• The visualization presents monthly global temperature anomalies. This visualization is updated roughly two weeks after the end of each month.

      Temperature anomalies are deviations from a long term global avergage. In this case the period 1951-1980 is used to define the baseline for the anomaly. These temperatures are based on the GISS Surface Temperature Analysis (GISTEMP v4), an estimate of global surface temperature change. The data file used to create this visualization is publically accessible here.

      The term ’climate spiral’ describes an animated radial plot of global temperatures. Climate scientist Ed Hawkins from the National Centre for Atmospheric Science, University of Reading popularized this style of visualization in 2016.

      The Goddard Institute of Space Studies (GISS) is a NASA laboratory managed by the Earth Sciences Division of the agency’s Goddard Space Flight Center in Greenbelt, Maryland. The laboratory is affiliated with Columbia University’s Earth Institute and School of Engineering and Applied Science in New York.

  • Je n’arrive pas bien à comprendre le calcul derrière la reprise de plus en plus explicite des positions de l’extrême-droite par l’extrême-centre. Parce que « électoralement », ce qui est absolument certain, c’est qu’au deuxième tour de la présidentielle, plus personne à gauche n’ira voter pour eux au motif de « faire barrage ».

    Purée, à ce train, la Pen c’est pas qu’elle va être élue, c’est qu’elle va être élue avec un score digne de Chirac 2002.

    • Nos élites occidentales se sentent tellement acculées par le Sud Global qu’elles ont décidées que pour avoir raison, elles avaient besoin d’élire des gens de plus en plus légitimes. A la Milei, où on te dit à longueur de temps qu’il a été élu avec le vote des jeunes, et que c’est donc vrai que l’avenir, c’est bien la loi du plus fort et de celui qui sait sans avoir besoin d’expliquer comment et pourquoi.
      Ils se conclavent tous ensemble, et ils te disent que Poutine est dangereux, et que le seul moyen de lutter, c’est d’être encore pire que lui, tout en te jurant que nous on est les Lumières, à la façon Blinken hier.

    • @arno

      Mouais je sais pas... en même temps c’est pas tout de suite les présidentielles.

      Les tours de vis autoritaires ça marchent bien avec toute la série de réformes ultraliberales qu’on se prend dans les dents...

      Et puis Macron aura fait ses deux mandats...

    • Extremismus der Mitte / L’extrémisme du centre
      https://de.wikipedia.org/wiki/Extremismus_der_Mitte
      Cet article rappelle que le parti nazi #NSDAP avant son succès en 1933 n’était pas considéré comme extrémiste de droite sauf par ses ennemis jurés social-démocrates. Mussolini et les généraux putschistes à la fin de la quatrième république se considéraient comme de modernes défenseurs de valeurs traditionnelles.

      Je crains qu’on soit obligé de se préparer à des changements profonds des sociétés du centre de l’Europe. On aura beau faire du lobbying pour le social ou manifester dans les rues, le développement économique et écologique du monde provoque des réactions que je préfère appeler brutales et sans merci plutôt qu’extrémistes. Le virement néolibéral des social-démocrates autour de l’an 2000 n’a été qu’un premier pas vers l’abîme. Comme dit le proverbe allemand « il faudra s’habiller chaudement ».

      Der Anlass für die Entwicklung der Theorie des Extremismus der Mitte war für Lipset die aktuelle politische Debatte 1958 um den Niedergang der Vierten Republik in Frankreich. Mit dem Putsch der Generäle in Algerien befürchteten viele einen vergleichbaren Putsch in Frankreich. Dabei wurde dem gaullistischen Rassemblement du peuple français (RPF) und der populistischen Partei Pierre Poujades Union de défense des commerçants et artisans (UDCA, dt. Union zur Verteidigung der Händler und Handwerker) eine antidemokratische Politik zugetraut. Lipset ordnete dabei den Gaullismus als klassische konservative Bewegung mit einer Vielzahl typischer rechtsextremer Merkmale ein. Den Poujadismus definierte er als eine typische Form des Extremismus der Mitte. Von dieser Partei sah er die größere Gefahr für die Demokratie, da konservative Bewegungen und Regime weder revolutionär noch totalitär seien. Lipset ging es in seiner Theoriearbeit nicht um einen Beitrag zur Erklärung des Nationalsozialismus, sondern um empirisch begründete Kriterien zur Unterscheidung der drei potenziell extremistischen Bewegungen (Konservative, Mitte, Kommunisten) und ihrer antidemokratischen Gefahren:

      „Wenn wir die parlamentarische Demokratie bewahren und ausweiten wollen, müssen wir wissen, von welcher Seite sie bedroht wird; und die Bedrohung durch die Konservativen ist anders als die Bedrohung durch Mittelklasse oder durch den Kommunismus.“

      Neben dem italienischen Faschismus, Hitler und den Poujadismus rechnete er auch den McCarthyismus in den USA zum Extremismus der Mitte.

      article en anglais
      https://en.wikipedia.org/wiki/Extremism_of_the_centre

      (texte complet sans liens externes et annotations en français, traduction automatique de https://de.wikipedia.org/wiki/Extremismus_der_Mitte)

      La notion d’extrémisme du centre a été introduite en sociologie par Seymour Martin Lipset. Dans son livre Political Man (1959), il écrivait que l’extrémisme de gauche avait sa base dans les couches inférieures et dans la classe ouvrière, que l’extrémisme de droite était ancré dans les couches supérieures et que le fascisme. Le sociologue élargissait ainsi l’analyse de Theodor Geiger, qui expliquait les succès électoraux du NSDAP depuis le début des années 1930 par la réaction des classes moyennes à la crise économique mondiale, et la rapportait à l’analyse diagnostique de l’époque des mouvements extrémistes et antidémocratiques issus du centre de la société. Les extrémismes de gauche et de droite étaient ainsi complétés par un nouveau type et le fascisme expliqué comme un mouvement typique de la classe moyenne.

      Jürgen R. Winkler considère la théorie de Lipset - avec les travaux de Richard Hofstadter (The Pseudo-ConservativeRevolt)[5] - comme l’une des théories les plus importantes de la recherche sur l’extrémisme de droite. Comparable aux théories de la privation relative, la théorie de Lipset s’intéresse à « l’appartenance des individus à des collectifs, à leur perception de leur situation économique et sociale et à leur état d’esprit ». Dans le cadre de cette recherche, la théorie de Lipset selon laquelle « les personnes qui voient leur statut en danger » ont tendance à « soutenir les mouvements d’extrême droite » est, selon Winkler, « très influente ».

      L’analyse socio-économique des électeurs de Hitler (1991) de Jürgen W. Falter a fortement relativisé les thèses de la classe moyenne pour expliquer la montée du national-socialisme. Falter a découvert que si 40 % des électeurs du NSDAP étaient issus de la classe moyenne, les ouvriers représentaient également un groupe d’électeurs important. La confession s’est avérée être la caractéristique sociale la plus évidente des électeurs du NSDAP, les protestants étant beaucoup plus susceptibles de voter pour le NSDAP que les catholiques.

      Dans les années 1990, ce terme est également devenu un slogan politique permettant d’exprimer une critique générale du système social. En se positionnant dans les débats sur la culture dominante, le multiculturalisme, la nation et l’immigration, les élites politiques et économiques (et non les partis d’extrême droite eux-mêmes) encourageraient les idées d’extrême droite et prépareraient ainsi la voie à une société autoritaire.
      ...

      Le national-socialisme en tant qu’"extrémisme du centre"

      L’importance des classes moyennes dans les succès électoraux du national-socialisme a fait l’objet des travaux de plusieurs sociologues libéraux dès la fin de la République de Weimar. L’"extrémisme du centre" était considéré comme un élément d’explication du « danger, reconnu par la plupart, que représentaient Hitler et le NSDAP pour le système parlementaire ». Parmi ces sociologues, Theodor Geiger résumait encore en 1949

      « Le bref rôle des classes moyennes dans la grande politique est un paradoxe de l’histoire sociale : une classe nie avec indignation être une classe et mène une lutte des classes acharnée contre la réalité et l’idée de la lutte des classes ».

