banques à genoux. Augmenter le Smic. Aider les jeunes pour louer des logements – « C’est vrai qu’à 30 piges, être toujours chez Papa-Maman, c’est la honte », commente René. Que les patrons paient leurs impôts. Ouvrir la gare de Gaillon qui est fermée tous les après-midi et où les distributeurs de billets sont cassés. Annuler les 80 km/h sur les nationales.

    Et ça continue. Sur le rond-point, une jeune femme fait elle aussi l’inventaire. « J’en ai marre de tout, j’en ai marre de rien pouvoir faire avec mes gosses, j’en ai marre de compter en permanence pour finir le mois, j’en ai marre de pas être respectée par le patron, j’en ai marre des conneries des journalistes à la télé. » Et elle fond en larmes. « Excusez, je suis fatiguée. »

    Emmitouflé dans sa grosse veste camouflage, Daniel s’offre un petit moment de politique en filtrant les poids lourds. « Moi, c’est pas le pire, je suis à la retraite depuis quatre ans, 1 300 euros par mois. » Daniel a été délégué syndical et il regrette bien que les syndicats ne soient pas dans le coup. « Pourquoi la CGT n’est pas là ?, demande-t-il. Si les gars à l’usine Renault-Flins arrêtaient le travail, ne serait-ce qu’une journée, ce serait plié. »

    L’ancien syndicaliste expose à qui veut l’entendre son choix d’un « capitalisme régulé et juste ». Les multinationales ont trop de pouvoir, le CAC 40 ne paie pas ses impôts, les jeunes galèrent et doivent compléter leur salaire par le travail au noir. Il se souvient de ce reportage sur Starbucks – « c’est à la mode ça » – qui ne paie pas un sou d’impôt en France. Il est pour l’Europe mais pas celle-là, qui ne « fait rien pour le salarié ». Et il en a assez de se faire marcher dessus : « En 2005, on vote non à la Constitution européenne et, trois ans après, on nous l’impose, c’est la démocratie, ça ? »

    À une quarantaine de kilomètres de là, à Fleury-sur-Andelle, en bordure du plateau agricole du Vexin, c’est une autre syndicaliste qui tient avec une cinquantaine de personnes le rond-point. Leïla travaille dans une usine de sous-traitance automobile qui produit des joints de portière et carrosserie. « Attention, je suis là en tant que citoyenne, prévient-elle. Vient ici qui veut, avec ses idées et ses envies, c’est pas un bataillon syndical et justement ça nous change. »

    « Faut discuter, ouvrir une grande négociation »

    Un de ses collègues de l’usine est à ses côtés, trente ans dans cette boîte, la retraite dans trois ans et il s’inquiète. « Quand je suis rentré, on était 1 800 employés, maintenant on est 400 dont 200 intérimaires. Et la moitié ont été virés », résume Marc. L’usine vient de perdre la fabrication de deux joints, assure-t-il, produits désormais chez des sous-traitants à l’étranger. « Regardez l’usine Renault au Maroc, tout va partir et tous ces jeunes, ils vont devenir quoi ? Moi, je dois aider mon fils et puis aider aussi ma mère qui s’en sort pas, c’est humiliant pour tout le monde. »

    Serge a 20 ans, une grande mèche orange dans les cheveux et un scooter poussif fait de récupérations diverses. « J’ai pas le permis et ici, sans bagnole, ça aide pas. » Jardins, espaces verts : il met des C.V. partout et ne trouve nulle part. « Là, je me dépanne dans un centre équestre, 30 euros la journée, je vais faire quatre, cinq jours ce mois. Mais les retraités n’ont plus de thune, on ne peut plus faire leur jardin, les haies, les arbres. »

    Les retraités, voilà un chef d’entreprise qui veut en parler. À Gaillon, Raphaël a une menuiserie, six salariés et est habitué à tourner avec deux mois de travail d’avance. « J’ai quelques marchés d’entreprise, dit-il, mais l’essentiel de mes clients sont des particuliers et à 80 % des retraités. » Il l’assure et enrage : la CSG, le projet de désindexation des retraites, la hausse du fuel de chauffage, les frais de santé… Voilà que les retraités ont gelé ou différé leurs commandes. « Je vois mon chiffre d’affaires fondre comme neige au soleil. Ça, c’est un truc que le gouvernement n’avait pas prévu mais demandez à tous les artisans, les retraités sont à l’arrêt et on se prend cela en pleine tête. »
    Raphaël a donné la semaine à ses salariés. Tous sur les ronds-points ! « J’ai mis dix-huit ans à construire cette boîte, je les laisserai pas la détruire. C’est une folie, il n’y a plus de pouvoir d’achat et c’est nous, en bout de chaîne, qui tombons. »

    Et après ? Ça discute sur les ronds-points et les péages de l’A13. Bien peu des gilets jaunes disaient vouloir manifester à Paris, samedi. « Ça sent le traquenard, s’il y a des affrontements, on va tout perdre et le gouvernement fera tout pour que ça se passe mal », assure un « bloqueur » du péage d’Heudebouville. À Écouis, le groupe qui tient le feu rouge est bien décidé à y aller : « On va faire opération train gratuit, on va quand même pas polluer pour aller à la capitale ! » Et puis Paris n’est qu’un moment. Sans mesures fermes du gouvernement, les blocages vont continuer, assurent les manifestants.

    « Faut discuter, ouvrir une grande négociation avec les syndicats et annoncer vite l’annulation de certaines taxes. Il faut que les petits Mickeys au pouvoir acceptent de reculer, il n’y a que les idiots qui ne changent pas. D’autant que dans six mois, on vote et là, Macron va comprendre sa douleur », dit l’ancien syndicaliste de Vernon. À Fleury-sur-Andelle, Marc attend une « solution correcte pour tout le monde ». « On veut bien payer si nos impôts servent à quelque chose mais on sait aussi que le petit ne peut pas tout payer. Il faut remettre de l’équilibre, de l’égalité. »

    Sans représentant, sans structure et organisation, les occupants de ronds-points n’en démordent pas. C’est justement l’absence de chefs, de délégués, de revendications précises qui « fout le bazar », assurent-ils. Au pouvoir de se débrouiller avec ça et de trouver la porte de sortie. Voilà un exercice qui sonne déjà comme une revanche pour cette France des mille euros et moins par mois.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/231118/dans-l-eure-le-reservoir-de-la-colere-explose?onglet=full

    #giletsjaunes #eure #blocage

  • * Nissan a-t-il fomenté un « coup d’Etat » interne ? (nxp/ats) - 23 Novembre 2018 - 20minutes.CH

    https://www.20min.ch/ro/life/auto/story/Nissan-a-t-il-fomente-un--coup-d-Etat--interne--17026153

    Nissan a retrouvé la santé et ne supportait plus de voir les technologies, la production de certains véhicules et une partie des bénéfices récupérés par Renault.

