• Comment les #passeurs profitent des politiques migratoires restrictives dans les #Balkans

    Les #réseaux_criminels étendent leur mainmise sur la route migratoire des Balkans. De plus en plus de passeurs parviennent à exploiter les politiques frontalières de l’Union européenne.

    Dans les zones frontalières de la #Serbie, de la #Bosnie et de la #Hongrie, la dynamique migratoire est en constante évolution. Alors que les camps de détention aux frontières ont été fermés et que les politiques frontalières de l’Union européenne (UE) deviennent de plus en plus restrictives, les migrants empruntent des itinéraires toujours plus dangereux, contrôlés par des réseaux de trafic toujours plus sophistiqués.

    C’est le constat fait par de nombreuses ONG qui travaillent avec les migrants le long de ces itinéraires.

    Milica Svabic, de l’organisation KlikAktiv, une ONG serbe qui développe des politiques sociales, explique que « malheureusement, de plus en plus de migrants ont fait état d’#enlèvements, d’#extorsions et d’autres formes d’#abus de la part de passeurs et de groupes criminels ces derniers mois. »

    Selon elle, des groupes de passeurs afghans opèrent actuellement aux frontières de la Serbie avec la Bosnie et la Hongrie. #KlikAktiv a ainsi recueilli des témoignages d’abus commis aux deux frontières.

    Le paysage changeant des réseaux de passeurs

    En Serbie, ces changements sont frappants. Les camps de fortune ont disparu des zones frontalières. Désormais, les personnes migrantes se retrouvent cachées dans des #appartements_privés dans les centres urbains et ne se déplacent plus que la nuit.

    Les bandes criminelles afghanes et des réseaux locaux ont pris le contrôle à travers une #logistique complexe, clandestine et dangereuse.

    Milica Svabic a expliqué à InfoMigrants que son organisation a également documenté « des cas de migrants enlevés et retenus dans des lieux isolés (généralement des logements privés) jusqu’à ce que leur famille paie une #rançon pour leur libération ». Elle précise que cette rançon s’élève souvent à plusieurs milliers d’euros.

    La plateforme d’investigation Balkan Investigative Reporting Network, le #BIRN, a récemment documenté comment des membres du #BWK, un gang afghan notoire opérant en Bosnie, ont retenu des demandeurs d’asile en otage dans des camps en pleine #forêt, en exigeant des rançons de leurs proches, tout en les soumettant à d’horribles #sévices, y compris des #viols et de la #torture. Ces #agressions sont parfois filmées et envoyées aux familles comme preuve de vie et moyen de pression.

    Rados Djurovic, directeur de l’ONG serbe #Asylum_Protection_Center, confirme que les passeurs ont recours à des #appartements et d’autres lieux tenus secrets dans les grandes #villes pour y cacher des migrants, les maltraiter et organiser le passage des frontières.

    « Ces opérations sont devenues de plus en plus violentes, les passeurs ayant recours à la force pour imposer leur contrôle et obtenir des #pots-de-vin. Ils enlèvent des personnes, les retiennent dans ces appartements et extorquent de l’argent à leurs familles à l’étranger », ajoute-t-il.

    D’autres groupes de défense des droits humains et des experts en migration rapportent des cas similaires.

    Un rapport du #Mixed_Migration_Center (MMC) relate des témoignages de #vol, de #violence_physique et d’extorsion. Roberto Forin, du MMC, souligne toutefois que « le rapport n’identifie pas spécifiquement les groupes armés d’origine afghane comme étant les auteurs de ces actes ».

    L’impact des politiques frontalières et des #refoulements

    Le renforcement des mesures de sécurité le long des frontières expliquerait en partie cette évolution.

    Un porte-parole du Border Violence Monitoring Network (BVMN) explique que « l’apparition de ces groupes est simplement la conséquence de la sécurisation croissante des régions frontalières dans toute l’Europe. Alors que les politiques frontalières européennes déploient des méthodes de plus en plus violentes pour empêcher la migration, les migrants n’ont d’autre choix que de recourir à des méthodes informelles pour franchir les frontières ».

    Ce point de vue est partage par le Mixed Migration Center.

    Le réseau BVMN ajoute qu’en fin de compte, « ce sont les personnes en déplacement qui sont les plus touchées par la violence que ce soit de la part des autorités publiques ou des groupes qui prétendent les aider dans leur périple ».

    Roberto Forin du MMC prévient que « la violence et les restrictions aux frontières exacerbent la #vulnérabilité des migrants à l’#exploitation et aux abus ».

    Rados Djurovic du Asylum Protection Center souligne également le « lien direct entre les pratiques de refoulement à la frontière hongroise et l’augmentation du trafic de migrants, tant en termes d’ampleur que de violence ».

    « Par peur des refoulements et de la violence, les migrants évitent les institutions et les autorités de l’État et font confiance aux passeurs, qui exploitent souvent cette confiance », ajoute Milica Svabic, de KlikAktiv.

    Les Etats concernés dans une forme de #déni

    Le rapport du BIRN montre que des membres du #gang afghan BWK possèdent des documents d’identité délivrés par l’UE sur la base du statut de protection qui leur aurait été accordé par l’Italie.

    Selon le BIRN, certains membres du gang pourraient avoir utilisé ces documents pour franchir sans encombres les frontières dans les Balkans et échapper aux autorités. Contacté par InfoMigrants, les autorités italiennes ont refusé de commenter ces allégations.

    Plus largement, les Etats concernés par des accusations de refoulement ou de négligence le long de leurs frontières nient avec véhémence toute #responsabilité. Cette posture pourrait encourager un sentiment d’#impunité chez les passeurs.

    Les migrants se retrouvent ainsi dans un cercle vicieux. Des demandeurs d’asile déclarent avoir été battus par des forces de l’ordre. Ils se retrouvent ensuite aux mains de #bandes_criminelles qui les soumettent à d’autres #traitements_inhumains.

    Lawrence Jabs, chercheur à l’université de Bologne, affirme dans l’enquête du BIRN qu’il existe « un lien certain entre les refoulements et les prises d’otages ».

    Les conclusions du BIRN mettent en lumière un problème plus général dans les Balkans : le #crime_organisé prospère dans les régions où l’application de la loi est violente et où l’obligation de rendre des comptes semble absente. Dans certains cas, des membres du BWK se seraient infiltrés dans des #camps_de_réfugiés gérés par l’État via l’intermédiaire d’informateurs locaux, qui auraient informé le gang des passages de frontière à venir.

    En octobre 2024, plusieurs membres présumés du BWK ont été arrêtés pour avoir enlevé des migrants turcs et filmé leur torture.

    La police bosniaque décrit les opérations du BWK comme « bien établies et très rentables », certains individus associés au réseau détenant des comptes bancaires avec plus de 70 000 euros de dépôts.

    L’enquête du BIRN décrit comment un gang dirigé par des migrants afghans bénéficie d’une certaine protection en Italie. De nombreux experts en matière de migration soulignent également que la nature de ces gangs est par définition transnationale.

    Selon Rados Djurovic du Asylum Protection Center, « ces réseaux ne sont pas uniquement constitués de ressortissants étrangers. Ils sont souvent liés à des groupes criminels locaux. Il arrive même que des migrants fassent passer de la #drogue pour d’autres, toujours avec le soutien de la population locale ».

    Les bandes criminelles s’appuient aussi sur des chauffeurs et des fixeurs locaux pour faciliter le passage des frontières.

    Rados Djurovic explique à InfoMigrants que ces groupes « impliquent à la fois des populations locales et des réfugiés. Chaque personne a son rôle ». Aussi, son organisation a « documenté des cas de personnes réfugiées voyageant légalement au sein de l’UE pour rejoindre ces groupes en vue d’un gain matériel. »

    Réponse de la police

    Le 14 avril, deux corps de migrants ont été retrouvés près d’un cimetière à Obrenovac, dans la banlieue de Belgrade, la capitale serbe.

    La forêt qui entoure le cimetière est devenue un campement informel exploité par des #passeurs_afghans. Les victimes seraient des ressortissants afghans poignardés à mort. Deux autres migrants ont été blessés, l’un au cou et l’autre au nez.

    Milica Svabic précise que « des incidents similaires se sont produits par le passé, généralement entre des groupes de passeurs rivaux qui se disputent le territoire et les clients ».

    Selon Rados Djurovic, bien qu’il y ait une volonté politique de lutter contre les réseaux criminels et la migration irrégulière, le souci de préserver une bonne image empêche un véritable engagement pour s’attaquer aux causes profondes.

    Il explique que la nature lucrative de l’activité et l’implication de la population locale rendent « presque impossible le démantèlement de ces réseaux ».

    La #dissuasion plutôt que la #protection

    Malgré les efforts des ONG, le soutien institutionnel reste inadapté. « Au lieu de se concentrer uniquement sur la lutte contre la migration irrégulière et le trafic de migrants, les institutions devraient développer des mécanismes pour soutenir ceux qui ont besoin de protection », estime Rados Djurovic.

    Il rappelle que « les routes migratoires ont changé. Elles ne sont plus visibles pour les médias, le public, les institutions et dans les camps. Mais cela ne signifie pas que les gens ne continuent pas à traverser (les frontières) ».

    Cette évolution coïncide avec la fermeture de camps d’accueil de migrants situés le long des principales routes de transit. « Sur 17 camps, seuls cinq fonctionnent encore, et aucun n’est situé sur les principaux axes de transit. Il n’existe plus de camp opérationnel dans toute la région de Voïvodine, dans le nord de la Serbie, à la frontière de l’UE ».

    Or, sans accès à un logement et confrontés à des expulsions régulières, les migrants n’ont que peu d’options. « Cela renforce les passeurs. Ces derniers comblent alors le vide en proposant des logements comme un service payant », observe Rados Djurovic.

    Et les ONG ne peuvent combler l’absence de structures étatiques. Roberto Forin, du Mixed Migration Center, constate que « si certaines ONG fournissent un soutien juridique et psychosocial, la couverture n’est pas permanente et de nombreux migrants ne sont pas au courant des services disponibles ». De plus, les travailleurs humanitaires s’exposent aux dangers des bandes criminelles, limitant ainsi leur champ d’action.

    Enfin, la Serbie a pour objectif de rejoindre l’UE et cherche à s’aligner sur les politiques migratoires européennes. En ce sens, montrer que la frontière serbe est forte est devenu une priorité.

    Selon Rados Djurovic, le Serbie veut « marquer des points sur la question de la migration ». Ainsi « ils peuvent prétendre que le recours à la violence, à la police des frontières et aux opérations conjointes stoppe la migration, même si ce n’est pas vrai. Tout le monde y gagne : les personnes qualifiées d’ »étrangères" sont ciblées et la lutte contre l’immigration devient à la fois politiquement et financièrement lucrative".

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64299/comment-les-passeurs-profitent-des-politiques-migratoires-restrictives
    #route_des_Balkans #politiques_migratoires #responsabilité #migrations #réfugiés #frontières #fermeture_des_frontières #criminalité

    ping @karine4

  • Royaume-Uni : la santé mentale des demandeurs d’asile très affectée par les #attaques_racistes de l’été 2024, selon un rapport

    Dans un rapport publié mardi, l’organisation caritative britannique, Fondation pour la Santé Mentale, souligne la grande détérioration de la santé mentale des demandeurs d’asile au Royaume-Uni depuis les émeutes racistes survenues à l’été 2024 (https://www.mentalhealth.org.uk/sites/default/files/2024-10/MHF%20Annual%20Report%202024.pdf).

    Selon un rapport de la Fondation pour la Santé Mentale, une organisation caritative basée au Royaume-Uni, les demandeurs d’asile ont vu leur santé mentale se dégrader fortement lors des troubles violents qui ont secoué le Royaume-Uni durant l’été 2024.

    Des émeutes xénophobes avaient agité l’Angleterre durant plusieurs semaines (https://www.infomigrants.net/fr/post/58908/au-royaumeuni-des-migrants-pris-pour-cible-sur-fond-demeutes-dextreme-). Elles avaient éclaté suite à une attaque au couteau survenue le 29 juillet dans la ville côtière de Southport qui avait causé la mort de trois fillettes et fait dix blessés. Des informations erronées sur l’identité et la nationalité de l’agresseur, un adolescent britannique d’origine rwandaise, avaient alors été largement diffusées par des militants d’extrême-droite, propageant des discours anti-migrants, racistes et islamophobes.

    « Crainte d’être attaqué dans la rue »

    Ce déchainement de #violence a généré chez nombre de demandeurs d’asile la #crainte de sortir dans la rue de peur d’être pris pour cible par des manifestants d’extrême-droite, comme le souligne le rapport publié ce 15 avril. Les hôtels les hébergeant avaient également fait l’objet d’attaques, ce qui a accentué le sentiment de #détresse_psychologique dont nombre de migrants vulnérables souffrent, augmentant les risques de #tentatives_de_suicide ainsi que de développer des #troubles_psychiatriques.

    « Nous avons constaté que les #émeutes_racistes de l’été 2024 ont eu un impact terrible sur la santé mentale de nombreux demandeurs d’asile au Royaume-Uni. Certaines personnes nous ont dit qu’elles avaient peur de quitter leur logement, risquant de s’isoler davantage, et d’autres ont dit qu’elles craignaient d’être attaquées en marchant dans la rue simplement à cause de la couleur de leur peau », a déclaré Mark Rowland, directeur général de la Fondation pour la santé mentale qui soutient les demandeurs d’asile et réfugiés en matière de santé mentale au Royaume-Uni. Par peur du rejet, certains cachent leur statut de demandeur d’asile et considèrent ce vocable comme stigmatisant.

    Les #réseaux_sociaux ont joué « un rôle clé dans l’escalade des tensions », selon le directeur général, en relayant les rumeurs et amplifiant les #appels_à_la_haine, les propos xénophobes et racistes sur diverses plateformes, dont X. Le directeur général de la Fondation pour la santé mentale a appelé le gouvernement britannique à « prendre davantage de mesures pour endiguer l’impact de la #désinformation et de la haine en ligne et hors ligne ».

    https://www.youtube.com/watch?v=yUY5wB0w68k

    Appels pour l’accès à l’emploi des demandeurs d’asile

    L’exclusion des demandeurs d’asile du marché de l’emploi, du fait de conditions très restrictives contribue également à détériorer leur santé mentale en aggravant leur #précarité, selon le même rapport. Actuellement, seuls les demandeurs qualifiés pour des professions en tension peuvent occuper un emploi, et uniquement si leur demande d’asile n’a pas fait l’objet d’une décision au bout d’un an.

    Pourtant dans son dernier rapport, la Fondation démontre qu’en leur octroyant le droit d’occuper tout type d’#emploi, leur santé mentale s’en trouvera meilleure mais aussi améliorera les #recettes_fiscales du Royaume-Uni. L’Institut National de recherches économiques et sociales a ainsi évalué une économie de 4.4 milliards de livres sterling (5.1 milliards d’euro) en dépenses publiques, un gain d’1 milliard de livres sterling (1.2 milliard d’euro) pour la croissance économique ou encore une augmentation de 880 millions de livres sterling (1milliard d’euro) pour les recettes fiscales. En outre, cela favoriserait une meilleure #intégration des personnes étrangères, une réduction de leur dépendance aux aides et une amélioration de leur santé mentale.

