• En six ans, plus de 43 millions d’#enfants ont été déplacés à cause de #catastrophes_météorologiques

    Les catastrophes climatiques ont déraciné et traumatisé des dizaines de millions d’enfants dans le monde, a alerté vendredi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

    Selon ses estimations, les inondations fluviales pourraient, à elles seules, déplacer presque 96 millions d’enfants au cours des 30 prochaines années.

    Entre 2016 et 2021, quatre types de #catastrophes_climatiques (#inondations, #tempêtes, #sécheresses, #incendies), dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants à l’intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, détaille le rapport. Et ce n’est là que « la partie émergée de l’iceberg », souligne l’UNICEF, déplorant le manque d’attention portée à ces « victimes invisibles ».

    Sur cette période de six ans, il s’agit d’environ 20.000 déplacements par jour. « Imaginez la terreur d’un enfant qui voit sa communauté ravagée par un feu incontrôlé, une tempête ou une inondation », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « En plus d’affronter la peur, ceux qui sont contraints de fuir traversent des épreuves aux conséquences particulièrement dévastatrices, sans savoir s’ils pourront rentrer chez eux et retourner à l’école ou s’ils devront se déplacer à nouveau ».

    Inondations, tempêtes, sécheresses

    Les inondations et les tempêtes ont donné lieu à 40,9 millions de déplacements d’enfants entre 2016 et 2021, soit 95% du nombre total recensé. Dans le même temps, les sécheresses ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements internes d’enfants, la Somalie comptant une fois encore parmi les pays les plus touchés, tandis que les feux incontrôlés en ont provoqué 810.000, dont plus d’un tiers au cours de la seule année 2020.

    Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe du doigt des zones particulièrement vulnérables. Ainsi, les Philippines, l’Inde et la Chine sont les pays les plus touchés en nombre absolu (près 23 millions de déplacements d’enfants en 6 ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d’évacuation préventifs.

    Mais en examinant la proportion d’enfants déplacés, on constate que les enfants vivant dans de petits États insulaires, tels que la Dominique et le Vanuatu, ont été les plus affectés par les tempêtes, tandis que ceux de Somalie et du Soudan du Sud sont au premier rang des victimes d’inondations.

    Le risque de déplacement est particulièrement élevé pour les enfants vivant dans des pays déjà aux prises avec des crises simultanées, telles que les conflits et la pauvreté, et dont les capacités locales à faire face à d’éventuels déplacements d’enfants supplémentaires sont mises à rude épreuve. Haïti, par exemple, pays à haut risque de déplacements d’enfants liés à des catastrophes, est également en proie à la violence ainsi qu’à la pauvreté et pâtit d’un manque d’investissements dans des mesures d’atténuation des risques et de préparation.

    96 millions d’enfants déplacés dans les 30 prochaines années

    Par ailleurs, le rapport avance des projections. Par exemple, les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d’enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes 7,2 millions. Des chiffres qui n’incluent pas les évacuations préventives.

    « À mesure que les effets des changements climatiques s’accentuent, les mouvements en lien avec le climat s’intensifient eux aussi, et force est de constater que nous n’agissons pas assez vite, alors même que nous disposons des outils et des connaissances nécessaires pour relever ce défi de plus en plus urgent », a ajouté Mme Russell.

    Alors que les dirigeants s’apprêtent à se réunir à Dubaï en novembre à l’occasion de la COP 28 pour aborder la question des changements climatiques, l’UNICEF appelle les décideurs à prendre des mesures pour protéger les enfants et les jeunes exposés à un risque de déplacement et les préparer, ainsi que leurs communautés. Il importe de veiller à ce que les services essentiels pour les enfants, notamment l’éducation, la santé, la nutrition, la protection sociale et la protection infantile, soient résilients aux chocs, mobiles et ouverts à tous, y compris aux enfants déjà déracinés.

    https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139392
    #climat #changement_climatique #IDPs #déplacés_internes #réfugiés_climatiques #chiffres #statistiques #UNICEF #rapport #enfance #déplacés

    • Alerte UNICEF : impacts du réchauffement climatique et de la crise environnementale sur les enfants

      La crise climatique et environnementale est l’un des plus grands défis à relever pour nos sociétés, et la jeune génération est déjà la plus touchée. Face à cette vulnérabilité, l’Unicef lance à nouveau l’alerte …

      Avec #Dina_Ionesco Chef de la Division des migrations, de l’environnement et du changement climatique (MECC)

      La situation est critique et ces chiffres devraient malheureusement continuer d’augmenter dans les années à venir. Quels sont les impacts du changement climatique et des dégradations environnementales sur les enfants du monde ? Quelles initiatives et solutions existent et doivent être soutenues au plus haut niveau ?

      Avec Jodie Soret, responsable du service ‘Programmes, plaidoyer et affaires publiques’ chez UNICEF France et Dina Ionesco, spécialiste des questions de migrations climatiques qui a travaillé sur ces questions à l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) jusqu’en 2021 et travaille actuellement pour le Forum des Pays les Plus Vulnérables (Climate Vulnerable Forum, le CVF).

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/alerte-unicef-impacts-du-rechauffement-climatique-et-de-la-crise-environ
      #audio #podcast

  • À #Montagnac, le maire balance sa source à #Cristaline

    Pour 30 000 euros, la marque est en passe de mettre la main sur une gigantesque masse d’eau près de #Béziers. Dans une zone frappée de plein fouet par les #sécheresses.

    Au début du printemps, au sortir d’une sécheresse hivernale inédite (lire l’épisode 1, « Eau, rage et désespoir » : https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep1-macron-bassines), certains habitants d’#Occitanie ont appelé à l’aide leurs divinités pour faire venir la pluie. Ç’a été le cas à #Perpignan, mais aussi dans l’#Hérault, dans le village de #Corneilhan, près de Béziers. Le 30 mars, un cortège mené par un curé avait transporté une statue de Marie en plein cagnard pendant deux kilomètres et demi. Le #cortège, racontait alors France Bleu, s’était arrêté pour prier dans les vignes. Un viticulteur avait expliqué : « L’eau, on en manque. Donc, je demande au bon #Dieu de nous l’envoyer. Les politiques ne sont pas encore capables de faire tomber la pluie. Donc à part lui, je ne vois pas ! »

    Tout cela en vain, puisque la pluie ne s’est que peu montrée, en dehors de quelques averses en juin. Puis certaines communes alentour ont affronté l’angoisse du robinet à sec, le #lac_du_Salagou a connu son plus bas niveau depuis vingt ans, tandis que mi-août, un arrêté préfectoral plaçait pour la première fois les communes limitrophes de l’#étang_de_Thau en état de « #crise », seuil maximal de #restriction des usages face à la #sécheresse. En clair, l’#eau est rare dans le coin. Mais elle n’est pas forcément chère.

    L’association #Veille_Eau_Grain estime qu’il y a de quoi fournir de l’#eau_potable à 20 000 habitants pendant quinze ans

    C’est ce qu’on découvert les 4 000 habitants de Montagnac, à une trentaine de kilomètres au nord-est de #Corneilhan. Fin 2022 ils ont appris, un peu par hasard vous le verrez, que leur mairie avait décidé de vendre pour à peine 30 000 euros une parcelle dotée d’un #forage qui plonge à 1 500 mètres sous terre, jusqu’à une masse d’eau gigantesque. À l’abandon aujourd’hui, le #puits pourrait, moyennant de gros travaux, donner accès à cette #nappe_d’eau_souterraine de qualité et dont les volumes suscitent bien des convoitises. L’association Veille Eau Grain, née contre la vente de ce forage, a depuis réuni des informations permettant d’estimer qu’il y a là de quoi fournir de l’eau potable à 20 000 habitants pendant quinze ans !

