• Manche : 12 morts et deux disparus dans un naufrage au large de Boulogne-sur-Mer - InfoMigrants
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    Manche : 12 morts et deux disparus dans un naufrage au large de Boulogne-sur-Mer
    Par La rédaction Publié le : 03/09/2024
    Selon le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, 12 migrants sont morts mardi dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche. Deux autres sont portés disparus. Plusieurs autres exilés sont en état d’urgence absolue. Une vaste opération de sauvetage est encore en cours au port du Portel, près de Boulogne-sur-Mer, pour tenter de retrouver d’éventuels rescapés.
    Douze migrants sont morts mardi 3 septembre dans la Manche au large du Portel, près de Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France, a déclaré sur X le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, qui se rend sur place. Deux autres sont portés disparus.
    L’embarcation, composée d’une soixantaine de personnes sans gilets de sauvetage, s’est disloquée quelques heures après leur départ de la plage d’Ambleteuse, à une dizaine de kilomètres au nord de Boulogne-sur-Mer. Des mineurs font partie des victimes.
    Dès 11h30, un très large dispositif de secours a été déployé dans le secteur : des plongeurs, des camions de pompiers et du Samu, des véhicules de police. Un poste médical avancé a aussi été installé pour la prise en charge des victimes, ont constaté des journalistes de l’AFP, qui ont vu plusieurs sacs mortuaires.
    La préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord a indiqué avoir pris en charge 65 naufragés, dont 12 ont été déclarés décédés en mer, et plusieurs autres hospitalisés dans un état grave à terre.
    Un navire affrété par la France, le Minck, avait repéré l’embarcation en détresse et s’est porté à son secours dès qu’elle s’est disloquée, a indiqué le lieutenant de Vaisseau Étienne Baggio à l’AFP.
    « C’est un drame épouvantable, nous sommes tous dans la douleur et le deuil », a déclaré à InfoMigrants le maire du Portel, Olivier Barbarin. « On peut espérer que des accords soient trouvés pour permettre des voies légales de migration ».Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56, a quant à elle dénoncé auprès de l’AFP une politique de répression policière sur le littoral français « complètement inefficace (....) qui conduit à des incidents et à des drames (...) à répétition ». « Ça fait deux mois et demi qu’il y a quasiment toutes les semaines des morts dans la Manche ».
    Les drames se sont succédés depuis le début de l’été, lorsque les traversées de la Manche sur des bateaux de fortune se font particulièrement nombreuses, sur des embarcations toujours plus chargées.
    Entre le 12 et le 19 juillet, six migrants sont morts dans trois naufrages distincts : quatre le 12 juillet, une femme érythréenne le 17, puis un homme le 19.Fin juillet, une jeune femme de 21 ans est morte écrasée sous le poids d’autres passagers d’un canot surchargé et deux autres migrants sont décédés dans un naufrage le 11 août, au large de Calais. L’année 2024 est la plus meurtrière dans cette zone maritime. Avec ce naufrage, au moins 37 personnes sont mortes dans la Manche en tentant de rallier l’Angleterre depuis janvier 2024, contre 12 en 2023. Le précédent record remonte à 2021 lorsque 27 migrants, d’une même embarcation, avaient péri en mer.

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  • Nord de la France : 33 migrants, en partance vers l’Angleterre, piégés par la marée - InfoMigrants
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    Nord de la France : 33 migrants, en partance vers l’Angleterre, piégés par la marée
    Par La rédaction Publié le : 30/08/2024
    Trente-trois migrants qui tentaient de monter dans un canot pour traverser la Manche près du Touquet ont été piégés par la marée vendredi matin. Les exilés n’ont pas pu monter dans l’embarcation, déjà surchargée à son arrivée sur la plage.
    La scène aurait pu virer au drame. Vendredi 30 août vers 7h du matin, 33 migrants, originaires du Soudan, d’Irak et de Syrie, ont failli rester bloqués dans l’eau. Les exilés, qui attendaient leur « taxi boat » sur la plage de Stella, près du Touquet (dans le nord de la France), se sont retrouvés piégés par la marée au moment de monter dans l’embarcation.
    Ils n’ont pas pu prendre place dans le canot, arrivé déjà surchargé sur la plage, indique le quotidien local Les Échos du Touquet.
    Les gendarmes affectés à la lutte contre l’immigration clandestine (LIC) sont intervenus pour secourir les naufragés, avant la venue d’une quinzaine de pompiers. Ces derniers ont aussi effectué des recherches dans la zone pour s’assurer qu’aucune personne ne soit en danger au large. Le phénomène des « taxi boats » est en pleine expansion ces dernières années dans le nord de la France. Pour tromper la vigilance des policiers déployés en nombre le long du littoral, les passeurs font partir les bateaux pneumatiques plus au sud, avec quelques personnes seulement à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer. Selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les embarcations déjà en mer.
    Cette méthode peut mettre en danger les exilés, qui attendent les embarcations dans l’eau, parfois jusqu’au torse. Ils risquent « la noyade, l’hypothermie ou l’enlisement dans les vasières », avait alerté l’été dernier la préfecture du Pas-de-Calais. Si les autorités françaises enregistrent davantage de tentatives de départs près du Touquet ces dernières années, les exilés restent plus nombreux à essayer de rejoindre le Royaume-Uni depuis les plages du nord. Jeudi, les forces françaises ont procédé au sauvetage de 77 migrants au large de Dunkerque, signale la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué. À son arrivée sur zone, l’équipage d’un patrouilleur de la Marine nationale « constate que l’embarcation est en train de se disloquer et que les personnes présentes à bord de l’embarcation demandent une assistance d’urgence », précise le document. « Les personnes secourues ont ensuite été déposées à quai à Calais (62) et été prises en charge par les secours terrestres et la police aux frontières ».Alors qu’aucune traversée n’a été enregistrée pendant sept jours en raison des mauvaises conditions météorologiques, les tentatives ont repris en début de semaine. Ainsi, mardi et mercredi, plus de 1 100 migrants sont parvenus à atteindre l’Angleterre via la Manche. Et au total depuis janvier, ils sont plus de 20 000 à être arrivés sur le sol britannique, soit une hausse de 18% par rapport à la même période l’an dernier

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  • Manche : 50 migrants secourus lors d’une nouvelle opération en mer - InfoMigrants
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    Manche : 50 migrants secourus lors d’une nouvelle opération en mer
    Par La rédaction Publié le : 14/08/2024
    Cinquante migrants ont été secourus mardi par les services de secours français. Une nouvelle opération qui survient après deux jours de forte activité dans la Manche. La semaine passée, 1 172 migrants sont arrivés au Royaume-Uni, selon le ministère de l’Intérieur britannique.
    Les opérations de sauvetages d’embarcations de migrants sont quotidiennes ces derniers jours dans la Manche. Mardi 13 août, dans la matinée, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez a été informé de la présence d’une embarcation de migrants en difficulté au large de Malo-les-Bains (Nord), tout près de Dunkerque, rapporte mercredi un communiqué de la préfecture de maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar).
    « Le Cross engage alors le navire de sauvetage Minck affrété par l’État pour relocaliser l’embarcation et vérifier la situation sur zone. Une fois le Minck sur place, les personnes présentes à bord de l’embarcation demandent assistance. L’équipage met alors à l’eau son semi-rigide et récupère à bord les 50 personnes. Les personnes secourues ont ensuite été déposées à quai à Dunkerque et prises en charge par les secours terrestres et la police aux frontières », détaille la préfecture.
    La veille, lundi, 98 exilés avaient été secourus par le Minck dans la même zone au cours de deux opérations de sauvetage, également coordonnées par le Cross Gris-Nez. Mais certains des migrants avaient souhaité - comme cela arrive souvent - poursuivre leur route vers le Royaume-Uni, plutôt que de bénéficier de l’assistance des secours français.
    Dans le même temps, lundi, une opération policière menée plus bas le long du littoral, à Quend, dans les Hauts-de-France, avait mené à l’interpellation de 66 migrants, dont un enfant, selon France Bleu. Le groupe se dirigeait vers les plages pour une traversée, selon la radio locale, quand les exilés ont été interceptés par les militaires de l’opération Poséidon, des réservistes spécialisés dans la lutte contre l’immigration clandestine. Pourtant, aucun matériel ni bateau n’a été découvert.
    Ces opérations sont intervenues au lendemain d’une dramatique journée dans la région. Dimanche, deux personnes sont décédées lors de traversées de la Manche. Un premier cadavre a été retrouvé dans l’eau lors d’une opération de secours auprès d’une embarcation en détresse. Le second a été découvert lors d’un autre sauvetage. « Le canot Notre-Dame-de-Risban de la SNSM [a] récupér[é] 4 personnes dont une inanimée puis les [a] dépos[é]es à quai au port de Calais [...] Malgré les gestes prodigués par les secouristes, la personne inconsciente n’a pas pu être réanimée », indique la préfecture.
    Ces deux nouveaux décès portent à 25 le nombre total de victimes dans la Manche depuis le début de l’année, contre 12 en 2023. Pour l’instant, l’année 2021 reste la plus meurtrière avec 27 décès dans la zone. Et cette tendance inquiète fortement la police française. « On a un risque qui a été démultiplié et on l’explique exclusivement par le mode opératoire des passeurs qui surchargent les embarcations. On est passé d’une moyenne de 35 passagers en 2022, à 40-45 en 2023, et plus de 50 depuis le début de l’année », expliquait récemment à InfoMigrants Mathilde Potel, commissaire adjointe chargée de l’état-major zonal de la lutte contre l’immigration irrégulière dans le nord de la France.
    « On a des gens qui peuvent connaître des phénomènes de panique et mourir par étouffement. Aujourd’hui, on ne meurt plus uniquement de noyade mais par la seule présence des autres personnes. Notre grosse inquiétude, c’est que plus on met de gens dans une embarcation, plus on a de risques », ajoutait-elle.
    Malgré les dangers de cette traversée, les exilés qui souhaitent quitter les côtes françaises pour rejoindre le Royaume-Uni sont toujours nombreux. Ils profitent notamment de conditions plus clémentes apportées par la météo estivale. Rien que dimanche, 700 personnes ont atteint les côtes anglaises à bord d’embarcations de fortune. La semaine passée, les exilés ont profité d’une bonne fenêtre météo pour tenter un maximum de passages au Royaume-Uni. Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur britannique, 1 172 migrants sont arrivés sur le sol britannique dans 20 embarcations différentes.
    Depuis le début de l’année, 18 467 migrants ont rejoint les côtes anglaises. Un nombre en hausse par rapport à la même période l’année dernière puisque 16 679 personnes avaient effectué la traversée entre le 1er janvier et le 12 août 2023.

