• Comment le sexisme de la médecine met la vie des femmes en danger
    https://www.lesinrocks.com/cheek/comment-le-sexisme-de-la-medecine-met-la-vie-des-femmes-en-danger-506984

    Dans leur ouvrage “Les Patientes d’Hippocrate”, les journalistes Maud Le Rest et Eva Tapiero s’intéresse au sexisme de la médecine et aux nombreuses conséquences sur la vie et la santé des femmes. Entretien.

    Pourquoi les jeunes filles sont-elles sommées de se rendre chez un·e gynécologue à l’adolescence tandis que leurs pairs masculins sont dispensés de toute obligation médicale ? Pourquoi faut-il en moyenne huit ans aux femmes atteintes d’endométriose avant de se voir poser un diagnostic ? Pourquoi les femmes ont-elles plus de chances de mourir d’une crise cardiaque que les hommes ? Pourquoi encore, les femmes atteintes d’autisme passent-elles plus facilement sous les radars médicaux ? Et pourquoi, lorsqu’un couple hétérosexuel galère pour avoir un enfant, la femme enchaîne les examens médicaux -plus ou moins douloureux- avant que l’on daigne s’intéresser à la fertilité de son compagnon ?

    C’est à toutes ces questions auxquelles Maud Le Rest et Eva Tapiero, deux journalistes indépendantes, tentent de répondre dans un ouvrage passionnant intitulé Les Patientes d’Hippocrate (Éd. Philippe Rey) en décortiquant les nombreux biais de genre qui interfèrent dans le traitement médical des femmes, encore régi par “une relation inégalitaire par la hiérarchie et par le genre”. En recueillant les témoignages de femmes, en interrogeant des expert·es et en s’appuyant sur des études, les deux autrices souhaitent “faire la lumière sur l’impact du patriarcat dans la médecine”, dénoncer le caractère systémique du sexisme médical et ses conséquences dramatiques sur la vie et la santé des femmes et proposer des pistes pour y remédier. Pour en savoir davantage, nous nous sommes entretenues avec l’une d’entre elles, Eva Tapiero.

    Qu’est-ce qui vous a poussées à vous intéresser à ce sujet ?

    Avec Maud, on travaille sur le sujet des féminismes et des droits des femmes depuis longtemps et le thème de la santé et des inégalités femmes-hommes dans ce domaine nous intéressait. On a voulu creuser davantage et interroger les femmes non seulement pour recueillir leurs témoignages mais aussi pour comprendre les conséquences concrètes de ces biais de genre, de cette maltraitance médicale sur leur vie.

    La douleur des femmes est-elle sous-évaluée par le corps médical, et si oui, comment l’expliquez-vous ?

    Oui, c’est assez paradoxal car elle est à la fois sous-évaluée et perçue comme exagérée. On imagine que les femmes dramatisent, elles ne sont pas prises au sérieux et résultat, on minimise leur douleur. C’est flagrant avec des maladies comme l’endométriose, où l’on observe encore en moyenne une errance médicale de huit ans avant un diagnostic, ou l’infarctus du myocarde dont on parle aussi dans le livre. Il y a une tendance à psychologiser la douleur des femmes, on va mettre leurs symptômes sur le compte du stress, leur conseiller de se détendre et donc passer parfois à côté de leurs pathologies. C’est une habitude sociale liée au patriarcat, on range toujours les femmes dans la catégorie “émotionnelles” et non “rationnelles”.

    Chez les femmes racisées, on recense une discrimination supplémentaire : le “syndrome méditérranéen”. De quoi s’agit-il précisément ?

    Les femmes racisées subissent une double peine, elles sont à la fois victimes de sexisme et de racisme. En réalité, il faudrait tout un ouvrage pour pointer cette discrimination spécifique, dont l’une des facettes est le “syndrome méditerranéen”. C’est un préjugé raciste selon lequel les personnes maghrébines et noires exagèrent leurs douleurs, “en rajoutent”. La conséquence à nouveau est le manque d’écoute, une parole qui n’est pas prise au sérieux, ce qui peut entraîner une prise en charge différée et de la négligence voire de la maltraitance dans les soins.

    Plusieurs recherches montrent d’ailleurs que de nombreux handicaps, symptômes ou maladies sont mieux prises en charge lorsque les patients sont des hommes, pourquoi ?

    C’est ce qu’on appelle dans notre ouvrage le masculin neutre. La norme est masculine et pendant très longtemps, les études ont été faites uniquement sur des hommes, ou sur des mâles. Lorsqu’on ne prend pas en compte la différence anatomique ou physiologique entre les femmes et les hommes, on se coupe fatalement d’un certain nombre d’informations. On peut citer l’exemple de l’infarctus du myocarde, les femmes ont des symptômes différents de ceux des hommes, qui sont moins connus par le corps médical et on peut donc passer à côté du bon diagnostic. Ces dernières années, on a beaucoup communiqué sur le sujet, notamment auprès du grand public, mais il faut du temps pour que ces informations soient, d’une part, enseignées, et d’autre part, diffusées largement.

    Comment expliquez-vous qu’à l’adolescence les jeunes femmes sont encouragées à aller voir un·e gynéco alors que les jeunes hommes, eux, n’ont plus de suivi médical régulier ?

    On nous a mis en tête que le corps des femmes devait être médicalisé : nous sommes incitées à aller nous checker régulièrement, à vérifier que tout va bien, c’est devenu un réflexe. Ça vient d’une volonté de contrôle du corps des femmes, et si elle a été réelle et conscientisée à une certaine époque, elle ne l’est plus aujourd’hui mais c’est rentré dans les moeurs : le corps des femmes doit être vérifié comme on fait le contrôle technique d’une voiture chaque année.

    Dans les parcours de procréation médicalement assistée, il y a aussi de grandes disparités de traitement entre les femmes et les hommes…

    Oui, tout à fait, ce sont les femmes qui sont en ligne de mire et ce sont elles qui subissent la majorité des examens lorsqu’il y a suspicion d’infertilité. La médecine ne se soucie de la fertilité des hommes qu’après alors que statistiquement, les causes de l’infertilité sont partagées entre les deux sexes. Il n’est pas rare de ne voir seulement la femme à une première consultation pour infertilité. On laisse de côté les hommes et d’ailleurs, même eux s’en plaignent parfois. Certes, l’âge des femmes par exemple est un facteur important dans un parcours de PMA, mais celui des hommes l’est également et on l’oublie souvent. On s’acharne sur le corps des femmes sans se soucier des conséquences psychiques et psychologiques.

    Dans votre ouvrage, vous évoquez aussi les violences obstétricales et gynécologiques sur lesquelles on est en train de lever le voile…

    Oui, il y a le déni de la douleur des femmes, et, de façon plus générale, une mauvaise écoute des patientes alors que c’est la base de la médecine. On le voit notamment dans les accouchements où, par exemple, la volonté de la patiente de ne pas accoucher allongée n’est pas entendue. Cette non écoute est un terreau pour d’éventuelles violences. On parle aussi du point du mari (Ndlr : lorsqu’on recoud le vagin après une épisiotomie ou une déchirure avec des points de suture supplémentaires et inutiles pour resserrer l’entrée du vagin), c’est l’apogée du sexisme médical : dans un moment où la femme est dans une grande douleur, on pense au plaisir de l’homme !

    Observe-t-on aujourd’hui une meilleure prise en compte du consentement médical ?

    C’est très lent… À une époque, le consentement lors d’un acte médical n’était jamais pris en compte, aujourd’hui, on en parle davantage et la génération de soignant·es qui arrive est plus au fait de ces considérations. Mais il faut encore que les formations sur le sujet s’améliorent et que les habitudes changent et ça, c’est un très long processus.

    Les Patientes d’Hippocrate, Maud Le Rest, Eva Tapiero, Éd. Philippe Rey.

    #sexisme #misogynie #racisme #violences_médicales #violences_gynecologiques #médecine #santé #discrimination

  • Scandales sanitaires : des femmes en première ligne
    https://www.caminteresse.fr/sante/scandales-sanitaires-des-femmes-en-premiere-ligne-11157697

    Dix ans après le scandale du Médiator révélé par la pneumologue Irène Frachon, les laboratoires Servier ont été reconnus coupables de "tromperie aggravée" et condamnés à 2,7 millions d’euros d’amende ce lundi. Derrière les récents combats de santé publique, il y a très souvent des femmes, qui militent pour une médecine plus sûre et plus transparente.

    Elles s’appellent Aurélie Joux, Marine Martin, Marielle Klein, Marion Larat… Toutes ont un point commun : elles ont mobilisé l’opinion contre les dangers d’un médicament, d’un dispositif médical ou le détournement de son usage : le Distilbène, la Dépakine, le Cytotec, les implants Essure, le Lévothyrox…

    De simples patientes, ces femmes sont devenues des « combattantes ». Des « Résistantes » même, juge Florence Méréo, spécialiste de la santé au Parisien, qui a recueilli le témoignage de douze d’entre elles dans son livre Les résistantes, paru en 2019. Douze femmes qui font bouger la médecine..

    Si toutes ces femmes ont été au cœur des récents scandales sanitaires, c’est aussi qu’elles « en ont payé le plus lourd tribut », analyse Florence Méréo. Les produits incriminés concernent en effet des problématiques typiquement féminines : grossesse, contraception, accouchement… Ou des médicaments utilisés majoritairement par les femmes, tel le Lévothyrox (85% des prescriptions). C’était aussi le cas du Médiator, destiné aux diabétiques mais prescrit comme coupe-faim (75% de consommatrices en France). La pneumologue Irène Frachon avait alerté dès 2008 sur sa toxicité cardiaque. Les lanceuses d’alerte qui ont suivi sa trace se réclament toutes de cette figure de proue.
    Le combat de femmes ordinaires

    Mais cette fois, ce sont les patientes elles-mêmes qui montent au créneau. Certaines sont des victimes directes, comme Marielle Klein, qui a subi de graves symptômes neurologiques et musculaires après la pose des implants Essure, en 2011. Les autres ont été touchées dans la chair de leur chair. Timéo, le fils d’Aurélie Joux, est né lourdement handicapé après le déclenchement de l’accouchement avec du Cytotec. Les deux enfants de Marine Martin, qui a dénoncé les effets de l’anti-épileptique Dépakine pendant la grossesse, souffrent aussi de handicap. Elles racontent comment des industriels ou des médecins ont tenté de les faire passer pour des « folles », des « hystériques » ou des « emmerdeuses ». Parce qu’elles sont des femmes ?

    Aucune étude ne le prouve, mais des travaux montrent que lorsque les femmes se plaignent de douleurs, par exemple, leur ressenti est moins bien pris en compte que celui des hommes.

    Une persévérance qui a un prix

    Envers et contre tout, elles ont persisté, parfois des années durant, jusqu’à devenir des « porteuses d’alerte » : un concept développé par Solène Lellinger, maître de conférence en histoire et épistémiologie des Sciences à Paris-7, dans sa thèse sur les accidents médicamenteux et la genèse du scandale du Médiator. « La lanceuse d’alerte tire la sonnette d’alarme. Mais le terme “porteuse” indique qu’il faut tenir sur la durée », explique- t-elle. Au prix de conséquences parfois lourdes : Marine Martin y a laissé son emploi pour se consacrer à son association depuis neuf ans. Marielle Klein, elle, a quitté la présidence de Resist au bout de trois ans pour retrouver une vie familiale plus sereine. Derrière, d’autres femmes prennent déjà la relève. Dans l’affaire du Distilbène, le combat se transmet de mère en fille. Des études suggèrent que les enfants de la 3e génération pourraient être impactés.

    Je m’étonne au sujet de ce paragraphe :
    Aucune étude ne le prouve, mais des travaux montrent que lorsque les femmes se plaignent de douleurs, par exemple, leur ressenti est moins bien pris en compte que celui des hommes.
    Comment est-ce possible qu’aucune étude ne montre ce biais ?

