person:françois gemenne

  • L’#immigration rapporte 3 500 euros par individu chaque année - #Belgique - LeVif
    https://www.levif.be/actualite/belgique/l-immigration-rapporte-3-500-euros-par-individu-chaque-annee/article-normal-17431.html

    Professeur à l’UCL, Frédéric Docquier confiait à la Libre les bienfaits de l’immigration, qui génère « généralement des effets légèrement positifs sur les #salaires, tout en affectant très peu le taux de #chômage ». Une déclaration vérifiée par les données de l’OCDE, qui noterait un impact de + 0.27 % sur les salaires, via l’immigration.

    Si les chiffres sont plutôt bons, ils pourraient être bien meilleurs, car si la Belgique est un des pays européens où les immigrés rapportent le plus, il est également l’un de ceux où leur chômage est le plus conséquent.

    Parmi les immigrés nés hors Europe, il flirterait avec les 14 % pour les immigrés, d’après l’étude de la Banque Nationale de Belgique, parue en décembre 2012, voire 17 % pour l’OCDE. En revanche, seuls 6.7 % des immigrés actifs européens seraient sans emploi.

    « Il y a un énorme potentiel à exploiter, mais (il) se trouve bridé par les #discriminations dans l’accès à l’emploi », poursuivait François Gemenne, en accord avec le rapport parallèle du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le #racisme (CERD), de janvier 2014.

    #Europe

  • Bart De Wever donne une crédibilité nouvelle à l’ouverture des frontières comme projet politique.

    C’est pas si souvent qu’on entend ce point de vue, non ? pourtant, c’est la seule option pour le futur. Il n’y en a pas d’autres si on veut continuer de (sur)vivre.

    « Bart De Wever a raison : il faut discuter de l’ouverture des frontières », pour François Gemenne - Le Soir Plus

    http://plus.lesoir.be/136106/article/2018-01-25/bart-de-wever-raison-il-faut-discuter-de-louverture-des-frontieres-pour-

    La tribune publiée ce mercredi dans De Morgen par le président de la N-VA est intéressante – stimulante, oserais-je dire – à plus d’un titre. En premier lieu parce qu’elle fait de l’ouverture des frontières une option politique crédible. Jusqu’ici, cette option était gentiment remisée au rayon des utopies libérales, des droits de l’Homme laissés en jachère. En l’opposant brutalement et frontalement à la préservation de la sécurité sociale, Bart De Wever donne une crédibilité nouvelle à l’ouverture des frontières comme projet politique. Surtout, elle place la question de la politique migratoire sur le terrain idéologique, celui d’un projet de société articulé autour de la frontière.

    #migrations #asile #frontières #circulation

  • Immigration : pourquoi les arguments rationnels ne passent pas

    2 septembre 2016 | Par Carine Fouteau

    L’émotion suscitée par la découverte du corps d’un enfant syrien sur une plage turque n’a pas duré. Un an plus tard, de Nicolas Sarkozy à Jean-Luc Mélenchon, les déclarations des premiers candidats à l’élection présidentielle révèlent à quel point la rhétorique politique constitue les migrants en problème. Cette vision univoque est pourtant contestée par les travaux scientifiques. Mediapart a essayé de comprendre pourquoi les arguments les plus étayés restent inaudibles.

    Les photos d’Aylan Kurdi, cet enfant retrouvé mort le 2 septembre 2015 sur une plage turque alors que sa famille tentait de se rendre en Europe, ont ému le monde entier. Il ne reste plus grand-chose de cette empathie un an plus tard.

    En France, à droite comme à gauche, les premières déclarations des candidats déjà engagés dans la course à l’Élysée témoignent, de Nicolas Sarkozy à François Fillon en passant par Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg, de ce que les migrants sont encore et toujours, élection après élection, considérés comme un problème, alors même que cette vision univoque est unanimement contestée par les travaux scientifiques. Sur ces questions qui promettent d’être au centre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017, l’extrémisme devient la norme. Dans l’espace public tel qu’il est façonné par les représentants politiques en France, le curseur plonge toujours plus à droite sans paraître rencontrer de butée.

