• Israel
    Nouvelle réflexion sur l’impossibilité de voir émerger un jour un Etat palestinien. Naomi Chazan, ancienne vice-président de la Knesset, est convaincue que si un Etat binational venait à voir le jour, il est douteux qu’Israël puisse continuer longtemps à se prévaloir d’être la seule démocratie du Proche Orient. D’ici là, la colonisation des territoires palestiniens - phénomène irréversible - aura contredit l’idéal sioniste fait de liberté, justice et paix. Le gouvernement Netanyahou prouve par sa politique que l’ultranationalisme juif et le post-sionisme sont les deux faces d’une même monnaie. Naomi Chazan énumère les techniques mis en œuvre par le gouvernement actuel pour consolider la domination juive sur l’ensemble de tous les territoires, israéliens et palestiniens.

    The Times of Israël
    http://blogs.timesofisrael.com/israels-new-post-zionists

    Israel’s new post-Zionists
    NAOMI CHAZAN June 2, 2013, 2:44 pm 14

    Forty-six years after the Six Day War of 1967, the continued Israeli occupation of the West Bank no longer appears temporary. These territories, with the exception of Jerusalem, have not been annexed; they have, however, gradually become an integral – albeit decidedly unequal – part of Israel. A one-state reality is taking shape: one which flies in the face of the democratic and Jewish values of the founders of the state. The present government is the first in the country’s history that, by its dedication to making the current situation permanent, is directly contravening the Zionist dream and replacing it with a messianic vision which leaves little room for “the precepts of liberty, justice and peace” or the ideals of “full social and political equality of all…citizens, without distinction of race, creed or sex,” embedded in Israel’s Declaration of Independence.

    The third government of Binyamin Netanyahu, sworn in a few months ago, is also Israel’s most avowedly nationalist. Both its composition (it includes all the parties on the right of the political spectrum) and personal make-up underline its ethnocentric orientation. The prime minister’s own Likud, virtually devoid of the liberal followers of Jabotinsky (such as Dan Meridor, Benny Begin and Michael Eytan), is now represented by the likes of Moshe Feiglin, Danny Danon, Tzipi Hotobeli and Miri Regev – all declared one-staters. Naftali Bennett and his Jewish Home alliance are committed to the retention of the entire Land of Israel. Even the seemingly moderate Yair Lapid is proving to be a sheep in wolves’ clothing. Together, under Netanyahu’s guidance, they are systematically demonstrating that Jewish ultra-nationalism and post-Zionism are two sides of the same coin.

    Five techniques are being used by the government and its allied institutions, think-tanks and NGOs to further the agenda which will solidify a Jewish-dominated bi-national reality. (…)
    #occupation, #one_state, #zionist-dream, #Netanyahu, #Meridor, #Begin, #Eytan, #Feiglin, #Danon, #Hotobeli, #Regev, #Bennett, #Lapid, #procrastination, #compartmentalization, #promotion, #vilification, #transformation #Peres, #World_Economic_Forum, #Kerry, #negotiations, #Arab_Peace_Initiative, #two_state_solution, #settlements, #self_determination, #zionism, #post_zionism

  • Structured Procrastination
    http://www.structuredprocrastination.com

    Structured #procrastination is the art of making this bad trait work for you. The key idea is that procrastinating does not mean doing absolutely nothing. Procrastinators seldom do absolutely nothing; they do marginally useful things, like gardening or sharpening pencils or making a diagram of how they will reorganize their files when they get around to it. Why does the procrastinator do these things? Because they are a way of not doing something more important. If all the procrastinator had left to do was to sharpen some pencils, no force on earth could get him do it. However, the procrastinator can be motivated to do difficult, timely and important tasks, as long as these tasks are a way of not doing something more important.

