person:george soros

  • Les loups de Wall Street rodent autour de Donald Trump

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/11/21/apres-avoir-fustige-wall-street-et-les-lobbys-donald-trump-y-puise-ses-conse

    Des anciens de Goldman Sachs ou de fonds spéculatifs sont pressentis pour occuper des postes clés dans l’administration.

    Pendant des mois, Donald Trump s’est présenté comme le représentant de l’Amérique des travailleurs, loin des compromissions de « l’establishment » de Washington avec la finance et les lobbies. « Les gars des fonds spéculatifs s’en sont bien tirés », n’a cessé de marteler le magnat de l’immobilier devant ses supporteurs en parlant de la crise financière de 2008.

    Mais, depuis son élection, il semble que « ces gars-là » aient à nouveau le vent en poupe. En témoigne l’aréopage de conseillers qui constituent l’équipe de transition du président-élu, et dont certains vont former l’ossature du futur gouvernement. Selon des médias américains, certains noms pour des postes-clés de l’administration Trump doivent être annoncés en tout début de semaine.

    Steven Mnuchin est sans doute l’un des plus visibles actuellement. Celui que l’on présente comme le probable secrétaire au Trésor – c’est lui qui a supervisé les finances de la campagne du candidat républicain –, a fait l’essentiel de sa carrière à Wall Street. Après dix-sept ans chez Goldman Sachs, où son père était associé, ce diplômé de Yale a ensuite rejoint le secteur des fonds spéculatifs, avant de monter sa propre boutique, Dune Capital.
    L’un de ses principaux faits d’armes a consisté à aider une poignée d’investisseurs comme George Soros ou John Paulson à racheter, en 2009, IndyMac, une caisse d’épargne spécialisée dans les prêts hypothécaires à risques qui venait de faire faillite après la crise des subprimes.

    Placée dans un premier temps sous le contrôle du Federal Deposit Insurance Corporation, l’agence fédérale qui garantit les dépôts bancaires aux Etats-Unis, la société a été reprise par M. Mnuchin et ses associés pour 1,5 milliard de dollars et rebaptisée OneWest Bank.
    Wilbur Ross, le « roi de la faillite »
    Devenue « leader des saisies sur le segment des personnes âgées », elle a été revendue cinq ans plus tard pour 3,4 milliards de dollars, après qu’elle eut expulsé des dizaines de milliers d’Américains de leur maison. La banque est également accusée de discrimination raciale, selon Bloomberg.

    Autre vétéran de la crise des subprimes en plein reclassement, John Paulson. Ce patron de fonds spéculatif, qui a gagné des milliards de dollars quand le château de cartes du marché immobilier s’est effondré, a été propulsé conseiller économique de M. Trump.
    L’homme qui est pressenti pour devenir secrétaire au commerce, Wilbur Ross, est également une figure de Wall Street. A 78 ans, il est le fondateur d’un fonds d’investissement dans les entreprises non cotées (private equity), WL Ross and Co, dont la spécialité consiste à reprendre des entreprises en faillite pour les redresser.

    M. Ross a gagné son surnom de « roi de la faillite » en rachetant pour une bouchée de pain des fabricants d’acier, des entreprises textiles et des mines de charbon. Il les a ensuite revendues à bon prix après les avoir sévèrement restructurés en procédant, entre autres, à des milliers de licenciements.

    Des méthodes qui allèrent jusqu’à faire fi de la sécurité, comme dans la mine de Sago (Virginie-Occidentale), où les salariés n’avaient pas le droit de se syndiquer. En 2005, ce site a fait l’objet de 205 infractions à la réglementation en termes de sécurité, et, en janvier 2006, une explosion a tué une douzaine de mineurs. C’est lui qui pourrait être chargé de mettre en œuvre les barrières douanières censées faire revenir les emplois industriels aux Etats-Unis.

    Paul Atkins, le « Monsieur finance »

    Autre candidat potentiel à ce poste : Lewis Eisenberg, ex-associé chez Goldman Sachs, qui, après vingt ans, a été poussé à la démission à la suite d’une affaire de harcèlement sexuel. De son côté, Robert Mercer, patron du fonds spéculatif Renaissance Technologies, gros donateur pour la cause des conservateurs et actuellement en délicatesse avec le fisc à propos d’un redressement portant sur plusieurs milliards, a eu le plaisir de voir sa fille Rebekah intégrer l’équipe de transition.
    Elle y retrouve Paul Atkins, 58 ans, le « Monsieur finance » de cette équipe. Ce républicain, ex-membre de la Securities and Exchange Commission (SEC) de 2002 à 2008, a toujours été un farouche adversaire de la régulation financière. Il était à l’époque très critique à propos des amendes infligées aux entreprises, estimant que ces sanctions n’aboutissaient qu’à punir les actionnaires. C’est lui qui est chargé de conseiller M. Trump sur les nominations à la Réserve fédérale (Fed, banque centrale) ou à la SEC. Il sera également à la manœuvre pour démanteler la loi Dodd-Frank sur la régulation financière, comme s’y est engagé le président-élu quelques jours après son élection.
    M. Atkins est actuellement à la tête d’un cabinet, Patomak Global Partners, qui conseille les institutions financières sur la façon de s’adapter aux nouvelles normes imposées par les régulateurs du secteur.

    En octobre, il a été nommé par un juge fédéral pour contrôler la Deutsche Bank sur la gestion de ses produits dérivés dans le cadre d’une sanction infligée par la CFTC, l’agence fédérale chargée de la régulation des Bourses. La banque allemande est par ailleurs le principal prêteur de la Trump Organization, l’entreprise du milliardaire.
    Les questions économiques sont chapeautées par David Malpass. Cet ancien conseiller de Ronald Reagan a été pendant quinze ans économiste en chef de la banque d’affaires Bear Stearns, qui a fait faillite en mars 2008.

    Donald Trump ne voit pas où est le problème

    En août 2007, dans une tribune parue dans le Wall Street Journal et intitulée « Ne paniquez pas à propos du marché du crédit », il écrivait : « Les marchés immobilier et de la dette ne sont pas une si grosse part de l’économie américaine et de la création d’emplois. L’économie est robuste et va croître solidement dans les prochains mois et peut-être les prochaines années. » On connaît la suite.
    Les lobbyistes ont aussi la part belle dans l’équipe de M. Trump. Comme Jeff Eisenach, qui a travaillé comme consultant chez le plus gros opérateur américain de télécommunications, Verizon, et qui est censé réfléchir à l’orientation de la Federal Communications Commission, l’autorité de régulation du secteur.

    Michael Catanzaro, qui a fait du lobbying pour les entreprises parapétrolières Halliburton ou Koch Industries et gros bailleur de fonds du Parti républicain, est le principal conseiller pour les questions énergétiques. Martin Whitmer, lui, a travaillé pour la National Asphalt Pavement Association, qui regroupe les fabricants d’asphalte. Il est désormais chargé des transports et des infrastructures auprès de M. Trump.

    Quant à Michael Torrey, il a longtemps conseillé l’American Beverage Association, le lobby des fabricants de boissons, et la Crop Insurance Bureau, un assureur agricole. Sa mission sera désormais de superviser les questions… agricoles.

    Au total, une vingtaine de lobbyistes sont à la manœuvre au sein de l’équipe de transition. Une situation que la sénatrice démocrate du Massachusetts, Elizabeth Warren, a dénoncée dans une lettre datée du 15 novembre et adressée à M. Trump. « Vous aviez promis que vous ne seriez pas aux mains “des donateurs, des intérêts particuliers et des lobbyistes qui ont corrompu nos politiques depuis déjà trop longtemps” et que vous alliez “assécher le marais” à Washington », rappelle-t-elle, constatant qu’il était « déjà en train d’échouer » en nommant « une kyrielle de banquiers de Wall Street, d’initiés de l’industrie et des lobbyistes au sein de [son] équipe de transition ».
    Mme Warren, qui souligne que « 72 % des Américains, démocrates comme républicains, pensent que “l’économie américaine est truquée au bénéfice des riches et des puissants” », appelle le président-élu à exclure ces personnes de son équipe.

    Donald Trump, lui, ne voit pas où est le problème. Lors d’une interview accordée le 13 novembre à la chaîne de télévision CBS, le milliardaire a expliqué qu’il était difficile de trouver des gens pour travailler avec le gouvernement sans qu’ils aient des liens avec les lobbys, estimant que Washington était, « dans sa totalité », un « énorme lobby ». Reste à savoir si ses électeurs seront convaincus par cette réponse.

  • It’s no surprise that the far right are mobilising against George Soros – he’s the biggest threat to their global domination | The Independent
    http://www.independent.co.uk/voices/george-soros-caused-refugee-crisis-breitbart-muslim-takeover-biggest-

    Influential financial analysts Zerohedge claim George Soros “singlehandedly created the European refugee crisis”; xenophobic rag Breitbart says Soros’s funding of Black Lives Matter was part of an agenda to swing the US presidential election; and Donald Trump’s favourite crank Alex Jones says “Soros is behind the Muslim takeover of the West”. In August, hackers thought to be linked to the Russian government stole thousands of documents from Soros’s foundation’s servers and put them online, placing at risk many of the brave individuals the foundation funds.

    #extrême-droite #george_soros

  • WikiLeaks : une organisation financée par George Soros appelle à manifester contre Donald Trump
    http://www.brujitafr.fr/2016/11/wikileaks-une-organisation-financee-par-george-soros-appelle-a-manifester-

    Dans la correspondance de John Podesta dévoilée par WikiLeaks, un échange entre le milliardaire George Soros et le conseiller de Hillary Clinton évoque le financement de l’organisation MoveOn.org, qui pousse aux manifestations anti-Trump. Juste après...

  • Une pétition aux USA contre les machines de vote de George Soros
    https://www.crashdebug.fr/international/12566-une-petition-aux-usa-contre-les-machines-de-vote-de-george-soros

    Bon he bien je croie qu’on connais la prochaine présidente des Etats-unis, rahhhh c’est beau l’informatique...., Vivement que ça arrive en France, mdr....

    Les informations selon lesquelles 16 États américains utiliseront des machines de vote fournies par une entreprise liée au milliardaire George Soros ont provoqué l’indignation de milliers d’Américains.

    Plus de 28 000 Américains ont signé une pétition contre l’utilisation des machines de vote fournies par Smartmatic, une société liée au financier George Soros, qui a été publiée vendredi dernier sur le site du Congrès américain.

    Les auteurs de la pétition doivent recueillir 74 157 signatures pour obtenir une réponse de la Maison Blanche.

    Smartmatic est une société de vote électronique, dont le siège se trouve au Royaume-Uni. Son président (...)