    #violences_sexistes #violences_gynécologiques #violences_médicales #misogynie #continuum_féminicidaire #essure

  • Levothyrox : le laboratoire Merck annonce sa mise en examen pour « tromperie aggravée »
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/levothyrox-le-laboratoire-merck-annonce-sa-mise-en-examen-pour-tromperie-aggrav%C3%A9e/ar-AA137pXa
    https://img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AA137UsY.img?w=750&h=515&m=4&q=99

    « La juge d’instruction a décidé de mettre la société Merck en examen pour tromperie aggravée », a annoncé la filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck dans l’affaire du changement de formule du médicament Levothyrox qui avait causé d’importants effets secondaires.

    La filiale française du laboratoire pharmaceutique allemand Merck a annoncé mercredi sa propre mise en examen pour « tromperie aggravée » dans le dossier du changement de formule du médicament Levothyrox. Plusieurs milliers d’utilisateurs du Levothyrox avaient souffert d’effets secondaires à la suite d’un changement de formule de ce médicament.

    « Le président de Merck en France a été entendu » mardi à Marseille, explique le groupe dans un communiqué, audition à l’issue de laquelle « la juge d’instruction a décidé de mettre la société Merck en examen pour tromperie aggravée ».

    La mise en examen est liée aux « modalités d’information mises en place au moment de la transition de l’ancienne à la nouvelle formule en 2017 », pour ce médicament prescrit contre l’hypothyroïdie, précise l’entreprise.

    La nouvelle composition du médicament, modifiant certains de ses excipients afin d’apporter davantage de stabilité au produit, a été incriminée, entre mars 2017 et avril 2018, par quelque 31 000 patients souffrant notamment de maux de tête, insomnies, ou de vertiges.

    Une enquête pénale pour tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires a été ouverte en 2018.

  • Charte de la consultation en gynécologie et en obstétrique
    https://syngof.fr/actualite-syndicale/charte-de-la-consultation-en-gynecologie-et-en-obstetrique

    Le SYNGOF adhère à la Charte de la consultation en gynécologie et en obstétrique

    Les professionnels ont parfaitement conscience de la particularité de la consultation de gynécologie ou d’obstétrique qui touche à l’intimité psychique et physique des femmes. Cette consultation nécessite une écoute, une attitude, un dialogue et un examen physique dans un esprit de bienveillance et de respect mutuel. C’est pourquoi le CNGOF, la FNCGM ainsi que plusieurs sociétés savantes proposent à tous les praticiens de France d’adhérer à cette charte et de l’afficher dans les lieux d’attente, et à chaque femme d’en prendre connaissance avant la consultation.

    Charte de la consultation en gynécologie et en obstétrique

    La consultation en gynécologie ou en obstétrique n’est pas une consultation comme les autres puisqu’elle touche à l’intimité des patientes.

    Le praticien, médecin ou sage-femme, conduit la consultation avec bienveillance et respect, en gardant à l’esprit la particularité de cette consultation et les besoins d’écoute et de dialogue.

    L’examen clinique n’est pas systématique. Par exemple, il n’est pas conseillé lors de la première consultation d’une jeune femme pour contraception, en l’absence de symptômes.

    L’examen clinique est précédé d’une explication sur ses objectifs et ses modalités. Si la femme désire ne pas être examinée, elle est invitée à en faire part en début de consultation

    L’examen fournit des renseignements que l’imagerie ne peut pas apporter (comme l’état de la vulve, du vagin et du col, la mobilité des organes pelviens, la contraction des muscles ou la cartographie des zones douloureuses et la typologie des douleurs, ou encore l’origine de saignements ou de pertes). Il permet aussi la pratique de prélèvements (frottis, examens bactériologiques).

    L’accord oral de la femme est recueilli avant tout examen clinique.

    La femme doit pouvoir se dévêtir à l’abri des regards, dans le respect de sa pudeur.

    La personne examinée peut être assistée par l’accompagnant de son choix.

    L’examen peut comporter une palpation des seins, une palpation abdominale, un toucher vaginal avec gant ou doigtier, et l’usage de matériels médicaux tels qu’un spéculum ou une sonde endovaginale. Dans certains cas, le recours à un toucher rectal après explications peut être justifié.

    L’examen doit pouvoir être interrompu dès que la patiente en manifeste la volonté. Aucune pression, en cas de refus, ne sera exercée sur elle ; il convient alors de l’informer de l’éventuelle nécessité d’un nouveau rendez-vous pour réaliser l’examen, si celui-ci est indispensable, et de l’informer des limites diagnostiques et thérapeutiques que cette absence d’examen clinique peut entraîner.

    À l’hôpital ou en cabinet de ville, pour former les soignants de demain, un étudiant est susceptible d’assister à la consultation ; la présence d’un tiers, soignant, est soumise au consentement de la femme. Tout geste médical ou examen clinique éventuel pratiqué par l’étudiant est également subordonné à l’accord de la personne examinée.

    Les termes de cette charte s‘appliquent à toutes les explorations d’imagerie gynécologiques (telles les échographies endovaginales, les colposcopies, les hystéroscopies, les hystérographies, les hystérosonographies, les bilans urodynamiques…), qui doivent également respecter la pudeur de la femme.

    Rédaction 20 octobre 2021

    CNGOF – Collège national des gynécologues et obstétriciens français

    CIANE – Collectif interassociatif autour de la naissance

    CEGO – Collège des enseignants de gynécologie obstétrique

    CNEGM – Collège national des enseignants de gynécologie médicale

    FNGCM – Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale

    SFG – Société française de gynécologie

    CNSF – Collège national des sages-femmes de France

    #violences_obstericales #violences_medicales #violences_gynecologiques #violences_sexistes #sexisme #gynecologie

  • Enquête pour viol contre un ponte de la gynécologie : huit ans d’alertes ignorées - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/021021/enquete-pour-viol-contre-un-ponte-de-la-gynecologie-huit-ans-d-alertes-ign

    Une enquête pour « #viol sur mineure de plus de quinze ans », visant un #chirurgien de l’hôpital #Tenon, a été ouverte par le parquet de Paris fin septembre. Plusieurs de ses patientes avaient dénoncé, depuis 2013, des #violences_gynécologiques auprès de l’#AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Ordre des médecins, sans qu’aucune vérification n’ait été lancée.

    #pédocriminalité

  • Il est trop gros! Qu’est-ce qu’il est gras.* – LEXTERNE
    https://lexterne.wordpress.com/2021/06/25/faut-etre-plus-ferme-avec-lui-madame

    En #pédiatrie, on se lâche totalement sur la culpabilisation des comportements, encore plus qu’on ne le fait pour les malades adultes, car les parents se doivent d’être exemplaires quelle que soit leur situation. Ils doivent bien respecter toutes les règles des pédiatres, même si celles-ci changent tous les cinq ans, c’est la loi.

    Nombre de pédiatres prennent le pli de ce super contrôleur social qu’est ce médecin doublé d’un éducateur de parent. La morale est omniprésente dans les discours. La possibilité de faire un signalement lorsqu’on suspecte une maltraitance apporte un outil de plus à ce super docteur, qui peut se retrouver à littéralement envoyer la police. Untel n’est pas à jour de ses vaccins… Mmmh, c’est suspect.

    • C’est assez typique qu’il y ait cette pression sur les mères alors que les medecins font tres tres tres peu de signalements de violences sur enfants, probablement parceque les auteurs de violences sont surtout les pères et qu’il faut les aider à dominer femmes et enfants. La santé de ces derniers étant secondaire face à l’ordre social patriarcale.

      En 2004, le médecin de famille représentait seulement 0.1% des appelants au 119.

      https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00708587/document

      et ici une thèse plus récente sur les medecins de l’Ariège qui montre que globalement illes ne savent pas reconnaitre les maltraitances et pensent qu’elles sont très rare et ont peur des institutions d’aide à l’enfance ainsi que d’etre poursuivit pour violation du secret médicale. Dans ces documents je remarque que les exemples de scenarios proposé sont des violences commises par des mères, mères qui disent que leur conjoint est violent aussi avec l’enfant mais seule la mère fait l’objet de condamnation.
      http://thesesante.ups-tlse.fr/2607/1/2019TOU31024-1025.pdf

      #violences_médicales #violences_parentale #enfance

  • Pourquoi a-t-on interné Alys Robi? | Radio-Canada.ca
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1796871/alys-robi-archives-internement-femmes-droits-chanteuse


    Alys Robi en 1948.
    PHOTO : ROMÉO GARIÉPY

    Elle était talentueuse, ambitieuse et à ses affaires. A-t-on enfermé et lobotomisé la première star internationale du Québec parce qu’elle était trop affranchie pour son époque ? C’est la question que se pose sa petite nièce à la lumière de récentes découvertes.

    • Toujours à l’encontre des femmes, les accuser de #folie ou d’#hystérie pour ne surtout pas entendre ce qu’elles ont a dire, les faire taire, les enfermer, les torturer, les détruire et masquer tout cela sous des soins cliniques et scientifiques. Atroce, oui.

      [Apparté] je découvre le verbe #noliser

    • Le Canada choqué par la découverte de 750 nouvelles tombes près d’un pensionnat pour autochtones - Toute l’actualité de la Guadeloupe sur Internet - FranceAntilles.fr
      https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/international/le-canada-choque-par-la-decouverte-de-750-nouvelles-tombes

      Une tribu autochtone a annoncé jeudi la découverte lors de fouilles de plus de 750 tombes anonymes sur le site d’un pensionnat au Canada, nouvelle illustration du calvaire subi pendant des décennies par des enfants autochtones dans des établissements scolaires catholiques.

      Le mois dernier, l’identification des restes de 215 enfants près d’un autre établissement autochtone avait déjà meurtri le pays.

      « Nous avons repéré 751 tombes non marquées », sur le site d’un ancien pensionnat hébergeant des enfants autochtones à Marieval, en Saskatchewan, dans l’ouest du Canada, a déclaré jeudi le chef de la nation Cowessess, Cadmus Delorme.

      « Ce n’est pas une fosse commune, ce sont des tombes non-identifiées », a-t-il ajouté.

      Le Premier ministre Justin Trudeau, qui a dit sa « peine » jeudi dans un communiqué, a estimé que le Canada devait « tirer les leçons de (son) passé et avancer sur le chemin commun de la réconciliation ».

      Ces découvertes ravivent le traumatisme vécu par quelque 150.000 enfants amérindiens, métis et inuits, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture et enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays.

      Nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4.000 y ont trouvé la mort, selon une commission d’enquête qui avait conclu à un véritable « génocide culturel » de la part du Canada.

      Le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines de la province de la Saskatchewan, Bobby Cameron, a dénoncé jeudi un « crime contre l’humanité ».

      « Le seul crime qu’on ait jamais commis était d’être nés autochtones », a-t-il affirmé.

      « Nous trouverons d’autres corps et nous ne nous arrêterons que lorsque nous aurons trouvé tous les enfants », a promis le responsable.

      Les fouilles autour de cette ancienne école de Marieval avaient débuté fin mai après la découverte des restes de 215 écoliers enfouis sur le site d’un autre ancien pensionnat, celui de Kamloops, en Colombie-Britannique, province la plus à l’ouest du pays.

      – « Tragique mais pas surprenant » -

      Cette découverte avait provoqué une onde de choc au Canada et relancé le débat sur ces institutions honnies où les enfants autochtones étaient envoyés de force afin d’y être assimilés à la culture dominante.

      Elle avait également relancé les appels à l’intention du pape et de l’Eglise à présenter des excuses pour les abus et violences dont ont souffert les élèves de ces pensionnats. Le souverain pontife s’était toutefois refusé à présenter de telles excuses, provoquant la colère et la frustration des communautés autochtones canadiennes.

      De leur côté, les experts en droits humains de l’ONU ont exhorté Ottawa et le Vatican à mener une enquête rapide et complète.

      « C’est absolument tragique mais pas surprenant », avait réagi dès mercredi soir Perry Bellegarde, chef de l’Assemblée des Premières nations, qui représente plus de 900.000 autochtones au Canada, sur son compte Twitter.

