person:jean-luc nancy

  • L’excentrique philosophe Avital Ronell suspendue de l’Université de New York - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/08/24/l-excentrique-philosophe-avital-ronell-suspendue-de-l-universite-de-new-y

    Un ancien étudiant de la féministe « queer » lui reproche des mails et des gestes déplacés. Des intellectuels, dont Judith Butler, l’ont défendue. Un comportement jugé masculin et corporatiste par de nombreux médias.

    « Mon adoré », « mon doux bébé câlin », « mon magnifique Nimrod ». Ou bien encore ce jeu de mots : « My cock-er spaniel », « mon cocker » (1). Mots doux ou preuves d’un long harcèlement sexuel ? La nouvelle a déclenché une tempête dans les milieux universitaires américains et au-delà. Avital Ronell, une intellectuelle internationalement réputée, professeure de littérature comparée à l’Université de New York, a été suspendue un an par sa fac pour avoir harcelé sexuellement un de ses anciens étudiants, Nimrod Reitman. Ce qu’elle dément.

    Avital Ronell, philosophe proche du courant de la French Theory et de Jacques Derrida, qu’elle rencontra en 1979, a écrit sur l’autorité, la surveillance, la figure de l’ennemi, mais aussi sur le sida, l’addiction ou le téléphone. Féministe, de gauche, Ronell est lesbienne et se définit comme queer. Nimrod Reitman, l’ex-étudiant qui l’accuse, est gay.

    Selon le New York Times, qui a sorti l’affaire mi-août, Nimrod Reitman, aujourd’hui âgé de 34 ans quand Ronell en a 66, lui reproche de lui avoir envoyé pendant trois ans des mails déplacés, mais aussi d’avoir eu des gestes à connotation sexuelle à plusieurs reprises. Reitman raconte ainsi une journée de 2012, à Paris, où la philosophe l’avait invité à l’accompagner. Elle lui aurait demandé de lui lire des poésies, dans sa chambre, pendant qu’elle faisait la sieste. Puis l’aurait invité dans son lit, lui aurait touché la poitrine, l’aurait embrassé. Reitman explique ne pas avoir osé réagir par peur de représailles sur son avenir universitaire. Dès le lendemain, il lui aurait pourtant dit son désaccord et sa gêne. Mais la situation se serait répétée à plusieurs reprises. Avital Ronell, elle, dément catégoriquement tout contact sexuel. Quant à ses mails : « Nos communications étaient entre deux adultes, un homme gay et une femme queer, qui partagent un héritage israélien, aussi bien qu’un penchant pour une communication imagée et familière, née de sensibilités et d’un contexte académique communs », a-t-elle déclaré au New York Times.

    Excentricité

    Au terme d’une enquête de onze mois, l’université a conclu que Ronell s’était bien livrée à du harcèlement sexuel et que son comportement avait été « suffisamment envahissant pour altérer les termes et les conditions de l’environnement d’apprentissage de M. Reitman ». Elle a en revanche rejeté les accusations d’agression sexuelle, estimant qu’elle n’avait pas de preuve.

    Au printemps, plusieurs dizaines d’intellectuels et de professeurs d’université avaient signé un texte de soutien, initié par Judith Butler, la grande figure des études de genre, destiné à l’Université de New York, pour plaider la cause de la philosophe lors de l’enquête interne de la fac. Le courrier confidentiel a fuité sur un blog - sans doute était-ce aussi l’occasion de porter un coup aux études de genre et au poststructuralisme. Très malhabile, le texte reprenait les arguments classiques de la défense des hommes harceleurs… Le procès médiatique d’Avital Ronell est devenu celui des intellectuelles féministes et queer. Sur le blog The Philosophical Salon, le philosophe slovène Slavoj Zizek a justifié son choix de signer la pétition de soutien à Ronell : « Pour être brutalement honnête, Avital et moi ne sommes pas membres du même "gang" théorique : […] elle est féministe alors que je suis très critique de la version prédominante du féminisme américain, commence le penseur marxiste. Dans sa manière d’être avec ses collègues et ses amis, Avital est un genre en soi : acerbe, ironique, se moquant des autres amicalement… Pour faire court, elle est une provocation vivante pour les membres du politiquement correct de notre monde académique, une bombe sur le point d’exploser. […] Ce qui me rend vraiment triste, c’est que la procédure contre Avital vise un certain type psychologique, un certain mode de comportement et d’expression pour lesquels il y a de moins en moins de place dans l’académie. » Dans ses livres aussi, la philosophe tient un langage hors-norme, mélange de concepts et de mots de la rue. Dans Loser Sons (2012), elle cite Hannah Arendt puis soudain se coupe et l’interpelle : « Ecoute-moi, Hannah, t’es sûre de ça ? » Le philosophe français Jean-Luc Nancy, qui a aussi signé la lettre de soutien à son amie, témoigne de son excentricité : « Avital a sans doute été imprudente, mais cette histoire est gonflée, assure-t-il à Libération. Je la connais depuis une trentaine d’années, et depuis trente ans elle m’envoie des mails avec des "I love you", "I adore you". C’est son style : des hyperboles toujours recommencées. »

