• In cooperation with @IOM_Libya 8 stranded Eritrean #migrants returned safely home today via #Mitiga Int. Airport
    #Libya 17.02.19


    https://twitter.com/rgowans/status/1097176169978515456

    L’#OIM n’arrêtera jamais de me surprendre... Mais alors là... L’OIM mérite vraiment qu’on lui change son nom... Organisation Internationale CONTRE la migration !

    8 ressortissants érythréens retournés EN SECURITE au pays... soit donc en Erythrée !

    Et petit détail important...
    Dans ce tweet on parle de #migrants_érythréens... si il s’agit de migrants et non pas de réfugiés... leur retour VOLONTAIRE n’est pas considéré comme un #refoulement (#push-back)
    #mots #terminologie #vocabulaire

    #retour_au_pays #IOM #Erythrée #réfugiés_érythréens #Organisation_Internationale_contre_la_migration #asile #migrations #réfugiés #Libye #retour_volontaire #à_vomir

    @_kg_ : il y a aussi utilisation de ce terme dans le tweet, #stranded_migrants...

    • Et pour rappel, ce texte paru dans @vacarme en juin 2016

      Migrants et réfugiés : quand dire, c’est faire la politique migratoire

      À partir de la polémique soulevée par Barry Malone sur la chaîne Al Jazeera visant à substituer au terme générique de migrants celui de réfugiés, « plus approprié pour nommer des personnes qui fuient la guerre et arrivent en masse en Europe », Cécile Canut propose une traversée des transformations et reformulations des mots utilisés pour qualifier la migration qui mettent à jour le durcissement des positions et les soubassements des choix politiques à l’œuvre, lesquels barrent toujours plus l’accès à la complexité des subjectivités individuelles, des trajectoires et de leurs causes pour construire des catégories d’êtres humains homogènes déterminées par « le même ». Nommer c’est toujours faire exister rappelle-t-elle, d’où l’importance de cette attention à la bataille des mots et aux questionnements profonds qu’ils ouvrent.

      Le 20 août 2015, la chaîne Al Jazeera, par le biais d’un de ses collaborateurs, Barry Malone, lançait une petite bombe médiatico-communicationnelle en publiant sur son blog un article intitulé « Why Al Jazeera will not say Mediterranean “migrants” ? », article mis en mots et en images le lendemain, à travers un débat télévisuel proposé par la même chaîne : « Migrants or refugees ? Thousands fleeing conflict in desperation have been undermined by language used by the media to describe their plight » [1]. Ce texte, tweeté et retweeté, a circulé sur les réseaux sociaux avant de faire une entrée fracassante dans les espaces médiatiques européens les jours qui ont suivi, suscitant de multiples débats jusqu’au début du mois de septembre.

      La polémique visait à substituer au terme générique de « migrants » celui de « réfugiés », plus « approprié » pour nommer des personnes qui fuient la guerre et arrivent en masse en Europe. L’accusation portée contre les gouvernements européens, le parti pris affiché pour les réfugiés et la dimension prescriptive impliquée par la décision du directeur des informations d’Al Jazeera de ne plus utiliser le terme « migrants », ont non seulement engagé une querelle nommée « sémantique » mais ont surtout eu un effet performatif immédiat : tous les médias ou presque ont modifié leurs pratiques langagières en privilégiant le terme « réfugiés ». Contrairement à d’autres, cette polémique ne s’est donc pas limitée à une querelle byzantine au sein du microcosme médiatique.
      Un soudain souci de « sémantique »

      Cet événement de parole est tout d’abord le révélateur d’un questionnement profond sur le processus de catégorisation des êtres humains dans nos sociétés, questionnement qui s’inscrit dans une longue histoire du sens, et dont bien des auteurs ont rendu compte, depuis les penseurs grecs jusqu’aux plus récents philosophes. Le langage n’est pas le filtre transparent d’un réel immédiat, les mots et les énoncés cristallisent bien au contraire un ensemble de connotations, de positionnements subjectifs et d’orientations sociales et politiques dont les locuteurs sont toujours responsables, même lorsque qu’à leur insu ils reprennent les significations et les catégorisations imposées par d’autres, ce que l’on attribue en analyse du discours à l’interdiscours ou encore au dialogisme [2]. Si le coup de force d’Al Jazeera a été de rappeler cette évidence au grand public, sa décision de ne plus employer le terme « migrants » renvoie pourtant à une approche supposée objective du langage : l’argument central de la démonstration de Barry Malone repose en effet sur l’idée que le terme « réfugiés » est mieux en rapport avec le réel ; il est plus juste en ce qu’il rend compte de ce que vivent des millions de personnes fuyant la guerre : des personnes demandant refuge et devant être traitées comme des victimes. En imposant un des sens du terme « réfugiés », ou plus exactement en revenant à une signification oblitérée en Europe, la chaîne vient contrer un autre sens, celui-ci plus récent et plus restrictif, issu de la Convention de Genève (1951), elle-même ratifiée par cent-quarante-cinq états membres des Nations unies, et visant à définir le « réfugié » non seulement en considération de son état de victime de régimes politiques, mais en vertu d’un statut obtenu suite à une « demande d’asile ».

      Si la définition est valable dans les deux cas, la condition pour acquérir le statut de réfugié est d’apporter la preuve de ces persécutions ou menaces par le biais d’une demande administrative très souvent longue et laborieuse. Ainsi que le rappelle Karen Akoka [3], le passage d’une approche collective visant la situation politique des États jusqu’aux années 1970, à une mise en cause individuelle de ceux que l’on va alors nommer les « demandeurs d’asile », montre à quel point le lien permanent aux conditions politiques de gestion de la migration, c’est-à-dire à sa mise en œuvre pratique, par l’Ofpra notamment, conduit sans cesse à de nouvelles catégories et de nouvelles définitions de ces mêmes catégories.

      Al Jazeera s’engage ainsi de manière frontale dans la lutte des significations, et par conséquent dans la lutte politique des questions migratoires européennes ; par le biais de cette injonction, elle rappelle à l’Europe ses obligations : celles d’accueillir toute personne persécutée sans conditions mises à cette humanité. La fin de l’article de Barry Malone indique que ce choix est bien évidemment lui-même orienté, puisqu’il a pour but de défendre et de parler au nom de ces personnes démunies, notamment dénuées du pouvoir de dire qui elles sont et ce qu’elles font, c’est-à-dire privées d’un vrai pouvoir de parole : At this network, we try hard through our journalism to be the voice of those people in our world who, for whatever reason, find themselves without one. Migrant is a word that strips suffering people of voice. Substituting refugee for it is — in the smallest way — an attempt to give some back [4]. Redonner une voix aux sans-voix, telle est l’ambition affichée.