    La spectaculaire déchéance de Carlos Ghosn, patron de l’alliance Renault-Nissan, pourrait en fait cacher un « coup d’Etat » du groupe japonais à l’encontre de son sauveur afin d’éviter une alliance encore plus poussée avec le constructeur français, estiment certains analystes du secteur.


    Ces derniers mois, le ressentiment perlait dans la presse japonaise, surtout depuis qu’avaient surgi au printemps des rumeurs de fusion du duo original né en 1999, un scénario qui ne plaît pas vraiment au Japon.

    Lundi, ces frictions sont apparues au grand jour quand le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, a mis en pièces l’héritage de M. Ghosn, actuel président du conseil d’administration, qui a pourtant sauvé le constructeur de la faillite.

    Loin des éloges dont a longtemps été couvert le charismatique dirigeant, M. Saikawa a réécrit l’histoire en « décrivant le redressement comme étant le fruit du travail d’un important groupe de personnes », a commenté Christopher Richter, analyste du secteur automobile au sein de la société de courtage CLSA.

    Il l’a en outre « qualifié de cerveau de la #combine ». « J’ai trouvé ces propos déplacés tant que les faits n’ont pas été complètement établis », dit l’expert.

    « Frustration »
    Au vu du ton adopté, les tensions remontent cependant à bien plus loin que cette année. « Elles couvaient sous la surface au cours des récentes années et ont enfin éclaté de façon brutale », écrit David Fickling, éditorialiste pour l’agence financière Bloomberg News.

    Au point que Hiroto Saikawa a dû répondre à des questions sur un « coup d’Etat », une opinion partagée par Nobutaka Kazama, professeur à l’université Meiji de Tokyo. « Il a pu être planifié dans l’espoir de rejeter une intégration à l’initiative de Renault ».

    « Il semble y avoir une sorte de frustration et des inquiétudes de la direction », explique de son côté M. Richter. « Nissan a des envies d’indépendance », estime-t-il.

    Aux prémices de l’aventure, #Nissan, criblé de dettes, faisait figure de maillon faible. Mais la firme renaît vite de ses cendres, au prix de la sévère restructuration sous l’égide du « gourou » Ghosn.

    Si elle a été affaiblie par de récents scandales liés à l’inspection des véhicules au #Japon, la société affiche des comptes plutôt solides.

    « Sa propre voie »
    Chaque année, sa contribution aux résultats du français est significative, ce qui fait grincer des dents chez les employés japonais, agacés de voir les technologies, la production de certains véhicules (comme la petite berline Micra fabriquée en France) et une partie des bénéfices récupérés par #Renault, rapportait au fil des ans la presse nippone.

    Des reproches repris mardi par le quotidien économique Nikkei, qui ajoutait qu’après des années d’acceptation silencieuse, « il y avait au sein de Nissan des critiques grandissantes sur les rémunérations excessives de M. Ghosn ».

    La division s’était accentuée en 2015 après une montée temporaire de l’Etat français au capital de Renault, une manoeuvre qui avait ravivé l’inquiétude au sein de Nissan, et M. Ghosn s’était justement donné pour mission de solidifier l’alliance.

    Renault détient 43% de Nissan, qui possède quant à lui 15% du groupe au losange. « Est-ce que ce bain de sang sera suffisant pour dompter les tensions ? », lance M. Fickling. « Il est évident depuis pas mal de temps que Nissan ne souhaite pas d’un changement qui ne reflèterait pas sa position centrale dans le groupe ».

    Dans ce contexte houleux, le nouveau patron de Nissan semble avoir donc sauté sur l’occasion pour s’émanciper d’un encombrant modèle.

    « M. Saikawa utilise visiblement les accusations contre M. Ghosn pour accroître son poids sur Nissan et marquer la compagnie de son empreinte », résume Hans Greimel, expert d’Automotive News basé au Japon.

    #Mitsubishi_Motors s’est lui aussi retourné contre celui qui l’a sauvé de la débâcle en 2016 : il a prévu de convoquer rapidement un conseil d’administration afin de démettre #Carlos_Ghosn de la présidence.

    Seul Renault, probablement le plus affecté par l’affaire qui touche son PDG, est pour l’instant resté prudent. Mais même s’il n’est pas poussé vers la sortie, M. Ghosn pourrait avoir du mal à se maintenir à sa tête.

  • TOUS ENSEMBLE ! LA GREVE C’EST MAINTENANT !

    Depuis le 17 Novembre, toute la semaine des groupes de gilets jaunes se sont auto-organisés sur tout le territoire ; ces groupes ont bloqués des dépôts de la grande distribution, des raffineries, ont levé les barrières de péage, imposé la gratuité sur des parkings, le chiffre d’affaires des hypermarchés a été réduit de 40 à 50%. Ce bilan du mouvement du 17 Novembre confirme qu’il s’agit bien d‘un mouvement auto-organisé massif et déterminé contre la vie chère et contre Macron, dont la personne symbolise l’arrogance du capitalisme.

    Comme pour bien leur donner raison ce 18 novembre ont eu lieu des élections législatives partielles dans l’Essonne, le résultat qui est de 82% d‘abstention résonne comme un écho au chiffre de 72 % de soutien aux gilets jaunes dans la population. Puis le 19 Novembre, les ouvriers de Renault apprenaient que leur PDG, Carlos Ghosn l’homme qui gagnait officiellement plus de 40.000€ par jour, était mis en examen pour fraude fiscale sur 35 millions d’euros et soupçonné de détournement de fonds.

    Devant une telle situation l’État a continué d’une part sa propagande mensongère contre les gilets jaunes, il a essayé de faire partager à l’ensemble de la population son mépris des travailleurs, des chômeurs, des précaires et des retraités qui sont sur les barrages, et de l’autre, il a entamé la répression policière et pénale avec de peines de prison ferme pour de simples faits d’entraves à la circulation.

    Malgré tout le mouvement enclenché le 17 Novembre met en difficulté le pouvoir, il ne manque que peu de choses pour qu’il cède vraiment du terrain devant les revendications des salariés contre la vie chère et contre des conditions de travail précaires et pénibles, encore faut-il se mettre en lutte plus largement sur notre lieu de travail et d‘une façon ou d‘une autre mettre en œuvre ce qui a fait notre force, la lutte sans chefs, ni intermédiaires dans l’entraide et la solidarité.

    CNT-AIT - Union locale de Toulouse, Assemblée du 21/11/2018

    Une discussion - ouverte à tous - autour de ces événements est organisée, ce dimanche 25 Novembre à 18 heures dans notre local au 7, Rue Saint-Rémésy, 31000 Toulouse.

