• Trafic de #stupéfiants : deux #policiers mis en examen pour « association de malfaiteurs », Luc Leroux (Marseille, correspondant)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/28/trafic-de-stupefiants-deux-policiers-mis-en-examen-pour-association-de-malfa

    Les fonctionnaires de police ont fourni à un trafiquant de drogue des #données lui permettant de traquer une personne qu’il soupçonnait de lui avoir dérobé des dizaines de kilos de cannabis.

    Leurs petits arrangements avec un trafiquant de drogue valent à deux policiers, l’un exerçant à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), l’autre à Marseille, d’avoir été mis en examen, mi-octobre, a appris Le Monde, pour « détournement de finalité de données personnelles » mais surtout pour « association de malfaiteurs en vue de violences volontaires, d’enlèvement et de séquestration en bande organisée » . En fournissant à leur « ami » Sofiane (tous les prénoms ont été modifiés) des données issues de fichiers de police, les deux fonctionnaires ont permis à celui-ci de traquer et de retrouver, en juin 2018 à Marseille, une personne qu’il soupçonnait de lui avoir dérobé des dizaines de kilos de cannabis trois mois plus tôt en région parisienne.

    Enlevé, bâillonné, séquestré et frappé dans une cave d’une cité marseillaise, Mohamed, le « carotteur » de drogue, avait bien cru sa dernière heure arrivée. La victime s’était vu plaquer une arme chargée sur la tempe et avait dû respirer un bidon d’essence lui laissant croire que son corps serait brûlé. En contact avec le commanditaire, il avait finalement été libéré avec la promesse de restituer la marchandise volée. A la place, Mohamed s’était rendu dans un commissariat pour déposer plainte et se faire soigner.

    Le commanditaire, Sofiane, un Algérien de 40 ans, est aussi un #informateur de la police, enregistré dans le fichier des sources de l’ex-Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris). Son agent traitant était un capitaine de police, chef de groupe de l’Office. Sous le couvert d’une fausse commission rogatoire, il a accepté de géolocaliser le téléphone d’une des personnes que le trafiquant soupçonnait du vol. Cet enquêteur a été placé sous le statut de témoin assisté.

    Mariage blanc avec une policière

    Pour mener son enquête, le trafiquant s’est aussi tourné vers ses « amis » du commissariat de Saint-Denis. Le 16 mars 2018, lorsqu’il apprend le vol, commis dans son garage en région parisienne, Sofiane est à Lyon, pour le mariage de son frère. Du rang d’invité à la noce, Mohamed passe aussitôt à celui de suspect du vol. Le 11 mars, les deux hommes avaient convoyé ensemble 60 kg de cannabis depuis Besançon jusqu’à la planque en région parisienne.

    Furieux, Sofiane sollicite un autre invité du mariage, un brigadier de police de Saint-Denis, pour connaître « de toute urgence » la date de naissance de Mohamed, afin de déverrouiller son téléphone et voir ainsi avec qui ce dernier a récemment communiqué. Le policier demande à un collègue de consulter pour lui un fichier toutes affaires cessantes.
    20 000 euros pour le contrat de mariage à la mairie, réglé par le biais d’une Golf et de plusieurs versements de 2 000 euros.

    Sofiane et ce brigadier se sont connus en 2008 lors d’un contrôle routier. « Il a vu que je n’étais pas pointilleux, on a communiqué en arabe. De là, il m’a dit que si j’avais besoin d’informations, il pouvait m’en donner. On a sympathisé et on est rapidement devenus proches », a raconté le fonctionnaire à la juge d’instruction marseillaise Sandrine André, chargée d’enquêter sur l’enlèvement et la séquestration de Mohamed.

    Ce brigadier avait alors présenté à Sofiane une de ses collègues du commissariat, mutée depuis à Marseille. Le courant passe avec la policière, qui accepte, en 2009, un #mariage_blanc. « Sofiane m’avait parlé de sa situation de détresse par rapport à ses enfants, car il risquait d’être expulsé. » Elle reconnaît avoir agi « par appât du gain » : 20 000 euros pour le contrat à la mairie, réglé par le biais d’une Golf et de plusieurs versements de 2 000 euros. A Lyon, le mariage du frère de Sofiane était aussi un mariage blanc, avec la compagne de la policière.