    Le petit livre qui va avec est très bien aussi :

    http://www.amazon.com/Art-Procrastination-Effective-Lollygagging-Postponing/dp/0761171673

  • Notre cerveau à l’heure des nouvelles lectures (InternetActu.net)
    http://www.internetactu.net/2013/01/04/notre-cerveau-a-lheure-des-nouvelles-lectures

    Les caractéristiques cognitives de la lecture en ligne ne sont pas les mêmes que celle de la lecture profonde […]. Avec le numérique, notre attention et notre concentration sont partielles, moins soutenues. Notre capacité de lecture se fixe sur l’immédiateté et la vitesse de traitement. Nous privilégions une forme de lecture qui nous permet de faire plusieurs tâches en même temps dans des larges ensembles d’information. Les supports numériques ont tendance à rendre notre lecture physique (tactile, interactions sensorielles…) tandis que le lire nous plonge plutôt dans un processus cognitif profond. Pour la spécialiste, il semble impossible de s’immerger dans l’hypertexte. […] “Avec le numérique, on scanne, on navigue, on rebondit, on repère. Nous avons tendance à bouger, à cliquer et cela réduit notre attention profonde, notre capacité à avoir une lecture concentrée. […]”
    Les travaux d’imagerie cérébrale sur les effets cognitifs du multitâche montrent que même si on peut apprendre en étant distraits cela modifie notre façon d’apprendre rendant l’apprentissage moins efficace et utile estime le professeur de psychologie et neurobiologie Russ Poldrack. […] Mais peut-être faudrait-il nuancer les propos de Maryanne Wolf et souligner, comme nous l’avions déjà rappelé lors de la publication de la charge de Nicholas Carr que les les protocoles d’expérimentation des neuroscientifiques défendent souvent des thèses. La science et l’imagerie médicale semblent convoquées pour apporter des preuves. Alors que les différences de protocoles entre une étude l’autre, la petitesse des populations étudiées, nécessiterait beaucoup de prudence dans les conclusions.
    Reste que pour comprendre cette différence entre papier et électronique, estime Maryanne Wolf, il nous faut comprendre comment se forme notre capacité de lecture profonde. Est-ce que la lecture superficielle et notre attente continue d’informations externes seront les nouvelles menaces des lectures numériques ?
    […]
    Le numérique a bien un défaut majeur, celui d’introduire dans notre rapport culturel même des modalités de distraction infinies. Comme nous le confiait déjà Laurent Cohen en 2009, l’écran ou le papier ne changent rien à la capacité de lecture. Mais c’est le réseau qui pose problème et ce d’autant plus quand il apporte une distraction permanente, permettant toujours de faire autre chose que ce que l’on compte faire.
    Si la lecture profonde peut se faire tout autant sur papier qu’à travers le réseau, le principal problème qu’induit le numérique, c’est la possibilité de distraction induite par l’outil lui-même, qui demande, pour y faire face, un contrôle de soi plus exigeant.

    #lecture #numérique #neurosciences #procrastination

  • Toi aussi, procrastine avec l’alphabet glagolitique


    Alphabet glagolitique et ses équivalents en cyrillique (version bulgare). (via wikipedia)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Alphabet_glagolitique

    Existe même en unicode http://www.unicode.org/charts/PDF/U2C00.pdf

    Résurrection de l’alphabet glagolitique http://fr.etapes.com/resurrection-de-lalphabet-glagolitique
    Neoglagolitic Alpha - Because each sound deserves a face
    http://www.behance.net/alphadesigner/Frame/625789
    La police glago en .otf
    http://alphadesigner.com/fonts/neoglagolitic-alpha.otf

    Selon Cubberley (1996 : 346 sq.), le glagolitique aurait été créé sur la base de l’écriture grecque cursive avant le milieu du IXe siècle et formalisé ensuite par Constantin. Le cyrillique aurait été créé en Bulgarie par ses disciples sur le modèle de l’onciale grecque, « plus digne » pour l’écriture de textes liturgiques. – Pour Schaeken & Hendrik (1999 : 75), par contre, le glagolitique serait l’œuvre du seul Constantin. – Par ailleurs, note Cubberley, on a trouvé des manuscrits en glagolitique surchargés avec des inscriptions en cyrillique, et jamais l’inverse. Mais aucun de ces deux faits ne peut être considéré comme une preuve définitive de l’antériorité du glagolitique.

    http://j.poitou.free.fr/pro/html/scr/cyrl.html

    Un sujet un peu chargé en Bulgarie (à propos d’une expo artistique sur les runes glagolitiques)