  • Carlos Ghosn, l’arbre qui cache la forêt des dérives patronales
    https://www.bastamag.net/Carlos-Ghosn-l-arbre-qui-cache-la-foret-des-derives-patronales

    Carlos Ghosn, l’emblématique PDG de Renault – également PDG de l’alliance Renault-Nissan et président non exécutif de Nissan et Mitsubishi Motors – vient d’être écroué au Japon, à la surprise générale. Il est accusé d’avoir sous-déclaré ses revenus issus de l’achat et de la vente d’actions, ainsi que d’avoir utilisé les fonds de l’entreprise à des fins personnelles – en l’occurrence pour acquérir et faire rénover des villas aux Pays-Bas, en France, au Liban et au Brésil. Aussi bien Mitsubishi que Nissan ont annoncé (...)

    En bref

    / #Multinationales, #Oligarchies

  • Les gilets jaunes ont-ils réussi à plomber l’économie française samedi ? BFM
    https://www.bfmtv.com/economie/les-gilets-jaunes-ont-ils-reussi-a-plomber-l-economie-francaise-samedi-156992

    Le volume des achats par carte bancaire a chuté de 26% le samedi 17 novembre par rapport au samedi précédent. Et la fréquentation des centres commerciaux a baissé de 39%, samedi. Les blocages de route et d’accès aux grandes surfaces par les « gilets jaunes » pourraient avoir dissuadé les Français de faire leurs emplettes.

    Alors que les patrons redoutent que les blocages ralentissent l’économie, la forte mobilisation des « gilets jaunes » sur les routes, samedi 17 novembre, a eu un effet négatif et visible sur la consommation des Français ce jour. Une conséquence particulièrement sensible alors que la période des achats de Noël bat son plein. Les paiements par carte bancaire ont chuté de 26% d’un samedi sur l’autre, selon les statistiques du groupement cartes bancaires. Ces transactions sont passées de 50,933 millions à 37,634 millions en une semaine, sur une seule journée, alors que le samedi est un jour d’affluence dans les commerces. La baisse constatée atteint encore 21% par rapport au samedi 3 novembre, il y a deux semaines.

    La fréquentation des centres commerciaux a chuté sur 3 jours
    Ces statistiques sur les achats par carte bancaire en berne, le samedi 17 novembre, sont corroborées par celles du conseil national des centres commerciaux (CNCC). Celui-ci évoque un recul de 39 % sur la journée du samedi, alors qu’ont été constatées une hausse de 13 % par rapport au niveau habituel le vendredi 16 novembre après 18h pour des « achats de précautions », puis une nouvelle hausse de 54 % pour les commerces ouvrant le dimanche 18 novembre pour des "achats de rattrapage".

    Au total, sur les trois jours (vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 novembre) du week-end dernier, le CNCC constate « une fréquentation en baisse de 18,5 % par rapport aux niveaux habituels » sachant que ces chiffres cumulent les données de 170 centres commerciaux, galeries marchandes et parcs d’activité commercial, abritant plus de 10.000 commerces.

    Auchan a constaté une baisse de fréquentation de 55%
    « Sur l’ensemble des hypermarchés, on est sur une fréquentation de -55% et sur une baisse de chiffre d’affaires équivalente, à -55% », explique Olivier Louis, le directeur de la communication d’Auchan Retail France sur l’antenne d’Europe1. « Sur une journée du mois de novembre aussi importante que le samedi, c’est effectivement considérable. On a une vingtaine de sites qui sont actuellement bloqués au niveau des accès, qui ne peuvent pas être livrés parce que les entrepôts sont également bloqués », a poursuivi ce responsable.
    De son côté, l’Union de la bijouterie horlogerie révèle que ses adhérents ont constaté en moyenne une baisse de 68% de leur chiffre d’affaires durant le week-end dernier. « Alors que les résultats annuels des commerçants dépendent en grande partie de ce moment de l’année, les boutiques désertées les mettent en péril. Ces blocages risquent de ne pas inciter les français à reporter leurs achats, mais à se tourner vers les géants du web » s’alarme ce syndicat de commerçants professionnels.

    Les stations service étaient la cible des manifestants
    Nul doute que les nombreux blocages de route et des accès à certaines grandes surfaces en régions ainsi que ceux des centres commerciaux abritant des stations service, très ciblées par les gilets jaunes, ont dissuadé de nombreux Français d’effectuer leurs courses ou de faire leur plein de carburant ce samedi, jour traditionnel d’affluence dans les commerces.
    En outre, à côté des manifestations, et des blocages, le boycott des cartes bancaires faisait partie des mots d’ordre de cette journée. Ainsi, sur l’un des groupes Facebook de la manifestation des gilets jaunes dans l’Indre, une participante écrivait : « Privilégier les petits commerçants mais en payant en LIQUIDE ». Certains manifestants appelaient aussi les commerçants à faire de leur côté la grève des TPE (Terminaux de Paiement bancaires).

    #giletsjaunes #bfm

  • Carlos Ghosn, investisseur immobilier au Liban
    Sandra Abou Nader : « Cedrar va dynamiser la région des Cèdres »
    https://www.lecommercedulevant.com/article/27775-sandra-abou-nader-cedrar-va-dynamiser-la-region-des-cedres


    Le flambant patron de Renault-Nissan a effectué plusieurs investissements immobiliers et touristique, dont celui de Cedrar, "ouvert à tous les Libanais" soi-disant...

    Quelle clientèle visez-vous ?
    C’est un projet ouvert à tous les Libanais. Cedrar veut devenir une destination toute l’année, été comme hiver. Les Tripolitains y sont à moins d’une heure, comme les gens du Koura et de Batroun. Pour contourner les embouteillages à la sortie de Beyrouth, nous avons un héliport qui pourra favoriser l’accessibilité du site. Les permis nécessaires sont en cours.

    #Liban #Ghosn #immobilier

  • Olivier Berruyer

    Snif, oui, comme Cahuzac - chienne de vie... Et puis si ça se trouve, comme lui, Ghosn va même peut-être faire 12 minutes de prison...


    https://www.la-croix.com/France/Justice/Condamne-Jerome-Cahuzac-echappe-prison-2018-05-15-1200939164

    4 mois fermes pour une chaine humaine ! Mais alors, ça veut dire que Carlos Ghosn va prendre 8000 ans de prison, quand il va rentrer ?

    Source : https://twitter.com/OBerruyer/status/1064595817196122112

    #twitter #répression #GiletsJaunes #Carlos_Ghosn

  • Carlos Ghosn arrêté à Tokyo sur des soupçons de fraude fiscale
    https://www.crashdebug.fr/international/15276-carlos-ghosn-arrete-a-tokyo-sur-des-soupcons-de-fraude-fiscale

    He bien le fisc japonais est drolement plus efficace que le fisc français, car on n’est pas près de voir le PDG d’Engie en garde à vue... He oui le Japon n’est pas dans l’Europe..... CQFD......

    Carlos Ghosn à New York, le 23 mars. Photo Bryan Thomas. Getty. AFP

    Un peu plus tôt ce lundi, Nissan a confirmé que Carlos Ghosn avait dissimulé des revenus au fisc et a proposé son départ.