    « J’ai sali ma profession »

    Le brigadier comme la policière ont fourni à Sofiane les fichiers demandés. La juge d’instruction a retrouvé les consultations faites par les deux fonctionnaires au printemps 2018 sur le fichier de Traitement d’antécédents judiciaires (#TAJ) et le Système d’immatriculation des véhicules (#SIV).

    « A partir du moment où il vous dit qu’il cherche quelqu’un soupçonné d’être l’auteur d’un vol chez lui pour “une explication”, comment pouvez vous accepter de lui fournir des informations issues des fichiers de police ? », a demandé la juge Sandrine André au brigadier. « C’est vrai, j’ai été con, c’est impardonnable. C’est une faute professionnelle. »

    Le commando recruté pour rechercher Mohamed à Marseille a reçu les photos des écrans d’ordinateur du policier de Saint-Denis. Un précieux atout pour retrouver sa Xsara Picasso et y placer une balise afin de ne plus le perdre jusqu’à son enlèvement.

    Mutée dans d’autres régions, la policière a reconnu avoir, elle aussi, fourni des fichiers, « comme je le faisais habituellement » . N’ignorant pas le sort réservé à ceux qui « carottent » de la drogue, elle a tenté d’expliquer que « Sofiane n’était pas quelqu’un de violent ».

    Au passage, les enquêteurs ont découvert, en les plaçant sur écoute, que la policière se livrait à un petit trafic de cocaïne tandis que son collègue avait, lui, escroqué son assurance en faisant croire au vol de son véhicule, en réalité incendié par Sofiane.

    Mis en examen également pour ces faits connexes, les deux fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer leur profession. En concluant leurs aveux, l’une a déclaré : « J’ai sali ma profession, je n’en reviens pas de ce que j’ai fait. » L’autre a assuré : « Je sais que j’ai ruiné ma carrière. »

    Cadeau pour qui essaye de vendre un scénar à Netfix France.

  • L’appel de 70 médecins, #élus, #économistes : « Pourquoi nous voulons légaliser le #cannabis »
    https://www.nouvelobs.com/societe/20190619.OBS14590/l-appel-de-70-medecins-elus-economistes-pourquoi-nous-voulons-legaliser-l

    #legalisation

    Il faut en finir avec le statu quo. La France doit légaliser le cannabis, qu’il soit utilisé à des fins thérapeutiques comme récréatives, pour les consommateurs de plus de 18 ans. Alors que ses voisins (Belgique, Allemagne, Espagne, Portugal, Pays-Bas…) ont tous assoupli leur législation, que le Canada, l’Uruguay et plusieurs Etats américains ont légalisé la substance, la France est à la traîne. Elle s’arc-boute sur une loi répressive datant de 1970, totalement inefficace puisque nous sommes le pays de l’Union européenne où la consommation est la plus élevée. De 18 à 64 ans, un Français sur deux a déjà expérimenté le cannabis, et un adulte sur neuf est un usager régulier. A 17 ans, 48 % des jeunes en ont déjà pris. Au même âge, presque un sur dix en est un usager régulier et un sur douze est estimé dépendant ou souffrant d’un usage problématique (1).

    D’un point de vue de santé publique, cette interdiction semble difficile à justifier. alors que le cannabis est moins dangereux, une fois le cerveau formé (2), que l’alcool, qui tue prématurément 41 000 personnes chaque année et le tabac, 73 000 (3). Nous savons que ce n’est pas un produit neutre, mais c’est précisément parce qu’il est nocif pour la santé, particulièrement celle des mineurs, qu’il faut en contrôler la production et la distribution.

    La prohibition contribue à engorger inutilement l’activité des magistrats et des policiers : plus de 130 000 personnes sont interpellées chaque année pour en avoir consommé (4).

    Aux Etats-Unis, la légalisation dans plusieurs Etats a fait chuter la criminalité le long de la frontière mexicaine (5). Quand la France acceptera-t-elle de regarder la réalité en face, de faire preuve de pragmatisme, face à cette impasse ? Les pouvoirs publics doivent agir. Et vite.

    (1) Chiffres clés de l’#Observatoire_français_des_Drogues et des Toxicomanies 2017.

    (2) Rapport de Bernard Roques, directeur de recherche à l’Inserm, sur la classification des psychotropes (1998).

    (3) Christophe Bonaldi (Santé publique France), Catherine Hill (épidémiologie Gustave-Roussy).

