• Sortir de la #crise_permanente par la #démocratie : le rôle de l’#Université#RogueESR
    https://rogueesr.fr/20230604-2

    La #science est de longue date devenue une instance de renforcement et de #légitimation_du_pouvoir. Ce rapport à la science lui octroie un rôle proche de celui de la religion dans les #sociétés d’Ancien Régime. La production d’un #discours « #expert », qui reprend la forme de la discursivité scientifique, est devenue une modalité ordinaire utilisée par le #pouvoir pour se légitimer et se #perpétuer. Nourries de #saint-simonisme et d’une caricature de #positivisme_comtien, les élites technocratiques ont prétendu s’appuyer sur la #raison pour prendre en charge le destin de l’#humanité.

  • Le printemps est inexorable ! – #RogueESR
    https://rogueesr.fr/20230406-2

    Nous relayons l’#appel de plusieurs associations et #collectifs_scientifiques_engagés sur les #questions_climatiques_et_environnementales :

    https://rogueesr.fr/wp-content/uploads/2023/04/Appel_inter-collectifs.pdf

    Lors des manifestations de ce jeudi 6 avril, nous montrerons une nouvelle fois la force vive du #mouvement_démocratique avec une solidarité et une détermination sans faille, en portant haut l’espoir et les valeurs qui nous animent.

    L’heure est grave. Quiconque se sentirait trop frappé de sidération pour apprécier la situation peut se référer aux écrits des observateurs des libertés publiques et des droits de l’humain, aux comptes-rendus des journaux progressistes, libéraux et démocrates

    Pour l’ONU, deux fois en une semaine,
    pour le Financial Times,
    pour le New York Times,
    pour Bloomberg,
    pour El País,
    pour le Washington Post,
    pour Il tempo,
    pour le Guardian,
    pour la FAZ,
    pour Human Rights Watch,
    pour la Maison Blanche,
    pour la Commission aux Droits de l’Homme (Conseil de l’Europe),
    pour Amnesty International,
    pour la Wirtschaftswoche,
    pour la défenseure des droits,
    l’heure est grave.

    Le contournement du parlement, l’arbitraire et le déchaînement des violences policières, l’usage permanent du mensonge et du choc, la rhétorique de l’ennemi de l’intérieur, la surdité de l’Élysée devant un quasi-consensus démocratique de rejet d’une (contre)-#réforme_des_retraites qui n’est pas nécessaire : tout cela constitue de graves atteintes à la démocratie et aux libertés publiques. C’est à l’aune de cette fuite en avant qu’il convient d’interpréter les menaces proférées ces derniers jours contre la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), qui n’ont pas d’équivalent depuis sa reconstitution en 1944. Vous pouvez adhérer à la #LDH en suivant ce lien :

    https://www.ldh-france.org/adherer

    Pour autant, nous ne sommes pas les spectatrices et les spectateurs d’un désastre en cours. L’isolement et la violence du pouvoir disent aussi sa faiblesse. Ce serait une faute de nous laisser intimider et enfermer dans la stratégie de la tension portée, pour le compte du chef de l’État, par un ministre de l’Intérieur d’extrême-droite. Le mouvement social contre la réforme des retraites a cristallisé une multitude d’autres revendications. Il a été rejoint par les scientifiques et les militants qui entendent juguler le réchauffement climatique et l’effondrement du vivant, désormais criminalisés. Bien au-delà, depuis quelques jours, toutes celles et ceux qui sont attachés aux libertés publiques savent attester concrètement leur solidarité. Nous sommes nombreux, unis, déterminés.

    La place de l’Université et de la recherche dans ce grand mouvement est essentielle. Face à la violence, nous devons montrer plus que jamais notre attachement indéfectible à dire le vrai sur le monde. La temporalité dans laquelle nous nous inscrivons n’est pas celle d’un théâtre où tous les coups médiatiques semblent permis, elle n’est pas commandée par une défense réflexe face aux attaques infondées que nous subissons. Obligés par la jeunesse, obligés par les nouvelles sombres qui viennent des sciences du climat et du vivant, nous portons les valeurs de la libre discussion rationnelle, du lent rassemblement des preuves, de la transmission et de la publicité des savoirs.

    En contre-feu puissant aux pulsions mortifères ou même simplement nihilistes qui tentent d’envahir l’espace public, il s’agit aujourd’hui de nous ouvrir un avenir, en poursuivant le travail d’élaboration collective d’un horizon politique initié il y a un an, et synthétisé en 50 propositions. Par ces temps difficiles, le plus grand des dangers est la sirène du renoncement. Face à l’ampleur de l’enjeu et la noirceur des prévisions, jeter l’éponge pour l’avenir collectif n’est pas une option possible. Alors que d’autres secteurs de la société ont fortement contribué aux premières semaines de mouvement, il est temps que l’Université prenne sa part et pèse de tout son poids. Chaque heure de cours débrayée, chaque démission des tâches administratives, chaque Commission d’Examen des Vœux refusant de contribuer aux classements de Parcoursup va peser dans le bon sens. Chacun doit se poser en conscience la question : la gravité de la situation actuelle ne vaut-elle pas quelques semaines de grève totale ?

    « Le printemps est inexorable ! » Pablo Neruda, J’avoue que j’ai vécu.

  • Sci-Hub downloads show countries where pirate paper site is most used
    https://www.nature.com/articles/d41586-022-00556-y

    Sci-Hub downloads show countries where #pirate_paper_site is most used

    La France se classe juste derrière la Chine et les Etats-Unis dans un classement international significatif : le nombre de téléchargements sur le site russe Sci-Hub :

    https://www.nature.com/articles/d41586-022-00556-y

    Le nombre de #téléchargements témoigne de l’emprise des #éditeurs privés sur leur #clientèle_captive, qui se trouve être aussi celle qui produit leur richesse : nous. Si l’on rapporte le nombre de téléchargements sur Sci-Hub au nombre de chercheurs, la #France est encore 4ème, derrière la Colombie, les Philippines et la Malaisie, et juste avant l’Indonésie et le Brésil. Il y a 7 fois plus d’articles téléchargés par chercheur en France qu’en Allemagne…
    Cet engouement pour Sci-Hub témoigne évidemment du caractère dysfonctionnel des #bibliothèques_numériques_françaises, surtout pour les accès à distance. L’association #Couperin, en charge de la contractualisation avec les éditeurs, négocie un accès différencié pour les différents établissements et, à l’intérieur de ceux-ci, pour les différentes disciplines. Toute recherche multidisciplinaire se transforme ainsi en cauchemar… sauf à utiliser #Sci-Hub.

    via #Rogue : https://rogueesr.fr

    • Titanic : Frédérique Vidal a parlé, et l’université a coulé.

      Frédérique Vidal a parlé. C’était hier soir lors de la conférence de presse désormais presqu’habituelle et qui rythme nos vies consenties comme une respiration dont on craint à chaque fois qu’elle soit plus oppressante que la précédente.

      Frédérique Vidal a parlé. Depuis le début de la crise en Janvier dernier, depuis le premier confinement de Mars dernier, c’est la première fois, la première fois qu’elle apparait ainsi et qu’avec elle apparaissent un peu les plus de 2,5 millions d’étudiant.e.s qui sont nos avenirs et nos destins communs.

      Pour cette apparition, pour qu’au moins symboliquement la ministre des étudiant.e.s apparaisse enfin et pas uniquement les ministres des transports, de l’économie, de la santé ou des collèges, écoles et lycées, pour que Frédérique Vidal ait l’autorisation d’avancer au pupitre il aura fallu deux tentatives de suicide à Lyon en moins de trois jours et des alertes constantes depuis des semaines sur la #détresse_étudiante émanant de l’ensemble de la communauté universitaire. Alors voilà.

      Frédérique Vidal a parlé. Elle a dit à quel point elle était consciente de la détresse des étudiant.e.s. La preuve ? Elle a doublé le nombre de #psychologues universitaires (en tout cas elle dit qu’elle va le faire). Nous étions avant ce doublement à 1 psy pour 30 000 étudiant.e.s. Nous aurons donc désormais 2 psys pour 30 000 étudiants. Sachant que d’après la dernière étude de Santé Publique France datée du 9 Janvier 2021 (https://www.santepubliquefrance.fr/docs/stress-isolement-avenir-des-etudiants), « un étudiant sur trois a des difficultés à gérer son #stress et un sur dix présente des signes de #dépression de par son #isolement. » Je vous laisse faire la règle de trois et vous réjouir que devant tant de munificence les délais d’attente pour des urgences psy sur les campus soient potentiellement ramenés de plus de 6 mois à plus de 3 mois. La dernière fois que Frédérique Vidal a osé prétendre que cette mesure était exemplaire devant un journaliste (Thomas Sotto sur RTL, réécoutable ici à partir de 3’30 : https://www.rtl.fr/actu/politique/universites-pour-vidal-ce-n-est-absolument-pas-une-annee-blanche-7800954693) et qu’il lui a rappelé ces chiffres qui font des services psychologiques à l’université et plus globalement de la médecine universitaire un service digne d’un pays du tiers-monde, Frédérique Vidal a bafouillé que oui bon ben non mais faut aussi ajouter le « temps de psychologues mis à disposition des étudiants et qui ne sont pas des titulaires » (https://www.rtl.fr/actu/politique/universites-pour-vidal-ce-n-est-absolument-pas-une-annee-blanche-7800954693). Car oui bien sûr hein, ce doublement sera provisoire, les psys recrutés en contrats précaires le temps que cette épidémie passe car c’est bien connu dès que la crise sera passée les symptômes et syndromes dépressifs et compulsifs accumulés depuis deux années (universitaires) s’effaceront comme par enchantement (et je ne vous parle même pas du salaire des psys titulaires qui est à lui seul un invitation à se pendre).