    Le PDG de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, Carlos Ghosn, a été arrêté lundi à Tokyo, rapporte la chaîne de télévision publique NHK, alors que le dirigeant de 64 ans est accusé de malversations par le constructeur d’automobiles japonais. « Le bureau du parquet de Tokyo a arrêté M. Ghosn sur des soupçons de violation de la loi », est-il précisé.

    Le constructeur japonais Nissan d’automobiles Nissan a (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Carlos Ghosn a été arrêté au Japon le figaro
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/11/19/97002-20181119FILWWW00129-carlos-ghosn-a-ete-arrete.php

    Selon le directeur général de Nissan, Carlos Ghosn a été arrêté à Tokyo. Le constructeur japonais affirme que le PDG de Renault-Nissan a dissimulé une partie de ses revenus au fisc japonais. Nissan réunira son conseil d’administration jeudi pour voter le départ de Ghosn.

    Plus d’informations à venir

    Comme al capone, il tombe pour des raisons fiscales.

    Combien a t’il tué de salarié.e.s au travail, en toute impunité ?
    Quelle règle a t’il transgressé pour se faire exclure de la caste ?
    Il ne voulait pas laisser l’assiette au beurre à Thierry Bolloré ?

    #ruissellement

    • Arrestation de Carlos Ghosn : l’avenir de Renault en pointillé
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/arrestation-de-carlos-ghosn-l-avenir-de-renault-en-pointille-797946.html

      L’arrestation de l’homme fort de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a suscité l’effroi sur les marchés, provoquant l’effondrement du titre Renault en Bourse. Sa démission de la présidence du conseil d’administration de Nissan est imminente et la question de la direction de l’Alliance est désormais posée. Cette question n’avait jusqu’ici jamais été tranchée compte tenu des intérêts divergents des différents protagonistes, parmi lesquels l’Etat français. Si ce sujet n’est pas traité dans les prochains jours, il pourrait mettre Renault dans de très graves difficultés...

      Il ne pourra pas dire qu’il n’avait pas été prévenu... Cela fait plusieurs années que les marchés réclament à Carlos Ghosn un plan de succession. L’insuffisante réponse à cette supplique s’est implacablement traduite ce lundi sur le titre Renault. L’action s’est effondrée de plus de 13% après l’annonce de l’arrestation de son PDG au Japon. Celui qui dirige également les conseils de surveillance de Nissan et de Mitsubishi et dirige l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est soupçonné d’avoir dissimulé au fisc japonais une partie de ses revenus et de s’être livré à des pratiques douteuses. Tel César poignardé par son protégé, Brutus, Carlos Ghosn est notamment accablé par Nissan, l’entreprise dont il a largement contribué au redressement en 1999 et qui lui a valu d’être érigé en Dieu vivant du capitalisme japonais. Le communiqué du constructeur nippon est impitoyable :

      « Carlos Ghosn a pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel. (...) En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles », écrit Nissan dans un communiqué avant d’annoncer que le principal intéressé est sur le point de proposer sa démission.

    • Affaire Ghosn : Nissan veut-il racheter Renault ?
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/affaire-ghosn-nissan-veut-il-racheter-renault-798100.html


      #Nissan_à_la_manœuvre #cui_prodest ,…

      De nombreuses rumeurs font état d’une embuscade tendue par Nissan pour neutraliser Carlos Ghosn, défenseur jusqu’ici de l’équilibre de l’Alliance avec Renault. La chute du patron relance les spéculations autour d’une fusion où Nissan dispose d’un rapport de force favorable...

      Lanceur d’alerte isolé ou complot ourdi par la direction de Nissan elle-même ? Toutes sortes de rumeurs courent, notamment sur les réseaux sociaux, depuis l’annonce de l’arrestation de Carlos Ghosn au Japon pour fraude fiscale. Il faut dire que les propos du Pdg de Nissan, Hiroto Saikawa, ont été particulièrement durs à l’endroit du patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi qui l’a lui-même désigné à la tête de Nissan.

      Ingrat ou droit dans ses bottes face aux accusations, Hiroto Saikawa n’a pas hésité à parler « du côté obscur de l’ère Carlos Ghosn  ». Il faut dire que les accusations sont en grande partie issues d’une enquête menée en interne par Nissan. Hiroto Saikawa ne s’est embarrassé ni de la présomption d’innocence ni, à tout le moins, d’une certaine réserve quant aux accusations visant le président de son conseil de surveillance, et plus encore, de celui qui a sauvé Nissan de la faillite il y a bientôt vingt ans.

      «  C’est un problème que tant d’autorité ait été accordée à une seule personne (...) A l’avenir, nous devons nous assurer de ne pas nous appuyer sur un individu en particulier  », a ainsi déclaré le Pdg de Nissan dans son exposé sonnant comme un réquisitoire.

      C’est d’ailleurs un communiqué de Nissan qui a donné les détails des griefs portés contre le patron franco-libano-brésilien.

      Carlos Ghosn «  a, pendant de nombreuses années, déclaré des revenus inférieurs au montant réel. (...) En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles.  »
      […]
      En réalité, la question n’est plus économique, elle est totalement politique. Tous les protagonistes sont convaincus que l’architecture actuelle de l’Alliance a été taillée sur mesure pour Carlos Ghosn et qu’elle ne lui survivra pas, et que la fusion est inéluctable. D’un côté, le gouvernement français reste arc-bouté sur l’indépendance de Renault, de l’autre, Nissan n’acceptera jamais d’être racheté par un groupe étranger. Le groupe japonais n’a d’ailleurs jamais digéré l’humiliation de l’entrée du Français dans son capital. Aujourd’hui, Nissan pèse deux fois plus lourd que Renault, et même trois fois plus, si l’on regarde sa capitalisation boursière défalquée des participations croisées.

      Au final, l’affaire Ghosn doit être une opportunité de rééquilibrer les termes de l’Alliance... Certains craignent une embuscade. Le gouvernement français est obsédé par la volonté de Nissan de s’emparer de Renault. Avec 3,7 millions de voitures par an contre près du double pour le groupe nippon, le Français semble avoir plus à perdre d’un divorce que son partenaire. De son côté, Nissan consoliderait ses positions en Europe, en Amérique Latine et en Russie. En outre, le coût du rachat de Renault par l’entreprise dirigée par Hiroto Saikawa est tout à fait à portée de main.

  • Revue de presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce vendredi 16 février 2018
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/14522-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    Bonjour chèr(e)s ami(e)s, tout d’abord je tenais à sincérement vous remercier pour les votes sur les articles (et les partages sur twitter, facebook etc...), je ne vous impose pas d’être d’accord avec le propos mais votre soutien est très important pour nous, à ce sujet je tenais aussi à remercier Jacqueline pour son don, cela vient un peut réduire notre dette (qui reste importante). Mais au dela du support financier, ça fait tout simplement du bien de vous savoir derrière nous.

    Sur ce voici les nouvelles du jour ; ), Bonne lecture, bonne journée, et merci de votre confiance.

