J’ai personnellement l’impression qu’il y a une sorte de black out en France autour de ce qu’il se passe en Égypte actuellement. Cet article, même s’il manque de sources, me paraît significatif d’un bouleversement de la situation là-bas. Je m’excuse d’avance pour ceux et celles qui lisent fréquemment le site du Jura libertaire.
L’auteur, Jacques Chastaing, participe à Contretemps et à Carré rouge, d’après ce que j’ai pu trouver sur Internet.
Les policiers et les islamistes ont peur
Lors de la révolution du 25 janvier 2011, les Égyptiens disaient que le principal acquis de la révolution était qu’ils n’avaient plus peur.
Deux ans et deux mois après, sous le régime militaire du CSFA ou celui des Frères Musulmans et leurs alliés salafistes et jihadistes, malgré l’utilisation régulière par les forces de police de balles réelles contre des manifestants pacifiques faisant des milliers de blessés et des centaines de morts, malgré les 12 à 15’000 condamnations à la prison de manifestants, malgré les tribunaux militaires pour les civils, les violences des milices islamiques, les détentions illégales, la torture y compris à l’encontre des enfants, les centres de détentions illégaux livrés au sadisme de tortionnaires, les obligations aux tests de virginité pour les manifestantes, leurs viols fréquents, malgré les arrestations arbitraires, des procureurs aux ordres, les mensonges, les fabrications de preuves, les faux examens médicaux, les multiples lois qui restreignent ou interdisent grèves et manifestations, malgré les lois martiales et les couvre feux, malgré les chars dans les rues, devant les écoles et les usines, malgré les menaces des chefs religieux musulmans ou chrétiens que les manifestants finissent brûlés en enfer, malgré les appels de l’opposition laïque du FSN au calme et aux manifestations pacifiques, malgré sa dénonciation des manifestants qui se défendent comme ils peuvent face à la violence institutionnelle, malgré ses projets actuels de co-gouverner avec les salafistes et les Frères Musulmans, malgré tout cela, la violence policière du régime ne fait plus rentrer les gens chez eux, terrorisés, mais les fait au contraire descendre dans la rue encore plus nombreux, encore plus en colère, encore plus déterminés et conscients.