Pierre Desproges - Mes Excuses Au Pangolin (1986)
►https://www.youtube.com/watch?v=9AoylmoPFdI
Pierre Desproges - Mes Excuses Au Pangolin (1986)
►https://www.youtube.com/watch?v=9AoylmoPFdI
La Minute Nécessaire de Mr Cyclopède : l’intégrale de la saison 1. Étonnant, non ? | Archive INA - YouTube
▻https://www.youtube.com/watch?v=4jshTxCZS54&feature=youtu.be
Ina Pierre Desproges. Étonnant, non ?
La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède Chaque jour, Monsieur Cyclopède (Pierre Desproges) éclairait les Français, grâce à ses conseils sur FR3.
Voici l’intégrale de la saison 1 (1982 – 1983).
Vérifions l’infaillibilité du Pape 29/11/1982
Sachons faire ronronner une secrétaire trilingue 30/11/1982
Jouons à pince académicien 01/12/1982
Touchons du doigt le fond de la misère humaine 02/12/1982 Insonorisons une Andalouse 03/12/1982
Apprenons à vaincre la mort avec un marteau 04/12/1982 (...)
La VÉRITÉ sur l’Académie française -
►https://www.youtube.com/watch?v=hfUsGmcr1PI
1:12:34 : L’ACADÉMIE A DU BOULOT ET DES RESPONSABILITÉS (sous-traitance, absentéisme)
1:17:24 : L’ACADÉMIE COUTE UN POGNON DE DINGUE (richesse, droit du travail, patrimoine, les rapports de la cour des comptes)
#misogynie #antisémitisme #AF #pétainisme #corruption #parasitisme #argent_public #mafia
Vers la fin il est question des nombreux prix et récompense très largement doté que distribue l’académie. Ca serait interessant d’analysé comment et à qui ses prix sont distribués, surtout ceux avec beaucoup d’argent.
Je parie un string brodé de feuilles d’olivier que celleux qui reçoivent ses bourses en avaient pour la plus part déjà une paire.
Tant que j’y suis je parie un burqini tricolore que les employés de cette institution qui travaillent dans les conditions les plus abominables sont féminisées selon un taux inversement proportionnel à celui des prix littéraires les mieux dotés.
Mr Cyclopède : Jouons à pince académicien (1982)
INA, Youtube, le 26 mai 2018
►https://www.youtube.com/watch?v=n2HrDTGSEKY
Rappel :
L’Académie française est-elle encore utile ?
Pierre Ropert, France Culture, le 1er novembre 2017
►https://seenthis.net/messages/647117
Et la discussion qui va avec... #Académie_Française
Pierre Desproges (1939 - 1988)
Trente ans après sa mort, portrait intime par ses proches d’un homme tendre et angoissé, à l’humour sans ambiguïté ni concession.
▻https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/pierre-desproges-1939-1988-je-ne-suis-pas-nimporte-qui
PEUT-ON RIRE DE TOUT ?
Alors le rire, parlons-en et parlons-en aujourd’hui, alors que notre invité est Jean-Marie Le Pen. Car la présence de monsieur Le Pen en ces lieux voués plus souvent à la gaudriole para-judiciaire pose problème. Les questions qui me hantent, avec un H comme dans Halimi, sont celles-ci :
Premièrement, peut-on rire de tout ?
Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?
À la première question, je répondrai oui sans hésiter (…)
S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu’elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? Regardons s’agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l’heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d’un coup ça s’arrête, sans plus de raison que ça n’avait commencé, et le militant de base, le pompeux P.D.G., la princesse d’opérette, l’enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu’au bout de ton cancer, tous, tous nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l’homme s’effacent devant les droits de l’asticot.
PEUT-ON RIRE AVEC TOUT LE MONDE ?
Deuxième question : peut-on rire avec tout le monde ? c’est dur… Personnellement, il m’arrive de renâcler à l’idée d’inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C’est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d’un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d’un terroriste hystérique, je pouffe à peine, et la présence à mes côtés d’un militant d’extrême droite assombrit couramment ma jovialité monacale.
Réquisitoire du Tribunal des Flagrants délires, contre Jean-Marie Le Pen
▻http://www.desproges.fr
#Pierre_Desproges
L’Académie française est-elle encore utile ?
▻https://www.franceculture.fr/litterature/lacademie-francaise-sert-elle-encore-a-quelque-chose
"Si demain l’Académie disparaît, on ne s’en rendra pas compte"
Force est de constater que l’Académie française n’a plus aujourd’hui le même statut. “Ca n’est plus la question ! poursuivait d’ailleurs le poète et philosophe Michel Deguy, toujours dans Du Grain à Moudre. La question est que cette fonction n’a plus lieu, il n’y a plus de rôle normatif de l’Académie. Ça n’intéresse pas grand nombre de bons écrivains, parce que cette espèce de gloire, de réputation, de rôle social fondamental qu’il y a eu pendant des siècles, tout simplement n’a plus lieu.“
Aujourd’hui, la mission de l’institution est en effet de “contribuer à titre non lucratif au perfectionnement et au rayonnement des lettres” : l’Académie a donc un rôle d’autorité morale, mais elle n’a plus d’autorité normative. Seule lui reste pour fonction d’approuver ou non la publication au Journal officiel d’équivalents francophones de termes techniques étrangers.