    La générosité municipale est d’autant plus étonnante que le futur acquéreur n’est pas sans le sou : il s’agit de la #Compagnie_générale_d’eaux_de_source, une filiale du géant #Sources_Alma, connu pour ses bouteilles #Saint-Yorre, #Vichy_Célestins et surtout Cristaline. Cette dernière eau, née en 1992 et numéro 1 en #France aujourd’hui, est une simple marque et s’abreuve à 21 sources différentes dans l’Hexagone – et même en Allemagne et au Luxembourg. À Montagnac et en particulier dans le secteur où est situé le forage, elle est plébiscitée. Voisin, viticulteur et fondateur de l’association Veille Eau Grain, #Christophe_Savary_de_Beauregard s’en explique : « La zone qu’on habite est quasiment désertique, nous n’avons pas l’eau potable. L’eau, on l’achète, et celle qu’on choisit, c’est la Cristaline parce que c’est la moins chère. » Cruel.

    Comment expliquer une telle vente ? Cristaline et Alma ont été pointés du doigt pour leurs méthodes commerciales et pour leur capacité à obtenir les faveurs des autorités locales, le tout, selon leurs détracteurs, grâce à du #chantage à l’#emploi. Les généreuses #dérogations_préfectorales accordées à Cristaline pour des #prélèvements d’eau dans les #Pays-de-la-Loire ont aussi été dénoncées en 2018 par les représentants locaux du Mouvement national de lutte pour l’environnement. Rien de tout ça ici, semble-t-il, puisque c’est la mairie de Montagnac elle-même qui a démarché #Alma. C’est en tout cas ce que l’équipe de communication du géant de la bouteille nous a affirmé par écrit.

    Des #viticulteurs ont raconté avoir été démarchés par des intermédiaires pour autoriser le passage de tuyaux et de canalisations menant jusqu’à une future usine. C’est là qu’on a découvert que le conseil municipal avait voté la vente du forage.
    Christophe Savary de Beauregard, fondateur de l’association Veille Eau Grain

    Après plusieurs sollicitations en juillet et en septembre, #Yann_Llopis, le maire de Montagnac, nous a fait savoir qu’il refusait de répondre à la presse – lui qui ne rechigne pourtant pas à parler de lui et de sa « préoccupation » pour l’environnement sur le site de la ville. On ne saura donc pas s’il a vendu à vil #prix l’eau de sa commune dans l’espoir de #retombées_fiscales et de créations d’emplois. Ce silence n’étonnera pas les riverains, qui disent n’avoir à aucun moment été informés par l’édile et son équipe des tractations avec le groupe Alma. Christophe Savary de Beauregard raconte avoir découvert par hasard la décision du #conseil_municipal actant la vente de la parcelle et du forage : « Fin 2022, des viticulteurs nous ont raconté qu’ils avaient été démarchés par des intermédiaires, afin d’autoriser le passage sur le terrain de tuyaux et de canalisations venant du forage et menant jusqu’à une future usine. On s’est renseignés, et c’est là qu’on a découvert qu’en septembre le conseil municipal avait délibéré et voté pour la vente du terrain et du forage au groupe Alma. »

    Habitant de Montagnac, le conseiller régional socialiste René Moreno confirme et dénonce ce manque de transparence, avant de dresser une chronologie de ce forage qu’il connaît bien. Creusé en 1980 par deux entrepreneurs locaux, il est devenu propriété de l’État à la mort de ces derniers, en 2018. La parcelle et son forage ont alors été mis en vente sous le contrôle d’une instance locale, le comité technique de la #Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), dont l’élu est membre. « À l’époque, il y avait plusieurs projets de reprise, dont celui de la mairie de Montagnac qui avait pour ambition de le destiner à un élevage privé d’esturgeons, se souvient René Moreno. Ce genre d’élevage est consommateur d’eau mais dans de faibles quantités. J’ai insisté pour que la mairie obtienne le forage. » Il obtiendra gain de cause.

    Après l’achat de la parcelle par la mairie (pour la somme de 30 000 euros, déjà), les porteurs du projet d’élevage d’esturgeons ont malheureusement baissé les bras. La mairie s’est alors retrouvée le bec dans l’eau, selon le service de communication du groupe Alma. Celui-ci indique par mail que si celle-ci ne vend pas le forage aujourd’hui, elle devra assumer les coûts de son obturation (qu’il estime à 300 000 euros) ou de sa remise en service (on dépasserait alors les 500 000 euros). René Moreno assure de son côté que ces sommes, si elles étaient avérées, pourraient être déboursées en partie par l’État ou d’autres collectivités, afin de préserver la précieuse ressource souterraine ou la destiner aux populations locales en cas de crise.

    Le projet actuel est on ne peut plus à l’opposé : construire une gigantesque #usine privée d’#embouteillage d’#eau_minérale pour une grande marque, occasionnant quelques joyeusetés comme l’artificialisation de plusieurs milliers de mètres carrés ou le passage quotidien de plusieurs dizaines de camions pour le transport des packs. Une perspective qui inquiète les riverains, tout autant que la réputation sulfureuse du groupe. Une enquête de Médiacités publiée en décembre 2022 a, par exemple, révélé que 13 de ses 34 usines françaises avaient été épinglées par les services de l’État depuis 2010 : non-conformités, contaminations, pollution de ruisseau et mêmes fraudes…

    Derrière Cristaline, deux hommes à la réputation sulfureuse : le milliardaire #Pierre_Castel et #Pierre_Papillaud, le visage des pubs télé Rozana

    Quant aux créateurs de Cristaline, ils se signalent autant par leurs succès que par leurs casseroles. Le milliardaire Pierre Castel, l’un des dix Français les plus riches, a été condamné pour avoir abrité son immense fortune – faite dans la bière en Afrique et dans le vin partout dans le monde (les cavistes Nicolas, la marque Baron de Lestac…) – dans des #paradis_fiscaux. Il apparaît dans les listings des « Pandora Papers ». Son groupe est en prime visé par une enquête du parquet antiterroriste pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « complicité de crimes de guerre » parce qu’il aurait financé en Centrafrique une milice coupables d’exactions en masse. Pierre Castel a vendu ses parts à son compère Pierre Papillaud en 2008. Celui-ci, dont vous avez vu la tête dans les pubs télé pour la marque d’eau gazeuse #Rozana, a été accusé par d’anciens salariés de méthodes managériales violentes et de harcèlement moral, et condamné pour une campagne de dénigrement de l’eau du robinet. Il apparaît, lui, dans les listings des « Panama Papers ». Il est décédé en 2017.

    C’est face à ce groupe que se dressent la vingtaine de membres de l’association Veille Eau Grain. Ceux-ci ont entamé une procédure devant le tribunal administratif pour faire annuler la délibération du conseil municipal de Montagnac concernant la vente du forage, arguant que cette décision a été prise sans informer la population et à partir d’un corpus de documents trop limité pour juger de sa pertinence. Ce n’est que le début du combat. L’exploitation du forage est soumise à une étude d’impact environnementale, qui, selon le groupe Alma, a démarré en juillet et durera dix-huit mois.

    https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep7-montagnac-cristaline

    #accès_à_l'eau #impact_environnemental

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1016901

  • #Dérèglement_climatique : « Le soutien financier aux #pays_en_développement est un enjeu essentiel »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/21/dereglement-climatique-le-soutien-financier-aux-pays-en-developpement-est-un

    Dérèglement climatique : « Le soutien financier aux pays en développement est un enjeu essentiel »
    #Tribune
    #Collectif

    Un collectif de 350 #scientifiques, parmi lesquels Xavier Capet, océanographe, et Jean Jouzel, ancien vice-président du groupe de travail sur les bases physiques du changement climatique du GIEC, réclame, dans une tribune au « Monde », la création au plus vite, par l’Europe, d’une taxe sur les transactions financières pour soutenir les politiques climatiques au Nord et au Sud.