    La Fondation réclame à ce que, faute de traitement de leur demande par le ministère de l’intérieur dans un délai de six mois, le demandeur d’asile puisse occuper tout type d’emploi. Cette demande est portée depuis 2020 par la campagne « #Lift_the_ban » (lever l’interdiction), qui regroupe une coalition de plus de 300 organisations, syndicats, entreprises etc. « Donner aux demandeurs d’asile le droit de travailler est une évidence. Tout le monde - qu’il s’agisse des demandeurs d’asile, des entreprises, du gouvernement, du NHS ou de nos communautés - a intérêt à ce que les demandeurs d’asile aient la possibilité de subvenir à leurs besoins. Le système actuel, qui est à la fois nuisible et coûteux, ne peut plus être maintenu en l’état », a souligné Mark Rowland.

    Si le parti travailliste au pouvoir s’est engagé à proposer un plan intergouvernemental sur la santé mentale, le Guardian rapporte que le porte-parole du ministère de l’intérieur a assuré qu’ils n’avaient « certainement pas l’intention de créer une procédure accélérée permettant aux personnes qui viennent au Royaume-Uni en dehors des règles établies en matière de visa de travail d’ignorer ces règles ». Malgré les promesses électorales, la crise du #logement pour migrants se poursuit le parti au pouvoir peinant à trouver des solutions pérennes aux hébergements dans les #hôtels.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64051/royaumeuni--la-sante-mentale-des-demandeurs-dasile-tres-affectee-par-l
    #santé_mentale #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #santé #racisme #peur #racisme #xénophobie #attaques_anti-migrants #travail #intégration_professionnelle #hébergement

    ping @karine4

  • Victime d’une panne mondiale ce mercredi, Spotify examine « certains problèmes » Alix Lavoué

    Sur X, Spotify a reconnu faire face à « certains problèmes » et affirme que ses équipes « les vérifient » stock.adobe.com
    De nombreux utilisateurs indiquent qu’il leur est impossible d’accéder à la plateforme, sur mobile comme sur ordinateur. L’entreprise a reconnu des difficultés.

    Des milliers d’utilisateurs sont privés de musique. Spotify est confronté ce mercredi après-midi à une panne d’ampleur mondiale, selon le site DownDetector, qui répertorie les alertes d’utilisateurs de nombreux services. Selon nombre d’internautes, les difficultés se voient quel que soit le support utilisé : application mobile, lecteur web ou version bureau, un message d’erreur s’affiche. Les abonnés Premium sont autant touchés que les utilisateurs de la version gratuite. Seul le mode hors-ligne semble fonctionner, à condition d’avoir téléchargé sa musique en amont. Dans le cas contraire, il est pour l’instant impossible s’accéder au catalogue.

    De nombreux signalements d’internautes ont été répertoriés, cet après-midi. Capture d’écran DownDetector.
    Down Detector a recensé plusieurs milliers de signalements à travers le globe. Sur les réseaux sociaux, et notamment sur X, les réactions d’utilisateurs se multiplient, illustrant l’ampleur de la panne. Certains s’en amusent ou s’en moquent, quand d’autres écrivent attendre avec impatience le retour du service.

    Sur X, Spotify a reconnu faire face à « certains problèmes » et affirme que ses équipes « les vérifient ». Aucun délai de rétablissement n’a été communiqué. Le site d’assistance de l’entreprise, lui aussi hors-service, ne permet pas d’en savoir davantage. Contacté par Le Figaro, Spotify a fait savoir qu’il ne souhaitait pas s’exprimer pour le moment.

    Source : https://www.lefigaro.fr/societes/victime-d-une-panne-mondiale-ce-mercredi-spotify-examine-certains-problemes
    #spotify #web #internet #blog #facebook #google . . . . #avis #twitter #amazon #réseaux_sociaux #panne

  • Des avis négatifs qui risquent de coûter cher

    Les avis en ligne sont de puissants outils. Ils influent sur les choix des consommateurs et peuvent nuire à la réputation des entreprises.

    Mais des critiques négatives envers des commerces peuvent déclencher des conséquences inattendues allant jusqu’à des poursuites, voire des condamnations. La facture s’est penchée sur cette question.

    Un consommateur a le droit d’exprimer un avis négatif, mais un commerçant a aussi le droit de protéger sa réputation.


    Dominique, une cliente d’une boutique de vélo, n’a pas aimé son expérience de magasinage. Elle a partagé son point de vue en publiant un avis sur Google, avec la note de deux étoiles sur cinq.

    Voici un extrait de son commentaire : “Très bon prix pour un de leurs vélos en vente, mais ça s’arrête là. J’ai senti qu’on ne me prenait pas au sérieux en tant que femme qui fait du vélo de montagne. Très peu d’engagement pour m’aider à faire le set up de mon vélo.”

    Pour elle, son avis est fidèle à ce qu’elle a vécu en magasin. Mais, selon le commerçant, le commentaire n’est tout simplement “pas honnête”.

    Le conflit entre les deux est insoluble. Dominique refuse de rappeler le commerçant, puisqu’elle a réglé ses problèmes avec son vélo autrement. Rien ne la convaincrait de retirer son avis. Mais le propriétaire de la boutique dit perdre des ventes en raison de la critique en ligne.

    Que faire ? Pour le commerçant, la solution passe par les tribunaux. Il poursuit la cliente en diffamation et demande 15 000 $ pour la perte des revenus occasionnée par l’avis. Ça sera au tribunal de trancher à l’issue du procès, dont la date n’est toujours pas déterminée.

    L’avocate Véronique Parent, d’Option consommateurs, a analysé des dizaines de décisions de poursuites en diffamation.

    Elle constate que “de plus en plus de consommateurs se sont fait poursuivre ou menacer de poursuites judiciaires pour avoir publié une critique négative. Au Québec, dans les dernières années, certaines condamnations allaient jusqu’à 20 000 $ ou 30 000 $ en dommages”.

    Le droit des uns s’arrête où commence celui des autres
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    D’ailleurs, elle souligne que toute vérité n’est pas bonne à dire. “Si, par exemple, on insulte la personne ou encore si on incite les autres consommateurs à ne pas faire affaire avec l’entreprise, même si ce qu’on dit est peut-être vrai, la Cour pourrait considérer que le commentaire est diffamatoire.”
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    Aux États-Unis, une tendance émerge : des commerçants font signer à leurs clients un engagement à ne pas commenter négativement leur expérience d’achat.
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    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2156485/avis-negatifs-en-ligne-consequences
    #web #internet #blog #facebook #google . . . . #avis #twitter #amazon #réseaux_sociaux

  • The Misinformation Susceptibility Test
    https://www.cam.ac.uk/stories/misinformation-susceptibility-test

    Une étude internationale a examiné la susceptibilité à la #désinformation chez plus de 66 000 personnes dans 24 pays en utilisant le Test de Susceptibilité à la Désinformation (MIST). La Génération Z a obtenu les pires résultats au test, tout en évaluant sa propre capacité à détecter la désinformation avec la plus grande justesse. Cette étude fournit ainsi le premier profil systématique et global de la vulnérabilité à la désinformation et vient corroborer des résultats plus anciens. Selon une étude de l’Université de Cambridge publiée le 29 juin 2023, les 18-29 ans, pourtant très à l’aise avec les outils numériques, sont les plus vulnérables aux fake news. Testée sur plus de 8 000 participants et utilisée par YouGov aux États-Unis, l’enquête montrait que seuls 11 % des jeunes adultes obtiennent un score élevé au (...)

    #réseauxsociaux #critiquedelinfo

  • Mafias et pouvoir. XIXe-XXIe siècles

    La mafia naît sur les décombres du « #régime_féodal » mais c’est avec l’avènement de la démocratie et du #capitalisme qu’elle connaît son essor. En #Italie, elle s’enracine très tôt et doit sa prospérité à des « pactes scélérats » passés avec une fraction de l’#élite politique et sociale.
    Le présent livre reconstitue l’#histoire de ces #sociétés_secrètes et de leur expansion à travers le continent européen. Il visite leur berceau et en retrouve les premiers acteurs, aristocrates véreux, fermiers parvenus, tueurs à la botte… Il interroge les accointances de ces « #sectes_criminelles » avec la démocratie naissante et les suit dans leur conquête de l’Amérique. Il révèle aussi l’échec du #fascisme à éradiquer cette plaie mafieuse. Avec la #guerre_froide, on découvre la mutation affairiste des #réseaux_mafieux et leurs méthodes pour parasiter l’#économie_libérale. C’est l’époque de l’explosion du #trafic_de_drogue et des #paradis_fiscaux, où se côtoient boss criminels, hommes politiques, industriels et financiers. Avec la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses se font jour en Europe, y compris en France, qui utiliseront ce « modèle ».
    Le phénomène mafieux n’est pas consubstantiel à la démocratie, écrit #Jacques_de_Saint_Victor, et pas davantage au capitalisme ; mais il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l’une et de l’autre.

    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782073098870-mafias-et-pouvoir-xixe-xxie-siecles-jacques-de-sa
    #mafia #histoire #démocratie #livre #féodalisme

  • Politiser la #haine

    Impossible de déjouer l’ascension électorale du #Rassemblement_national sans comprendre le #soutien que lui apportent un ensemble d’organisations non partisanes, extraparlementaires, d’intellectuels ou encore d’influenceurs, bref sans regarder du côté de cette nébuleuse identitaire qui lui sert de marchepied. Restés en marge de l’arène électorale, les #identitaires se sont progressivement placés au cœur d’un écosystème médiatique en se fondant dans les cadres du #néolibéralisme pour gagner en #respectabilité. Par la politisation des affects, ils construisent une #altérité_radicale entre un « nous » (les Français « de souche », les hommes, le vrai peuple) et un « eux » (les musulmans, les féministes, les trans, les « #woke »), qui contribue à rendre populaires les #idées_réactionnaires.
    Ce livre est le fruit d’une enquête au long cours. Débutée par une immersion chez les identitaires en 2010, elle est enrichie par l’analyse sociologique de leur #médiatisation, de leurs filiations idéologiques et de leurs #réseaux.

    https://ladispute.fr/catalogue/politiser-les-affects

    #livre #RN #médias #extrême_droite

    ping @karine4

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    Extraits publiés sur le site de acrimed :
    https://www.acrimed.org/Politiser-la-haine-la-strategie-du-buzz

    Se placer du côté des « gens respectables »

    Dans leur rôle de cadrage des problèmes publics, les identitaires associent un langage propre à chacune de leurs actions : « Français de souche », « racisme antiblancs », « francocide » ou encore « grand remplacement ». Ces mots constituent un moyen pour eux de fabriquer des raccourcis interprétatifs. Les musulmans sont notamment associés à l’insécurité (ils sont assimilés à des « racailles ») en même temps qu’à des mauvais pauvres (ils viendraient bénéficier des aides sociales). Surtout, les immigrés sont rendus responsables de leur sort, puisque leur comportement serait imputable à leur essence (leur culture, leur religion, leur personnalité) plutôt qu’à des logiques sociales, collectives et structurales. De cette façon, les actions médiatiques des identitaires opèrent un acte de minoration des populations musulmanes, qui sont construites comme des altérités radicales [1], infériorisées par rapport à la population majoritaire. En relayant ces actions, les médias participent à la diffusion de ces chaînes de causalité et à la construction de la stigmatisation des populations musulmanes, dans un contexte où celles-ci sont invisibilisées dans l’espace public, en particulier les femmes, plus encore lorsqu’elles portent le voile [2].

    Mais ces raccourcis interprétatifs auraient peu de chances de s’imposer s’ils n’étaient pas alignés sur certains présupposés idéologiques déjà présents dans les médias grand public. Les journaux télévisés ont tendance à parler des minorités – comme c’est le cas des habitants racisés des banlieues – pour y souligner, souvent à partir des cas les plus extrêmes, les supposés problèmes d’insécurité (vols, drogue, rodéos, etc.) et de communautarisme religieux [3]. Cette médiatisation des banlieues offre un miroir saisissant de celle, folkloriste, proposée par le JT de 13 heures de TF1, des villages « authentiques » d’une France rurale des terroirs et des traditions [4]. Le cadrage audiovisuel des territoires populaires place insidieusement le normal du côté du peuple blanc, par opposition à des minorités racisées qui sont présentées par rapport à un écart avec la norme majoritaire et blanche. Certes, la réception de ces programmes télévisés ne vaut pas automatiquement adhésion et l’on sait que leur réception induit parfois des formes de résistance ou d’attention oblique [5]. Toutefois, ce constat n’empêche pas d’interroger la place des médias dans la construction des rapports sociaux de classe [6] et de race et la façon dont ils donnent la possibilité au public de réaffirmer ses positions au sein de cette structure sociale et raciale [7]. En cela, l’audiovisuel n’offre pas tant des idéologies racistes explicites que des principes de vision et de division du monde social et racial qui concordent avec les impensés de la population majoritaire [8] et qui concordent avec les visions du monde des identitaires.

    À l’inverse, dans l’audiovisuel privé en particulier, la gauche, bien plus que l’extrême droite, semble nager à contre-courant. Les journaux télévisés de ces chaînes fournissent un cadre normatif propice à la mise à distance des formes jugées illégitimes d’expression de l’injustice. Les mouvements de grève sont d’autant plus disqualifiés lorsqu’ils troublent l’ordre économique – blocage des raffineries, grève des transports, etc. – ou l’ordre sécuritaire – « violences » des manifestants, etc. [9] Le micro-trottoir auprès des voyageurs restés en gare du fait d’une grève des cheminots ou les porte-parole sommés de condamner les dégâts matériels causés par des manifestants apparaissent comme autant d’invitations à ce que le public s’identifie davantage aux usagers et consommateurs des biens et des services qu’aux travailleurs dont les motivations et la colère restent souvent incomprises.

    Les programmes de divertissement suivent une logique similaire, offrant des conseils pour optimiser ses achats, acquérir un logement, mais aussi l’aménager et le décorer. Ils enseignent également comment cuisiner, s’habiller ou éduquer ses enfants, participant ainsi à définir les bonnes normes et à dessiner les contours de la respectabilité sociale. Cette offre médiatique matérialise des distances entre groupes sociaux au sein des classes populaires, en valorisant plutôt les propriétaires par rapport aux locataires, ceux qui travaillent par rapport à ceux qui font grève, etc. La construction symbolique des groupes sociaux qu’opère cette offre médiatique et politique incline bien plus le public à regarder vers le bas, c’est-à-dire vers les fractions des classes populaires plus vulnérables, auprès desquelles il faut maintenir coûte que coûte une distance économique et culturelle, au détriment d’un regard porté vers le haut, c’est-à-dire vers les groupes sociaux mieux dotés, et qui semblent plus figurer comme des modèles à suivre que comme des modèles à éviter [10]. Or, sur les territoires où le vote RN semble être le mieux installé, être du côté de Marine Le Pen revient à se placer du côté des gens respectables, si bien qu’il n’est plus du tout un vote indicible, mais au contraire un motif de fierté [11]. À l’inverse, voter à gauche revient à se placer du côté des « cassos » – les fractions les plus fragilisées des classes populaires – et des immigrés, perçus comme des groupes moins respectables que le sien. Pour ces sympathisants RN, ils viendraient en France et feraient des enfants pour profiter des aides sociales, vendraient ou consommeraient de la drogue, commettraient des vols, auraient une hygiène douteuse [12].