      En 1930, Walter Mannzen écrivit dans son essai Die sozialen Grundlagen des Nationalsozialismus (Les fondements sociaux du national-socialisme) que le national-socialisme avait attiré en priorité « toute la petite bourgeoisiespécifique » et en particulier les artisans indépendants. En 1931, Hendrik de Man exprima la conviction suivante dans Sozialismus und Nationalfaschismus :

      « Toutes les études sociologiques sur la composition de l’électorat national-socialiste en Allemagne aboutissent à la même conclusion : ces couches appartiennent pour l’essentiel à la classe dite moyenne, prolétarisée ou menacée de prolétarisation ».

      Le NSDAP est un « mouvement typique de la classe moyenne et de prolétaires à col montant »[10]. En 1931, Carlo Mierendorff pensait fermement que, du point de vue de la psychologie sociale, la classe moyenne « ferait tout pour ne pas être comptée parmi le prolétariat en raison de sa prolétarisation progressive »[k 3]. Le sociologue Svend Riemer écrivait lui aussi en 1932 qu’il était banal de considérer la classe moyenne comme « le véritable porteur du national-socialisme »[11].

      En 1966 , Mario Rainer Lepsius a étudié l’influence des idéologies de droite sur le centre : « D’un parti de droite sectaire, le national-socialisme s’est transformé en un parti du centre radicalisé »[12]. Parmi les autres défenseurs de la théorie selon laquelle le national-socialisme est un extrémisme du centre, on trouve Umberto Eco, Rudolf Heberle, Rudolf Küstermeier, Harold Lasswell, David J. Saposs, Erik Nölting, le publiciste catholique Walter Dirks ainsi que l’économiste national Emil Lederer, tandis que parmi les détracteurs figuraient surtout Theodor Heuss et l’historien socialiste Arthur Rosenberg[k 2].

      Le représentant le plus connu de la théorie de l’extrémisme du centre est le sociologue américain Seymour Lipset. Son article de 1958, Der ’Faschismus’, die Linke, die Rechte und die Mitte (Le fascisme, la gauche, la droite et le centre ), qui ajoute un troisième type d’extrémisme à l’extrémisme de droite et de gauche, a été publié en Allemagne par Ernst Nolte en 1967[13]. Lipset part du principe que « gauche », « droite » et « centre » se réfèrent respectivement à des idéologies qui peuvent se présenter de manière modérée ou extrémiste. Il attribue chacune de ces idéologies à une couche sociale dans laquelle elle prédomine : dans la classe inférieure, il s’agit de convictions de gauche, la classe supérieure pense à droite, et dans la classe moyenne, on penche soit vers le libéralisme, soit vers le fascisme[14]. Lipset s’oppose ainsi à la thèse selon laquelle seuls les bords droit et gauche d’un système de partis peuvent tendre vers la dictature, et le centre uniquement vers la démocratie. Ainsi, « les idéologies et les groupes extrémistes peuvent être classés et analysés de la même manière dans les mêmes termes [...] que les groupes démocratiques, c’est-à-dire dans les termes de la droite, de la gauche et du centre »[15]. La plupart du temps, seul l’extrémisme de gauche ou de droite apparaît et ce n’est que dans des pays comme la France, l’Italie et l’Allemagne que toutes les formes d’extrémisme peuvent apparaître. Lipset classe dans la catégorie « extrémisme du centre » tous les mouvements et partis qui sont habituellement classés comme fascistes[k 2].

      Pour Lipset, l’occasion de développer la théorie de l’extrémisme du centre était le débat politique actuel de 1958 sur le déclin de la Quatrième République en France. Avec le putsch des généraux en Algérie, beaucoup craignaient un putsch comparable en France. Le Rassemblement du peuple français (RPF) gaulliste et le parti populiste Pierre Poujades Union de défense des commerçants et artisans (UDCA) étaient considérés comme menant une politique antidémocratique. Lipset a classé le gaullisme comme un mouvement conservateur classique présentant de nombreuses caractéristiques typiques de l’extrême droite. Il a défini le poujadisme comme une forme typique d’extrémisme du centre. Il considérait que ce parti représentait un plus grand danger pour la démocratie, car les mouvements et les régimes conservateurs n’étaient ni révolutionnaires ni totalitaires[k 2]. Dans son travail théorique, Lipset ne cherchait pas à contribuer à l’explication du national-socialisme, mais à établir des critères empiriquement fondés pour distinguer les trois mouvements potentiellement extrémistes (conservateurs, centre, communistes) et leurs dangers antidémocratiques :[k 4]

      « Si nous voulons préserver et étendre la démocratie parlementaire, nous devons savoir de quel côté elle est menacée ; et la menace des conservateurs est différente de la menace de la classe moyenne ou du communisme »[16].

      Outre le fascisme italien, Hitler et le poujadisme, il comptait également le maccarthysme aux États-Unis parmi les extrémismes du centre[k 4].

      Les références historiques de la théorie de Lipset ont longtemps été largement acceptées par une grande partie de la communauté scientifique de la République fédérale d’Allemagne[k 4]. En 1961, Ralf Dahrendorf écrivait à propos de la théorie de Lipset que « la destruction de la démocratie allemande est donc l’œuvre de la classe moyenne »[k 2]. Dahrendorf expliquait l’extrémisme du centre en 1968 par le fait qu’une grande partie de la société allemande avait développé, sous la République de Weimar, un manque de résistance aux formes antidémocratiques de la politique. Comme la tradition libérale était peu développée, « le nouveau radicalisme illibéral des nationaux-socialistes » a pu se développer[k 1][17].

      Mais l’hypothèse de Lipset sur l’extrémisme du centre a également fait l’objet de critiques. Ernst Nolte critiqua en 1976 le fait qu’elle était trop courte aux deux extrémités du spectre politique : la droite démocratique ne pouvait être classée nulle part dans son schéma d’analyse, car les conservateurs classiques étaient considérés par lui comme des extrémistes de droite ; le fait que des phénomènes aussi disparates que le communisme et le péronisme soient regroupés sous le terme d’extrémisme de gauche était également « difficilement convaincant »[18].

      En 1991, le chercheur Jürgen W. Falter, spécialiste des partis politiques, est parvenu à la conclusion, à l’aide de méthodes statistiques élaborées, que l’électorat du NSDAP n’appartenait qu’à 40 % environ à la classe moyenne, mais que la même proportion avait appartenu à la classe ouvrière. Le constat de Lipset, selon lequel les employés votaient plutôt moins que la moyenne pour le NSDAP en 1930-1933, plaide également contre l’hypothèse de la classe moyenne. La confession était un indicateur social beaucoup plus important pour la décision de voter NSDAP que l’appartenance à une classe sociale, que Lipset considérait comme décisive. Dans l’ensemble, le NSDAP

      « de par la composition sociale de ses électeurs, le plus proche d’un ’parti populaire de la protestation’, ou, comme on pourrait le formuler en raison de la proportion toujours supérieure à la moyenne mais plutôt pas écrasante de la classe moyenne parmi ses électeurs, en faisant allusion à la courbe de répartition statistique qui en résulte, un ’parti populaire avec un ventre de classe moyenne’ »[19].

      En 2015, les politologues Viola Neu et Sabine Pokorny ont critiqué le fait que Lipset ne fournisse pas de définition précise du fascisme, qu’il considère uniquement d’un point de vue socio-structurel. Il ne fournit pas de preuves empiriques à l’appui de ses thèses, mais s’appuie uniquement sur des « interprétations de plausibilité des résultats électoraux des élections au Reichstag de 1928 à 1933 »[20].
      Recherche sur l’extrémisme de droite et le fascisme

      En Allemagne, jusque dans les années 1980, la théorie a été discutée presque exclusivement à partir de l’exemple du national-socialisme. Ce n’est que dans les années 1990 que la théorie a commencé à faire l’objet d’analyses contemporaines. Kraushaar constate à propos de cette phase : « Si l’on considère l’énorme influence que le théorème a exercée pendant longtemps dans l’histoire sociale ..., l’abstinence de la théorie politique mérite d’être expliquée ». « La simple mention », poursuit Kraushaar en faisant référence à Uwe Backes et Eckhard Jesse, « déclenche dans de nombreux cas des réactions massives de rejet. Manifestement, la thèse de l’extrémisme du centre touche un point névralgique. L’idée abstraite que la classe moyenne en République fédérale pourrait également receler un potentiel antidémocratique est déjà ressentie comme une imposition, voire une provocation »[k 1]. Backes et Jesse auraient mis en garde contre un « décloisonnement du concept d’extrémisme » et auraient « disqualifié les auteurs qui utilisent la formule de l’extrémisme du centre comme démagogiques »[k 1].