    Le livre programmatique que le président des Républicains vient de publier en est le dernier exemple en date : lui qui a verrouillé les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France – en tant que ministre de l’intérieur de 2002 à 2007, puis en tant que président de la République jusqu’en 2012 – n’a pas l’intention de reconnaître qu’il a échoué, y compris au regard des objectifs qu’il s’était fixés. Au contraire, il pousse la surenchère toujours plus loin, calquant ses propositions sur celles du Front national.

    Lui qui a durci les critères d’accès au regroupement familial entend désormais le « suspendre » (ce qui est potentiellement contraire au principe du « droit à mener une vie familiale normale » inscrit à l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des droits fondamentaux, et au dixième alinéa du préambule de la Constitution de 1946 selon lequel « la nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement ») ; lui qui a vanté l’immigration « choisie » (de travail) veut aujourd’hui la « stopper » (ce qui est contestable au regard des perspectives économiques et démographiques du pays) ; alors qu’en 2007 et 2012, il fustigeait le concept d’« immigration zéro » cher à Marine Le Pen, il le promeut cinq ans plus tard, sans en prononcer le nom.

    L’incohérence ne le gêne pas : s’il entend bloquer l’immigration familiale et économique, il persiste à défendre l’instauration de quotas (pourtant anticonstitutionnelle) ; refusant jusqu’alors de remettre en cause l’aide médicale d’État (reconnue d’utilité publique pour éviter les épidémies et les surcoûts liés à une prise en charge tardive), il est maintenant favorable à sa suppression.

    Le corps échoué d’un enfant de trois ans retrouvé près de Bodrum en Turquie, le 2 septembre 2015. © AP Le corps échoué d’un enfant de trois ans retrouvé près de Bodrum en Turquie, le 2 septembre 2015. © AP
    La vision qu’il dessine est celle d’un pays où les immigrés seraient en trop grand nombre, consommateurs d’allocations, prenant leur travail aux Français ou dégradant les conditions d’emploi. Or une telle vision, il ne peut l’ignorer, repose sur un assemblage de contrevérités. En 2012, Mediapart s’était évertué à les démonter l’une après l’autre (retrouver ici l’argumentaire complet), en s’appuyant non pas sur les analyses d’experts autoproclamés, mais sur les recherches scientifiques réalisées à partir de données fiables, pour la plupart issues d’organismes publics tels que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et l’Institut national d’études démographiques (Ined). Non, les immigrés ne sont pas si nombreux en France en comparaison de la plupart des pays européens, même si la part de certains d’entre eux, notamment les personnes originaires des anciennes colonies du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, s’est accrue ; non, les nouveaux venus ne volent pas le travail des Français, mais il serait faux d’affirmer que les effets de leur présence sur le marché de l’emploi sont nuls ; non, ils ne profitent pas des aides sociales, beaucoup ignorant leurs droits en la matière, mais leur précarité fait qu’ils sont plus susceptibles de recevoir des prestations sociales que d’autres catégories de personnes ; non, ils ne sont pas tous chômeurs, au contraire, ils sont surreprésentés parmi les créateurs d’entreprise, même si beaucoup font faillite, comme n’importe quel auto-entrepreneur ; etc.

    Lire aussi

    Immigrés : une boîte à outils pour répondre à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy Par Carine Fouteau
    Comment expliquer que les arguments rationnels, globalement valorisants à l’égard des migrants, ne parviennent pas à se faire entendre ? La question taraude non seulement le monde universitaire mais aussi le secteur associatif, qui contribue à compiler et diffuser la plupart des résultats des études scientifiques. « Entre collègues, nous nous désolons de cette déconnexion », indique François Gemenne, chercheur en science politique à l’université de Liège (CEDEM) et à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (CEARC) et chercheur associé au CERI.