    C’est pourquoi, dans les faits divers qu’ils politisent, les identitaires se placent toujours du côté des « gens respectables », de la majorité blanche. Dans un atelier consacré à la construction d’actions pour attirer l’attention des médias, on apprend à les accompagner d’une sémantique racialisante. Le formateur-militant fait état de quatre piliers que tout bon militant devrait avoir en tête lorsqu’il imagine une future action : « l’originalité, l’audace, la finesse et l’insolence ». « Surtout, évitez d’énoncer directement des généralités et préférez partir d’un fait. » Les identitaires aiment en effet s’appuyer sur des faits divers placés sous les feux de l’actualité, qui suscitent une vive émotion : l’affaire René Galinier, le décès de soldats français en Afghanistan, etc.

    « Par exemple, le restaurant "Chez papa" emploie des clandestins alors qu’il sert des produits du terroir [13]. Réfléchissez à l’angle. Qu’est-ce que vous voulez dénoncer ? Qu’est-ce que vous voulez faire ressortir ? Dans ce cas, dénoncer le patronat c’est trop vague, mais on peut préciser de quels patrons on parle. Réfléchissez aussi à qui revendiquera l’action : une association ? Les jeunes identitaires ? Le Bloc identitaire ? Ayez à l’esprit que l’objectif d’une action est double. Elle a comme objectif premier de faire interdire des concerts, comme dans le cas de la campagne contre Sniper (un groupe de rap), ou de dénoncer la malbouffe. Mais il y a un enjeu secondaire qui consiste à faire entrer une idée ou un concept dans la tête, comme "sanctuarisation du domicile" dans le cas de l’affaire Galinier [14]. Enfin, réfléchissez à la façon de médiatiser, à travers un communiqué de presse, des photos ou des vidéos, en sachant qu’il faut toujours publier avant le lendemain. Dans le cas d’une prise vidéo, réfléchissez à tout, à filmer le cadre de l’action et à faire des plans généraux, à bien positionner la banderole par rapport à la caméra. Travaillez une mise en scène, comme on l’avait fait pour l’action du Quick halal : "Vous ne servez pas de cochon, ils vont venir à vous !". Donc prévoyez des slogans, des banderoles, des tracts. La banderole est intéressante parce qu’elle fixe le message. N’oubliez pas en la réalisant que le plus important, c’est la vidéo, pas les gens qui sont là. Et ne cherchez pas non plus à copier ou à faire du réchauffé. Essayez toujours d’innover. »

    De cette façon, l’immigration devient dans le sens commun la principale cause des maux sociaux, éclipsant les cadrages concurrents de la gauche. Cette dernière est rendue inaudible sur les questions d’immigration, dont l’extrême droite est devenue propriétaire. Elle parvient plus difficilement à exposer ses propres chaînes de causalité dans les médias, et notamment la façon dont les rapports de pouvoir se perpétuent. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Jusque dans les années 1970, le discours dominant à propos de l’immigration reposait sur un cadrage « humanitaire », mettant l’accent sur la vulnérabilité d’immigrés qui bénéficient de peu de droits et qui subissent des discriminations racistes. Mais il est concurrencé à partir des années 1990 par un discours conservateur qui associe l’immigration à un trouble à l’ordre public et à une menace pour l’unité de la nation [15]. De personnes à défendre, les immigrés deviennent ainsi progressivement des individus à combattre. Militants et sympathisants d’extrême droite se mobilisent pour faire valoir leur point de vue, et quand les médias relaient le cadrage conservateur du phénomène migratoire, ils participent dans le même temps à invisibiliser le cadrage « humanitaire » concurrent.

    Pour le Rassemblement national, l’activité médiatique des identitaires est une aubaine. Le parti se propose de « remettre en ordre » la nation, en l’épurant de ses membres dont il présume qu’ils menacent son équilibre. La prise en charge politique du problème – moins de tolérance, sécurisation du territoire, etc. – est alignée sur le cadrage des identitaires, qui constituent ainsi des alliés objectifs du RN. Plus encore, les identitaires contraignent les politiques à se situer par rapport à un problème qu’ils sont parvenus à formuler et à imposer dans l’espace médiatique. La droite, et parfois au-delà, en concurrence avec le RN pour le même électorat, peut alors être tentée de reprendre la rhétorique de l’extrême droite et les propositions qu’elle formule pour tirer un bénéfice politique de ce cadrage médiatique. Indirectement, la stratégie métapolitique des identitaires contribue ainsi à tirer vers elle le débat public. On voit toute l’importance pour l’extrême droite positionnée dans le champ politique, principalement le Rassemblement national, d’être indirectement soutenue par des alliés positionnés de façon homologue dans le champ médiatique.

  • Ne dites plus gastro, diarrhée, vomissement, mais dites NOROVIRUS !
    les journalistes n’ont qu’une seule utilité, vous faire peur.

    Source : Un bus entier évacué près de Bienne en raison d’une contamination au norovirus
    https://www.rts.ch/info/regions/berne/2025/article/alerte-sanitaire-un-bus-evacue-pres-de-bienne-pour-contamination-au-norovirus-28
    . . . . .
    Selon les premières constatations, un norovirus serait à l’origine de la contamination. Ce type de virus, plutôt fréquent, est notamment la cause principale de gastroentérite non bactérienne dans la plupart des pays.


    Il se transmet par les mains sales, l’eau et les aliments. Environ 400’000 personnes sont atteintes chaque année en Suisse de diarrhées avec vomissements dues à des norovirus.
    . . . . .
    #peur #presse #journullistes #journalisme #_journaliste #en_vedette #alimentation #santé #coronavirus #réseaux_sociaux #fumisterie #manipulation #pharma #big_pharma #santé_publique

  • Harrison White, pionnier de l’analyse des réseaux
    https://laviedesidees.fr/Harrison-White-pionnier-de-l-analyse-des-reseaux

    Le sociologue américain Harrison White a contribué de façon décisive à développer l’analyse des réseaux sociaux. Outre ses travaux dans ce domaine, sa synthèse théorique et sa compréhension des formations sociale irriguent divers champs comme la sociologie de l’art et la sociologie économique.

    #Société #Portraits

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  • Arnaud Esquerre, sociologue : « Considérer que l’on “ne peut plus rien dire” est concomitant à l’extension de l’espace d’expression »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/24/arnaud-esquerre-sociologue-considerer-que-l-on-ne-peut-plus-rien-dire-est-co

    Le sociologue et directeur de recherche à l’Ecole des hautes études en sciences sociales Arnaud Esquerre est l’auteur de travaux sur les sectes, la censure au cinéma ou les faits alternatifs. En 2022, il a cosigné avec le sociologue Luc Boltanski Qu’est-ce que l’actualité politique ? (Gallimard), une enquête sur les commentaires de l’actualité sur le Web, et en particulier ceux publiés sur Lemonde.fr. Dans son dernier ouvrage, Liberté, vérité, démocratie (Flammarion, 120 pages, 18 euros), il propose une réflexion sur les défis inédits auxquels fait face la liberté d’expression.

    Votre essai part du constat qu’en matière de liberté d’expression deux discours contradictoires coexistent et semblent s’ignorer…

    Je suis parti d’un étonnement : on entend d’une part que les fausses nouvelles prolifèrent, d’autre part que l’on ne peut plus rien dire. Non seulement dans l’espace entre l’extrême droite et la droite, mais aussi de l’autre côté du spectre politique, à l’extrême gauche ou au sein la gauche radicale. Pourquoi a-t-on ce sentiment, alors que l’on peut objectivement faire le constat inverse : il n’y a jamais eu autant de possibilités de s’exprimer, dans des espaces qui n’ont jamais été aussi nombreux ? Avec la multiplication des radios, des chaînes de télévision, puis, évidemment, à partir des années 2000 avec Internet, cette extension extraordinaire de l’espace public est inédite dans l’histoire. Le fait de considérer que l’« on ne peut plus rien dire » est en réalité concomitant à l’extension de l’espace d’expression.

    Ce « sentiment » doit-il être qualifié de censure ?

    Dans les Etats démocratiques, la censure institutionnelle – qui s’exerçait en France sur le cinéma par exemple jusque dans les années 1970 – a été abolie. Le terme lui-même n’est plus assumé par l’Eglise après Mai 68, ni par l’Etat à partir de Valéry Giscard d’Estaing, en 1974. En revanche, l’usage de ce mot a perduré, et on s’est mis à l’utiliser pour désigner autre chose. A la même époque a surgi l’idée d’« autocensure », à chercher en chacun de nous. Jacques Derrida [1930-2004] parle des « forces réprimées », des « choses qui ne peuvent pas se dire », à l’université par exemple. Chacun d’entre nous ne pourrait dire que des choses passées au tamis des normes sociales.

    Je fais l’hypothèse que cette conception de l’autocensure s’appuie sur une extension à toute la société de la censure psychique au sens où Sigmund Freud [1856-1939] l’avait théorisée​. Dans son travail sur l’interprétation des rêves​, le père de la psychanalyse avait élaboré que les rêves exprim​ent un souhait, qui ​e​st comme masqué par une opération interne de censure psychique. ​Ma conviction, c’est que, de la même manière, les messages que l’on exprime publiquement seraient déformés, de façon plus ou moins consciente, par des normes sociales qui nous empêcheraient de « dire vraiment ce que l’on pense ».​ Nous n’aurions pas plus de prise sur ce que nous exprimons que nous n’en avons sur nos rêves.

    L’autocensure, en d’autres termes, c’est en fait les autres, la société ?

    Il y a aujourd’hui une confusion entre critique et censure, qui sont devenues quasiment équivalentes. On est davantage soumis à la critique lorsqu’on s’exprime, parce que les messages circulent davantage. Ces paroles peuvent être vécues comme blessantes, offensantes. Quand on décide de garder le silence pour éviter la réprobation, on va considérer que cette critique est une forme de censure puisqu’on prend sur soi de ne plus s’exprimer.

    La censure est aussi devenue, dites-vous, « marchande »…

    Une forme historiquement inédite s’est mise en place avec le développement d’espaces d’expression sur Internet, qu’il s’agisse de réseaux sociaux, d’avis sur des sites commerciaux, de commentaires sur des sites de médias. L’Etat, en quelque sorte, a délégué à des entreprises le soin de faire respecter des limites en matière de liberté d’expression. Or les propriétaires des plus grandes entreprises, comme X ou Facebook, contestent aujourd’hui, de concert avec le gouvernement Trump, ces limites en Europe. Le 14 février, [lors de la Conférence sur la sécurité] à Munich, [le vice-président américain_] J. D. Vance a dénoncé un supposé « recul » de la liberté d’expression. Ce qui fait le cœur des Etats démocratiques, la libre discussion dans des espaces publics, a été capturé par ces grandes entreprises privées pour en tirer des profits, pas pour servir la démocratie. L’enjeu est donc d’inventer d’autres formes de #réseaux_sociaux.

    « Liberté, vérité, démocratie » : enquête sur les défis inédits de la liberté d’expression
    Livre du jour. On entend souvent qu’on ne peut plus rien dire ; pourtant, les fake news qui prolifèrent montrent qu’on peut bien dire n’importe quoi. Partant de cette contradiction, qui renvoie à la fois à un sentiment de censure et d’absence de contrôle, le sociologue Arnaud Esquerre, directeur de recherche au CNRS, explore, dans Liberté, vérité, démocratie (Flammarion, 120 pages, 18 euros), les conditions d’émergence de ces constats contraires quant à l’état de notre liberté d’expression.
    D’où vient que l’on se sent « censuré », alors que la #censure institutionnelle a disparu depuis un demi-siècle ? Qui, dès lors, organise la #liberté_d’expression ? L’auteur souligne cette forme inédite de censure qu’est la « censure marchande », selon son expression ; soit la « modération exercée par des entreprises privées dans les espaces de discussions, réseaux sociaux ou sections commentaires » des médias, qui « impose des limites qui prolongent celles qui sont fixées par la loi à ce qui est dicible ou non, montrable ou non ».
    Confrontée à une extension de l’espace public, à des mutations du rapport à la vérité, la liberté d’expression fait face à des défis nouveaux qui nécessitent d’« organiser un espace public en commun ».
    « Liberté, vérité, démocratie », d’Arnaud Esquerre (Flammarion, 120 pages, 18 euros).

  • Le #RN déclenche le #cyberharcèlement d’une universitaire de Toulon enregistrée à son insu

    La députée RN #Laure_Lavalette a diffusé un #enregistrement clandestin d’une juriste de la faculté de Toulon qui commentait pendant son cours un tract de #La_Cocarde étudiante, syndicat étudiant d’#extrême_droite, déclenchant une vague de #haine contre elle sur les #réseaux_sociaux.

    L’opération semble avoir été savamment orchestrée. Ce mardi 4 février, comme l’a révélé Le Monde, la maîtresse de conférences en droit public à l’université de Toulon #Hélène_Hurpy découvre des dizaines de #tracts déposés sur les tables de son amphithéâtre par La Cocarde étudiante, syndicat étudiant d’extrême droite. Une pratique normalement proscrite à l’intérieur de l’université, y compris pendant les élections étudiantes qui avaient lieu les 4 et 5 février.

    S’emparant d’un tract, la juriste se lance dans un commentaire de droit sur le texte, qui appelle notamment à mettre fin aux bourses d’excellence pour les étudiants étrangers. En 2024, la faculté a sélectionné trois étudiants étrangers en master et leur a attribué une bourse de 950 euros par mois pour les aider à suivre leur cursus en France. Au nom de la « #priorité_nationale », La Cocarde étudiante, en pleine campagne pour les élections internes, défend une réorientation de ces sommes aux profits des « étudiants français dans le besoin ».

    Sur un ton posé, Hélène Hurpy, spécialiste de droit public, donne son analyse des revendications de La Cocarde étudiante. « Ça, c’est ce qu’on appelle une discrimination et évidemment pour un motif totalement illégitime au sens de l’article 14 de la Cour européenne des droits de l’homme et à l’encontre de l’article premier de la Constitution… que je vous encourage à tous relire », avance-t-elle. « C’est pour cela qu’il y a des partis politiques qui sont à traiter en l’occurrence différemment d’autres partis politiques », poursuit la juriste, en précisant qu’elle vise « tous ceux qui vont à l’encontre de cet article premier de la Constitution française qui pose les caractères de notre République » une et indivisible.

    L’enseignante-chercheuse ne sait pas qu’elle est alors enregistrée et qu’à peine trois heures plus tard, un extrait d’une minute trente de son intervention sera diffusé sur X par la députée #Rassemblement_national (RN) du Var Laure Lavalette, qui dit avoir été interpellée par « de nombreux étudiants scandalisés » par ces propos.

