A chaque fois qu’Hélène de Beauvoir exposait ses oeuvres à Paris, Simone, comme par hasard partait en voyage à l’étranger. Peintre et graveuse, elle compte 3 000 œuvres à son actif. Pour la première fois, un grand musée, celui de Würth d’Erstein, au sud de Strasbourg dans l’Est de la France, lui rend hommage par une exposition jusqu’au 9 septembre 2018. Sans doute aussi parce qu’elle est décédée à quelques kms de là, en 2001, dans le village de Goxwiller où elle a vécu et travaillé une quarantaine d’années pour une oeuvre prolifique de peintures à l’huile, d’acryliques, d’aquarelles, de gravures, de dessins et de collages...
Un choc artistique pour Hélène de Beauvoir
« Je pense que le fait que j’étais plus douée que Simone pour le dessin, dont c’était le point faible, a eu son importance », relate Hélène de Beauvoir dans ses Souvenirs, recueillis par Marcelle Routier en 1987.
Les deux sœurs naissent à Paris juste avant la Grande Guerre, qui ruinera leur grand-père banquier, et les obligera à déménager dans un appartement plus modeste que ce dont la famille avait l’habitude.
En 1918, Hélène de Beauvoir connaît un « choc artistique très important » en recevant de son parrain un exemplaire des Contes de Perrault illustrés par Gustave Doré. Elle se forme au Louvre de manière autodidacte. « Elle disait à sa mère qu’elle allait à la messe tandis qu’elle se rendait au musée. Elle dira d’ailleurs que c’était sa messe », raconte Claire Hirner, responsable de conservation du musée Würth.