person:pierre musso

  • Antoine Costa, Protéger et détruire, 2019
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/04/24/costa-iter

    Depuis le XIXe siècle et les principes de la thermodynamique, on sait que le mouvement perpétuel, c’est-à-dire l’idée d’une machine qui ne consommerait pas d’énergie, ne peut physiquement pas exister. C’est l’entropie : une partie de l’énergie produite se dégrade nécessairement. L’idée de la fusion thermonucléaire, qui n’est autre qu’un fantasme du mouvement perpétuel atomique, se résume à ceci : on pourrait avoir « tout pour rien » [3]. On pourrait produire de l’énergie sans carburant et sans déchets. Le beurre et l’argent du beurre, l’omelette sans casser les œufs. Problème : si on connaît le fonctionnement théorique de la fusion depuis longtemps, aucune infrastructure ne permet de reproduire ce phénomène physique dans la pratique.

    Le mouvement perpétuel est à la physique ce que la pierre philosophale est à la chimie. De la même façon qu’il est impossible de changer le plomb en or, il est impossible de créer un moteur perpétuel.

    […]

    On peut renvoyer à la conclusion de Pierre Musso dans son livre La religion industrielle, selon laquelle nous vivrions à une époque à la croisée des chemins, la rencontre entre deux idéologies : le management, ou rationalisation en français (l’administration des choses et des hommes) et la cybernétique (le pilotage centralisé du monde via le réseau). Notre époque est donc celle du cyber-management, et ce pilotage techno scientifique du monde répond précisément à la mode du moment : l’écologie. « S’appuyant sur le principe de l’économie circulaire, l’écologie industrielle a pour objectif de quantifier les flux de ressources (d’eau, d’énergie, de matière) dans le but d’optimiser leur utilisation » poursuit très justement le texte.

    Pour comprendre le lien entre écologie et économie et cette obsession de la rationalité et de l’optimisation il faut remonter aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 et là façon dont ils eurent un effet d’électrochoc sur les sociétés occidentales. En effet, plus qu’une question de pénurie (nous n’avons jamais manqué de pétrole lors des chocs pétroliers) ces événements mirent en lumière la dépendance de l’Occident à une ressource sur laquelle il n’avait que peu de prise. Quand en 1911 Churchill, alors Lord de l’Amirauté fait passer la Royal Navy du charbon (anglais) au pétrole (Perse), c’est-à-dire fait passer la puissance militaire navale de l’Angleterre sur une ressource parcourant des milliers de kilomètres, il le fait (entre autre) pour contourner le pouvoir des mineurs et des syndicats [7]. C’est donc une réflexion politique et non scientifique qui détermine un choix énergétique. Les chocs pétroliers vont consister en une logique semblable même si le mouvement est inverse : rapatrier les sources d’énergies sur le territoire national et ne plus les laisser dépendre de gouvernements étrangers.

    #nucléaire #anti-nucléaire #histoire #critique_techno #énergie #flux #économie_circulaire #écologie #Antoine_Costa

  • Procès de Tarnac : le Comité invisible, dix ans de subversion

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/03/14/proces-de-tarnac-le-comite-invisible-dix-ans-de-subversion_5270531_3232.html

    De « L’insurrection qui vient » à la création du site « Lundimatin », la mouvance révolutionnaire liée à l’affaire de Tarnac s’ouvre au milieu culturel.

    Voici plus de dix ans que L’insurrection qui vient (La Fabrique, 2007), brûlot théorique du Comité invisible, embrasait la sphère radicale. Depuis, les membres ont grandi, voyagé, bataillé, vieilli aussi. Se sont-ils pour autant assagis ? Disons qu’ils semblent avoir beaucoup appris. Et avoir en partie rompu avec la posture « post-situ » qui caractérisait leurs premiers écrits. Un ton péremptoire et un style comminatoire hérités des méthodes les plus contestables de l’Internationale situationniste et de son mentor, Guy Debord.