      En cette fin d’été 2015, un léger vent de panique s’est répandu sur les médias français. Quel mot utiliser ? Comment se positionner face à cette décision partout adoptée au prétexte de sa bienveillance vis-à-vis des victimes de la guerre ? Les journalistes français entraînés malgré eux dans le débat se sont tournés immédiatement vers les chercheurs susceptibles, en tant qu’experts supposés, de détenir la clé du problème. Sans délai, les principaux quotidiens de l’Hexagone ont donc pris part aux débats par le biais d’articles donnant largement la parole auxdits spécialistes. Toutefois, les problèmes « sémantiques » étaient loin de se régler, ils se compliquaient même, cette polémique mettant finalement en cause les pratiques des chercheurs. Ainsi, un jeune journaliste du Nouvel Observateur, après une série de questions sur les mots de la migration, en est venu à la question qu’il brûlait de me poser : quel est le mot qu’il faut utiliser ? Autrement dit : quel est le meilleur mot ? Alors que toute utilisation d’un terme dépend de son contexte, des interlocuteurs en présence, de ses conditions de production sociale, politique voire subjective, la réponse à une telle question est bien entendu impossible. Pour autant, le journaliste ne renonçait pas à cet impératif en intitulant son article : « Doit-on les appeler “migrants” ou “réfugiés” ? ». L’injonction à une supposée fidélité à la vérité objective persistait même si, au cours du texte, la fluctuation des significations et l’instrumentalisation politique des catégories étaient évoquées.

      Au-delà de cet épisode médiatique, dont on aura pu observer les soubresauts ici ou là au cours de l’année 2015 et encore en ce début 2016, il importe ici de revenir sur la circulation des significations données par les uns et les autres, à différents niveaux d’instances de parole, afin de comprendre comment se reconstruit à un moment donné l’hétérogénéité du sens et de ses interprétations. La question n’est pas seulement de savoir pourquoi le terme « réfugié » s’est imposé dans les discours médiatiques, en parallèle ou au détriment du terme « migrants », mais de comprendre ce que font les locuteurs (quels qu’ils soient : politiques, journalistes, chercheurs ou simples citoyens) quand ils commentent leurs mots et leurs discours pour, notamment, justifier leurs pratiques. Dans le cadre de la politique migratoire européenne en particulier, que font les locuteurs quand ils choisissent de discourir sur les catégories de migrants, réfugiés, exilés, sans-papiers, clandestins, etc. ? Pourquoi cet empressement à choisir un seul terme englobant qui viendrait dire un réel bien complexe ou au contraire en exclure d’autres trop embarrassants ?

      Au bout de cette traversée des transformations et reformulations, de la migration, il convient d’observer que l’ensemble de ces débats a finalement entériné une opposition politique déjà à l’œuvre depuis bien longtemps [5], mais qui s’exporte dans les média au début de l’année 2015 entre « migrants économiques » et « réfugiés politiques », les premiers rejetés automatiquement de l’espace Schengen, les autres finalement accueillis en Europe (au moins durant l’année 2015).

      Rappelons tout d’abord que le mot « réfugiés » a désigné au départ les protestants chassés de France après la révocation de l’édit de Nantes. Toutefois, le terme de plus en plus controversé au XIXe siècle a pris de l’ampleur au début du XXe siècle alors que les conflits austro-prussiens jetaient des milliers de civils sur les routes, particulièrement les populations juives de l’Est. Poussés par le marasme économique, les pogroms et les discriminations subis ensuite en Russie, 2,5 millions de Juifs s’exilèrent à l’Ouest, jusqu’aux heures sombres d’une Europe voyant Juifs et Tsiganes fuir le nazisme dès les années 1930 non seulement vers l’Europe mais vers le continent américain. La politisation de la question des réfugiés s’est élaborée après la guerre au niveau international, par le biais des Nations unies, avec notamment la Convention de Genève en 1951 qui fixe alors institutionnellement le sens du terme « réfugié ».

      Si pendant les années d’après-guerre, la France a accueilli des Espagnols, des Italiens, des Polonais, des Portugais, si elle est même allée chercher des travailleurs dans ses anciennes colonies pour des raisons économiques, la catégorisation visant à dissocier ces derniers des travailleurs français a commencé autour des années 1970. La cristallisation de ce changement politique a pris forme avec l’utilisation d’un terme nouveau : « immigrés ». Faisant référence dans un premier temps au champ du travail (« travailleurs immigrés [6] »), ce terme s’est imposé dans les débats publics, politiques, juridiques et médiatiques afin de dissocier l’ensemble homogénéisé des « immigrés » et celui des « étrangers » puis des « Français de souche », expression importée de l’extrême droite [7] dès la fin des années 1970. La politique migratoire, à partir des années 1980, a opéré une différenciation entre les critères de définition : alors que la notion d’« étranger » est juridique, celle d’« immigré » renvoie à une entité socio-culturelle qui aboutit progressivement à une ethnicisation des étrangers venus du Maghreb et d’Afrique en général. Bien souvent de nationalité française, « l’immigré » fait l’objet de discours et de mesures spécifiques de par son origine questionnant de fait son appartenance réelle à la France. Dès 1986, la modification législative de l’entrée de séjour par le ministère de l’Intérieur a engagé cette nouvelle catégorie dans le champ policier. Suspectés, les « immigrés » ont dès lors constitué une catégorie générique appréhendée comme douteuse pour la nation, ce que les termes « clandestins » ou « illégaux » sont venus renforcer.

      Il n’est plus possible d’envisager les individus dans leur devenir, selon leurs trajectoires et leurs subjectivités, et encore moins selon une approche sociale telle qu’elle existait jusqu’alors dans les milieux professionnels.

