• Au #Salon_AGIR, l’irrésistible ascension de la #haute_technologie dans le domaine de la #sécurité_intérieure

    Organisées une fois par an par la #gendarmerie, ces rencontres mettent en relation « porteurs de projet » publics et industriels de la #sécurité appâtés par un #marché estimé à 30 milliards d’euros.

    Jeudi 28 novembre, dans la salle de réception du beffroi de Montrouge (Val-de-Marne), des gendarmes, des pompiers ou des policiers en civil installés à des tables hautes attendent la visite d’industriels. Les pancartes posées près d’eux détaillent sur leurs besoins – lutte antidrones, systèmes de communication, acquisition de renseignement, cybersécurité… Pour sa quatrième édition, le salon AGIR (Accompagnement par la gendarmerie de l’#innovation, de l’#industrie et de la #recherche), témoigne de l’irrésistible – et parfois inquiétante – ascension de la haute technologie dans le domaine de la sécurité intérieure. Depuis la première édition du salon, en 2021, le nombre de sociétés du secteur présentes est passé de 110 à près de 500.

    Comme pour un speed-dating, chaque professionnel dispose d’un quart d’heure pour convaincre un « porteur de besoin » qu’il possède une solution adaptée ou est capable de la développer. Les rendez-vous, ponctués d’un sabir mêlant anglais des affaires et jargon de la sécurité, concernent un large spectre de besoins, du compostage de déchets organiques pour les réfectoires au logiciel de très haute technologie destiné au traitement de masse des données numériques. « En revanche, on ne tope pas à la fin de la journée », précise le colonel Mikaël Petit, conseiller innovation/transformation au pôle stratégie de la Direction générale de la Gendarmerie nationale et cheville ouvrière du salon. Après une première prise de contact, un processus de définition des besoins précis et de collaboration s’étend sur plusieurs mois avant que le produit fini soit validé et mis en service.

    Les entreprises présentes, parfois des start-up, constituent le cœur de cible des partenariats espérés par les services de sécurité et de secours en raison de l’importance prise par les technologies « duales », dont l’usage relève à la fois de la #sécurité ou de la #défense, et du #civil. Les #drones en fournissent un excellent exemple. S’il y a peu de chances que des criminels puissent déployer un engin volant de type militaire, le recours à des drones civils à des fins offensives ou de renseignement a été déjà été observé, pour livrer de la drogue derrière les murs d’une enceinte carcérale ou scruter les mouvements des concurrents d’un narcotrafiquant. Or, dans la quasi-totalité des cas, des drones acquis dans le commerce sont utilisés pour parvenir à de telles fins. « D’où l’importance de connaître cet écosystème et trouver rapidement une solution à un besoin opérationnel », précise encore le colonel Petit.

    Deux millions d’euros de contrats en 2021

    En 2021, lorsque la gendarmerie acquiert ses quatre-vingt-dix exemplaires du #Centaure, un blindé polyvalent entré en service un an plus tard, elle ne dispose toujours pas de simulateur de pilotage. #Exail, une société spécialisée basée à Lannion (Côtes-d’Armor), se présente à la première édition du salon. « Nous avions trente-cinq ans d’expérience dans l’élaboration de simulateurs pour la conduite d’urgence ou les services d’intervention, nous avons adapté nos solutions et remporté le marché », détaille #Louis_Elcabache, le responsable des ventes de l’entreprise. Idem pour #Factem, une entreprise installée à Bayeux (Calavdos) qui conçoit notamment les « casques de pont d’envol » utilisés sur les porte-avions : elle développera le système audio de communication pour le conducteur du blindé et les autres personnels embarqués. « Avant ça, nous étions présents sur le marché de la défense mais pas sur celui de la sécurité intérieure », détaille Quentin Plattier, ingénieur produits de la société.

    Pour les représentants de ces #TPE et #PME, mettre un pied dans la porte des commandes publiques du ministère de l’intérieur constitue un enjeu fondamental pour s’affirmer dans un #marché_global (#sécurité_privée et #sécurité_de_l’Etat) estimé à trente milliards d’euros au niveau national, sans compter le statut de fournisseur officiel d’une institution régalienne, qui peut assurer d’intéressants débouchés dans le privé ou à l’international. « Lorsque des délégations étrangères visitent les centres où sont déployés nos simulateurs, on ne va pas se mentir, ça nous fait de la pub », dit encore Louis Elcabache. « Mais pour arriver à ce résultat, nos clients, gendarmes en tête, nous mettent quand même pas mal la pression et n’hésitent pas à faire jouer la concurrence, avec une approche très offensive de la négociation », explique un autre industriel sous couvert d’anonymat.