      Le pensionnat de Marieval, dans l’est de la Saskatchewan, a accueilli des enfants autochtones entre 1899 et 1997, avant d’être démoli deux ans plus tard et remplacé par une école de jour.

      Interrogé sur la chaîne CBC, un ancien pensionnaire de l’école de Marieval, Barry Kennedy, a estimé que cette nouvelle découverte n’était que la partie émergée de l’iceberg.

      « J’imagine que, vous savez, d’après les histoires qui ont été racontées par nos amis et camarades de classe, il y a plusieurs endroits (où se trouveraient des sépultures) par école », a-t-il expliqué.

      « J’ai eu un ami qui a été traîné au dehors une nuit, il hurlait », s’est-il souvenu. Il ne l’a plus jamais revu. « Il s’appelait Bryan... Je veux savoir où est Bryan. »

      « On nous a fait découvrir le viol », a ajouté Barry Kennedy. « On nous a fait découvrir les coups violents. On nous a fait découvrir des choses qui n’étaient pas normales dans nos familles. »

      Dans la foulée de la découverte des restes d’enfants au pensionnat de Kamloops, des fouilles ont été entreprises autour de plusieurs de ces anciens établissements scolaires partout au Canada, avec le concours des autorités gouvernementales.

      Plusieurs dirigeants de la communauté autochtone s’attendent à d’autres découvertes macabres dans les prochains mois.

    • Contrôle et mise sous tutelle : Britney Spears et Camille Claudel, même combat ?
      https://theconversation.com/controle-et-mise-sous-tutelle-britney-spears-et-camille-claudel-mem

      L’actualité récente concernant la contestation judiciaire par Britney Spears du contrôle exercé par son père sur ses biens — une « tutelle administrative » que la chanteuse a qualifié d’« abusive » — fait penser au sort réservé à la sculptrice Camille Claudel. Sa liberté a également été limitée par des membres de sa famille il y a plus d’un siècle.
      Un supporter de Britney Spears lors d’un rassemblement « Free Britney », le 14 juillet 2021, à Washington. Des fans ont organisé des manifestations depuis que la pop star s’est exprimée contre sa mise sous tutelle au tribunal. (AP Photo/Jose Luis Magana)

      Certains supporteurs de la campagne #FreeBritney sont choqués que la famille de Britney Spears ait pu maintenir l’artiste sous tutelle pendant 13 ans. Dans le cadre de cette tutelle, la vedette affirme avoir été abusée, exploitée, médicamentée et contrôlée.

      Mais de tels arrangements juridiques ont été imposés à des femmes artistes auparavant. Ils reflètent des croyances biaisées sur les capacités des femmes à gérer leur vie et leurs activités professionnelles.

      Claudel, qui est décédée en 1943, a été confrontée à un arrangement similaire à celui décrit par Spears. À une époque où il était très inhabituel pour une jeune femme de travailler comme sculpteur, Claudel a eu une carrière réussie. Elle a d’abord étudié avec le sculpteur Alfred Boucher avant de devenir l’élève, puis l’assistante, la collaboratrice et la partenaire romantique du sculpteur Auguste Rodin. En 1913, la famille de Claudel l’a fait admettre à un asile.
      Des attentes d’une vie conventionnelle

      La relation de Claudel avec Rodin a continué de façon intermittente de 1884 à 1896. C’étaient sans doute des années stimulantes pour la sculptrice, mais elles étaient aussi difficiles. Sa famille conservatrice de classe moyenne voulait qu’elle mène une vie conventionnelle — une vie où la sculpture figurait uniquement comme un passe-temps, et qui n’incluait certainement pas une relation extra-conjugale avec un homme beaucoup plus âgé. La famille de Claudel s’attendait à ce qu’elle se marie, comme la plupart des femmes de sa classe sociale.

      Rodin était lié à sa compagne Rose Beuret et ne voulait pas la quitter pour Claudel. Une lettre du frère de Claudel, le dramaturge et poète Paul Claudel, suggère que la sculptrice a été enceinte de Rodin et a subi au moins un avortement pendant leur relation.

      Lorsque leur relation tumultueuse a pris fin, Claudel s’est d’abord remise sur pied et a commencé à sculpter des œuvres très différentes de celles de Rodin. Elle utilisait des matériaux différents, ses œuvres étaient plus petites et ses sujets étaient plus contemporains.

      Mais elle a eu du mal à obtenir des commandes pour ses œuvres et à gagner sa vie. Ses voisins ont commencé à se plaindre de son comportement étrange. Ses lettres révèlent qu’elle a commencé à devenir paranoïaque que « la bande de Rodin » lui vole ses idées et l’empêche de vendre ses statues.
      Diagnostic d’une « psychose paranoïaque »
      Sculpture représentant quatre femmes blotties dans un coin en train de discuter
      Les Causeuses, (Les commères) de Camille Claudel. Bronze et marbre teinté (ou albâtre). (Pierre André Leclercq/Flickr), CC BY

      Le 7 mars 1913, la famille de Claudel entame les démarches pour la faire admettre à l’asile de Ville-Evrard, où on l’amène quelques jours plus tard.

      Le médecin-en-chef de l’asile diagnostique Claudel d’une psychose paranoïaque. Cela confirmait les observations d’un autre médecin, le voisin de la sculptrice, qui avait préparé le certificat médical nécessaire à la demande de sa famille.

      Sa famille était préoccupée par la santé mentale de Claudel depuis plusieurs années. À peine une semaine après la mort de son père, elle a décidé de l’institutionnaliser. Le père de Claudel l’avait soutenue, moralement et financièrement, malgré la très forte désapprobation de sa carrière et de ses choix de vie de la part de sa mère. En vertu de la « loi sur les aliénés » de 1838, une fois diagnostiquée comme « aliénée », Claudel acquiert un statut légal équivalent à celui d’une mineure. Sa famille a le pouvoir de l’interner et de prendre des décisions en son nom.

      En 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Claudel est transférée à une seconde institution, l’asile de Montdevergues, près d’Avignon, plus loin du soutien qu’elle avait toujours à Paris. Claudel est restée à l’asile de Montdevergues jusqu’à sa mort, près de 30 ans plus tard.
      Campagne de libération

      Dans un premier temps, comme le montre la spécialiste en littérature française Anna Norris, le cousin de Claudel, Charles Thierry, écrit à sa famille et fait campagne pour sa libération. Mais sa famille refuse d’en entendre parler.

      Elle a plutôt obtenu que l’asile empêche Camille Claudel d’envoyer et de recevoir des lettres. Ne sachant pas que ses lettres ne sortaient pas, sauf aux membres de sa famille à qui l’institution les envoyait, elle a continué à écrire.

      Des chercheuses comme Norris et la professeure d’études françaises Susannah Wilson ont étudié les lettres que Claudel a écrites de l’asile pour mieux comprendre sa santé mentale. (Aujourd’hui, nous pouvons constater un intérêt populaire similaire pour l’analyse du compte Instagram de Britney Spears).
      La famille désapprouve

      Norris et le psychiatre Michel Deveaux écrivent tous les deux que dans les années 20, les médecins estimaient que Claudel pouvait être réintégrée à la société. Mais sa famille l’a gardé à Montdevergues et ce, malgré le désir de Claudel de partir. Cette tentative de contrôle n’était pas due au fait qu’ils profitaient de son travail (ainsi que Spears a accusé sa famille), mais plutôt, comme l’affirme Norris, parce qu’ils désapprouvaient de sa vie et avaient honte de ses choix.

      Je me suis demandé si la famille de la sculptrice ne pensait pas aussi qu’elle entraverait la carrière d’écrivain de son jeune frère, Paul Claudel, au moment où elle commençait à prendre son envol.
      Trailer de « Camille Claudel 1915. ».
      Liberté et autonomie menacées par d’autres

      Depuis les années 1980, la vie et l’œuvre de Claudel ont été redécouvertes par des chercheurs travaillant dans les domaines de l’histoire de l’art, des études féministes, des études culturelles et de l’histoire de la psychiatrie.

      Les artistes, en particulier en France, ont produit une foule d’œuvres populaires à son sujet. Des livres, des pièces de théâtre et des films se sont penchés sur sa relation avec Rodin et, plus récemment, sur son placement en institution.

      Comme pour Britney Spears, tous les faits concernant Claudel ne sont pas toujours faciles à interpréter. Ce qui est clair, c’est que ces deux femmes de talent ont perdu le contrôle de leur vie, ont été isolées et déclarées incapables par des professionnels de la santé après l’intervention de leur famille. Dans les deux cas, les systèmes médicaux ou juridiques ont échoué à aider ces femmes artistes à reprendre le contrôle de leur vie ou à améliorer leur santé mentale.

      #tutelle #patriarcat

    • Voices from the Asylum: Four French Women Writers, 1850-1920
      Susannah Wilson
      Abstract

      This book investigates the lives and writings of four women incarcerated in French psychiatric hospitals in the second half of the nineteenth century and early twentieth century. The renowned sculptor (and mistress of Rodin) Camille Claudel, the musician Hersilie Rouy, the feminist activist Marie Esquiron, and the self‐proclaimed mystic and eccentric Pauline Lair Lamotte, all left first‐hand accounts of their experiences. These rare and unsettling documents provide the foundation for a unique insight into the experience of psychiatric breakdown and treatment from the patient’s viewpoint. By linking the question of gender to the process of medical diagnosis made by contemporary clinicians such as Sigmund Freud, this book is a text‐based analysis, which argues that psychiatric medicine functioned as an integral part of an essentially misogynistic and oppressive society. It suggests that partially delusional narratives such as these may be read as metaphorical representations of real suffering. The construction of these narratives constituted an act of resistance by the women who wrote them, and they prefigure the feminist revisionist histories of psychiatry that appeared later in the twentieth century. Straddling the disciplines of literature and social history, and based on extensive archival research, this book makes an important contribution to the feminist project of writing women back into literary history. It brings to light a fascinating but hitherto unrecognized literary tradition in the prehistory of psychoanalysis: the psychiatric memoir.

      https://oxford.universitypressscholarship.com/view/10.1093/acprof:oso/9780199579358.001.0001/acprof-9780199579358

      #freud #psychanalyse #psychiatrie

  • #Violences_médicales

    Le 23 décembre 2011 je me suis fait vasectomiser. L’anesthésie locale n’a pas fonctionné. Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie, la douleur était si intense qu’aucun son n’arrivait à sortir de ma gorge. Je me cramponnais à la table d’opération, une bouffée de chaleur m’avait envahi tout le haut du corps et le visage.
    Le chirurgien ne s’en est aperçu que quand il m’a regardé après avoir incisé mes testicules, coupé et cautérisé les canaux et refermé l’une des deux ouvertures.

    Je hais les médecins, l’un a tué mon père, un autre a faillit tuer 2 fois ma mère.

    Toulouse. Erreur d’anesthésie : paralysé mais conscient, il est opéré de tumeurs sans pouvoir hurler | Actu Toulouse
    https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-erreur-d-anesthesie-paralyse-mais-conscient-il-est-opere-de-tumeurs-sa

    On peine à imaginer sa souffrance et son impuissance. Prisonnier d’un corps qui souffre le martyre sans pouvoir se manifester. En avril 2019, un patient atteint de plusieurs tumeurs aux reins se fait opérer à la clinique Croix du sud à Quint-Fonsegrives (Haute-Garonne), près de Toulouse.
    « Je ressentais tout »

    Un anesthésiste se charge de l’endormir. Mais le geste qu’il pratique va se transformer en torture pour la victime. « Tous les muscles de mon corps étaient paralysés, je ne pouvais plus bouger, mais je ressentais tout. J’ai souffert pendant un quart d’heure sans pouvoir hurler », témoigne le patient dans La Dépêche.

    Une horreur absolue. Quand le chirurgien s’est aperçu que le patient était conscient, il a immédiatement cherché l’anesthésiste… qui avait disparu.
    Trois ans d’interdiction d’exercer

    Pour cette faute professionnelle, le docteur Jean-Jacques Charbonnier, 64 ans, vient d’être condamné en appel à 6 mois de prison avec sursis pour « blessures involontaires ».