    #Feux_de_forêts à répétition, #inondations meurtrières au Pakistan, #sécheresses extrêmes en Afrique et même en Europe… Nous observons partout dans le monde les effets dévastateurs du dérèglement climatique, alors que le réchauffement est seulement de + 1,1 °C en moyenne à l’échelle globale, par rapport à l’ère préindustrielle. Le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dont la synthèse a été publiée en mars, est, hélas, très clair : si nous n’agissons pas de manière ambitieuse contre le changement climatique, nous pourrions nous diriger vers un réchauffement de + 4 °C d’ici à la fin du siècle, avec de très graves répercussions sur les sociétés humaines et les écosystèmes.
    Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Fiscalité : « Une taxe sur les transactions financières pour générer des investissements publics d’urgence »

    Pour éviter ce scénario catastrophe, le GIEC insiste sur les besoins de financements nouveaux, que ce soit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou pour mettre en œuvre des politiques d’adaptation permettant de limiter les effets du dérèglement climatique. Il insiste également sur l’importance de mécanismes de redistribution entre pays du Nord et pays du Sud, pour tenir compte de leurs responsabilités différenciées vis-à-vis du réchauffement climatique, ainsi que de leurs capacités respectives à y faire face.

    Le soutien financier aux pays en développement est un enjeu essentiel, présent au cœur du processus des COP climat et de l’accord de Paris lui-même. Mais, à ce jour, et malgré des promesses réitérées depuis plus de dix ans par les pays industrialisés, le financement des besoins des pays du Sud pour la lutte contre le changement climatique est largement insuffisant. Et c’est également le cas de la part fournie par les pays de l’Union européenne (UE), qui est constituée, de manière disproportionnée, de prêts plutôt que de subventions.

    Une taxe de 0,1 %

    En novembre 2022, la COP27 a acté la création d’un nouveau fonds consacré aux pertes et dommages, Loss and Damage Fund, pour aider les pays du Sud à faire face aux inévitables conséquences du dérèglement climatique. Cette décision importante restera totalement virtuelle si des sources de financement massives et pérennes ne sont pas rapidement trouvées pour abonder ce nouveau fonds.

    C’est l’un des enjeux-clés de la prochaine COP28, mais aussi du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, qui doit se tenir, en France, les 22 et 23 juin, à l’initiative d’Emmanuel Macron et de Mia Mottley, première ministre de la Barbade.

    Dans un rapport voté fin 2020, le Parlement européen rappelait qu’une taxe de 0,1 % prélevée sur l’ensemble des transactions financières (TTF) rapporterait 57 milliards d’euros par an. Le 16 février 2023, dans un nouveau rapport, le Parlement européen demandait instamment aux chefs d’Etat et de gouvernement de parvenir à un accord pour créer effectivement cette taxe « avant la fin juin 2023 ».

    Coopération renforcée

    A Bruxelles et à Strasbourg, cette solution fait consensus : l’amendement demandant l’instauration de cette petite taxe, déposé par les sociaux-démocrates, a été voté par 80 % des députés de droite, et même 92 % des députés de la droite allemande.

    De plus, il n’y a pas besoin de l’unanimité des vingt-sept Etats membres de l’UE pour avancer sur cette question : dix pays membres travaillent déjà à la création de cette TTF dans le cadre d’une coopération renforcée. Hélas, la France, qui en fait partie, défend une approche minimale, qui exempte de taxe l’immense majorité des mouvements financiers.
    Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Le Sud n’est pas seulement une victime du réchauffement climatique, il est aussi un acteur majeur de l’adaptation »

    Face à l’ampleur des dangers encourus et l’absence de réaction à la hauteur des enjeux, nous, scientifiques experts des questions climatiques, soutenons pleinement le calendrier et la demande du Parlement européen de créer une « vraie » taxe sur les transactions financières.

    Nous demandons à Emmanuel Macron et au gouvernement français de faire le nécessaire pour qu’une version ambitieuse de cette taxe soit créée au plus vite dans l’UE. Le produit de cette taxe doit bénéficier largement à la lutte contre le dérèglement climatique et ses conséquences, en soutien aux populations les plus fragiles, notamment dans les pays en développement.

    Premiers signataires : Jean Jouzel, paléoclimatologue, ancien vice-président du groupe de travail sur les bases physiques du changement climatique du GIEC ; Wolfgang Cramer, auteur principal du groupe de travail 2 du GIEC ; Magali Reghezza, membre du Haut Conseil pour le climat, géographe ; Jean-Baptiste Sallée, auteur du GIEC, océanographe ; Christophe Cassou, coauteur du 6e rapport du GIEC, climatologue ; Yamina Saheb, autrice principale du groupe n°3 du GIEC, docteure en énergétique, experte des politiques d’atténuation du changement climatique ; Agnès Ducharne, hydroclimatologue ; Jean-Louis Dufresne, coauteur du 5e et 6e rapport du GIEC, climatologue ; Michael Ghil, climatologue, physicien et mathématicien ; Heidi Sevestre, glaciologue, membre du programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique ; Xavier Capet, directeur de recherche CNRS, océanographe.

    Liste complète des signataires.

    https://taxonslaspeculation.com/tribune-scientifiques-politiques-climat-europe-taxe-transaction

    Collectif

  • « Les #mégabassines sont une mal-adaptation aux #sécheresses présentes et à venir »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/26/les-megabassines-sont-une-mal-adaptation-aux-secheresses-presentes-et-a-veni

    « Il est possible d’assurer un avenir durable et équitable dans le domaine de l’eau. Il faut pour cela changer radicalement la façon dont nous apprécions, gérons et utilisons l’eau. Cela commence par traiter l’eau comme notre bien collectif mondial le plus précieux, essentiel à la protection de tous les écosystèmes et de toutes les formes de vie. »

    Ces écrits ouvrent le rapport de synthèse sur l’économie de l’eau publié lors de la Conférence des Nations unies sur l’eau organisée du 22 au 24 mars, qui succède à un hiver exceptionnellement peu pluvieux en France. La crise qui s’installe et les restrictions associées soulignent l’importance de la gestion des stockages naturels fournissant une grande partie de l’eau dont nous dépendons.

    Car si l’eau est une ressource renouvelable, l’équilibre est en phase d’être rompu alors que les effets combinés du changement climatique et de la surconsommation d’eau s’accroissent. Que ce soit dans les lacs, les rivières, les sols ou les nappes phréatiques, les quantités d’eau se réduisent en France. Il est donc très probable que la compétition entre les principaux usages de l’eau (industrie, eau potable et sanitaire, refroidissement des centrales électriques, agriculture) s’amplifie.

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    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/26/les-megabassines-sont-une-mal-adaptation-aux-secheresses-presentes-et-a-veni

    Notre souveraineté alimentaire menacée
    L’agriculture utilise actuellement 45 % de l’eau consommée en France, principalement à travers l’irrigation, et représente plus de 90 % de la consommation estivale dans certaines régions. Dans un contexte de raréfaction de l’eau disponible, il est donc crucial de (re)penser notre système agricole. Une adaptation est indispensable, mais laquelle ?