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  • Deux migrants meurent au large de Calais lors d’une traversée de la Manche
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/08/11/deux-migrants-meurent-au-large-de-calais-lors-d-une-traversee-de-la-manche_6

    Deux migrants meurent au large de Calais lors d’une traversée de la Manche
    Deux migrants sont morts, dimanche 11 août, au large de Calais, portant à neuf le nombre de décès lors de tentatives de traversée de la Manche en un mois. Cinquante-trois migrants ont été secourus mais deux autres n’ont pu être réanimés, l’un déclaré mort au port de Calais (Pas-de-Calais), l’autre à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, ajoute la préfecture maritime (Prémar).
    Dimanche « en début de matinée », une embarcation s’est signalée « en difficulté avec des personnes à l’eau (…) au large de Calais », a précisé la préfecture de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué. Parmi la centaine de migrants secourus entre cette intervention et une autre, tous débarqués au port de Calais, « cinq [sont] en urgence relative », a souligné Jacques Billant, le préfet du Pas-de-Calais, lors d’un point presse à Calais.
    Le procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, a annoncé l’ouverture d’une enquête « des chefs d’aide à étrangers en situation irrégulière en bande organisée aggravée par la circonstance de risque de mort et d’infirmité, crime, et d’association de malfaiteurs en bande organisée, mise en danger de la vie d’autrui, délits ». Aucune interpellation n’avait eu lieu dimanche en milieu d’après-midi.Ces dernières semaines, les drames se sont enchaînés au large des côtes françaises, avec sept morts dans des tentatives de traversées en juillet, les traversées de la Manche sur des bateaux de fortune étant particulièrement nombreuses l’été. Ces morts surviennent lors de tentatives de rejoindre l’Angleterre, secouée ces derniers jours par des violences durant des manifestations anti-immigration et antimusulmans.
    Entre le 12 et le 19 juillet, six migrants sont morts dans trois naufrages distincts : quatre, le 12 juillet, une femme érythréenne, le 17, puis un homme, le 19. Le 28 juillet, Dina, une femme « bidoun » – une minorité apatride du Koweït – âgée de 21 ans, est morte écrasée dans le canot qui devait l’emmener vers l’Angleterre. A chaque fois, les embarcations étaient très chargées. Le nombre de personnes à bord atteignait 86 le 19 juillet.
    Sur l’ensemble de l’année 2023, douze migrants étaient morts en tentant de gagner l’Angleterre par la mer, selon le bilan de la Prémar. Un bilan humain déjà largement dépassé en 2024, avec vingt-cinq morts depuis janvier, a précisé le préfet du Pas-de-Calais.Ces traversées se font souvent « sans gilets de sauvetage », à bord d’« embarcations de très mauvaise qualité car sous-gonflées et souvent sans plancher (…), sous-motorisées », a-t-il regretté. « Cette frontière tue dans le plus grand des silences », a réagi sur X l’association L’Auberge des migrants.
    Selon un comptage de l’Agence France-Presse à partir des chiffres des autorités britanniques, au 8 août, 17 639 personnes avaient effectué la traversée depuis le début de l’année sur des « small boats », nom donné à ces petites embarcations, un chiffre quasi équivalant à celui enregistré sur la même période lors de l’année record de 2022.
    La France et le Royaume-Uni tentent, depuis des années, d’enrayer ces tentatives de traversées de la Manche sur des canots pneumatiques. Le président français, Emmanuel Macron, et le nouveau premier ministre britannique, Keir Starmer, se sont engagés mi-juillet à « renforcer leur coopération en matière de migration irrégulière », en marge d’un sommet avec quarante dirigeants européens.A peine arrivé au pouvoir début juillet, M. Starmer a confirmé l’abandon du projet controversé d’expulser des migrants au Rwanda, lancé en 2022 par les conservateurs alors au pouvoir mais jamais concrétisé. A la place, il a annoncé vouloir accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile tout en durcissant la lutte contre les passeurs pour « renforcer » les frontières.
    Selon Jacques Billant, « depuis début 2024, ce sont plus de 350 interpellations qui ont été opérées et plus de quinze filières de passeurs qui ont été démantelées ».Keir Starmer a dû faire face, ces derniers jours, à de violentes émeutes d’extrême droite, qui ont secoué le Royaume-Uni pendant une semaine à la suite du meurtre de trois fillettes le 29 juillet, sur fond de rumeurs en ligne en partie démenties décrivant le suspect de l’attaque comme un demandeur d’asile musulman. Il s’agit en fait d’un adolescent de 17 ans né à Cardiff dont les parents, selon des médias, sont originaires du Rwanda.

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  • Nouveau drame dans la Manche : un migrant retrouvé mort dans un canot surchargé - InfoMigrants
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    Nouveau drame dans la Manche : un migrant retrouvé mort dans un canot surchargé
    Par La rédaction Publié le : 29/07/2024
    Un exilé a été retrouvé sans vie dans un canot surchargé de 75 personnes, dimanche. Si la victime et 35 exilés ont été secourus par les autorités françaises, les autres passagers de l’embarcation ont préféré continuer leur route vers l’Angleterre. Plus de 20 personnes ont déjà perdu la vie en tentant de rejoindre les côtes anglaises depuis le début de l’année. Les drames se succèdent dans la Manche durant cet été 2024. Un migrant a été retrouvé mort dimanche 28 juillet dans un canot surchargé qui tentait de rejoindre le Royaume-Uni. Cette nouvelle tragédie survient quelques jours seulement après une série de six décès au cours de trois autres tentatives de traversées.
    La personne décédée dimanche n’a pas été récupérée dans l’eau mais trouvée inanimée dans un canot dont une partie des passagers avaient appelé à l’aide, a rapporté la préfecture de la Manche et de la Mer du Nord (Premar). Selon la Premar, environ 75 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation surchargée et 35 ont été secourues par les moyens français, dont la personne finalement décédée. Les autres ont poursuivi leur route vers l’Angleterre. La Premar a décrit à l’AFP un « phénomène nouveau » de personnes « qui périssent en mer, pas par noyade mais par malaise ou bousculade ».
    Depuis plusieurs mois, les traversées de la Manche ont « changé... en pire », affirmait également, fin mai, à InfoMigrants Salomé Bahri, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Grande-Synthe, présente depuis des années sur le littoral français. « On a remarqué que les décès [de migrants] se produis[ai]ent désormais près des côtes. On meurt plus au moment de l’embarcation, et moins en pleine mer », résumait-elle. « On peut aussi mourir avant même d’avoir atteint la Manche. »
    Dans la nuit de samedi à dimanche, ce canot avait été signalé au large de Calais au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez. Le CROSS a alors envoyé un navire de la gendarmerie et un patrouilleur des garde-côtes des douanes dans cette zone et vers 5h30 du matin, « une partie des personnes à bord [ont demandé] assistance ». Lors du transfert à bord des deux navires de personnes en difficulté, « il [a été] constaté qu’une personne [était] inanimée », a expliqué la préfecture maritime dans un communiqué. Cette personne « [a été] prise en charge à bord et les premiers secours [ont été] immédiatement prodigués ». La victime a ensuite été hélitreuillée vers l’hôpital de Boulogne-sur-Mer. « Elle sera malheureusement déclarée décédée », a encore écrit la Premar, sans dire à ce stade s’il s’agit d’un homme ou d’une femme.
    Les autres passagers du canot ont refusé l’assistance proposée. « Compte tenu des risques de chute à la mer ou de blessure encourus pour les personnes en cas d’intervention contrainte, le choix [a été] fait de (les) laisser poursuivre leur route », explique encore le communiqué. Selon le quotidien britannique The Guardian, les personnes se trouvant sur le bateau, étaient majoritairement de nationalité syrienne. En se basant sur des témoignages de survivants, le quotidien affirme que la victime était une femme, elle aussi originaire de Syrie.
    Ce nouveau drame vient s’ajouter à une série noire de décès dans la Manche. Entre le 12 et le 19 juillet, six migrants sont morts dans des tentatives de traversée sur des canots très chargés : quatre hommes le 12 juillet, une femme érythréenne le 17 puis un homme le 19. Au total : 23 personnes sont mortes dans ce couloir maritime entre la France et l’Angleterre, depuis le début de l’année 2024, d’après le décompte de la préfecture. Sur l’ensemble de l’année 2023, 12 migrants étaient décédés en tentant de gagner l’Angleterre par la mer.
    Pour faire face à l’augmentation constante des traversées dans la Manche - plus de 16 000 personnes ont traversé la Manche depuis le début de l’année -, les autorités françaises ont renforcé depuis 2021 la surveillance dans la zone. Des équipes de la Marine nationale, de la gendarmerie et des douanes, réparties dans six navires, sillonnent quotidiennement le détroit à la recherche de « small boats » en détresse. Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes (CROSS) Gris-Nez est responsable de la coordination du sauvetage. « Dès qu’une embarcation lui a été signalée par les forces de sécurité intérieures à terre, par un bateau de commerce ou de plaisance, ou par les migrants eux-mêmes, le CROSS nous appelle et nous demande d’aller sur le secteur pour voir ce qu’il se passe », avait expliqué à InfoMigrants Véronique Magnin, porte-parole de la Premar en poste sur l’Abeille Normandie, affrété par la Marine nationale.
    Ce nouveau décès « n’est pas un accident, c’est le résultat direct des politiques qui sont mises en place aujourd’hui, l’absence de voies de passage sûres et la répression sur le littoral », s’est indignée la coordinatrice de l’Auberge des migrants, Flore Judet, réagissant au décès de la personne exilée dimanche. « Ils sont de plus en plus nombreux [sur chaque embarcation], c’est effrayant », s’est également émue Claire Millot, vice-président de l’association Salam.
    La France et le Royaume-Uni tentent depuis des années d’enrayer ces tentatives de traversées de la Manche sur des canots pneumatiques. Le président français Emmanuel Macron et le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer se sont engagés mi-juillet à « renforcer leur coopération en matière de migration irrégulière », en marge d’un sommet avec 40 dirigeants européens.
    À peine arrivé au pouvoir début juillet, Keir Starmer a confirmé l’abandon du projet controversé d’expulser des migrants au Rwanda, lancé en 2022 mais jamais concrétisé. À la place, il a annoncé vouloir accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile tout en durcissant la lutte contre les passeurs pour « renforcer » les frontières. « Nous remplacerons le [projet d’expulser des migrants au Rwanda] par un programme sérieux de retour et d’application de la loi », a affirmé la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper. Jeudi 25 juillet, 46 exilés ont été renvoyés par charters vers le Vietnam et le Timor oriental.