    La justice a assorti sa décision d’une interdiction d’exercer pendant trois ans. Soit deux de plus qu’en première instance.

    • Jean-Jacques Charbonier, né le 16 mai 1956 à Saint-Gaudens, est un médecin anesthésiste français, référent en réanimation à Toulouse depuis 2004. Il est aussi un auteur connu pour défendre la thèse d’une vie après la mort qui serait palpable lors d’une expérience de mort imminente et révélatrice de l’existence d’une conscience indépendante de l’activité neuronale. Ses thèses sont critiquées par la communauté scientifique. Fin 2018, le Dr. Charbonier s’est vu interdire d’exercice durant trois mois avec sursis pour avoir utilisé son titre de médecin afin de promouvoir ses activités non scientifiques et rémunérées liées à la transcommunication hypnotique.
      (...)
      Fin septembre 2020, Jean-Jacques Charbonier a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et à un an d’interdiction d’exercer la médecine par le tribunal correctionnel de Toulouse en raison d’une faute d’anesthésie et de surveillance du patient lors d’une opération en avril 2019. L’avocat de Charbonier à fait appel.

      En mai 2021, Jean-Jacques Charbonier est condamné en appel à 6 mois de prison avec sursis pour « blessures involontaires », assortis d’une interdiction d’exercer pendant 3 ans

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Charbonier

  • Pilule, avortement, PMA... Le difficile accès aux soins des femmes confinées
    https://reporterre.net/Pilule-avortement-PMA-Le-difficile-acces-aux-soins-des-femmes-confinees

    Selon la conseillère, de nombreuses personnes s’interdisent (ou se voient refuser) l’accès à la contraception, au dépistage d’une infection sexuellement transmissible ou à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), « comme si les questions de santé sexuelle et reproductive n’avaient plus le droit d’exister en ce moment ».

    Afin de garantir le droit d’interrompre une grossesse non-désirée, une centaine de professionnelles ont réclamé, dans une tribune publiée le 31 mars, l’allongement dérogatoire du délai d’IVG de quatorze à seize semaines d’aménorrhée. Une mesure rejetée par le Parlement, et qui, pour le ministre de la Santé, est un sujet « trop important pour être traité dans l’urgence »... Pour l’heure, le gouvernement s’est contenté d’allonger le délai de l’IVG médicamenteuse à domicile (de sept à neuf semaines d’aménorrhée), d’assouplir les protocoles pour limiter les allers-retours dans les structures médicales et de favoriser les téléconsultations.

    Dans un courrier adressé le 23 avril à des associations et parlementaires, le ministre admet également la possibilité de pratiquer des IVG tardives, au-delà de quatorze semaines, en cas de « détresse psychosociale » qui mettrait en péril la santé de la mère. Des mesures qui restent timorées face à la situation : avorter à domicile peut s’avérer impossible, en particulier pour les mineures qui ne souhaitent pas que leurs parents soient au courant, et quant à la « détresse psychosociale », sa détermination reste à l’entière discrétion des praticiens. Le refus d’allonger légalement le délai d’IVG laisse ainsi présager, au moment du déconfinement, « un engorgement des services, avec une arrivée massive de femmes en fin de délai ou hors-délai », conclut Perrine.

    En temps de crise sanitaire, la santé reproductive et mentale des femmes est menacée du fait de réponses politiques insuffisantes, mais aussi parce qu’elle est déjà, en temps normal, négligée. « Sur le plan psychologique, quand on subit des échecs de PMA, mais aussi quand on fait une grossesse extra-utérine, on avorte, on accouche, on n’est pas accompagnées, conclut Estelle. Chacune se débrouille avec ses armes. On a beau le savoir, on le subit quand même... »

    Comme toujours, #arbitraire #violences_médicales #pharmacie #droits_reproductifs en danger...

  • Des médecins dérapent sur Facebook sous couvert d’humour carabin
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070120/des-medecins-derapent-sur-facebook-sous-couvert-d-humour-carabin

    Des contenus racistes, sexistes, grossophobes et anti-pauvres. Voici ce que révèlent des pages Facebook alimentées par des praticiens et des étudiants en médecine, dont un groupe privé qui rassemble près de 11 400 blouses blanches. Du lynchage au patient bashing, voire aux pratiques discriminatoires… Comment de tels débordements sont-ils possibles et tolérés ? Une photo de Hitler qui illustre un appel à l’extermination des musulmans dans un « journal humoristique » d’étudiants de la faculté de médecine (...)

    #Facebook #racisme #modération #sexisme #discrimination #haine #Islam #pauvreté

    ##pauvreté

  • « Quand les seins tombent, je refuse la consultation. » Sur Facebook, des médecins violent leur serment
    https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20200105.OBS23047/quand-les-seins-tombent-comme-ca-je-refuse-la-consultation-sur-facebook-1

    Sur le groupe Facebook privé « le Divan des médecins », regroupant plus de 11 000 praticiens, sont publiées des photos reconnaissables de patients et des commentaires à caractère pénal. Contacté, l’Ordre des Médecins promet une analyse juridique de ces contenus « effarants ».

  • Violences conjugales : pourquoi la levée du secret médical est « dangereuse » - Le Point
    https://www.lepoint.fr/societe/violences-conjugales-pourquoi-la-levee-du-secret-medical-est-dangereuse-27-1

    Bruno Py rappelle qu’« il n’y a pas de médecine possible sans confiance, pas de confiance sans confidence et pas de confidence sans secret », selon la formule du Pr Louis Portes, président du Conseil national de l’ordre des médecins sous Vichy – il le demeurera jusqu’en 1950. « Si Hippocrate et les siens ont inventé le secret il y a près de 2 500 ans, ce n’est ni pour embêter leurs confrères ni pour leur donner un quelconque pouvoir. Le secret médical a régulièrement été attaqué, au nom de la sûreté et de l’ordre public, mais, sans lui, il n’y a pas de médecine possible », insiste le professeur.

    #secret_médical

    Parce que la défense des plus faibles masque bien souvent une destruction des #droits_fondamentaux. Et parce que tant qu’une prise en charge digne de ce nom des femmes violentées ne sera pas mise en place, faire des médecins des auxiliaires de police est démagogique, liberticide et criminel.

    • Je me doute que Macron-schiappa ont fait de la merde, mais pour les signalements de maltraitances sur mineurs les medecins ne respectent pas la loi et cela depuis longtemps :

      Signalement des maltraitances sur mineurs en France
      Que dit la loi ?

      Pour les professionnels, assistantes sociales, éducateurs, médecins, instituteurs, le principe du secret professionnel est défini par les articles 226-13 et 226-14 du code pénal pour les assistantes sociales, les autres travailleurs sociaux sont tenus a une discrétion professionnelle. Cependant les personnes astreintes au secret professionnel doivent toujours faire part des mauvais traitements à l’égard des mineurs1. La révélation du secret dans ce cas est possible (article 226-14 du code pénal).
      Dans tous les cas, toute personne ayant connaissance de l’existence d’un enfant en danger ou en risque de l’être doit aviser les autorités médicales, judiciaires ou administratives. Ne pas le faire serait tomber sous la coupe de la non-dénonciation de mauvais traitements infligés à un mineur (article 434-3 du code pénal).

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Signalement_des_maltraitances_sur_mineurs_en_France

      Les medecins ne font que 2 à 5% des signalements de violences sur mineurs selon les stats de l’ordre des medecins.

      La place et le rôle des médecins face au danger et à la maltraitance Maria Montessori, Janusz Korczak, John Bowlby, cités plus haut, étaient médecins, de même que C. Henry Kempe, auteur en 1962 de l’article médical fondateur sur la clinique de la maltraitance18 et Ambroise Tardieu qui, cent ans plus tôt, avait publié un article tout à fait comparable (Étude médico-légale sur les sévices et mauvais traitements exercés sur des enfants19) mais n’avait été écouté d’aucun membre de la communauté médicale française, notamment parce qu’il osait affirmer que les auteurs de ces terribles forfaits étaient les parents. Ce déni perdure dans la communauté médicale française si on en juge par le fait que seulement 5 % des signalements émanent des médecins20. Pourtant, si l’école accueille tous les enfants à partir de l’âge de 2 ans ½ - 3 ans, avant cet âge, hors du cercle familial et des amis, seuls les médecins sont amenés à les voir. En effet, le système de santé les prend en charge dès la naissance, au titre de la prévention (vaccinations, surveillance du développement psychomoteur et de la croissance) et de nombreux médecins sont concernés (médecins de Protection maternelle et infantile [PMI], hospitaliers, pédiatres et généralistes libéraux). Par ailleurs tous les enfants maltraités passent un jour ou l’autre par le système de santé (notamment le cabinet du généraliste ou du pédiatre et les urgences hospitalières) ou peuvent être repérés dans le cadre de consultations de prévention (PMI, Santé scolaire). De nombreuses disciplines sont concernées à des degrés divers (médecine générale, pédiatrie, urgences, pédopsychiatrie, psychiatrie, gynéco-obstétrique, chirurgie, médecine légale, voir d’autres telles que l’ORL, la stomatologie ou l’ophtalmologie) et pour des tâches diverses à tout les stades du processus du danger et de la maltraitance, depuis le dépistage des facteurs de risque jusqu’au suivi des enfants placés et à l’expertise des enfants décédés. Il existe de nombreux écrits concernant l’attitude du corps médical face au danger et à la maltraitance, notant notamment leur insuffisante formation sur le développement normal et pathologique du petit enfant et sur la clinique de la violence ainsi que leur réticence à collaborer avec les autres secteurs professionnels (social, judiciaire, éducatif) et à signaler, surtout dans leur propre classe sociale. La véritable hantise d’engager sa responsabilité personnelle ressort particulièrement bien du rapport remis à Marie Derain, défenseure des enfants, sur « l’affaire Marina »21. La formation Tous les professionnels concernés par la santé, l’éducation et la protection des jeunes enfants reçoivent une formation spécialisée sur l’abord du danger et de la maltraitance. Toutefois cette formation est souvent insuffisante et en tout cas ne favorise pas le décloisonnement entre secteurs, ce qui ressort massivement du rapport Marina. Il faut donc envisager des formations pluri professionnelles. Et il faut mener en parallèle des activités d’information pour le public mais aussi pour les professionnels. En effet, trop souvent, parents, professionnels, pouvoirs publics ignorent ou méconnaissent les droits de l’enfant. Parfois même, ils considèrent ces droits comme anecdotiques ou excessifs (« les enfants ont trop de droits »). Pourtant les droits de l’enfant actés dans la CIDE constituent un socle que tout un chacun devrait connaître, autant que les droits de l’homme. Cette réflexion est menée dans un contexte de sérieuse ignorance de l’ampleur du problème.

      https://www.inserm.fr/sites/default/files/2017-11/Inserm_RapportThematique_MaltraitanceEnfants_RapportComplet_2014.pdf
      –—

      L’association ALMA a constaté que très peu de signalements sont effectués par les médecins. Sur 10 000 dossiers traités ces dernières années, il n’y en a pas 10 qui proviennent du signalement d’un médecin . Ce reproche d’indifférence adressé aux médecins concerne toutes les maltraitances, qu’elles visent les enfants, les personnes âgées, les handicapés mentaux ou les femmes victimes de violences conjugales. Certains d’entre eux se retrouvent pourtant accusés pour avoir voulu aider l’une de ces victimes sans respecter les formes légales prévues. Entre le devoir de porter secours et le respect de la confidentialité, la voie est étroite.

      https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/044000405.pdf

      Quand les medecin·es font des signalements illes semblent avoir des problèmes :
      https://www.lemonde.fr/archives/article/2000/10/05/l-ordre-des-medecins-saisi-apres-un-signalement-d-eventuels-sevices-sexuels_

      #omerta #déni #complicité

    • On retrouve le même raisonnement sur l’idée de retirer l’exercice de l’autorité parentale : le droit existe ; appliquons-le et interrogeons-nous déjà sur les blocages à son application.