Le rôle tranche profondément avec l’influence qu’a pu avoir par le passé l’Académie française. Si depuis sa création, l’institution a toujours été mise en doute, elle n’en a pas moins fait figure d’autorité pendant des siècles, quand seuls quelques lettrés étaient en mesure de s’y opposer. C’est entre autres l’accès massif de la population à l’éducation, couplé à la professionnalisation des sciences du langage, qui ont achevé de déposséder l’institution du monopole de la normalisation du langage. Signe des temps, il n’y a d’ailleurs eu aucun linguiste à l’académie depuis le décès du philologue Gaston Paris, en 1903.
Pourtant, curieusement, l’Académie semble toujours être considérée comme responsable du bon fonctionnement de l’orthographe et de la grammaire française, alors même que leur dernier dictionnaire en date, débuté en 1986 et publié en plusieurs volumes, n’est pas terminé, couvrant jusqu’ici les mots de “A” à “Quotité”. “Il faut reconnaître que l’Académie réussit bien ses coups de comm’, poursuit Maria Candea. Comme il y a des gens connus et que le titre d’académicien donne des entrées dans les médias, on les entend et ça donne l’impression qu’il y a des choses à communiquer."
Quand les académiciens donnent un avis, c’est bien, et quand il n’en donnent pas et bien… il n’y a pas d’avis, c’est tout. C’est anecdotique. Si demain l’Académie disparaît, on ne s’en rendra pas compte, ce n’est pas là que se fait le travail. Maria Candea
L’entre-soi cultivé à l’Académie, la "célébrité" de ses membres, lui sont depuis longtemps reprochés. En 1985, dans l’émission Grand Angle, François Fossier, auteur de l’ouvrage Au pays des immortels, et pourtant plutôt bienveillant à l’égard de l’Académie française, pointait du doigt cet état de fait : "Les académiciens sont recrutés tous dans le même milieu, dans la mesure où l’Académie se veut l’illustration de ce qu’il y a de mieux dans la France. [...] Il est certain qu’il faut appartenir à un milieu social qui se définit à la fois par une assez grande aisance financière, une parenté d’éducation avec un certain nombre d’études qui ont été menées dans les mêmes conditions, des alliances familiales qui vous font entrer de plain-pied très vite avec d’autres académiciens qui seront vos confrères, des types de carrière aussi qui se font d’une manière similaire. [...] C’est cette espèce de convivialité sélective et un peu élitiste qui est à l’origine de bien des élections."
Ces gens font partie du même milieu et s’auto-recrutent. Je ne peux pas dire que le talent ne rentre pas en ligne de compte sur ce chapitre, il est évident qu’on considère les qualités littéraires des candidats. Il n’y a plus de cas aussi scandaleux qu’il y a pu y en avoir sous l’Ancien régime et jusqu’au début de ce siècle, d’élus qui n’avaient rien écrit. Mais c’est essentiellement une parenté et une cohésion sociale qui est à l’origine des élections. François Fossier
Qui décide de la langue ?
Si l’Académie n’est plus décisionnaire et si son dictionnaire avance si lentement, alors où se décide le sort de la langue française ? C’est essentiellement à la Direction générale de la langue française et des langues de France (DGLFLG), qui dépend du ministère de la Culture.
Plus de 200 experts appartenant à 19 collèges, sélectionnés en fonction de leurs compétences linguistiques, y sont chargés de normaliser la langue. “Les besoins sont dans l’industrie, dans la technique, où on a besoin de glossaires, assure Maria Candea. Il y a aussi un gros travail qui est mené par l’Afnor. L’enrichissement de la langue se fait surtout par la technique, plus que par les mots dont on parle beaucoup comme le ‘mot-dièze’.” Au rang des institutions qui participent à la Direction générale de la langue française, on retrouve évidemment l’Académie française, chargée de donner son avis sur les néologismes. Mais quand c’est le cas, il s’agit bien plus souvent d’employés de l’Académie membre du service du Dictionnaire, que d’académiciens eux-mêmes.
L’influence de l’Académie, finalement, est essentiellement de l’ordre du médiatique, preuve en est de sa capacité à régulièrement s’inscrire dans des polémiques à propos de la langue française. Ce que regrette Maria Candea :
L’Académie a encore une espèce d’aura qui fait que les gens pensent qu’elle a un rôle à jouer. A cause de cela, il y a un déficit de légitimité pour réformer l’orthographe, ce qui est gravissime pour une langue.
Je me demande pourquoi on conserve ce club de vieux misogynes alors qu’on a le forum 18-25ans de jeux-video.com. Ca fait doublon et il faut faire des économies qu’ils disent. On pourrais les vendre aux quataris, ca pourrai garnir quelques sarcophages dans leur nouveau louvre. En plus finky deviendrais salarié des émirs et ça la république devrait l’offrir comme cadeau aux françaises.