      Parallèlement à ce glissement des critères, les travailleurs concernés ont vu leur demande de régularisation entravée. Dans les années 1972-1973, ils ont commencé à se mobiliser en se nommant eux-mêmes « travailleurs sans-papiers ». Cette expression est apparue lors des premières protestations aux circulaires Marcelin-Fontanet (1972) qui mettaient fin aux régularisations automatiques. Véritable « label militant », cette dénomination s’est opposée à la catégorie « travailleurs immigrés », faisant référence à l’ensemble des étrangers, impliquant même les déboutés du droit d’asile. Du côté des médias, des marqueurs identitaires (couleurs de la peau, origine géographique, religion, culture…) ont de plus en plus déterminé les catégorisations légitimées par les discours politiques du Front national, repris à droite puis à gauche (« clandestins », « immigrés illégaux », « Arabes », « Maghrébins », « Africains », « musulmans ») et ont constitué un facteur de sélection des candidats à l’immigration : les visas d’entrée ont dès lors été distribués de manière variable selon les pays concernés de sorte qu’en France, comme dans l’ensemble de l’Europe, on en vienne à une prise en charge de cette question par les ministères de l’Intérieur et de la Justice au détriment des ministères des Affaires sociales ou de l’Emploi, et que soit attesté un changement de régime discursif et de pratiques politiques. Au-delà de l’essentialisation des étrangers, assignés à leur différence — ce que les expressions « deuxième génération », « troisième génération », etc. font perdurer —, le processus d’homogénéisation par le biais de ces catégories est croissant : il n’est plus possible d’envisager les individus dans leur devenir, selon leurs trajectoires et leurs subjectivités, et encore moins selon une approche sociale telle qu’elle existait jusqu’alors dans les milieux professionnels. Au contraire, il s’agit de lui substituer des catégories de pensée visant à construire des groupes homogènes uniquement déterminés par le même, une origine ethnique et un héritage culturel, pour toute identité. Ce nouvel ordre du discours assure en fait un régime d’existence uniquement fondé sur l’appartenance, valable pour tous (« Français de souche », « Français d’ailleurs », « immigrés », « clandestins », etc.), associé à une série d’euphémisations : « gens venus d’ailleurs », « gens d’origine étrangère », « gens d’autres cultures »… On bascule ainsi d’une appréhension des citoyens, définis en fonction de leur appartenance à un régime de droits, à une stigmatisation fondée sur des critères d’appartenance telle que définie par le pays dit « d’accueil ». Qu’ils soient Français ou non importe peu : ils ne le seront jamais vraiment.

      L’année 1996 a vu naître le rapport parlementaire sur « l’immigration clandestine » qui s’est concrétisé en octobre par le projet de loi « Jean-Louis Debré » imposant notamment les certificats d’hébergement. Puis le durcissement des lois a abouti, malgré les protestations, à la loi Chevènement définitivement adoptée en mars 1998. Les années 2000, quant à elles, ont infléchi les oppositions en fonction des nécessités économiques du pays selon une logique ultralibérale : en parallèle à la construction des centres de rétention et à la multiplication des reconduites à la frontière, le gouvernement Sarkozy a engagé de manière explicite une action de tri des populations pour favoriser ce qu’il a cru bon de nommer une « immigration choisie » supposément réparatrice des torts de l’« immigration subie ». Il ne s’est plus agi d’accueillir des personnes désireuses de venir en France mais d’endiguer les « flux migratoires à la source », par le biais d’un ensemble de mesures dissuasives de surveillance aux frontières de l’Europe. Le tout-puissant dispositif géré par Frontex — agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne — s’est doté d’un nombre considérable de nouvelles expressions (« contrôle de l’immigration illégale », « force de réaction rapide [RABITs] », « directive de retour », « centre de rétention », etc.) et de nouveaux outils de contrôle et de coercition (Eurosur, Eurodac, Système d’Information Schengen [SIS], Visa Information System [VIS], Système d’entrée-sortie, European Initiative on Integrates Return Management [EURINT], etc.).

      C’est dans ce contexte socio-discursif rapidement tracé que l’arrivée de Syriens, d’Irakiens et d’Afghans, mais aussi d’Érythréens et de Soudanais en grand nombre constitue pour les gouvernants une « crise migratoire ». Ajoutés à tous ceux qui, bloqués aux frontières, attendent souvent depuis longtemps l’entrée dans la « forteresse Europe », ces derniers font l’objet de violences et de réactions de rejet avant d’être finalement acceptés. Pour Al Jazeera comme pour le HCR (Haut Comité aux Réfugiés), il importe alors de faire une distinction entre ces futurs demandeurs d’asile, fuyant la guerre et les persécutions, et les « immigrés économiques ».
      La politique des catégories performatives

      La nécessité de questionner les mots pour comprendre les réalités migratoires ne date pas de l’été 2015. La supposée alternative entre « migrants » et « réfugiés » s’est pourtant progressivement constituée comme sujet de débat avec l’arrivée des personnes fuyant la guerre par la « route des Balkans ». Ainsi, France Info s’interrogeait dès le 29 mai 2015 : « Migrants ou réfugiés : où est la frontière ? ». Carine Fouteau, spécialisée dans les questions migratoires à Mediapart, faisait paraître le 12 août 2015 un article intitulé « Réfugiés, intrusion, hotspots : le nouveau lexique des migrations ». En rappelant qu’aucun mot n’est neutre mais toujours investi « de significations singulières liées au contexte actuel », la journaliste mettait en garde quant au poids des médias et des politiques dans le façonnage et les représentations des opinions publiques. Elle faisait état de ce qui devient un enjeu politique majeur, le changement de connotation pris par le terme « migrants », longtemps utilisé par les chercheurs comme un terme « générique », englobant (« tout individu se déplaçant d’un lieu à un autre »), devenu un moyen pour « disqualifier les personnes ne relevant a priori pas de l’asile ». En accentuant cette opposition, les responsables politiques mettent ainsi en compétition les demandeurs d’asile et les « migrants économiques », ces derniers « perçus comme indésirables » étant « destinés à être renvoyés dans leur pays d’origine ». Une constellation de termes négatifs (« intrusion », « effraction », « flux », « vagues », « flots de migration », « traite », « passeurs », « trafiquants », « mafieux ») décrivent les migrants qui deviennent alors l’objet d’une gestion managériale (« points de fixation », « hot spots », « clef de répartition », « quotas », « centres de tri », « centres d’attente »…) performant une logique de sélection. Il s’agit de mettre en œuvre le partage engagé aux frontières tel qu’annoncé dès le 17 juin par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, au conseil des ministres.

      La polémique lancée par Al Jazeera, si elle prend acte de la charge « péjorative » attribuée au terme « migrants » devenu synonyme de « nuisance », ne dénonce pas cette logique de tri déjà en place aux frontières. Le texte semble même s’en accommoder : Barry Malone cite les nationalités (Afghans, Syriens, Irakiens, Libyens, Érythréens, Somaliens) pour lesquelles il faut utiliser « réfugiés » afin de ne pas les confondre avec des « migrants économiques ». S’il ne dit rien des autres nationalités, les « migrants économiques », il entérine une distinction que personne ne va plus questionner, excepté quelques chercheurs.

      L’emballement compassionnel qui s’est emparé de tous les médias et réseaux sociaux au cours de l’été 2015 et plus particulièrement début septembre lors de la diffusion de la photo du petit Alan Kurdi, explique en partie l’adoption du terme « réfugiés » contre celui de « migrants ». Il s’est agi dans un premier temps de s’opposer aux discours « de haine » prononcés en Europe, notamment par le ministre anglais des Affaires étrangères Philip Hammond ou David Cameron lui-même [8], et des pratiques de violence à l’égard des personnes dans les Balkans. C’est contre les « discours infamants » et une politique européenne inhumaine que s’insurgent alors les journalistes d’Al Jazeera ainsi qu’ils le décrivent dans la présentation de l’émission du 21 août 2015.

