Monuments à l’antifascisme : patrimonialisation ou oubli ? | PostYougoCarto
Entre 2006 et 2009, un photographe, Jan Kempenaers a parcouru l’ex-Yougoslavie et réalisé une série de photographies des plus monumentales de ces sculptures. La carte jointe reprend pour partie les profils qui émergent de ces clichés et montre leur répartition. La collection n’est évidemment pas exhaustive : bien d’autres monuments existent souvent de plus petite facture. Mais elle dessine les contours des territoires qui furent les plus marqués par la Seconde Guerre mondiale, notamment au par la présence de maquis de partisans (les monuments de grande taille sont souvent placés au milieu de massifs forestiers et/ou montagneux en souvenir des lieux d’organisation des partisans communistes).
Ces monuments posent aujourd’hui des enjeux de mémoire considérables en Croatie notamment. Les élites politiques croates qui ont fondé l’indépendance de leurs pays dans les années 1990 sur le rejet de l’héritage socialiste, commencent à voir dans ces œuvres d’art des éléments de patrimoine qu’il est nécessaire de conserver. Si l’action du temps est lente sur ces structures de béton, la guerre les a souvent endommagé (à Kamenska par exemple où l’Armée Yougoslave a fait exploser l’objet après avoir subtilisé les plaques de métal dont il était constitué) et certaines pourraient bientôt constituer une menace pour la sécurité des promeneurs. C’est pourquoi des voix commencent à se faire entendre pour œuvrer à leur protection.