    « L’objectif de l’exposition est de provoquer dans la mesure du possible l’intérêt pour l’histoire bulgare, de provoquer de la fierté de notre appartenance nationale, explique Pavlin Pétrov. Le Bulgare a besoin qu’on lui remonte le moral et je crois que par le biais d’expositions de ce genre, grâce à la découverte de l’histoire bulgare nous nous sentirons plus fiers et plus dignes de prendre la place qui nous revient au sein de la famille européenne ».

    http://bnr.bg/sites/fr/Lifestyle/HistoryAndReligion/Pages/201211_glagolitique.aspx

    Et en musique (à l’origine de ces 3/4 d’heures de dérive glagolitique) :

    Janáček écrit cette messe avec une liturgie dite en slavon glagolitique, du slave ancien datant du temps de l’évangélisation des Balkans par St Cyrille — langue dont découlera ensuite l’alphabet cyrillique. C’est forcément un peu tapé du bulbe rachidien, mais dans la cathédrale, ce solo d’orgue c’est fantastique : les basses sont énormes, le son envahit l’espace dans les fumées d’encens.

    http://www.yoboom.org/Leos-Janacek-Messe-glagolitique

    Et un site pour encore des heures de découverte alphabétique (chic)
    Le site de tous les alphabets http://pedroiy.free.fr/alphabets/index.php

    LA GLAGOLITSA : the last glagolitic mass in Croatia (avec l’album en téléchargement en creative commons)
    http://vimeo.com/45783509

    #typographie #alphabet #nationalisme #musique #unicode #otf #procrastination #film #creative_commons

  • #Philosophie de la #procrastination - #Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-6116-philosophie_de_la_procrastination.htm

    Remettre au lendemain ce qu’on aurait pu faire le jour-même, voilà sans doute une des expériences les plus universellement partagées. Cela fait-il de tous les retardataires des procrastinateurs invétérés ? Pas si sûr, répond le philosophe John Perry, qui dresse un portrait détaillé et humoristique de ce qu’il appelle « la procrastination structurée ».

  • LeTemps.ch | Procrastination, quand le plus tard sera le mieux

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7a926178-909b-11e1-9bb9-fa67f6878216/Procrastination_quand_le_plus_tard_sera_le_mieux
    style de vie samedi28 avril 2012

    Stéphane Bonvin

    Procrastiner, c’est remettre à demain ce qu’on pourrait faire aujourd’hui. Vilain défaut ? Sauf que de plus en plus de gens font de leur procrastination une fierté, un style de vie, voire une forme de résistance. C’est ce que constate Stéphane Bonvin, maître en la matière

    Longtemps, je me suis levé de bonne heure. Ce matin, par exemple, réveil à 4 h 14. Un gros article à écrire. Ce gros article. Le monde appartient à ceux qui se lèvent avant les autres, n’est-ce pas ? Et puis, sur le coup des 4 h 32, je me suis retrouvé à colorier en rouge, sur ma liste des choses à faire dans la journée, les tâches les plus importantes, et en bleu les moins prioritaires. Après quoi, j’ai relu les six premières pages du roman Franz et François de François Weyergans qui pilote ce numéro spécial du Temps et qui a rédigé des pages foudroyantes de légèreté sur la procrastination (lire page 22). Bon, je connaissais ces pages par cœur, mais peut-être qu’en les relisant, j’allais moi aussi me hisser, enfin, à leur hauteur himalayenne. Et ainsi de suite. Présentement, au moment où j’écris ce paragraphe, il est une heure que j’ai honte de vous révéler. Tout au plus vous avouerais-je qu’entre chez moi et le bureau, moi qui grille d’habitude les feux rouges, j’ai stoppé à tous les feux orange, histoire de retarder le moment de commencer ce texte – des fois qu’il me serait venu une idée en attendant sur mon vélo, saint Weyergans, patron des rédacteurs paralysés, aidez-moi.

    Je vous parle de moi ? Non, je vous parle de vous. De nous.

    De nous, puisque, selon les statistiques et les ventes en librairies, nous sommes de plus en plus nombreux à lire des ouvrages sur le fait de remettre à plus tard ce que nous aurions dû faire aujourd’hui (600 livres ces dernières années sur le sujet aux Etats-Unis), à battre notre coulpe de procrastinateurs, à faire grimper l’audimat des sites internet qui traitent de la question.

