• Dans un contexte de montée de l’extrême droite, l’Allemagne va étendre les contrôles à l’ensemble de ses frontières pour « faire reculer l’immigration irrégulière »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/09/dans-un-contexte-de-montee-de-l-extreme-droite-l-allemagne-va-renforcer-les-

    Dans un contexte de montée de l’extrême droite, l’Allemagne va étendre les contrôles à l’ensemble de ses frontières pour « faire reculer l’immigration irrégulière »
    Le Monde avec AFP
    La mesure vise à « faire reculer l’immigration irrégulière » dans un contexte de forte poussée du parti d’extrême droite AfD. L’Allemagne va étendre à toutes ses frontières les contrôles, a annoncé, lundi 9 septembre, le gouvernement d’Olaf Scholz sous pression pour durcir sa politique d’asile.
    Des contrôles temporaires avec la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark vont être mis en place pendant six mois à partir du 16 septembre, détaille un communiqué du ministère de l’intérieur. Ils s’ajouteront aux contrôles déjà en place aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse.La politique d’asile et d’immigration est revenue au centre des débats en Allemagne avec la forte poussée du parti d’extrême droite AfD qui a obtenu des résultats record lors de deux élections régionales début septembre.
    Berlin juge le renforcement des contrôles nécessaire pour « la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière », deux semaines après l’attentat de Solingen revendiqué par le groupe Etat islamique. Berlin met aussi en avant « les capacités limitées des communes en matière d’hébergement, d’éducation et d’intégration » des réfugiés et demandeurs d’asile accueillis dans le pays.
    Le ministère de l’intérieur a informé avoir notifié ces nouveaux contrôles aux autorités de l’Union européenne (UE), s’agissant de mesures exceptionnelles sur le territoire de l’UE dont Bruxelles doit être avisé.
    Depuis le triple meurtre au couteau de Solingen, dont l’auteur présumé est un Syrien de 26 ans qui aurait dû être expulsé, la coalition d’Olaf Scholz affiche sa volonté de fermeté en matière de contrôle de l’immigration. Le gouvernement a ainsi annoncé la suppression des aides pour les demandeurs d’asile entrés dans un autre pays de l’UE avant de venir en Allemagne. Berlin veut également faciliter l’expulsion de réfugiés ayant fait l’objet d’une condamnation pénale.

    #Covid-19#migration#migrant#allemagne#asile#politiquemigratoire#UE#expulsion#droit#sante#immigration#frontiere

  • Sénégal-Chavirement d’une pirogue de migrants à Mbour : « le bilan provisoire passe à 6 corps sans vie et 3 rescapés » (Préfet)
    https://www.dakaractu.com/Senegal-Chavirement-d-une-pirogue-de-migrants-a-Mbour-%C2%A0le-bilan-prov

    Sénégal-Chavirement d’une pirogue de migrants à Mbour : « le bilan provisoire passe à 6 corps sans vie et 3 rescapés » (Préfet)
    Comme l’indiquait Dakaractu hier, un chavirement d’une pirogue avec plus de 200 personnes a eu lieu à 3 km des côtes sénégalaises . Joint au téléphone ce matin, le préfet de Mbour indique que les recherches sont en train de se poursuivre. Mais déjà un bilan provisoire de 6 décès a été noté. En plus, 3 rescapés sont admis à l’hôpital de Mbour. Les forces de défense et de sécurité ainsi que la marine, le service d’hygiène et les sapeurs sont mobilisés pour suivre ce drame lié à cette énième embarcation qui a pris le départ ce dimanche à Mbour-Tefess avec plus de 200 candidats à l’immigration. A noter qu’un navire de la Marine nationale s’est lancé aux opérations de recherches qui avaient été entamées par un avion espagnol de type Casa CN 235 de la Guardia civil qui survolait la zone pour retrouver éventuellement des survivants.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#routemigratoire#sante#mortalite#mbour-tefess

  • Deux nouveaux migrants disparus dans la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59722/deux-nouveaux-migrants-disparus-dans-la-manche

    Deux nouveaux migrants disparus dans la Manche
    Par La rédaction Publié le : 09/09/2024
    Deux migrants sont portés disparus dans la Manche après un incident en mer samedi. Ces exilés ont sauté à l’eau pour porter secours à une autre personne tombée dans la Manche, mais n’ont pas été retrouvés, contrairement à la première qui a pu être secourue par les forces françaises.
    Les drames dans la Manche se succèdent. Samedi 7 septembre, deux personnes se sont noyées dans cette zone maritime en tentant d’atteindre le Royaume-Uni. Elles ont disparu en mer alors qu’elles voulaient venir en aide à un migrant tombé dans l’eau.
    Retour sur les évènements. En début de matinée samedi, un exilé contacte le Cross (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Gris-Nez pour signaler « qu’une personne est tombée à l’eau précédemment », indique la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar) dans un communiqué.
    Les sauveteurs parviennent à localiser la personne, qui est « consciente », et la prennent en charge à bord de leur patrouilleur.
    « En parallèle, 57 personnes présentes à bord de l’embarcation demandent assistance » auprès des forces françaises, précise le communiqué. Une quinzaine d’exilés du même canot refuse en revanche « l’assistance proposée par les moyens français et poursuivent leur route sous une surveillance adaptée ». En clair, les autorités continuent d’observer à distance l’embarcation et se tiennent prêtes à intervenir en cas d’accident.
    En raison « des risques encourus par les migrants en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’État (chute à la mer, choc thermique, trauma divers) », les sauveteurs n’interceptent jamais les migrants dans la Manche et ne les forcent pas à être secourus. L’opération se fait uniquement sur demande de personnes à bord du canot de migrants.
    Une fois l’opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours « que deux personnes » étaient « tombées à mer » pour « venir en aide à la première personne tombée à l’eau ».Des recherches sont alors menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres « pour tenter de retrouver d’autres éventuelles personnes à la mer », mais « les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l’eau n’ont pas pu être relocalisées et récupérées », a résumé la Premar.
    Les opérations de recherche sont rapidement interrompues, et une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    Quelques heures plus tard, en début d’après-midi, 65 exilés ont été secourus par les forces françaises après avoir demandé de l’aide. Ils ont ensuite été déposés au port de Dunkerque.Le même jour, d’autres départs ont été observés. Selon les données du Home office (équivalent du ministère de l’Intérieur), 357 personnes réparties dans six bateaux sont parvenues à atteindre les rives britanniques. Le lendemain aussi, deux embarcations, avec 55 personnes à bord, ont rejoint le Royaume-Uni.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#france#manche#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mortalite#dunkerque#boulognesurmer

  • Espagne : les îles Baléares également concernées par l’afflux de migrants, plus de 580 personnes arrivées en 72 heures - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59660/espagne--les-iles-baleares-egalement-concernees-par-lafflux-de-migrant

    Espagne : les îles Baléares également concernées par l’afflux de migrants, plus de 580 personnes arrivées en 72 heures
    Par Julia Dumont Publié le : 05/09/2024
    Comme les Canaries, les îles espagnoles des Baléares connaissent de fortes arrivées de migrants en cette fin d’été. Début septembre, plus de 580 personnes sont arrivées dans l’archipel en seulement trois jours. Mardi, un bateau a notamment accosté à Ibiza avec plus de 100 personnes à son bord, une première aux Baléares.
    L’été 2024 aura été marqué par une forte fréquentation des routes migratoires vers l’Espagne. Outre les Canaries qui connaissent des records d’arrivées, les Baléares ont également vu un nombre inédit de migrants débarquer sur les îles de cet archipel de Méditerranée ces dernières semaines.
    Début septembre, plus de 580 personnes sont arrivées à bord de 30 embarcations en seulement trois jours. Parmi ces arrivées, plus de 100 migrants sont notamment arrivés mardi sur un même bateau. Tous les exilés à bord étaient maghrébins, selon les médias locaux. Parmi eux se trouvaient deux femmes et un bébé.Une telle arrivée sur un même bateau est inédite aux Baléares. La précédente arrivée la plus importante avant celle-ci remonte au début du mois d’août, lorsqu’un bateau avec 58 personnes à bord avait été intercepté au large de l’île de Formeventura, indique El Mundo.
    Mercredi 4 août, ce sont neuf bateaux qui ont été comptabilisés au large des Baléares, comprenant 144 personnes en tout.
    « Jusqu’à présent, en 2024, au moins 3 203 immigrants sont arrivés aux îles Baléares à bord de 189 bateaux », a totalisé la Cronica Balear, notant que ce nombre « dépasse de loin les chiffres de l’année dernière ». « En 2023, 128 bateaux transportant 2 278 immigrants [avaient] atteint les îles », détaille le média local.
    Bien moins empruntée que la route des Canaries, la traversée en mer qui mène aux Baléares reste tout de même une option choisie par des milliers de migrants pour entrer dans l’Union européenne (UE). La grande majorité des migrants qui arrivent dans cet archipel sont algériens, suivis des Subsahariens.
    En 2023 déjà, ce passage en Méditerranée avait connu une augmentation de 46,7% des arrivées par rapport à la même période l’année précédente. La situation avait poussé les autorités à installer un centre d’accueil provisoire à Palma, à Majorque, d’une capacité de 300 places. Les arrivées actuelles mettent une nouvelle fois sous pression les structures d’accueil de l’archipel. Dès le mois d’août, un abri appartenant à l’Évêché de Majorque avait dû être ouvert pour accueillir des mineurs. En juillet, un étage d’une maison de retraite avait aussi été réquisitionné pour accueillir une quarantaine de nouveaux arrivants.
    À Majorque, si les autorités poussent les murs, elles déplorent dans le même temps le manque de soutien du gouvernement central. Le 16 juillet, l’Institut des Affaires sociales de Majorque (IMAS) a lancé un appel à Madrid pour pallier le manque de places. Laissée sans réponse, elle a été réitérée le 3 août dernier : en plus de places supplémentaires pour les mineurs, l’IMAS exige davantage de moyens financiers pour leur hébergement, et une réforme de la politique migratoire espagnole.
    « Il est essentiel que le gouvernement assume ses responsabilités et agisse de manière décisive, abonde un éditorial du média local Mallorca Diario. Il faut une stratégie globale qui comprend le renforcement des ressources de sauvetage et d’accueil sur toutes les îles, et l’amélioration des infrastructures d’accueil […] Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire face à cette crise humanitaire et garantir les droits et la dignité des migrants ».Les autorités des Baléares sont chargées de gérer l’hébergement des mineurs. Mais, dans cette région autonome, comme à Ceuta ou aux Canaries, les autorités ne parviennent plus à faire face au nombre d’arrivées.
    « Nous ne pouvons plus continuer à accueillir ces enfants dans des conditions décentes », a déclaré lors d’une conférence de presse jeudi la présidente du gouvernement des Baléares, Marga Prohens, à propos de l’accueil des mineurs étrangers non accompagnés.
    La dirigeante a indiqué que les structures d’accueil pour mineurs des Baléares présentaient un taux de suroccupation de 850 %, a rapporté le Mallorca Diario. « Formentera envoie déjà des mineurs vers d’autres îles et le Conseil de Majorque a déjà dû se tourner vers l’Évêché. Il n’y a pas non plus assez de professionnels pour ouvrir des espaces d’accueil dans des conditions de dignité », a-t-elle déclaré.
    Pour faire face à cette situation, le gouvernement des Baléares a appelé Madrid à l’aide. Le gouvernement central a proposé une réforme de la loi sur l’immigration qui obligerait les 17 régions qui composent l’Espagne à accepter une répartition obligatoire des mineurs. Mais la situation reste pour le moment bloquée car le parti conservateur espagnol PP et le parti d’extrême-droite Vox s’y opposent.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#baleares#routemigratoire#migrationirreguliere#mineur#sante

  • Sénégal- Mbour : Chavirement d’une pirogue/ Les recherches en cours, un avion de la Guardia civil espagnol survole la Petite-côte (Vidéo)
    https://www.dakaractu.com/Senegal-Mbour-Chavirement-d-une-pirogue-Les-recherches-en-cours-un-avion-

    Sénégal- Mbour : Chavirement d’une pirogue/ Les recherches en cours, un avion de la Guardia civil espagnol survole la Petite-côte (Vidéo)
    Une embarcation convoyant des candidats à l’émigration irrégulière a chaviré en mer à 03 km de nos côtes vers Mbour . Actuellement, les recherches sont en cours pour retrouver éventuellement des survivants. Actuellement (ce Dimanche 08 Septembre 2024 à 21h30mn GMT), un avion espagnol de Type Casa CN 235 M de la Guardia civil a été aperçu en train de survoler la Petite-côte entre Nianing et Saly. Pour rappel, plus de 200 migrants ont pris une embarcation de fortune cet après-midi à Téfess. Leur pirogue a malheureusement chaviré en pleine mer. Pour l’instant, 4 corps ont été repêchés dont 3 hommes et 1 femme. 4 survivants ont été hospitalisés à l’hôpital Grand Mbour...

