person:paul krugman

  • Why Crypto Needs Institutions
    https://hackernoon.com/why-crypto-needs-institutions-f089410e2506?source=rss----3a8144eabfe3---

    Most #cryptocurrency pioneers would not call what they’re building “institutions.” The term reeks of centralization — it’s too unsexy. (Except when it’s “institutional capital”, then it’s welcomed with open arms.)In a recent debate between Paul Krugman and Katie Haun on cryptocurrencies, Krugman is asked why he rejects the decentralized vision behind cryptocurrencies. He responds:“We developed this socially ingenious thing: enduring institutions […] and it’s going to be really, really hard to come up with something better.”This is an unpopular view within the crypto world, but I think he’s absolutely right.Ask what has driven the economic vitality of the most advanced nations in the world, and we pretty much know the answer: it’s strong institutions. If you improve a country’s institutions, the society (...)

    #ethereum #crypto-institutions #blockchain #hackernoon-top-story

  • Memo to Krugman: 7 Problems Cryptocurrency Solves
    https://hackernoon.com/memo-to-krugman-7-problems-cryptocurrency-solves-93ff0394286?source=rss-

    [ Read on Guerrilla-capitalism.com ]Paul Krugman took time out from his European vacation to write why he’s a cryptocurrency skeptic. This is not surprising given who he is and what his positions have been over his career. Most of the orthodox criticisms against cryptocurrency I covered previously in my “This Time is Different: What #bitcoin Isn’t” and “What Bitcoin Actually Is” series. But it’s worth recounting how one could easily take many of these criticisms against Bitcoin, search and replace “bitcoin” or “cryptocurrency” for “US dollar” and come out with are more applicable criticism of the modern fiat money system.“Cryptocurrencies, by contrast, have no backstop, no tether to reality. Their value depends entirely on self-fulfilling expectations — which means that total collapse is a real (...)

    #paul-krugman-crypto #moral-hazard #memo-to-krugman #paul-krugman

    • Quelques autres, y avait pas assez de place.

      « Effet K »

      Le cinéaste soviétique Lev Koulechov (1899-1970) « prit un jour un gros plan de [l’acteur Ivan] Mosjoukine impassible, et le projeta précédé d’abord d’une assiette de potage, ensuite d’une jeune femme morte dans son cercueil et enfin d’un enfant jouant avec un ourson de peluche. On s’aperçut d’abord que Mosjoukine avait l’air de regarder l’assiette, la jeune femme et l’enfant, et ensuite qu’il regardait l’assiette d’un air pensif, la femme avec douleur, l’enfant avec un lumineux sourire, et le public fut émerveillé par la variété de ses expressions, alors qu’en réalité la même vue avait servi trois fois et qu’elle était remarquablement inexpressive. Le sens d’une image dépend donc de celles qui la précèdent dans le film, et leur succession crée une réalité nouvelle qui n’est pas la simple somme des éléments employés. »

      Maurice Merleau-Ponty, Sens et non-sens, Gallimard, Paris, 1996, sur l’« effet K », ou « effet Koulechov ».

      Nobel

      « Quiconque a lu un magazine économique ces dernières années ne peut ignorer l’existence d’investisseurs qui, anticipant une crise monétaire, non seulement déplacent des capitaux mais aussi, autant par opportunisme que par jeu, pèsent de tout leur poids pour déclencher cette crise. Ces nouveaux acteurs n’ont pas encore de nom bien défini : je propose le terme “Soroi”. »

      Le prix Nobel d’économie américain Paul Krugman, The Accidental Theorist, 1998.

      De Charles H. Fort…

      « Ce sont les structures mêmes de la connaissance qu’il faut revoir. Charles Hoyt Fort sent frémir en lui de nombreuses théories qui ont toutes les ailes de l’Ange du Bizarre. Il voit la Science comme une voiture très civilisée lancée sur une autostrade. Mais de chaque côté de cette merveilleuse piste bitume et néon s’étend un pays sauvage, plein de prodiges et de mystères. Stop ! Prospectez aussi le pays en largeur ! Déroutez-vous ! Zigzaguez ! »

      Louis Pauwels et Jacques Bergier, Le Matin des magiciens, Gallimard, 1960, p. 191.

      … à l’« effet Fort »

      « Ce millefeuille argumentatif caractérise de plus en plus fréquemment les produits frelatés qui peuvent s’échanger sur le marché cognitif contemporain. Le succès d’un roman comme le Da Vinci Code et le trouble qu’il a jeté dans certains esprits sont la conséquence d’une démonstration fondée sur des éléments faux mais plausibles pour un non-spécialiste et suffisamment nombreux pour créer un effet Fort. Quoique romanesque, ce récit s’inspirait d’essais ayant déjà connus un certain succès public et prétendant, eux, défendre des thèses qui ne devaient rien à la fiction. »

      Gérald Bronner, La démocratie des crédules, PUF, 2013, p. 93

      Petit peuple

      Dans Passport to Magonia (1969), l’astronome et informaticien Jacques Vallée rapproche les récits de rencontres avec les pilotes de soucoupes volantes des récits du folklore fantastique sur le « petit peuple » (lutins, farfadets et gobelins). Dans Le Collège invisible (1975), il imagine que le phénomène organise lui-même son propre camouflage et fonctionne comme un système de contrôle sur l’espèce humaine.

      Passeport

      « Bien davantage que l’égarement de quelques simples d’esprit, habiter le monde violent des dominants, monde de menaces, de coups et de parades, est le plus sûr passeport pour le complotisme. »

      Frédéric Lordon, « Le complotisme de l’anticomplotisme », @mdiplo, octobre 2017.

  • Bernard Stiegler : « <i>Pour le moment, l’intelligence artificielle produit surtout de la bêtise artificielle</i> » - Altermonde-sans-frontières
    http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article37261

    Bernard Stiegler : « Pour le moment, l’intelligence artificielle produit surtout de la bêtise artificielle »
    samedi 10 mars 2018
    popularité : 57%

    Par Marine Jeannin

    Mises au service de l’économie spéculative et du capitalisme de prédation, les nouvelles technologies pourraient être autant la solution que le problème, prévient le philosophe Bernard Stiegler. Loin d’être technophobe, il appelle à une réponse politique qui place les machines au service de l’homme. Et non l’inverse. Philosophe, il travaille sur les technologies numériques et les transformations qu’elles imposent à la société. Fondateur et président du groupe de réflexion Ars industrialis, il dirige également l’Institut de recherche et d’innovation (IRI), qui anime un projet d’économie contributive à Plaine Commune (Seine-Saint-Denis). Entretien

    Vous dites que la grande question est de savoir comment faire pour que l’intelligence artificielle ne crée pas de bêtise artificielle. Qu’entendez-vous par là ?

    L’intelligence artificielle aujourd’hui, c’est d’abord le calcul intensif (deep learning, big data) appliqué au capitalisme de plateformes. Cette économie prédatrice ne renouvelle pas la possibilité de produire les richesses qu’elle capte. Les technologies computationnelles — l’intelligence artificielle au sens large — ne sont utiles qu’à une condition : qu’elles ne détruisent pas le tissu social mais qu’elles permettent au contraire de le reconstruire. Pour le moment, l’intelligence artificielle produit surtout de la bêtise artificielle. Aujourd’hui les solidarités sociales sont menacées, l’atomisation est immense, le malaise universel. Cela ne concerne pas que l’Europe : aux États-Unis, où l’espérance de vie baisse, le suicide, l’overdose et l’alcoolisme sont les premières causes de mortalité des classes moyennes blanches selon l’économiste Paul Krugman.

    Que préconisez-vous ?

    Ces technologies doivent être mises réellement au service de l’intelligence, et non de l’économie spéculative et du capitalisme de prédation. L’intelligence artificielle est un pharmakon, au sens grec : c’est à la fois le poison et le remède. Je ne suis absolument pas technophobe. J’alerte simplement contre l’inconscience économique, politique et sociale de leaders moutonniers qui ne voient pas qu’ainsi on va dans le mur. En ce moment, il y a un mouvement de prise de conscience de tout cela. Il faut maintenant concrétiser des réponses très précises, à commencer par de nouvelles politiques industrielles.

    Justement, comment refonder le modèle économique pour redonner une place au travail au service de l’homme ?

    Il est acquis maintenant que l’emploi va diminuer, dans des proportions encore inconnues. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue à 9 % le nombre d’emplois qui, d’ici 10 à 20 ans, devraient disparaître dans 21 pays, mais il existe des projections encore plus pessimistes. Nous sommes déjà dans un chômage endémique totalement ruineux pour les finances publiques. Tout ce qui constitue la solidarité sociale est menacé par ce déficit structurel. L’économie est déjà insolvable et subsiste en partie sur la spéculation. Si on subit une augmentation de chômage de cette ampleur, c’est l’effondrement. Il faut donc envisager dès aujourd’hui une transformation de l’économie qui consiste à revaloriser le travail en dehors de l’emploi.