      Contrairement à la science en Allemagne, la continuité idéologique de la classe moyenne aux Etats-Unis a été discutée par Arthur Schweitzer dès 1964 et réfléchie en fonction du présent en République fédérale d’Allemagne. La classe moyenne aurait survécu au national-socialisme « avec une idéologie conservatrice du statut intacte »[21][k 2]. Dans la traduction allemande de son livre, il fait référence dans ce contexte aux succès électoraux du NPD en 1966/67, qui ont montré une plus grande vulnérabilité de la classe moyenne aux slogans néonazis que d’autres couches de la population[21][k 2]. Schweitzer voyait une raison à cela dans le refoulement des expériences de la classe moyenne des débuts des années 1930. Un « potentiel contre-révolutionnaire s’y serait formé »[22][k 2].
      L’"extrémisme du centre" dans l’analyse du présent

      Une série d’incendies criminels contre des logements de réfugiés au début des années 1990 a déclenché un débat sur « l’extrémisme du centre ». Le sociologue Karl Otto Hondrich a ainsi tiré des conclusions de ces actes de violence quant aux attitudes de la majorité de la société :

      « Les attentats contre les centres d’asile, condamnés par la majorité, symbolisent néanmoins l’opinion de cette même majorité selon laquelle l’État doit mettre un terme à l’afflux d’étrangers »[23].

      Dans les années 1990, le sociologue Wilhelm Heitmeyer a repris la notion d’"extrémisme du centre" et a ouvert un débat sur la question de savoir dans quelle mesure l’extrémisme de droite provenait « du centre de la société ». Hans-Martin Lohmann a publié en 1994 le recueil « Extremismus der Mitte », dans lequel différents auteurs défendaient la thèse de la « capacité d’adhésion d’une multitude de thèmes néo-droitiers au centre de la société »[24].[25] Dans ce recueil, le politologue Wolfgang Kraushaar mettait en évidence des « approches implicites » et parfois « explicites » dans lesquelles la « figure d’interprétation » de l’extrémisme du centre pouvait contribuer à la compréhension de l’interaction entre « les relations institutionnelles occultes entre les autorités et les auteurs de violences de droite, le rôle des partis populistes de droite dans notre système politique ou l’importance croissante des idéologies conservatrices de droite dans l’image que la société se fait d’elle-même »[k 1]. Selon Kraushaar, la catégorie de l’"extrémisme du centre" est appliquée aux contextes de description suivants :

      comme approche « pour caractériser l’origine sociale des auteurs »[k 5].
      comme approche « pour identifier la complicité entre les auteurs et les politiciens, en particulier entre les chefs de file de l’extrême droite et les autorités publiques »[k 5].
      comme approche « pour caractériser les partis populistes de droite modernes »[k 5] ainsi que
      comme approche « pour analyser les idéologies conservatrices de droite réactualisées »[k 5].

      Dans le recueil éponyme « Extremismus der Mitte », Dieter Rudolf Knoell interprète les positionnements de Hondrich comme une invitation à l’État à « prendre le travail des violents » et caractérise l’extrémisme du centre au début des années 1990 comme un déplacement du « centre politique » vers la « droite » : « La position d’extrême droite d’avant-hier est le centre politique d’aujourd’hui ». Le « compromis sur l’asile » correspondrait en l’occurrence à « la mise en œuvre en termes de realpolitik du programme de Hondrich, et il est, presque mot pour mot, la reprise des passages correspondants du programme du parti républicain de 1987 »[26].

      Critique

      Les principales critiques à l’encontre de ce terme sont formulées avant tout par Uwe Backes. L’"extrémisme du centre" est critiqué en tant que concept ou moyen de lutte politique construit et moins en tant qu’outil sérieux d’analyse politique[28].

      Eckhard Jesse et Uwe Backes défendent, conformément à l’opinion défendue par Oliver Decker et Elmar Brähler dans les Mitte-Studien, une « théorie-cadre normative » qui définit l’extrémisme à partir des marges de la société et qui ne parvient donc pas à expliquer les phénomènes abordés en sociologie dans sa théorie des pôles extrêmes[29][30].

      Par rapport à cette théorie normative, Kurt Lenk voit dans l’absence de définition du fascisme dans la recherche sur l’extrémisme et dans l’"incapacité" à reconnaître les idéologies d’extrême droite en tant que telles un problème de l’objet de l’étude, si l’on cherche uniquement dans les marges de la société et si le centre de la société est ignoré : "Conclure d’une telle incapacité à définir clairement que l’extrémisme de droite existe tout au plus dans les marges de la société, tandis qu’un « centre sain », soigneusement séparé de ces marges, est immunisé contre lui, s’est avéré depuis longtemps être une conclusion erronée". Selon Lenk, les crises économiques et les déficits de légitimité politique rendent réceptif aux messages d’extrême droite et conduisent dans toute l’Europe à des tendances de renationalisation « fondamentalistes »[31][32]. Lenk rappelle à cet égard l’avertissement de Theodor W. Adorno : « Je considère la survivance du national-socialisme dans la démocratie comme potentiellement plus menaçante que la survivance des tendances fascistes contre la démocratie. L’infiltration désigne un objectif ; c’est uniquement pour cette raison que des personnages louches font leur come back dans des positions de pouvoir, parce que les circonstances les favorisent »[33]. Le chercheur britannique Roger Griffin, spécialiste du fascisme, s’inscrit également dans cette tradition, estimant que l’extrémisme du centre est plus dangereux que l’extrémisme de droite « du point de vue politique et social ». Contrairement aux opinions néonazies dédiées, cet extrémisme, qui se situe dans le spectre démocratique, serait adapté aux masses, car il est aujourd’hui « vécu par de nombreux habitants du monde occidental comme une normalité et un sens commun »[34].

      Critique

      Le chercheur en extrémisme Uwe Backes a critiqué le fait que l’approche se base sur une notion erronée de l’extrémisme de droite : « Il n’est pas étonnant que ceux qui entendent par tendances de la nouvelle droite des concepts politiques néolibéraux ou l’appel à l’État national trouvent leur compte au ’centre’. Il est alors logique de la chercher non seulement dans la ’frangedroite’, non seulement dans les ’ailes droites’ de la CDU/CSU et du FDP, mais aussi chez les Verts et le SPD »[35].

      #nazis #extrémisme #droite #extrême_droite #Europe

  • L’humanité à l’ère d’une spirale d’#autodestruction, prévient l’ONU | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2022/04/1118902

    L’UNDRR attribue la forte augmentation des catastrophes dans le monde à une « perception brisée du risque basée sur l’optimisme, la sous-estimation et l’invincibilité ». Une perception qui conduit naturellement à « des décisions politiques, financières et de développement qui exacerbent les vulnérabilités existantes et mettent les gens en danger ».

    • La #perception erronée des risques par l’humanité renverse les progrès mondiaux dans une « #spirale_d'autodestruction », selon un nouveau rapport de l’ONU

      Le monde pourrait défaire les progrès sociaux et économiques et faire face à 1,5 catastrophe quotidienne d’ici 2030, selon le Bilan mondial phare de l’ONU.

      26 avril 2022, NEW YORK/GENÈVE – Les activités et comportements humains contribuent à l’augmentation du nombre de catastrophes à travers le monde, mettant en danger des millions de vies ainsi que l’ensemble des acquis sociaux et économiques, avertit un nouveau rapport de l’ONU.

      Publié par le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDRR), en amont de la Plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe qui se déroulera en mai, le Bilan mondial 2022 (GAR 2022) révèle qu’entre 350 et 500 catastrophes de moyenne à grande ampleur ont été enregistrées chaque année au cours des deux dernières décennies. Ce chiffre devrait atteindre 560 catastrophes par an, soit 1,5 par jour, d’ici 2030.

