• Témoignages : Ménopausées

    Dans « Menopausées » sept femmes, entre 51 et 62 ans, d’origines et milieux sociaux divers racontent la traversée de leur ménopause.
    disponible (seulement) jusqu’au 07.10.20
    https://www.france.tv/la1ere/guyane/infrarouge/1959197-menopausees.html

    La solitude, la colère, la dépression ou le sentiment d’une nouvelle liberté. La sécheresse vaginale ou les bouffées de chaleur. L’envie de mourir et la soif d’aimer. Les traitements hormonaux ou les tisanes à la sauge.
    Elles brisent cette omerta qui règne dans la société française. Quelle star, quelle personnalité s’est un jour, en France, exprimé publiquement sur cette affaire ? La ménopause, reste honteuse. « T’es plus une femme, t’es une vieille quoi » résume Fabienne. La seule chose dont les femmes (et leurs proches) ont besoin, c’est d’informations, de soutien, médical ou pas, de bienveillance.
    Mais elles ne trouvent bien souvent que le silence, la gêne, la honte. Elles se sentent seules. Chaque année, des millions de femmes se sentent abandonnées à leur sort. Elles se reconnaitront dans ce film, et pour beaucoup comprendront mieux ce qui leur arrive ou leur est arrivé. Mais ce film n’est pas seulement pour les femmes, il s’adresse également à leurs partenaires, leurs amis, leurs employeurs, qu’ils sachent, comprennent ce qui se passe à ce moment-là.
    Que la ménopause cesse d’être présentée comme la porte de l’amertume et de la mort. Ce film est aussi pour les filles et les femmes qui ne sont pas encore ménopausées, pour que la petite et menaçante musique change « ah ah, tu verras quand ça sera ton tour »... Car les femmes qui témoignent dans ce film racontent aussi comment elles ont pris en main leur vie, leur sexualité et comment elles entendent bien « l’ouvrir haut et fort » et profiter de ces années de liberté et maturité. Pour sortir des siècles de silence et d’humiliations qui ont entouré la ménopause, il fallait que les femmes s’expriment. Il fallait recueillir leurs expériences, les diffuser, et aussi, les croire… La ménopause n’est pas une maladie, ce n’est pas une tare. Avec un peu d’humour, de l’information et de la solidarité c’est une étape à traverser, la tête dans le congélateur s’il le faut. Mais fièrement.

    #menopause #femmes #sororité #transition #deuil #hormones #norme #fin #mort #colere

  • Considérations sur les temps qui courent (IV)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Considerations-sur-les-temps-qui-courent-IV

    Après tout ce temps, le coronavirus reste d’actualité, nous pouvons y voir le prétexte pour l’État de garder la haute main sur la société en dictant des mesures d’autorité assez vaines mais qui ont cependant le consentement d’une grande partie de la population, maintenue dans un climat de peur par la propagande gouvernementale. Nous nous rendons compte aussi que le virus persiste et continue à mettre en échec le monde scientifique convoqué à grand renfort de tambours et de trompettes pour l’étudier et mettre fin à sa nocivité. Le désarroi de la haute autorité scientifique, visible à travers les points de vue contradictoires qu’elle a l’occasion d’exprimer, remet en question sa toute-puissance et sa position de juge suprême dans la société que l’opinion publique lui avait données de bonne foi. Nous nous rendons compte que l’avis des scientifiques varie selon leur attachement à tel ou tel laboratoire (ou de leur attachement à l’État contre la société) et que la fameuse objectivité scientifique, planant au-dessus des intérêts privés, n’est qu’un leurre. Ce virus inattendu aura eu le mérite de mettre en lumière certaines zones d’ombre soigneusement camouflées et des intérêts inavouables qui s’opposent à l’intérêt général, cette notion d’intérêt général n’ayant été mise en avant que pour imposer des mesures arbitraires dont le bien-fondé était loin d’être acquis comme le port du masque ou l’interdiction des parcs et des plages. (...)

    #sorcellerie #cosmovision #nature #culture #cosmovision #coronavirus #État #science #désarroi #intériorité #apparence #refoulé #impuissance

  • COVID-19 : point épidémiologique du 24 septembre 2020
    https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/bulletin-national/covid-19-point-epidemiologique-du-24-septembre-2020

    Dans le PDF, page 15, ce tableau sur les clusters depuis le 9 mai :

    On voit que le type « Milieu scolaire et universitaire » représente un tiers (32% !) des « clusters en cours d’investigation ». Je suppose que c’est parce que ce sont les clusters récents (et la rentrée c’est début septembre), et possiblement parce que le services enquêtent en priorité sur ce type de milieux sensibles.

  • Sorbonne nouvelle annonce son diplôme DU Passerelle

    L’université Sorbonne nouvelle ouvert les portes pour les étudiants exilés par son diplôme DU Passerelle.

    Le DU Passerelle est un diplôme d’université qui accueille des étudiants en exil titulaires d’un équivalent du bac, souhaitant commencer ou reprendre des études.

    La formation vise l’acquisition de compétences linguistiques, culturelles et méthodologiques relatives au niveau B2 du Cadre européen de référence, avec pour objectif l’insertion des étudiants dans une formation universitaire.

    https://uniondesetudiantsexiles.org/fr/archives/1401
    #université #réfugiés #asile #migrations #solidarité #France #Sorbonne

    –—

    Ajouté à la métaliste sur les villes refuge, et plus précisément sur les #universités-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145#message766829

  • #Backlash : l’inévitable retour de bâton – Egalitaria
    https://egalitaria.fr/2020/03/23/backlash-linevitable-retour-de-baton

    La rhétorique anti-féministe est solidement ancrée ; elle ne varie pas d’une époque à une autre. De tous temps, les #femmes aspirant à l’#égalité ont été accusées de vouloir détruire les hommes, la #famille, l’amour, le sexe, la paix dans le monde (sacré pouvoir qu’on leur confie là). Qu’elles demandent le droit de vote ou le droit de pouvoir avorter, elles ont à chaque fois été accusées de nourrir des velléités de vengeance et de destruction.

    La citation de l’évangéliste américain Pat Robertson, en 1992, est à cet égard devenue culte : « Le #féminisme est un mouvement politique socialiste et anti-famille, qui encourage les femmes à quitter leurs maris, à tuer leurs enfants, à pratiquer la sorcellerie, à détruire le capitalisme et devenir lesbiennes ».

    #sorcières

  • Le chant des accusées : du procès verbal au verbe chanté - Épisode 1 : « Je mourrai innocente » ~ Entre-Temps

    spécialement pour @mona

    C’est le fils de ms copains musiciens.

    #sorcières

    https://entre-temps.net/le-chant-des-accusees-du-proces-verbal-au-verbe-chante-episode-1-je-mou

    Commande de l’Académie du festival d’Aix-en-Provence, Le chant des accusées, cycle de mélodies d’Arthur Lavandier, est composé d’après des archives de procès de femmes jugées en la chambre criminelle du parlement de Paris au XVIIe siècle. Il est l’aboutissement d’une réflexion historienne, textuelle et artistique menée par le compositeur en collaboration avec Aurélien Peter, doctorant en histoire moderne. Pour Entre-Temps, tous deux reviennent sur cette expérience partagée, sur les réflexions et les questionnements qu’elle a suscités chez eux et par rapport à leurs pratiques respectives.

    –—

    Le chant des accusées : du procès verbal au verbe chanté – Épisode 2 : l’écho déformé des paroles féminines ~ Entre-Temps
    https://entre-temps.net/le-chant-des-accusees-du-proces-verbal-au-verbe-chante-episode-2-lecho-

    Le chant des accusées : du procès verbal au verbe chanté – Épisode 2 : l’écho déformé des paroles féminines

    • Je suppose que c’est comme les viols, les 3/4 ne font l’objet d’aucune plainte, et si tu as le courage, faut t’attendre à ce que ce soit très long et éprouvant et surtout que ça n’aboutisse jamais.

      Maurice tu nous manques !

    • Et donc, j’ai retiré mon témoignage pour deux raisons.
      La première est que j’ai pas envie d’emmerde.
      La seconde est que la bienveillance sur seenthis pour qui raconte un trauma c’est nada.

      voila voila

    • @touti, je ne l’ai pas vu passer. Triste que tu n’aies pas reçu l’écoute que tu mérites. Je vois bien le mal que ça fait, quand tu as envie de partager ça avec une « communauté » et que tu te sens d’autant plus seule avec ton histoire - qui devrait pourtant importer à tout le monde.

    • merci @antonin1, apporter un témoignage sur seenthis, ce n’est effectivement pas pour juste soi-même mais pour faire politique, appuyer par le récit d’un quotidien qui appartient à tout·es, dans cette proximité du Je.
      Ici, mon but était de montrer que les violences policières (dans ce cas) sont systémiques et visent toujours les plus fragiles, ceux que la société capitaliste voudrait éliminer mais qui résistent.
      Donc oui, j’espère parfois que seenthis est un lieu de résistance collective voire de soutien, mais je vois bien que je me goure bien trop souvent d’époque, de lieu, de relations, de façon de dire, surtout quand tout cela trépasse si vite en virtuel et que je suis moi-même actrice de cette impasse.
      #solidarité #sororité

    • c’est tellement difficile de trouver le bon endroit, le bon moment

      Je ne sais pas si c’est à la personne qui témoigne de trouver ce fameux moment, j’aimerai que la question soit retournée à celleux pour qui ce n’est jamais le moment. Il y a un problème d’interlocution, trouver le ou la bonne interlocutrice quand on parle dans le vide de la foule internet, je crois qu’il ne faut pas se fatiguer de trop et merci @antonin1, le désespoir ne me fait pas peur, il accompagne nos solitudes.