      On restituera intégralement l’article 223-6 durcit en 2018 s’agissant de victimes mineures :

      « Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l’intégrité corporelle de la personne s’abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

      Sera puni des mêmes peines quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours.

      Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende lorsque le crime ou le délit contre l’intégrité corporelle de la personne mentionnée au premier alinéa est commis sur un mineur de quinze ans ou lorsque la personne en péril mentionnée au deuxième alinéa est un mineur de quinze ans. »

      Le mot essentiel est ici quiconque , sous-entendu tenu ou non au secret professionnel. On est hors la question du secret prpfessipnnel

      Ce texte n’oblige pas à parler, mais à agir : il oblige à faire la preuve qu’ayant conscience du péril dans lequel se trouvait la personne, on n’aura pas fait le nécessaire à son niveau pour tenter d’éviter que cette situation se cristallise ou la faire cesser. A noter qu’on est sur obligation de moyens, pas de résultat : la démarche peut échouer. La loi consacre un devoir d’ingérence. A l’intéressé de faire le choix des moyens retenus selon les circonstances et l’analyse qu’il en fait : parler ou agir ; en tout cas, ayant posé un diagnostic inquiet, il ne peut rester indifférent. La sanction de l’inaction sera d’autant plus sévère pour le professionnel dont on pouvait penser qu’il savait comment agir ou qui prévenir.

      On observera que pour le législateur l’intégrité de la personne est une valeur plus importante que le respect de sa vie privée : il en vaut 5 ans – 7 pour un enfant victime – de ne pas avoir fait le nécessaire pour protéger une personne quand la violation du secret « vaut » 1 an ! L’orientation donnée par le législateur est claire.

      Faut-il aller jusqu’à leur imposer une obligation parler comme celle de l’article 434-1 CP dont ils sont dispensés ?

      « Le fait, pour quiconque ayant connaissance d’un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

      En l’état sont exceptés des dispositions qui précèdent, sauf en ce qui concerne les crimes commis sur les mineurs :

      1° Les parents en ligne directe et leurs conjoints, ainsi que les frères et sœurs et leurs conjoints, de l’auteur ou du complice du crime ;

      2° Le conjoint de l’auteur ou du complice du crime, ou la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui.

      Mais également (dernier alinéa) les personnes astreintes au secret dans les conditions prévues par l’article 226-13 quitte (conf. supra) , et la remarque est essentielle, tout médecin qu’ils soient à agir s’il y a risque de reitération.

      La question est posée régulièrement pour les enfants victimes. Le législateur – proposition de la sénatrice Giudicelli de 2016 – a fini par y renoncer en 2018 avec la crainte que les médecins n’aient plus à se poser la question dès lors qu’ils ne seraient plus mobilisés pour apporter des secours à l’enfant victime. On a fini par affirmer que les médecins qui signaleraient ne risqueraient pas de poursuite pour dénonciation calomnieuse. Cela était déjà évident, mais en l’écrivant on entendait rassérénés les médecins et les travailleurs sociaux. Ce tour de passe-passe a camouflé le fait qu’on ne changeait pas la loi come inégalement souhaité.

      En vérité c’est moins la loi qu’il faut modifier que les mentalités et déjà la connaissance de la loi chez les professionnels et leurs formateurs. Il faut avoir confiance dans la capacité des professionnels de la médecine à gérer les situations de danger quitte à les mieux sensibiliser et former pour évaluer et mobiliser les compétences locales. Plus ils auront une culture générale du dispositif de protection des femmes violentées – ou des enfants en danger- , mieux ils connaitront les termes du dispositif territorial dans lesquels ils interviendront , mieux ils pourront apprécier s’il faut parler ou dérouler leur action. Etant observé, c’est le fruit de l’histoire, que personne seul ne peut prétendre résoudre à elle-même ces situations aussi délicates sur le plan psychologique et douloureuses. Et que les violences infligées par un homme sur sa compagne sont quasiment appelées à se renouveler si rien n’interfère : le respect a disparu et autorise tout chez l’auteur.

      On peut être plus précis sur les violences notamment psychologiques et morales visées mais on n’ira guère plus loin. On devrait privilégier un module de formation initiale ou complémentaire qu’une nouvelle loi.

      On retiendra que rien n’empêche légalement le médecin confronté à une situation de femme maltraitée d’alerter que celle-ci le veuille ou pas notamment si elle est en état de sidération ou d’emprise et incapable d’assurer sa survie.

      https://www.lemonde.fr/blog/jprosen/2019/11/24/violences-faites-aux-femmes-et-aux-enfants-interrogations-sur-les-innovation

    • Autre situation qui me semble se téléscopé avec cette prétendu levé du secret médical :

      Faute de places disponibles en psychiatrie infanto-juvénile, la CGLPL pointe également la gravité de l’hospitalisation des mineurs en service adultes, malgré la prise en charge de qualité par l’unité mobile pour adolescents hospitalisés. Des mineurs de plus de seize ans, mais parfois des enfants dès douze ans, sont hospitalisés au milieu de patients adultes, ce qui accroît leur vulnérabilité. « Des incidents graves sont rapportés au sein des unités d’hospitalisation pour adultes, dont des adolescents seraient victimes, constitués de propos et gestes violents de la part de patients adultes, parfois de nature sexuelle, parfois relatifs à la consommation de produits stupéfiants, sans traçabilité ni suivi satisfaisants. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/251119/psychiatrie-adeline-hazan-etrille-le-centre-hospitalier-du-rouvray

      –---
      Centre hospitalier du Rouvray : la triste routine des violences sexuelles sur mineurs

      Alors que la colère gronde de nouveau au centre hospitalier du Rouvray, la problématique de l’hospitalisation des mineurs reste en souffrance. Elle figure (toujours) en bonne place dans les revendications syndicales qui réclament, sans succès, un service dédié aux adolescents. Mélangés aux adultes, plusieurs mineurs hospitalisés ont subi, ces dernières années, des agressions sexuelles et même un viol. En partenariat avec le CHU, la direction annonce la création d’un nouveau dispositif. L’agence régionale de santé, qui tient les cordons de la bourse, n’a pas encore pris d’engagement ferme.

      Par Manuel SANSON | 24 Sep 2019

      https://www.lepoulpe.info/centre-hospitalier-du-rouvray-la-triste-routine-des-violences-sexuelles-s
      #paywall #violences_médicales

      –---

    • Merci @mad_meg pour ces retours. Assurer le bien être des enfants est vraiment un sujet important qui n’intéresse pas grand monde malgré la situation absolument catastrophique, tant au niveau des violences subies que des conditions de prise en charge et de protection.

      Pourtant, en France, un enfant est tué tous les 5 jours par ses parents ou ses proches. Quid des survivant·es et dans quelles conditions ?

      Les mécanismes de déni sont à l’œuvre et restent soutenus par cette politique démagogique qui médiatiquement fait croire qu’elle agit alors qu’elle retire tous moyens financiers aux centres de soins, aux associations comme aux observatoires. Mais aussi par une politique génératrice de violence qui accroit la misère et la stigmatisation des plus faibles.

      J’ai aussi des questions en suspens sur le fait d’appliquer aux femmes qui ont été violentées une sorte de statut de mineur·es. Il y a urgence à agir pour les plus fragiles. Est-ce que ce biais régalien et de nouveau légaliste, alors que les lois existent déjà comme tu le relèves, n’est pas une façon de masquer le manque d’ambition des changements nécessaires comme la réduction drastique des financements cités plus haut ?
      #mousse_politique

    • C’est pire que ca, le gouv instrumentalise les violences faites aux enfants et aux femmes pour faire passer ses pires biteries. Ce qui l’interesse c’est de se servir de ces violences faites aux femmes et aux enfants pour faire passer des mesures d’économie, des mesures de renforcement du pouvoir patriarcale.
      Ainsi le grenelle du foutage de gueule fait aux femmes fera qu’on inscrit dans la loi que l’autorité parentale est déchue pour les pères auteurs de féminicides. Mais la loi le permettait déjà et même avant que le féminicide sois commis ! maintenant tu pourra déchoir l’autorité des pères seulement en cas d’homicide réussi (car en cas de tentative je présume que ca ne sera plus assez et qu’on laissera la chance de recommencé)

      Par exemple la réforme de l’age de la majorité sexuelle n’as pas permis de protégé les enfants du tout.
      ca à permis
      – de faire baisser l’age du consentement sexuel à 4 ans -
      – de crée une correctionnalisation des viols à travers un tribunal spécial au rabais pour sous citoyennes.

      Pour l’instant leur grenelle pro violences faites aux femmes ca permet :
      – de flatter les racistes, en ressortant la double peine
      – de prétendre coller un flic dans chaque rame de métro pour prévenir les agressions sexistes - projet débile et irréalisable du candidat marcheur blanc pour les municipales parisiennes.
      – de détruire le secret médicale car ca sera l’occasion de vendre des infos et on sais que chez les marcheurs tout est à vendre https://seenthis.net/messages/813090
      – de faire diversion pendant que les réformes qui précipitent encor plus les enfants et les femmes dans la misère - réforme retraites, santé, éducation, administration ciblent avant tout les femmes.

  • Le « label bientraitance » du CNGOF : de la poudre aux yeux pour ne pas changer les pratiques
    http://marieaccouchela.net/index.php/2019/10/18/le-label-bientraitance-du-cngof-de-la-poudre-aux-yeux-pour-ne-pas-c

    Le CNGOF vient de sortir son « label bientraitance » pour les maternités, à grand renfort de communication dans la presse.

    Les gynécos auraient-ils compris les femmes, et prennent-il le taureau par les cornes pour changer de fond en comble les pratiques afin de respecter les accouchements ? Y aurait-il enfin une volonté de respecter les recommandations basées sur l’état de la science ? Les médecins se mettraient-il à appliquer la loi sur les droits des patients ?

    Au risque de vous surprendre, la réponse est non.

    Aujourd’hui, lorsqu’on examine le contenu des critères permettant d’obtenir ce label, se dégage un sentiment situé entre la stupéfaction de voir le piètre résultat de deux ans de travaux et le rire face au contenu de ces critères. Je vais vous les présenter.

    Cette idée de label de bientraitance implique que les maternités qui n’ont pas ce label sont par définition des lieux de maltraitance.
    #violences_gynécologiques #violences_médicales
    Sinon je remarque que le Syngof à changé de nom,

    • @mad_meg oui, bienvenue :)
      Je suis outrée que les avortements sans anesthésie de #Karman pratiqués avant la loi sur l’avortement ne soient pas enseignés et pratiqués dans les hopitaux : ce serait un gain pour tout le monde, à commencer par les patientes.

      Si on ne prend que l’avortement dans le suivi gynéco …

      D’abord les tests pratiqués avant l’avortement où le/la gynéco force à une échographie faite avec pénétration d’une sonde vaginale en forme de bite technologique et écran tourné parfois vers la patiente.
      Ensuite, si je ne m’abuse, il y a deux méthodes d’avortement pratiquées en hôpitaux publics ou privés : l’aspiration sous anesthésie ou les hormones dite RU.

      Deux terribles façons de montrer aux femmes qu’elles ne sont pas là pour qu’on prenne soin d’elles, il faut bannir le terme « soignées » de la gynécologie, prendre soin c’est accorder de l’importance à l’autre et là ce n’est vraiment pas le cas.

      Pour l’aspiration sous anesthésie, c’est un séjour à l’hôpital pour l’opération avec de la chimie injectée dans les veines et dans les poumons suivi d’un forçage de l’ouverture du col de l’utérus pour brancher un tuyau et aspirer les cellules indésirées. En plus du risque de se faire violer par des étudiants venus pratiqués le touché vaginale sans consentement pendant l’anesthésie.