    « Voir la gueule de ceux qui sont quelqu’un dans cette société peut aider à comprendre la joie de n’y être personne », écrivaient-ils en 2017. Et les voici qui, le 27 janvier 2018, organisent, à la Bourse du travail, à Paris, et au Clos sauvage, à Aubervilliers, une journée de conférences et de débats intitulée « Tout le monde déteste le travail », où sont notamment intervenus le philosophe Pierre Musso, l’écrivain de science-fiction Alain Damasio ou le metteur en scène Sylvain Creuzevault. Contradiction ? Plutôt une évolution, perceptible depuis leur deuxième opus, A nos amis (La Fabrique, 2014), où les formules lapidaires à l’égard d’autres collectifs – coopérativistes ou mutualistes – laissaient place à une volonté d’ouverture.

    Il y a une indéniable volonté de « ne pas s’enfermer dans un ghetto radical », déclare Julien Coupat, lors de la soirée que les « tarnaciens » ont donnée, jeudi 8 mars, à la Marbrerie, chaleureuse salle de concerts de Montreuil, louée chichement pour l’occasion. Une fête pour se serrer les coudes avant les trois semaines d’audiences qui se sont ouvertes mardi 13 mars.

    Autre pilier du groupe et animateur du site Lundimatin, Mathieu Burnel se réjouit que la soirée réunisse aussi bien de jeunes émeutiers que des écrivains confirmés, de nouvelles recrues que de vieux routiers, comme le philosophe Frédéric Lordon ou l’écrivain Serge Quadruppani. Car, « s’il y a bien un objectif que cette opération a lamentablement raté, c’était celui de nous isoler pour mieux pouvoir nous écraser », expliquent Mathieu Burnel et Julien Coupat.

    En effet, poursuivent-ils « sans les centaines de personnes qui nous ont soutenus, sans tant d’amis rencontrés au fil des ans, nous ne serions aujourd’hui que le vague souvenir d’un fait divers un peu étrange ». L’« affaire de Tarnac » – ce village corrézien où des membres présumés du Comité invisible s’étaient installés – n’est pas tombée dans l’oubli. Elle est même devenue un symbole, une marque, un tarmac où circulent les idées subversives, même si une partie du groupe a émigré du côté d’Eymoutiers, dans la Haute-Vienne, sur le plateau de Millevaches, où d’autres manières de vivre et de subvertir l’ordre du monde s’inventent.

    Solide armature théorique

    Crée en 2014, le site Lundimatin marque incontestablement un tournant. C’est tout d’abord une réussite éditoriale. Le journal électronique, au graphisme sobre et élégant, rassemble toute la mouvance autonome, libertaire et révolutionnaire. Chaque lundi matin, un article sur la ZAD de Bure y côtoie une lecture du talmudiste Ivan Segré, un appel au blocage des universités jouxte un reportage sur un campement de réfugiés. Mais le cercle des lecteurs, comme celui des contributeurs, s’est élargi.

    Bien sûr, la rhétorique émeutière est toujours présente. Mais elle est aussi bien portée par de jeunes zadistes que par Marcel Campion, « le roi des forains », qui « apporte [sa] voix et [ses] poings dans la guerre sociale qui se prépare » (Lundimatin no 112, 4 septembre 2017), ou par l’écrivain Eric Vuillard, Prix Goncourt 2017, auteur de romans dans lesquels « l’Histoire apparaît comme une puissance dévorante et absurde » (Lundimatin no 121, le 6 novembre 2017). Deux volumes de Lundimatin en version papier sont déjà sortis en libraire, dont un numéro entièrement consacré à l’affaire de Tarnac.