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#mortalite#morbidite#sante#atlantique#guardiacivil#mbour

  • Mbour :Chavirement d’une pirogue avec environ plus de 200 personnes...
    https://www.dakaractu.com/Mbour-Chavirement-d-une-pirogue-avec-environ-plus-de-200-personnes_a25294

    Mbour :Chavirement d’une pirogue avec environ plus de 200 personnes...
    L’immigration clandestine continue de faire des dégâts. Une source de Dakaractu Mbour parle d’un chavirement d’une pirogue à 03 km des côtes. Cette pirogue, selon la même source transportait à bord plus de 200 personnes en partance pour l’Europe. Au moment où nous écrivons ces lignes, les sapeurs-pompiers s’affairent pour venir en aide aux rescapés...

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#mbour#sante#atlantique#traversee

  • Revue de dépenses Affections de longue durée - Pour un dispositif plus efficient et équitable - Inspection générale des finances
    https://www.igf.finances.gouv.fr/igf/accueil/nos-activites/rapports-de-missions/liste-de-tous-les-rapports-de-mi/revue-de-depenses-affections-de.html

    Le dispositif des affections de longue durée permet le remboursement par l’#assurance_maladie obligatoire des tickets modérateurs afférents aux soins et prestations en rapport avec ces affections. Créé dès l’origine de la #sécurité_sociale, ce dispositif a pour objectif de protéger les assurés contre des restes à charge élevés, notamment dans le cas des #maladies_chroniques

    En 2021, ce dispositif concernait 13,7 millions de personnes et représentait 123 Md€ de dépenses de santé, soit 60 % des dépenses prises en charge par l’assurance maladie. Toutefois, les investigations menées par la mission ont permis d’estimer que le coût spécifique du dispositif #ALD représentait 12 Md€ en 2021. Fortement concentrées sur quatre groupes de pathologies, les dépenses des assurés en ALD sont dynamiques depuis 2010, notamment du fait du #vieillissement_de_la_population.
    Les investigations menées par la mission IGF – #IGAS ont permis d’établir que le dispositif ALD a été très peu modifié depuis 1986 alors que sa cohérence s’est affaiblie dans le temps, en s’adaptant peu aux évolutions thérapeutiques, et en reposant davantage sur l’appréciation des médecins. Désormais peu contrôlé par l’assurance maladie, le dispositif ALD joue un rôle insuffisamment incitatif à la réduction des dépenses de #santé.
    Enfin, la mission :
    •  Identifie des mesures permettant de générer des rendements, en partie mobilisables à court terme, en partie pilotables en termes de gains attendus. La plupart de ces mesures conduisent à un transfert de charges direct ou indirect (via les primes des assurances complémentaires santé) vers les assurés ;
    •  Formule des propositions activant des leviers plus structurels. Ces propositions sont jugées nécessaires par la mission pour piloter plus efficacement le dispositif afin d’en garantir la soutenabilité financière et l’acceptabilité sociale. La mission estime par ailleurs que ces propositions sont de nature à recentrer le dispositif sur ses objectifs initiaux, et à en ralentir la dynamique de dépenses, tout en améliorant la pertinence des soins.

    le rapport
    https://www.igf.finances.gouv.fr/files/live/sites/igf/files/contributed/Rapports%20de%20mission/2024/Revue%20de%20dépenses%20Dispositif%20affections%20de%20longue%20du

    #malades #ticket_modérateur #déremboursement #dépenses_de_santé #économie #eugénisme

    edit
    . les arrêts de travail sont également dans le collimateur (pas « seulement » chez les fonctionnaires)
    https://seenthis.net/messages/1069282
    . 1ère sortie publique de Barnier hier dans un hosto parisien : je ferais pas de miracles, mais des économies.

  • Berlin cherche des moyens pour dissuader les demandeurs d’asile déboutés de rester en Allemagne - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59622/berlin-cherche-des-moyens-pour-dissuader-les-demandeurs-dasile-deboute

    Berlin cherche des moyens pour dissuader les demandeurs d’asile déboutés de rester en Allemagne
    Par Sertan Sanderson Publié le : 06/09/2024
    Réagissant à l’attentat de Solingen, perpétré par un demandeur d’asile syrien débouté, le gouvernement allemand a proposé de nouvelles mesures pour réformer le droit d’asile. Voici ce que Berlin propose. Berlin veut encore durcir sa politique d’asile après la mort de trois personnes, à Solingen le 23 septembre, poignardées par un demandeur d’asile syrien de 26 ans. L’homme avait été débouté du droit d’asile.Le chancelier Olaf Scholz estime que les autorités « doivent tirer les leçons de l’attaque de Solingen, ville située dans l’ouest de l’Allemagne. Un homme a tué trois personnes et blessé huit autres. Le meurtrier est un homme originaire de Syrie. Il est arrivé en Allemagne en 2022. Le groupe terroriste État islamique (EI) affirme que l’attaque a été perpétrée en son nom ».
    Moins d’une semaine plus tard, le 29 août, le gouvernement a annoncé un ensemble de nouvelles mesures de sécurité. Certains demandeurs d’asile ne bénéficieront plus de l’ensemble des prestations sociales, tandis que les expulsions doivent être accélérées.Depuis, de nouvelles réunions avec les dirigeants des Länder, le 16 Etats qui composent l’Allemagne fédérale, ainsi que l’opposition conservatrice, planchent sur d’autres possibilités de réformes migratoires.
    Voici les principales mesures du projet de loi annoncé pour l’instant.
    Baisse des prestations dans le cas des personnes « dublinables »
    L’auteur présumé du triple meurtre de Solingen aurait dû être expulsé, mais les autorités n’étaient pas parvenues à le localiser.
    Le suspect aurait en effet dû être renvoyé en Bulgarie l’année dernière en vertu des règles de l’Union européenne (UE) connues sous le nom de « règlement de Dublin ». Celui-ci prévoit que le pays par lequel un demandeur d’asile est entré dans l’UE est responsable du traitement de sa demande de protection.En conséquence, le gouvernement souhaite supprimer les prestations sociales pour les personnes enregistrées pour la première fois dans un autre Etat membre de l’UE, à condition que ce pays accepte de les reprendre.
    Quelles aides seront supprimées ?Selon la ministre de l’intérieur Nancy Faeser, seuls les aides financières destinées à quitter l’Allemagne seront mises à disposition des personnes dublinées.
    Toutefois, elle a également assuré qu’un logement et la nourriture seraient fournis jusqu’au départ, affirmant qu’en Allemagne, « personne ne mourra de faim ou ne dormira dans la rue ». « Nous veillons à ce que toutes les personnes concernées soient traitées avec humanité », stipule le document présentant le projet de loi.
    Quel est l’objectif de la réduction de l’aide financière ?
    Selon le ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, la suppression de ces prestations sociales accélérerait les expulsions. Elle mettrait la pression sur les personnes dans l’obligation de quitter le pays, et qui se retrouveraient sans argent liquide en Allemagne.Par exemple, si un demandeur d’asile est d’abord arrivé en Grèce et y a été enregistré, mais qu’il s’est ensuite rendu en Allemagne et y est resté malgré l’ordre de retourner en Grèce, il ne touchera plus d’aide financière.
    L’attentat de Solingen a précédé des scrutins régionaux dans l’est de l’Allemagne, marqués par des résultats historiques pour l’extrême-droite. Les organisations de défense des droits des réfugiés dénoncent un projet de loi inadmissible. L’ONG Pro Asyl a déclaré que « les prestations sociales ne doivent pas être supprimées ou réduites arbitrairement dans le but d’un soi-disant effet dissuasif ».
    Le parti des Verts, qui fait partie de la coalition gouvernementale, a également exprimé ses réserves, estimant qu’il devait être approuvé par la Cour constitutionnelle, qui s’est par le passé généralement rangée du côté des réfugiés et des demandeurs d’asile lorsque leurs aides financières étaient en jeu. La ministre de l’intérieur, Nancy Faeser assure ne pas voir de blocage juridique, puisque le bien-être des personnes concernées dans un tel scénario est censé être garanti dans l’autre pays de l’UE.
    Le règlement de Dublin, c’est quoi ?
    Le règlement de Dublin stipule que les demandeurs d’asile doivent demander une protection dans le pays par lequel ils sont arrivés sur le sol européen. S’ils poursuivent leur voyage et déposent une nouvelle demande ailleurs, celle-ci peut être annulée. Cependant, de nombreuses procédures de renvoi s’éternisent. Au bout d’un certain délai, le pays où se trouve le demandeur d’asile finit par devoir prendre légalement en charge son dossier.Pour le moment, les tentatives de réformer et de moderniser cet aspect du règlement ont échoué.
    Au-delà des modifications apportées à la législation sur l’asile, d’autres mesures sont prévues.Le gouvernement a proposé d’interdire les couteaux lors des grands événements publics.
    En outre, les expulsions vers des pays tiers en dehors de l’UE doivent être accélérées. Sur ce point, aucune mesure n’a été rendue publique. La politique relative aux voyages des réfugiés dans leur pays d’origine fera également l’objet d’un examen plus approfondi.
    Ainsi, les réfugiés pourront perdre leur statut de protection s’ils se rendent dans leur pays d’origine, sauf pour des raisons précises, comme assister aux funérailles d’un membre de leur famille. Les réfugiés ukrainiens seraient exemptés de cette règle.