      Frédérique Vidal a parlé. Et après la « bonne » nouvelle du doublement des psychologues sur les campus, elle a annoncé une autre « bonne nouvelle ». Les étudiant.e.s, mais seulement de première année, pourront retourner à l’université à partir du 25 Janvier, pour les TD (travaux dirigés, soit des groupes équivalents à une classe de lycée, une trentaine ou une quarantaine d’étudiant.e.s), mais seulement en demi-groupes (donc pas plus de 15 ou 20 étudiants soit toujours 2 fois moins que dans la plupart des classes préparatoires qui ont toujours cours en présentiel total depuis le début de l’année).

      Alors bon dans l’état où sont les étudiant.e.s de première année c’est bien sûr déjà un horizon et déjà en effet une presque bonne nouvelle. Nous allons leur annoncer avec les précautions d’usage car personne hélas n’est dupe des réserves et restrictions qui ne manqueront pas d’être émises à l’issue des réunions techniques se tenant aujourd’hui au ministère avec la conférence des présidents d’université. D’autant que bien sûr pour la mise en place, on se démerde « à moyens constants » (on a l’habitude ...) vu que rien n’est prévu pour permettre de dédoubler concrètement (bah oui, quand on a la moitié des étudiant.e.s en présentiel, faut aussi proposer un truc à l’autre moitié ...)

      Frédérique Vidal a parlé. Mais il manque un truc non ? Attendez je cherche. Ah ça y est j’ai trouvé. Il manque les étudiant.e.s de 2ème année, et de 3ème année, et puis aussi les étudiant.e.s en master 1 et en master 2. Ah ben oui c’est ballot. Il manque tou.te.s les étudiant.e.s sauf celles et ceux en première année. Tout.te.s ces étudiant.e.s à qui la ministre des gymnases (https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/01/gymnases-brulent-etudiants-defenestrent-bonbons.html) a dit hier soir qu’ils reprendraient « plus tard » et bien sûr « si les conditions sanitaires le permettent ». C’est con quand même.

      C’est con parce qu’ils n’ont toujours pas trouvé le totem d’immunité de #santé_mentale qui les dispense de troubles anxieux, de comportements compulsifs, et d’idées suicidaires.

      C’est très con parce que pour beaucoup de ces étudiant.e.s l’année universitaire sera terminée en Mars (ils partent ensuite en stage), c’est à dire pile au moment où la ministre leur indique qu’il pourraient potentiellement revenir un peu en présentiel (puisqu’il y a entre temps les vacances de février).

      C’est super con parce que beaucoup des promotions de master 1 et de master 2 sont de toute façon des promotions avec (beaucoup) moins de 20 étudiant.e.s et que donc il n’y aurait même pas eu besoin de les accueillir en demi-groupes ...

      Il y avait à la rentrée 2020, 284’800 nouveaux bacheliers inscrits en première année de cursus licence à l’université. 284’000 étudiant.e.s en première année (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid155524/inscriptions-des-nouveaux-bacheliers-entrant-en-premi). Il y avait à la rentrée 2020, 1’675’100 étudiant.e.s à l’université publique (https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid156061/les-etudiants-inscrits-dans-les-universites-francaise), le reste des 2,5 millions d’étudiant.e.s en France se répartissant entre les écoles privées, les BTS, les classes préparatoires, etc.

      Frédérique Vidal propose donc un horizon à 284’000 étudiant.e.s. Il reste donc 1’390’300 étudiant.e.s à l’université sans horizon ni perspective autre que « bon bah continuez d’attendre et puis on verra bien ». La réalité la voilà.

      Alors bien sûr personne (et surtout pas moi) n’explique qu’il fallait accueillir tout le monde et tout de suite. Personne. Mais il y avait d’autres solutions proportionnées à mettre en place. A l’échelle de la réalité des campus. Je les ai notamment indiquées dans cet article : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid156061/les-etudiants-inscrits-dans-les-universites-francaise

      Et puis merde.

      Tout honte bue, comment une femme qui a tout de même été une (très décriée) présidente d’université (à Nice) peut-elle imaginer un seul instant que proposer un maigre horizon a à peine 15% de la totalité des étudiant.e.s à l’université, comment peut-elle un instant s’imaginer être à la hauteur de la tâche et se regarder dans un miroir ?

      Tout honte bue comment cette femme et les services et directions du ministère peuvent-ils s’imaginer que l’on ne va tenter de sauver que les premières années et que cela suffira ?? D’où sortent-ils l’idée parfaitement stupide et hors-sol que seul.e.s les premières années seraient en souffrance à l’université et en attente d’une bouée de sauvetage ? Bien sûr que la violence et l’injustice de la situation est éreintante pour les premières années qui ont déjà vécu une année de terminale chaotique. Mais nos 2èmes années ?? Et les licence pro (3èmes années) dont beaucoup débarquent pour un an dans un nouveau campus, sans repères et sans ami.e.s ? Et les master ? Faut-il leur rappeler que l’étudiant qui s’est défenestré à Lyon samedi dernier était étudiant en Master ?

      On utilise souvent l’image du Titanic et de l’orchestre qui continue de jouer pour dépeindre les systèmes régaliens qui s’effondrent. L’université publique est aujourd’hui un Titanic. Depuis le mois de Mars dernier nous avons trouvé notre iceberg comme tant d’autres secteurs et services. En capitaine du Titanic universitaire Frédérique Vidal a choisi, mais elle n’a pas choisi de tenter de sauver « les femmes et les enfants d’abord », seulement « les femmes de moins de 35 ans et les enfants de moins de 5 ans ». Les autres, prenez une grande inspiration.

      Bonus Tracks.

      Je suis un peu monomaniaque en ce moment. C’est certainement ma manière à moi de continuer à pouvoir regarder en face mes étudiant.e.s, en visio ou en présentiel. Mais je ne désespère pas de pouvoir vous reparler d’autres choses, comme l’anniversaire (20 ans) de Wikipédia. En attendant, j’étais l’invité hier de la Midinale de Regards.fr pour évoquer la situation que vivent les étudiant.e.s. A regarder et écouter par ici : « Il faut rouvrir les facs, sinon il faudra désobéir (http://www.regards.fr/la-midinale/article/olivier-ertzscheid-il-faut-rouvrir-les-facs-sinon-il-faudra-desobeir). »

      Et l’émission n’étant pas disponible en replay, j’ai mis en ligne l’une des toutes premières interventions que j’avais faite sur le sujet, avant mon cours de rue, dans l’émission de Christophe Beaugrand sur LCI, a regarder et écouter par ici : https://www.youtube.com/watch?v=iZ_gtDDpmnI

      https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/01/titanic-universite.html

      #Frédéric_Vidal #Vidal #université #France #confinement

      –—

      ajouté à ce fil de discussion :
      Sommes-nous encore une communauté ?
      https://seenthis.net/messages/894951

    • La ministre n’a rien dit pour les morts dans l’université et la recherche. Pas un mot. Ils sont en dessous de tout. Ils n’ont plus le minimum d’humanité que l’on attend de responsables politiques. Ils ont perdu l’intelligence et la décence, ils ont perdu la compétence et ils ne sont plus que des technocrates, des stratèges qui ne pensent qu’à leur survie politique. Ce sont des communicants, sans éthique. La politique sans l’éthique, c’est ça le macronisme.

      Aujourd’hui, les universitaires ont à l’esprit deux choses. D’une part la mise en pièces du statut des enseignants-chercheurs avec la LPR qui conduit à la destruction du Conseil national des universités : nous avons appris cette semaine que la fin de la qualification pour devenir professeur des universités étaient effective pour les maîtres de conférences titulaires, là immédiatement, sans décret d’application. Des centaines de collègues ont envoyé leur demande de qualification au CNU. Ce pouvoir bafoue tous nos droits, il bafoue le droit en permanence. D’autre part, bien sûr, les conditions calamiteuses et l’impréparation de cette rentrée. Aujourd’hui, on ne sait pas si l’on va pouvoir rentrer la semaine prochaine. On ne sait rien ! Rien n’a été préparé et je pense que c’est volontaire. Cette impréparation est politique, elle est volontaire et criminelle. Je pèse mes mots et j’assume. C’est criminel aujourd’hui de ne pas préparer une rentrée quand des milliers d’étudiants et d’enseignants sont dans la plus grande souffrance qui soit !

  • Alain Brossat : « Rogue state » - Les aventures d’un concept pourri – ACTA
    https://acta.zone/rogue-state-les-aventures-dun-concept-pourri

    « Rogue », « rogue state », ce sont les expressions magiques qui permettent aux États-Unis de s’émanciper de toutes les conventions et traités internationaux, de faire fi des principes élémentaires du droit international. La Charte des Nations Unies, mais aussi la Constitution des États-Unis, fixent des restrictions distinctes à ce type d’intervention militaire contre une souveraineté étrangère, un type d’intervention qui ranime dangereusement le traditionnel droit de conquête que le droit international s’attache si vigoureusement à récuser (pour des raisons évidentes) après la Seconde guerre mondiale. « Rogue state », c’est le sauf-conduit que la puissance hégémonique s’accorde à elle-même et qui permet de court-circuiter toutes ces fastidieuses (et toujours incertaines) procédures passant, notamment, par des votes en Assemblée générale ou au Conseil de sécurité des Nations Unies.

  • #Recherche : l’#évaluation au centre de la discorde

    2 800 chercheurs déposent une #candidature_collective à un poste également convoité par #Thierry_Coulhon, le conseiller à l’Enseignement supérieur d’Emmanuel Macron, sur fond de désaccords autour de l’évaluation de la recherche. Explications.