    Cette ouverture n’empêche pas le groupuscule révolutionnaire de tenir une ligne ferme sur des sujets qui divisent la gauche radicale. Ainsi en va-t-il de la Syrie, dont témoignent les reportages de Pierre Torres, les entretiens avec des exilés kurdes, les analyses de Catherine Coquio sur la Ghouta. Une fidélité à la révolution syrienne et à l’opposition au régime de Bachar Al-Assad qui a conduit le site à mener l’une des critiques les plus argumentées de la façon dont Le Média renvoyait dos-à-dos le dirigeant syrien et ses opposants (Le Média sur la Syrie : naufrage du « journalisme alternatif », par Sarah Kilani et Thomas Moreau, Lundimatin no 135, 28 février 2018).

    Ainsi Ivan Segré y a-t-il publié l’une des analyses les plus élaborées du livre « décolonial » de Houria Bouteldja, porte-parole du Parti des indigènes de la République et auteure de Les Blancs, les Juifs et nous : vers une politique de l’amour révolutionnaire (La Fabrique, 2016). Une solide armature théorique – Foucault, Deleuze, Debord, mais peut-être avant tout le philosophe italien Giorgio Agamben – et une connaissance aiguisée des mouvements émancipatoires du siècle dernier, adossée à de multiples implantations dans des luttes locales, leur permettent d’articuler témoignages et théorie en évitant, le plus souvent, les écueils du socialisme autoritaire comme ceux du gauchisme postcolonial.

    Indéniable empreinte

    La mouvance serait-elle devenue mainstream ? N’exagérons rien. Théoricienne de la guérilla des « cortèges de tête », notamment observés lors des manifestations contre la loi travail, elle demeure résolument insurrectionnelle, faisant l’apologie des blocages et autres sabotages (« Dans saboter, il y a beauté »). C’est pourquoi Lundimatin ne commémorera pas Mai 68. « Nous, on s’en fout de Mai 68, peut-on lire sur le site révolutionnaire. Que Cohn-Bendit soit pote avec Macron et Debord à la Bibliothèque nationale, ça ne nous fait ni chaud ni froid. »

    Mais, poursuivent les auteurs anonymes, « ça n’est pas une raison pour ne pas se donner rencard en mai prochain, vu la situation », car « on ne va pas laisser Macron dérouler ses plans tranquillement pendant dix ans. On ne va pas se laisser marcher sur la gueule en nous récitant du Molière ». Que veulent-ils alors ? « Nous, on veut déchiqueter le désastre. » C’est pourquoi le philosophe Jacques Rancière a pu déceler dans cette prose, certes inventive et corrosive, un catastrophisme répandu à droite comme à gauche : « Il y a quand même une chose que Badiou, Zizek ou le Comité invisible partagent avec Finkielkraut, Houellebecq ou Sloterdijk : c’est cette description basique du nihilisme d’un monde contemporain » voué uniquement au « narcissisme marchand », déclare-t-il dans En quel temps vivons-nous ? (La Fabrique, 2016).

    La surenchère décadentiste et l’antidémocratisme du groupe de Tarnac, qui conchie les assemblées générales, ont également suscité les critiques de Jaime Semprun, fondateur des éditions de l’Encyclopédie des nuisances, et René Riesel, ancien membre de l’Internationale situationniste : « Ces songeries catastrophiles s’accordent à se déclarer enchantées de la disparition de toutes les formes de discussion et de décision collectives par lesquelles l’ancien mouvement révolutionnaire avait tenté de s’auto-organiser » (Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, Encyclopédie des nuisances, 2008).

    Pourtant, après vingt ans de publication théorique et d’activisme, l’empreinte du Comité invisible, notamment chez les jeunes générations, est indéniable. Malgré ses excès, il reste cité et plébiscité. Pour autres, une séquence s’achève, et il est temps de changer d’air. Notamment parce que la volonté affichée par Julien Coupat de « destituer la politique » conduirait à une forme de découragement. Et parce que cette sacrée insurrection ne vient toujours pas.