      Pour l’IVG médica_menteur, ce sont des cachets d’hormones à haute dose : la mifépristone (ou RU486) et le misoprostol à prendre à plusieurs heures d’interval. Au moment de l’expulsion, c’est le plus souvent dans la solitude que la femme se retrouve devant le placenta et l’embryon, mais qu’importe « elle a eu ce qu’elle voulait » et elle peut retourner bosser.

      De cette technicité médical de l’avortement découle maltraitances et empoisonnement car ces hormones sont cancérigènes. Sans parler du risque létal de l’anesthésie.

      Donc, quelque part, d’avoir spolier et continuer d’ignorer que les femmes peuvent avorter en 20 minutes, sans anesthésie, en souriant, pour conserver ces méthodes barbares, je trouve que c’est dans la continuité de la souffrance infligée aux femmes parce qu’elles ont un utérus.

      Je viens de recevoir l’annonce de la fermeture du Planning Familial de l’Aude, il n’y a donc plus d’endroit dans ce département pour s’informer dignement.

      #karman

  • LEEP Procedure to Prevent Cervical Cancer Can Ruin Women’s Sex Lives
    https://www.cosmopolitan.com/health-fitness/a28798959/leep-side-effects-risks-sexual-pleasure-loss

    Thousands of women undergo LEEPs every year without being informed of a potentially devastating result: the loss of their ability to enjoy sex. Cosmo investigates why doctors aren’t taking this side effect more seriously.

    #femmes #cancer #excision #violences_medicales

  • Lustucru: From Severed Heads to Ready-Made Meals

    Jé Wilson charts the migration of the Lustucru figure through the French cultural imagination — from misogynistic blacksmith bent on curbing female empowerment, to child-stealing bogeyman, to jolly purveyor of packaged pasta.

    https://publicdomainreview.org/2019/06/13/lustucru-from-severed-heads-to-ready-made-meals

    via https://www.metafilter.com/181455/Lustucru-From-Severed-Heads-to-Ready-Made-Meals

    • Wahoo quelle histoire !

      The sign of the shop, hanging at upper left, displays a decapitated woman’s body above the words “Tout en est bon”, from the saying, “Une femme sans tête: tout en est bon”, meaning “A woman without a head: everything is good”. To make the message absolutely clear, the block of text encourages men to bring their difficult wives to this head doctor, where their brains will be reforged and purged of all screechy, angry, lunatic, obstinate, rebellious, willful, and lazy ways. Any woman with a mind of her own is guaranteed a graphically brutal straightening out.

      As sexist satire goes, this is dark. Even darker is the fact that, as soon as the image appeared, the head-pounding blacksmith “became all the rage” in France.2 Publishers began to churn out stand-alone broadsheets of his image in order to feed a demand for cheap copies, and versions of him in his forge spread from France to Germany and Italy.3 An entire almanac calendar for 1660 was dedicated to Lustucru.4 He was written into the latest comic plays and poems, and his image was even stamped on tokens or “jetons” (metal coins used mainly as counters in the age before calculators). In today’s terms, he went viral.

      His name, Lustucru, comes from a slurring of “L’eusses-tu-cru?”, a stock phrase used in that period by theatrical fools, which meant, “Would you have believed it?” or in this case, “Would you have thought a woman’s head could be fixed?” According to the seventeenth-century French writer Gédéon Tallemant des Réaux, Lustucru was born from a desire for male revenge.

      Je me demande bien de quelle revenche contre les femmes auraient les hommes de cette époque et dont parle ce Gédéon Tallemant.

      Male anxiety regarding the growing influence and power of women was generally on the rise in France during the 1650s. Women had begun to gain some standing in the literary arts and were established enough to have been satirized as “les précieuses”, a type of clever woman who frequented Parisian salons, wrote books, and favored an elegantly refined (or, to other minds, affected and pretentious) speaking and writing style.

      Les femmes n’ont pas gagné en puissance vers 1650, c’est même tout l’inverse, c’est la période de la création de l’académie française, institution dont le but principale est de baillonner les femmes et excisé la langue de toute trace de féminin qui ne soit pas humiliant. C’est aussi la période de la chasse aux sorcière, des interdictions de reprendre le commerce familial en cas de veuvage,

      #séduction_à_la_française #inversion_patriarcale #blâmer_la_victime #misogynie #féminicide #domination_masculine #mégèrisme #histoire #marque #cannibalisme #lobotomie #hystérie #femmes #guerre_des_sexes #couple #amour #hétérosexualité #domination_masculine #chirurgie #violences_médicale #patriarcat #matriarcat

  • Médecin de la police accusé d’agressions sexuelles : « C’est un pervers », lance un de ses patients - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/prison-avec-sursis-requise-contre-le-medecin-chef-de-la-police-14-05-2019

    Comme un Dieu tout-puissant pendant plus de trente ans, qui serait brutalement redescendu de son Olympe. S’il n’était qu’une manifestation de cette chute, ce serait la voix de Christian Frey. À la barre du tribunal de Reims, où il comparaissait ce mardi après-midi pour des agressions sexuelles par personne ayant autorité, l’ex-médecin chef de la police pour le Grand Est de la France était comme éteint. À de multiples reprises, il a fallu que le procureur, Matthieu Bourrette, le rappelle à l’ordre pour éviter un huis clos sonore. « Là, il est très calme, mais dans son cabinet, il était égoïste et très directif », se souvient l’une de ses victimes, avant d’aller s’effondrer en larmes dans les bras de ses parents.

    Elles s’appellent Manon, Juliette, Anaïs, Virginie ou même Corentin. Neuf femmes et deux hommes passés un jour entre les mains de ce praticien aujourd’hui âgé de 64 ans. Toutes et tous ont gardé un souvenir amer de cette visite médicale « statutaire », le plus souvent prescrite pour vérifier leur aptitude à rentrer dans la police. Des visites que les filles ont passé « entre la moitié et la totalité du temps sans soutien-gorge », rappelle le président, quand les deux garçons se sont vus palper les testicules sans plus de sommations.

    De longues palpations des seins

    « Parce que dans leur métier, ils sont amenés à courir et se déplacer », plaide le médecin. Les seins, eux, avaient généralement droit à plusieurs minutes de palpation, quand bien même certaines victimes avaient vu leur gynécologue la semaine précédente. Cette fois, il s’agissait de « déceler une pathologie existante, type cancer », ainsi que de s’assurer qu’« un éventuel kyste ne serait pas comprimé par le port du gilet pare-balles lourd », décrit l’homme de l’art. « Et pour celle qui venait juste faire proroger un permis poids lourd ? », interroge le président, perfide.

    Faux airs de Clint Eastwood, mâchoire carrée et yeux bleus délavés, Christian Frey semble bouillir de colère rentrée quand les élèves ou jeunes gardiennes de la paix défilent devant lui. Résumant le sentiment général, l’une raconte comment elle s’est sentie « humiliée », en sous-vêtements toute la visite. « C’est un pervers, complète une autre. Il aurait pu me demander de me rhabiller plus vite. »

    Alors que depuis des années, les futurs élèves policiers se passaient le mot d’une visite médicale façon « conseil de révision des années 1930 », dixit le président, c’est en 2017 qu’un premier rapport est venu alerter sur les curieuses pratiques du docteur Frey. À deux reprises, une élève a eu affaire à lui. S’en ouvre à une infirmière, qui fait remonter l’information. Avant qu’en juin 2018, plusieurs élèves sur le point d’intégrer l’école de police de Reims ne signalent le même type de faits. Mais le médecin-chef, comme intouchable, n’en a jamais démordu, malgré de nombreuses alertes.
    « Il se comportait davantage comme un vétérinaire »

    À ce collègue qui lui indique un jour que certains s’étonnent de ses « gestes déplacés », il répond que les intéressés « sont des cons. » À un autre, il réplique que ses pratiques « sont normales. » Que lui, contrairement à ses douze collègues médecins statutaires de la police à travers l’Hexagone, fait « de la vraie médecine. » Son expertise psychiatrique pointera « un homme au mode de pensée peu souple, acceptant difficilement d’être remis en cause. » « Il se comportait davantage comme un vétérinaire que comme un médecin envers les hommes », tranche le procureur.

    Au-delà de la morale, le magistrat, qui a géré le dossier de bout, rappelle le droit : « Pardon, s’excuse-t-il auprès des victimes. Avait-il envie de vous ? Je ne le pense même pas. Mais peu importe qu’il s’agisse de pulsions, d’un jeu sadique ou d’humiliations. » D’après le même, la jurisprudence en la matière est constante depuis dix ans. L’absence de consentement de « ces patients devenus victimes » s’ajoute au contact avec « les parties sexuelles », par surprise, ainsi que par contrainte, la visite étant « l’ultime obstacle pour devenir policier. » À l’encontre de cet « agent infectieux de l’institution policière. », il requiert 18 mois de prison avec sursis, et l’interdiction définitive d’exercer. Le jugement a été mis en délibéré.

    « Depuis quarante ans je fais comme ça et je n’ai jamais eu d’histoires », balbutie le docteur à la barre. « Depuis, la parole s’est libérée, docteur », lui répond le président. Douze autres plaintes font l’objet d’une nouvelle enquête.

    #violences_sexuelles #violences_masculine #violences_médicales #violences_policières

  • Violences gynéco : des étriers à l’épisio, un rapport douloureux - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/06/28/violences-gyneco-des-etriers-a-l-episio-un-rapport-douloureux_1662694

    Une enquête du Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, publiée ce vendredi, met en lumière le sexisme dans le suivi gynécologique et obstétrical. Des cabinets d’examen aux plus hautes instances, les dysfonctionnements persistent.

    Présentez un spéculum vaginal à un homme. Demandez-lui de le toucher, puis de dire ce qu’il ressent. « C’est primitif, effrayant, froid », s’exclame l’air médusé l’un d’entre eux dans le documentaire Paye (pas) ton gynéco, réalisé par Nina Faure (1). L’objectif du court-métrage : mieux faire entendre la voix des femmes victimes de violences gynécologiques et demander des explications aux représentants de la profession. Et là, on n’est pas déçu, quand un ponte affirme que « non, un toucher vaginal n’est pas invasif » ou lorsqu’un gynéco après une auscultation prend la tension (plutôt basse) de la patiente en s’exclamant : « Hé ben, je vous excite pas des masses. » Tellement délicat. Tellement vrai ? Ce docu, disponible depuis le 27 juin, tombe à pic alors que le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (#HCE) saisi par la secrétaire d’Etat à l’Egalité publie ce vendredi un rapport intitulé : « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical. Des remarques aux violences, la nécessité de reconnaître, prévenir et condamner le sexisme ». Compilant des remarques faites à des parturientes - c’est-à-dire des femmes en train d’accoucher - ou patientes (du style « Vous avez mal pendant les rapports ? Mettez-y un peu du vôtre »), les 170 pages de cet état des lieux assorti de préconisations sont le fruit de neuf mois d’une enquête très attendue après la polémique qui monte depuis près de cinq ans.

    Lancé sur Twitter en 2014, le hashtag #PayeTonUtérus a fait affleurer plus de 7 000 témoignages de femmes en vingt-quatre heures. Dans la foulée, en 2015, le blog « Je n’ai pas consenti » recense une centaine de témoignages de patientes ayant subi des actes non consentis dans un cadre médical.

    Scandale, toujours cette année-là : des documents de la faculté de médecine de l’université Lyon-Sud révèlent qu’il est attendu, dans le cadre de leur formation, que les étudiants pratiquent des touchers vaginaux sur des patientes « endormies », sans leur consentement donc. Depuis, les témoignages n’ont cessé de se multiplier sur ces violences qui méritent d’être reconnues pour mieux être combattues. L’an passé, le Tumblr et la page Facebook « Paye ton gynéco » se sont créés simultanément, recensant des « témoignages de sexisme et/ou de violences gynécologiques/obstétricales ». Un pic est atteint l’été dernier lorsque la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène #Schiappa, s’insurge contre le taux exorbitant (et en fait surévalué par la secrétaire d’Etat) d’#épisiotomies pratiquées lors des accouchements : tempête sur les réseaux sociaux.