    La gendarmerie revendique deux millions d’euros de contrats passés avec des industriels pour des besoins exprimés depuis le premier salon, en 2021, sans livrer le détail de la ventilation de ces marchés. Avec un art consommé de la communication et une certaine suite financière dans les idées, l’institution n’oublie jamais de tirer profit de ces partenariats. « Lorsque nous mettons à la disposition du projet l’un de nos mille ingénieurs ou trois cents docteurs pour des retours d’expérience sur des produits en cours de développement, nous négocions des parts de propriété intellectuelle », explique encore le colonel Petit. Une habile initiative qui lui permet de percevoir une commission sur d’éventuelles futures ventes du produit.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/29/au-salon-agir-l-irresistible-ascension-de-la-haute-technologie-dans-le-domai
    #AGIR #technologie #complexe_militaro-industriel #business #France

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  • La #Technopolice, moteur de la « #sécurité_globale »

    L’article 24 de la #loi_Sécurité_Globale ne doit pas devenir l’arbre qui cache la forêt d’une politique de fond, au cœur de ce texte, visant à faire passer la #surveillance et le #contrôle_de_la_population par la police à une nouvelle ère technologique.

    Quelques jours avant le vote de la loi Sécurité Globale à l’Assemblée Nationale, le ministère de l’Intérieur présentait son #Livre_blanc. Ce long #rapport de #prospective révèle la #feuille_de_route du ministère de l’Intérieur pour les années à venir. Comme l’explique Gérard Darmanin devant les députés, la proposition de loi Sécurité Globale n’est que le début de la transposition du Livre dans la législation. Car cette loi, au-delà de l’interdiction de diffusion d’#images de la police (#article_24), vise surtout à renforcer considérablement les pouvoirs de surveillance des #forces_de_l’ordre, notamment à travers la légalisation des #drones (article 22), la diffusion en direct des #caméras_piétons au centre d’opération (article 21), les nouvelles prérogatives de la #police_municipale (article 20), la #vidéosurveillance dans les hall d’immeubles (article 20bis). Cette loi sera la première pierre d’un vaste chantier qui s’étalera sur plusieurs années.

    Toujours plus de pouvoirs pour la police

    Le Livre blanc du ministère de l’Intérieur envisage d’accroître, à tous les niveaux, les pouvoirs des différentes #forces_de_sécurité (la #Police_nationale, la police municipale, la #gendarmerie et les agents de #sécurité_privée) : ce qu’ils appellent, dans la novlangue officielle, le « #continuum_de_la_sécurité_intérieure ». Souhaitant « renforcer la police et la rendre plus efficace », le livre blanc se concentre sur quatre angles principaux :

    - Il ambitionne de (re)créer une #confiance de la population en ses forces de sécurité, notamment par une #communication_renforcée, pour « contribuer à [leur] légitimité », par un embrigadement de la jeunesse – le #Service_National_Universel, ou encore par la création de « #journées_de_cohésion_nationale » (page 61). Dans la loi Sécurité Globale, cette volonté s’est déjà illustrée par la possibilité pour les policiers de participer à la « #guerre_de_l’image » en publiant les vidéos prises à l’aide de leurs #caméras_portatives (article 21).
    - Il prévoit d’augmenter les compétences des #maires en terme de sécurité, notamment par un élargissement des compétences de la police municipale : un accès simplifié aux #fichiers_de_police, de nouvelles compétences en terme de lutte contre les #incivilités … (page 135). Cette partie-là est déjà en partie présente dans la loi Sécurité Globale (article 20).
    - Il pousse à une #professionnalisation de la sécurité privée qui deviendrait ainsi les petites mains de la police, en vu notamment des #Jeux_olympiques Paris 2024, où le besoin en sécurité privée s’annonce colossal. Et cela passe par l’augmentation de ses #compétences : extension de leur #armement, possibilité d’intervention sur la #voie_publique, pouvoir de visionner les caméras, et même le port d’un #uniforme_spécifique (page 145).
    - Enfin, le dernier grand axe de ce livre concerne l’intégration de #nouvelles_technologies dans l’arsenal policier. Le titre de cette partie est évocateur, il s’agit de « porter le Ministère de l’Intérieur à la #frontière_technologique » (la notion de #frontière évoque la conquête de l’Ouest aux États-Unis, où il fallait coloniser les terres et les premières nations — la reprise de ce vocable relève d’une esthétique coloniale et viriliste).