    La députée dénonce une intervention « outrancière et anti-RN de Mme Hurpy, maître de conférences à l’université de Toulon ». Elle conseille à la juriste de relire l’article de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen selon lequel « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

    Bien que son parti politique n’ait pas été cité par l’universitaire, la mention d’un parti prônant des mesures discriminatoires et contraires à la Constitution a manifestement suffi à l’élue – qui n’a pas répondu aux sollicitations de Mediapart – pour qu’elle se sente visée. Il est vrai que les liens entre le RN et La Cocarde étudiantes sont des plus étroits. Des députés RN comme Alexandre Loubet et Gaëtan Dussausaye en sont issus et bon nombre de dirigeants du syndicat ont une double affiliation et certains sont des collaborateurs parlementaires d’élus RN, comme le racontait récemment une enquête de Mediapart.
    Tweet supprimé

    Le message de la très médiatique Laure Lavalette a d’ailleurs été immédiatement relayé par La Cocarde étudiante, et en particulier par Quentin Macullo, assistant parlementaire du député RN Guillaume Bigot, grand habitué des plateaux de CNews.

    Le cyberharcèlement de l’enseignante commence peu après la mise en ligne de l’enregistrement et ce, malgré des propos s’en tenant à de strictes considérations d’ordre juridique. Un déluge de commentaires violents suit la publication de Laure Lavalette sur le réseau d’Elon Musk. « Il va falloir faire quelque chose car il y en a assez que l’extrême gauche soit si influente dans les universités », lance un internaute. « Encore une pro-migrants et pro-droits de l’homme », s’offusque un autre, quand un troisième dénonce un « prêchi-prêcha dégoulinant de bons sentiments pour une fois de plus tordre la Constitution suivant leur interprétation bolchévique du monde ».

    D’anciens étudiants de l’universitaire interviennent également sur X : « Je l’ai eue comme prof et je confirme qu’elle avait bien ce discours de gauche déconnectée. » Une motion d’étudiants en droit de deuxième année du master justice, procès et procédures est, au contraire, venue apporter son soutien à Hélène Hurpy.

    L’universitaire a décidé de porter plainte et de signaler l’enregistrement, illégal et passible de poursuites pénales, aux plateformes qui le diffusent. « J’ai envie d’agir pour dénoncer les faits, je ne veux pas que ce soit invisibilisé car cela va se répéter », a expliqué au Monde l’enseignante-chercheuse, qui a reçu la protection fonctionnelle de son université.

    Ce dimanche, le tweet de Laure Lavalette, resté en ligne jusqu’à samedi, avait été supprimé. La bonne cliente des plateaux télé, qui a commencé sa carrière militante à Renouveau étudiant, un groupuscule violent d’extrême droite affilié au Front national, a peut-être été sensible à ce rappel du droit. Elle n’a pas répondu aux sollicitations de Mediapart, pas plus que La Cocarde étudiante, qui n’a, malgré ce happening, remporté aucun siège dans aucun des conseils centraux de l’université.

    Née d’une scission de l’#UNI, #La_Cocarde_étudiante a été créée en 2015 et connaît un nouvel essor depuis 2022. Cheval de Troie du RN dans les facs, La Cocarde assume des positions identitaires ouvertement racistes, comme lorsque le syndicat avait rendu en 2023 un vibrant hommage au théoricien racialiste Dominique Venner, mort dix ans plus tôt.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/090225/le-rn-declenche-le-cyberharcelement-d-une-universitaire-de-toulon-enregist
    #université #ESR #enseignement_supérieur #facs #syndicat_étudiant

    ping @karine4

  • Le gouvernement français annonce un nouveau plan de lutte contre les réseaux de #passeurs

    Le ministre français de l’Intérieur #Bruno_Retailleau et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin ont annoncé, vendredi, la création d’une #cellule_de_renseignements conjointe entre les services de divers ministères pour mieux lutter contre les réseaux de passeurs. L’Intérieur évoque également le déploiement de #nouvelles_technologies pour identifier et pister ces réseaux, sans préciser, pour le moment, les moyens humains et financiers relatifs à ce nouveau plan.

    À l’occasion d’un déplacement dans les bureaux de l’#Office_de_lutte_contre_le_trafic_illicite_de_migrants (#Oltim), à Lognes, en Seine-et-Marne, vendredi 7 février, dans la matinée, les ministres de l’Intérieur #Bruno_Retailleau et des Comptes publics #Amélie_de_Montchalin ont présenté un plan de #lutte contre les réseaux de passeurs.

    L’Intérieur a affiché sa volonté de « désormais mener une lutte à 360 degrés » contre ces #réseaux_criminels. « On a des #filières qui deviennent de plus en plus violentes et dangereuses. Il faut que cette lutte change de dimension (…) pour qu’on ait plus de résultats encore et qu’on soit plus efficace », a déclaré Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse.

    « Pour la première fois, une convention va être signée entre #Tracfin [la cellule antiblanchiment du ministère de l’Économie], le #renseignement_financier et les services du #ministère_de_l'Intérieur en charge de la #lutte_contre_l'immigration_clandestine », a souligné Amélie de Montchalin, citée par l’AFP.

    Une « #cellule_d'échanges_de_renseignements » va être créée en associant ensemble les services des ministères des Armées, de l’Intérieur, et du ministère de l’Économie.

    « Un plus grand recours aux technologies »

    Parmi les mesures annoncées, il est également prévu « un plus grand recours aux technologies », comme « la lecture automatique des #plaques_d'immatriculation », la pose de balises sur les #voitures ou « les intercepteurs de #données numériques », a détaillé le ministre, toujours selon l’AFP.

    Pour l’heure, le gouvernement n’a pas donné de détails sur les moyens financiers et humains de ses ambitions.

    D’après le patron de l’Oltim, #Xavier_Delrieu, interviewé par le Figaro jeudi 6 février, « plus de 4 000 passeurs ont été interpellés » en France en 2024, dont 500 en Outre-mer. La majorité des personnes interpellées font partie d’un réseau structuré.

    Ainsi, en 2024, l’Oltim, qui compte 157 enquêteurs spécialisés épaulés par 450 policiers sur tout le territoire, a démantelé « 269 filières » criminelles, « découpées en 66 filières d’entrée sur le territoire national, 132 filières d’aide au maintien sur le territoire, le reste se répartissant entre les filières d’aide au transit et celles de traite des êtres humains ».

    Les filières sont particulièrement actives dans les secteurs du #BTP (60 % des cas), de l’#agriculture et de l’#hôtellerie - café - #restauration, selon Xavier Delrieu.

    S’agissant de l’organisation du passage dans la #Manche, le ministre de l’Intérieur a récemment annoncé des renforts sécuritaires, ainsi que la création d’un nouveau préfet délégué pour la défense et la sécurité dans les Hauts-de-France, #Vincent_Lagoguey.

    Malgré les renforcements des moyens policiers en 2024, plus de 600 traversées ont été répertoriées en 2024 pour 36 000 personnes ayant réussi à rejoindre le Royaume-Uni : soit une hausse de 24 % sur un an, selon l’Oltim.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62726/le-gouvernement-francais-annonce-un-nouveau-plan-de-lutte-contre-les-r

    #France #technologie #migrations #frontières

    ping @karine4

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    #DNS #Formation #Afnic #InternetMadeInFrance #DSI #RSSI #réseaux

  • https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2025/01/19/pierre-ferracci-president-du-paris-fc-et-homme-d-affaires-tout-terrain_65048

    #Pierre_Ferracci, président du Paris FC et homme d’#affaires tout-terrain
    Par #Yann_Bouchez

    PORTRAIT Le président du modeste #club_de_football sera-t-il le premier dirigeant à pouvoir rivaliser avec le #PSG dans la capitale ? L’accord conclu à l’automne avec la #famille_Arnault lui donne trois ans pour y travailler. Un joli coup pour cet homme de #réseaux qui s’apprêterait, à 72 ans, à passer les rênes du #groupe_Alpha, le #cabinet_de_conseil spécialisé dans les #relations_sociales qu’il a fondé.

    Présider un club de #Ligue_2, l’antichambre de l’#élite du football professionnel, n’est pas toujours une sinécure. Ce samedi 7 décembre au soir, il pleut à verse sur #Ajaccio. Dans les tribunes du stade Michel-Moretti, un millier de courageux, guère plus, est venu assister au match opposant l’#AC_Ajaccio au #Paris_FC (PFC). Entre deux chants corses couvrant le bruit de la pluie, des supporteurs locaux lancent, de temps à autre, des noms d’oiseaux visant les « Français » de l’équipe parisienne.

    A 72 ans, Pierre Ferracci en a vu d’autres. Veste grise sur jeans foncé, cheveux clairsemés, le patron du Paris Football Club, lui-même né à Ajaccio, suit la rencontre en tribunes. Il s’est assis entre son fils François, directeur sportif du PFC, et un ex-dirigeant de l’AC Ajaccio. Le voilà presque comme un spectateur lambda ; ce soir-là, il a ignoré la loge dévolue aux dirigeants du club visiteur, trop excentrée.

    Le plateau de coppa, lonzu et fromages corses est resté intact, tout comme la bouteille de champagne. Malgré tout, Pierre Ferracci, s’est régalé. Au coup de sifflet final, scellant une victoire des Parisiens sur deux buts gaguesques, il s’invite sur la pelouse. Sous la pluie battante, il serre des mains, tout sourire. A ses joueurs comme aux adversaires.

    Changement de dimension

    Pierre Ferracci est un patron de club heureux. Les récentes défaites n’y changeront rien. D’ailleurs, le PFC, actuel troisième du classement, peut toujours viser la montée en Ligue 1 en fin de saison. « Je suis heureux parce que j’ai l’impression d’avoir mis le club sur de bons rails », avançait-il, satisfait, avant le match face à Ajaccio. « De bons rails », l’expression frise la coquetterie. Car le septuagénaire, fondateur et dirigeant du groupe Alpha, spécialiste et leader du conseil en ressources humaines, vient sans doute de réussir l’un des plus beaux deals de sa carrière. Le plus retentissant, à coup sûr.

    L’information a d’abord fuité dans le quotidien sportif L’Equipe, le 9 octobre. Une semaine plus tard, confirmation officielle : le Paris FC, modeste club de Ligue 2, jusque-là aux mains de Pierre Ferracci, accompagné d’un pack d’actionnaires, est en passe d’être racheté par la famille Arnault. Promesse, avec ces milliardaires, d’un changement de dimension. Et si émergeait enfin un « deuxième club de la capitale » capable, qui sait, de rivaliser un jour avec le richissime Paris Saint-Germain, sous pavillon qatari ?

    Le 20 novembre, foin de bling-bling, c’est dans la cantine du centre de formation du PFC, à Orly (Val-de-Marne) que Pierre Ferracci et Antoine Arnault, patron de deux fleurons du groupe de luxe LVMH, le maroquinier Berluti et le spécialiste du cachemire de très grand luxe, commentent l’union. Face à eux, des dizaines de caméras et une centaine de journalistes. L’affluence, pour une conférence de presse du PFC, est inédite. L’aîné de la fratrie Arnault, 47 ans, fan de foot et… du PSG, prend des accents philanthropiques : « L’idée est de rendre à la société, à Paris, à notre pays, ce qui nous a été donné. » Une manière adroite, peut-être aussi, de faire oublier les dribbles du patriarche avec le fisc.

    Un carnet d’adresses bien fourni

    Pierre Ferracci savoure le moment. Avec gourmandise, il évoque les coulisses de l’opération, en se gardant de tout dévoiler. La décision prise « avec [ses] deux fils, à l’été 2023 », de « s’associer à des forces économiques plus puissantes que les [leurs] » pour viser la Ligue 1. La satisfaction d’avoir trouvé, ensuite, par le biais de la banque Rothschild, un investisseur français « alors qu’aujourd’hui les deux tiers des clubs de L1 et de L2 sont contrôlés par des capitaux étrangers ». « Un enjeu de souveraineté nationale », ose-t-il, tout en reconnaissant que ces dernières années, il avait réuni au capital du Paris FC, « à titre minoritaire » certes, des actionnaires venus de Bahreïn, des Etats-Unis, d’Arménie et du Sri Lanka.

    Du montant du rachat, il ne dit rien ou presque. Il conservera 30 % des parts jusqu’en 2027, date prévue de son départ de la présidence du club. Agache Sport, la holding des Arnault, possédera alors 85 % du PFC, contre 15 % pour Red Bull – sous réserve que BRI Sports Holding, l’actionnaire anglo-sri-lankais, le seul qui résiste, accepte de vendre ses parts (7 %).

    Jongler avec les sujets économiques, politiques et sportifs, voilà la marque de fabrique de cet homme de réseaux. Autoproclamé « de gauche » et « homme de compromis », ce patron tout-terrain évolue au carrefour de plusieurs mondes. L’entrepreneur, aujourd’hui à la tête d’un groupe fort d’un millier de collaborateurs et d’un chiffre d’affaires annuel supérieur à 140 millions d’euros, côtoie depuis des décennies le gratin des grands patrons, des syndicalistes, comme des dirigeants sportifs. Il déteste l’expression « homme d’affaires », trop « péjorative » à ses yeux.

    Ses différentes activités lui ont permis de se constituer l’un des carnets d’adresses les plus fournis du Tout-Paris. Depuis vingt ans, il loue, au travers de sa société Alpha, une loge VIP au Stade de France – compter environ 200 000 euros à l’année. Il y invite les huiles du monde patronal et syndical. « Le foot, résume-t-il, c’est le sport le plus populaire de la planète. Il fédère beaucoup de personnes, d’états d’esprit différents. J’aime ça. »

    « Il était très militant »

    Le sport, pourtant, a d’abord occupé une place annexe dans sa vie. Car, avant tout, il y eut les affaires. Certes, dans les années 1960, gamin à Ajaccio, Pierre Ferracci allait voir les matchs du Gazélec, le club de foot des gaziers et électriciens corses. S’il en est resté un « supporteur historique », cela relevait en partie, à l’époque, du tropisme héréditaire.

    Albert Ferracci, son père, instituteur et ancien résistant, fut une figure éminente en Corse du Parti communiste. Sa mère, Rose, également enseignante et syndicaliste, partageait les mêmes engagements. Le soutien au Gazélec s’est imposé comme une évidence. Mais, niveau loisirs, le petit Pierre préfère encore, durant ses vacances d’été, les parties de chasse sous-marine du côté de Suartone, un village dans le sud de l’île, près de Bonifacio, où habite la famille du côté paternel.

    Doué à l’école, Pierre Ferracci monte à la capitale et mène des études d’économie et d’expertise comptable à l’université Paris-Dauphine. L’un de ses profs s’appelle Jacques Attali – on y reviendra. Déjà, l’étudiant porte plusieurs casquettes. Il adhère aux Jeunesses communistes – il prendra vite ses distances avec le #PCF – et à l’#UNEF, syndicat étudiant marqué à gauche. « Il était très militant mais pas gauchiste du tout », se remémore Paul-Antoine Luciani, un ami de la famille, figure #communiste et ancien adjoint à la #mairie d’Ajaccio.