A dissoudre au plus vite, dans l’acide :
Ils gèrent en effet un paquet de prix, dont certains aussi ridicules qu’eux, en particulier celles destinées aux actes de vertu :
►http://www.academie-francaise.fr/les-prix-et-fondations-prix-doeuvres/fondations-destinees-aux-actes-de-vertu
Florilège. On notera au passage que la laïcité est facultative pour ces immortels :
Prix du cardinal Grente
Fondations du Cardinal Grente et Broquette-Gonin.
Prix biennal, créé en 1945.
Destiné à récompenser « l’ensemble de l’œuvre d’un membre du clergé catholique français, séculier ou régulier ».
Prix du cardinal Lustiger
Fondation Cardinal Lustiger.
Prix biennal créé en 2012.
Destiné à un ouvrage de réflexion répondant aux intérêts du cardinal Jean-Marie Lustiger et portant sur les enjeux spirituels des divers phénomènes culturels, sociaux et historiques.
Prix Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne
Fondation Raymond de Boyer de Sainte-Suzanne.
Prix biennal, créé en 1990.
Destiné à l’auteur d’un ouvrage de philosophie ou de pensée religieuse contemporaine.
Prix du maréchal Foch
Fondation de la Société des amis du maréchal Foch.
Prix biennal, créé en 1955.
Destiné « à l’auteur d’une œuvre intéressant l’avenir de la Défense nationale. Il sera donné à un auteur de nationalité française, officier, ingénieur, savant ou philosophe, qui aura écrit un livre, non de pure technique, accessible à tout lecteur cultivé et de nature à favoriser les progrès de l’art et de la science militaire ».
Prix Aurel
Prix biennal indivisible, destiné à récompenser un poète, le plus neuf, le plus original, le plus vigoureux, le plus doué. Il sera français. Il ne devra propager aucun signe de découragement, ni de sectarisme politique, ni attenter à l’idéal chrétien. Les traductions seront exclues.
Prix Capuran
Prix triennal, créé en 1895, décerné au meilleur poème écrit sur un sujet moral ou religieux, ou à toute pièce de théâtre pouvant servir à l’amélioration de la jeunesse.
Prix Saint-Cricq-Theis
Prix triennal, créé en 1911, attribué à un ouvrage de poésie spiritualiste, morale, patriotique, dramatique ou autre.
Prix Boudenoot
Prix quinquennal, créé en 1924, décerné à l’auteur de l’ouvrage qui aura été publié dans chaque période quinquennale et que l’Académie jugera le plus propre à inspirer l’amour de la France et à entretenir la flamme sacrée du patriotisme.
Prix Maurice Trubert
Prix biennal, créé en 1921, décerné à un auteur français de naissance et âgé de moins de trente ans au moment de la présentation de son œuvre.
L’ouvrage devra être écrit en tenant compte des traditions classiques et d’une moralité envisagée surtout au point de vue catholique.
Tous les genres littéraires en prose ou en vers sont admis.
Prix Juteau-Duvigneaux
Prix annuel, créé en 1896, décerné à l’auteur ou aux auteurs d’ouvrages de morale, surtout au point de vue catholique.
Prix Constant Dauguet
Prix annuel créé en 1936, décerné à l’auteur du meilleur ouvrage de morale, surtout au point de vue catholique.
Prix Ferrières
Prix de vertu décerné à des ouvrages qui auront paru les plus utiles au point de vue littéraire, moral et religieux.
Prix Garnier-Lestamy
Ce prix divisible sera attribué chaque année à un ou plusieurs missionnaires catholiques ayant rendu les plus grands services à la cause française.
Prix Verrière
Prix créé en 1935, destiné à favoriser l’influence française au-dehors, particulièrement par le moyen des missionnaires catholiques, en encourageant leurs œuvres d’enseignement, d’éducation et de charité.
Prix Habert-Bégin
Prix biennal remis sur proposition de l’Académie française pour récompenser un Français, un prêtre ou un catholique, auteur d’acte de dévouement.
Prix Savourat-Thénard
Prix annuel décerné à une domestique non mariée, ayant servi avec dévouement pendant et après leur adversité, une famille, une dame, mais de préférence une demoiselle.
C’est utile pour ceux qui y font les pitres, ils s’y bâfrent et peuvent aussi garer leur véhicule en plein centre de Paris.
▻http://www.juliemaroh.com/2017/10/31/chere-academie-francaise
Non mais c’est quoi cette liste de prix de curtons et de domestique non-mariées !! Quel foutage de gueule ! Faut diffuser ca dès qu’il est question de ce club plutot que de les laisser dire leur horreurs misogynes.
#dissoudre_dans_l_acide on a du mal à croire que ce n’est pas un fake... merci irremplaçable @sinehebdo
Va falloir que je fasse un truc là dessus c’est trop énorme !
Merci @sinehebdo pour cette liste incroyable.