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#asile#UE#expulsion#droit#sante#politiquemigratoire

  • « Accueillir les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas recevoir de soins dont ils ont besoin est un impératif humanitaire pour la France »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/07/accueillir-les-palestiniens-de-gaza-qui-ne-peuvent-pas-recevoir-de-soins-don

    « Accueillir les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas recevoir de soins dont ils ont besoin est un impératif humanitaire pour la France » Tribune
    Belkis Wille, Directrice adjointe de la division Crises, conflits et armes de Human Rights Watch
    En juin, je me suis rendue à Doha, au Qatar, pour m’entretenir avec des patients palestiniens et des membres de leur famille évacués de Gaza. Les professionnels de santé qui les soignaient nous ont dit qu’il s’agissait des cas de traumatismes les plus complexes qu’ils aient jamais vus. D’autres pays dotés, comme la France, de systèmes de santé solides et sophistiqués et des capacités nécessaires, devraient accueillir les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas recevoir les soins dont ils ont besoin à Gaza ou en Egypte. Il s’agit d’un impératif humanitaire.
    Depuis plus de dix mois que dure la campagne militaire israélienne à Gaza, plus de 40 000 Palestiniens ont été tués et plus de 93 000 ont été blessés, selon le ministère de la santé de Gaza. Le système de santé de Gaza est au bord de l’effondrement, avec seulement 16 des 36 hôpitaux fonctionnant encore partiellement, un grave manque de médicaments et de carburant et 500 travailleurs de santé tués.
    Malgré les allégations de l’armée israélienne selon lesquelles le Hamas aurait installé des bases dans les hôpitaux, aucune preuve avancée ne justifie de priver ces structures de soins et les ambulances de leur statut de protection en vertu du droit international humanitaire. A Doha, j’ai rencontré Malak Shahin, une Palestinienne de Gaza, qui m’a raconté comment une explosion a frappé l’immeuble voisin de celui où elle s’abritait avec sa famille, le 11 octobre 2023. Il a fallu quarante minutes aux secouristes pour retrouver sa fille Shahad, âgée de 17 ans, qui était inconsciente. Le fils de Malak Shahin, médecin, lui a fait un massage cardiaque « pendant au moins dix minutes, mais cela n’a servi à rien », selon les dires de Malak.
    « Les ambulanciers ont enveloppé son corps pour le préparer pour les obsèques et nous l’avons emmenée pour l’enterrer. J’ai ouvert la housse pour la voir une dernière fois et j’ai alors vu ses yeux s’ouvrir et je l’ai entendue faire un bruit. » Shahad a été réanimée et évacuée vers le Qatar, où elle est soignée pour de graves pertes de mémoire et d’importantes lésions cérébrales.
    Shahad est l’une des 470 personnes blessées à Gaza qui sont à Doha pour recevoir des soins spécialisés de haut niveau. J’ai également rencontré Jehad Arafat, un artiste de 29 ans, qui s’était réfugié dans une école près de l’hôpital Nasser à Gaza en février. Il était sorti chercher de l’eau quand un sniper lui a tiré dessus depuis une hauteur. « Je me suis soudain rendu compte que ma jambe droite était passée par-dessus mon épaule gauche. » Il raconte que le tireur a continué à viser les personnes qui tentaient de le secourir. Finalement, un ami lui a lancé une corde et l’a traîné jusqu’à ce qu’il soit en sécurité puis l’a transporté jusqu’à l’hôpital Nasser.
    Jehad a été opéré trois fois. Mais le 15 février, une munition a percé le toit de l’hôpital, blessant à nouveau ses deux jambes et lui arrachant deux doigts. Il a été évacué vers Doha le 22 mars et a subi de multiples interventions chirurgicales à la jambe.
    Depuis octobre 2023, les autorités israéliennes n’ont autorisé qu’une petite partie des personnes ayant besoin d’un traitement médical à quitter Gaza. Fin juillet, moins de 5 000 mille personnes avaient été évacuées vers l’Egypte, dont très peu d’hommes de moins de 60 ans. Les forces israéliennes ont fermé le point de passage de Rafah le 7 mai, empêchant presque tous les autres Palestiniens ayant besoin de soins vitaux de quitter Gaza.
    Cependant, même si les arrivées de blessés ont de fait été stoppées, le système de santé égyptien est mis à rude épreuve par le nombre de cas pris en charge. En avril, nous avons visité des hôpitaux dans le nord du Sinaï et constaté que des milliers de patients de Gaza ne pouvaient obtenir les soins dont ils avaient besoin en Egypte.
    Si certains gouvernements ont tenté de renforcer l’assistance médicale à l’intérieur de Gaza, seuls quelques pays, dont le Qatar, les Emirats arabes unis, l’Espagne, la Turquie, la Jordanie, l’Italie, la Belgique et la Norvège accueillent des patients de Gaza.
    Les commissaires européens à la santé et à la gestion des crises ont appelé les Etats membres de l’Union européenne (UE) à évacuer de Gaza davantage de personnes ayant besoin de soins. En comparaison, en janvier 2024, plus de 3 000 patients ukrainiens avaient été transférés dans des hôpitaux européens.
    Les évacuations médicales ne portent que sur les conséquences des hostilités en cours. Pour agir sur les causes, il est indispensable que les gouvernements fassent pression sur le gouvernement israélien pour qu’il mette fin à toutes ses attaques illégales contre les civils et les structures de santé, et pour qu’il cesse de bloquer délibérément l’acheminement de l’aide. Ils devraient aussi pousser Israël à évacuer les Palestiniens de Gaza qui ne peuvent pas obtenir les soins dont ils ont besoin vers l’Egypte – en garantissant qu’ils pourront rentrer chez eux s’ils le souhaitent. La France a déployé un navire militaire au large des côtes égyptiennes pour y soigner des blessés pendant deux mois et a accueilli sur son sol quatorze enfants de Gaza pour les soigner, mais il faut faire plus. Le gouvernement français devrait travailler d’urgence avec les autorités palestiniennes et avec son ambassade en Egypte pour identifier d’autres Palestiniens de Gaza gravement blessés ayant besoin de soins et faire le nécessaire pour qu’ils puissent être soignés en France. Belkis Wille (Directrice adjointe de la division Crises, conflits et armes de Human Rights Watch)

    #Covid-19#miigrant#migration#palestine#gaza#israel#morbidité#sante#humanitaire#france#qatar#EAU#espagne#turquie#jordanie#Italie#belgique#norvege

  • « Barça Wala Barzakh »: 75 candidats interpellés entre Bignona et Kafountine
    https://www.dakaractu.com/Barca-Wala-Barzakh-75-candidats-interpelles-entre-Bignona-et-Kafountine_a

    « Barça Wala Barzakh » : 75 candidats interpellés entre Bignona et Kafountine
    Le département de Bignona fait face actuellement à une recrudescence sans précédent de vagues de départs vers l’Espagne via la mer. Les Forces de défense et de sécurité, lors d’une opération de sécurisation, ont mis fin aux rêves de 75 candidats au voyage. En effet, les Forces de défense et de sécurité (Fds) de la région sud du pays ont, à en croire Liberation une opération de sécurisation dans le département de Bignona. Une initiative qui leur a permis d’interpeller, entre Bignona et Kafountine, 75 candidats au voyage clandestin. Ces derniers tentaient de rejoindre l’Espagne à bord de grosses, embarcations. « 17 parmi eux ont eté alpagués à Kafountine et les 58 autres ont été arrêtés à Bignona », rapporte Libération.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#bignona#kafoutine#routemigratoire#sante

  • En Bulgarie, les gardes-frontières de Frontex contraints de fermer les yeux face aux abus
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/09/06/en-bulgarie-les-gardes-frontieres-de-frontex-contraints-de-fermer-les-yeux-f

    En Bulgarie, les gardes-frontières de Frontex contraints de fermer les yeux face aux abus
    Par Maria Cheresheva et Ludek Stavinoha
    Des documents internes de l’agence européenne des frontières, Frontex, révèlent les pressions exercées par les gardes-frontières bulgares sur leurs homologues européens pour ne pas signaler des violences et des expulsions illégales de migrants à la frontière turque. « Il m’a regardé dans les yeux et a tiré. Je n’ai pas pu voir son visage, car il portait un masque noir. » Moustapha (son prénom a été modifié) se souvient avec effroi de sa rencontre avec un policier bulgare, au début du mois de mai. Après six jours d’errance dans les forêts turques, ce jeune Syrien de quinze ans avait enfin réussi à franchir la frontière bulgare. Mais l’espoir a été de courte durée : au bout de quelques heures de marche, le groupe d’une vingtaine de migrants avec lequel il voyageait a été intercepté par une patrouille de gardes-frontières.