    « Entre-soi très malvenu »

    Certains soutiens d’Avital Ronell estiment encore qu’après tout, Nimrod Reitman pouvait bien changer de directrice de thèse ou de faculté. « Une directrice de thèse a le pouvoir de faire et défaire l’avenir universitaire de ses élèves, rectifie la professeure en études de genre à l’Université de Lausanne Eléonore Lépinard. En fac de médecine, on ne s’y trompe pas : on parle des "patrons". Mais en sciences humaines, les universitaires ont du mal à assumer cette réalité car dans la relation entre professeur et élève s’imbriquent aussi une complicité intellectuelle, un tutorat, un accompagnement qui masquent le lien hiérarchique. » La chercheuse est sévère envers l’attitude des universitaires qui se sont empressés de soutenir l’une des leurs : « Cet entre-soi est très malvenu. C’est justement cette défense corporatiste qui rend possibles les abus de pouvoir. » Mais dans leur défense de Ronell, des universitaires américaines font aussi plus largement la critique de ce qu’elles considèrent comme des « dérives » du « Title IX » dans ce cas-ci. Pour ces dernières, l’outil juridique (lire aussi page 4) était pensé dès 1972 pour permettre aux femmes d’échapper à toute discrimination à l’université et n’aurait ainsi pas vocation à aider un homme à se retourner contre une femme.

    Le véritable « abus fait du Title IX » n’est pas là pour l’historienne Joan Scott, qui a signé elle aussi la lettre de soutien à Ronell : « Le Title IX est récemment devenu uniquement centré sur le harcèlement sexuel, a-t-elle expliqué dans un mail à Libération. Depuis 1972, les universités confrontées à une plainte dans le cadre du Title IX ont répondu de manière diverse au fil des ans : elles ont protégé leurs éminents universitaires, choisissant d’ignorer les plaintes d’étudiants ; elles ont protégé leurs athlètes et tous ceux qu’elles considéraient comme vitaux pour leurs programmes ; elles ont parfois puni les accusés après une prudente investigation. Mais plus récemment, la réponse la plus typique est de considérer une plainte comme prouvée, sans trop d’efforts pour examiner les faits afin d’agir vite et de punir l’accusé. […] Au lieu d’un jury composé de ses pairs, l’accusé fait face à des équipes d’avocats décidés à protéger l’université de coûteuses poursuites en justice ou de la perte de fonds fédéraux. […] C’est ce qui s’est passé dans le cas Ronell. » Ce qui ne suffira peut-être pas : Nimrod Reitman réfléchit à porter plainte, cette fois en justice, contre Avital Ronell et l’Université de New York.

    (1) Cock signifie « bite » en anglais.
    Sonya Faure

    Ces féministes universitaires dont l’intersectionnalité est le gagne-pain et qui n’ont aucun problème à utiliser leur pouvoir de domination sur qui se trouve sous leur coupe pfff ! Il serait bienvenu qu’elles relisent leurs classiques ou du moins qu’elles appliquent les principes qu’elles prônent dans leur théorie. Défendue par Butler en plus, quelle honte ! Avec des arguments dégueu !

    N.B. Je remets cet article parce que celui qui avait été posté ailleurs n’est pas en entier et les personnes qui ne savent pas débloquer le javascript sont limités en nombres d’articles lus sur Liberation.

