person:sissi

  • استفتاء أبوكرتونة.. لقب جديد للسيسي مع كل استحقاق انتخابي | الخليج الجديد
    https://thenewkhalij.news/%D8%AA%D9%82%D8%A7%D8%B1%D9%8A%D8%B1-%D9%88%D8%AD%D9%88%D8%A7%D8%B1%D8%A7%D8%AA/%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D9%81%D8%AA%D8%A7%D8%A1-%D8%A3%D8%A8%D9%88%D9%83%D
    https://thenewkhalij.news/sites/default/files/a1555962101.PNG

    Après « le maquereau » ou encore « la datte » (pour dire en fait le taré), Sissi hérite d’un nouveau surnom, hérité lui aussi de la culture cinématographique populaire égyptienne : Abou Kartouna, « l’homme aux cartons », en hommage à Mahmood Abel-Aziz, un personnage incapable nommé à de hautes fonctions, et en écho aux images des files de citoyens à qui l’on distribue, à la sortie du bureau de vote, un carton rempli d’aide alimentaire...

    #égypte #résistance_populaire

  • Les idiots utiles de Sissi : comment l’Europe soutient le tyran égyptien
    Middle East Eye édition française - David Hearst - Lundi 25 février 2019
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion/les-idiots-utiles-de-sissi-comment-leurope-soutient-le-tyran-egyptien

    (...) Mahmoud el-Ahmadi , âgé de 23 ans et faisant partie des neuf personnes exécutées mercredi dernier, déclarait à la cour : « Vous pouvez le constater ici. Les menottes ont laissé des traces toujours visibles six mois plus tard. Et regardez cela, ça s’est infecté et il y a eu du pus. Les médecins légistes sont des menteurs. »

    « Ici, dans cette salle d’audience, il y a un policier qui était à la prison avec nous et qui nous torturait. Si vous voulez que je le désigne, je le ferai. »

    « Donnez-moi un taser et je pourrai faire avouer à n’importe qui dans ce tribunal un crime qu’il n’a pas commis. Nous avons été gorgés d’électricité. Nous avons été électrocutés suffisamment pour alimenter l’Égypte pendant vingt ans. »

    Abulqasim Youssef , un autre accusé exécuté mercredi, étudiant à l’Université al-Azhar, avait déclaré à la cour qu’il avait eu les yeux bandés, été suspendu à la porte pendant sept heures consécutives et électrocuté « dans les zones sensibles de [s]on corps ».

    Le timing des exécutions n’est pas le fruit du hasard. Elles sont survenues quelques jours à peine avant que Sissi ne reçoive les puissants d’Europe, dont Donald Tusk, président du Conseil européen, et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

    Ces pendaisons étaient un message pour l’Égypte. Sissi dit aux Égyptiens qu’il peut faire ce qu’il veut à qui il veut et s’en sortir sur la scène internationale C’est exactement le contraire du message que le président français Emmanuel Macron avait l’intention de transmettre lorsqu’il déclarait que la sécurité allait de pair avec les droits de l’homme.

    Ces exécutions ne sont qu’un début. Selon egyptianfront.org, 46 personnes ont été exécutées en 2018 et 737 étaient sous le coup d’une condamnation à mort. Cinquante et une affaires étaient parvenues au stade final, ce qui signifiait qu’il n’y avait plus d’autre recours possible devant les tribunaux. (...)

    #Egypte #Sissi #UE

  • https://foreignpolicy.com/2019/01/29/united-nations-guterres-feminist-campaign
    https://www.youscribe.com/BookReader/Index/3036951/?documentId=3427761
    En effet à cette époque de la montée du fascisme et de l’extrémisme et des groupes misogynes ,il est plus que jamais de faire appel à la conscience du secrétaire général des nations unies de pouvoir non seulement de contrer les injustices à l’égard de la femme mais de promouvoir au sens de l’égalité des nombres ,des membres responsables au sein des nations unies.

    Il est un fait d’observer l’acharnement des femmes du monde entier et en particulier de la femme arabe , l’égyptienne plus précisément, à s défendre bec et ongles contre le harcèlement sexuel qui est depuis toujours en Égypte comme politique d’État afin que l’égyptienne n’accède jamais à des vrais responsabilités. Je mets en exergue ces femmes égyptiennes coptes comme musulmanes comme athées telle Boutaina Kamel, Ada Ibrahim, Safae Higazi ,Rania Dib ou encore Yasmine Abdelaziz et j’en passe , qui se dressent tous les jours contre le ou les pouvoir(s) en place au Caire ,à la TV et publique et privée ,dans les entreprises d’État,...

    Ces femmes exigent et demandent à Guterres de faire valoir cette donne de la femme afin qu’elles puissent l’utiliser dans leur combat quotidien . Car l’ONU est aussi cette instance supérieures où ses résolutions sont importantes ,en sus, de pousser les femmes à des postes de responsabilités .

    J’insiste sur le fait qu’une au moins ,de ces égyptiennes choisies pour des responsabilités au sein de l’ONU aiderait énormément à la promotion politique . Par exemple Boutaina Kamel voulait briguer un mandat présidentiel en Égypte avait affronter un mur haut et large des voix des groupes misogynes égyptiens et du monde arabe .

    Si Guterres fait un bout de chemin à l’intérieur de l’ONU, le dictateur Sissi ferait deux fois attention avant d’écarter les femmes égyptiennes des responsabilités de l’État. Car de l’Égypte est l’exemple typique, pris en considération dans tous les pays arabes et musulmans.

    Il est donc un fait, que le harcèlement sexuel poussé ,engendre des maladies de sida et au lieu que Sissi visite les femmes harcelées il devrait promouvoir le rôle de la femme au sein de l’État et de bannir toute politique de l’État qui encourage le harcèlement sexuel et donc de voir de plus près ce que fait la police politique égyptienne dans les TV et que le général Amara avait osé mettre en accusation la TV privée CBC qui faisait de la désinformation concernant les femmes qui y travaillent et....

    Et pour exemple, toujours, de ces femmes de presse qui donnent une certaine image de ce que subit la femme au sein de la société arabe , le pouvoir en place de Sissi met en place une poignée de femme qui sont harcelée tout le temps, à la TV telle Ada Ibrahim , Safae Higazi, Rania Dib...car Sissi fait partie de cette catégorie de genre humain qui ironise sur les autres ,par exemple de promouvoir le général de corps Zaki au grade de général d’armée, Sissi a fait venir des jeunes pour lui faire coller le grade de général d’armée …selon des observateurs Sissi est de mère juive !!

    Si l’ONU fait attention de ce genre de petites choses qui s’accumulent tous les jours, les femmes seront mieux considérées . Mais ,il ne faut pas oublier non plus que la responsabilité engendre un compte rendu ,qui est donc passible des sanctions et donc une justice qui dira la loi à l’encontre des femmes qui manquaient à leur devoir pendant la période de leur responsabilité. Et c’est pour cette raison Sissi ne considère pas ses femmes ministres comme mûres et responsable et il ironise tout le temps sur Sahar Nacer …

    le droit de la femme à la société politique est non négociable. L’ONU de Guterres devrait manipuler cette donne avec toute attention particulière. Et il faut donner la parole à ces femmes égyptiennes ,par exemple, quand l’ONU fait un sondage d’opinion ou d’analyse...

  • https://www.nytimes.com/2019/01/28/world/europe/france-yellow-vests-police.html#commentsContainer

    https://www.youscribe.com/BookReader/Index/3036744/?documentId=3427531

    C’est plus qu’une tactique policière mas il s’agit d’un stratégie de l’Élysée . D’ailleurs, il y aura ,le mois prochain,une grève générale dans toute la France ,initiée par les syndicats.

    Les gens ont droit de manifester leur colère ,cela fait partie de la démocratie à la française mais par contre qu’un président de la république ment à Sissi c’est une faute grave . Sissi est un dictateur que cela y va de soi de mentir mais Macron n’a pas le droit car il existe plusieurs manifestants qui sont cadenassés et pourtant ils n’ont rien cassé.

    Et puis d’un autre côté, quand la police s’arme et tire des projectiles y compris de caoutchouc, c’est un interdit par la loi française . Et j’ajouterai que la police s’arme et les policiers qui cachent leur visage , c’est sur ordre de l’Élysée ou exactement les lobbys qui ont fait élire Macron . On pourrait facilement imaginer que parmi les visages cachés il y a un certain Alexandre Benalla ou carrément un BHL (Henri Levy) .

    La doléance des manifestants est juste ,à savoir la démission de Macron car ce dernier est dans l’incapacité de trouver une solution plus globale . Pour la simple raison, Macron paye les pots cassés de tous ces prédécesseurs (au moins depuis Mitterrand !). Et puis, que fait la déontologie de la police avec ce service ’’la police de la police’’. Il ne faut pas oublier que tous les tués depuis le début des manifestations c’est la police qui est responsable et si démocratie existe en France il faut traduire ces policiers en justice et par voie de conséquence, les donneurs d’ordre et donc cela mènerait automatiquement à la démission de Macron.

    Ce dernier est aller donne des aides financière à l’Égypte de Sissi et donc de s’inspirer de la police égyptienne qui est partout dans la TV et publique et privée en Egypte et dans les entreprises...une omniprésence ; des écoutes et des cameras chez tous les dissidents égyptiens...

    On est alors en mesure de dire que Macron est venu au Caire pour chercher des conseils de la police égyptienne et de coloniser l’Égypte de Sissi car ce dernier sait que Macron peut le protéger car ils sont dans le même bateau...

    Les ’’gilets jaunes’’ ont droit d’étendre leur mouvement aux syndicats ,aux mouvements politiques de tout bord,ont le droit d’exiger des élections anticipées et ont droit finalement de faire appel à l’armée de terre pour rétablir l’ordre et de contrer cette police qui croit tout permis, avec une sixième république, comme cela fut en 1958 avec un général de brigade à la retraite du nom Charles De Gaulle

    Et au passage, il y a beaucoup d’officiers militaires français à la retraite ou en activité qui sont près à assumer la responsabilité de l’État français.