    Spécialiste à la fois des questions migratoires et environnementales, il observe une différence de taille dans la réception des enjeux propres à chacun de ces champs. « La rationalité scientifique a une certaine prise sur la décision politique en matière d’environnement, affirme-t-il, ce n’est pas le cas sur l’immigration. » Il y voit plusieurs raisons. Tout d’abord, rappelle-t-il, le savoir produit sur les migrations est un savoir principalement issu des sciences sociales. Or celles-ci, dans l’esprit des responsables politiques et, plus généralement, de l’opinion publique, continuent d’être perçues comme moins fiables et plus orientées idéologiquement que les sciences dites dures.

    Deuxième facteur : ce savoir pâtit de son manque d’organisation. « Il n’existe pas de structure internationale du type du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat », analyse-t-il. Pas de lieu, donc, pour poser des bases communes de compréhension du réel. « Le savoir est disparate, peu synthétisé et contesté par de faux experts auxquels les médias donnent la parole, faute de contradicteurs, ajoute-t-il. Alors que sur les questions d’environnement, les climato-sceptiques ont été marginalisés. »

    L’absence d’objectif social faisant consensus constitue une autre raison de l’imperméabilité entre les arguments politiques et scientifiques : « Tout le monde s’accorde, en matière d’environnement ou de santé, par exemple, pour dire qu’il faut trouver les moyens de mieux vivre en accord avec la nature ou mieux prévenir et traiter les maladies. Sur les questions migratoires, il n’y a aucun consensus sur l’objectif : faut-il plus ou moins de migrants ? Faut-il ouvrir ou fermer les frontières ? La question même de savoir s’il faut réduire le nombre de morts en Méditerranée n’est pas considérée comme une priorité partagée par tous. »

    « Les débats sont dominés par les croyances, les idéologies et les opinions », résume François Gemenne, qui rappelle que les immigrés sont en priorité perçus comme des intrus menaçant la façon dont chacun se représente sa place dans la société.

    « On nous accuse de minimiser les flux migratoires... ou alors de les amplifier »

    Le décalage est particulièrement manifeste avec les hommes politiques. La question identitaire s’est tellement imposée dans les discours, y compris à gauche, que les personnalités politiques prêtes à défendre une vision positive de l’immigration se font rares. Au PS, seul l’accueil des réfugiés est encore considéré comme acceptable. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, le repli l’emporte. Quand Le Monde, le 24 août, lui demande si « l’immigration peut être une chance pour la France », il répond que la question est « piégée ». Affirmant qu’il n’a jamais été « pour la liberté d’installation », il estime que les migrants feraient mieux de rester dans leur pays d’origine. « L’urgent est qu’ils n’aient plus besoin de partir de chez eux (…), déclare-t-il. Émigrer est une souffrance. »

    Cet écart n’est pas surprenant. Complexes, les enjeux liés aux déplacements de population se laissent difficilement saisir en quelques déclarations, remarque Claire Rodier, juriste au Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), auteure de Migrants & réfugiés, Réponse aux indécis, aux inquiets et aux réticents (La Découverte, 2016). Déconstruire les préjugés, par exemple l’idée selon laquelle les femmes étrangères viendraient en France pour accoucher et ainsi obtenir des papiers, voire la nationalité française, suppose de mobiliser des références, ce qui prend du temps et demande de l’attention. « C’est ardu, et moins percutant qu’un discours démagogique soutenant que les étrangers représentent un danger pour la République », souligne-t-elle. Autre obstacle : les enjeux migratoires prennent tout leur sens sur un temps long, peu compatible avec les contraintes d’immédiateté inhérentes au système d’offre et de demande en politique.

    « Il n’est pas facile de lutter contre cette grande entreprise de simplification », reconnaît lui aussi François Héran, sociologue, anthropologue et démographe, ex-directeur de l’Ined, auteur de Parlons immigration en 30 questions (Documentation française, 2016). « Les hommes politiques, a fortiori lorsqu’ils sont populistes, pensent qu’ils communiquent directement avec le peuple parce qu’ils commandent des sondages à partir d’échantillons réduits, alors qu’ils ignorent les résultats de travaux réalisés à partir de plusieurs dizaines de milliers d’entretiens », regrette-t-il.