    #Ronell #harcèlement #agression_sexuelle #Butler #domination #féminisme #queer

  • « Heidegger n’a jamais cessé de participer à la mise en œuvre de la politique nazie »

    Dans une tribune au « Monde », la philosophe Sidonie Kellerer revient sur une récente découverte qui démontre que le penseur était toujours membre, en avril 1942, de la Commission pour la philosophie du droit, une instance nazie dirigée par Hans Frank, « le boucher de la Pologne ».
    LE MONDE | 26.10.2017 Sidonie Kellerer (Professeur de philosophie à l’université de Cologne)

    Tribune. Les Cahiers noirs, les carnets du philosophe, dont quatre volumes ont été publiés depuis 2014, montrent que Heidegger n’a pas hésité, durant les années du nazisme, à justifier « philosophiquement » ses propos antisémites. Pourtant, nombreux sont les chercheurs qui soutiennent que cet antisémitisme irait de pair avec une critique croissante du régime nazi. Ainsi, dans une tribune parue le 12 octobre dans Libération, Jean-Luc Nancy affirme-t-il – sans preuves – que Heidegger aurait « accablé » les nazis avec la dernière « virulence », dans ses textes des années 1930.
    Une découverte importante qui vient d’être faite en Allemagne confirme, s’il en était besoin, l’affinité en pensée et en actes qui existe entre Heidegger et le régime nazi. Elle concerne la participation de Heidegger à l’élaboration pratique du droit nazi.

    Nous savions, depuis le livre de Victor Farias Heidegger et le nazisme (Verdier, 1987), que Heidegger n’avait nullement renoncé, en avril 1934, à sa fonction de recteur de l’université de Fribourg par opposition au régime nazi. En effet, à peine avait-il cessé d’être recteur qu’il acceptait, au printemps 1934, de devenir membre de la Commission pour la philosophie du droit. Farias montrait qu’il y avait siégé au moins jusqu’en 1936, aux côtés, entre autres, de Carl Schmitt et d’Alfred Rosenberg, idéologue officiel du nazisme. Cette commission était intégrée à l’Académie du droit allemand, mise en place en juin 1933 par Hans Frank, juriste, qui occupait alors la fonction de commissaire du Reich chargé de la nazification du droit.

    « Hygiénisme racial »
    Emmanuel Faye avait poursuivi la recherche sur ce fait : en 2005, il mettait en évidence le lien étroit qui existe entre cet engagement pratique de Heidegger et sa pensée. Il rappelait que l’Académie pour le droit allemand avait élaboré les lois raciales de Nuremberg, dont la loi « pour la protection du sang et de l’honneur allemands » de 1935, qui interdisait les rapports sexuels et les mariages entre juifs et non-juifs. L’adhésion de Heidegger à la Commission pour la philosophie du droit, concluait Faye, pesait au moins aussi lourd que son engagement à Fribourg.
    En 1934, Heidegger décide d’intégrer cette commission. A cette époque, aucun des membres de la commission n’ignore que Hans Frank prône la stérilisation de ceux qu’il considère être de « caractère substantiellement criminel ». Son mot d’ordre : « Mort à ceux qui ne méritent pas de vivre. »
    Quels sont les objectifs de cette commission, que Frank appelle, dès 1934, « commission de combat du national-socialisme » ? En 1934, lors d’une réunion de la commission à Weimar, Alfred Rosenberg précise ses objectifs en professant qu’« un certain caractère juridique naît avec un certain caractère racial propre à un peuple » – ce caractère racial que le droit allemand a pour tâche de défendre face à ses « parasites ». L’objectif n’est pas de développer une philosophie du droit en général, mais de retrouver « le caractère de l’homme germano-allemand », et d’établir « quels dons et limitations constituaient son essence alors qu’il se tenait, ici, créateur ».

    Les membres de cette commission, qui œuvraient en toute conscience à l’élaboration d’un droit « aryen » raciste, devaient en outre travailler en étroite collaboration « avec les représentants de la raciologie allemande et de l’hygiénisme racial », raison pour laquelle un médecin, le psychiatre Max Mikorey, faisait partie de la commission.
    Découverte majeure
    Or Miriam Wildenauer, de l’université de Heidelberg, a récemment découvert, dans les archives de l’Académie du droit allemand, une liste datée des membres de la commission qui prouve que Heidegger est resté membre de cette instance au moins jusqu’en juillet 1942. C’est là une découverte majeure puisqu’elle établit que Heidegger ne s’est pas contenté de justifier l’idéologie nazie : il n’a jamais cessé de participer activement à la mise en œuvre de la politique nazie.
    Hans Frank, le président de la Commission pour la philosophie du droit, sera nommé, à partir de 1939, gouverneur général de la Pologne, où il organisera l’extermination des juifs et des opposants politiques, y gagnant le surnom de « boucher de Pologne ». Il finira condamné à mort par le tribunal de Nuremberg et sera pendu en 1946.
    Heidegger, qui, fin 1941, écrit dans les Cahiers noirs que « l’acte le plus haut de la politique » consiste à contraindre l’ennemi « à procéder à sa propre autoextermination », continue donc à siéger dans cette commission, au moins jusqu’en juillet 1942, alors que la « solution finale » a été décidée en janvier 1942, et que l’extermination des juifs d’Europe atteint son paroxysme. Il y siège sous la présidence de celui qui, à partir de 1942, organise personnellement le gazage des juifs en Pologne.