      Au-delà de l’empathie suscitée par cette accusation, le découpage implicite entre les « bons » et les « mauvais » arrivants et la possibilité de chasser les uns (plus noirs, peu qualifiés…) au profit des autres (plus blancs, plus compétitifs…) se sont révélés efficaces pour entériner la politique du tri déjà effective : il suffisait donc de mettre les mots sur les choses, de nommer plus clairement ce qui existait pour le rendre acceptable, et pourquoi pas souhaitable.

      Des journaux comme Le Monde [9], Le Figaro ou Libération, des radios comme France Culture ou Europe 1 se sont focalisés sur les usages linguistiques, certains rappelant la difficulté de diluer le sens juridique de « réfugiés », d’autres insistant sur le sens péjoratif du participe présent « migrant » réduisant les personnes « à une errance ». Sollicités, les spécialistes des questions migratoires ont été parfois bien ennuyés puisqu’ils utilisent, comme les militants, le terme « migrants » depuis longtemps dans leurs travaux [10]. L’injonction à n’utiliser qu’un seul terme a toutefois été remise en cause par Claire Rodier rappelant que le terme « migrants » s’était imposé pour éviter de hiérarchiser les « exilés », afin de ne pas enfermer « les gens dans des cases ». Plus encore, Danièle Lochak a mis en garde : « Nous avons toujours refusé de les distinguer. »

      Les nuances apportées par les chercheurs n’y ont rien fait, la préconisation d’Al Jazeera a été relayée par Libération (« Ne plus dire migrants mais réfugiés [11] ») comme par Le Figaro. Ce dernier est même allé plus loin en criminalisant les « migrants » par le biais d’une réorientation du débat : « Réfugiés ou clandestins », éditorial d’Yves Thréard. L’objectif était bien clair : « La générosité envers les réfugiés politiques n’est concevable que si la plus grande fermeté est opposée aux clandestins économiques », énoncé repris par France 24. Chez chacun, la multiplicité des usages des « termes imparfaits » est symptomatique d’une recherche d’objectivité visant à contourner les partis pris idéologiques déterminant les choix. La plupart de ces glossaires s’appuient en fait sur la Charte de Rome, document élaboré par la Fédération internationale des journalistes avec le HCR, dans lequel les définitions sont orientées vers une valorisation des « réfugiés ». Les « migrants » y sont systématiquement appréhendés par la négative : « des personnes qui se déplacent pour des motifs qui ne sont pas inclus dans la définition légale de ce qu’est un réfugié », ou qui « choisissent de s’en aller non pas en raison d’une menace directe de persécution ou de mort, mais surtout afin d’améliorer leur vie en trouvant du travail… » « Point de vue du HCR : “réfugié” ou “migrant” ? Quel est le mot juste ? », l’organisme hiérarchise définitivement l’opposition entre les arrivants, et use de son statut d’organisation internationale pour infléchir les catégories de pensée. Le poids de ce discours dans l’espace politique et médiatique est sans précédent, ce que les chercheurs Jurgen Carling [12] et Judith Vonberg [13] dénoncent avec virulence, tout comme Olivier Adam s’insurge contre le « tri sélectif » qui entraîne une « diabolisation mécanique » des migrants. L’opposition ainsi tracée entre deux catégories qui regroupent grosso modo les Syriens, Irakiens et Afghans d’un côté et les Africains de l’autre, n’est donc pas sans liens avec l’élaboration des politiques migratoires et son imposition dans l’espace social. Ce débat sémantique occulte au fond un partage entre les êtres humains qui ne comptent pour rien, les « sans-part » (Rancière) : ceux qui peuvent encore prétendre à la vie parce qu’ils sont bons à recycler dans les économies du capitalisme tardif, et ceux dont la mort n’importe décidément plus, et que l’on n’hésite pas à abandonner au sort funeste qui est le leur aux portes de l’Europe, selon une logique du tri [14] devenue impitoyable.
      Façonner les esprits, diriger les conduites

      Tout au long de cette bataille pour les mots, jamais la parole n’est donnée aux exilés/migrants/demandeurs d’asiles eux-mêmes, qui peuvent dans certains cas préférer d’autres termes, comme « exilés », « voyageurs » ou « aventuriers [15] ». Au contraire, le monopole de la nomination est toujours assuré par ceux qui détiennent le monopole de la domination institutionnelle et médiatique et parlent au nom des autres.

      La réalité vécue est toujours très complexe, et il n’existe aucune possibilité de différencier les personnes en fonction d’un critère unique : « C’est toujours un ensemble de choses qui poussent les gens à partir sur la route. »

      Les rhétoriques affichées comme objectives, et élaborées sur des oppositions binaires, dissimulent habilement des partis pris politiques dont les effets sur les intéressés sont d’une rare efficacité. La définition sur le modèle du dictionnaire supposé neutre est une des formes de dissimulation privilégiée. Toutefois, plus que d’espérer, comme le souhaite Jørgen Carling, que le terme « migrants » puisse encore faire office de terme générique englobant, ce qui supposerait de sortir le langage des relations de pouvoir, il convient plutôt de suivre attentivement les méandres des significations et resignifications des énoncés en fonction des instances énonciatrices afin de comprendre les enjeux politiques qui innervent nos sociétés. Aucun mot ne viendra dire le réel, construit justement par les discours : nommer c’est toujours faire exister, dire c’est toujours faire. En ce sens, la moralisation qui s’instaure actuellement dans l’appréhension des personnes arrivant en Europe est symptomatique d’un changement de conception mais reste tributaire des exigences utilitaristes de l’économie libérale. Comme le rappelle Virginie Guiraudon, « rien ne dit qu’un jour prochain les indésirables soient les réfugiés, et les migrants économiques les étrangers “utiles”. C’est donc bien le débat qui est mal posé, puisque pour le patronat allemand par exemple, « les réfugiés actuels sont une chance pour l’économie allemande [et] pour qui le mot-valise “réfugié économique” signifie force de travail motivée et à forte valeur ajoutée » [16].