Sur les « prix de vertu »,
• Premier prix de vertu décerné par l’Académie française : idée germant en 1782. Histoire, magazine et patrimoine
▻https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article12289
C’est en 1782 que le célèbre d’Alembert, de l’Académie française, transmet au roi Louis XVI la requête d’un anonyme — son nom ne sera révélé qu’en 1821, peu après son décès — désireux de voir la célèbre institution créer un prix de vertu et esquissant les critères encadrant les conditions de remise de cette suprême récompense
• la liste de l’ensemble des fondations de l’Académie française, actives ou éteintes, récompensant la vertu, résultant de dons et legs
Fondations destinées aux actes de vertu | Académie française
►http://www.academie-francaise.fr/les-prix-et-fondations-prix-doeuvres/fondations-destinees-aux-actes-de-vertu
• de très nombreuses communes ont distribué annuellement des prix pour les « rosières » qui, autrefois, fournissait une dot pour une jeune fille méritante (ce qui, évidemment, inclut chaste). Fonds toujours constitués par des legs. En cherchant bien, on doit pouvoir en trouver, quand ils subsistent ils ne portent en général plus ce nom de #prix_de_la_rosière.
Ex. (historique à Nanterre, mais je crois me souvenir que le prix existe toujours à Boulogne-Billancourt)
Bulletin N°8 – Les Rosières se suivent et ne se ressemblent pas ! | SHN
▻http://histoire-nanterre.org/?p=481
EDIT : ben si ! comme on peut le voir ci-dessous, il y a encore de très nombreuses #rosières et, apparemment, ça redeviendrait tendance après une période ou ça avait plutôt tendance à tomber en désuétude.
#air_du_temps …
Une petite recherche sur #jeune_fille_méritante fournit une moisson assez ample de cérémonies de ce genre…
Oise : une fête pour célébrer « la vertu » des jeunes filles fait débat (août 2017)
▻http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/oise-une-fete-pour-celebrer-la-vertu-des-jeunes-filles-fait-debat-7789714200
Disparue en 1987 dans ce village de l’Oise, la tradition de « la fête de la Rosière » pourrait revenir en 2019, comme le souhaitent les membres de la congrégation religieuse de la Confrérie de Saint-Médard.
Selon les informations du Parisien, les critères de sélection suscitent cependant des avis divergents : traditionnellement, la fête de la Rosière célèbre une jeune fille de la commune récompensée pour sa vertu, sa piété et sa virginité. « C’est un critère qui me gêne et sur lequel il faut sans doute revenir », s’est confié au quotidien le maire de la commune de Salency Hervé Deplanque (SE).
La virginité n’est plus depuis longtemps un critère de sélection dans les communes françaises qui continuent de célébrer la Rosière. « La vertu, ça n’est pas seulement la virginité », a précisé au Parisien le président de la Confrérie de Saint-Médard, Bertrand Tribout. « Pour autant, je ne suis pas favorable à une remise au goût du jour de cette fête. Il faut que la tradition reste dans sa pureté historique. » Selon lui, il n’y aurait pas d’examen médical pour les jeunes filles si la fête est célébrée à nouveau.
et donc (de fil en aiguille)
Rosière — Wikipédia
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosière
Une rosière est une jeune fille qu’on récompense pour sa réputation vertueuse.
Instituée, selon la légende, par saint Médard à la fin du ve siècle, la fête de la Rosière est née à Salency (Oise).
Elle consiste, à l’origine, en la remise d’une couronne de roses (d’où le nom) à la jeune fille dont la conduite irréprochable, la vertu, la piété et la modestie ont marqué le village.
L’histoire des rosières en Berry : des communes récompensaient les jeunes filles méritantes - Mehun-sur-Yèvre (18500) - Le Berry Républicain (mai 2015)
▻http://www.leberry.fr/mehun-sur-yevre/vie-pratique-consommation/2015/05/03/l-histoire-des-rosieres-en-berry-des-communes-recompensaient-les-jeunes-fill
Depuis le VIe siècle, de nombreuses communes récompensent une rosière, une jeune fille méritante. Dans le Berry, la tradition s’est développée au XIXe siècle.
Doter une jeune fille méritante : voilà le principe de la rosière. Si la première a été créée au VIe siècle, l’arrivée en Berry semble plus tardive. C’est au XIXe siècle que naissent les rosières de Lignières et de Mehun-sur-Yèvre. Seule la seconde subsiste. Elle sera couronnée aujourd’hui.
Daphnée Laurent, « jeune fille méritante » - Saint-Amand-Montrond (18200) - Le Berry Républicain (octobre 2014)
▻http://www.leberry.fr/saint-amand-montrond/vie-pratique-consommation/2014/10/22/daphnee-laurent-jeune-fille-meritante_11192756.html
Traditionnellement décerné pendant les Foires d’Orval, le legs Chappe a été remis hier soir à Daphnée Laurent, 21 ans. Une jeune fille « méritante » qui poursuit des études d’infirmière à Montluçon.