    Se concentrant sur le cas de Nicolas Sarkozy, il souligne l’« incapacité » de l’ex-chef d’État à analyser l’« échec » de sa politique. « Sa recherche de la formule-choc n’a d’égale que son refus de se confronter au réel », insiste-t-il. Même si l’actuel président de LR ne l’admet pas, il n’a pas réussi à réduire les flux migratoires comme il s’y était engagé : le nombre des entrées d’étrangers en France reste stable et constant, autour de 180 000 chaque année depuis plus d’une décennie. « Il n’a pas compris que les flux, en France, ne sont pas alimentés par le marché du travail, mais par le droit. Pour stopper les arrivées, comme il se propose de le faire, il faudrait résilier les conventions internationales ratifiées par la France. Or je ne suis pas certain qu’il soit prêt à aller jusqu’à cette extrémité. Mais, plutôt que de revoir son discours, et d’organiser les choses différemment, il se contente de le durcir, ce qui est inopérant », affirme-t-il. « Les marges d’action du politique sont faibles », insiste François Héran, principalement parce que la France n’est pas seule au monde. « Faire croire l’inverse, poursuit-il, c’est faire preuve d’irréalisme. » Mais comme le métier d’homme politique consiste à faire penser que le réel se « gère » et se « maîtrise », un tel argument passe mal.

    Ceux qui, éventuellement à gauche, seraient tentés, à l’inverse, de nier l’impact des migrations sur la société se tromperaient tout autant, prévient François Héran. « Le changement de visage de la société française au cours des dernières décennies n’est pas une vue de l’esprit », indique-t-il, rappelant les données : au recensement de 1975, 20 % seulement des immigrés vivant en France étaient originaires des anciennes colonies du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, contre 43 % en 2011, tous âges confondus. « Il est évident que l’opinion publique perçoit cette évolution, refuser de la reconnaître serait contre-productif », affirme-t-il, précisant que l’explication tient principalement au tarissement des migrations ibériques (espagnole et portugaise) à partir des années 1980. Et si l’on regarde les « flux » et non plus le « stock », un autre aspect de la réalité apparaît : la part du Maghreb et du reste de l’Afrique dans les entrées a reculé au cours des dernières années pour se situer autour de 30 %.

    L’absence de terrain d’entente entre la sphère politique et le monde de la recherche se traduit de temps à autre par des bras de fer médiatiques. « Quand les démographes font remarquer que les entrées représentent 180 000 personnes par an, soit 0,3 % de la population, on nous accuse de minimiser les flux ; quand on rappelle qu’un quart de la population est soit immigrée, soit enfant d’immigrés, on nous accuse de les amplifier pour les rendre irréversibles », résume François Héran.

    De ce face-à-face, les arguments les plus solidement étayés sortent perdants aux yeux de l’opinion publique. Comme le rappelle chaque année le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), la majorité des Français considèrent qu’il y a trop d’étrangers en France et que la plupart des immigrés viennent en France pour profiter de la protection sociale. Dans la construction de ces représentations négatives, Claire Rodier souligne le rôle dévastateur de certains médias, notamment d’information en continu. « Les migrants sont presque tout le temps représentés de manière effrayante. Les ressorts des reportages sont invariablement la compassion ou l’effroi. Cela ne laisse pas de place à la réflexion », observe-t-elle. Or ce registre de l’émotion est volatil, comme l’a cyniquement montré la diffusion de la photo du petit Aylan. Un consensus semblait s’être construit autour de la nécessité d’aider et de protéger les réfugiés plutôt que de les exclure. Mais, dès que l’empathie s’est effacée des écrans et a disparu des déclarations politiques, la parenthèse s’est refermée. « Ce renversement de l’opinion publique n’était pas rationnel, c’est pour cela qu’il a été de si courte durée », souligne-t-elle.