    Pour l’écrivain Nathalie Quintane, au contraire, le site Lundimatin a ouvert un précieux espace politique et littéraire. De la revue Tiqqun à Lundimatin, en passant par L’insurrection qui vient, la mouvance insurrectionniste a, entre ouverture et clôture, tracé un chemin. L’insurrection viendra-t-elle enfin ? Et sera-t-elle communiste, anarchiste ou, au contraire, droitière et traditionaliste ? Nul ne le sait. Mais gageons avec Guy Debord que, pour ces jeunes gens qui veulent forcer la porte du temps, « la sagesse ne viendra jamais ».

  • Entretien avec Pierre Musso
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=975

    Le bruit court depuis le printemps, Pierre Musso a publié un livre passionnant d’un bout à l’autre de ses 800 pages, dont on aimerait gloser et discuter chacune : La Religion industrielle. Monastères, manufactures, usines. Généalogie de l’entreprise (Fayard). Cette somme, qui se lit comme une autre histoire de France, retrace la filiation de l’industrie et du machinisme depuis les monastères du Ve siècle jusqu’à la cybernétique des années 1950. L’auteur démontrant la matrice religieuse de la société industrielle et du culte de la Mère Machine. Une lecture nécessaire pour tous les radicaux, luddites, décroissants, écologistes, anti-industriels et Chimpanzés du futur. Pierre Thiesset, éditeur (Le Pas de Côté) et journaliste (La Décroissance) a réalisé cet entretien avec Pierre Musso. Ouvrir le document en (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/entretien_pierre_musso.pdf

  • Bretonnaillerie et médiacrassie

    Synonyme de "centralisation", le jacobinisme, serait fondamentalement contre toutes les "libertés." Les libertés sont de préférence locales. Au singulier la liberté , comme principe universel, est gravée au fronton des mairies. Comme toute dictature le jacobinisme à ses martyrs dont un des plus connus est Patrick Le Lay qui, lorsqu’il était directeur de TF1, se fendit d’une longue profession de foi :

    « Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1 c’est d’aider Coca-Cola à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont vocation de le rendre disponible. C’est-à-dire de divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du cerveau humain disponible ».

    et :

    « Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise ».

    et encore :

    "La télévision, c’est une activité sans mémoire. Si l’on compare cette industrie à celle de l’automobile, par exemple, pour un constructeur d’autos, le processus de création est bien plus lent ; et si son véhicule est un succès il aura au moins le loisir de le savourer. Nous, nous n’en aurons même pas le temps ! "

    > " Quand les cerveaux ne pensent pas à la pub, TF1 sort son revolver", par Antonio Molfese, le 11 juillet 2004 - ACRIMED.
    http://www.acrimed.org/Quand-les-cerveaux-ne-pensent-pas-a-la-pub-TF1-sort-son-revolver

    Ils ont des chapeaux ronds

    Le même chantre de l’anti-jacobinisme déclarait que " lancer une télévision pour la Bretagne est une cause un peu similaire à celle de sauver des bébés phoques " et l’on retrouve quotidiennement dans les programmes de TV Breizh comment est mise en pratique ce sauvetage :

    Ainsi le Breton et la Bretonne sur leur banquise culturelle ont aimé, aiment et aimeront se nourrir - par exemple - d’Arabesque (série américaine, rediffusée à partir de 1993 sur TF1 ) ; de Monk ( série américaine , diffusée de 2003 à 2010 sur TF1) ; de Preuve à l’appui, (série américaine , diffusée dès 2002 sur TF1)... avant de palpiter avec Julie Lescaut ( série télévisée diffusée dès 1992 sur TF), une Femme d’honneur ( diffusée de 1996 à 2008 sur TF1) ou encore Dolmen, ( mini-série diffusée entre le 13 juin et le 18 juillet 2005 sur TF1) etc... Que ferait-donc les phoques bretons sans TF1, TV Breizh " première chaîne généraliste régionale bilingue en Europe" et Le Lay, l’ami des bêtes ?