    Comme le souligne, à juste titre, Mme Wildenauer, il faudra poursuivre les recherches afin de déterminer précisément le rôle de l’Académie du droit allemand, et en particulier de cette commission, dans la mise en œuvre du génocide perpétré par les nazis. De futures recherches devraient également clarifier les raisons pour lesquelles la Commission pour la philosophie du droit fut la seule, parmi les autres commissions de l’Académie du droit allemand, à être tenue secrète par les nazis. Les protocoles des séances restent introuvables. Alfred Rosenberg n’en dit mot dans son journal.

    Pensée autoritaire
    Le débat autour de Heidegger revient régulièrement depuis l’après-guerre. Loin de tenir, comme le suggère M. Nancy, au refus d’accepter une philosophie qui dérange, cette persistance peut être rapportée à deux raisons principales. D’abord, Heidegger fit preuve d’une grande habileté à effacer après-guerre les traces de sa participation active au régime nazi, n’hésitant pas à « blanchir » plus d’une fois les textes qu’il publiait. Il est normal que le débat reprenne chaque fois que ces faits, longtemps dissimulés, resurgissent au fil des recherches.
    La seconde raison de cette résurgence tient à la manière dont Heidegger conçoit sa philosophie dès avant l’arrivée au pouvoir des nazis : pour lui, rien ne sert d’argumenter puisque tout se joue avant la discussion. Soit un Dasein – terme heideggerien qui désigne l’« être humain » – a une essence qui lui donne accès à l’Etre, soit il en est dépourvu. Raison et logique ne sont que l’échappatoire de ceux qui ne sont pas à la hauteur de l’Etre.

    Cette pensée autoritaire, qui criminalise la raison, imprègne aussi sa réception apologétique : dénégation des faits, procès d’intention et insultes plus ou moins directes tiennent alors lieu de discussion mesurée et argumentée. C’est ce refus d’une véritable discussion qui donne un aspect d’éternel retour du même au débat.
    Les totalitarismes ne sont pas, n’en déplaise à Jean-Luc Nancy, des « éruptions » du destin, c’est-à-dire des désastres sortis d’on ne sait où. Ils sont mis en œuvre par des individus à qui on peut en attribuer la responsabilité ; ils ont des causes économiques, politiques et sociales, qu’il nous incombe de déterminer et de comprendre.

    #Martin_Heidegger #Nazisme #Jean-Luc_Nancy

  • http://heloiseberns.com/copyright.php?nom=photo/1427993762.JPG

    Commence un nouveau matin
    Commencent un nouveau jour,
    Une nouvelle semaine, sans désir

    À Maiduguri,
    Les fantômes de Boko Haram
    Refusent de mourir

    Tu oublies de plus en plus souvent
    Tes mots de passe au bureau
    Exemple d’actes manqués réussis

    Poèmes écrits dans un siège à cinq roulettes
    De quoi seront faits ceux
    Écrits dans les Cévennes ?

    Spécial Pacte mondial pour l’environnement
    Protégez vos cartes bancaires
    Pour que Sarah réalise ses projets

    Tu écris un recours au rectorat
    De ta plus belle plume
    Hypocrite

    Tu fais d’écrire un recours
    Pour la bourse de Sarah
    Un exercice d’écriture

    Clément vient à la maison
    Avec sa tondeuse
    Couper les cheveux d’Émile

    Tendresse
    Et complicité
    Fraternelles

    Sarah m’encourage à me faire tondre
    Je refuse l’offre, j’ai besoin
    De ma tignasse pour séduire, mais qui ?

    Au Centre Médico Pédago Psychologique
    Un enfant donne du fil à retordre
    A son psychologue, qui respire avec ampleur

    C’est lundi soir dans le monde
    C’est l’été, il fait chaud
    Les parcs bruissent d’enfants aux joues rouges

    C’est l’été au square voisin
    Enfants en nage
    Parents épuisés

    Telle jeune fille du CMPP
    Que tu as connue petite et agitée
    Une adolescente calme et déterminée

    Bricks aux œufs
    Et aux courgettes
    Salade de tomates. Pain

    Ce début d’été
    Est en train, plénitude,
    De réparer le printemps

    Je ne peux pas croire
    Que son souvenir s’estompe
    Moins la douleur, hélas. Pourtant

    Une sonnerie de téléphone de poche
    Dans la rue te fait sursauter
    Un vieil air de rock

    Sur toi, le soir, ton odeur, ta sueur
    Fraîche, odeur qu’elle aimait
    Tu prends plaisir à ta propre odeur. De sueur.

