MFMB

Féministe Antifasciste Antiraciste Curieuse

  • a toujours une petite pensée émue pour les mioches ouïghour·e·s, bangladais·es ou éthiopien·ne·s qui fabriquent à la chaîne des fringues à destination des pays occidentaux. Non parce que les ceusses doivent hal-lu-ci-ner : iels mesurent 1,12 mètre et pèsent deux cents grammes vu qu’iels ne bouffent qu’un demi-bol de riz tous les six mois, et pour nipper des bourges surnourri·e·s on leur fait fabriquer des godasses pointure 72 et des petites culottes de la taille d’un parachute ! C’est tellement disproportionné par rapport à elleux que si ça se trouve iels ne peuvent même pas imaginer que ce qu’iels fabriquent sont des vêtements !

    Ah la la, iels devraient nous remercier de les ouvrir comme ça à la diversité du monde.

  • Solidaire de Guillaume Meurice, “la bande à Charline” défie la présidence de Radio France
    https://www.telerama.fr/radio/solidaire-de-guillaume-meurice-la-bande-a-charline-defie-la-presidence-de-r

    La bataille de l’humour s’est engagée à Radio France, et l’équipe du Grand dimanche soir a fièrement combattu hier soir, en solidarité avec son camarade Guillaume Meurice. Ce dernier a été suspendu jeudi par la présidence de Radio France, qui l’a convoqué le 16 mai. La semaine précédente, il s’était félicité que la plainte le visant pour avoir qualifié le Premier ministre israélien d’« espèce de nazi, mais sans prépuce » ait été classée sans suite.

    « Un seul être vous manque, et c’est Guillaume Meurice, qui n’a pas le droit d’être avec nous ce soir », a déploré Charline Vanhoenacker en préambule d’une émission dans laquelle le nom (et la vanne) du chroniqueur était de tous les sketchs et de toutes les chroniques. « J’ai une pensée émue pour le procureur qui a classé la plainte », a insisté la maîtresse de cérémonie de l’émission, qui a aussi expliqué le choix de prendre l’antenne malgré cette mise à pied. « On a la chance d’avoir un micro, on le garde, parce que c’est important de défendre la liberté d’expulsion… Euh, d’expression ! », a-t-elle lancé. Vendredi, dans une tribune commune, producteurs et journalistes de la station se sont inquiétés du « virage éditorial » décelé dans cette suspension, mais aussi de la suppression de certains programmes pour la rentrée, ainsi qu’une perte d’un tiers du budget de l’émission de Charline Vanhoenacker.

    « Je reconnais qu’on est allés trop loin. En voulant mettre des blagues dans des chroniques, on a dépassé les limites. Mais je ne sais pas dans quel club on te prive de ton principal attaquant trois jours avant le match, a continué l’animatrice. En matière de liberté d’expression, même s’il faut monter sur le terrain sur une seule jambe et les yeux bandés, on va le jouer ce match, non ? Alors ce soir, on vous promet pas de marquer des buts, mais on a à cœur de montrer que la solidarité, ça existe encore, et c’est la meilleure défense. » Tandis que dans la salle, de nombreux chroniqueurs de l’émission étaient venus en soutien, le casting de la semaine n’a pas manqué de faire ressortir l’absence criante de Guillaume Meurice. Aymeric Lompret donnait la réplique en lieu et place de son collègue, y compris pour son habituel micro-trottoir – allant jusqu’à expliquer la blague du « nazi sans prépuce » à la direction de Radio France.

    Coup de théâtre, l’humoriste Djamil Le Schlag a démissionné en direct, s’adressant lui aussi aux hautes sphères. « Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ? Perso, je suis un Arabe en France, j’ai toujours été menacé d’être viré, et ça depuis ma naissance, j’ai le cuir solide, a-t-il lancé. J’ai pris ma décision il y a une heure, je suis passé devant le bureau de la directrice de Radio France et j’ai vu un poster Macron 2027, j’ai dit non, il est temps de se barrer », a-t-il expliqué, taxant de « Jospinade » sa décision « de se retirer du service public ». Coup de grâce, la chanson de Giedré, comme d’habitude chantée sur un air très léger, a clos l’émission sur ces paroles : « Il arrive que des décisions juridiques ne soient pas respectées par le service public, parfois quand on défend les droits de l’homme ça finit aux prud’hommes. »

    Charline Vanhoenacker a précisé à deux reprises que la décision de mise à pied de l’humoriste émanait de Sibyle Veil, présidente de la Maison ronde, et non d’Adèle Van Reeth, directrice de France Inter. Le bras de fer s’engage ainsi avec la présidence, qui semble aujourd’hui isolée d’une partie de ses équipes.

    • présidence, qui semble aujourd’hui isolée d’une partie de ses équipes.

      erm, c’est le contraire, non ? 🤣 De toute manière, « on » comptait pas les garder.

      J’imagine.

  • Ludivine Bantigny sur X : https://twitter.com/LBantigny/status/1787960346030076047

    Demande solennelle à celles et ceux qui mènent les interviews : s’il vous plaît, pouvez-vous indiquer que de nombreux spécialistes des génocides, historiens mais aussi juristes, parmi lesquels des Israéliens, évoquent clairement un #génocide à #Gaza ?

    Dès la mi-octobre, l’historien israélien Raz Segal, spécialiste reconnu de l’histoire des génocides, qualifiait déjà la situation dramatique à #Gaza de « cas d’école de génocide ». Sept mois plus tard, cette situation est d’autant plus abominable.

    L’un des excellents spécialistes israéliens de l’histoire de la Shoah, Amos Goldberg, professeur à l’Université de Jérusalem, insiste sur le génocide qui se mène « sans aucun doute possible » à Gaza.

    C’est dès le 17 octobre (le 17 octobre !) que 800 universitaires, spécialistes de droit international et de l’étude des génocides, ont signé une déclaration publique alertant sur la possibilité d’un génocide à Gaza. L’ horreur est incommensurable depuis.

