• Mineur·es isolé·es de la Gaîté Lyrique : le récit d’une expulsion brutale
    https://radioparleur.net/2025/03/26/mineur%c2%b7es-isole%c2%b7es-de-la-gaite-lyrique-le-recit-dune-expulsi

    Dans la nuit du 17 au 18 mars à Paris, après plus de trois mois d’occupation, les forces de l’ordre ont expulsé la Gaîté Lyrique dans la violence, remettant à la rue les 450 mineur·es isolé·es. Récit. (TW : #violences_policières) Sur le parvis de la Gaîté Lyrique occupée depuis le 10 décembre 2024, […] L’article Mineur·es isolé·es de la Gaîté Lyrique : le récit d’une expulsion brutale est apparu en premier sur Radio Parleur.

    #Au_fil_des_luttes #Carousel_1 #Antifascisme #antiracisme #Extrême_droite #Lutte #manifestation #Politique #répression

  • L’introduction du consentement dans la définition du viol : L’avis du Conseil d’Etat change la donne

    Le 21 janvier 2025, suite à la publication du rapport d’information de la délégation des Droits des Femmes à l’Assemblée Nationale sur la définition pénale du viol, une proposition de loi pour introduire le non-consentement dans la définition du viol et des agressions sexuelles a été déposée. Cette proposition, qui sera examinée en séance le 1er avril 2025, soulève autant de craintes que de questionnements.

    Le Conseil d’État a rendu un avis le 6 mars 2025 qui contredit très clairement les analyses et les promesses portées par les rédactrices du texte. Le Conseil d’État, visiblement en désaccord avec la rédaction proposée, tente toutefois de répondre à la commande politique, et fait une proposition de rédaction qui la rend, à minima, plus solide sur le plan juridique. Toutefois, le Conseil d’État est très clair : cette réforme ne permettra pas de couvrir de nouvelles hypothèses de viols, tout simplement parce que le droit existant les couvre déjà toutes. La nouvelle rédaction ne porte qu’une visée interprétative.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/11/19/faire-du-consentement-libre-et-eclaire-a-lacte-sexuel-la-norme/#comment-65953

    #droit #viol #feminisme

  • Dans l’exposition du Musée Jacquemart-André autour des oeuvres d’Artemisia Gentileschi sa « Suzanne et les vieillards » attire les regards.

    https://www.musee-jacquemart-andre.com/fr

    Découvrez l’interprétation artistique au rayon X de Kathleen Gilje en hommage à la peintre :

    https://liminaire.fr/ecriture/palimpseste/article/suzanne-et-les-vieillards-d

    #Peinture, #Art, #Femme, #Musée, #Violence

  • En #Algérie, la France coloniale a aussi détruit la #nature

    L’accaparement colonial de la terre en Algérie a détruit des modes d’organisation et de gestion de la terre en commun. Le développement des monocultures et d’une agriculture d’exportation a aussi bouleversé l’environnement.

    Après avoir été suspendu de RTL début mars pour avoir évoqué les massacres français en Algérie au XIXe siècle, Jean-Michel Apathie a décidé de quitter la station. En pleine surenchère du ministre Bruno Retailleau avec l’Algérie et face à une extrême droite qui clame les bienfaits de la colonisation, le flot de réactions hostiles aux propos de l’éditorialiste rappelle que nombre de Français ne connaissent pas l’ampleur des crimes coloniaux commis par la France en Algérie.

    Face aux tentatives de révisionnisme historique, Reporterre s’est intéressé à un pan méconnu de la colonisation française en Algérie : ses dégâts sur la nature. À l’aube de la colonisation, le socle de la société algérienne reposait sur la paysannerie, l’agriculture était la principale source de richesse et rythmait la vie des populations qui alternait entre le travail de la terre et les transhumances saisonnières. Mais de 1830 jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, l’accaparement des terres par les colons a complètement bouleversé cet équilibre.

    « L’arrivée des colons en Algérie signe l’accaparement des ressources environnementales et celle du foncier. C’était une pratique d’expropriation sans explication, sans excuse et avec une grande brutalité. Pour les Algériens, c’est un monde qui s’effondre littéralement », relate Antonin Plarier, maître de conférence à l’université Lyon 3 et spécialiste de l’histoire environnementale des sociétés coloniales.

    Au total, d’après ses calculs, plus d’1,2 million d’hectares ont été transférés aux Européens entre 1830 et 1917 : soit l’équivalent de 1 000 fois la superficie de Paris, et trois fois celle de la Belgique.

    Pour réquisitionner des terres algériennes, la France a développé un arsenal juridique légalisant un paradoxe : celui d’une société qui défendait le droit à la propriété et d’une colonisation qui foulait au pied celle des Algériens. L’administration coloniale pouvait ainsi s’emparer de n’importe quelle propriété algérienne, qu’elle soit celle d’un individu comme d’une tribu entière.
    Détruire la paysannerie pour « soumettre le pays »

    La doctrine coloniale et militaire se lit à travers les écrits du maréchal Bugeaud, le militaire qui a permis d’étendre la conquête de l’Algérie. Voici notamment ce que précise cette violente figure de la colonisation, spécialiste des enfumades (pratique consistant à asphyxier des personnes réfugiées ou enfermées dans une grotte en allumant devant l’entrée des feux) : « J’y ai réfléchi bien longtemps, en me levant, en me couchant ; eh bien ! Je n’ai pu découvrir d’autre moyen de soumettre le pays que de saisir l’intérêt agricole ». Il faut donc empêcher les populations « de semer, de récolter, de pâturer », pour les priver des moyens d’existence, souligne l’historien Hosni Kitouni, chercheur en histoire à l’université d’Exeter.

    En filigrane, il s’agissait de punir tous ceux qui tentaient de se révolter, et de dissuader ceux qui en avaient l’intention. En 1838, l’ordonnance royale du maréchal Bugeaud indiquait que toute tribu s’insurgeant contre la domination française pouvait voir ses terres séquestrées. Cette politique monta encore d’un cran en 1871 à la suite d’une insurrection initiée contre la puissance coloniale.

    Cette « tempête des spoliations », selon l’expression d’Hosni Kitouni, a non seulement dispersé les populations, contraintes d’abandonner leurs maisons, leurs cultures, leur bétail, mais a également entraîné leur paupérisation, voire pire, leur famine, puis leur mort. En parallèle, la violence des razzias, ces opérations militaires menées dans des campements, a détruit les habitations et les récoltes. Les arbres fruitiers étaient rasés dans les zones de guerre.
    Spoliation de l’eau et des forêts

    « Devenus des paysans sans terre, sans bétail, sans abris, n’ayant que la force de leurs bras à vendre, ils vont alimenter la masse des candidats à toutes les servitudes », écrit Hosni Kitouni. D’anciens propriétaires algériens sont alors parfois revenus sur leurs terres louer leur force de travail aux colons français. « Des paysans algériens vont revenir cultiver la terre, fournir les semences, et les instruments agraires, en échange de quoi ils vont pouvoir récupérer un ou deux cinquièmes de la récolte, le reste revenant au propriétaire », raconte à Reporterre Antonin Plarier.

    Au-delà des terres, la colonisation s’est emparée des communs que sont les forêts et l’eau. Au XIXe siècle, plusieurs opérations de maîtrise des cours d’eau ont fleuri, toujours dans le but d’irriguer les terres des colons. Dans les années 1860, un projet de barrage a vu le jour dans le département d’Oran. Antonin Plarier pointe ainsi ce qui tient de l’évidence : « Lorsqu’une source en eau est maîtrisée, elle l’est uniquement au bénéfice des colons, et donc au détriment des agriculteurs algériens qui en sont de fait dépossédés. »

    La question de l’eau a entraîné plusieurs conflits, tout comme celle des forêts. Dès les années 1830, l’imposition du Code forestier par les colons a restreint peu à peu aux Algériens l’artisanat, le passage du bétail, le ramassage du bois de chauffe, et la coupe de bois pour les diverses constructions.

    Résultat : entre un tiers et la moitié des ressources économiques de la paysannerie algérienne a été menacée par ce nouveau cadre légal, estime Antonin Plarier. Il faut dire que l’administration coloniale y a très vite vu un filon : l’exploitation des forêts en vue de leur commercialisation.

    Dans la montagne de Beni Khalfoun, dans la vallée de l’Isser, l’administration octroya par exemple une concession d’environ 1 000 hectares de chênes-lièges, un bois cher et prisé pour la fabrication de bouchons, à un exploitant français. Difficile de donner un chiffre précis, mais cet accaparement de ressources essentielles n’a pas été sans conséquences sur l’écosystème algérien.

    « C’est toute une série d’éléments liés à la colonisation qui vont contribuer à dégrader l’environnement algérien. En asséchant les sols via la déforestation, l’État colonial a par exemple favorisé l’érosion des sols », dit l’historienne Hélène Blais, professeure d’histoire contemporaine à l’ENS et autrice de L’empire de la nature. Une histoire des jardins botaniques coloniaux.
    Monocultures et rentabilité

    En Algérie, comme ailleurs, la colonisation s’est accompagnée de l’introduction de nouvelles espèces jugées plus rentables, et d’un bouleversement dans les pratiques agricoles tournées vers une pratique intensive et exportatrice correspondant davantage aux besoins de la métropole.

    Ce qui fait dire à Alain Ruscio, historien spécialiste de la période coloniale, que « la totalité de l’écosystème algérien a été affectée par la colonisation » : « Au fur et à mesure que l’armée française considérait qu’une région était complètement contrôlée, des monocultures étaient rapidement mises en place. D’où aussi la construction de routes servant à acheminer ces marchandises vers la France », nous explique-t-il.

    C’est l’exemple de la vigne et de sa vinification, qui priva une partie de la population d’un accès à la culture de céréales, et entraîna la disparition de terres en jachères — qui fournissaient des pâturages jusqu’ici essentiels pour le bétail des paysans algériens. Mais aussi de l’introduction massive de l’eucalyptus, cette plante endémique d’Australie, dès les années 1860 pour tenter d’assainir les zones humides dans lesquelles le paludisme décimait des colons.