    C’est dire s’il était temps qu’une enquête au-dessus de tout soupçon fasse le point. Mette au jour toutes ces fois « où les femmes ne sont pas considérées comme des êtres pensants et vivants mais seulement comme des corps » par le monde médical, comme l’explique Margaux Collet, corapporteure de ce travail qui recommande au gouvernement de réaliser la première enquête de santé publique dédiée au suivi gynécologique. Il souligne aussi la nécessité de renforcer la formation initiale et continue des professions médicales et paramédicales en matière de bientraitrance, de respect du consentement et de dépistage des violences sexistes et sexuelles ou encore de faciliter et améliorer les procédures de signalements lorsque violence il y a eu.

    En attendant, zoom sur quelques points de ce rapport.

    Accouchement : episio, c’est toujours trop

    Le chiffre évoqué l’été dernier par Marlène Schiappa avait fait l’effet d’une bombe : 75% de taux d’épisiotomies en France ? « Foutaises ! » avaient scandé les organisations représentatives des gynécologues-obstétriciens. Selon le dernier rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médiale (Inserm), cette intervention clinique - une incision du périnée sur quelques centimètres effectuée pour agrandir la taille de l’orifice vulvaire et faciliter l’expulsion du bébé - concerne 20% des accouchements par voie basse. Ce taux atteint 34,9% pour les primipares (premier accouchement) et descend à 9,8% pour les multipares. Oui mais problème : c’est encore beaucoup trop. Car cette « routine » dite « préventive » ne diminuerait en rien les possibilités de déchirures graves et entraîne des complications non négligeables (pertes importantes de sang, infection). En 2005, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français avait même confirmé l’absence de bénéfices de cette pratique. Certaines maternités ont réduit drastiquement la pratique. C’est le cas du centre hospitalier de Besançon et son fameux 0,3% de taux d’épisiotomies, malgré sa spécialisation dans « l’accueil de grossesses pathologiques et à grands risques ». D’autres en revanche frôlent encore les 45%. Et surtout, sans prévenir en amont les premières concernées. Selon le HCE, une femme sur deux « déplore un manque (16%) ou l’absence totale d’explication (31%) sur le motif de l’épisiotomie ».

    Absence de consentement : violences ordinaires

    Refuser de poser un stérilet à une nullipare (qui n’a jamais eu d’enfant) en bonne santé. Introduire un spéculum sans informer la patiente en amont. Palper les seins sans demander l’autorisation. Imposer la position du décubitus dorsal (allongée sur le dos, les pieds dans les étriers) pour un examen gynécologique sans même proposer la position latérale (qui existe). Réaliser un frottis sur des femmes jeunes, au premier rendez-vous, sans nécessité médicale. Pratiquer une épisiotomie sans l’accord explicite de la femme qui accouche. Puis la recoudre légèrement plus serrée, de manière à rendre plus étroit le canal vaginal (le fameux « point du mari »)…

    Les témoignages recueillis par le Haut Conseil à l’égalité recouvrent une multitude de pratiques mais soulèvent une unique problématique : celle des violences ordinaires. Celle du mépris pour le consentement, aussi. Il y a bien la fameuse loi Kouchner de 2002, qui formule « qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé » du patient. Mais dans les faits, la parole des femmes est trop souvent bafouée par les professionnels de santé. Mais comment leur apprendre à entendre une patiente dire « non, je ne veux pas » ? La question se pose quand on sait que, en moyenne, une femme va avoir 50 consultations gynécologiques et obstétricales au cours de sa vie (#frottis réguliers, renouvellement de #contraception, #IVG…).

    Instances : que d’hommes, que d’hommes

    Bien sûr, si les témoignages de #femmes mal traitées, mal respectées ou mal informées affluent, nul ne songerait à jeter l’opprobre sur celles et ceux qui accompagnent les patientes et parturientes. Un monde d’ailleurs largement féminin.

    Les hommes ne représentent que 2,6% des sages-femmes. Les femmes sont majoritaires (94%) au sein de la gynécologie médicale. Et depuis peu, la #gynécologie-obstétrique est exercée à 51% par des femmes. La parité est donc enfin atteinte.

    Mais c’est au-dessus, là où les impulsions doivent être données ou les sanctions prononcées (lire ci-dessous) que cela se gâte. Près de 90% des membres du Conseil national de l’Ordre des médecins sont des hommes ; ils représentent également 89% des doyens des facultés de médecine ; 74% des membres du bureau du Collège national des #gynécologues et #obstétriciens français et 100% des membres du bureau, du conseil d’administration, des présidents de comité, des présidents et secrétaires des commissions de l’Académie nationale de médecine.

    Autre fait préoccupant, en dépit de l’augmentation importante de la part des femmes dans le secteur médical, les relations entre les deux sexes demeurent empreintes de sexisme : 86% des internes de médecine (95% des femmes et 68% des hommes) déclarent avoir été exposés à du sexisme et près d’un interne sur dix déclare avoir été victime de harcèlement sexuel.

    Avertissements, suspensions, radiations : des plaintes qui se perdent

    C’est peut-être le constat le plus fâcheux relevé par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes : les violences sexistes (remarques sexistes et/ou à connotation sexuelle, harcèlements, agressions, viols) dans le suivi gynécologique et obstétrical font encore trop peu l’objet de signalements et aboutissent rarement à des sanctions ou condamnations. Qui peut s’en étonner ? L’institution a étudié les 104 plaintes portées devant la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins de 2007 à 2016. Sur l’ensemble des poursuites, seules 29% ont conduit à une radiation du professionnel de santé. Pour le reste, on parle d’avertissement, d’interdiction temporaire d’exercer (d’un mois à trois ans), voire d’absence totale de condamnation (22 %). Des chiffres qui concernent uniquement les femmes qui ont osé porter plainte.

    Et toutes les autres ? Celles qui se sont murées dans le silence ? Qui méconnaissent leur droit ? Qui redoutent l’expertise judiciaire car elle comprend un examen gynécologique ?

    Difficile d’évaluer leur nombre. Mais le HCE est clair sur un point : tant que l’Ordre des médecins et des sages-femmes organisera des réunions de conciliation entre les victimes et leur agresseur, « un nombre conséquent de plaintes ne verront jamais le jour ». Pour rappel : ce mode de médiation est formellement interdit par la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Que la France a ratifiée en 2014.

    Le petit documentaire :
    https://www.youtube.com/watch?v=fsRZ59Urc2I


    Et au détour des commentaires on apprend que Nisand donne des conférences sur la sexualité dans les collèges !!!! À l’aide !

    #santé_publique #sexisme #violences_obstétricales #violences_médicales

  • « D’habitude, les gens comme vous se roulent par terre » : patients et médecins dénoncent les préjugés racistes du monde médical
    https://www.francetvinfo.fr/sante/mort-de-naomi-musenga/d-habitude-les-gens-comme-vous-se-roulent-par-terre-patients-et-medecin

    Les histoires de Karima et Asma ne sont pas uniques. Depuis l’affaire Naomi Musenga, les témoignages pullulent sous les hashtags #MédecineRaciste ou #SyndromeMediterranéen. Et les témoignages ne proviennent pas seulement des patients. Sous couvert d’anonymat, une gynécologue raconte à franceinfo comment elle a assisté, plusieurs fois, à des scènes racistes alors qu’elle était encore interne. Elle évoque ainsi les remarques d’un professeur lors d’une visite à ses patientes. « Nous passons devant une femme noire qui poussait des cris à chaque contraction. Jusque-là, rien d’anormal », raconte-t-elle. Quand la sage-femme s’interroge sur une éventuelle péridurale, « la réponse du gynécologue a été : ’Oh ces gens-là n’en ont pas besoin, ils ont l’habitude, ils endurent la douleur bien plus facilement que nous.’ »

    Une attitude décriée par la gynécologue qui évoque « une loi du silence ». « C’est véritablement un sujet délicat et les médecins ne se dénoncent pas entre eux. » Ce genre de comportements découle pourtant d’une expression bien connue dans le monde médical : le « syndrome méditerranéen ». « Ce n’est pas quelque chose qu’on apprend à la faculté de médecine, mais dont on peut nous parler pendant les stages », confirme le médecin Baptiste Beaulieu. « C’est un terme officieux qui sert à désigner les comportements d’exagération dans l’expression de la douleur qu’on retrouverait chez les personnes du pourtour méditerranéen. »

    #racisme #violences_medicales #discrimination

  • Histoire de fesses
    http://www.atoute.org/n/article329.html

    Je n’ai jamais raconté d’histoires de patients. Ce n’est pas mon truc et d’autres le font mieux que moi. Si je publie ici le calvaire qu’a vécu une de mes patientes, c’est parce qu’elle m’a demandé de le faire, tant la façon dont elle a été traitée l’a bouleversée. Voici comment j’ai découvert son histoire, lors d’une consultation où elle me l’a racontée en détails puis retranscrite avec ses propres mots.

    #santé #hôpital #cancer #violences_médicales #médecine

  • #Témoignage d’un #frottis vaginal. ça c’est passé hier, à Grenoble. Les protagonistes : une biologistes d’un laboratoire d’analyse biologique et moi-même.

    Je m’y rends suite à un courrier de ma gynéco, qui dit :

    « Votre frottis cervico-vaginal est normal mais inflammatoire, ce qui peut être dû à la présence d’une infection vaginale. Il faut donc faire partiquer un prélèvement vaginal en #laboratoire (ordonnance ci-jointe). Dès réception du résultat, je vous ferai parvenir une ordonnance si une infection vaginale était mise en évidence. Dans le cas contraire, il n’y aura rien de plus à faire »

    Je décide d’aller au laboratoire qui se trouve à quelques dizaines de mètres de chez moi (pour des raisons de praticité).

    Je n’y avais jamais mis le pied avant.

    A noter que j’ai quand même fait pas mal traîné ce moment... car après avoir fait un premier frottis chez la gynécologue, je n’avais vraiment pas envie d’en faire un autre quelques semaines plus tard... j’y suis donc allée de manière plutôt récalcitrante et 2 mois après avoir reçu la lettre.

    Je rentre, on me fait patienter quelques minutes, puis on me dit d’aller dans une petite salle, où j’attends encore quelques minutes.
    Jusque là, tout normal.
    La biologiste arrive. Une dame d’une cinquantaine d’années. Je ne sais même pas son nom, car elle ne s’est même pas présentée (premier truc un peu bizarre).

    Voici le dialogue et les gestes qui ont suivi son arrivée.

    Biologiste : « Pourquoi vous êtes là ? »
    Moi : « C’est ma gynécologue qui m’a dit de faire un frottis »
    Biologiste : « Oui, mais suite à quoi ? »
    Moi : « Suite à un premier frottis qui... » (et elle ne m’a pas laissé terminer)
    Biologiste : « Ok. Suite à un frottis. »
    Elle écrit cela sur un papier.
    Moi : « C’est ça que vous vouliez savoir ? »
    Biologiste : « Oui. Bon. On fait un nouveau frottis. Si il y a un problème on mettra en place un traitement adéquat. »
    Moi : « Ok »
    Biologiste : « Déshabillez vous. Que en bas. »
    Je me déshabille dans la petite salle, que en bas, comme demandé par la biologiste.
    Biologiste : « Allongez-vous. »
    Je m’allonge.
    Biologiste : « Pliez les jambes. » Et elle me prend une jambe pour la plier.
    Mais je n’ai presque pas eu le temps de pliez les deux jambes que le coton tige était déjà dans mon vagin. Ce coton tige qui frottais partout dans le vagin.
    Evidemment, vu la vitesse et le manque d’empathie dans laquelle tout s’est passé, je n’étais pas à l’aise du tout. Et du coup, c’était très désagréable et douloureux.
    Après quelques secondes la biologiste prononce un « ça va ? » de routine.
    Je lui réponds : « Bhein, disons qu’il y a des choses plus agréables à faire dans la vie. »
    Biologiste : « C’est sûr »

    Et après avoir encore bien remué le coton tige dans mon vagin pendant un temps qui m’a semblé très long mais que je ne saurais pas évalué, la biologiste me dit « C’est bon. Habillez vous. On va envoyer le matériel pour les analyses. Vous pouvez venir chercher les résultats en début de semaine prochaine. Au revoir. »
    Sur ce, elle quitte la salle alors que je n’avais pas encore remis mes culottes. Je suis sortie de la salle en me sentant très seule.
    Je passe dans le couloir, et puis devant l’accueil.
    La biologiste se trouve derrière le comptoir de l’accueil, avec le dos tourné vers moi, car elle était en train de ranger quelque chose dans l’armoire derrière.
    Je me suis arrêtée quelques secondes.
    La biologiste s’ est retournée et m’a dit : « Tout est bon. Au revoir. »

    Fin de l’histoire.