    (4) Office central pour la Répression du #Trafic_illicite des #Stupéfiants.

    et un papier d’économie :

    (5) « Is Legal Pot Crippling Mexican Drug Trafficking Organisations ? The Effect of Medical Marijuana Laws on US Crime », « The Economic Journal ».

  • Pourquoi d’anciens policiers et gendarmes prônent la #dépénalisation de l’usage des #drogues et du #cannabis - Basta !
    https://www.bastamag.net/Pourquoi-d-anciens-policiers-et-gendarmes-pronent-la-depenalisation-de-l-u
    https://www.bastamag.net/IMG/arton7224.jpg?1553859723

    D’anciens policiers et gendarmes qui demandent la dépénalisation de l’usage des drogues ? Le collectif « Police contre la prohibition », créé récemment, dénonce les effets pervers de la politique répressive mise en œuvre depuis un demi-siècle en France, et la nouvelle mesure prévoyant une amende forfaitaire pour l’usage de #stupéfiants. Par facilité, la répression cible principalement les simples usagers plutôt que les réseaux de trafiquants. Ces usagers, souvent criminalisés pour une simple consommation de cannabis, encombrent commissariats et palais de justice, aux dépens d’une véritable prévention. Rencontre.

  • El Chapo Puts the Drug War on Trial
    https://www.nytimes.com/2018/11/15/opinion/el-chapo-trial-drug-war.html

    In the years between Mr. Escobar’s death and Mr. Guzmán ’s trial, which began this week, the war on drugs has stumbled on. In terms of taking down kingpins and burning heaps of their narcotics, it has been a stunning success. It terms of reducing the number of Americans killed from overdoses or Latin Americans murdered over smuggling profits, it has been a resounding failure.

    #stupéfiants #santé #criminalité

  • #cannabis_thérapeutique : « Il n’est pas question de stigmatiser les patients »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010218/cannabis-therapeutique-il-n-est-pas-question-de-stigmatiser-les-patients

    Alors que le ministre de l’intérieur a choisi de créer une amende forfaitaire délictuelle pour les consommateurs de #stupéfiants, le psychiatre Nicolas Authier, qui préside la commission des stupéfiants et psychotropes de l’Agence du médicament, estime que le développement des cannabinoïdes thérapeutiques en #France passera par des médicaments.

    #cannabidiol #cannabinoïdes_médicaux #sante

  • Les impasses du rapport parlementaire sur les #stupéfiants
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220118/les-impasses-du-rapport-parlementaire-sur-les-stupefiants

    L’autoproduction de #cannabis séduit de plus en plus de fumeurs, ici à Marseille en 2013. © LF Un rapport parlementaire préconise la mise en place d’une #amende_forfaitaire pour usage de stupéfiants, sans distinguer le cannabis des autres produits. La création d’une amende délivrée directement par les policiers risque de systématiser la répression et d’éloigner toute approche sanitaire et sociale.

    #France #drogues

  • Il a fallu 24 policiers pour 7 grammes de shit
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/insolites/story/Il-a-fallu-24-policiers-pour-7-grammes-de-shit-22296369

    Un tweet de la police nationale française la veille du jour de Noël a provoqué les moqueries des internautes sur les moyens mobilisés pour trouver une petite quantité de haschich.

    Une opération antidrogue organisée par la police à l’hôpital de Nantes la semaine passée est la risée des réseaux sociaux. En effet, le 23 décembre, la police nationale du département Loire-Atlantique a publié un tweet relatant les détails de l’action. Et c’est là que le bât blesse : pas moins de 24 agents, accompagnés de 2 chiens spécialisés dans la recherche de stupéfiants, ont été mobilisés pour ne découvrir finalement que 7 grammes de résine de cannabis.

    Un bien maigre butin raillé par les internautes, comme le relève Francetvinfo. https://mobile.francetvinfo.fr/faits-divers/police/nantes-la-police-decouvre-7-grammes-de-cannabis-et-provoque-les-moqueries-sur-les-reseaux-sociaux_2532089.html#xtor=CS1-746&xtref=http://m.facebook.com

    Ces derniers pointent le décalage entre les moyens engagés et le résultat obtenu.
    Bravo pour cette inutilité !— Delphine Blanchard ???? (@Galatee) December 23, 2017

    J’espère que notre société réalisera bientôt qu’elle a d’autres priorités que celle de mobiliser 24 personne pour 7g d’une substance consommée par des adultes consentant— Nestor le Castor (@CastorNestor) December 23, 2017