    Le groupe de pression derrière Macron sait pertinemment,tout cela mais préfère attendre’’wait and see’’ qui fait partie de leur système de pensée. Les policiers français ressemble de plus en plus à leurs collègues marocains,algériens,égyptiens...car il ne faut pas oublier non plus, la grande crainte de l’Élysée est que les 4 millions d’immigrés marocains et autant d’algériens et d’égyptiens rentrent dans la danse et se font inviter dans ce beau mouvement des gilets jaunes .

    L’une des tractations de Macron avec Sissi est que ce dernier puisse accepter tous les immigrés égyptiens expulsés de France car si Sissi refuse ,il y aura effusion de sang et avec les égyptiens, les marocains, les algériens...il s’agit en effet d’une véritable guerre civile.

    Et Macron est déjà en négociation, me semble-t-il avec les autres pays arabes. Car c’est la logique politique même . Il est un fait que Macron trouve le besoin(quand je dis Macron c’est le groupe de pression qui est derrière, qui dicte à Macron les prorogatifs …) d’ouvrir un nouveau champ celui de la colonisation de l’Égypte ; il y a tant de chose à faire si ce n’est l’exploitation en pétrole du Sahara de Sinaï ...

  • #Egypte : vers un possible maintien de Sissi au pouvoir après 2022 — La Libre Afrique
    https://afrique.lalibre.be/30116/egypte-vers-un-possible-maintien-de-sissi-au-pouvoir-apres-2022

    Les partisans du président souhaitent voir le Parlement revenir dès 2019 sur la limitation de la fonction présidentielle à deux mandats consécutifs de quatre ans, ou commencer à envisager le maintien de M. Sissi à un autre poste lui laissant les clés du pouvoir.

    Dans un éditorial paru dimanche, le quotidien gouvernemental Al-Akhbar a donné le ton en appelant à faire de 2019 « l’année de la réforme politique qui a tardé ».

    #dirigeants_arabes #indigents_arabes

  • Dans le complotisme de Laurence Marchand-Taillade qui dénonce sur CNews le rôle des « Frères musulmans » dans les événements de samedi dernier, un aspect est insuffisamment mis en avant : elle se base ouvertement sur la seule propagande officielle de la dictature égyptienne pour assoir son explication. Elle commence ainsi :
    https://www.youtube.com/watch?v=LbyFCE-bVX8

    Ce qui est inquiétant, c’est qu’on a quand même des journaux étrangers, notamment des journaux égyptiens [elle insiste par son intonation sur « égyptiens »] qui rapportent que les modes opératoires correspondent aux modes opératoires qui étaient employés en Égypte au moment des Printemps arabes. [blah blah]… issus des Frères musulmans.

    Puis :

    C’est une hypothèse qui est soulevée par des journaux tout à fait sérieux égyptiens.

    M’enfin ça devrait faire bondir. « Des » journaux égyptiens ? La dame ne sait pas que l’Égypte est une épouvantable dictature, dirigée par le maréchal Sissi, dont l’intégralité de la propagande est basée sur la dénonciation des Frères musulmans, puisqu’il est arrivé au pouvoir en renversant le Président élu Mohamed Morsi (issu des rangs des Frères) ?

    Et que, de manière très inquiétante, ce complotisme anti-Frères, seule parole autorisée dans les médias égyptiens, sert à justifier la répression des manifestations, notamment à Rabaa en août 2013, qui a vu la mort de plusieurs centaines de manifestants (au moins 800, sans doute plus de 1000).

    Sur la crédibilité (ou la gravité) d’une information qui reposerait « notamment » sur « des journaux tout à fait sérieux égyptiens », voir par exemple la loi de 2015 :
    https://www.lexpress.fr/actualite/medias/l-egypte-promulgue-une-loi-menacant-la-liberte-de-la-presse_1707470.html

    Alors que l’Egypte détient dans ses geôles dix-huit journalistes, le chef de l’Etat a ratifié dimanche une loi plus que litigieuse.

    […]

    Ainsi, par cette nouvelle loi promulguée dimanche, les journalistes de toutes nationalités qui contrediraient les communiqués officiels s’exposeraient à de lourdes poursuites. Parmi les sanctions possibles : une amende pouvant aller de 200 000 à 500 000 livres égyptiennes (entre 23 000 et 58 000 euros) et une interdiction d’exercer la profession de journaliste durant un an maximum.

  • Le sérail en perte de vitesse ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/26/le-serail-en-perte-de-vitesse

    C’est clair désormais que les « décideurs » (sur lesquels personne n’arrive à mettre un nom ou un visage) sont en pleine panique alors que l’échéance de la prochaine élection présidentielle n’est plus très lointaine, à peine quelques mois.

    Devant la plus que probable incapacité de Bouteflika à se représenter pour une cinquième mandature, compte tenu de la dégradation continue de son état de santé, comme l’ont montré les dernières images de la télévision publique, on ne sait plus dans les cercles décisionnels quelle attitude adopter pour combler le vide sidéral que l’actuel Président va laisser aux héritiers du système si l’hypothèse de son retrait se confirme officiellement.

    Si, jusque-là, la consigne était de gagner du temps pour mieux se préparer à toutes les éventualités contraignantes pour le régime, il semble que l’évidence d’une solution intermédiaire s’avère plus que jamais impérative et ne laisse surtout plus de marge pour les improvisations, même si elle a du mal à se dessiner.

    Dans cette optique, ceux qui ont pignon dans les arcanes du Pouvoir n’hésitent plus à admettre aujourd’hui qu’il n’existe aucun plan B pour surmonter sans trop de dégâts cette défection qui ne figurait dans aucune perspective à moyen terme.

    Et c’est précisément ce manque d’anticipation pouvant prendre les « décideurs » au dépourvu qui pose problème, alors que tout paraissait bien ficelé pour amener Bouteflika à se succéder à lui-même, soit comme candidat ultra favori pour une cinquième mi-temps électorale, imaginée comme une simple formalité, soit comme postulant incontournable de la « continuité » promu à un plébiscite de la famille révolutionnaire pour poursuivre son œuvre.

    C’est donc l’homme de la nouvelle situation ainsi créée qui manque le plus et qui apparemment reste difficile à faire émerger, alors qu’une véritable course contre la montre a été engagée pour se prémunir contre les mauvaises surprises. Qui serait capable de prendre la relève d’un Président érigé au rang de « messie » qui a régné sans partage pendant vingt ans sur le pays et auquel on a tressé des lauriers hors du commun ne correspondant nullement à ses résultats ?

    La question n’est pas simple. Elle est cruciale en ce qu’elle doit associer dans sa forme, comme dans son contenu, tous les paramètres d’influence pour permettre au régime de survivre à lui-même, tout en donnant l’illusion d’un changement.

    Devant l’effarante image de désertification du personnel politique inspirée par Bouteflika, il ne faut pas être grand clerc pour faire l’amer constat que les candidats potentiels en mesure de lui succéder avec une réelle capacité de diriger le pays ne courent pas les rues. En théorie, il a fait le « nettoyage » à tous les paliers de la vie politique et associative pour instaurer la… paralysie participative, et ce n’est pas l’opposition qui soutiendra le contraire.

    Car, l’une des missions parmi les plus sensibles que Bouteflika s’est particulièrement appliqué à réaliser en y mettant toute la force de son autoritarisme, a été de réduire le champ du multipartisme à néant pour mieux neutraliser les leaders d’opinion à forte personnalité et empêcher ainsi qu’une sérieuse et rigoureuse concurrence soit portée à la politique unilatérale prônée par le système.

    Il est évident que le Président, avant sa maladie, avait engagé l’essentiel de son énergie à couper toutes les têtes qui risquaient de lui faire de l’ombre. En parfait Zaïm n’admettant aucune rivalité, il a voulu ainsi tracer la route de son destin en restant le seul maître du jeu.

    En quatre mandats successifs, l’activité politique centrale du pays a été orientée vers le monopole des deux partis du pouvoir, le FLN et le RND, ne laissant que l’alibi d’exister à une opposition autour de laquelle toutes les voies d’émancipation ont été soigneusement verrouillées.

    Ceci pour dire que sur un terrain aussi miné, les partis d’opposition, notamment ceux de la mouvance démocratique, éprouvent toutes les difficultés à faire sortir de leurs rangs un postulant ayant le profil et l’envergure pour remporter l’élection présidentielle, alors que, théoriquement, c’est de leur unique mouvement que pourrait intervenir le basculement du régime autocratique que nous vivons vers le régime républicain dont a besoin le pays. Cette politique de vouloir stériliser l’opposition n’est pas fortuite.

    Elle commande de faire place nette à l’action du régime et donc de lui offrir les conditions idoines pour se régénérer en puisant dans son propre vivier le personnel politique ou l’élite de substitution. A partir de ce postulat, il est aisé de penser que le futur Président sera encore, sauf miracle, issu du sérail.

    On le présentera comme l’homme de la transition, mais ce sera forcément le représentant du clan dominant qui n’ose pas imaginer un instant que les affaires du pays puissent être contrôlées sans lui. On saisit toute l’amplitude de l’engrenage dans lequel nous a mis le régime de Bouteflika, lequel, même partant, pèse de tout son poids sur l’avenir du pays.

    Un avenir sombre, qui va encore différer les espoirs d’une authentique démocratie. Si à un moment le nom du frère du Président a circulé pour prétendre à la succession par voie filiale, cette option a vite été étouffée dans l’œuf, car trop grosse pour être crédible. Il y a encore le nom du vice-ministre de la Défense, qui a, lui aussi, été cité dans les possibles solutions de substitution, une sorte de rescousse à la Sissi, en Egypte, mais là encore rien de probable n’est apparu pour rendre imaginable une telle version.