    Dans la palette des arguments susceptibles de combattre les contrevérités, certains passent toutefois mieux que d’autres : les raisonnements utilitaristes, tournant autour de l’idée que les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent, sont parmi les plus audibles, selon François Gemenne, alors même qu’ils font partie des moins recevables éthiquement ; Claire Rodier souligne, de son côté, la force du droit pour rappeler les responsables politiques à leurs obligations. « Les succès judiciaires, par exemple à Calais dans la “jungle”, ont un effet mobilisateur qui se traduit par une plus grande visibilité dans l’espace public », note-t-elle, espérant qu’ils finissent par influencer l’opinion publique. Mais le contexte n’est pas propice, jusqu’à l’élection présidentielle tout du moins. La controverse sur le burkini, qui a montré à quel point une tenue manifestant une foi musulmane pouvait heurter viscéralement certaines personnes, augure mal de la suite de la campagne au cours de laquelle il est à prévoir que le rejet de l’autre charpente davantage de discours que la tolérance à l’égard de la différence.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/020916/immigration-pourquoi-les-arguments-rationnels-ne-passent-pas?onglet=full
    #préjugés #asile #migrations #réfugiés #rationalité #irrationalité

  • Libération | François Gemenne : « Le motif environnemental des migrations n’est pas pris en compte »
    http://asile.ch/2016/08/30/liberation-francois-gemenne-motif-environnemental-migrations-nest-pris-compte

    Les migrations et l’exil sont des aventures humaines complexes et difficiles. Dans un atlas lumineux, le chercheur à Sciences-Po raconte ces odyssées en carte. Et dénonce la distinction entre migrants économiques et réfugiés politiques.

  • Fondation Nicolas Hulot | Quelles propositions pour une politique d’asile et d’immigration ?
    http://asile.ch/2016/06/23/fondation-nicolas-hulot-propositions-politique-dasile-dimmigration

    Le point de vue de François Gemenne, membre du Conseil scientifique de la FNH, chercheur à l’université de Liège et à Sciences-Po Paris, le 17 juin 2016 Les propositions suivantes visent à reconnaître la migration comme un droit fondamental et comme une réalité structurelle du XXIème siècle. Vouloir contrôler, maîtriser ou juguler les migrations est […]

  • François Gemenne : L’aveuglement et la paralysie de l’UE face aux réfugiés
    http://mouvements.info/laveuglement-et-la-paralysie-de-lue-face-aux-refugies

    Gauche et droite considèrent aujourd’hui les migrations comme un problème à résoudre : c’est une victoire absolue du Front National. Quant à savoir si la France doit être ou pas un pays d’accueil, la réponse du gouvernement, en fait, importe peu : les réfugiés ne sont plus guère attirés par la France de toute façon. C’est bien sûr lié au point précédent, et c’est cela qui devrait être le vrai motif d’inquiétude du gouvernement. (...) Source : Mouvements

  • 110 Etats adoptent un « agenda pour la protection » des déplacés environnementaux
    http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/10/13/110-etats-adoptent-un-agenda-pour-la-protection-des-deplaces-environnementau

    A huit semaines de la Conférence internationale sur le #climat à Paris, c’est un « pas essentiel », qui vient d’être fait à l’égard des migrants environnementaux, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Mardi 13 octobre, 110 Etats, réunis à Genève, ont adopté un « agenda pour la protection des personnes #déplacées au-delà des frontières en contexte de #catastrophes et du changement climatique ».

    ...

    Cet agenda n’est pas un traité et n’a aucune valeur contraignante. Il rassemble des expériences pratiques efficaces, dont l’application dépendra de la bonne volonté des Etats. « La force de l’initiative Nansen est d’avoir organisé ces réunions afin de prendre en compte ce que les Etats sont prêts à faire », relève cependant François Gemenne, chercheur en sciences politiques et spécialiste des migrations environnementales, soulignant qu’il s’agit là de la « première initiative intergouvernementale pour mieux protéger ceux qui sont déplacés par des catastrophes ».