    Ici le porte-parole d’Europe Écologie – Les Verts estime que les « forces de l’ordre ont mieux à faire de leur temps ».
    Hé ben. Je serais pas déjà pour la légalisation du cannabis que cette anecdote finirait de me convaincre. La pénalisation ne sert ni la prévention ni la sécurité et nos forces de l’ordre ont mieux à faire de leur temps ! https://t.co/FRjBpInu82— Julien Bayou (@julienbayou) December 23, 2017

    Mais le plus virulent est le réalisateur Matthieu Kassovitz.
    _ Bande de batards. 7g !!! 24 policiers !!!!! Vous êtes une belle bande de bon à rien.

    @PoliceNationale https://t.co/EZSWQXSAgg— mathieu Kassovitz (@kassovitz1) December 23, 2017 _

    #Efficacité #En-Marche #police #drogue Nantes #France #stupéfiants #Hôpital #MDR

  • #stupéfiants : vers une réforme en trompe-l’œil
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071017/stupefiants-vers-une-reforme-en-trompe-loeil

    L’autoproduction de #cannabis séduit de plus en plus de fumeurs, ici à Marseille en 2013. © LF Depuis un mois, une mission parlementaire se penche sur la mise en place de l’amende forfaitaire annoncée par Emmanuel Macron en campagne. Loin d’être un pas vers une légalisation contrôlée, la création d’une amende délivrée directement par les policiers risque de systématiser la répression et d’éloigner toute approche sanitaire et sociale.

    #France #amende_forfaitaire #drogues

  • #stupéfiants : une réforme en trompe-l’œil
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071017/stupefiants-une-reforme-en-trompe-loeil

    L’autoproduction de #cannabis séduit de plus en plus de fumeurs, ici à Marseille en 2013. © LF Depuis un mois, une mission parlementaire se penche sur la mise en place de l’amende forfaitaire annoncée par Emmanuel Macron en campagne. Loin d’être un pas vers une légalisation contrôlée, la création d’une amende délivrée directement par les policiers risque de systématiser la répression et d’éloigner toute approche sanitaire et sociale.

    #France #amende_forfaitaire #drogues

  • #Rapport mondial sur les #drogues 2017 : 29,5 millions de personnes dans le monde souffrent de troubles liés à la #consommation de #stupéfiants, les #opioïdes étant les plus nocifs

    En 2015, environ un quart de milliard de personnes consommaient des stupéfiants. Parmi eux, environ 29,5 millions de personnes - soit 0,6% de la population adulte mondiale - ont eu des problèmes de consommation et souffraient de troubles liés à la consommation de stupéfiants, y compris de dépendance. Les opioïdes étaient le type de stupéfiant le plus nocif et représentaient 70 pour cent de l’impact négatif sur la santé dû aux troubles liés à la consommation de drogues dans le monde entier, selon le dernier Rapport mondial sur les drogues, publié aujourd’hui par l’ONUDC.

    https://www.unodc.org/unodc/fr/frontpage/2017/June/world-drug-report-2017_-29-5-million-people-globally-suffer-from-drug-use-dis

    Lien vers le rapport :
    https://www.unodc.org/wdr2017

    Il y a aussi une #carte_interactive :


    https://www.unodc.org/wdr2017/en/interactive-map.html

    #cartographie #visualisation #monde

  • IN MEXICO, THE PRICE OF AMERICA’S HUNGER FOR HEROIN
    Story by Joshua Partlow
    Photos by Michael Robinson Chavez
    https://www.washingtonpost.com/graphics/2017/world/violence-is-soaring-in-the-mexican-towns-that-feed-americas-heroin-h

    “Mexico provides more than 90 percent of America’s heroin, up from less than 10 percent in 2003, when Colombia was the main supplier. Poppy production has expanded by about 800 percent in a decade as U.S. demand has soared. The western state of Guerrero is the center of this business, producing more than half of Mexico’s opium poppies, the base ingredient for heroin. Guerrero also has become the most violent state in Mexico, with more than 2,200 killings last year.

    “These groups have transformed themselves into a super-criminal power,” said Ricardo Mejia Berdeja, the head of the security committee in the Guerrero state congress. “The anchor for organized crime is heroin poppy.”