    Ce livre prévoit une multitude de projets plus délirants et effrayants les uns que les autres. Il propose une #analyse_automatisée des #réseaux_sociaux (page 221), des #gilets_connectés pour les forces de l’ordre (page 227), ou encore des lunettes ou #casques_augmentés (page 227). Enfin, le Livre blanc insiste sur l’importance de la #biométrie pour la police. Entre proposition d’#interconnexion des #fichiers_biométriques (#TAJ, #FNAEG, #FAED…) (page 256), d’utilisation des #empreintes_digitales comme outil d’#identification lors des #contrôles_d’identité et l’équipement des #tablettes des policiers et gendarmes (#NEO et #NEOGEND) de lecteur d’empreinte sans contact (page 258), de faire plus de recherche sur la #reconnaissance_vocale et d’#odeur (!) (page 260) ou enfin de presser le législateur pour pouvoir expérimenter la #reconnaissance_faciale dans l’#espace_public (page 263).

    Le basculement technologique de la #surveillance par drones

    Parmi les nouveaux dispositifs promus par le Livre blanc : les #drones_de_police, ici appelés « #drones_de_sécurité_intérieure ». S’ils étaient autorisés par la loi « Sécurité Globale », ils modifieraient radicalement les pouvoirs de la police en lui donnant une capacité de surveillance totale.

    Il est d’ailleurs particulièrement marquant de voir que les rapporteurs de la loi considèrent cette légalisation comme une simple étape sans conséquence, parlant ainsi en une phrase « d’autoriser les services de l’État concourant à la #sécurité_intérieure et à la #défense_nationale et les forces de sécurité civile à filmer par voie aérienne (…) ». Cela alors que, du côté de la police et des industriels, les drones représentent une révolution dans le domaine de la sécurité, un acteur privé de premier plan évoquant au sujet des drones leur « potentiel quasiment inépuisable », car « rapides, faciles à opérer, discrets » et « tout simplement parfaits pour des missions de surveillance »

    Dans les discours sécuritaires qui font la promotion de ces dispositifs, il est en effet frappant de voir la frustration sur les capacités « limitées » (selon eux) des caméras fixes et combien ils fantasment sur le « potentiel » de ces drones. C’est le cas du maire LR d’Asnières-sur-Seine qui en 2016 se plaignait qu’on ne puisse matériellement pas « doter chaque coin de rue de #vidéoprotection » et que les drones « sont les outils techniques les plus adaptés » pour pallier aux limites de la présence humaine. La police met ainsi elle-même en avant la toute-puissance du #robot par le fait, par exemple pour les #contrôles_routiers, que « la caméra du drone détecte chaque infraction », que « les agents démontrent que plus rien ne leur échappe ». Même chose pour la #discrétion de ces outils qui peuvent, « à un coût nettement moindre » qu’un hélicoptère, « opérer des surveillances plus loin sur l’horizon sans être positionné à la verticale au-dessus des suspects ». Du côté des constructeurs, on vante les « #zooms puissants », les « #caméras_thermiques », leur donnant une « #vision_d’aigle », ainsi que « le #décollage possible pratiquement de n’importe où ».

    Tout cela n’est pas que du fantasme. Selon un rapport de l’Assemblée nationale, la police avait, en 2019, par exemple 30 drones « de type #Phantom_4 » et « #Mavic_Pro » (ou « #Mavic_2_Enterprise » comme nous l’avons appris lors de notre contentieux contre la préfecture de police de Paris). Il suffit d’aller voir les fiches descriptives du constructeur pour être inondé de termes techniques vantant l’omniscience de son produit : « caméra de nacelle à 3 axes », « vidéos 4K », « photos de 12 mégapixels », « caméra thermique infrarouge », « vitesse de vol maximale à 72 km/h » … Tant de termes qui recoupent les descriptions faites par leurs promoteurs : une machine volante, discrète, avec une capacité de surveiller tout (espace public ou non), et de loin.

    Il ne s’agit donc pas d’améliorer le dispositif de la vidéosurveillance déjà existant, mais d’un passage à l’échelle qui transforme sa nature, engageant une surveillance massive et largement invisible de l’espace public. Et cela bien loin du léger cadre qu’on avait réussi à imposer aux caméras fixes, qui imposait notamment que chaque caméra installée puisse faire la preuve de son utilité et de son intérêt, c’est-à-dire de la nécessité et de la #proportionnalité de son installation. Au lieu de cela, la vidéosurveillance demeure une politique publique dispendieuse et pourtant jamais évaluée. Comme le rappelle un récent rapport de la Cour des comptes, « aucune corrélation globale n’a été relevée entre l’existence de dispositifs de vidéoprotection et le niveau de la délinquance commise sur la voie publique, ou encore les taux d’élucidation ». Autre principe fondamental du droit entourant actuellement la vidéosurveillance (et lui aussi déjà largement inappliqué) : chaque personne filmée doit être informée de cette surveillance. Les drones semblent en contradiction avec ces deux principes : leur utilisation s’oppose à toute notion d’information des personnes et de nécessité ou proportionnalité.