    Thierry Coulhon, conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation d’Emmanuel Macron, face à 2 800 chercheurs et enseignants-chercheurs. Voici le match pour la présidence du #Haut_Conseil_de_l’évaluation_de_la_recherche_et_de_l’enseignement_supérieur (#Hcéres). Les auteurs de la candidature collective veulent « se réapproprier le contrôle sur les #valeurs et le sens de leurs métiers » et ont publié une tribune dans le Monde ce lundi.
    Pourquoi un tel enjeu ? Parce que, dans sa future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (#LPPR), le gouvernement souhaite lier, en partie, l’attribution des moyens des universités et organismes de recherche au résultat de leur évaluation par le Hcéres. Le président de la République, lors des 80 ans du CNRS (voir ci-dessous) avait appelé à « être plus courageux sur les conséquences » que l’on tire de l’évaluation.

    https://www.liberation.fr/france/2020/01/20/recherche-l-evaluation-au-centre-de-la-discorde_1773379

    #ESR #résistance #enseignement_supérieur #HCERES

    Ajouté à ce fil de discussion sur la résistance à la LPPR :
    https://seenthis.net/messages/820393

    • « Nous, chercheurs, voulons défendre l’#autonomie de la recherche et des formations »

      Face à une gestion de type « managérial », il faut renouer avec le principe de la « liberté des savants », estiment, dans une tribune au « Monde », plus de 2 700 universitaires, qui présentent, collectivement, leur candidature à la direction de l’autorité d’évaluation de la recherche publique.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/20/nous-chercheurs-voulons-defendre-l-autonomie-de-la-recherche-et-des-formatio

    • Candidature collective à la présidence du HCERES

      Plusieurs milliers de chercheurs et d’universitaires déposent le 20 janvier une candidature collective à la présidence vacante du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur français (HCERES). Leur objectif est de se réapproprier le contrôle sur les valeurs et le sens de leurs métiers. La profession de foi commune associée est disponible ci dessous, et a été publié dans le journal Le Monde daté du 21 janvier. Pour vous porter candidat 1) inscrivez-vous ici et 2) suivez la démarche explicitée ici (en cas de soucis contactez nous via contact@rogueesr.fr).

      Défendre l’autonomie de la recherche et des formations (English version)

      C’est peu dire que les réformes de notre système de recherche menées depuis quinze ans au nom de l’excellence n’ont pas eu l’effet escompté. Ambitionnant de renforcer le statut de puissance scientifique de la France, elles n’ont mené qu’au décrochage de la part française des publications mondiales, l’indicateur de performance choisi par les réformateurs eux-mêmes. Il n’y a pas à s’étonner : l’évaluation statistique des politiques publiques montre que la quantité de publications scientifiques est proportionnelle à l’argent investi dans la recherche, mais qu’elle est pratiquement insensible aux réformes structurelles. Or pendant ces quinze ans, l’effort financier s’est focalisé sur une niche fiscale, le Crédit d’Impôt Recherche, destinée à contourner l’interdiction européenne des aides publiques directes aux entreprises. L’évaluation faite par France Stratégie de son intérêt pour la recherche est sans appel : son effet de levier sur l’investissement privé est… négatif.

      Les réorganisations de l’Université et de la recherche ont aussi des effets systémiques profonds, mais qui ne sont observables que si l’on s’intéresse au savoir produit et transmis plutôt qu’au dénombrement bibliométrique. Les réformes structurelles ont conduit à une chute de la qualité et du niveau d’exigence de la production scientifique, dont les multiples scandales de fraude ne sont que la partie apparente. Cette crise institutionnelle du monde savant est d’autant plus dramatique qu’elle survient dans une phase de crise sociale, climatique et démocratique dont la résolution passe par la production, la transmission, la critique et la conservation des savoirs.

      Parce qu’elle se fonde sur la poursuite de la vérité comme horizon commun, la science suppose l’autonomie des savants, chercheurs et universitaires, vis-à-vis des pouvoirs dont son exercice dépend, qu’ils soient politiques, économiques ou religieux. Cette liberté académique ne doit pas être pensée comme une absence d’entraves mais comme une liberté positive, garantie par des moyens effectifs. Le sursaut passe par la réaffirmation des conditions pratiques de cette autonomie.

      La première condition est budgétaire : pour encourager l’inventivité et la création, il est indispensable de doter la recherche de financements récurrents, en rupture avec le formatage bureaucratique de la science par des “appels à projets” court-termistes, qui encouragent le conformisme et la recherche incrémentale.

      La deuxième condition tient à cette autre ressource préalable à la recherche : le temps. Pour maintenir la biodiversité nécessaire à un écosystème de recherche florissant, il est nécessaire de garantir statutairement la possibilité du temps long. La sélection spencérienne promue en haut lieu, faite de fragmentation et de contractualisation généralisée des statuts, tue cette diversité et entretient la crise qualitative. La solution passe par un recrutement de qualité lié à des postes pérennes, condition de l’attractivité pour les jeunes chercheurs comme pour les personnels techniques, de façon à irriguer sans cesse le système d’idées et d’aspirations nouvelles.

      La troisième condition est de réduire la division du travail savant, ce qui exclut la séparation entre des managers de la recherche exerçant le pouvoir, et des chercheurs et universitaires dépossédés et devenus de simples exécutants, séparation qui constitue la définition stricte d’une bureaucratie. Il est indispensable de procéder à un audit des structures empilées depuis quinze ans et au chiffrage de leur coût de fonctionnement afin de libérer des moyens en supprimant des strates inutiles, voire nuisibles.

      Sur le plan des pratiques, l’exigence et l’originalité des travaux scientifiques sont garanties depuis des siècles par une norme, celle de la controverse collégiale (la disputatio des classiques) : la discussion contradictoire et libre au sein de la communauté des pairs. Ce principe de gratification sociale fondée sur la reconnaissance de la valeur intellectuelle des travaux est irréductible à une “évaluation” managériale dont les fondements reposent sur un système de normes quantitatives externes, déterminées par les intérêts d’investisseurs : toute métrique normative cesse vite d’être une simple mesure pour devenir elle-même l’objectif à atteindre. Obligation doit donc être faite à tout comité de suivi, de recrutement ou de promotion de baser ses délibérations sur la lecture des travaux, et non sur l’évaluation quantitative. Pour que ce soit faisable et probant, le nombre de travaux soumis à examen doit être limité drastiquement.

      L’autonomie du monde savant nécessite enfin de ré-instituer des normes de probation scientifiques exigeantes, prenant en compte les spécificités contemporaines. Il est urgent de restituer aux communautés de chercheurs le contrôle des revues scientifiques, et de destituer l’oligopole de l’édition sur lequel se fondent techniquement et économiquement les politiques d’évaluation actuelles.

      Pour procéder à ces réformes, nous nous portons candidats à la présidence de l’institution en charge de définir les normes et les procédures qui régulent, organisent et déterminent la production savante : le HCERES. Notre candidature collective vise à renouer avec les principes d’autonomie et de responsabilité des savants qui fondent la science. Il ne saurait y avoir d’administration distincte dotée d’un « président » pour superviser ces pratiques : c’est l’ensemble du corps savant qui doit présider à l’évaluation qualitative de sa production.

      Sans recherche autonome, nous n’avons pas d’avenir.

      Cent premiers participants à la candidature collective

      Emmanuel Agullo, informatique, INRIA

      Bruno Andreotti, physique, Université Paris 7

      Dominique Archambault, informatique, Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis

      Pierre Arnoux, mathémathiques, Aix-Marseille Université

      Isabelle Backouche, histoire, EHESS

      Anne-Sophie Beignon, biologie, CNRS, CEA/INSERM/Univ. Paris-Saclay

      Olivier Berné, astrophysique, CNRS, Observatoire Midi-Pyrénées

      Bertrand Binoche, philosophie,Université Paris 1

      Yann Bisiou, droit privé, Université Paul Valéry – Montpellier 3

      Alexis Blanchet, sciences de l’information et de la communication, Université Sorbonne nouvelle Paris 3

      François Bon, archéologie, Université de Toulouse Jean Jaurès

      François Boulogne, physique, CNRS, Université Paris-Saclay

      Catherine Bourgain, génétique humaine, INSERM

      Guillaume Bridet, lettres, Université de Bourgogne

      Mathieu Brunet, lettres, Université d’Aix-Marseille

      Yann Bugeaud, mathématiques, Université de Strasbourg

      Mathilde Carpentier, bioinformatique, Sorbonne Université

      Antoine Chambert-Loir, mathématiques, Université de Paris

      Francis Chateauraynaud, sociologie, EHESS

      Guillaume Coqui, philosophie, université de Bourgogne

      Fanny Cosandey, histoire, EHESS

      Sandrine Costamagno, archéologie, CNRS, Université Toulouse Jean Jaurès

      François-Xavier Coudert, chimie, CNRS

      Françoise Crémoux, études hispaniques, Université de Paris 8

      Gabriella Crocco, philosophie, Université d’Aix-Marseille

      Pascal David, physique, Université Paris Diderot

      Steeves Demazeux, philosophie, Université Bordeaux-Montaigne

      Pascale Dubus, histoire de l’art, Université Paris 1

      Sébastien Dutreuil, philosophie, CNRS, Centre Gilles Gaston Granger.

      Florence Elias, physique, Université de Paris

      Marianne Elias, biologie evolutive, CNRS, Paris

      Estelle Forey, écologie, Université de Rouen

      Jean-Louis Fournel, études italiennes/histoire de la pensée politique, Université de Paris 8

      Sara Franceschelli, épistémologie, ENS de Lyon

      Claudia Fritz, acoustique, Sorbonne Université et CNRS

      Nelly Frossard, pharmacologie, Université de Strasbourg

      Fanny Gallot, historienne, Université Paris Est Créteil.