    Les mégabassines, qui sont des retenues à ciel ouvert remplies en hiver par pompage des nappes phréatiques sont régulièrement présentées comme nécessaires pour « nourrir la France ». Les projets se multiplient en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Centre et Bretagne, entre autres. Sur le plan hydrologique et économique, les mégabassines menacent la préservation de l’eau et notre souveraineté alimentaire.

    Elles sont d’abord une mal-adaptation aux sécheresses présentes et à venir, qui vont augmenter notre vulnérabilité tout en fragilisant les écosystèmes. Ces réservoirs dépendent de la recharge souterraine et ne permettent pas de faire face à une sécheresse prolongée laissant les nappes à des niveaux trop bas. Un remplissage de mégabassines mise sur une recharge phréatique satisfaisante en hiver, alors que les prévisions hydrogéologiques ne peuvent dépasser six mois.

    Ces retenues « court-circuitent » une partie du transit lent des nappes phréatiques qui sont de véritables tampons hydrologiques dans les paysages, et peuvent créer des « sécheresses anthropiques » amplifiant l’impact des sécheresses météorologiques en aval des prélèvements d’eau, comme déjà observé dans la péninsule ibérique et au Chili.

    Un cercle vicieux
    Ces sécheresses d’origine humaine proviennent d’une dépendance accrue aux infrastructures d’approvisionnement en eau, et peuvent créer un cercle vicieux : les sécheresses alimentent une demande pour plus de dispositifs de stockage, accroissant les usages, qui causera de nouveaux déficits et ainsi d’autres dégâts socio-économiques.

    Les retenues ont aussi un impact sur la biodiversité des zones humides et des systèmes aquatiques avec des effets cumulés encore largement inconnus, alors que ces écosystèmes ont connu une régression massive en Europe et que la biodiversité aquatique a fortement décru.

    Face à ces risques, aucune étude ne permet d’affirmer un effet positif local des bassines sur la ressource en eau. Dans les Deux-Sèvres, une étude du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) en 2022 a modélisé l’effet régional du pompage de la nappe pour le remplissage hivernal de seize réservoirs à ciel ouvert.

    Une contre-expertise et plusieurs collègues ont relevé que la méthodologie utilisée ne décrit pas les dynamiques des nappes phréatiques et les effets de l’évaporation, et n’intègre pas les effets de sécheresses comme celles de la dernière décennie et encore moins celles – plus intenses et plus fréquentes – à venir. Nous ne mettons pas en cause nos collègues du BRGM, qui n’ont répondu qu’à une commande émise par la Coopérative de l’eau des Deux-Sèvres avec des scénarios précis sur une période 2000-2011 peu représentative du futur, comme admis dans un communiqué de presse récent.

    « Greenwashing hydrologique »
    Il est inacceptable que l’instrumentalisation de résultats scientifiques sortis de leur contexte, justifie des politiques de gestion de la ressource sourdes à l’intérêt collectif et à l’évaluation scientifique rigoureuse. En effet, le déploiement des mégabassines freine la transformation de notre modèle socio-économique et de nos modes de vie, nécessaire et urgente pour la préservation de la ressource en eau. La recherche doit contribuer à cette transformation, et non être mise au service de projets qui aggravent la situation ou détournent les efforts des véritables priorités.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Nos organisations alertent sur l’arbitraire policier et juridique mis en place comme stratégie de répression des manifestations »
    Par ailleurs, les mégabassines alimenteront une minorité d’exploitations agricoles de taille importante pouvant réaliser les investissements nécessaires, en fragilisant l’accès à l’eau souterraine de tous les utilisateurs. Dans cette mise en concurrence, il s’agit alors d’engager le dialogue.

    Diverses dynamiques mettent les professions agricoles sous pression : baisse du nombre de #paysans, agrandissement des exploitations, et dépendance aux importations (engrais, pétrole) réduisent la souveraineté alimentaire et la résilience du système agricole. Nous conseillons de nouvelles orientations politiques et économiques pour l’agriculture​​​​​​​ afin de soutenir les paysans pratiquant une agriculture plus sobre en eau, plutôt que de subventionner des mégabassines (à hauteur de 70 % des 76 millions d’euros pour le projet dans les #Deux-Sèvres).

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dans les Deux-Sèvres, une #mobilisation_anti-mégabassines sous haute tension
    Quelle est donc l’utilité réelle des bassines, « #greenwashing hydrologique » où l’argent public bénéficie à un petit nombre au détriment de tous les autres ? L’éthique scientifique nous impose de susciter et d’éclairer un débat démocratique, pour que soient prises des décisions collectives à la hauteur des enjeux. Les mobilisations contre les projets de mégabassines nous paraissent légitimes, et les Scientifiques en rébellion estiment nécessaire d’agir pour replacer les débats scientifiques et la gestion des ressources au cœur d’une prise de décision égalitaire entre tous les acteurs.

  • La réutilisation des eaux usées, le vrai-faux miracle anti-sécheresse
    https://www.liberation.fr/environnement/la-reutilisation-des-eaux-usees-le-vrai-faux-miracle-anti-secheresse-2023

    L’exécutif y voit un levier pour « trouver des sources alternatives d’eau ». Car aujourd’hui, « on se prive de millions de mètres cubes : [sur] 30 000 stations d’assainissement, seulement 77 permettent d’assainir les eaux usées pour les réutiliser », se désole Christophe Béchu. En France, moins de 1% des eaux usées traitées sont réutilisées, contre 8% en Italie, 14% en Espagne et 85% en Israël. L’Australie, la Californie ou le Texas y ont aussi beaucoup recours, y compris pour la lutte anti-incendies. Et la Namibie et Singapour s’en servent pour produire de l’eau potable. « Les technologies sont matures, on les connaît bien, donc nous pouvons aisément monter à 10% de réutilisation en France d’ici à 2027, soit 500 millions de m³, c’est-à-dire environ 15% des besoins d’irrigation du monde agricole », assure Maximilien Pellegrini, directeur général délégué du groupe Suez et président de la Fédération des entreprises de l’eau. Selon lui, la principale barrière n’est pas sanitaire : « Les Français mangent depuis des décennies des tomates espagnoles irriguées avec de l’eau réutilisée, ça ne pose pas de problème. » Elle n’est pas non plus économique, même si « le traitement additionnel a un coût, qui varie en fonction des technologies utilisées et de la qualité de l’eau voulue ». Elle est plutôt administrative et réglementaire : « Il faut dix ans pour faire démarrer un projet. »

    [...] Alors, a-t-on trouvé le remède miracle à la sécheresse ? Pas si vite. Personne ne le prétend, pas même ses plus fervents partisans. L’idée peut être judicieuse, mais dans certaines situations seulement, au cas par cas et utilisée à bon escient. « Ce n’est pas une solution magique, ça ne génère pas une ressource nouvelle, insiste Régis Taisne, chef du département cycle de l’eau de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. C’est de l’eau que l’on va utiliser d’une certaine manière plutôt qu’une autre et ça n’est pertinent que si cela ne prive pas trop le milieu aquatique. » Ainsi, utilisée massivement en amont d’une rivière, par exemple pour l’irrigation de cultures gourmandes en eau, la Reut [réutilisation des eaux usées traitées] peut dépouiller celle-ci du précieux liquide et perturber son fonctionnement écologique mais aussi l’approvisionnement des populations résidant en aval. « Les rejets de la station d’épuration d’Achères, la plus grosse d’Europe située à l’ouest de Paris, c’est la moitié du débit de la Seine en été, illustre Régis Taisne. Si on la prive de ça, à Rouen ou même au Havre, il y aura des soucis. » Pour lui, la pratique pose moins de problèmes sur les côtes, là où les rejets des stations d’épuration finissent dans la mer et où l’eau réutilisée « manquera donc moins au milieu », même si les activités littorales ont aussi besoin d’une certaine quantité d’eau douce, par exemple pour la conchyliculture.