    Quelle est la distinction entre travail et emploi ?

    Selon une étude réalisée par des chercheurs d’Oxford en 2013, 47 % des emplois américains seraient automatisables d’ici 20 ans. Les gens qui les occupent travaillent, rentrent potentiellement épuisés chez eux le soir, mais ne produisent pas de changement (la situation n’est pas modifiée suite à leur action). Par exemple, une personne qui passe des produits devant un lecteur de code-barres ne change pas la situation : elle la sert, elle la consolide. Dans le langage désuet du XIXème siècle, cela s’appelle la prolétarisation. 47 % des emplois sont potentiellement automatisables parce que 47 % des emplois sont prolétarisés. Pour retrouver l’équilibre de l’offre et de la demande, l’économie de demain devra valoriser le travail hors emploi. Élever un enfant, c’est un travail. Apprendre à dribbler au foot, c’est un travail. Écrire des bouquins, c’est un travail. Même s’ils ne permettent pas de gagner sa vie. Énormément de gens travaillent sans être employés pour cela : les contributeurs de Wikipédia, par exemple, qui produisent pourtant une valeur énorme.

    À quoi ressemblerait une économie où on valoriserait le travail hors emploi ?

    À Plaine Commune, en Seine-Saint-Denis, nous travaillons, avec l’Établissement public territorial, la Fondation de France, des industriels et des banques, à expérimenter une économie contributive, fondée sur un revenu contributif qui s’inspire du logiciel libre et des intermittents du spectacle. Nous pensons que leur régime d’indemnisation pourrait être élargi à toutes sortes de domaines : la métallurgie, le bâtiment, le soin, l’alimentation… Ce revenu conditionnel, couplé aux emplois intermittents à haute qualification, peut compenser les pertes d’emploi, et donc de pouvoir d’achat. Par exemple, Anne Hidalgo a annoncé qu’à partir de 2030, les voitures thermiques ne pourront plus rentrer dans Paris. Ces voitures ne seront pas envoyées à la casse : il va falloir les remotoriser. Aujourd’hui, personne ne sait faire ça, dans les garages, les concessionnaires ne sont plus mécaniciens. Nous avons détruit les métiers : il va falloir les réinventer. C’est pourquoi nous collaborons avec de grandes entreprises qui, malgré leur bonne santé économique, savent qu’elles vont devoir évoluer. Si elles ne parviennent pas à resolvabiliser l’économie face aux plateformes prédatrices, si elles ne réinventent pas leur métier, elles seront disruptées. Ce qu’il faut produire aujourd’hui, ce n’est pas seulement de l’employabilité : c’est du savoir.

    Propos recueillis par Marine Jeannin

    (Photo de Bernard Stiegler - © E-pineuil)

    nouveau-magazine-litteraire.com

    • L’intelligence artificielle imite l’humain néolibéral.

      Elle ne peut véhiculer que la pensée officielle, c’est donc une catastrophe analogue à celle des contributeurs de Wikipédia, de Anne Hidalgo et tant d’autres.

      Ce sont nos vies et notre planéte qui sont mises au service de l’économie spéculative et du capitalisme de prédation. La soit disant intelligence artificielle n’est qu’un élément mortiphére de plus.

  • Avec les « Fake News Awards », Donald Trump vise une nouvelle fois la presse
    http://abonnes.lemonde.fr/donald-trump/article/2018/01/18/avec-les-fake-news-awards-donald-trump-cible-une-nouvelle-fois-la-pr

    Le président des Etats-Unis a choisi son porte-voix préféré, Twitter, pour publier le lien vers la liste mise en ligne sur le site officiel du Parti républicain.

    Le président des Etats-Unis a tenu parole. Mercredi 17 janvier, Donald Trump a dévoilé via un lien sur son compte Twitter les noms promis depuis deux semaines des médias qu’il déteste le plus, gratifiés de « prix » de « l’information bidon ». Sans surprise, le New York Times, la chaîne d’information continue CNN et le Washington Post, régulièrement pris à partie par l’occupant du bureau Ovale, prennent une bonne place dans une liste aux allures de tract de campagne publiée sur le site du Parti républicain. Le premier prix de ce classement infamant est d’ailleurs attribué non pas à un journaliste mais à un chroniqueur, le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, contempteur infatigable du président dans les colonnes du quotidien new-yorkais.

    #Fake_news #Trump

  • Les propositions de Varoufakis qui menaient à l’échec CADTM - 11 août 2017 - Eric Toussaint

    Dans son dernier livre Adults in the Room, Yanis Varoufakis donne sa version des raisons qui ont conduit à la capitulation honteuse du gouvernement Tsipras en juillet 2015. Il analyse essentiellement la période 2009-2015 tout en faisant des incursions dans des époques plus lointaines.
    Avec ce livre volumineux (550 pages dans la version originale en anglais), Yanis Varoufakis démontre qu’il est un grand narrateur. Il réussit par moment à émouvoir le lecteur. Son style direct permet de suivre de manière vivante le cours des évènements.


    Ce premier article porte sur les 4 premiers chapitres d’un livre qui en compte 17. Il concerne les propositions que faisaient Varoufakis avant de participer au gouvernement en janvier 2015.

    De la démonstration faite par l’auteur, on peut clairement conclure que son comportement et l’orientation politico-économique qu’il a défendue ont contribué à conduire au désastre. En effet, Yanis Varoufakis revendique clairement un rôle de premier plan dans l’élaboration de la stratégie qu’a adoptée avant la victoire électorale de janvier 2015 une poignée de dirigeants de Syriza : Alexis Tsipras, Yanis Dragasakis, Nikkos Pappas essentiellement.

    Varoufakis ne plaide pas coupable : il est convaincu que si Tsipras avait réellement appliqué l’orientation qu’il lui a proposée et que Tsipras a acceptée à la fin 2014, cela n’aurait pas débouché sur une défaite pour le peuple grec.
    Mais, contrairement à la conviction de Varoufakis, une lecture attentive de son livre aboutit à la conclusion qu’il a contribué à la défaite. . . . . . . . . . . . .

    La suite : http://www.cadtm.org/Les-propositions-de-Varoufakis-qui

    Le récit discutable de Varoufakis des origines de la crise grecque et ses étonnantes relations avec la classe politique CADTM - 17 août 2017 - Eric Toussaint

    Dans son dernier livre Adults in the Room, Yanis Varoufakis donne sa version des raisons qui ont conduit à la capitulation honteuse du gouvernement Tsipras en juillet 2015. Il analyse essentiellement la période 2009-2015 tout en faisant des incursions dans des époques plus lointaines.

    Dans un premier article au sujet de ce livre, j’ai analysé de manière critique les propositions faites par Varoufakis avant de participer au gouvernement de Tsipras en janvier 2015, en montrant qu’elles menaient à l’échec. Ce deuxième article porte notamment sur les liens entretenus par Yanis Varoufakis avec la classe politique dirigeante grecque (tant le PASOK historiquement lié à la social-démocratie, que le parti conservateur Nouvelle Démocratie) depuis plusieurs années.


    Yanis Varoufakis met l’accent à plusieurs reprises sur le large éventail de ses relations dans le milieu politique grec. Il insiste sur son amitié passée avec Yanis Stournaras (l’actuel directeur de la banque centrale de la Grèce, allié de Draghi et des banquiers privés grecs et étrangers), sur ses bons rapports en 2009 avec Georges Papandréou (qui a mis en œuvre la politique conduisant au premier mémorandum), sur ses relations avec Antonis Samaras (qui a dirigé le gouvernement grec après le deuxième mémorandum) et il consacre une partie importante des 4 premiers chapitres du livre à relater la construction de rapports étroits de collaboration et à certains moments de complicité avec 3 dirigeants de Syriza. Il s’agit d’Alexis Tsipras (qui a conduit le peuple grec au troisième mémorandum), Nikos Pappas (l’alter ego de Tsipras, devenu ministre d’État dans le gouvernement Tsipras I) auquel s’est ajouté, en cours de route, Yanis Dragasakis (avant que celui-ci devienne vice-premier ministre des gouvernements Tsipras I et II). Dans cette deuxième partie, je vais aborder le récit du début de la crise grecque ainsi que les relations de Varoufakis avec la classe politique traditionnelle grecque.

