The Observer vient de publier le portrait, par Frank Lindh, de son fils John Walker Lindh, le "taliban américain". Dans ce long et passionnant article, il décrit le parcours d’un jeune homme devenu l’ennemi de son propre pays et le détenu numéro 1 de la guerre contre le terrorisme, les circonstances de son incarcération et les relations ambiguës entre les Etats-Unis et les talibans depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan.
Converti à l’islam, John Walker Lindh étudie d’abord au Yémen puis dans une madrassa au Pakistan. A l’été 2001, il rejoint l’armée talibane en Afghanistan pour combattre l’Alliance du Nord, coupable d’exactions contre les populations civiles.
En novembre 2001, l’unité dans laquelle John Walker Lindh est incorporé se rend aux forces d’Abdul Rachid Dostom. Les prisonniers sont menés à la forteresse de Qala-e-Jangi, où une mutinerie éclate, qui durera une semaine.
Une partie des talibans se réfugie dans une cave. Pendant la mutinerie, celle-ci est incendiée, inondée, et les hommes de Dostom y jettent des grenades.
Dans la prison-hôpital où sont amenés les survivants, un reporter de CNN réalise une interview de John Walker Lindh, à qui un médecin militaire américain est en train d’administrer de la morphine.
Dès le début du mois de décembre, le président George W. Bush, le vice-président Dick Cheney et d’autres membres de l’administration le qualifient de « combattant d’Al-Qaida ». Quelques jours plus tard Newsweek fait sa couverture sur « le taliban américain ». Le ministre de la Justice John Ashcroft l’accuse d’avoir attaqué les Etats-Unis. Le maire de New-York Rudy Giuliani préconise la peine de mort.
John Walker Lindh n’est pas encore inculpé. Il est toujours en Afghanistan, torturé par les forces américaines.
En juillet 2002, un mois avant le procès, des représentants du Département de la Justice prennent contact avec les avocats de John Walker Lindh et parviennent à un compromis : les seuls chefs d’inculpation retenus seront la violation de l’embargo économique et le port d’armes dans une armée étrangère. En contrepartie, il devra abandonner les accusations de torture.
Sa libération est prévue en décembre 2021.
►http://www.guardian.co.uk/world/2011/jul/10/john-walker-lindh-american-taliban-father
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