• obsolescence (non) programmée malgré les tentatives des banques suédoises...

    L’exemple des tracteurs « Belarus »

    Toujours en Lettonie... Entre 2004 et 2007, dans une Lettonie qui affichait fièrement des taux de croissance à 2 chiffres, quelques grandes banques européennes - suédoises surtout - proposaient des crédits à qui en voulait. Quand je dit qu’elles « proposaient », je devrai dire qu’elles menaient une politique brutale pour pratiquement forcer les gens à prendre des crédit pour quoique ce soit. Des sommes énormes au regard des maigres revenus à l’époque. Des coups de fil insistants à dix heures du soir chez cette pharmacienne de Rezekne qui gagnait 300 euros par mois pour lui proposer une carte de crédit avec 5000 euros, sans conditions, sans garanties... Harcelement pour un crédit total pour les voitures, les biens de consommations, télé, etc... même si les revenus étaient dix fois, vingt fois inférieur à ce qu’il aurait fallu pour rembourser les crédit sur des périodes raisonnables.

    Voilà ce qu’était la Lettonie d’avant l’effondrement de 2008.

    Pareil chez les paysans, devenus soudain l’objet de toutes les attentions des banques. Dans cet ancien Kolkhoze de 900 habitants (aujourd’hui) dans l’est de la Lettonie, les agriculteurs ont vu débarquer les banques pour leur proposer de financer des tracteurs John Deere à 100 000 euros pièce. Pour remplacer leurs vieux « Belarus » soviétiques, solides, qui fonctionnaient encore et qui, neufs, arrivent péniblement au prix catalogue à 10 000 ou 15 000 euros sans les remises.

    Les « Belarus » en photo ci-dessous sont toujours opérationnels à Tukums (ouest du pays) et Rezekne (est du pays). Ce sont des modèles 1965, 1969 et 1975, qui fonctionnent parfaitement (même si pour l’un d’eux il ne démarre que grâce à une tronçonneuse - ne me demandez pas comment, c’est des bricolages géniaux dont seuls les ex-soviétiques ont le secret), qui font parfaitement le job dont les agriculteurs ont besoin

    https://dl.dropbox.com/s/658vg0t9nfyma7b/belarus%203.jpg

    https://dl.dropbox.com/s/kjz0r7uaslxpar9/belarus%201.jpg

    https://dl.dropbox.com/s/ykf2tv3sfdd93z2/belarus%202.jpg

    #soviétisme #ex-urss #obsolescence_programmée #tracteurs #belarus

    Ceux qui se sont laissé tenté par le « super moderne Deere » s’en mordent les doigts, la moindre pièce de rechange coûte le prix d’une Rolls et il faut attendre six mois avant de la recevoir : le réseau d’après-vente n’est pas encore vraiment développé. Pour réparer un « Bélarus » une clé de 17 suffit, le moteur simplissime n’a aucun secret pour les utilisateurs. Et s’ils ont besoin d’une pièce de rechange, il l’ont dans la journée (le réseau soviétique est resté bien en place, et la Biélorussie n’est qu’à une petite centaine de kilomètre).

    Vive les banques suédoises donc, à l’origine de la faillite de nombreux petits agriculteurs dans les pays baltes.

  • Tournez manège ! | Ithaque

    http://www.itha.ch/articles/tournez-manege

    signalé par cristina del biaggio @cdb_77

    « Je suis allée en Ouzbékistan en septembre 2010. Voyage un peu organisé, nous avons été baladés par des guides dans les magnifiques villes d’Asie centrale que sont Boukhara, Samarcande, et Tachkent. C’est à Khiva que mon œil s’est fixé sur une grande roue comme on en trouve dans les foires. Je suis allée voir de plus près, seule, et suis tombée sur un parc d’attraction laissé à l’abandon. Plus tard, à Boukhara, j’ai retrouvé les mêmes installations mais ces dernières étaient encore vaguement en activité malgré leur état délabré.

    Ce qui me plaît dans ces lieux, c’est leur dimension éphémère. Il y règne une atmosphère fantomatique, propice à l’imagination. J’aime me figurer toute la vie qui a animé un jour ces attractions. C’est aussi l’envers du décor dans un pays de carte postale qu’on ne visite que pour ses beaux monuments. »

    Photos : © Aline Henchoz / Ithaque

    #ex-urss #design #sovietisme