Elle va être couronnée lors de la Fête de la Rosière de Châteaudun - Châteaudun (28200) - L’Echo Républicain
▻http://www.lechorepublicain.fr/chateaudun/vie-associative/2017/06/04/elle-va-etre-couronnee-lors-de-la-fete-de-la-rosiere-de-chateaudun_
On ne naît pas Rosière, on le devient et pour la vie. Agnès Luqué aura cette chance. Jeune fille méritante et pratiquante de 17 ans du quartier Saint-Jean, elle sera couronnée le dimanche 30 juillet [2017] à l’hôtel de ville de Châteaudun.
Agathe Coffre élue Rosière à Montargis - Montargis (45200) - La République du Centre (juillet 2016)
▻http://www.larep.fr/montargis/vie-pratique-consommation/2016/07/19/agathe-coffre-elue-rosiere-a-montargis_12006872.html
Tradition montargoise, le titre de Rosière récompense chaque année depuis 128 ans une jeune fille méritante de la ville.
etc., etc.
Merci @simplicissimus
On est toujours soumis·e·s à la mentalité du VIe siècle.
Le VIè siècle c’est plutôt légendaire ; à l’époque on léguait l’ensemble de ses biens à l’église sans clause d’attribution (ou plutôt explicitement pour le salut de son âme), le gros développement, c’est quand même fin XIXè où les élites locales se sont souciées d’encourager la vertu avec des legs spécialement affectés.
Tiens d’ailleurs, ce louable souci me fait penser à la, toujours actuelle, #promotion_de_la_vertu_et_répression_du_vice qui a toujours un Comité ad hoc en Arabie saoudite.
►https://fr.wikipedia.org/wiki/Comité_pour_la_promotion_de_la_vertu_et_la_prévention_du_vice_(Arabie_
incroyable en effet ! merci @mad_meg @sinehebdo et @simplicissimus
#beau_seenthis
Je cherche une médaille, car sur la première photo j’ai l’impression de voir la marianne républicaine, ça fait froid …
06 Mai 2017
fête de la Rosière à Chalon
▻http://www.info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2017/05/06/29997/la-pluie-vient-perturber-la-fete-de-la-rosiere-a-chalon
Ce samedi Gwladys Gauthier, Rosière 2016 remettait donc l’écharpe à Lise Jaillard, Rosière 2017 lors d’une sympathique réception dans la cour de l’école du quartier. Une réception à laquelle assistait le Maire de Chalon, Gilles Platret, Sébastien Martin, Président du Grand Chalon ainsi que de nombreux élus, mais aussi, la Reine du Carnaval de Chalon, Anaïs Ravat et ses deux vice-reines, Amélie Goudard et Mathilde Barnay. Auparavant le cortège composé de la Rosière 2016, de la société d’horticulture de Chalon, de la fanfare de Gergy et de la Confrérie gôniotique (en civil) s’en est allé chercher Lise au domicile de ses parents. Au retour le défilé a emprunté plusieurs rues du quartier pour arriver à l’ancienne mairie, tout celà sous une pluie incessante. Là, Lise s’est vue remettre l’écharpe de Rosière 2017 de la part de Gwladys. Elle s’est vue remettre bijoux et bouquet, ainsi que la médaille de la ville, de la part du maire de Chalon. Émues, les deux jeunes filles ont prononcé quelques mots et adressé des remerciements à la municipalité de Chalon, mais aussi le comité de quartier et sa Présidente Yvette Michelin.
▻http://www.ot-nanterre.fr/decouvrir/patrimoine/on-connait-aussi-nanterre-pour
La Rosière
© Fonds d’Histoire Locale SHN
Depuis 1818, Nanterre célèbre la fête de la Rosière, le jour de la Pentecôte. À l’origine, instituée par la municipalité, en liaison étroite avec le curé, la fête met à l’honneur une jeune fille vertueuse qui est couronnée solennellement à l’église. Ensuite, bannières des confréries de la Vierge et de Sainte-Geneviève, pompiers, gendarmes défilent dans les rues, attirant une foule considérable, ce qui est fort bien vu par le commerce local.
Apparemment, il y a une sous-discipline numismatique spécialisée…
(cf. référence bibliographique dans le premier lien)
• AMOUR ET MARIAGE Médaille de récompense 1725 fjt_300711 Jetons
▻https://www.cgb.fr/amour-et-mariage-medaille-de-recompense-sup,fjt_300711,a.html
AVERS
Titulature avers : HIC PIETATIS HONOS À L’EXERGUE : LA. BONNE FILLE.
Description avers : La Piété debout à droite, la tête rayonnante, couronnant une jeune fille et tenant une seconde couronne de roses. A gauche, un bosquet d’arbustes, à droite, un rosier en fleur.
Traduction avers : Ceci est l’hommage de la Piété .
REVERS
Titulature revers : SEDANAE POPULORUM ANXIETATI A L’EXERGUE : NUPTIAE REGIAE FONTIBELLAQUAEO M.DCCC.XXV..