    #mouais #migrations #réfugiés

    • partout les nobles commencent à insinuer qu’il n’y a pas de probleme de migrations ( justifiées ou non ) mais que le probleme vient que les territoires de migration sont habités : rien moins qu’une invitation au génocide de basse intensité

    • Pourquoi penser l’ouverture des frontières

      1Au XIXe siècle, il était plus facile de traverser l’Atlantique qu’il ne l’est aujourd’hui de traverser la Méditerranée. Si la traversée prenait davantage de temps, le prix du voyage et le nombre de migrants n’avaient rien de comparable avec l’actuelle traversée de la Méditerranée. En 1903 par exemple, plus de 12 000 migrants pouvaient arriver en une seule journée dans le seul port d’Ellis Island1. Les migrants européens s’entassaient par milliers dans l’entrepont des bateaux payant l’équivalent de 175 à 275 dollars pour une traversée pénible de 8 à 14 jours. On estime à plus de 55 millions le nombre de migrants européens qui ont ainsi traversé l’Atlantique entre 1840 et 1914 (Hatton et Williamson, 1998 ; Ferenczi et Willcox, 1929). À ceux-ci, il faut ajouter quelque 100 millions de migrants vers le sud et le nord de l’Asie (McKeown, 2004). Un siècle plus tard, avec 100 millions de migrants de plus pour une population mondiale trois fois plus élevée, les migrations sont vues comme un problème nécessitant de nouvelles régulations en dépit de la fermeture drastique des frontières.

      http://ethiquepublique.revues.org/1727

    • Résidence permanente et liberté de circulation : deux irréconciliables ?

      Dans le cadre d’une ouverture des frontières à l’échelle internationale, la question de la résidence à prévoir au sens légal est d’une importance cruciale. En effet, le statut juridique est devenu un incontournable dans les discussions sur la liberté de circulation, avec le système migratoire que nous connaissons aujourd’hui, gouverné par un contrôle strict et stratifié selon le type de migrant. Le présent article vise à examiner les manifestations contemporaines de ce contrôle et à formuler des pistes de solution sur le type de droit de résidence à prévoir advenant une ouverture des frontières. Nous explorerons tout d’abord les fondements de la liberté de circulation et des protections juridiques pour les migrants, pour ensuite passer en revue le traitement des résidents non citoyens dans l’expérience canadienne et américaine, dans celle de l’Union européenne et dans le cadre des phénomènes de migrations Sud-Sud afin de faire un compte-rendu pour résoudre la question portée en titre. En conclusion, une synthèse des observations sera effectuée pour tenter de réconcilier la notion de résidence avec le droit à la libre circulation.

      http://ethiquepublique.revues.org/1747

    • Liberté de circulation et #gouvernance mondiale des migrations

      Les politiques migratoires ont connu, depuis environ deux décennies, un processus d’internationalisation, qui les voit être débattues dans des structures intergouvernementales (Organisation des Nations Unies et organisations internationales notamment) et devenir ainsi un enjeu de ce que ces institutions qualifient souvent de « gouvernance mondiale ». Ces débats se caractérisent par une tonalité pro-immigration (pour des raisons démographiques et économiques), ainsi que par l’ambition de refonder les politiques migratoires sur la base de principes universels (comme le développement ou les droits de l’homme). La liberté de circulation n’y apparaît cependant pas, et n’est même pas reconnue comme un scénario digne d’être mentionné. Cet article émet l’hypothèse que, s’il existe des raisons politiques évidentes qui empêchent des organisations intergouvernementales de remettre en cause la souveraineté des États, cette omission relève également de deux biais qui caractérisent les débats internationaux sur les migrations. Un biais utilitariste d’abord, qui n’aborde pas la mobilité comme un droit mais comme une stratégie (de réduction de la pauvreté dans les pays de départ, et de croissance dans les pays de destination). Un biais sédentariste ensuite, qui célèbre et encourage la mobilité, mais sans remettre en cause le lien entre les migrants et leur pays d’origine. Dans les deux cas, la possibilité du choix de migrer comme une décision autonome relevant de la liberté de circuler n’est pas prise en compte. Il s’ensuit que la mobilité reste un objet de contrôle, qui doit être normativement discipliné et encadré.