    « Des millions d’arbres ont ainsi été plantés. Dans certains endroits, cela a asséché plus qu’il était nécessaire, au détriment d’autres espèces endémiques qui ont été abattues ou abandonnées dans ce cadre », analyse Hélène Blais. L’historienne a également observé des tentatives d’introduction de moutons mérinos, apporté pour sa laine prisée en Europe.
    Chasses coloniales

    Sans oublier les chasses coloniales qui attiraient des Français originaires de tout l’Hexagone venus traquer hyènes, panthères, lions et autres animaux sauvages. Considérés comme des animaux nuisibles, leurs têtes furent mises à prix via une circulaire du général Bugeaud de 1844 offrant une récompense pour tout animal tué « proportionné à la puissance de chaque bête ». D’après les recherches d’Hosni Kitouni, rien qu’en 1860, ce ne furent pas moins de 61 panthères et 38 lions qui avaient été abattus. Si bien qu’à la fin du XIXe siècle, le plus gros de la faune sauvage avait disparu. Le dernier lion fut abattu en 1958.

    « L’ordre colonial s’accommode peu avec la différence biologique, écologique, humaine qui résiste à sa domination, conclut l’historien auprès de Reporterre. D’où la politique de mise en ordre à force de violence et de juridictions d’exception, empêchant la société autochtone de se développer à son rythme selon ses lois naturelles. »

    Au-delà des crimes commis sur les Algériens, peu d’historiens se sont jusqu’ici emparés des destructions des écosystèmes. L’ampleur d’un éventuel écocide lié à la colonisation française reste à quantifier et est un angle de mort de la recherche.

    https://reporterre.net/En-Algerie-la-France-coloniale-a-aussi-detruit-la-nature
    #destruction #paysage #colonisation #France #France_coloniale #histoire #terres #accaparement_des_terres #communs #agriculture #exportation #monoculture #paysannerie #foncier #expropriation #brutalité #violence #réquisition #droit_à_la_propriété #lois #maréchal_Bugeaud #enfumades #moyens_d’existence #insurrection #paupérisation #famine #razzias #arbres_fruitiers #eau #forêts #forêt #barrage #conflits #Code_forestier #érosion_des_sols #ressources #montagne #déforestation #environnement #érosion_des_sols #rentabilité #routes #vigne #jachères #terres_en_jachères #céréales #pâturages #eucalyptus #zones_humides #paludisme #arbres #laine #chasse #chasses_coloniales #ordre_colonial #animaux_sauvages #écocide
    #géographie_culturelle #géographie_du_droit #legal_geography

  • Escalade des #violences et des gestes de vandalisme aux #États-Unis : entrevue avec un expert | 24•60 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=52S98t01juE&pp=ygUMcmFkaW8gY2FuYWRh

    Les tensions s’intensifient entre les représentants américains et leurs électeurs.

    De nombreuses assemblées publiques ont viré à l’affrontement mercredi soir(19 mars 2025) aux États-Unis, à la fois du côté républicain et démocrate.

    Des circonscriptions républicaines recommandent même de ne plus organiser d’assemblées publiques.

    Pour revenir sur cet enjeu de la violence politique aux États-Unis, Anne-Marie Dussault reçoit David Morin, professeur à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation.

  • #Violences_policières : comment l’opinion publique se détourne du sujet

    À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences policières, retour sur les dernières affaires de ce mois de mars, qui ne semblent plus alerter l’opinion publique. Parallèlement, le traitement judiciaire très différé des exactions favorise l’impunité de leurs auteurs.

    https://www.humanite.fr/societe/alliance/violences-policieres-comment-lopinion-publique-se-detourne-du-sujet

  • Sgombero della palazzina occupata in via Monginevro
    https://radioblackout.org/2025/03/sgombero-della-palazzina-occupata-in-via-monginevro

    Nella mattinata di martedì 18 marzo è stato ultimato lo sgombero, che andava avanti da un mese, della palazzina occupata in via Monginevro 46. Un’occupazione nata nel 2013 a seguito della crisi economica che aveva portato numerosi sfratti e sgomberi, a cui si è risposto con varie occupazioni abitative (7 solo in #San_Paolo). Occupazioni che hanno dato l’opportunità […]

    #L'informazione_di_Blackout #basta_sgomberi #CSOA_Gabrio #gentrificazione #violenza_istituzionale
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/03/Via-monginevro.mp3

  • Brutal Barriers: Pushbacks, violence and the violation of human rights on the Poland-Belarus border

    This report has been produced in partnership between #Oxfam and #Egala, a grassroots organization providing humanitarian aid, medical support and legal assistance to people on the move at the Poland–Belarus border. It collects extensive existing evidence, testimonies from Egala volunteers and workers on the ground, and the voices of people seeking protection, in order to document the human consequences of restrictive, illegal and inhumane policies at this border.

    https://www.oxfam.org/en/research/brutal-barriers-pushbacks-violence-and-violation-human-rights-poland-belarus-

    #Biélorussie #rapport #Pologne #migrations #réfugiés #frontières #violence #push-backs #refoulements #asile

    • Poland accused of brutality as Belarus border crackdown escalates

      The EU has poured millions into Poland’s border enforcement — even as human rights groups accuse Warsaw of illegal pushbacks.

      Polish border forces regularly force migrants back into Belarus, with reports of people being beaten, stripped of their clothes and left stranded in forests without food, shelter or medical care, according to a new report from Oxfam and Polish nongovernmental organization Egala published Tuesday.

      The report, titled “Brutal Barriers,” details widespread mistreatment at the Poland-Belarus border, including migrants being shot with rubber bullets, attacked by dogs and given water contaminated with pepper spray before being expelled.

      Egala activists recounted the testimony of a 22-year-old Syrian national who had been stripped naked and left to freeze without shoes. Another group found a pregnant woman who was bleeding and in need of medical care but had been dragged back toward the border. The report said that some pregnant women suffered miscarriages after being denied assistance.

      “Pushbacks at the Poland-Belarus border are generalized and systemic,” said Egala Advocacy Lead Aleksandra Gulińska. “We continuously come across people in the forest who have been forcibly returned to Belarus by Polish authorities.”

      Despite such allegations, the European Commission in December allocated €52 million to bolster surveillance and infrastructure along Poland’s eastern border. In announcing the decision, Commission President Ursula von der Leyen noted that Poland and other border states are on the front lines of “hybrid threats” emanating from Belarus and Russia.

      Belarus has played a central role in steering migrants toward the European Union, allegedly to destabilize the bloc, with state-controlled travel agencies offering them visas and transport. Once at the border, Belarusian security forces escort the migrants toward Polish territory while blocking their retreat.

      For those pushed back to Belarus, the situation is even more dire. The report describes conditions as “hell,” citing cases of electrocution, waterboarding and body parts being cut off by Belarusian forces. Women and girls face extreme risk of sexual violence, with reports of rape before being forced toward Poland.

      When Polish Prime Minister Donald Tusk replaced the country’s right-wing populist government in 2023, rights groups hoped his more EU-aligned stance would soften his country’s approach at the border. Instead Tusk’s government has tightened policies, reintroduced exclusion zones and approved a law allowing the temporary suspension of the right to seek asylum. Migration remains a key issue ahead of the country’s May presidential election.

      While Brussels has avoided confronting Tusk’s government over the pushbacks, it is threatening legal action over Poland’s refusal to take in asylum-seekers under the EU Migration Pact, which requires member countries either to accept a quota of asylum-seekers or to contribute to a financial solidarity mechanism. Last week the Commission warned Warsaw it could face penalties for refusing to comply.

      Until now, Warsaw has refused to budge.

      “Poland will not implement any migration pact or any provision of such projects that would lead to Poland’s forced acceptance of migrants. This is definitive,” Tusk said in February, insisting that Poland is already under heavy migration pressure from Belarus and is hosting large numbers of Ukrainian refugees.

      Rights groups warn that Poland’s actions — and the reluctance of Brussels to curtail them — are setting a dangerous precedent.

      “The EU must stop bankrolling this pushback policy and shut down any future plans that gamble with people’s lives,” said Sarah Redd, Oxfam’s Ukraine advocacy lead. “This is not about politics — it’s about what is right.”

      https://www.politico.eu/article/poland-brutality-belarus-border-migration-oxfam-egala-report

  • Kosovo : « J’ai demandé à être tuée », la lutte des survivantes des viols de guerre

    Vingt-cinq ans après la guerre du Kosovo, les survivantes du viol de guerre luttent encore pour la reconnaissance et la justice. Le modèle de soutien de l’ONG Medica Gjakova offre un espoir crucial pour les victimes dans le monde, y compris en Ukraine, où le viol reste une arme de guerre dévastatrice.

    Il y a vingt-cinq ans, les balles se sont tues, mais les cicatrices restent béantes pour les survivants de l’horreur. La guerre du Kosovo, qui a ravagé le pays pendant deux longues années (1998-1999), a emporté environ 10 000 vies, la plupart albanaises. Mais parmi les cicatrices invisibles de ce conflit, il en est une que le temps n’a pas su guérir : les milliers de femmes qui ont été violées, utilisées comme armes de guerre. Alors que le Kosovo proclamait son indépendance en février 2008, ces femmes continuaient de vivre une guerre silencieuse, dans une société patriarcale qui stigmatise encore les victimes de viols.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/18/kosovo-jai-demande-a-etre-tuee-la-lutte-des-su

    #feminisme #kosovo #viol

  • Border. Space of Violence and Struggle

    What is a border? Is it a line on the map dividing nation states or communities that used to be united? Or is it rather a wall; border infrastructure that is constantly fortified and improved - with cameras, coils of barbed wire, electronics - all that to prevent people from moving, while in fact making their journey more dangerous?

    All these material elements constitute a border. But it is not only about them - the practices that take place there matter as well. On one side, there are soldiers and border guard officers patrolling the territory and using violence against asylum seekers, pushing them back into dangerous areas, where nature itself may detain or hurt them. On the other side, there are people on the move, who cross the border in search of a safe place and dignified life. Hence, the border is constantly produced by (but also produces) the constant processes of reinforcing and contesting it.
    Short story of the crisis

    August 2021 is deemed to be the symbolic starting point of the humanitarian crisis at the Polish-Belarusian border. That was when a group of 32 Afghanis sat in the glade to protest against being pushed back to Belarus and denied the right to apply for international protection for yet another time. The migrant trail across the Białowieża forest is not new, in the past many people would cross this green border in different directions to flee from violence and persecutions and find a better and safer life. The revival of this trail in 2021 was related to simplified visa procedures and increased number of flights to Minsk by President Lukashenko’s regime. Belarus did it in reaction to the sanctions imposed on this country by the European Union after fraudulent presidential elections in 2020 and bloody suppressed “revolution of dignity”.