    Amitiés,

    L’Amourfou / Contributeur anonyme / Chalouette

    Actualités françaises :

    16.02.2018

    Le Parlement adopte définitivement le texte sur la rétention des « dublinés » (Le Monde.fr)

    Renault : Carlos Ghosn (...)

  • Renault : crise managériale à quelques jours d’un conseil d’administration crucial
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/renault-crise-manageriale-a-quelques-jours-d-un-conseil-d-administration-c

    Thierry Desmarest aurait quitté ses fonctions d’administrateur indépendant du conseil d’administration du constructeur automobile français, selon Les Echos. Ce départ survient quelques jours avant un conseil d’administration important qui doit acter une très attendue réforme de gouvernance chez Renault, et qui aurait déjà provoqué le départ de Stefan Mueller, l’un des favoris au poste de numéro deux de Renault...

    Quelques jours avant un conseil d’administration très attendu sur l’évolution de sa gouvernance, Renault traverse une crise managériale en toute discrétion. En l’espace de quelques jours, la presse a dévoilé plusieurs départs dont celui de Stefan Mueller, directeur délégué à la performance, mais également de Thierry Desmarest, administrateur indépendant de Renault.
    […]
    Mais cette question épineuse revêt des aspects stratégiques et politiques contradictoires. On sait que l’Etat français pousse pour que Renault prenne le contrôle de l’alliance [Renault-Nissan-Mitsubishi], tandis que les Japonais veulent un rééquilibrage managérial en leur faveur, conformément à leur taille économique au sein de l’Alliance. De son côté, Carlos Ghosn a toujours expliqué que l’avenir n’était pas dans une fusion mais dans la consolidation de l’alliance, seule à même de préserver les identités de marques et l’indépendance de chaque entité.

  • #Renault, #PSA et #Auchan ont éludé 141 millions d’impôts à #Malte
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010617/renault-psa-et-auchan-ont-elude-141-millions-d-impots-malte

    Carlos Ghosn, PDG de Renault. © Reuters Les documents Malta Files montrent que Renault, PSA Peugeot Citroën et Auchan ont économisé 141 millions d’euros d’impôts en localisant leurs activités d’assurance à Malte, asséchant d’autant les recettes fiscales de la #France. Une pratique légale, mais d’autant plus choquante que Renault et PSA ont l’État à leur capital.

    #assurances #Banque_PSA_Finance #Oney #optimisation_fiscale #paradis_fiscaux #RCI_Banque

    • Le groupe Auchan a économisé 21 millions d’euros d’impôts via des sociétés maltaises selon Mediapart

      Dans le cadre de l’enquête « Malta Files », le site Mediapart révèle ce jeudi que le groupe nordiste Auchan a économisé 21 millions d’euros d’impôts via des sociétés maltaises liées à ses activités d’assurance et de crédit à la consommation.

      Depuis deux semaines, le site Mediapart et ses partenaires européens de l’EIC (European Investigative Collaborations) passent au crible les pratiques d’"optimisation fiscale" via l’île méditerranéenne de Malte. Ce petit état membre de l’Union Européenne propose en effet une fiscalité pour le moins avantageuse, avec un remboursement d’impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises étrangères qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires. Les sociétés commencent par payer cet impôt au taux officiel de 35 %, mais après remboursement, celui-ci tombe à 5 %... contre 33,3 % en France.

      Selon l’enquête de Mediapart, plusieurs sociétés françaises - dont Auchan - profitent - de façon a priori légale - des largesses fiscales maltaises. Pour le groupe nordiste, cela passe par la société Oney Holdings Limited, domiciliée sur l’île depuis mars 2011. Il s’agit - comme son nom l’indique - d’une filiale liée aux activités d’Oney, sa branche assurance et crédit à la consommation qui travaille pour l’ensemble des magasins de la famille Mulliez (Decathlon, Leroy-Merlin, Boulanger...), et pour plusieurs autres enseignes comme la Fnac ou Darty. Elle propose également des assurances assortis à ces crédits, tout comme des assurances-vie, et des assurances véhicules et habitation.

      Sous-filiales
      Le groupe Auchan dispose de deux sous-filiales maltaises : Oney Insurance (PCC) Limited (pour les assurances classiques) et Oney Life (PCC) Limited (pour les assurances-vie), propriétés d’Oney Holdings Limited à Malte et Oney Banque à Croix, dans le Nord. La holding maltaise sert à encaisser les profits générés par ces deux branches d’assurance. D’après Mediapart, elle a touché l’an dernier 23,8 millions d’euros et 7 millions de remboursements d’impôt sur les sociétés. Oney Holdings n’a donc dû payer au final que 1,3 million d’euros au fisc maltais.

      Une économie pour le moins conséquente : selon le site d’investigation, le groupe Auchan aurait dû verser 21 millions d’euros d’impôts en plus entre 2014 et 2016, avec le taux d’IS pratiqué en France."Ces opérations sont effectuées dans le strict respect des conventions internationales signées entre les pays avec lesquels cette filiale opère, et l’État de Malte", a répondu le groupe nordiste à Mediapart, dont l’enquête s’intéresse également aux branches crédit et assurance des groupes Renault et PSA.

      http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-pas-calais/nord/lille-metropole/groupe-auchan-economise-21-millions-euros-impots-via-so

    • Puisque c’est légal, on aurait tort de s’en priver...

      Les documents Malta Files montrent que Renault, PSA Peugeot Citroën et Auchan ont économisé 141 millions d’euros d’impôts en localisant leurs activités d’assurance à Malte, asséchant d’autant les recettes fiscales de la France. Une pratique légale, mais d’autant plus choquante que Renault et PSA ont l’État à leur capital.

      Le salarié le plus productif du groupe Renault ne travaille pas au siège de Boulogne-Billancourt, mais à Malte. Ce collaborateur injustement méconnu réalise, à lui tout seul, 108 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Mais ce n’est, en réalité, pas un génie des affaires. C’est seulement l’unique employé de RCI Insurance Limited, l’une des deux sociétés d’assurances maltaises du constructeur automobile. Des boîtes à fric, dont l’unique objectif est d’échapper à l’impôt et de priver la France de recettes fiscales, dont elle a pourtant grand besoin.

      Les sommes en jeu sont considérables. Grâce aux documents Malta Files, analysés par Mediapart et ses partenaires de l’EIC, nous avons pu établir que Renault a économisé 62 millions d’euros d’impôts en quatre ans en localisant ses activités d’assurances à Malte. Pour son concurrent PSA Peugeot Citroën, ce sont 57 millions en cinq ans. Tandis que le groupe Auchan a réduit sa facture fiscale de 22 millions en trois ans. Soit un total de 141 millions d’euros d’impôts éludés, dont les services publics français ne verront jamais la couleur. Et la somme ne cesse de gonfler, année après année.