    Guerrero has produced marijuana and poppies for decades. But organized crime used to be more organized, with one main cartel in the state quietly paying off police and officials and moving drugs. The booming heroin business has encouraged the rise of new gun-toting trafficking bands, which in turn has triggered the rise of citizen militias.”

  • A turning tide
    http://www.economist.com/blogs/americasview/2014/05/drugs-policy

    REPORTS can be notable both for what they say and for the people they are endorsed by. A report on drugs policy that will be launched later today in London is a case in point. “Ending the Drug Wars” is published by the London School of Economics, and contains a series of articles by members of the LSE’s expert group on the economics of drugs policy. The launch is being attended by Mauricio López Bonillo, the interior minister of Guatemala, one of a band of countries in Latin America which are openly challenging the old orthodoxy on the war on drugs.

    #stupéfiants #prohibition

  • Drogue, comment se tromper sur tout

    Le neuroscientifique #Carl_Hart, prochainement invité à Genève, balaie nos #préjugés et dénonce la guerre contre la #drogue

    Attention, un fléau peut en cacher un autre. Selon Carl Hart, neuroscientifique à l’Université Columbia de New York, invité pour une conférence publique ce mercredi à l’Université de Genève*, la véritable calamité en matière de guerre contre la drogue n’est pas la substance psychotrope, mais le combat armé qu’on livre contre elle. Les expériences menées par le chercheur dans le domaine des addictions montrent en effet que la plupart des notions courantes dans le domaine des #stupéfiants sont en réalité des préjugés. Alors que les #politiques_anti-drogue font, elles, des dégâts bien réels.

    Très médiatisé en raison de la radicalité de son propos, du halo sulfureux qu’on rattache à ses expériences avec des sujets humains et aussi, sans doute, de son aspect (il a des dreadlocks), Carl Hart n’hésite pas à mettre en relation sa recherche et sa biographie. Son dernier livre, High Price : A Neuroscientist’s Journey of Self-Discovery That Challenges Everything You Know About Drugs and Society (paru chez Harper en juin), revient ainsi sur son enfance dans les quartiers défavorisés de Miami. Venu à la science pour éradiquer la dépendance, Carl Hart découvre que la vérité est ailleurs…
    Le Temps : Est-ce qu’en matière de drogue, nous avons tout faux ?

    Carl Hart : Tout ce qu’on fait est faux. On sait en revanche ce qu’il faudrait faire. La science a accumulé une quantité considérable de preuves, surtout aux Etats-Unis, où beaucoup d’argent est consacré à ce domaine de recherche.
    – Que disent les recherches récentes ?

    – Vous êtes journaliste, vous vous intéressez toujours aux derniers résultats. Mais ce n’est pas ça qui est important ! Ce qui compte, c’est par exemple de dire ceci : en matière d’héroïne (et d’opiacés en général), on se soucie énormément des overdoses, alors qu’on sait depuis longtemps que les probabilités d’un tel événement sont faibles. Dans 75% des cas, l’overdose se produit lorsque l’héroïne est consommée conjointement avec l’alcool ou avec des sédatifs. En termes de santé publique, le message devrait donc être simple : ne mélangez pas les opiacés et l’alcool. On sauverait ainsi beaucoup de vies. Mais ce n’est pas ce qu’on fait… Même problème pour les amphétamines : elles détruisent le sommeil et l’appétit. Il faudrait donc pousser les consommateurs à être attentifs à comment ils mangent et dorment.
    – Peut-on être à la fois consommateur de drogues et en bonne santé ?

    – Il y a des usagers relativement sains. Le maire de Toronto, Rob Ford, qu’on a vu sur YouTube fumant du crack, a l’air plutôt en forme, en dehors du surpoids… Il y a des gens autour de vous qui prennent des drogues, qui savent gérer leur consommation et qui vont régulièrement au travail : le drogué typique, c’est ça. Pas la caricature qu’on voit au cinéma.
    – N’y a-t-il pas des inconvénients ?

    – Avez-vous déjà entendu parler d’une drogue qui s’appelle « alcool » ? La plupart des utilisateurs sont responsables, mais si vous abusez, il y a des inconvénients. C’est le cas pour toutes les substances qui interagissent avec le fonctionnement du cerveau.
    – Pourquoi nous égarons-nous à ce point dans notre compréhension des drogues ?