    This opened up new possibilities to people who sought a way to escape from their country of origin or residence. The Polish government reacted directly and immediately by pushing these people back to Belarus and refusing to accept applications for international protection - each person’s right, regardless of the way they got to a given country.

    In September 2021 a state of emergency was declared in some parts of Podlaskie and Lublin provinces - for the first time since introducing martial law in 1981. The no-entry zone included 183 settlements and was accessible in fact only for the inhabitants of this zone, which made it impossible for journalists, NGO workers and people wanting to help to enter this territory. In October 2021 the so-called “pushback law” came into force. This law has sanctioned the status quo and obliged the persons who crossed the border in an undocumented way to leave the country and banned them from re-entering the territory of Poland and other Schengen area countries. It also entitled border guard officers to “walk these people off to the state border”.

    The due date of the zone was prolonged multiple times - until June 2022. After the initial 30 days it was prolonged by another 60 days - that was what the constitution allowed for. Following these 90 days, a ministerial regulation was issued, and it included the very same region in order to preserve the zone with its bans. After numerous protests of human rights organisations and parliamentary opposition who pointed out that this solution was not in line with the constitution, the State border protection act was amended - from this moment on, it was possible to introduce no-entry zones without declaring a state of emergency. Donald Tusk’s government invoked this very act on 13th June 2024 to declare a “buffer zone” which now ranged from “only” 200 m to 2 km from the borderline.

    These legal measures went hand in hand with advances in militarisation. The omnipresence of the border guard, army and the territorial defence force units became part of everyday life in Podlaskie, just like new fortifications built at the border. Solidarity networks developed in parallel with the violent activity of politicians. These networks included previously existing and newly formed initiatives and organisations created by locals and visitors that informed about human rights violations and provided continuous humanitarian support to the people in the forest, despite multiple attempts to discredit and undermine the legitimacy of their actions. Most of them joined an informal coalition named “Grupa Granica” (“Border Group” - translator’s note). These people and groups remain active to this day.

    The shape the border takes and will take in the future is and will be influenced by new legal acts. The key role here is played by the planned amendment to the Act on Granting Protection to Foreigners on the Territory of the Republic of Poland, which authorizes the state to suspend the right of asylum for a given period or at a given territory, which completely contradicts international law.
    What is “counter-mapping” for?

    Maps have always served as a tool for learning, sharing information, and representing newly discovered and already known areas. Marking roads, rivers, watering places, towns, and streets was supposed to make it easier to get one’s bearings in the world or to exploit the terrain and dominate the land and its inhabitants, if used to gain or consolidate power. And so, maps have also become a tool for exercising control over territories, a way of marking and legitimizing borders, separating “our own” from “others.”

    Migration maps serve a similar function; they often include arrows that are to show numbers and directions in which migrants are moving (usually in an exaggerated scale). They associate with military strategic planning and arouse fear of being invaded by those “from the outside.” Such an image carries the risk of dehumanizing and depoliticizing migration processes and decisions: we do not know who is migrating and why, what distances they have covered and how complicated their journey has been. The diversity of experiences of people on the move is lost.

    So how can we map migrations without falling into these potholes?

    We can use counter-mapping, a method that primarily aims to show control mechanisms, institutional policy, violence, and the impact it has on migrants. It is not bound so strongly by scale and geography; it leaves room for showing the agency and resistance of people on the move. By emphasizing the experience of migration, it can be used to create a more complex and nuanced picture.

    Counter-mapping originated from discussions on engaging research in favour of social change. According to this trend, collectively created knowledge should be useful for a social movement or a group participating in the process and help to better understand the situation or disseminate the reflections they developed. At the same time it should contribute to creating a narrative which is different from the official one. The map presented here was created in this spirit, in cooperation with researchers and activists involved in the activities on the Polish-Belarusian border, who document the processes happening there and provide humanitarian support to people on the move. The project combines already existing reflections and research related to the border space.
    What is there on the map?

    The material created in the counter-mapping process cannot, above all, be another control tool, revealing migration routes or resistance strategies. It could harm people on the move and prejudice their efforts to achieve a better, safe and dignified life. It must skilfully navigate around the challenges of visibility: showing manifestations of violence and resistance in order to serve an educational or advocacy function and strategically refrain from revealing sensitive information. This is why the map presented here does not reflect the real geography of Podlaskie. It includes significant “typical” spaces and objects that are actually located in the border area; however, their exact location and configuration has been changed. The distorted geography allows to show all the important elements of the landscape without endangering the people on the move and the continuity of activist support.

    The map contains 20 places and objects that are a pretext to tell a story about what the border space is and what is happening within it. It also shows us the material elements that influence travel, activism and control strategies.
    Sources and inspirations

    The presented map has been inspired directly by the ethnographic walk led by Inga Hajdarowicz and Natalia Judzińska from March 2023 in the border area. Regular visits that often involve researchers, students, and activists, are one of the ways to present data and research results. They also mobilize alliances and give an opportunity to observe changes in the border landscape and behaviour of the uniformed services.

    The reflections took the form of a map with its descriptions. They are based on the literature in the field of critical border studies, numerous papers published on the Researchers on the Border website and NGOs’ reports, i.a. The We Are Monitoring Association. They are also a record of research and activist experiences of the authors engaged at the Polish-Belarusian border.

    The presented map is a voice in the discussion on the humanitarian crisis that has been going on at the border. It attempts to participate in creating a counter-narrative and forming the memory of past and present events. Thereby, it adds to the growing list of studies on the relationship between space and violence. In addition to the previously mentioned sources, it is worth mentioning the project “Zone of hidden violence” by Border Emergency Collective and Szymon Ruczyński’s animation “There are people in the forest” (Original title: “W lesie są ludzie” - translator’s note).

    Of course, the map presents only a fragment of the border reality from the perspective of the people involved in the project. People on the move were not directly involved in the process of its preparation. Involving people with migration experience would require planning a completely different, long-term action that would be sensitive to their well-being. However, this does not mean that the voice of the very entities and subjects of the crisis does not appear in the project. Yes, it does - though it is mediated by the authors. It is because we assume that people from Poland (the country that perpetrates violence and violates human rights) are primarily responsible for informing about the ongoing humanitarian crisis. Their first-hand knowledge, engagement and meetings with people on the move, allow for this discussion about creating border space to happen.

    https://mapa.bbng.org/en

    #cartographie #visualisation #carte_interactive #frontières #migrations #violence #luttes #contre-cartographie #Pologne #crise #Biélorussie #forêt

    ping @karine4 @visionscarto

  • Au Niger, l’armée affirme avoir secouru cinquante migrants « en détresse » dans le désert
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/03/17/au-niger-l-armee-affirme-avoir-secouru-cinquante-migrants-en-detresse-dans-l

    Au Niger, l’armée affirme avoir secouru cinquante migrants « en détresse » dans le désert
    Le Monde avec AFP
    Cinquante migrants « en détresse » ont été secourus en fin de semaine dans le nord désertique du Niger, près de la frontière libyenne, point de passage sur la route vers l’Europe, a annoncé dimanche 16 mars l’armée nigérienne.Les cinquante migrants, dont vingt femmes et douze enfants, étaient « en détresse sous des conditions climatiques extrêmes » lorsque le véhicule qui les transportait est tombé en panne, vendredi, a précisé l’armée dans son dernier bulletin des opérations.C’est un détachement de la brigade d’intervention rapide des militaires qui leur a « porté secours » dans la zone nigérienne de Djado, à quelque 200 kilomètres de la frontière libyenne, a-t-elle indiqué.
    Les migrants ont reçu les « soins d’urgence » après leur évacuation vers le « puits de l’espoir », un point d’eau rarissime dans cette région où les voyageurs et des milliers de migrants font souvent escale dans leur périlleuse traversée du désert. L’armée ne précise pas les nationalités des cinquante personnes, qui se dirigeaient vers la Libye.En 2024, plus de 31 000 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger voisin, selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS), qui évoque un chiffre record. En janvier 2025, 770 migrants nigériens, dont une soixantaine d’enfants, ont été expulsés de Libye, avait indiqué l’armée. Ces derniers avaient été encadrés côté Niger par une escorte militaire et leur accueil avait été coordonné par l’armée et l’Organisation internationale pour les migrations.
    En novembre 2023, le nouveau régime militaire nigérien, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat quelques mois plus tôt, avait abrogé une loi de 2015 criminalisant le trafic des migrants. Depuis, « de nombreuses personnes se déplacent librement » sur « les routes » de la migration « sans craindre les représailles » qu’elles encouraient avant, d’après APS. L’ONG dénonce régulièrement les « traitements violents » voire « mortels » à l’encontre des migrants Ouest-Africains lors d’opérations de refoulement effectuées par l’Algérie et la Libye vers le Niger.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#refoulement#frontiere#algerie#libye#sante#violence#APS

  • La guerre à l’#accès_aux_droits des étrangers

    Pour les avocats spécialisés en #droit_des_étrangers, la tâche est ardue. Ils occupent une position dominée dans leur champ, les lois évoluent très vite, et une nouvelle forme de #violence se fait jour, y compris contre les magistrats : des campagnes diffamatoires par des médias d’extrême droite – jusqu’à rendre publics les noms des « coupables de l’invasion migratoire ».
    Le gouvernement Bayrou, dans une continuité incrémentale avec l’orientation répressive déjà actée par les gouvernements Attal puis Barnier, est entré dans une #guerre ouverte contre les étrangers.

    L’arsenal lexical et juridique déployé en témoigne : de la #rhétorique de la « #submersion » à l’enterrement du #droit_du_sol à #Mayotte, en passant par la restriction drastique des conditions pour l’#admission_exceptionnelle_auséjour, l’attitude belliqueuse de l’exécutif et de ses alliés dans l’hémicycle n’a de cesse de s’affirmer et de s’assumer, quitte à remettre en cause l’#État_de_droit qui, selon Bruno Retailleau, ne serait désormais ni « intangible, ni sacré ».

    Il faut dire aussi que le vent xénophobe qui souffle sur l’Europe ne fait qu’encourager ces choix nationaux décomplexés : le Nouveau Pacte européen sur l’asile et l’immigration, adopté au printemps 2024 et dont le Plan français de mise en œuvre n’a pas été rendu public malgré les diverses sollicitations associatives, a déjà entériné le renforcement des contrôles aux frontières extérieures, la banalisation de l’#enfermement et du #fichage des étrangers[1],dans un souci de résister « aux situations de #crise et de #force_majeure ».