    #En_vedette #Ça_s'est_dit_par_là... #International

  • Moi, George Soros, j’arrose Obama, les gauchistes, les lèche-babouches et les Femen…
    http://www.brujitafr.fr/2016/10/moi-george-soros-j-arrose-obama-les-gauchistes-les-leche-babouches-et-les-

    Moi, George Soros, je dirige l’Open Society Institute, ou Open Society Foundations, une organisation sans-frontiériste et mondialiste, active dans 60 à 70 pays, mais pas la France, que j’infiltre d’une autre façon. http://www.georgesoros.com/faqs/entry/georgesorosphilanthropyisunprecedented...

  • USA : Une pétition aux USA contre les machines de vote de George Soros
    http://www.brujitafr.fr/2016/10/usa-une-petition-aux-usa-contre-les-machines-de-vote-de-george-soros.html

    Julian Assange a annoncé lors d’une conférence pour les dix ans de Wikileaks que de nombreux documents concernant les élections américaines seront diffusés au cours du mois prochain. Chaque se... (= vers l’Union Nord Américaine) Professional Republicans...

  • Une pétition aux USA contre les machines de vote de George Soros (Sputniknews) - Le-Blog-Sam-La-Touch.over-blog.com
    http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2016/10/une-petition-aux-usa-contre-les-machines-de-vote-de-

    Une pétition aux USA contre les machines de vote de George Soros
    Sputniknews
    Les informations selon lesquelles 16 États américains utiliseront des machines de vote fournies par une entreprise liée au milliardaire George Soros ont provoqué l’indignation de milliers d’Américains.

    Plus de 28 000 Américains ont signé une pétition contre l’utilisation des machines de vote fournies par Smartmatic, une société liée au financier George Soros, qui a été publiée vendredi dernier sur le site du Congrès américain. « Nous demandons au Congrès de tenir une session extraordinaire en vue de retirer les machines de vote appartenant à George Soros dans 16 États. Cet homme a été lié à la campagne d’une personne qui participe à l’élection et a un parti pris clair pour un candidat. Le fait qu’il possède des machines de vote dans 16 États porte atteinte à notre système électoral », lit-on dans la pétition.

    Les auteurs de la pétition doivent recueillir 74 157 signatures pour obtenir une réponse de la Maison Blanche.

    Smartmatic est une société de vote électronique, dont le siège se trouve au Royaume-Uni. Son président Lord Mark Malloch-Brown fait également partie du conseil d’administration de l’Open Society Foundations (OSF) de George Soros. Il a en outre précédemment été vice-président du Fonds d’investissement de Soros. En 2005, Smartmatic a racheté l’entreprise californienne Sequoia Voting Systems et est entrée dans le monde des élections américaines. Le site Internet de Smartmatic Group comporte un organigramme qui décrit comment l’entreprise a contribué aux élections américaines entre 2006 et 2015, avec « 57 000 machines de vote et de compte déployées » et « 35 millions d’électeurs assistés ». Selon le site internet de la société, « en moins d’un an Smartmatic a triplé la part de marché de Sequoia » et « les États-Unis ont choisi Smartmatic comme fournisseur de technologie et de services électoraux auprès des commissions électorales de 307 comtés dans 16 États ».

  • De Sade comme gourou du mondialisme heureux
    http://www.dedefensa.org/article/de-sade-comme-gourou-du-mondialisme-heureux

    De Sade comme gourou du mondialisme heureux

    Vladimir Poutine défend contre Obama & co les valeurs chrétiennes. Or le marquis de Sade est un des inspirateurs de la mondialisation du culte du plaisir, des barrières abolies (morales et physiques - les frontières) et de la dette immonde. Le film de Scorsese sur le Loup de Wall Street a montré une réalité cachée par les médias, parfois révélée par des agents plus branchés. Clinton, Berlusconi, DSK, les épouses des présidents dénudées pour leur job sur le web, est-il besoin de feindre d’être choqué ?

    Sade a donc gagné la partie, et pas qu’un peu (revoyez Eyes Wide Shut d’un autre oeil). Il laisse Platon, Marx et Hegel loin derrière. Il est le vrai inspirateur de la société ouverte de George Soros (Bergson et Popper cela fait cheap). Une société (...)

  • L’Ukraine éclairée par Soros : Valsez, narrative en opération talmudique !
    http://vilistia.org/archives/11617

    Bloc-Notes dimanche 21 août 2016 L’on sait, car l’on est bien informé, qu’un fonds impressionnant d’e-mails (2.500, souvent constitués de plusieurs pages + pièces jointes, etc.) provenant essentiellement de la correspondance entre George Soros et ses organisations, plus ou … Lire la suite →

    #Comportement_Usa #RUSSIE

  • L’Ukraine éclairée par Soros : Valsez, narrative !
    http://www.dedefensa.org/article/lukraine-eclairee-par-soros-valsez-narrative

    L’Ukraine éclairée par Soros : Valsez, narrative !

    L’on sait, car l’on est bien informé, qu’un fonds impressionnant d’e-mails (2.500, souvent constitués de plusieurs pages + pièces jointes, etc.) provenant essentiellement de la correspondance entre George Soros et ses organisations, plus ou moins chapeautées par la matrice Open Society Foundation (OSF), est tombé imprudemment dans le domaine public. C’est aujourd’hui un sport couramment pratiqué par les divers hackers, qui permet d’agrémenter notre communication concernant essentiellement les dirigeants-Système, “grands de ce monde” du modèle crisique courant. On comprend combien le fonds Soros-OSF est passionnant, en raison de l’activisme, des moyens, de l’habileté et du dessein général du grand homme.

    Le fonds Soros-OSF est “dépouillé” à mesure, par (...)

  • George Soros : après le Brexit, la désintégration de l’UE est « pratiquement irréversible »
    http://www.brujitafr.fr/2016/06/george-soros-apres-le-brexit-la-desintegration-de-l-ue-est-pratiquement-ir

    Aaaah, revoilà notre ami LA MOMIE ! Lui a dû faire de sacrées affaires en spéculant sur le chaos. George Soros, l’homme d’affaire milliardaire, a investi une coquette somme dans ce que les initiés de l’industrie décrivent comme un pari sur la durée sur...

  • La dette polonaise : ses origines politiques et ses conséquences 23 Juin 2016 - Monika Karbowska

    La question de l’endettement est intrinsèquement liée à l’acceptation de l’usure qui a permis l’essor du capitalisme. Cette évolution a pu créer au départ une dynamique de développement tant qu’il restait de nouveaux marchés à conquérir et à exploiter, ce qui a aussi contribué à la « périphérisation » de pays et de continents entiers. Situation qu’on connait dans les pays du Sud mais dont on oublie souvent aussi qu’elle a créé au XIXe siècle, voire avant, une situation de type quasi-colonial pour les pays de « l’autre Europe », celle située à l’Est de l’Elbe. Chose qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.


    Par-dessus les changements de régimes politiques, le défi du développement et de la dette est devenu récurrent de nos jours, ce que l’exemple polonais, analysé ici confirme. Constituant la cause principale de l’essoufflement du socialisme réel dont le projet, tout en opérant un certain rattrapage qui n’a pas permis, sans doute à cause des coûts de la course aux armements imposée par le Reich allemand puis les États-Unis, de pleinement aboutir. Ce qui explique pourquoi, après plus quatre décennies de mobilisation socialiste à marche forcée, c’est dans la fuite en avant vers des politiques ultra-libérales que des pays comme la Pologne se sont lancés. Politiques qui ont en finale phagocyté et disséqué son économie, sans pour autant diminuer son endettement. Au contraire. Chose que cet article analyse.

    Source de l’article : http://www.lapenseelibre.org/2016/06/n-114-la-dette-polonaise-ses-origines-et-ses-conqequences.html & http://www.investigaction.net/la-dette-polonaise-ses-origines-politiques-et-ses-consequences

    La dette a toujours été un instrument de domination redoutable aux mains des puissances occidentales vis-à-vis des pays colonisés ou soumis. Le cas de la Pologne illustre parfaitement l’usage politique de la dette dans les relations entre pays puissants et nations dominées. En 1918, la Pologne retrouvait son indépendance grâce à l’aide de la France et des Etats-Unis d’Amérique. Ce soutien politique fut assorti de prêts accordés par ces pays pour construire les infrastructures d’Etat et d’investissements privés dans des secteurs économiques importants pour l’époque. Très vite, « l’aide » devient un instrument de pression politique : alors que les Polonais avaient participé massivement à l’effort de guerre du côté allié, les pays occidentaux, insensible à la « dette de sang » entendaient récupérer la totalité des prêts avec leur intérêts.

    Les communistes polonais arrivés au pouvoir en 1945 ont dû consentir à payer cette dette, contrairement à la Russie soviétique en 1918, car ils souhaitaient garder des liens avec l’Occident dans l’espoir de récupérer les technologies nécessaires à leur programme d’industrialisation et de modernisation du pays. Notamment, malgré un contentieux lié aux anciennes dettes et aux nationalisations des biens des capitalistes français, la coopération économique, industrielle, culturelle et éducative avec la France se développa de façon importante de 1956 à 1970, sous l’impulsion des hommes politiques et de fonctionnaires gaullistes.

    La Pologne était alors la pièce maitresse du dispositif français de coopération avec le bloc de l’Est en vue de la création d’une Europe indépendante des Etats-Unis. Mais en rentrant de façon imprudente dans le cycle de l’endettement aux pétrodollars dans les années 1970, la Pologne fut sommée par les banques occidentales de mettre en place un premier plan d’ajustement structurel en mai 1980. Cette crise de la dette a été à l’origine du mouvement Solidarność. C’est aussi dans l’espoir que le soutien dont bénéficiait le mouvement d’opposition Solidarność auprès des dirigeants occidentaux allait pouvoir permettre de trouver une solution à l’énorme dette que les communistes se décidèrent à partager en 1989 le pouvoir avec cette opposition. La solution occidentale à la dette polonaise fut appliquée par le FMI dès 1989 sous la forme de la « thérapie de choc ». Ce fut une transformation systémique d’une ampleur et d’une brutalité inédite qui détruisit des pans entiers de l’économie polonaise et transforma le pays en plateforme de production à bas coûts pour les multinationales occidentales, et politiquement, en base avancée de l’OTAN en Europe de l’Est. Malgré des sacrifices énormes consentis par la population polonaise, 25 après, la dette publique est restée quasiment du même montant qu’elle était en 1980. Son fondement est à rechercher dans le fonctionnement même de l’Etat néolibéral : les entreprises paient peu ou pas d’impôts, notamment les multinationales étrangères, et l’Etat couvre le manque à gagner en empruntant sur les marchés financiers. Ce dogme néolibéral conduit automatiquement les États périphériques du système capitaliste à retrouver la situation de vassalité qui fut la leur au 19e siècle en Europe. L’exemple polonais démontre bien en quoi seul le refus d’entrer dans le cycle de l’endettement vassalisant peut redresser les États et leur permettre de retrouver un tant soit peu de souveraineté pour conduire enfin une politique qui soit au bénéfice de leur population.