    En sortant de là, je me suis dite que ce n’était quand même pas normal ce que j’ai vécu.
    Et j’ai tout de suite pensé que si moi j’ai passé un moment très désagréable, je pouvais quand même assez facilement surmonter ce moment, car dans ma vie, heureusement, je n’ai pas subi de violences. Mais toutes les autres femmes ? Cette dame ne sait rien de moi, rien, absolument rien. Une parfait inconnue. Cela aurait pu être vraiment traumatisant (ou re-traumatisant).
    Du coup, j’ai pris la décision que je n’allais pas me taire. Je vous écris donc ce #témoignage ici, sur seenthis. Mais je vais aussi envoyer ce récit à ma gynéco et à mon médecin traitant.

    Affaire à suivre. Je ne m’y attends rien. Mais au moins je n’aurais pas tu.

    #violence #violences_médicales #femmes #Violences_gynécologiques #maltraitance_médicale #gynécologie

    • Je ne vais plus voir de gynéco, veux plus
      Quand j’ai voulu faire poser un stérilet, ma gynéco me l’a posé en forçant parce que mon col est trop petit. J’ai fait un malaise mais ça ne l’a pas dérangé, elle m’a juste dit de rester allongée le temps que ça passe. Ça semblait habituel.
      J’ai fini par repartir avec mais je ne l’ai jamais supporté.
      J’avais des saignements entre mes règles et des douleurs au ventre. J’y suis retourné pour qu’elle me l’enlève ce qui m’a aussi fait mal. C’est la dernière fois que j’ai mis les pieds chez un·e gynéco.

    • Ça me rappelle ma dernière visite chez une gynéco, je n’y vais plus non plus. Les fois d’après je suis allée voir une sage femme. À l’époque je prends encore la pilule mais j’en ai marre et je me suis tapé les 500 pages du bouquin de Winckler sur la contraception pour essayer d’avoir le plus d’infos possibles. C’est un peu mon truc l’obsession de l’information lol. Je lui dis que je réfléchis à me faire poser un stérilet sans hormones. Elle me dit c’est pas possible vous n’avez pas d’enfant. Alors je lui dis ben si c’est possible je l’ai lu, il y a même un type de stérilet spécialement conçu pour les nullipares. Et là elle me répond ah mais c’est comme vous voulez, je peux tout à fait vous le poser et ça vous fera très, très mal parce que vous n’avez jamais eu d’enfant. Mais si vous aimez avoir mal il n’y aucun problème !
      Bon je n’ai rien répondu alors que d’habitude je suis une grande gueule finie, je suis sortie et me suis promis qu’elle ne me reverrait plus.

    • cool @sandburg
      Si une personne a l’accès au contenu de cet article sous #paywall je suis preneuse.
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      edit - voici un extrait :

      Que reprochez-vous aux acteurs de la gynécologie et de l’obstétrique ?

      De ne pas écouter les femmes. Depuis des mois, il y a vrai un mouvement dans l’opinion public au sujet des violences gynécologiques. On en parle dans la presse, dans des livres, sur les réseaux sociaux. Et ces professionnels-là sont totalement déconnectés de la réalité et des revendications qui font écho en France. Comment est-ce possible qu’aucun de tous ces médecins ne songe à en parler plus ? Jusqu’à présent, la seule chose que le CNGOF a fait, c’est une petite conférence de presse jeudi dernier suite à la polémique sur ces violences. Ils en ont surtout profité pour faire la promotion de leur futur label « bientraitance » des maternités qu’ils aborderont d’ailleurs vendredi lors du congrès pendant une heure trente seulement ! La bientraitance c’est une chose, mais l’application des recommandations médicales et de la loi, c’en est une autre. Visiblement, ils n’ont pas pris la mesure du sujet.

      –------
      Le label en question existe aujourd’hui

      https://www.liberation.fr/france/2019/10/18/marie-helene-lahaye-un-label-pour-les-maternites-bienveillantes-c-est-de-

      En réponse aux accusations de violences obstétricales, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français a présenté jeudi un label, destiné aux maternités « bienveillantes ». Une réponse inadaptée pour la militante féministe et juriste Marie-Hélène Lahaye.

      Est-ce qu’il faut vraiment labelliser des maternités pour qu’elles respectent les recommandations médicales, pour qu’elles soient gentilles, bienveillantes, polies avec les femmes ? Ce sont des choses qui devraient être au cœur même des maternités. Deux ans plus tard, je découvre ce label ridicule. Il comporte douze critères pas du tout élaborés. Ce label ne montre pas de volonté de sélectionner les maternités les plus à la pointe pour tirer les autres vers le haut.
      Que pensez-vous des critères établis ?

      Les critères sont soit tellement évidents qu’ils devraient être pratiqués dans toutes les maternités, soit des incitations à ne pas respecter la loi. Chaque point est problématique. Un exemple sur le premier : la transparence. Il faut afficher son taux d’épisiotomie, de césarienne, de déclenchement. C’est bien, mais c’est juste un affichage de taux par rapport à la moyenne nationale. Par exemple, on sait qu’en France, une césarienne sur deux est inutile. On aurait donc pu penser qu’ils n’attribueraient ce label qu’aux maternités s’inscrivant dans ces critères de diminution.

      Un critère veut aussi que « toute intervention en urgence donne lieu à une explication avant la sortie de la maternité ». La loi Kouchner de 2002 dit qu’il faut le consentement libre et éclairé du patient avant chaque acte médical. La femme doit donc avoir obtenu toute l’information nécessaire en amont pour accepter ou non cet acte. Ici, on promet une explication trois jours plus tard. Ce critère ne respecte pas la loi voire incite à ne pas la respecter. Même en cas d’urgence, il faut deux conditions cumulatives pour passer outre le consentement : une urgence vitale avérée et l’impossibilité à donner son consentement, donc que la patiente soit inconsciente. Autre point : un projet de naissance modèle sera proposé à toutes les patientes. C’est un document où les femmes expliquent comment elles voient leurs accouchements, une base de dialogue servant à orienter la prise en charge. Qu’est-ce que contient ce modèle ? Est-ce que ce n’est pas une manière de cadrer les patientes pour éviter qu’elles demandent des choses en dehors des protocoles ? Rien n’est dit non plus sur ce qui est fait de ce document. Après deux ans de travail, sa prise en compte aurait pu être généralisée à toutes les maternités.

  • Durant 50 ans, 84 % des lobotomies furent réalisées sur des femmes, en France, Belgique et Suisse | Lynda Zerouk
    http://information.tv5monde.com/terriennes/durant-50-ans-84-des-lobotomies-furent-realisees-sur-des-femme

    Une étude, menée par trois neurochirurgiens français, révèle que sur 1129 patients lobotomisés entre 1935 et 1985 en Belgique, en France et en Suisse, 84% des sujets étaient des femmes. Un chiffre qui montre combien les discriminations et les préjugés liés au genre influencent les pratiques médicales et comment la psychiatrie s’insère dans les rapports de domination. Source : Terriennes

    • #sexisme #femmes #psychiatrie #lobotomie #medecine #violences_medicales #violences_masculines

      La première à passer sur la table d’opération sera une femme. Egas Moniz pratique, le 12 novembre 1935, sa première lobotomie sur une ancienne prostituée de 63 ans, souffrant de mélancolie et d’idées paranoïaques. Son histoire ou plutôt son triste sort, Carlos Parada le raconte en détail dans Toucher le cerveau, changer l’esprit (Editions PUF) et le neurochirurgien Marc Lévêque dans son ouvrage, La chirurgie de l’âme (JC Lattès), co-écrit avec Sandrine Cabut. On y apprend que la patiente avait été transférée la veille, « de l’asile de Bombarda vers le service de Moniz », qui avait programmé cette intervention dans le plus grand secret. Deux mois après l’opération, le médecin conclut « au succès ». La femme étant devenue plus « docile », « le bilan n’est pas si négatif ».

      L’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme.
      David Niget, historien
      Qui viendra la plaindre ? « C’est l’une des clés de la lobotomie explique David Niget, maître de conférence en Histoire à l’université d’Angers et chercheur au Laboratoire CERHIO. Cette pratique était controversée, mais l’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme, qui par ailleurs pouvait demander plus facilement une intervention chirurgicale sur son épouse que l’inverse. Et socialement, le corps des femmes est davantage considéré comme disponible à l’expérimentation. »
      Un traitement différencié dès l’adolescence
      Loin d’être l’unique facteur, cet universitaire, co-auteur avec Véronique Blanchard de l’ouvrage Mauvaises filles (Editions Textuel), rappelle que le tout début du 20 ème siècle est marqué par « une progressive médicalisation de la déviance juvénile féminine ». La science va se conjuguer avec la morale pour renforcer le contrôle de leurs comportements.

      « A travers les statistiques des institutions dites d’observation de l’époque et qui appartiennent au champ de la justice des mineurs, on va s’apercevoir qu’il existe des prises en charge psychiatriques beaucoup plus fréquentes pour les filles que pour les garçons, souligne David Niget. En effet, quand le comportement des garçons est un peu irrégulier, erratique, ou violent, on considère que le problème est social. Qu’il peut se régler avec de l’encadrement, la réinsertion par le travail et puis une bonne hygiène de vie. » Les garçons pouvaient même être facilement « héroïsés ». Comme on peut le voir aujourd’hui autour de la figure du « bad boy » censé représenter la virilité.

      « Pour les filles, de manière très différenciée, on demeure dans le registre de la moralité, du danger social, d’un problème mental psychiatrique qu’il faut prendre en charge, poursuit-il. Avec l’idée générale que l’objet à traiter c’est le corps. Un corps problématique, dangereux, malsain dévié d’une certaine manière de sa finalité qui est de donner la vie, de procréer. »

      Lire aussi :
      > Qui sont "ces mauvaises filles " ? Des rebelles subversives
      En outre, les filles séjournent bien plus longtemps dans ces institutions et développent par conséquent des comportements anti-institutionnels. « Dans cette logique, poursuit le chercheur, elles vont être étiquetées comme « des incorrigibles » ou encore comme des hystériques - terminologie qui signifiait par étymologie une excitation anormale de l’utérus qui produit des comportements désordonnés - ou bien comme des déprimées et des suicidaires qu’il faut protéger d’elles-mêmes, ce qui va, là encore, justifier et même imposer un mode de traitement lourd. »
      La lobotomie hors contexte psychiatrique
      Aussi n’est-il pas étonnant de voir certains patients subir une lobotomie sans qu’aucune maladie psychiatrique ne soit diagnostiquée. Comme le rapporte Louis-Marie Terrier, « des personnes ont également été lobotomisées pour des problèmes de douleurs secondaires découlant de cancers et qui résistaient aux traitements médicaux ».

      Un cas est d’ailleurs resté célèbre, celui d’Eva Peron, la femme du dirigeant populiste argentin
      Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l'utérus. (c) DR
      Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l’utérus. (c) DR

    • « A ce moment-là, la lobotomie perd de son effet de mode et de sa pertinence, parce que la chimie va permettre d’intervenir sur le cerveau des malades, explique l’historien David Niget. « Ce qui est clair, c’est qu’on va beaucoup plus utiliser les neuroleptiques à l’égard des filles qu’à l’égard des garçons et ce, dès la fin des années 1950 et de manière assez massive. »