      Jean-Luc Galzi, pharmacologie, Université de Strasbourg

      Stéphane Gançarski, informatique, Sorbonne Université

      Laurence Giavarini, lettres, Université de Bourgogne

      Pierre Gilliot, physique, Université de Strasbourg

      Julien Gossa, informatique, Université de Strasbourg

      François Graner, physique, Université de Paris Diderot

      Elie Haddad, histoire, CNRS/ EHESS

      Jacques Haiech, biologie, Université de Strasbourg

      Hugo Harari-Kermadec, économiste, ENS Paris-Saclay

      Sarah Hatchuel, cinéma et audiovisuel, Université Paul Valéry Montpellier III

      Myriam Housssay-Holzschuch, géographie, université Grenoble-Alpes

      Philippe Huneman, philosophie, CNRS/Paris I

      Yacine Iklef, physique, CNRS / Sorbonne Université

      Sabina Issehnane, économie, Université Paris Diderot

      Vincent Jacques, physique, Université Paris Saclay

      Sophie Jallais, économie, Université Paris 1

      Chantal Jaquet, philosophie, Université Paris 1

      Philippe Jarne, écologie & évolution, CNRS, Montpellier

      François Jarrige, histoire, Université de Bourgogne

      Solenne Jouanneau, science politique, IEP de Strasbourg

      Arne Keller, physique, Université Paris Saclay

      Benoît Kloeckner, mathématiques, Université Paris-Est Créteil

      Joël Laillier, sociologie, Université d’Orléans

      Jérôme Lamy, histoire et sociologie, CNRS, UT2J

      Sylvain Laurens, sociologie, EHESS

      Guillaume Lecointre, systématique, Muséum national d’Histoire naturelle

      Jacques Le Bourlot, physique, Université Paris-Diderot & Observatoire de Paris

      Nathalie Lidgi-Guigui, sciences des matériaux, Université Sorbonne Paris Nord

      Olivier Long, arts plastiques, Université Paris 1

      Jean-Marie Maillard, physique, CNRS et Sorbonne Université

      Corinne Maitte, histoire, Université de Marne-la-Vallée

      Christine Marcandier, lettres, Aix-Marseille Université

      François Marchal, paléoanthropologie, CNRS, AMU, EFS

      Christophe Martin, Littérature, Sorbonne Université

      François Massol, écologie, CNRS

      Hélène Michel, science politique, Université de Strasbourg

      Monica Michlin, études américaines contemporaines, Université Paul Valéry Montpellier 3

      Christophe Mileschi, études italiennes, Université Paris Nanterre

      Pérola Milman, physique, CNRS/Université de Paris.

      Guillaume Miquelard-Garnier, science des matériaux, Conservatoire National des Arts et Métiers

      Pierre-Yves Modicom, linguistique germanique, Bordeaux-Montaigne

      François Munoz, écologie, Université Grenoble-Alpes

      Magali Nachtergael, lettres, Université Sorbonne Paris Nord

      Antonine Nicoglou, philosophie, Université de Tours

      Christine Noille, lettres, Sorbonne Université

      Georges Orfanoudakis, biologie, Université de Strasbourg

      Hervé Perdry, génétique humaine, Université Paris-Saclay

      Joël Pothier, bioinformatique, Sorbonne Université

      Emmanuelle Porcher, écologie, Muséum national d’Histoire naturelle

      Dominique Pradelle, philosophie, Sorbonne Université et CNRS

      Sophie Rabau, littérature générale et comparée, Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle

      Christelle Rabier, histoire des sciences et des techniques, EHESS

      Bertrand Rémy, mathématiques, École polytechnique

      Frédéric Restagno, physique, CNRS et Université Paris-Saclay

      Emmanuelle Rio, physique, Université Paris-Saclay

      Dinah Ribard, histoire, EHESS

      Antoine Roullet, histoire, CNRS

      Marine Roussillon, lettres, Université d’Artois

      Sophie Sacquin-Mora, biochimie, CNRS

      Arnaud Saint-Martin, sociologie, CNRS

      Johanna Siméant-Germanos, science politique, ENS

      Barbara Stiegler, philosophie, Université Bordeaux Montaigne

      Isabelle Théry-Parisot, bioarchéologie, CNRS, Université Côte d’Azur

      Christian Topalov, sociologie, EHESS

      Jean-Louis Tornatore, anthropologie, Université de Bourgogne

      Nicolas Valdeyron, archéologie, Université Toulouse Jean Jaurès

      Boris Valentin, archéologie, Université Paris 1

      Franck Varenne, philosophie, Université de Rouen

      Nicolas Verzelen, mathématiques, INRAE

      Guy Zuber, chimie, Université de Strasbourg

      http://rogueesr.fr/hceres

    • @perceptibles1, voici le texte complet :

      « Nous, chercheurs, voulons défendre l’autonomie de la recherche et des formations »

      Face à une gestion de type « managérial », il faut renouer avec le principe de la « liberté des savants », estiment, dans une tribune au « Monde », plus de 2 700 universitaires, qui présentent, collectivement, leur candidature à la direction de l’autorité d’évaluation de la recherche publique.

      C’est peu de dire que les réformes de notre système de recherche menées depuis quinze ans au nom de l’excellence n’ont pas eu l’effet escompté. Ambitionnant de renforcer le statut de puissance scientifique de la France, elles n’ont mené qu’au décrochage de la part française des publications mondiales, l’indicateur de performance choisi par les réformateurs eux-mêmes. Il n’y a pas à s’étonner : l’évaluation statistique des politiques publiques montre que la quantité de publications scientifiques est proportionnelle à l’argent investi dans la recherche, mais qu’elle est pratiquement insensible aux réformes structurelles. Or, pendant ces quinze années, l’effort financier s’est focalisé sur une niche fiscale, le crédit d’impôt recherche (CIR), destiné à contourner l’interdiction européenne des aides publiques directes aux entreprises. L’évaluation faite par France Stratégie [le centre de réflexion économique et sociale rattaché à Matignon] de son intérêt pour la recherche est sans appel : son effet de levier sur l’investissement privé est… négatif.

      « Les réformes structurelles ont conduit à une chute de la qualité et du niveau d’exigence de la production scientifique »

      Les réorganisations de l’université et de la recherche ont aussi des effets systémiques profonds, mais qui ne sont observables que si l’on s’intéresse au savoir produit et transmis plutôt qu’au dénombrement.

      Les réformes structurelles ont conduit à une chute de la qualité et du niveau d’exigence de la production scientifique, dont les multiples scandales concernant des fraudes ne sont que la partie apparente. Cette crise institutionnelle du monde savant est d’autant plus dramatique qu’elle survient dans une phase de crise sociale, climatique et démocratique dont la résolution passe par la production, la transmission, la critique et la conservation des savoirs.

      Liberté académique

      Parce qu’elle se fonde sur la poursuite de la vérité comme horizon commun, la science suppose l’autonomie des savants, chercheurs et universitaires vis-à-vis des pouvoirs dont son exercice dépend, qu’ils soient politiques, économiques ou religieux. Cette liberté académique ne doit pas être pensée comme une absence d’entraves, mais comme une liberté positive, garantie par des moyens effectifs. Le sursaut passe par la réaffirmation des conditions pratiques de cette autonomie.

      La première condition est budgétaire : pour encourager l’inventivité et la création, il est indispensable de doter la recherche de financements récurrents, en rupture avec le formatage bureaucratique de la science par des « appels à projets » court-termistes, qui encouragent le conformisme et la recherche incrémentale [processus de recherche où maturent progressivement des éléments d’explication].

      La deuxième condition tient à cette autre ressource préalable à la recherche : le temps. Pour maintenir la biodiversité nécessaire à un écosystème de recherche florissant, il est nécessaire de garantir statutairement la possibilité du temps long. La sélection spencérienne [inspirée des idées du philosophe anglais Herbert Spencer (1820-1903), partisan du darwinisme social] promue en haut lieu, faite de fragmentation et de contractualisation généralisée des statuts, tue cette diversité et entretient la crise qualitative. La solution passe par un recrutement de qualité lié à des postes pérennes, condition de l’attractivité pour les jeunes chercheurs comme pour les personnels techniques, de façon à irriguer sans cesse le système d’idées et d’aspirations nouvelles.

      La troisième condition est de réduire la division du travail savant, ce qui exclut la séparation entre des manageurs de la recherche exerçant le pouvoir et des chercheurs et universitaires dépossédés et devenus de simples exécutants, séparation qui constitue la définition stricte d’une bureaucratie. Il est indispensable de procéder à un audit des structures empilées depuis quinze ans et au chiffrage de leur coût de fonctionnement, afin de libérer des moyens en supprimant des strates inutiles, voire nuisibles.

      « L’autonomie du monde savant nécessite enfin de réinstituer des normes de probation scientifiques exigeantes, prenant en compte les spécificités contemporaines »

      Sur le plan des pratiques, l’exigence et l’originalité des travaux scientifiques sont garanties depuis des siècles par une norme, celle de la controverse collégiale (la disputatio des classiques) : la discussion contradictoire et libre au sein de la communauté des pairs. Ce principe de gratification sociale fondée sur la reconnaissance de la valeur intellectuelle des travaux est irréductible à une « évaluation » managériale dont les fondements reposent sur un système de normes quantitatives externes, déterminées par les intérêts d’investisseurs : toute métrique normative cesse vite d’être une simple mesure pour devenir elle-même l’objectif à atteindre. Obligation doit donc être faite à tout comité de suivi, de recrutement ou de promotion de baser ses délibérations sur la lecture des travaux, et non sur l’évaluation quantitative. Pour que ce soit faisable et probant, le nombre de travaux soumis à examen doit être limité drastiquement.