    Varoufakis relate de manière très discutable l’enchaînement des événements qui ont conduit à l’imposition du premier mémorandum de mai 2010. Tout en s’en défendant, il conforte la narration officielle selon laquelle la cause de la crise réside dans l’incapacité de l’État grec à faire face à la dette publique. Bien qu’il dénonce l’état lamentable dans lequel les banques privées grecques s’étaient placées |1|, il met l’accent sur l’incapacité de l’État grec à faire face à la situation et déclare que celui-ci aurait dû se déclarer en faillite. Il écarte la possibilité qui était “offerte” à l’État de refuser d’assumer les pertes des banques. Son raisonnement sur la faillite de l’État grec tient au fait que, selon lui, le passif (=les dettes) des banques privées était, qu’on le veuille ou non, à charge de l’État. Le passif des banques privées était tellement élevé que l’État grec était incapable d’y faire face. Pourtant, à différents moments de l’histoire, des États ont refusé d’assumer les pertes des banques privées. L’Islande l’a fait à partir de 2008 lors de l’effondrement de son secteur bancaire privé et s’en est très bien tirée. Elle a su faire face victorieusement aux menaces de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas |2|.

    Il ne suffit pas de dire que la Grèce n’est pas l’Islande, il ne suffit pas d’affirmer que la Grèce fait partie de la zone euro et devait y rester pour mettre fin au débat. Varoufakis adopte une attitude en réalité conservatrice du point de vue économique et social. Il dénonce les banquiers grecs mais la solution qu’il a proposée à Alexis Tsipras à partir de juin 2012 consistait à transférer la propriété des banques grecques à l’Union européenne |3|. . . . . . . . .
    La suite : http://www.cadtm.org/Le-recit-discutable-de-Varoufakis

    Comment Tsipras, avec le concours de Varoufakis, a tourné le dos au programme de Syriza CADTM - 31 août 2017 - Eric Toussaint

    Yanis Varoufakis fait remonter à 2011 sa collaboration avec Alexis Tsipras et son alter ego, Nikos Pappas. Cette collaboration s’élargit progressivement, à partir de 2013, à Yanis Dragasakis (qui est devenu, en 2015, vice-premier ministre). Une constante dans les rapports entre Varoufakis et Tsipras : Yanis Varoufakis plaide en permanence pour modifier l’orientation adoptée par Syriza. Varoufakis affirme que Tsipras-Pappas-Dragasakis veulent eux-mêmes clairement adopter une orientation différente, nettement plus modérée, de celle décidée par leur parti.

    La narration faite par Varoufakis ne manque pas de piment. À travers son témoignage, on voit comment, à des étapes très importantes, des choix sont faits dans le dos de Syriza au mépris des principes démocratiques élémentaires.


    Varoufakis s’attribue un rôle central et, en effet, il a exercé une influence sur la ligne adoptée par le trio Tsipras-Pappas-Dragasakis. Il est également certain que Tsipras et Pappas ont cherché à construire, en dehors de Syriza, des rapports plus ou moins étroits avec des personnes et des institutions afin de mettre en pratique une politique qui s’est éloignée de plus en plus de l’orientation que Syriza avait faite sienne. Varoufakis n’est pas la seule personne à avoir été contactée mais effectivement, à un moment donné, Tsipras et Pappas ont considéré qu’il était l’homme de la situation pour aller négocier avec les institutions européennes et le FMI.

    Début 2011, premiers contacts de Varoufakis avec Tsipras et Pappas
    Varoufakis décrit sa première rencontre avec Alexis Tsipras et Nikos Pappas début 2011. Pappas lui avait donné rendez-vous dans un petit hôtel restaurant proche du local de Syriza.

    • « Quand je suis arrivé à l’hôtel, Alexis et Pappas étaient déjà en train de commander leur déjeuner. Alexis avait une voix chaleureuse, un sourire sincère et la poignée de main d’un éventuel ami. Pappas avait un regard plus illuminé et une voix plus haute. […] Il était évident qu’il avait l’oreille du jeune prince et qu’il lui servait à la fois de guide, de frein et d’aiguillon, une impression que j’aurai toujours au fil des années tumultueuses qui suivraient : deux jeunes hommes du même âge mais de tempéraments différents, qui agissaient et pensaient comme un seul homme. |1| »
    Varoufakis explique que Tsipras hésitait sur l’orientation à prendre quant à une sortie éventuelle de la zone euro.
    • « Depuis 2011, Syriza était déchiré par les divisions internes face au problème : fallait-il officiellement soutenir le Grexit (quitter la zone euro, mais pas nécessairement l’Union européenne) ? Je trouvais l’attitude d’Alexis face à la question à la fois cavalière et immature. Son objectif était de maîtriser les tendances rivales au sein de son parti plus que de se faire une opinion claire et personnelle. À en juger par les regards complices de Pappas, il était évident qu’il partageait mon point de vue. Il comptait sur moi pour l’aider à empêcher le leader du parti de jongler avec l’idée du Grexit.
    • J’ai fait de mon mieux pour impressionner Alexis et le convaincre que viser le Grexit était une erreur aussi grave que de ne pas s’y préparer du tout. J’ai reproché à Syriza de s’engager à la légère (…). »

    Tsipras a soumis à Varoufakis l’idée de menacer les dirigeants européens d’une sortie de la Grèce de la zone euro, en cas de refus de leur part de remettre en cause la politique mémorandaire. Varoufakis lui a répondu qu’il éviter de sortir de la zone euro car il était possible par la négociation d’obtenir une solution favorable à la Grèce, notamment une nouvelle restructuration de sa dette.

    Tsipras a répliqué que des économistes renommés, comme Paul Krugman, affirmaient que la Grèce irait bien mieux sans l’euro.

    Varoufakis poursuit son récit : « Je lui ai répondu qu’on irait bien mieux si on n’était jamais entrés dans la zone euro, mais ne pas y être entrés était une chose, en sortir était une autre. […] Pour le persuader d’abandonner ce raisonnement paresseux, je lui ai fait le tableau de ce qui nous attendait en cas de Grexit. Contrairement à l’Argentine qui avait renoncé à la parité entre le peso et le dollar, la Grèce n’avait pas de pièces ni de billets à elle en circulation. » Pour le convaincre, Varoufakis fait observer à Tsipras que : « Créer une nouvelle monnaie demande des mois. »

    En réalité cet argument qui a été utilisé à de multiples reprises par Varoufakis et d’autres opposants à la sortie de l’euro n’est pas solide. En effet, il était possible d’adopter une nouvelle monnaie en utilisant les billets en euro après les avoir estampillés. Les distributeurs automatiques des banques auraient délivré des billets en euro qui auraient été préalablement marqués d’un sceau. C’est notamment ce que James Galbraith a expliqué dans une lettre à son ami Varoufakis en juillet 2015 |2|.
    En réalité, ce que souhaite Varoufakis, c’est convaincre Tsipras qu’il est possible de rester dans la zone euro tout en rompant avec la politique anti sociale appliquée jusque-là :
    . . . . . . . . .

    La suite : http://www.cadtm.org/Comment-Tsipras-avec-le-concours

    #Grèce #euro #crise-grecque organisée #union-européenne #banque #alexis-tsipras #yanis-varoufakis #mémorandum #pillage

  • La fin de la liberté des travailleurs américains RTBF - Paul Krugman - 23 Mai 2017

    Les conservateurs américains aiment parler de la liberté. Le célèbre ouvrage pro capitaliste de Milton Friedman ainsi que sa série télé étaient intitulés « Libres de choisir ». Et les plus durs des membres de la Chambre des Représentants qui poussent pour un démantèlement total de l’Obamacare se nomment eux-mêmes le Caucus de la Liberté.

    Eh bien pourquoi pas ? Après tout, l’Amérique est une société ouverte, dans laquelle chacun est libre de faire ses propres choix quant à l’endroit où il veut travailler et la façon dont il veut vivre.

    Tout le monde, certes, à l’exception des 30 millions de travailleurs qui sont désormais couverts par des clauses de non concurrence, qui pourraient se retrouver parfaitement inemployables s’ils quittent leur emploi actuel ; les 52 millions d’américains qui ont des antécédents médicaux qui seront effectivement dans l’incapacité de souscrire une assurance de santé individuelle, et qui seront donc bloqués avec leur employeur actuel, si le Caucus de la Liberté a gain de cause ; et les millions d’américains qui croulent déjà sous les dettes de leurs prêts étudiants, ou autres.

    La réalité, c’est que les américains, et notamment les travailleurs américains, ne se sentent pas du tout libres. L’Etude mondiale de Gallup demande aux habitants de nombreux pays s’ils ont le sentiment qu’ils ont « la liberté de faire des choix de vie » ; les Etats-Unis ne sont pas très bien placés, notamment comparés aux notes élevées en termes de liberté des nations européennes qui ont de forts filets de sécurité sociale.

    Et l’on peut facilement démontrer que nous sommes de moins en moins libres à mesure que le temps passe.
    Parlons d’abord de ces clauses de non concurrence, qui ont été récemment au cœur d’un article édifiant dans le New York Times (le dernier de toute une série), en plus d’un reportage venant de l’administration Obama poussant pour mettre des limites à cette pratique.