    > " TV Breizh, télévision-miroir de la Bretagne ? ... ou de la stratégie des groupes de communication ? par Pierre Musso, le 15 août 2003 - ACRIMED
    http://www.acrimed.org/TV-Breizh-television-miroir-de-la-Bretagne

    C’est encore notre briochin qui, parlant de lui, des Bretons et de la Bretagne déclarait : " Le système administratif français, le système jacobin français ne veut pas de nous ".
    Ne pas oublier que notre homme est membre fondateur de " l’Institut de Locarn", que le journal Télérama décrit aimablement comme " une sorte de Davos breton, à la fois laboratoire de réflexion et centre de formation des élites entrepreneuriales locales " Un institut qui prône une Europe des régions et la dérèglementation, mais sous le joli terme de subsidiarité. On comprend mieux le slogan remis au goût du jour : ni droite, ni gauche, Bretons d’abord…

    > " Patrick Le Lay, nationaliste breton " par Françoise Morvan, auteur de « Le Monde comme si, Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne », Actes Sud, 2002 - Le GRIB
    http://le-grib.com/politique/patrick-le-lay-nationaliste-breton

    " Françoise Morvan réagit ici à l’entretien accordé en septembre 2005 par Patrick Le Lay, PDG de TF1 et fondateur de la « télévision identitaire » TV Breizh, au magazine Bretons, intitulé « En France, je suis un étranger ». Accusations de « génocide culturel » en Bretagne à l’encontre de la République « jacobine », défense d’une langue parlée par une infime minorité de jeunes de moins de vingt ans, soutien aux terroristes de l’Armée révolutionnaire bretonne pourtant condamnés par la justice, reconnaissance des liens qui unissent nationalistes bretons et responsables politiques "de gauche" : les propos de Le Lay s’inscrivent dans la rhétorique nationaliste bretonne et en dévoilent les présupposés et les dangers."

    #Patrick_Le-Lay #Françoise_Morvan #TV_Breizh #acrimed #nationalisme_breton #bretagne #institut_de_locarn

  • Le numérique, une catastrophe pour les médias ? Le chemin de fer l’était aussi | Dans mon labo

    http://dansmonlabo.com/2015/10/13/le-numerique-est-une-catastrophe-larrivee-de-chemin-de-fer-letait-aussi

    Signalée par l’excellente Laure Colmant sur FB (en fait sur son sccop.it http://www.scoop.it/t/presse-en-vrac), qui viendrait grandement enrichir nos signalements si par bonheur elle venait trainer par ici :)

    Wolfgang Blau. « Pour préparer cette intervention, j’ai passé en revue tous les thèmes de réflexion du moment […] et notamment toutes les menaces qui pèsent sur les médias aujourd’hui. D’ailleurs, on peut se demander pourquoi, avec tous ces problèmes, il y a malgré tout autant d’enthousiasme dans ce secteur.

    J’ai finalement choisi de ne pas aborder une de ces problématiques en détail, mais plutôt de tenter de prendre un peu de recul, ce dont on manque souvent – je pense que nous sommes parfois comme des souris faisant tourner une roue dans leur cage, regardant uniquement devant nous, incapable de voir le cadre global.

    Et pour ça, je vais vous parler de l’histoire du chemin de fer. Le train, de nos jours, jouit d’une très bonne réputation. Les compagnies sont parfois une source de fierté nationale, et prendre le train plutôt que l’avion ou la voiture, c’est faire une bonne action, en améliorant son bilan carbone.

    #journalisme #média

    • Un peu facile et rapide, tout de même de dire qu’on est aujourd’hui heureux de ce qui semblait mortifère hier. Et que donc tout ce qui est nouveau est bon, il suffit d’attendre pour s’en rendre compte que les critiques s’estompent. C’est aussi parce qu’on a oublié ce qui semblait si terrible dans l’arrivée des chemins de fer, oublié les luttes et les oppositions, et que nous nous sommes habitué-e-s à un monde ferré, qu’on a du mal à imaginer ce que peut être un monde sans. Un peu comme on feint d’oublier la matérialité des sous-sols sacrifiés et l’exploitation humaine qui permet Internet. Quand à dire que le train est écologique, mise à part la production de nucléaire qu’il implique, on peut penser au Val-de-Suse ou relire ce texte de Louis-Gabriel Gauny de 1851 pour en juger.