      http://ethiquepublique.revues.org/1749

    • La liberté de circulation et d’installation des personnes : des droits à respecter, une perspective crédible pour un monde marqué par la #mobilité

      Face aux impasses des politiques migratoires et à leurs conséquences humaines dramatiques, l’urgence s’impose d’une nouvelle approche des migrations fondée sur une prise en compte de la réalité de la mobilité et de ses causes. Une telle approche se distingue par son appui sur le droit et le respect des droits. Elle se nourrit et s’articule sur les valeurs de liberté, de justice et de fraternité. Elle suppose la fondation d’une nouvelle gouvernance mondiale des migrations, dégagée de la myopie étatique, des idéologies du rejet de l’autre, instruite des erreurs et des excès du néo-libéralisme, visant à s’affranchir des phénomènes de domination comme des privilèges. La liberté de circulation et d’installation des personnes, droit reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, doit servir d’horizon à la conception et à la mise en œuvre de politiques migratoires à l’échelle mondiale.

      http://ethiquepublique.revues.org/1750

    • Le paradigme de la mobilité propose-t-il une perspective adéquate de l’immigration internationale ?

      Dans l’opinion publique, la mondialisation a ouvert les vannes de l’immigration internationale, les migrants circulant désormais aussi facilement que les capitaux et les marchandises. En phase avec cette représentation relevant du sens commun, le domaine de la migration internationale tend à subir l’influence des théories de la mobilité qui jouissent d’un véritable effet de mode. Cette pensée emprunte à des courants d’idées privilégiant l’effacement des frontières. Le concept de « mobilité » repose sur deux visions contradictoires. La première suppose que les populations se déplacent à travers les frontières pour vendre et négocier leurs « capital social » (éducation, formation professionnelle, expérience de travail), là où les avantages économiques et sociaux sont les plus grands. La seconde considère que les obstacles à la mobilité sont la cause de nouvelles inégalités et de nouvelles hiérarchies dans le système mondial. Critiques de ces visions, certains spécialistes de l’immigration internationale estiment que les facteurs historico-structurels à l’œuvre dans les pays d’émigration et d’immigration ont une plus grande pertinence explicative que le recours à la question de la circulation.

      http://ethiquepublique.revues.org/1751

    • Migrants: voici dix raisons d’ouvrir les frontières

      Une opinion de François Gemenne, politologue, chercheur et enseignant à l’Ulg (CEDEM) et à Sciences Po (Paris) et Michel Agier, Anthropologue, directeur de recherches à l’Institut de Recherche pour le Développement et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

      http://www.lalibre.be/debats/opinions/migrants-voici-dix-raisons-d-ouvrir-les-frontieres-55d6040335708aa4379f81c9

    • Alleviating Global Poverty: Labor Mobility, Direct Assistance, and Economic Growth - Working Paper 479

      Decades of programmatic experimentation by development NGOs combined with the latest empirical techniques for estimating program impact have shown that a well-designed, well-implemented, multi-faceted intervention can in fact have an apparently sustained impact on the incomes of the poor (Banerjee et al 2015). The magnitude of the income gains of the “best you can do” via direct interventions to raise the income of the poor in situ is about 40 times smaller than the income gain from allowing people from those same poor countries to work in a high productivity country like the USA. Simply allowing more labor mobility holds vastly more promise for reducing poverty than anything else on the development agenda. That said, the magnitude of the gains from large growth accelerations (and losses from large decelerations) are also many-fold larger than the potential gains from directed individual interventions and the poverty reduction gains from large, extended periods of rapid growth are larger than from targeted interventions and also hold promise (and have delivered) for reducing global poverty.