    « Ils ont commencé à tirer partout. Pas en l’air, mais sur nos pieds », se souvient le jeune homme, originaire de Deir ez-Zor, lui-même visé par trois balles non létales alors qu’il était à terre – « une fois, intentionnellement, dans ma jambe, et deux fois, près de mes jambes ». Son récit, recueilli par Le Monde dans le cadre d’une enquête entreprise par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN), est confirmé par son dossier médical.
    Sollicitée, la police aux frontières bulgare confirme qu’un policier a bien tiré ce jour-là « une balle non létale dans la région de la jambe droite » d’un migrant irrégulier, mais affirme que l’officier a agi « en état de légitime défense », après que le jeune homme a « tenté de [le] frapper avec une pierre » et de partir en courant. L’institution assure avoir mené une enquête interne sur l’incident, dont les conclusions ont été communiquées à la police militaire, sans préciser si des suites ont été données. Après quelques jours à l’hôpital et un passage en centre de détention, Moustapha a été emmené à Harmanli, dans le plus grand centre d’accueil de réfugiés du pays. « Je veux porter plainte contre la police, a-t-il alors déclaré à Yahia Homsi, psychiatre au sein de l’ONG bulgare Mission Wings, l’une des rares à travailler en première ligne avec les migrants. Ils m’ont tiré dessus, et je ne veux pas rester silencieux. » Il a pourtant fini par y renoncer pour poursuivre son chemin d’exil vers l’Europe.
    Le silence est en effet la réponse la plus fréquente aux abus commis par les forces de l’ordre bulgares le long des 259 kilomètres de sa frontière terrestre avec la Turquie. Et ce, malgré la présence massive sur place d’agents de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières, chargée depuis plusieurs années d’aider la Bulgarie à appréhender les migrants qui tentent d’entrer irrégulièrement dans l’Union européenne (UE). Leur présence devait permettre d’accroître le respect des droits fondamentaux – comme le non-refoulement, le droit à la sécurité ou le respect de la dignité humaine – et le signalement des actes répréhensibles.
    Des documents obtenus par le BIRN grâce aux lois de transparence européennes révèlent pourtant que les agents de Frontex sont régulièrement les témoins d’abus commis par les forces de l’ordre bulgares, qui font pression sur eux pour qu’ils gardent le silence.
    Le « harcèlement » et les menaces de représailles subis par les gardes-frontières européens sont détaillés dans huit « rapports d’incidents graves », qui constituent le principal outil de l’agence pour enregistrer et enquêter sur les allégations de violations des droits dans le cadre de ses opérations. Basés sur les comptes rendus de six agents issus de trois équipes différentes déployées entre septembre et décembre 2023, ces rapports décrivent avec force détails les abus – passages à tabac, menaces avec des armes à feu… – commis lors des patrouilles conjointes avec les gardes-frontières bulgares le long de la frontière où Moustapha a été pris pour cible.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex.
    Lors d’une mission en septembre 2023, les agents de Frontex ont ainsi vu un groupe, constitué d’environ 25 migrants qu’ils avaient précédemment appréhendés, « s’agenouiller en présence de deux agents bulgares » près de la clôture de la frontière. Cinq d’entre eux ont été contraints de se déshabiller, « leurs effets personnels ont été confisqués et brûlés ». A la fin de la mission, « l’équipe [de] Frontex a été abordée par un chef d’équipe bulgare qui a (…) indiqué qu’il serait préférable de ne rien signaler ».
    Les agents ont obtempéré et n’ont rapporté l’incident au Bureau des droits fondamentaux (FRO), l’organe de surveillance interne de Frontex, qu’après la fin de leur déploiement en Bulgarie, plusieurs semaines plus tard. Les règles opérationnelles leur commandent pourtant de signaler « immédiatement » toute violation présumée des droits de l’homme. En se rendant sur place trois mois après, les enquêteurs ont conclu que les 25 migrants avaient « probablement » fait l’objet d’une « expulsion collective » illégale.
    En décembre, une autre équipe d’agents de Frontex a assisté, lors d’une patrouille de nuit, au refoulement de cinq migrants appréhendés près de la frontière. L’agent bulgare qui les accompagnait a confisqué les effets personnels et les vêtements de ces migrants avant de leur ordonner de ramper à travers un trou dans la clôture pour retourner en Turquie. Les quatre hommes ont obtempéré, mais une « jeune femme [qui] s’était cachée dans les bois (…) suppliait, appelait à la pitié et demandait directement de l’aide ». « Ne me mettez pas en colère », a répondu le policier bulgare.
    Un peu plus tard, dans la voiture, le garde-frontière a confié qu’il était désolé pour la femme, mais qu’il avait reçu l’ordre de son supérieur de repousser tous les « talibans » – un terme répandu au sein de la police aux frontières bulgare pour désigner les migrants et les réfugiés. Malgré la demande de leur collègue de « ne rien signaler », les agents de Frontex ont fait remonter l’incident au FRO. Mais ils ont exprimé des « craintes pour leur sécurité », en raison de la « mentalité de chasseur » de leurs collègues bulgares, désireux de confondre les délateurs. La situation est devenue si « dangereuse » que Frontex a dû retirer les agents de la zone opérationnelle, « pour leur propre protection ».
    Le FRO a estimé que « leur signalement n’enlève rien au fait qu’ils ne sont pas intervenus au moment où ils ont été confrontés à des actes répréhensibles ». Tous les agents de Frontex sont « obligés d’agir ou de refuser un ordre » qui met en danger les droits de l’homme des migrants, mais « ils ne sont pas suffisamment préparés par l’agence à de tels cas », conclut le FRO, qui regrette que « la présence ou l’implication d’agents de Frontex dans un événement » ne soit « pas nécessairement une garantie de respect des droits fondamentaux ».Sollicitée, la direction de la police aux frontières bulgare assure avoir mené « des contrôles sur tous les rapports d’incidents graves reçus » de Frontex. « Aucun agent de la police des frontières bulgare n’a été sanctionné dans le cadre de ces rapports, car il n’y a pas eu d’excès de pouvoir avéré », assure l’institution, qui ajoute que, « depuis le 1er janvier 2024, il n’y a pas eu d’incidents graves liés à des violations des droits de l’homme par la police des frontières bulgare ».
    La sous-déclaration participe de la stratégie bulgare de dénégation des allégations d’actes répréhensibles à la frontière. « Nous avons une tolérance zéro pour les personnes qui ne respectent pas les droits de l’homme », a ainsi déclaré en avril Anton Zlatanov, le chef de la police aux frontières bulgare, devant le Parlement européen. Lorsqu’ils sont interrogés, les dirigeants bulgares soulignent souvent le fait qu’il n’existe aucune trace de ces incidents dans les bases de données officielles de la Bulgarie ou de Frontex.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex. La traduction et les exergues en jaune ont été réalisés par « Le Monde », les occultations par Frontex avant la transmission du document.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex. La traduction et les exergues en jaune ont été réalisés par « Le Monde », les occultations par Frontex avant la transmission du document. BIRN / FRONTEX
    Jonas Grimheden, le chef du FRO, a pourtant expliqué à Anton Zlatanov en décembre 2023 avoir recueilli « de nombreux témoignages crédibles concernant les pressions exercées par les gardes-frontières bulgares sur les agents déployés par Frontex pour qu’ils ne signalent pas leurs observations » de telles violations, selon une lettre obtenue par le BIRN. Jonas Grimheden s’attache également depuis plus d’un an à alerter les institutions européennes sur la « pratique tacite de non-signalement d’actions mettant gravement en danger les droits fondamentaux des migrants » à laquelle se livre la Bulgarie. En février 2024, dans un mémo confidentiel adressé au directeur exécutif de Frontex, le Néerlandais Hans Leijtens, il a détaillé les instructions données par les autorités bulgares à ses agents pour ne pas signaler les refoulements systématiques de migrants.
    Le règlement de Frontex prévoit que l’agence suspende ses opérations en cas de « violations graves des droits fondamentaux ». C’est pourtant le contraire qu’a décidé de faire Hans Leijtens en annonçant, quelques jours plus tard, un triplement des effectifs déployés par l’agence dans le pays. « Nous ne gardons pas seulement les frontières, mais aussi les valeurs de l’UE », a déclaré le haut fonctionnaire lors d’un déplacement dans le village bulgare de Kapitan Andreevo, le plus grand point de passage frontalier d’Europe. Hans Leijtens, qui a placé la fin des refoulements illégaux au cœur de son mandat, a exprimé son soutien total à l’adhésion à l’espace Schengen de la Bulgarie, « un partenaire très important ».
    « Nous pensons qu’en restant engagés nous pouvons apporter des améliorations significatives et soutenir nos partenaires dans le maintien de la sécurité et des droits fondamentaux, déclare au Monde Chris Borowski, un porte-parole de Frontex. « Notre approche consiste à faire face aux défis et à travailler en collaboration pour trouver des solutions, plutôt qu’à abandonner notre mission commune au premier signe d’adversité. »
    En 2022, le prédécesseur d’Hans Leijtens, Fabrice Leggeri, avait démissionné peu après avoir été mis en cause par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), pour avoir encouragé et couvert des refoulements de bateaux de migrants par les garde-côtes en mer Egée. Deux ans plus tard, l’agence est donc toujours confrontée à une sous-déclaration des violations des droits de l’homme dans le cadre de ses opérations.Au cours de l’année écoulée, les défaillances du mécanisme de remontée des incidents, les pressions exercées sur les personnes qui signalent des incidents et le manque de coopération de certaines autorités nationales avec les enquêtes indépendantes du FRO ont fait l’objet d’intenses délibérations au sein du conseil d’administration de Frontex.
    En mars, Jonas Grimheden a dit au conseil d’administration de l’agence qu’il « reçoit régulièrement des rapports faisant état de craintes de répercussions pour les agents de Frontex qui prévoient de signaler des incidents graves ». Une note confidentielle qui a circulé en janvier au sein de la Commission européenne reconnaît qu’« un mécanisme de signalement crédible est au cœur de la crédibilité de l’agence elle-même [et] de l’argument selon lequel une présence accrue de Frontex peut améliorer la situation sur le terrain ».

    #Covid-19#migrant#migration#bulagrie#UE#FRONTEX#frontiere#droit#politiquemigratoire#sante

  • Migrants : « Le gouvernement doit faire la lumière sur les pratiques à l’œuvre à la frontière franco-britannique »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/06/migrants-le-gouvernement-doit-faire-la-lumiere-sur-les-pratiques-a-l-uvre-a-

    Migrants : « Le gouvernement doit faire la lumière sur les pratiques à l’œuvre à la frontière franco-britannique »
    Collectif
    Après le naufrage le 3 septembre dans la Manche d’un bateau emmenant des migrants vers le Royaume-Uni, entraînant la mort de douze personnes, un collectif rassemblant des députés de gauche, des artistes, dont la romancière Annie Ernaux, le chanteur JoeyStarr ou l’actrice Corinne Masiero, ainsi que des intellectuels demande la création d’une politique d’accueil inconditionnel.
    Il faut venir à Calais pour s’en rendre compte. Murs, barbelés, grillages, blocs de béton ont remplacé les terrains forestiers dans cette ville où la pauvreté sévit durement et où les habitants vivent dans une prison à ciel ouvert. Bienvenue en absurdie, où l’arsenal répressif est poussé à l’extrême pour décourager les personnes en situation de migration à s’installer. A Calais, les pires dispositifs sont à l’œuvre pour lutter obstinément contre les « points de fixation » : destruction et vol de biens, détournement des procédures judiciaires, entrave à l’accès à l’eau et à l’aide alimentaire, construction de clôtures, installation de rochers, harcèlement et intimidations.
    Depuis la signature des accords du Touquet en 2003, visant à partager la gestion du contrôle des flux migratoires entre la France et le Royaume-Uni, la frontière britannique s’est déplacée à Calais où la police française est devenue le bras armé de la politique migratoire britannique. Cette technique visant à rendre les territoires situés sur le littoral de la Manche aussi inhospitaliers que possible n’a eu pour effet que de militariser encore plus la frontière. Non seulement cette militarisation n’a pas empêché la hausse des traversées, mais elle les rend plus dangereuses. Pressurisées à Calais, de plus en plus de personnes en situation d’exil tentent à la hâte la traversée en partant du bas du littoral, ce qui augmente la durée de la traversée et les risques de naufrage.
    Les conséquences sont dramatiques. Le 3 septembre, douze personnes sont mortes dans la Manche et deux autres sont portées disparues au large de Wimereux, près de Boulogne-sur-Mer. Ainsi, 2024 devient l’année la plus meurtrière à la frontière, selon Utopia 56. Depuis le début de l’année, trente-cinq personnes sont mortes en mer (noyades, chocs thermiques, piétinements…).
    Cette situation humanitaire désastreuse nourrit à la fois les réseaux mafieux qui tirent parti de cette misère humaine, mais également les partis d’extrême droite qui voient dans cette désertion de la puissance publique, une occasion d’engranger des voix. Les voix de celles et ceux qui se sentent abandonnés face à la gestion de cette misère humaine, sommés de gérer à leur petite échelle les conséquences des dérèglements du monde.
    Cette réalité quotidienne ne fait malheureusement plus la une des journaux, malgré les alertes répétées des associations installées à Calais comme Utopia 56, qui font face à l’horreur sur le terrain et à la surdité au sommet de l’Etat. Tout comme la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui ont condamné à plusieurs reprises la France, ces associations dénoncent des atteintes intolérables aux droits fondamentaux dont sont victimes les personnes exilées aux frontières françaises.
    Le 23 mars, le collectif de journalistes d’investigation Lighthouse Reports, dans une enquête publiée dans les grands quotidiens Le Monde, The Guardian et Die Welt, a révélé les techniques inhumaines opérées par les forces de police et de gendarmerie françaises en mer en dehors de tout cadre juridique pour empêcher les traversées, quitte à mettre en danger la vie d’autrui : perçage de la coque des bateaux, lancement de filet pour paralyser l’hélice, manœuvre pour faire chavirer les embarcations…
    L’enfer vécu par les exilés n’a eu d’égal que l’absence de réactions publiques. Nous sommes-nous habitués à l’innommable ? Quand les représentants de la loi deviennent illégalité, peut-on encore parler d’Etat de droit en France ?
    Face aux violences répétées par les forces de l’ordre à l’encontre des personnes exilées, face aux violences engendrées pour toutes les personnes vivant sur le littoral, nous devons, aujourd’hui, regarder la réalité en face. Les accords du Touquet, qui auraient dû être révisés, ne permettent pas le respect de l’Etat de droit à la frontière franco-britannique.Ce sont essentiellement les associations sur place, impressionnantes de solidarité, qui luttent contre ces conditions d’existence indignes en donnant aux personnes exilées des moyens de subsistance auxquels toute personne a droit : de l’eau, de la nourriture, un toit, même s’il s’agit de tentes systématiquement lacérées lors des opérations d’évacuation.
    A cette crise de l’humanité s’ajoute un déni de réalité. Ce n’est pas en construisant des murs plus hauts, en armant mieux la police, en pratiquant la politique dite « du zéro point de fixation » que les personnes en situation d’exil cesseront de fuir leur pays pour des raisons politiques, économiques, climatiques. Le repli sur soi ne fermera pas nos frontières. Mais le non-accueil, lui, aggrave la situation. En mettant tout le monde en situation de vulnérabilité : personnes exilées, associations et habitants.
    Nous, citoyens, élus de la nation, appelons le gouvernement à organiser une politique de l’accueil inconditionnel, à garantir le respect de la dignité de la personne humaine, et à faire la lumière sur les pratiques à l’œuvre à la frontière franco-britannique. Réaffirmons les valeurs de solidarité et de fraternité qui sont les marques de notre histoire.Sont signataires de cette tribune : Ariane Ascaride, actrice ; Arthur Delaporte, député (Parti socialiste) du Calvados ; Annie Ernaux, écrivaine, Prix Nobel de littérature 2022 ; Jean-François Coulomme, député (La France insoumise) de Savoie ; Elsa Faucillon, députée (Parti communiste français) des Hauts-de-Seine ; Charles Fournier, député (Les Ecologistes) d’Indre-et-Loire ; Robert Guédiguian, réalisateur de cinéma et producteur ; Corinne Masiero, actrice ; Danielle Simonnet, députée (groupe Ecologiste et social) de Paris ; JoeyStarr, chanteur et acteur.