      #écoute_s'il_pleut (j’adore le nom de ce village ^^)

    • Je pense que je m’exprime mal. La similitude que je fais c’est lorsque par exemple je parle des conditions de vie infectes dans les prisons à des personnes qui me répondent « mais tu n’y as jamais été, donc tu devrais t’en foutre, regarde nous, on s’en tape ». Je parle ici du déni continuel dans lequel la société française s’enferre, que ce soit pour les conditions de survie des migrants, les violences policières, le sexisme ou le racisme et leurs meurtres.
      Donc, c’est une société qui ne sait ni écouter ses souffrances, ni écouter celleux qui les expriment. Ce n’est pas aux victimes de se taire ou de parler au bon moment crénon, ni d’attendre le saint esprit flagelleur. Si iels sont encore en vie et témoignent, c’est qu’iels ont dépassés ce stade, elles n’épanchent pas un canapé de psy mais insèrent un point de vue différent sur l’ensemble de la société. Si certain·es pensent échapper par leur position dominante à ce fiasco social, soit consciemment soit par déni, iels se fourrent bien. Car le problème ce n’est pas tant les victimes mais l’incapacité globale à penser qu’il y a nécessité de changer ces rapports de violence et de domination, pas seulement pour les victimes passées, mais pour tout·es.

    • Car le problème ce n’est pas tant les victimes mais l’incapacité globale à penser qu’il y a nécessité de changer ces rapports de violence et de domination, pas seulement pour les victimes passées, mais pour tout·es.

      Bien dit ; et malheureusement, plus tu arrives haut dans le club des possédants, moins tu éprouves d’empathie pour celles et ceux d’en bas. Ou alors tu te dédouanes par des actes charitables. Ce n’est pas de charité dont nous avons besoin mais d’équité et de justice. Condition nécessaire (mais non suffisante) si on veut conserver un minimum de cohérence au sein de nos sociétés techno-centrées.

    • j’ai découvert tardivement qu’il n’y a que celleux que cela dérange (souffrent ?) assez pour être en capacité de questionner/ dénoncer et aller à l’encontre du message lancinant du « continuez de nager confortablement dans ce fiasco ».

    • J’espère que je n’ai pas dit n’importe quoi : je crois que notre difficulté à accepter l’expression des souffrances des camarades contribue à la dureté de ce monde. On se blinde de tous côtés... est-ce que ce faisant on fait baisser les standards ou est-ce que c’est le seul moyen de ne pas sombrer ?

      Je me rappelle, dans les années 1990, comment la violence ou l’injustice faisaient scandale : c’est inacceptable ! Maintenant c’est : ah oui. D’un côté un paquet de gens justifie tout ça : voir les forums du Figaro chaque fois que la rédaction documente très professionnellement le génocide, les commentaires abondent en appels au meurtre contre des musulman·es assimilé·es à des insectes (j’ai un pote qui va se faire mal à lire ça). De l’autre, pour nous qui croyons que les gens sont des gens et pas des cloportes, nous sommes forcé·es de mesurer nos accès d’indignation et de nous blinder, ça fait trop mal.

      Mais se blinder jusqu’à refuser d’entendre les camarades... c’est le début de la fin.

      J’espère que les trucs que j’ai dits en soutien n’étaient pas des conneries, genre « ta gueule » élégant ou « victim blaming » sans faire gaffe, mais ça me semblait un peu nul... certainement minable en comparaison avec une grande discussion en vrai avec un thé chaud. Tout ça pour dire que je suis là, en pointillés comme tout le monde, et que j’essaie d’accorder tout le soutien possible au gens que j’estime et apprécie et dont tu fais partie.

    • Bonjour @antonin1, moi non plus je ne souhaite pas te blesser et j’espère que tel n’a pas été le cas. J’espère juste que cette discussion peut permettre de questionner les rapports politiques en jeu d’un témoignage sur internet, de l’implication personnel du Je, et de la question du comment s’élever de l’espace restreint de sa personne.

    • Non @touti, c’est bon pour moi et tu as raison de dire que c’est un enjeu : créer une conscience collective, partager des conseils et savoirs (comme ci-dessus le billet) pour pouvoir agir mieux, s’aider au niveau perso.

      J’y ai repensé aujourd’hui. Un de mes anciens étudiants indonésiens aujourd’hui en France (l’année du x 10 des frais d’inscription et du confinement, les pauvres sont mal tombé·es) a écrit sur Facebook des trucs que je ne comprends pas trop mais qui me donnent l’impression qu’il va arrêter FB (bien, a priori) et ses médocs et le tout d’une manière un peu trash et inquiétante. Je le connais très peu, il a écrit en français peut-être pour que ses potes ne comprennent pas mais moi oui alors j’ai écrit un mot de soutien mais déjà qu’en vrai des proches peuvent avoir du mal à aider, imagine de quasi-inconnu·es sur Internet ! J’imagine que les 24h qu’il s’est donné avant d’arrêter sont pour nouer des liens avant mais ça m’inquiète et je sais que je ne vais pas aller sur FB plusieurs fois aujourd’hui juste pour regarder comment il va. C’est vraiment des relations frustrantes et limitées...

  • Guatemala : un expert en médecine naturelle et guide spirituel maya, correspondant de diverses universités de pharmacie brûlé vif pour sorcellerie

    Quemaron vivo a un experto en medicina natural en Guatemala por supuesta brujería
    https://www.elnacional.com/mundo/queman-vivo-a-un-experto-en-medicina-natural-en-guatemala-por-supuesta-b
    (je ne garde pas la photo)

    Domingo Choc Che, conocido como Abuelo Domingo, era miembro de un equipo de investigación farmacéutica conformado por científicos del University College de Londres, Reino Unido, y de la universidad de Zúrich, Suiza

    Un grupo de personas linchó y quemó vivo a un experto en medicina natural y guía espiritual maya el pasado 6 de junio en una aldea cerca del municipio de San Luis, en Guatemala, porque supuestamente practicaba la brujería.

    Domingo Choc Che, conocido como Abuelo Domingo, era miembro de un equipo de investigación farmacéutica conformado por científicos del University College de Londres, Reino Unido, y las universidades de Zúrich, Suiza, y del Valle, Guatemala.

    De acuerdo con lo reseñado por RT, el hombre fue muerto por sus vecinos debido a que creían que había causado daño a varios miembros de la comunidad y los habitantes de esa aldea. Durante el suceso, impidieron que las fuerzas de orden público accedieran al lugar.

    • Qui était Domingo Choc Che,

      Domingo Choc Che, guía espiritual asesinado en Guatemala | En Profundidad | teleSUR
      https://www.telesurtv.net/telesuragenda/guatemala-domingo-choc-che-asesinato-guia-espiritual-20200609-0059.html

      Domingo formaba parte de investigaciones científicas sobre medicina maya, que en colaboración con universidades de Suiza e Inglaterra, buscaban la creación de documentos y libros sobre el antiguo conocimiento maya de las medicinas naturales.

      El asesinato de Domingo Choc Che, el pasado 6 de junio en la comunidad de San Luis, departamento de Petén en Guatemala, despertó la indignación de la población, quienes consideran que su muerte violenta representa no solo una injusticia, sino la máxima expresión de la discriminación y los estigmas por cuestión de etnia y fe.

      Reconocido científico maya, Choc Che era un experto en medicina natural y trabajaba en la Asociación de Concejos de Guías Espirituales Releb’Aal Saq’E (ACGERS).

      Considerado un experto en medicina natural maya, Choc Che tenía un “conocimiento profundo de las plantas, de las oraciones que hacía, una formación que traía desde su infancia, de sus abuelos maternos y que fue cultivando hasta convertirse en un experimentado”, explica el también guía espiritual Rolando Quib en entrevista exclusiva para teleSUR.

      Según recuerda Quib, quien conoció a Domingo hace más de 15 años atrás, “era una persona muy humilde, muy trabajadora, un médico maya muy entregado al conocimiento de las plantas medicinales, a la atención comunitaria, pero sobretodo, también era un campesino de su trabajo, que cultivaba y vivía con ello”.

      Compromiso con el conocimiento
      Refiere Quib que, en los últimos años, Domingo estaba en un proyecto científico internacional en el que comenzaba a revalorizar o socializar el conocimiento que tienen los médicos quekchíes, grupo étnico al norte de Guatemala. 

      Al respecto, la antropóloga médica de la Universidad del Valle de Guatemala, Dra. Mónica Berger, afirma que Domingo formaba parte de investigaciones científicas sobre medicina maya, que en colaboración con universidades de Suiza e Inglaterra, buscaban la creación de documentos y libros sobre el ancestral conocimiento maya de las medicinas naturales.

      Un vasto conocimiento que, al decir de Quib, Choc Che ponía a disposición del bien de ayudar a las personas, de contribuir con el saber popular, que utilizaba para “que la humanidad no estuviera enferma, que se curara y cuidara”. 

      Según el también guía espiritual, José Che, Domingo tenía más de 20 años de ser Ajilonel (herbalista), y realizaba largos y lejanos recorridos en busca de las plantas con las que sanaba.

      Mientras, Rolando Quib recuerda que las dolencias tratadas por Domingo podían ser físicas como la diabetes, varios tipos de cáncer, el susto o el miedo, fracturas, la epilepsia, e incluso se realizan operaciones espirituales en diversas partes del cuerpo, “no importando que grupos de creencias tengan”.

      Reconocimiento a su labor
      Dentro del mundo de los guías espirituales, de los médicos mayas, lo conocían como el “Abuelo Domingo”, y dentro del concepto quekchí, lo llamaban el “Abuelo Ku” por sus amplios conocimientos.

      Además, por su respeto a la madre naturaleza, a su comunidad, a las personas con las que convivía, así como a sus pacientes y a su forma de actuar. Un guía espiritual guatemalteco a quien, afirma Quib, “le tenían mucho respeto”.

      Trasfondo de violencia
      Sin embargo, el aprecio y reconocimiento hacia su profesión no era generalizado. Domingo vivía en la aldea Chimay, en ella, según explica a Rolando Quib, “existían diferentes grupos religiosos que le molestaba mucho su trabajo con la medicina natural, su conocimiento de plantas, el uso de velas, y de ahí se comenzó a manejar el mal concepto de brujo”.