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  • Nouveau naufrage dans la Manche, un migrant meurt au large de Gravelines - InfoMigrants
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    Nouveau naufrage dans la Manche, un migrant meurt au large de Gravelines
    Par La rédaction Publié le : 18/07/2024
    Un exilé est mort après le naufrage de son embarcation pneumatique, au large de Gravelines, dans le nord de la France, mercredi. Soixante-et-onze passagers, dont certains étaient à l’eau quand les secours sont arrivés, ont pu être récupérés et ramenés à Boulogne-sur-Mer. Énième drame dans la Manche. Mercredi 17 juillet, un migrant est mort après le naufrage de son embarcation au large de Gravelines, alors qu’il tentait de rejoindre le Royaume-Uni. Les autres passagers, 71 au total, ont été secourus. Cette tragédie porte à 20 le nombre de personnes mortes cette année en tentant de rallier les côtes anglaises clandestinement depuis la France.
    En fin de journée mercredi, un patrouilleur signale « que les boudins d’une embarcation de migrants proche de lui » viennent de se dégonfler, et que des personnes sont « à l’eau », a expliqué la Préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar) dans un communiqué. Le navire se porte aussitôt à leur secours.
    Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez mobilise également un avion de Frontex, deux hélicoptères et un bateau de sauvetage pour participer aux opérations. Tous les moyens aériens déployés participent à localiser les naufragés « dont certains sont à la dérive en restant néanmoins assez proches du lieu de naufrage », relate la Prémar.
    Le patrouilleur français recueille à son bord 59 naufragés, dont une personne inconsciente qui « n’a pas pu être réanimée » par l’équipe médicale de la SMUR (structure mobile d’urgence et de réanimation médicale), hélitreuillée depuis Boulogne-sur-Mer.
    Toutes les personnes secourues ont été déposées à quai à Calais, où se trouvait un important déploiement de pompiers et policiers, a constaté un correspondant de l’AFP. Les moyens aériens et nautiques ont poursuivi les recherches « sur une large zone autour du lieu de naufrage » jusqu’à la tombée de la nuit et « aucun autre naufragé n’a été détecté », a précisé la préfecture maritime. Bien que le dispositif de recherches ait été levé, la préfecture appelle les navires croisant dans le secteur « à une veille attentive ».
    Vendredi déjà, quatre migrants sont morts et des dizaines ont été repêchés par les secours alors qu’ils étaient déjà à l’eau, leur embarcation s’étant dégonflée dans la Manche. Ils avaient pris la mer depuis les côtes proches de Boulogne-sur-Mer vers 2h du matin dans l’espoir de rallier l’Angleterre. Leurs corps n’ont pas encore été identifiés. « On est toujours aussi choqué d’apprendre un tel drame », a déploré à InfoMigrants Philippe, un habitant de Calais, lors d’une cérémonie d’hommage aux exilés disparus le 13 juillet. « Le plus terrible, c’est qu’on sait que ça va se reproduire. La côte anglaise semble tellement proche de chez nous. Il reste 35 km à ces gens, qui en ont déjà parcouru bien plus. Mais cette mer est dangereuse. Il faut la connaître. »
    Parmi les plus fréquentés au monde, le détroit du Pas-de-Calais a été le théâtre ces dernières années de nombreux naufrages, le pire ayant eu lieu en 2021 quand 27 migrants, majoritairement des Kurdes irakiens âgés de 7 à 46 ans, sont morts noyés. Pour freiner les départs, Paris et Londres se sont engagés à déployer des milliers d’effectifs policiers côté français. Cet été, plus de 1 000 policiers et gendarmes surveillent le littoral pour lutter contre l’immigration illégale, a indiqué le préfet du Pas-de-Calais, rappelant que 344 tentatives de traversées maritimes ont été interceptées côté français depuis le début de l’année, et 314 interpellations opérées parmi des filières de passeurs. Malgré une surveillance accrue, soutenue par l’utilisation de drones et de caméras thermiques, plus de 14 000 personnes ont tout de même atteint le Royaume-Uni en 2024. Soit une hausse de 18% par rapport à la même période l’an dernier.
    Lors du traditionnel discours du roi ce 17 juillet, cérémonie solennelle à la réouverture du Parlement britannique, le nouveau gouvernement travailliste emmené par Keir Starmer s’est engagé à lutter contre l’immigration clandestine, qui s’est imposée dans le pays comme un thème majeur des dernières législatives. Il a annoncé la création d’une nouvelle force de sécurité dotée de « pouvoirs antiterroristes ». Ce nouveau « commandement pour la sécurité aux frontières » vise à « renforcer » la lutte contre les passeurs