    Tu ne devrais pas faire un peu de lecture ?
    Tu hésites. Alain Spiess ? Jean-Luc Nancy ?
    Finalement un album d’Astérix !

    #mon_oiseau_bleu

  • Tous ces livres
    Dont je retiens
    Si peu

    Le matin, je regarde la lune finissante
    Et je pense à mes amis musulmans
    Je leur dis : tenez-bon, courage !

    Au moins 126 personnes
    Disparaissent
    Au large de la Libye

    Tes enfants
    Sont

    Tu laisses
    Filer
    Tes rêves

    Rage de dent
    Contre
    Rage d’elle

    Pendant la première heure
    L’ open space est désert
    Le paradis sur terre existe

    Tout en haut
    De la liste des choses à faire :
    Faire une liste des choses à faire

    Le petit rire nerveux
    De Pacôme Thiellement
    Après sa propre blague sexiste

    Des quinquagénaires (et des septuagénaires)
    Restent scotchés aux longs solos de gratte
    De Zappa sur France Culture : quelle misère !

    Dans ta besace
    A côté des préservatifs
    Le livre de Jean-Luc Nancy

    Hier soir, épuisé
    Tu as à peine lu deux pages
    De Barthes sur Twombly

    Cy Twombly
    Les magnifiques lettres de titraille
    Sur la couverture du catalogue

    Jean-Luc Nancy
    Cy Twombly
    Beauté de la lettre y

    Tant d’enchantement !
    Et huit heures
    De placardisation par jour

    Tant d’enchantement !
    Tant de beauté !
    Et une rage de dent

    Tu t’absentes (tu es placardisé)
    Tu vas écrire au café
    Tu croises Hélène Gaudy !

    Avec Hélène
    Tout de suite de plain-pied
    Avec ce qui compte

    Nouvel article laudatif
    On ne peut donc pas déprimer
    Tranquillement, sans cesse dérangé

    Dans le métropolitain
    Un très bel homme en tongues
    Transporte deux berimbaus

    Hey Roland (Kirk),
    On ne peut pas jouer
    De deux berimbaus à la fois

    Un acte manqué réussi ?
    Ton psychanalyste a omis
    D’annuler ton rendez-vous

    Tu téléphones à ton psy devant sa porte
    Tu l’imagines de l’autre côté de cette porte
    Qui ne s’ouvre pas, il est en province, il s’excuse

    Tu arrives chez ton psychanalyste
    Ton rendez-vous est annulé
    Que faire de toutes ces paroles prêtes ?

    Suite au rendez-vous annulé chez ton psy
    Tu te fais l’effet d’un amant éconduit
    Tu peines à mentalement débander

    Retour dans l’ open space
    À l’heure où tu devrais
    Être en analyse

    Créez des œuvres d’arts
    Grâce aux brosses d’Edvard Munch
    Disponibles gratuitement


    Le soir en faisant mon lit
    Je retrouve dans les bras
    Cy Twombly de Roland Barthes

    J’ai donc passé la nuit
    Avec deux hommes exceptionnels
    Roland Barthes et Cy Twombly

    On ne dort pas
    Si bien que cela
    En compagnie de deux morts

    Nina Hoss, dans Retour à Montauk
    Une actrice merveilleuse,
    Egarée dans un film médiocre

    Tes poèmes
    Sont-ils secs
    Quand tu les mets en ligne ?

    Acte manqué du psychanalyste ?
    Rage de dent
    Bientôt la fin du ramadan

    #mon_oiseau_bleu

  • Dans tes poches lundi matin
    Tu retrouves un ticket de cinéma,
    Un reçu du musée et un billet de concert

    Législatives : Macron
    Obtient sa majorité absolue,
    Mais pas un " blanc-seing "

    Vue du lundi
    Cette semaine
    Paraît un Everest

    Pour une érection
    Puissante
    Et sans faille !

    Cet été,
    Remplacez votre secrétaire
    Sans embaucher

    Son nom
    Dans ma boîte de réception
    Une électrocution !

    Au café, Philippe Rebbot,
    Comme dans ton rêve du 12 mai
    Trop timide pour l’aborder, j’ai rêvé de vous ?