      Bajo la falsa premisa de brujería y de haber enfermado espiritualmente a una persona que murió en un centro asistencial, al guía espiritual se le llevó a la muerte envuelto en llamas, en su aldea Chimay, a más de 370 kilómetros al noreste de Ciudad de Guatemala.

      Para la Dra. Mónica Berger, el asesinato del respetado Ajq’ij (guía espiritual) habla de prejuicios estigmatizantes que ven equivocadamente a los herbalistas como brujos. Además, considera su muerte como haber “quemado una biblioteca”, pues su amplio conocimiento implica la pérdida de todo un caudal que nunca pudo ser documentado completo.


      Al menos 20 personas han sido asesinadas en los últimos años por considerarlos «brujos».
      Foto: Ecoreinita

      Para la escritora de la agencia de noticias Prensa Guatemalteca, Quimy De León, el asesinato de Domingo no es un hecho aislado, pues desde la invasión y la colonia, ha habido un estigma y una persecución a personas que hacen prácticas espirituales diferentes a la judeocristiana. Según De León, este fenómeno no ha parado de ocurrir, y en los últimos años se han afianzado en las comunidades.

      También explica que el discurso de vincular a las poblaciones originarias, en este caso mayas, con la hechicería y la brujería, el diablo y la maldad, proviene desde la invasión y de la propia configuración del racismo en nuestra América. “Eso, digamos, es un discurso que se ha prolongado, se utiliza hasta la fecha y considera que los pueblos indígenas son personas sin alma y que lo único que hacen en relación con sus prácticas espirituales es la brujería”, comentó.

      De acuerdo con un listado realizado por Prensa Guatemalteca, al menos 20 personas han sido asesinadas en los últimos años por considerarlos brujos.

      Sin embargo, argumenta De León que los médicos mayas como Domingo Choc realizan un trabajo preventivo, de educación a personas y a familias, trabajan la salud mental, el sistema musculoesquelético, la pediatría. “Se podría decir que son el primer nivel de atención, que ellas resuelven lo que el Estado no resuelve en estas comunidades lejanas”, enfatiza.

      Esto no fue un crimen cometido por una muchedumbre tumultuosa, como suelen ser los linchamientos en Guatemala (...) No es una cosa espontánea perpetrada por una muchedumbre. En este caso fueron cinco o seis personas que deliberadamente, en pleno toque de queda, se dirigieron a buscarlo y a sacarlo de su casa. Incluso lo retuvieron por horas. No tenemos información precisa, pero lo tuvieron horas hasta que amaneció. Y luego, le prendieron fuego”, detalla De León.

      El Ministerio Público de Guatemala, por medio de la Fiscalía Municipal de Poptún, investiga el hecho en el cual el Abuelo Domingo perdió la vida. El reproche y condena a estos sucesos ha llegado a todas las esferas de la sociedad, quienes los han calificado como un crimen imperdonable y una gran pérdida del conocimiento ancestral maya.

    • 4 membres d’une même famille arrêtés
      qui l’accusaient d’être la cause du décès d’un proche (dans l’article précédent)

      toujours dans l’article précédent (mais sans lien), les pratiques de Grand-père Ku dérangeaient «   certains groupes religieux  » (note : les évangélistes sont très actifs au Guatemala)

      Capturan a 4 personas señaladas por la muerte de Domingo Choc Che – Prensa Libre
      https://www.prensalibre.com/ciudades/peten/autoridades-desarrollan-5-allanamientos-en-aldea-donde-murio-linchado-d

      En seguimiento a la investigación por la muerte del señor Domingo Choc Che, esta mañana la Fiscalía de Distrito de Petén, con apoyo de la PNC, realiza cinco diligencias de allanamiento en aldea, Chimay, San Luis”, informó el Ministerio Público.

      La fiscalía agregó que buscaba ejecutar cinco órdenes de captura contra supuestos responsables de haber participado en la muerte del líder indígena.

      La Policía Nacional Civil (PNC) reportó la captura de 4 familiares, dos hombres y dos mujeres.

      Fueron identificados como Ovidio Ramírez Chub, de 24 años, sus hermanos Edin Arnoldo, de 21; y Magalí Pop Caal, de 27; así como Romelia Caal Chub, de 49 años, prima de los tres anteriores.

      Todos son acusados del delito de asesinato.

    • Dans ce récit détaillé, il se confirme que certains des assassins faisaient partie de la communauté évangélique. En plus d’être des «  notables économiques  » du village.

      ¿Cuál fue la causa del crimen contra Domingo Choc Che Aj Ilonel ? – Prensa Comunitaria
      https://www.prensacomunitaria.org/cual-fue-la-causa-del-crimen-contra-domingo-choc-che-aj-ilonel2

      Algunas de las personas que lo asesinaron son “creyentes” y asisten a iglesias evangélicas, además tienen poder económico a nivel local, ya que se dedican al comercio de maíz y tienen camiones, nos aseguraron algunas personas que por temor piden confidencialidad. Por lo que no fue una muchedumbre la que cometió este crimen, fueron pocas personas, plenamente identificadas por la comunidad.

      Après la «  guerre [civile] » (la répression féroce des communautés indigènes) se sont développées mafias liées au trafic de drogue et structures paramilitaires. Dans le village, il n’y a pas moins de 5 églises (catholiques, charismatiques et évangéliques)

      Pese a los esfuerzos de reconstrucción del tejido social, los años después de la guerra, en las comunidades empezaron a sufrir una serie de problemáticas que se sobrepusieron a las dinámicas sociales ya debilitadas, algunas herencia de la contrainsurgencia usadas para controlar a la población; otras relacionadas con nuevas formas de enriquecimiento ilícito. San Luis es entrada de drogas hacia el departamento y es territorio de influencia de narcos, según el informe Grupos de poder en Petén: territorios, política y negocios, publicado en el 2011.

      En este informe se hace referencia a estructuras de “limpieza social” existentes en este municipio asociados a ex paramilitares y/o grupos criminales de alcance nacional, que se han dedicado a asesinar a jóvenes supuestamente vinculados a maras y a otras personas. Las actividades de control económico están asociadas a ganaderos tradicionales y palma de aceite. En el municipio hay un destacamento militar y solo en la aldea Chimay hay al menos cinco iglesias entre católicas, carismáticas y evangélicas.

      Le rôle traditionnel de l’Aj Ilonel (homme médecine ?)

      Carlos Morán Ical pocomchi´ investigador de la cultura maya, psicólogo y también Ajq’ij explica el rol de los aj Ilonel como Domingo Choc:

      Un Aj Ilonel es la persona, dentro del modelo de medicina maya, que tiene un don, que le permite ser quien resguarda la salud de las personas y de la familia. Es quien tiene el conocimiento de las plantas, de los ciclos lunares y conocen la época de identificación, recolección y preparado de plantas medicinales. Su función y rol comunitario es resguardar a la comunidad, es un personaje de respeto que si se requiere su consejo lo puede facilitar ya sea a personas o a las familias”.

      Todo esto lo desconocían los perpetradores de su muerte o el miedo que provoca el desconocimiento, sumado a la influencia de religiones conservadoras y fundamentalistas que logran distanciar a la gente de su propio ser.

  • Sorcières – série de podcasts à écouter – France Culture
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/sorcieres

    Avant de devenir un mythe et des personnages phares de la pop culture, les sorcières s’inscrivaient dans la réalité. Dans cette série, retracez les origines de cette figure féminine d’exception.

    #audio #sorcière #femmes

  • Facs et Labos en Lutte : une mobilisation féministe ? Retour d’expérience par celles qui l’ont vécue

    Depuis le début du confinement, le comité de mobilisation national des Facs et Labos en Lutte a opté pour une publication quotidienne, Confinée libérée. Une des premières contributions de ce nouveau « journal » en ligne, dont le nom a été volontairement féminisé, revient sur l’aggravation des inégalités de genre durant le confinement pour les étudiant·es et travailleur·ses de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR).

    Si ces questions ont pu être soulevées et relayées si rapidement, c’est qu’elles font écho aux analyses et aux revendications féministes qui ont été centrales durant les mois de lutte qui ont précédé la décision du confinement. Depuis décembre dernier, les étudiant·es et travailleur·ses de l’ESR sont en effet engagé·es dans un mouvement d’une ampleur inédite depuis une dizaine d’années. À la lutte commune avec les salarié·es des autres secteurs contre la réforme des retraites, s’ajoute pour les universités et les laboratoires de recherche un combat plus spécifique, contre le projet de Loi de Programmation pluriannuelle de la Recherche (LPPR) qui accentuera encore la précarité des statuts et orchestrera une compétition délétère entre les établissements publics. Or, et c’est un trait marquant de ce mouvement, les revendications féministes ont été à la pointe de ces luttes, les femmes dénonçant combien ces contre-réformes allaient encore aggraver les inégalités de genre sur leurs lieux d’étude ou de travail.

    De fait, durant cette mobilisation, dans les facs et dans les labos comme ailleurs, les femmes ont été particulièrement actives, et ce dans des rôles pas toujours conformes aux stéréotypes de genre : dans les assemblées générales et les coordinations nationales, elles intervenaient voire introduisaient les discussions, elles n’hésitaient pas à apparaître dans les médias, occupaient l’espace de la parole en réunion, etc. Les premières initiatives pour l’emploi scientifique et contre la LPPR ont d’ailleurs été portées avant tout par des femmes, qui ont assumé un rôle d’organisatrices syndicales et politiques.

    Cette contribution collective propose donc un retour sur cette lutte, en analysant nos pratiques afin de saisir comment cette dynamique féministe a pu émerger et être perpétuée au sein du mouvement. L’enjeu est moins de livrer une analyse réflexive approfondie de cette séquence militante – qui se poursuit toujours, bien que sous d’autres formes, du fait du confinement – ce qui nécessiterait une plus grande prise de recul, que de consigner nos expériences d’organisation et de mobilisation, afin d’en laisser une trace qui pourrait être utile aux luttes à venir.