    [...] « Je ne tire pas un trait sur la Reut, mais il faut raisonner au cas par cas, garder en tête qu’un cours d’#eau n’est pas un autre, être extrêmement humbles et nous interroger sur les usages de cette eau, s’ils sont vraiment nécessaires », insiste-t-elle [l’hydrobiologiste Marie Mézière-Fortin]. Cette dernière ne pense pas non plus qu’il faille suivre les exemples italien, espagnol et israélien : « Ils ont utilisé toutes les techniques visant à stocker de l’eau et à l’empêcher d’être sur les territoires. Résultat, ils sont touchés par des #sécheresses monumentales, ils ont gagné vingt ans dans leur “combat” contre la sécheresse mais vont finir par le perdre. » Pour la spécialiste, tout miser sur la #Reut serait donc « de la mal-adaptation suicidaire ».

    La voie à suivre, dit-elle, « c’est une somme de petites choses qui supposent de changer de modèle agricole et d’aménagement du territoire, au-delà d’une seule solution “miracle”. Il n’y a jamais de solution unique. Et chacun peut agir à son niveau ». D’abord, pour économiser l’eau.

    • Quant au #dessalement de l’eau de mer :
      Les encombrants rejets du dessalement
      https://www.pourlascience.fr/sd/environnement/les-encombrants-rejets-du-dessalement-16052.php

      Ils ont ainsi estimé à 95 millions de mètres cubes par jour la quantité d’eau dessalée produite dans le monde, tandis que le volume des #saumures rejetées serait une fois et demie plus important : 142 millions de mètres cubes par jour, chiffre supérieur de 50 % aux estimations précédentes.

      [...] Qu’advient-il des saumures ? Dans la plupart des cas, elles sont rejetées directement en mer, 80 % des unités de dessalement se trouvant à moins de 10 kilomètres de la côte. Or les saumures, plus denses que l’eau de mer, appauvrissent en oxygène les eaux profondes. Cet appauvrissement en oxygène et la forte salinité nuisent aux organismes vivant sur le fond marin. De plus, les saumures contiennent des produits toxiques, utilisés notamment pour réduire les dépôts dans les dispositifs de dessalement.

  • Sécheresse : 27 jours sans pluie en France, du jamais vu en hiver
    https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/secheresse-27-jours-sans-pluie-en-france-du-jamais-vu-en-hiver

    La pluie n’est pas tombée en France depuis le 21 janvier, soit une série record de 27 jours. Du jamais vu en hiver . Cette situation se traduit par un assèchement des sols, déjà affaiblis par la sécheresse de l’été 2022. Source : Météo-France

    • Abstract

      A prolonged drought affected Western Europe and the Mediterranean region in 2022 producing large socio-ecological impacts. The role of anthropogenic climate change (ACC) in exacerbating this drought has been often invoked in the public debate, but the link between atmospheric circulation and ACC has not received much attention so far. Here we address this question by applying the method of circulation analogs, which allows us to identify atmospheric patterns in the period 1836-2021 very similar to those occurred in 2022. By comparing the circulation analogs when global warming was absent (1836-1915) with those occurred recently (1942-2021), and by excluding interannual and interdecadal variability as possible drivers, we identify the contribution of ACC. The 2022 drought was associated with a persistent anticyclonic anomaly over Western Europe. Circulation analogs of this atmospheric pattern in 1941-2021 feature 500 hPa geopotential height anomalies larger in both extent and magnitude, and higher temperatures at the surface, relative to those in 1836-1915. Both factors exacerbated the drought, by increasing the area affected and enhancing soil drying through evapotranspiration. While the occurrence of the atmospheric circulation associated with the 2022 drought has not become more frequent in recent decades, the influence of the Atlantic Multidecadal oscillation cannot be ruled-out.

      https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/acbc37

    • Même en hiver, la France a soif de pluie

      L’hiver n’a pas été aussi sec depuis 35 ans. La faute à l’homme, qui dérègle le climat. Le niveau des nappes phréatiques est si bas qu’il pourrait mettre en péril les cultures du printemps et de l’été 2023.

      On se croirait un 15 août. Rivières à sec, maigres filets d’eau au départ des #sources, fleuves aux allures de banc de sable : partout dans l’Hexagone, habitant·es et autorités relaient les mêmes images d’une France aux prises avec l’une des #sécheresses_hivernales les plus importantes de son histoire. Il n’a pas plu, selon Météo France, depuis le 21 janvier, ce qui n’était plus arrivé depuis près de 35 ans.

      Si le phénomène préoccupe, c’est qu’il s’inscrit dans un temps devenu très long. Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie, à l’exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022. Après un été très sec, l’hiver 2023 devrait figurer parmi « les dix hivers les moins arrosés depuis 1959 », explique l’institution météorologique.

      Deux départements dans le sud de la France ont pris des mesures de restriction d’eau et au moins une dizaine d’autres ont été placés en « vigilance », selon le ministère de l’écologie. Dans le département du Var, rapporte le journal Ouest-France, alors que les dernières mesures de restriction de l’usage de l’eau avaient été levées le 15 décembre 2022 seulement, 85 communes ont à nouveau été placées en situation d’alerte sécheresse, ce qui a permis au préfet d’interdire d’arroser les jardins la journée, de laver les véhicules des particuliers ou d’utiliser des jeux d’eau. Le milieu agricole n’est pas ciblé par ces mesures.

      Dans les Pyrénées-Orientales, également concernées par des restrictions, l’interdiction prise en janvier de prélever de l’eau dans le fleuve Têt avait déjà provoqué l’ire des syndicats agricoles et d’une partie des élus politiques locaux. Un millier de représentants d’une partie du monde rural avait alors défilé à Montpellier, racontait le journal Le Monde, pour défendre l’accès à l’eau, un bien « de plus en plus rare et convoité ».

      Sans apport de pluie depuis six mois, le fleuve L’Agly, irriguant le Roussillon plus au nord, dévoile lui aussi son fond pierreux à des habitantes et habitants catastrophés, un phénomène très rare selon le syndicat mixte du bassin versant, interrogé par TF1.

      Le journal La Dépêche relaie lui aussi le faible niveau des barrages du Tarn sud, « source d’inquiétudes », malgré les appels dès le début de l’hiver à limiter la consommation d’eau. Les hameaux du Livradois-Forez ou du Velay, dans le Massif central, sont eux carrément alimentés en eau potable par des camions-citernes. La région est pourtant considérée comme « le château d’eau » de la France pour sa pluviométrie.

      Les grands fleuves, comme la Loire ou le Rhin, ne sont pas épargnés. Le faible niveau de ce dernier était même au cœur d’un atelier européen qui s’est tenu jusqu’au 18 février 2022, selon RFI. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg étaient rassemblés à Strasbourg pour pour lutter contre « le même fléau » : sur cet axe navigable capital pour l’économie, certains transporteurs fluviaux ne peuvent plus circuler. À tel point que l’Union européenne envisage de remplacer une partie de la flotte par des bateaux à faible tirant d’eau.