    #Covid-19#migrant#migration#france#politiquemigratoire#frontiere#calais#accueil#sante

  • La Manche, une frontière toujours aussi meurtrière pour les migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/06/la-manche-une-frontiere-toujours-aussi-meurtriere-pour-les-migrants_6305695_

    La Manche, une frontière toujours aussi meurtrière pour les migrants
    Par Service infographie
    Depuis le début de l’année, les naufrages et les drames se succèdent dans la Manche : cinq personnes, dont deux adolescents, mortes en janvier ; une petite fille noyée dans un canal alors que l’embarcation sur laquelle elle se trouvait remontait vers la mer, en mars ; cinq migrants morts après avoir essayé de traverser la Manche à bord d’une embarcation chargée de 112 personnes, en avril ; six personnes mortes dans trois accidents distincts, en juillet…
    Le 3 septembre, dix femmes et deux hommes, principalement érythréens, sont morts dans le naufrage de leur embarcation au large du cap Gris-Nez, portant à trente-sept le nombre de migrants ayant perdu la vie dans la traversée de la Manche depuis janvier. 2024 est ainsi devenue l’année la plus meurtrière depuis le début des traversées de ce bras de mer de 40 kilomètres à bord d’embarcations de fortune.
    Comme le montrent les statistiques collectées par l’Organisation internationale pour les migrations, dans le cadre du Projet migrants disparus, les drames de la migration ne sont pas nouveaux dans ce secteur.Depuis 2014, au moins 280 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre les côtes britanniques depuis l’Europe continentale, et notamment depuis Calais. Un pic des morts avait été atteint en 2019, année précédant le Brexit, les passeurs faisant croire aux migrants qu’il serait impossible d’arriver au Royaume-Uni après sa sortie de l’Union européenne (UE), prévue le 31 janvier 2020.
    Initialement, les décès étaient principalement imputables à des accidents : migrants tombés des camions dans lesquels ils cherchaient à se dissimuler ou encore percutés par des voitures sur la voie rapide menant au port des ferrys (d’où partent pour l’Angleterre au moins cinquante bateaux par jour, soit un transit quotidien de 5 000 à 6 000 camions) ou pour accéder au tunnel sous la Manche (vaste espace de 650 hectares, difficile à contrôler).
    Le verrouillage croissant mis en place par les autorités françaises et britanniques pour empêcher l’accès à ces deux sites frontaliers a eu pour effet de dissuader les tentatives d’intrusion, passées de plus de 15 000 en 2016 à 127 en 2023.
    Mais il a aussi poussé les exilés à tenter de plus en plus la traversée par voie maritime, à bord de petites embarcations : près de 136 000 personnes ont traversé la Manche sur des small boats à partir de la France, depuis que le Royaume-Uni a commencé à comptabiliser ces arrivées, en 2018.Des traversées particulièrement périlleuses qui, comme l’a rappelé le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, à la suite du naufrage du 3 septembre, se déroulent dans l’une des zones maritimes « les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce » par jour, « particulièrement dangereux y compris quand la mer semble belle » et où les conditions météorologiques sont d’ailleurs « souvent difficiles ».
    La géographie des morts aux frontières a donc changé, se déplaçant en mer. Avant le naufrage du 3 septembre, l’accident le plus meurtrier s’était produit le 24 novembre 2021 : au moins vingt-sept migrants avaient péri dans le chavirement de leur embarcation, après de nombreux appels à l’aide ignorés par les secours français, qui n’étaient pas intervenus, attendant que le bateau passe dans les eaux britanniques.
    Entre Londres et Paris, la question migratoire reste sensible, particulièrement depuis la sortie du Royaume-Uni de l’UE. En déplacement à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le 3 septembre, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur démissionnaire, a fustigé l’attrait pour le Royaume-Uni, « où on peut travailler sans des papiers et où on a peu de chance d’être expulsé » et réclamé un traité migratoire entre Londres et l’UE pour freiner les départs clandestins. Depuis le protocole de Sangatte de 1991, qui a mis en place les prémices d’une politique d’externalisation de la frontière britannique, et les accords du Touquet de 2003 et de Sandhurst de 2018, qui ont créé des bureaux de contrôles conjoints, la coopération entre Paris et Londres se concentre sur le volet sécuritaire, avec le transfert d’argent britannique à la France pour renforcer les contrôles à Calais. Conclu en novembre 2022, le dernier accord prévoit une augmentation de 40 % des agents français patrouillant la côte de la Manche en échange de près de 72 millions d’euros. Des travaux supplémentaires sont aussi en cours, financés par Londres, pour empêcher l’accès en amont du port de Calais et du tunnel dans une zone déjà largement verrouillée. Une politique qui n’a, jusqu’à présent, pas arrêté les morts à cette frontière.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#routemigratoire#mortalite#migrationirreguliere#externalisation#frontiere#sante#manche

  • Antivaccins : rétractation d’une étude douteuse | Agence Science-Presse
    https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2024/08/29/antivaccins-retractation-etude-douteuse

    Une soi-disant étude qui proclamait faussement que les trois quarts des gens décédés de la COVID l’avaient été à cause du vaccin a été rétractée, mais 13 mois après sa prépublication. Elle aura eu le temps d’être abondamment citée dans les mouvements antivaccination.

    • l’autre jour à Lorient, v’là-t’y pas que je tombe aux abords des festivités des JO paralympiques sur une grappe d’anti-vaxs qui tractent leur prose que le vaccin y cause plein de maladies cardiaques et de morts et font signer une pétoche puisque l’important c’est de participer. me suis pas arrêté pour pas monter dans les tours, mais à bien regarder il faisaient quand même aussi pitié.

      #santé #intox #vaccin #covid

    • Les anti-vaxs me font aussi monter dans les tours. Je commence par expliquer que enfant, dans ma classe il y avait une élève qui avait eu la polio et était lourdement appareillée ! Avait choppé la maladie avant que le vaccin soit trouvé...Oui mais non c’est pas pareil...Les vaccins maintenant l’aluminium dedans et le reste...Le premier enfant de ma mère est mort d’une rougeole méningée ! C’est koi ça ? Cherche renseigne toi ! La rougeole TUE dans le monde des bébés des enfants. Bon maintenant si tu préfères avoir la maladie et fabriquer des anticorps libre à toi ! Ne renouvelle pas le DTP . Le tétanos c’est une mort douce dans ce qu’on m’a expliqué enfant.

  • [Info « Splann ! »] Fuite à la raffinerie de Donges, le rapport que TotalEnergies a voulu cacher
    https://splann.org/rapport-totalenergies-raffinerie-donges

    TotalEnergies a enterré une étude prouvant l’exposition des riverains à des taux de benzène importants, dans l’agglomération de Saint-Nazaire. Sans provoquer de réaction de la préfecture. L’article [Info « Splann ! »] Fuite à la raffinerie de Donges, le rapport que TotalEnergies a voulu cacher est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Pollutions #Santé_publique

  • Manche : Darmanin réclame un nouveau traité migratoire avec Londres, mais pourquoi ces partenariats sont-ils inefficaces ? - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59618/manche--darmanin-reclame-un-nouveau-traite-migratoire-avec-londres-mai

    Manche : Darmanin réclame un nouveau traité migratoire avec Londres, mais pourquoi ces partenariats sont-ils inefficaces ?
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 04/09/2024
    Pour la 4e fois depuis 2021, Paris réclame un nouveau traité migratoire pour mettre fin aux traversées clandestines des « small boats ». Gérald Darmanin qui s’est rendu à Boulogne-sur-Mer après le terrible naufrage de mardi, tente depuis son arrivée au gouvernement en 2020 de trouver une solution pour contrer les passeurs et dissuader les migrants de traverser la Manche. En vain.
    Il est arrivé en urgence dans la soirée du mardi 3 septembre à Boulogne-sur-Mer. Le ministre français de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin est venu apporter son soutien aux services de secours français après le terrible naufrage le matin même qui a fait 12 morts, en majorité des personnes de nationalité érythréenne. Face au lourd bilan des victimes qui tentaient toutes de rejoindre les côtes anglaises, le chef de la place Beauvau a appelé dans la soirée à la signature d’un nouveau traité migratoire avec Londres. Avec, comme toujours la même finalité : mettre fin à ces départs clandestins.
    Ce n’est pas la première fois que la France et son voisin britannique signent des partenariats sur l’épineux sujet migratoire. En mars 2023, un accord prévoyant le versement par les Britanniques à la France de plus de 500 millions d’euros sur quatre ans a été conclu entre les deux pays. L’enveloppe doit servir à stopper les départs en mer en militarisant davantage la frontière maritime, dans la région de Calais, notamment.
    Des centaines d’agents de police supplémentaires ont ainsi été déployés sur les plages françaises et davantage de drones ont été fournis pour aider les forces terrestres. L’accord prévoit aussi l’installation et l’utilisation d’équipements de surveillance de haute technologie (jumelles, caméras thermiques...).
    Mais, en dépit de ces forces en présence sur les plages françaises, la politique franco-britannique de dissuasion fonctionne peu, a reconnu Gérald Darmanin à mots feutrés, hier soir. Non seulement l’année 2024 est la plus meurtrière en ce qui concerne les décès en mer depuis l’apparition des « small boats », mais les départs ne cessent pas : depuis le début de l’année, 21 400 migrants ont atteint les côtes britanniques, selon le Home office. Un chiffre légèrement en hausse comparé à celui de 2023, sur la même période (21 000).
    « Ce ne sont pas les dizaines de millions d’euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques et qui ne payent qu’un tiers de ce que nous dépensons, nous », qui feront cesser les départs clandestins, a notamment lâché Gérald Darmanin. Le ministre démissionnaire admet même que retenir des gens contre leur gré sur le sol français est mission impossible. « Moins de 5% (des personnes qui veulent aller en Grande-Bretagne) demandent l’asile en France », a-t-il ajouté. « Ce que ces personnes veulent, c’est partir (…) Elle vont souvent rejoindre leur famille (…) et rien ne peut résister à ce désir de vivre avec sa famille ».
    Le ministre français explique surtout le succès des traversées de la Manche suite à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). « Les (migrants) tentent beaucoup d’aller en Grande-Bretagne parce qu’ils savent qu’ils sont sans doute non-expulsables du territoire britannique », a-t-il encore expliqué, hier, devant les caméras. Et c’est en partie vrai : le « Règlement Dublin » qui régit les expulsions de migrants entre les pays de l’UE ne s’applique pas outre Manche. On ne peut pas, en effet, renvoyer un migrant qui arrive au Royaume-Uni vers la France ou vers l’UE. « Il n’y a pas de politique d’immigration commune avec le reste de l’Union européenne (…) », a répété Gérald Darmanin.
    Quelle solution donc pour empêcher les gens d’entreprendre des traversées meurtrières ? Pour le gouvernement français, la réponse est évidente : elle est européenne et pas française. « Nous voulons négocier, et c’est ce qui a été demandé par le président de la République à Boris Johnson il y a plus de deux ans : un traité migratoire européen », a insisté Gérald Darmanin face aux médias présents. « Le nouveau gouvernement britannique (de Keir Starmer, travailliste) a évoqué un ’reset’ avec l’UE (...) », a ajouté le ministre français qui l’attend avec impatience. Car si rien ne change, « nous n’arrêtons pas, malgré tous les efforts que font les policiers et les gendarmes », les traversées, a-t-il conclu.
    Pour d’autres, comme l’élu local et maire de Portel Olivier Barbarin - cette petite commune collée à Boulogne où les corps des victimes ont été ramenés après le naufrage - la solution réside dans l’instauration de « voies légales » de passage dans la Manche. Martial Beyaert, le maire de Grande-Synthe, ville de départ de migrants propose lui, de « déplacer les services administratifs du Royaume-Uni » dans le nord de la France « pour qu’ils viennent traiter les demandes d’asile sur le sol français ». Côté ONG, mêmes arguments. On insiste depuis des années sur des voies de passages sûres et la création de lieux d’accueil. « La politique actuelle est complètement inefficace (....) et conduit à des incidents et à des drames (...) à répétition », s’indigne Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Même son de cloche, outre-Manche. Le chef de l’association britannique Refugee Council, Enver Solomon, a appelé à « améliorer les accès légaux pour ceux qui cherchent à se mettre en sécurité », arrivant notamment d’Afghanistan, Syrie ou du Soudan.
    Le sujet des traversées de migrants dans la Manche a toujours été un thème de discorde au sein même du Royaume-Uni, où les conservateurs restés longtemps au pouvoir avant l’arrivée de Keir Starmer cet été, ont toujours été pressés d’agir davantage.
    Ainsi, depuis des années, des partenariats franco-britanniques ont été signés, des rencontres diplomatiques ont été organisées. Mais sans impact sur les traversées. En novembre 2022, un accord avait déjà été signé entre les deux pays. Une enveloppe de 72,2 millions d’euros avait été négocié pour couvrir les années 2022-2023. En contrepartie, Paris s’engageait à augmenter ses forces de sécurité de 100 policiers et gendarmes supplémentaires sur les plages d’où partent les migrants.
    En 2021, les ministres britannique et français de l’Intérieur, à l’époque Priti Patel et Gérald Darmanin, s’étaient entretenus pour convenir d’une nouvelle batterie de mesures destinées à lutter contre l’immigration illégale dans la Manche. À cette époque, une enveloppe de 63 millions avait été versée par Londres à Paris. Gérald Darmanin avait également sollicité l’aide de Frontex, l’agence européenne des garde-frontières de l’UE, pour qu’elle intervienne dans la Manche. Cette dernière a cependant déclaré à InfoMigrants à l’été 2021 que sa contribution dans le nord de la France serait limitée au déploiement d’avions de surveillance de septembre à fin octobre 2021.
    En novembre 2020, un accord avait permis un doublement des effectifs des patrouilles françaises « appuyées de drones et de radars permettant de repérer ceux qui tentent la traversée ». Sous le mandat de Boris Johnson, des mesures pour le moins farfelues avaient même été évoquées. Ainsi, en août 2020, Londres, visiblement prêt à tout pour stopper les arrivées, avait demandé à un ancien de la Royal Marine, Dan O’Mahoney de réfléchir à une solution qui rendrait la Manche « impraticable ». Ce dernier avait dévoilé au Sunday Telegraph une des méthodes qu’il envisageait de déployer pour mener à bien sa mission : l’utilisation de filets de pêche pour empêcher les canots de migrants de rejoindre les côtes de Douvres, en bloquant les hélices et ainsi immobiliser les embarcations. L’idée n’a pas fait d’émules.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#politiquemigratoire#partenariatmigratoire#droit#sante