      La réalité vécue est toujours très complexe, et il n’existe aucune possibilité de différencier les personnes en fonction d’un critère unique : « C’est toujours un ensemble de choses qui poussent les gens à partir sur la route [17]. » À rebours de cette exigence, les médias et les politiques n’envisagent nullement de restituer cette complexité : les catégories visent au contraire à orienter la lecture de ce qui est en train d’arriver, à donner à interpréter selon des grilles, des angles de vue, des perspectives. La bataille n’est pas sémantique au sens où des définitions existeraient en dehors des enjeux politiques et sociaux : c’est une bataille discursive où le discours s’élabore selon un certain « ordre » (Foucault). Faire la généalogie de ces discours est le seul moyen de comprendre comment le sens fait advenir le réel, alors qu’il le construit socialement et politiquement. Il ne s’agit donc ni de langue, ni de linguistique et encore moins de définition de dictionnaire : il s’agit de lieux et de moments de parole qui entrent en lutte les uns avec les autres. C’est ainsi que, concernant cette séquence médiatique, le HCR a clairement imposé son point de vue au détriment par exemple de la définition générique des Nations unies.

      Si les personnes qui arrivent en France ne sont ni des réfugiés, ni des migrants, puisque chaque situation est spécifique, les catégories réifiées et binaires ne nous sont d’aucun secours. Choisir les mots pertinents en fonction des situations, des devenirs, des histoires de vie, des trajectoires, des subjectivités relève toutefois de la gageure. L’historicisation de ces phénomènes devient alors primordiale afin de reconstituer les interdiscours. Si, en 1905, l’Angleterre adoptait les Aliens Acts instituant déjà la différence entre « réfugiés politiques » et « migrants économiques », les derniers glossaires institutionnels des mots de la migration sont actuellement en train d’escamoter le terme « intégration ». Ainsi, alors que la mise en catégorie des étrangers est une vieille histoire européenne, il semble aujourd’hui que l’impératif de réciprocité et le souci d’hospitalité, malgré tout présents dans le projet d’intégration, soient même portés à s’effacer de nos pratiques sociales : sombre présage qui ferait d’un étranger un individu ayant vocation à s’identifier, à s’oublier… ou bien à disparaître.

      https://vacarme.org/article2901.html

  • Antisémitisme = antisionisme ? C’est ce que des élu·e·s LREM envisagent de faire voter au Parlement, faisant ainsi passer la critique d’Israël pour un #délit

    Ils reprennent notamment les mots de #Macron, prononcés le 16.07.2017 lors de la commémoration aux victimes de la rafle du Vél d’Hiv’ :

    « Nous nous céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme »

    "

    https://twitter.com/ajplusfrancais/status/1097417834664218627

    #mots #vocabulaire #antisionisme #antisémitisme #Israël #Juifs #terminologie #BDS #délit_d'opinion #Theodor_Herzl #Herzl
    ping @reka

    • #UJFP : Nous sommes juifs et nous sommes antisionistes

      Nous sommes Juifs, héritiers d’une longue période où la grande majorité des Juifs ont estimé que leur émancipation comme minorité opprimée, passait par l’émancipation de toute l’humanité.

      Nous sommes antisionistes parce que nous refusons la séparation des Juifs du reste de l’humanité.

      https://www.ujfp.org/spip.php?article6938

  • A Fence, Steel Slats or ‘Whatever You Want to Call It’. A Detailed Timeline of Trump’s Words About the Wall

    As a candidate, Donald J. Trump’s language about the southern border was remarkably simple: He would build a great wall, and Mexico would pay for it. He repeated this promise hundreds of times.

    But his language has shifted since his election as president, particularly since the government shutdown last month.


    https://www.nytimes.com/interactive/2019/02/13/upshot/detailed-timeline-trumps-words-border-wall.html?smid=tw-share
    #murs #barrières_frontalières #frontières #terminologie #mots #vocabulaire #Trump #langage

    ping @reka

  • UFC-Que Choisir fait condamner Google sur la collecte et l’utilisation des données personnelles
    https://www.numerama.com/tech/463837-ufc-que-choisir-fait-condamner-google-sur-la-collecte-et-lutilisati

    Après avoir fait plier Twitter, UFC-Que Choisir continue son combat pour la protection des données personnelles. Google n’est pas plus fort que l’UFC-Que Choisir. Dans un communiqué publié le 13 février 2019, l’association de consommateurs s’est félicitée « d’une nouvelle victoire dans son combat pour permettre aux consommateurs de garder la main sur leurs données personnelles ». Comme Twitter avant elle, la firme de Mountain View devra se montrer plus clair sur la collecte et l’utilisation des données (...)

    #Google #terms #données #BigData #procès #UFC-QueChoisir

    //c1.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2018/09/google-1.jpg

  • Les #mots du #pouvoir :

    “Prendre le train des réformes, Créer du lien social, définir de nouveaux projets de relance de la croissance en synergie avec les partenaires sociaux et en privilégiant le dialogue social aux blocages et aux prises en otages inacceptables de la part d’une frange toujours plus radicalisée de l’ultra gauche.” Etc....Cette #rhétorique envahit tous les esprits et les médias, son omniprésence impose un mode de pensée et surtout une nouvelle forme de #gouvernementalité.

    La carte présentée est l’illustration sous forme d’un #plan_de_métro de la #rhétorique_néolibérale. Le plan de métro est choisi pour sa référence populaire, sa facilité d’appropriation et puis surtout il permet d’illustrer : « le #train_des_reformes ».

    Lecture du plan :

    – Les lignes regroupent des termes attachés à un concept.
    – Les stations portent les mots qui composent et illustrent ce concept.
    – Les correspondances permettent de changer de concept au cours d’une discussion.
    – Enfin, un ‘périphérique’ nommé "embellissement du discours" dans lequel ont peut pioché a tout moment pour illustrer la "détermination" "sans faille" du discours.

    La liste des lignes :

    La #globalisation / la #mondialisation
    L’esprit de l’entreprise
    La #rhétorique_guerrière
    Le #peuple et les #élites
    Les #valeurs de la #République
    La #communication et l’#éducation
    Le train des #réformes
    L’#état_social actif
    L’#étranger et le problème de l’#immigration
    Désamorçage de la critique et #dialogue_social
    La #société_civile à la rescousse
    Les embellissements périphériques du #discours
    Le management de l’individu

    C’est ce que l’on peut appeler : un "#poster_de_chiotte" . Dans le sens où c’est le genre de poster que l’on ne peut voir en une fois. Le meilleur moyen de le lire et de le décrypter c’est de l’afficher aux #toilettes. Là, dans un colloque singulier, on pourra à loisir recomposer des discours mémorables à l’aide de la carte que nous vous proposons.

    On peut aussi s’en servir comme générateur de discours. C’est une machine à #xylolangage.

    Comment briller dans les rapports avec l’administration, les élus et autres fonctionnaires ayant fait allégeance et soumission au pouvoir ?
    Un p’tit coup d’oeil sur la carte et hop à nous le plaisir du flatteur pour leur faire laisser tomber le fromage (pour ceux qui convoitent des subventions par exemple..).