      La météo pourrait changer la semaine prochaine. Une nouvelle vague froide de pluie et de neige s’annonce en remplacement du soleil et du vent qui prévalaient jusqu’ici. Mais un tel niveau de sécheresse sera difficile à rattraper.

      Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a précisé début janvier dans un rapport que « la recharge des nappes phréatiques reste peu intense. Plus des trois quarts des nappes demeurent sous les normales mensuelles ». Une « bombe à retardement » pour l’été 2023 « si les nappes phréatiques ne sont pas rechargées d’ici le mois d’avril », a mis en garde récemment Serge Zaka, consultant et docteur en agroclimatologie, sur France Info.

      Ces sécheresses quatre saisons, une « anomalie anticyclonique » que l’Europe de l’Ouest affronte tout particulièrement depuis le début de l’année 2022, sont la conséquence directe du dérèglement climatique et de l’activité humaine, comme l’a démontré un nouveau rapport du CNRS (Centre national de recherche scientifique), publié le 27 janvier 2023.

      Commentant leurs résultats, les trois scientifiques à l’origine de cette étude considèrent qu’elle apporte « une preuve claire du rôle du changement climatique dû à l’homme dans l’exacerbation de la sécheresse exceptionnelle de 2022 et souligne la nécessité de poursuivre et d’intensifier les recherches et les actions pour faire face aux impacts du changement climatique sur nos communautés ».

      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/190223/meme-en-hiver-la-france-soif-de-pluie
      #sécheresse_hivernale

    • Parler de « canicule d’hiver » me semble biaisé : la canicule d’un point de vue étymologique est une période de chaleur sèche se produisant de fin juillet à fin août

      Du latin caniculis (« petite chienne »), Canicula étant également l’un des anciens noms de l’étoile Sirius. Les périodes de grande chaleur furent ainsi nommées parce qu’on les attribuait à l’influence de Sirius. En effet, pendant l’Antiquité, au cours de la période annuelle du 20 juillet au 24 août, cette étoile se couchait et se levait en même temps que le Soleil.

      Donc le phénomène est bien lié à une réalité due à la mécanique céleste.
      Il serait plus pertinent de parler d’anomalies persistantes dans la circulation atmosphérique qui se manifestent par des situations de blocages anticycloniques sur l’Europe de l’Ouest.
      On pourrait aussi parler d’anomalies de géopotentiel mais là ça devient plus technique.
      De toute façon, les conséquences sont on ne peut plus problématiques : nous allons manquer d’eau. Pour nous mêmes dans nos usages domestiques mais plus préoccupant encore, pour les autres êtres vivants que sont les animaux et les végétaux. Et je pense qu’on ne mesure pas l’ampleur du désastre à long terme.

  • France : Sécheresse de 1976 wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9cheresse_de_1976

    Causes de la sécheresse
    Dès décembre 1975, l’anticyclone des Açores, à 1 035 hPa, est remonté vers le Nord, au large de l’Irlande, et se trouve donc très proche de son homologue d’Amérique du Nord, à 1 045 hPa sur le Sud du Groenland. Ces deux anticyclones conjugués font barrage aux précipitations venant de l’Atlantique et empêchent celles-ci d’arroser l’Europe. En janvier, si les hautes pressions polaires refluent vers l’Amérique, celles de l’Atlantique, au contraire, se rapprochent des côtes européennes, s’installent notamment au Nord de l’Espagne et font barrage aux basses pressions islandaises qui pourraient permettre aux nuages de venir sur l’Europe2.


    En février, ce sont encore les anticyclones conjugués des Açores (à 1 025 hPa, des Açores au Portugal) et de Sibérie (à 1 040 hPa sur la Biélorussie, l’Ukraine et la Roumanie) qui font obstacle aux précipitations, phénomène qui se répète en mars et en avril, et qui entraîne de surcroît des coups de froids favorisant le maintien de ces anticyclones tout au long du printemps. Dès le début du mois de mai, le déficit pluviométrique est important, et les températures montent très rapidement en conséquence2, ce qui entraîne « de vives inquiétudes pour les cultures fruitières et légumières, ainsi que pour la production de fourrage » et amène Le Monde à prédire que « S’il ne pleut pas d’ici une quinzaine de jours, la situation deviendra particulièrement grave »3.
    En mai, le front de hautes pressions est quasi constant à 1 020 hPa environ entre la Carélie et Madère, empêchant les précipitations atlantiques d’atteindre l’Europe2.

    Observations météorologiques
    Températures
    Au mois de mai.
    Dès le début du mois de mai, on observe des températures inhabituelles pour l’époque, en particulier en Aquitaine et dans les Charentes :
    • 29 °C à Mont-de-Marsan et Périgueux,
    • 28 °C à Cognac et Dax,
    • 27 °C à Agen, Royan, Biarritz et Pau.
    • Le record de température à cette date est battu notamment à la Rochelle (28 °C, presque 5 °C de plus que le précédent record)2.

    Au mois de juin.
    Les températures observées dans le Sud-Ouest de la France s’élèvent encore, mais des records sont également battus à Paris et surtout en Angleterre :
    • 35,4 °C à North Heath (North Heath (en), dans le Sussex de l’Ouest) et à Dereham (Dereham, dans le comté de Norfolk, ainsi que 35,6 °C à Southampton,
    • 34,8 °C au centre de Londres4,
    • 34 °C à Cognac, Dax ou Paris (dans cette dernière ville, plus de 50 °C pour les chauffeurs d’autobus, ce qui entraîna la création d’une prime de chaleur par la RATP3),
    • 33 °C à Agen, Bordeaux et Périgueux,
    • 30 °C à Royston durant seize jours consécutifs5.
    Au mois de juillet.
    • 40 °C à Arcachon,
    • 38 °C à Bordeaux.

    Pluviométrie
    En France, au printemps, les sols ne sont pas aussi secs qu’ils ont pu l’être lors de certains printemps postérieurs (2003, 2006, 2007, 2010, 2011, 2012, 2014, 2017 et 2018 notamment) grâce à quelques épisodes pluvieux en février et en avril. En revanche, le printemps 1976 se caractérise par un niveau assez bas des nappes phréatiques à cause d’un léger déficit pluviométrique de l’hiver6.

    Avec un déficit en pluie de 46 % sur la France, le printemps 1976 est le deuxième printemps le plus sec du XXe siècle après celui de 19597,8,9. Le déficit de précipitations en 1976 est très marqué notamment au nord d’une ligne Bordeaux-Metz, le littoral méditerranéen restant excédentaire sur l’année1. À Évreux, le total cumulé des précipitations d’avril, mai et juin est de 21 mm d’eau contre 150 mm habituellement10.

    Les précipitations ne sont pas inexistantes, notamment en juin, mais il s’agit souvent d’orages très violents, accompagnés de grêle qui ravage les cultures, et dont l’eau ne s’infiltre pas en raison de la dureté des sols2,11.
    Au Royaume-Uni, la pluviométrie cumulée moyenne pour les deux mois de juin et juillet 1976 est de 49 mm12. Certains comtés, au Sud-Ouest du pays, connurent 45 jours consécutifs sans précipitations13. La pluie revient en Angleterre fin août14 et en France dès le mois de septembre.

    Conséquences sur l’agriculture et les prix alimentaires
    En France.
    Dès le mois de mai, les agriculteurs constatent le déficit pluviométrique et en redoutent l’impact sur les cultures. Dans son édition des 13 et 14 juin, Le Monde indique que « la récolte sera inférieure de 20 millions de quintaux aux prévisions les plus optimistes ». Le même journal fait état le 16 juin de l’augmentation du kilo de tomates de 4,30 francs à 7,20 francs en une semaine3.