    Des chercheurs universitaires de par le monde documentent la situation à Gaza et prennent des positions publiques à partir de ces analyses pour évoquer un génocide. Exemple ici : le département de sociologie de la Toronto Metropolitan University

    Craig Mokhiber, avocat spécialisé dans le droit humanitaire international à l’ONU, lançait cet appel en décembre : « Je vous écris dans un moment de grande détresse pour le monde. Une fois encore, nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux ».

    Plusieurs centaines d’avocats ont déposé une plainte collective contre Israël pour « génocide ». C’est le cas de l’avocat français, spécialiste du droit international humanitaire, Gilles Devers

    En déposant leur requête pour « actes de génocide » devant la Cour internationale de justice, les juristes sud-africains ont bien sûr nourri très rigoureusement leur dossier et se sont appuyés sur la Convention de 1948 définissant le crime de génocide.

    Il est d’ailleurs peut-être besoin de rappeler la définition du génocide telle qu’elle est posée par la Convention de 1948 en son article 2. Soit le fait de commettre l’un des cinq actes suivants :

    La rapporteure de l’ONU sur le droit à la santé Tlaleng Mofokeng a elle aussi affirmé sans équivoque qu’un génocide se déroule à Gaza.

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1785150925339754496/pu/vid/avc1/560x576/igoiN87uh4Yrc3Ev.mp4?tag=12

    C’est aussi le cas du rapport « Anatomie d’un génocide » rédigé par F. Albanese, chercheuse en droit international et rapporteure de l’ONU (soutenue en cela par un très grand nombre d’universitaires de son pays, l’Italie, mais pas seulement loin de là).

    [...]

    La caractérisation complexe et terrible de génocide se discuter sur ces registres : éthique, historique, juridique. Cet échange, il faut le mener rigoureusement. Il est aberrant que des propos aussi catégoriques puissent être lancés sans reprise à la télévision. Pendant que…

    https://twitter.com/LBantigny/status/1787995359467233377

    • Quelques dévastations plus tard :

      21h42
      Toutes les parties, dont Israël, d’accord pour retourner à la table des négociations

      « L’ensemble des parties sont d’accord pour retourner à la table des négociations » pour une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué mardi le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignements, citant un « haut responsable ». Plus tôt mardi, la même source avait indiqué que les médiateurs égyptien, qatari et américain tenaient des discussions au Caire avec le Hamas.

      #abjection

  • Relaxe de l’infirmière jugée pour des doigts d’honneur à Emmanuel Macron
    https://www.rue89strasbourg.com/doigts-honneur-emmanuel-macron-relaxe-301127

    Selon Me Dole, lors de l’audience du 2 avril, « la juge a reconnu que le dossier était vide : il n’y avait rien qui permettait de caractériser que ma cliente a adressé les doigts d’honneur au président. Le doigt d’honneur n’était pas adressé au chef de l’État, qu’elle n’a même pas vu, mais à la politique de l’État. »

    Mais, mais ...

    Le droit français ne connaît pas de règle du précédent, car la loi écrite serait la seule vraie source du droit, comme résumé par l’expression de Montesquieu : « Le juge est la bouche qui prononce les paroles de la loi »2. Ce refus officiel de reconnaître une valeur normative aux jugements passés est lié à la méfiance française vis-à-vis de l’idée de gouvernement des juges3. Ainsi, le Code civil français interdit dans son article 5 les arrêts de règlement en disposant : « Il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises »4. La décision d’un juge ne peut donc officiellement pas régler à l’avenir le sort d’une question de droit et ne s’applique en principe qu’à l’affaire jugée.

  • Gennevilliers : des mères de famille bloquent les bureaux de directeurs d’école et finissent au commissariat
    https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/des-meres-de-famille-bloquent-les-bureaux-de-directeurs-decole-et-finisse

    Pour elles, c’était une action parmi tant d’autres pour que leur #école réintègre le réseau d’éducation prioritaire (#REP). Mobilisées depuis février, après des rassemblements, des journées « école morte » ou encore la saisine de la ministre de l’Éducation nationale, des mères de famille de #Gennevilliers ont bloqué les bureaux des directeurs du groupe scolaire Henri-Wallon pendant environ une heure, jeudi dernier. Leur but ? Obtenir un entretien avec l’#inspectrice de circonscription. Au lieu de cela, leur action de la matinée leur a valu une audition au commissariat de police et un rappel à la loi.

    L’inspectrice, en déplacement dans une autre école ce jour-là, avait demandé aux directeurs d’appeler la police si les mères de famille ne quittaient pas les lieux. Sur la quinzaine, la moitié est partie avant l’arrivée des fonctionnaires. Sept autres sont restées, «  dans le calme et sans agressivité », selon plusieurs témoignages. Les policiers leur ont alors demandé de les suivre au commissariat.

    « Nous avons été auditionnées une par une, nous avons été intimidées, nous disant qu’on risquait une garde à vue et une amende de 680 euros si on recommençait, dénonce Sofia, la présidente des représentants de parents d’élèves. C’était très humiliant. La dernière fois que je suis entrée dans un commissariat, c’était pour déclarer le vol de mon portable. Là, on était du côté des délinquants. On est juste des mères de famille, tout ce qu’on demande, c’est d’être entendue et d’avoir des réponses. On attend depuis 2015 la réintégration de l’école en REP. »

    Le groupe scolaire Henri-Wallon est situé dans le quartier populaire des Agnettes mais il dépend du collège Pasteur, du côté plus favorisé, qui est sorti du réseau d’éducation prioritaire il y a neuf ans. L’IPS (indice de position sociale) de ce groupe scolaire est pourtant semblable à celui des écoles classées REP + de la commune. Elle a également les résultats les plus bas de la ville au niveau du langage des élèves.

    De leurs côtés, les enseignants ont convoqué une assemblée générale, ce mardi. « Ce n’est pas du tout ce que nous attendions de notre inspectrice, qu’elle se positionne en disant Appelez la police. On trouve cela très grave », souligne Lucie, une des enseignantes.

  • A toutes fins utiles pour vous éviter dans tomber dans le chausse-trappe olympique ...