      Le Bilan mondial 2022 attribue ces catastrophes à une perception erronée des risques guidée par « l’optimisme, la sous-estimation et l’invincibilité », conduisant à des décisions politiques, financières et de développement qui exacerbent les vulnérabilités et mettent des vies en danger.

      Le monde doit redoubler d’efforts pour intégrer les risques de catastrophe dans notre façon de vivre, de construire et d’investir, qui entraîne actuellement l’humanité dans une spirale d’autodestruction », a déclaré Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, qui a présenté le rapport au siège de l’ONU à New York.

      « Nous devons transformer notre complaisance collective en action. Ensemble, nous pouvons ralentir le rythme des catastrophes évitables tout en nous efforçant d’atteindre les objectifs de développement durable pour tous, partout. »

      Le rapport, intitulé « Notre monde en danger : transformer la gouvernance pour un avenir résilient », constate que la mise en œuvre des stratégies de réduction des risques de catastrophe préconisées par le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 a réduit le nombre de personnes touchées et tuées par des catastrophes au cours de la dernière décennie.

      Malgré cela, l’ampleur et l’intensité des catastrophes augmentent, et plus de personnes ont été tuées ou touchées par des catastrophes au cours des cinq dernières années qu’au cours des cinq précédentes.

      Les catastrophes ont un impact disproportionné sur les pays en développement, qui perdent en moyenne 1% de leur PIB par an sous l’effet de catastrophes, contre 0,1 à 0,3% dans les pays développés. C’est la région Asie-Pacifique qui supporte le coût le plus élevé, avec une perte de PIB imputable aux catastrophes de 1,6% en moyenne chaque année. Dans les pays en développement, ce sont aussi les personnes les plus pauvres qui souffrent le plus.

      Aux effets à long terme des catastrophes s’ajoute l’absence d’assurance soutenant les efforts pour reconstruire des bâtiments sûrs. Depuis 1980, seulement 40% des pertes liées aux catastrophes étaient couvertes par une assurance, les taux de couverture dans les pays en développement étant souvent inférieurs à 10%, et parfois proches de zéro, selon le rapport.

      « Les catastrophes peuvent être évitées, mais seulement si les pays investissent du temps et des ressources pour comprendre les risques et les réduire », a déclaré Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe et chef de l’UNDRR.

      « Ignorer délibérément les risques, sans les intégrer dans la prise de décision, revient pour le monde à financer sa propre destruction. Les secteurs essentiels, des gouvernements au développement, en passant par les services financiers, doivent de toute urgence repenser la façon dont ils perçoivent et gèrent les risques de catastrophe. »

      Les phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes qui résultent du changement climatique font partie des risques les plus menaçants. Le Bilan mondial 2022 réitère les appels à accélérer les efforts d’adaptation lancés lors de la COP26 en démontrant comment les responsables politiques peuvent prendre en compte la résilience climatique dans leurs décisions de développement et d’investissements. Ces initiatives comprennent la réforme de la planification budgétaire nationale pour tenir compte des risques et de l’incertitude, tout en reconfigurant les systèmes juridiques et financiers pour inciter à la réduction des risques. Elles offrent également des exemples dont les pays peuvent s’inspirer, comme l’innovante taxe carbone sur les carburants introduite par le Costa Rica en 1997, qui a contribué à inverser la déforestation, facteur majeur de risques de catastrophe, tout en stimulant l’économie. En 2018, 98% de l’électricité au Costa Rica provenait de sources d’énergie renouvelables.

      Rédigé par un groupe d’experts issus du monde entier, le Bilan mondial est une synthèse des domaines d’expertise indispensables pour comprendre les risques complexes et les réduire. Ses conclusions alimenteront l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Cadre de Sendai, occasion de recenser les défis et de passer en revue les progrès de chaque pays par rapport à l’objectif, aux cibles et aux priorités d’action dudit cadre.

      « À l’heure de l’examen à mi-parcours du Cadre de Sendai, ce rapport doit être entendu comme un signal d’alarme pour accélérer l’action sur les quatre priorités du Cadre et arrêter la spirale ascendante des catastrophes », a déclaré Mami Mizutori.

      « La bonne nouvelle est que les décisions humaines sont les principaux catalyseurs des risques de catastrophe ; nous avons donc le pouvoir de réduire considérablement les menaces qui pèsent sur l’humanité, et en particulier sur les plus vulnérables. »

      https://www.undrr.org/fr/news/la-perception-erronee-des-risques-par-lhumanite-renverse-les-progres-mondiaux

      pour télécharger le rapport : "Global Assessment Report on Disaster Risk Reduction 2022"
      https://www.undrr.org/publication/global-assessment-report-disaster-risk-reduction-2022

      #rapport #ONU #risques #UNDRR #optimisme #sous-estimation #invincibilité #climat #changement_climatique #catastrophes #effondrement #collapsologie

  • Difficult Heritage

    The Royal Institute of Art in Stockholm and the University of Basel are collaborating in the organization of the international summer program Difficult Heritage. Coordinated by the Decolonizing Architecture Course from Sweden and the Critical Urbanism course from Switzerland, the program takes place at #Borgo_Rizza (Syracuse, Italy) from 30 August to 7 September 2021, in coordination with Carlentini Municipality, as well as the local university and associations.
    The program is constituted by a series of lectures, seminars, workshop, readings and site visits centered around the rural town of Borgo Rizza, build in 1940 by the ‘#Ente_della_colonizzazione’ established by the fascist regime to colonize the south of Italy perceived as backward and underdeveloped.
    The town seems a perfect place for participants to analyze, reflect and intervene in the debate regarding the architectural heritage associated to painful and violent memories and more broadly to problematize the colonial relation with the countryside, especially after the renew attention due the pandemic.
    The summer program takes place inside the former ‘entity of colonization’ and constitutes the first intensive study period for the Decolonizing Architecture Advanced Course 2020/21 participants.

    https://www.youtube.com/watch?v=x0jY9q1VR3E

    #mémoire #héritage #Italie #Sicile #colonialisme #Italie_du_Sud #fascisme #histoire #architecture #Libye #Borgo_Bonsignore #rénovation #monuments #esthétique #idéologie #tabula_rasa #modernisation #stazione_sperimentale_di_granicoltura #blé #agriculture #battaglia_del_grano #nationalisme #grains #productivité #propagande #auto-suffisance #alimentation #Borgo_Cascino #abandon #ghost-town #villaggio_fantasma #ghost_town #traces #conservation #spirale #décolonisation #défascistisation #Emilio_Distretti

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    • Architectural Demodernization as Critical Pedagogy: Pathways for Undoing Colonial Fascist Architectural Legacies in Sicily

      The Southern question

      In 1952, #Danilo_Dolci, a young architect living and working in industrial Milan, decided to leave the North – along with its dreams for Italy’s economic boom and rapid modernization – behind, and move to Sicily. When he arrived, as he describes in his book Banditi a Partinico (The Outlaws of Partinico, 1956), he found vast swathes of rural land brutally scarred by the war, trapped in a systematic spiral of poverty, malnutrition and anomie. After twenty years of authoritarian rule, Italy’s newly created democratic republic preserved the ‘civilising’ ethos established by the fascist regime, to develop and modernize Sicily. The effect of these plans was not to bridge the gap with the richer North, but rather, to usher in a slow and prolonged repression of the marginalised poor in the South. In his book, as well as in many other accounts, Dolci collected the testimonies of people in Partinico and Borgo di Trappeto near Trapani, western Sicily.1, Palermo: Sellerio Editore, 2009.] Living on the margins of society, they were rural labourers, unemployed fishermen, convicted criminals, prostitutes, widows and orphans – those who, in the aftermath of fascism, found themselves crushed by state violence and corruption, by the exploitation of local notables and landowners, and the growing power of the Mafia.

      Dolci’s activism, which consisted of campaigns and struggles with local communities and popular committees aimed at returning dignity to their villages, often resulted in confrontations with the state apparatus. Modernization, in this context, relied on a carceral approach of criminalisation, policing and imprisonment, as a form of domestication of the underprivileged. On the one hand, the South was urged to become like the North, yet on the other, the region was thrown further into social decay, which only accelerated its isolation from the rest of the country.