      L’autonomie du monde savant nécessite enfin de réinstituer des normes de probation scientifiques exigeantes, prenant en compte les spécificités contemporaines. Il est urgent de restituer aux communautés de chercheurs le contrôle des revues scientifiques, et de destituer l’oligopole de l’édition sur lequel se fondent techniquement et économiquement les politiques d’évaluation actuelles.

      Pour procéder à ces réformes, nous nous portons candidats à la présidence de l’institution chargée de définir les normes et les procédures qui régulent, organisent et déterminent la production savante : le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres). Notre candidature collective vise à renouer avec les principes d’autonomie et de responsabilité des savants qui fondent la science. Il ne saurait y avoir d’administration distincte dotée d’un « président » pour superviser ces pratiques : c’est l’ensemble du corps savant qui doit présider à l’évaluation qualitative de sa production. Sans recherche autonome, nous n’avons pas d’avenir.

      Parmi les signataires : Isabelle Backouche, histoire, EHESS ; Anne-Sophie Beignon, biologie, CNRS, CEA/Inserm/université Paris-Saclay ; François Bon, archéologie, université de Toulouse-Jean Jaurès ; Catherine Bourgain, génétique humaine, Inserm ; Steeves Demazeux, philosophie, université Bordeaux-Montaigne ; Sara Franceschelli, épistémologie, ENS de Lyon ; Claudia Fritz, acoustique, Sorbonne Université et CNRS ; Hugo Harari-Kermadec, économiste, ENS Paris-Saclay ; Yacine Ikhlef, physique, CNRS/Sorbonne Université ; Sophie Rabau, littérature générale et comparée, université de Paris-III-Sorbonne-Nouvelle ; Barbara Stiegler, philosophie, université Bordeaux-Montaigne. Liste complète des signataires sur : http://rogueesr.fr/hceres

    • Candidature collective sur le poste de président de l’HCERES et action devant le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche

      Action de #Rogue_ESR (Enseignement Supérieur et Recherche) devant le Ministère de la Recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation : une centaine de scientifiques ont déposé une candidature collective pour le poste de président de l’HCERES (Haut Comité à l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur), pour contrer la candidature de Thierry Coulhon, un proche d’Emmanuel Macron qui avait mis en oeuvre la sinistre réforme “LRU”. Environ 400 scientifiques ont déposé en parallèle leur candidature en ligne sur ce même poste. L’enjeu était d’afficher la dimension collective et solidaire de la recherche et de l’enseignement supérieur contre les logiques de concurrence et de compétition, tout en dénonçant la Loi Pluriannuelle de programmation de la Recherche (LPPR) qui s’annonce comme la loi la plus destructrice jamais mise en oeuvre dans le supérieur et la recherche. A notre arrivée rue Descartes, les grilles et portes normalement ouvertes au public ont été fermées, des CRS sont arrivés armés et en armure, et il nous a été impossible de déposer individuellement nos candidatures. Après plus de 3/4 h d’attente où un administratif a vainement cherché à joindre le directeur de cabinet de la ministre (dire que c’est ces gens-là qui prétendent nous évaluer et nous donner des leçons de bonne gestion…), seuls 3 collègues ont été admis au sein des bureaux du ministère et ont pu déposer l’ensemble des dossiers comportant nos CV et lettres de motivation. Ces documents ont fait l’objet d’un enregistrement officiel, sans quoi cette interdiction d’accès au ministère aurait constitué une rupture d’égalité dans une candidature à un poste de la fonction publique, ce qui aurait été justifiable d’un recours auprès du tribunal administratif. Cela dénote également de la fébrilité d’un pouvoir sans aucune légitimité qui, dès qu’une initiative aussi pacifique soit-elle se met en place, ne pense qu’à une chose : appeler des CRS en armes et barricader les accès à des bureaux en principe publics. Une prise de parole de Bruno Andreotti (Rogue ESR) a été filmé, et nous le remercions bien fort, ainsi que l’ensemble des collègues de Rogue ESR et des collègues mobilisés sur place pour cette action originale dont on espère qu’elle occupera sainement l’administration : puisque l’HCERES nous impose une bureaucratie démentielle qui nous retarde dans nos travaux scientifiques et nos enseignements, retournons-lui la politesse !


      http://igorbabou.fr/candidature-collective-sur-le-poste-de-president-de-lhceres-et-action-deva

    • « Inutile de pousser le bouchon trop loin » : réflexions de Thierry Coulhon, Conseiller du Président de la République sur l’avenir de (l’évaluation de) l’ESR

      À l’occasion du colloque Bilan et perspectives de l’évaluation de l’ESRI : 2015-2025, Thierry Coulhon, Conseiller Enseignement supérieur et recherche du Président Macron, sort de son silence élyséen, remplaçant au pied levé, nous dit-il, Cédric Villani. Il rappelle avec satisfaction l’œuvre accomplie avec quelques frères d’armes depuis 2007, en lien avec l’Australie, et expose le rôle à venir de l’HCERES, dont il est aujourd’hui le seul candidat à la direction.

      Avec brio et conviction, il nous rappelle que la science française a réussi à avoir une évaluation digne de ce nom, qu’il faudrait qu’elle puisse disposer au moins d’un établissement universitaire parmi les 30 premiers du #classement_de_Shangai, et que le Haut Conseil a pour vocation à évaluer à l’avenir tout ce qui est évaluable afin d’affecter correctement des moyens.
      Bon visionnage (à partir de la minute 24’20)
      https://www.youtube.com/watch?v=vThd6cvxpCA&feature=emb_logo

      Transcription (Hcéres)

      C’est un véritable honneur1 pour moi d’ouvrir ce colloque, parce qu’il marque sans aucun doute un moment important de l’histoire de notre système d’enseignement supérieur et de recherche. Je mesure le chemin parcouru depuis cette année 2007, où Jean-Marc Monteil portait pour l’Agence d’évaluation issue de la loi de 2006 une vision qui transcendait le Comité National d’Évaluation. Je me souviens, quelques années après, de l’occupation du Siège de la rue Vivienne, que nous essayions de traiter depuis le cabinet de Valérie Pécresse.

      Je me rappelle également l’année 2012, où je percevais des échos lointains de débats aussi enfiévrés que byzantins sur l’évaluation depuis un autre pays, situé beaucoup plus au sud, un pays où la science était plus jeune mais où l’évaluation était considérée comme naturelle et depuis longtemps opérée avec soin. Je dois avouer que j’avais omis d’expliquer aux Australiens2 que nous avions passé six mois et dépensé une grande énergie à transformer une agence en Haut Conseil et que cela était considéré en France comme une avancée substantielle. Je me souviens également de tout ce qu’ont accompli les présidents successifs et les équipes de l’AERES puis du Hcéres. Au moment de la prise de fonction de Michel Cosnard, nous partagions tous le sentiment d’une grande construction.

      En principe, un conseiller du Président de la République3 n’émet pas de déclaration publique. Considérons donc que c’est comme collègue, témoin de la douzaine d’années qui viennent de s’écouler et acteur pour encore quelques années du monde de l’ESR que je partage ces quelques réflexions avec vous.

      La date de ce colloque ne pouvait être mieux choisie. D’une part, la préparation de la loi de programmation pluriannuelle pour la recherche constitue l’occasion unique de donner une impulsion décisive à notre système d’ESR pour lui permettre de mieux remplir sa fonction et de recoller à la #compétition_mondiale. D’autre part, le mandat de Michel Cosnard à la tête du Hcéres touche à sa fin et la ministre nommera bientôt la personne qui lui succédera. #Michel_Cosnard a été un grand Président.

      Il est d’autant plus nécessaire de revenir sur la trajectoire passée et de réfléchir aux nouvelles orientations que la situation appelle. Nous pourrions discuter à l’infini pour savoir si sont les forces ou les verrous de l’enseignement supérieur et de la recherche français qui l’emportent. Deux choses sont certaines. Premièrement, notre histoire institutionnelle si particulière nous avait conduits il y a quelques années dans une sorte de situation d’empêchement où nous ne pouvions déployer nos forces. Nous n’en sommes encore complètement sortis.

      Deuxièmement, dans le reste du monde, l’université ayant emprunté des chemins moins détournés et moins escarpés ne nous attend pas pour évoluer et conquérir. Nous ne pouvons espérer, pour conserver notre place, nous abriter derrière des lignes Maginot. Elles seraient enfoncées par les besoins de la société, par la vague numérique, par la compétition pour les talents, par la circulation des chercheurs et par les aspirations de la jeunesse. Et pourtant, nous ne sommes pas loin de retrouver toute notre place dans le concert des universités mondiales.

      J’en veux pour preuve, en juillet, le dîner de l’alliance U7 autour du Président de la République, après un sommet où les grandes universités de recherche françaises avaient invité leurs homologues des pays du G7 et des pays associés à réfléchir sur leur rôle dans le monde comme acteurs globaux et à prendre des engagements sur leurs apports aux grandes transitions énergétiques, numériques et sociales.

      Nous sommes capables en effet de nous soigner de nos maux. Nous avons su créer des grandes écoles et des organismes de recherche quand nos universités étaient faibles. Les unes et les autres ont appris et apprennent encore à travailler ensemble, jusqu’à construire enfin de véritables universités au sens international, en inventant un lien plus adulte entre État et opérateurs avec la #contractualisation et l’#autonomie, en travaillant sur le périmètre des institutions, en recourant à des outils audacieux tels que le #PIA et en nous dotant d’une agence d’évaluation et d’une agence de financement sur projet.