    Rapports cordiaux avec Vincent #Bolloré

    Le jeune homme tisse des liens avec la #CGT. La figure de son père, très respecté chez les communistes, est un atout qu’il n’est pas besoin d’inscrire sur son CV. Précieux pour lancer sa carrière. Au début des années 1980, il rejoint un petit cabinet d’expertise-comptable, Maréchal. Très vite, il grimpe les échelons, en prend la tête. Les #lois_Auroux, en 1982 et en 1983, favorisent les négociations salariales et élargissent le rôle des comités d’entreprise (CE). #Pierre_Ferracci flaire le bon filon.

    Son groupe, #Alpha, qui voit le jour en 1983, d’abord avec le cabinet #Secafi, s’impose assez vite sur cette niche très rentable ; la CGT deviendra un de ses principaux clients, avec le syndicat des cadres #CFE-CGC plus récemment. Le cabinet de conseil travaille aujourd’hui pour environ 2 000 comités sociaux et économiques (#CSE). Le groupe s’est diversifié : il s’occupe aussi du reclassement des salariés, après un plan de licenciement. Un conflit d’intérêts, s’offusquent des concurrents du secteur qui reprochent à Alpha de jouer sur les deux tableaux, #syndical et #patronal. « La plupart du temps, on modifie à la marge les plans de licenciement. Donc l’accompagnement des salariés licenciés, c’est la suite logique », répond Pierre Ferracci.

    Grâce à son activité, il est l’un des #patrons les mieux informés de l’état de santé des grandes entreprises françaises. L’expert du #dialogue_social cultive une proximité avec un nombre incalculable de patrons. Il y a eu les #Corses, comme Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France (1997-2008), ou Jean-Marie Colombani, directeur du Monde (1994-2007). Et puis des figures du #CAC_40 et capitaines d’industrie, parmi lesquels le spécialiste du textile Maurice Bidermann (mort en 2020), l’ancien sidérurgiste et ex-ministre Francis Mer ou encore Vincent Bolloré.

    Pierre Ferracci connaît le milliardaire conservateur breton « depuis longtemps ». « Dans les années 1990, j’ai même réussi à lui faire rencontrer, lors d’un repas, Louis Viannet, le secrétaire général de la CGT. » Et d’ajouter, facétieux : « C’était à l’époque où Vincent Bolloré avait une image un peu plus sociale qu’aujourd’hui. » Il a conservé des rapports cordiaux avec l’industriel : « Mais on parle plus de football et de #Canal que du #JDD et de #CNews, si c’est ça que vous voulez savoir. »

    Donateur du candidat d’En marche !

    Pierre Ferracci n’a cessé de tisser son réseau, tous azimuts. Son étiquette d’expert des questions sociales est un précieux sésame. En 2007, au début de la présidence Sarkozy, il accepte d’être membre de la commission #Attali sur la libération de la croissance. Beaucoup, à la CGT, tiquent. Peu lui importe. Le Corse aime le rappeler aux journalistes : c’est Emmanuel Macron, alors banquier chez #Rothschild et rapporteur général adjoint de la commission, qui a glissé son nom. « Manu », comme il l’appelle en privé, le tutoyant, est depuis vingt ans l’un des amis de son fils aîné, #Marc_ferracci, économiste devenu ministre sous les gouvernements Barnier puis Bayrou.

    Etudiants à Sciences Po, Marc Ferracci et Emmanuel Macron ont préparé l’#ENA ensemble. Les révisions s’organisaient parfois dans le chic appartement que loue aujourd’hui encore Pierre Ferracci près du jardin du Luxembourg, à Paris. En 2017, l’homme d’affaires sera d’ailleurs l’un des donateurs du candidat d’En marche !, ce qui ne l’a pas empêché, par la suite, de critiquer publiquement l’actuel chef de l’Etat, avec qui il conserve des relations « respectueuses et amicales ». Insaisissable Pierre Ferracci. Sous la présidence #Hollande, en 2014, il est nommé à la tête du Conseil national éducation économie, une structure visant à favoriser le dialogue entre le système éducatif et les entreprises. Il a également été membre du Conseil d’orientation pour l’emploi.

    « Pierre, c’est un pont entre plusieurs mondes, courtois, bon vivant », résume le consultant en stratégie sociale Antoine Foucher, qui a appris à le connaître lorsqu’il travaillait au Medef, vers 2012-2013. « Je ne suis jamais pour la politique de la chaise vide, justifie Pierre Ferracci. Là où il y a moyen de faire passer ses idées, j’y vais. » Son mantra : que les choix économiques n’écrasent pas les questions sociales. Ses détracteurs dénoncent des compromissions, lui vante les « compromis équilibrés ».

    Débuts catastrophiques au Paris FC

    C’est le football qui va lui permettre d’étoffer encore ses réseaux. Au début des années 2000, le conseil général de Seine-Saint-Denis et la ville de Saint-Ouen demandent à son groupe un audit du Red Star, avant de le sonder pour qu’il reprenne les rênes du club. L’affaire n’est pas conclue, mais elle lui donne des idées. En 2007, Guy Cotret, dirigeant du Crédit foncier, fait entrer Pierre Ferracci dans l’actionnariat du Paris FC, alors en National, le troisième échelon français.

    Le Corse sympathise avec des dirigeants et des personnalités du ballon rond, comme le mythique entraîneur Arsène Wenger ou le journaliste Didier Roustan. « Le football lui a permis d’élargir son carnet d’adresses avec des personnalités qui ne sont pas forcément celles qu’il rencontrait habituellement à travers son activité », résume Guy Cotret. Qui, en 2012, se fait évincer par Pierre Ferracci de la tête du club. « Il avait mis au pot plus que moi, 1 million d’euros environ, se remémore le président déchu et fâché à l’époque. Il voulait garder la main. C’est un chef d’entreprise, il y a une part d’autoritarisme qui n’est pas anormale. Mais l’affaire s’est conclue en bonne intelligence. »

    Les débuts de la présidence Ferracci au Paris FC sont catastrophiques. Le club est relégué. Les entraîneurs valsent les uns après les autres. La venue comme conseiller de son ami le journaliste Charles Villeneuve, ex-président du PSG rencontré par l’intermédiaire d’#Alain_Minc, est un échec. Le projet, avec Jean-Marc Guillou, un ancien joueur de l’équipe de France qui a entraîné par la suite la Côte d’Ivoire, de faire venir des jeunes joueurs africains, ne prend pas non plus. « Ça m’a vacciné d’entrée, ça c’est sûr », observe Pierre Ferracci avec le recul. Depuis plus de dix ans, il ne jure plus que par la formation locale et la richesse du bassin parisien. « Il croit à ce projet et a une vision claire de ce qu’il veut faire », salue Jean-François Martins, ancien adjoint aux sports à la mairie de Paris.

    Accord critiqué avec le #Bahreïn

    En douze ans de présidence, Pierre Ferracci a professionnalisé le PFC. Sans parvenir à lui faire goûter à la Ligue 1. Un centre d’entraînement et de formation a été inauguré à Orly en 2019. Le budget du club, l’un des plus gros de Ligue 2, se situe désormais autour de 30 millions d’euros. Pierre Dréossi, figure connue de la Ligue 1 et manageur général du PFC de 2015 à 2020, loue un patron de club qui a su « trouver des partenaires financiers ».

    En 2015, ce fut d’abord Vinci comme sponsor – un groupe que le cabinet Secafi connaissait bien. Puis le Bahreïn en 2020, à l’époque pour 25 millions d’euros et 20 % du capital du club – et 2 millions d’euros annuels pour être sponsor maillot. L’accord a suscité son lot de critiques, d’autant que le prince Nasser Ben Hamed Al Khalifa, à la tête du fonds bahreïni, est accusé par plusieurs ONG d’actes de torture. « Vous avez au Bahreïn une synagogue, une église catholique, une église orthodoxe et beaucoup plus de liberté pour les femmes qu’au Qatar, donc je n’avais pas de problème avec le Bahreïn », balaie cet athée revendiqué – « je suis très croyant : je crois que Dieu n’existe pas » –, qui apprécie peu de recevoir des leçons.

    Pierre Ferracci reconnaît d’ailleurs sans mal avoir essayé, « dans les années 2014-2015 », de recruter le géant russe #Gazprom comme sponsor : « En octobre 2015, j’ai même eu un rapide échange avec #François_Hollande, #Vladimir_Poutine et #Alexandre_Orlov [ambassadeur de la Russie à Paris] à ce sujet. » Aucun accord n’a été trouvé, mais la rencontre lui a rappelé l’époque où Alpha avait des bureaux à Saint-Pétersbourg et à Moscou.

    Ces dernières années, avant le rachat par #les_Arnault, il a réussi, grâce à son seul entregent, quelques « coups ». Comme faire de Raï, l’ex-star brésilienne du PSG, pas vraiment désireuse de travailler avec les Qataris, un ambassadeur du PFC. Ou de rendre gratuite la billetterie du stade Charléty, l’enceinte du Paris FC, aux tribunes souvent aux trois quarts vides – cela a un peu changé ces derniers mois. Fin novembre 2024, il a nommé son ami #Michel_Denisot au conseil d’administration du PFC. L’homme de télé, ex-président du PSG, est aussi un ancien de Canal+. Le dirigeant du PFC milite d’ailleurs pour qu’un jour la #chaîne_cryptée et le football français renouent leur longue alliance, interrompue ces dernières années. En vain pour l’instant.

    L’affaire de ses villas

    Au cours des dernières semaines, la BBC, le New York Times ou le Washington Post l’ont sollicité pour des interviews. Flatteur, même pour cet habitué de la presse. S’il est intarissable sur les mille et une nuances du monde syndical, les petites ou grandes histoires du football européen, il l’est beaucoup moins, en revanche, sur ce qu’il considère relever de son intimité. De son goût pour les bolides, il n’a jamais rien dit. Rien non plus sur ses revenus – un peu plus de 750 000 euros déclarés auprès du fisc pour l’année 2018, selon nos informations.

    L’affaire de ses deux villas et de sa piscine près de #Suartone, en Corse, qui lui ont valu une longue bataille judiciaire et 1 #million_d’euros d’amende pour un permis de construire non respecté, l’agace encore. S’il a pu conserver les #villas, il n’a pas digéré les nombreux articles écrits. « Une conséquence de ma relation avec Emmanuel Macron », estime-t-il à propos de cette #attention_médiatique. Mais, même sur ces polémiques, le verbe s’emporte rarement. « Il est assez insondable, Pierre, observe Jean-François Martins, l’ex-adjoint parisien, c’est assez déroutant. Il n’est pas surexpressif, même s’il dit ce qu’il pense. »

    Le ton affable et le goût revendiqué pour le dialogue social de Pierre Ferracci ne convainquent pas tout le monde. Plusieurs ex-salariés du groupe Alpha décrivent, sous couvert d’anonymat, un patron « autocrate » et « un management de la tension ». Simple aigreur de collaborateurs licenciés ? Pas sûr : l’inspection du travail s’est émue, à plusieurs reprises, au mitan des années 2010, du manque de dialogue chez Secafi-Alpha lors de plans de réorganisation, avec des #syndicats_internes informés « au compte-goutte ».

    En 2015, un fichier des ressources humaines listant des dizaines de salariés avec des remarques désobligeantes et parfois personnelles fuite. #Scandale dans le groupe. « Il y a eu des sanctions, ces pratiques n’existent plus », assure Pierre Ferracci. Et d’ajouter : « Le groupe Alpha n’est ni une entreprise parfaite ni, compte tenu du modèle social qu’elle a mis en place, un groupe qui doit être l’objet de toutes les critiques, tant s’en faut. »

    Des mystères demeurent
    Au sein du Paris FC, depuis ses débuts compliqués, tout le monde reconnaît l’implication de Pierre Ferracci. Il assiste à la plupart des matchs. Mais quelques mystères demeurent. Combien d’argent a-t-il mis dans le club depuis près de quinze ans ? « Beaucoup, beaucoup », sourit-il. Mais encore ? « Ça, je ne le dirai jamais. » Malgré nos relances, il ne précise pas, non plus, à quel prix le club a été racheté – « ça n’a pas grande importance ». D’une formule, il reconnaît tout de même : « C’est une très belle #valorisation. » Et ajoute qu’il est « ravi que tous les actionnaires qui [l]’ont suivi depuis le départ n’ont pas perdu d’argent mais en ont gagné » avec la reprise par les Arnault. Lui compris, évidemment.

    Au sujet des nouveaux propriétaires, Pierre Ferracci l’assure : il ne connaissait pas personnellement la #famille_Arnault avant le printemps, au début des négociations. Avec son groupe Alpha, il avait pourtant eu à gérer, dans les années 2000, deux dossiers sensibles liés à LVMH. D’abord, la fermeture contestée de la Samaritaine, où son cabinet Secafi avait été très critiqué par des salariés l’accusant d’avoir joué le jeu de la direction. Ensuite, le rachat (d)#Les_Echos par #Bernard_Arnault.

    Antoine Arnault confirme n’avoir, avant le printemps 2024, que « croisé » le président du PFC « dans différentes réceptions ou événements liés à nos vies professionnelles ». Mais, depuis le printemps, ils ont appris à se connaître et à s’apprécier. Le patron de Berluti salue des #négociations menées « avec une grande intelligence et une grande patience ». « Après, nuance le nouveau propriétaire du Paris FC, c’est quelqu’un qui a aussi ses idées et qui n’en démord pas, et va négocier de manière extrêmement déterminée. Ce n’est pas un enfant de chœur, Pierre Ferracci. » C’est dit comme un compliment.

    Le casse-tête du stade

    Ces dernières semaines, Antoine Arnault, habitué aux tribunes VIP du Parc des Princes, a assisté à des matchs de son nouveau club. Même si l’enceinte du Paris FC n’a pas de loges, il a pu y côtoyer du beau monde. « Pierre Ferracci est quelqu’un qui a une très grande intelligence des gens et qui arrive à se les mettre dans la poche, jauge-t-il. Quand je vais à Charléty et que je croise aussi bien Philippe Martinez que Pascal Obispo… Il réussit à réunir des gens d’univers très différents et à les faire dialoguer. Dieu merci, avec Martinez, ce n’est pour l’instant que pour parler foot ! »

    Cette année, Pierre Ferracci a promis de passer la main à la présidence du groupe Alpha. D’ici à l’automne, il souhaite créer un fonds de dotation pour soutenir des actions liées à « l’éducation des tout-petits », un sujet cher à ce fils d’instits. Sa casquette de président du Paris FC, pour trois ans encore, devrait bien l’occuper.