    C’est donc dans ce contexte politique hostile, caractérisé entre autres par une effervescence législative remarquable qui les oblige à se former constamment, que les avocats exercent leur métier. Ainsi, défendre les droits des personnes étrangères est difficile, d’abord et avant tout parce qu’ils en ont de moins en moins.

    Deuxièmement, les conditions pour exercer le métier afin de défendre ce qui reste de ces #droits peuvent être difficiles, notamment à cause des contraintes multiples d’ordre économique, symbolique ou encore procédural. Tout d’abord, ces professionnels savent qu’ils pratiquent un droit doublement « des pauvres » : d’une part, cette matière est plutôt dépréciée par une grande partie des collègues et magistrats, car souvent perçue comme un droit politique et de second rang, donnant lieu à des contentieux « de masse » répétitifs et donc inintéressants (on aurait plutôt envie de dire « déshumanisants ») ; d’autre part, ces mêmes clients ont souvent réellement des difficultés financières, ce qui explique que la rémunération de leur avocat passe fréquemment par l’#Aide_Juridictionnelle (AJ), dont le montant est loin d’évoluer suivant le taux d’inflation.

    Concernant les obstacles d’ordre procédural, la liste est longue. Que ce soit pour contester une décision d’éloignement du territoire ou une expulsion de terrain devenu lieu de vie informel, le travail de l’avocat doit se faire vite. Souvent, il ne peut être réalisé dans les temps que grâce aux collaborations avec des bénévoles associatifs déjà débordés et à bout de souffle, mais proches des situations de terrain, et donc seuls à même de collecter les nombreuses pièces à déposer pour la demande de l’AJ ou encore pour apporter les preuves des violences subies par les justiciables lors d’évacuations ou d’interpellations musclées. Pour gagner ? Pas autant de fois qu’espéré : les décisions de #justice décevantes sont légion, soit parce qu’elles interviennent ex post, lorsque la #réparation du tort n’est plus possible, soit parce qu’elles entérinent l’#impunité des responsables d’abus, soit parce que, même lorsqu’elles donnent raison aux plaignants, elles ne sont pas exécutées par les préfectures, ou encore elles ont peu de pouvoir dissuasif sur des pratiques policières ou administratives récidivantes.

    Enfin, même lorsque des droits des étrangers existent toujours sur le papier, en faire jouir les titulaires est un parcours du combattant : l’exemple de la #dématérialisation des services publics est un exemple flagrant. Assurément, Franz Kafka en aurait été très inspiré : toutes les démarches liées au #droit_au_séjour des étrangers doivent désormais se faire en ligne, alors que dans certaines préfectures l’impossibilité de prendre un rendez-vous en des temps compatibles avec le renouvellement du #titre_de_séjour fait plonger dans l’#irrégularité beaucoup de personnes parfois durablement installées et insérées professionnellement en France.

    Même la Défenseure des droits, dans un rapport rendu public le 11 décembre 2024, a épinglé l’#Administration_numérique_des_étrangers_en_France (#ANEF) en pointant du doigt sa #responsabilité en matière d’« #atteintes_massives » aux droits des usagers. Parmi ces derniers, les étrangers sont de plus en plus nombreux à faire appel à des avocats censés demander justice en cas de risque ou de perte du droit au séjour à la suite des couacs divers en #préfecture, dans sa version numérique ou non, comme dans le cas des « #refus_de_guichet ». Et encore une fois, pour les avocats il s’agit d’intenter des #procédures_d’urgence (les #référés), qui engorgent la #justice_administrative à cause de dysfonctionnements généralisés dont les responsables sont pourtant les guichets de ce qui reste du #service_public.

    Ces dysfonctionnements sont au cœur d’une stratégie sournoise et très efficace de #fabrication_de_sans-papiers, et les craintes des personnes étrangères sont d’ailleurs bien fondées : avec l’entrée en vigueur de la nouvelle #loi_immigration, dite Darmanin, les refus ou pertes de titre de séjours sont assorties d’obligations de quitter le territoire français (#OQTF), avec, à la clé, le risque d’enfermement en #Centre_de_Rétention_Administrative (#CRA) et d’#éloignement_du_territoire.

    Au vu du nombre grandissant d’étrangers déjà en situation irrégulière ou craignant de le devenir, des nouvelles entreprises privées y ont vu un marché lucratif : elles vendent en effet à ces clients potentiels des démarches censées faciliter leur #régularisation ou encore l’accès à la nationalité française. À coup de pubs sur les réseaux sociaux et dans le métro, puis de slogans aguicheurs (« Devenez citoyen français et démarrez une nouvelle vie ! ») et de visuels bleu-blanc-rouges, ces entreprises facturent des prestations de préparation de dossier à plusieurs centaines voire milliers d’euros, sans toutefois vérifier systématiquement l’éligibilité de la personne au titre demandé et donc sans même garantir le dépôt effectif du dossier[2].Qui sont donc ces magiciens autoproclamés des procédures, qui se font payer à prix d’or ? Les équipes sont présentées sur les sites de ces entreprises comme étant composées d’« experts spécialisés en démarches administratives », et encore de « conseillers dévoués ». Si l’accompagnement d’un avocat est nécessaire ou souhaité, mieux vaut aller voir ailleurs avant d’avoir signé le premier chèque…

    Les temps sont donc troubles. Et ils le sont aussi parce que les vrais professionnels du droit, celles et ceux qui ne cessent de se mettre à jour des derniers changements législatifs ou procéduraux, et de travailler en essayant de tenir les délais de plus en plus serrés de la justice (au rabais) des étrangers, sont ouvertement menacés.

    Le cas du hors-série n° 1 du magazine Frontières est exemplaire d’une attitude fascisante et décomplexée, déterminée à jeter le discrédit sur les avocats, les #magistrats et les #auxiliaires_de_justice (accompagnés bien sûr des ONG, associations, et universitaires « woke »), coupables de défendre les droits de celles et ceux que la fachosphère voudrait bien rayer de la catégorie de justiciables : les #étrangers. Discrédit qui devient #menace et #mise_en_danger, lorsque les noms, les prénoms, la fonction et le lieu d’exercice de ces maîtres à abattre sont rendus publics : en effet, ces supposés coupables du « #chaos_migratoire » sont explicitement identifiés dans ces pages. Plus précisément, plusieurs dizaines d’« #avocats_militants », profitant des dossiers de l’aide juridictionnelle pour « passer des vacances au soleil toute l’année », sont nommément pris à parti. Les magistrats ne sont pas épargnés dans cette cabale, et le magazine les épingle également.

    Plusieurs sonnettes d’alarme ont été tirées, du Conseil des barreaux européens (CCBE) au Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel (CSTA) : cette dernière instance relevant du Conseil d’État, généralement très discrète, s’est exprimée publiquement le 11 février dernier pour dénoncer sans ambiguïté les injures et menaces proférées nominativement à l’encontre d’avocats et #juges, ainsi que la mise en cause de l’#indépendance et de l’#impartialité de la justice administrative, estimant que « toutes les suites pénales susceptibles d’être engagées doivent l’être ». La matière pour le faire ne semble pas manquer, et des #plaintes avec constitution de partie civile ont déjà été déposées par le passé par des magistrats, donnant lieu à des contentieux pénaux dont certains sont encore en cours. Mais face à la montée des récriminations violentes contre les juges « rouges », plusieurs juridictions s’organisent pour attribuer la #protection_fonctionnelle à leur personnel.
    Et ce n’est pas bon signe.

    Malgré le soutien de #Gérald_Darmanin aux magistrats menacés, dans ses nouvelles fonctions de Ministre de la Justice, son homologue de l’Intérieur a repris un vieux cheval de bataille qui revient à fustiger la supposée « #confiscation_du_pouvoir_normatif » par les juridictions européennes ou nationales : en défendant la légitimité du #non-respect_du_droit lorsqu’il est considéré incompatible avec les principes nationaux, une brèche de plus a été ouverte par #Bruno_Retailleau pour qui « on doit changer la loi. Aujourd’hui, on a quantité de règles juridiques qui ne protègent pas la société française ».

    En réalité, Gérald Darmanin doit en partager le raisonnement, puisque, lorsqu’il était lui-même à l’Intérieur, il avait osé autoriser l’expulsion d’un ressortissant Ouzbèke soupçonné de radicalisation malgré la décision contraire de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour ensuite être débouté par le juge des référés du Conseil d’État qui avait enjoint sa réadmission. Ce #contrôle_juridictionnel est considéré par un nombre croissant d’élus, et d’internautes violents, comme excessif et nuisible à l’efficacité du maintien de l’ordre. De là à traiter les avocats et magistrats « fautifs » de trop brider les ambitions sécuritaires du gouvernement comme des ennemis intérieurs, il n’y a qu’un pas.

    Les plus optimistes pourront toujours considérer le #Conseil_Constitutionnel comme le dernier rempart vis-à-vis des risques d’ingérence de l’exécutif sur le judiciaire. Mais que peut-on attendre de cette institution et de son #impartialité, lorsque l’on sait que les « Sages » sont souvent d’anciens professionnels de la politique, peu ou pas formés au droit, dont #Richard_Ferrand, à peine nommé, est un exemple parfait ?

    L’histoire nous le dira. En attendant, il serait opportun de penser à faire front.

    https://aoc.media/analyse/2025/03/16/la-guerre-a-lacces-aux-droits-des-etrangers
    #mots #vocabulaire #terminologie #Etat_de_droit #xénophobie #contrôles_frontaliers #avocats #juges_rouges
    ping @reka @isskein @karine4

  • Italie : peut-on faire #justice sur les #crimes contre les migrants ?

    Les #procès contre les #passeurs de migrants se sont récemment multipliés en Italie. Mais les suspects ne sont souvent accusés que d’être des passeurs. Les charges d’#enlèvement, d’#assassinat, d’#extorsion ou de #violence_sexuelle ne s’appliquent pratiquement jamais. Les principaux trafiquants ne sont généralement pas arrêtés, ni inculpés. Ceux qui le sont relèvent du « menu fretin ». Que révèlent ces procès sur les crimes commis contre les migrants entre l’Afrique et l’Europe ?

