L’érotisme botanique contre la crise écologique - Le Temps
▻http://www.letemps.ch/societe/2015/12/14/erotisme-botanique-contre-crise-ecologique
La sexualité végétale a longtemps suscité scandale, émoi et fantasmes. Spécialiste de la Renaissance, Dominique Brancher détaille tout cela dans un livre luxuriant
Et aussi sur Les 400 Culs :
▻http://sexes.blogs.liberation.fr/2016/01/03/les-plantes-sont-elles-asexuelles
Bien qu’ils lui dénient toute capacité de percevoir et donc de jouir, les théologiens estiment en effet que la plante est gourmande. Ne passe-t-elle pas son temps à sucer la terre ? Voilà pourquoi elle est au bas de cette Scala Naturae (« échelle de la nature ») que de nombreux ouvrages du XVIe siècle décrivent en termes de menace : attention de ne pas tomber ! Chaque échelon figure un degré de déchéance. Quand l’homme commet le péché de luxure (sensualis), il est ravalé au rang d’animal. Quand il a trop d’appétit (vitalis), le voilà végétal. Quand il sombre dans la tristesse (acédie), il rétrograde en minéral. Le christianisme « est une religion qui déconsidère la vie organique au profit de la pensée rationnelle », rappelle Dominique Brancher. Aux yeux des chrétiens, l’homme ne peut prétendre à son statut supérieur qu’à la condition de ne rien avoir en commun avec la (vile) matière. Les bêtes qui forniquent, les rivières qui ondoient et les plantes qui têtent la glaise sans penser, avec une gloutonnerie « stupide et insensible » (Jean Pic de la Mirandole) sont des choses détestables, qui renvoient à la chute.