    Où serons-nous dans 4 ans ?

    En pratique, c’est un basculement total des #pratiques_policières (et donc de notre quotidien) que préparent ces évolutions technologiques et législatives. Le Livre blanc fixe une échéance importante à cet égard : « les Jeux olympiques et paralympiques de Paris de 2024 seront un événement aux dimensions hors normes posant des enjeux de sécurité majeurs » (p. 159). Or, « les Jeux olympiques ne seront pas un lieu d’expérimentation : ces technologies devront être déjà éprouvées, notamment à l’occasion de la coupe de monde de Rugby de 2023 » (p. 159).

    En juillet 2019, le rapport parlementaire cité plus haut constatait que la Police nationale disposait de 30 drones et de 23 pilotes. En novembre 2020, le Livre blanc (p. 231) décompte 235 drones et 146 pilotes. En 14 mois, le nombre de drones et pilotes aura été multiplié par 7. Dès avril 2020, le ministère de l’Intérieur a publié un appel d’offre pour acquérir 650 drones de plus. Rappelons-le : ces dotations se sont faites en violation de la loi. Qu’en sera-t-il lorsque les drones seront autorisés par la loi « sécurité globale » ? Avec combien de milliers d’appareils volants devra-t-on bientôt partager nos rues ? Faut-il redouter, au cours des #JO de 2024, que des dizaines de drones soient attribués à la surveillance de chaque quartier de la région parisienne, survolant plus ou moins automatiquement chaque rue, sans répit, tout au long de la journée ?

    Les évolutions en matières de reconnaissance faciale invite à des projections encore plus glaçantes et irréelles. Dès 2016, nous dénoncions que le méga-fichier #TES, destiné à contenir le visage de l’ensemble de la population, servirait surtout, à terme, à généraliser la reconnaissance faciale à l’ensemble des activités policières : enquêtes, maintien de l’ordre, contrôles d’identité. Avec le port d’une caméra mobile par chaque brigade de police et de gendarmerie, tel que promis par Macron pour 2021, et la retransmission en temps réel permise par la loi « sécurité globale », ce rêve policier sera à portée de main : le gouvernement n’aura plus qu’à modifier unilatéralement son #décret_TES pour y joindre un système de reconnaissance faciale (exactement comme il avait fait en 2012 pour permettre la reconnaissance faciale à partir du TAJ qui, à lui seul, contient déjà 8 millions de photos). Aux robots dans le ciel s’ajouteraient des humains mutiques, dont le casque de réalité augmentée évoqué par le Livre Blanc, couplé à l’analyse d’image automatisée et aux tablettes numériques NEO, permettrait des contrôles systématiques et silencieux, rompus uniquement par la violence des interventions dirigées discrètement et à distance à travers la myriade de drones et de #cyborgs.

    En somme, ce Livre Blanc, dont une large partie est déjà transposée dans la proposition de loi sécurité globale, annonce le passage d’un #cap_sécuritaire historique : toujours plus de surveillance, plus de moyens et de pouvoirs pour la police et consorts, dans des proportions et à un rythme jamais égalés. De fait, c’est un #État_autoritaire qui s’affirme et se consolide à grand renfort d’argent public. Le Livre blanc propose ainsi de multiplier par trois le #budget dévolu au ministère de l’Intérieur, avec une augmentation de 6,7 milliards € sur 10 ans et de 3 milliards entre 2020 et 2025. Une provocation insupportable qui invite à réfléchir sérieusement au définancement de la police au profit de services publiques dont le délabrement plonge la population dans une #insécurité bien plus profonde que celle prétendument gérée par la police.

    https://www.laquadrature.net/2020/11/19/la-technopolice-moteur-de-la-securite-globale
    #France #Etat_autoritaire

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  • Les personnels et étudiant·e·s de l’Université de Strasbourgs ont-ils mis sous #surveillance ?
    (Communiqué de presse du 20 février 2020)