    L’origine d’une relation inégale
    La dette extérieure d’un pays est historiquement un mécanisme de domination de pays puissants sur des pays vassaux ou colonisés. Incontestablement, la Pologne, comme d’autres pays d’Europe de l’Est, a une histoire de vassalité, de soumission politique face aux puissants pays d’Europe occidentale (France, Angleterre) et aux Etats-Unis. La dette publique est donc consubstantielle de cette vassalité.

    Arrêtons nous d’abord sur le premier créancier historique de la Pologne, la France. Les liens entre la Pologne et la France sont anciens, ils datent du 17ème siècle au moins, mais ils sont marqués par une relation inégalitaire : la France s’immisçait tout au long du 17ème et du 18ème siècles dans les affaires intérieures de la Première République nobiliaire polonaise en soutenant financièrement et militairement des prétendants au trône électif polonais contre les candidats proches des Habsbourg ou de la monarchie russe. Ce processus allait si loin qu’un des rois polonais du 18ème siècle, Stanislaw Leszczyński, chassé de son royaume, obtint de la part du roi de France Louis XV, que sa fille avait épousé, le duché de Lorraine en fief. Lorsque la Pologne perdit son indépendance entre 1772 et 1795, partagée entre ses voisins, l’Autriche des Habsbourg, la Prusse des Hohenzollern et la Russie tsariste, ce fut grâce aux idéaux de la Révolution française que les Polonais construisirent un mouvement indépendantiste moderne.

    L’objectif des indépendantistes polonais fut d’emblée la construction d’une communauté politique moderne basée sur l’égalité des citoyens devant la loi et l’abolition des ordres féodaux et du servage des paysans. C’est ainsi que tout au long du 19ème siècle les indépendantistes polonais comptaient sur le soutien de la France républicaine et/ou bonapartiste. Le jacobin Tadeusz Kościuszko dirigea l’insurrection de 1794, le général Jan Henryk Dąbrowski, dont le nom est gravé sur l’Arc de Triomphe, la légion polonaise de Napoléon Bonaparte. Les révolutions de 1830 et 1848 furent accomplies en France en soutien à la Pologne victime de souverains oppresseurs. Les intellectuels et les chefs politique polonais trouvaient massivement refuge en France après 1830 (« la Grande Emigration »). Jarosław Dąbrowski, chef indépendantiste de l’insurrection anti-tsariste de 1863, dirigea l’armée de la Commune de Paris. Parmi les Communards, plus de 400 d’entre eux étaient des exilés polonais.

    Non seulement des Polonais ont participé à la fondation de la 1ère Internationale des Travailleurs2, mais encore, c’est à Paris que fut créé le 17-21 novembre 1892 le Parti socialiste polonais PPS ! C’est donc tout naturellement que, avant la Première Guerre mondiale, les Polonais pensaient qu’une France républicaine allait les aider à combattre les régimes tsariste, prussien et habsbourgeois qui occupaient leur pays. Ils et elles furent bien déçu/es lorsque la 3ème République s’allia avec la Russie tsariste, dernier empire absolutiste et liberticide en Europe, pour mener avec lui la Grande Guerre contre l’Allemagne. Mais c’est justement la guerre de 1914-1918 qui apporta l’occasion rêvée pour l’indépendance polonaise : lorsque la Russie révolutionnaire se retira du conflit (et que Lénine proclama la paix sans annexions ni réparations, tout en répudiant la dette tsariste considérée comme illégitime envers le peuple russe) et que l’Allemagne s’effondra en novembre 1918, les socialistes polonais formèrent le premier gouvernement de la Pologne indépendante et proclamèrent la République.

    L’aide ou la dette
    C’est à ce moment là qu’intervint la question de la dette. La nouvelle Pologne était un pays pauvre, sous-développé. Il lui fallait tout construire : un appareil d’État, une armée, des institutions sociales et culturelles, des écoles, une industrie, développer les chemins de fer, les ports, les routes. Il fallait également sortir la masse des paysans des restes de la féodalité en partageant les propriétés terriennes de l’aristocratie afin de satisfaire la « soif de la terre » de la campagne surpeuplée. Pour cela, les dirigeants polonais demandèrent de l’aide aux pays puissants qui soutenaient la création de ce nouvel Etat : la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique. Ce soutien n’était pas désintéressé : particulièrement pour la France qui avait besoin des nouveaux pays de l’est de l’Europe (Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie) afin de faire barrage aussi bien à la revanche du nationalisme allemand qu’à l’expansion redoutée de la Russie soviétique. Ce fut cette aide qui constitua la première dette.

    La France avait organisé et armé la nouvelle armée polonaise avant 1918, et l’avait utilisée immédiatement contre la Russie bolchévique en 1920. Un prêt français en 1923 de 500 millions de francs or servit à créer et à soutenir la monnaie polonaise. Un prêt des Etats-Unis en 1924 de 27 millions de dollars servit à la création de la banque centrale polonaise. Les capitaux anglais, américains, mais aussi allemands et italiens, privés et publics, investissaient en Pologne qui était avant tout un pays capitaliste participant à l’économie mondiale capitaliste en tant que pays périphérique, source de matières premières, de produits agricoles et de main-d’œuvre à bon marché.

    En 1925, sept ans après la proclamation de l’indépendance, la dette publique polonaise vis-à-vis des prêteurs étrangers s’élevait à 70 millions de dollars. Elle a augmenté constamment depuis. Les banques polonaises étaient détenues à 33% par le capital étranger. Certains secteurs industriels clés étaient entièrement aux mains de capitalistes étrangers (charbon, sidérurgie, téléphonie, électricité, chimie). Mais on ne peut pas dire qu’à l’époque l’État polonais n’avait aucune marge de manoeuvre ou qu’il dilapidait l’argent des créanciers. Malgré la domination politique d’une aristocratie conservatrice, mais animée par un idéal patriotique, les leaders politiques, les fonctionnaires du nouvel État ainsi que le peuple qui croyait dans une amélioration de son niveau de vie dans un pays indépendant sont parvenus à de vraies réalisations en tout juste 20 ans : construction du port de Gdynia, de la marine marchande polonaise, de nouvelles industries modernes dans les régions défavorisées, mise sur pied d’un système scolaire généralisé, etc…

    La guerre et la dette
    C’est la guerre que l’Allemagne nazie mena contre les « races de sous-hommes » qui anéantit ces efforts. L’occupation nazie en Pologne (1939-1945) fut féroce, beaucoup plus dure que l’occupation de la France par exemple. La Pologne fut ravagée. Six millions de ses citoyens, dont la quasi-totalité des citoyens polonais de confession juive, furent tués. L’armée polonaise en exil, dirigée par le général Sikorski, fidèle à « l’accord d’amitié » pourtant si inégal, participa en 1940 à la bataille de France et les escadrons de pilotes polonais s’illustrèrent dans la bataille d’Angleterre. Les Polonais étaient présents sur tous les fronts dans toutes les armées alliés, en Afrique, lors du Débarquement. …Cette précision est d’importance lorsqu’on s’aperçoit qu’une fois la victoire sur le nazisme acquise, les « alliés » occidentaux sommèrent sans vergogne leur « ami » de payer sa dette…

    La Pologne devait en 1939, 4,5 milliards de złotys à ses créanciers occidentaux, dont respectivement 2 millions de dollars/or aux Etats-Unis, 2,5 millions de Francs/or à la France, 4,5 millions de livres à la Grande-Bretagne ainsi que d’autres dettes dues par l’ancien empire habsbourgeois pourtant aboli en 1918. Quand à l’Union soviétique, elle se servit sur place puisque la progression de son armée contre Hitler l’amena à occuper la Pologne et à imposer un gouvernement polonais qu’elle contrôlait : durant les premières années d’après-guerre, l’URSS démonta ce qui restait des usines ayant appartenu aux Allemands ou passés sous contrôle allemand pendant l’occupation.

    Tout au long de l’existence du système communiste, l’URSS, en tant que premier partenaire imposé à une Pologne vassale, acheta des matières premières polonaises non pas en devises occidentales pouvant servir à des échanges internationaux, mais en « roubles de transfert ». En ce qui concerne les alliés occidentaux (France, Grande Bretagne et Etats-Unis d’Amérique), la « dette de sang » n’a servi à rien à la Pologne : dès 1945, la Pologne fut sommée de payer sa dette financière et le gouvernement polonais communiste accepta de le faire. A peine la paix proclamée, la France réclama 4,2 milliards de francs à son allié et le somma d’engager des négociations qui se poursuivirent pendant plusieurs années. Ce chiffre incluait les très anciennes dettes datant de la création de la République en 1918, le coût de l’entretien de l’armée polonaise en France (sic !) avant 1918, ainsi qu’un facteur de discorde qui devait aller en s’amplifiant au fil des ans : le coût de la nationalisation des usines des capitalistes français installés en Pologne par la loi polonaise de 1946. Alors que la Pologne avait déjà payé un lourd tribut de sang, Anglais et Américains réclamaient des indemnités pour « leurs biens ». Il n’y avait que l’Allemagne qui ne pouvait prétendre à rien, tout le monde étant d’accord sur le fait que la saisie des biens allemands constituait pour les pays qu’elle avait occupée des réparations de guerre.

    La Pologne communiste accepta de payer, mais elle avança aussi des arguments qui équilibraient le rapport de force : la France détenait toujours l’or du Trésor polonais du gouvernement en exil, de nombreuses entreprises françaises en Pologne avaient appartenu à des dignitaires vichystes collaborateurs nazis et il est évident que ces usines dont il était question étaient en ruine du fait des ravages terribles des combats armés. C’était donc plutôt au gouvernement polonais d’être indemnisé pour les avoir remises en marche…

    Devant la perspective d’un refus de paiement, la France renonça à faire payer le gouvernement polonais en cash et accepta un accord signé le 19 mars 1948 qui liait le remboursement de la dette à la poursuite et à l’approfondissement d’une coopération économique entre les deux pays. En effet, une somme fixe devait être prélevée sur la balance des paiements entre les deux pays.

    Ainsi, l’augmentation de la somme devait dépendre de l’augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Ce système arrangeait parfaitement le gouvernement communiste soumis la domination soviétique – Staline forçait alors la Pologne à renoncer à l’argent du Plan Marshall alors que le pays avait cruellement besoin de fonds pour se relever des ruines, construire et équiper son industrie, réaliser les ambitieux projets éducatifs, culturels, sociaux et économiques du nouveau système. Ainsi, le gouvernement polonais liait son existence à la poursuite des échanges avec l’Occident et pouvait donc espérer desserrer un tant soit peu l’étau soviétique. En effet, le charbon polonais était toujours recherché en ces temps d’après-guerre, alors que la Pologne souhaitait accéder aux technologies dont le capital français était propriétaire : équipement pour l’industrie sidérurgique et navale, technologies de construction des routes, aéroports, tunnels, centrales électriques… Certains diplomates français voyaient dans cette ouverture également une aubaine : la Pologne pouvait devenir pays de sous-traitance pour les industries françaises selon la vieille dialectique du pays développé produisant à bas coûts dans un pays vassal.