    – Considérez l’héroïne et l’alcool. La première a tellement peu d’utilisateurs, par rapport au second, qu’on peut raconter toutes sortes d’histoires abracadabrantes à son sujet : l’opinion y croit, car il n’y a pas grand monde qui connaît ça de près. On ne peut pas affabuler de la même manière au sujet de l’alcool ou de la marijuana.
    – Pour quelle raison ces fausses croyances ont-elles été répandues ?

    – Les drogues sont un bouc émissaire par rapport à des problèmes de société. Pour les forces de police, c’est un moyen d’obtenir des budgets. Pour les scientifiques aussi. Vous voyez, il y a plein de monde qui peut obtenir de l’argent grâce à l’effroi qu’on suscite en brandissant ce mal terrible…
    – Vos recherches vous ont amené à remettre en cause l’explication de l’addiction par le circuit de la récompense et par l’action de la dopamine…

    – Cette explication se base sur une manière simpliste de décrire le fonctionnement du cerveau… On a fait des expériences sur des rats qui avaient appris à s’auto-administrer de la cocaïne, et chez qui on a produit ensuite des lésions empêchant la libération de la dopamine. Dans un premier temps, ils cessent de se droguer. Mais si on attend quelques semaines, on voit que le comportement de consommation revient, ce qui prouve que le mécanisme est plus compliqué. Historiquement, lorsque le modèle explicatif fondé sur la dopamine a été élaboré, on ne connaissait que cinq ou six neurotransmetteurs. Aujourd’hui, on en a étudié plus de cent, mais les descriptions de l’addiction n’ont pas changé. C’est aberrant.
    – Pourquoi les rats se droguent-ils ?

    – Parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire que prendre de la cocaïne… L’absence d’autres choix, d’alternatives, peut conduire à une consommation abusive de drogues. C’est un élément. Il faut être sceptique face à des explications centrées sur un facteur unique.
    – Le problème ne serait pas tant la drogue que la guerre contre la drogue…

    – Je suis entré dans ce business en me disant que j’allais résoudre le problème de la dépendance. Et je me suis rendu compte qu’il y a en réalité un problème politique de la drogue, basé sur la désinformation et sur une approche punitive. On traite l’abus de drogues comme si celles-ci étaient la cause de divers problèmes sociaux, alors qu’elles en sont la conséquence.
    – La guerre contre la drogue devient une guerre contre les minorités…

    – Oui. Si vous êtes Noir, vous avez cinq fois plus de probabilités d’être arrêté et dix fois plus de risques d’être emprisonné aux Etats-Unis à cause des drogues que si vous êtes Blanc, alors que la proportion de consommateurs est la même. On arrête les minorités de façon disproportionnelle.
    – Comment expérimente-t-on sur des sujets humains ?

    – Ce n’est pas aussi difficile qu’on le croit. On installe les gens dans un labo, on règle les affaires administratives liées aux questions éthiques, on leur donne des doses et on procède à des tests : évaluations subjectives, imagerie cérébrale, polygraphie du sommeil, mesures sanguines et cardiaques… Il serait irresponsable, anti-éthique de ne pas faire des tests avec des sujets humains. Nous avons accumulé tout ce savoir. Maintenant, il faut éduquer la population.

    http://www.premiereligne.ch/drogue-comment-se-tromper-sur-tout

    #stupéfiants #dépendances #répression

  • Stop Searching People’s Assholes for Drugs
    http://www.counterpunch.org/2013/11/08/stop-searching-peoples-assholes-for-drugs

    Here is a summary from the local NBC TV station KOB 4 about what Mr. Eckert went through.

    1. Eckert’s abdominal area was X-rayed; no narcotics were found.

    2. Doctors then performed an exam of Eckert’s anus with their fingers; no narcotics were found.

    3. Doctors performed a second exam of Eckert’s anus with their fingers; no narcotics were found.

    4. Doctors penetrated Eckert’s anus to insert an enema. Eckert was forced to defecate in front of doctors and police officers. Eckert watched as doctors searched his stool. No narcotics were found.

    5. Doctors penetrated Eckert’s anus to insert an enema a second time. Eckert was forced to defecate in front of doctors and police officers. Eckert watched as doctors searched his stool. No narcotics were found.

    6. Doctors penetrated Eckert’s anus to insert an enema a third time. Eckert was forced to defecate in front of doctors and police officers. Eckert watched as doctors searched his stool. No narcotics were found.