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  • « On est là pour agir » : l’Abeille Normandie, le navire français qui secourt les migrants dans la Manche - InfoMigrants
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    « On est là pour agir » : l’Abeille Normandie, le navire français qui secourt les migrants dans la Manche
    Par Marlène Panara Publié le : 27/06/2024
    Affrété par la Marine nationale, l’Abeille Normandie sillonne la Manche à la recherche d’embarcations d’exilés en détresse. Comment l’équipage secoure-t-il les migrants ? Que se passe-t-il si ces derniers refusent d’être pris en charge ? InfoMigrants a passé une nuit à bord, pour mieux comprendre. Reportage avec les équipes de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. « Tout le monde à bord ». La voix du commandant de bord Nino Verlie résonne dans les haut-parleurs. En contre-bas de la passerelle, l’eau verdâtre du port tournoie et forme deux petits tourbillons, signes que les machines sont en route. Des marins en combinaison orange déroulent les larges cordes qui rattachent le bateau au quai. L’appareillage - le départ - est prévu à 21h.
    À l’heure dite, l’Abeille Normandie quitte le port de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, où il est amarré. Depuis juin 2022, ce navire affrété par la Marine nationale surveille et porte secours aux embarcations de migrants dans la Manche.
    Cette route migratoire est empruntée depuis quelques années par les migrants souhaitant se rendre au Royaume-Uni. Depuis le 1er janvier 2024, plus de 12 000 personnes ont traversé la Manche, malgré la multitude de mesures prises des deux côtés de la frontière pour empêcher les départs. « On est passé d’environ 500 personnes ayant réussi la traversée en 2018, à près de 30 000 en 2021, détaille Véronique Magnin, porte-parole la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar). On ne pouvait plus laisser la zone française sans surveillance ».
    En plus des effectifs policiers déployés sur les plages, des équipes de la Marine nationale, de la gendarmerie et des douanes, réparties dans six navires, sillonnent donc quotidiennement le détroit à la recherche de « small boats » en détresse. Aujourd’hui, le « dispositif migrants » occupe 60% des activités de l’Abeille Normandie, qui le temps restant opère des remorquages de navires en perdition.
    La nuit tombée, le calme règne sur la passerelle du navire. Seul le bruit sourd et régulier des machines et quelques échanges radio brisent le silence. L’équipage est en lien constant avec le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes (CROSS) Gris-Nez, responsable de la coordination du sauvetage dans la zone. « Dès qu’une embarcation lui a été signalée par les forces de sécurité intérieures à terre, par un bateau de commerce ou de plaisance, ou par les migrants eux-mêmes, le CROSS nous appelle et nous demande d’aller sur le secteur pour voir ce qu’il se passe », explique Véronique Magnin.
    Une fois sur place et le canot repéré, l’équipage déploie un zodiac pour s’approcher des passagers et récolter un maximum d’informations. « Est-ce que le moteur fonctionne ? Est-ce que les passagers demandent de l’aide ? Combien sont-ils ? Ont-ils des gilets de sauvetage ? », liste la porte-parole. « Si personne ne demande d’assistance, que le canot avance à allure régulière, on reste à distance et on le suit. On ne force personne à être secouru, mais en cas de problème, on est là pour agir ». Il est déjà arrivé par exemple que des personnes refusent une première fois l’assistance de l’Abeille Normandie puis changent d’avis, à cause d’une panne moteur.
    Les navires français n’interceptent pas les canots de migrants en mer, comme le font les garde-côtes tunisiens ou marocains en Méditerranée et dans l’Atlantique. « En général, les migrants ne sont pas très heureux de voir les moyens français venir à leur rencontre, parce qu’ils cherchent avant tout à gagner l’Angleterre. Donc on ne prend pas le risque de faire du bord à bord s’ils ne nous demandent pas de les aider. Les conséquences d’un sauvetage forcé, comme l’effet de foule, peuvent être dramatiques, assure Véronique Magnin. Les dernières personnes décédées en mer ne sont pas mortes noyées mais piétinées par les passagers, au large, après un mouvement de panique. On veut à tout prix éviter cela ».
    Dans la nuit de lundi 22 au mardi 23 avril, cinq migrants dont une enfant de sept ans, sont morts après « un mouvement de foule » dans leur canot près de Wimereux. Près de 110 personnes étaient entassées dans l’embarcation.
    Si les exilés souhaitent en revanche être secourus, l’Abeille Normandie les prend en charge à bord, où les attendent deux salles chauffées, dont une avec des lits et des vêtements secs. Des soins médicaux de base sont prodigués par l’équipage, et des peluches sont proposées aux enfants. « Quand ils ont survécu à la traversée, serrer un doudou contre eux, ça les rassure », indique la porte-parole.
    Cette nuit du 23 juin, l’Abeille Normandie reçoit un appel du CROSS Gris-Nez un peu avant 5h. Un canot a été repéré à un kilomètre de la côte, près de Gravelines. La Lune est encore visible mais les rayons du soleil donnent à l’horizon des reflets rosés. Sur une mer lisse et bleu foncée, au loin, un large trait noir surmonté d’un autre, orange : une embarcation pneumatique navigue à faible allure, chargée de passagers portant des gilets de sauvetage.
    Les exilés ne réclament pas d’assistance, le canot avance. « On va pouvoir s’approcher un peu pour faire un décompte précis des personnes à bord », indique Nino Verlie. Pour avoir un chiffre le plus précis possible, l’équipage actionne son drone et le pilote au-dessus de l’embarcation. Les images, transférées sur un ordinateur, montrent 60 passagers. Des enfants, certains enveloppés dans des couvertures de survie et invisibles depuis l’Abeille Normandie, s’entassent au centre du canot. Le navire français va les suivre jusqu’aux eaux britanniques. Après plus de cinq heures de navigation en plein vent, le canot va connaître quelques difficultés. Sur sa route, l’embarcation passe tout près d’un immense cargo stationné là. « Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour », rappelle régulièrement la Premar dans ses communiqués. Le courant d’est en ouest pousse également le canot le long de la frontière franco-britannique, qu’il parvient tout de même à atteindre, non sans peine.
    Arrivés côté anglais, les migrants sont rapidement approchés par un navire de la Border Force. L’un des passagers joint les mains vers le ciel, et affiche un large sourire. C’est l’ultime étape de son périple, entamé certainement à des milliers de kilomètres de là. Un à un, les passagers sont hissés par les garde-côtes sur leur bateau. L’un d’eux prend un bébé dans ses bras, emmitouflé dans une doudoune beige, bonnet sur la tête. La joie d’avoir traversé sans encombre mêlée au stress du sauvetage provoquent quelques tensions. Les passagers trop pressés, dont certains se mettent debout spontanément, sont immédiatement stoppés et réprimandés par les Britanniques.
    Le ton des Britanniques peut sembler sévère, mais cette autorité est indispensable pour la sécurité de tous. « C’est comme lors de l’atterrissage d’un avion, tout le monde veut sortir en même temps. Cette excitation non maîtrisée peut conduire à un mouvement de panique et des personnes peuvent encore tomber à l’eau. Ca peut aller très vite », explique Justine Merré, chargée de la communication pour la Premar, et présente dans le zodiac de l’Abeille Normandie envoyé en renfort près du canot. Une fois que le dernier passager est transféré sur le navire anglais, l’Abeille Normandie va rebrousser chemin en direction de Boulogne-sur-Mer. Ce jour-là, 257 personnes réparties dans quatre bateaux ont atteint le Royaume-Uni. Mais beaucoup d’exilés ne parviennent pas à aller au bout de la traversée. Depuis le 1er janvier 2024, le CROSS Gris-nez a coordonné le sauvetage de plus de 2 700 personnes en détresse dans la Manche. En 2023, elles étaient plus de 6 000. Et 16 personnes sont mortes en voulant rallier le Royaume-Uni.

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  • France : 15 migrants retrouvés dans un camion à bestiaux en route vers l’Irlande du Nord - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57601/france--15-migrants-retrouves-dans-un-camion-a-bestiaux-en-route-vers-

    France : 15 migrants retrouvés dans un camion à bestiaux en route vers l’Irlande du Nord
    Par La rédaction Publié le : 07/06/2024
    Quinze migrants ont été arrêtés le 26 mai sur le port de Cherbourg-en-Cotentin, dans le nord de la France, alors qu’ils se trouvaient dans la remorque d’un camion à bestiaux, indique jeudi le quotidien local Ouest-France. Le poids-lourd, immatriculé en Irlande du Nord, s’apprêtait à traverser la Manche.
    Quinze exilés ont été retrouvés sains et saufs par les autorités françaises sur le port de Cherbourg-en-Cotentin, dans le nord du pays. Ils étaient cachés dans la remoque d’un camion à bestiaux immatriculé en Irlande du Nord, selon une information du quotidien local Ouest-France, jeudi 6 juin.
    Les migrants, découverts le 26 mai, étaient originaires d’Albanie et du Vietnam. Ils espéraient traverser la Manche cachés dans le camion. Les premiers éléments de l’enquête « tendent à établir que c’est à l’insu du chauffeur que les 15 individus se sont dissimulés à l’intérieur du véhicule transportant habituellement des animaux », précise le procureur de la République Pierre-Yves Marot à Ouest-France.
    Depuis le début de l’année, le port de Cherbourg, est activement surveillé par la police aux frontières (PAF) avec l’aide de drones. Et ces contrôles semblent porter leurs fruits : au premier trimestre 2024, les interpellations étaient supérieures à 97% par rapport à l’an dernier, « soit quasiment 100 [personnes] interpellées » à cette période, avait indiqué fin avril au quotidien Hugues Toulliou, le directeur interdépartemental de la PAF.
    Plus au nord aussi, les tentatives de départ vers le Royaume-Uni se poursuivent. Jeudi 6 juin dans la matinée, plus de 70 migrants ont été secourus dans le détroit du Pas-de-Calais, selon un communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar). En fin de nuit, les autorités ont dépêché un navire pour vérifier la situation à bord d’une embarcation de 74 personnes qui a pris la mer dans le secteur de Calais. Le canot était « fortement à la dérive », affirme la Premar. « Dans un premier temps, 18 personnes [ont demandé] assistance et [ont été] prises en charge » par les autorités. « Puis quelques temps après, l’embarcation précaire [n’est toujours pas parvenue] à se remettre en route et les 56 naufragés restant [ont] également [été] secourus ». Ils ont été déposés au port de Dunkerque.
    Quelques heures plus tard, en fin de matinée, un drame a été évité de justesse. « Une embarcation de migrants [a fait] naufrage au milieu du détroit du Pas-de-Calais, en secteur britannique », signale le même communiqué. Les autorités britanniques ont pris en charge le canot avec à son bord 80 exilés, dont des enfants. Plusieurs d’entre eux se trouvaient en difficulté dans l’eau à l’arrivée des secours. En parallèle, les forces françaises continuent de sillonner la zone pour retrouver d’éventuelles victimes. « Après plusieurs heures sur place, aucun corps à la dérive n’a été observé dans ce secteur », ajoute la Premar.
    Malgré la multiplication des mesures pour tenter de dissuader les migrants de rejoindre le Royaume-Uni, les traversées depuis les côtes françaises ne faiblissent pas. Depuis janvier, près de 11 000 exilés sont parvenus à traverser la Manche pour atteindre les rives anglaises. Soit une augmentation de 42% des arrivées enregistrées côté britanniques, par rapport à la même période de l’année dernière, et 8% de plus qu’en 2022 – année record du nombre de traversées.