    Les départements de sûreté intérieure se multiplient dans les #universités, les sociétés de sécurité privées s’établissent sur les #campus, la #surveillance_vidéo se généralise, alors que les franchises universitaires sont régulièrement bafouées par la présence de la #police dans les établissements. L’Université de #Strasbourg, qui s’est singularisée ces dernières années par une anticipation et une application zélée de toutes les réformes, se veut probablement à la pointe des #dispositifs_de_surveillance et d’anticipation des mouvements sociaux. Face à plusieurs dérives qui pourraient remettre en cause nos #libertés_fondamentales, les organisations signataires estiment qu’il est aujourd’hui de leur #responsabilité d’alerter les personnels sur les informations dont elles disposent et sur les démarches qu’elles ont engagées. Dans un courrier du 4 février dernier (à lire et télécharger ICI : https://drive.google.com/file/d/1oLOje91aiU_T1p7VDBMIXSk5oaV4w2eL/view), nos organisations ont interrogé le Président de l’université et le Directeur général des services sur des faits dûment constatés ou méritant d’être vérifiés. Tout d’abord sur des pratiques de la société de #sécurité_privée prestataire de notre établissement. Notre inquiétude portait notamment sur une possible pratique de #fichage d’étudiant·e·s et de #personnels. Nous avons demandé la mise en place de mesures permettant, soit de lever ces suspicions, soit de les confirmer. Nous précisons que si le prestataire de sécurité privée a très récemment changé, les salariés restent, pour beaucoup, les mêmes. Or des comportements similaires ou tout aussi graves, ont été constatés. A titre d’exemple, le jeudi 6 février, plusieurs témoins ont fait état de la présence d’au moins un salarié de la société de sécurité privée aux abords de la manifestation intersyndicale au niveau de la Place de la République. Des étudiant·e·s sont allés à sa rencontre pour savoir s’il était en service, ce qu’il a reconnu avant de justifier sa présence en dehors du campus en disant qu’il avait des ordres. De qui émanaient ces ordres ? Notre courrier s’interrogeait ensuite sur les missions du fonctionnaire-adjoint de sécurité et de défense de notre université, sur la nature des rapports qu’il rédige suite à ses tâches de surveillance des AG ainsi que sur les destinataires de ses rapports. Enfin nous demandions que toute la lumière soit faite sur les décisions et les ordres éventuels qui ont pu mener à de telles dérives, mais aussi sur l’utilisation et le devenir des #données_personnelles collectées par les sociétés de sécurité privées et par le fonctionnaire-adjoint de sécurité et de défense. Le mercredi 12 février, nos organisations ont été destinataires d’un courrier émanant du Directeur Général des Services qui apportait, au nom du président et en son nom propre, des éléments de réponse à nos questions et demandes. Ces réponses, que nous publions avec l’accord des auteurs (à lire ICI : https://drive.google.com/file/d/1TDoB-ln6BX3B8Qm2e1CzcdkK0EnS4ya_/view), nous semblent lacunaires. Nous invitons donc le Président #Michel_Deneken à prendre nos questions avec plus de sérieux et à y répondre publiquement avec précision, afin de rassurer notre communauté de recherche et d’enseignement sur la préservation de nos libertés fondamentales.

    L’intersyndicale de l’Université de Strasbourg,CNT-STP67, DICENSUS, FO-ESR, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNESUP-FSU, Solidaires Étudiant•e•s Alsace, Sud Éducation Alsace.

    https://fsusupalsace.files.wordpress.com/2020/02/communiquec2b4-intersyndical-sur-la-sec2b4curitec2b4-a
    #vidéosurveillance

    ping @etraces
    #Deneken

  • La régulation du secteur de la sécurité privée étrillée par la Cour des comptes
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/02/06/la-regulation-du-secteur-de-la-securite-privee-etrillee-par-la-cour-des-comp

    L’aptitude professionnelle des demandeurs de la carte ne lui apparaît pas suffisamment enquêtée – malgré des risques de fraude avérés dans le secteur de la formation. La Cour critique en particulier une « appréciation trop indulgente de la moralité » des demandeurs. Des #antécédents_judiciaires tels que la #conduite_sans_permis, la détention de cannabis, les #violences_conjugales, l’#outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ou encore l’#escroquerie sont admis .

    La Cour a ainsi relevé qu’une personne avait obtenu une carte malgré 31 mentions à son #casier dont des faits de #violences, d’#agression_sexuelle ou encore un délit de fuite. Elle s’alarme aussi des risques de fraude pesant sur les agents du CNAPS : en 2017, l’un d’eux aurait ainsi modifié contre rémunération des extractions de fichiers de police d’antécédents judiciaires. Dans sa réponse à la Cour, le CNAPS précise qu’il s’agit d’un cas « unique » parmi les 384 agents recrutés depuis 2012.

    #sécurité_privée #ça_fait_peur

    • C’est un coup de semonce que la Cour des comptes adresse au secteur de la sécurité privée. Alors que l’Etat confère à ces entreprises toujours plus de missions et étend progressivement les pouvoirs de leurs agents, l’institution critique l’absence de pilotage de cette dynamique et s’alarme de la régulation « lacunaire » du secteur face à des risques patents en matière de moralité et de fraude. Dans son rapport annuel, qui doit être rendu public mercredi 7 février, elle tire à boulets rouges sur le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), autorité de régulation qui n’est « pas à la hauteur des attentes ».