    Entre les deux « propositions », les poids lourds du sérail ne se bousculent pas au portillon, même si le candidat du « consensus » généralement estampillé par l’Armée est toujours le dernier à être révélé avant le départ de la course pour maintenir entier le suspense. Il reste les spéculations d’usage sur les postulants sponsorisés et les inévitables lièvres.

    A ce titre, beaucoup croient que le Premier ministre, qui a longtemps joué dans l’antichambre, voit s’offrir à lui une chance exceptionnelle de réaliser enfin son rêve en l’absence de Bouteflika, contre lequel il a juré de ne jamais se présenter.

    Une élection sans ce dernier est une opportunité qui ne se renouvellera pas pour Ouyahia, comme l’a compris d’ailleurs Ziari, l’ancien président de l’APN, aux yeux de qui ce dernier passe pour être le plus indiqué pour assurer la continuité du régime. Faux, semble lui rétorquer le ministre de la Justice qui, pour se faire entendre, n’a pas trouvé meilleur argument que de descendre en flèche la « notoriété » de son responsable hiérarchique.

    La guerre au sommet pour l’après- Bouteflika est ouvertement déclarée. Elle ne fait que commencer en instaurant un climat de panique, dont les premières secousses sont ressenties au sein du vieux parti qui perd ainsi un agitateur de premier ordre, en l’occurrence son SG. Ce sont des signes qui renseignent sur l’affolement d’un sérail en perte d’imagination.                                                    https://www.elwatan.com/edition/culture/le-serail-en-perte-de-vitesse-22-11-2018

  • Égypte des armes françaises au cœur de la répression - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/france-egypte-aux-armes-policiers-egyptiens

    Des véhicules blindés et des munitions fournis par la France sont au cœur de la répression sanglante des manifestations en 2013. Nos équipes ont enquêté.

    Des centaines de véhicules blindés, des navires de guerre, des machines à produire des munitions et même le fleuron de la production militaire française, l’avion de chasse Rafale. Nul inventaire à la Prévert, mais l’impressionnante liste des armes vendues par la France à l’Égypte depuis 2012. Montant global, selon l’estimation du rapport publié ce mardi 16 octobre : plus de quatre milliards d’euros d’armes françaises livrées à l’armée égyptienne entre 2012 et 2017.
    Officiellement. Car dans les faits une partie des véhicules blindés a en réalité été livrée aux forces du ministère de l’Intérieur, ou détournée vers elles, ces mêmes forces de police chargées de la féroce répression des manifestions.

    #Egypte #armes #répression #massacres #Sissi #Renault

  • Trump Called Egypt’s President Sissi ‘A F***ing Killer’ After Agreeing Partnership, Book Claims
    https://www.newsweek.com/trump-called-egypt-president-sissi-killer-after-partnership-book-claims-11

    “Dowd, remember who I’m talking to,” Trump said, according to the book. "The guy’s a f***ing killer. This guy’s a f***ing killer! I’m getting it done. He’ll make you sweat on the phone. And right before we make the deal, Sissi says”—the book describes the president as then assuming a “deep groveling voice” apparently intended to mimic Sissi’s—“Donald, I’m worried about this investigation. Are you going to be around? Suppose I need a favor, Donald?"

    #égypte

  • Sissi détient la clé du programme envisagé par Trump dans le #Sinaï pour tuer l’État palestinien | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/opinions/sissi-d-tient-la-cl-du-programme-envisag-par-trump-dans-le-sina-pour-

    Les plans d’#Israël et de Washington pour Gaza font fortement écho au modèle de « pacification économique » qui formait le cadre du processus de paix d’Oslo à la fin des années 1990.

    Pour Israël, #Oslo représentait cyniquement une occasion de détruire l’économie essentiellement rurale de la #Cisjordanie, dont les #Palestiniens dépendent depuis des siècles. Israël convoite depuis longtemps le territoire, tant pour son potentiel économique que pour ses connotations religieuses.

    Des centaines de communautés palestiniennes en Cisjordanie dépendent de ces terres pour l’agriculture, ce qui les lie à des lieux historiques en raison de besoins économiques et de leur tradition. Néanmoins, pour déloger les villageois – les forcer à rallier une poignée de villes palestiniennes et dégager la terre pour les colons juifs –, un modèle économique alternatif devait être mis au point.

    Dans le cadre du processus d’Oslo, Israël a commencé à établir une série de zones industrielles – financées par des donateurs internationaux – sur la zone tampon (« seam zone ») entre Israël et la Cisjordanie.

    Des sociétés israéliennes et internationales devaient y ouvrir des usines et employer une main-d’œuvre palestinienne bon marché avec des protections minimales. Les Palestiniens, une population d’agriculteurs fortement attachés à leurs terres, allaient devenir une main-d’œuvre intermittente concentrée dans les villes.

    Pour Israël, cela avait comme avantage supplémentaire de faire des Palestiniens le « précariat » ultime. S’ils venaient à commencer à exiger un État ou même à protester pour des droits, Israël pouvait simplement leur bloquer l’accès aux zones industrielles et laisser la faim pacifier la population.

    Il y a tout lieu de croire que l’objectif de l’initiative couvée par Israël et Trump est de reloger progressivement les Palestiniens dans le Sinaï en investissant dans des projets d’infrastructure.

    Avec des intérêts en matière de sécurité solidement alignés entre les deux pays, Israël peut alors compter sur l’#Égypte pour pacifier les Palestiniens de Gaza en son nom. Sous un tel programme, Le Caire aura de nombreux moyens de donner des leçons à sa nouvelle main-d’œuvre.

    L’Égypte pourra suspendre temporairement les projets d’infrastructure et licencier les travailleurs jusqu’à un retour au calme. Elle pourra fermer le seul poste frontalier de Rafah entre Gaza et le Sinaï, ou encore fermer les centrales électriques et les usines de dessalement et priver ainsi Gaza d’électricité et d’eau potable.

    De cette manière, Gaza pourra rester sous l’emprise d’Israël sans qu’Israël n’ait à partager une quelconque responsabilité. L’Égypte deviendra le geôlier visible de Gaza, tout comme Abbas et son Autorité palestinienne sont devenus les geôliers d’une grande partie de la Cisjordanie.

    Voilà le modèle qu’Israël envisage pour Gaza. Nous pourrions découvrir bientôt s’il est partagé également par l’Égypte et les États du #Golfe.

  • Sissi détient la clé du programme envisagé par Trump dans le Sinaï pour tuer l’État palestinien | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/sissi-d-tient-la-cl-du-programme-envisag-par-trump-dans-le-sina-pour-

    Il est important de comprendre que le programme pour le Sinaï n’est pas simplement la preuve du caractère chimérique des idées d’une administration Trump inexpérimentée ou induite en erreur. Tout indique qu’il bénéficie d’un soutien prolongé et vigoureux de la part de l’establishment politique américain depuis plus d’une décennie.

    En réalité, il y a quatre ans, alors que Barack Obama était solidement installé à la Maison-Blanche, Middle East Eye avait dressé la liste des tentatives de coercition d’Israël et des États-Unis, qui souhaitent pousser toute une série de dirigeants égyptiens à ouvrir le Sinaï aux Palestiniens de Gaza. 

    Il s’agit là d’une des principales ambitions d’Israël depuis qu’il a évacué plusieurs milliers de colons de Gaza lors du dénommé « désengagement » de 2005 et déclaré – trompeusement – que l’occupation de l’enclave était terminée.

    Washington aurait adhéré à cette initiative depuis 2007, date à laquelle la faction islamiste du Hamas a pris le contrôle de Gaza, évinçant le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. C’est à ce moment qu’Israël, soutenu par les États-Unis, a intensifié son blocus strict qui a détruit l’économie de Gaza et empêché l’entrée de marchandises essentielles.

  • Selon une logique expérimentée quotidiennement depuis 2011 :
    – des tribunes d’intellectuels et de chercheurs vont réclamer et justifier l’armement des « rebelles » palestiniens, qui protègent les manifestations des civils qui se faisaient, jusque là, tirer comme des lapins ;
    – des pays amis de la Palestine vont expédier des tonnes d’armes aux « rebelles » palestiniens ;
    – face à ceux qui s’inquiéteraient de la militarisation des manifestations civiles, on expliquera bruyamment que (a) ça va bien se passer, le régime de Netanyahu va s’effondrer d’ici quelques semaines, (b) de toute façon on est dans notre bon droit, si on en arrive là c’est à cause de la répression ;
    – on passera son temps à réclamer (et à promettre) des zones d’exclusion aériennes en territoire israélien, pour permettre aux civils palestiniens de trouver un refuge…

    Je vais donc me répéter : si l’on pense que la lutte armée n’est pas (n’est plus) une option pour les Palestiniens face à la répression israélienne (en tout cas, pas une option que quiconque oserait défendre publiquement en France), si l’on pense que la lutte armée n’est pas une chose à encourager en Égypte face à la répression par le régime Sissi, pourquoi est-ce qu’on a à ce point agoni d’injures ceux qui pensaient que la militarisation en Syrie serait une catastrophe ?

  • Les Cafés Géo » L’épopée du #Canal_de_Suez, des pharaons au XXIe siècle

    http://cafe-geo.net/lepopee-du-canal-de-suez-des-pharaons-au-xxie-siecle

    Voilà bien une exposition idéale pour réconcilier histoire et géographie, si c’est nécessaire.