    Rédigé par des militantes féministes du comob (comité de mobilisation) national réélu et élargi à chaque AG de coordination puis au cours de deux coordinations nationales des facs et des labos en lutte depuis décembre 2019, ce texte est situé et ne prétend pas rendre compte de la manière dont la mobilisation a été vécue par toutes. Par exemple, au sein de cette structure militante qui a évolué tout au long des mois de mobilisation, nous avons rarement eu l’impression que les hommes prenaient trop de place ou se montraient hostiles aux prises de parole féminines, alors que ce problème s’est posé ailleurs, notamment dans les AG locales. Toutefois, dans le comob comme ailleurs dans l’ESR, les inégalités de statut – étudiant·es ; précaires ; enseignant·es chercheur·ses ; chercheur·ses ; BIATSS ; etc. – pèsent sur la mobilisation et recoupent parfois les inégalités de genre.
    Présence et visibilité des femmes dans la mobilisation : quelques hypothèses explicatives

    L’implication marquée des femmes dans la mobilisation est tout d’abord à mettre en relation avec les inégalités en termes de carrières entre les femmes et les hommes au sein de l’ESR. Bien que notre profession ait connu une féminisation très nette ces dernières décennies, toutes les formes de précarité pèsent davantage sur les femmes, alors que la majorité des positions de pouvoir reste largement occupée par des hommes, dissymétrie dénoncée par exemple dans la tribune signée par 440 collègues historiennes ou celle rédigée par les philosophEs en 2018. Plus généralement et au-delà des femmes, les rapports de domination sont particulièrement prégnants au sein de l’ESR, comme le montrait un numéro de Genre, Sexualité & Société, publié au tout début du mouvement social. Au « sommet » de la hiérarchie universitaire, il y a majoritairement des hommes cis blancs, alors qu’une femme ou une personne trans* a moins de chances d’avoir un poste pérenne, et a fortiori un poste de pouvoir. Les hommes sont plus attentifs à leur avancement que les femmes : ils passent davantage leur HDR, sont bien plus promus directeurs de recherche ou professeurs, etc. Ainsi, dans un contexte où les femmes ont moins de perspectives comme horizon, elles acceptent davantage de se « mettre en danger » en occupant une place visible de « contestataire » risquant de mettre à mal leurs relations de travail avec leurs supérieurs ou de futurs membres de conseils scientifiques.

    De plus, les fonctions occupées par les femmes dans l’ESR sont les plus attaquées par les transformations néo-libérales des services publics et rendues difficiles par les manques de financement. Nous sommes souvent assignées aux « petites » tâches administratives (gestion des licences, des étudiant·es, des stages, etc.), et non pas aux tâches valorisées de direction (d’UFR, d’université, de laboratoires, etc.). La socialisation féminine nous a appris à nous soucier des autres et du collectif avant nous-mêmes – un aspect important du travail du « care« . Pour toutes ces raisons, le manque de recrutement pèse sur nos épaules. Nous nous retrouvons seules à gérer des tâches qui réclameraient deux ou trois collègues, ce qui nous place régulièrement dans des situations d’épuisement professionnel et met nos recherches entre parenthèses pendant de longues années. Ainsi, le projet de LPPR qui annonce encore moins de recrutements pour venir nous soulager lorsque nous sommes titulaires, ou nous titulariser lorsque nous sommes précaires, et moins de financements pour nos recherches si nous ne sommes pas « compétitif·ves » touche plus directement les femmes de l’ESR. Nous ressentons davantage l’impossibilité de tirer notre épingle individualiste du jeu de cette grande guerre du tou·tes contre tou·tes que nous impose le ministère. Notre secteur rejoint en cela la plupart des secteurs mobilisés contre la réforme des retraites ou l’an passé, le mouvement des Gilets jaunes : la précarité est partout largement féminisée, ce qui éclaire l’implication massive des femmes dans ces luttes. Toutefois, cette explication, qui établit un lien mécanique entre premières concernées et premières mobilisées, n’est pas suffisante.

    Ce qui caractérise le mouvement des Facs et des Labos en Lutte, c’est une surreprésentation des militantes de moins de 45 ans, formées pour un certain nombre d’entre elles dans les mouvements sociaux des années 2000. Au sein de ces derniers, les questions liées au genre, aux violences sexistes et sexuelles, à la co-construction des formes de dominations, à l’intersectionnalité occupent une place importante et ont engagé la construction d’une conscience collective visant à instaurer une attention continue et constante afin d’empêcher les hommes de prendre trop de place et de nous reléguer dans des rôles militants subalternes. Par exemple, les collectifs de précaires sont très féminisés un peu partout – en Île-de-France, à Marseille, à Nantes, etc. – et dans ces cadres, beaucoup de militantes se sont formées au sein de mouvements féministes tels que CLASCHES. D’autres militantes appartiennent à cette nouvelle génération de chercheuses sur le genre qui continue de croître depuis une dizaine d’années. À plus court terme, il faut peut-être aussi prendre en compte la plus grande visibilité des discriminations et des violences infligées aux femmes avec l’émergence de mouvements comme celui de la grève féministe du 8 mars ou encore de #MeToo. Enfin, l’institutionnalisation des politiques d’égalité peut aussi aider à comprendre le caractère féminisé et féministe de notre lutte. Même si ces politiques relèvent souvent d’un effet d’affichage, les hommes peuvent moins se permettre de s’opposer à un certain nombre de pratiques institutionnalisées, et ce d’autant moins après le phénomène #MeToo : certaines choses deviennent indicibles ou moins facilement dicibles, nous y reviendrons.

    En dépit toutefois de cette féminisation à tous les niveaux, le partage des tâches militantes continue à être genré. Une grande part du travail d’organisation collective, coûteuse en énergie, sans apporter beaucoup de reconnaissance militante, que l’on peut qualifier de « travail de fourmi », est assumée par des femmes et il est nécessaire de mettre sur pied de façon volontariste des pratiques pour entraver la reproduction de ces inégalités.
    Corriger les inégalités dans la mobilisation

    La première coordination nationale des Facs et Labos en Lutte, organisée les 1er et 2 février 2020, a été l’occasion d’une prise de conscience : il nous fallait veiller à ne pas reproduire au sein de nos luttes les dominations préexistantes et par conséquent à les rendre plus inclusives. Nous y avons tenu un atelier portant sur la reproduction des dominations sexistes, racistes, validistes et classistes au sein de nos combats. Cet atelier a permis d’entendre de nombreux témoignages de perpétuation de situations d’oppression au sein des différents cadres militants, mais aussi de formuler des propositions concrètes pour enrayer les oppressions. En conséquence, nous avons décidé de mettre en place des règles plus systématiques pour la deuxième coordination nationale qui s’est tenue les 6 et 7 mars 2020.

    Tout d’abord, une première AG en mixité choisie regroupant une soixantaine de militant·es a été organisée le 7 mars. Réunissant des étudiantes, des précaires et des titulaires – en minorité -, elle a été l’occasion de discuter des questions de harcèlement et d’agressions sexistes et sexuels ainsi que de partager des expériences diverses sur nos modes de mobilisation pour les éradiquer. Nous étions censées faire un retour sur les bonnes pratiques, ce que la suite des évènements – le confinement et la fermeture des facs décidés moins d’une semaine plus tard – a interrompu brutalement. Au sein de cette AG, nous avons observé un effet générationnel intéressant : la très grande majorité des participantes avait moins de 30 ans, alors que seules deux femmes avaient plus de 40 ans. L’une d’entre elles a d’ailleurs été agréablement surprise de l’initiative, nous confiant que durant sa vie professionnelle elle ne s’était jamais sentie légitime à initier une démarche en mixité choisie.

    Ensuite, nous avions « noté des inégalités dans la prise de parole, que ce soit entre hommes et femmes, titulaires et non-titulaires, membres d’établissements franciliens et membres d’établissements non franciliens, et d’une façon plus générale, la reproduction de formes de domination et de discrimination (hétérosexisme, racisme, classisme, validisme) qui contraignent la prise de parole de certain·es ». Des règles de prise de parole visant à éviter l’hégémonie des hommes, des titulaires, des personnes blanches, etc. avaient été mises en place dans les assemblées de précaires, sans qu’elles ne suscitent de débat. Au sein de la coordination nationale, nous avons donc veillé à ce que la parole alterne entre les hommes et les femmes et donné la priorité aux interventions de précaires et d’étudiantes. Cela a été rendu possible par une double liste d’inscrit·es pour les discussions : l’une concernait les hommes cis titulaires et l’autre les femmes, les précaires et les étudiant·es et il s’agissait de veiller autant que possible, à l’alternance. Le principe a été expliqué en plénière à plusieurs reprises à l’aide d’un texte humoristique qui soulignait que les dominants pouvaient survivre au fait de ne pas prendre la parole en AG.

    De façon plus générale, ce mouvement a permis de discuter de problématiques largement ignorées dans l’ESR, qu’il s’agisse du handicap ou de la maladie, quelquefois en relation avec des enjeux de genre. Au sein d’un atelier, des camarades ont ainsi évoqué leurs difficultés à gérer leur endométriose, et à quel point cela pouvait freiner leur carrière et leur capacité à s’engager politiquement. En revanche, si on saisit bien les dynamiques d’exclusion et de marginalisation tant des personnes non-blanches que des problématiques liées au racisme, nous n’avons pas encore réussi à nous emparer collectivement du problème de façon satisfaisante, et ce, bien que deux groupes de travail très efficaces et engagés se soient chargés d’envisager la division internationale du travail universitaire et la place des étudiant·es étrangers d’un côté, et les discriminations de genre, de race et de classe de l’autre.
    Contre les violences sexistes et sexuelles

    Il nous a également semblé essentiel d’intégrer à cette lutte un combat que nous menons à l’université comme ailleurs avec l’appui d’associations telles que CLASCHES, à savoir le combat contre les violences sexistes et sexuelles. Les dispositifs institutionnels de signalement, d’accompagnement et de jugement de telles violences sont récents au sein de l’ESR et dans bien des cas déficients, puisque dépourvus de moyens et de personnels formé·es. Des affaires récentes, relayées par des enquêtes de presse, ont révélé de graves dysfonctionnements. Pour ces raisons, la coordination nationale des Facs et Labos en Lutte des 6 et 7 mars avait acté une journée nationale de mobilisation contre les violences sexuelles et sexistes dans l’ESR le 19 mars, date à laquelle le CNESER (Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) devait de nouveau statuer sur l’appel d’un enseignant suspendu de ses fonctions pour un an avec privation totale de traitement par son université pour des faits de harcèlement sexuel. Cette journée de mobilisation n’a malheureusement pas pu avoir lieu en raison du confinement et du report de l’audience.