    CARTE. Paris 2024 : visualisez le parcours du relais de la flamme olympique en France jusqu’au 26 juillet
    https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/flamme-olympique/carte-paris-2024-visualisez-le-parcours-du-relais-de-la-flamme-olympiqu

    La torche, qui arrive mercredi 8 mai à Marseille, va parcourir 12 000 km sur tout le territoire national, dans l’Hexagone et en outre-mer, en faisant la part belle au patrimoine français.

  • Le nombre de morts à Gaza s’élève à 34 789
    7 mai 2024 08:46 BST | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/gaza-death-toll-rises-34789

    Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que 54 personnes ont été tuées dans les attaques israéliennes sur l’enclave au cours des dernières 24 heures, ce qui porte le total à 34 789 personnes tuées depuis le 7 octobre.

    En outre, 78 204 personnes ont été blessées depuis le début de la guerre.

    Mise à jour matinale du 7 mai 2024 05:50 BST
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/morning-update-63?nid=360211&topic=Israel%2527s%2520war%2520on%2520Ga

    Les forces israéliennes ont pris d’assaut le poste frontière de Rafah, fermant le seul point de passage entre Gaza et l’Égypte et provoquant un arrêt des livraisons d’aide et de la circulation des civils.
    Au moins 12 Palestiniens ont été tués dans les attaques israéliennes de la nuit sur Rafah, tandis que plusieurs autres ont été tués dans des frappes sur le nord de Gaza.
    L’armée israélienne a déclaré que deux soldats ont été tués dans une attaque de drone du Hezbollah près de Metula, dans le nord d’Israël, lundi.
    L’Assemblée générale des Nations unies devrait voter cette semaine sur un projet de résolution qui reconnaîtrait la Palestine comme qualifiée pour devenir membre à part entière des Nations unies. L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Gilad Erdan, a déclaré que les États-Unis devraient « cesser complètement de financer l’ONU et ses institutions » si cette résolution était adoptée.

    Récapitulatif de fin de soirée du 7 mai 2024 01:14 BST
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/late-night-recap-3?nid=360211&topic=Israel%2527s%2520war%2520on%2520G

    Si vous venez de rejoindre notre couverture, voici un récapitulatif des derniers développements alors que la guerre israélienne contre Gaza entre dans son huitième mois :

    Le Hamas a accepté une proposition de cessez-le-feu sous médiation américaine qui, selon lui, garantirait la fin permanente de la guerre et l’échange de tous les prisonniers israéliens contre des prisonniers palestiniens.

    Israël a déclaré qu’il n’acceptait pas les termes de la proposition, mais a ajouté qu’une délégation serait envoyée au Caire pour trouver un accord.

    Dans le même temps, l’armée israélienne a intensifié le bombardement de Rafah alors que des troupes terrestres auraient progressé vers la ville de la bande de Gaza, indiquant un début possible de l’invasion terrestre longtemps menacée dans cette région.

    Des véhicules de l’armée israélienne ont avancé vers le côté palestinien du point de passage de Rafah avec l’Égypte et du point de passage de Karerm Shalom avec Israël, selon les articles des médias égyptiens et palestiniens.

    L’armée israélienne a l’intention de prendre le contrôle du côté palestinien du point de passage de Rafah, ont indiqué des sources à CNN et Axios.

    L’Égypte s’attend à ce que l’armée israélienne se retire du côté palestinien du point de passage de Rafah d’ici mercredi matin, selon des articles palestiniens et égyptiens.

    Plusieurs Palestiniens auraient été tués et blessés dans les bombardements intensifs en cours, et l’on craint un bilan élevé dans la matinée.

    #Bilan

    • https://www.humanite.fr/medias/daniel-mermet/a-france-inter-la-direction-balaie-les-voix-de-gauche

      Mais pour Adèle Van Reeth, actuelle directrice de France Inter, qui reste silencieuse depuis vendredi, les voix de gauche seraient de trop : les quatre anciens de Mermet ont tous été reçus dans son bureau cette semaine, en tête à tête sans DRH, avant qu’ils ne reçoivent leur lettre de licenciement. Lionel Thompson, membre CGT du conseil d’administration de Radio France, relate que pour Antoine Chao, l’entrevue s’est déroulée en « cinq minutes », et a été « violente ».

      Ceci-dit, ce coup-ci Meurice est suspendu par la direction de Radio France, pas par Van Reeth - d’après Charline cf fin de la « dernière chronique de Le Shlag »

      Pour une représentante de la société des « producteurices » de France Inter (SDPI), « ce qui arrive est réfléchi ». Selon elle, « quand Adèle Van Reeth et Sibyle Veil parlent de pluralisme, c’est plus de place au libéralisme. On leur a reproché d’être trop à gauche, donc elles vont à droite ». Sans complexe. Et d’ajouter : « Les journalistes ne sont pas dupes et craignent que les restrictions sur les programmes touchent aussi la rédaction. Ce qui semble déjà être le cas sur la question Israël-Palestine. ».

      [...] « L’éviction de Meurice, la communication piteuse à propos de Nassira El Moaddem, [une journaliste qui a travaillé pour la station, harcelée depuis mardi par l’extrême droite, N.D.L.R.], le remodelage de « la Tête au carré » et les suppressions de reportages qui touchent principalement les anciens de Mermet sont autant d’indicateurs d’une reprise en main politique, sous la pression du pouvoir et des droites extrêmes, au détriment de l’antenne et des auditeurs », abonde Lionel Thompson. « Adèle Van Reeth licencie ce qui constitue le pluralisme de cette antenne et ses voix dissonantes. En cédant aux pressions des médias de Bolloré, ça donne le sentiment qu’on leur donne raison », s’agace le cégétiste. Qui ajoute : « À force de dire qu’on est trop de gauche, on n’a jamais été si peu de gauche. »

    • À l’origine de la plainte qui a mis sur la touche @guillaumemeurice pour avoir osé exercer le métier pour lequel il a été engagé : le fameux Gilles-William Goldnadel qui sévit déjà depuis bien longtemps. L’avocat-militant pro-colonial, chroniqueur de CNews et du Figaro, avait déjà harcelé Daniel Mermet du temps de Là-bas si j’y suis...

      https://mamot.fr/@mutinspangee/112383440485934880

  • Evacuation des civils à Rafah : « Pour le moment le sentiment général c’est la panique et la peur » par Rami Abou Jamous
    https://www.youtube.com/watch?v=X58BrkaS_xw

    Depuis Rafah, le journaliste Rami Abou Jamous, fondateur de GazaPress témoigne. « Pour le moment le sentiment général c’est la panique et la peur. Les gens commencent à déménager, certains à démonter leurs tentes. Alors que le climat des derniers jours était optimiste en attendant une trêve ». Il explique que l’armée israélienne a commencé ce lundi matin « à envoyer des SMS, des messages vocaux et des tracts, indiquant une extension de la zone de sécurité ».