    Les #chantiers ne manquent pas. Il y a cette montée en Ligue 1, dont il rêve depuis des années. L’agrandissement du centre d’entraînement, à #Orly, qui paraît sous-dimensionné au vu des ambitions des nouveaux propriétaires. Et puis, surtout, le casse-tête du stade. #Charléty, avec sa piste d’athlétisme et ses tribunes ouvertes aux quatre vents, n’est pas l’écrin rêvé. Il faudrait le réaménager, si la Ville de Paris l’accepte. Afin de pouvoir accueillir les célébrités qui devraient se presser en tribunes, pour voir jouer le club alliant désormais le savoir-faire du président Ferracci à l’argent des Arnault.

    #Yann_Bouchez

  • 1700 euros par heure : les dépenses records des partis belges en pub sur les réseaux sociaux en 2024 - RTBF Actus
    https://www.rtbf.be/article/1700-h-les-depenses-records-des-partis-belges-en-pub-sur-les-reseaux-sociaux-en

    Les partis politiques belges ont dépensé plus de 15 millions d’euros en publicités sur les réseaux sociaux en 2024. Soit plus de 1700 euros/ heure. (...) Depuis le début des années 1990, les partis politiques reçoivent des dotations de l’État pour assurer leur financement. À l’heure où les négociateurs de l’Arizona se demandent comment couper les dépenses de l’État, le rapport collectif Adlens vient rappeler au monde #politique belge qu’il est parfois utile de balayer devant sa porte.

    -- Permalien

    #réseauxsociaux #belgique

  • L’éléphant (du déferlement technologique) dans la pièce (de l’anti-fascisme)

    Le 18 Juin, on reçoit un mail groupé du Fonds pour une presse libre (1), demandant à plus de 100 médias de signer l’appel « pour un front commun des médias contre l’extrême-droite ». Dans les jours d’après, quantité de mails en retour annonçant que Le courrier des balkans , Le crétois , Youpress , etc., signent. Au final 90 médias valident cet appel diffusé largement à partir du 20 Juin.
    Au Postillon , on n’a pas répondu, comme d’habitude. On nous demande régulièrement de signer des tribunes, appels, courriers, prises de position et à chaque fois on fait les morts. À vrai dire, on croit bien être atteint de tribunophobie. Oui mais là quand même, avec l’extrême-droite aux portes du pouvoir, l’heure est grave, non ?
    Le 24 Juin on reçoit un courrier papier (merci, ça fait toujours plaisir) d’un de nos abonnés, qui nous demande « je vois que Le Postillon ne figure pas dans la liste des médias contre l’extrême-droite. Pourquoi ? » Bonne question, Laurent. Alors pour une fois, on va tenter de répondre, ce long texte étant une sorte de complément d’analyse et de réflexions à côté de notre reportage dans le Nord-Isère.

    Lire la suite du texte ici : https://www.lepostillon.org/Elephant-du-deferlement-technologique.html

    • Cécile, une habitante du Nord-Isère rencontrée lors de notre reportage (voir page 16) assène que dans ses campagnes « la vrai figure repoussoir, ce n’est pas tant l’étranger que le bobo des villes donneur de leçons ». On fait des tribunes pour se tenir chaud, pour se rassurer et se compter entre gens d’accord, sans aucune évaluation de ce que cette forme de « militantisme » peut apporter. Pour nous, la multiplication des tribunes de la part de professions au capital culturel élevé (dont font partie les journalistes) ne peut qu’aggraver le côté repoussoir des « leçons » données. En cette fin Juin, presque tout le monde y est allé de sa petite tribune : « 500 artistes signent une tribune contre l’extrême-droite » (BFM TV, 21/06/2024) ; « 2 500 scientifiques signent une tribune contre l’extrême-droite » (La relève et la peste, 26/06/2024) ; « l’appel de 200 philosophes contre l’accession de l’extrême-droite au pouvoir » (Libération, 1/07/2024), etc. etc. on vous en passe et des meilleures. L’époque a cet avantage qu’il suffit de signer une tribune pour se déclarer antifasciste

      […]

      On ne croit ni en la régulation, ni en la contre-offensive numérique parce qu’on est d’accord avec l’écrivain McLuhan qui déclarait énigmatiquement : « Le message est le médium ». Depuis la réélection de Trump, quelques médias et militants prônent la désertion de X/Twitter, propriété d’Elon Musk, soutien et futur ministre de Trump. Comme si le « problème » des réseaux sociaux ne venait que de leurs propriétaires et de leur politique de régulation, et non pas de leur essence même, favorisent la création de « bulles » où chaque personne ne « reçoit » que des informations la confortant dans ses positions, sans être confrontée à des avis opposés. Bien avant l’arrivée de Musk, Twitter était déjà une machine à décérébrer. Scruter ce genre de réseau social, c’est comme fouiller des poubelles : ça raconte une partie de notre époque. Raccourcis simplistes, hystérisation, raids en meute, mensonges éhontés, clashs inintéressants, nombrilisme omniprésent : il y a presque tout à jeter. Allez d’accord certains comptes décalés sont assez drôles, d’autres apportent à l’occasion des informations introuvables ailleurs. Mais pour nous c’est tout vu : si on avait du faire un procès honnête des réseaux sociaux, le verdict serait sans appel : « fermeture immédiate », au nom de la tentative de conservation des bribes restantes d’intelligence humaine.

      Si, sporadiquement, l’écosystème du numérique peut faire progresser des idées généreuses, il aide d’abord les idées nauséabondes, parce que son développement entraîne un bouleversement anthropologique accentuant les pires travers de l’être humain.

      […]

      Pacôme Thiellement prône la désertion des réseaux sociaux, qui « pourraient disparaître du jour au lendemain, si nous le voulons ». Une perspective de bon sens, quoique complètement absente des programmes de gauche ou des tracts antifascistes. Encore une fois, être sur les réseaux et sur Internet par défaut est une chose (d’ailleurs on a un site !), défendre leur existence en est une autre. Il y a une chose pire que de se servir du numérique pour le critiquer, c’est de se servir du numérique sans le critiquer.

      […]

      Bien entendu, il faut enquêter sur l’extrême-droite (comme sur tous les autres partis d’ailleurs) mais on ne croit pas que l’enquête suffira à empêcher son accession au pouvoir.
      On en veut pour preuve la réélection triomphale de Trump, qui est cerné de procédures judiciaires, dont les multiples vices et turpitudes ont été maintes fois révélés et dont tous les multiples mensonges sont « fact-chekés ». Si toutes les enquêtes sur lui et sur ses proches, qu’elles soient judiciaires ou journalistiques, n’ont pas empêché son triomphe ; cela devrait nous pousser à plus nous intéresser à la lame de fond qui lui permet d’arriver quand même au pouvoir démocratiquement.

      #extrême_droite #presse #journalisme #critique_techno #réseaux_sociaux #internet

    • Lors de notre reportage dans le Nord-Isère, cette lame de fond destructrice s’est traduite dans plusieurs rencontres. C’est Maryse qui raconte comment son village de paysan est passé en une génération du XIXème siècle au XXIème siècle, les enfants de petits agriculteurs (« qui étaient certes pauvres mais qui avaient un statut, un rôle ») se retrouvant aujourd’hui à emballer des salades en plastique dans les entrepôts de Pierre Martinet (« en étant complètement interchangeables et plus respectés »). C’est Marc, électeur du rassemblement national, qui déplore de ne plus croiser personne « même au supermarché maintenant les gens vont faire leurs courses en Drive ». C’est Cheikh, ouvrier de la logistique, qui a vu l’arrivée des chariots autonome dans son entrepôt, qui a perdu son statut de cariste (conducteur de chariot) pour devenir un opérateur anonyme, interchangeable avec les autres postes. C’est Bruno Guillaud-Bataille, maire de Charavines, qui analyse : « L’espace public local ne sert plus à ‘‘rien’’, les cercles de sociabilisation sont maintenant les chaînes d’info et les réseaux sociaux… Chacun vit dans son cocon replié sur lui-même et les écrans ». C’est les bars restant dans les villages avec Cnews ou BFM tournant du matin au soir.

      Dans les services publics, les supermarchés, les fast foods, les interactions avec des humains disparaissent et sont remplacés par des interactions avec des serveurs vocaux, des écrans tactiles ou des interfaces numériques. Les écrans envahissent tout et font écran entre les humains. Les métiers manuels sont de plus en plus robotisés, les travailleurs de plus en plus pions interchangeables devant répondre aux injonctions des machines. Les métiers en général perdent en sens au fur et à mesure qu’ils gagnent en automatisation, et encore ! Le tsunami de l’intelligence artificielle ne fait que commencer. Les lieux de rencontre (bars, petits commerces, accueils physiques) disparaissent, les humains se retranchent dans leur bulle virtuelle.

      À notre sens, la plus grande menace de notre époque n’est pas le réchauffement climatique (réel et tragique sous bien des aspects), mais ce que nous dénommons « le grand refroidissement technologique ». Soit le fait qu’avec l’invasion des technologies, le monde devient de plus en plus « froid », distant, robotique, désincarné, ce qui ne peut que renforcer le repli sur soi, l’individualisme, la montée des tensions et donc au final les partis d’extrême-droite.

  • Diese 24-jährige Deutsche hat Elon Musk zum AfD-Fan gemacht : Ein Interview mit Naomi Seibt
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/diese-24-jaehrige-deutsche-hat-elon-musk-zum-afd-fan-gemacht-ein-in

    Naomi Seibt ist 24 Jahre alt, in Münster geboren und arbeitet laut eigener Aussage als freie Journalistin. Vorwiegend auf der Plattform X .

    Une interview avec le vide. Ce qui frappe dans le discours de cette jeune femme sont l’absence totale d’humanité et de raisonnement analytique. Elle vend ses idés politiques sur Youtube et X comme d’autres influenceuses le font avec des produite « de beauté ».

    Voilà l’incarnation allemande de l’esprit libertaire de droite. Ces gens sont pires que les nazis historiques. Ils sont les rejetons de l’accouplement du culte du Führer avec le libéralisme fanatique. Ce mélange anti-intellectuel est toxique pour toute société humaine.

    8.1.2025 von Sophie-Marie Schulz - Naomi Seibt hat sich bei X für die AfD eingesetzt und so das Interesse von Elon Musk geweckt. Nun erklärt sie ihm Deutschland. Ein Gespräch.

    „Mein Name ist Naomi Seibt und ich wähle die AfD.“ Zehntausende Menschen lesen diesen Satz. Hunderte hinterlassen einen Kommentar. Einer von ihnen: der reichste Mann der Welt. Elon Musk. Er scheint interessiert zu sein und möchte wissen, was „denn da in Deutschland los ist?“. Wieso stellt sich eine junge deutsche Frau hinter die vom Verfassungsschutz in Teilen als rechtsextrem eingestufte AfD? Sie antwortet ihm. Erst in der Kommentarspalte, dann privat. Irgendwann schickt Musk der jungen Frau Memes. Dann wirbt der Milliardär und Tech-Unternehmer selbst für die AfD.

    2020 gab der Spiegel Naomi Seibt den Namen „Anti-Greta“, da sie den menschengemachten Klimawandel anzweifelt. Während der Corona-Pandemie fiel sie als Impfkritikerin auf, sie kritisierte die Wirkungsweise des PCR-Tests und wurde von Correctiv als Verschwörungstheoretikern bezeichnet. Andere nennen Seibt eine Rechtsextremistin. Sie weist diese Vorwürfe von sich. Fakt ist: Martin Sellner, ehemaliger Sprecher der Identitären Bewegung Österreichs, ist ein „guter Freund“ von ihr, wie sie der Berliner Zeitung berichtet. Mit Elon Musk sei sie nur über X in Kontakt.

    Ein Kontakt, der weitreichende Folgen hatte. Mittlerweile tauscht sich Elon Musk mit der AfD-Kanzlerkandidatin Alice Weidel aus. Und das nur, weil eine 24 Jahre alte Münsteranerin den reichsten Mann der Welt über die AfD beraten hat? Ob Seibt von X oder anderen politischen Kräften Geld für ihre Arbeit erhält, ist nicht bekannt. Ein Gespräch.

    Berliner Zeitung: Frau Seibt, wenn Sie jemanden kennenlernen und gefragt werden, was Sie beruflich machen, was antworten Sie?

    Naomi Seibt: Das hängt sehr davon ab, mit wem ich mich unterhalte. Ich weiß, dass meine Arbeit und politische Haltung oft stigmatisiert wird. Ich möchte aber, dass Menschen mich als mich kennenlernen. Unvoreingenommen.

    In den Sozialen Medien und in Interviews bezeichnen Sie sich in der Regel als Aktivistin und freie Journalistin.

    Das ist richtig. Ich arbeite als freie Journalistin und Aktivistin. Auf der Plattform X spreche ich nicht nur über Überzeugungen und Philosophien, die meinen Lebensweg begleitet haben, sondern berichte auch über internationale Politik.

    Welche gesellschaftlichen und politischen Themen sind Ihnen besonders wichtig?

    Freiheit. Meinungsfreiheit. Und ich bin gegen offene Grenzen und die unkontrollierte Einwanderung von Migranten. Wenn wir ganz Afrika, Indien oder sonst irgendwas aufnehmen, verkraftet Europa das nicht. Ich finde es sehr schade, dass der Patriotismus in Deutschland untergraben wird. Wenn ich einige Menschen fragen würde, was die deutsche Kultur ausmacht, dann würden sicherlich viele sagen: „Keine Ahnung, was deutsche Kultur ist, vielleicht Lederhosen.“

    Welchem politischen Spektrum würden Sie sich zuordnen?

    Dem Libertarismus. Ich bin Libertaristin. Das kann ich ganz offen so sagen, weil ich mich schon seit 2015 damit identifiziere und immer schmunzeln muss, wenn ich in den Medien als Rechtsextremistin bezeichnet werde. Also ich persönlich sehe mich nicht so. Ich habe von Anfang an – seitdem ich in der Öffentlichkeit stehe – klargestellt, dass ich Libertaristin bin.

    Lassen Sie uns einen Schritt zurückgehen und über Ihren beruflichen Werdegang sprechen. Haben Sie jemals ein Volontariat, ein journalistisches Studium oder Praktikum absolviert?

    Nein. Nichts dergleichen.

    Wieso nicht?

    Nach der Schule war ich komplett orientierungslos und wusste nicht genau, was ich machen soll. Ich hatte so viele Träume, wollte nach Cambridge gehen und dort studieren, aber ich war komplett desillusioniert. Nach einem Bewerbungsgespräch in der zehnten Klasse habe ich mich gegen Cambridge entschieden. Das ist so eine elitäre Veranstaltung, davon möchte ich kein Teil sein. Ich möchte mich frei bilden. In der Schule habe ich an Wissenschaftswettbewerben teilgenommen, um mich von der Systemschulung befreien zu können. Mit meinem 1,0 Abitur standen mir alle Türen offen, aber ich war so durch mit dieser Systemschulung. Für sechs Monate habe ich VWL in Mannheim studiert. Das hat mich echt depressiv gemacht. Die Professoren zeigen Vorlesungsfolien von 2007 und ziehen ihre Lesungen ohne Leidenschaft durch. Nichts ist individualisiert.

    Was haben Sie dann gemacht?