    Elle a plusieurs mérites. Elle présente d’abord la cérémonie de l’inauguration elle-même avec son faste étonnant, ses invités au premier rang desquels l’impératrice Eugénie, dont le Yacht impérial l’Aigle est placé en tête de la flottille officielle, puis François-Joseph de Habsbourg qui a déjà commencé son long règne. Des portraits et photos nous permettent d’admirer les épaules d’Eugénie, puis les moustaches et favoris de l’empereur d’Autriche-Hongrie. Les visiteurs furent sensibles nous dit-on au contraste entre ce faste et la misère populaire alentour. Un bal fut organisé pour 5 000 personnes, où figurait peut-être Paul Vidal de La Blache. Ce dernier en effet était alors membre de l’Ecole Française d’Athènes où il se préparait à une carrière d’archéologue et épigraphiste ; il vint assister à l’inauguration. Peut-être cet épisode de sa vie ne fut-il pas étranger à son choix de devenir géographe

    #grands_travaux #verrous_maritimes #transports_maritimes

  • #Egypte : l’Occident se tait face aux exactions du régime #Sissi
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300318/egypte-l-occident-se-tait-face-aux-exactions-du-regime-sissi

    Emmanuel Macron recevant le président égyptien à Paris, le 24 octobre 2017. © Reuters Sa réélection sera officiellement annoncée d’un jour à l’autre. Mais le bilan de la répression de masse conduite par le régime d’al-Sissi ne provoque aucune réaction des diplomaties occidentales. Les contrats et l’argument de la sécurité font taire toute critique. Même quand ce sont des Occidentaux qui passent dans la machine de terreur du régime. Nouveaux témoignages et second volet de notre enquête.

    #International #Amnesty #disparitions_forcées #HRW #torture #violations_des_droits_de_l'homme

  • #Egypte : l’Occident se tait face aux exactions du régime #Sissi (2)
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300318/egypte-l-occident-se-tait-face-aux-exactions-du-regime-sissi-2

    Emmanuel Macron recevant le président égyptien à Paris, le 24 octobre 2017. © Reuters Sa réélection sera officiellement annoncée d’un jour à l’autre. Mais le bilan de la répression de masse conduite par le régime d’al-Sissi ne provoque aucune réaction des diplomaties occidentales. Les contrats et l’argument de la sécurité font taire toute critique. Même quand ce sont des Occidentaux qui passent dans la machine de terreur du régime. Nouveaux témoignages et second volet de notre enquête.

    #International #Amnesty #disparitions_forcées #HRW #torture #violations_des_droits_de_l'homme

  • Guerre contre le terrorisme : le mauvais pari de la France en Egypte. Mon édito pour @LeMondeArabe

    https://lemonde-arabe.fr/28/03/2018/guerre-contre-terrorisme-mauvais-pari-france-en-egypte

    L’Egypte, pas plus que la France, n’a su opter pour une stratégie efficace et payante sur le long terme face au terrorisme. la diplomatie française continue de présenter Sissi comme « le garant de la stabilité dans la région ». Comment pourrait-il stabiliser une région alors qu’il ne parvient pas à le faire dans son pays ?

  • Egypte : Mada Masr, voix dissonante d’une campagne à l’unisson
    https://lundi.am/Egypte-Mada-Masr-voix-dissonante-d-une-campagne-a-l-unisson

    Quelque 60 millions d’Égyptiens sont appelés à voter à partir d’aujourd’hui. L’élection doit sans surprise reconduire le chef de l’État Abdel Fattah al-Sissi pour un second mandat. La campagne a été marquée par des attaques virulentes contre les journalistes étrangers, alors que la presse égyptienne, de plus en plus encadrée, soutenait le candidat Sissi à l’unisson. À une exception près, le site d’information indépendant Mada Masr, bloqué en Égypte, qui a continué à faire entendre sa voix tout au long de la (...)

    • L’ancien commissaire Darquier de Pellepoix osait avancer qu’à Auschwitz on n’a gazé que des poux, chevauchant l’hyper-criticisme de Robert Faurisson qu’a si justement déconstruit Pierre Vidal-Naquet dans Les Assassins de la mémoire. La rhétorique de M. el Khal, qui se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme - équivalence entre victimes et bourreaux - aboutira un jour à une ignominie semblable sur la Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde.

      Voilà qui habille Le Média pour l’hiver.

      #invectives

    • Ah ! mais oui chez Ballast c’est beaucoup mieux quand on enfonce ses consoeurs et confrères ! Bravo !

      Claude El Khal est notre correspondant au Moyen-Orient. Il a sa vision des événements et il affirme se méfier des manipulations provenant du régime syrien tout autant que des belligérants américains ou européens. Il a raison. Les guerres sont des moments où l’information est manipulée à des fins stratégiques. Le journalisme consiste à prendre ses distances avec les sources belligérantes. À rappeler que les civils sont des victimes innocentes. Sa position est raisonnable, et juste. Il ne choisit qu’un seul camp : celui de la paix et de la préservation des vies. Ceux qui attaquent sa position trouvent peut être qu’être tué par une bombe américaine est moins condamnable que par une bombe russe ? Pour moi, ceux qui bombardent sont tous coupables. On peut bien condamner le régime syrien soutenu par les Russes. On peut aussi condamner la Turquie d’Erdogan soutenue par les américains et les européens. On peut condamner l’Arabie saoudite armée par la France. On peut condamner l’Iran qui arme le Hezbollah. On peut condamner les djihadistes armés par les américains. On peut condamner la France, les européens, les USA qui organisent le chaos dans cette région du monde. On peut condamner les intérêts des multinationales de l’armement, du pétrole et du gaz qui tirent profit de la situation. Mais on ne peut pas condamner un journaliste comme Claude El Khal qui a le courage de dire tout haut que le seul camp qu’il fait sien est celui des civils, des enfants, qui vivent l’enfer. Claude El Khal a raison de refuser que l’on diffuse des images dont on ignore la provenance, dont on ignore la véracité. Chaque fois que vous voyez des vidéos sur la Ghouta : demandez-vous qui a filmé, sous la protection de qui, pour faire passer quel message, pour servir les intérêts de qui ? ce n’est pas la première guerre de communication, ce n’est pas la première fois que « l’opinion publique internationale » est soumise au matraquage et à la propagande des belligérants. Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants.

    • Nous passerons sur le fait que les propos sur le conflit syrien de Robert Fisk - ne connaissant qu’un seul ennemi : l’Occident — ont été dénoncés non seulement par des confrères journalistes [16], mais aussi par les chercheurs et experts de la révolution syrienne.

      Fisk en prend lui aussi pour son grade. La note 16 sensée servir, j’imagine d’argument contre Fisk, pointe vers le Courrier International, article de 2007 (!) publié initialement dans Haaretz. On devra se contenter de cela pour conclure que Fisk n’est pas crédible (et négationniste, donc, cf. la conclusion).

    • Pour mieux comprendre son engagement au sein de la « résistance civile à l’occupation syrienne du Liban » évoqué dans l’article d’Audrey Kucinskas pour L’Express

      Je n’oublierai jamais le 13 Octobre 1990.

      Je n’oublierai jamais les avions syriens qui lançaient leurs missiles sur les dernières régions libres du Liban. Je n’oublierai jamais la terreur des femmes, des hommes et des enfants sous le feu aveugle des canons du régime baathiste. Je n’oublierai jamais les larmes des pères, des mères, des fils et des filles au moment de la reddition.

      Je n’oublierai jamais les soldats de l’armée libanaise massacrés alors qu’ils étaient prisonniers. Je n’oublierai jamais le silence de mort qui a accompagné l’entrée des troupes syriennes à Baabda. Je n’oublierai jamais les tirs de joie de la soldatesque d’occupation quand l’invasion fut achevée.

      Je n’oublierai jamais que parmi ceux qui se divisent aujourd’hui en 8 et 14 Mars beaucoup ont applaudi et crié victoire, certains après avoir pilonné sauvagement les régions libres, d’autres après avoir participé aux combats contre l’armée libanaise.

      Je n’oublierai jamais que tout ça s’est passé avec la bénédiction du monde entier, de ceux qui veulent aujourd’hui abattre le régime syrien, ceux qui le décrivent depuis si peu comme criminel et barbare : les Etats-Unis, l’Europe, la France socialiste à laquelle appartenaient déjà messieurs Fabius et Hollande, la Ligue Arabe, les monarchies du Golfe, la Turquie… Même l’Iran et Israël étaient à l’unisson.

      Je n’oublierai jamais les heures noires de ce jour funeste et la nuit sans étoiles qui s’est abattue sur nous. Je n’oublierai jamais les 15 ans qui ont suivis. 15 ans de répression, de pillage organisé, de corruption institutionnalisée. Je n’oublierai jamais la peur, la rage, la tristesse, la mort.

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2015/10/je-noublierai-jamais-le-13-octobre-1990.html

    • Je reviens à ma première question, et la chaleur de « nos » commentaires sur SeenThis me fait me la poser de manière encore plus lancinante : qu’y a-t-il dans la question syrienne pour susciter de telles passions au sein d’une certaine gauche (française et au-delà européenne) ? Sur le Chili, le Vietnam, d’autres conflits encore, à tort ou à raison, je peux m’expliquer la ferveur de certains engagements. Peut-on dire la même chose de la Syrie ? Une fois posé le despotisme très connu par un demi-siècle d’expérience du régime, on ne sort pas d’un constat assez simple à faire : la majorité de la population n’a pas vraiment rejoint le mouvement (y compris à ses débuts), par peur, par calcul, par expérience, etc., c’est un fait. Si la majorité silencieuse s’est exprimée en Syrie, c’est par le départ, dans les pays voisins, en Europe et ailleurs... Et du côté des adversaires du régime, quel est le poids de mouvements révolutionnaires qu’on peut raisonnablement soutenir quand on a précisément une sensibilité de gauche, par rapport à des milliers de « rebelles » puisque c’est le terme utilisé, mercenaires, pillards, fanatisés, manifestement à la tête des opérations à partir de l’été 2011 ?
      Je précise que ma question est aussi naïve que sincère et que je serai ravi d’entendre des explications qui tiennent...