      Néanmoins, deux dangers nous menacent sans cesse, à savoir l’#esprit_de_chapelle conjugué à l’#immobilisme, et la recherche du plus petit dénominateur commun. L’évaluation est cruciale pour surmonter ces deux difficultés. Elle est laïque, ne regardant ni la taille, ni les préjugés mais uniquement la qualité des réalisations. Elle surmonte donc l’esprit de chapelle et les catégorisations. Elle incite à prendre des décisions courageuses et fournit un point d’appui aux directions d’établissement pour le faire.

      Enfin, elle donne confiance à la société et à l’Etat. Comment irions-nous négocier des moyens nouveaux à Bercy si nous ne sommes pas capables d’objectiver ce que nous savons faire et ce que nous apportons ? L’AERES a construit une méthode et le Hcéres a poursuivi le travail mais les débats de 2012 l’ont quelque peu euphémisé. Nous passons notre vie à noter les étudiants, à évaluer des articles, à classer les collègues que nous voudrions recruter ou les projets que nous proposons de financer. Nous sommes donc bien placés pour connaître les limites et les effets pervers de ces pratiques. Mais comment pourrions-nous les refuser pour nous-mêmes ?

      À nous de réfléchir pour rendre le résultat de l’#évaluation précis et subtil mais net et utilisable. Les #classements et l’évaluation constituent deux démarches différentes. Néanmoins, nous assistons chaque année au moment de la publication du classement de #Shanghai à un concert de lamento et de déni de réalité. Même si les classements ne constituent certainement pas l’alpha et l’oméga de la #politique_universitaire, la confiance des contribuables, de l’État, des entreprises et des étudiants nous serait plus facilement acquise si nous obtenions de bons classements. Cet objectif est à portée de main. Nous devrions dès aujourd’hui occuper quelques places parmi les trente premières institutions et encore plus parmi les cinquante premières. Il est vrai que nous ne maîtrisons pas les critères de ces classements et qu’ils ne sont pas assez fins pour guider une politique d’établissement. Il serait d’autant plus paradoxal de refuser de jouer pleinement le jeu d’une évaluation dont au contraire nous décidons ensemble des règles et qui en conséquence est attentive à nos réalisations.

      Jean-Marc Monteil4 , Jean-François Dhainaut, Didier Houssin, Michel Cosnard et leurs équipes ont avancé sur le chemin d’une évaluation professionnelle, aux standards internationaux. C’est désormais un acquis.

      Michel Cosnard a accompli deux réalisations essentielles en faisant largement accepter l’évaluation et en étendant son emprise. Tout objet de l’ESRI5 est susceptible d’être évalué par le Hcéres ou dans le cadre d’une méthode validée par lui. Il reste un objectif à accomplir, à savoir donner à l’évaluation son plein impact c’est-à-dire construire ou plutôt reconstruire le lien entre l’évaluation et l’#allocation_des_moyens. C’est bien entendu le niveau politique qui prend les décisions, évalue les risques et les opportunités et peut décider de soutenir les forts parce que ce sont eux qui tirent l’ensemble vers le haut et nous aident à attirer les meilleurs, ou parfois de soutenir les faibles parce que certaines faiblesses sur des secteurs clés pour l’avenir nous mettent en danger.

      Tout cela ne peut se faire qu’une fois que les yeux du politique sont grands ouverts par l’évaluation. La ministre sera sans doute plus précise sur ce sujet. Pour ma part, il me paraît inévitable que la loi de programmation pluriannuelle de la recherche aborde cette question. Cette agence de l’évaluation, nous l’avons construite comme tous les grands pays scientifiques, en l’acclimatant à notre culture propre. Elle doit nous permettre de fuir tout faux-semblant, tout déni de réalité, de regarder en face avec précision et objectivité la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance que nous produisons. Mais cela ne se fera que selon les modalités acceptées par tous et élaborées en commun.

      Pour aller plus loin

      « Bilan et perspectives de l’évaluation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation : 2015-2025 », Colloque du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), Synthèse des échanges, Paris, Université de Paris –17 et 18 septembre 2019.
      Connell Raewyn, 2019, The Good University : What Universities Actually Do and Why it’s Time for Radical Change, Clayton, Victoria, Monash University Publishing.

      Sur le classement de Shangai

      Jean-Charles Billaut, Denis Bouyssou et Philippe Vincke, « Faut-il croire le classement de Shangaï ? », Revue de la régulation 8 (2010), consulté le 17 janvier 2020. URL : http://journals.openedition.org/regulation/9016 ; DOI : 10.4000/regulation.9016.

      Résumé : Nous proposons dans cet article une analyse critique du classement mondial des universités publié chaque année par l’Institut de l’Enseignement supérieur de l’Université Jiao Tong de Shangaï et plus connu sous le nom de « classement de Shangaï ». Après avoir rappelé comment le classement est construit, nous discutons de la pertinence des critères utilisés. Nous analysons ensuite la méthode d’agrégation proposée. Notre analyse se fonde sur les outils et concepts de l’« aide multicritère à la décision ». Nos conclusions principales sont que les critères utilisés ne sont pas pertinents, que la méthode d’agrégation présente des problèmes majeurs et que l’exercice souffre d’une réflexion insuffisante sur les questions liées à la structuration du problème. Le classement de Shangaï, malgré la grande couverture médiatique qu’il reçoit chaque année, n’est donc pas un outil pertinent pour juger de la « qualité » des institutions académiques, guider le choix des étudiants ou des familles, ou promouvoir des réformes du système d’enseignement supérieur.

      Paroles de Open your eyes, by Snow Patrol (2006) :

      ll this feels strange and untrue
      And I won’t waste a minute without you
      My bones ache, my skin feels cold
      And I’m getting so tired and so old
      The anger swells in my guts
      And I won’t feel these slices and cuts
      I want so much to open your eyes
      Cos I need you to look into mine

      Tell me that you’ll open your eyes

      Get up, get out, get away from these liars
      Cos they don’t get your soul or your fire
      Take my hand, knot your fingers through mine
      And we’ll walk from this dark room for the last time
      Every minute from this minute now
      We can do what we like anywhere
      I want so much to open your eyes
      Cos I need you to look into mine
      Tell me that you’ll open your eyes
      Tell me that you’ll open your eyes

      https://academia.hypotheses.org/7705

  • Procédure de #candidature#RogueESR
    http://rogueesr.fr/procedure-de-candidature

    #Hceres

    Procédure de soumission des candidatures

    Votre dossier doit être envoyé au ministère avant le 25 janvier. Le cachet de la poste fera foi.

    Comme indiqué dans l’appel à candidature publié au Journal Officiel, il vous faut envoyer au ministère la profession de foi collective, datée et signée, accompagnée d’un CV — le premier qui vous tombera sous la main. Vous trouverez, en pièce jointe également, le courrier type à ajouter. L’appel à candidature demande de joindre “tout justificatif de situation” sans autre précision, ce qui peut être votre NUMEN ou une simple déclaration sur l’honneur.

    Si vous estimez avoir des chances raisonnables d’obtenir la :"présidence du HCERES en Conseil des Ministres, vous pouvez joindre une copie de votre arrêté de nomination ou de votre contrat de travail, voire un scan d’un bulletin de salaire.

    L’ensemble doit être envoyé en deux courriers distincts, respectivement à :

    Bernard Larrouturou, directeur général de la recherche et de l’innovation, ainsi qu’à 

    Mme Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle 

    Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, 1, rue Descartes, 75231 Paris Cedex 05.

    Enfin, une copie du dossier doit être expédiée par courriel à leurs deux adresses électroniques : 

    directeur.general@recherche.gouv.fr et anne-sophie.barthez@enseignementsup.gouv.fr. 

    Il importe que nous allions au bout de la démarche pour que l’effet dépasse la simple pétition, puis que nous nous donnions les moyens d’ouvrir la réflexion collective sur le système d’Université et de recherche auquel nous aspirons. Sitôt votre candidature déposée, merci de bien vouloir l’indiquer ici :

    https://mensuel.framapad.org/p/9ej7-candidaturecollective?lang=fr

  • Iran, Ukraine, North Korea Show Ship Seizures Are the New Normal - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/opinion/articles/2019-07-26/iran-ukraine-north-korea-show-ship-seizures-are-the-new-normal


    Iranian Revolutionary Guards patrolling around the British-flagged tanker Stena Impero.
    Photographer: HASAN SHIRVANI/AFP/Getty Images.

    Tit-for-tat is the new normal. Look at the recent spate of ship seizures.

    The seizure of a number of ships in recent months tells an uncomfortable story. In today’s multi-polar world, countries can grab other nations’ vessels and get away with it.

    It’s not just Iran’s detention of the U.K.-flagged Stena Impero in retaliation for the seizure of one its own tankers by Britain. In recent months, other incidents have occurred that had nothing to do with smuggling or fishing disputes, the standard reasons for vessels to be stopped and held by governments. These detentions are geopolitical in nature.

    In November, Russia grabbed three small Ukrainian naval vessels that tried to break through its de facto blockade of the Kerch Strait, a barrier intended to defend an expensive bridge Moscow has built to annexed Crimea. It continues to hold the Berdyansk, Nikopol and Yeni Kapu and their crews – despite an order from the International Tribunal for the Law of the Sea to release them. Moscow disputes the tribunal’s jurisdiction and maintains that the vessels crossed the border illegally.

    On Thursday, Ukraine retaliated by seizing the Nika Spirit, a Russian oil products tanker. According to Ukrainian intelligence, the same vessel was used to block the three ships’ passage under the Crimea bridge.

    Then there’s the seizure of the North Korean bulk carrier Wise Honest by the U.S. in May, the first ever over alleged violations of international sanctions on the dictatorship.

    Kim Jong Un’s regime hasn’t retaliated because it wants to get the Wise Honest back rather than escalate the row. The cargo ship is North Korea’s second biggest, and losing it is a major blow to the country’s shaky economy.