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  • Manche : 22 personnes secourues en mer, d’autres ont continué la traversée - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56924/manche--22-personnes-secourues-en-mer-dautres-ont-continue-la-traverse

    Manche : 22 personnes secourues en mer, d’autres ont continué la traversée
    Par La rédaction Publié le : 08/05/2024
    Lundi soir, les autorités maritimes françaises ont porté assistance à une embarcation de migrants traversant la Manche. Au total, 22 personnes ont été secourues. Les autres exilés présents sur l’embarcation ont souhaité poursuivre la traversée jusqu’en Angleterre.C’est après avoir été prévenue qu’une embarcation était en difficulté en mer que la préfecture a mobilisé l’un de ses navires, lundi 6 mai, dans la soirée. Une fois arrivé sur place, le Ridens a porté secours à 22 personnes au large de Gravelines, au nord de Calais.
    Mais, lors de l’opération, « plusieurs personnes encore présentes à bord de l’embarcation » ont refusé l’assistance des autorités françaises, selon la préfecture qui n’a pas précisé le nombre de personnes qui sont restées sur le bateau."Lors de certaines opérations de sauvetage, il arrive qu’une partie des migrants refusent d’être secourus par les moyens français. Dans cette configuration, compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’État (chute à la mer, choc thermique, trauma divers), le choix est fait de les laisser poursuivre leur route", précise la préfecture dans un communiqué.
    Selon les données publiées par le ministère de l’Intérieur du Royaume-Uni, 98 personnes ont accosté sur les côtes anglaises le 6 mai. Parallèlement, en une semaine, près de 1 000 migrants ont été empêchés dans leur traversée.
    Cette opération intervient alors que les drames se multiplient depuis le début de l’année dans la région. Depuis janvier 2024, 16 migrants ont péri dans leur tentative de traversée de la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. Un chiffre en forte augmentation par rapport à l’année 2023 durant laquelle 12 décès avaient été comptabilisés.
    La plupart des exilés sont décédés en pleine mer lors de leur traversée, mais d’autres ont trouvé la mort dans les canaux qui se jettent dans la Manche. Les décès dans ces cours d’eau ont été nombreux ces derniers mois. Le 19 mars, le corps d’un Syrien de 27 ans, disparu depuis plusieurs jours, a été découvert dans le canal de l’Aa.Le 3 mars, c’est une fillette de sept ans qui est morte noyée dans ce même cours d’eau après le chavirage d’une petite embarcation chargée de migrants. Cette méthode d’embarquement depuis les canaux affluents de la Manche est de plus en plus utilisée par les exilés pour éviter les contrôles qui ont été renforcés le long du littoral.Le nombre de traversées augmente également. Selon le Home Office britannique, plus de 8 942 personnes ont traversé la Manche depuis le début de l’année 2024. Sur la même période l’année dernière, le nombre était de 6 691 exilés.La journée du 1er mai 2024 constitue un record : plus de 700 personnes ont atteint les côtes anglaises ce jour-là.

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  • Manche : 78 migrants secourus côté français, près de 800 arrivées au Royaume-Uni - InfoMigrants
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    Migrants route migratoire Frontières Sauvetage La Manche
    Par La rédaction Publié le : 01/04/2024
    Alors que les secours français ont procédé au sauvetage de 78 personnes dans la Manche, samedi, les arrivées se sont succédées côté britannique. Depuis le début de l’année, près de 5 000 migrants ont débarqué au Royaume-Uni, un record. Week-end de Pâques chargé pour les secours français. Samedi 30 mars, les autorités ont procédé au sauvetage de 78 migrants répartis dans trois embarcations de fortune. Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, le CROSS Gris-Nez, a secouru un premier canot au large de Bray-Dunes, avec 55 personnes à bord. Elles ont ensuite été déposées au port de Dunkerque.
    Puis vingt autres exilés ont été pris en charge par un patrouilleur de la Marine nationale, au large de Mark cette fois, puis déposés au port de Calais.
    « Le reste des personnes de l’embarcation a refusé l’assistance proposée par des moyens français », affirme la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué. « Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’Etat (chute à la mer, choc thermique, trauma divers), il a été décidé de les laisser poursuivre leur route ». En lien avec le CROSS Gris Nez, « une surveillance est maintenue sur cette embarcation », précisent les autorités.
    Enfin, trois exilés en détresse à bord d’un voilier ont également été transférés à terre. Selon la Premar, le bateau avait été déclaré volé dans la nuit. Le même jour, 349 personnes et neuf embarcations débarquaient côté anglais. Le lendemain, 442 personnes supplémentaires posaient le pied à Douvres, selon les chiffres du Home Office. Les traversées de la Manche n’ont jamais été si nombreuses à cette période de l’année. En trois mois, 4 993 migrants ont rejoint le Royaume-Uni à bords de canots, un record. Soit une augmentation de près de 25% par rapport à la même période l’année dernière, lorsque 3 700 avaient été comptabilisées par le Home Office.
    Le Premier ministre Rishi Sunak s’était pourtant félicité, fin 2023, d’avoir fait baisser les arrivées de migrants par la Manche. L’année dernière, le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées en « small boats », contre 45 000 en 2022. Mais un facteur important permet d’explique cette baisse : l’accord signé entre Londres et l’Albanie en décembre 2022 pour lutter contre l’immigration clandestine.
    Cette année-là en effet, près d’un tiers des 45 000 arrivées sur le sol anglais concernaient des Albanais partis de France, souvent des hommes majeurs seuls. À l’été 2022, les Albanais ont même représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats ».
    Pour dissuader les autres candidats à l’exil, Londres mise toujours sur son « étroite collaboration avec la police française », assure le Home Office dans un communiqué publié le 28 mars.
    Mais les autorités souhaitent surtout concrétiser leur projet de loi phare sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda. « Le nombre inacceptable de personnes qui continuent de traverser la Manche démontre exactement pourquoi nous devons faire décoller les vols […] le plus rapidement possible », peut-on lire aussi dans le document. Après un ping-pong parlementaire infernal, le traité très controversé sera de nouveau examiné par la Chambre des Communes, le 15 avril prochain.

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  • Plus de 4 600 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un record - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56084/plus-de-4-600-migrants-ont-traverse-la-manche-depuis-le-debut-de-lanne

    Migrants route migratoire Immigration Frontières La Manche
    Depuis le 1er janvier, plus de 4 600 exilés ont débarqué au Royaume-Uni après une dangereuse traversée de la Manche. Des chiffres en augmentation de plus de 20% par rapport à l’an passé, et qui dépasse le record établi en 2022 à la même période.
    Les traversées de la Manche n’ont jamais été si nombreuses à cette période de l’année. Depuis le 1er janvier, 4 644 migrants ont rejoint l’Angleterre à bord de canots, un record pour les trois premiers mois de l’année. Un chiffre en augmentation de 23% par rapport à la même période l’année dernière, lorsque 3 700 avaient été comptabilisées par le Home Office.
    Le 20 mars notamment, dix embarcations de migrants ont atteint les côtes britanniques, transportant au total 514 exilés. Un nouveau record d’arrivées en une seule journée, soulignent les médias britanniques. Parmi eux, un exilé blessé par arme blanche a été secouru puis transféré dans un hôpital après avoir débarqué au port de Douvres.
    Côté français, plusieurs sauvetages ont eu lieu ces derniers jours, témoignant des départs continus depuis la côte. Mercredi 27 mars, 53 personnes ont été secourues au large d’Oye-Plage, après une panne moteur. Elles ont ensuite été déposées au port de Boulogne-sur-Mer et prises en charge par les secours terrestres et la police aux frontières. La veille, un semi-rigide avait été envoyé près d’un canot pour secourir « un naufragé tombé d’une embarcation de migrants », affirme la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) sur X. Le 20 mars encore, 113 exilés, « dont des femmes et des enfants en bas âge », ont été secourus près de Gravelines.
    Ces records de traversées constituent un nouveau coup dur pour le gouvernement britannique conservateur, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine son cheval de bataille. Depuis sa prise de pouvoir en octobre 2022, le Premier ministre Rishi Sunak multiplie les mesures destinées, selon lui, à réduire les traversées de petits bateaux. Durcissement de la législation britannique sur le droit d’asile, renforcement de la coopération avec d’autres pays, dont la France, et campagnes de dissuasion sur les réseaux sociaux, font partie de l’arsenal britannique anti-migrants déployé. Mais le projet phare de Londres reste l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda. Proposé pour la première fois en avril 2022 par l’ex-dirigeant Boris Johnson, le texte a, depuis, beaucoup de mal à se concrétiser. Définitivement bloqué par la justice britannique en juillet 2023, c’est une loi réformée qui est aujourd’hui en discussions au Parlement. Mais là encore, le projet coince. Mercredi 20 mars, il a une nouvelle fois été retoqué par la Chambre des Lords. Une majorité de députés ont en effet voté en faveur de sept modifications qui affaiblissent la loi. Retour à la case départ, donc, pour le traité. Il doit retourner devant la Chambre des Communes, pour être encore une fois examiné, et ce, pas avant le 15 avril prochain, comme l’a annoncé la ministre chargée des relations avec le Parlement

    #Covid-19#migration#migrant#france#royaumeuni#traversee#frontiere#manche#PREMAR#migrationirrreguliere#sante#mortalite#droit

  • Dans la Manche, les techniques agressives de la police pour empêcher les traversées de migrants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/23/dans-la-manche-les-techniques-agressives-de-la-police-pour-empecher-les-trav