    Nous avons aussi cherché à lutter contre ces violences au sein même de nos cadres militants. Lors de la seconde coordination nationale de mars 2020, nous avons mis sur pied une cellule anti-harcèlement et un numéro de téléphone dédié, ainsi que des règles, présentées ci-dessous, afin que les comportements oppressifs qui s’y dérouleraient puissent nous être signalés. Ce sont en fait essentiellement des comportements qui s’étaient produit antérieurement dans des cadres militants autres que la coordination qui nous ont été rapportés et auxquels nous avons apporté une attention particulière afin que l’espace de la coordination puisse rester un espace sûr pour tou·tes. Le moment festif, organisé le soir du premier jour, pouvait laisser craindre une multiplication des comportements oppressifs. Nous avons donc édicté des règles, dont le respect était assuré par une « vigie féministe » présente tout au long de la soirée. Deux personnes – à l’exclusion d’hommes cis – étaient attentives à ce qui se passait, s’assurant que personne n’était victime de harcèlement, d’agression ou de comportement oppressif. Il ne s’agissait bien sûr pas d’assumer un rôle de chaperonne, mais de refuser qu’au nom de la « fête », certaines personnes soient agressées d’une façon ou d’une autre.

    Règles pour une soirée festive et militante sans comportement oppressif

    1. Ce temps festif est un espace « safe » : veille à inclure avec bienveillance des personnes que tu connais peu ou pas dans les conversations ; sache que toutes insultes ou agressions à caractère sexistes, racistes, classistes, lesbophobes, homophobes, transphobes, validistes seront sanctionnées.

    2. Si une personne refuse le verre que tu lui offres, n’insiste pas, iel n’en veut pas. Saouler une personne n’est pas une technique de drague, c’est une technique de viol.

    3. Si une personne te signifie qu’iel ne veut pas danser avec toi, n’insiste pas et prend tes distances, iel ne veut pas.

    4. Si tu as envie d’embrasser/d’avoir une relation sexuelle avec une personne, pose la question. Si iel ne veut pas, n’insiste pas et prends tes distances, iel ne veut pas.

    5. Si une personne est très alcoolisée, demande-lui s’iel se sent bien et s’iel a besoin d’aide. Ne profite pas de la situation pour passer outre son consentement.

    6. Si une personne est inconsciente ou endormie, iel ne désire pas être embrassé.e ou avoir une relation sexuelle. Par contre, assure-toi qu’iel est en sécurité.

    Des résistances marginales

    La mise en place de ces règles et des espaces en non-mixité choisie participe de la construction d’un rapport de force, que nous jugeons nécessaire à la prise de conscience des modes de domination, en vue leur éradication. Elle a donc pu susciter des réactions négatives, bien que marginales. Quelques hommes ont ainsi quitté la coordination après que les règles concernant la prise de parole aient été présentées à la tribune (la version sexiste du « on se lève et on se casse »). Au sein des ateliers cela a pu se traduire par des demandes répétées auprès des camarades chargé·es de la liste des inscrit·es : (homme) « Tu ne m’as pas oublié, hein ? J’ai demandé la parole il y a un moment ». Certains militants ont reproché au comob des Facs et des Labos en Lutte de monter les participant·es les un·es contre les autres. À la fin de la coordination, alors que les camarades de la tribune tentaient de tenir l’ordre du jour pour que nous puissions rejoindre à temps la marche féministe de nuit du 7 mars et qu’une camarade demandait aux femmes l’autorisation de dépasser d’un quart d’heure afin de finir les débats, un homme s’est levé et a imposé sa parole en disant « qu’il parlait sans genre (sic) et qu’une coordination d’ampleur nationale était plus importante qu’une marche féministe », prenant ainsi la liberté de hiérarchiser à notre place nos luttes.

    Ces propos tendent toutefois à devenir indicibles dans le contexte actuel : la grande majorité des participant·es aux différentes coordinations a une conscience réelle des dominations et de la manière dont elles se répercutent dans nos luttes, considérant qu’il ne s’agit pas de problèmes « accessoires » apolitiques, comme cela pouvait être pensé et dit il y a encore quelques années. Ainsi, certains comités de mobilisation locaux ont dû faire face à des affaires de viols. Lorsque les collectifs militants ont été mis au courant, les femmes très investies au sein de ceux-ci ont immédiatement demandé l’exclusion des hommes accusés. La position centrale de ces femmes dans la mobilisation combinée à la dénonciation publique de la culture du viol dans les milieux de gauche depuis une dizaine d’années a permis que ces décisions soient adoptées sans que personne ne les contredise.

    Sororité et manifestations féministes

    Assez rapidement dans la mobilisation et à différents niveaux, des groupes informels de femmes se sont organisés et ont joué un rôle important dans la place que nous avons prise collectivement et dans les propositions concrètes qui ont émergé. Ces groupes ont également été des soupapes, des ressources, pour se donner confiance et construire le rapport de force au sein de nos cadres militants. Pour celles qui ont déjà vécu des mouvements sociaux importants tels que ceux de 2003 ou encore contre le Contrat Premier Embauche (CPE) en 2006, il nous a semblé que, de façon plus générale, les relations entre femmes ont changé. Il y a une vigilance et une attention permanente des unes aux autres, alors même que nous ne nous connaissions pas ou peu, pour la plupart d’entre nous. En janvier, nous sommes d’ailleurs plusieures à avoir reçu et renvoyé ce message révélateur de ces nouvelles solidarités que nous forgeons :

    Chères amies,

    Cette semaine a été riche, nous avons incroyablement avancé en quelques jours, et la semaine qui arrive sera sans doute intense. J’espère que vous avez pu prendre le repos indispensable à notre lutte.

    Une fois n’est pas coutume, la mobilisation ici s’appuie largement sur des femmes, que ce soit dans la logistique (comme d’habitude) mais aussi dans les prises de paroles, les dynamiques, et cela donne un ton général qui est à saluer. Moins de temps perdu pour les egos, moins d’agressivité dans les débats, plus d’attention aux uns et aux autres.

    Notre implication a un coût. Nous commençons à recevoir beaucoup de mails, beaucoup d’information à traiter et transmettre, beaucoup d’actions à mener. Pour beaucoup d’entre nous, nous avons des charges de famille, des jeunes ou futurs enfants, et janvier étant ce qu’il est, nous ne sommes pas à l’abri des coups de froid, des rhumes, etc.

    Or, il nous faudra tenir dans la durée, y compris après le mouvement. Rappelons-nous que nous ne sommes pas indispensables à tout moment et comptons les unes sur les autres pour nous remplacer, pour assurer une réunion, un mail etc. Permettons-nous les unes aux autres de se mettre en retrait quelque temps. Surtout, veillons les unes sur les autres. Restons attentives aux signes de fatigue, de surcharge, et faisons corps.

    Transférons chacune ce mail à deux autres sur qui nous pouvons compter. Tenons-bon, faisons lien, faisons société… jusqu’à la victoire !

    Par ailleurs, les femmes de la coordination nationale des Facs et Labos en Lutte ont été nombreuses à participer à la marche féministe du 7 mars à la fois extrêmement enthousiasmante et violente, du fait de la répression par les forces de l’ordre sur la place de la République à la fin de la manifestation. Nous nous sommes organisées rapidement, notamment face à la répression policière : notre capacité à nous mouvoir et à nous écouter paraissait spontanée. Toute camarade qui se faisait frapper recevait du soutien et de l’attention. Ce fut la mise en pratique d’une réactivité et d’une organisation qui ne nécessite pas d’être verbalisée, grâce à notre socialisation au care qui augmente notre puissance d’agir. Nous l’avions également observé, le 28 février, lors du rassemblement contre les violences sexistes et sexuelles devant la Salle Pleyel, à l’occasion de la cérémonie des Césars : le caractère offensif de ces mobilisations est frappant. Il y a un saut dans la prise de conscience du rôle joué par la police – particulièrement sexiste à ces occasions – et la justice dans l’oppression systémique que nous subissions. Des femmes très différentes n’ont plus peur d’aller au contact avec les forces de l’ordre. Une énergie et une colère très forte se dégageaient lors de ces manifestations.
    Conclusion : le confinement ou l’accentuation de la division sexuée du travail militant ?

    Le confinement a créé un nouveau contexte, dans lequel les femmes se sont retrouvées en première ligne. La division sexuée du travail militant tend désormais à se réinstaller, voire à se renforcer. Il a déjà été montré que, durant le confinement, les chercheuses, souvent occupées par ailleurs au travail de care familial, déposent nettement moins d’articles que les chercheurs qui ont amélioré leur productivité : Cette logique se retrouve dans la mobilisation.

    La situation est complexe : alors que quelques jours avant l’annonce de la fermeture des facs nous étions plus de 500 délégué·es en coordination nationale, nous nous sommes retrouvé·es à devoir chercher un moyen de faire exister notre lutte sans pouvoir nous réunir et mobiliser sur nos universités et nos laboratoires. Pour beaucoup, la crise sanitaire a été source de sidération et de paralysie, pour d’autres, elle a fait émerger d’autres urgences politiques comme la solidarité envers les plus précaires dans nos quartiers et dans les lieux d’enfermement. Certain.es ont pu aussi juger que, du fait de l’arrêt brutal et imposé de la mobilisation, il était devenu difficile de trouver un sens à leur implication au sein de comités qui émanaient de la lutte en cours. Il ne s’agit pas de juger les départs, mais seulement ici de les constater.