  • Ce que j’ai vu à Gaza Entretien avec le médecin humanitaire Raphaël Pitti, Propos recueillis par Thomas Vescovi,
    https://www.yaani.fr/post/ce-que-j-ai-vu-%C3%A0-gaza

    (...) Quelle connaissance aviez-vous des terrains israéliens et palestiniens ? Quand êtes-vous allé pour la première fois en Israël ou dans les Territoires palestiniens occupés ?

    Mes activités m’ont amené à deux reprises à être invité par l’ONG de médecins palestiniens PalMed à tenir des conférences pour leurs équipes. De là a germé l’idée de créer un centre de formation à la médecine d’urgence à Gaza. C’était il y a cinq ans. Nous avions réalisé l’ensemble des démarches administratives. Le ministère français des Affaires étrangères m’avait obtenu l’autorisation d’entrer dans l’enclave palestinienne, via le checkpoint d’Erez en Israël. Arrivé au point de passage israélien, on m’a empêché d’entrer au motif que la situation n’était pas stable.

    Les autorités consulaires françaises m’ont expliqué combien il était difficile de faire passer du matériel médical dans Gaza : soit il est bloqué aux checkpoints, soit il est délibérément cassé avant d’entrer. À titre d’exemple, l’hôpital européen situé à Khan Younès avait besoin d’un scanner, ils n’ont pu le faire entrer qu’à la condition qu’il soit acheté en Israël. Le Consulat m’avait présenté une situation injustifiable où les autorités israéliennes maintiennent le service médical de Gaza dans une pénurie constante et de manière arbitraire. (...)

    • Dans tous les terrains de guerre où je me suis rendu, j’ai toujours fait le même constat : il y a peut-être pire que de tuer quelqu’un, c’est de lui retirer sa dignité. Tout cela constitue des crimes de guerre et contre l’humanité, sous les yeux de la communauté internationale. Tout le monde est au courant de ce qui se passe aujourd’hui dans la bande de Gaza.

    • Quelle connaissance aviez-vous des terrains israéliens et palestiniens ? Quand êtes-vous allé pour la première fois en Israël ou dans les Territoires palestiniens occupés ?

      Mes activités m’ont amené à deux reprises à être invité par l’ONG de médecins palestiniens PalMed à tenir des conférences pour leurs équipes. De là a germé l’idée de créer un centre de formation à la médecine d’urgence à Gaza. C’était il y a cinq ans. Nous avions réalisé l’ensemble des démarches administratives. Le ministère français des Affaires étrangères m’avait obtenu l’autorisation d’entrer dans l’enclave palestinienne, via le checkpoint d’Erez en Israël. Arrivé au point de passage israélien, on m’a empêché d’entrer au motif que la situation n’était pas stable.

      Les autorités consulaires françaises m’ont expliqué combien il était difficile de faire passer du matériel médical dans Gaza : soit il est bloqué aux checkpoints, soit il est délibérément cassé avant d’entrer. À titre d’exemple, l’hôpital européen situé à Khan Younès avait besoin d’un scanner, ils n’ont pu le faire entrer qu’à la condition qu’il soit acheté en Israël. Le Consulat m’avait présenté une situation injustifiable où les autorités israéliennes maintiennent le service médical de Gaza dans une pénurie constante et de manière arbitraire.

      Donc (si j’ai bien compris) bien avant le 7/10/2023, les autorités israéliennes avaient fait le choix de laisser mourir bon nombres de Gazaouis en les privant de soins.

  • À France Inter, la direction balaie les voix de gauche - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/medias/daniel-mermet/a-france-inter-la-direction-balaie-les-voix-de-gauche

    La colère couve à France Inter. Tous les corps de métiers confondus se sont doublement émus de la convocation, ce mardi 7 mai, de l’humoriste Guillaume Meurice par la direction, mais aussi de son éviction de l’antenne, malgré l’abandon par la justice des poursuites à son encontre, après sa plaisanterie sur le Premier ministre israélien Benjamin Natanyahou.

    Entre-temps, d’autres annonces inquiétantes sont tombées : la suppression d’un tiers du budget de « Grand Dimanche soir », l’émission de Charline Vanhoenacker déjà rétrogradée le week-end l’an dernier, la refonte de « la Terre au carré », de Mathieu Vidard, l’arrêt des quatre émissions ou chroniques de reportage de Giv Anquetil, Antoine Chao, Charlotte Perry et Anaëlle Verzaux, anciens du rendez-vous phare de Daniel Mermet, « Là-bas si j’y suis », et auteurs, pour les trois premiers, de l’émission sociale du samedi Comme un bruit qui court. Serait également visée l’émission littéraire d’Emmanuel Khérad, « la Librairie francophone ».

    • Djamil Le Shlag détruit la direction de France Inter puis démissionne.