  • Espagne : face à la saturation de l’archipel, les Canaries refusent de prendre en charge de nouveaux mineurs - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59588/espagne--face-a-la-saturation-de-larchipel-les-canaries-refusent-de-pr

    Espagne : face à la saturation de l’archipel, les Canaries refusent de prendre en charge de nouveaux mineurs
    Par La rédaction Publié le : 04/09/2024
    Le président du gouvernement des Canaries, Fernando Clavijo, a annoncé lundi que la région autonome ne gérerait plus seule l’arrivée des migrants mineurs. Les jeunes de moins de 18 ans devront désormais passer sous la responsabilité de l’État espagnol - et pas de l’archipel. Les autorités locales mettent la pression sur Madrid, exaspérées par l’inertie du gouvernement face à la saturation du système d’accueil pour mineurs des Canaries.
    Pour Fernando Clavijo, c’est ce qu’il s’est passé le week-end du 31 août et 1er septembre sur l’île d’El Hierro qui a été déterminant. Le président du gouvernement des Canaries a indiqué lundi 2 septembre que les autorités de la région autonome ne prendraient plus en charge les exilés mineurs arrivant dans l’archipel.
    À la suite d’une nouvelle arrivée de migrants sur l’île d’El Hierro, une ONG désignée pour héberger les mineurs du groupe a refusé de les prendre en charge, en raison de la surcharge de ses structures. Face à ce refus, « la police s’est adressée au Parquet qui a envoyé une requête légale au gouvernement », a rapporté El Dia lundi. Les jeunes ont finalement été placés dans d’autres centres mais cela a tendu encore un peu plus les relations entre l’État et la région.
    Depuis des mois, les autorités des Canaries réclament plus de solidarité de la part du continent - dont les régions acceptent au compte goutte les transferts des mineurs depuis les îles.
    Fernando Clavijo espère donc que sa décision unilatérale poussera le Premier ministre Pedro Sanchez à approuver un décret-loi pour une meilleure répartition des mineurs migrants entre les communautés - ou à négocier des accords avec le parti de droite PP pour réformer la loi sur les étrangers, indique El Dia.
    Le chef du gouvernement des Canaries a demandé lundi aux ONG d’aide aux migrants de l’archipel de ne plus accueillir sans l’autorisation expresse de la Communauté autonome. Sa décision ne signifie pas que les Canaries se retirent de la prise en charge des mineurs mais que les autorités locales souhaitent se positionner comme une « aide » de l’État et non des acteurs de première ligne, détaille l’agence de presse Efe.Fin juillet, le gouvernement des Canaries avait reçu les encouragements de tous les partis, sauf de celui d’extrême droite Vox, pour soutenir le Pacte canarien, visant à mieux répartir les mineurs après leur arrivée en Espagne.
    « La feuille de route qui a été approuvée […] par la grande majorité des groupes du parlement des îles Canaries exige la modification, par décret-loi, de l’article 35 de la loi sur l’immigration pour parvenir à une répartition obligatoire des mineurs migrants entre toutes les régions lorsqu’une communauté autonome dépasse 150 % de sa capacité », avait indiqué le gouvernement dans un communiqué publié le 26 juillet. Cette mesure permettrait de limiter à 3 000 le nombre de mineurs accueillis dans l’archipel alors que près de 6 000 y sont aujourd’hui hébergés dans des conditions extrêmement difficiles.
    Plus de 25 500 exilés africains ont débarqué aux Canaries depuis le début de l’année, soit une hausse de 123% par rapport à la même période de l’année dernière. Parmi ces exilés se trouvent de nombreux mineurs. Jusque-là, les autorités locales étaient chargées de les héberger mais face à leur nombre, dépassant largement la capacité d’accueil, elles affirment ne plus pouvoir faire face.
    Les arrivées sont tellement nombreuses que le président de la région des Canaries envisage que le nombre des arrivées dépasse le seuil des 50 000 dès cette année. Certaines prédictions vont même plus loin. Les accords signés par l’UE et l’Italie avec la Tunisie, qui ont rendu très difficile la traversée de la Méditerranée centrale, ont contribué à cette explosion spectaculaire des arrivées de migrants.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#migrationirreguliere#routemigratoire#mineur#sante

  • Espagne : bientôt un nouveau titre de séjour par le travail pour les sans-papiers, le « Arraigo Sociolaboral » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59609/espagne--bientot-un-nouveau-titre-de-sejour-par-le-travail-pour-les-sa

    Espagne : bientôt un nouveau titre de séjour par le travail pour les sans-papiers, le « Arraigo Sociolaboral »
    Par La rédaction Publié le : 04/09/2024
    Madrid assouplit ses critères de régularisation pour les sans-papiers, avec le lancement prochain d’un titre de séjour accessible via un contrat de travail. InfoMigrants détaille les critères exigés.
    C’est un pas de plus pour la régularisation des sans-papiers. L’Espagne s’apprête à lancer un nouveau titre de séjour accessible aux personnes en situation irrégulière qui disposent d’un emploi. Pour obtenir ce permis appelé « Arraigo Sociolaboral », voici les critères à remplir :
    – Etre en situation irrégulière au moment de la demande
    – Justifier d’une présence continue sur le territoire espagnol depuis au moins deux ans
    – Ne pas être expulsable, donc sous avis d’expulsion dans le pays
    – Présenter un contrat de travail signé par l’employeur. Ce contrat doit garantir le salaire minimum appliqué en Espagne, soit 1 134 euros, ou le salaire fixé dans la convention collective du secteur d’activité choisi. Cet emploi doit couvrir une période de trois mois minimum.
    En cas de travail à temps partiel ou d’emplois auprès de plusieurs employeurs, tous les contrats correspondants peuvent être soumis, à condition que la somme des heures de travail atteigne au moins 20 heures par semaine au total - contre 30 heures auparavant.
    – Présenter un casier judiciaire vierge, en Espagne et dans les autres pays de résidence, sur les cinq dernières années
    Le bilan en « demi-teinte » du permis de séjour via la formation
    Ce permis de séjour s’ajoute à ceux déjà existants dans le pays, et accessibles par une formation notamment. Ainsi, depuis août 2022, les personnes en situation irrégulière mais qui peuvent justifier d’un séjour dans le pays d’au moins deux ans peuvent obtenir un titre de séjour de 12 mois, à une condition : effectuer une formation dans les secteurs qui manquent de main-d’œuvre, à savoir le tourisme, les transports, l’agriculture et la construction.
    À l’époque, l’annonce de cette réforme - « Arraigo para la formación »’ - avait suscité les espoirs de milliers de sans-papiers installés sur le territoire. Deux ans plus tard pourtant, les résultats sont mitigés : pour l’agence de presse EFE, la réforme « n’a pas pleinement répondu aux attentes ». Selon les dernières données du ministère de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, entre l’été 2022 et fin 2023, la nouvelle loi a bénéficié à 23 097 migrants, qui ont passé en moyenne deux ans et demi en situation irrégulière. Mais si ces 23 000 bénéficiaires ont pu suivre la formation exigée, seuls 1 347 ont obtenu, à l’issue de celle-ci, un contrat de travail.
    Accéder à un travail en Espagne constitue pour beaucoup de migrants, une gageure, et pourrait donc compliquer l’accès au nouveau titre de séjour proposé par le gouvernement. D’après Eurostat, office chargé des statistiques des Vingt-Sept, 18,9 % des personnes nées en dehors de l’Union européenne (UE) sont au chômage dans le pays, contre 11,6 % des Espagnols.
    Lamine Sarr, exilé sénégalais installé à Barcelone, n’a eu d’autre choix que de se tourner vers la vente à la sauvette à son arrivée en Espagne. « Le travail informel, c’était la seule solution car je n’avais pas de titre de séjour. J’ai passé trois ans à vendre des objets dans la rue, je devais me contenter du maigre salaire que je gagnais, avait-t-il confié à InfoMigrants. C’était de la survie ».
    En revanche, pour les exilés en situation régulière, l’accès au marché du travail est néanmoins plus aisé sur le territoire espagnol qu’ailleurs en Europe. D’après une étude de la Banque d’Espagne, le taux d’emploi des exilés s’élève à 78 %, devant l’Allemagne (73 %), l’Italie (71 %) et la France (70 %). La majorité de ces travailleurs récemment arrivés en Espagne sont originaires d’Amérique du Sud, d’Afrique subsaharienne, du Maroc et d’Algérie. Fin 2023, ils représentaient d’ailleurs 30 % des emplois créés en Espagne depuis la pandémie, soit 2,67 millions de personnes, selon les chiffres de la Sécurité sociale.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#economie#titredesejour#regularisation#droit#sante

  • Kafountine : 17 candidats à l’immigration arrêtés et présentés au procureur
    https://www.dakaractu.com/Kafountine-17-candidats-a-l-immigration-arretes-et-presentes-au-procureur

    Kafountine : 17 candidats à l’immigration arrêtés et présentés au procureur
    À Kafountine (département de Bignona), 17 jeunes candidats à l’immigration irrégulière ont été arrêtés par la gendarmerie. Leur interpellation a eu lieu le samedi 31 août dernier par les éléments de la brigade de gendarmerie de Kafountine. Parmi le groupe de migrants interceptés, il y avait deux de nationalité gambienne, 13 de nationalité guinéenne et deux convoyeurs. Ils se sont donnés rendez-vous dans une partie de cette commune pour le départ vers l’Espagne. Selon nos sources, ces candidats ont confirmé devant les enquêteurs avoir versé chacun une somme de cinq cent mille francs Cfa pour un voyage incertain. Ils ont été tous déférés, hier mardi au parquet de Ziguinchor.