    Dans la Manche, les techniques agressives de la police pour empêcher les traversées de migrants
    Par Julia Pascual (envoyée spéciale à Calais (Pas-de-Calais) et Loon-Plage (Nord)), Tomas Statius (Lighthouse Reports), Cellule Enquête vidéo et avec la contribution de Fahim Abed, May Bulman et Bashar Deeb (Lighthouse Reports)
    Officiellement, la police a interdiction formelle d’intercepter en mer les embarcations de migrants qui tentent de traverser la Manche. Après plusieurs mois d’enquête, « Le Monde » et ses partenaires de Lighthouse Reports, de « The Observer » et du « Der Spiegel » ont pourtant pu documenter différentes situations où les forces de l’ordre emploient des manœuvres dangereuses à l’encontre de ces « small boats » pourtant déjà à l’eau.
    Il pleut des cordes et la grande tonnelle blanche, sous laquelle plusieurs dizaines de personnes viennent s’abriter, a du mal à supporter le poids de l’eau qui s’accumule. Il est presque 11 heures, dans une zone périphérique de Loon-Plage (Nord), ce mardi 12 mars, à l’entrée de l’un des nombreux campements de personnes migrantes présents depuis des années maintenant sur la commune, voisine de Dunkerque.
    Ziko (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat), 16 ans, vivote ici depuis cinq mois. Le jeune Somalien a déjà essayé cinq fois de gagner le Royaume-Uni. A chaque fois en bateau. A chaque fois sans succès. Systématiquement, les policiers sont intervenus pour stopper l’embarcation à bord de laquelle lui et d’autres espéraient traverser la Manche. « A chaque fois, ils ont crevé le bateau », se souvient-il.
    Il y a environ deux semaines de cela, les policiers ont fait une manœuvre au large de la plage de Gravelines (Nord) que le jeune homme n’est pas près d’oublier. Les fonctionnaires ont fait obstacle au canot alors qu’il était déjà en mer. « On était à plusieurs dizaines de mètres des côtes quand un bateau pneumatique avec cinq ou six policiers s’est approché et a crevé notre embarcation. » Ziko rapporte que lui et la cinquantaine de passagers sont tous tombés à l’eau. « J’avais de l’eau jusqu’à la poitrine, c’était très dangereux. Il y avait des enfants qui étaient portés à bout de bras par des adultes pour ne pas se noyer. »
    De ses cinq tentatives de traversée, c’est la seule au cours de laquelle le bateau de Ziko a été crevé en mer. Son témoignage, rare, vient percuter la version officielle livrée par les autorités depuis 2018 et l’explosion du phénomène des small boats, ces petites embarcations de migrants dont le but est de rejoindre le Royaume-Uni. Officiellement, la police a interdiction formelle d’intervenir lorsque les small boats sont déjà en mer. Dans une directive à diffusion restreinte du 10 novembre 2022, le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Marc Véran, rappelait que « le cadre de l’action des moyens agissant en mer (…) y compris dans la bande littorale des 300 mètres (…) est celui de la recherche et du sauvetage en mer » et « ne permet pas de mener des actions coercitives de lutte contre l’immigration clandestine ».
    Et ce, en dépit de la pression constante sur le littoral : alors que moins de 2 000 personnes ont traversé la Manche en 2019, elles étaient plus de 45 000 en 2022 et près de 30 000 en 2023. Un phénomène qui est devenu un irritant majeur dans la relation franco-britannique.Au terme de plusieurs mois d’enquête, Le Monde, ses partenaires du collectif de journalistes Lighthouse Reports, du journal britannique The Observer et de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel ont pourtant pu documenter différentes situations, parfois filmées, où des tactiques agressives similaires à celles que dénonce Ziko ont été employées depuis juillet 2023. D’après nos informations, elles sont même comptabilisées par le ministère de l’intérieur sous la dénomination explicite d’« interceptions en mer ». Des données d’une sensibilité telle qu’elles ne font l’objet d’aucune publicité.D’autres que Ziko en témoignent. La Défenseure des droits explique au Monde que quatre saisines sont en cours d’investigation portant sur des interceptions en mer en 2022 et 2023. Par ailleurs, l’inspection générale de la police nationale est saisie depuis l’automne 2023 d’une enquête préliminaire à la suite d’un signalement au parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) effectué par Rémi Vandeplanque, un garde-côte douanier et représentant du syndicat Solidaires.
    Ce dernier rapporte que, le 11 août 2023, au petit matin, un gendarme aurait demandé à un membre d’équipage de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de l’aider à percer un bateau au large de la plage de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) avec une dizaine de personnes à son bord. Une action que le sauveteur a refusé d’effectuer, tout en avisant le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais).
    L’échange a été entendu sur l’un des canaux radio utilisés par le Cross. « En tant que policier, on ne peut pas agir d’une manière qui met la vie d’autrui en danger, affirme Rémi Vandeplanque. On doit respecter les règles. » Sollicitée, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord assure que, « si elle est avérée, cette initiative ne pourrait être qu’une initiative individuelle de la personne en question et inappropriée ».
    Rares sont les images qui documentent ces pratiques, mais une vidéo inédite que nous nous sommes procurée, datée du 9 octobre 2023, montre un semi-rigide de la police nationale tourner autour d’un small boat dans le port de Dunkerque en créant à dessein des vagues qui déstabilisent la petite embarcation. A bord se trouvent pourtant une trentaine de passagers. Une partie d’entre eux se tient sur le boudin du canot. De l’eau entre dans l’embarcation au point que ceux assis au milieu sont immergés jusqu’aux genoux. Le policier semble ensuite dire aux occupants du petit bateau de retourner sur le bord. Les migrants seront finalement débarqués sains et saufs. Une manœuvre dangereuse, jugent plusieurs experts maritimes, d’autant que, en cas de chavirement, les embarcations légères des forces de l’ordre ne sont pas dimensionnées pour conduire des opérations de sauvetage. « Cette vidéo m’a choqué, raconte Kevin Saunders, ancien officier de la Border Force britannique en poste à Calais jusqu’en 2016 et connu pour ses positions extrêmement critiques à l’égard de l’immigration. Elle me rappelle ce que les Grecs faisaient à la frontière maritime avec la Turquie. Je suis surpris que les Français fassent cela parce que c’est contraire à leur interprétation du droit de la mer. »
    « Les Français sont poussés à jouer le même rôle dans la Manche que celui que l’Union européenne offre aux pays africains. Paris reçoit beaucoup d’argent des Anglais pour empêcher les migrants de partir ou les arrêter en mer », renchérit de son côté le politiste autrichien Gerald Knaus, architecte de l’accord de lutte contre l’immigration irrégulière entre l’Union européenne et la Turquie, faisant référence à la pression grandissante des autorités britanniques.De son côté, la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord relativise : « On était en journée, dans une enceinte portuaire. Le but de l’intervention est de dissuader les passagers de s’approcher de la digue du Braek [qui mène à la mer du Nord]. C’est la seule fois où on a pu intercepter un small boat par cette manœuvre et ça a été dissuasif. Toutes les personnes migrantes ont été sauvées et les passeurs interpellés. »
    Dans une seconde vidéo, diffusée sur le réseau social TikTok en juillet 2023, un semi-rigide appartenant à la vedette de gendarmerie maritime Aber-Ildut, déployée depuis 2022 dans la Manche, est filmé en train de percuter à deux reprises une embarcation de migrants à pleine vitesse, au large des côtes de Boulogne-sur-Mer. Trois gendarmes sont à bord. L’un d’entre eux brandit une bombe de gaz lacrymogène en direction du small boat et intime à ses passagers de s’arrêter. Une pratique, encore une fois, contraire au cadre opérationnel français.
    « Refusant le contrôle coopérant, aucune action de coercition n’a été réalisée et cette embarcation a librement poursuivi sa route, précise la préfecture maritime, interrogée sur cette action. Le nombre de ces contrôles reste très modeste, aucun naufrage, blessé ou procédure non conforme n’a été signalé. »D’autres témoignages, recueillis auprès de migrants à Calais (Pas-de-Calais) ou à Loon-Plage, décrivent des tentatives de traversées empêchées par des forces de l’ordre, qui s’avancent dans l’eau, jusqu’aux épaules parfois, pour crever des bateaux bondés de passagers. « A aucun moment de telles consignes ne sont données ni même suggérées aux équipes coordonnées, assure pourtant la préfecture maritime, bien au contraire, la préservation de la vie humaine en mer est le seul credo qui vaille. »
    La lutte contre l’immigration irrégulière franchit-elle la ligne rouge ? Le 10 mars 2023, une grappe de journalistes trépignent dans la cour de l’Elysée balayée par un vent hivernal. Tous attendent la poignée de main entre le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et le premier ministre britannique, Rishi Sunak, sur le perron du palais présidentiel. C’est le premier sommet bilatéral entre les deux pays depuis cinq ans. Le rapprochement qui doit être mis en scène ce jour-là va s’incarner sur un sujet : l’immigration. Londres annonce le versement sur trois ans de 543 millions d’euros à la France pour « stopper davantage de bateaux », au titre du traité de Sandhurst de 2018.
    Cet argent va permettre de financer le déploiement de réservistes et l’installation de barrières et de caméras de vidéosurveillance sur la Côte d’Opale, mais aussi la surveillance aérienne du littoral ou encore l’équipement des forces de l’ordre en drones, jumelles à vision nocturne ou semi-rigides, comme celui que l’on voit à l’œuvre dans la vidéo prise dans le port de Dunkerque. Une tranche importante d’une centaine de millions d’euros est aussi dévolue à des projets immobiliers tels que la création d’un centre de rétention administrative vers Dunkerque ou d’un lieu de cantonnement pour les CRS à Calais. Désormais, plus de 700 policiers et gendarmes sillonnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre heures les 150 kilomètres de littoral.
    Il n’est pas question ici de sauvetage en mer, au grand dam de certains opérateurs qui verraient bien leur flotte renouvelée alors que les naufrages d’embarcations sont récurrents et mettent à rude épreuve les équipages. Ainsi la SNSM a échoué à plusieurs reprises à bénéficier des fonds Sandhurst, « parce que son action n’est pas assimilable à de la lutte contre l’immigration illégale », justifie à regret un cadre de l’association dans un document que nous avons pu consulter.
    L’enveloppe d’un demi-milliard d’euros débloquée par les Britanniques en 2023 constitue, de l’aveu de plusieurs sources au ministère de l’intérieur, un tournant. « Cela a vraiment contractualisé la relation entre les deux pays, rapporte un cadre de la Place Beauvau, sous le couvert de l’anonymat. Les Anglais se comportent avec nous comme nous on le ferait avec un pays tiers. Ils mettent une pression énorme au quotidien sur le déblocage des crédits, si les chiffres ne s’améliorent pas. C’est non-stop et à tous les niveaux. »Déjà présents au sein d’un centre conjoint d’information et de coordination franco-britannique ainsi que dans une unité de renseignement à Coquelles (Pas-de-Calais), des officiers de liaison britanniques de la Border Force participent aussi, officiellement comme simples observateurs, à la réunion hebdomadaire de l’état-major de lutte contre l’immigration clandestine. « Ils sont extrêmement intrusifs, mais ils connaissent bien la zone, ils savent où on contrôle bien, où on est en difficulté », affirme un cadre de la gendarmerie.
    Pour tarir les flux de migrants, les Britanniques ne manquent pas d’idées. En octobre 2020, le gouvernement conservateur de Boris Johnson disait réfléchir à installer des machines à vagues pour repousser les small boats. En août 2021, la ministre britannique de l’intérieur d’alors, Priti Patel, est revenue enthousiasmée d’une visite en Grèce où elle avait effectué des patrouilles avec les gardes-côtes helléniques en mer Egée, l’une des portes d’entrée en Europe. « Elle a dit que nous devrions apprendre des Grecs, se souvient une source au Home Office. Ils étaient très agressifs, avaient un bon taux de détection. » Et ont, à de nombreuses reprises, fait l’objet d’accusations de refoulements illégaux de demandeurs d’asile vers la Turquie.Toutes ces idées sont partagées avec la France lors de réunions bilatérales. « Pour les Britanniques, il fallait attraper les bateaux en mer. Ils le disaient de façon par moment insistante, lâche un haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur, en poste jusqu’à fin 2020. Ils nous ont même expliqué comment faire, par exemple en lançant des grappins ou des filets. » A la préfecture de la zone de défense et de sécurité Nord, on reconnaît que « de nouvelles techniques sont essayées en permanence », à l’image de celle qui consiste à paralyser l’hélice d’un bateau de migrants à l’aide de filets.
    Mais « cela n’a pas été concluant », assure-t-on. « Notre stratégie, ça a été plutôt de dire qu’il fallait une forte présence sur les plages et empêcher les livraisons de bateaux, corrobore un ancien directeur de la police aux frontières. En mer, on porte secours aux personnes, on ne les intercepte pas. » D’autres croient que ce qui a freiné les autorités tient plutôt à des contingences matérielles : « Il n’y avait pas de moyens nautiques pour cela », assure l’ancien haut fonctionnaire du ministère de l’intérieur.
    L’ampleur du phénomène des traversées persistant, les digues ont-elles sauté ? Les manœuvres en mer des forces de l’ordre « se comptent sur les doigts d’une main », balaye une source au ministère de l’intérieur.Le 10 mars 2023, tandis qu’Emmanuel Macron et Rishi Sunak enterrent à l’Elysée des années de brouille diplomatique, le préfet maritime Véran signe une nouvelle directive à diffusion restreinte. Elle précise le cadre de certaines manœuvres opérationnelles face à l’apparition du phénomène des taxis boats, ces embarcations qui longent la côte et récupèrent les migrants directement à l’eau pour éviter les interceptions sur les plages. La directive ouvre la voie à l’interception de small boats en mer par les forces de sécurité intérieure, à condition d’opérer « uniquement de jour », dans la bande côtière de 200 mètres de littoral, avant que le taxi boat n’embarque des passagers et dans le cas où « moins de trois personnes » seraient à bord. (....)