      « ’’Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ? Perso, je suis un Arabe en France : j’ai toujours été menacé d’être viré et ça depuis ma naissance !’’ 🎯
      L’humoriste Djamil Le Shlag, dans sa dernière chronique, annonçant quitter France Inter. Respect ! »
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1787193170100473857/pu/vid/avc1/480x270/ktSF-0L8zd-M1aJI.mp4?tag=12

    • France Inter : la grande purge
      https://contre-attaque.net/2024/05/07/france-inter-la-grande-purge

      En clair : toujours moins de satire, toujours moins d’émissions sur le terrain, qui montrent la réalité sociale du pays, toujours moins de paroles indépendantes et de culture, et toujours plus d’experts et d’éditorialistes qui « commentent » l’actualité avec un point de vue macroniste. Comme sur BFM. Une reporter explique à Mediapart : « Tout ce qui porte la marque du reportage est menacé. Le reportage a le défaut de coller à la réalité et n’est pas dogmatique. Il donne à voir un pays fracturé, qui va mal et s’appauvrit ».

      En revanche, on ne s’inquiète pas pour les émissions de Léa Salamé, compagne de Glucksmann, qui accueille les grands patrons avec de grands sourires et aboie sur le moindre invité de gauche, ni pour les nouvelles émissions nulles sur la « sexologie », qui elles, devraient rester… La direction est en train de suicider la radio.

      La situation pourrait même s’aggraver, puisque la réforme de l’audiovisuel public, qui prévoit de rapprocher Radio France et France Télévisions, sera discutée au mois de mai. Sachant que la Macroniste hardcore Aurore Bergé est dans le conseil d’administration de France télévision.

      Cette purge avait commencé en 2014, quand l’émission de Daniel Mermet, « Là bas si j’y suis », avait été déprogrammée. Cette émission quotidienne donnait depuis 1989 la parole à des auditeurs et auditrices et couvrait les luttes sociales, allait sur le terrain, diffusait des propos contre le capitalisme et le colonialisme, n’hésitant pas à dénoncer le gouvernement. L’un de ses reporters était… François Ruffin. Une autre époque où il n’était pas interdit d’être de gauche. Impensable aujourd’hui, alors que l’extrême droite a imposé son hégémonie partout. La chute en quelques années de la pluralité médiatique est vertigineuse.

      Ces derniers jours, la nouvelle direction a montré l’ampleur de sa lâcheté et de sa connivence avec l’extrême droite. Alors qu’une ancienne journaliste de la radio, Nassira El Moaddem, subissait une campagne diffamatoire raciste lancée par Cnews, France Inter s’est désolidarisée dans un communiqué, disant « nous avons bien reçu vos messages [réclamant le licenciement de la journaliste] et nous les comprenons » et précisant qu’elle « n’est pas, à ce jour, salariée de l’antenne ou de Radio France ».

      Le message envoyé est gravissime. Au lieu de défendre une journaliste face à l’extrême droite au nom de la liberté de la presse, Radio France la lâchait aux chiens. Maintenant, les fascistes savent qu’ils peuvent lancer des campagnes pour briser qui bon leur semble. France Inter a discrètement modifié son communiqué depuis, mais le mal est fait.

      Qui est derrière cette purge violente et ce recadrage politique ? D’abord Sibyle Veil, une énarque et copine de promotion de Macron, qui a été nommée à la tête de Radio France. Ensuite, la nouvelle cheffe de France Inter se nomme Adèle Van Reeth, en couple avec Raphaël Enthoven, faux philosophe et vrai propagandiste macroniste, dévoré par la haine de la gauche et violemment pro-israélien, qui avait dit en 2022 qu’il préférerait voter Le Pen que Mélenchon. Depuis l’arrivée de Van Reeth à France Inter, le nombre d’invités d’extrême droite a explosé et des émissions trop critiques à l’égard du pouvoir ont été évincées. Bref, la direction de la radio publique est désormais 100% macroniste, fréquente le même monde, vient du même milieu que les millionnaires au pouvoir.

      Ce qui se joue à France Inter est un symptôme. Plus aucune parole dissidente n’est tolérée : les manifestations sont réprimées dans le sang, le plus grand mouvement de gauche, pourtant sobrement social-démocrate, la France Insoumise, est traité d’antisémite et inquiété pour « apologie du terrorisme », les médias indépendants sont menacés. Peu à peu, la dictature s’installe tranquillement, à pas feutrés. Et l’extrême droite bénéficie, elle, de plusieurs radios et télévisions nationales. Le spectre médiatique autorisé n’ira bientôt plus que de Macron à Zemmour.

      Six syndicats de Radio France ont déposé ce soir un préavis de grève pour le 12 mai afin de « défendre la liberté d’expression ». On leur souhaite de faire trembler la nouvelle direction et de parvenir à stopper la purge en cours.

    • Dans le dernier article seenthisé par @marielle :

      Six syndicats de Radio France ont déposé ce soir un préavis de grève pour le 12 mai afin de « défendre la liberté d’expression ».

      Je ne comprends pas la stratégie de la grève un dimanche, qui empêcherait la tenue du « Grand dimanche soir » ??

  • Le symbole des mains rouges est cité dans les deux articles de Le Monde aujourd’hui comme signe explicite de l’antisémitisme des manifestants qui dénoncent le génocide à Gaza.

    Dans l’entretien avec Bertrand Badie, qui relativise
    Mobilisation propalestinienne à Sciences Po : « Tout cela peut prendre feu s’il n’y a aucune attitude de dialogue », selon le politiste Bertrand Badie
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/04/mobilisation-propalestinienne-a-sciences-po-tout-cela-peut-prendre-feu-s-il-

    En recourant au symbole des « mains rouges », qui rappelle le lynchage de deux réservistes israéliens en Cisjordanie en 2000, sans savoir à quoi il pouvait renvoyer ou en estimant qu’il avait un usage universel, ces étudiants font-ils preuve d’une méconnaissance condamnable ?
    Je ne connais pas l’âme profonde de chacun. Si j’avais trouvé la moindre trace d’antisémitisme lors de mes échanges avec les étudiants du comité Palestine, ils m’auraient entendu et j’aurais quitté l’amphithéâtre. Cela aurait gâché ce qu’il peut y avoir de noble dans leur mobilisation. Il est dangereux de faire des procès d’intention à ces étudiants car, dans le domaine de la politique internationale comme en politique de façon plus générale, tout est subjectif, tout dépend de la manière dont chacun vit les événements et retranscrit sa réaction : je suis convaincu que cette retranscription n’avait aucune visée malveillante. Qui peut se permettre de s’ériger en étalon de ce que doit être un jeune de 20 ans ?