    En octobre 2022, #Ghebremedin_Temeschen_Ghebru, un ressortissant érythréen aujourd’hui âgé de 37 ans, a été arrêté par #Interpol à l’aéroport international d’Addis-Abeba, alors qu’il embarquait sur un vol à destination de l’Australie. Il a été extradé vers l’Italie, accusé d’être un membre d’une organisation criminelle de #trafic_de_migrants. Il a été notamment accusé d’être un « #hawaladar ». Le #hawala est un système de transfert d’argent informel et non tracé, par lequel, dans ce cas, les paiements effectués par les parents des personnes kidnappées sont envoyés aux trafiquants, puis à leurs divers intermédiaires tout au long du voyage vers l’Europe.

    Cette affaire et celle d’un autre trafiquant présumé originaire d’Érythrée, connu sous le nom de #Welid, extradé aux Pays-Bas une semaine seulement avant Ghebru, ont été résolues grâce à une équipe conjointe de coopération internationale, mise en place en 2018 et impliquant les autorités judiciaires et policières d’Italie et des Pays-Bas, ainsi que celles du Royaume-Uni, de l’Espagne, d’#Europol et, depuis 2022, de la #Cour_pénale_internationale (#CPI). L’équipe se concentre sur la lutte contre la traite des êtres humains et les crimes contre les migrants en #Libye.

    Le procès de Ghebru a débuté en 2023 et se déroule devant la Cour d’assises de Catane, où les premières victimes de son réseau organisé présumé ont été débarquées. L’accusé a été libéré de prison après le premier ré-interrogatoire, qui n’a trouvé aucun motif pour le #crime_d’association, à savoir la participation à une association, organisation ou bande criminelle, sur lesquels les mesures préventives étaient basées. Ghebru est donc retourné en Australie, où il vit et travaille, explique son avocat Michele Calantropo à Justice Info.

    Au cours des deux dernières années, le tribunal a entendu deux témoins à charge. Le prévenu devait comparaîtra ce 3 mars mais, n’ayant pu obtenir de visa, l’audience a été reportée. La défense prévoit de faire comparaître une dizaine de témoins. Calantropo estime que le procès se terminera en 2025. Le bureau du procureur a refusé de commenter ce dossier.

    « Il n’est pas coupable de tous les crimes », assure Calantropo. En 2017, au moment des écoutes téléphoniques sur lesquelles se base l’affaire, l’accusé a séjourné à Dubaï pendant quatre mois, où il « travaillait comme consultant et comptable pour une société d’import-export, discutant avec des clients et des fournisseurs sur les paiements de fournitures, il n’y a pas un seul contact avec les trafiquants », affirme l’avocat. Calantropo ajoute qu’il a déposé tous les documents de la chambre de commerce de Dubaï concernant la société pour laquelle travaillait Ghebru et que nombre de ses témoins témoigneront également à ce sujet.

    Une série d’affaires : les opérations « #Glauco »

    Le procès en cours n’est que le dernier d’une opération beaucoup plus vaste, connue sous le nom de « Glauco ». Tout a commencé avec le tragique naufrage de 2013 lors duquel 300 migrants ont trouvé la mort au large de l’île italienne de Lampedusa. L’enquête criminelle qui en a résulté a abouti à la condamnation de six passeurs et à l’émission de mandats d’arrêt européens et internationaux à l’encontre d’autres membres du réseau criminel qui opérait en Érythrée, en Éthiopie, en Libye et dans de nombreux pays européens. Dirigée par l’équipe de la direction antimafia du parquet de Palerme, cette opération a donné lieu à trois autres séries d’#arrestations au cours des années suivantes. La dernière en date a été l’opération « Glauco 4 », en 2020, au cours de laquelle une douzaine d’autres personnes ont été appréhendées dans plusieurs villes d’Italie.

    Les hommes arrêtés ont été accusés de traite et de trafic de migrants depuis des pays africains vers des centres de détention libyens, puis vers l’Italie et leur destination finale. Les migrants souhaitent rarement rester en Italie et espèrent se rendre dans des pays d’Europe du Nord, comme la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Les hommes sont soupçonnés d’avoir géré des #transferts_d’argent vers des comptes à Dubaï dans le cadre du système hawala, par le biais de Postepay, Moneygram ou Western Union.

    Dans les documents officiels, Ghebru est également mentionné comme faisant partie, et soupçonné de diriger, le même réseau international, mais au moment des arrestations, il était toujours en fuite. Le procureur qui travaille sur cette enquête a confirmé les faits lors d’une précédente interview avec Justice Info, mais a préféré ne pas faire de commentaires à ce stade : avec d’autres membres de l’équipe antimafia de Palerme, il a été placé sous protection policière depuis l’automne dernier, après avoir reçu des milliers de menaces pour avoir inculpé l’actuel vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, d’enlèvement et de manquement à son devoir pour son refus de laisser accoster en Italie un bateau de sauvetage de migrants de l’ONG Open Arms, avec 147 personnes à bord, en 2019. Salvini, qui était ministre de l’Intérieur au moment des faits, a été acquitté en décembre 2024.

    À ses débuts, le procès des personnes arrêtées lors de l’opération « Glauco » a semblé présager des grandes lignes de celui de Ghebru. Le premier ré-interrogatoire n’a trouvé aucun motif pour le crime de participation à une association criminelle, et la plupart des hommes ont pu être libérés pendant que la procédure se poursuivait devant la cour d’assises de Catane. Sur les 14 personnes arrêtées, selon les médias italiens à l’époque, deux ont fait l’objet d’une procédure distincte. Ils ont opté pour un procès abrégé, procédure où il n’y a pas de présentation de preuves mais où le juge étudie le dossier et prononce une peine plus rapide et réduite.

    Parmi les 12 personnes restantes, il y avait dix Erythréens, un Ethiopien et un Soudanais. Le 5 décembre 2023, les juges ont déclaré sept hommes coupables en première instance et ont acquitté les trois autres. Les peines ont été fortement réduites, passant de plusieurs années requises par l’accusation, à une fourchette de 10 à 18 mois. Selon le verdict, trois d’entre eux ont été condamnés uniquement pour les délits liés à l’hawala, deux pour délits financiers et trafic et deux autres pour trafic. Les avocats de la défense ont fait appel et le verdict en appel est attendu pour le 6 mars 2025. Il n’y a pas de victimes dans cette affaire.

    Giuseppina Massaiu s’occupe de la défense de trois de ces hommes. Elle explique à Justice Info que ses clients ne sont pas coupables et qu’ils ont toujours rejeté le chef d’accusation de trafic de migrants : « Ils le considèrent comme diffamatoire », ajoute-t-elle. Selon elle, l’accusation n’a pas pris en compte le fait que toute aide, pour entrer en Italie ou pour transférer de l’argent, peut être apportée par solidarité, « la solidarité envers un parent, une connaissance, quelqu’un de la même région ». « Ce devoir social est culturellement très présent dans leur communauté. Par exemple, il y a des cas de migrants qui arrivent en Italie sans papiers ni argent et qui ont besoin de recevoir des virements de leur famille. Et dans le cas des migrants enlevés et détenus par des trafiquants libyens, ce sont les membres de la famille qui paient car, sinon, leurs proches resteraient indéfiniment dans les centres de détention libyens. » L’enquête qui a conduit aux arrestations de « Glauco 4 », puis à l’#extradition de Ghebru, s’est appuyée sur des écoutes téléphoniques, ce que les deux avocats de la défense ont contesté. « De cette manière, les accusations restent assez superficielles », affirme Massaiu.

    Poursuivre du « menu fretin » ?

    Au cours de la dernière décennie, l’Italie a connu peu de procès pour des #crimes contre les migrants qualifiés de #traite_d’êtres humains, d’enlèvements, de violence et extorsion dans les prisons libyennes. Le plus célèbre est le verdict prononcé en 2017 à l’encontre d’#Osman_Matammud, un ressortissant somalien reconnu coupable d’enlèvement à des fins d’#extorsion, de #meurtres et de #violences_sexuelles commises lors de la gestion de « camps de transit » en Libye. Mais la grande majorité des personnes jugées sont accusées du seul trafic de migrants.

    « La tendance est que les trafiquants les plus importants ne sont pas ciblés, ce qui amène les autorités à s’en prendre aux plus petits, car il est difficile de mener des enquêtes dans d’autres pays », note Stefano Zirulia, professeur de droit pénal à l’université de Milan. « Pour montrer au public qu’elles font quelque chose, et parce qu’elles se concentrent principalement sur le territoire et les eaux italiens, les autorités appliquent les lois italiennes, qui sont très strictes et peuvent même être appliquées à ces individus qui n’ont rien fait ou presque. » Zirulia explique que s’il existe un crime distinct de traite d’êtres humains, qui est plus complexe et exige un objectif d’exploitation, en Italie le trafic de migrants est codifié dans l’article 12 de la loi consolidée sur l’immigration, qui « exige seulement de commettre des actes visant à faciliter l’entrée d’un étranger sans papiers ».

    À la suite de l’adoption par l’Union européenne, en 2002, du « #Pacte_sur_les_facilitateurs », à la suite des attentats du 11 septembre 2001, rappelle Zirulia, tous les pays européens ont dû « criminaliser toute forme d’aide à l’entrée irrégulière ». Depuis lors, l’Italie a vu les gouvernements se succéder pour alourdir les peines afin de donner l’impression de s’attaquer aux trafiquants, ce qui a conduit le pays à avoir certaines des peines les plus sévères pour le trafic, selon Zirulia, qui peuvent aller jusqu’à plus de 20 ans de prison. Selon Zirulia, « la #criminalisation généralisée du trafic, telle qu’elle est pratiquée, risque de mettre en péril les #droits_fondamentaux des migrants : le #droit_à_la_vie lorsqu’ils sont en danger et doivent être secourus, et le droit de demander l’asile ».

    Un large éventail d’actes peut tomber sous le coup de cette loi. « Tout ce qui se passe en Libye peut également entrer dans cette définition et, d’autre part, les personnes qui sont elles-mêmes victimes d’un trafic illicite tombent également sous le coup de cette loi. Parfois, ce sont les migrants qui dirigent le bateau dans la dernière ligne droite parce que, tout simplement, ils ont été placés là et qu’il n’y a personne d’autre qui sache le faire, ou ils utilisent un GPS », explique Maria Crippa, chercheuse postdoctorale au département de droit “Cesare Beccaria” de l’université de Milan. La procédure habituelle, explique-t-elle, consiste pour la police à recueillir les déclarations des migrants lors de leur débarquement et à leur demander qui les a amenés là. « Ce n’est pas toujours facile de comprendre si les personnes qu’ils désignent sont affiliées à une organisation ou si elles sont aussi des victimes. »

    Selon un rapport compilé par le collectif Arci Porco Rosso, en 2024, 106 migrants ont été arrêtés pour trafic, soit un pour 600 arrivées. La majorité a été arrêtée juste après le débarquement. Plusieurs ONG qui assistent les migrants en mer ont également été accusées de trafic au fil des ans.