    La « guerre froide » – la dette contre le développement ?
    L’accord ne fut cependant pas appliqué en 1948 pour cause de « guerre froide » : suite à la montée de l’hostilité entre les Etats-Unis et l’URSS, les relations de la Pologne furent gelées avec tous les pays occidentaux. Lorsque les relations reprirent en 1956, le gouvernement polonais était dirigé par Władysław Gomułka, porté au pouvoir par le peuple lors de la « révolution d’octobre 1956 » et contre l’avis de l’Union soviétique. Gomułka était avant tout un nationaliste polonais : s’il entendait payer la dette, c’était pour réaliser le programme de modernisation de la Pologne afin de la sortir du sous-développement et traiter d’égal à égal avec l’Occident. Certes, la faiblesse économique polonaise était telle que pour solder le passé, Gomułka acceptait une petite dette : en 1956, la Pologne paya les indemnités pour la nationalisation des biens des capitalistes américains contre un prêt de 233 millions de dollars accordé par les mêmes… Cependant, le montant de cette dette était bien dérisoire comparé aux chiffres dont nous serons coutumiers 20 ans plus tard : en 1970, la dette polonaise extérieure était de 1,7 milliards de dollars, mais en 1980 elle était de 25 milliards !

    En ce qui concerne la France, les relations de la Pologne avec ce pays s’améliorèrent dès 1956 et plus encore avec l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle. La France gaulliste pratiquait une politique de « détachement » en douceur de la sphère d’influence soviétique des pays communistes anciennement alliés et vassaux en leur accordant tout ce dont ils avaient besoin pour leur développement autonome. Certains diplomates particulièrement polonophiles (Etienne Burin des Roziers, proche de de Gaulle et ambassadeur en Pologne dans les années 1960) comparaient même l’aspiration polonaise au développement et au bien-être de sa population à l’ambition largement partagée par la droite gaulliste et la gauche d’une France moderne, urbaine, profitant de la société de consommation ! Les équipes de fonctionnaires des différents ministères, les délégations d’entreprises, d’universitaires, de scientifiques et d’artistes se succédèrent de la France vers la Pologne et de la Pologne vers la France tout au long des années 1960.

    Les possibilités de coopération industrielle, commerciale, scientifique et technique étaient examinées et dûment fixées par des accords bilatéraux avantageux pour les deux partenaires. La Pologne cherchait à acheter auprès de la France des biens d’équipement pour ses industries naissantes : infrastructures ferroviaires, aéronautiques, centrales thermiques et hydrauliques, équipements de sidérurgie… La Pologne avait besoin de tout cela pour pouvoir elle-même produire, en plus du charbon, des machines outils, des voitures, des trains, des navires, sans parler des biens de consommation modernes dont la population polonaise, qui vivait un formidable processus d’ascension sociale par l’éducation gratuite et une urbanisation sans précédent, était littéralement assoiffée. Les plans économiques du gouvernement polonais incluaient la création de secteurs qui n’existaient pas auparavant : chimie (raffinerie de pétrole, chimie fine, engrais artificiels), médicaments, cosmétiques, plastique, en plus de l’essor de la production du textile, agro-alimentaire et de la mécanisation de l’agriculture polonaise. Un tel chantier ainsi que les possibilités de débouchés qui s’ouvraient pour les entreprises de pointe françaises enthousiasmaient le diplomate français Eric de Carbonne, qui dans une note à son Ministère des Affaires étrangères du 2 mai 1957 allait jusqu’à affirmer que la France devrait absolument soutenir ce projet de « sortie d’une économie coloniale » !

    Mais la dette était là pour contrecarrer ces beaux projets. Le paiement de la dette reprit selon les modalités de l’accord de 1948 mais le résultat était mitigé, la demande en charbon s’amenuisant dans l’économie alors que la Pologne des années 1960 n’avait toujours à offrir que cette matière première ainsi que ses produits agricoles sur les marchés internationaux. Les fonctionnaires du ministère de l’économie et du budget français qui dirigeaient les nouvelles négociations pour le paiement de la dette de 1957 à 1959 étaient beaucoup moins gaullistes que le Quai d’Orsay. Pour eux, seule la dette comptait et son remboursement devait être prioritaire.

    C’est à l’obstination de ces défenseurs du capital français que l’on peut comprendre à quel point la dette d’un pays dominé à l’égard d’un pays dominant et créancier est consubstantielle du capitalisme. Pour permettre à la Pologne d’acheter des biens industriels indispensables et – naturellement – de payer sa dette, on a donc eu recours à …une nouvelle dette. En 1959, la France accordait à la Pologne un prêt de 10 milliards de nouveaux francs. La Pologne s’endetta également auprès de la Grande-Bretagne, de l’URSS, des USA, du Canada et de la Tchécoslovaquie pour réaliser son programme de développement. Pour faciliter son intégration dans la sphère d’échange capitaliste et lui permettre d’accéder aux devises indispensables pour payer sa dette, les puissances occidentales l’associèrent au GATT dès 1959.

    L’essor de la dette et la chute  
    Petit petit, l’industrie polonaise se construisait. Si les échanges franco-polonais restèrent finalement modestes dans les années 1960, un ambitieux programme culturel et scientifique a formé une nouvelle génération de cadres polonais tournés vers l’Occident qui furent au premier plan pour les transformations majeures des années 1970-90. En effet, la politique gaulliste a aussi encouragé et financé la création de structures d’enseignement du français en Pologne, les échanges universitaires dans de multiples domaines (y compris l’histoire, l’archéologie, la littérature, les sciences exactes, jusqu’à la fondation de la première faculté de traduction et d’interprétariat à l’Université de Varsovie), les nombreux voyages d’étudiants boursiers en France, les échanges artistiques qui donnaient au peuple polonais l’impression de participer à la Culture universelle.

    Les années 1970 virent une accélération de cette politique. Dans l’imaginaire politique polonais (des pro-communistes comme des dissidents), ce sont les bonnes relations du premier Secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais (« communiste ») et chef d’Etat polonais de fait, le francophone et ancien migrant en France Edward Gierek, qui lui ont permis l’obtention de très nombreux crédits auprès des banques et les États occidentaux. Dès l’avènement de Solidarność et la crise de la dette de 1980, les Polonais ont fustigé la « naïveté » de ce dirigeant tandis que lui-même dans ses mémoires défendit sa politique comme étant la seule rationnelle possible pour continuer à moderniser l’industrie du pays et permettre à la société d’accéder à un succédané de société de consommation.

    Ce n’est que depuis peu que la gauche polonaise a pris conscience de l’imbrication de la Pologne communiste dans le système économique capitaliste mondial et par conséquent du fait que les crédits accordés dans les années 1970 constituaient des pétrodollars recyclés en dette à destination des pays pauvres. Aujourd’hui encore, il n’est pas facile pour le peuple polonais de se percevoir comme un pays pauvre et manipulé par des pays plus puissants. Et pourtant la question de la dette nous montre le véritable statut de notre pays au sein du système politique et économique mondial. Il est du devoir de la gauche de démystifier le nationalisme polonais en présentant aux citoyens les véritables origines des catastrophes de 1980-89 dont nous payons toujours les effets.

    De même, il serait faux de dire que les crédits à l’origine de la dette de 25 milliards de dollars en 1980 auraient été tous gaspillés. Ils ont bien servi à la modernisation de l’industrie mais principalement à équiper les industries extractives (charbon, cuivre, souffre…) dont le produit servit tout d’abord à payer la dette sur le marché international au détriment du développement intérieur. La Pologne des années 1970 produisait certes de l’acier, des machines, des trains, des voitures, des bateaux etc. mais avec des technologies anciennes qui n’étaient pas à même de concurrencer l’Occident sur son propre terrain. C’est pour cela que le principal marché des produits industriels polonais sont les pays émergents, grâce à des relations que la diplomatie polonaise créait alors et entretenait non sans talent. Mais la population polonaise avait soif de société de consommation – elle voulait vivre à l’occidentale, consommer des produits liés aux nouvelles technologies (équipements ménagers, voitures individuelles, téléphones, téléviseurs, matériels hifi, etc…) et ne se satisfaisait plus des rares produits nationaux. Le gouvernement a donc également utilisé les crédits en pure perte pour acheter des biens de consommation et une partie de l’argent a aussi été détournée et gaspillée par les fonctionnaires du Parti.

    La crise de la dette polonaise en 1980 a donc les mêmes origines que dans tous les autres pays en développement soumis au même mécanisme de domination : l’augmentation du taux d’intérêt du dollar par le gouvernement des États-Unis et la chute des cours des matières premières. La Pologne devait payer 8 milliards de dollars immédiatement, dont 2,5 milliards de dollars au titre du service de la dette. Elle ne pouvait pas le faire. En avril 1980, une délégation des banques occidentales créditrices vint à Varsovie et contraint Gierek à accepter le premier plan d’ajustement structurel. S’agissant d’un système économique dirigé entièrement par l’Etat, la manoeuvre était simple : le gouvernement devait augmenter les prix de la nourriture. Et, en août 1980 ce fut la grève dans les chantiers navals de Gdansk et la création du syndicat indépendant Solidarność (Solidarité). Les grèves gagnèrent tout le pays, le chef du Parti fut destitué et accusé d’être responsable de la crise de la dette.

    Les 8 millions de Polonais membres de Solidarność, premier mouvement social de cette ampleur dans toute l’histoire du pays, avaient l’impression qu’ils luttaient pour un « autre socialisme » où les ouvriers dirigeraient réellement leurs usines et leur pays, sans se rendre compte que Solidarność n’était en définitive qu’un des premiers mouvements sociaux en réponse à la crise de la dette… Cette méconnaissance des vraies causes de la crise sera par la suite fatale au mouvement et aux travailleurs polonais.

    L’agitation sociale de Solidarność dura une année jusqu’à ce que le nouveau chef d’État, le général Jaruzelski, y mette fin le 13 décembre 1981 en instaurant l’état de siège, délégalisant le syndicat et emprisonnant de nombreux militants. La Pologne devint un pays fermé, les relations avec les pays occidentaux se tendirent, Jaruzelski cessa de payer la dette. La guerre froide reprit de plus belle : l’URSS qui occupait l’Afghanistan commença à installer ses missiles SS20 dans ses pays satellites, tandis que les Etats-Unis lançaient la guerre des étoiles et installaient des missiles Pershing en Europe occidentale. Face cette menace de guerre généralisée, cette situation ne pouvait plus durer. La Pologne reprit le paiement et les négociations pour payer la dette aboutirent à son admission au FMI en 1986. Parallèlement, face au nœud coulant de la dette, les communistes ne voulaient pas être les seuls responsables de la catastrophe économique : ils négocièrent donc avec l’opposition en février 1989 (accord de la « Table Ronde ») une sortie du système. Les citoyens polonais pensaient qu’ils avaient remporté la lutte pour la démocratie et pourraient désormais choisir leur destinée en être humains libres et responsables et ils s’investirent dans les premières élections libres du 4 juin 1989. Le système international figé depuis 45 ans s’effondrait au même moment autour d’eux : l’URSS retirait ses troupes des pays de l’Est et d’Afghanistan, l’Allemagne fut réunifiée, Gorbatchev salua « la Maison Europe » et l’avènement d’un nouvel ordre mondial, mais déjà l’URSS était démembrée et de nouveaux États nationalistes surgissaient.