    • Selon Le Courrier international : @gonzo

      Comme le rappelle Michael Jansen, spécialiste du Moyen-Orient au quotidien The Irish Times, « les villes […] de Ghouta orientale sont tombées sous le contrôle des combattants rebelles en 2013 et sont aujourd’hui le dernier refuge de fondamentalistes de la Faylaq Al-Rahman (Légion de Rahman) et de la Jaish Al-Islam ( Armée de l’islam ), soutenue par l’Arabie Saoudite , dans la région de Damas ». Le régime de Bachar El-Assad cherche actuellement à « exercer des pressions militaires » sur cette zone pour se débarrasser de ces combattants.

      https://www.courrierinternational.com/article/syrie-sous-les-bombardements-du-regime-la-ghouta-orientale-re

      Raisonnablement je ne peux soutenir aucun de ces mouvements fondamentalistes (Faylaq Al-Rahman), salafistes (Jaish Al-Islam) et djihadistes (Tahrir Al-cham) qui prennent la population en otage de même que le régime de Bachar et je continue de partager le point de vue de Claude El Khal et du Média :

      Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants .

    • Sur un point qui a l’air important dans le débat, l’article de @lundimatin dit uniquement que « Faylaq al Rahman » est affilié à l’ASL et que d’autres groupes les considèrent comme « laïcs et apostats » (mais on ne sait pas ce qu’en pense réellement les auteurs de l’article). Du coup ce serait des « gentils » ?

      Mais en revanche la carte du Monde, elle, dit que « Faylaq al Rahman » se revendique de l’ASL, et surtout que c’est un groupe « à dominante islamiste » !
      (Et je suppute qu’il est possible et peut-être courant que des groupes islamistes traitent d’autres groupes islamistes de laïcs et apostats car ils ne sont pas d’accord, mais bon je n’y connais rien…)

      L’effectif d’environ 30% est le même dans les deux, mais par contre du coup ils disent donc plutôt l’inverse sur ce groupe :
      – Dans un cas le groupe EST affilié à l’ASL et est présenté comme pas islamiste du tout (mais c’est l’avis d’un autre groupe islamiste et non des auteurs eux-mêmes).
      – Dans l’autre, le groupe SERAIT affilié à l’ASL, au conditionnel car c’est le groupe lui-même qui se revendique, et il est présenté comme majoritairement islamiste.

      Je n’ai rien à en dire mais c’était juste pour souligner la différence.

    • @baroug : non. Burgat n’a pas attendu autant de morts avant de s’attaquer directement à la gauche anti-impérialiste (thème fondateur des fanboys de la révolution syrienne) dès août 2012 :
      https://www.facebook.com/francois.burgat/posts/318712458225901

      Rappel encore : 2 mois plus tôt il prétendait aussi avec Caillet que Nusra n’existait pas et était une invention du régime commentant des attentats false flag. Fadaise complotiste dont l’utilité est de maintenir la supériorité morale des partisans de la militarisation de la contestation syrienne.

      L’attaque contre Oumma par le même Burgat, c’est l’année d’après, juin 2013 :
      https://seenthis.net/messages/147381
      (l’attaque contre le nationalisme arabe classique étant aussi un thème favori de la part de fanboys).

    • Le pire dans toute cette histoire, c’est que la guerre idéologique, de la vérité ou des contre-vérités (peu importe) risque non seulement de masquer les réalités de ce conflit qui perdure depuis le printemps 2011 mais aussi de banaliser auprès de l’opinion ce genre de situation. Saura-t-on jamais combien de victimes aura fait cette guerre parmi les civils désarmés ? Combien de personnes ont fui devant ces atrocités (Syrie et pays voisins) ? La première erreur commise le fut (à mon avis) par le « camp occidental » qui décida de livrer des armes aux « rebelles » et d’envoyer des instructeurs auprès des factions belligérantes. On connait ensuite l’enchainement fatal : la Russie poutinienne intervint à son tour parce que, hein, on allait pas laisser les États-Uniens tripatouiller tout seul dans ce merdier, déjà que,avec les précédentes ingérences en Irak et en Afghanistan (depuis 1979, juste après l’invasion soviétique), ils avaient déjà bien pourri l’ambiance, sans compter le soutien inconditionnel qu’ils accordent à l’état d’Israël. La guerre des communiqués prit rapidement le relais. Chaque « camp » se dota d’alliés de circonstances (Turquie, Iran, n’oublions pas non plus les nations euro-atlantistes) qui en rajoutèrent dans la désinformation et le brouillage médiatique.
      Ce qui se passe au Proche-Orient (Moyen-Orient, Levant) depuis la fin de l’empire ottoman et surtout depuis la découverte de la manne pétrolière dans cette région est un naufrage de la soit-disant civilisation et, comparés à cela, les camions d’essence de « Mad Max Fury » ressemblent juste à une histoire de petit chaperon rouge pour faire frissonner les enfants avant qu’ils ne s’endorment. Bonne nuit ! Pour le brouillard, on a ce qu’il faut en magasin ...

      Et - pardonnez-moi si j’m’excuse, j’allais oublié un point TRÈS important dans la série des « on ne saura jamais » ; c’est le chiffre d’affaire des marchands d’armes (toutes catégories confondues) lié à ce conflit.

    • Non mais que certains, et Burgat et Filiu dont l’un est connu depuis longtemps pour croire et entretenir l’idée d’un islamisme « de gauche » et l’autre fétichise peut être les révolutions arabes en général, aient été en avance sur cette fracture c’est une chose. Mais de toute façon, elle est ancienne, et vous la connaissez tous puisque bien antérieure au conflit syrien ; vous en étiez déjà acteurs.
      Après, je pense que l’intensité du conflit, qui est le plus meurtrier de la décennie, doit jouer un rôle dans la généralisation de la fracture à gauche, si l’on peut dire.

    • Tout à fait @sombre

      @nidal La faute à la vieille gauche aveugle et égoïste !

      « C’est triste et cruel mais c’est comme ça : la force d’inertie intellectuelle d’un pan entier de cette bonne vieille gauche arabe et européenne est en train de l’empêcher de prendre un virage historique ! Son aveuglement dans le dossier syrien a plusieurs causes. L’une des toutes premières est une surenchère égoïste et intolérante dans l’appropriation privative du label anti-impérialiste :
      « Personne d’autre que nous, et surtout pas la génération de l’Islam politique ».

      Pour François Burgat, les islamistes ont toujours raison !
      https://mondafrique.com/francois-burgat-islamistes-ont-toujours-raison

      Peut on classer Burgat dans cette sphère de l’islamo-gauchisme dans le milieu intellectuel français, et qui joue le rôle des avocats du projets islamiste, d’une manière ou d’une autre ?

      Je n’aime pas du tout l’expression « islamo-gauchisme » qui est souvent employé par les islamophobes ou les milieux français islamophobes. Par ironie, je dirai, pour commencer, que F. Burgat n’est, de mon point de vue, certainement pas de gauche, si l’on se réfère simplement aux messages Facebook qu’il n’a cessé de diffuser au cours de la dernière campagne présidentielle française, dénigrant surtout Jean-Luc Mélenchon et ne manifestant pas, semble-t-il, beaucoup plus de sympathie politique ou électorale pour Benoît Hamon. Il est peut-être un peu plus « macroniste », une tendance plutôt sociale-libérale. Par certains côtés, j’ai l’impression que le politiste français veut être plus royaliste que le roi, soit en trouvant toujours de bonnes excuses aux islamistes légalistes dans leurs échecs, soit en étant encore plus optimiste qu’eux dans la capacité à mener à bien des combats politiques démocratiques et à gérer sans heurts des sociétés.

      Haoues Seniguer

    • Bon, si je résume ce que j’ai compris (pour @Baroug notamment) :
      – la gauche se mobilise parce qu’il y a beaucoup de victimes, ou encore la fracture devient plus importante du fait du nombre de morts : mais alors, pourquoi ce silence sur le Yémen ?)
      – on peut à la rigueur soutenir en fonction d’un pourcentage pas trop élevé d’islamistes vraiment méchants. En acceptant que ce soit possible, cela signifie qu’on se résigne à soutenir un truc qui ne sent pas très bon alors qu’on nous demande justement de ne pas nous poser de questions (et qu’on cloue au pilori celui qui le fait, El Khal en particulier)
      – le Moyen-Orient, terrain de jeu du capitalisme sauvage, OK @Sombre_Hermano mais pourquoi tant de personnes à gauche se sentent-elles obligées à coopérer ? Tout de même, et quelles que soient les souffrances passées, il y a (un peu) plus de lucidité sur le sionisme !
      _ quelques acteurs (Burgat, mais peut-être moi aussi, je ne m’exclus pas) ne seraient pas vraiment de gauche, d’où leurs positions étranges. Mais il ne s’agit pas de ces quelques exceptions, le nécessaire soutien aux types qui se battent dans la Ghouta est une opinion très largement majoritaire.
      Merci aux contributions, mais je reste avec mes questions :-(

    • Je peux parler de ce que j’en pense de mon côté :
      1) troubles internes (la « révolution »), dont à aucun moment il n’a été tout à fait possible de savoir si l’opération de « regime change » la récupérait ou l’initiait ;
      2) militarisation quasi-instantanée, daech simultanément en Irak et en Syrie, pertes gouvernementales très fortes ;
      3) on finit par avoir des informations sur daech et ses soutiens, et sur al qaida et ses soutiens, on apprend que les mécènes (comme l’article en parle sur Lundi Matin) sont la Turquie et quelques autres pays reconnus pour leur absence totale de respect de la vie humaine ;
      4) finalement, le régime s’en sort, et par force, c’est un carnage, les belligérants y jouant tous leur survie. On sait ce que c’est, on a quelques guerres derrière nous pour nous le rappeler.

      Je suis allé voir « Pentagon Papers », où on te rappelle obligeamment que dès 1954 des opérations de regime change et +++ étaient réalisées en sous main pour déstabiliser le Vietnam.

      Donc, il faudrait cesser de critiquer la couverture actuelle des évènements en Syrie au prétexte que les forces gouvernementales gagnent du terrain, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ?