      Cette optimisation fiscale est a priori légale. Elle n’en est pas moins choquante. En particulier pour Renault et PSA, qui ont l’État à leur capital. La France reste, avec 19,7 % des actions, le premier actionnaire de l’ex-régie Renault. Chez PSA, l’État a pris 13 % du capital en 2014 pour 800 millions d’euros, afin de sauver le constructeur de la faillite. Guère reconnaissant, PSA n’en continue pas moins à réduire ses impôts en France grâce au paradis fiscal maltais.

      Le montage concerne les « captives d’assurances », qu’on appelle ainsi parce qu’elles travaillent exclusivement pour les grands groupes qui les ont créées. Chez Renault (RCI Banque) et PSA (Banque PSA Finance), elles vendent bien sûr des assurances auto. Oney, la banque des supermarchés Auchan, assure les voitures, mais aussi les habitations. Toutes font également dans l’assurance vie, pour couvrir les crédits qu’elles accordent. Par exemple, lorsqu’un client emprunte 10 000 euros chez RCI Banque pour acheter le dernier Renault Kadjar, il doit souscrire une assurance qui remboursera Renault en cas de décès. Idem lorsque qu’un client puise 100 euros dans le crédit revolving de sa carte Auchan pour payer ses courses du samedi.

      Ce que les clients ignorent, c’est que leurs primes d’assurance atterrissent à Malte. Dès 2013, un rapport parlementaire sonnait l’alarme sur l’usage des captives d’assurances comme outil d’optimisation fiscale à grande échelle : « Il est ainsi particulièrement aisé de localiser une captive dans un État fiscalement accueillant. […] L’activité de la captive étant par nature immatérielle (il s’agit de simples flux intragroupe), la société dédiée à l’assurance peut être implantée n’importe où sur le globe. »

      Traditionnellement, les multinationales européennes installaient leurs assureurs en Irlande et au Luxembourg. Mais Malte a fait de gros efforts pour les attirer sur son sol, avec ses deux armes maîtresses : une législation souple et des avantages fiscaux massifs.

      Le plus important, déjà décrit dans nos précédentes enquêtes Malta Files, est un remboursement d’impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises étrangères qui distribuent des dividendes à leurs actionnaires. Les sociétés commencent par payer l’IS au taux officiel de 35 %. Mais après remboursement, le taux réel tombe à 5 %, contre 33,3 % en France (lire ici).

      Renault, PSA et Auchan ont mis en place des montages identiques pour profiter de l’aubaine. En bas, deux sociétés maltaises : une pour l’assurance vie et l’autre pour l’assurance classique (cette séparation est imposée par la loi). Au-dessus, une holding qui encaisse les dividendes. Mais nos trois géants tricolores sont des cachottiers. Leurs holdings maltaises publient dans leurs comptes le paiement de l’impôt officiel, à 35 %. Mais le montant remboursé par le fisc n’est jamais indiqué clairement.

      Nous sommes tout de même parvenus à dénicher ces ristournes grâce aux documents comptables maltais de la banque Oney. Filiale d’Auchan, cette captive travaille pour l’ensemble des magasins de la richissime famille nordiste Mulliez (Decathlon, Leroy-Merlin, etc.), mais aussi pour d’autres distributeurs comme la Fnac et Darty, soit 50 enseignes au total (la liste est ici).

      Dans les comptes 2016 de Oney Holding Limited, on voit que la holding a touché l’an dernier 23,8 millions d’euros de dividendes des deux assureurs qu’elle contrôle, et 7 millions d’« autres revenus ». Lesquels ? La réponse figure dans une courte note publiée en annexe : il s’agit des « remboursements reçus au titre des articles 48(4)(a) et 48(4A)(a) » du code général des impôts maltais (notre document ci-dessous). Ceux qui détaillent la fameuse ristourne sur l’impôt sur les sociétés.

      Cette note dans les comptes de la holding maltaise du groupe Auchan prouve que les recettes pudiquement qualifiées d’ "autres revenus" correspondent bien aux remboursements d’impôts du fisc maltais. © Mediapart Cette note dans les comptes de la holding maltaise du groupe Auchan prouve que les recettes pudiquement qualifiées d’ "autres revenus" correspondent bien aux remboursements d’impôts du fisc maltais. © Mediapart En 2016, l’assureur du groupe Auchan a donc réalisé 23,7 millions de profits, a payé 8,3 millions au fisc maltais et s’en est fait rembourser 7. Résultat : Oney Holdings a payé seulement 1,3 million d’euros d’impôt sur les sociétés. Soit un taux ridicule de 5,5 %, six fois moins élevé qu’en France. Au total, entre 2014 et 2016, Auchan a ainsi économisé 21 millions d’euros d’impôts.

      On retrouve les mêmes « autres revenus » chez PSA Services Limited, la holding maltaise qui détient les sociétés d’assurances PSA. Curieusement, il n’y en a pas eu en 2014 et 2015 (derniers comptes publiés). Mais au cours des cinq années précédentes, le constructeur s’est fait rembourser la bagatelle de 57 millions d’euros. Ces « autres revenus » correspondent bien au « cumul d’impôt sur les sociétés remboursé par l’État maltais depuis 2009 », nous a confirmé par mail un porte-parole de PSA.

      Mais le champion de l’optimisation fiscale à la sauce maltaise est l’ex-entreprise publique Renault. Ses sociétés d’assurances ont bénéficié de 62 millions d’euros de remboursement d’impôts entre 2012 et 2015. On ignore le montant pour 2016, les comptes n’étant pas encore publiés. Mais la ristourne n’a cessé de croître, passant de 3,4 millions en 2013 à 21,3 millions par an à partir de 2014.

      Les deux captives d’assurances de Renault sont en effet d’incroyables machines à cash. L’une d’entre elles, RCI Insurance Limited, a encaissé 108 millions de primes en 2015, et n’en a reversé que 10 millions à ses clients pour couvrir les sinistres. Soit une marge brute hallucinante de 90 %. « C’est complètement hors norme. Dans notre métier, 20 % c’est déjà beaucoup », commente le directeur financier d’un assureur, à qui nous avons soumis nos documents comptables.

      Au bout du compte, RCI Insurance et RCI Life, les deux sociétés d’assurances maltaises de Renault, ont réalisé en 2015 un profit cumulé avant impôts de 86 millions d’euros avec seulement 17 salariés. Dont un seul chez RCI Insurance, celui-là même qui explose tous les ratios de productivité financière.

      Renault, qui a refusé de nous répondre, semble donc avoir logé juste assez d’employés à Malte pour que ses compagnies d’assurances ne soient pas considérées comme fictives par le fisc français. PSA, qui emploie 31 personnes à Malte, assure pour sa part qu’il s’agit de la totalité de ses salariés dans les assurances. « Il n’y a pas d’effectif travaillant sur l’activité assurance en France, ni d’ailleurs dans d’autres pays que Malte (hors fonctions commerciales). Le nombre assez réduit de collaborateurs est lié au fait que la palette des produits vendus est en réalité assez simple (deux) », nous a écrit un porte-parole.