    Pourquoi cette épidémie ? D’abord, il y a notre environnement moral. Fabienne Revillard, coach au sein de sa société AAA + à Genève : « Il se pourrait que les objectifs fixés aux employés, la pression qui exige que chacun soit toujours plus performant, au travail, en famille, que tout cet environnement pousse à placer la barre toujours plus haut ; que cette atmosphère renforce l’idée que les tâches à accomplir sont toujours davantage hors de portée, voire effrayantes ; que toujours plus de gens ne se sentent pas à la hauteur et fuient dans la procrastination. Ce n’est qu’une hypothèse, mais elle semble vraisemblable. »

    Ensuite, il y a notre environnement matériel qui s’est peuplé de ce que le psychiatre parisien Bruno Koeltz appelle des « distracteurs » : Internet, Facebook, Twitter, et tous ces SMS qui distraient la personne déjà peu encline à affronter un travail, en lui offrant un prétexte à ne pas s’y mettre. Chaque année, l’économie américaine perdrait 70 milliards de dollars par la faute d’employés surfant sur la Toile ou répondant à leurs mails privés. Ce chiffre n’est guère vérifiable, mais il donne une idée des perches que tendent les nouveaux médias à ceux qu’ennuie leur job cafardeux, qui n’osent pas appeler leur médecin pour vérifier un ganglion suspect ou qui diffèrent le moment de remplir leur déclaration d’impôt.

    Même le milieu académique, désormais, multiplie les études sur la procrastination, notamment depuis la sortie, en 1991, d’un essai déclencheur intitulé Procrastination and Obediance signé du Prix Nobel George Akerlof. Comment se fait-il, se demandait ce modèle de réussite, que je puisse travailler régulièrement et à l’avance sur des travaux épineux mais qu’il m’ait fallu huit mois pour renvoyer à une connaissance des habits oubliés chez moi ? Qu’est-ce qui, en moi, résistait pour que, durant ces huit mois, je me sois réveillé chaque matin en me jurant d’aller à la poste et, surtout, en croyant que je le ferai ?

    2012, tous procrastinateurs, et moi, et moi, et surtout moi, dans un climat de culpabilité redoublée.

    Et puis, comme toujours dans les moments de constriction réprobatrice, des individus se sont mis à relever la tête. Et si la procrastination, plutôt qu’un comportement toujours plus stigmatisé comme pathogène, était un style de vie, une manière de résister à la pression grandissante d’une société basée sur le profit sans répit. Et si les procrastinateurs qui réclament le droit à refuser d’accélérer, étaient des militants aussi visionnaires que l’étaient les pionniers du mouvement Slow Food, à la fin du siècle dernier ? Et si remettre à plus tard la rédaction d’un article comme celui que vous êtes en train de lire était une façon de se poser en rebelle ? Après tout, la plupart des gens que nous trouvons cool et que nous admirons (François Weyergans le premier), la plupart des artistes, des créatifs et des briseurs de règles, ne se sont-ils pas dépeints en spécialistes de la dilation des délais ?

    Aux Etats-Unis, un site comme celui des Procrastinateurs anonymes conseille à ses adeptes de ne pas se renier mais d’optimiser leur comportement. Outre-Atlantique toujours, on a vu se diffuser un nouveau mot : « lobo », acronyme de la « lifestyle of bad organization ». Les lobos revendiquent le droit à l’existence mais ils demandent surtout qu’on reconnaisse qu’ils sont souvent plus performants que les individus très organisés et toujours sous contrôle. Outre-Rhin, il y a quelques mois, le livre de Kathrin Passig et Sascha Lobo (sic) est devenu un best-seller traduit en français sous le titre Demain, c’est bien aussi.

    Comme l’a résumé le journal Le Figaro, on y lit que la procrastination est « une philosophie de vie moderne qui prend tout son sens dans un monde où le TTU (très, très urgent) est la norme » : « Il faut apprendre à classer les urgences impératives dont nous sommes sans cesse bombardés, à supprimer la mauvaise conscience. Ce n’est pas le procrastinateur qui est inadapté, mais son environnement qui est infesté de fausses attentes. » Des propos peu ou prou repris par le site intermittent DemainCestBienAussi qui a lancé la Journée mondiale de la procrastination (le 25 mars, caramba, encore trop tard).