    Des clauses de non concurrence étaient à l’origine censées concerner la protection de secrets industriels et donc aider à promouvoir l’innovation et les investissements dans la formation professionnelle. Imaginons qu’une entreprise tentant de construire un meilleur piège à souris embauche une nouvelle ingénieure spécialisée en piège à souris. Son contrat de travail pourrait fort bien inclure une clause l’empêchant de partir quelques mois plus tard pour un emploi pour une entreprise concurrente, puisqu’elle pourrait donner des informations confidentielles à cette nouvelle entreprise. Et ça se comprend tout à fait.

    Pourtant, aujourd’hui, quasiment un employé américain sur cinq est sujet à une clause de non concurrence. Il ne peut y avoir autant d’employés qui possèdent des secrets industriels de valeur, notamment lorsque la plupart de ces employés ont des emplois relativement mal payés. Par exemple, l’une des affaires les plus importantes met en cause Jimmy John’s, une chaîne de sandwicheries, qui tente, en gros, d’interdire à ses anciens franchisés de travailler avec d’autres sandwicheries.

    De plus, les termes de ces clauses sont le plus souvent étendus de manière ridicule. C’est comme si notre ingénieure imaginaire en piège à souris avait l’interdiction de chercher un emploi avec une autre entreprise de manufacture, ou tout autre poste qui utiliserait ses savoirs faire d’ingénieure.

    En d’autres termes, aujourd’hui, les clauses de non concurrence sont là, dans la plupart des cas, bien moins pour protéger des secrets industriels que pour lier les employés à leurs employeurs actuels, incapables de demander de meilleurs salaires ou de démissionner pour trouver un meilleur emploi.

    Cela ne devrait pas se produire en Amérique, et pour être honnête, certains politiques des deux partis parlent du besoin de changer cela (bien que peu de gens s’attendent à ce que l’administration Trump ne suive l’impulsion de réforme initiée par l’administration Obama). Mais il y a un autre aspect du déclin de la liberté des employés qui est un vrai sujet lié aux partis : la santé.

    Jusqu’à 2014, en gros, il n’existait qu’une seule façon d’obtenir une assurance santé pour les américains ayant des antécédents médicaux âgés de moins de 65 ans : c’était trouver un employeur qui proposait une couverture santé. Certains employeurs étaient en fait volontaires pour le faire. Pourquoi ? Parce qu’il y avait de gros avantages en termes d’impôts – les premiums ne sont pas comptabilisées comme des revenus imposables – mais pour obtenir ces avantages, les plans santé des employeurs devaient offrir la même couverture santé à chaque employé, quelques soient ses antécédents médicaux.

    Et que se passait-il si vous souhaitiez changer d’emploi, ou lancer votre propre boîte ? Dommage : en gros, vous étiez bloqués (et je connais un certain nombre de gens dans ce cas).

    Puis, l’Obamacare est entré en vigueur, garantissant une couverture santé abordable même à ceux ayant des antécédents médicaux. Cela fut un changement incroyablement libérateur pour des millions de gens. Même si vous n’aviez pas tiré profit immédiatement de ce nouveau programme pour vous lancer en solo, le fait était que désormais, vous pouviez le faire.

    Mais peut-être plus pour très longtemps. Le Trumpcare – l’American Health Care Act – réduirait de manière drastique les protections pour les américains ayant des antécédents médicaux. Et même si ce projet de loi ne devient jamais une loi, l’administration Trump est, dans les faits, en train de saboter les marchés de l’assurance privée, ce qui veut dire que dans de nombreux cas les américains qui perdent la couverture de leur employeur n’auront aucun recours – ce qui, en réaction ne fera que lier encore plus à leur employeur actuel ceux qui ont une telle couverture.

    L’on pourrait dire, avec un peu d’hyperbole, que les employés en Amérique, soi-disant le pays de la liberté, sont en fait sur la voie de la servitude, sous le joug des employeurs des grandes entreprises de la même façon que les paysans russes étaient autrefois liés aux terres de leurs maîtres. Et les personnes qui les poussent sur cette route sont ceux-là même qui crient le plus fort « la liberté ».

    #Liberté #Travail #non_concurrence #choix_de_vie #secrets_industriels #chaînes #esclavage

  • Donald Trump and Co. : l’échec des médias - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/donald-trump-and-co.l-echec-des-medias.html

    Il n’y a rien d’infamant à se tromper, pour peu qu’on le reconnaisse, d’une part, et que l’on prenne la peine de comprendre ce qui a pu nous emmener sur des chemins de traverse…

    C’est peu dire que nous, les médias, sommes, à de rares exceptions près, passés à côté de l’histoire récente. À côté du Brexit, à côté de l’élection américaine, à côté de l’ascension de Fillon et de la chute de Sarkozy. À côté, aussi, du scrutin présidentiel gabonais, du score de Jean Ping et de ce qu’il révélait, malgré son échec.

    Pourquoi autant d’aveuglement dans un laps de temps aussi court ? Parce que le monde change plus vite qu’on ne le pense et que les grilles de lecture jusqu’ici en vigueur ne permettent plus de décrypter ses mutations.

    Et, soyons honnêtes, parce que nous sommes moins « connectés » – quel paradoxe dans le monde d’aujourd’hui ! – à la réalité. Ce que résume très bien le célèbre économiste Paul Krugman dans un billet publié par le New York Times, intitulé Notre pays inconnu, au lendemain de l’élection de Donald Trump : « Une chose est sûre : les gens comme moi, et probablement comme la plupart des lecteurs du New York Times, ne comprennent vraiment pas le pays dans lequel nous vivons. »

    Décalage profond

    Nous accordons une importance démesurée aux sondages et enquêtes d’opinion, aux autoproclamés analystes et experts de plateaux télé. Nous avons les yeux braqués sur eux, à tel point que nous n’avons pas vu ce qui se passait autour de nous, la sourde colère d’électeurs qui se sentent abandonnés, qui ont peur et qui ne votent plus comme avant, en rangs serrés derrière les jadis tout-puissants partis traditionnels.

    Le jeu politique, de plus en plus confus, n’est également plus le même. L’émergence d’un nouveau populisme est une réalité, même si nous n’avons pas voulu y croire. Poutine, Erdogan, Orbán, Xi Jinping, Trump, Le Pen font florès. A fortiori en période de crise, économique comme existentielle, dans un monde présenté comme plus dangereux qu’avant, même si c’est faux. Ainsi, par exemple, de l’ennemi public numéro un désigné par ces derniers, la mondialisation, bouc émissaire de toutes les peurs.

    " Le décalage entre le discours des médias et des élites, et ce qui sort des urnes est de plus en plus profond.
    Elle porte le chapeau d’autres phénomènes, les révolutions du monde du travail sous l’effet des révolutions numérique et robotique (les emplois salariés de jadis ont vécu) et les phénomènes migratoires, qui bousculent les identités nationales et les modes de vie.

    Un mal pour un bien

    Face à ces changements radicaux, une seule réponse pour nos Trump and Co. : ériger des murs, se barricader derrière ses frontières. Ce à quoi, même si c’est illusoire, une bonne partie de leur électorat grandissant adhère. Nous aurions dû mieux mesurer cette adhésion. Et ne pas confondre nos convictions avec la manière dont les autres perçoivent la réalité.

    Le décalage entre le discours des médias – et donc des élites – et ce qui sort des urnes est de plus en plus profond. L’abîme entre ces élites et les classes moyenne et populaire, lui, devient insondable. Le monde que nous décrivons n’est pas toujours celui dans lequel a l’impression de vivre une grande partie des gens. Cela les horripile. À tel point qu’ils ont souvent tendance à voter contre ce que leur recommande l’establishment. Pis, ils ne supportent plus d’être considérés comme « acquis ». Et le font payer cher…

    Notre métier n’est pas de se hasarder à émettre des pronostics, encore moins d’étaler nos certitudes. Nous sommes là pour décrire la réalité, toute la réalité, et aider nos lecteurs à comprendre.

    Dans les cas qui nous intéressent ici, nous n’avons pas réussi à présenter des scénarios politiques basés sur cette réalité, donc nous avons échoué dans l’exercice le plus élémentaire de notre fonction. C’est, en tout cas pour nous, un mal pour un bien : tirons toutes les leçons de ces échecs pour revenir avec humilité aux fondamentaux et ouvrir les yeux.

    Marwane Ben Yahmed

  • Comment la course entre Trump et Clinton s’est-elle resserrée à ce point ?
    Réponse de Paul Krugman
    http://www.rtbf.be/info/dossier/chroniques/detail_comment-la-course-entre-trump-et-clinton-s-est-elle-resserree-a-ce-point

    . . . . .
    Que s’est-il passé ? A-t-elle commis de grosses erreurs dans sa campagne ?
    Je ne le crois pas. Ainsi que je l’ai déjà dit, elle a été Al Gorisée. C’est-à-dire que comme Al Gore en 2000, elle s’est retrouvée contre un rouleau compresseur d’articles contre elle de la part des medias grand public, qui ont traité des faux pas relativement mineurs comme de gigantesques scandales et qui ont inventé de toutes pièces des scandales supplémentaires.
    . . . . .