    7. Doctors then X-rayed Eckert again; no narcotics were found.

    8. Doctors prepared Eckert for surgery, sedated him, and then performed a colonoscopy where a scope with a camera was inserted into Eckert’s anus, rectum, colon, and large intestines. No narcotics were found.

    #police #stupéfiants

  • Use of tough federal sentencing laws varies widely nationwide
    http://www.latimes.com/nation/la-na-mandatory-minimums-20131104,0,7455233,full.story

    Prosecutors have considerable discretion under the laws. If they cite the amount of drugs seized in the charging document, that can trigger the mandatory minimum; if they leave it out, it doesn’t. For offenders with prior drug convictions, prosecutors can file a so-called 851 motion, named after a section in the federal code that automatically doubles a sentence — or makes it mandatory life.

    Although the mandatory laws were supposed to lead to uniformity, statistics show huge variations across the country in how often prosecutors use them. Holder has instructed prosecutors to avoid using these powerful weapons against lower-level, nonviolent offenders, but, even so, they retain the authority to decide which small players get a break and which get slammed.

    #justice #stupéfiants

  • Why ending the war on drugs will cut crime
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/sep/28/ending-war-on-drugs-cut-crime-mike-barton

    As a police officer for nearly 34 years, I have witnessed the worsening problems of drug addiction – whether it’s to controlled substances or legal drugs, such as alcohol. The Misuse of Drugs Act 1971 has prevailed throughout my time of service, but it would appear not to have had the impact that optimistic legislators planned.

    Drugs should be controlled. They should not, of course, be freely available. I think addiction to anything – be it drugs, alcohol gambling or anything else – is not a good thing, but outright prohibition just hands revenue streams to villains. Since 1971, prohibition has put billions into the hands of villains who sell adulterated drugs on the streets.

    #addiction #stupéfiants #répression

  • David Simon, creator of The Wire, says new US drug laws help only ’white, middle-class kids’
    http://www.guardian.co.uk/world/2013/may/25/the-wire-creator-us-drug-laws

    David Simon surged into the American mainstream with a bleak vision of the devastation wrought by drugs on his home town of Baltimore – The Wire, hailed by many as the greatest television drama of all time. But what keeps him there is his apocalyptic and unrelenting heresy over the failed “war on drugs”, the multibillion-dollar worldwide crusade launched by President Richard Nixon in 1971.

    “I want the thing to fall as one complete edifice. If they manage to let a few white middle-class people off the hook, that’s very dangerous. If they can find a way for white kids in middle-class suburbia to get high without them going to jail,” he continued, “and getting them to think that what they do is a million miles away from black kids taking crack, that is what politicians would do.”

    #addiction #stupéfiants #répression

  • An Ugly Truth in the War on Drugs
    http://www.nytimes.com/2013/03/11/opinion/11iht-edcardoso11.html

    This week, representatives from many nations will gather at the annual meeting of the United Nations Commission on Narcotic Drugs in Vienna to determine the appropriate course of the international response to illicit drugs. Delegates will debate multiple resolutions while ignoring a truth that goes to the core of current drug policy: human rights abuses in the war on drugs are widespread and systematic.

    #stupéfiants

  • How Mandatory Minimums Forced Me to Send More Than 1,000 Nonviolent Drug Offenders to Federal Prison
    http://www.thenation.com/article/170815/how-mandatory-minimums-forced-me-send-more-1000-nonviolent-drug-offenders

    Never could I have imagined that by the end of my 50s, after nineteen years as one of 678 federal district court judges in the nation, I would have sent 1,092 of my fellow citizens to federal prison for mandatory minimum sentences ranging from sixty months to life without the possibility of release. The majority of these women, men and young adults are nonviolent drug addicts. Methamphetamine is their drug of choice. Crack cocaine is a distant second. Drug kingpins? Oh yes, I’ve sentenced them, too. But I can count them on one hand.

    #justice #stupéfiants

    • The House I Live In
      http://www.thehouseilivein.org

      While recognizing the seriousness of drug abuse as a matter of public health, the film investigates the tragic errors and shortcomings that have meant it is more often treated as a matter for law enforcement, creating a vast machine that feeds largely on America’s poor, and especially on minority communities. Beyond simple misguided policy, The House I Live In examines how political and economic corruption have fueled the war for forty years, despite persistent evidence of its moral, economic, and practical failures.

      http://www.youtube.com/watch?v=pvFobm01kBw