    Ces revendications rappellent celles du Slow Parenting qui s’insurge de ce que les enfants soient assommés d’activités. Même un site lucide comme YouAreNotSoSmart appelle à ne pas lutter contre la procrastination mais à distinguer celle qui est utile de celle qui est nuisible (repousser les choses ennuyeuses qu’on oubliera de vous réclamer ; mais tâcher de ne pas différer les activités qui seront mentionnées à votre enterrement).

    A les entendre, les pro-procrastinateurs ne seraient pas des losers. Mais des héros remontant le cours d’un siècle en crue.

    « Des héros ? Je dirais quand même des victimes », rétorque ­David McRaney, le journaliste qui a fondé YouAreNotSoSmart : « Quand nous procrastinons, nous perdons une bataille avec nous-même. » Bruno Koetzler, auteur de Comment ne pas tout remettre au lendemain : « Ceux qui louent la procrastination jouent sur ce mot. Un procrastinateur n’est pas un paresseux ni un insoumis. C’est quelqu’un qui ne fait pas quelque chose qu’il aimerait faire, alors que rien ne l’en empêche, sinon lui. » Franziska Tschan, professeure de psychologie du travail à l’Université de Neuchâtel : « La procrastination est un manque de régulation de soi. Le procrastinateur subit son comportement. Et il en souffre. Prenez un étudiant qui aime Facebook. S’il va sur Facebook alors qu’il avait planifié de travailler, il n’en retire aucun plaisir, il a l’impression d’avoir gâché quelque chose au lieu d’avoir accompli l’activité qu’il aime. La procrastination vous empêche de goûter au moment présent. »

    Et David McRaney de définir le procrastinateur comme un pessimiste qui se dévalorise mais qui, dans le même temps, se surestime : « Procrastiner, c’est aussi parier que l’on sera capable de faire la bonne chose plus tard, imaginer que le futur lui-même fera toutes ces trucs qu’on croit possibles : manger sainement, regarder des films qui rendent intelligents. C’est rêver qu’on est plus fort et malin qu’Ulysse qui avait pris la précaution de s’attacher à son bateau pour ne pas succomber au chant des sirènes. »

    Le Temps © 2012 Le Temps SA

    #procrastination #temps #société

  • LeTemps.ch | L’art d’être en retard

    Ah voilà... ! Je me comprends moi même beaucoup mieux maintenant.

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5a7ce778-0558-11e2-831a-14992fc03de0/Lart_d%C3%AAtre_en_retard

    Le philosophe John Perry signe un petit livre sur la procrastination. Un essai drôle et élégant, qui redore l’estime de soi de ceux qui reportent toujours tout au lendemain
    Les liens

    Si vous lisez cet article parce que vous n’arrivez pas à vous mettre au travail, ne culpabilisez pas : il risque de changer votre vie (mais si). Si vous avez l’intention de remettre la lecture de cet article à plus tard, vous avez tort. Allez, allez, come on ! Sinon, tant pis pour vous.

    En 1995, alors qu’il était très occupé à ne pas travailler sur un projet urgent, John Perry rédige un petit texte sur les procrastinateurs, à savoir ces gens qui ont de la peine à accomplir des tâches importantes et qui les reportent à plus tard. Mis en ligne sur le site de l’université de Stanford où John Perry enseigne la philosophie, cet article devient très populaire. Bien des années plus tard (évidemment), John Perry publie un petit livre intitulé « La procrastination, l’art de reporter au lendemain ». L’ouvrage lui vaut le Ig-Nobel, prix réputé récompensant une « recherche drôle qui fait réfléchir ». Il vient de sortir en français.

    Comme le mal de dos ou l’addiction au Kägifret, la procrastination passe pour un mal du siècle. Des centaines de livres paraissent chaque année sur le sujet (LT 28.04.2012). D’excellents blogs en parlent à longueur d’année. Alors pourquoi celui-ci ?

    Parce que ce petit bouquin est drôle, léger et lettré. Parce que son auteur, éminemment reconnu par la congrégation universitaire, est un vrai procrastinateur et que cela se sent sous sa plume (auto ironie, tendance surmoïque à passer de l’abattement à la joie hystérique). Parce que ses conseils ne sont pas envahissants. Parce que, comme l’écrit Perry, le lecteur pourra y « méditer des concepts élégants comme la procrastination structurée ou le trouble du déficit parenthétique ».