Description revers : Le Roi et la Reine debout, se donnant la main vers l’autel. Le prélat lève la main pour les unir.
Traduction revers : Il faut calmer l’inquiétude des peuples.
(cette dernière phrase est un vrai régal !)
=================
• La fête des bonnes gens (1/2) - mvmm.over-blog.com
▻http://mvmm.over-blog.com/2017/03/la-fete-des-bonnes-gens.html
On voit ci-dessous les médailles (il y en a quatre, et non trois comme le dit l’Encyclopédie) :
• la médaille de la bonne fille : hic pietatis honos (c’est le prix de la vertu).
• la médaille du bon vieillard : dignum laude senem vetat mori (elle maintient en vie le vieillard vertueux).
• la médaille de la bonne mère : maternum pertentant gaudia pectus (ils remplissent de joie le coeur de leur mère).
• la médaille du Bon Chef de Famille : Colliget avus (l’aïeul recueillera ?)
(la traduction serait plutôt « l’aïeul rassemble », encore que d’après la médaille ce devrait plutôt être : colliget avia, l’aïeule rassemble…)
L. de La Sicotière : les Rosières en Basse-Normandie (1884)
▻http://www.bmlisieux.com/normandie/lasico02.htm
C’est à Salenci, petit village du département de l’Oise, au diocèse de Noyon, que l’on a trouvé l’origine de l’institution des Rosières. A Nanterre seulement, par un patriotisme respectable, mais exagéré, on les croit originaires de la localité même, comme les petits gâteaux (2).
Une tradition très-accréditée dans le pays, sans que rien la justifie suffisamment, voulait que Saint Médard évêque de Noyon au Ve siècle et en même temps seigneur de Salenci, eût imaginé de décerner tous les ans une somme de 25 livres et une couronne ou chapeau de roses, à la plus vertueuse des filles de sa terre. Ce serait même sa propre sœur qui, désignée par la voix publique, aurait obtenu le premier de ces prix de vertu. Un tableau conservé dans une chapelle de Salenci représentait cette scène, sans grand souci de la couleur locale. Le prélat, en habits pontificaux, posait une couronne de roses sur la tête d’une jeune fille coiffée en cheveux et à genoux. 12 arpents, détachés de la terre seigneuriale, avaient été affectés au paiement de la rente et des frais. L’institution avait prospéré. La Rosière était entourée d’une grande considération et ne manquait jamais de se marier avantageusement. On avait été jusqu’à exiger qu’elle justifiât d’une ascendance de quatre générations, irréprochables comme elle. Le seigneur de Salenci, après l’évêque, était demeuré en possession du droit de choisir la Rosière parmi trois filles de Salenci qu’on lui présentait un mois à l’avance, et le nom de l’élue était proclamé au prône, afin que ses rivales eussent le temps d’examiner ses titres et de les contredire.
– qui affirme l’origine de la chose à Salency par Médard (avec détails)
– dont l’illustration reprend les 4 médailles des #bonnes_gens
à noter l’autre illustration d’un marché aux servantes, cochers et domestiques à la foire de Corneville…
Wooo, tu nous trouves des trésors @simplicissimus !`
en lien avec
▻https://seenthis.net/messages/642640
pour Assia Djebar je tague #académie_française_avant_sa_disparition
Je reviens sur l’inutilité de cette académie, avec
Indemnités, avantages, logements : le fastueux train de vie de l’Académie française
La Cour des comptes a jugé « peu rigoureuse » la gestion de l’Académie française
▻http://www.sudouest.fr/2015/05/05/indemnites-avantages-logements-le-fastueux-train-de-vie-de-l-academie-franc
Un immortel, ça coûte cher. Très cher même pour les caisses de l’Etat. En moyenne, celui-ci débourse plus de 2,5 millions d’euros pour « entretenir » les 39 membres actuels de l’Académie française, ainsi que leurs personnels. Et on ne parle là que de la masse salariale de cette vénérable institution fondée par Richelieu en 1634 et toujours chargée de normaliser et de perfectionner la langue française.
…
Les Sages saluent néanmoins « l’amélioration récente de la gestion financière » des différentes académies, qui, de toute façon n’en sont pas à compter au centime près. Au total, elles brassent un volume d’actifs financiers de 1,1 milliard d’euros…
Bon, ici ▻https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/20150430-synthese-rapport-thematique-Institut-de-France.pdf l’actif du bilan est de 129,2 M€, #tout_va_bien #on_sait_ou_est_l'argent
Autre série…
• Chalon sur Saône, encore, mais en 2015, belle collection de photos
▻http://info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2015/05/04/13401/c-etait-la-fete-au-quartier-saint-jean-des-vignes-a-chalon
• Salleboeuf, juillet 2017
▻http://www.sudouest.fr/2017/07/03/le-couronnement-d-audrey-gauthier-3584123-3228.php
• La Brède, juin 2017
La Brède. [DIAPORAMA] Rosière : le couronnement d’Emma Sudre « Article « Le Républicain Marmande et Langon
▻http://www.lerepublicain.net/diaporama-rosiere-le-couronnement-d-emma-sudre_84112
Dimanche, le cortège avait rendez-vous au château pour les photos, avant de rejoindre la rue des Templiers. Et Emma, au bras du maire, suivie par tout le cortège au bras des élus, part vers l’église afin d’être couronnée.