    #Covid-19#migration#migrant#routemigratoire#migrationirreguliere#senegal#kafoutine#ziguinchor#sante#gambie#espagne

  • Au moins 20 644 traversées de migrants dans la Manche depuis janvier 2024
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/09/04/au-moins-20-644-traversees-de-migrants-dans-la-manche-depuis-janvier-2024_63

    Au moins 20 644 traversées de migrants dans la Manche depuis janvier 2024
    Par Pierre Breteau
    Au moins douze personnes, dont dix femmes, se sont noyées, mardi 3 septembre, et cinquante et une ont été secourues à quelques kilomètres des côtes de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), alors qu’elles tentaient de traverser la Manche. Deux personnes sont toujours portées disparues. C’est le bilan le plus lourd enregistré dans la région depuis le naufrage du 24 novembre 2021, qui avait fait 21 morts.
    Ces victimes s’ajoutent à la liste de ceux qui ont déjà perdu la vie en tentant de franchir la Manche. Selon les données du Home Office, le ministère de l’intérieur britannique, au moins 20 644 personnes ont déjà effectué la traversée en 2024 pour rejoindre le Royaume-Uni en partant de la France à bord de petits bateaux (small boats, en anglais). En 2023, ils avaient été 29 393 à faire le voyage. En 2022, année record, 45 755 personnes avaient tenté leur chance, malgré les périls encourus dans le Pas-de-Calais. Un pic avait été observé lors de la semaine du 29 août au 4 septembre, avec 3 721 migrants appréhendés. Ces pics correspondent généralement à des périodes présentant les conditions météorologiques optimales pour la saison, mais les franchissements sont désormais entrepris toute l’année, y compris durant les mois les plus froids.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#mortalite#sante

  • Selon Human Rights Watch, de plus en plus de demandeurs d’asile syriens se font refouler aux portes de l’Europe
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/04/selon-human-rights-watch-de-plus-en-plus-de-demandeurs-d-asile-syriens-se-fo

    Selon Human Rights Watch, de plus en plus de demandeurs d’asile syriens se font refouler aux portes de l’Europe
    Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen) et Hélène Sallon
    Entre la Syrie, un pays qu’ils ont fui en pleine guerre en 2013, le Liban où ils ont vécu pendant dix ans, et Chypre, qu’ils ont tenté de rejoindre pour échapper à un statut de plus en plus précaire au pays du Cèdre, avant d’être renvoyés au Liban puis expulsés en Syrie, l’histoire de Nawal, de son mari et de leurs cinq enfants illustre les politiques de plus en plus répressives mises en œuvre à l’encontre des réfugiés syriens sur les deux rives de la mer Méditerranée.
    Dans un rapport publié mercredi 4 septembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a documenté le cas de 16 réfugiés et demandeurs d’asile syriens, qui ont tenté de quitter illégalement le Liban par la mer entre août 2021 et septembre 2023, et ont fait l’objet de mesures de renvoi et de refoulement par les autorités de Chypre et du Liban, pour certains jusqu’en Syrie, en violation des conventions internationales, et notamment européennes.
    Aucune justification ne leur a été donnée concernant le refus de leur accorder la protection internationale. Certains réfugiés ont été victimes d’abus de la part des autorités libanaises ou chypriotes, comme la détention arbitraire, l’usage excessif de la force et la confiscation de documents d’identité et de téléphones. « Notre rapport se fonde sur des cas confirmés jusqu’en 2023, mais nous savons que cela se poursuit encore aujourd’hui », relève Nadia Hardman, l’une des rédactrices du rapport.
    HRW relève la responsabilité du Liban, de Chypre et de l’Union européenne (UE), qui mènent une politique d’endiguement des flux migratoires. Entre 2020 et 2023, l’UE et des pays européens ont financé, à hauteur de 16,7 millions d’euros, des programmes pour former et équiper les forces de sécurité libanaises, afin d’améliorer la gestion des frontières et d’empêcher l’immigration illégale. En mai, la Commission européenne a annoncé une nouvelle aide financière d’un milliard d’euros au Liban sur quatre ans, dont une partie est destinée à la poursuite de ces programmes.(...)
    Concernant la situation entre Chypre et le Liban, la Commission européenne assure « suivre le sujet de près, tout comme le HCR [le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés] » et estime prendre très au sérieux « les allégations d’actes répréhensibles ». Néanmoins, au sujet des refoulements ou des expulsions ordonnés par Chypre vers le Liban, elle assure qu’« il incombe aux Etats membres d’enquêter de manière complète et indépendante sur toute allégation de violation des droits fondamentaux et de poursuivre tout acte répréhensible établi ». Selon elle, « tous les États membres de l’UE doivent respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit d’asile et du droit international, notamment en garantissant l’accès à la procédure d’asile. »
    Enregistrée avec le statut de réfugiée auprès du HCR depuis son arrivée au Liban en 2013, la famille de Nawal a repris, dix ans plus tard, la route de l’exil. Depuis que le pays du Cèdre aux 6 millions d’habitants a sombré dans la crise économique, en 2019, le climat est devenu délétère pour les 1,5 million de réfugiés syriens, dont 75 % sont dans une situation d’extrême pauvreté, selon l’ONU.
    En 2024, seuls 20 % des réfugiés syriens au Liban se trouvent en situation régulière. En 2015, le HCR a suspendu l’enregistrement des réfugiés syriens sur l’injonction des autorités de Beyrouth. Les mesures de renouvellement des titres de séjour sont devenues très restrictives. Par ailleurs, le nombre de cas de refoulement vers la Syrie a augmenté depuis un décret, pris en 2019 par le Conseil supérieur de la défense, et jugé inconstitutionnel par les organisations de défense des droits de l’homme, qui facilite le renvoi des Syriens entrés illégalement au Liban, sans décision de justice. Sans véritable statut légal, et cibles d’attaques de plus en plus fréquentes sur fond de ressentiment antisyrien, de plus en plus de réfugiés cherchent à quitter clandestinement le Liban pour l’Europe, via Chypre. Selon le HCR, 65 embarcations ont tenté la traversée en 2023 au départ du Liban, avec près de 4 000 personnes à leur bord, dont une majorité de Syriens – 29 ont échoué à partir ou ont été interceptées par la marine libanaise et trois autres ont été renvoyées par Chypre au Liban. En 2024, 75 cas ont déjà été rapportés, impliquant là aussi près de 4 000 personnes. Sept embarcations avaient été renvoyées au Liban et 15 interceptées avant même d’atteindre l’île.
    (...) Chypre procède à des renvois de réfugiés syriens depuis 2020 vers le Liban, en accord avec les autorités de Beyrouth. Le gouvernement chypriote a annoncé, en avril, suspendre l’enregistrement de toutes les demandes d’asile pour les Syriens sur l’île. Depuis mai, le pays milite, avec d’autres pays, comme l’Autriche, la République tchèque, ou l’Italie, pour que l’UE revoit sa politique de refus de collaboration avec Damas afin d’y renvoyer, dans certaines zones jugées désormais « sûres », des réfugiés syriens. (...) En 2023, plus de 13 700 expulsions de ressortissants syriens du Liban ou refoulements à la frontière syrienne par l’armée libanaise ont été rapportés, ce qui constitue une nette augmentation par rapport à l’année 2022, durant laquelle plus de 1 500 cas avaient été documentés. En 2024, au moins 430 Syriens ont été expulsés par la sûreté générale, tandis que 2 800 autres ont été expulsés ou refoulés à la frontière syrienne par l’armée libanaise, selon une source bien informée. « Le HCR prend très au sérieux les signalements d’expulsions de réfugiés syriens et, lorsque de tels cas surviennent, nous en informons nos homologues concernés. Comme dans tous les pays, au Liban le HCR plaide pour que les personnes concernées aient la possibilité d’exprimer toute inquiétude qu’elles pourraient avoir concernant leur retour dans leur pays d’origine et pour que leur cas soit dûment examiné », commente l’agence onusienne. (...)

    #Covid-19#migrant#migration#UE#liban#syrie#chypre#asile#politiquemigratoire#refoulement#frontiere#sante#droit

  • Immigration irrégulière : ce nouveau profil de migrant venu du Sénégal intrigue les autorités espagnoles
    https://www.seneweb.com/news/Diplomatie/immigration-irreguliere-ce-nouveau-profi_n_449605.html

    https://images.seneweb.com/dynamic/modules/news/images/gen/fb/c1d7bf0b0ffe867826eff35e7c9d561f0bf33e70.jpg

    Immigration irrégulière : ce nouveau profil de migrant venu du Sénégal intrigue les autorités espagnoles
    Selon Bés Bi, une pirogue avec à bord 174 migrants venus du Sénégal intrigue les autorités espagnoles. La source rappelle que l’embarcation a été remorquée, le 23 août dernier, par Salvamento Marítimo jusqu’au port de La Restinga, au sud d’El Hierro.
    Qu’en est-il des passagers ? Le journal fait part « au-delà de la mort d’un des passagers et de six bébés en vie » de « la présence de Pakistanais » surnommés « le groupe de nouveaux migrants ». Le quotidien d’information, citant des sources proches des autorités espagnoles, souffle que Madrid a décidé de « refouler ces Pakistanais au Sénégal » pour « nécessité d’enquête ».
    Confronté à une vague spectaculaire de migrants dans les îles Canaries, le Premier ministre de l’Espagne, Pedro Sanchez, a bouclé une tournée en Afrique de l’Ouest, en Mauritanie, au Senegal et en Gambie, principaux pays de départ, à la recherche de solutions. Repris par le journal du Groupe Emedia Invest, le Président Bassirou Diomaye Faye s’est engagé, sous la conduite de son Premier ministre, Ousmane Sonko, à « travailler sur les voies et moyens de stopper les vagues de départs clandestins »

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#routemigratoire#pakistan#mineur#sante

  • L’indemnisation des arrêts de travail des fonctionnaires dans le collimateur
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/lindemnisation-des-arrets-de-travail-des-fonctionnaires-dans-le-collimateur

    Une mission de l’IGF et de l’Igas a planché, à la demande de Gabriel Attal, sur les #arrêts_de_travail des #fonctionnaires dans le cadre de la revue des dépenses. Elle a chiffré les économies que procureraient deux mesures très polémiques : une hausse du nombre de #jours_de_carence (près de 300 millions pour trois jours) ou encore la baisse de l’indemnisation (900 millions d’euros pour 90 % de la rémunération).