    « En Italie, nous n’avons pas de pouvoir discrétionnaire : si le procureur dispose d’informations, il doit engager des poursuites. Mais dans la pratique, il est possible de choisir les chefs d’accusation à retenir », note Crippa, ajoutant que la grande majorité des affaires vont devant la justice pour trafic de migrants et pour crime d’association, à savoir la participation à organisation criminelle. Ces principes permettent aux autorités d’appliquer plus facilement les lois italiennes à des actes commis à l’étranger et, en cas de verdict de culpabilité, ils peuvent également montrer la dimension plus large du crime.

    Toutefois, cette stratégie d’application de l’article sur le trafic « a des conséquences sur les personnes inculpées, c’est-à-dire le menu fretin ou les victimes elles-mêmes, et sur les faits qui leur sont reprochés », souligne Crippa. « Par conséquent, les condamnations sont, dans la majorité des cas, prononcées pour complicité, et tout l’aspect lié à la traite des êtres humains et aux crimes contre la personne est perdu. » Alors que la traite des êtres humains est un crime contre la personne, le trafic est légalement considéré comme un crime contre l’intégrité des frontières du pays, rappelle Crippa.

    Pour Stella Arena, avocate de l’Association italienne pour les études juridiques sur l’immigration, avec cette #loi, « le procès pénal est devenu un moyen de contrôler les flux migratoires ».

    Pas de coopération avec la Libye

    En Italie, aucune condamnation n’a encore été prononcée à l’encontre de ressortissants libyens pour des crimes commis contre des migrants. « Il y a un problème de responsabilité pour ceux qui sont au sommet du système, qui sont typiquement libyens », explique Crippa. Elle ajoute que le problème est que les autorités italiennes ne peuvent pas se rendre physiquement à Tripoli pour arrêter ces personnes, leur seul moyen étant d’émettre un mandat d’arrêt international et de compter sur les Libyens pour faire le reste. « Tant que cette situation politique se poursuit en Libye, il est clair qu’un accord, ne serait-ce que pour rassembler des preuves, n’est pas possible, alors imaginez pour une demande d’extradition. » Une option serait d’arrêter un suspect dans un pays tiers qui l’extraderait, mais aucune information publique ne permet de savoir si l’Italie a émis des mandats d’arrêt internationaux contre des Libyens.

    Le débat national sur les crimes contre les migrants s’est intensifié après qu’Osama Najim, un criminel de guerre libyen présumé recherché par la CPI, a été arrêté par la police italienne le 19 janvier 2025, avant d’être relâché et renvoyé à Tripoli deux jours plus tard par le gouvernement, en violation de son obligation de coopérer avec la Cour basée à La Haye. Son arrestation et sa libération ont également suscité un débat sur les liens étroits entre Rome et Tripoli. « Nous l’avons vu avec l’affaire Najim, il n’y a pas de réelle volonté d’agir pour stopper les réseaux d’exploitation de la migration », estime Zirulia. Selon lui, les réseaux de trafic de migrants, contrairement à l’organisation verticale de la mafia, sont le plus souvent organisés horizontalement et peuvent être étroitement liés aux appareils d’État. « C’est donc très difficile de réfléchir à la manière de démanteler sa direction. Ce n’est peut-être pas la bonne question, mais nous devons certainement nous demander ce que nous pouvons faire pour cibler les individus qui ont un pouvoir de décision. »

    Au manque de volonté politique et à la difficile coopération avec la Libye s’ajoute un autre obstacle : une vieille lacune de la loi italienne en matière de crimes internationaux. Rome n’a toujours pas intégré l’ensemble des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans son code pénal et ne peut donc pas exercer de compétence universelle. En conséquence, « elle perd tout l’aspect des crimes contre l’humanité, de sorte que l’interrelation concernant l’utilisation des migrants comme ressource économique par les milices, comme marchandises à échanger, comme ressource pour maintenir le pouvoir militaire, n’est plus prise en compte », déplore Crippa.

    Omer Shatz, directeur juridique de l’ONG Front-Lex, affirme que la responsabilité des crimes commis contre les migrants ne devrait pas concerner uniquement les trafiquants et les autorités libyennes. Depuis des décennies, les gouvernements italiens ont signé des accords avec leurs homologues de Tripoli, qui incluent le contrôle libyen des flux migratoires. Shatz affirme que les autorités italiennes et européennes, y compris l’agence européenne des frontières Frontex, sont également responsables de l’interception de plus en plus fréquente des bateaux de migrants par des gardes libyens ou tunisiens, et donc de « l’alimentation du commerce du viol, de la torture, de l’extorsion et de la rançon que les familles paient » pour libérer leurs proches des centres de détention en Libye.

    L’avocat international critique le fait que la CPI ait rejoint l’équipe conjointe en 2022, laissant apparemment les poursuites de ces crimes aux mêmes autorités nationales, y compris italiennes, qui n’ont pas les moyens d’aller plus haut dans la chaîne de décision. Alors que la CPI a inclus les crimes contre les migrants dans son enquête sur la Libye, Shatz pense que les autorités italiennes et européennes devraient également faire l’objet d’une enquête en tant que coauteurs des crimes. « Ce sont les acteurs les plus responsables, et c’est pour eux que la CPI a été créée. »

    https://www.justiceinfo.net/fr/142227-italie-peut-on-faire-justice-crimes-contre-migrants.html
    #migrations #réfugiés #3_octobre_2013 #opération_Glauco

  • … les parents de la fillette ont dénoncé aussi bien l’inertie de l’éducation nationale – contre laquelle il n’y aura aucune poursuite pénale à la suite d’une indemnisation – que le manque d’investigations des autorités, une première plainte ayant été classée alors qu’Evaëlle était encore vivante. « On a alerté tous ceux qu’on pouvait en tant que parents d’élèves », a souligné la mère.

    #déshumanisation #harcèlement #enfance #suicide #souffrance_a_l'école #déni_politique #laches #assassins #sadisme_éducatif #violences #france_2025
    #systémisme

    Je l’écris avec d’autant plus de tristesse et de rage que toujours rien ne bouge. Car je me suis moi même heurtée au mur de déni de l’institution lorsque, parent, j’ai dénoncé les humiliations et violences physiques sur des petits dont j’avais été témoin. C’était une prof de maternelle en fin de carrière, qui laissée seule avec 25 gamins avait sombré méchante et acariâtre, sa spirale de violence happait les unes et les autres autant durant les siestes que les sorties, frappant, insultant, et toute l’institution l’a alors protégé.

    Envie d’un contrepoint de tags salvateurs

    #courage #empathie #réhumaniser #douceur #apprendre_les_autres #s'entraider #politique_du_vivre_ensemble #reconnaitre_ses_émotions #consolation

  • Mort de Claude Jean-Pierre en Guadeloupe : les révélations qui dérangent et accablent les gendarmes
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2025/mort-de-claude-jean-pierre-en-guadeloupe-les-revelations-qui-derangent-et-

    Le 3 décembre 2020, à Deshaies, en Guadeloupe, Claude Jean-Pierre, 67 ans, dit “Klodo”, est violemment interpellé par deux gendarmes lors d’un simple contrôle routier.

    #Justice #Violences_policières

  • #8_marzo a #Berlino
    https://radioblackout.org/2025/03/8-marzo-a-berlino

    Sabato scorso, 8 marzo, a Berlino, diversi cortei femministi e transfemministi hanno attraversato il capoluogo tedesco. Uno di questi è stato brutalmente caricato dallx poliziottx tedeschx, come testimoniano diversi video che circolano sui social, in cui si vedono manifestanti presx a calci, pugni e per il collo. Abbiamo chiesto a due compas della Brigata Transfemminista […]

    #L'informazione_di_Blackout #corteo #palestina #violenza_poliziesca
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/03/8-marzo-berlin.mp3

  • #Commémoraction 2025, #Briançon :

    Au nom de quoi ?

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    Publié sur la page FB de Tous Migrants :
    https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/pfbid0xL1RrDg6Xt2NELwcgeHmasKY3Cq8nVJFRz2rLpkJFc5pdE6c3W1D5kfamFnBn4Jil

    #commémoration #frontière_sud-alpine #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #migrations #réfugiés #Hautes-Alpes #ni_oubli_ni_pardon #commémoraction_2025 #refoulements #violence #politiques_migratoires #montagne #maraudes #maraudes_solidaires #traque #solidarité #c'est_vous #réadmission #frontières #dissuasion #mise_en_danger #liberté_de_circulation

    ping @reka @_kg_ @isskein @karine4

  • Un matin
    https://infokiosques.net/spip.php?article2178

    BD - témoignage de vécu de violences conjugales au sein d’un couple cis hétéro dans un milieu rural isolé (en Ariège dans les montagnes). Une meuf qui habite un petit village d’Ariège se réveille un matin et se fait agresser violemment par son copain. Elle témoigne de cette matinée, raconte la suite et raconte ce qui a précédé cet événement. #M

    / Infokiosque fantôme (partout), #Fictions,_BD, #Violences_patriarcales,_autodéfense_féministe

    #Infokiosque_fantôme_partout_

  • #Royaume-Uni : Avec 108 000 dossiers déposés, les #demandes_d’asile atteignent un record en 2024

    Plus de 108 000 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru ce jeudi. Un record, depuis plus de 20 ans. Les Pakistanais, suivis des Afghans, arrivent en tête des demandeurs. Un tiers des demandeurs sont arrivés en traversant la Manche sur des « #small_boats », selon les autorités britanniques.

    C’est un #record depuis des décennies : 108 138 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru jeudi 27 février. C’est le chiffre le plus élevé depuis le début de ces statistiques enregistrées à partir de 2001.

    Par rapport à 2023, il s’agit d’une hausse de 18%. Surtout, « le nombre de demandeurs d’asile a plus que doublé depuis 2022 », observe le Home Office. Le précédent record remontait à 2002, avec 103 081 demandeurs d’asile.