    Votre Horoscope
    Amour
    100% Gratuit

    Pause-café, tu sors du bureau
    Tu repasses devant le Bal
    Où, samedi, on te proposait de la drogue

    Tu as été tenté de prendre
    Des Méthoxyamphétamines
    A cent mètres de ton open space

    Grand-père tenté par
    Des Méthoxyamphétamines
    A cent mètres de son bureau

    Sara,
    Ton pépé
    Est un guédro

    Mes collègues s’interrogent
    Me placardiserait-on ?
    Ah si seulement !

    Son nom
    Dans ma boîte de réception
    Qui dit non

    Rage de dent bienvenue
    Tu penses
    Moins à elle

    Des hommes de mon âge au café
    Qui parlent boulot
    Quelle existence pourrie !

    La révolution ce serait
    De centraliser tous les services

    Assure l’un d’eux. La révolution ?

    On parle créneaux, business models
    Conduite des affaires pendant vingt ans
    Et donc, révolution

    La serveuse m’apporte mon Perrier tiède
    Oublie la commande de Zoé
    Et met de la mauvaise musique !

    Dans un groupe d’hommes de mon âge au café
    Deux hommes parlent tout le temps
    Deux se taisent et boivent leur café, cachés

    Dans les rues de Paris
    De belles passantes
    Ne font que passer

    Au Centre Médico Pédago Psychologique
    Dans la salle d’attente
    Je lis Jean-Luc Nancy à propos de Lacan

    Un des psychologues
    Du Centre Médico Pédago Psychologique
    Est carré comme un talonneur

    J’en ai assez de relire
    Élever des chèvres en open space
    Plus tard les lecteurs en auront assez de le lire

    Pour soigner mes peines de cœur
    Je lis Jean-Luc Nancy, et Alain Badiou,
    Dans la salle d’attente du CMPP

    J’alterne, je relis dix pages de mon tapuscrit
    Puis je lis dix pages de Jean-Luc Nancy
    Je rougis et ne retourne pas au tapuscrit

    Que peux-tu bien avoir
    À ajouter de la sorte
    À Élever des chèvres en open space ?

    Quand tu écris tu te fais l’effet
    D’un impénitent bavard
    Tu ferais bien de te taire. Sors !

    En fin de journée
    La chaleur retombe
    Pas le manque d’elle. Au contraire.

    Philippe Rebbot
    Placardisé ?
    Jean-Luc Nancy

    #mon_oiseau_bleu

    • Être alors, le verbe, le verbe seul, être revient à exister et exister est d’emblée hors de soi : « soi » veut dire hors de soi ; car « soi » est un cas-régime (comme « toi » , « autrui », « lui »). Le cas-sujet c’est « je » et « je » n’a lieu que dans et comme une parole – adressée, forcément.

      Abscons pour moi, hélas, pour l’instant...

  • « Le poids de notre histoire », par Jean-Luc Nancy
    https://nicolasdutent.wordpress.com/2015/11/20/le-poids-de-notre-histoire (version longue d’un texte paru dans L’Huma, via @isskein)

    La force en question est puisée, pour ce qui la constitue essentiellement, ailleurs que dans les ressources de ce qu’on nomme « fondamentalisme » ou « fanatisme ». Certes, le fondamentalisme actif, vindicatif et agressif – qu’il soit islamique (sunnite ou shiite), catholique, protestant, orthodoxe, juif, hindouiste (voire exceptionnellement bouddhiste) – caractérise pour une part non négligeable les dernières 25 années. Mais comment ne pas remarquer qu’il aura répondu à ce qu’on peut désigner comme le fondamentalisme économique inauguré avec la fin du partage bipolaire et l’extension d’une « globalisation » déjà engagée et désignée presque deux générations plus tôt (le « global village » de Mac Luhan date de 1967) ? Comment ne pas relever aussi l’empressement à effacer les expériences totalitaires comme si la simple démocratie représentative accompagnée du progrès technique et social répondait parfaitement aux inquiétudes levées depuis longtemps par le nihilisme moderne et au « malaise dans la civilisation » dont parlait Freud en 1930 ?