    Ainsi que dans la couverture de l’initiative de dialogue organisée à la Sorbonne par l’UEJF

    Pour Daphné Hubelé, étudiante en arts, « le dialogue est plus que nécessaire quand on voit dans les mobilisations des appels à une “troisième Intifada” [« soulèvement », en arabe] et des manifestants qui arborent des “mains rouges” ». « Il est possible qu’il y ait eu de l’ignorance [au sujet de ce symbole du massacre de deux soldats israéliens, le 12 octobre 2000], mais maintenant que les choses sont dites, ils devraient dénoncer ce symbole », insiste Samuel Lejoyeux [ce dernier est le président de l’UEJF].

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/03/mobilisation-etudiante-propalestinienne-une-nouvelle-evacuation-de-sciences-

    Pour le contexte, cf. cet article de Libération où les étudiants de Sciences Po qui avaient effectivement peint leurs mains en rouge expliquent qu’ils ne connaissaient pas la signification de ce symbole, utilisé par ailleurs par des mouvements écologistes comme Extinction Rebellion
    CheckNews
    Pourquoi le symbole des mains rouges, utilisé par des étudiants de Sciences-Po Paris en soutien à la Palestine, fait polémique ?
    https://www.liberation.fr/checknews/pourquoi-le-symbole-des-mains-rouges-utilise-par-des-etudiants-de-science

    De son côté, Hubert Launois, membre du Comité Palestine et étudiant de Sciences-Po, a tenté de se défendre sur le plateau de BFM TV, en fin de journée, face à la députée Renaissance des Hauts-de-Seine Maud Bregeon qui a dénoncé des étudiants au « positionnement douteux », arborant « des slogans et des symboles qui flirtaient avec l’antisionisme et l’antisémitisme ». Réponse de l’étudiant, à propos des mains rouges : « C’est un symbole qui peut être choquant, qui est controversé, ça fait référence à des événements tragiques, effectivement, si ça fait référence à cet événement, alors c’est une dérive antisémite qu’il faut commettre… » Avant de se corriger précipitamment : « Qu’il faut combattre, pardon. »

    Auprès de CheckNews ce dimanche, il précise sa pensée : « Le symbole des mains rouges, c’est un symbole commun pour dénoncer le fait que quelqu’un, ou qu’une institution, a du sang sur les mains. Il signifie qu’on dénonce une complicité de crimes, un laisser-faire, et c’était tout notre propos. Ce symbole est largement utilisé dans les manifestations occidentales, notamment par des militants écolos, ou même à l’ONU, par des diplomates. » Il est vrai qu’on retrouve souvent ce geste lors d’actions pour le climat. Par exemple, il était repris par les Amis de la Terre pour alerter sur la sortie du rapport du Giec, en février 2022. Les mains rouges sont aussi utilisées par des militants du mouvement Black Lives Matter, la même année. Ou encore, dès la période 1998-1999, soit avant le lynchage de Ramallah, par les anti-Pinochet au Chili.

    Icham, lui aussi membre du Comité Palestine de Sciences-Po, explique que « plusieurs membres du comité ont milité dans le collectif contre l’inaction climatique Extinction Rebellion, d’où la reprise de ce mode d’action ». Il ajoute auprès de CheckNews que « le 23 avril 2024, les familles des Israéliens otages ont également utilisé ce symbole ». De fait, on retrouve des images de familles d’otages, allongés au sol à Tel-Aviv, les mains peintes en rouge dressées en l’air afin de marquer les deux cents jours depuis l’attaque du Hamas. Dans la presse israélienne, il est indiqué que ces mains rouges représentent le sang. Contacté par CheckNews, un confrère du journal israélien Haaretz dit ignorer si ce geste précis était ou non une référence explicite au lynchage de Ramallah. Néanmoins, une chose est certaine selon lui : « En tant qu’Israélien cette image me rappelle le lynchage. Chaque Israélien s’en souvient. »

    https://www.liberation.fr/resizer/RHl-lQiAoYjo21N9pPbi8rsDOyM=/768x0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/SYPRR7G52JCLHAG74ZVEU5TSSE.jpg
    Attention, l’article signalé sur Seenthis dénonçant l’utilisation d’une image produite par une IA concernait le salut nazi attribué aux militants de Sciences Po, et non l’utilisation, effective, du symbole des mains rouges.
    https://seenthis.net/messages/1051918
    #mains_rouges

  • « Certes, l’on initie à l’école maternelle l’enfant à son rôle d’élève, mais cela ne doit pas se faire en oubliant les visées de socialisation au jugement individuel et critique » | entretien avec #Ghislain_Leroy
    https://publications-prairial.fr/diversite/index.php?id=4344

    Du côté de l’#école #maternelle, j’ai pu montrer à ce titre de profondes évolutions curriculaires. Durant la période allant des années 1970 à nos jours, les objectifs de lire-écrire-compter gagnent très largement du terrain, qu’il s’agisse d’aborder ces apprentissages directement ou indirectement (par exemple, par la phonologie). Cela s’effectue au détriment d’autres objectifs, qui étaient jadis hautement légitimes, tels que le « vivre ensemble » ou encore « l’affectivité » (je reprends des catégories de textes officiels anciens de l’école maternelle). Dans mon ouvrage L’école maternelle de la performance enfantine, je montre que ces évolutions du #curriculum formel ont changé les pratiques effectives. Elles sont parfois plus scolarisantes encore que les pratiques prescrites par le curriculum officiel ; par exemple, quand on insère systématiquement des objectifs d’écriture (comme le graphisme) dans les activités d’arts plastiques, alors même que ce n’est pas demandé par les textes officiels les plus scolarisants, comme ceux de 2008. Les enseignants apparaissent alors, en un sens, plus royalistes que le roi ! C’est qu’ils ont intégré l’importance de la demande de « fondamentaux ».