    Or, force est de constater que dans ce contexte difficile pour tou·tes, les comités de mobilisation qui continuent de fonctionner semblent l’être sous l’impulsion de femmes et le comité de mobilisation national, qui réunit 70 personnes élues, a largement diminué, voyant disparaître une grande partie des hommes impliqués précédemment.

    Nombreux sont les hommes qui écrivent des textes et des tribunes, tandis que les femmes continuent à prendre en charge l’organisation du travail collectif, tâche qui devient plus lourde du fait de la mise en retrait de nombreux·ses militants, l’absence de réunions physiques, les rythmes décalés des un.es et des autres… D’ailleurs, la campagne à laquelle nous avons participé au début de la période de confinement pour le report des délais de candidatures aux postes de Maîtres·ses de conférences a principalement été portée par des femmes, car certaines d’entre elles, avec enfants, expliquaient qu’elles ne pourraient pas y arriver tandis que certains hommes nous ont expliqué que, confiné·es, nous n’avions rien d’autre à faire que de constituer nos dossiers.

    Les femmes sont également plus nombreuses à assurer le travail de care, dans l’environnement familial et au travail, mais aussi dans les collectifs militants et solidaires, de l’ESR et d’ailleurs. Elles sont davantage investies, notamment, dans les nombreuses initiatives de solidarité qui ont vu le jour pour apporter un soutien psychologique, logistique, financier, alimentaire ou sanitaire aux personnes les plus en difficulté suite à la crise sanitaire et au confinement. Concernant les initiatives propres à l’ESR, par exemple, l’équipe s’occupant de la caisse de solidarité des Facs et Labos en Lutte, lancée conjointement par le comité de mobilisation des facs et labos et des collectifs de précaires et d’étudiant·es réunis en assemblée générale le 27 mars, est composée de six personnes dont cinq femmes (et cinq précaires, par ailleurs). Cela semble également être le cas dans les initiatives hors ESR qui se sont créées pour organiser la solidarité sur une base territoriale (ville, quartier ou arrondissement), telles que les Brigades de Solidarité populaire ou le réseau #COVID-ENTRAIDE FRANCE.

    D’autre part, bien que des réunions aient continué à se tenir à distance, ce type de rencontres a souffert de la situation confinement. En conséquence, beaucoup de décisions cruciales, concernant par exemple la continuité pédagogique ou les validations, ont eu pour principal cadre de discussion des instances routinières de prise de décision, telles que les conseils d’université, de laboratoire ou de départements, au sein desquelles les femmes restent mal représentées et dans lesquelles les règles que nous avons instaurées pour lutter contre les dominations de genre ne sont pas rigueur.

    Pour conclure, si les formes d’organisation collective qui ont été mises en place durant cette mobilisation ont permis aux femmes de prendre leur place dans la prise de parole et dans la prise de décision, il faut donc veiller à maintenir cet acquis dans le contexte particulier que nous vivons, mais aussi, à long terme, dans le fonctionnement « normal » de l’université et de la recherche.

    L’ambition de ce texte était de conserver des traces et rendre visible un aspect de la mobilisation pas toujours évoqué. Il participe à un contexte plus large, cette lame de fond féministe que nous connaissons actuellement et qui ne saurait s’arrêter.

    Cet article a été rédigé par six militantes du Comité de mobilisation national des Facs et Labos en Lutte, il est également publié par la revue Contretemps.

    https://universiteouverte.org/2020/05/21/facs-et-labos-en-lutte-une-mobilisation-feministe-retour-dexperie
    #université #ESR #facs #France #résistance #femmes #féminisme #inégalités #réforme #inégalités_de_genre #LPPR #résistance #visibilité #carrière_universitaire #care #socialisation #compétition #précarisation #titularisation #précarité #conscience_collective #tâches_militantes #résistance #militantisme #dominations #sexisme #patriarcat #mixité_choisie #prise_de_parole #AG #assemblées_générales #violences_sexistes #violences_sexuelles #sororité #confinement

  • VIDEO - Allemagne : les tours de la centrale nucléaire de Philippsburg, proche de l’Alsace, ont été dynamitées
    Par Florence Grandon Publié le 14/05/2020 - France 3 Grand Est
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/video-allemagne-deux-tours-centrale-nucleaire-philippsb
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=30&v=tIsbifh6yhk&feature=emb_logo

    Deux tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Philippsburg, près de Karlsruhe en Allemagne, ont été dynamitées ce jeudi 14 mai. La production d’électricité de cette centrale du Bade-Wurtemberg, située à proximité de l’Alsace, avait été arrêtée en décembre 2019.

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    Allemagne : les tours d’une centrale nucléaire démolies à la dynamite
    14 mai 2020 - Le Parisien
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=54&v=N7DNfioJ9U4&feature=emb_logo

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    VIDÉOS. La centrale nucléaire allemande de Philippsburg démolie lors d’une explosion spectaculaire
    Publié le 14 Mai 20
    https://actu.fr/sciences-technologie/videos-centrale-nucleaire-allemande-philippsburg-demolie-lors-dune-explosion-sp
    EnBW setzt Abbruch der Kühltürme in Philippsburg erfolgreich um | Zusammenschnitt Nr. 3
    14 mai 2020 - EnBW Energie Baden-Württemberg
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=93&v=1CnvfAn9rnk&feature=emb_logo

  • Moi, Tituba sorcière de Maryse Condé

    J’ai pensé à ce beau et dur roman hier en regardant le beau film diffusé sur arte Tu crois que la terre est chose morte et notamment le passage sur la pharmacopée marronne
    https://seenthis.net/messages/850517

    « Abena, ma mère, un marin anglais la viola sur le pont du Christ the King un jour de 16** alors qu’il faisait voile vers La Barbade. C’est de cette agression que je suis née... »

    Ainsi commence la roman que Maryse Condé a consacré à Tituba, fille d’esclave, qui fut l’une des sorcières de Salem.

    Comment Tituba acquit une réputation de sorcière à La Barbade, comment elle aima et épousa John Indien, comment ils furent tous deux vendus au pasteur Samuel Parris qui les emmena à Boston puis dans le village de Salem. C’est là, dans cette société puritaine, que l’hystérie collective provoqua la chasse aux sorcières et les procès tristement célèbres de 1692.

    Maryse Condé a choisi de nous parler de Tituba que l’Histoire a oubliée pour ne retenir que les sorcières blanches, celles qui furent pendues et qui inspirèrent Les Sorcières de Salem d’Arthur Miller.

    https://www.babelio.com/livres/Conde-Moi-Tituba-sorciere/32674

  • #Andrea_Dworkin : « Redéfinir la non-violence » (chapitre 6 du recueil Our Blood )
    https://tradfem.wordpress.com/2020/05/04/andrea-dworkin-redefinir-la-non-violence

    Les femmes, pendant tous ces siècles patriarcaux, ont été inébranlables dans la défense de vies autres que les nôtres. Nous sommes mortes en couche afin que d’autres puissent vivre. Nous avons soutenu la vie d’enfants, de maris, de pères et de frères en guerre, en périodes de famine, durant toutes les sortes de désastres. Nous l’avons fait dans l’âpreté d’une servitude universelle. Tout ce qui peut être su dans le patriarcat à propos de l’engagement envers la vie, nous le savons. Tout ce que nécessite le maintien de cet engagement dans le patriarcat, nous l’avons.

    Il est maintenant temps de récuser le patriarcat en valorisant nos vies aussi pleinement, aussi sérieusement, aussi résolument, que nous avons valorisé d’autres vies. Il est temps maintenant de nous engager à nous soutenir et nous protéger mutuellement.

    Nous devons enraciner socialement des valeurs issues de la sororité. Nous devons enraciner les valeurs qui récusent la suprématie phallique, qui récusent l’agression phallique, qui récusent toutes les relations et institutions fondées sur la domination masculine et la soumission féminine.

    Traduction : #Tradfem
    #féminisme_radical #violences_masculines #sororité #patriarcat

  • #Pauline-Moszkowski-Ouargli sur Twitter : "Je ne reviendrai pas sur la « sorcellerie » contemporaine - pratiquée par les féministes - comme un amalgame de pratiques issue d’usages de femmes racisées (le tarot tzigane par exemple) ici, mais plus sur l’idée de la mémoire traumatique. https://t.co/L172YHF7xL" / Twitter
    https://twitter.com/paulinemski/status/1232618810953420805
    Un fil intéressant pour envisager la figure de la #sorcière dans la perspective de la construction d’une #mémoire-traumatique, particulièrement par les #femmes blanches.
    #féminisme

  • Émeutes après la blessure de Villeneuve la Garenne : Les gouttes policières font déborder le vase populaire
    https://desarmons.net/2020/04/21/emeutes-apres-la-blessure-de-villeneuve-la-garenne-les-gouttes-policieres

    #Villeneuve-la-Garenne s’est enflammée depuis ce dimanche soir. La révolte a éclaté après qu’un habitant de la ville, Mouldi, a percuté la portière d’une voiture Passat banalisée de #police, arrêtée au niveau d’un feu, samedi soir vers 22 heures sur l’avenue de Verdun.

    Dans la voiture de police se trouvaient quatre agents de la #BAC des Hauts-de-Seine, qui avaient remarqué Mouldi alors qu’il circulait sans casque sur une moto-cross. Lorsque Mouldi est arrivé à hauteur du véhicule pour la dépasser par la droite en emprunter la piste cyclable, l’un des passagers, qui l’observaient pourtant dans leur rétroviseur et ne pouvaient avoir manqué son arrivée à pleine vitesse, a ouvert la portière, projetant Mouldi sur un poteau du trottoir. Précisons que la voiture n’était pas sérigraphiée, Mouldi ne pouvant pas savoir qu’il s’agissait d’un véhicule de police.