    Le fondamentalisme libéral affirme le caractère fondamental d’une loi supposée naturelle de production compétitive illimitée, d’expansion technique non moins illimitée et surtout de réduction tendanciellement illimitée de toute autre espèce de droit – du droit politique au premier chef, surtout si ce dernier entend réglementer la loi naturelle selon les exigences particulières d’un pays, d’un peuple et d’une forme d’existence commune. L’Etat dit « de droit » représente de manière paradoxale la forme à la fois nécessaire et tendanciellement exsangue d’une politique privée d’horizon et de consistance. Notre humanisme productiviste et naturaliste se dissout lui-même et ouvre la porte aux démons inhumains, surhumains, trop humains…

    Le fondamentalisme religieux peut se borner à l’observance d’une doctrine et d’un rite immuables, sans interférences avec le contexte socio-politique. Lorsqu’il veut être actif dans ce contexte, il présente une double postulation : d’une part il s’agit de retrouver la force d’un fondement mystique, d’autre part de permettre à cette force de cohabiter avec les intérêts techniques et économiques afin d’entrer dans leurs rapports de puissance. Le symptôme le plus éloquent de cette entreprise est l’adaptation du fonctionnement bancaire à la loi islamique – et réciproquement. Un autre symptôme est la guerre des religions : la révolution iranienne de 1979, en même temps qu’elle a marqué le réveil d’un islam politique, a aussi porté sur ce terrain la division majeure interne à l’islam. Comme celles de l’Europe ancienne, les guerres de religions répondent à des affrontements sociaux et politiques. On pourrait dire en simplifiant que les conflits actuels au Moyen-Orient – outre celui lié à Israël – proviennent de l’échec ou du dévoiement des tentatives censément progressistes de révolution postcoloniale (Egypte, Syrie, Irak, Algérie).

  • Jouir de l’abandon #Informatique
    http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-sur-la-toile-jouir-de-l-abandon-informatiq

    Dates/Horaires de Diffusion : 25 Mars, 2014 - 08:45 - 08:50

     Hier matin, ici même, Adèle van Reth est venue parler du livre qu’elle cosigne avec Jean-Luc Nancy, ouvrage consacré tout entier à la jouissance. Et depuis hier, une question me turlupine : où est la jouissance numérique ? y a-t-il de la jouissance dans la fréquentation de nos ordinateurs, de nos smartphones ? Une jouissance autre que la fréquentation des sites cochons, qui est trop évidente, trop facile ?
    Oui, cette jouissance informatique existe, et je suis sûr qu’elle revêt des formes très diverses.

    date de remontée fiction : Mardi 25 Mars 2014

    #Information #Innovation #Internet #Sexualité #Technique #Direct

  • Interroger la politique, interroger le commun une conférence de #Jean-Luc_Nancy.
    http://www.canal-u.tv/video/universite_toulouse_ii_le_mirail/interroger_la_politique_interroger_le_commun_jean_luc_nancy.8842

    Dans cette conférence, le philosophe Jean-Luc Nancy convoque tour à tour Platon, la Révolution française, Carl Schmitt, les soviets, Marx, Spinoza, Georges Bataille, Michel Foucault... pour interroger le/la politique, l’État, la démocratie et interroger surtout le concept, la possibilité et le sens du "commun", de #l'être-en-commun, de "l’être-ensemble" communiste. « Le communisme représente la protestation contre l’État, la demande, l’exigence que l’existence commune ne soit pas assumée par, ni déleguée à, ni représentée par, ni pris en charge par cette instance, l’État ».

    #Philosophie #Être #politique #Etat #Communisme #Marx #Foucault #Bataille #Spinoza #Vidéo

  • "Longue rencontre entre #Nicolas#Klotz, #Elisabeth_Perceval et #Jean-Luc_Nancy à Strasbourg, en 2009, dans la maison du philosophe, autour de son livre « Vérité de la démocratie ».
    Première partie
    http://vimeo.com/26750517

    Extrait de l’article suivant qui revient sur le livre de Jean Luc Nancy
    http://www.humanite.fr/node/49755

    Positivement, il s’agissait donc d’outrepasser cette « culture de calcul général - nommée "capital" », pour ouvrir (ou rouvrir) la possibilité de ce « partage de l’incalculable » sans lequel aucune démocratie n’a la moindre chance de tenir la promesse qu’elle recèle. Pour avoir fait peu de cas du « sans-valeur », de ce qui est « hors de toute valeur mesurable », les démocraties occidentales avaient abandonné au capitalisme la gestion du bien commun, s’exposant à une contestation sans mesure. Telle fut peut-être, selon Jean-Luc Nancy, l’inspiration critique la plus profonde du mouvement de 68, qui ne pouvait donc qu’en appeler à l’excès sous toutes ses formes. Cet excès, en définitive, n’est autre que celui qui fait la « vérité de la démocratie », à condition de ne pas faire de la démocratie le nom d’un régime politique parmi d’autres, mais justement l’emblème de ce franchissement des limites de toutes les formes politiques données. À ce titre, Vérité de la démocratie est à lire dans le prolongement de tous les livres où Jean-Luc Nancy a retracé les contours du problème politique, de la Communauté désoeuvrée à la Communauté affrontée en passant par Être singulier pluriel, pour ne citer que quelques titres majeurs.