      https://www.cgdev.org/publication/alleviating-global-poverty-labor-mobility-direct-assistance-and-economic-grow
      #rapport

  • Fermer les frontières « n’arrête pas un migrant prêt à risquer sa vie »

    Et s’il fallait penser autrement les migrations ? S’il fallait les autoriser pour mieux les limiter ? Iconoclaste, l’idée est pourtant prônée par les chercheurs les plus réputés. « Les frontières n’ont jamais été aussi fermées, et pourtant il n’y a jamais eu autant de migrants. Quelque chose ne va pas », observe François Gemenne, politologue au Centre d’études et de recherches internationales. Ses travaux l’ont amené à conclure que « l’ouverture ou la fermeture des frontières ne crée ni n’empêche les flux. Une frontière fermée n’arrête pas un migrant qui a payé 5 000 dollars et est prêt à risquer sa vie, ajoute-t-il. A Ceuta et Melilla, une même personne peut tenter cinq, dix, cent fois le passage. L’interdiction n’empêche rien, mais accroît la prise de risque. »

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/20/fermer-les-frontieres-n-arrete-pas-un-migrant-pret-a-risquer-sa-vie_4619134_
    #ouverture_des_frontières #asile #migration #travail #libre_circulation #visas #économie

  • Infographie qui vous apprendra à combattre les préjugés sur le #racisme !
    http://hitek.fr/42/infographie-racisme-immigration_531

    Voici une infographie pointant les idées reçues sur lesd étrangers et l’#immigration en #France. Cette infographie a été créée à l’aide de l’émission de Thierry Ardisson « Salut les terriens » avec un débat entre Florian Philippiot (vide-président du Front National), Edwy Plenel (Mediapart) et #François_Gemenne (spécialiste des flus migratoires).

    N’oubliez jamais : on est toujours l’étranger de quelqu’un !

    #la_jeunesse_emmerde_le_front_national

  • Les réfugiés climatiques - Alliance Sud Multimedia

    http://www.alliancesud.ch/multimedia/spip.php?article132

    François Gemenne, chercheur, définit les réfugiés climatiques comme les populations obligées de quitter leur région à cause de perturbations climatiques. Ils n’ont, à ce jour, aucun statut reconnu en droit international. D’ici un siècle, ils représenteront pourtant, selon les Nations Unies, entre 50 et 250 millions de personnes. Ces migrations, souvent internes, créeront des tensions supplémentaires.

    #climat #réfugiés #environnement

  • The State of Environmental Migration 2011

    Un ouvrage publié conjointement par l’Iddri et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et éditée par François Gemenne, Pauline Brücker et Dina Ionesco.

    The State of Environmental Migration 2011 est le deuxième volume d’une série annuelle, qui entend fournir une information régulièrement mise à jour sur la nature et les dynamiques des migrations environnementales à travers le monde. Écrits par des étudiants de l’École des affaires internationales de Sciences Po Paris (PSIA), les cas d’étude de ce volume décrivent les flux migratoires induits par quelques-unes des perturbations les plus significatives de l’environnement (catastrophes naturelles soudaines ou changements environnementaux à impact plus lents) en 2011.

    Sommaire [en anglais] :

    PART 1 - SUDDEN DISASTERS

    Environment and migration: the 2011 floods in Thailand
    Temporary and circular labour migration between Spain and Colombia
    The 11 March triple disaster in Japan
    The 2011 South China floods: drought, Three Gorges Dam and migration
    Floods in Bangladesh and migration to India

    PART 2 - SLOW-ONSET EVENTS

    Drought in Somalia: a migration crisis
    Drought and Mexico-US migration
    The model of Almeria: temporary migration programs as a solution for environmentally-induced migration?

    http://www.iddri.org/Publications/The-State-of-Environmental-Migration-2011

    #migration #environmental_migration #OIM #IDDRI
    @reka