    Au-delà de ces primo-demandeurs, de nombreux demandeurs d’asile sont encore en attente de leur décision. À la fin de 2024, 125 000 personnes patientaient toujours, à peine moins qu’à la fin 2023. L’enjeu de la longueur des délais et de l’engorgement des procédures d’asile demeure. Pour rappel, en juin 2023, l’arriéré de demandes d’asile avait atteint des records avec 134 000 demandes en attente, avant de redescendre progressivement autour de 86 000 dossiers un an plus tard... Puis de remonter, donc.
    Pakistanais, Afghans et Iraniens sont les premiers demandeurs

    Les Pakistanais représentent la première nationalité à avoir déposé une demande d’asile en 2024. Le Home Office enregistre 10 542 personnes, soit presque un demandeur d’asile sur dix. Leur nombre a doublé en un an.

    Près de 8 500 Afghans ont également demandé l’asile, soit quasiment 8% du total. Les Afghans sont aussi la nationalité la plus représentée parmi les arrivées par « small boats » en 2024. Selon le Home Office, ils étaient 5 900, soit 17% des personnes arrivées par ce moyen de traversée. Les chiffres restent cependant inférieurs à ceux de 2022, année suivant la chute de Kaboul, lors de laquelle 9 100 Afghans avaient réussi leur traversée.

    Suivant de très près les Afghans, les Iraniens sont la troisième nationalité à demander l’asile au Royaume-Uni, avec 8 100 demandeurs (à peine plus qu’en 2023).

    La nationalité dont l’évolution est la plus notable reste les Vietnamiens : le nombre de demandes émanant de ces ressortissants a plus que doublé, passant de 2 469 personnes en 2023 à 5 259 en 2024.
    Un tiers des demandeurs d’asile arrivés par small boats

    Un tiers (32%) de ces demandeurs d’asile sont aussi arrivés en traversant la Manche sur des petits bateaux, selon les chiffres officiels.

    Au total, le Home Office affirme avoir détecté 44 000 arrivées irrégulières en 2024, soit 19 % de plus que l’année précédente. Près de 37 000 sont des arrivées par « small boats », le reste concerne généralement des arrivées irrégulières de migrants cachés dans les ferries.

    L’année 2024 a été une année record en matière de personnes décédées dans le cadre des traversées de la Manche. Au moins 78 personnes sont mortes selon les autorités françaises - 82 selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 14 enfants.

    Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau et son homologue britannique, Yvette Cooper, se sont rencontrés au Touquet (Pas-de-Calais) jeudi 27 février pour parler - une nouvelle fois- d’un protocole commun à établir pour lutter contre l’immigration irrégulière. Les deux ministres ont annoncé un accord pour prolonger jusqu’en 2027 (au lieu de mars 2026) le traité de Sandhurst, signé en 2018, afin de renforcer les moyens de surveillance de la frontière.

    Dans un communiqué publié jeudi, la secrétaire d’État britannique à la sécurité des frontières et à l’asile, Angela Eagle, a défendu le bilan du gouvernement, assurant que « les retours ont atteint leur niveau le plus élevé depuis une demi-décennie, avec l’expulsion de 19 000 personnes ».

    Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a, de son côté, enchaîné les annonces : gel des avoirs des passeurs, création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche, accords avec de nombreux pays afin d’"accroître le partage de renseignements", impossibilité pour les personnes arrivées de manière irrégulière au Royaume-Uni d’obtenir la naturalisation... Des mesures qui, pour l’heure, n’ont eu que peu d’effets sur les traversées de la Manche.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63119/royaumeuni--avec-108-000-dossiers-deposes-les-demandes-dasile-atteigne

    –-》 encore une preuve, par les #statistiques, que la militarisation de la frontière dans la région de #Calais ne sert QUE à augmenter #morts et #violence pour celleux qui tentent le passage de la #Mache de manière irrégularisée, certainement pas à réguler/diminuer les arrivées dans le pays...

    #UK #Angleterre #arrivées #migrations #statistiques #chiffres #2024 #réfugiés #militarisation_des_frontières #asile #inefficacité

  • La #justice aux temps de l’esclavage
    https://laviedesidees.fr/La-justice-aux-temps-de-l-esclavage

    Exécutions et violences extrêmes sur les esclaves fugitifs, duels et homicides entre colons rarement condamnés, bannissement des individus qui dérangent l’ordre colonial, expérimentation des bagnes… Un siècle de pratiques judiciaires est examiné avec minutie dans le cadre spécifique de l’empire colonial français.

    #Histoire #colonialisme #violence #esclavage #empire
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250303_justicedempire.pdf

  • Affaire de Bétharram : « La lutte contre les violences sexuelles et les violences faites aux enfants doit devenir une priorité absolue »

    Le scandale de l’école Notre-Dame de Bétharram a choqué tout le pays par son ampleur, le nombre de victimes et le nombre d’années au cours desquelles d’innombrables enfants ont été victimes de sévices physiques et psychologiques et de violences sexuelles. Les témoignages, glaçants, continuent d’affluer. Et pour autant de victimes qui ont parlé, combien ne l’ont pas fait, n’ont pas pu le faire, ne le feront peut-être jamais ?

    Il est temps pour la société française toute entière de sortir du déni. Les chiffres sur les violences sexuelles faites aux enfants en France sont effarants, alors qu’ils sont sous-estimés. On sait aujourd’hui que plus d’un dixième de la population française, soit trois enfants par classe, a été victime de violences sexuelles dans l’enfance. On sait les conséquences psychologiques et sociales, les suicides, les vies brisées.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/02/28/debut-dannee-2025-la-fin-de-lomerta-sur-les-affaires-pedocriminelles-francaises/#comment-65341

    #france #violences #enfant

  • Îles Canaries : les détenus accusés d’avoir assassiné quatre migrants dans une pirogue partie du Sénégal envoyés en prison
    https://www.dakaractu.com/I%CC%82les-Canaries-les-detenus-accuses-d-avoir-assassine-quatre-migrants

    Îles Canaries : les détenus accusés d’avoir assassiné quatre migrants dans une pirogue partie du Sénégal envoyés en prison
    Dakaractu vous annonçait, il y a quelques jours, un drame survenu dans une pirogue de migrants en provenance du Sénégal (île de Bassar) au mois de décembre, au cours duquel plusieurs migrants avaient été assassinés. L’information, reprise du journal La Provincia, révèle que les détenus – identifiés comme étant des Sénégalais – accusés d’avoir assassiné des migrants dans cette pirogue avant son arrivée à El Hierro, ont été envoyés en prison.
    Les patrons de la pirogue ont justifié leur comportement brutal en prétendant que certaines personnes à bord « portaient malheur ». Cependant, les enquêteurs ne croient pas à cette explication. Ils trouvent également étrange que toutes les victimes soient originaires d’autres pays. Après avoir identifié les patrons impliqués, les gardes civils ont dû faire face à une tâche complexe : localiser les suspects, dispersés entre Tenerife, Madrid, León et Almería. Le Service d’information des Canaries a demandé la collaboration de ses collègues dans différentes provinces pour retrouver les individus concernés, certains ayant quitté les centres d’accueil, ce qui a compliqué leur localisation. Armés de noms, de photos et de signalements physiques, les agents ont mené un travail de terrain approfondi, rapporte La Provincia.
    Le chef de l’enquête a salué le travail accompli par le procureur délégué à la traite des êtres humains et aux étrangers de Santa Cruz de Tenerife. Après la présentation des preuves recueillies au tribunal d’instruction nº 1 de La Laguna, le juge César Romero Pamparacuatro a ordonné l’incarcération de trois suspects à Tenerife. Les personnes arrêtées à Madrid, León et Almería ont également été emprisonnées. Comme l’a souligné un lieutenant, « c’est réconfortant de savoir que ces victimes peuvent désormais être orientées vers une vie digne ».
    L’enquêteur a expliqué que le témoignage le plus difficile à recueillir fut celui d’une femme d’une trentaine d’années, à qui l’on a tué son bébé et son frère. Selon des sources, cette victime se trouve désormais hors de Tenerife. Le témoignage du compagnon d’un migrant de 50 ans, assassiné avec son fils de 18 ans, a également été difficile à obtenir, tant au poste de police que devant les tribunaux. Les épisodes de violence extrême semblent avoir été déclenchés par des situations de panique, vécues par certains migrants après plusieurs jours de navigation et une pénurie de vivres. Dans ce cas précis, un problème de moteur aurait provoqué une peur insurmontable chez certaines victimes. Les accusés, quant à eux, n’étaient apparemment pas disposés à tolérer que cette instabilité émotionnelle mette en péril le voyage vers les Canaries.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#canaries#mortalite#justice#violence#sante#traite#trafic

  • L’Etiopia? Per i profughi eritrei è una nuova Libia

    Tre giovani eritrei sono stati uccisi dalla polizia ad Addis Abeba, verso la fine di gennaio, mentre, insieme a numerosi altri detenuti, tentavano di fuggire dalla prigione in cui erano finiti come “clandestini”. Altri due erano morti, sempre in un tentativo di fuga, ma in un quartiere della città, all’inizio del mese. Cinque vite spezzate nel volgere di pochi giorni.

    Uno di quei ragazzi, Hanibal, aveva appena 16 anni, terzo di tre fratelli di una famiglia di agricoltori. Veniva da Damba Mich, un piccolo centro nelle vicinanze del confine etiope all’altezza di Agordat. Studente, aveva lasciato la sua casa ormai da più di dieci mesi per sottrarsi alla chiamata di leva a tempo pressoché indeterminato che lo attendeva entro meno di due anni, prima ancora di finire il corso di studi, che avrebbe dovuto completare nella grande base militare di Sawa. Lo stesso motivo che aveva spinto a fuggire i due amici uccisi con lui e gli altri due giovani morti circa due settimane prima. Voleva raggiungere il fratello maggiore, Mussié Solomun, esule in Olanda ormai da tempo, ma non avendo il denaro per continuare la fuga, è rimasto bloccato ad Addis Abeba. Prima di lui era scappato dall’Eritrea anche il secondo fratello che, residente in una località più a nord di Damba Mich, aveva passato il confine con il Sudan dal Tigray pagando un ticket di 8 mila dollari a una organizzazione di trafficanti ma è stato fermato in Libia ed è ora intrappolato a Tripoli. Si è rivolto all’ufficio dell’Unhcr, che lo ha registrato tra i richiedenti asilo: ora è da mesi in lista d’attesa per un canale umanitario verso l’Europa.