    L’eau se réchauffe aussi (la mer est à 22 °C début juillet sur les côtes landaises) et la pisciculture en souffre également, avec la mort de nombreux poissons soit par manque d’oxygène (dans les bassins) soit par concentration trop importante de polluants (dans les rivières)2.

    Le 28 juin, M. Lemaire, un agriculteur de Cuinchy, se suicide3. Au total, la canicule fait 6 000 décès en surnombre, mais le bilan humain est passé inaperçu durant la calamité15,16.

    En Allemagne
    Dans le centre de l’Allemagne de l’Ouest (de l’Eifel jusqu’à la Franconie), la sécheresse compromet les récoltes agricoles : sont compromises notamment les cultures vivrières (betteraves, pommes de terre), mais aussi l’élevage bovin, porcin, volailler17.

    Conséquences hydrologiques
    Dès le mois de juin, la production hydroélectrique baisse de 30 % faute d’eau dans les réservoirs de barrage3,18. La Loire est quasiment à sec à Tours19.

    Incendies de forêt
    Les premiers incendies se déclenchèrent début juin en Charente, mais c’est surtout le grand incendie de la Palmyre, près de Royan, en août qui fut médiatisé : près de 1 000 hectares touchés dans une zone très touristique20,21. Au total, on estime que près de 90 000 hectares ont été brûlés au cours de l’été 197622. Le Journal officiel de la République française mentionne quant à lui un total de « 105 000 hectares de forêts, landes, maquis et garrigues [qui] ont été brûlés en France en 1976, soit 1,33 % de la forêt française. À titre de comparaison, de 1960 à 1975, la moyenne annuelle touchée par les incendies sur l’ensemble du territoire français est de 32 000 hectares. »23.

    Mesures de lutte contre la sécheresse

    Intervention de l’armée française, pour transporter la paille destinée aux éleveurs. Ici, le 57e régiment de transmissions en Bourgogne.
    Une opération de solidarité permet avec l’aide logistique de l’armée française de transporter du fourrage aux zones sinistrées. L’armée délivrera des millions de mètres cubes d’eau potable aux communes qui n’en disposent plus24.


    La taxation de l’exportation de paille et de fourrage est décidée le 17 juin, accompagnée d’une aide de 50 millions de francs français destinée aux départements qui manquent d’eau, et de 146 millions de francs destinés aux éleveurs3,18.

    Alors que la sécheresse est maximale, le 21 août 1976, Valéry Giscard d’Estaing, président de la République, évoque la possibilité de lever un impôt exceptionnel. La mesure se concrétise le 25 août par une aide de 2,2 milliards de francs, financés par une majoration de 4 à 8 % de l’impôt sur le revenu au-dessus d’un seuil défini (payable également sous forme de prêt) C’est notamment cette augmentation des prélèvements qui conduit à la démission de Jacques Chirac de son poste de premier ministre. Les estimations de coût global sont :
    • 0,5 % de croissance économique en moins en France,
    • 4 milliards de francs de perte commerciale pour le pays18.

    Notes et références
    1.
    « Comparaison des sécheresses de 2006 et 1976 » [archive], Météo-France, 2006 (consulté le 17 août 2012)

    « Sécheresse de 1976 » [archive], Reynald Artaud, Météo passion, ? (consulté le 17 août 2012)

    « À quoi ressemblait la sécheresse de 1976 ? » [archive], Le Monde, 2 juin 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « June 1976-a prolonged heatwave » [archive], Weather shop, ? (consulté le 17 août 2012)

    (en) « The incredible heat-wave of 23rd June/8th July 1976 » [archive], Royston (Iceni) Weather Station, 14 mai 2012 (consulté le 17 août 2012)

    « Chaleur et sécheresse : mai, juin et juillet devraient ressembler à avril… » [archive], macommune.info, 8 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

    « Printemps 2011 : le plus chaud depuis 1900, le plus sec depuis 50 ans » [archive], L’Express, 31 mai 2011 (consulté le 12 septembre 2012)

    « L’année 2011 a été plus chaude, et le printemps le plus sec » [archive], Enviscope, 27 décembre 2011 (consulté le 12 septembre 2012)

    « La FNSEA redoute une sécheresse plus grave qu’en 1976 » [archive], RMC, 27 mai 2011 (consulté le 12 septembre 2012)

    « Les catastrophes météorologiques en Haute-Normandie » [archive], Agence Régionale de l’Environnement de Haute-Normandie, septembre 2003 (consulté le 17 août 2012)

    « [ARCHIVES] 2011 année de sécheresse. Dans le rétro : 1976 et 2003 » [archive], Sud Ouest, 31 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « Endless summer rekindles memories of ’76 » [archive], The Independent, 16 août 1995 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « Worst heatwaves in history : timeline » [archive], The Telegraph, 22 juillet 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (en) « The great drought » [archive], The Guardian, 17 mai 2006 (consulté le 17 août 2012)

    Benjamin Lysaniuk, « Souffler le froid et le chaud », Communications, no 101,‎ 2017 (DOI 10.3917/commu.101.0159, lire en ligne [archive])

    « La France et les Français face à la canicule : les leçons d’une crise » [archive], sur www.senat.fr, 2003

    (de) « Diffuser Schaden » [archive], Der Spiegel, 12 juillet 1976 (consulté le 17 août 2012)

    CORINNE LAURENT, « En 1976, un « impôt sécheresse » pour payer la note de la canicule » [archive], La Croix, 12 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

    (fr) La Nouvelle République du Centre-Ouest, édition du 28 juin 1976, (en) « Une réalité de la grande sécheresse de 1976 : la pénurie d’eau » [archive], Ludovic Bonneaud, 23 mai 2011 (consulté le 17 août 2012)

    « L’incendie de la forêt de la Coubre en 1976 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), France 3, 24 juin 2011 (consulté le 17 août 2012)

    Basile Lemaire, « Arvert, le spectre de l’incendie » [archive], Sud Ouest, 10 juillet 2010 (consulté le 17 août 2012)

    « Chronique des feux de forêts (1976-2010) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ministère de l’Agriculture, 12 août 2011 (consulté le 17 août 2012)

    « Bois et forêts - interdiction de l ’emploi des défoliants en France - Intervention 31623 » [archive] [PDF], Journal officiel de la République française, 18 septembre 1976 (consulté le 17 août 2012)

    « Le souvenir amer de l´été 1976 », La Croix,‎ 25 avril 2003 (ISSN 0242-6056, lire en ligne [archive], consulté le 19 mars 2020)

    #canicules #climat #chaleur #sécheresses #France #Incendies

  • Sécheresse : les scénarios de l’ONU pour les décennies à venir
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/secheresse-scenarios-ONU-decennies-a-venir-39619.php4

    « Les faits et les chiffres de cette publication pointent tous dans la même direction : une trajectoire ascendante de la durée des #sécheresses et de la gravité des impacts, affectant non seulement les sociétés humaines mais aussi les systèmes écologiques dont dépend la survie de toute vie, y compris celle de notre propre espèce », a déclaré Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur la #désertification (CCNUD), à l’occasion de la publication d’un nouveau rapport onusien, le 11 mai. La sécheresse en chiffres : restauration pour la préparation et la résilience entend accélérer les décisions de la COP 15 sur la désertification, qui a débuté à d’Abidjan (Côte d’Ivoire), le 9 mai.