      #Alain_Bauer au #pays_du_fromage

  • Les agents de la sécurité privée vont pouvoir être armés

    Les agents de la sécurité privée pourront être armés à partir de lundi avec le droit, très encadré et selon les cas, d’être dotés d’une #matraque, #bombe_lacrymogène ou #arme_à_feu, un changement « culturel et politique » dont se félicitent les professionnels du secteur.


    http://www.lepoint.fr/societe/les-agents-de-la-securite-privee-pourront-etre-armes-31-12-2017-2183320_23.p
    #armes #sécurité_privée #agents_de_la_sécurité_privée #France #it_has_begun
    By the way, #bonne_année !

  • Standing Rock vs. Tigerswan - Part. II - L’envers du décor
    https://lundi.am/Standing-Rock-vs-Tigerswan-Part-II-L-envers-du-decor

    Nous publiions la semaine dernière un article paru sur The Intercept, relatant les pratiques particulièrement douteuses d’agences de sécurité privées dans le cadre de la répression du mouvement d’opposition à la construction du Dakota Access Pipeline (DAPL). Cette semaine, nous vous présentons un autre article de la même source exposant les liens complexes, mais avérés, entre ces agences de sécurité et les forces de l’ordre. Source : Lundi matin

  • Maritime Security: The Concept of Innocent Passage
    http://www.maritime-executive.com/features/Maritime-Security-Private-The-Concept-of-Innocent-Passage

    This article will examine the challenges related to evaluating whether embarking privately contracted armed security personnel (PCASP) aboard a merchant ship is contrary to the regime of innocent passage and whether vessels with embarked security teams are required to give prior notice of passage to coastal states.

    The United Nations Convention on the Law of the Sea (#UNCLOS) enshrines the concept of innocent passage through a coastal state’s territorial sea. Passage is innocent so long as it is not prejudicial to the peace, good order or security of the coastal state. A vessel in innocent passage may traverse the coastal state’s territorial sea continuously and expeditiously, not stopping or anchoring except in force majeure situations.

    #mercenaires #sécurité_privée #piraterie_maritime #mer

    • Histoire de convaincre la gente féminine que le milieu est sympathique, Jo Querry fera une fine plaisanterie. Jo Querry est un ancien grand flic qui est devenu responsable de la sécurité du groupe Accor, et il a été accusé d’avoir comploté contre DSK : « Que les féministes me pardonnent, j’aurais choisi une autre personne que Nafissatou Diallo, je n’aurais pas pensé qu’elle plairait à DSK. » Rires gras comme un paquet de chips dans la salle.

  • UN’s Unions Appalled at UN Use of Mercenaries
    http://www.globalpolicy.org/component/content/article/258-regulation-and-oversight-of-pmscs/52485-un-unions-appalled-at-un-use-of-mercenaries-a-un-staff-coordinat

    UN Unions are today calling on United Nations’ Secretary General Ban Ki‐moon to urgently review its use of mercenaries to carry out security and peacekeeping work ahead of the 2013 General Assembly. UN Unions believe this practice is damaging the UN and putting staff at increasing risk, and taking place against the worrying backdrop of an attack on staff employment rights by UN management.

    A report published this week by the United Nations’ own Working Group on the use of mercenaries reveals that the UN is increasingly outsourcing contracts for armed guards, convoy security, security advice, risk assessment and transport services.

    The Working Group’s report, supported by the Global Policy Forum’s report on the use of Private Military and Security Companies by the United Nations, highlights the lack of credible guidelines to regulate mercenaries and describes how the UN has no way of checking whether mercenaries have previously committed human rights abuses.

    #ONU #mercenaires #sécurité_privée

  • Private soldiers: Bullets for hire | The Economist
    http://www.economist.com/news/international/21566625-business-private-armies-not-only-growing-changing-shape-bullets-

    The industry’s growth has been paid for by Western governments, keen to limit the political cost of military boots on the ground. Supply has also come mostly from the West: 70% of firms are British or American. As the big conflicts of the past decade come to an end, however, private armies are beginning to chase new business, according to Sean McFate of America’s National Defence University. Industrial firms, which are increasingly setting up shop in unstable places, are expected to be a growing chunk of the customer base.
    In this section

    One company, in particular, is preparing for the change: Academi, an American private military giant (which, before it was sued over the death of 17 civilians in Iraq in 2007, carried the less silly moniker of Blackwater and in 2009-11 was called Xe Services). More than 90% of the firm’s business to date has come from governments, but it thinks that in the future half of its customers could be corporate. Among the early adopters are energy firms and a hotel chain. By the end of the year Academi expects to have opened a new “several thousand acre” training site, probably in east Africa, to help meet the changing demand.