    Meanwhile, there has been talk in the U.S. about trading the Wise Honest for USS Pueblo, the spy ship North Korea captured in 1968. Its crew was returned to the U.S. after 11 months in captivity; some of it are now pushing for the swap. And last week, a U.S. federal court approved the Wise Honest’s sale to pay compensation to the family of American student Otto Warmbier, who died after being imprisoned in North Korea.

    These ship seizures all have something in common: Military or diplomatic advantages that mean one side feels it can act with impunity.

    Obviously, Iran could do nothing to prevent the U.K. from grabbing the Grace 1 near Gibraltar. But Britain, too, simply didn’t have the naval power in the Persian Gulf to stop Iran from trying to take one its ships. Its depleted navy has a single frigate in the region, which cannot be everywhere at the same time. The U.S. theoretically, has the resources to stop Iran from hunting British ships, but has chosen not to interfere.

    Ukraine lacks the naval power to stop Russia from claiming the Kerch Strait as its own, just as it lacks the military clout to take back Crimea. While Western countries have loudly demanded that Russia free the Ukrainian ships and sailors, there’s nothing they can do to force Moscow to comply without creating an unnecessary escalation and perhaps harming Ukraine.

    But then, Russia, for its part, can’t start an all-out war with Ukraine over a tanker built in 1989. The costs would clearly outweigh the benefits; besides, just to be on the safe side, Ukraine has let the crew go after treating it with the utmost politeness. Russia only threatened “consequences” if its sailors are held hostage.

    In the U.S.–North Korea case, if the Wise Honest is sold for the benefit of Otto Warmbier’s family, Kim’s regime conceivably could strike back. If that were to happen, the U.S.’s options would be limited since North Korea is a nuclear power now.

    International rules, such as multilateral sanctions or the Law of the Sea, are nothing without reliable enforcement. But these seizures reveal unsteady balances that make enforcement difficult at best. Rogue actors, such as Iran, North Korea and the Putin regime in Russia, or merely opportunistic ones, as in the cases of Ukraine and, yes, Trump’s U.S., can grab others’ property and people, too, in order to set up trades and bolster their weak diplomatic positions.

    Exchanges of ships and hostages are too distasteful and too fraught with consequences to contemplate, as my Bloomberg Opinion colleague Bobby Ghosh recently wrote in reference to the Iran-U.K. situation. I would argue, however, that they may be necessary where captured crews are involved; Ukraine, for example would be entirely justified in finding Russian prisoners to trade for its sailors. President Volodymyr Zelenskiy’s reluctance to accept anything but their unconditional release can only prolong their suffering.

    In the Iran-U.K. case, the sailors aren’t nationals of the two countries involved, and they shouldn’t be subject to any horse-trading. Both sides should just let them go home. In the U.S.-North Korea dispute, the Wise Honest’s crew wasn’t held.

    When it comes to the hardware, at least two swaps – between the U.S. and North Korea and between Ukraine and Russia – would likely create win-win situations for all sides without creating potential for any further tit-for-tat seizures. But within a broader global context, they would send the wrong signal: That the global order is a free-for-all, in which the only solutions are transactional rather than dictated by universally accepted rules.

    In any case, the shipping industry should take note: Without adequate protection, ships can easily turn into geopolitical chips when they sail into waters where their countries’ adversaries can use force with relative impunity.

  • Researchers Recreate #Rogue_Wave in Lab, Shedding Light on How They Form in Open Ocean – gCaptain
    https://gcaptain.com/researchers-recreate-rogue-wave-in-lab-shedding-light-on-how-they-form-in-

    Researchers at the Universities of Oxford and Edinburgh have worked out the unique set of conditions that allow for the creation of ‘freak’ or ‘rogue’ waves that can seemingly appear without warning and pose a danger to ships and mariners at sea.

    During the study, the team set out to recreate the conditions that led to famous Draupner freak wave, one of the first confirmed observations of a freak wave ever recorded. The famous wave was observed on the January 1, 1995 in the North Sea by measurements made on the Draupner Oil Platform.
    […]
    nterestingly, the wave they created also resembled the ‘The Great Wave off Kanagawa’, also known as ‘The Great Wave’, a woodblock print published in the early 1800s by the Japanese artist Katsushika Hokusa, which is believed to depict a freak, or ‘rogue’, wave.

    The researchers hope that this study will lay the groundwork for being able to predict these potentially catastrophic and hugely damaging waves that occur suddenly in the ocean without warning.

    A demonstration of the wave can be seen in the video below:

    https://www.youtube.com/watch?v=QWWe9PMuVng

    #vague_scélérate

  • Les #quenouilles - #roc, #rogue
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-quenouilles/les-quenouilles-roc-rogue

    Nous, Quenouilles, plusieurs voix...

    Roc, mot singulier, qui évoque quelque chose de dense, de lourd, Permanence, immuabilité, ce qui ne peut être mis à mal/entamé que par l’érosion, les intempéries, la longue course du temps ou un évènement extraordinaire, cataclysmique. Et Bonaparte, bizarrement, seul sur son rocher, l’île d’Elbe, là où il est exilé (mais il le choisit, ce lieu d’exil !) après la bataille de Leipzig et sa chute - déchu qu’il est du trône de France. Mais en fait ce mot de Rogue, il vient aussi et surtout à l’anglaise. Rogue (adj) = coquin, franc-tireur, solitaire (Harrap’s Shorter) - Rogue (Nom) autrement dit Malicia, des X-Men. Rogue = aussi ce mage, dans la saga Harry Potter de J.K.Rowling. Traduit, en français, par Severus… La rogue (autrefois aussi dénommées noues, langues, raves ou (...)

    #quenouilles,roc,rogue
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-quenouilles/les-quenouilles-roc-rogue_05882__1.mp3

  • La première pierre d’une autre université : penser, refonder, bâtir

    Dans un manifeste, des lycéens, étudiants, universitaires, économistes, politiques et syndicalistes appellent à venir à Vincennes, samedi 2 juin à 17 heures, pour « bâtir ensemble ces universités qui seront les biens communs de la société que nous ambitionnons de construire ». « Cinq universités manquent, l’État se refuse à les créer ? Construisons-les ! », écrivent-ils.

    A celles et ceux qui se préoccupent de rendre de la conscience à leur vie, qui n’en peuvent plus depuis 30 ans des réformes mortifères, de la #compétition à outrance comme idéologie, seule créatrice de richesse, de la destruction de la culture, du rabougrissement des savoirs, nous lançons un appel à bâtir les nouvelles universités que l’État refuse de créer ! C’est à Vincennes, ce samedi 2 juin 2018 à 17h (Lac Daumesnil), que nous poserons la première pierre de l’Université en refondation et appellerons à lancer autant de chantiers que nécessaire partout en France.

    Dans le débat public sur l’Université, les questions les plus urgentes masquent des problèmes plus profonds. Ainsi, la comparaison entre l’algorithme APB et la mise en concurrence des étudiants et des universités par Parcoursup fait écran à des réformes plus souterraines : obsolescence programmée du baccalauréat, professionnalisation de la licence, réduction ou assujettissement des humanités, augmentation drastique des frais d’inscription, séparation de l’enseignement supérieur entre collèges universitaires paupérisés, dits « de proximité », et établissements « de recherche intensive visibles internationalement », dérégulation des formations diplômantes et transformations des statuts des universitaires.

    Toutes ces réformes pallient de faux problèmes créés de toutes pièces par la haute fonction publique pour masquer le sous-investissement chronique de l’État dans l’enseignement supérieur et la recherche. Alors que l’augmentation démographique de l’an 2000 et le désir grandissant des bacheliers de poursuivre leurs études conduit à un afflux de 150 000 étudiants en dix ans, l’État n’est plus à la hauteur de ce formidable élan : les budgets de l’Université stagnent et l’ouverture de postes d’enseignant-chercheurs diminue – 7000 postes de titulaires en moins depuis 2009. Le programme d’Emmanuel Macron avait pourtant raisonnablement chiffré les besoins à 2 milliards d’euros pour la recherche et à 2 milliards d’euros pour l’Université, mais l’arbitrage fait au nom du réalisme est sans appel : alors que nous sommes l’un des pays les plus riches du monde, il n’y aura pas un centime !

    Le problème des moyens masque lui-même d’autres questions, plus fondamentales, qui touchent à l’essence même de l’Université comme institution de diffusion et de mise en partage gratuit des savoirs produits par celles et ceux qui les créent. Force est de constater que les personnes qui président depuis quelques temps à la dénaturation du métier d’universitaire sont souvent les mêmes qui ne l’exercent pas ou plus et qui ne créent rien non plus. Comment expliquer que l’évolution des carrières universitaires consiste à toujours plus s’éloigner de l’enseignement et des premières années de Licence au fur et à mesure que l’on monte en grade, quand ces étudiants constituent précisément la future richesse de l’Université ?

    Nous entendons affirmer ici que le savoir n’est ni affaire de managers, ni affaire de bureaucrates et appelons à la refondation de l’Université. Retournons à ses sources, faites de liberté, de collégialité, d’exigence et d’émancipation. Plutôt que de fermer les universités aux classes populaires par le jeu de la sélection de Parcoursup, ouvrons-les ! Ce qui est en œuvre aujourd’hui, c’est une offensive généralisée contre toute possibilité de dire le vrai sur le monde et sur la société. Par le fléchage des crédits des laboratoires et l’imposition de réorientations thématiques, la recherche est de plus en plus soumise à des impératifs de rentabilité. L’instrumentalisation et la professionnalisation des disciplines visent à affaiblir les savoirs critiques en les soumettant au marché de l’emploi.