    Deuxième partie
    http://vimeo.com/30547200

    #68 #Politique #Régime #Démocratie #Etat #Communisme #Socialisme #Philosophie #Rousseau #Marx #Livre #Vidéo

  • Gauche/Droite. Au commencement était la révolution française par Jean-Luc Nancy http://strassdelaphilosophie.blogspot.com/2013/05/gauchedroite-texte-de-jean-luc-nancy.html#Philo #Histoire

    "Qu’est-ce donc qu’un côté ? c’est une face, un aspect d’un objet qui en a plus d’un (laissons aux topologues et aux physiciens les objets unidimensionnels). Celui-ci en a deux, en effet, le droite et le gauche. Etant donné que les objets bidimensionnels sont plutôt rares dans la nature, comment celui-ci est-il constitué ? Il l’est par la suppression d’une troisième dimension, l’élévation, et avec elle, peut-on dire, de ces autres faces ou aspects que peuvent former, que forment à l’ordinaire, l’avant et l’arrière.
    L’objet droite/gauche à l’état pur ne peut être complété, enrichi, fécondé par aucune autre espèce de propriété. Un sequoia, un lombric, un homo sapiens peuvent être grands, petits, volumineux, mal formés, cela n’affecte pas leur droite/gauche. Ce qui l’affecte, on l’a dit, c’est la présence d’un sujet tel qu’il détermine une droite et une gauche ; par exemple le sens du cours d’un fleuve détermine sa rive droite et sa rive gauche
    Un bateau possède une droite et une gauche, cela se comprend bien puisqu’il est agencé pour avancer par son étrave. Mais les hommes d’équipage ne sont pas chacun à un moment donné tournés dans la même direction et pour éviter les méprises on a inventé que le mot BATTERIE largement écrit à l’arrière sur le pont donnerait les seules indications recevables du point de vue des côtés : « bâbord » et « tribord ». (Pour les Anglais, « port » et « starboard » ont la même fonction ; pour les Allemands", « Backbord » et « Steuerbord », etc.)

  • Contre-ville 4 – La ville déclose | Contre-ville
    http://contreville.hypotheses.org/85

    Jean-Luc Nancy a écrit la ville de Los Angeles dans son ouvrage La ville au loin (2011). A contre-courant des auteurs dits de « l’école de Los Angeles », chercheurs des universités californiennes comme Mike Davis et Ed Soja, Jean-Luc Nancy ne s’attaque pas au postmodernisme, aux drames sociaux et aux enclaves de la cité des anges. Son Los Angeles n’est pas celui de « Blade Runner ». Il tente de réévaluer la définition moderne de la ville et de la polis qui décline, sans passer à un questionnement sur la Postmetropolis (Soja, 2001).
    Il s’attaque à l’idée même de site, de centre et donc d’espace public. Pour lui, si les frontières sont à considérer comme décloses – décloses comme l’espacement des bouches ouvertes qui embrassent et qui dialoguent – c’est pour mieux comprendre la ville comme processus mobile : site changeant, acteurs urbains divers et qui sont renouvelés, cultures hybridés… Les catégories d’intra-urbain et l’extra-urbain perdent de leurs pertinences. La ville aussi se délocalise ! Et Los Angeles est la ville par excellence qu’on traverse sans y habiter pleinement, il faut s’y déplacer pour la saisir dans son caractère insaisissable et pléthorique.

  • Thomas Lacoste filme « Notre monde »

    http://abonnes.lemonde.fr/cinema/article/2012/04/13/thomas-lacoste-filme-notre-monde_1684979_3476.html

    Thomas Lacoste filme « Notre monde »
    Le Monde.fr | 13.04.2012 à 13h31 • Mis à jour le 08.12.2012 à
    Par Clarisse Fabre

    Le tournage de « Notre monde », de Thomas Lacoste avec Jean-Luc Nancy.

    A gauche, puis à droite. A gauche, et encore à droite. La campagne présidentielle serait ennuyeuse. C’est mécanique. A force de balayer, tels des essuie-glaces, les mêmes thématiques autour des mêmes candidats, c’est-à-dire ceux qui arrivent dans le peloton de tête des sondages, l’on se lasserait. Certains seraient même tentés d’arrêter les essuie-glaces, pour ne plus entendre ce morne bruit qui n’arrive même plus à éclairer la route.