    #mercenaires #sécurité_privée

  • After Benghazi Attack, Private Security Hovers as an Issue
    http://www.nytimes.com/2012/10/13/world/africa/private-security-hovers-as-issue-after-embassy-attack-in-benghazi-libya.htm

    The large private security firms that have protected American diplomats in Iraq and Afghanistan sought State Department contracts in Libya, and at least one made a personal pitch to the ambassador, J. Christopher Stevens, who was killed in the militants’ attack in Benghazi on Sept. 11, according to a senior official at one firm.

    But given the Libyan edict banning the contractors, the Obama administration was eager to reduce the American footprint there. After initially soliciting bids from major security companies for work in Libya, State Department officials never followed through.

    #sécurité_privée #sécurité_business #mercenaires

  • La formation fantôme de la #vidéosurveillance | Sabine Blanc
    http://owni.fr/2012/09/11/la-formation-fantome-de-la-videosurveillance

    Les opérateurs privés de #vidéoprotection devront-ils se ruer avant le 31 décembre dans le seul centre qui dispense une formation dans le domaine ? Non répond le délégué interministériel à la sécurité privée. Mais les analyses détaillées du blogueur qui a levé le lièvre laissent planer le doute.

    #Entreprises #Pouvoirs #Reportage #DISP #sécurité_privée

  • Blackwater Pays Millions To Settle Arms Smuggling Charges
    http://www.corpwatch.org/article.php?id=15766

    Blackwater, a 15 year old North Carolina private security company, is best known for an incident when its employees gunned down 17 civilians in Nissour Square, Baghdad in September 2007.

    The company – which is now known as Academi - has agreed to pay the U.S. government $7.5 million to settle federal charges of arms smuggling and related crimes based on investigations into several incidents including the South Sudan and Jordanian cases. The ““Deferred Prosecution Agreement” allows the company to avoid going to court on the 17 charges if it can prove that it has changed its ways over the next 36 months.

    “This company clearly violated U.S. laws by exporting sensitive technical data and unauthorized defense services to a host of countries around the world,” says Brock Nicholson, the special agent in charge of U.S. Homeland Security Investigations Atlanta. “In doing so, company employees were frequently in possession of illegal firearms and aided other foreign nationals in the acquisition of illegal firearms.”

    #sécurité_privée #justice #trafic_d'armes

  • #Océan_indien : si tu veux la paix, prépare la guerre... | Jeuneafrique.com - le premier site d’information et d’actualité sur l’Afrique
    http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2690p036-037.xml0/france-usa-somalie-defenseocean-indien-si-tu-veux-la-paix-prepare-la-g

    Un paradis, l’océan Indien ? Oui, pour les vendeurs d’armes, les états-majors et les agences de sécurité privées. On y trouve des drones, mais aussi des ­avions de surveillance et des bombardiers, des patrouilleurs en mer, des navires de commerce surarmés, des sous-marins nucléaires et des bases de première importance géostratégique. Il est loin le temps où les dirigeants des États de l’océan Indien rêvaient à un monde démilitarisé.

    #bases_militaires #sécurité_privée

  • La gentille milice du village | Sabine Blanc
    http://owni.fr/2012/08/10/la-gentille-milice-du-village

    Les Rangers des Pyrénées-Orientales font grogner plus d’un dans la sécurité privée : cette association dans la tradition des Rangers canadiens et des scouts vient parfois en renfort de la gendarmerie, avec des tenues connotées. Bénévoles, ils sont en revanche bien appréciés des communes à qui ils rendent service pour pas grand-chose.

    #Reportage #ordre_public #Rangers_de_Céret #Rangers_de_France #sécurité_privée

  • [Vizu] Sécurité olympique | Pierre Alonso, Sabine Blanc
    http://owni.fr/2012/07/27/securite-jeux-olympiques-londres-g4s

    Pendant toute la préparation, la sécurité a été érigée en valeur cardinale des olympiades. Fiasco des gardes privés, militarisation du pays, multiples arrestations, Owni plonge dans un Londres sous haute surveillance. Avec une infographie et un chiffre clé : 1 athlète pour 4 agents de sécurité (toutes catégories confondues).