      The radical economic and social divide between Italy’s North and South has deep roots in national history and in the colonial/modern paradigm. From 1922, Antonio Gramsci branded this divide as evidence of how fascism exploited the subaltern classes via the Italian northern elites and their capital. Identifying a connection with Italy’s colonisation abroad, Gramsci read the exploitation of poverty and migrant labour in the colonial enterprise as one of ‘the wealthy North extracting maximum economic advantage out of the impoverished South’.2 Since the beginning of the colonisation of Libya in 1911, Italian nationalist movements had been selling the dream of a settler colonial/modern project that would benefit the underprivileged masses of southern rural laborers.

      The South of Italy was already considered an internal colony in need of modernization. This set the premise of what Gramsci called Italy’s ‘Southern question’, with the southern subalterns being excluded from the wider class struggle and pushed to migrate towards the colonies and elsewhere.3 By deprovincialising ‘the Southern question’ and connecting it to the colonial question, Gramsci showed that the struggle against racialised and class-based segregation meant thinking beyond colonially imposed geographies and the divide between North and South, cities and countryside, urban labourers and peasants.

      Gramsci’s gaze from the South can help us to visualise and spatialise the global question of colonial conquest and exploitation, and its legacy of an archipelago of colonies scattered across the North/South divide. Written in the early 1920s but left incomplete, Gramsci’s The Southern Question anticipated the colonizzazione interna (internal colonization) of fascism, motivated by a capital-driven campaign for reclaiming arable land that mainly effected Italy’s rural South. Through a synthesis of monumentalism, technological development and industrial planning, the fascist regime planned designs for urban and non-urban reclamation, in order to inaugurate a new style of living and to celebrate the fascist settler. This programme was launched in continuation of Italy’s settler colonial ventures in Africa.

      Two paths meet under the roof of the same project – that of modernization.

      Architectural colonial modernism

      Architecture has always played a crucial role in representing the rationality of modernity, with all its hierarchies and fascist ramifications. In the Italian context, this meant a polymorphous and dispersed architecture of occupation – new settlements, redrawn agricultural plots and coerced migration – which was arranged and constructed according to modern zoning principles and a belief in the existence of a tabula rasa. As was the case with architectural modernism on a wider scale, this was implemented through segregation and erasure, under the principle that those deemed as non-modern should be modernized or upgraded to reach higher stages of civilisation. The separation in the African colonies of white settler enclaves from Indigenous inhabitants was mirrored in the separation between urban and rural laborers in the Italian South. These were yet another manifestation of the European colonial/modern project, which for centuries has divided the world into different races, classes and nations, constructing its identity in opposition to ‘other’ ways of life, considered ‘traditional’, or worse, ‘backwards’. This relation, as unpacked by decolonial theories and practices, is at the core of the European modernity complex – a construct of differentiations from other cultures, which depends upon colonial hegemony.

      Taking the decolonial question to the shores of Europe today means recognising all those segregations that also continue to be perpetuated across the Northern Hemisphere, and that are the product of the unfinished modern and modernist project. Foregrounding the impact of the decolonial question in Europe calls for us to read it within the wider question of the ‘de-modern’, beyond colonially imposed geographical divides between North and South. We define ‘demodernization’ as a condition that wants to undo the rationality of zoning and compartmentalisation enforced by colonial modern architecture, territorialisation and urbanism. Bearing in mind what we have learned from Dolci and Gramsci, we will explain demodernization through architectural heritage; specifically, from the context of Sicily – the internal ‘civilisational’ front of the Italian fascist project.

      Sicily’s fascist colonial settlements

      In 1940, the Italian fascist regime founded the Ente di Colonizzazione del Latifondo Siciliano (ECLS, Entity for the Colonization of the Sicilian Latifondo),4 following the model of the Ente di Colonizzazione della Libia and of colonial urban planning in Eritrea and Ethiopia. The entity was created to reform the latifondo, the predominant agricultural system in southern Italy for centuries. This consisted of large estates and agricultural plots owned by noble, mostly absentee, landlords. Living far from their holdings, these landowners used local middlemen and hired thugs to sublet to local peasants and farmers who needed plots of land for self-sustenance.5 Fascism sought to transform this unproductive, outdated and exploitative system, forcing a wave of modernization. From 1940 to 1943, the Ente built more than 2,000 homesteads and completed eight settlements in Sicily. These replicated the structures and planimetries that were built throughout the 1930s in the earlier bonifica integrale (land reclamation) of the Pontine Marshes near Rome, in Libya and in the Horn of Africa; the same mix of piazzas, schools, churches, villas, leisure centres, monuments, and a Casa del Fascio (fascist party headquarters). In the name of imperial geographical unity, from the ‘centre’ to the ‘periphery’, many of the villages built in Sicily were named after fascist ‘martyrs’, soldiers and settlers who had died in the overseas colonies. For example, Borgo Bonsignore was named after a carabinieri (military officer) who died in the Battle of Gunu Gadu in 1936, and Borgo Fazio and Borgo Giuliano after Italian settlers killed by freedom fighters in occupied Ethiopia.

      The reform of the latifondo also sought to implement a larger strategy of oppression of political dissent in Italy. The construction of homesteads in the Sicilian countryside and the development of the land was accompanied by the state-driven migration of northern labourers, which also served the fascist regime as a form of social surveillance. The fascists wanted to displace and transform thousands of rural laborers from the North – who could otherwise potentially form a stronghold of dissent against the regime – into compliant settlers.6 Simultaneously, and to complete the colonizing circle, many southern agricultural workers were sent to coastal Libya and the Horn of Africa to themselves become new settlers, at the expense of Indigenous populations.

      All the Sicilian settlements were designed following rationalist principles to express the same political and social imperatives. Closed communities like the Pontine settlements were ‘geometrically closed in the urban layout and administratively closed to farmers, workmen, and outside visitors as well’.7 With the vision of turning waged agrarian laborers into small landowners, these borghi were typologically designed as similar to medieval city enclaves, which excluded those from the lower orders.

      These patterns of spatial separation and social exclusion were, unsurprisingly, followed by the racialisation of the Italian southerners. Referring to a bestiary, the propaganda journal Civiltà Fascista (Fascist Civilisation) described the Pontine Marshes as similar to ‘certain zones of Africa and America’, ‘a totally wild region’ whose inhabitants were ‘desperate creatures living as wild animals’.8 Mussolini’s regime explicitly presented this model of modernization, cultivation and drainage to the Italian public as a form of warfare. The promise of arable land and reclaimed marshes shaped an epic narrative which depicted swamps and the ‘unutilised’ countryside as the battlefield where bare nature – and its ‘backward inhabitants’ – was the enemy to be tamed and transformed.

      However, despite the fanfare of the regime, both the projects of settler colonialism in Africa and the plans for social engineering and modernization in the South of Italy were short-lived. As the war ended, Italy ‘lost’ its colonies and the many Ente were gradually reformed or shut down.9 While most of the New Towns in the Pontine region developed into urban centres, most of the fascist villages built in rural Sicily were meanwhile abandoned to a slow decay.

      Although that populationist model of modernization failed, the Sicilian countryside stayed at the centre of the Italian demographic question for decades to come. Since the 1960s, these territories have experienced a completely different kind of migration to that envisaged by the fascist regime. Local youth have fled unemployment in huge numbers, migrating to the North of Italy and abroad. With the end of the Second World War and the colonies’ return to independence, it was an era of reversed postcolonial migration: no longer white European settlers moving southwards/eastwards, but rather a circulatory movement of people flowing in other directions, with those now freed from colonial oppression taking up the possibility to move globally. Since then, a large part of Sicily’s agrarian sector has relied heavily on seasonal migrant labour from the Southern Hemisphere and, more recently, from Eastern Europe. Too often trapped in the exploitative and racist system of the Italian labour market, most migrants working in areas of intensive agriculture – in various Sicilian provinces near the towns of Cassibile, Vittoria, Campobello di Mazara, Caltanissetta and Paternò – have been forced out of cities and public life. They live isolated from the local population, socially segregated in tent cities or rural slums, and without basic services such as access to water and sanitation.