      C’est une guerre à mort, entre deux armées visiblement de force plus ou moins équivalentes, les pertes équivalentes en nombre de chaque côté en attestent il me semble. Oui, les pertes civiles sont odieuses, un petit « Dresde » pour le moment. Je ne ferais pas de référence aux pertes de la Corée du Nord pour ne pas commettre de Point... CIA ?

      Deux armées bien équipées, qui font des massacres des deux côtés, des civils qui trinquent. Une documentation abondante sur les livraisons d’armes et sur les mécènes.

      Et donc, on reproche à certains que l’on dit « de gauche » de ne pas vouloir prendre parti dans ce tourbillon de propagande.

      Ce serait quoi le but ultime de cette prise de position que l’on devrait réaliser sans remettre en doute aucune des informations transmises ? De faire « encore plus de guerre » ?

      Notez que je n’ai pas encore parlé du droit international et de souveraineté. Je serais immédiatement accusé de parler comme Poutine. Mais... Bon... L’ONU, on lui demande beaucoup de juger si tel ou tel crime pris dans la multitude est un crime de guerre ou pas, mais on pourrait aussi l’utiliser pour dire si l’intervention de telle ou telle nation, en tant que « mécène » d’un des nombreux groupes anti-gouvernementaux, est légale ou pas, au regard du droit international. C’est moins vendeur que de laisser parler ses tripes en regardant des images de gamins ensanglantés, évidemment.

      Alors, 300000 morts, ça veut dire quoi ? Qu’on doit cesser tout esprit critique ? Ou ça veut juste dire que des deux côtés, aucun décideur n’a jugé nécessaire de cesser d’alimenter les belligérants ?

    • @biggrizzly, dans ton décompte, tu ne dis pas que sur les 100 000 civils tués, la très grande majorité l’a été par le régime. Je pense que c’est un des arguments majeurs de ceux qui considèrent que faire une équivalence entre les « camps » est problématique, pour le moins.

      Par ailleurs, je ne vais pas me faire l’avocat de la gauche anti-Assad (ou comme vous voudrez la nommer), je n’ai pas moi-même de position claire (et je vous lis tous avec intérêt pour essayer d’y comprendre quelque chose), mais il ne me semble pas qu’ils considèrent qu’il faut cesser d’exercer son esprit critique, mais encore une fois que renvoyer les deux camps dos à dos n’est pas une position tenable.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne#Pertes_civiles

    • @gonzo Une de mes théories, est que justement sur la Syrie il y a eu une sorte de « résistance », ou méfiance, relativement large, et qu’elle s’est assez tôt exprimée contre la militarisation de l’opposition (donc début/mi-2012). Et ces résistances sur la Syrie ne se sont pas exprimées seulement dans les cercles militants de la gauche française, mais également dans les gauches arabes (article dès août 2012 dans le Diplo) :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2012/08/DOT_POUILLARD/48029
      Les résistances et méfiances se sont plus largement exprimées assez tôt dans le monde arabe, notamment dans les milieux nationalistes arabes old school et leurs alliés (notamment en France) : Afrique-Asie, Labévière, toute la bande, désormais considérés comme de nouvelles incarnations du diable.

      Mais aussi dans des cercles officieux qui, normalement, doivent se taire. Je pense que, très tôt, les articles sceptiques de Malbrunot sur le sujet reflétaient, venant de ce bonhomme, le scepticisme des milieux du renseignement et de la défense en France.

      Et même chez les opposants syriens historiques, la militarisation n’a pas du tout fait l’unanimité. On a beaucoup cité ici Haytham Manna, et comment il a été largement mis sur la touche dès qu’il a dénoncé les dangers de la militarisation début 2012.

      Et plus largement, le sujet tabou que tu évoques de temps en temps : l’opinion syrienne n’a pas forcément basculé aussi unanimement qu’on a bien voulu se le raconter. Et surtout pas en faveur d’une escalade militaire à base de milices – pas par amour du régime, mais parce que ça ne s’était déjà pas bien passé à côté (Liban, Irak).

      Or, sur des révolutions précédentes, ça n’avait pas tellement moufté, ou pas aussi bruyamment. En particulier, la guerre sur la Libye, ça a été beaucoup plus discret. Il y a bien eu Herman (justement !) se payant la tête Gilbert Achkar (accusé de prétendre « micromanager » les bombardements de l’OTAN), mais ça doit être à peu près tout.

      Je pense que, notamment pour la Libye, il n’y a pas réellement eu besoin d’une bataille sur l’opinion publique ; on a eu du bombardement occidental old school, silence dans les rangs et le doigt sur la couture du pantalon. Sur la Syrie, ça n’a pas été le cas. Très rapidement il y a eu des résistances (voir ci-dessus), et cela par des gens très légitimes et ayant accès habituellement aux médias mainstream.

      Cette résistance inattendue, de la part de franges légitimes des militants, et de milieux acceptés dans les grands médias, je pense que c’est un des éléments qui ont rendu l’ambiance aussi féroce, parce que dès que la militarisation des « rebelles » se met en place, il y a un gros enjeu de conviction de la part de l’opinion publique. Et à ce moment on voit apparaître illico des attaques directes contre l’establishment du renseignement et de l’armée (un ramassis de fachos pro-Bachar), et contre la gauche pro-arabe (je te rappelle pas les délires). Parce qu’on n’est pas dans une discussion : il y a un besoin prioritaire de délégitimation de sources qui sont largement perçues, y compris dans les médias mainstream, comme usuellement légitimes et qui commencent à faire entendre leur opposition à la militarisation des « rebelles ».

    • @baroug Pour le Yémen, je pense comme toi que, comme personne ne France n’exige une intervention militaire dans le conflit au Yémen (ni dans un camp ni dans l’autre), c’est un gros élément qui évite qu’il y ait réellement des exclusions et des condamnations en hérésie.

      En revanche, pour le nombre de morts, la « comparaison » n’est pas si farfelue : mi-mars 2012, on évoque ici 8000 morts en Syrie :
      http://www.liberation.fr/planete/2012/03/14/quand-la-syrie-se-revolta_803029
      Or, la mi-mars 2012, c’est le fameux débat sur France 24 plein d’enthousiasme pour la militarisation de la rébellion, qu’Haytham Manna dénonce vigoureusement :
      https://seenthis.net/messages/225755

      Encore une fois : ce n’est pas pendant la première année que le débat s’envenime. C’est à partir de mi-2012 que les excommunications sont prononcées, et elles accompagnent la montée en puissance de la militarisation de l’opposition.

      Et puisque tu évoques la responsabilité de l’explosion du nombre de morts : c’est à partir de la militarisation, de la livraison d’armements (de la part de la France : en violation de l’embargo européen) et de l’alignement sur les partisans du renversement de régime par l’action militaire (et donc, l’exclusion à partir de ce moment des autres, tels Manna), que le nombre de morts explose. On part de 8000 la première année, on arrive à des dizaines de milliers l’année suivante, et des centaines de milliers ensuite.

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, de mépris pour les civils, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux. Or, depuis ce moment, ce sont ceux qui soutiennent la militarisation et l’escalade qui ont causé des centaines de milliers de morts, en agonissant d’injures ceux qui ont mis en garde constamment, qui continuent à revendiquer la posture de supériorité morale.

    • Encore une remarque sur le Yémen. La question n’est pas sa savoir pourquoi les fanboys de la révolution syrienne ne dénonceraient pas la situation au Yémen – parce qu’en gros, ils condamnent.

      Mais plutôt pourquoi ils ne réclament pas la militarisation de la « rébellion yéménite », l’envoi d’armes et de financements, voire l’escalade contre le méchant agresseur qui massacre la population. Ailleurs, pourquoi on n’a jamais lu d’appels à armer, entraîner, financer, militariser, l’opposition égyptienne en réponse au coup de Sissi et au massacre du 14 août 2013 (on estime à plus de 800 morts en une journée).

    • Merci @nidal, je crois que tu as bien résumé notre (le mien en tout cas) malaise depuis le début :

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux.

    • Sur la page Wikipédia, j’ai ce genre d’information que je ne sais pas trop comment interpréter... Le régime tue les alaouites aussi ?

      In May 2013, SOHR stated that at least 41,000 of those killed during the conflict were Alawites.[21] By April 2015, reportedly a third of the country’s 250,000 Alawites that were of fighting age had been killed.[22] In April 2017, a pro-opposition source claimed 150,000 young Alawites had died.[23]

    • @BigGrizzly ; Je me disais qu’il fallait grasser précisément les mêmes lignes !
      @baroug : faut-il faire des comptabilités entre les guerres ? Sinon, outre les remarques de Nidal sur le tournant de 2012, faut-il compter les 8 millions de Yéménites en urgence alimentaire selon l’ONU ?
      @nidal : merci de tes interventions mais, tout de même, on peut sérieusement continuer des années après (7 bientôt) à faire semblant de ne pas voir les problèmes ? J’ai du mal à y croire.
      Une petite question à la communauté SeenThis : pourquoi un taré des banlieues qui s’engage, non sans risques pour sa vie, en Syrie est un dangereux terroriste dont on espère qu’il sera vite tué pour qu’il n’aille même pas jusqu’à la prison, tandis que l’intello (de gauche) qui soutient (de tout son coeur mais sans trop de risques persos) la même révolution en Syrie est la coqueluche des plateaux télé ?

    • Oui, Gonzo, j’y pense régulièrement. Encore il y a quelques jours suite à un texte navrant de Lundi Machin, où l’on dit sa « honte » de l’inaction et de la complicité de la France en faveur de Bachar (on rêve).

      La tolérance pour la lecture confessionnelle des conflits de la région, la répétition systématique des foutaises à base de « sunnites humiliés » (qu’est-ce qu’on en a bouffé, de l’argumentaire à base de sunnite humilié), l’envoi de Colonel Salafi à Beyrouth pour donner un crédit universitaire à l’escroc salafiste al-Assir, retapissé en voix de la rue sunnite libanaise (humiliée, hein), les éructations de Leverrier et Filiu dans ce genre…

      Ces dénonciations systématiques (et volontairement fausses de la part d’individus directement impliqués dans la politique du Quai d’Orsay) de la « passivité » et de l’« inaction » de la France, associées à une tolérance quasi institutionnalisée pour l’excitation sectaire, effectivement je pense que ça pèse très lourd dans la décision de plusieurs centaines de jeunes français d’aller prendre les choses en main pour défendre les sunnites-humiliés avec Nusra et Daech.