    La « thérapie de choc » – Premier plan d’ajustement structurel en Europe
    Face à tout ces bouleversements, la dette demeurait pourtant le moteur majeur des relations internationales et l’instrument efficace de mise en place du nouvel ordre néolibéral. Au moment des élections de 1989, la dette polonaise avait déjà augmenté mécaniquement jusqu’à atteindre 41,4 milliards de dollars ! Les citoyens étaient sommés de payer et l’économie vacillante ne leur permettait pas d’espérer une amélioration probable. L’instabilité, la pénurie, l’inflation surtout, rongeaient le pays alors même que le dernier gouvernement communiste avait commencé un vaste programme de privatisation au profit des fonctionnaires du régime et avait créé les premiers mécanismes du marché. C’est alors qu’à l’été 1989 les « Chicago boys » – Jeffrey Sachs et George Soros – s’installèrent à l’hôtel Mariott, le plus luxueux hôtel de Varsovie. Ils dictaient au premier gouvernement non-communiste de Tadeusz Mazowiecki ce qui sera connu plus tard comme la « thérapie du choc » – ou « le grand plongeon dans une baignoire d’eau bouillante » : la transformation brutale d’un communisme d’État et d’une économie planifiée directement en une économie ultra-libérale telle qu’elle n’existait même pas dans les pays occidentaux.

    L’artisan de cette politique fut un homme inconnu des dirigeants de Solidarność que les conseillers américains installèrent comme ministre de l’économie : Leszek Balcerowicz. La promesse de réduction de l’énorme dette était assortie d’une seule condition : cet homme non élu par personne devait gouverner la Pologne et appliquer le plan de la stratégie du choc, le plan Balcerowicz. D’autres inconnus formés comme lui dans les universités américaines et par les fondations allemandes Adenauer et Ebert ou par des fondations américaines allaient devenir ministres dans les gouvernements de plus en plus ultra-libéraux de Bielecki, Olszewski et Suchocka. Ils et elles allaient truster tous les postes au sommet de l’État, des entreprises publiques, des banques et des universités, jusqu’à former la nouvelle oligarchie compradores qui tient la Pologne d’une main de fer jusqu’à ce jour. Toute opposition allait être impitoyablement éliminée : les années 1990-1993 virent une véritable chasse aux sorcières dans les universités, les médias, les syndicats, les coopératives qui furent nettoyés de leurs « éléments de gauche », tandis que ceux qui arrivaient à exprimer les mécontentements sociaux étaient ridiculisés dans les médias, attaqués par la police et la justice (c’est le cas du syndicat paysan « Audodéfense » d’Andrzej Lepper) ou ont même disparu dans de mystérieux accidents de voiture (Daniel Podrzycki, Président du syndicat « Août 80 » et leader de la gauche anticapitaliste renaissante en 2005).

    Car il fallait déraciner méthodiquement toute opposition, tout en faisant croire que la démocratie existait encore pour exécuter l’un des plus grand hold-up de l’histoire polonaise : l’ouverture absolue et brutale des frontières aux productions des multinationales occidentales, la privatisation des meilleurs morceaux des entreprises que la nation polonaise s’était appliquée à construire depuis 1945, la mise au chômage de 6 millions de personnes travaillant dans les entreprises publiques fermées sur ordre du gouvernement ou vendues à bas prix, la destruction des structures publiques et parapubliques (associations, coopératives, services publics), la dilapidation méthodique des biens publics par des détournements de fonds qui se chiffrent en milliards de dollars. Jusqu’à la prolifération de mafias nationales et internationales en Pologne après le licenciement de milliers policiers de la police criminelle en 1993-94, accusés d’avoir servi sous le régime communiste ! C’est le règne du capitalisme sauvage… en échange d’un prêt de 3 milliards de dollars pour stabiliser un złoty soumis à une impitoyable inflation jusqu’en 1995.

    Le résultat de ces politiques fut un choc et une chute de la production continue. Le niveau de PIB de 1989 fut atteint uniquement en 1999, soit 10 ans plus tard ! 50% des emplois industriels avaient disparu entretemps et avec eux des branches entières de l’industrie : chantiers navals, marine marchande, chimie, aéronautique, d’autres furent sévèrement réduits (automobile, textile)… Des villes, des régions entières furent mises au chômage : Łódź, la capitale du textile n’était plus qu’une ville fantôme, les villes du sud industriel de Petite-Pologne perdirent la moitié de leur population active. Le nord et de nord-ouest de la Pologne furent sévèrement touchés par la fermeture brutale des milliers de fermes d’État dont les ouvriers agricoles incapables de retrouver une place dans le monde de la concurrence sombrèrent dans le chômage, la misère, l’alcoolisme. L’agriculture polonaise paysanne qui assurait un revenu à 37% de la population fut soumise aux prix mondiaux : les paysans endettés pour moderniser leurs outils se trouvèrent confrontés à des taux d’intérêt multipliés par 20, des milliers arrêtèrent leur exploitation au début des années 1990, se suicidèrent.

    Les protestations des paysans donnèrent naissance aux premiers mouvements populistes et nationalistes (syndicat Autodéfense entre autre) souvent adroitement manipulés par l’Église et l’extrême-droite afin de désigner non pas le véritable responsable, le capitalisme international, mais des « communistes » toujours prétendument aux manettes du pays. Il faut dire que le peuple polonais, effrayé par la destruction ultra-libérale, vota en 1993, 1995 et 2001 pour les successeurs des communistes : la coalition du parti social-démocrate post-communiste et le Président de la République Kwaśniewski, un ancien apparatchik. Mais si ces sociaux-démocrates réintroduisirent quelques droits sociaux et reconstruisirent l’appareil d’Etat, ils se soumirent entièrement aux exigences des institutions financières internationales, poursuivirent les privatisations, accentuèrent le processus de transfert des biens publics dans les mains de l’oligarchie privée issue du milieu de la nomenklatura communiste. Ils finirent même par soumettre la politique polonaise aux objectifs de l’impérialisme guerrier des USA, reçurent George Bush en grande pompe à Varsovie et offrirent le territoire polonais aux agents de la CIA pour y torturer leurs détenus de guerre. En politique intérieure, ils n’exécutèrent pas le mandat que les électeurs leur avaient donné et visant à revenir à la séparation de l’Église et de l’État, à reconstruire l’école publique et gratuite et à revenir à la liberté de l’IVG. Violant la volonté des électeurs, ils ont préféré soumettre le pays à l’Église et au capital international.

    Pour cette « transformation » si dramatique pour les Polonais/es, l’oligarchie polonaise fut récompensée par les créanciers occidentaux : dès février 1990, le « Club de Paris » accordait à la Pologne une réduction de 2/3 de sa dette de 32 milliards de dollars. Les 10 milliards restant devaient être payés en huit ans. En mars 1994, la Pologne signait l’accord avec le « Club de Londres » qui réduisit la dette polonaise (11 milliards de dollars) de moitié, les reste à devoir jusqu’en 2012. Pour financer ce paiement, la Pologne vendit sur les marchés financiers huit milliards de dollars d’obligation Brady. Depuis, la Pologne paie toujours les intérêts de la dette : de 1995 à 2005, la Pologne a payé annuellement 2 milliards de dollars. Malgré cela et malgré les réductions, le pays restait endetté à hauteur de 34 milliards de dollars en 2003, la veille de l’entrée dans l’Union européenne. En 2008, La Pologne a payé 4,1 milliards de dollars de service de la dette. Et malgré tout, la dette publique atteint aujourd’hui à nouveau 42 milliards de dollars !

    D’où vient la dette nouvelle ?
    Pour répondre à cette question, il convient de reprendre l’analyse de cinq économistes de l’Académie polonaise des Sciences et auteurs d’un premier bilan critique de la restauration du capitalisme en Pologne. Selon eux, le chiffre de 6% de croissance abondamment cité par les médias est trompeur. Sur 20 ans, il faut calculer le taux de croissance en y incluant les années 1990 où le taux de croissance fut négatif, surtout entre 1990 et 1997 ! Après cette opération, le taux de croissance sur 20 ans de système néolibéral tombe à 3% de moyenne – à comparer au 9% de croissance entre 1945 et 1965, les 20 premières années du régime communiste. Ensuite, un pays où le taux de chômage des actifs reste entre 15 et 20% pendant 20 ans ne saurait s’affirmer prospère ! Surtout si ce chômage n’est pas indemnisé ni réellement combattu et conduit à une économie informelle très étendue (commerce de rue, agriculture de survie, prostitution, jeux d’argent et autres « opérations vides »). Dès 2005, c’est 3 à 5 millions de Polonais qui se mirent sur les routes de l’émigration en Grande-Bretagne, Irlande, mais aussi de façon saisonnière, en Allemagne, France, Espagne, Italie, Suède, Norvège…

    Selon l’Association européenne des Travailleurs migrants, les Polonais travaillent dans le bâtiment et les travaux publics, l’industrie agroalimentaire (abattoirs), l’agriculture intensive, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et les services à la personne. Ils et elles sont massivement employés avec des contrats soumis à la « Directive européenne de délégation » et fréquemment n’obtiennent aucune prestation sociale, faute de contrôle du paiement des cotisations. Nombreux sont ceux et celles qui ne ramèneront que peu d’économies à la maison et ne bénéficieront d’aucune retraite faute de paiement des cotisations. Analysant finement le développement de chaque secteur de l’économie polonaise depuis 20 ans, les cinq professeurs d’économie concluent que la Pologne ne vit que de quelques secteurs prospères : l’industrie extractive avec 100 000 mineurs employés dans les mines de charbon de Silésie, le cuivre très recherché sur les marchés internationaux, l’industrie agro-alimentaire fortement investie par les multinationales qui font de la Pologne une plaque tournante de la production pour toute l’Europe de l’Est sans que les matières premières agricoles soient forcément achetées aux producteurs polonais. Ajoutons-y ce qui reste du textile, de l’automobile, des machines outils, 100 000 personnes employées dans la grande distribution entièrement aux mains des capitalistes occidentaux et les services aux entreprises (informatiques, nouvelles technologies), et le tableau sera complet. La Pologne reste absente des industries à forte valeur ajoutée (biotechnologies, informatique, conception des produits), sa population est vieillissante, sa natalité faible ou négative. Il est tout à fait possible que ce soient les générations futures qui paieront au prix fort les effets négatifs cumulés de deux décennies de politiques ultra-libérales.