      As such, rural Sicily – as well as vast swathes of southern Italy – remain stigmatised as ‘insalubrious’ spaces, conceived of in the public imagination as ‘other’, ‘dangerous’ and ‘backward’. From the time of the fascist new settlements to the informal rural slums populated by migrants in the present, much of the Sicilian countryside epitomises a very modern trope: that the South is considered to be in dire need of modernization. The rural world is seen to constitute an empty space as the urban centres are unable to deal with the social, economic, political and racial conflicts and inequalities that have been (and continue to be) produced through the North/South divides. This was the case at the time of fascist state-driven internal migration and overseas settler colonial projects. And it still holds true for the treatment of migrants from the ex-colonies, and their attempted resettlement on Italian land today.

      Since 2007, Sicily’s right-wing regional and municipal governments have tried repeatedly to attain public funding for the restoration of the fascist settlements. While this program has been promoted as a nostalgic celebration of the fascist past, in the last decade, some municipalities have also secured EU funding for architectural restoration under the guise of creating ‘hubs’ for unhoused and stranded migrants and refugees. None of these projects have ever materialised, although EU money has financed the restoration of what now look like clean, empty buildings. These plans for renovation and rehousing echo Italy’s deepest populationist anxieties, which are concerned with managing and resettling ‘other’ people considered ‘in excess’. While the ECLS was originally designed to implement agrarian reforms and enable a flow of migration from the north of the country, this time, the Sicilian villages were seen as instrumental to govern unwanted migrants, via forced settlement and (an illusion of) hospitality. This reinforces a typical modern hierarchical relationship between North and South, and with that, exploitative metropolitan presumptions over the rural world.

      The Entity of Decolonization

      To imagine a counter-narrative about Sicily’s, and Italy’s, fascist heritage, we presented an installation for the 2020 Quadriennale d’arte – FUORI, as a Decolonizing Architecture Art Research (DAAR) project. This was held at the Palazzo delle Esposizioni in Rome, the venue of the Prima mostra internazionale d’arte coloniale (First International Exhibition of Colonial Art, 1931), as well as other propaganda exhibitions curated by the fascist regime. The installation aims to critically rethink the rural towns built by the ECLS. It marks the beginning of a longer-term collaborative project, the Ente di Decolonizzazione or Entity of Decolonization, which is conceived as a transformative process in history-telling. The installation builds on a photographic dossier of documentation produced by Luca Capuano, which reactivates a network of built heritage that is at risk of decay, abandonment and being forgotten. With the will to find new perspectives from which to consider and deconstruct the legacies of colonialism and fascism, the installation thinks beyond the perimeters of the fascist-built settlements to the different forms of segregations and division they represent. It moves from these contested spaces towards a process of reconstitution of the social, cultural and intimate fabrics that have been broken by modern splits and bifurcations. The project is about letting certain stories and subjectivities be reborn and reaffirmed, in line with Walter D. Mignolo’s statement that ‘re-existing means using the imaginary of modernity rather than being used by it. Being used by modernity means that coloniality operates upon you, controls you, forms your emotions, your subjectivity, your desires. Delinking entails a shift towards using instead of being used.’10 The Entity of Decolonization is a fluid and permanent process, that seeks perpetual manifestations in architectural heritage, art practice and critical pedagogy. The Entity exists to actively question and contest the modernist structures under which we continue to live.

      In Borgo Rizza, one of the eight villages built by the Ente, we launched the Difficult Heritage Summer School – a space for critical pedagogy and discussions around practices of reappropriation and re-narrativisation of the spaces and symbols of colonialism and fascism.11 Given that the villages were built to symbolise fascist ideology, how far is it possible to subvert their founding principles? How to reuse these villages, built to celebrate fascist martyrs and settlers in the colonial wars in Africa? How to transform them into antidotes to fascism?

      Borgo Rizza was built in 1940 by the architect Pietro Gramignani on a piece of land previously expropriated by the ECLS from the Caficis, a local family of landowners. It exhibits a mixed architectural style of rationalism and neoclassical monumentalism. The settlement is formed out of a perimeter of buildings around a central protected and secured piazza that was also the main access to the village. The main edifices representing temporal power (the fascist party, the ECLS, the military and the school) and spiritual power (the church) surround the centre of the piazza. To display the undisputed authority of the regime, the Casa del Fascio took centre stage. The village is surrounded on all sides by eucalyptus trees planted by the ECLS and the settlers. The planting of eucalyptus, often to the detriment of indigenous trees, was a hallmark of settler colonialism in Libya and the Horn of Africa, dubiously justified because their extensive roots dry out swamps and so were said to reduce risks of malaria.

      With the end of the Second World War, Borgo Rizza, along with all the other Sicilian settlements, went through rapid decay and decline. It first became a military outpost, before being temporarily abandoned in the war’s aftermath. In 1975, the ownership and management of the cluster of buildings comprising the village was officially transferred to the municipality of Carlentini, which has since made several attempts to revive it. In 2006, the edifices of the Ente di Colonizzazione and the post office were rehabilitated with the intent of creating a garden centre amid the lush vegetation. However, the garden centre was never realised, while the buildings and the rest of the settlement remain empty.

      Yet despite the village’s depopulation, over the years the wider community of Carlentini have found an informal way to reuse the settlement’s spaces. The void of the piazza, left empty since the fall of fascism, became a natural spot for socialising. The piazza was originally designed by the ECLS for party gatherings and to convey order and hierarchy to the local population. But many locals remember a time, in the early 1980s, before the advent of air-conditioned malls that offered new leisure spaces to those living in peri-urban and rural areas, when people would gather in the piazza for fresh air amid summer heatwaves. The summer school builds on these memories, to return the piazza to its full public function and reinvent it as a place for both hospitality and critical pedagogy.

      Let’s not forget that the village was first used as a pedagogical tool in the hands of the regime. The school building was built by the ECLS and was the key institution to reflect the principles of neo-idealism promoted by the fascist and neo-Hegelian philosophers Giovanni Gentile and Giuseppe Lombardo Radice. Radice was a pedagogue and theoretician who contributed significantly to the fascist reforms of the Italian school system in the 1930s. Under the influence of Gentile, his pedagogy celebrated the modern principle of a transcendental knowledge that is never individual but rather embodied by society, its culture, the party, the state and the nation. In the fascist ideal, the classroom was designed to be the space where students would strive to transcend themselves through acquired knowledge. A fascist education was meant to make pupils merge with the ‘universal’ embodied by the teacher, de facto the carrier of fascist national values. In relation to the countryside context, the role of pedagogy was to glorify the value of rurality as opposed to the decadence wrought by liberal bourgeois cultures and urban lifestyles. The social order of fascism revolved around this opposition, grounded in the alienation of the subaltern from social and political life, via the splitting of the urban and rural working class, the celebration of masculinity and patriarchy, and the traditionalist nuclear family of settlers.

      Against this historical background, our summer school wants to inspire a spatial, architectural and political divorce from this past. We want to engage with decolonial pedagogies and encourage others to do the same, towards an epistemic reorganisation of the building’s architecture. In this, we share the assertion of Danilo Dolci, given in relation to the example of elementary schools built in the fascist era, of the necessity for a liberation from the physical and mental cages erected by fascism:

      These seemed designed (and to a large extent their principles and legacies are still felt today) to let young individuals get lost from an early age. So that they would lose the sense of their own existence, by feeling the heavy weight of the institution that dominates them. These buildings were specifically made to prevent children from looking out, to make them feel like grains of sand, dispersed in these grey, empty, boundless spaces.12

      This is the mode of demodernization we seek in this project: to come to terms with, confront, and deactivate the tools and symbols of modern fascist colonization and authoritarian ideologies, pedagogy and urbanism. It is an attempt to fix the social fabric that fascism broke, to heal the histories of spatial, social and political isolation in which the village originates. Further, it is an attempt to heal pedagogy itself, from within a space first created as the pedagogical hammer in the hands of the regime’s propagandists.

      This means that when we look at the forms of this rationalist architecture, we do not feel any aesthetic pleasure in or satisfaction with the original version. This suggests the need to imagine forms of public preservation outside of the idea of saving the village via restoration, which would limit the intervention to returning the buildings to their ‘authentic’ rationalist design. Instead, the school wants to introduce the public to alternative modes of heritage-making.