    Deuxièmement, le curriculum n’est pas lié qu’à une priorisation de certains objectifs en termes de disciplines scolaires. Il valorise aussi certains comportements et en dévalorise d’autres. Cherche-t-on à ce que l’enfant fasse ce que l’adulte veut ? Qu’il soit concentré ? Qu’il obéisse ? Qu’il fasse preuve de créativité ? Qu’il s’affirme ? L’évolution scolarisante de l’école maternelle que j’ai évoquée ci-avant va aussi dans le sens d’attentes disciplinaires [comportementales] plus importantes entre 3 et 6 ans. Dans les années 1970, on cherchait à ce que l’enfant s’individualise par des expérimentations personnelles et propres. On valorisait aussi la figure d’un adulte attentif aux soins affectifs envers l’enfant. Dans les pratiques, les choses furent très variées, et ces objectifs éducatifs furent loin d’être mis en œuvre partout, mais c’est une tendance de l’époque.

    RG : Quels sont les effets ou les conséquences de cette évolution ?

    GL : Parce que l’on attend plus de résultats scolaires de l’école maternelle, on attend des #enfants plus précocement « #élèves » et la relation de #soins affectifs a très largement, du même coup, perdu en légitimité (il faut donner à voir l’image d’une école maternelle « école »). Cela pose parfois la question d’une maternelle contemporaine n’hésitant pas à être brutale dans la relation à l’enfant ; j’ai pu documenter des situations de #maltraitance_éducative, liée au climat de fortes attentes de résultats scolaires. Dans ce contexte, j’analyse dans plusieurs productions récentes le succès actuel de la notion d’#autonomie comme le signe d’une valorisation non plus d’un enfant simplement obéissant, mais d’un enfant appliquant de lui-même, avec zèle et enthousiasme, ce que l’on attend de lui. Il est particulièrement rallié au projet éducatif que l’on a pour lui, et l’idée d’un hiatus entre ce que l’on veut pour lui, et ce qu’il veut, s’évanouit. C’est surtout frappant dans certaines approches #Montessori qui doivent donc être analysées dans leurs dimensions disciplinaires latentes. Nombre d’acteurs éducatifs contemporains (#enseignants, mais aussi parents) n’envisagent plus que l’enfant puisse ne pas adhérer, en tant qu’individu, au projet éducatif que l’on forge pour lui. J’estime qu’il revient au sociologue de l’enfance d’exercer une vigilance critique vis-à-vis de ce type de « définitions sociales de l’enfant » actuellement en croissance, pour reprendre l’expression de Chamboredon.

    [...]

    RG : Vers quoi devrait, selon vous, tendre le curriculum de l’école maternelle dans le contexte actuel ?

    GL : Je reste assez convaincu que l’école maternelle devrait dialoguer davantage avec d’autres institutions préscolaires, dites « holistiques », qui se fixent des objectifs de développement de l’enfant qui ne sont pas que scolaires. Il ne s’agit évidemment pas pour autant de mettre de côté les objectifs de réduction des inégalités socioscolaires, mais de considérer que le suivi d’objectifs préparatoires à la suite de la scolarité et d’objectifs de développement plus globaux (que l’on peut éventuellement nommer socio-émotionnels) sont probablement plus complémentaires qu’opposés. Je ne souscris pas à l’idée selon laquelle la surscolarisation de l’école maternelle serait un remède à la lutte contre les inégalités sociales. Je crois à ce que je nomme une « professionnalité complexe » à l’école maternelle, capable d’être exigeante sur les ambitions d’apprentissages scolaires (en particulier pour les enfants ayant peu de dispositions scolaires), tout en étant capable de saisir également les vertus de moments moins directifs ; d’apprendre, progressivement, aux enfants à devenir des élèves, tout en étant sensible à leur développement socio-émotionnel plus général. Le lien adulte/enfant à l’école maternelle ne saurait se réduire à la relation enseignant/élève ; cela me paraît un appauvrissement considérable de ce que cette relation à l’enfant est, ou peut être, en réalité.

    Enfin, pour ajouter encore une strate à cette « professionnalité complexe » que j’appelle de mes vœux, j’aurais aussi tendance à dire qu’il serait nécessaire d’être à la fois capable de socialiser l’enfant avec les objectifs curriculaires actuels, mais aussi de lui apprendre, en un sens, à endosser de réelles postures critiques et personnelles. Je regrette à ce titre que les activités de « débats » par exemple (prônées notamment dans les programmes de l’école maternelle de 2002) se fassent plus rares. Certes, l’on initie à l’école maternelle l’enfant à son rôle d’élève, mais cela ne doit pas se faire en oubliant les visées de socialisation avec le jugement individuel et critique ; voilà une manière d’atteindre l’« autonomie » qui est probablement différente de l’usage aujourd’hui tout à fait galvaudé de cette notion évoquée plus haut. Mais peut-être que dire cela est de plus en plus subversif politiquement (alors que c’était une vision assez ordinaire il n’y a pas si longtemps), dans un contexte où, en réalité, on attend de plus en plus de normalisation précoce des enfants, c’est-à-dire de #disciplinarisation (projet social qui me semble au demeurant progresser bien au-delà des attentes envers l’enfance). Souhaite-t-on encore réellement que l’enfant soit socialisé à avoir de l’initiative personnelle ?

    #éducation

  • Un orang-outan fabrique sa propre pommade, du jamais-vu
    https://reporterre.net/Un-orang-outan-fabrique-sa-propre-pommade-en-Indonesie

    Plusieurs jours durant, la scientifique et son équipe ont alors constaté que Rakus mâchait de l’akar badi, une liane présente dans seulement 0,3% des 390 000 repas que les chercheurs avaient enregistré. Toutefois, l’orang-outan ne la mangeait pas : il se contentait d’en extraire le jus et de l’appliquer sur sa plaie avec ses doigts. Puis, à l’aide de la pâte mâchée, il recouvrait le tout pour créer une sorte de pansement.