  • L’Obamacare dans une mauvaise passe _ RTBF - Paul Krugman - 20 Aout 2016 -
    http://www.rtbf.be/info/article/detail_l-obamacare-dans-une-mauvaise-passe-paul-krugman?id=9383880

    Voilà plus de deux ans et demi que l’Affordable Care Act, également connu comme l’Obamacare, est entré pleinement en vigueur. Depuis lors, la grande majorité des nouvelles concernant la réforme de santé ont été de bonnes nouvelles, mettant à mal les prédictions désastreuses du catastrophisme de droite. Mais cette semaine a apporté son lot de mauvaises nouvelles : le géant des assurances, Aetna, a annoncé qu’il allait se retirer d’une grande partie des « échanges », ces marchés d’assurance spéciaux établis par la loi.

    Cela ne veut pas dire que la réforme est sur le point de s’effondrer. Mais de véritables problèmes vont émerger. Certains problèmes seraient relativement faciles à régler dans un système politique normal, un système dans lequel les partis peuvent faire des compromis pour que le gouvernement puisse travailler. Mais ils ne seront pas résolus si nous élisons un président qui n’a aucune idée de quoi faire (bien qu’il se tournerait vers des gens formidables, les meilleurs, pour être conseillé. Croyez-moi. Pas du tout). Et ils seront difficiles à résoudre même avec un président compétent et qui sait ce qu’elle fait si elle doit faire face à une opposition digne d’une politique de la terre brûlée de la part d’un Congrès hostile.
Voici ce qu’il en est aujourd’hui : depuis que l’Obamacare est entré en vigueur en janvier 2014, deux choses se sont produites. Tout d’abord, le pourcentage d’américains qui ne sont pas assurés a chuté brutalement. Deuxièmement, la croissance des coûts de santé a fortement ralenti, ce qui fait que la loi coûte moins que prévu à la fois aux consommateurs et aux contribuables.

    Où est donc le problème ?
    Eh bien l’Obamacare est un système qui repose sur les compagnies d’assurance privées qui fournissent une grande partie de la couverture étendue de cette loi (pas entièrement, parce que Medicaid étendu est également une grande partie du système). Et une grande partie de ces assureurs privés se retrouvent aujourd’hui à perdre de l’argent, parce que des américains qui n’étaient pas assurés auparavant et qui s’inscrivent s’avèrent être plus malades et plus en demande de soins qui coûtent cher que ce que l’on pensait.

    . . . . . .
    #Paul_Krugman #Etats_unis #Médicare

  • Sagesse, courage et l’économie Paul Krugman 16 Aout 2016 RTBF
    http://www.rtbf.be/info/article/detail_sagesse-courage-et-l-economie-paul-krugman?id=9379821

    C’est l’époque de la fantasmagorie en expertise politique, alors que les commentateurs tentent de balayer la domination d’Hillary Clinton dans les sondages – oui, le Syndrome de Dérangement Clinton est là et bien là – en insistant sur le fait qu’elle perdrait lourdement si seulement le GOP avait investi quelqu’un d’autre. Bien entendu, on ne le saura jamais. Mais s’il y a bien une chose que l’on sait, c’est qu’aucun des véritables rivaux de Donald Trump pour l’investiture n’avait la moindre ressemblance avec leur candidat imaginaire, un conservateur modéré et sensé avec de bonnes idées.

    Par exemple, il ne faut pas oublier ce que Marco Rubio faisait dans cette phrase apprise par cœur qu’il ne cessait de répéter, on s’en souvient : en gros, insinuer que le président Barack Obama tente délibérément de miner l’Amérique. Ce n’était pas si différent de l’affirmation de Donald Trump qu’Obama est le fondateur de l’Etat Islamique. Et n’oublions pas non plus que Jeb Bush, la parfait candidat de l’establishment, a commencé sa campagne avec l’affirmation délirante que ses mesures allaient doubler la croissance économique de l’Amérique.

    Ce qui m’amène à mon sujet principal : la vision économique de Clinton, qu’elle a résumée la semaine dernière. Il s’agit tout à fait d’une vision de centre gauche : des augmentations graduelles mais assez importantes dans les taux d’imposition pour les hauts revenus, une réglementation financière plus serrée, ce qui renforcerait encore le filet de sécurité social.

    Il s’agit également d’une vision qui ne comporte pas d’assomptions délirantes. A l’inverse de quasiment tout le monde du côté républicain, elle ne justifie pas ses propositions en affirmant qu’elles permettraient une accélération extrême de l’économie américaine. Ainsi que le dit le Tax Policy Center qui est non partisan, elle est « une politique qui financera ce qu’elle promet ».

    Voilà donc ma question : est-ce que la modestie du programme économique de Clinton est vraiment une trop bonne chose ? Est-ce que le fait d’accélérer la croissance économique des Etats-Unis doit être une priorité plus importante ?

    Car alors que les Etats-Unis se remettent plutôt bien de la crise de 2007 à 2009, la croissance économique sur le long terme est très décevante. Une partie s’explique par la démographie, étant donné que les enfants du baby-boom partent à la retraite et la croissance de la population en âge de travailler ralentit. Mais il y a également ce déclin plutôt mystérieux de la population active parmi les adultes dans la force de l’âge et une chute brutale dans la croissance de la productivité.

    Selon le Congressional Budget Office, le résultat c’est que le taux de croissance du PIB potentiel – ce que l’économie pourrait produire avec le plein emploi – a baissé d’environ 3,5 pourcent par an à la fin des années 1990 pour arriver à presque 1,5 pourcent aujourd’hui. Et certaines personnes que je respecte sont convaincues que le fait de tenter de remonter ce taux devrait être un objectif majeur de la politique.

    Mais alors que je tentais d’y réfléchir, je me suis rendu compte que la célèbre Prière de la Sérénité de Reinhold Niebuhr tournait dans ma tête : « Donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer les choses que je peux changer et la sagesse d’en connaître la différence ». Je sais, c’est presque un sacrilège de l’appliquer à la politique économique, mais quand même.

    Après tout, que savons-nous réellement de ce qu’il faut faire en termes de politique économique ? En fait, l’on sait comment fournir des soins de santé essentiels à tous ; la plupart des pays développés le font. L’on sait comment fournir une sécurité de base aux retraités.

    L’on sait pas mal de choses sur la façon de relever les revenus des employés aux salaires les plus bas.

    Je dirais également que l’on sait comment combattre les crises financières et les récessions, bien que l’impasse politique et l’obsession des déficits se soient mises en travers de notre utilisation de ce savoir.

    D’autre part, que savons-nous du fait d’accélérer la croissance sur le long terme ? Selon le Budget Office, la croissance potentielle était plutôt stable de 1970 à 2000, sans qu’aucune des actions de Ronald Reagan ou Bill Clinton ne fasse grande différence. Le glissement qui suivit commença avec George W. Bush et continua avec Obama. Cette histoire laisse à penser qu’il n’y a pas de solution facile pour changer cette tendance.

    Ceci dit, je ne suis pas en train de dire que nous ne devrions pas essayer. Je plaiderais notamment pour davantage de dépenses en infrastructures que ce que propose Clinton, et davantage d’emprunts pour les financer. Cela pourrait donner un sérieux coup de fouet à la croissance. Mais il serait malavisé de compter dessus.

    Ceci étant dit, je pense qu’il n’y a pas suffisamment de gens qui se rendent compte du courage que cela demande de se concentrer sur des choses que nous savons réellement faire, plutôt que des discours fantaisistes sur des croissances merveilleuses.

    Lorsque les conservateurs promettent une croissance fantastique si l’on donne une autre chance à la Bushonomie, l’une des raisons principales c’est qu’ils ne veulent pas admettre à quel point ils devraient sabrer dans des programmes populaires pour financer ces baisses d’impôts. Lorsque les centristes nous enjoignent à nous détourner des questions de la distribution et de l’équité pour nous concentrer plutôt sur la croissance, ils contournent le plus souvent les vrais problèmes qui nous divisent sur un plan politique.

    Il est donc plutôt courageux de dire « voilà les choses que je veux faire et voilà comment je vais les financer. Désolée, mais certains d’entre vous devront payer plus d’impôts ». Ne serait-ce pas formidable si ce genre d’honnêteté politique devenait la norme ?