      Architectural demodernization

      In the epoch in which we write and speak from the southern shores of Europe, the entanglement of demodernization with decolonization is not a given, and certainly does not imply an equation. While decolonization originates in – and is only genealogically possible as the outcome of – anti-colonialist struggles and liberation movements from imperial theft and yoke, demodernization does not relate to anti-modernism, which was an expression of reactionary, anti-technological and nationalist sentiment, stirred at the verge of Europe’s liberal collapse in the interwar period. As Dolci explained for the Italian and Sicilian context, there is no shelter to be found in any anachronistic escape to the (unreal and fictional) splendours of the past. Or, following Gramsci’s refusal to believe that the Italian South would find the solutions to its problems through meridionalism, a form of southern identitarian and essentialist regionalism, which further detaches ‘the Southern question’ from possible alliances with the North.

      Demodernization does not mean eschewing electricity and wiring, mortar and beams, or technology and infrastructure, nor the consequent welfare that they provide, channel and distribute. By opposing modernity’s aggressive universalism, demodernization is a means of opening up societal, collective and communal advancement, change and transformation. Precisely as Dolci explains, the question it is not about the negation of progress but about choosing which progress you want.13

      In the context in which we exist and work, imagining the possibility of an architectural demodernization is an attempt to redraw the contours of colonial architectural heritage, and specifically, to raise questions of access, ownership and critical reuse. We want to think of demodernization as a method of epistemic desegregation, which applies to both discourse and praxis: to reorient and liberate historical narratives on fascist architectural heritage from the inherited whiteness and ideas of civilisation instilled by colonial modernity, and to invent forms of architectural reappropriation and reuse. We hold one final aim in mind: that the remaking of (post)colonial geographies of knowledge and relations means turning such fascist designs against themselves.

      https://www.internationaleonline.org/research/decolonising_practices/208_architectural_demodernization_as_critical_pedagogy_pathway

      #Partinico #Borgo_di_Trappeto #Italie_du_Sud #Italie_meridionale #Southern_question #colonizzazione_interna #colonisation_interne #Ente_di_Colonizzazione_de_Latifondo_Siciliano (#ECLS) #Ente_di_Colonizzazione_della_Libia #modernisation #bonifica_integrale #Pontine_Marshes #Borgo_Bonsignore #Borgo_Fazio #Borgo_Giuliano #latifondo #Pietro_Gramignani #Caficis

  • Un an de violences policières - romy.tetue.net

    Cela fait un an que les gilets jaunes manifestent. Chaque samedi. Plus de 52 jours de confrontation avec un maintien de l’ordre qui a marqué les esprits, et les corps, avec 4 000 blessés de part et d’autre […] « La police a blessé en quelques mois autant de manifestants qu’en vingt ans ».

    http://romy.tetue.net/un-an-de-violences-policieres

    #AlloPlaceBeauvau (merci @davduf) #ViolencesPolicieres #SpiraleDeLaViolence #Répression #GiletsJaunes #1anDeColere

  • Climate Lab Book
    http://www.climate-lab-book.ac.uk/about

    Un site sur le #climat

    About

    What: This blog is an experiment in ‘#open_source’ climate science. It is written by climate scientists, but open to anyone to see and comment. Guest posts are encouraged! If you want to contribute a post, please contact the editor.

    Aim: To promote collaboration through open scientific discussion, and to improve our understanding of our evolving climate. Success would be a single, collaborative paper as a result of discussions on this blog.

    How: If the posts are interesting to you, please comment. Or contribute a post of your own. Views from climate scientists (and beyond) are welcome and encouraged

    It is not: Please keep the discussion scientific and on topic – this is not meant to be a typical blog discussion of the consensus view on climate science.

    C’est là qu’on trouve la #spirale_du_climat signalé par @reka
    https://seenthis.net/messages/597693

    et d’autres #dataviz


    http://www.climate-lab-book.ac.uk/visualisation-resources

    #cartographie #climat #partage #recherche

  • Creating The Never-Ending Bloom - Science Friday
    https://www.sciencefriday.com/videos/creating-never-ending-bloom

    https://www.youtube.com/watch?v=B5p2A5mazEs

    John Edmark’s sculptures are both mesmerizing and mathematical. Using meticulously crafted platforms, patterns, and layers, Edmark’s art explores the seemingly magical properties that are present in spiral geometries. In his most recent body of work, Edmark creates a series of animating “blooms” that endlessly unfold and animate as they spin beneath a strobe light.

  • Hélicoprion

    Helicoprion (« scie en spirale ») était un genre de poissons cartilagineux ressemblant aux requins qui ont vécu de la période Carbonifère jusqu’au Trias. Il pouvait mesurer approximativement 10 mètres de long. Il possédait une structure particulière en « scie circulaire » à la mâchoire inférieure.

    La mâchoire inférieure portant cette scie était classiquement considérée comme plus longue que la mâchoire supérieure (voir schéma ci-contre), avec une croissance en spirale des nombreuses rangées de dents. Au cours du XXe siècle) de nombreuses hypothèses plus ou moins fantaisistes ont successivement positionné cette scie sur sa mâchoire supérieure en avant de l’animal, sur sa nageoire dorsale ou sur la partie supérieure de sa nageoire caudale.

    Une étude sous la direction de Robert Purdy en 2008 a conclu à une position plus interne, dans la gorge de cette « scie circulaire »1. Cette hypothèse a soulevé une polémique scientifique et plusieurs publications postérieures ont exprimé leur désaccord3,4. Mais en 2013 une nouvelle étude positionne cette scie sur la mâchoire inférieure où elle occupe toute la mandibule, sans être proéminente2.
    Spirale dentaire d’un hélicoprion.

    On a émis l’hypothèse qu’il se nourrissait d’ammonites et que ses dents étaient spécialisées pour ouvrir la coquille de ces céphalopodes.

    Une autre théorie est que le requin nageait dans les bancs de poissons en ouvrant sa bouche, ce qui lui permettrait d’attraper les poissons sur ses nombreuses dents.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Helicoprion

    #zoologie #paléontologie @raul

    • Moi je trouve que c’est du foutage de gueule. Si y a besoin d’un site pour donner ses surplus de fruits, il doit y avoir un souci quelque part.

      Y a toute une constellation d’initiatives comme ça qui « encouragent » à zapper ses voisins pour se retrouver dans des cercles de gens similaires à soi (biais écologie / internet), où à faire des choses pour les autres sans les rencontrer.

      La caricature pour moi c’est les Incroyables comestibles,

      Y a plus de place pour facebook que pour les personnes pour qui ils sont censés faire tout ça

    • Je serais pas si catégorique sur cette initiative-là, dans le sens où je ne la vois pas tant « encourager » à zapper son voisinage, plutôt à en chercher un différent. Tout le monde n’a pas un voisinage immédiat avec qui établir ce type d’échanges (exemple : quartier rempli de résidences secondaires, cercle d’amis non intéressées par le chou branchu ou l’Apios americana, etc...).
      Ça peut permettre d’établir des contacts. Après, il y a effectivement le biais internet, mais rien n’empêche de fonctionner en plus low-tech (coller des petites annonces ça et là...)

    • En ce moment, j’ai l’impression que grâce à internet on va pouvoir échanger des cageots de pommes contre.. des cageots de pommes :-)
      Je fais de l’ironie mais globalement je ne fais pas la fine bouche, de toutes façons la télé nous a déjà radicalement éloignés de nos voisins, Cabrel nous avait prévenu en 1979. Ne désespérons pas, peut être qu’internet nous fera à terme retrouver nos voisins !