    #Pouvoirs #Récit #Surveillance #armée #Défense #jeux_olympiques #Londres_2012 #sécurité #sécurité_privée

  • Dangerous Partnership- Private Military and Security Companies and the UN (July 10, 2012)
    http://www.globalpolicy.org/multimedia/podcast/51757-dangerous-partnership-private-military-and-security-companies-an

    GPF’s report on the use of Private Military and Security Companies by the United Nations is out! This investigative report reveals that the UN has dramatically increased its use of these companies in recent years, hiring them for a wide array of “security services” and giving them considerable influence over its security policies. It also reveals that the UN has no process to vet these companies and that UN leadership has been closing its eyes to company misconduct for more than twenty years. GPF calls on the UN to reform this out-of-control system and to critically examine whether these companies really make the UN safer, or whether they might achieve the opposite effect. You can read the executive summary and the full report. This podcast features a presentation from the author Lou Pingeot.

    #sécurité_privée #Etats-Unis

  • Le #lobby de la sécurité privée incendié | Sabine Blanc
    http://owni.fr/2012/05/01/le-lobby-de-la-securite-privee-incendie

    Un cadeau au lobby de la sécurité privée, en échange de sa participation plus active à la « co-production » de la sécurité intérieure. Voilà comment un groupement de professionnels de la sécurité incendie juge une circulaire qui permet le contournement de la loi de 83. Des notes inédites, obtenues via la Cada, montre le désaccord de deux préfets successifs à la tête de la Direction de la sécurité civile.

    #Entreprises #Pouvoirs #Reportage #ADMS #CADA #DISP #G-SSIAP #sécurité_incendie #sécurité_privée #Snes #USP

  • Un patron de la sécurité privée balance | Sabine Blanc
    http://owni.fr/2012/04/23/un-patron-de-la-securite-privee-balance

    Dans le Lot, à Cahors, un petit entrepreneur en sécurité privée brave l’omerta qui sévit dans son secteur et balance quelques réalités sur les curieuses pratiques qui s’y sont développées. Structures juridiques fantômes, dumping social intenable, organisme professionnel gravement compromis. Voyage chez des gros bras tout malheureux de patauger dans de sales eaux.

    #Entreprises #Pouvoirs #Reportage #Cnaps #entreprise #politique_sécuritaire #sécurité_privée #Snes #travail_illégal

  • Sécurité privée partout, police nulle part ? | BUG BROTHER
    http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2012/04/04/securite-privee-partout-police-nulle-part

    « Le nombre de fonctionnaires (de police & de gendarmerie, NDLR) risque de baisser dans les années à venir, puisque l’État cherche à réduire ses dépenses, et les policiers et gendarmes seront et sont déjà partiellement remplacés par des agents de sécurité privée. C’est un sujet très important qui suscite d’ailleurs bien des débats. »

    La société française sera confrontée dans les dix prochaines années à une baisse relative du nombre de crimes et de délits. (...) Parallèlement, le sentiment d’insécurité se maintiendra à des niveaux élevés et sera alimenté par des faits divers violents relayés par les médias.

    En conclusion de son reportage, TF1 note qu’"en France, le nombre d’agents de #sécurité_privée devrait égaler le nombre de policiers et gendarmes en 2015 ; aux États-Unis, il y a déjà trois fois plus d’agents privés que d’agents publics." En l’espèce, et en France, les supplétifs de la sécurité privée ont de fait augmenté de 140% en 20 ans, et l’on dénombre aujourd’hui, souligne Sabine Blanc sur OWNI, 9 000 entreprises pour 165 000 salariés...

  • Le vendredi noir de la sécurité | Sabine Blanc
    http://owni.fr/2012/03/20/le-vendredi-noir-de-la-securite

    Avant ce vendredi, les entreprises de sécurité doivent déposer leur procédure d’agrément auprès du nouveau conseil chargé de réguler le secteur. Une première étape dans la normalisation de ce secteur, entaché d’affaires peu glorieuses, et destinée à écarter les sociétés à la limite de la crapulerie. Mais à quelques jours de l’échéance, les acteurs ne se précipitent pas.

    #Politique #Pouvoirs #Reportage #Cnaps #sécurité #sécurité_privée

  • La sécurité, une affaire de plus en plus privée http://www.slate.fr/story/48859/securite-police-privee

    Avec leurs uniformes et leurs rangers, les vigiles du GPIS (dont beaucoup sont d’anciens policiers ou militaires) peuvent être confondus avec les agents de police, ce que dénoncent les syndicats qui craignent un mélange des genres. « Leur tenues sombres peuvent être assimilées à nos uniformes. Cela risque de créer l’amalgame entre eux et nous », précise Philippe Capon, secrétaire-Général du syndicat UNSA Police.

    #police #sécurité_privée #GIPS #Paris