    #cartographie #visualisation

    Quant au poter de chiotte... je l’ai effectivement vu dans une chiotte dans une librairie de Grenoble...

    http://www.arterroriste.eu/paysages-invisibles/mots-du-pouvoir
    #néolibéralisme #vocabulaire #terminologie

    A découvrir en complément avec la carte de @odilon sur les lieux de pouvoir à Paris...
    https://visionscarto.net/lieux-de-pouvoir-a-paris

    ping @albertocampiphoto @reka

  • German regulator orders Facebook to restrict data collection
    https://www.theguardian.com/technology/2019/feb/07/german-regulator-orders-facebook-to-restrict-data-collection

    User consent will be required before combining WhatsApp and Instagram account data Germany’s anti-monopoly regulator has ordered Facebook not to combine user data from its WhatsApp, Instagram and Facebook apps without consent, after a major three-year investigation into potentially anti-competitive actions. The federal cartel office announced on Thursday that it would be giving the technology company 12 months to change its data policies. Once the ruling comes into force, Facebook will (...)

    #Facebook #terms #données #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #BigData #Instagram (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##WhatsApp
    https://i.guim.co.uk/img/media/f68e2b539350cc4d8eb52ab97be8a614ab1f528f/79_31_1828_1096/master/1828.jpg

  • How Silicon Valley Puts the ‘Con’ in Consent
    https://www.nytimes.com/2019/02/02/opinion/internet-facebook-google-consent.html

    If no one reads the terms and conditions, how can they continue to be the legal backbone of the internet ? The average person would have to spend 76 working days reading all of the digital privacy policies they agree to in the span of a year. Reading Amazon’s terms and conditions alone out loud takes approximately nine hours. Why would anyone read the terms of service when they don’t feel as though they have a choice in the first place ? It’s not as though a user can call up Mark Zuckerberg (...)

    #Google #Amazon #Facebook #terms #législation #GAFAM

  • Bangladeshis being killed 20km inside India, says BGB chief

    Border Guard Bangladesh director general major general Md Shafeenul Islam on Wednesday said Bangladeshi people were being killed 20 kilometres inside India and he condemned those incidents as ‘killings’ in the name of fighting petty crimes while refusing to accept the conventional category — ‘border killing.’
    Border Guard Bangladesh chief came up with a new definition at a programme held at the border force headquarters in Peelkhana during the inaugural ceremony of a Data Centre.
    The BGB chief went on to add, ‘Human life is very important whether it is our citizen or theirs. Our force is cognizant of human rights. No killing is acceptable to us.’
    ‘But the term border killing is a misnomer. It implies that the killing has taken place on the border,’ the BGB chief told the reporters and hastened to ask, ‘Can we term these murders “border killings” when they take place 15 to 20 kilometres inside [Indian] border?’
    He pointed out to the journalist that a spade should be called a spade and termed every murder as ‘killing.’ He further said that it is killing in the name of fighting ‘petty crimes’.
    If the killing took place within 200 yards of the border or on the no man’s land it could be termed as border killing, he argued.
    Asked whether he had any statistics on such killings inside the Indian territory or in areas proximal to the border, he said this year eight Bangladeshis were killed so far.
    BGB chief took issue with such incidents. ‘Why do members of Indian Border Security Force are killing Bangladeshis instead of arresting them. Bangladeshi people were getting killed when the Indian force were supposed to use non-lethal weapons instead of lethal ones,’ he added.
    The BSF troops join the rank from various regions across India including Kashmir, and they need more time to become sensitised to the people living near the border areas. They easily become ‘trigger-happy’ when Bangladeshis are involved, said the BGB chief.
    Last year, he said border killing was reported until October. It increased slightly during the winter.
    ‘Due to the fog in winter, the illegal trespassing usually increases. People cross the border even by cutting the barbed wire fences,’ said BGB chief.
    He said they have intensified their vigilance along the western frontier so that none can cross the border.
    ‘We are arresting people every day when they set out to cross the border,’ he added.
    According to the Border Guard chief, they have now a digital surveillance system in place on Putkhali border to check the border crime while another surveillance system was under trial on Tekhnaf border.
    They have started getting benefits of the surveillance systems, he said, adding, ‘We expect that human trafficking and smuggling will reduce in the border regions.’
    He said their troops were facing extreme hardship to protect the borders. ‘We can give better protection of borders once we will have border road that are yet to be constructed,’ he said, adding, ‘There are many border outposts which need seven days to reach.’
    Binoy Krishna Mallik, executive director of Rights Jessore, said it doesn’t matter how far the place of incident is from the border, it is important whether it is related to the border or border forces. These are nothing but border killings,’ he told New Age.
    As of February 3, 2019, the Indian Border Security Force shot dead seven Bangladeshi in less than five weeks along the Bangladesh-India border.
    According to Ain o Salish Kendra six Bangladeshis were shot dead by BSF along border in January, four of them on the Thakurgaon frontier and one each on Nilphamari and Rajshahi border.
    In 2018, ‘trigger-happy’ BSF killed 14 Bangladeshis, according to the Kendra.
    According to Odhikar, at least 1,144 Bangladeshi were killed by the Indian border force between 2001 and 2018. Bangladesh and India share a border of 2,429 miles.

    http://www.newagebd.net/article/64063/bangladeshis-being-killed-20km-inside-india-says-bgb-chief
    #meurtres_aux_frontières #frontières #mobile_borders #frontières_mobiles #décès #mort #murs #barrières_frontalières #Bangladesh #Inde #zone_frontalière

    –-> et la question sur les #mots :

    ‘But the term border killing is a misnomer. It implies that the killing has taken place on the border,’ the BGB chief told the reporters and hastened to ask, ‘Can we term these murders “border killings” when they take place 15 to 20 kilometres inside [Indian] border?’

    #terminologie #vocabulaire

  • Tout ce que dit Mark Zuckerberg sur Facebook dans sa tribune est vrai*
    https://www.numerama.com/politique/458125-tout-ce-que-dit-mark-zuckerberg-sur-facebook-dans-sa-tribune-est-vr

    *mais c’est ce qu’il ne dit pas qui nous intéresse. Pour la nouvelle année, Facebook a lancé en Europe et aux États-Unis un plan de communication articulée autour d’une tribune de son CEO, Mark Zuckerberg. En France, c’est le quotidien Le Monde qui a eu la primeur sur la parole du fondateur du réseau social — et a réservé la tribune à ses abonnés, comme d’autres médias. Une version gratuite en anglais est disponible à cette adresse pour qui souhaiterait se confronter directement à la prose de M. (...)

    #CambridgeAnalytica #Google #Facebook #algorithme #manipulation #terms #données #BigData #marketing (...)