      Pour le reste, PSA assure que ses structures maltaises ont été « examinées et validées par les services fiscaux européens des différents États membres, et n’ont jamais fait l’objet d’une remise en cause ». Idem chez Oney/Auchan, qui indique que « ces opérations sont effectuées dans le strict respect des conventions internationales signées entre les pays avec lesquels cette filiale opère, et l’État de Malte ».

      En réalité, Renault, PSA et Auchan sont très embarrassés que leurs manœuvres d’évitement fiscal à Malte soient mises au jour. Aucun dirigeant de ces trois groupes n’a accepté de parler à Mediapart. Pour toute réponse, nous n’avons obtenu que de brefs courriels, avec des éléments de langage gravés dans la langue de bois. Une ligne de défense qu’on peut résumer ainsi : puisque c’est légal, on aurait tort de s’en priver.

  • « Écrémage » en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment) - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’#entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de restructuration baptisé "Next". Une jeune femme de trente-deux ans s’est littéralement jetée du quatrième étage d’un immeuble du groupe…
    « On le casse pour qu’il se casse »

    Ces techniques ont émergé dans les années 2000, explique Patrick Légeron. C’était avant l’affaire France Telecom, une époque où l’on faisait l’apologie du #stress en couverture des magazines. À ce moment-là, certains patrons ne s’en cachaient même pas. Le psychiatre se souvient d’un débat où Noël Goutard, ex-PDG de Valeo, affirmait tranquillement qu’il fallait que les gens arrivent « la #peur au ventre ». « Ceux qui ne sont pas formables doivent partir », affirme le dirigeant dans une conférence baptisée "Réussir par la fermeté". Ce "#management par le stress" a aussi été utilisé, selon la CGT, chez Renault par son dirigeant Carlos Ghosn, avec là aussi des conséquences terribles et des #suicides à répétition...

  • Dieselgate : #Renault et son PDG face à la justice
    http://multinationales.org/Dieselgate-Renault-et-son-PDG-face-a-la-justice

    Renault est à son tour rattrapée par le scandale du Dieselgate. Les agents de la répression des fraudes accusent le constructeur #Automobile de tromperie délibérée sur les émissions de ses moteurs diesel. Leurs conclusions, transmises à la Justice, ont entraîné l’ouverture d’une information judiciaire. La procédure pourrait coûter cher à Renault, mais également à son PDG Carlos Ghosn, dont la responsabilité serait directement impliquée. En septembre 2015 éclatait le scandale du « Dieselgate » : la (...)

    Actualités

    / #France, Automobile, Renault, #normes_et_régulations, #influence, #impact_sur_l'environnement, responsabilité juridique des (...)

    #responsabilité_juridique_des_entreprises
    « http://www.liberation.fr/futurs/2017/03/14/renault-des-voitures-option-pollution-incluse_1555727 »

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 16 mars 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13371-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Chers ami(e)s, bonjour. Les jours se suivent et ne se ressemble pas forcément, mais j’avoue que c’est de plus en plus difficile de faire cette Revue de presse... : (

    En attendant, je vous remercie de votre fidélité, et voici les nouvelles du jour. ; )

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    16.03.2017

    LuxLeaks : réduction en appel des peines des lanceurs d’alerte Antoine Deltour et Raphaël Halet (Marianne.net)

    Selon le garde des Sceaux, les conditions sont réunies pour "une sortie de l’état d’urgence" (Atlantico.fr)

    Vol de coke au « 36 » : dix ans requis contre Jonathan Guyot (Libération.fr)

    Dieselgate : la direction de Renault, y compris Carlos Ghosn, impliquée (Le Point.fr)

    Emplois fictifs : Après Fillon, Mélenchon ? (Olivier Demeulenaere)

    Pourquoi le nouvel étiquetage (...)

    #En_vedette

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mercredi 28 décembre 2016
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/12907-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, Mercredi 28 décembre, la fin de l’année approche, j’avoue que je ne serait pas déçu d’enterrer cette année 2016…

    En attendant voici les titres du jour.

    Bonne lecture,

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    28.12.2016

    Renault Carlos Ghosn s’offre 6,4 millions d’euros pour Noël (l’Humanité.fr)

    +1,5% d’augmentation du chômage en novembre 2016 par rapport à novembre 2015 (Agoravox.fr)

    27.12.2016

    Les surprenantes méthodes d’Auchan à l’égard d’une caissière enceinte (Libération.fr)

    4 Français sur dix renoncent à se soigner : le projet de Fillon veut casser la Sécu ? C’est criminel ! (Agoravox.fr)

    Élection présidentielle : un niveau record d’inscriptions sur les listes électorales à Paris (France tv Info.fr)

    Le Dîner du Cercle #9 – « Les élections présidentielles, en France, sont-elles (...)

    #En_vedette

  • Mondial de l’Auto : les profits vont bien, avec la peau des salariés | Editorial de Lutte Ouvrière
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/mondial-de-lauto-les-profits-vont-bien-avec-la-peau-des-salaries-711

    Le Mondial de l’Auto se tient ces jours-ci, et les constructeurs ont droit à de la publicité gratuite de la part des médias. On saura tout sur les bienfaits de la voiture électrique et sur l’avenir radieux de la voiture autonome, voire de la voiture volante.

    Les grands constructeurs répètent en chœur que ça va mieux. On veut bien les croire. Les ventes augmentent et de nombreuses entreprises s’attendent à battre des records.

     Il y a quatre ans, une entreprise comme PSA Peugeot-Citroën se disait au bord de la faillite. Ses dirigeants expliquaient alors, le visage grave, qu’il leur fallait fermer l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Le ministre Montebourg avait estimé cette fermeture « inévitable », dans le département le plus pauvre de France. Et pendant que 3000 salariés étaient ainsi poussés dehors, Montebourg avait prêté 7 milliards d’euros à PSA, avec l’argent du contribuable. Aujourd’hui, PSA se vante de bénéfices énormes, 1,2 milliard au premier semestre de 2016 : les actionnaires toucheront le jackpot.

    Toutes les entreprises automobiles annoncent des bénéfices en hausse. Il n’est qu’à voir les revenus mirobolants de leurs PDG. Chez PSA, Carlos Tavares a gagné 5,24 millions d’euros en 2015. Carlos Ghosn, chez Renault-Nissan, cumule 16,5 millions, soit 45 000 euros par jour, samedis, dimanches et fêtes compris. Et encore les PDG ne sont-ils que les serviteurs des capitalistes, grassement payés pour la guerre qu’ils mènent aux salariés ! Quant aux actionnaires, ils ont touché des dividendes record pour 2015, et 2016 promet d’être encore plus faste.

    En quoi les salariés profitent-ils de cette santé insolente ? En rien. Beaucoup ont perdu leur emploi. Leur salaire n’augmente pas. Tous subissent une charge de travail accrue au quotidien.