    • La réponse de Claude El Khal @lundimatin

      La nouvelle Inquisition et les moukhabarat parisianistes

      Mon intervention consacrée à la Ghouta en Syrie dans le JT du Média du 23 février m’a valu un lynchage en règle sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Les amateurs de guerre ont sorti l’artillerie lourde. Il fallait s’y attendre. Mais comme ils n’avaient pas vraiment d’arguments à m’opposer, à part la traditionnelle propagande à laquelle plus grand monde ne croit, ils ont été fouiller mon compte Twitter à la recherche d’anciens péchés qu’ils pourraient utiliser pour me salir.

      Convaincus d’avoir trouvé les trésors d’infamie qu’ils cherchaient, ils les ont partagés sur les réseaux sociaux, essayant de me faire passer pour ce que je ne suis pas. En anglais on appelle ça character assassination . Il n’y a pas d’équivalent en français. Il faudrait en trouver un, ça éviterait à d’autres de subir le même sort.

      Le sentiment que j’ai eu ces derniers jours m’était familier, mais je pensais qu’il faisait partie du passé. Je pensais qu’il a avait été emporté dans les bagages des troupes d’occupation syriennes quand elles se sont retirées du Liban. Ce sentiment d’être traqué, épié, dénoncé, accusé puis jugé sans autre forme de procès était lié aux méthodes des moukhabarat syriens et de l’État policier qui a sévi entre 1990 et 2005. En 2018, les moukhabarat ne sont plus syriens mais parisianistes. Ils ne sont plus ces agents hirsutes et mal fagotés qui faisaient régner la terreur au Liban mais des bien-pensants propres sur eux qui règnent sur les plateaux de télévision et dans les médias mainstream.

      Ce n’est pas à eux que je m’adresse ici. Eux ne méritent que le mépris que tout homme ou femme libre a pour les totalitaristes en tout genre. Si j’ai décidé de m’expliquer, c’est pour certains de mes amis qui ont été affectés par la campagne de diffamation dont je suis la cible, pour les lecteurs qui me suivent, et pour les socios du Média qui me connaissaient depuis peu et qui me découvrent.

      Parmi les choses dénichées qu’on utilise pour me salir, trois articles ou notes de blog, et un jeu de mots...

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2018/03/la-nouvelle-inquisition-et-les.html

      character assassination = campagne de diffamation ou comme l’a bien expliqué @nidal :

      On lui reproche des choses qui n’ont rien à voir avec la Ghouta, alors qu’il est clair que c’est à cause de ce qu’il a dit sur la Ghouta qu’on veut le faire virer

      ou le salir.

    • Tandis que la Turquie, à l’aide des tanks allemands et le soutien de l’OTAN, écrase depuis des semaines Afrine sous les bombes, que l’Arabie Saoudite extermine les femmes et les enfants du Yemen avec des armes dont certaines livrées par la France, les médias en France n’ont d’inquiétude que pour “la Goutha” en Syrie. Une enclave majoritairement contrôlée par des milices islamistes soutenues par l’occident (Jaich al-Islam, Faylaq al–Rahmane et Ahrar al-Cham*), d’où ces derniers bombardent et mènent des attentats contre Damas et dont l’armée syrienne a entrepris de reprendre le contrôle.

      La machine médiatique à mentir pour mieux broyer tourne à nouveau à plein régime : TOUS les médias d’État, toute la presse oligarchique (du Figaro à Libé, huit milliardaires détiennent l’ensemble des journaux « qui comptent » !) accusent l’État syrien légal de crimes de guerre et s’emploient à l’unisson à vendre à l’opinion un nouveau prétexte pour relancer la guerre en Syrie. « Jupiter » Macron n’a-t-il pas récemment menacé la Syrie de « frappes » en vertu d’on ne sait quel mandat du Ciel accordé à la France pour faire la loi en Syrie (mais aussi en Libye, au Mali ou ailleurs !). En fait de « nouveau monde », la politique macroniste continue le vieux néocolonialisme français réduit désormais au rôle de valet d’armes de l’Oncle Sam. Étrangement, les arguments « humanitaires » mis en avant par les éditorialistes bien-pensants laissent ces mêmes journalistes « pacifistes » de marbre quand les armes françaises, vendues à l’Arabie saoudite, dévastent la population civile, femmes et enfants compris, au Yémen ou à Bahreïn…

      Il faut bien entendu que les armes, toutes les armes, celles de l’armée syrienne, mais celles aussi des milices intégristes qui utilisent les civils comme des boucliers humains, se taisent sur tout le territoire syrien. Il faut évidemment que les organisations humanitaires réellement indépendantes puissent au plus tôt intervenir en Syrie pour apporter sur place les vivres et les soins nécessaires. Mais pour cela, TOUTES les parties en conflit doivent faire preuve de retenue. Pour commencer, les États impérialistes occidentaux et pétro-monarchiques qui ont attisé la guerre civile en Syrie doivent revenir aux principes fondateurs de l’ONU : le respect de la souveraineté de chaque pays, de l’égalité entre les nations, le refus absolu des ingérences dans les affaires intérieures d’autrui.

      https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/syrie-pyromanes-imperialistes-crient-de-nouveau-feu

    • Même les opposants historiques au régime syrien le disent : on ne peut pas faire comme si à la Ghouta une armée rebelle internationaliste résistait vaillamment à Bachar el-Assad, alors même qu’il s’agissait notoirement d’un nid d’islamistes et de djihadistes tenant en otage des civils. Tant pis pour Lundi matin, c’est le genre d’erreurs qui fait tache face à l’histoire. On imagine en tout cas assez mal Debord livrant clé en main un argumentaire à BHL et Raphaël Enthoven pour faire triompher les positions de l’Otan sur le cadavre de la gauche critique. Ou bien publiant dans l’Internationale situationniste des textes suitant de moraline commençant par « Je t’écris de la Ghouta… » C’est un peu triste, mais pas dramatique en soi. Foucault avait eu l’Iran, ils auront la Syrie.

      Ce qui est grave en revanche, c’est que cette publication irresponsable a offert à des dizaines d’éditorialistes, rédacteurs en chef et journalistes allant du Parisien au Monde en passant par Mediapart ou RTL, l’occasion de lyncher Le Média. Les réseaux sociaux offrent aujourd’hui aux lyncheurs des procédés discrets, ne nécessitant pas un grand courage. En l’occurrence, le retweet sournois d’un texte dont on ignore les sources, les états de service des auteurs, le tout sur un théâtre d’opérations dont on n’a pas la moindre connaissance, dont on n’a même que foutre la plupart du temps, et cela dans le seul but d’atteindre à la réputation d’un titre concurrent ou d’un adversaire idéologique. Et ce sont ces gens, oui ces journalistes, ceux-là mêmes qui se piquent ordinairement de fact checking, de neutralité et de rigueur journalistique, qui ont massivement utilisé comme texte de référence contre Le Média un fatras de mensonges grandiloquents publié par un site anarcho-autonome dont ils ignoraient hier jusqu’à l’existence. Le journalisme est décidément dans un état de déliquescence morale et intellectuelle très préoccupant. Je ne sais même pas à ce stade – plusieurs générations ayant été sacrifiées – à quel moment nous pourrons commencer à remonter la pente.

      https://comptoir.org/2018/04/06/aude-lancelin-la-deliquescence-morale-et-intellectuelle-du-journalisme-est

    • Chers lecteurs de lundi.am,

      Le Média a été gravement mis en cause dans un article paru sur le site lundi.am le 28 février dernier, sous le titre « Le Média sur la Syrie : naufrage du ‘journalisme alternatif’ » et portant la signature de Mme Sarah Kilani et M. Thomas Moreau. Si nous avons attendu avant de répondre aux contre-vérités et aux divagations qu’il contient, c’est que, tout d’abord, nous n’avons pas estimé qu’il s’agissait d’un travail sérieux.

      Mais nous avons été ensuite surpris par l’intérêt suscité par un agglomérat aussi peu solide et des critiques aussi infondées. En quelques jours, grâce au pouvoir multiplicateur des réseaux sociaux et à l’hostilité que Le Média inspirait avant même d’avoir produit le moindre programme, le texte des contributeurs de lundi.am a été largement diffusé par toutes sortes « d’autorités » de la presse française, disposant de puissants relais, à l’image de l’improbable Bernard-Henri Lévy qui, dans Le Point, a repris leur argumentaire. Que cette publication de la gauche critique, lundi.am, se soit alignée sur la position des néo-conservateurs atlantistes nous a d’abord étonné. Mais le pouvoir de nuisance de ce texte ayant propagé des mensonges, il faut nous résoudre à devoir défaire méthodiquement ses raisonnements spécieux, bien que nous aurions préféré utiliser notre énergie pour participer à un débat utile sur la couverture des conflits contemporains, plutôt que de perdre notre temps à dissiper des sottises. Mais enfin, la bulle médiatique unanime nous étant tombé dessus avec les armes que lundi.am lui a fournies, nous devons bien aujourd’hui nous efforcer de montrer que les attaques de leurs contributeurs sont aberrantes.

      Voici donc notre réponse à ce pamphlet bâclé qui a tant plu et tant servi à l’ordre médiatique dominant. Ordre dont lundi.am s’est fait, ironie de l’histoire pour des héritiers du situationnisme, le porte-flingue du moment (...)