    Über X habe ich Kontakt mit Leuten aufgenommen, zu denen ich aufschaue, die ich für unglaublich intelligent halte. Vor allem Wissenschaftler, Mediziner und sowas.

    Und seitdem bezeichnen Sie sich als Journalistin. Das heißt, dass sich eigentlich jeder als Journalist bezeichnen kann oder verstehe ich Sie falsch?

    Meine generelle Vorstellung von erfolgreichem Journalismus ist: Angebot und Nachfrage. Das entspricht meiner libertären oder kapitalistischen Denkweise. Was bringt es, wenn jemand eine klasse Ausbildung vorweisen kann, aber sich die Leser nicht für seine Artikel interessieren? Er hat nicht besonders viel Erfolg mit seiner Arbeit, ist dann aber trotzdem mehr wert als jemand, der keine Ausbildung hat, dafür aber Millionen Aufrufe. Dieses Prinzip verstehe ich nicht. Ich glaube, dass manche Menschen nicht für dieses Bildungssystem gemacht sind und dann wählen sie eben einen anderen Weg. Diese Menschen sollten aber auch an ihrem Erfolg gemessen werden. An ihrer Leserschaft oder Zuschauerschaft. Das finde ich viel wichtiger.

    In Beiträgen auf Ihrem X-Account schreiben Sie immer wieder: „Wir sind die Medien“. Wer ist „Wir“?

    Elon Musk hat diesen Satz geprägt und ich teile seine Meinung. Ich bin auch der Ansicht, dass nicht nur ich meinen Beitrag auf X leiste, sondern sich jeder daran beteiligen kann. Die Interaktion zwischen den X-Nutzern ist etwas Besonderes. Das gibt es bei vielen Mainstream-Medien nicht. Deswegen ist für mich jeder, der in den sozialen Medien irgendeine Art von journalistischem Beitrag leistet, ein Teil von diesem „Wir“.

    Sie haben derzeit über 350.000 Follower auf X. Seit wann nutzen Sie die Plattform?

    Früher, als X noch Twitter hieß, war ich hauptsächlich auf YouTube aktiv. Aber dort bin ich ständig gesperrt worden und meine Videos wurden als „Hassrede“ gekennzeichnet. Dabei habe ich mich nur kritisch über die Corona-Impfung geäußert. Das waren wissenschaftliche Videos, die sogar vor der Veröffentlichung von YouTube gelistet wurden. Da muss mich wohl jemand im Auge gehabt haben, denn normalerweise bekommt man eine Meldung und erst dann wird der Account gesperrt. Als Elon Musk die Plattform gekauft hat, bin ich auf X wieder aktiv geworden. Mir war klar, dass ich gegen Windmühlen – das Vorgehen von YouTube – keine Chance habe und trotzdem wollte ich etwas verändern. Also habe ich damit angefangen, mir auf X eine internationale Community aufzubauen und an Livestreams mit Nutzern aus der ganzen Welt teilgenommen.

    Auf X behandeln Sie diverse Themen. Sie bezeichnen die Ampel-Regierung als öko-marxistisch, diskutieren den Einfluss von Bill Gates auf deutsche Medien, kritisieren die europäische Migrationspolitik. Was wollen Sie damit erreichen?

    Mein Traum war immer, deutsche Politik international zu verbreiten. Durch die Sprachbarriere können sich viele Menschen, die kein Deutsch sprechen, nur bedingt informieren. Wenn Sie im Guardian etwas über die AfD lesen, dann werden dort folgende Schlagwörter stehen: „Das ist die Nazi-Partei, die rechtsextreme Partei.“ Und so weiter. Als Deutsche können wir überhaupt nicht mehr patriotisch sein oder irgendeinen Wert unserer Kultur wertschätzen, wenn wir international so verunglimpft werden. Genau das wollte und will ich ändern.

    2020 haben Sie sich mit einem Reporter vom Spiegel getroffen. Nach dem Treffen erschien ein Text mit dem Titel „Wie die Einser-Schülerin Naomi zum Postergirl der Rechten wurde“. Heute bezeichnen Sie das Magazin als die „schlimmste Propagandamaschine“ Deutschlands. Wie würden Sie reagieren, wenn der Spiegel Ihnen jetzt eine Interviewanfrage stellen würde?

    Ich würde zusagen. Die Entstehungsgeschichte des damaligen Textes ist wirklich interessant. Dieser Spiegel-Journalist war über drei Monate hinweg mehrfach bei mir zu Hause. Jedes Mal für mindestens sechs Stunden. Das war ein richtig heftiges, intensives Interview. Ich habe von Anfang an gesagt, dass ich alle seine Fragen beantworten werde. Und das habe ich auch gemacht.

    Gab es einen bestimmten Grund, wieso Sie zugestimmt haben?

    Ich habe es gemacht, weil ich im Spiegel abgedruckt wurde. Mir war klar, dass meine Stimme gehört wird, und wenn ich diesem Mann vollkommen offen gegenübertrete, zeige ich ihm, dass ich nicht der Nazi bin, den er in mir sieht. Zu meiner Überraschung war der Artikel für einen Spiegel-Artikel recht neutral.

    Trotzdem kritisieren Sie heute in Ihren Tweets auf X nun immer wieder den Spiegel, auch andere deutsche Leitmedien. Was stört Sie?

    Besonders bei international relevanten Themen, beispielsweise Donald Trump und Elon Musk – tauchen immer die gleichen Begriffe auf - Rechtsextremist, rechtsradikal – und inhaltlich ist auch alles identisch. Die schreiben doch alle voneinander ab und dann fragst du dich: Ist dieser Journalist wirklich frei, der das gesagt hat? Journalismus bedeutet für mich, zu recherchieren und nicht irgendwas zu bringen, was zehn andere Medien genau so berichtet haben.

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    Seit einigen Monaten wird in den deutschen Medien wieder über Sie berichtet. Sie werden aber nicht mehr als „Anti-Greta“, sondern als neurechte, manchmal auch rechtsextreme „Deutschland-Erklärerin“ bezeichnet, die mit Elon Musk Privatnachrichten auf X austauscht. Kam der Kontakt wegen Ihrer Inhalte zustande?

    Das ist eine lustige Geschichte, die im Juni 2024 ihren Anfang genommen hat. Ich habe im Kontext der Europawahlen einen Post veröffentlicht und geschrieben: „Mein Name ist Naomi Seibt und ich wähle die AfD.“ Durch Zufall ist der Post Elon Musk angezeigt worden. Der Algorithmus hat dafür gesorgt. Musk hat dann kommentiert und gefragt: „Jedes Mal, wenn ich etwas über die AfD höre, dann bekomme ich negatives Feedback und alle sagen, dass das so eine gefährliche Partei ist. Was ist denn da los?“ Das war das erste Mal, dass er mit mir interagiert hat.

    Was haben Sie dann gemacht?

    Zum ersten Mal ist jemand auf mich aufmerksam geworden, der wirklich Einfluss hat. Mir war klar, dass ich ihm erklären muss, wieso ich hinter der AfD stehe. Also habe ich angefangen, seine Fragen in Videos auf Englisch zu beantworten, die ich auf meinem X-Account veröffentlicht habe. Damals war ich die einzige Deutsche, die diese Art von Content international zur Verfügung gestellt hat. Ich hatte ein absolutes Alleinstellungsmerkmal.

    Und dann haben Sie sich irgendwann in einem privaten Chat mit Elon Musk ausgetauscht?

    Ja. Er hat mir auch Memes geschickt. Er liebt Memes. Im Grunde ist er noch ein kleines Kind, aber unfassbar intelligent. Irgendwann wird er uns auf den Mars bringen.

    Haben Sie Elon Musk darauf hingewiesen, dass die AfD in Deutschland vom Verfassungsschutz als „in Teilen gesichert rechtsextrem“ eingestuft wird?

    Ich habe ihm erklärt, dass ich die AfD mehr als eine Bewegung sehe, die sehr an die Ursprünge der Deutschen Revolution im 19. Jahrhundert erinnert. Diese Menschen waren Patrioten, wollten sich aber von den territorialen Autoritäten befreien. Diese Freiheitsbewegung hat nicht mit dem Nationalsozialismus zu tun. Unter Otto von Bismarck ist dieser Liberalismus und Freiheitsdrang dann verloren gegangen. Die Menschen haben ihre Freiheit an den Staat abgegeben. Das ist meine Analyse des Ganzen.

    Die AfD ist Ihrer Meinung nach keine rechtsextreme Partei? Obwohl zahlreiche Bundesabgeordnete sie verbieten wollen?

    Ja.

    Gibt es Äußerungen von AfD-Politikern, die Sie schwierig finden oder in denen Sie nationalsozialistisches Gedankengut erkennen? Denken Sie an Alexander Gauland von der AfD. Er hat den Holocaust als „Vogelschiss in der Geschichte“ bezeichnet und für Empörung gesorgt. Der AfD werden auch deshalb antisemitische Tendenzen vorgeworfen.

    Bei manchen Zitaten denke ich mir auch: „Okay, das war jetzt ein bisschen unsensibel.“ Aber ich möchte mich persönlich nicht für den Holocaust rechtfertigen müssen. Ich habe damit nichts zu tun, meine Großeltern haben damit nichts zu tun. Meiner Meinung nach ist es auch nicht richtig, dass ganz Deutschland bis heute stigmatisiert wird. Trotzdem muss das Thema politisch behandelt und über Antisemitismus gesprochen werden. Wir lassen aber jedes Jahr tausende Islamisten in dieses Land, die schlimmsten Antisemiten. Viele Juden haben Angst vor diesen Islamisten. Das ist ein reales Thema, über das wir als Gesellschaft sprechen müssen. Und wenn in Deutschland Nazis existieren, dann verurteile ich diese Menschen ganz genauso wie ich Islamisten verurteile.

    Ihrer Meinung nach gibt es somit keine Nazis in Deutschland? In der AfD auch nicht?

    Richtige Nazis, die sehe ich persönlich jetzt nicht in der AfD. Auch Höcke ist kein Nazi. Aber ich habe auch keine persönliche Verbindung zu Höcke. Ich müsste mich mit diesen Personen, die man als „den rechten Rand der AfD“ bezeichnet, erstmal persönlich unterhalten.

    Sind Sie AfD-Mitglied?

    Nein. Ich wurde auch niemals von der AfD bezahlt.

    Gibt es einen bestimmten Grund, wieso Sie auf X für die AfD werben, obwohl Sie, wie Sie sagen, sich mit dem Personal noch näher beschäftigen müssen?

    Die AfD ist die einzige Oppositionspartei. Diese Partei repräsentiert die Menschen in Deutschland. Und der wichtigste Grund ist, dass ich die AfD von außen beeinflussen und zu einer besseren Partei machen kann. Das ist mir wichtig. Als freie Journalistin unterstützte ich die AfD, bleibe dabei aber auch immer kritisch. Ich prostituiere mich nicht für die AfD. Das würde ich niemals machen.

    Stimmen Sie bei allen Themen mit der AfD überein?

    Ich finde es nicht richtig, gar keine legale Immigration zuzulassen. Und Menschen abzuschieben, die sich über viele Jahre integriert haben, ist auch nicht richtig. Generell bin ich für die legale Immigration, das möchte ich auch so klarstellen. Trotzdem müssen wir in Deutschland ein kluges Migrationsgesetz entwickeln. Daran würde ich mich sehr gerne beteiligen. Also rein hypothetisch, wenn die AfD das Migrationsgesetz voll und ganz selbst gestalten könnte, dann würde ich gerne einen gewissen Einfluss darauf haben.

    Sie würden der AfD also gerne als Politikberaterin zur Seite stehen, ohne Studium und Arbeitserfahrung in diesem Bereich. Woher nehmen Sie dieses Selbstvertrauen und wieso sollte sich eine Partei darauf einlassen?

    Mit meiner Arbeit repräsentiere ich den Konsens der Menschen. Ich würde mit anderen hochintelligenten Personen sprechen und Kontakt zu Elon Musk suchen. Wir tauschen uns nicht regelmäßig aus. Es ist auch sehr schwer, irgendeine Art von dauerhaftem Kontakt zu etablieren.

    Würden Sie ihm eine Privatnachricht schicken?

    Ich würde ein Video veröffentlichen und fragen, wie meine Community ein Migrationsgesetz ausgestalten würde. Letztlich bin ich Demokratin und der Ansicht, dass wir in Deutschland gemeinsam entscheiden sollten. Davor sollten wir diskutieren, uns austauschen und Meinungen gegenüberstellen. Ich plane gerade auch etwas mit einem guten Freund von mir.

    Wer ist dieser Freund?

    Der Name Martin Sellner sagt Ihnen bestimmt etwas. Er ist ein guter Freund von mir. Aber beim Thema Migration stimmen wir nicht immer überein. Also habe ich ihm neulich angeboten, dass wir auf X einen Livestream starten und öffentlich diskutieren. Er findet die Idee super. Und an so einer Diskussion könnte auch ein Linker teilnehmen. Sowas finde ich spannend.

    Die Teilnahme an Livestreams und die Nutzung der Plattform sind kostenlos. Kann man mit X überhaupt Geld verdienen?

    Es gibt die Möglichkeit, ein Konto kostenpflichtig zu abonnieren. Elon Musk hat mich vor kurzem abonniert. Jetzt bekomme ich pro Monat fünf Dollar von ihm. Das ist lustig.

    Apropos Livestream. Am Donnerstag werden Elon Musk und Alice Weidel, Kanzlerkandidatin der AfD, auf X aufeinandertreffen. Sie haben angeboten, als Übersetzerin teilzunehmen. Gehen Sie davon aus, dass Alice Weidels Englisch nicht ausreicht, um der Diskussion folgen zu können?

    So meinte ich das nicht. Die beiden werden vermutlich auf Englisch sprechen und ich würde die Unterhaltung ins Deutsche übersetzen. Ich weiß, dass viele Deutsche kein Englisch sprechen und verstehen. Ich gehe aber ehrlich gesagt davon aus, dass jemand von der AfD als Dolmetscher auftritt. Das finde ich sehr schade, weil ich Alice Weidel auch vorher beraten könnte.

    Was würden Sie Alice Weidel raten?

    Ich würde ihr erklären, wie die Plattform X funktioniert, da sie noch nicht so lange auf X aktiv ist. Es ist toll, dass sie diese Plattform für sich entdeckt hat. Es ist klasse, dass sie es an die Spitze geschafft hat. Nicht, weil sie eine Quotenfrau ist, sondern wegen ihrer Kompetenz.

    Haben Sie Kontakt mit der AfD aufgenommen?

    Der Kontakt zu mir wird aus irgendeinem Grund abgeblockt, obwohl ich mich sehr bemühe. Ich würde auch niemals sagen, dass mir Alice Weidel jetzt das Rampenlicht wegnimmt, weil sie eine Diskussion mit Elon Musk führt. Das möchte ich auch öffentlich klarstellen: Ich bin unglaublich stolz auf Alice Weidel. Ich möchte nicht ihren Posten haben und auch nicht Kanzlerkandidatin der AfD werden. Auf das Gespräch zwischen Elon Musk und ihr freue ich mich sehr.