    Un des effets majeurs de ces politiques est la persistance d’un fort endettement public. Selon l’analyste politique Dariusz Zalega, comme dans tous les pays européens, ce sont les politiques d’imposition favorisant les entreprises multinationales qui sont à l’origine non pas d’une crise des dépenses, mais d’une crise des recettes. Le capital étranger investi en Pologne est en effet exonéré d’impôts, totalement ou partiellement, et ses bénéfices ne sont pas réinvestis sur place car la loi ne les y obligent pas. Ainsi, la totalité des banques polonaises est aux mains du capital étranger, ce qui de plus soumet la Pologne aux conséquences de spéculations dangereuses menées dans de lointains pays. De plus, la privatisation massive a privé l’Etat de ressources financières : la plupart des entreprises, infrastructures et services publics (la téléphonie par exemple a été privatisée dès 1991) ont été bradés en dessous de leur valeur. Et il y va sans dire que la logique des privatisations est une loi d’airain : une fois son bien vendu, l’Etat n’en tire un bénéfice qu’une seule fois, lors de la vente. Alors que si l’entreprise lui appartient, elle peut dégager des ressources sur un très long terme…

    L’État néolibéral est un instrument de l’oligarchie et malheureusement il ne se soucie plus du bien-être de ses citoyens sur le long terme. Il compense son manque à gagner par l’endettement sur les marchés financiers. De plus, l’impôt sur les sociétés est bas : il est passé de 38% à 19%. La fraude fiscale des entreprises est très importante faute d’une administration efficace et dévouée au service public (20 milliards de złotys par an environ). Le système d’imposition est injuste et favorise l’endettement public : il n’y a que trois tranches d’imposition, ce qui fait que les plus pauvres, les plus nombreux, paient plus d’impôt sur le revenu que les plus riches. Même des personnes ne touchant que le salaire minimum de 300 euros par mois paient l’impôt sur le revenu. Les 10% de Polonais les plus riches qui trustent 80% des richesses du pays investissent alors dans des obligations d’État et sont les premiers bénéficiaires de la dette polonaise.

    L’endettement des ménages moyens (environ 800 euros de revenu par mois) est très fort3 : la faiblesse des salaires conduit à un endettement croissant pour l’achat de biens de consommation (logement, voiture, vacances, électronique…). Il n’y a qu’à se promener dans les centres des villes polonaises pour voir les officines de crédit liés aux banques occidentales qui ont remplacé les boutiques, les cafés et les lieux culturels. Ces établissements proposent des prêts à la consommation avec une facilité racoleuse : on se voit proposer un crédit à l’achat d’un billet de cinéma, en retirant son épargne au guichet ou même dans un distributeur automatique d’argent ! Gare au moment où il faudra bien en arriver à payer ces dettes : la crise de la dette est plus que probable en Pologne, dans un avenir proche. La crise de la dette se profile déjà avec la faillite prochaine des fonds de pensions polonais, endettés à hauteur de 250 milliards de złotys.

    Sans parler d’un autre sujet jamais abordé par les politiques et les médias mais déjà source de grandes inquiétudes pour les associations locales de citoyens qui tentent en vain d’alerter l’État et l’Union européenne sur la situation : les fonds structurels européens, censés permettre le développement régional et servir à la construction d’infrastructures, alimentent en fait l’endettement des villes et des collectivités territoriales car celles-ci doivent apporter d’important fonds propres afin de toucher les subventions. Incapables de le faire, les collectivités polonaises émettent des obligations vendues sur les marchés financiers… L’Union européenne est touchée de plein fouet par la crise de la dette. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la crise de la dette polonaise est devant nous.

    Sources :
    La dette polonaise de 1939 à 1970
– Monika Karbowska, La détente en Europe. Les relations franco-polonaises de 1956 à 1963, mémoire de DEA d’Histoire des Relations internationales contemporaine, Université de Paris I Panthéon Sorbonne, 1995.
– Monika Karbowska, notes pour une thèse de doctorat de 3ème cycle Les relations franco-polonaises de 1956 à 1969, Archives du MAE, des ministères de l’économie et du budget, de l’industrie et de l’équipement, de l’agriculture et de l’éducation nationale.
    L’économie polonaise de 1980 à nos jours
– Andrzej Karpiński, Tadeusz Kowalik, Paweł Kozłowski, Kazimierz Łaski, Stanisław Paradysz, Dwudziestolecie polskich przemian. Konserwatywna modernizacja (« 20 ans de transformations polonaises. La modernisation conservatrice »). Académie Polonaise des Sciences, Chaire des Sciences Economiques. Varsovie, 2011.
– Urszula Kuzinska, “Le choc sans la thérapie. 20 ans après l’imposition de la doctrine néolibérale en Pologne », < http://uep-eul.org/wp-content/uploads/2010/12/Urszula-Kuzińska-20-ans-de-choc-capitaliste-en-Pologne.doc >
– Jacek Tittenbrun, Z deszczu pod rynnę. Meandry polskiej prywatyzacji (« Fuir la pluie pour se réfugier sous la gouttière. Les méandres de la privatisation polonaises »), 4 tomes, Zysk i ska, 2008-2009.
– Naomi Klein, La stratégie du choc, Actes Sud, 2009, chapitre sur la Pologne.

    La dette polonaise de 1970 à nos jours
Dariusz Zalega, « La domination des fonds de pensions », dans La dette ou la vie, sous la rédaction de Damien Millet et Eric Toussaint, CADTM, 2011
Dariusz Zalega, « Skad sie bierze polski dlug publiczny ? » (« D’où vient la dette publique polonaise ? »), Le Monde Diplomatique Polska, juillet 2011.
--------------–


    Notes :
1 Article paru dans https://fr.sott.net/article/16859-La-dette-polonaise-ses-origines-politiques-et-ses-consequences, reproduit ici avec l’autorisation de l’auteure.
2 NDLR. Fondée d’ailleurs dans la foulée d’une initiative internationale de solidarité avec l’insurrection polonaise de 1863 qui éveilla une sympathie massive dans tous les milieux révolutionnaires européens, à commencer par Karl Marx.
3 NDLR. 80% des Polonais ne possèdent aucune épargne et vivent au jour le jour, ce qui explique qu’un coup dur, chômage, maladie, etc. entraine quasi-automatiquement un effondrement du foyer, à commencer par l’expulsion de son logement pour incapacité de payer son loyer, à partir de quoi la spirale de la misère dont on ne peut plus sortir est engagée. Ce sont uniquement les réseaux de solidarité familiale encore forts en Pologne qui amoindrissent les effets de la loi d’airain du capitalisme. Parfois les œuvres caritatives de l’Église aussi, ce qui lui permet de renforcer son pouvoir en s’appuyant sur les pauvres.

    #Pologne #Dette

  • L’ONU acte l’échec de la guerre contre les drogues

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/04/19/l-onu-acte-l-echec-de-la-guerre-contre-les-drogues_4904685_3244.html

    Va-t-on vers la fin de la guerre aux drogues ? La session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, du 19 au 21 avril à New York, devrait marquer un tournant dans l’approche de la politique sur les stupéfiants. Dans le contexte d’un bilan de plus en plus critique du plan d’action 2009-2019 qui fait la part belle au tout-répressif, le projet de résolution, qui sera soumis au vote de l’Assemblée jeudi, présente des inflexions notables, en faisant plus de place au sanitaire et au social. Reste à savoir si ce document, non contraignant, demeurera à l’état de déclaration formelle ou sera mis en pratique par beaucoup des 193 Etats membres.

    Le projet de résolution, préparé en mars, fait référence à « une société exempte de tout abus de drogues », et non plus à un utopique « monde sans drogue ». Il accorde une plus large place à la prévention et au soin. Il défend des politiques et mesures judiciaires « proportionnées » et le recours à la naloxone, un antidote utilisé en cas de surdose aux opiacés. Enfin, il prône les « mesures visant à réduire au minimum les conséquences néfastes de l’abus de drogues sur la santé publique et la société », contorsion linguistique pour ne pas employer l’expression de « réduction des risques » rejetée par la Russie.

    L’interdiction ne rend pas les prix prohibitifs
    C’est un changement radical : dans le sillage de la « guerre à la drogue » préconisée au début des années 1970 par le président américain Richard Nixon, une précédente session extraordinaire

    de l’Assemblée générale, en 1998, avait adopté le slogan : « Un monde sans drogue : nous pouvons y arriver. » Résultat, les dépenses pour lutter contre ce fléau sont actuellement évaluées à 1 000 milliards de dollars (883 milliards d’euros) par an à l’échelle mondiale, dont environ 50 milliards de dollars pour les Etats-Unis. Pourtant, le narcotrafic planétaire génère un chiffre d’affaires de 300 milliards de dollars – en deuxième position après celui des armes – et l’interdiction ne réussit pas à rendre les prix de l’offre prohibitifs.

    « Cette politique a échoué sur toute la ligne : beaucoup d’usagers de drogue ont été infectés par le VIH et les virus des hépatites, ont été emprisonnés ou soumis à la contrainte. Ni l’offre ni la demande n’ont été réduites. Dans beaucoup de pays, le gouvernement et la société civile ont compris que le slogan “Un monde sans drogue” n’est ni réaliste ni utile », juge Daniel Wolfe, directeur du programme international de réduction des risques de l’Open Society Foundations, un réseau de fondations créé par le milliardaire américain George Soros.

    Le rapport de 2014 « Mettre fin aux guerres contre la drogue » (http://www.lse.ac.uk/IDEAS/publications/reports/pdf/LSE-IDEAS-DRUGS-REPORT-FINAL-WEB01.pdf) de la London School of Economics dressait, lui aussi, un bilan sans appel : « La stratégie mondiale dirigée par les Nations unies de parvenir à un “monde sans drogue” a échoué. Poursuivre ce but inatteignable s’est révélé dommageable pour la sécurité des hommes et le développement socio-économique. » De même, la Commission sur la santé mondiale accusait, dans la revue médicale The Lancet le 24 mars (http://www.thelancet.com/pdfs/journals/lancet/PIIS0140-6736(16)00619-X.pdf) , la guerre à la drogue et les politiques de
    « tolérance zéro » d’avoir sapé la santé publique dans le monde et contribué à beaucoup des crises de santé publiques actuelles.

    Parmi les conséquences les plus visibles, la progression fulgurante de l’infection par le VIH en Russie, où la loi interdit les programmes de substitution aux opiacés – qui évitent l’injection – et où ceux permettant l’échange de seringues et d’aiguilles ne sont autorisés qu’au compte-gouttes. Le nombre officiel de personnes séropositives y est passé de 500 000 en 2010 à 907 000 à la fin 2014, sachant que près de 60 % des cas d’infection sont dus à l’injection de drogue dans des conditions non stériles.

    « Quelle autre politique publique, nationale et internationale, avec des indicateurs montrant qu’elle échoue depuis quarante ans, pourrait continuer à être prônée ? », s’étonne Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction.