    ##profiling
    //c1.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2019/01/zuckdonw.jpg

  • Greece - Macedonia

    from Zoe Mavroudi sur FB - Une réflexion intéressante à propos du différend sur le nom « Macédoine »

    If you don’t follow Greek politics you may have come across reports and photos from a protest in Athens on the “Macedonian” issue. The political dispute between Greece and Macedonia (the country) on this issue goes back more than a century, and is too complicated to parse in one post but, in brief, it centers on the right of Greece’s neighbouring State to use the word “Macedonia” in its official name. The Greek State has historically claimed that this right would be an infringement on its history because the Greek region of Macedonia (which covers the largest part of its northern territory) used to be the home of Alexander the Great, the place where his golden hair glowed under the sun and that only Greeks as his true descendants can claim this name and bask in his glory forever etc etc.

    Last week’s protest was held against a new pact scheduled for a vote tomorrow in Greece’s parliament, which will settle the issue once and for all between the two countries, binding Greece to accept the name “North Macedonia” in return for real concessions that Macedonians will never again attempt to steal Alexander’s glory from us...or something. The pact is advantageous for Greece and will be the end of a political hot potato.

    You might have seen pictures from last week’s protest of men wearing ancient garb, armour and helmets, looking like Pride gays with some kind of Greco-Roman fetish.

    Needless to say not everyone who is Greek, including myself, agrees with their bullshit.

    Among the reasons why their bullshit is such pure bullshit should be obvious: their argument imagines that “Greekness” involves racial and linguistic purity and that other ethnicities which lived in the region, a melting pot of different cultures for centuries, are impure and therefore unwelcome. Scratch the surface of Greek patriotic dissent and you get some good-old fascism. Fascist MPs have manipulated popular sentiment around this issue for years and were front line at the protest, where journos were attacked and beaten by fascist groups.

    The nationalism that has been unleashed about all this has existed on both sides of the border of course but ultimately, it is Greece, a member of the EU and NATO that has infringed on the right of its neighbour to self-determination by repeatedly vetoing its attempts to enter international organizations and doing this based on historical inaccuracies and fantasies of a supposedly uninterrupted continuum of its national identity. The Greek argument was also predicated on the erasure of the history of Slavo-Macedonians (I use the term “slavo” for the purposes of explaining the issue but don’t fully accept its accuracy) via systematic exclusion, confiscation of property through racist laws and linguistic oppression.

    As someone born and raised in Greece, I was only vaguely aware of these facts until relatively recently given that it was all omitted from our school manuals and suppressed in public discourse. I have received abuse on twitter for simply expressing support for the pact.

    The dangers of rejecting this new deal for Greece and Macedonia are multi-fold and involve the increased influence in the Balkans of Turkey’s Erdogan and the real danger that the region becomes inflamed by conflict. Though the pact is NATO and EU-approved, NATO being one of the main culprits of the war in Yugoslavia, there is imo no excuse for left-wing opposition against the deal, given the lack of alternatives. This is a case where Greece’s geopolitical interests happen to be aligned with those of NATO-EU and where workers in N. Macedonia, who have been suffering for too long under what is, essentially, an embargo aimed at their society, must have our support. On a personal note, I wouldn’t give one piece of my pure Greek hair for any argument that supports one imperialist influence in the Balkans over another (in this case, Putin-Erdogan over NATO-EU). I stand with citizens of another country, especially one weaker and poorer than mine and support their democratic right to self-determination.

    #grèce #macédoin #noms #terminologie #mots

  • Surprise ! Google tente d’invalider la sanction financière infligée par la CNIL
    https://www.numerama.com/politique/457848-surprise-google-tente-dinvalider-la-sanction-financiere-infligee-pa

    Google saisit le Conseil d’État pour tenter d’invalider la sanction financière de la CNIL, qui atteint 50 millions d’euros. Il y aura un deuxième acte dans l’affaire opposant la CNIL et Google, et celui-ci aura une teinte beaucoup plus juridique. Dans la soirée du mercredi 23 janvier, la firme de Mountain View a fait savoir — sans réelle surprise — qu’elle fait appel de la sanction financière rendue par la CNIL en début de semaine. Le prochain acte se jouera donc devant le Conseil d’État, la plus haute (...)

    #Google #terms #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##CNIL
    //c0.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2019/01/google-amende.jpg

  • Salvini avverte i migranti : « Più partite più morirete, noi non apriamo i porti »

    Il vicepremier e ministro dell’Interno, Matteo Salvini, h parlato a Mattino 5: «Noi stiamo lavorando in Africa. In Italia è finito il business dei trafficanti e di chi non scappa dalla guerra. I porti italiani sono chiusi»
    "I migranti - ha spiegato - si salvano, come ha fatto la guardia costiera libica, e si riportano indietro, così la gente smetterà di pagare gli #scafisti per un viaggio che non ha futuro. Più persone partono più persone muoiono".


    https://www.globalist.it/news/2019/01/22/salvini-avverte-i-migranti-piu-partite-piu-morirete-noi-non-apriamo-i-port

    Je crois que les limites de l’#indécence ont été atteints...
    #Salvini #Matteo_Salvini #Italie #mots #vocabulaire #terminologie #ports #migrations #catégorisation #tri #réfugiés #ports_fermés #business #trafiquants #passeurs #smugglers #smuggling #gardes-côtes_libyens #pull-back #refoulement #push-back #scafista #mourir_en_mer #mort #Méditerranée #décès #business

  • Google sanctionné... Et après ?
    https://www.alternatives-economiques.fr/google-sanctionne-apres/00087929

    La condamnation à 50 millions d’amende pour non-respect de la protection des données n’est qu’une première étape dans le bras de fer engagé par la Cnil contre le géant américain. Enième amende pour Google, mais cette fois-ci venant d’une autorité française. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a infligé le 21 janvier à l’entreprise une amende de 50 millions d’euros. La société américaine est la première touchée depuis l’entrée en vigueur en mai 2018 du règlement général sur la (...)

    #Google #Gmail #GooglePlay #Maps #YouTube #GoogleSearch #terms #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #BigData #géolocalisation #profiling (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##procès

  • Données personnelles : la CNIL condamne Google à une amende record de 50 millions d’euros
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/01/21/donnees-personnelles-la-cnil-condamne-google-a-une-amende-record-de-50-milli

    Le gendarme français de la vie privée reproche au géant américain de ne pas informer assez clairement ses utilisateurs. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), le gendarme français de la vie privée et des données personnelles, a annoncé lundi 21 janvier avoir infligé une amende record de 50 millions d’euros à Google. Une amende qui intervient en conclusion d’une instruction de la CNIL commencée en mai 2018, après des plaintes collectives des associations None Of Your Business (...)