Le général de Létang à Oran
▻http://www.oran-memoire.fr/Letang.html
La Donation par Mme la baronne Létang à la ville de Meulan est conservée aux Archives municipales. Elle a été signée par la baronne Hortense Létang, en la présence de sa fille Anna, mineure, seule héritière de feu son père, le 19 janvier 1867. On y apprend que le général « avait eu continuellement la pensée et le désir de faire la fondation annuelle d’une rosière dans le but de maintenir la jeunesse dans les bonnes mœurs, la piété filiale et le travail » . D’où cette donation d’une rente annuelle et perpétuelle de cinq cents francs, à charge pour la ville de choisir chaque année une rosière parmi les jeunes personnes pauvres de dix huit à vingt cinq ans, habitant Meulan depuis dix ans au moins et qui réuniraient une conduite irréprochable et laborieuse à une soumission respectueuse envers leurs parents. En cas d’égalité de mérite entre deux candidates la préférence serait donnée à celle habitant le Fort, lieu de naissance du Baron. L’élection était faite par un conseil municipal exceptionnel auquel on adjoignait des représentants de la société de bienfaisance, de l’Hôtel-Dieu…
Cette élection devait se faire le 2 mai, jour anniversaire de la naissance du Baron et le couronnement avait lieu le dimanche de l’Ascension.
La proclamation de la rosière ainsi que son couronnement devaient se faire et se font toujours en public, à l’Hôtel de ville et en présence des autorités municipales. Naguère, la rosière, dans les trois jours de son couronnement et accompagnée d’une personne au moins ayant pris part à son élection, devait aller déposer « avec recueillement » sur la tombe du général, dans le cimetière de Meulan, une médaille portant ces mots : « Au -général baron Létang, mademoiselle... rosière reconnaissante... » .
Aujourd’hui, si l’on fait toujours graver la médaille, on la donne à la rosière car on ne peut plus la déposer sur la tombe du général : « _Par ce vilain temps », comme disait Jacques Perret, on retrouve les médailles chez le brocanteur.
Et encore je n’ai mis que les pires, les plus sexistes et cathos, mais il en a un paquet encore qui récompensent la glorification des valeurs patriotiques françaises...
Mr Cyclopède : Jouons à pince académicien (1982)
INA, Youtube, le 26 mai 2018
►https://www.youtube.com/watch?v=n2HrDTGSEKY
On peut aussi, nonobstant l’agacement suscité par la police des moeurs, s’intéresser au patrimoine immobilier des académies. Avant les moeurs, toujours chercher le pognon !
C’était son vieux. Il était fier et digne, et savait les vraies choses. Chenu, blanc de moustaches aussi, il avait la peau rose et lisse et le regard bien droit. Sa voix, profonde et grave, belle comme un cor au bois, foutait la trouille aux loups. Il en usait à bon escient, pas pour massacrer des bourrées comme un con folklorique sur FR3-Régions, mais simplement pour chanter aux veillées de novembre en regardant les châtaignes s’éclater sous la braise. Il était beau comme un druide irlandais.
Pierre Desproges, Des femmes qui tombent, Seuil, «Points», 1985, p. 79.
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Ils s’étreignirent gravement comme il sied aux ivrognes émus, et retrinquèrent laborieusement à la santé du petit Robert, en vouant aux abysses les fossoyeurs des accords de temps, les bredouilleurs officiels et les époumonés faméliques de la chanson francophone qui tiennent leurs flatulences buccales pour des licences poétiques et leurs permis de glousser pour des agrégations de lettres.
Pierre Desproges, Des femmes qui tombent, Seuil, «Points», 1985, p. 74.
Moi-même, qui suis Limousin, j’ai complètement raté mon couple parce que j’ai épousé une non-Limousine. Une Vendéenne. Les Vendéens ne sont pas des gens comme nous. Il y a le barrage des patois, fort lointains. Et puis nos coutumes divergent et divergent c’est énorme.
Voilà une femme qui mange du poisson le vendredi en tailleur Chanel. Moi je mange de la viande le mardi en pantalon de coton. Il n’y a pas de compréhension possible.
Nous avons notre sensibilité limousine. Nous avons bien sûr notre humour limousin qui n’appartient qu’à nous. Nous partageons entre nous une certaine angoisse de la porcelaine peu perméable aux Chouans.
Il faut avoir souffert à Limoges pour comprendre.
Pierre Desproges, «Les Juifs», Textes de scène, Seuil, 1988.
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Je serais plutôt dégagé qu’engagé, en tant qu’artiste. Mes combats humanistes, je les mène dans le privé. J’ai pas de message, pas de credo, pas d’espoir, pas de colère. Je suis très content de tout ce qui se passe dans le monde. Je n’ai personne à convaincre. Je n’aime pas la chaleur humaine. Et puis j’ai sommeil...