    Hanibal non si è lasciato scoraggiare dalla sorte di questo fratello più grande e alla prima occasione ha raggiunto e superato a piedi la vicina frontiera con l’Etiopia, affidandosi alla fortuna. I familiari hanno saputo della sua fuga solo quando era ormai ad Addis Abeba. Per mesi hanno sperato che ci ripensasse e rientrasse a casa, dove sono rimasti solo i due genitori, entrambi avanti negli anni. Anche per questo forse, già in difficoltà per l’aiuto dato al secondo figlio, non avevano raccolto, magari con il contributo dei parenti della “famiglia allargata”, il denaro per consentirgli di proseguire il viaggio. Lui ha continuato a insistere che non sarebbe mai tornato indietro. Finché è incappato in un posto di controllo della polizia nel quartiere di Lafto, non lontano dalla casa in cui aveva trovato alloggio. Immediato l’arresto e il trasferimento in carcere. Era in attesa del rimpatrio forzato in Eritrea quando, pochi giorni dopo, il 21 gennaio, decine di detenuti hanno tentato la fuga. Hanibal si è unito a loro. Ma la reazione delle forze di sicurezza è stata immediata, sparando ad altezza d’uomo. Tre giovani sono stati uccisi e almeno sette feriti. Tra i primi a cadere senza vita è stato Hanibal. Il suo corpo è ancora nell’obitorio dell’ospedale San Paolo di Addis Abeba. Per poterlo riportare in Eritrea – hanno riferito alcuni parenti – le procedure prevedono una spesa di circa 6 mila dollari. Ma i genitori non sanno come metterli insieme. Nello stesso obitorio sono finiti i corpi degli altri due ragazzi uccisi, di cui uno, Ataklti Isayas, morto per le gravi ferite il 23 gennaio, due giorni dopo la sparatoria, e l’altro, di cui la polizia non ha comunicato l’identità, all’inizio di febbraio.

    Quando è accaduta questa tragedia la grande comunità di profughi eritrei che vive nel quartiere di Lafto stava già piangendo due ragazzi morti alcuni giorni prima. Fuggiti in momenti diversi dalla dittatura di Afewerki, i due si erano conosciuti ad Addis Abeba e, con l’aiuto di altri profughi, avevano trovato insieme un alloggio. Erano in casa quando sono stati sorpresi da un’irruzione della polizia. Le scale e l’uscita dell’edificio in cui si rifugiavano erano bloccate da numerosi agenti. Presi dalla disperazione hanno tentato il tutto per tutto calandosi da una finestra, a diversi metri dal suolo. Non ce l’hanno fatta. Precipitati nel vuoto l’uno dopo l’altro, sono rimasti a terra, gravemente feriti. Portati in ospedale sono morti entrambi in poche ore.

    Le due tragedie sono state raccontate da un esule eritreo che, ormai da anni a Bologna, ha il passaporto italiano: quando c’è stata l’evasione seguita dalla sparatoria era ad Addis Abeba e per certi versi ha vissuta direttamente quei giorni drammatici attraverso la comunità eritrea di Lafto, dalla quale ha appreso anche della morte degli altri due ragazzi, constatando di persona quale sia oggi in Etiopia la condizione dei profughi fuggiti dalla dittatura di Afewerki. Lui stesso non era ad Addis Abeba per caso: era stato costretto a partire dall’Italia per cercare di aiutare il fratello minore, Mussié, di 19 anni, a sua volta in fuga dal regime. Una fuga di per sé emblematica, per come si è sviluppata, della sorte dei rifugiati che in Etiopia trovano una situazione estremamente diversa dall’accoglienza incontrata fino allo scoppio della guerra in Tigray, nel novembre 2020.

    Mussié viene da Dekameré, una quarantina di chilometri a sud di Asmara. Per passare il confine, sul finire del mese di novembre 2024, si è affidato a un trafficante ed è stato incluso in un gruppo di 63 disperati che, in cambio di 6 mila dollari a testa, sono stati accompagnati a piedi fino alla frontiera. Il “passatore” che li guidava aveva assicurato che quel tratto di confine era “sicuro” ma proprio mentre lo stavano attraversando sono stati sorpresi da una pattuglia che ha cominciato a sparare. Nessuno è stato ferito ma la schiera si è rapidamente dispersa. Alcuni sono tornati indietro. Mussié e due compagni si sono addentrati di corsa nel territorio etiopico, allontanandosi il più in fretta possibile dal confine. Dopo un po’ hanno chiesto aiuto a un anziano, che li ha accolti in casa. Sembrava fatta e invece quell’anziano li ha venduti a una banda di trafficanti che hanno preteso da ciascuno 5 mila dollari per il rilascio. La famiglia ci ha messo diverse settimane per procurarsi il denaro ma quando ci è riuscita ha scoperto che Mussié era stato venduto a un’altra banda e per liberarlo sono serviti altri 2.500 dollari. Ora è ad Addis Abeba, ma in trappola: non può tornare in Eritrea perché finirebbe in una delle galere del regime e non riesce a continuare la fuga verso l’Europa perché tutte le vie sono bloccate.

    “La condizione dei profughi eritrei in Etiopia è da incubo, simile a quella della Libia – dice il fratello che lo ha raggiunto dall’Italia – Il sistema di accoglienza che funzionava da anni è stato spazzato via dalla guerra in Tigray. I quattro grandi campi che erano nel nord della regione non esistono più: devastati e sgomberati dalle truppe d’invasione di Afewerki, non sono stati mai riaperti. Nello stesso tempo il governo federale etiopico, sulla scia dell’alleanza con Asmara, ha cancellato le norme che garantivano lo status di rifugiati agli eritrei i quali, privi ormai di qualsiasi forma di tutela, sono esposti ad ogni genere di soprusi. Durante la guerra ci sono state persino numerosi arresti effettuati in Etiopia dalla polizia di Asmara. Ora queste retate condotte dagli eritrei sono finite ma si sono fatte sempre più stringenti e sistematiche le operazioni delle forze di sicurezza etiopi: una vera e propria “caccia” condotta lungo i confini, per le strade, nelle città, nei quartieri dove i rifugiati sono più numerosi. E quasi sempre gli arrestati vengono rimpatriati contro la loro volontà. Ci sono state almeno due deportazioni di massa, con un totale di oltre 700 disperati consegnati alla dittatura da cui erano fuggiti e praticamente ‘spariti’. Di loro non si sa più nulla”.

    In questo clima da coprifuoco i profughi sono costretti a vivere nascosti, chiusi in casa il più possibile per evitare il rischio delle retate o anche di un semplice controllo per strada.

    “Ad Addis Abeba quasi tutti gli eritrei fanno una vita da reclusi – riprende il fratello di Mussié – Per paura della polizia o di eventuali delazioni non possono lavorare. Anzi, non possono neanche andare dal medico o in ospedale. Sempre con la paura di essere catturati e rimpatriati. Per tirare avanti sono legati all’aiuto di familiari e amici che riescono a trovare il modo di inviare periodicamente un po’ di denaro. Sta dilagando l’hawala, il sistema che consente di trasferire contanti di nascosto attraverso persone fidate saltando il circuito bancario, visto che i profughi non possono certo presentarsi a uno sportello normale. Io, ad esempio, ho trovato un amico al quale verso di tanto in tanto una certa somma perché la faccia avere a Mussié. Ma è una situazione terribile. Non so per quanto tempo questi ragazzi riusciranno a resistere. Tanto più che la polizia ha cominciato a fare irruzioni anche direttamente nelle case, come è accaduto nel caso di quei due giovani che, come mi hanno raccontato, sono precipitati da una finestra nel tentativo di sottrarsi alla cattura. Un barlume di soluzione potrebbe essere quello di rivolgersi all’Unhcr, il Commissariato per i rifugiati delle Nazioni Unite, che ha una sede anche ad Addis Abeba. Qualcuno ci ha provato ma, per quanto ne so, persino l’Unhcr può fare molto poco perché il Governo ne limita al massimo l’attività. C’è solo da sperare che la sede centrale di Ginevra solleciti un chiarimento alle autorità federali etiopiche in modo da poter prendere sotto la tutela dell’Onu come richiedenti asilo gli eritrei presenti nel paese e poi organizzare dei canali umanitari, magari non necessariamente verso l’Europa ma, ad esempio, in Kenya o in Uganda”.

    Da queste testimonianze emerge una situazione simile a quella della Libia. Salvo il fatto che dall’Etiopia si può ovviamente fuggire solo per vie di terra.

    “Tentare la fuga da soli – spiega il fratello di Mussié, rientrato in Italia da una decina di giorni – è un azzardo enorme. Le strade sono fortemente presidiate, con frequenti posti di blocco. E tutte le linee di confine blindate: con il Kenya e il Sud Sudan ma soprattutto quella con il Sudan, nel nord, la via più battuta fino a qualche tempo fa dai profughi diretti verso la costa libica. La zona più a rischio è il Tigray, dove ad ogni passo si può essere fermati dalla polizia o intercettati dalle guardie di frontiera oppure anche dalle milizie amhara che hanno invaso la regione. Non solo. Lungo questo itinerario si sono organizzate bande di trafficanti che, specie nelle zone non troppo lontane dalla frontiera, intercettano e sequestrano chiunque capiti a tiro, da solo o in gruppi più o meno grandi, pretendendo poi dalle famiglie riscatti per migliaia di dollari. Nessuno ne parla ma per i profughi eritrei anche questo è un lascito della guerra che si è combattuta in Tigray tra il novembre 2020 e il novembre 2022. Ecco, quella guerra per i rifugiati eritrei non è mai finita. Ed ha trasformato l’Etiopia in una nuova Libia…”.

    https://tempi-moderni.net/2025/02/27/letiopia-per-i-profughi-eritrei-%C3%A8-una-nuova-libia
    #Ethiopie #réfugiés_érythréens #asile #migrations #réfugiés #violence #Addis_Abeba #emprisonnement #Lafto #chasse_aux_migrants #rafles #violences_policières #hawala #Tigray

  • Des médecins gazaouis affirment être torturés et affamés dans les prisons israéliennes
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/28/des-medecins-gazaouis-affirment-etre-tortures-et-affames-dans-les-prisons-is

    Titre et chapô ne disent pas vraiment la même chose !

    Des médecins gazaouis affirment être torturés et affamés dans les prisons israéliennes

    La branche israélienne de l’ONG Physicians for Human Rights publie un rapport réunissant les témoignages de 24 soignants de la bande de Gaza, dont la plupart sont encore en détention.

    Le reste de l’article est accablant, je n’ai pas le courage de le mettre ici... En temps normal, cet article devrait faire la Une du journal...