    Ainsi, chez PSA, la direction a mis au point une « Garantie journalière de production » : la moindre panne sur les chaînes de montages se solde par un rattrapage. Une panne de 10 minutes, c’est une pause repas réduite d’autant ; une panne d’une demi-heure, c’est une journée de travail prolongée. Quant aux cadences sur les chaînes, elles ont encore augmenté. Le prix à payer ? Plus de fatigue aujourd’hui, plus de troubles musculo-squelettiques et de handicaps demain. Pour PSA, les dividendes des actionnaires valent bien cela.

    En accroissant ainsi la productivité de ses salariés, PSA a supprimé 17 000 emplois en quatre ans, tout en augmentant sa production ! Mais ce n’est qu’un exemple. Toutes les entreprises automobiles réduisent leur masse salariale. Et toutes maintiennent ou augmentent leur production, non pas en investissant, mais en rognant sur les pauses et en accélérant les cadences. Autrement dit, en augmentant l’exploitation. Dans une usine de Maubeuge, filiale de Renault, le directeur se vantait récemment qu’un ouvrier produisait 100 voitures par an, contre 60 en moyenne dans les autres usines. À l’usine Smart de Hambach en Moselle, les salariés travaillent désormais 39 heures payées 37 : ce vol de salaire a été imposé par un scandaleux chantage à la fermeture de l’usine. Partout, les entreprises ont multiplié le recours aux intérimaires. À Renault-Flins, ils sont 2100 ; à Renault-Cléon, 1600 ; à Renault-Sandouville, ils représentent 60 % de l’effectif ! Et les politiciens verseront ensuite des larmes de crocodile sur l’augmentation de la précarité !

    Les gouvernements ont chouchouté les constructeurs. Les autorités sont peu regardantes sur les normes de pollution diesel, qui ne sont respectées par aucune entreprise. Et le gouvernement PS a été particulièrement généreux, comme avec le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE), qui a largement bénéficié à ces multinationales.

    Quant aux profits dégagés par l’industrie automobile, comme par les autres secteurs, ils ne profitent pas à la société. Ils ne permettront pas de bâtir des hôpitaux ou de nouvelles écoles, ni d’améliorer les transports publics, ni d’augmenter les pensions de retraite. Ils alimentent le parasitisme des actionnaires. Et ils s’ajoutent aux quantités colossales d’argent qui affluent vers la finance, favorisant la spéculation.

    La presse parle aujourd’hui de nouveau du risque d’un krach financier. Huit ans après celui de 2008, un tel effondrement n’est pas exclu, menaçant en retour toute l’économie, les emplois, les salaires et les pensions. L’industrie automobile incarne ainsi la folie du capitalisme. Un système fondé sur l’exploitation féroce de ses salariés et qui transforme la création de richesses en une menace géante de destruction pour toute l’humanité.

  • Des nouvelles de la théorie du ruissellement
    https://gauchedecombat.net/2016/06/22/des-nouvelles-de-la-theorie-du-ruissellement

    Classé dans:actualités, économie, démocratie, France, gauche, gauchosphère, politique française, société Tagged : Carlos Ghosn, contestation, gros salaires, liberalisme, redistribution des richesses, Renault-Nissan

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  • Renault : Macron se fait menaçant sur la rémunération de Carlos Ghosn, Automobile
    http://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/021899050398-renault-macron-se-fait-menacant-sur-la-remuneration-de-carlos-

    Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, a menacé Renault de « légiférer » si le constructeur automobile ne prend pas ses responsabilités après le maintien de la rémunération de son PDG Carlos Ghosn.

    Cet article en lui même n’a aucun intérêt. Mais dans la lignée des « bonnes » nouvelles du type « demain on rase gratos » de la part du gouvernement ces jours-ci (qui se souvient de Valls évoquant un éventuel revenu de base ?...) le coup du « le gouvernement fait les gros yeux à un patron trop payé » me semble être une des astuces utilisées par le pouvoir pour adoucir les foules. En fait, il me semble me souvenir que vous avions eu le même cinéma avec Sarkozy, à peu près au même moment du quinquennat...

    Ces gens au pouvoir semblent avoir la même trousse à outils du parfait petit « gouvernant contre son peuple ».

    Dans le genre coincidence troublante, ça me fait penser à cette façon dont tous les gouvernement conservateurs occidentaux ont plus ou moins simultanément décidé de mettre à l’agenda la déchéance de nationalité (cf. le Canada et la France, donc... par exemple à ce sujet).

    Je ne parle pas de théorie du complot ou d’illuminati... J’évoque juste des trucs aussi concrets que l’OCDE ou les dizaines de think tanks tous financés par les 10 ou 20 mêmes multinationales...

    • Ghosn : sur la saine colère de Macron - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=8722

      Tremblez, Ghosn, Bompard, Juniac, et les autres ! Super Macron va lé-gi-fé-rer.

      (...)

      Vive Macron, donc. Ah mais tiens, que vois-je, caché dans un coin de Libé (1), ou sur le site de Challenges (2) ? Que vois-je ? Le même jour où il se dressait contre le salaire de Ghosn, l’Etat renonçait à ses droits de vote doubles au Conseil d’administration de Renault, qui lui auraient permis de faire efficacement entendre son refus ! Est-ce possible ? Oui. Si vous n’avez pas suivi, cette renonciation de l’Etat est le résultat d’un long bras de fer l’an dernier. En avril 2015, l’Etat a fait monter sa participation dans Renault à près de 20%, justement pour s’assurer que les fameux droits de vote doubles, prévus par la « loi sur la reconquête de l’économie réelle », dite aussi loi Florange, y serait appliqués. Il s’est aussitôt heurté « aux investisseurs, leurs représentants et leurs conseils », comme dit Le Monde (3), autrement dit au grand capital international, lequel a fait valoir que « les investisseurs, en particulier anglo-saxons, détestent tout ce qui pourrait ressembler à un mécanisme anti-OPA ». Et même le « gendarme de la Bourse », l’Autorité des Marchés Financiers, a levé son gros bâton de gendarme, faisant valoir que les droits de vote doubles risquaient « d’affecter l’image de la place de Paris », en portant atteinte à la « démocratie actionnariale » (je ne sais pas vous, mais moi j’adore autant « la reconquête de l’économie réelle » que la « démocratie actionnariale ».

      ...

      Bref, en décembre, l’Etat semi-capitulait à la Hollande, et acceptait de limiter ses droits de vote double aux questions « stratégiques ». Parmi lesquelles, donc, ne figurent pas la rémunération du PDG, ni la durée de son mandat. CQFD.

      Et le bouquet final...

      Bref, en décembre, l’Etat semi-capitulait à la Hollande, et acceptait de limiter ses droits de vote double aux questions « stratégiques ». Parmi lesquelles, donc, ne figurent pas la rémunération du PDG, ni la durée de son mandat. CQFD.