    Auf X schreiben Sie, dass Musk und Weidel in diesem Gespräch endlich „die Wahrheit über die AfD sagen werden“. Was meinen Sie damit?

    Dass endlich mit dem Stigma über die angebliche Nazi-Partei aufgeräumt wird. Außerdem finde ich es großartig, dass wir – alle Nutzer auf X – Fragen stellen dürfen.

    Was bedeutet Wahrheit für Sie und wer sagt, was wahr ist?

    Es bedarf einer gewissen Evidenz. Wenn ich in meinen Videos ein Urteil fälle, dann ist das natürlich meine Meinung. Ich versuche aber immer, beides miteinander in Einklang zu bringen. Ob Sie zu der Wahrheit, die ich evidenzbasiert erbringe, eine andere Meinung haben, ist Ihre Sache. Im Grunde nähern wir uns der Wahrheit Stück für Stück an. Es ist ein Prozess. Und wenn ich sage „Du wirst die Wahrheit auf X finden“, dann geht es darum, die Wahrheit gemeinsam zu finden. Als Community.

    Zur Person

    Naomi Seibt ist in Münster geboren und aufgewachsen. Derzeit lebt sie in Amerika.

    2020 fiel Seibt durch klimakritische Videos auf und wurde in Deutschland als „Anti-Greta“ bekannt. Seit 2024 wirbt sie in den Sozialen Medien für die AfD und steht seitdem in direktem Kontakt zu Elon Musk.

    #Allemagne #USA #libéralisme #fascisme #objectivisme #médias #politique #propagande #réseaux_sociaux #journalisme

  • « #Carte_du_QI » : le député d’extrême droite #Alexandre_Allegret-Pilot partage une théorie raciste

    Le député Alexandre Allegret-Pilot (UDR) a diffusé sur X une carte dont sont friands les partisans de la théorie d’une #hiérarchisation_intellectuelle_des_races. Interrogé par Mediapart, il dit la trouver « intéressante » et dénonce un « procès d’intention ».


    Le rythme est difficile à suivre. Sur son compte X public, le député d’extrême droite Alexandre Allegret-Pilot publie une dizaine de messages par jour, parfois plusieurs fois par heure. Aux photos de paysages montagneux et d’églises se mélangent diverses invectives contre la gauche, moqueries des questions de justice sociale et critiques des « bien-pensants ».

    En général, ses publications ne touchent pas grand monde – le compte d’Alexandre Allegret-Pilot, élu en juillet 2024 sous la bannière Rassemblement national (RN) et les Républicains d’Éric Ciotti, n’est suivi que par 2 000 internautes. De temps en temps cependant, la popularité d’un message s’envole. C’est le cas d’une publication du 26 décembre, qui a touché près de 400 000 personnes en trois jours.

    On y voit une carte du monde censée représenter le « #Quotient_intellectuel (#QI) moyen par pays en 2024 », écrit le député, ajoutant que « les six premiers pays sont asiatiques ». Cette illustration n’est pas anodine ; il s’agit d’une carte régulièrement partagée par les tenants d’une idéologie raciste, qui supposent une #hiérarchie_raciale du QI dans le monde.

    Le continent africain et le Moyen-Orient y apparaissent en rouge, symbolisant, selon l’échelle et le gradient de couleur sélectionné, une infériorité supposée du quotient intellectuel des populations de ces régions du monde, par rapport aux Européens ou à la Chine et au Japon. Le QI est une unité de mesure obtenue avec un test ​​psychologique, censée représenter de manière abstraite le niveau d’intelligence d’une personne.

    Interrogé par Mediapart, le député Allegret-Pilot assure ne pas voir de problème dans cette représentation : « L’objet de ma publication se limite à mon commentaire, à savoir constater la performance des pays asiatiques. [...] Je ne m’intéresse pas à savoir qui partage quoi et m’en tiens à communiquer les informations ou représentations graphiques que je trouve intéressantes. »

    Des données contestées qui soutiennent une idéologie raciste

    La « carte du QI » a émergé au milieu des années 2000, après la publication de l’essai controversé IQ and Global Inequality (non traduit en français) du psychologue Richard Lynn et du chercheur en sciences politiques Tatu Vanhanen (https://en.wikipedia.org/wiki/IQ_and_Global_Inequality). La méthodologie et les conclusions des deux auteurs, qui déduisent un lien entre #génétique et #intelligence, ont été largement critiquées par la communauté scientifique.

    #Richard_Lynn s’est d’ailleurs vu retirer en 2018 son titre de professeur émérite par l’université d’Ulster (Irlande du Nord) à cause de vues qualifiées de « sexistes et racistes ». Il avait aussi théorisé l’idée selon laquelle les femmes seraient plus bêtes que les hommes, car elles auraient un cerveau de taille plus petite.

    « Il est important que les personnes qui voient cette carte aient conscience des différents facteurs qui peuvent nourrir ces différences [de QI]. L’hypothèse génétique n’est nullement démontrée, et il existe des hypothèses mieux étayées par les données », explique à Mediapart le chercheur en sciences cognitives Franck Ramus. Ce directeur de recherche au CNRS a consacré un billet de blog à cette « carte mondiale des QI » en 2019, alors qu’une partie de la fachosphère s’était donné pour mission de la partager un maximum – Libération s’en était alors fait l’écho.

    « Tout le problème réside dans l’interprétation qu’on donne à cette carte. L’erreur est de penser qu’elle décrit quelque chose de définitif, de parfaitement objectif qui décrirait des différences intrinsèques entre les peuples de différents pays », ajoute Franck Ramus.

    Le chercheur a envoyé publiquement son article au député Alexandre Allegret-Pilot, qui lui a simplement répondu, samedi, « Article qui confirme la pertinence des données. Merci », suivi d’une émoticône en forme de cœur. La publication souligne à l’inverse que les méthodes utilisées sont contestables, notamment parce que « les scores représentés n’ont pas été obtenus avec des tests comparables sur des échantillons représentatifs de la population dans chaque pays ».

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    La #fachosphère et la « #cartosphère »

    C’est en référence à cette carte que certains internautes ont commencé à détourner l’émoji « planisphère », notamment sur le web français à la fin des années 2010. Alors que le chirurgien Laurent Alexandre demande le retrait de la « carte du QI » du site Wikipédia car elle serait « un encouragement aux thèses extrémistes et ségrégationnistes », des opposants décident au contraire de s’en emparer et de la diffuser massivement, sous forme d’illustration ou d’émoticône.

    Cette pratique est courante au sein de la fachosphère, pour qui les images simples et les symboles facilement identifiables sont à la fois des signes de ralliement et une manière efficace et peu coûteuse de propager des théories xénophobes. Le geste « OK » est par exemple considéré comme un signe haineux, tandis que le symbole « enseigne de barbier » est utilisé par des internautes français pour signifier leur satisfaction lorsqu’un homme racisé décède.

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    « Cette carte n’a été validée par aucune étude scientifique sérieuse, elle a été faite pour propager une vision raciste du monde, a commenté la journaliste scientifique britannique Angela Saini, autrice du livre Superior : The Return of Race Science (non traduit en français) en 2020 au micro de FranceInfo (https://en.wikipedia.org/wiki/Superior:_The_Return_of_Race_Science). Le racisme et le suprémacisme blanc reviennent en force aujourd’hui. Ces #idéologies se tournent toujours vers la science pour se légitimer. Parce que la #science, c’est censé être objectif. »

    Auprès de Mediapart, le député Alexandre Allegret-Pilot parle d’un « procès d’intention », et assure ne pas y voir de problème. « Toutes les cartes ont des #biais et critiques : je publie régulièrement des cartes et graphiques (aucun n’étant exempt de biais et critiques potentiels) mais celle-ci semble déclencher une réaction toute passionnelle et sans lien avec son objet. »

    Les #réseaux_sociaux comme terrain de jeu de l’#extrême_droite

    Il est vrai que le député, désormais affilié à l’Union des droites pour la République (UDR), le parti d’Éric Ciotti, partage de nombreuses cartes et graphiques, le plus souvent sans citer de sources. Des heures annuelles travaillées par habitant dans le monde au taux de production industrielle en Suisse, de l’augmentation du nombre de célibataires sans enfant aux États-Unis au pourcentage d’hommes chez les assistant·es maternel·les… Tout est envoyé pêle-mêle, sans, visiblement, aucun besoin d’approfondir.

    L’élu de la 5e circonscription du Gard comptait, au cours de la campagne des législatives surprises de cet été, parmi les « brebis galeuses », selon l’expression de Jordan Bardella, que le Rassemblement national a laissées se présenter sous sa bannière, malgré la découverte de leurs nombreuses casseroles.

    Midi Libre, par exemple, avait retrouvé des tweets dans lesquels Alexandre Allegret-Pilot assurait que la « parité est une régression » ou avait suggéré un « aller simple » en avion à Rima Hassan, candidate LFI aux européennes. Il n’avait pas contesté leur authenticité, mais estimait être « victime d’une cabale malhonnête ».

    Ces publications exhumées n’ont pas empêché celui qui se définit comme « montagnard et entrepreneur » – et qui fait aussi l’objet d’une enquête du Parquet national financier pour avoir potentiellement signé un arrêté illégal alors qu’il était en poste à Bercy, une histoire rocambolesque révélée par Le Monde – de l’emporter avec 51,58 % des voix, face au député sortant Michel Sala (LFI).

    Par écrit, Alexandre Allegret-Pilot assure à Mediapart qu’il « soutient la lutte contre le racisme et le sexisme » mais qu’il est « critique (parfois moqueur) envers tous les militants racistes et sexistes (y compris misandres donc) ».

    En octobre 2024, Marine Le Pen aurait demandé à tous les nouveaux collaborateurs parlementaires des député·es RN de faire connaître « leurs éventuels anciens tweets problématiques, photos compromettantes sur les réseaux sociaux ou engagements trop radicaux », selon La Lettre, ce qui n’a pas empêché plusieurs médias comme Mediapart, Les Jours ou StreetPress de mettre au jour certains de leurs propos xénophobes, racistes ou sexistes. Confronté·es à ces écrits, pour la plupart mis en ligne sur les plateformes comme Facebook ou X, certain·es député·s RN ont choisi de prendre la défense de leurs collaborateurs et collaboratrices.

    Alexandre Allegret-Pilot a quant à lui décidé de laisser en ligne sa publication de la « carte de QI », qui a engendré plus de deux cents réponses en soixante-douze heures. Une partie des internautes lui indique que cette représentation est « raciste », certain·es lui rappellent qu’elle n’a « aucun sens scientifiquement ». « Les conclusions, elles sont où, monsieur le député ? », lui lance un abonné. « Épousez une Japonaise », lui rétorque ce dernier. Dimanche 29 décembre, X a finalement restreint l’accès au post en France, à la suite de signalements d’utilisateurs du réseau social.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/301224/carte-du-qi-le-depute-d-extreme-droite-alexandre-allegret-pilot-partage-un
    #racisme #QI #cartographie #visualisation

    ping @reka @visionscarto @cede @karine4

  • Quelqu’un·e aurait des pistes sur le pourquoi Sandrine Rousseau est la femme la plus harcelée sur les RS ?
    Peu importe ce qu’elle écrit elle à droit sur X à un torrent d’insultes de vomis qui relève de l’extraordinaire.
    Je me demande comment elle résiste .
    Je me demande si quelqu’un·e fait une thèse sur la question.
    Elle félicite quelqu’un pour la naissance de son enfant = insultes
    Mais vraiment tout est prétexte.

    #Réseaux_sociaux_folie_sexiste_haine

  • Qui est réellement propriétaire de vos comptes sur les réseaux sociaux ? | France Inter
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/net-plus-ultra/net-plus-ultra-du-vendredi-29-novembre-2024-9646641

    Le propriétaire du réseau X, Elon Musk, revendique une « propriété supérieure » de la plateforme sur les comptes de ses utilisateurs ? Mais qu’en est-il vraiment ? Qui possède ce que vous publiez sur les réseaux, et même... votre droit d’y accéder ?

    Le réseau X, par la voix de son propriétaire Elon Musk, a revendiqué pas moins qu’une sorte de propriété suprême sur tous les comptes présents sur le réseau. Pour bien comprendre l’histoire il faut remonter quelques jours en arrière. quand le site parodique américain The Onion – un peu l’équivalent du Gorafi chez nous – a annoncé avoir racheté le site InfoWars qui est l’un des plus grands sites complotistes aux Etats-Unis, avec un objectif, le neutraliser en en faisant un site satirique.
    Licence d’utilisation

    Sauf qu’Elon Musk, qui assume sa proximité avec Donald Trump, ne le voit pas de cet oeil... et pour bloquer en justice la reprise d’InfoWars par TheOnion il assure que le droit d’accéder au compte X Infowars et à toutes ses publications n’appartient ni à l’un ni à l’autre des sites mais bien à X lui-même. « L’interprétation de X à cet égard est de dire, pour accéder au service, on vous confère une licence personnelle d’utilisation de ce service qui est notre propriété, et la matérialisation de cette licence que l’on vous accorde, c’est le compte grâce auquel vous vous connectez », décrypte Jean Cattan, secrétaire général du Conseil national du numérique. « Ce à quoi ils ajoutent que sans le réseau social, par définition, le compte n’a aucune utilité en tant que tel. »

    Mais alors, qui est propriétaire de ce que vous postez sur les réseaux sociaux ? La question est difficile à trancher. La plupart du temps, vous restez propriétaire du contenu que vous postez. Mais dans les conditions d’utilisation des services (qui bien souvent sont des dizaines et des dizaines de pages à lire, même si le droit européen impose désormais une forme de simplification), les plateformes s’octroient souvent une licence, une sorte d’autorisation, pour réutiliser à leur guise ce que vous y postez. Le tout en échange donc d’une autre licence, celle qui permet d’utiliser le service.
    Une somme et non un tout

    Il y a là une vraie question de comment les réseaux sociaux se pensent eux-mêmes : « Ce que n’acceptent pas des personnes comme Elon Musk, ou même les propriétaires des réseaux sociaux dominants, c’est l’idée qu’en réalité, un réseau social est une somme de fonctionnalités » et non un tout, explique Jean Cattan. « En réalité, un compte est une somme de contenus, de données personnelles, un alias, des photos, etc. Autant de choses qui ne constituent pas du tout un tout, mais une somme sur laquelle vous avez bien des droits. »

    Il y a quand même des alternatives, des modèles plus ouverts, qui peuvent interagir entre eux, comme Mastodon ou Bluesky, les deux services qui attirent beaucoup depuis quelques semaines. Des services sur lesquels la propriété est partagée : vous pouvez même être propriétaire de votre propre serveur pour peu que vous sachiez bidouiller. Et même les géants du secteur s’y mettent : Threads, le concurrent de Twitter vu par Meta, fonctionne aussi sur ce principe d’un modèle ouvert qui peut interagir avec les autres écosystèmes et les autres applis... et où donc il n’y a jamais un seul et unique propriétaire.

    #Réseaux_sociaux #Propriété_intellectuelle #Licence_usage #Monopolisation #CGU