      Enfin, la conclusion de l’article des contributeurs de lundi.am est d’une indécence rare, qui ne peut pas rester sans réponse. Dans un court paragraphe honteux, ils avancent le nom de l’immonde Darquier de Pellepoix et les mensonges ignobles de Robert Faurisson pour prétendre que « la rhétorique » de Claude El Khal « se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme ». Non seulement les contributeurs de lundi.am imputent à Claude El Khal, et par extension au Média, la commission d’un crime puni par le code pénal, mais ils ajoutent une injure infâme à la diffamation caractérisée en sous-entendant que le travail de l’un de nos collaborateurs pourrait aboutir « un jour à une ignominie semblable sur La Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde ». Eh bien non, c’est maintenant clair, ce n’est pas Le Média qui prône l’intensification de la guerre et l’aggravation des violences contre les civils.

      Au fond, chers lecteurs de lundi.am, vous le voyez : les contributeurs qui nous ont injurié ont pris leur désir pour des réalités et leurs préjugés pour des arguments. C’est pourquoi nous voulons faire connaître notre position, de manière à ne pas vous laisser être insultés par la médiocrité du travail fourni par ces personnages.

      https://lemediapresse.fr/syrie/lundi-am-et-bhl-convergence-des-luttes

  • Le secret israélien le moins bien gardé : une alliance embarrassante avec l’Égypte dans le Sinaï | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/le-secret-isra-lien-le-moins-bien-gard-une-alliance-embarrassante-ave

    Comme le souligne cet article de Haaretz, la nature brutale et corrompue du régime égyptien n’est pas quelque chose qu’un missile ou un avion israélien peut corriger. Israël ne peut maintenir, seul, Sissi au pouvoir. L’actuel dirigeant égyptien finira par suivre le chemin de Moubarak, que ce soit avec ou sans le soutien israélien.

    Si un personnage vraiment démocratique ou populiste vient un jour à prendre le pouvoir en #Égypte, ce dernier et le peuple égyptien se souviendront que c’est #Israël qui a aidé des corrompus et des meurtriers à maintenir leur emprise sur le pouvoir.

    De même, lorsque la maison des #Saoud sera un jour ou l’autre renversée, ceux qui la remplaceront se souviendront de l’alliance corrompue forgée entre une #monarchie_kleptocratique #corrompue et ses alliés israéliens.

  • « Still not loving police » (« Still D.R.E », Dr. Dre featuring Snoop Dogg).
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2018/02/08/peace-for-our-time/#Victoire

    En visite au Niger, le 23 décembre dernier, le Président a salué nos troupes et rappelé que les efforts consentis visaient à « obtenir des victoires claires, importantes, face à l’ennemi. » A peine un mois plus tard, le président malien décrétait un deuil national de trois jours à la suite d’une série de violences, et seul le général Ferlet, patron de la DRM, pense que « la situation sécuritaire ne se dégrade pas au Sahel ». En réalité, la guerre gagnée au printemps 2013 est en train de se transformer en défaite, les jihadistes qui en 2012 n’agissaient qu’au nord du Mali frappent désormais au Niger et au Burkina, et la phase de stabilisation dont nous parlait le général Barrera il y a presque deux ans ressemble de plus en plus à une phase de déstabilisation.

    Nous ne devrions pas, en réalité, être surpris tant les guérillas jihadistes semblent presque impossibles à éradiquer. Aux Philippines, on se bat depuis la fin des années ’60, les premiers groupes algériens sont apparus au début des années ’80, et nos propres interventions, réalisées avec tous les raffinements tactiques et techniques dont nous sommes capables, ne nous ont jamais donnés de victoires durables. En Afghanistan, par exemple, 16 ans (SEIZE ANS !) après l’opération Anaconda, menée contre les Taliban et les rescapés d’Al Qaïda (RETEX disponible ici), les responsables militaires de Washington et Kaboul estiment que ces mêmes Taliban, vaincus et en déroute au printemps 2002, sont désormais autour de 60.000 et sont actifs dans 70% du pays – tandis que plus de 5.000 membres de l’Etat islamique croissent et se multiplient. La fin des vastes opérations en Irak permet d’ailleurs aux Etats-Unis de redéployer leurs moyens en Afghanistan, le pays redevenant un axe d’effort prioritaire, selon le général commandant le CentCom :

    Pour ne pas vous lasser, je ne multiplierai pas les exemples, et je vous épargnerai donc un développement sur le Sinaï, où l’armée égyptienne, appuyée par Israël depuis au moins 2016, piétine depuis des années, aligne les bavures et se fait surprendre avec une régularité pour la supposée plus puissante armée de la région. Autant dire qu’on se passe bien des commentaires de Madame Polony au sujet de la grandeur du président Sissi ou de son efficacité contre les jihadistes. Notre bon roi, pour sa part, n’est pas si candide, et quand bien même il le serait qu’il n’aurait qu’à lire les gens qui bossent, comme le colonel Goya, observateur bien connu du foutoir ambiant et auteur, en 2009, d’un livre remarquable, Les Armées du chaos, sur l’Irak) :

  • Egypte, dernier épisode de la pantalonnade de l’élection présidentielle de mars en Egypte. Le pouvoir ayant éliminé tous les candidats sérieux n’arrive même pas à trouver un candidat « présentable ». La dernière tentative, celle d’avoir un candidat du parti Wafd (un parti qui soutient officiellement Sissi) s’est heurté à l’opposition des militants de ce parti.

    Wafd Party rejects party leader’s nomination for presidency | MadaMasr

    https://www-madamasr-com.cdn.ampproject.org/c/s/www.madamasr.com/en/2018/01/27/news/u/wafd-party-rejects-party-leaders-nomination-for-presidency/amp

    Egypt’s Wafd Party announced on Saturday its official refusal of party head Al-Sayed al-Badawy’s nomination in the upcoming presidential election, which could see Badawy become the only contender to current President Abdel Fattah al-Sisi.

    Badawy had begun processing the necessary paperwork for his medical examination, which is a requisite part of the candidacy process, a party member told Mada Masr on Friday.

    As party leaders met on Saturday, a number of Wafd Party youth staged a demonstration at the group’s headquarters in Cairo, carrying banners saying “President Abdel-Fattah al-Sisi is the Wafd’s candidate” and “the Wafd Party leads public opinion and is not led.”

    The party’s deputy, Hussein Mansour, collected signatures from members in the party’s higher committee in a petition rejecting Badawy’s nomination, saying the state has various options at hand to deal with the lack of candidates in the race, including the postponement of elections altogether, adding that most members refuse the involvement the Wafd Party in these matters.

    Without official party endorsement, Badawy cannot be fielded as the party’s candidate in the presidential elections. However, “Badawy is a prominent political personality, and it is possible that he decides to run independently if he likes,” Wafd Party member and MP Suleiman Wahdan told Mada Masr.

    Before the party’s committee issued its decision, Wafd Party assistant head of parliamentary matters, Yasser Koura, told Mada Masr that the party has no issue with collecting the 20 endorsements from MPs required for nomination. “Some of our parliamentarians have endorsed Sisi, but these endorsement forms can be withdrawn if the endorsing MP goes to the National Elections Authority and asks for a new endorsement form for another candidate,” he explained.

    Prior to Badawy’s sudden decision to run in the upcoming presidential elections, the Wafd Party’s official stance had been to support President Abdel Fattah al-Sisi’s bid for a second term. Most of the Wafd Party’s members of Parliament have already endorsed Sisi.

    Koura, who was touted to be Badawy’s presidential campaign chief, added that “withdrawing Sisi’s endorsements and replacing them with Badawy’s is not wrong because the Wafd Party did not have a nominee before.”

    A parliamentary source, who requested to remain anonymous, previously told Mada Masr that Badawy was pushed for nomination so Sisi does not run for a second term through a referendum. “The president’s image abroad must be considered above all else, so that elections in the form of a referendum are not used against the Egyptian government,” he said.

  • Normalement, j’évite de reprocher à quelqu’un de ne pas aborder tel sujet quand il évoque tel autre sujet (ne serait-ce que parce que l’argument est assez facilement retournable). Mais avec Filiu, on atteint un tel niveau de grotesque que ça défie l’entendement : Les apprentis-sorciers de la « realpolitik » au Moyen-Orient
    https://theconversation.com/les-apprentis-sorciers-de-la-realpolitik-au-moyen-orient-89817

    Où Filiu se désespère (à nouveau) du prétendu retour à la « realpolitik » de la France sous Macron (alors que, attention tiens-toi bien : « La morale est bel et bien une arme stratégique pour la France »). Après l’exemple de la France travaillant avec Saddam Hussein, il évoque évidemment la Syrie, puis l’Égypte de Sissi. Et même une évocation des récentes manifestations en Iran comme-ça-en-passant :

    La crise en cours en Iran prouve pourtant que les populations ne sauraient durablement être exclues des équations géopolitiques.

    Et là, je plisse les yeux, je lance un rechercher-dans-le-texte… Et non : pas un mot sur les ventes d’armes françaises à l’Arabie séoudite et la guerre au Yémen. J’insiste : je ne relève pas ça pour détourner des autres crimes, mais pour faire remarquer qu’un texte qui dénonce l’hypocrisie d’un « retour » de la realpolitik (qui consisterait à travailler avec des régimes autoritaires qui massacrent des gens, en abandonnant ainsi la posture morale qui nous vaudrait l’admiration des peuples du monde), parvient à ne pas dire un mot de l’un de nos plus gros clients : l’Arabie séoudite.

    Lire par exemple : Comment la France participe à la guerre contre le Yémen (Warda Mohamed & Tony Fortin, septembre 2017) :
    http://orientxxi.info/magazine/comment-la-france-participe-a-la-guerre-contre-le-yemen,1990

    La France ne vend pas d’armes au régime syrien, ni à ma connaissance à l’Iran, mais Filiu cite ces pays dans sa dénonciation de l’indigne realpolitik française, mais rien sur l’un de nos plus gros clients, l’Arabie séoudite, qui utilise pourtant ces armes françaises pour détruire le Yémen ?

    Yep, ça marche comme ça.