    Pour retrouver prise sur notre monde et le ré-inventer, il est nécessaire de ré-instituer l’Université comme lieu de pensée ouvert, en savoirs comme en actes. Pour engager ce chantier, nous entendons renouer avec l’idée d’Université expérimentale, telle qu’elle a pu émerger à Vincennes, il y a 50 ans, et mettre en œuvre une alternative au modèle aliénant de la concurrence généralisée. Nous aspirons au meilleur de la formation Universitaire, en nous réappropriant nos pratiques, débarrassées de l’emprise de la bureaucratie gestionnaire. Il s’agit, enfin, de faire pression sur l’État pour renouer avec les principes fondateurs de l’Université, conformes aux aspirations émancipatrices, et pour en obtenir les moyens.

    Cinq universités manquent, l’État se refuse à les créer ? Construisons-les !

    Nous appelons celles et ceux qui le souhaitent – architectes, maçons, charpentiers, ouvriers, universitaires (précaires ou non), lycéens, étudiants, parents ou simples citoyens – à bâtir ensemble ces universités qui seront les biens communs de la société que nous ambitionnons de construire. Retrouvons-nous à Vincennes pour poser symboliquement la première pierre d’une université renouvelée et en asseoir les fondations. Nous profiterons de ce moment pour débattre et affirmer que nous préemptons notre droit au savoir et que nous sommes déterminés à nous mettre en chantier, c’est-à-dire, avant tout, à faire. « Faire » est une qualité ; « faire » c’est envisager l’autre comme acteur, actrice, de son propre dépassement ; « faire », c’est juguler la fragmentation, l’isolement, l’individualisme et l’anomie qui dévitalisent notre société tout entière ; « faire », c’est mettre en chantier en engageant sa vie de la première pierre jusqu’à la fête inaugurale, dans un débordement permanent.

    Tant il est vrai que « créer, c’est résister, et résister, créer ».

    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/310518/la-premiere-pierre-d-une-autre-universite-penser-refonder-batir
    #université #alternative #fac #résistance #manifeste #bien_commun

  • RogueESR – Nous sommes RogueESR
    http://rogueesr.fr
    https://i2.wp.com/rogueesr.fr/wp-content/uploads/2017/04/cropped-rogue2-2.png?fit=512%2C512

    Nous travaillons dans l’#enseignement supérieur et la recherche (ESR) et nous nous rejetons fermement la politique d’enseignement et de recherche menée par Emmanuel Macron et son gouvernement. « Rogue » renvoie à la #révolte, le mot a été utilisé par les scientifiques et les académiques étasuniens à l’occasion de la » march for science » pour lutter contre les politiques de Trump (ex : #RogueNasa). Nous ne représentons pas les institutions de l’ESR, mais nous espérons rassembler celles et ceux qui les font vivre au quotidien, et qui souhaitent défendre un véritable #service_public, ouvert à toutes et tous.

    #RogueESR

  • Dwarf Fortress will crush your CPU because creating history is hard | Polygon
    http://www.polygon.com/2014/7/23/5926447/dwarf-fortress-will-crush-your-cpu-because-creating-history-is-hard

    In the beginning, when you first install the game, there is nothing.

    Then, at the push of a button a complex fractal generator divides the oceans from the land and calls into existence an area about twice the size of New Jersey.

    The software then throws it out, and keeps generating 16,000 square mile chunks of real estate, each one 250 miles thick, until it gets the right distribution of elevations. Adams is looking for just the right amount of high points and low points to make the place interesting.

    But this is just the shape of things. Adams has, over the years, developed an intricate process to simulate eons of complex geologic time, a way of stacking fractal layers and blending them with algorithms to give life to each world.

    IN AN INSTANT DWARF FORTRESS CALLS INTO EXISTENCE A REGION TWICE THE SIZE OF NEW JERSEY. AND THEN THROWS IT AWAY.

    The first layer plots the annual rainfall of each map location. Then a separate fractal simulates the deposition of mineral elements throughout the underground strata, giving the land itself a kind of texture. A temperature fractal is generated and rough biomes emerge as contiguous tiles on the map that contain a subset of closely related flora and fauna.

    The order here is important, because in the next step — drainage — Dwarf Fortress begins to simulate the complex forces of erosion. Only after the biomes have been created can the rivers run, slashing deep valleys as they flow toward unnamed oceans. When they finally meet the sea a salinity algorithm kicks in to define the areas for swampy river deltas, alluvial islands and mangrove swamps.

    At one time, Dwarf Fortress’ natural world stopped forming here, but Adams has added something in recent years to give each one a little something extra.

    THE LONE AND LEVEL SANDS
    In his research for the game Adams learned that in the real world when warm, wet air travels up the side of a mountain it loses moisture. Rain precipitates out creating areas like rain forests and snow capped peaks. On the other side of the mountain deserts form in areas that are called “rain shadows.”

    So Adams built a custom algorithm that simulates rain shadows in Dwarf Fortress, and if you watch carefully you can see it.

    The whole map will shudder and shift, just for a moment. All the biomes suddenly snap, a dramatic shift from east to west. Some shrink, others expand. Deserts appear out of nowhere. That’s the rain shadows kicking in.

    THE STORY OF SAZIR STOCKADEBOLT, THE “CONFINING SPELL”

    The land was called Teyo Quico in elvish. It means “The World of Cyclones.”

    Born into this world, in the year 89, was a dwarf named Sazir Stockadebolt. When she was just one year old she was abducted from her people, who were called The Ancient Spears, by a crazed dwarf woman.

    She was brought to live in the dark fortress called Dangleplague. There she was raised in the company of goblins.

    When she was 12 years old she was married to Onol Minedclapped, another dwarf who had been abducted and forced to live in Dangleplague. But just two years later, Minedclapped was murdered by the dwarf Ber Toursink.

    The horrible crime pushed Stockadebolt over the edge of madness. She joined the goblin hordes, trained as a sword fighter, and joined them when they marched into battle.

    The War of Ignition was fought over eight long years, ending in 149 in a cataclysmic battle against her own race.

    Together she and her goblin brothers killed every single member a dwarf people known as The Earth of Infamy. After that campaign Stockadebolt was promoted to be the general of the goblin army. Her faction became known as The Maroon Nightmares.

    After The War of Ignition, Stockadebolt journeyed to the depths of the world where she tamed a cave dragon, a beast which she rode into every subsequent battle she fought. Her victories include The War of Ignition, The Conflict of Growling and finally The Siege of Cuts.

    In 195 she was murdered, like her husband before her, by her own kind; a dwarf by the name of Urdim Passoars. She was 106.

    But her story lives on. Along with 57,283 other historical figures, all of whom have similar stories to share.

    In the future, Adams hopes to add plate tectonics. When he does entire regions of the map will be able to cleave against each other to create fissures, or smash into and over each other to become mountains.

    “If we had land going up and down,” Adams says with a sigh, “maybe none of this would be necessary.”

    By this point in world generation the game is using something like half of a modern quad-core computer’s total CPU power. It will hold there while it begins to spool up the maximum allowable amount of RAM that the game engine’s 32-bit software will allow. And it’s just getting started.

    After the map has been locked into place, the game assigns a kind of energy to each region, ranging from good to evil on a scale of one to 20. It then uses the positive and negative energy of each area to generate place names — The Ocean of Muting sit along the edge of The Jungles of Mire near the Ivory Hills — and on and on creating hundreds of uniquely named regions.

    But these are just the names as translated for the player. Adams says that each area of the map has been named by one of four cultures. Human, dwarven, elvish and goblin languages are actually programmed into the game.

    Eventually, he hopes that the game will be able to procedurally generate languages as part of world creation, but for now it’s working off very large lists of words.

    “There are evil words and good words in each language,” Adams says. “It chooses names based on those. The dwarf language will be used to name things that have more artifice, and the elf language will be used to name things that are more natural, and wild things and so on.”

    And it’s not done yet.

    “Then it places all the little features,” Adams says, “like the caves and monsters and the starting points of civilizations. And after that it gets significantly more complicated.”

    The world’s history begins to play out, a week at a time, for 250 years.

    Towns grow and flourish, only to expand into the wild and and conflict with their neighbors. Leaders rise to create dynasties, which then fall into ruin. And you can watch it all happen before your eyes; hundreds of thousands of creatures live and die in seconds as little more than flickering ASCII shapes.

    “They have their farms that all go on this yearly cycle and give them actual food numbers,” Adams says. “When you see a city shrink down in size, the people have either moved away or they ran out of food. Every object that is made is tracked.”

    It’s this kind of detail that gives Dwarf Fortress an impossible richness.

    For instance, when you travel to certain cities in the game and speak to a merchant they might tell you that their leather caps are made in an elvish city half a world away. And it will be true. They really were made there, during world creation, and traveled to this market for you to buy before you even started playing.

  • #Rogue_wave ahead | MIT News
    http://news.mit.edu/2016/prediction-tool-rogue-waves-0225

    https://www.youtube.com/watch?v=xgALuj6WUbk

    Now a prediction tool developed by MIT engineers may give sailors a 2-3 minute warning of an incoming rogue wave, providing them with enough time to shut down essential operations on a ship or offshore platform.
    The tool, in the form of an algorithm, sifts through data from surrounding waves to spot clusters of waves that may develop into a rogue wave. Depending on a wave group’s length and height, the algorithm computes a probability that the group will turn into a rogue wave within the next few minutes.
    It’s precise in the sense that it’s telling us very accurately the location and the time that this rare event will happen,” says Themis Sapsis, the American Bureau of Shipping Career Development Assistant Professor of Mechanical Engineering at MIT. “We have a range of possibilities, and we can say that this will be a dangerous wave, and you’d better do something. That’s really all you need.

    #vague_scélérate