  • La fréquence Trump
    http://www.dedefensa.org/article/la-frequence-trump

    La fréquence Trump

    Comme ces animaux qui émettent des sons inaudibles pour l’oreille humaine, Donald Trump ne peut apparemment être “capté” par certains, notamment l’establishment médiatique incarné au sommet par le NY Times, qui se propose constamment de le “décoder” mais n’en fait jamais rien en réalité. Même le brillant Paul Krugman qui analyse très bien la responsabilité du Parti républicain dans la montée de Trump est apparemment sourd à la “fréquence Trump”, contrairement aux 43% d’américains supposés abrutis qui se disent désormais prêts à l’élire président. La surdité affecte aussi la classe politique mondialiste, si l’on en juge par la récente montée au créneau d’Obama et de Hollande contre le candidat Trump. Surdité réelle ou gesticulations désespérées de gens qui ont fort (...)

  • Trump et les impôts Paul Krugman 14 Mai 2016 Lisez le dernier paragraphe d’abord

    « Apparemment, c’est la semaine des mystères des impôts de Trump. L’un des mystères, c’est pourquoi Donald Trump, à l’inverse de n’importe lequel des candidats investi par l’un des partis majeurs de notre époque moderne, refuse de rendre publiques ses déclarations d’impôts. L’autre mystère, c’est de savoir pourquoi, après avoir décidé qu’il a besoin d’experts pour remettre en ordre ses propositions ridicules de baisses d’impôts, il a choisi de faire appel aux services d’un groupe qui ne sait pas mettre deux idées à la suite.


    Sur ce premier mystère : l’excuse de Trump - qu’il ne peut pas rendre publiques ses déclarations d’impôts puisqu’elles sont soumises à un audit – est un mensonge évident. Au contraire, le fait qu’il subisse un audit (ou du moins c’est ce qu’il dit) devrait rendre les choses plus faciles pour lui pour rendre le tout public – après tout, il n’aurait pas à craindre de déclencher un audit ! Clairement, il doit cacher quelque chose. Quoi donc ?

    Cela pourrait être le faible montant de ses impôts, une révélation qui a fait du tort à Mitt Romney en 2012. Mais j’en doute ; étant donnée la façon dont Trump se comporte, il se vanterait probablement du fait que sa capacité à détourner le système d’imposition montre à quel point il est intelligent par rapport à tous les losers ici-bas.

    Mon avis, partagé par un certain nombre d’observateurs, c’est que le vilain secret caché dans ces déclarations c’est qu’il n’est pas aussi riche que ce qu’il prétend. Dans le Trumpworld, la révélation qu’il ne vaut qu’un ou deux milliards – peut-être même moins qu’un milliard – serait l’humiliation ultime. Il essaie donc de tenir longtemps. Bien entendu, s’il y parvient, on ne le saura jamais.

    Pourtant, pendant ce temps l’on peut observer les propositions politiques du candidat. Et ce qui se passe là-dedans est tout aussi révélateur, en soi, que sa tentative de détourner l’attention du public de ses finances personnelles.

    Voilà l’histoire jusqu’à présent : à l’automne dernier Trump a suggéré qu’il allait se démarquer de l’orthodoxie républicaine en relevant les impôts pour les riches. Mais il a alors dévoilé son programme d’imposition qui, en fait, propose des baisses confortables d’impôts aux riches. Et selon des analyses non partisanes, cela causerait également une explosion des déficits, ajoutant environ 10 000 milliards de dollars à la dette nationale en dix ans.

    Ceci dit, les incohérences entre la rhétorique de Trump et ses propositions précises n’ont pas donné l’impression de lui nuire dans les primaires républicaines. La grande irresponsabilité de ces propositions non plus d’ailleurs, peut-être parce que tous les candidats majeurs à l’investiture du GOP proposaient des coupes d’impôts gigantesques pour les riches qui ruineraient le budget. C’est vrai qu’aucun d’entre eux n’était aussi délirant que le projet de Trump mais de telles distinctions étaient probablement sans conséquence pour les électeurs aux primaires – 4 000 milliards, 10 000 milliards de dollars, qui s’en soucie ?

    Cependant, l’investiture en poche, Trump semble ressentir le besoin de se donner un air plus respectable. J’imagine que le but est de faire tomber les chiffres des gros titres à un niveau tel que la propension des média à proposer de fausses équivalences puisse se mettre en place. Hillary Clinton a un projet qui tient la route, alors que Donald Trump a un plan qui coûtera 4 000 milliards de dollars, mais qu’il prétend être neutre en déficits ? Et alors, c’est la même chose !

    Ah oui, et pendant ce temps il a à nouveau proposé de relever les impôts pour les riches, puis est revenu dessus, avec les média qui gobent tout.

    Mais le plus intéressant, c’est de découvrir qui Trump a choisi pour revoir son projet, d’après Politico : Larry Kudlow de CNBC et Stephen Moore de la Heritage Foundation. Cette nouvelle a fait recracher leur café du matin à tous les analystes économiques d’Amérique.

    Pour ceux qui ne suivent pas ces choses-là, Kudlow est connu pour avoir tort sur, eh bien, tout.
En 2005 il tournait en ridicule “ces idiots qui s’attendent à ce que l’effondrement des prix de l’immobilier à Las Vegas ou à Naples en Floride ne provoque la chute des consommateurs, du reste de l’économie et de tous les marchés boursiers" – ce qui est exactement ce qui s’est passé. En 2007 il prédisait trois années de prospérité idéale. Et ainsi de suite.

    Moore a un historique de prévision similaire, mais il possède également une incapacité remarquable à présenter des faits pertinents. Le plus connu, peut-être, c’est qu’il essayé une fois de réfuter, eh bien oui, ce que j’avais dit, avec un article détaillant les soi-disant bénéfices des coupes dans les impôts au niveau des états ; de manière incroyable, pas un des nombreux chiffres de cet article n’était correct.
Pourquoi Trump s’adresserait-il à ces gens-là pour, hum, mettre d’aplomb ses chiffres ?
Cela pourrait être une proposition de paix, une tentative de rassurer les initiés en intégrant Kudlow et Moore qui sont des membres influents de l’establishment républicain – ce qui, soit dit en passant, nous en dit long sur leur parti.

    Mais à mon avis, l’explication est plus simple : le candidat n’a aucune idée de qui est ou n’est pas compétent. Enfin, ce n’est pas comme s’il avait une connaissance personnelle de l’économie, ou qu’il sache reconnaître ce qu’il ne sait pas. Par exemple, il ne cesse de répéter que l’Amérique a les impôts les plus élevés au monde, alors que nous sommes en fait tout en bas parmi les pays développés.
Il s’est donc probablement lancé avec deux types qu’il a vus à la télé, se disant que s’ils étaient là c’est qu’ils savaient de quoi ils parlaient.

    Cela dit, l’on peut se demander comment quelqu’un aussi imprudent et manquant de curiosité peut-il avoir eu autant de succès dans les affaires. Mais une réponse serait de savoir à quel point il a eu du succès, pour de vrai. Qu’y-a-t-il dans ces déclarations d’impôts ? « 

    Source : http://www.rtbf.be/info/dossier/chroniques/detail_trump-et-les-impots-paul-krugman?id=9298044

  • Making a killing from ’austerity’: the EU’s great privatisation fire sale - The Ecologist
    http://www.theecologist.org/News/news_analysis/2987270/making_a_killing_from_austerity_the_eus_great_privatisation_fire_sale.

    ... if the arguments for privatisation no longer stand up to scrutiny, what is driving the process? Along with an ideological fixation with neoliberal policies in the Commission, it is notable how many powerful legal, accountancy and financial firms are reaping profits from the process.

    The report, The Privatisation Industry in Europe shows that the privatisation of state-owned assets depends on the participation of a small coterie of corporations, that provide the financial and legal advice. 

    In terms of financial advice, Lazard and Rothschild are the big players; legal advice features mainly UK-based law firms, such as Freshfields Bruckhaus Deringer and Allen and Overy, and in all of the deals the so-called ’Big Four’ accountancy firms (Deloitte, KPMG, PricewaterhouseCoopers and Ernst & Young) are involved. Their advice does not come cheap: Lazard made profits of £1.5 million as an advisor in the privatisation of Royal Mail.

    [...]

    ’The drive for austerity was about using the crisis, not solving it. It still is.’

    It comes as no surprise that these institutions are all involved in powerful European lobbying groups, such as the European Financial Services Roundtable, Business Europe and the Society of European Affairs Professionals. Many of the firms have their own lobbyists in Brussels: Freshmans Bruckhaus Deringer openly states that it is present there to “help to shape EU legislation and administrative decisions.”

    Collectively, these lobbyists have turned privatisation into a capitalist virility test; used to judge whether an indebted country is truly committed to economic reform and competitiveness. The fact their advice reaps considerable private profit for themselves in the process is rarely mentioned.

    The fact that the financial sector emerged not only unscathed, but strengthened in the wake of the financial crisis is a conundrum that the left and progressives still grapple with. It showed that popular awareness and anger was not enough to overcome the combined force of a powerful financial industry and a neoliberal ideology deeply entrenched in political and cultural life.