    Certains pays expérimentent de nouvelles approches. En décembre 2013, l’Uruguay a été le premier Etat au monde à légaliser la production, la distribution et la consommation du cannabis dans le but d’en contrôler le marché et de le soustraire au crime organisé. Aux Etats-Unis, le Colorado et l’Etat de Washington ont mis en place une politique publique de régulation du marché du cannabis, tandis que le Vermont en débat. Le nouveau premier ministre canadien Justin Trudeau a promis la légalisation de cette substance et le président mexicain Enrique Peña Nieto a proposé un grand débat national. En Europe, le Portugal a décriminalisé l’usage du cannabis.

    « La Suède, le Japon, les Philippines ont évolué »

    La Suisse a été pionnière, en 1986, en matière d’expérimentation de salles d’injection sous supervision médicale, permettant, en cas d’overdose aux opiacés, l’administration de la naloxone, outre l’accès à du matériel d’injection stérile. Une dizaine de pays européens disposent de tels sites et d’autres, dont la France et l’Irlande, ont avancé dans cette voie.

    Selon les ONG Harm Reduction International et HIV/AIDS Alliance, réorienter d’ici à 2020 7,5 % des dépenses visant au contrôle des drogues, vers les moyens de prévention de l’infection par le VIH chez les usagers de drogues injectables, permettrait de réduire de 94 % les nouvelles infections et de 93 % les morts.

    En mars, le rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants, qui veille à la mise en œuvre des traités internationaux, invitait alors à « réexaminer les politiques et les pratiques ».
    La nouvelle résolution de l’ONU pèsera-t-elle réellement ? Pour Daniel Wolfe, cela dépendra de la manière dont les délégations nationales feront bouger les lignes : « La Suède, le Japon ou les Philippines, qui étaient jusqu’ici sur une ligne dure, ont évolué et pourraient le faire savoir, explique- t-il. Plus des pays, notamment européens, appuieront une politique favorisant la réduction des risques, plus des pays hésitants pourraient ne pas se cantonner à soutenir une politique mi-chèvre mi-chou. »

  • Compilation de liens critiques envers les #panamapapers :

    – les documents auraient dû être tous publiés, le temps passé par les journalistes sélectionnés à analyser les documents est du temps perdu pour d’autres personnes qui auraient eu besoin des mêmes données
    https://twitter.com/anatolium/status/716730645104488448

    – les documents auraient dû être tous publiés, ç’aurait été analysé plus vite
    https://twitter.com/alexjc/status/716733836982362112

    – les documents auraient dû être tous publiés, ne pas publier les documents c’est de la complicité
    https://twitter.com/vincib/status/716727252583596032

    – Les journaux "font leur petit business" des révélations au compte-goutte
    – On ne voit pas d’Américains
    – On parle d’Assad mais c’est ses cousins
    – Pourquoi avoir dessiné Ahmadinejad et pas Cameron
    – Tout ça est financé par les oligarques US (Soros, USAID)
    – La fuite provien(drai)t de “US Intel” (selon Pepe Escobar)
    http://seenthis.net/messages/476514

    – les journaux occidentaux choisis orientent les révélations dans le sens qui conforte leur vision du monde (par Craig Murray, ancien diplomate britannique)
    https://www.craigmurray.org.uk/archives/2016/04/corporate-media-gatekeepers-protect-western-1-from-panama-leak

    – On parle d’Assad mais c’est ses cousins
    – Les révélations sont biaisées, sélectivement choisies (“framed”)
    – la mise en scène ridicule du Guardian
    https://www.youtube.com/watch?v=A3uCs7ebHTI

    – la mise en scène ridicule du Guardian
    – l’implication de Poutine n’est pas démontrée (variante sur “c’est ses cousins”)
    – pourquoi un dessin de Poutine et pas de Cameron ?
    http://off-guardian.org/2016/04/03/panama-papers-cause-guardian-to-collapse-into-self-parody

    – où sont les Américains et les Britanniques ?
    http://www.thecanary.co/2016/04/04/media-leaving-significant-home-truths-panama-papers-report

    – pourquoi parler de Poutine et pas des Américains ?
    https://www.rt.com/news/338439-panama-papers-icij-leak-russia

    – des documents volés en guise de source, c’est pas bien (par grumpy Pierre Péan)
    http://www.rts.ch/info/monde/7624319--des-revelations-sur-la-base-de-documents-voles-cela-pose-probleme-.html

    – les révélations sont orientées selon l’agenda occidental dominant
    – ces infos secrètes qui circulent créent des opportunités de chantage et de revente (savoir ce qu’il y a sur toi ou sur tes concurrents…)
    – ICIJ est ridicule
    – Tout ça est financé par les oligarques US (Soros, USAID)
    – les journaux sélectionnés sont tous des soutiens de l’establishment
    – la fuite a “probablement” été obtenue par les services secrets US
    http://www.moonofalabama.org/2016/04/selected-leak-of-the-panamapapers-creates-huge-blackmail-potential.ht

    (avec un merci spécial à C.)

    Disclaimer : j’ai travaillé sur cette enquête, à un très très modeste niveau (assistance éditoriale). Je partage certaines des critiques référencées, mais certainement pas toutes.

  • Slik jobbet Aftenposten med « Panama Papers » - NRK Kultur og underholdning - Nyheter og aktuelt stoff

    http://www.nrk.no/kultur/slik-jobbet-aftenposten-med-_panama-papers_-1.12884033

    Donc finalement, Aftenposten, partenaire norvégien des #Panamapapers fera aussi putassier que les autres journaux dont un célèbre quotidien du soir français de référence : ils distilleront un nom ou une info tous les soirs à 20:00 :) pendant X jours. Ils font donc ce qu’un autre journaliste de télé dégoûté m’a dit aujourd’hui : "leurs petits business". Et c’est bien ça le risque : avoir le "privilège" d’être choisi comme partenaire d’un truc aussi énorme et faire de la rétention d’info, entretenir artificiellement le suspens. En gros, un truc bien marketing. Un suplice au compte-goutte.

    #indigne et #naufrage_de_la_presse

    Klokken 20.00 søndag begynte Aftenposten, i samarbeid med journalister fra hele verden, utrullingen av det som ser ut til å være tidenes største dokumentlekkasje.

    • De Pepe Escobar. Je ne mets pas les liens fb ou je vais me faire engueuler par touti.

      "THE ULTIMATE LIMITED HANGOUT LEAK

      Put on your Panama hat and dance the leak.

      And if you believe in the integrity of the “International Consortium of Investigative Journalists” (ICIJ), I got a made in Shenzhen Panama hat to sell ya.

      I never was, and never will be, a member of this racket; well, people asked me, and I’m answering.

      The ICIJ gets its cash and its “organizational procedure” via the Exceptionalistan-based Center for Public Integrity. The money comes from: Ford Foundation, Carnegie Endowment, Rockefeller Faimly Fund, Kellogg Foundation and the Soros racket.

      This alleged most massive leak ever was obtained by - what else - US intel.

      But the REAL leak will never be known. Even the uber-pathetic Grauniad admitted, on the record, that “much of the leaked material will remain private”.

      Why? Because it DIRECTLY implicates a gaggle of Western 0.00000000001% multibillionaires and corporations. All of them play the offshore casino game.

      So what next? Messi in jail?"

      “THAT PANAMA RACKET UPDATE

      A who’s who of wealthy/powerful players has been DIRECTLY targeted in the Panama Papers leak, from the – demented – King of Saudi Arabia to former Fiat/Ferrari stalwart Luca de Montezemolo, from Lionel Messi to (unnamed) Chinese Communist Party officials and members of President Xi Jinping’s family.

      Quite juicy to also find Alaa Mubarak – the son of the deposed snake; the butcher of Fallujah, Ayad Allawi, former US occupation PM; Pakistani PM Nawaz Sharif (a Saudi protégé, so he gets offshore advice as well); and butcher of Gaza Dov Weisglass, former advisor to PMs Ariel Sharon and Ehud Olmert (this one convicted of corruption)

      Thus we find in the list not only Middle Eastern racketeers but also “respectable” Europeans – including David Cameron’s Dad.

      A particular emphasis is on BRICS members – from those mysterious Chinese to a few Indian companies. As far as Brazil is concerned, there’s a healthy counterpoint; the presence of some notoriously corrupt players targeted by the Car Wash investigation such as Eduardo Cunha and Joaquim Barbosa.

      Lula is NOT on the list – to the despair of the Exceptionalistan-supported regime changers in Brazil, many of them (media barons, bankers, businessmen) part of the previous HSBC leaks. Regime-changers-in-Chief, the Globo media empire, are not on the Panama leaks, although they profit from a certified offshore racket.

      No Americans, either. Isn’t it lovely? Panama may be too obvious, too rakish, too crude. Exceptionalists prefer more refined racket holes, say Luxembourg. Or the rakish Caymans, for that matter.

      So what’s left to spin? Well, the obvious: it’s Putin fault. Virtually every major Western corporate media headline blares that Putin has $2 billion offshore.

      The problem is he doesn’t. Putin is guilty by association because of his “close associates” Arkady and Boris Rotenberg’s ties to money laundering. Yet three “incriminating” emails happen not to “incriminate” them, or Putin.

      And then there’s cellist Sergey Roldugin, a childhood friend of Putin’s. Here’s the spin by the International Consortium of Investigative Journalists, which, crucially, is financed, among others, by notorious Russophobe George Soros:

      “The records show Roldugin is a behind-the-scenes player in a clandestine network operated by Putin associates that has shuffled at least $2 billion through banks and offshore companies. In the documents, Roldugin is listed as the owner of offshore companies that have obtained payments from other companies worth tens of millions of dollars. … It’s possible Roldugin, who has publicly claimed not to be a businessman, is not the true beneficiary of these riches. Instead, the evidence in the files suggests Roldugin is acting as a front man for a network of Putin loyalists – and perhaps for Putin himself.”

      What about, “the evidence in the files suggests Lionel Messi is acting as a front man for a network of Argentine football loyalists trying to evade the rape of Argentina by US hedge fund vultures”?
      Pathetic.”

      Et
      Corporate Media Gatekeepers Protect Western 1% From Panama Leak par Craig Murray.
      https://www.craigmurray.org.uk/archives/2016/04/corporate-media-gatekeepers-protect-western-1-from-panama-leak

    • J’ajoute que ce qui est marrant aujourd’hui, c’est que les mecs du monde m’ont fait passé pour le pire troll de la toile pour avoir dit en light ce que Escobar dit en lourd + que le Monde à menti de manière totalement obscène sur les raison de ses « rétentions ». Mais bon.

    • @kassem : bien vu ! Et l’Open Society Institue de George Soros connu par les « complotistes » pour financer, avec l’USAID, les préparatifs des révolutions colorées, et Soros lui-même par tout le monde pour être un parangon de transparence et de vertu financière...
      USAID = Agence américaine (gouvernementale) pour le « développement international »

      L’illustration de la Süddeutschezeitung, qui a reçu et distille les infos de ces #panama_papers illustre jusqu’à la caricature le traitement médiatique orienté de ces fuites - elles mêmes probablement organisées :


      D’abord Poutine n’est que très indirectement concerné. Ensuite Assad l’est par deux de ses cousins maternels (Hafez et Rami Makhlouf, et ce n’est pas une surprise...) mais à ce moment là pourquoi pas aussi Cameron qui l’est par son père ?
      Enfin et surtout, que fait là Ahmadinejad ??????