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  • Manche : 113 migrants secourus dans le détroit du Pas-de-Calais en une nuit - InfoMigrants
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    Manche : 113 migrants secourus dans le détroit du Pas-de-Calais en une nuit
    Par La rédaction Publié le : 21/03/2024
    Mercredi 20 mars, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez est intervenu auprès de plusieurs embarcations d’exilés en difficulté dans la Manche, et a secouru 113 personnes au large des côtes du nord-ouest de la France. Dans la même journée, 450 migrants ont atteint le Royaume-Uni, un nouveau record.
    Nouvelles opérations de sauvetage dans la Manche. Dans la nuit de mardi 19 à mercredi 20 mars, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez reçoit des alertes l’informant que plusieurs canots d’exilés, qui tentaient la traversée de la Manche, se trouvent en difficulté dans le détroit du Pas-de-Calais, dans le nord de la France. La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) résume les faits dans un communiqué. D’abord, le CROSS Gris-Nez mobilise le Ridens, un navire de sauvetage affrété par l’État, pour venir en aide à une embarcation dont le moteur est endommagé au large de Gravelines, entre Calais et Dunkerque.
    Dans un premier temps, la Premar indique que « les naufragés refusent d’être secourus », avant que 23 personnes demandent finalement assistance et que le Ridens les prennent à bord. Ces 23 migrants sont ensuite déposés au port de Dunkerque en milieu de journée, mercredi. Les autres exilés qui « refusent l’assistance proposée par les moyens français » finissent par réussir à remettre le moteur en route et reprennent leur traversée. « Le choix est fait de les laisser poursuivre leur route », mais le CROSS Gris-Nez assure « maintenir une surveillance sur l’embarcation », au vu des risques encourus et de l’état du bateau de fortune.
    Dans un second temps, plus tard dans la nuit, le CROSS Gris-Nez engage cette fois-ci un remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS), nommé Abeille Normandie, pour venir au secours de 64 exilés sur une autre embarcation, cette fois au large de Sangatte. L’Abeille Normandie détecte ensuite un autre canot en difficulté dans la même zone, et porte assistance à 25 personnes, en majorité des femmes et des enfants en bas âge, rapporte la Premar.
    Quelques heures plus tard, l’Abeille Normandie accoste au port de Boulogne-sur-Mer et débarque les 89 migrants secourus. Ces derniers sont ensuite « pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières », écrit la préfecture. En parallèle, un autre patrouilleur, le Jeanne Barret, vient à la rescousse d’une personne malade à bord d’un canot de fortune, avant de la déposer au port de Calais. « Son état de santé reste stable », affirme la préfecture. De l’autre côté de la Manche, huit embarcations de migrants ont atteint les côtes britanniques mercredi, transportant au total 450 exilés. Un nouveau record d’arrivées en une seule journée, soulignent les médias britanniques. Parmi ces 450 arrivées, un exilé blessé par arme blanche a été secouru puis transféré à un hôpital après avoir débarqué au port de Douvres.

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  • Dans le Nord, les départs depuis les cours d’eau vers les côtes britanniques se multiplient - InfoMigrants
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    Dans le Nord, les départs depuis les cours d’eau vers les côtes britanniques se multiplient
    Par Louis Chahuneau Publié le : 06/03/2024 Dernière modification : 07/03/2024
    Une fillette de 7 ans est morte noyée dimanche, à Watten, dans le Pas-de-Calais, après avoir embarqué avec une quinzaine d’autres migrants, dont sa famille, sur un bateau sous-dimensionné qui a coulé dans l’Aa. Deux semaines plus tôt, un autre groupe de migrants avait rejoint le Royaume-Uni depuis ce fleuve. Les forces de l’ordre surveillent ce nouveau mode opératoire destiné à éviter les interventions sur les plages du littoral.
    Le maire de Watten (Pas-de-Calais) a été réveillé aux aurores par les gendarmes dimanche 3 mars. Tôt ce matin-là, un groupe de 16 migrants, dont 10 enfants, qui avait embarqué sur un petit bateau, a chaviré au niveau de cette commune située à une trentaine de kilomètres en amont du littoral, faisant un mort. La victime était une fillette âgée de sept ans. Elle est décédée des suites d’un arrêt cardio-respiratoire. « Quand je suis arrivé, le bateau avait déjà coulé », déclare à InfoMigrants Daniel Deschodt, maire de Watten.
    Le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête pour « homicide involontaire », « blessures involontaires », « association de malfaiteurs » et « aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée avec mise en danger d’autrui ». Trois passagers, dont le père de la fillette, ont été placés en garde à vue avant d’être libérés mardi sans poursuites, a déclaré le parquet de Dunkerque, chargé de l’enquête. Le père a déclaré être de nationalité irakienne, tandis que les deux autres gardés à vue ont affirmé qu’ils étaient de nationalité koweïtienne.
    La fillette se trouvait sur le bateau avec ses trois frères et sœurs et sa mère enceinte. Ils ont chaviré à 30 kilomètres du littoral, sur le canal de l’Aa qui se jette dans la mer du Nord. « On a une écluse, mais ça ne leur fait pas peur. On a surtout un trafic assez important avec des porte-conteneurs. Là, c’était un dimanche matin donc il y avait moins de trafic, mais avec un petit bateau sur l’Aa, si vous croisez un porte-container, ça va tanguer, donc c’est risqué », explique Daniel Deschodt.
    Jusqu’au début d’année, la commune de 2 650 habitants était épargnée par le flux migratoire qui transite par les Hauts-de-France en direction du Royaume-Uni. Désormais, les migrants tentent d’embarquer depuis les cours d’eau de la région pour atteindre les côtes britanniques. Une manière de contourner les patrouilles de police et de gendarmerie qui quadrillent les plages du Nord et du Pas-de-Calais, d’autant plus qu’officiellement, ces dernières n’ont plus le droit d’intervenir une fois les embarcations mises à l’eau.
    « Le phénomène des taxi-boats n’est pas nouveau. La seule nouveauté, c’est qu’ils utilisent le canal de l’Aa pour mettre à l’eau les embarcations », explique Mathilde Potel, commissaire adjointe en charge de la lutte contre l’immigration irrégulière sur le littoral. Selon elle, une dizaine de départs ont été comptabilisés sur l’Aa depuis quelques semaines, et 26 sur la Canche en trois mois, avant la mise en place du barrage flottant.
    Même constat du côté des associations : « Ça fait un peu plus d’un an qu’on en entend parler, réagit Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia 56 à Grande-Synthe. C’est un phénomène qui reste très restreint, mais ça montre que les migrants cherchent des solutions [alternatives] parce qu’on ne leur propose rien d’autre. [Pour eux] il n’y a toujours pas de possibilité de se rendre en Angleterre de façon légale [depuis la France]. » Il y a deux semaines déjà, un bateau de pêche volé à Watten avait été retrouvé au Royaume-Uni. Les exilés avaient réussi leur pari. « J’ai le sentiment que ça va se reproduire. J’ai déjà des habitants qui rapatrient leur bateau chez eux pour éviter les vols », réagit le maire de la commune, Daniel Deschodt.
    En 2023, c’est la commune de Dannes, dans le Pas-de-Calais, qui a été approchée par des groupes de migrants. Bien que très au sud des côtes britanniques, elle bénéficie d’une réserve naturelle où les passeurs peuvent enterrer du matériel nautique, ainsi que de la proximité immédiate de la Canche, un autre fleuve qui se jette dans la Manche.
    Pour empêcher l’intervention des forces de l’ordre, les passeurs font monter les passagers depuis les berges du fleuve avant de remonter les côtes jusqu’au Royaume-Uni. Pour endiguer ce phénomène des « taxi-boats », les services de la préfecture ont fait installer un barrage flottant sur la Canche pour empêcher le passage des embarcations, puis sur l’Authie, autre fleuve qui se jette dans la mer près de Fort-Mahon. « C’est important pour nous d’endiguer ce mode opératoire, le canal de l’Aa est peu profond mais il y a quand même des décès », déclare la commissaire adjointe Mathilde Potel.
    Depuis quelques mois, on observe désormais des départs depuis la Baie de Somme. « Il y en a eu plus d’une dizaine en 2023 », assure Amélie Moyart d’Utopia 56. En février, le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Marc Véran, avait relevé que « ces traversées sont de plus en plus dangereuses ».
    En 2023, les autorités se sont félicitées d’une baisse de 30% des traversées de la Manche avec 30 000 passages contre près de 46 000 en 2022, une année record. Dans la nuit de lundi à mardi, près de 401 migrants ont tenté leur chance vers le Royaume-Uni, soit le plus haut nombre depuis le début de l’année 2024.