    Mais surtout parce que Perry ne traite pas de la procrastination. Mais du procrastinateur. Qu’il aide à se voir tel qu’il est souvent : un lâche qui recule au moment de sauter, certes, mais un travailleur acharné, qui finit souvent, à force de s’inventer des tâches pour ne pas faire ce qui le paralyse, par être plus productif et créatif que les autres. Le truc de Perry, c’est ce qu’il appelle la « procrastination structurée » – et dont il a fait, un jour de crise de retardite aiguë, des t-shirts et un site internet très visité. Résumons.

    Le procrastinateur est un gros culpabilisateur. A la place, qu’il optimise ce défaut. Qu’il apprenne à ruser avec lui-même. Perry raconte comment il doit une partie de sa carrière prestigieuse au fait que, repoussant sans cesse la rédaction de quelque article, il passait ses soirées à jouer au ping-pong avec ses étudiants, et que cela lui a valu d’excellentes évaluations et une fine connaissance de son public. Au procrastinateur structuré de savoir s’allier avec des collègues peut-être moins créatifs mais plus fonceurs que lui. Perry raconte aussi comment, le soir, avant de se coucher, il dresse d’interminables listes de ce qu’il lui faut faire le lendemain (me réveiller, appuyer sur le bouton du réveil, m’étirer, me lever, etc.), ce qui lui permettra, dès l’aube, de tracer plein de choses sur sa liste et d’avoir fait ce fameux premier pas qui coûte tant aux procrastinateurs.

    Perry réhabilite l’organisation horizontale, celle qui fait que les procrastinateurs ont tendance, au lieu de classer verticalement leurs dossiers par priorité, de les étaler autour d’eux pour les avoir en permanence devant leurs yeux distraits. Et Perry de survoler Descartes, Bergson, Aristote et Kant pour se demander de quelle conception philosophique du temps la procrastination est la (mauvaise) fille. Ou d’imaginer, avec une maniaquerie digne de Woody Allen, le bureau idéal : un plateau rond et tournant de 4 mètres de diamètre, avec un trou au milieu pour le retardataire impénitent. On l’aura compris, la procrastination structurée s’adresse aux retardataires tendance bobo, et ne peut pas grand-chose pour les cas d’autosabotage vraiment graves. Sinon restaurer l’estime de soi.

    Sur son site, la photo de John Perry le montre en train de s’entraîner à la corde à sauter, sur la plage, du haut de ses 69 ans et de son petit ventre. Et pendant ce temps, plein de dossiers urgents attendent…

    ■ La procrastination, John Perry, Autrement, 136p.

    #procrastination #temps #société

  • Pourquoi remettons-nous souvent les choses au lendemain ?
    http://www.internetactu.net/2010/12/07/pourquoi-remettons-nous-souvent-les-choses-au-lendemain

    La #procrastination est la tendance (plus cognitive que pathologique comme nous allons le voir) à remettre systématiquement les choses au lendemain. Mais, rappelle le journaliste David McRaney sur son blog, la procrastination correspond à une idée reçue qui affirme qu’on est paresseux et qu’on gère mal son temps, alors qu’à la vérité, elle est alimentée par notre faiblesse à gérer nos impulsions.

  • Pourquoi remettons-nous souvent les choses au lendemain ? — OWNI, Digital Journalism
    http://owni.fr/2011/01/16/pourquoi-remettons-nous-souvent-les-choses-au-lendemain

    Si on offre à quelqu’un 50 $ maintenant ou 100 $ à la fin de l’année, il va choisir de prendre les 50 $. Si on offre 50 $ dans 5 ans et 100 $ dans 6 ans, temporellement l’écart n’a pas changé, mais il semble pourtant plus naturel d’attendre un an de plus, du moment qu’on aura déjà attendu longtemps. Pourtant, si nous n’étions qu’un animal raisonnable, nous choisirions toujours le montant le plus élevé, or nous avons plutôt tendance à nous saisir de ce dont on peut profiter au plus vite, rappelle David McRaney. Ainsi, Twitter nous semble plus gratifiant que de faire des tâches plus difficiles (comme écrire un article) dont dépend pourtant notre salaire en fin de mois.

    #procrastination #science