    #Google #Huawei #Samsung #HTC #smartphone #Android #terms #données #procès #LaQuadratureduNet

  • Netflix, Spotify, YouTube, Apple Music vs RGPD : les géants du streaming attaqués en justice
    https://www.numerama.com/politique/456428-netflix-spotify-youtube-apple-music-vs-rgpd-les-geants-du-streaming

    Une association reproche aux principales plateformes de streaming de ne pas respecter le RGPD. C’était cousu de fil blanc. Après une première salve juridique déclenchée en 2018, un nouvel assaut contre les géants du net, accusés de ne pas respecter les droits des internautes, vient d’être engagé par Maximilian Schrems. Et qui dit nouvelle année dit nouvelles cibles. Pour 2019, le juriste et activiste autrichien a dans le collimateur huit entreprises proposant du streaming. Vous connaissez (...)

    #Apple #Google #Amazon #Amazon's_Prime #SoundCloud #Spotify #YouTube #terms #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##Netflix
    //c1.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2019/01/youtube-vs-europe.jpg

  • #Clochard

    Definizione

    clochard è un termine francese, derivato del verbo clocher «zoppicare». Nel linguaggio giornalistico viene usato al posto di «barbone, mendicante, vagabondo». (Treccani)

    Uso del termine

    Paolo Pezzana, presidente Fio.PSD (Federazione italiana organismi per le persone senza dimora) invita a non usare mai questa parola, frequente come sinonimo di persona senza dimora. “La ritengo categoricamente una mistificazione – spiega Pezzana – clochard viene usato per ingentilire e suggerisce lo stereotipo di vivere sotto i ponti per scelta romantica. La realtà è che molti si adattano in negativo alla situazione che vivono. Persone che si trovano sulla strada si raccontano e raccontano agli altri che dietro ci sia una scelta. Ma è una strategia di sopravvivenza per poter resistere in una situazione di forte disagio, per mantenere quel minimo di autostima che ti consente di non annientarti in una situazione in cui socialmente sei già stato annientato”. Tra scelta e adattamento negativo c’è una bella differenza. Tutti vorrebbero un’alternativa.

    Il ’clochard’, mutuato dal francese, porta con sé un’accentuazione romantica. Viene usata per ingentilire, ricorda figure ottocentesche da romanzo. «Siamo dentro lo stereotipo e in più a clochard si tende ad affiancare l’idea della scelta un po’ boheme, questa roba non esiste. Non ho mai conosciuto in 15 anni che sono andati sotto i ponti per scelta» afferma Pezzana.

    Tra i termini francesi, il presidente Fio.PSD suggerisce come espressione migliore, adottata ufficialmente con un atto del presidente della Repubblica, “#sans_chez_soi”, senza casa propria, che è ancora più adeguato del termine dimora.

    Alternative consigliate

    Le persone #senza_dimora vivono un disagio complesso, non dettato da una “scelta di libertà” (contrariamente a quanto spesso si crede), ma da acuta sofferenza e rottura radicale rispetto alle reti sociali. Per questo la parola clochard va sostituita con ’#persona_senza_dimora' che è la traduzione italiana per homeless.

    http://www.parlarecivile.it/argomenti/povert%C3%A0-ed-emarginazione/clochard.aspx
    #terminologie #SDF #sans-abri #vocabulaire #mots #stéréotypes #préjugés

  • How to make a #terminal like Portfolio #website for yourself
    https://hackernoon.com/how-to-make-a-terminal-like-portfolio-website-for-yourself-27d7a7030004?

    Let’s code a portfolio website that looks like a Terminal.Are you a coder? Do you enjoy programming? Have you ever used Terminal? Do you wish to have a portfolio website that looks like a Terminal?Well, this is what we are going to make in this article.Let’s start with the result itself, what we are going to build here, is what I use for my creative portfolio website. Go and check the following link out, Open the following link in a new tab, I’ll wait…It looks like this.Don’t want to go to a new link? You’ll miss something great, but anyways here is the image.terminal based portfolio websiteDid you like it? Want to build this for yourself? Then read along…So this is my personal website portfolio that I’ve hosted on GitHub Pages. You can also host it on GitHub Pages, or you can use another service (...)

    #javascript #terminal-like-portfolio #web-development

  • Inside Facebook’s Secret Rulebook for Global Political Speech
    https://www.nytimes.com/2018/12/27/world/facebook-moderators.html

    Under fire for stirring up distrust and violence, the social network has vowed to police its users. But leaked documents raise serious questions about its approach. In a glass conference room at its California headquarters, Facebook is taking on the bonfires of hate and misinformation it has helped fuel across the world, one post at a time. The social network has drawn criticism for undermining democracy and for provoking bloodshed in societies small and large. But for Facebook, it’s also (...)

    #Facebook #algorithme #manipulation #terms

  • Channel migrants: Home secretary declares major incident

    The rising number of migrants attempting to cross the Channel in small boats has been declared a “major incident” by the UK home secretary.


    https://www.bbc.com/news/uk-46705128

    #vocabulaire #terminologie #UK #Angleterre #migrations #réfugiés #invasion #mythe #préjugés #afflux #mots

  • Dot file #automation : part 2
    https://hackernoon.com/dot-file-automation-part-2-a902797c9313?source=rss----3a8144eabfe3---4

    If something is worth doing, it is worth overdoing. The first part of this series dealt with getting basic dot file automation up and running, as well as letting the script recognize what system they were running on. https://hackernoon.com/dot-files-automation-c29bf63d765c This article will go further and dig into a modular, per system dot file structure that gains benefits from nested inheritance.TLDR link to the repo if reading files is easier.ridingintraffic/dotfile-automationHow does this work? There is a simple enough flow.[OS symlink] →[common_profile] → [os release profile] →[host profile]The complexity was needed because my work and personal laptops are both mac, then I work on four varieties of linux: Raspbian, ubuntu, centos, and kali. Therefore different needs for different (...)

    #devops #hacker #terminal #git

  • La dictature des algorithmes (Monkey parle avec Cathy O’Neil)
    https://www.youtube.com/watch?v=5BzJSvX6nXA&feature=share

    Les algorithmes : ils sont partout, décident pour nous, répètent nos erreurs et sans qu’on le sache, ils nous nuisent ... Cathy O’Neil, data scientist et militante aux États-Unis, dénonce les dérives de ces armes de destruction mathématique.

    #algorithme #terms #criminalité #prédictif #discrimination #profiling

    ##criminalité

    • au début des images numériques nombre d’entre elles étaient fabriquées « à la main » à moindre prix avec un label création assistée par ordinateur ! idem l’algo tripatouillé « à la main »

    • « quand le passé définit le futur »... ceci a quand même ses limites : à savoir que ce livre sorti en V.F. en ce mois de décembre 2018, est sorti en V.O. depuis septembre 2016, et qu’il n’a pu produire les avancements des algorithmes depuis...