  • Giorgia Meloni, Marine Le Pen : sur l’immigration, deux discours, deux stratégies
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/03/giorgia-meloni-marine-le-pen-sur-l-immigration-deux-discours-deux-strategies

    Giorgia Meloni, Marine Le Pen : sur l’immigration, deux discours, deux stratégies
    Lorsque Marine Le Pen et Giorgia Meloni emploient le mot « immigration », elles ne parlent pas de la même chose. On aurait tort de prendre les deux dirigeantes d’extrême droite pour les interprètes d’un même discours. Pour la présidente du conseil italien, l’immigration est un phénomène de géographie humaine externe qui doit être contrôlé, sa régulation offrant des opportunités en matière de politique étrangère.
    En revanche, quand le terme est employé par les chefs de file du Rassemblement national [RN], il évoque tout autre chose. On ne parle plus d’un phénomène quantifiable. On convoque plutôt, au moyen de non-dits, un imaginaire anxieux faisant référence moins à des flux réels qu’à des tensions et à des malaises identitaires intérieurs, produits de la longue histoire coloniale et migratoire qui a façonné la société française contemporaine.
    Il est donc question d’autre chose. Dans ce discours confus mais efficace, la notion d’immigration sert de liant à un ensemble d’angoisses nationales, identifiant le terrorisme islamiste, les révoltes des banlieues, les fraudes sociales, la criminalité et, depuis le 7 octobre 2023, l’antisémitisme, à la figure d’un migrant imaginaire. Le discours du RN vise en réalité les citoyens appartenant aux minorités, en particulier ceux de confession musulmane.En Italie, dans le discours de Giorgia Meloni, ce sous-texte est inexistant. Le thème de l’immigration ne sert pas à camoufler un discours sur une réalité intérieure qu’elle laisse à ses alliés de la Ligue et aux franges les plus droitières du spectre politique. Il désigne un phénomène extérieur.
    Dans les discours de la présidente du conseil, le migrant est une victime « désespérée » dont le « droit à ne pas émigrer » a été bafoué du fait de carences de développement économique imputables aux politiques jugées prédatrices de puissances extérieures. C’est alors la France qui est visée. Il est surtout victime de « trafiquants d’êtres humains » à combattre en puisant dans le savoir-faire italien de la lutte antimafia. Dès lors, la politique migratoire de Rome est devenue un vecteur d’action diplomatique. Depuis le début de son mandat, Giorgia Meloni a posé les jalons d’un discours prônant une coopération renouvelée avec les Etats africains. Ayant organisé un sommet Italie-Afrique à Rome en janvier, elle met en avant un récit selon lequel l’Italie serait porteuse d’une approche « d’égal à égal », socle d’une coopération en matière migratoire avec les Etats de départ et de transit.
    Cette politique s’est traduite par des accords avec l’Egypte, la Libye et la Tunisie conditionnant des aides financières à un contrôle plus efficace des flux, au prix de violations des droits humains au sud de la Méditerranée. De fait, le nombre d’arrivées irrégulières par la mer a considérablement baissé avec 41 181 personnes enregistrées fin août pour l’année 2024 contre 113 877 personnes à la même période en 2023.
    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été partie prenante de cet effort italien et Mme Meloni a pour l’instant abandonné le discours selon lequel l’Union européenne [UE] était complice d’une immigration illégale bouleversant les équilibres communautaires. La présidente du conseil a préféré présenter à ses électeurs l’Italie comme une force motrice en matière migratoire, se félicitant que Bruxelles se soit réapproprié son raisonnement. Mme Meloni a d’ailleurs soutenu le Pacte européen sur la migration et l’asile adopté en mai, farouchement combattu par le Rassemblement national.
    La poursuite de cette dynamique dépendra de l’évolution des relations entre Rome et Bruxelles. Soucieuse de ne pas abandonner trop d’espace à droite à son allié Matteo Salvini de la Ligue, Giorgia Meloni s’est en effet abstenue au Conseil européen lors de l’élection pour un deuxième mandat d’Ursula von der Leyen. Le parti de la cheffe de l’exécutif italien, Fratelli d’Italia, a annoncé avoir voté au Parlement contre sa reconduction à la tête de la Commission.
    Au-delà de l’UE, la diplomatie migratoire de Giorgia Meloni s’est également traduite par un accord inédit avec l’Albanie censé aboutir à l’ouverture de centres de rétention pour demandeurs d’asile. Ces structures de droit italien qui seront installées en territoire albanais ont été présentées comme propres à dissuader les candidats à l’exil. La présidente du conseil veut voir dans ce projet bilatéral une preuve de l’influence retrouvée de l’Italie sur la scène internationale.
    Elle a trouvé en son homologue à Tirana, Edi Rama, un italophone avec lequel elle entretient des relations d’une cordialité démonstrative. Ce dernier est en effet toujours prêt à flatter l’orgueil italien en rappelant avec reconnaissance l’accueil dont ont bénéficié les migrants albanais venus s’installer en Italie dans les années 1990. Le gouvernement de Mme Meloni a aussi fait preuve de pragmatisme en confirmant l’ouverture de l’Italie à la migration régulière dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de déclin démographique prononcé. En 2023, un décret organisant l’entrée dans le pays de 452 000 travailleurs étrangers d’ici à la fin de 2025 a ainsi été adopté.Cet été, la question de l’accès à la nationalité a été rouverte. Le vice-président du conseil, Antonio Tajani, chef de file de Forza Italia (centre droit), partenaire de Mme Meloni au sein de la coalition au pouvoir, s’est en effet prononcé en faveur d’un assouplissement des règles de naturalisation pour les enfants d’immigrés scolarisés en Italie. Sa proposition, rejetée par de la Ligue et par Fratelli d’Italia, faisait suite aux succès d’athlètes italiens qui, aux Jeux olympiques de Paris, ont donné à voir une nouvelle fois à l’Italie, pays d’émigration devenu terre d’immigration, sa diversité déjà bien installée.

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  • Naufrage dans la Manche : au moins douze morts près de Boulogne-sur-Mer, Gérald Darmanin réclame un « traité migratoire » entre Londres et l’UE
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/03/traversees-de-la-manche-plusieurs-morts-a-la-suite-du-naufrage-d-une-embarca

    Naufrage dans la Manche : au moins douze morts près de Boulogne-sur-Mer, Gérald Darmanin réclame un « traité migratoire » entre Londres et l’UE
    Le Monde avec AFP
    Il s’agit du pire naufrage dans la Manche depuis le début de l’année 2024. Selon le dernier bilan provisoire, douze personnes sont mortes, deux sont portées disparues et plusieurs autres se sont blessées, mardi 3 septembre, dans le naufrage d’une embarcation de migrants près de Boulogne-sur-Mer, a fait savoir le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin.« Tous les services de l’Etat sont mobilisés pour retrouver les disparus et prendre en charge les victimes », a-t-il écrit sur X, faisant savoir qu’il se rendrait sur place, « auprès des élus et des secours ». Depuis Boulogne-sur-Mer, Gérald Darmanin a appelé en début de soirée à « rétablir une relation migratoire classique avec notre ami et voisin » britannique, par « un traité migratoire entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne ».
    Estimant que les victimes sont « sans doute des personnes de la Corne de l’Afrique », le ministre de l’intérieur démissionnaire a déclaré que ceux qui tentent la traversée de la Manche le font pour « rejoindre une famille, pour y travailler parfois dans des conditions qui ne sont pas acceptables en France ». Ces gens « veulent partir en Grande-Bretagne, et ce ne sont pas les dizaines de millions d’euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques et qui ne payent qu’un tiers de ce que nous dépensons, nous », qui feront cesser les départs clandestins, a-t-il poursuivi.
    Mardi après-midi, la préfecture maritime de la Manche a déclaré avoir pris en charge 65 naufragés, dont 12 ont été déclarés morts en mer. Plusieurs autres, dans un état grave, ont été hospitalisés. Un peu plus tôt, elle avait annoncé qu’au moins dix personnes étaient mortes lors de cette tentative de traversée de la Manche, après que leur embarcation clandestine s’est disloquée au large du cap Gris Nez, précisant qu’il s’agissait d’un bilan « provisoire ». Dix personnes récupérées par les secours au large de Wimereux (Pas-de-Calais) sont en « urgence absolue », a précisé la préfecture auprès de l’agence Reuters.
    Un navire affrété par l’Etat, le Minck, avait repéré l’embarcation en difficulté – qui comptait plus de soixante personnes à son bord –, se portant à son secours dès que celle-ci s’est disloquée, a expliqué le lieutenant de vaisseau Etienne Baggio à l’Agence France-Presse (AFP). Outre le Minck, des hélicoptères des pompiers et de la marine, deux bateaux de pêcheurs et des navires militaires sont mobilisés pour l’opération, toujours en cours. Les recherches se poursuivent, tandis que les bateaux ayant pris en charge des victimes sont en train de les ramener à Boulogne-sur-Mer.
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    La ministre de l’intérieur britannique, Yvette Cooper, a qualifié, mardi, la mort de ces migrants « d’affreuse et profondément tragique ». « Les gangs à l’origine de ce trafic effroyable et sans scrupules de vies humaines entassent de plus en plus de personnes sur des canots pneumatiques de moins en moins en état de naviguer, et les envoient dans la Manche même par très mauvais temps », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Avant d’ajouter : « Rien ne les intéresse à part les profits qu’ils en tirent. »
    Avec le naufrage de mardi, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées depuis janvier 2024, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche. En 2021, 30 migrants avaient péri dans la Manche dont 27 dans un même naufrage, au mois de novembre.
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    Selon les autorités britanniques, les traversées illégales de la Manche vers le Royaume-Uni ont atteint un nombre sans précédent au premier semestre 2024, recensant depuis janvier 21 615 migrants arrivés sur leur sol par ce moyen. En tout, près de 136 000 personnes ont traversé la Manche au départ de la France sur ces radeaux de fortunes, depuis que le Royaume-Uni a commencé à comptabiliser ces arrivées en 2018. Le phénomène s’est développé en réponse au verrouillage croissant du tunnel sous la Manche et du port de Calais pour enrayer les intrusions de migrants.
    Les drames se sont notamment succédé depuis le début de l’été, alors que les traversées sur des bateaux de fortune ont été plus nombreuses, et les embarcations, toujours plus chargées. Entre le 12 et le 19 juillet, six migrants sont morts dans trois naufrages distincts, les embarcations étant surchargées : quatre le 12 juillet, une femme érythréenne le 17 juillet, puis un homme le 19. A la fin de juillet, une jeune femme de 21 ans est morte écrasée sous le poids d’autres passagers d’un canot surchargé, et deux autres migrants sont morts dans un naufrage le 11 août, au large de Calais.
    Charlotte Kwantes, de l’association d’aide aux migrants Utopia 56, a dénoncé auprès de l’AFP une politique de « répression policière » sur le littoral français « complètement inefficace (…), qui conduit à des incidents et à des drames (…) à répétition », ajoutant : « Cela fait deux mois et demi qu’il y a quasiment toutes les semaines des morts dans la Manche. » Le directeur général de l’association britannique Refugee Council, Enver Solomon, a appelé à « améliorer les accès légaux pour ceux qui cherchent à se mettre en sécurité », arrivant notamment d’Afghanistan, de Syrie ou du Soudan. « Le renforcement des mesures de sécurité sur le littoral français a entraîné des traversées de plus en plus périlleuses, depuis des points de départ plus dangereux, dans des embarcations toujours plus fragiles et surchargées », a-t-il déploré. Arrivé au pouvoir au début de juillet, le nouveau premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé vouloir accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile tout en durcissant la lutte contre les passeurs, afin de « renforcer » les frontières.

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