    Des témoins directs présents sur les lieux ont filmé les minutes suivantes et publié les vidéos (deux angles différents) sur Snapchat. On y voit Mouldi crier de douleur, tandis qu’un policier lui fait un bandage à un mètre du poteau sur lequel il a atterri. Sa moto est quelques mètres plus loin sur le trottoir, tandis que trois autres policiers font des allers-retours entre Mouldi et leur véhicule. L’un des témoins affirmera que l’un des policiers était alcoolisé, affirmant que la portière a été ouverte volontairement à l’arrivée de la moto. Les témoins pensent dans un premier temps que Mouldi a perdu sa jambe. Pris en charge à l’hôpital, il souffre d’une fracture ouverte de la jambe gauche, mais n’a heureusement pas été amputé.

    Le lendemain matin, une autre vidéo prise depuis la station essence qui jouxte le lieu de l’accident, montre des policiers emporter le poteau sur lequel Mouldi a été projeté la veille. Le parquet affirme qu’aucune enquête #IGPN n’a été pour l’heure diligentée, mais la presse prétend qu’une enquête a été ouverte contre Mouldi pour « rodéo urbain » et « mise en danger d’autrui ». L’enquête est menée par le SAIP local, c’est à dire les collègues directs des policiers de la BAC impliqués dans l’accident.

    On s’en fout bien de savoir si Mouldi avait un casier judiciaire. Avec cet Etat répressif, nous sommes des dizaines de milliers à avoir un casier judiciaire, pour des raisons diverses. Cela ne justifiera jamais que des policiers frappent, mutilent et tuent un-e seul-e d’entre nous.

    Dans la nuit de dimanche à lundi, ce ne sont pas seulement les quartiers de Villeneuve-la-Garenne qui ont explosé de colère, mais aussi certains quartiers de #Nanterre, #Suresnes, #Aulnay-sous-Bois, #Egly, #Gennevilliers, #Epinay, #Grigny, #Fontenay, #Saint-Ouen, #Villepinte, #Neuilly-sur-Marne, #Amiens Nord, #Rueil-Malmaison, #Noisiel, #Mulhouse, #Sevran, #Evry, #Strasbourg, #La_Courneuve, #Chanteloup, #Bordeaux, #Toulouse : feux de poubelles, artifices et barricades contre gaz lacrymogènes, balles de caoutchouc et grenades. Et arrestations violentes de journalistes indépendants, pratique devenue coutume chez des policier-es qui ont très clairement quelque chose à se reprocher…

    Ces explosions de colère ne sont pas seulement le résultat de l’accident de Mouldi, mais font suite aux contrôles, humiliations et violences incessantes subies par les habitant-es des quartiers populaires, notamment depuis le début du confinement. Cette colère est politique.

    Dans la semaine précédent l’accident de #Mouldi, le 15 avril, #Malik_Zar_Mohammad, 25 ans, a été tué de trois balles dans la tête par les policiers d’une brigades cycliste dans le parc de la Courneuve. Les policiers ont été appelés en renfort par une brigade équestre durant sa ronde, après que Malik aurait refusé de quitter les lieux et se serait rué sur les chevaux avec un couteau. Repoussé à l’aide de gaz lacrymogène, les policiers affirment qu’il serait revenu à la charge avant d’être abbatu (NB : Malik était demandeur d’asile et non francophone).

    Dans la nuit du 14 au 15 avril, un homme de 60 ans est mort dans une cellule du commissariat de #Rouen, après avoir été arrêté pour conduite sous l’emprise d’alcool. Le médecin l’ayant vu au moment de son placement en cellule l’avait jugé apte à la garde-à-vue.

    Le 10 avril, la police de #Bruxelles a tué Adil, 19 ans, pour avoir enfreint le confinement, en percutant son scooter en voiture dans le quartier d’Anderlecht.

    Dans la nuit du 9 au 10 avril vers 1 heures, Boris, 28 ans, est mort noyé dans la Charente à #Angoulême, après avoir tenté d’échapper à un contrôle de la BAC. Pris en chasse par la police, il se serait trouvé bloqué à contre-sens sur le pont Saint Antoine et serait descendu de son véhicule avant d’enjamber la balustrade et de se jeter dans l’eau.

    La même nuit vers 4h30, un automobiliste de 28 ans est mort dans un accident de voiture sur la route départementale 643 à hauteur d’#Estournel, après avoir esquivé un contrôle à #Cambrai et été poursuivi par la police. Son passager, âgé de 20 ans, a été hospitalisé entre la vie et la mort et placé en coma artificiel.

    Toujours la même nuit, un homme de 49 ans est mort dans sa cellule de dégrisement à #Sorgues, après avoir été interpellé en raison d’une rixe avec son colocataire. Il est constaté mort dans sa cellule lors de la reprise de service par les gendarmes le matin.

    Le 8 avril, la police municipale de #Béziers a tué #Mohamed_Gabsi, 33 ans, lors d’une arrestation violente pour avoir enfreint le confinement (alors que Mohamed dormait à la rue).

    Le 4 avril, la police de #Chanteloup-les-Vignes a tiré au LBD dans la tête d’une fillette de 5 ans, en marge d’échauffourées faisant suite à un contrôle de scooter. 14 tirs de LBD et 9 grenades lacrymogènes ont été recensés. Elle a été plongée dans un coma artificiel à l’hôpital Necker, souffrant d’une fracture et d’un important traumatisme crânien.

    De nombreuses images de contrôles violents ont également circulé dés le début du confinement, dont l’agression de Sofiane, 21 ans, le 24 mars aux #Ullis ou celle de #Ramatoulaye, 19 ans, le 19 mars.

    Six morts entre les mains de la police française en deux semaines !!

    Nous nous associons à la colère des émeutiers, qui ne font que réagir à cette #violence systémique et raciste qui inonde notre paysage quotidien, les réseaux sociaux permettant aux témoins de diffuser instantanément les preuves en images des agissements policiers dans les quartiers populaires. Ces images ne rendront pas #justice, mais elles permettent au moins d’établir la vérité et de prendre une distance critique par rapport à la version officielle servie par les auteurs de ces actes et les procureurs qui organisent systématiquement leur impunité.

  • La frontière franco-suisse au temps du coronavirus...

    Photos prises le dimanche 19.04.2020 par #Juliet_Fall

    Sunday morning bike ride with my family chasing newly/temporarily-closed borders around the Canton of Geneva during Covid19 pandemic. France & Switz are both in the Schengen area: these are usually open to people. Fascinating ad hoc use of different material. (#Bardonnex, #Soral)

    We chased closed borders on bicycles for three hours, starting early. Luckily, in Switzerland, we are allowed to exercise outside in family groups as long as we maintain distance to others. On the other side, in France, people are more tightly policed & controlled (Soral)

    Some borders that usually shut at night are now completely closed. The one in #Sézegnin used tape covered in private companies’ names ("La Mobiliaire"), making them seem even more improvised, as though people threw them together using whatever was at hand.

    Did a border professional grab a piece of pink chalk to mark out the line before they laid the concrete blocks? So many personal stories hidden in these geopolitical traces. Geography & history in the making: experiences & sights to remember (the best type of ’homeschooling’)...

    https://twitter.com/JulietJFall/status/1251838051434799104
    #Schengen (fin de-) #fin_de_Schengen #frontières #fermeture_des_frontières #covid-19 #coronavirus #France #Suisse #Juliet_Fall @simplicissimus #Genève #Haute-Savoie
    #rematérialisation #matérialisation

    ping @isskein @reka

    • Fermes d’avenir

      Notre mission ?

      Accélérer la transition agroécologique, en nous inspirant de la permaculture, dans le respect des humains et de la nature !

      Nous sommes convaincus que la transition vers des modèles agricoles vertueux est indispensable et impactera positivement :

      la santé des humains grâce à des produits issus de l’agriculture biologiques à un prix accessible à tous,
      les conditions de travail des agriculteur.trice.s sur des fermes viables, vivables et créatrices de valeur sur leur territoire,
      la restaurations des écosystèmes naturels : biodiversité, qualité des sols vivants, séquestration de carbone, qualité de l’eau, etc.

      Que faisons-nous ?

      Notre équipe travaille quotidiennement avec l’objectif suivant : faire pousser des fermes agroécologiques en France. Pour cela, nous développons des projets agricoles, nous formons des acteurs de la transition, nous finançons des agriculteurs et nous influençons différents publics.

      Pour relever ce défi, nos activités sont réparties en quatre pôles.

      https://fermesdavenir.org

  • Les poissons pilotes de La Colline | La Colline théâtre national
    https://www.colline.fr/spectacles/les-poissons-pilotes-de-la-colline

    Wajdi Mouawad, directeur de La Colline vous donne rendez-vous du lundi au vendredi à 11h pour un épisode sonore inédit de son journal de confinement, de sa propre expérience à ses errances poétiques : Une parole d’humain confiné à humain confiné. Une fois par jour des mots comme des fenêtres pour fendre la brutalité de cet horizon.

    • C’est beau en effet merci pour le partage @jacotte et pour le signalement @touti

      Je met des notes pour retrouvé certaines choses qui m’ont plus
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      « il n’ y a pas de felis catus policier »
      #nos_ennemis_les_bêtes (pour le fichier du 6 avril)
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      #sacrifices_humains #infanticide #chimu #dernier_sceau (pour le 3 avril)

      Pourquoi des enfants et des lamas étaient-ils sacrifiés par le peuple Chimú ?
      https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/02/pourquoi-des-enfants-et-des-lamas-etaient-ils-sacrifies-par-le-pe

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      Le ciel était à boire tant il était bleu.

      (31 mars)

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      Infiniment grand & infiniment petit

      L’espace est une mémoire qui viens vers nous.

      (30 mars)
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      Accepter de ne pas être capable de faire le vide.

      exercices spirituels d’Ignace de Loyola & le dieu coronavirus (27 mars)
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      La nuit déplie nos âmes et si le jour existe c’est grâce à la nuit - la nuit serais éternelle sans la nuit

      (26mars)
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      La mutation - Les morts-vivants et l’aveuglement

      Résister au confort des situation inconfortables

      (25 mars)
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      Le son [ɲ] et la perversité de la langue française,

      Langue vicieuse, langue méchante qui ne connais rien de l’hospitalité de la langue arabe.