      https://sniadecki.wordpress.com/2015/11/14/gauny-cheminsdefer

      Les chemins de fer essartent les forêts, épuisent les houillères, volent du terrain à l’agriculture, rompent les routes, éventrent les collines, atrophient l’homme sous son régime étouffant et font du monde un casier de muettes douleurs au profit d’une circulation plus active. En ravageant l’âme ils ravagent aussi la nature de choses par la monotonie de leur célérité et la turbulence de leur système. Sur un chemin de fer, il faut deux voies principales de parcours, sans compter les voies de garage et celles qui servent aux mutations des locomotives. En ne comptant que les deux premières voies, elles emploient à chaque mètre de longueur deux décistères de traverses en chêne qui, enfouies dans le sol, ne résistent que six ans, quand ces mêmes bois useraient plusieurs siècles s’ils étaient placés dans les conditions de leur durée. Pour le fer, l’usure en est moins dommageable, puisque la fonte régénère ses débris et que ses atomes en s’égarant rejoignent leurs affinités. La houille, ce combustible diluvien, qu’aucune puissance de vie ne renouvelle, est dévorée par la conflagration des locomotives avec une frénésie effroyable pour nos besoins futurs. L’excavation des houillères engloutit des forêts de charpentes pour étançonner ses voûtes ; elle suspend des villages sur ses abîmes plafonnés ; elle enterre des populations dans ses fouilles. C’est un combat de dangers sinistres ; c’est une tâche horrible qui tient ses travailleurs en dehors de la vie. Le soleil, le grand air sont perdus pour eux ; leur salaire ne représente que la stricte subsistance animale, et l’abominable de la question c’est qu’ils sont si trompés sur leurs droits, qu’ils se trouvent favorisés quand le travail donne du pain à leur famille. Ils ne demandent que la pâture et le sommeil ; l’abrutissement et la fatigue, où les tient leur destinée odieuse ne les occupent que de ces deux besoins. Dans notre siècle savant et pervers, où l’organisation du travail est mise hors la loi, si ces malheureux n’étaient pas engouffrés dans leurs trous, ils ne pourraient trouver l’emploi de leur force ; car avec nos séances de dix, douze et seize heures de travail, nos machines et la plèbe prolifique, les bras surabondent. Les chemins de fer perpétuent ces tortures et ces extravagances pour franchir en dix heures une distance qu’il serait charmant, si nous étions tous riches de la richesse commune, de parcourir en dix jours en se communicant le progrès !

      http://www.mouvementautonome.com/article-35184892.html

  • Berlusconisme, suite ou fin ? | Pierre Musso
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/12/MUSSO/47029

    En #Italie, M. Silvio Berlusconi a dû céder la place, mais il aura marqué la société d’une empreinte profonde. / #Europe, Italie, Élections, #Finance, #Idéologie, Parti politique, #Politique, Crise économique, Crise financière - 2011/12 / Europe, Italie, Élections, Finance, Idéologie, Parti politique, Politique, Crise économique, Crise financière - 2011/12

    #Élections #Parti_politique #Crise_économique #Crise_financière #2011/12

  • Pierre Musso : « Sarkozy et Berlusconi essaient d’imposer une démocratie du talk-show et du soap opera » (Article11)
    http://www.article11.info/?Pierre-Musso-Sarkozy-et-Berlusconi#pagination_page

    L’un vient de quitter le pouvoir sous les huées, l’autre - c’est à souhaiter - ne régnera plus très longtemps. Mais il ne faut pas s’y tromper : ni les Italiens, ni les Français n’en ont fini avec ces « personnages télé-réels » et avec leur idéologie de l’hédonisme consumériste. Ce que rappelle Pierre Musso, auteur de "Sarkoberlusconisme : la crise finale ?", percutant essai sur la néo-politique. Source : Article11