    • @nicolasm : Rami Makhlouf est bien connu pour tremper dans de nombreuses affaires et profiter largement du « capitalisme des copains » (Syriatel par exemple mais aussi nombreux investissements bancaires à l’étranger). Je n’en suis pas sûr mais je suppose que Bachar fait comme son père Hafez, tenir autrui par la connaissance que l’on a de leurs affaires et ne pas s’y mouiller soi même (Hafez comme Bachar sont connus pour leur mode de vie relativement modeste pour des autocrates).
      Par ailleurs il est bien possible qu’en plus de permettre à R. Makhlouf d’échapper aux sanctions et de préserver sa fortune personnelle indue, ces comptes (et d’autres ?) servent aussi à certains secteurs de ce qu’il reste d’Etat syrien.
      On dit de plus que R. Makhlouf financerait al-Mayadeen mais aussi certaines milices pro-régime...
      Le rôle central de ce personnage est conu depuis longtemps et n’est pas une découverte pour les services diplomatiques. Dans #les_chemins_de_Damas, Malbrunot montre que tout ça est bien connu au quai d’Orsay et que l’on n’hésitait pas, avant que certains décident d’un renversement du régime, à passer par lui pour conclure des contrats en Syrie.

    • Angry arab sur les différents types de référencements des panama Papers :
      http://angryarab.blogspot.fr/2016/04/3-kind-of-references-in-panama-papers.html

      3 kind of references in the Panama Papers
      I think that we can categorize three kinds of references to names of people in the Panama Papers:
      1) People who want to hide their wealth or who want to avoid taxation.
      2) people who want to open secret accounts to spend on covert intelligence operations. This may be the case of Gulf rulers. People have been asking me: why would Gulf rulers open up secret accounts to avoid taxes when they don’t have taxes? I say: it is not for the same reason that people open up secret accounts.
      3) People who open up secret accounts to avoid US-imposed sanctions. This is one example: “Syrian President Bashar al-Assad’s government used Mossack Fonseca to create shell companies in the Seychelles to buy aviation fuel and avoid international sanctions, the French newspaper Le Monde reported”.
      http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-04-05/china-pakistan-push-back-on-offshore-revelations-as-syria-named

      @rumor : il y a c’est certain derrière les comptes des cousins d’Assad de l’enrichissement personnel - et peut-être pour Bachar lui-même, ok - mais, ça le confirme, aussi une manière pour le régime de tenter de contourner les sanctions américaines pour les achats de son effort de guerre.

  • La campagne électorale de Donald Trump est attaquée par 187 organismes qui sont directement financés par George Soros
    http://www.brujitafr.fr/2016/03/la-campagne-electorale-de-donald-trump-est-attaquee-par-187-organismes-qui

    Ebola.... mort de Glenn Thomas qui faisait partie des victimes du crash MH17 (il était le coordonnateur pour l’OMS) ainsi que 5 autres personnes qui se rendaient au colloque sur le Sida en ... Soros est un magnat des affaires, investisseur, philanthrope...

  • Message de l’Ange déchu
    http://www.dedefensa.org/article/message-de-lange-dechu-1

    Message de l’Ange déchu

    14 mars 2016 – Cette fois, je vais immédiatement grimper à bord du site dedefensa.org pour enchaîner directement sur un texte mis hier en ligne ; le fait est qu’il s’agit de George Soros, qui est, depuis longtemps, à mes yeux, un personnage mystérieux et fascinant. Dans ce texte, on ne mégote pas sur les références diaboliques-sataniques, jusqu’au titre, et précisément à propos de Soros. (« Hillary-Soros, le ticket du Diable », où à mon avis, question-Diable, Clinton joue un rôle mineur dans la hiérarchie.) C’est à croire qu’ils ont deviné mes intentions... Car, finalement, qui est donc ce Soros ?

    “Qui est ce Soros ?”, bonne question... Certainement pas un simple faiseur de fric ; il occupe, dans cette époque singulière, une place beaucoup plus complexe, significative, mystérieuse et (...)

  • Message de l’Ange déchu
    http://www.dedefensa.org/article/message-de-lange-dechu

    Message de l’Ange déchu

    14 mars 2016 – Cette fois, je vais immédiatement grimper à bord du site dedefensa.org pour enchaîner directement sur un texte mis hier en ligne ; le fait est qu’il s’agit de George Soros, qui est, depuis longtemps, à mes yeux, un personnage mystérieux et fascinant. Dans ce texte, on ne mégote pas sur les références diaboliques-sataniques, jusqu’au titre, et précisément à propos de Soros. (« Hillary-Soros, le ticket du Diable », où à mon avis, question-Diable, Clinton joue un rôle mineur dans la hiérarchie.) C’est à croire qu’ils ont deviné mes intentions... Car, finalement, qui est donc ce Soros ?

    “Qui est ce Soros ?”, bonne question... Certainement pas un simple faiseur de fric ; il occupe, dans cette époque singulière, une place beaucoup plus complexe, significative, mystérieuse et (...)

  • Top Hillary Clinton PAC Donation Amounts to 222,000 Bernie Sanders Donations
    https://theintercept.com/2016/02/01/top-hillary-clinton-pac-donation-amounts-to-222000-bernie-sanders-dona

    For example, billionaire George Soros gave $6 million to the pro-Hillary Clinton Super PAC Priorities USA last quarter. By comparison, the average donation to the Bernie Sanders campaign — the only one mostly funded through small donors — was $26.28, according to a spokesperson for the campaign.

    That means Soros gave as much money as a small city’s worth of small donors — 222,000 people, slightly larger than the population of Des Moines.

    The $3 million that pro-Israel billionaire power couple Haim and Cheryl Saban gave is equivalent to about 185,000 Sanders donations, or a bit more than the population of Boulder.

    Former AIG chief Hank Greenberg gave $10 million to Jeb Bush’s Right to Rise Super PAC through his company, C.V. Starr. That’s 370,000 average Sanders donations — almost the population of New Orleans.

    All of this could pale compared to the general election. The Koch-backed networks of political organizations reportedly plan to spend up to $900 million on the 2016 election; that’s 33 million small donors averaging $27 a pop. If every resident of Shanghai and New York City wrote a check for that amount, they still would not match the Kochs.

  • L’avenir du #travail - Open Society Foundations
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/119428171991

    L’Open Society Foundations (Wikipédia), ce réseau de fondations créé en 1993 par le milliardaire George Soros, a publié une intéressante carte de tous les acteurs (chercheurs, associations, institutions… américains) s’intéressant à l’avenir du travail en complément d’une première note posant l’état du débat sur les transformations que le numérique accomplit.

    #digiwork

  • Statistiques de l’islamophobie : misère du journalisme mensonger

    http://blogs.mediapart.fr/blog/abdellali-hajjat/260215/statistiques-de-lislamophobie-misere-du-journalisme-mensonger

    Dans sa chronique du 15 décembre 2014 sur France Culture, la journaliste Caroline Fourest remet en cause notre intégrité professionnelle et le caractère scientifique de notre livre Islamophobie (La Découverte). Elle est récidiviste puisque lors de sa parution en 2013, elle nous avait déjà attaqué, sur la même antenne, en nous accusant d’être des « chercheurs-militants », dont le livre aurait eu pour « fil conducteur » le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), « association communautariste » influencée par Tariq Ramadan et financée par le milliardaire George Soros et le Qatar. Sous-entendu : nous ne mènerions pas un travail scientifique, mais une action militante « communautariste » financée par des puissances financières étrangères... Cette chronique dissimulait mal la contrariété de la journaliste apprenant la véritable origine du mot « islamophobie », qui n’est pas une invention iranienne comme elle l’a prétendu dans un article de 2003, mais bien française, comme l’ont montré Fernando Bravo Lopez, Alain Gresh et Thomas Deltombe. Elle est même allée jusqu’à falsifier son article de 2003 en supprimant l’expression « pour la première fois » sur le site internet de ProChoix...

    Dans cette chronique de décembre 2014, elle persiste à nous disqualifier en s’appuyant sur le livre d’Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau, Islamophobie : la contre-enquête (Plein jour, 2014), qui serait selon elle une « réponse implacable, argumentée et chiffrée, à la flopée de livres, bien moins rigoureux, qui sont parus ces derniers mois pour nous annoncer une vague islamophobe en France », notamment le nôtre. Selon la journaliste, notre livre « se base presque exclusivement sur une association, le Collectif contre l’islamophobie en France, présentée comme une « source statistique de référence », alors qu’il s’agit d’une association extrêmement douteuse ». Voici son syllogisme simpliste : notre livre se fonde « presque exclusivement » sur les statistiques du CCIF, or le CCIF est une association « communautariste » et « douteuse » dont les données sont contestables, donc notre livre n’est pas rigoureux et participe à la « confusion » entre « la critique légitime envers la religion et l’intégrisme et des actes réellement racistes envers les musulmans » (sur ce dernier point, il suffit de lire notre introduction).

    Comment une journaliste ouvertement militante, épinglée à plusieurs reprises pour ses approximations sur divers sujets de l’actualité nationale et internationale, peut-elle nous donner des leçons de scientificité ? Pour une journaliste épinglée par le CSA pour son traitement de la crise ukrainienne, il faut avoir un sentiment de supériorité intellectuelle inouïe pour disqualifier en quelques mots deux docteurs en sociologie, l’un chargé de recherche du CNRS et l’autre maître de conférences en science politique, ayant mené un travail de plusieurs années sur le sujet de l’islamophobie. Bien que nous ne pensons pas pouvoir convaincre cette journaliste avec des arguments rationnels (la lecture attentive de notre livre aurait dû suffire à l’empêcher de prononcer ces approximations), il nous semble important de répondre point par point aux critiques du livre de Kersimon et Moreau pour le grand public peu familier du sujet, en mettant en lumière les citations tronquées, les approximations, les mensonges et l’ignorance de la sociologie et de l’histoire.

  • Soros, Ukrainian parliamentarians discuss national economic recovery
    http://www.kyivpost.com/content/ukraine/soros-ukrainian-parliamentarians-discuss-national-economic-recovery-377200

    During his visit to Ukraine, billionaire and investor George Soros met with a number of the country’s parliamentarians to discuss the creation of a National Anti-Corruption Bureau, the fight against corruption and the creation of an insurance fund for direct foreign investment, said Hanna Hopko (Samopomich Party), who chairs the Ukrainian parliamentary committee for foreign affairs.

    (intégralité de la brève)
    L’histoire ne précise pas s’il avait sur lui le carnet de chèques des Open Society Foundations

    Par ailleurs, l’Ukraine est toujours à la recherche du futur directeur du Bureau national anti-corruption. Il est maintenant question de recruter un étranger.