      LES VOISINS
      Paroles et musique : Francis Cabrel

      Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
      Chacun d’eux sagement replié sur son bout de palier
      Il y a tellement de gens malhonnêtes qu’il faut bien qu’on s’inquiète
      Ils rêvaient à peu près chaque nuit qu’ils seraient des amis

      Ils s’échangeaient des mots sans chaleur dans le même ascenseur
      Ils couraient fermer à tout allure leur quarante serrures
      Puis il s’endormaient dans les filés d’un poste de télé
      En rêvant à peu près chaque nuit qu’il seraient des amis

      Ils avaient lu leur nom sur le dos d’une boîte aux lettres
      Ils pensaient que c’était bien assez se connaître
      Pourtant ils se sentaient sourire
      Et même ils s’entendaient dormir
      Mais ils ne se sont jamais rencontrés ils ont déménagé

      Ils vivaient dans de mondes lointains où ils étaient des voisins
      Mais chacun son côté de cloison et chacun son feuilleton
      Ils fermaient les volets de leur coeur tous les soirs à dix heure
      En rêvant à peu près chaque nuit qu’ils seraient des amis

      Ils avaient lu leur nom sur le dos d’une boîte aux lettres
      Ils pensaient que c’était bien assez se connaître
      Pourtant ils se sentaient sourire
      Et même ils s’entendaient dormir
      Mais ils ne se sont jamais rencontrés puisqu’ils se disaient :

      « C’est pas la peine d’aller leur parler puisqu’on a la télé »
      "C’est pas la peine de se chercher des mots puisqu’on a la radio"
      « C’est pas la peine de se donner du mal puisqu’on a le journal »

      « C’est pas la peine d’aller leur parler puisqu’on a la télé »
      "C’est pas la peine de se chercher des mots puisqu’on a la radio"
      « C’est pas la peine de se donner du mal puisqu’on a le journal »

      « C’est pas la peine d’aller leur parler puisqu’on a la télé »
      "C’est pas la peine de se chercher des mots puisqu’on a la radio"
      « C’est pas la peine de se donner du mal puisqu’on a le journal »

    • Ce qui me choque avec le site d’échange de fruits, c’est que c’est une ressource qui trouve très facilement preneur. Autant des sites comme http://fr.freecycle.org‎ sont un peu plus utiles car des fois c’est difficile ou pénible de trouver des amis qui veulent un grille pain ou une plaque de cuisson.

      Et je rejoins @aude_v sur le côté national, le fait que ce soit national provoquera sans doute la perte de ce site, car il y aura surement trop peu de relais à un endroit précis pour créer un effet de seuil. Il me semble que j’en ai vu des dizaines de sites de ce genre (prête/cherche un jardin par exemple).

      Pour les courgettes, il faut les faire sécher, voir le bouquin de #Carole_deppe ;)

    • Dans mon cas (loin d’être unique) c’est pas la télé qui m’a éloigné de mes voisins, c’est la gentrification/touristification d’anciens espaces ruraux périurbains qui a éloigné de moi ceux qui auraient pu être mes voisins. Ça a un côté pratique pour éviter les pollinisations croisées quand on récolte ses graines de légumes (pas un seul potager aux alentours), mais pour le reste ça lie la mocheté urbaine à l’absence d’échanges humains autres que formels et épisodiques.
      Donc je pense qu’une initiative de ce type, même top-down, reste malgré tout porteuse de potentiels non-récupérables par le top.

      EDIT @nicolasm effectivement les fruits ne sont pas parmi les choses les plus difficiles à faire circuler. je pensais plutôt aux potagers en fait.

  • Wiki prof de raison | Antonio A. Casilli
    http://owni.fr/2012/10/29/wiki-prof-raison-wikipedia-ecole-education

    Wikipédia effraie les enseignants. Qui l’accusent de se tromper et de ne pas stimuler l’esprit critique. Comme si Wikipédia était une encyclopédie ! C’est d’abord un réseau social dédié au doute, pas aussi ouvert qu’il le prétend. Ainsi que l’expérimente dans sa classe le chercheur Antonio Casilli, notre chroniqueur ès-cultures numériques.

    #Chronique #Cultures_numériques #Internet #Antonio_Casilli #culture_numérique #Facebook #foursquare #numérique #réseaux_sociaux #twitter #wikipedia

  • Deux bouquins au même titre : « La ligne et le cercle »

    l’un de Paolo d’Iorio est important sur #Nietzsche (sur la pensée de l’éternel retour et le débat scientifico-philosophique plus large où elle s’inscrit notamment)
    http://books.google.fr/books/about/La_linea_e_il_circolo.html?id=a-ZZGQAACAAJ&redir_esc=y

    l’autre de Enzo Melandri, est cité par Hardt & Negri dans Commonwealth (dont la trad fr. vient de paraître) p. 179
    http://www.quodlibet.it/schedap.php?id=1641

    Selon Enzo Melandri, nous n’avons de cesse de chercher des confirmations et des vérifications de notre pratique dans la réalité, avec l’espoir qu’elles seront révolutionnaires. Mais ce ne sont pas les confirmations qui manquent, ce sont les révolutions. Nous devons arrêter de nous concentrer sur la botte de foin et trouver l’aiguille. Nous réussirons ou échouerons selon les fortunes fluctuantes de la #révolution.

    Malheureusement je ne lis pas l’italien. Mais je peux bien taguer (et non pas tagger) #spirale

    Le double g est utilisé en anglais pour empêcher l’affriquée dj devant e, i dans blogger (nom) et pour conserver le g dur. De même , l’italien utilise gh (spaghetti, ghetto) pour ne pas former l’affriquée devant e et i. Cela existe aussi en français (Ghislain). En français, on a le gu devant e, i, y tout à fait comparable aux précédents. Le problème, c’est quand on mélange deux systèmes, je n’imagine pas trop que l’on écrive blogghere en italien (mais tout est possible). Si l’on commence à écrire blogue et plus blog (graphie que je ne pourchasse pas), le système orthographique français redevient plus évident et on laisse à l’anglais ses propres conventions. Le même problème se pose pour tag, taguer, tagueur (un tagger en anglais). Écrit par : Dominique | 26/07/2006 |
    Source : http://iowagirl.hautetfort.com/archive/2006/07/26/blog-poisson.html

  • Frontières Limites Géographie Cartographie

    Signalé par l’excellent @fil

    Zones sensibles
    http://www.zones-sensibles.org/index.php?mod=auteurs&a=02

    Tim Ingold
    Une brève histoire des lignes
    Traduit de l’anglais par Sophie Renaut. 256 p. 110 illustrations.
    ISBN 978 293 060 102 1. 22 euros
    Octobre 2011

    Où qu’ils aillent et quoi qu’ils fassent, les hommes tracent des lignes : marcher, écrire, dessiner ou tisser sont des activités où les lignes sont omniprésentes, au même titre que l’usage de la voix, des mains ou des pieds. Dans Une brève histoire des lignes, l’anthropologue anglais Tim Ingold pose les fondements de ce que pourrait être une « anthropologie comparée de la ligne » - et, au-delà, une véritable anthropologie du graphisme.

    voir aussi http://seenthis.net/messages/79249

  • Retour à la ligne - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Retour-a-la-ligne.html

    Qu’est-ce qu’écrire, dessiner, tisser, effectuer un trajet ? Avant tout une façon de produire des lignes, répond l’anthropologue Tim Ingold. Dans Une brève histoire des lignes, celui-ci trace les contours de l’univers techno-culturel des lignes, tellement omniprésentes dans la vie quotidienne qu’elles en deviennent presque invisibles.

  • L’évolution du cours du Mississippi au fil des siècles | La boite verte
    http://www.laboiteverte.fr/evolution-cours-mississippi

    Ces représentations des différents cours que le Mississippi a suivi depuis des siècles ont étés créés suite à une étude géologique du corps des ingénieurs de l’armée américaine en 1944.

    Chaque couleur représente le trajet que le fleuve empruntait à une époque différente.

    #cartographie

  • Spirale | Junji Itō (1999)
    http://www.lezinfo.com/blog/?p=391

    L’histoire se passe dans une petite ville Kurouzu, perdue entre la mer et les montagnes. Cette ville, sans explication, devient peu à peu hantée par la forme géométrique de la Spirale. Cela commence par le père du héros qui regarde pendant des heures une coquille d’escargot, puis collectionne les objets en forme de spirale. Il devient tellement fasciné par cette forme qu’il veut lui-même se transformer en spirale, et fini enroulé sur lui même dans un gros panier en osier. D’autres phénomènes plus bizarres les uns que les autres apparaissent au fur et à mesure de l’histoire.

    Avec une post-face très intéressante, merci @baroug et @mad_meg

    #livre #bande_dessinée #manga