    So it is perhaps no surprise that privatisation has accelerated in Europe rather than slowed down since the economic crisis. As Nobel prize-winning economist, Paul Krugman put it: “The drive for austerity was about using the crisis, not solving it. It still is.”

    However, just as in the financial crisis, this powerful nexus of forces cannot hide the social costs of policies that put private profits before human needs. Along with anger at the surging inequality expressed in the rise of anti-establishment party candidates on both sides of the Atlantic, there is also growing disaffection with growing cases of privatisation that have led to declining public services and rising prices.

    In the area of water, for example, 235 cities worldwide in the last 15 years have brought water services back under public control in frustration at rising prices and declining service delivery. This trend is one that European Commission bureaucrats would do well to learn from before ploughing ahead with the next wave of austerity-drive privatisation in its most indebted countries.

    Their failure to listen, will only contribute to a growing disaffection with the European Union project, from both the left and the right, that won’t be reversed until economic policies are designed for the benefit of the majority rather than a privileged minority.

    #lobbying #austérité #privatisation #accaparement #appauvrissement #majorité #enrichissement #minorité #arnaque #UE #Europe

  • Privilèges, pathologie et pouvoir
    Paul Krugman - 2 Janvier 2016

    Etre riche voilà qui peut être mauvais pour l’âme. Il ne s’agit pas seulement d’un vénérable extrait de croyance populaire ; c’est la conclusion de sciences sociales sérieuses, et confirmée par des analyses statistiques et des expériences. En, moyenne, les gens riches sont moins enclins à exprimer de l’empathie, moins susceptibles de respecter les normes et même les lois, plus susceptibles de tricher que ceux qui sont situés quelques échelons plus bas sur l’échelle sociale.

    Et même si l’on n’a pas de confirmation statistique, il est évident que l’extrême richesse peut faire de terribles dommages spirituels. Prenons quelqu’un dont la personnalité aurait pu n’être que désagréable dans des circonstances normales, et donnez-lui le genre de richesse qui lui permet de s’entourer de lèche-bottes et qui lui permet généralement d’obtenir ce qu’il veut. Il n’est pas difficile de voir comment il pourrait devenir égocentrique de façon presque pathologique et ne se souciant pas des autres.

    Que se passe-t-il donc pour un pays qui donne un pouvoir politique toujours plus important aux super riches ?

    L’Amérique moderne est une société dans laquelle une partie grandissante des revenus et des richesses est concentrée dans les mains d’un petit groupe de personnes, et ces personnes ont une gigantesque influence politique – dès les prémices de la campagne présidentielle 2016, environ la moitié des contributions sont venues de moins de 200 familles très riches. L’inquiétude habituelle quant à cette marche vers l’oligarchie c’est que les intérêts et les préférences politiques des très riches sont très différents de ceux de la population générale, et c’est très certainement là le plus gros problème.

    Mais il est également vrai que ceux qui deviennent puissants grâce à une politique fondée sur l’argent sont dans une grande proportion des égomaniaques pourris gâtés. Ce qui m’amène au cycle d’élection actuel.

    L’illustration la plus évidente de ce que je tente de démontrer est l’homme qui est aujourd’hui en tête au sein des républicains. Donald Trump aurait probablement été un vantard et une brute quelles que soient ses fonctions sociales. Mais ses milliards l’ont isolé de toutes les contraintes extérieures qui limitent les tendances des gens à se comporter en narcissistes complets ; personne n’a jamais été dans la position de lui dire « Vous êtes virés ! ». Et le résultat, c’est ce visage que l’on ne cesse de voir à la télé.
    Mais Trump n’est pas le seul milliardaire centré sur lui de manière affolante qui joue un rôle démesuré dans la campagne 2016.

    Dernièrement, des informations intéressantes à propos de Sheldon Adelson, le magnat du jeu de Las Vegas nous sont parvenues. Adelson a été impliqué dans certaines procédures judiciaires assez complexes, qui tournent toutes autour d’affirmations de fautes lors d’opérations à Macao, en lien avec le crime organisé et la prostitution. Au vu de son activité, cela n’est peut-être pas très surprenant. La surprise est venue de son comportement au tribunal, puisqu’il a refusé de répondre à des questions générales et s’est disputé avec la juge, Elizabeth Gonzales.

    Ainsi qu’elle l’a fait remarquer à juste titre, les témoins ne font pas ça.
    Puis Adelson a acheté le plus grand journal du Nevada. Alors que la vente était finalisée, on a dit aux journalistes du journal de tout laisser tomber et de se mettre à suivre les faits et gestes des trois juges, Gonzales y compris. Et alors que le journal n’a jamais publié aucun résultat de cette enquête, une attaque contre Gonzales, avec ce qui ressemble fort à une légende fictive, est apparue dans un petit journal du Connecticut dont le propriétaire est l’un des associés d’Adelson.
    Très bien mais pourquoi s’en soucierait-on ? Parce que les dépenses politiques d’Adelson font de lui un acteur de premier plan dans la politique républicaine - à tel point que les journalistes parlent régulièrement de la « primaire Adelson », dans laquelle les candidats font un pèlerinage jusqu’à Las Vegas pour signifier leur obéissance.

    Existe-t-il des cas similaires ? Oui, même si le degré d’égomanie n’atteint pas le niveau d’Adelson. Par exemple, je me surprends à penser au milliardaire de fonds spéculatifs Paul Singer, un autre très puissant au GOP, qui publia une lettre d’un investisseur déclarant que l’inflation était omniprésente – il le voyait grâce aux prix de l’immobilier dans les Hampton et des œuvres d’art de luxe. Les économistes ont bien ri de l’incident, mais réfléchissez simplement à la dose d’égocentrisme requise pour écrire quelque chose comme ça sans se rendre compte de la façon dont les non milliardaires vont le recevoir.

    Ou pensons à tous ces milliardaires qui, il y a quelques années, déclaraient, très sérieux et sans aucun signe d’embarras, que le Président Barack Obama faisait du tort à l’économie en laissant à penser que certains hommes d’affaire s’étaient mal comportés. Eh oui, vous comprenez, il les avait vexés.
Que les choses soient claires, la raison la plus importante pour s’opposer au pouvoir de l’argent en politique, c’est la façon dont il permet aux riches de truquer le système et de fausser les priorités politiques. Et la raison majeure pour laquelle les milliardaires détestent Obama c’est ce qu’il a fait à leurs impôts, pas à leurs sentiments. Le fait que ceux qui achètent de l’influence soient aussi des gens horribles n’est que secondaire.

    Mais ce n’est pas trivial. L’oligarchie, le pouvoir dans les mains de quelques-uns, a également tendance à devenir le pouvoir par des égoïstes monstrueux. Narcisstocratie ? Abrutigarchie ? En tous les cas, ce n’est pas beau à voir et cela va probablement être encore pire au cours de l’année qui nous attend.
    Source : http://www.rtbf.be/info/article/detail_privileges-pathologie-et-pouvoir-paul-krugman?id=9175855

    #200_familles aussi aux USA. Interpelant ! #trump #milliardaires #truquages #obama #olligarchie #usa #Las_vegas #journalistes #presse

    • Ce gars est très intéressant. Ses chroniques économiques sont parfois ardues et elles sont l’oeuvre d’un économiste non révolutionnaire. Dans ce contexte, elles sont généralement d’une belle rudesse argumentée à l’encontre des pyromanes égocentriques du système capitaliste.

    • Autre gars intéressant, Benoit Boussemart
      http://richessem.eklablog.com , La richesse des Mulliez et les grandes fortunes
      Je ferai une émission en direct avec lui ce Mercredi 6 janvier, sur Radio Campus Lille à 12h
      Je mettrai l’émission en ligne sur SeenThis.

      Des économistes intéressants, il y en a plein, et on ne les retrouve que trés rarement dans le figaro, l’obs, libé, le monde . . .
      Mais non, ce n’est pas de la censure. M’enfin,qu’est ce que vous croyez !

  • L’arnaque du prétendu « prix Nobel d’économie » | Déjà-vu | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/deja-vu/2015/10/10/larnaque-du-pretendu-prix-nobel-deconomie-235033

    Or, ce qu’il y a avec le prix Nobel d’économie, c’est que ça n’est pas un prix Nobel.

    Et pour cause : Alfred Nobel n’a jamais évoqué le moindre désir de créer d’autres prix que les cinq que l’on connaît (physique, chimie, médecine, littérature, paix) dans son testament (qui crée les prix), ni ailleurs.

    Et dans cette veine, il faut remarquer qu’à part quelques exceptions ces dernières années (Paul Krugman, Joseph Stiglitz), le prix a été dans la quasi-totalité des cas attribué à des économistes issus de cette tradition, et en particulier de l’Ecole de Chicago (ce qui avait poussé Gunnar Myrdal à vouloir faire abolir le prix).