Pierre Desproges, «SOS-Racisme», Fonds de tiroir, Seuil « Points », 1990, p. 140.
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Jean Giraudoux
Jean Giraudoux, de son vrai nom Jean Giraudoux, est né à Bellac le 13 octobre 1882, à deux heures et quart du matin, à six mois près, ne chipotons pas.
Il est mort au printemps 1944, alors même que les Allemands tentaient encore d’entrer à Moscou.
Giraudoux nous a quittés au moment même où Hitler se demandait si finalement il aurait pas dû se faire peintre. Pour la France des Lettres et des Arts, la perte de Giraudoux fut un coup terrible. Moi-même, je n’arrive pas à m’en remettre. Alors je bois, et pour tuer le temps j’attends l’ouverture du gérant Nicolas.
Pierre Desproges, «Jean Giraudoux», Fonds de tiroir, Seuil « Points », 1990, p. 73-74.
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Serge Gainsbourg
Quand j’étais petit garçon il y avait, dans le village limousin où je passais mes vacances, un homme à tout et à ne rien faire qui s’appelait Chaminade. Chaminade tout court. Au reste, il était trop seul au monde pour qu’un prénom lui fût utile.
C’était un homme simple, au bord d’être fruste. Il vivait dans une cabane sous les châtaigniers des bosquets vallonnés de par chez nous. Sur une paillasse de crin, avec un chien jaune, du pain dur et du lard. L’été, il se louait aux moissons, et bricolait l’hiver à de menus ouvrages dans les maisons bourgeoises. À période fixe, comme on a ses règles ou comme on change de lune, Chaminade entrait en ivrognerie, par la grâce d’une immonde vinasse que M. Préfontaines lui-même n’eût pas confiée à ses citernes. Il s’abreuvait alors jusqu’à devenir violet, spongieux, sourd et comateux. Après sept ou huit jours, sa vieille mère, qui passait par là, le tirait de sa litière et le calait dehors sous la pompe à eau, pour le nettoyer d’une semaine de merde et de vomis conglomérés.
La plupart du temps, Chaminade n’avait pas le sou pour se détruire. Les petites gens du bourg se mêlaient alors de l’aider. Il faut chercher autour des stades pour trouver plus con qu’un quarteron de ploucs désœuvrés aux abords d’un bistrot.
– Ah, putain con, les hommes, regardez qui voilà-t-y pas sur son vélo ? Ho, Chaminade, viens-tu causer avec nous autres, fi de garce ? Chaminade ne refusait pas. Quand il rasait ainsi les tavernes à bicyclette, c’est qu’il était en manque.
Alors les hommes saoulaient Chaminade. Parce qu’on s’emmerde à la campagne, surtout l’hiver à l’heure du loup, et je vous parle d’un temps où la télé n’abêtissait que l’élite. Au bout de huit ou dix verres, Chaminade était fin saoul, il prêtait à rire. C’est pourquoi on l’appelait Chaminade tout court, comme on dit Fernandel.
Quoi de plus aimablement divertissant, en effet, pour un pauvre honnête, que le spectacle irrésistible d’un être humain titubant dans sa propre pisse en chantant Le Temps des cerises ?
On s’amusait vraiment de bon cœur, pour moins cher qu’un ticket de loto qui n’existait pas non plus. On lâchait l’ivrogne sur la place du Monument-aux-Morts où il se lançait alors dans un concours de pets avec le poilu cocardier. Parfois, il improvisait sur La Mort du cygne, tenant les pans de sa chemise comme on fait d’un tutu, avant de s’éclater dans la boue pour un grand écart effrayant. Et les hommes riaient comme des enfants.
En apothéose finale, on remettait de force Chaminade sur son vélo et on lui faisait faire le tour du monument. À chaque tour sans tomber, il avait droit à un petit coup supplémentaire, direct au tonnelet.
Un jour, Chaminade s’est empalé sur le pic de la grille métallique, mais il n’en est pas mort. « Il y a un Dieu pour les ivrognes », notèrent avec envie les bigotes aquaphiles, qui voguent à sec dans les bénitiers stériles de leur foi rabougrie.
La dernière fois que j’ai vu Serge Gainsbourg en public, il suintait l’alcool pur par les pores et les yeux, et glissait par à-coups incertains sur la scène lisse d’un palais parisien, la bave aux commissures et l’œil en perdition, cet homme était mourant. Un parterre de nantis bagués et cliquetants l’encourageait bruyamment à tourner autour de rien en massacrant les plus belles chansons nées de son génie.
Irrésistiblement, ces cuistres-là m’ont fait penser aux ploucs, et lui à Chaminade.
Pierre Desproges, « Serge Gainsbourg », Fonds de tiroir, Seuil « Points », 1990, p. 65-67.
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Distinguer une balle à blanc d’une balle à noir - La minute nécessaire de #Monsieur_Cyclopède (1982)