      (24 mars)
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      Peut être que je sature mais j’aime moins les premiers jours de son journal. Il y parle d’ailleurs beaucoup de son fils et ne mentionne qu’une fois sa fille, j’aime pas trop ca.

    • J’ai surtout été sensible au fichier du 6 avril, quand il chuchote à celle ou celui qui va mourir seul·e pour l’aider à avoir moins peur, c’est bouleversant.

      Après, oui @mad_meg on dirait que le simple fait d’avoir des couilles plonge l’être dans une insensibilité totale vis à vis des femmes, surtout en cette période de virilisme guerrier ou les femmes sont redevenues un #sujet_secondaire.

      J’en ai eu un aperçu dernièrement sur un long fil de discussion de technique web dont le sujet était « tous en débardeur ». Quand j’ai pris mon courage pour faire remarquer à l’ensemble de la liste le manque d’inclusivité du sujet du mail, personne n’a répondu, aucun retour, rien. Ça fait mal. Comme si l’exclusion n’était pas une question actuelle importante à combattre et que les mecs construisaient toujours plus de boysclub (même et surtout en affirmant leur inclusivité sur des chartes) et se suffisaient à eux-même.
      Et j’ai pensé « tu viens de te cramer », tu n’as plus de taf et tu dépends de leur bon vouloir à t’en filer, plus tu ouvres ta gueule moins ils auront l’idée de t’en refiler.

    • Au fait j’écouté « penser (l’art) dans un monde mauvais » ce matin, c’est un mec blanc qui parle mais il dit tellement de choses ou je me reconnais que je te le recommande aussi - https://www.youtube.com/watch?v=FH5liBXAMIY


      et en plus de l’intérêt de ce qu’il dit, il n’oublie pas les femmes, les personnes racisées, les classes défavorisées. Je l’ai mis par ici, sur un poste qui devrait t’interessé aussi et que je suis pas sur que tu ai vu quand je l’avais écrit
      https://seenthis.net/messages/828811
      Un truc qu’il dit qui tourne dans ma tete « je ne parle que de ce qui va mal » et dit « etre radical et non révolutionnaire » - il s’appel Geoffroy de Lagasnerie peut etre que tu es deja tombé sur lui.

    • Super @mad_meg je regrette de ne pas avoir pu profiter de ce type d’approche lorsque j’étais étudiante aux Beaux Arts à Paris. C’était l’époque des copains artistes de Lang le décadent lécheur de caméras où l’art se joignait à la niaiserie ambiante et flirtait avec la publicité en déniant toute politisation à « la culture ».

      19:33 « Il n’y a pas d’art désengagé, parce qu’à partir du moment où nous nous construisons comme artistes ou chercheurs, il y a déjà des dispositifs de la culture qui nous précède qui si nous ne les interrogeons pas nous les faisons fonctionner malgré nous. »

      Et j’en discutais avec @jacotte justement, car pour moi la simple pensée de circonscrire la culture à certains espaces et d’y coller un ministère est du même ordre que le fonctionnement d’un Ministère de la pensée Orwellien. Forme institutionnel du détournement de la connaissance et de la culture de tout un chacun·e pour en faire un objet de pouvoir et de mépris.

    • Moi aussi j’aurais bien aimé avoir ce théoricien sous la patte quant j’etais aux beaux-arts mais en même temps ca ressemble à pas mal de points de ma démarche. J’ai particulièrement aimé l’argument que l’art non engagé est un art engagé contre l’engagement . Et l’idée d’une partique cynique des institution qui est la version radicale dont il se réclame au lieu d’une démarche révolutionnaire. Aussi les tentative du parti communiste pour faire venir l’art aux ouvriers et ceux ci vexé qu’on leur mette des Picasso ou monochromes disant qu’on leur mettait du sous art alors qu’ils ont droit comme les autres à du Poussin ou du Vinci ^^

  • #Coronavirus : « Il n’y a pas à s’inquiéter de la facture », selon la Nobel d’#économie

    L’économiste #Esther_Duflo, prix Nobel d’économie 2019, a appelé mardi à ouvrir grand les vannes de la #dépense_publique pour restreindre les ravages économiques de la pandémie de #coronavirus, estimant qu’il “n’y a absolument pas à s’inquiéter de la facture” face à la crise sanitaire.

    Elle a aussi plaidé pour un système d’#imposition “extrêmement progressif” , c’est-à-dire devenant plus lourd au fur et à mesure que les revenus s’élèvent, afin de financer les systèmes de santé, et de soutenir les ménages modestes. “Quand on a une grosse crise de demande comme aujourd’hui, il faut injecter des ressources dans l’économie”, ce qui suppose pour les gouvernements qui le peuvent “d’emprunter massivement et de #stimuler_l’économie autant que possible”, a insisté sur la radio France Inter Mme Duflo.

    La professeure au prestigieux MIT (États-Unis) a estimé que “c’est vraiment le #moment_keynésien par excellence”, en référence à l’économiste anglais John Maynard #Keynes qui avait prôné l’#interventionnisme de l’#État tous azimuts après la crise financière de 1929. “Il s’agit de savoir si on aura plutôt la crise de 2008 ou celle de 1929”, qui avait durablement plombé l’économie mondiale, et “la différence viendra de la volonté de dépenser beaucoup d’argent aujourd’hui, de manière juste”.

    « #Dépenser_plus » maintenant, « cela fait économiser de l’argent »

    Selon elle, “dépenser plus d’argent à la fois pour lutter contre le virus (…) et pour essayer de mitiger au maximum l’impact économique, cela fait économiser de l’argent en fait”. Faute de quoi, la crise risque de devenir “plus mortelle, et d’un point de vue strictement financier, plus grave”, avec un “#effet_boule_de_neige”, et dans ce cas “on passe d’une #récession à une #dépression, dont les #ravages_économiques sont beaucoup plus forts et plus longs”.

    L’économiste, spécialiste de la pauvreté, encourage les pays du G20 à soutenir les pays moins développés, moins armés face à l’#épidémie, et pointe les incertitudes sur la “#sortie_de_crise”, notamment sur la vigueur de la #reprise de la #consommation, facteur qui déterminera “l’ampleur finale du #désastre_économique”.

    Pour un #système_d’imposition « extrêmement progressif »

    Esther Duflo a par ailleurs balayé les craintes sur l’#endettement_public : pour l’heure, les gouvernements “peuvent emprunter à taux extrêmement faibles” et “si on a beaucoup d’argent à dépenser, on a aussi beaucoup de temps pour rembourser”. “Il n’y a absolument pas à s’inquiéter de la facture pour l’instant, c’est le dernier de nos soucis”, insiste-t-elle, mettant en garde contre un retour prématuré à “une #orthodoxie un peu frileuse” sur les déficits.

    Pour Mme Duflo, la crise serait l’occasion d’encourager un système d’imposition “extrêmement progressif” dans les pays développés : “Comment financer à la fois les transferts aux plus pauvres, qui leur permettront de soutenir leur consommation, et les #systèmes_de_santé qu’il va falloir reconstruire ? Le financer par l’#impôt sur les #hauts_revenus (…) semble le moyen le plus raisonnable et le plus réaliste”.

    https://www.lequotidien.lu/economie/coronavirus-il-ny-a-pas-a-sinquieter-de-la-facture-selon-la-nobel-decono

  • Cédric Durand : « L’enjeu de cette crise est de planifier la mutation de l’économie » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/030420/cedric-durand-l-enjeu-de-cette-crise-est-de-planifier-la-mutation-de-l-eco

    Des réflexions passionnantes sur le rôle de la décision démocratique quand elle est plus efficace que les marchés (notamment pour le temps long ou la gestion des crises).

    Un entretien avec Cédric Durand, économiste à l’université Paris-XIII, qui défend l’idée du développement d’une planification démocratique pour répondre à la crise sanitaire.

    Économiste à l’université Paris-XIII, Cédric Durand réfléchit avec Karl Marx à l’évolution de l’économie moderne. En 2015, dans Le Capital fictif (éditions Les Prairies ordinaires), il décrivait la fuite en avant mortelle du néolibéralisme par la financiarisation. Depuis, il travaille notamment sur la question de la planification qu’il considère être un sujet à nouveau d’actualité. Confrontées à leur impréparation et à leur insouciance, les économies néolibérales paniquent face à l’émergence du coronavirus et tentent de trouver des réponses par des ébauches de planification.

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    Pour Cédric Durand, cette crise révèle les limites de la coordination par les prix, et montre avec éclat le besoin d’une nouvelle planification, démocratique et sociale, à la fois pour gérer l’urgence sanitaire et pour reconstruire l’économie sur des bases durables.

    Cette crise inédite liée au coronavirus semble montrer avec éclat les limites de la gestion de la société par le marché et donc la nécessité d’une planification. Comment analysez-vous la situation ?

    Cédric Durand : Au cours des décennies du néolibéralisme, le marché a été paré de toutes les vertus : efficience dans l’allocation des ressources, dynamisme de la compétition, différenciation des produits de consommation. La crise en cours fait apparaître au grand jour que le marché a aussi de sérieuses limites.

    Cédric Durand, maître de conférences à Paris-XIII. © Raphael Schneider Cédric Durand, maître de conférences à Paris-XIII. © Raphael Schneider
    En situation d’urgence, la coordination de l’activité par les prix est inadéquate. Le fractionnement marchand est incapable d’atteindre des objectifs limités mais impérieux : produire des masques, du gel hydroalcoolique, des tests de dépistage, des respirateurs, répartir les stocks de médicaments. Il y a là un besoin flagrant de centralisation. L’appel général à la rescousse s’adresse à la puissance publique. Il s’agit d’une demande d’action collective qui transcende les acteurs privés et s’impose à eux. Elle procède d’une logique de priorité économique qui est contradictoire avec la logique de tâtonnement du marché.

    #PLanification #Marché #Coronavirus #Sortie_de_crise