  • Crise grecque. ‪Des internautes appellent au boycott de l’économie allemande | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/crise-grecque-des-internautes-appellent-au-boycott-de-leconom

    Sur les réseaux sociaux, les réactions et hastags s’enchaînent. Après le #ThisIsACoup lancé sur Twitter par l’économiste américain Paul Krugman, les Européens appellent désormais au boycott de l’économie allemande en utilisant le hashtag ‪#BoycottGermany‬. En Italie, les internautes sont invités à se tourner vers l’économie locale “pour punir Berlin des conditions strictes liées au plan de sauvetage de la Grèce”, rapporte le quotidien allemand Die Welt. D’autres privilégieront les produits locaux jusqu’à ce que “l’Allemagne rembourse la dette qui avait été annulée par l’Europe” au sortir de la guerre, en 1953.

    (Si l’Allemagne persiste à vouloir contrôler l’Union européenne par des moyens économiques, il va falloir #boycotterAllemagne ; c’est une guerre économique.)

    L’auteur américain Greg Galloway fournit même un petit guide aux consommateurs : “Si le code-barres des produits commence par 400-440, ne les achetez pas”, précise-t-il sur son compte Twitter, en référence au code pour l’Allemagne dans le système mondial de classification des biens de consommation.

    #Grèce #dette

  • Killing the European Project - Paul Krugman
    http://krugman.blogs.nytimes.com/2015/07/12/killing-the-european-project

    Paul Krugman : "Suppose you consider Tsipras an incompetent twerp. Suppose you dearly want to see Syriza out of power. Suppose, even, that you welcome the prospect of pushing those annoying Greeks out of the euro.

    Even if all of that is true, this Eurogroup list of demands is madness. The trending hashtag #ThisIsACoup is exactly right. This goes beyond harsh into pure vindictiveness, complete destruction of national sovereignty, and no hope of relief. It is, presumably, meant to be an offer Greece can’t accept; but even so, it’s a grotesque betrayal of everything the European project was supposed to stand for. (...)

    #politique #europe #économie #grèce #démocratie

  • Grèce : les économistes jugent déraisonnables les exigences des créanciers
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/06/30/les-economistes-jugent-deraisonnables-les-exigences-des-creanciers_4664651_3

    C’est peu dire que les dernières propositions des créanciers de la Grèce, mises en ligne dimanche 28 juin sur le site Internet de la Commission européenne, suscitent les critiques.

    Patrick Artus (Natixis), Joseph Stiglitz (Prix Nobel), Paul Krugman (Prix Nobel), Julien Marcilly (Coface), Xavier Ragot (OFCE), Paola Monterus (Crédit Agricole), Ludovic Subran (Hermès)

    Tout ce beau monde, y compris les économistes d’entreprise, tout d’un coup se retrouvent en une du Monde.fr. Article du 30/06, avant même le rapport du FMI.

    Une révélation subite ou le départ en vacances du chroniqueur habituel ?

  • Paul Krugman vote #όχι
    Grisis - The New York Times
    http://krugman.blogs.nytimes.com/2015/06/28/grisis/?smid=fb-share

    OK, this is real: Greek banks closed, capital controls imposed. Grexit isn’t a hard stretch from here — the much feared mother of all bank runs has already happened, which means that the cost-benefit analysis starting from here is much more favorable to euro exit than it ever was before.

    Clearly, though, some decisions now have to wait on the referendum.

    I would vote no, for two reasons.
    […]

  • « En attendant les hordes de grands buveurs de bière... »
    (Grèce / revue de presse du 31 mai 2015)

    Mais à présent, qu’allons-nous devenir sans barbares ? / Ces gens-là, écrivait en substance le grand poète grec Constantin Cavafis, c’était quand même une solution...
    Non sans ironie, l’économiste Paul Krugman associe le salut des Grecs en cas de #sortie_de_l'euro et de dévaluation externe au déferlement de hordes de « grands buveurs de bières britanniques » :
    http://mobile.agoravox.fr/actualites/europe/article/paul-krugman-le-vrai-risque-pour-167882

    Rappel à la discipline de parti sur fond d’accord en vue (et de « concessions douloureuses » et/ou de « compromis honorable ») avec les #créanciers : Nikos Pappas (ministre en charge de l’audiovisuel et bras-droit d’Alexis #Tsipras) accentue ses critiques contre la présidente de l’Assemblée nationale, Zoe #Konstantopoulou, trop indépendante selon la fraction majoritaire/gouvernementale du parti au pouvoir et sans doute trop soucieuse aux yeux de ces derniers de défendre (depuis un « perchoir » hautement politisé après son entrée en fonction) le respect des engagements initiaux du #gouvernement_grec (la charge contre Z. K. alimente depuis quelques semaines plusieurs articles de la presse de gauche proche de N. Pappas) : http://www.thepressproject.gr/article/77577/Austiro-minuma-tou-Nikou-Pappa-pros-diafonountes

    A Bruxelles, les pourparlers sur l’économie grecque semblent s’accélérer dans le cadre du Brussels Group. Questions sur la table : système fiscal, régimes de retraites, fonctionnement de la Justice, des marchés, du système bancaire – entre autres. Un accord au niveau des « équipes techniques » du Groupe de Bruxelles paraît « possible », selon des sources proches des négociateurs grecs. Les entretiens se poursuivront vraisemblablement ce lundi, tant au niveau des équipes techniques qu’à celui des responsables politiques.
    http://tvxs.gr/news/eyropi-eop/epitaxynontai-oi-diaboyleyseis-sto-brussels-group

    Après l’entretien de jeudi dernier (en marge de la rencontre au sommet de Riga), une vidéoconférence est prévue ce soir (dimanche 31 mai) entre A. Tsipras, A. #Merkel et F. #Hollande :
    http://tvxs.gr/news/ellada/tilediaskepsi-tsipra-me-merkel-kai-olant-simera-brady
    Cf. aussi :
    http://itgenial.it/articoli/2015/04/01/1386853-crisi-grecia-stathakis-accordo-entro-settimana-prossima-tv

    Le ministre des Finances grec, Yanis #Varoufakis, est vertement critiqué par plusieurs des responsables de Syriza (dont Dimitris #Papadimoulis, député européen et l’une des voix les plus écoutées du parti de gauche radicale) pour avoir nommé Elena Panariti (ancienne membre du #PASOK, ayant travaillé avec l’ancien Premier ministre Giorgos Papandréou) au poste de représentante de la Grèce au #FMI :
    http://en.enikos.gr/politics/29799,Syriza-upheaval-intensifies-over-Greeces-new-IMF-representative.html
    http://tvxs.gr/news/ellada/skies-metaksy-maksimoy-%E2%80%93-baroyfaki-logo-panariti

    Yanis Varoufakis dément les rumeurs concernant sa démission imminente – sans exclure le fait qu’elle pourrait intervenir à un stade ultérieur :
    http://tvxs.gr/news/ellada/ti-apanta-o-baroyfakis-sta-peri-paraitisis-toy

    « La question des #privatisations en cours constitue un objet de négociation pour le gouvernement, qui s’efforce de promouvoir des changements importants dans les clauses de l’accord, changements susceptibles de garantir l’intérêt public », a déclaré depuis Chania (île de Crète) le ministre grec de l’Économie Giorgos Stathakis, qui a rencontré des représentants de l’administration et du personnel de l’aéroport local. Le président du syndicat des employés s’est déclaré opposé au programme de privatisation des aéroports régionaux.
    A propos de la privatisation du port de #Pirée comme de celle des 14 aéroports régionaux, projets lancés lors de la législature précédente, G. Stathakis a indiqué que le gouvernement s’efforçait d’obtenir de meilleures conditions (plus favorables à l’intérêt public) que celles qu’avait obtenues le gouvernement précédent.
    Le même déclare au « Corriere Della Serra » que la signature de l’accord avec les créanciers n’est plus qu’une question de jours.
    (A ce sujet lire aussi :
    http://www.reuters.com/article/2015/05/30/eurozone-greece-voutsis-idUSL5N0YL02S20150530

    Pour une lecture de la philosophie qui semble guider en l’occurrence le gouvernement grec, cf. mon billet du 19 mai : « L’une des questions posées par cette réorientation est de savoir si cette « mutualisation » hypothétique des bénéfices est une pure vue de l’esprit, un artifice idéologique ou une réalité possible — et, dans ce dernier cas, s’il ne s’agirait pas simplement, dans le contexte spécifique de la faillite achevée de l’État grec et de la reconnaissance d’une #dette insoutenable, de la poursuite, par des moyens assez peu différents, des politiques néolibérales. »
    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/05/19/grece-soyons-pessimistes-demandons-limpossible