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  • Naufrage dans la Manche : trois Érythréens en garde à vue - InfoMigrants
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    Naufrage dans la Manche : trois Érythréens en garde à vue
    Par La rédaction Publié le : 01/03/2024
    Trois Érythréens de 24 ans, 25 ans et 28 ans ont été placés en garde à vue suite au naufrage de mercredi dans la Manche. Ce jour-là, une embarcation s’est retrouvée en difficulté alors qu’elle essayait de rejoindre l’Angleterre. Trois personnes sont tombées à l’eau. Un corps a été retrouvé, deux autres sont portés disparus.
    Trois ressortissants érythréens sont en garde à vue après le naufrage d’un canot et la mort de trois personnes dans la Manche, mercredi 28 février. Un migrant a été récupéré inconscient par les secours au large de Calais alors qu’il tentait de rejoindre l’Angleterre. Deux autres exilés sont également portés disparus.
    Les trois suspects sont âgés de 24 ans, 25 ans et 28 ans a précisé Patrick Leleu, procureur adjoint de Boulogne-sur-Mer. « Ils se trouvaient tous les trois sur le bateau ».La personne décédée « n’a pas encore été formellement identifiée, il s’agit d’un homme », a-t-il ajouté, tandis qu’aucun des deux disparus n’a encore été retrouvé.
    Mercredi dans l’après-midi, les trois victimes avaient pris place à bord d’une embarcation de fortune dans le détroit du Pas-de-Calais. Très vite le canot se retrouve en difficulté, les occupants appellent alors les secours. Cinquante-six personnes seront secourues mais trois manquent à l’appel, selon les survivants. Un hélicoptère dépêché dans la zone repèrera les trois migrants.
    Deux naufrages meurtriers en 2024
    Un premier est extrait de l’eau, inconscient, par le navire BSAM Seine. Il ne pourra pas être réanimé à bord. En revenant chercher les deux autres exilés, les secours ne les trouveront plus. « Les deux autres personnes signalées n’ont pas pu être relocalisées et récupérées par les moyens aéronautiques et maritimes présents », a détaillé la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué. Le naufrage de mercredi est le deuxième en 2024 au large des côtes françaises. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont deux adolescents syriens de 14 ans et 16 ans, avaient péri à Wimereux, au sud de Calais, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau autour de 9 degrés.
    Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la Prémar. Depuis des années, la France et le Royaume-Uni multiplient les mesures pour empêcher les traversées de la Manche. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros. Le Royaume-Uni s’était même félicité en début d’année d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Londres a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là, contre 45 000 en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#pasdecalais#manche#mortalite#sante#PREMAR#frontiere#migrationirrreguliere

  • Manche : près de 140 migrants, dont un bébé de quatre mois, secourus en une journée - InfoMigrants
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    Manche : près de 140 migrants, dont un bébé de quatre mois, secourus en une journée
    Par La rédaction Publié le : 19/02/2024
    Samedi, 145 exilés répartis sur plusieurs canots ont été pris en charge par les secours français. L’un d’eux a été repêché au large de Boulogne-sur-Mer, alors qu’il sombrait en mer. Tous ses occupants, dont un nourrisson de quatre mois, sont sains et saufs. Alors que les députés britanniques ne cessent de s’écharper sur la mise en application du projet d’expulsion vers le Rwanda, les traversées de la Manche, elles, ne faiblissent pas. Samedi 17 février, plus de 145 exilés ont été secourus au large des côtes françaises : 140 par deux navires affrétés par l’État, et cinq autres personnes d’une même famille après que leur canot a chaviré, ont indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar) et celle du Pas-de-Calais.
    Les autorités ont d’abord secouru samedi matin avec le Ridens, un navire participant au dispositif de surveillance et de sauvetage mis en place par l’État dans le détroit du Pas-de-Calais, 57 migrants en détresse après une avarie survenue sur leur embarcation. Les naufragés ont « été débarqués et pris en charge par les services de secours à terre » au port de Calais, indique un communiqué de la Premar. Un peu plus tard, en milieu de journée, ce sont 75 personnes présentes à bord d’un canot demandant assistance qui ont aussi été secourues, et récupérées par le remorqueur d’assistance et de sauvetage Abeille Normandie. « Elles ont été déposées au port de Boulogne-sur-Mer en présence des équipes de secours », indique encore le communiqué.
    Dans le même temps, cinq autres exilés, dont un bébé de quatre mois, ont été quant à eux repêchés après le chavirage de leur embarcation près de Boulogne-sur-Mer. « En hypothermie », ils ont été conduits « vers l’hôpital le plus proche » mais leur état n’inspirait pas d’inquiétude, a précisé la préfecture. D’après le journal la Voix du Nord, ces personnes sont toutes issues d’une même famille kurde.
    La veille, c’est un tout autre sauvetage qui a été conduit par les autorités, britanniques cette fois. Sept migrants cachés dans un camion ont en effet été découverts à bord du ferry Seven Sisters, qui naviguait entre Dieppe et Newhaven. Selon la BBC, qui reprend des informations de la police britannique, six, dont certains étaient inconscients, ont été transportés à l’hôpital. « Ceux qui étaient en dessous étaient les plus mal en point. Ils suffoquaient et frappaient sur les parois. C’est semble-t-il ainsi qu’ils ont été repérés », a rapporté un passager français du navire à Paris Normandie.
    Deux hommes ont été arrêtés dans cette affaire, a déclaré la police britannique de Sussex. L’un pour « entrée illégale » au Royaume-Uni, l’autre pour avoir « facilité l’entrée illégale » de ce petit groupe de migrants sur le territoire. L’embarquement s’est fait dans le port normand de Dieppe, pourtant ultra-surveillé. Au fil des années, la pose de caméras de sécurité ou encore de barbelés s’y est multiplié. Les Britanniques y ont même financé, en 2019, un grand hangar dédié à l’inspection minutieuse des camions, d’une surface de 300 m², qui a coûté 680 000 euros, rappelle Paris Normandie.
    Pour freiner les arrivées de migrants sur son sol, Londres multiplie les initiatives. Sur le terrain, avec le renforcement du dispositif de surveillance sur les côtes, mais aussi dans les téléphones des exilés. D’après des documents consultés par le Times, le ministre de l’Intérieur James Cleverly souhaite faire appel à des influenceurs du réseau social TikTok basés dans plusieurs pays, pour dissuader les candidats à l’exil de venir au Royaume-Uni. Une liste restreinte de personnes a déjà été établie en Albanie. Elle comprend « un rappeur, deux comédiens, des blogueurs lifestyle, des personnalités de la télévision et un écrivain voyageur », explique le journal. Ces derniers seraient rémunérés à hauteur de 5 800 euros chacun, pour notamment avertir les internautes intéressés par la traversée de leur potentielle expulsion au Rwanda. En 2023, le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boats », contre 45 000 en 2022. Malgré une baisse des arrivées d’exilés sur le littoral britannique, les drames en mer, eux, restent nombreux. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées dans une eau à 9 degrés alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni.

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