    Et ces chiffres sont préoccupants. Depuis 2000, la fréquence et la durée des sécheresses ont augmenté de 29 %. En 2022, plus de 2,3 milliards de personnes sont confrontées au stress hydrique et près de 160 millions d’enfants sont exposés à des sécheresses graves et prolongées. L’Afrique est le continent le plus touché. Mais l’Europe est aussi concernée. Aujourd’hui, 15 % des terres et 17 % de la population de l’Union européenne sont atteintes par le manque d’eau. Quant à l’Asie, les 1,9 milliard de personnes alimentées par le bassin-versant de l’Hindu Kush sont désormais suspendues à l’évolution de la sécheresse de l’Himalaya.

  • Agriculture : en Europe, les pertes de récoltes liées aux sécheresses ont triplé en 50 ans
    https://www.sudouest.fr/economie/agriculture/agriculture-en-europe-les-pertes-de-recoltes-liees-aux-secheresses-ont-trip

    Les impacts les plus significatifs concernent les #sécheresses et les #vagues_de_chaleur : « La gravité des impacts des sécheresses et des canicules sur la production agricole a à peu près triplé ces 50 dernières années », d’une baisse de 2,2 % de production sur la période 1964-1990 à une de 7,3 % sur la période 1991-2015.

    « Même si les rendements des cultures européennes ont augmenté de près de 150 % entre 1964-1990 et 1991-2015, nous avons constaté que les sécheresses et les vagues de chaleur ont eu des conséquences plus graves au cours de la période la plus récente pour les différents types de cultures », a commenté l’auteure principale Teresa Bras, de la Nova School of Science and Technology à Lisbonne.

    #replantons_des_haies

  • #Bercy taille à la hache dans l’#ONF - Libération
    https://www.liberation.fr/terre/2020/11/29/bercy-taille-a-la-hache-dans-l-onf_1807097

    Mais pour l’ONF, les dégâts sociaux seraient dévastateurs. Le transfert au #privé de ces #missions induirait la suppression de plus de 600 postes, notamment tous les ouvriers #forestiers saisonniers qui travaillent pour le service RTM en dehors de la période hivernale, ou les agents spécialisés dans la prévention incendie, bien souvent des descendants de harkis.

    [...]

    Cette #restructuration à la #hache de l’ONF n’a, en revanche, pas permis d’améliorer la santé financière de l’établissement. Depuis une dizaine d’années et malgré les suppressions d’emplois, l’office est structurellement déficitaire d’une quarantaine de millions d’euros par an en raison du poids excessif du « compte d’affectation spécial des pensions » (le coût de la retraite des fonctionnaires) : une centaine de millions d’euros par an qui ont fait plonger les comptes dans le rouge depuis sa mise en œuvre.

    Cette année, la situation s’est encore dégradée en raison de l’effondrement des prix du #bois, à cause de la dégradation de la santé des forêts (attaques de #scolytes, #sécheresses) et des surcoûts de gestion générés par le #changement_climatique. Selon nos informations, les comptes de l’ONF seraient ainsi déficitaires, cette année, d’environ 100 millions d’euros. Et aucun redressement significatif n’est prévu pour l’année prochaine, la perte prévue pour 2021 s’établissant à 80 millions. Un niveau qui devrait permettre à Bercy de justifier d’autres coupes rases à l’ONF avec l’objectif ultime de fermer cet établissement public et de privatiser la gestion forestière.

  • IRIN | Publication d’un nouveau livre numérique : rapport d’IRIN sur le changement climatique et la sécurité alimentaire
    https://www.irinnews.org/fr/special-report/2017/12/29/publication-d-un-nouveau-livre-numerique-rapport-d-irin-sur-le-changement

    Au cours des deux dernières décennies, 200 millions de personnes à travers le monde ont été sauvées de la #famine. Mais ce succès est menacé, notamment pour ces agriculteurs, alors que le changement climatique provoque des #perturbations_météorologiques plus fréquentes et plus sévères comme les #sécheresses et les #inondations, et se traduit par des précipitations moins prévisibles.

    #climat #agriculture #alimentation #publication
    pdf ici
    https://assets.irinnews.org/s3fs-public/un_fardeau_injuste_final_v2.pdf?hUvGJO9w.jnX10IfxAhUBS2tVWYt2e6L

  • « L’#Éthiopie fait face actuellement à l’une des pires #sécheresses depuis 50 ans. Le phénomène El Nino n’a pas épargné la corne de l’Afrique. Les pluies, en juillet et août derniers, ont été terriblement faibles. Les récoltes n’ont rien donné et les nouveaux semis sèchent sur place. En Ethiopie, où près de 9 habitants sur 10 vivent de la terre, la sécheresse est catastrophique. Selon les Nations unies, 15 millions de personnes seraient menacées si l’aide humanitaire, estimée à 1,4 milliard de dollars, n’arrive pas à temps. »

    http://www.rfi.fr/emission/20160210-ethiopie-pire-secheresse-depuis-50-ans

  • Asie - pacifique - L’Indonésie asphyxiée par de violents #feux de forêt - France 24
    http://www.france24.com/fr/20151028-indonesie-violents-feux-forets-ravagent-asie-orang-outan-singes-h

    Si les #incendies prennent une tournure aussi dramatique en 2015, c’est à cause d’El Niño, ce courant chaud qui provoque une sécheresse plus importante que d’habitude sur la planète. « [Ce phénomène] perturbe le régime des vents sur les côtes ouest du continent américain et provoque des pluies. En Asie du Sud-Est, [El Niño] provoque de longues #sécheresses, [c’est] ce qui se passe en ce moment en Indonésie », a expliqué Jérôme Frignet, responsable de la campagne forêt à Greenpeace France à « La Croix ».

    Les conséquences sur l’homme sont dramatiques : hormis les décès, les incessants dégagements de fumée ont touché des dizaines de milliers de personnes qui sont aujourd’hui victimes de pathologies respiratoires. Ces feux ont également entraîné la fermeture temporaires d’écoles, provoqué la colère de pays voisins comme la Malaisie ou Singapour, et perturbé le trafic aérien jusqu’en Thaïlande et aux Philippines.

    #santé #environnement

  • Study predicts future megadroughts for western U.S.
    http://www.upi.com/Science_News/2015/02/13/Study-predicts-future-megadroughts-for-western-US/7851423837104

    Le centre et le sud-ouest américain risquent des sécheresses inédites au 21e siècle
    http://actu.orange.fr/sciences/le-centre-et-le-sud-ouest-americain-risquent-des-secheresses-inedites-au

    Les chercheurs ont retenu l’hypothèse de la poursuite des émissions de #gaz à #effet_de_serre au rythme actuel, notamment du #dioxyde_de_carbone (#CO2), ainsi qu’un autre scénario avec une augmentation plus modérée. Dans les deux cas, ils sont parvenus aux mêmes résultats quant à la sévérité et à la durée des futures #sécheresses au cours de ce siècle.

    « Ces modèles nous disent que nous allons avoir des sécheresse similaires durant le reste de ce siècle mais qui dureront probablement au moins 30 à 35 ans », a ajouté un autre auteur de l’étude.

    Sans changement de ces émissions, précisent les chercheurs, il y aura 80% de probabilité que les sécheresses dévastatrices se produisent dans les plaines des Etats-Unis entre 2050 et 2099.

    (...)

    La sécheresse actuelle, [une des pires de ces dernières décennies mais] modérée par rapport à ce que prévoient ces modèles, affecte directement plus de 64 millions de personnes dans ces plaines et de nombreuses autres sont indirectement touchées en raison de l’impact sur l’agriculture, selon la Nasa.

    #climat