    Au bout de huit jours, la plaie était refermée et, un mois plus tard, elle avait complètement guéri. Pas surprenant lorsqu’on sait que cette plante est utilisée localement en médecine traditionnelle, pour ses vertus antidouleur et antifièvre.

  • La meute des journalistes et animateurs du Club Bolloré-RN se déchaîne contre Nassira El Moaddem

    « J’en appelle aux autres confrères et consoeurs. Ne laissez pas les gens comme moi seuls au front. J’ai le cuir solide mais je ne suis pas un paillasson. Parlez, écrivez, défiez en interne ou publiquement si vous le pouvez. Faites quelque chose ! »
    https://threadreaderapp.com/thread/1785690700488523958.html

    Bonjour Adèle Van Reeth, mediatrice RF. Depuis 36h, je suis la cible d’une campagne de harcèlement raciste inouïe, de menaces de mort, d’appels au viol, initiée par un député d’extrême droite et vous n’avez pas un mot de soutien, ni de condamnation ?
    Votre texte est une honte absolue !
    Ne vous méprenez pas. Les mots qui ont été les miens ne sont pas le problème.

    Le problème c’est qui je suis :
    mon nom
    mon visage
    ce que je représente.

    Les mêmes propos dans la bouche d’une Valérie ou d’une Pénélope n’auraient jamais provoqué ce déferlement de haine inouïe.

    Je leur suis insupportable aussi car j’ai le privilège de faire mon travail en toute indépendance et de rappeler dans mes émissions #arretsurimages ce que l’extrême droite représente.

    Le procédé est de faire peur et que je me taise.
    Malheureusement pour eux, ils sont mal tombés
    Je ne suis à la recherche d’aucun poste, d’aucune lumière, d’aucune reconnaissance.
    Je fais mon travail simplement et je dis ce que je pense quand la situation est grave.
    Elle l’est.

    Ce pays sombre gravement tous les jours un peu plus dans sa complaisance avec l’extrême droite.
    TPMP, Hanouna, Cnews et toute la sphère d’extrême droite Bolloré savent que je ne travaille plus pour Radio France depuis 2022
    La vérité n’est pas leur problème
    Leur objectif, faire un strike : harceler une Arabe et s’en prendre au service public de l’information .

    Tout le monde semble avoir oublié une chose, la redevance audiovisuelle qui finançait le service public de l’information et garantissait son indépendance, a été supprimée par Emmanuel Macron sous la pression de l’extrême droite, de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour.

    Leur céder le moindre centimètre aujourd’hui c’est creuser encore plus la tombe de toutes et tous demain.

    Si nous ne comprenons pas ça, nous fonçons dans le mur.

    Aujourd’hui, il s’agit de moi, demain ce sera d’autres. Ils continueront jusqu’à arriver à leurs fins, le pouvoir.
    Alors, j’accepte de prendre des coups, entrer dans la bataille parce que les gens comme moi n’ont pas le choix.

    Je me passerais volontiers de tout ça et moi, aussi, j’aimerais pouvoir être tranquille et me concentrer sur ma carrière.
    Et je ne pense pas qu’à moi car je n’ai que des coups à prendre.
    Si l’extrême droite arrive au pouvoir, ce sont des millions de gens qui seront menacés juste pour ce qu’ils sont.
    Le pouvoir actuel leur donne chaque jour de la force.
    Le sursaut viendra de nous ou nous crèverons.

  • Le chroniqueur Guillaume Meurice suspendu par Radio France après avoir répété ses propos sur Benyamin Netanyahou
    https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/le-chroniqueur-guillaume-meurice-suspendu-par-radio-france-apres-avoir-re

    « Il y a des choses qu’on peut dire. Par exemple, si je dis Netanyahou est une sorte de nazi mais sans prépuce, c’est bon. Le procureur, il a dit c’est bon », a lancé le chroniqueur à l’antenne dimanche, en référence au récent classement sans suite d’une plainte à son encontre l’accusant d’antisémitisme.

    Sur X (ex-Twitter), le chroniqueur a indiqué être convoqué par la direction de Radio France « à un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire ».

  • Raphaël Glucksmann expulsé du 1er mai : et la violence du PS on en parle ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/glucksmann-mai-violence-ps

    Hier avait lieu le 1er mai, la grande fête des travailleuses et des travailleurs, qui célèbre leurs luttes et leurs conquêtes sociales. Comme tous les ans sous Macron, cette fête a été entachée par de nombreuses violences policières : nasses illégales, charges abusives, grenades lacrymogènes lancées aléatoirement, coups de matraques arbitraires… Toutes et tous ceux […]

    • Récupération électoraliste : épargner les communistes, accuser les insoumis

      À peine remis de ses émotions, Raphaël Glucksmann, que l’on a jamais vu dans aucune lutte sociale, n’a pas oublié ce pourquoi il était venu initialement : faire de la grosse récup’ électoraliste. Il s’est donc empressé d’accuser “les insoumis” et Révolution permanente.

      Oui sauf que voilà, l’action a été revendiquée par les Jeunes Communistes de la Loire. Léon Deffontaines, tête de liste PCF pour les élections européennes, a nié l’implication des communistes et a déclaré que les militants concernés seraient exclus le cas échéant. On comprend en effet que le Parti communiste, parti historiquement marxiste-léniniste et révolutionnaire, soit outré par quelques jets de peinture…

      Le Parti socialiste est l’ennemi des travailleuses et des travailleurs

      Visiblement après près d’un siècle de trahisons, les socialistes sont toujours surpris de n’être pas les bienvenus à la fête des travailleuses et des travailleurs.

      Chloé Ridel, porte-parole du Parti Socialiste, constatant que son candidat est détesté du peuple de gauche a par exemple déclaré : “Cette « gauche » la plus bête du monde qui, le jour de la fête des travailleurs, s’en prend à un candidat de gauche alors que l’extrême-droite est à 40% dans les sondages.” Si les personnes de gauche détestent un candidat ce n’est pas la faute du candidat, ce n’est pas lui qu’il faut changer, ce sont les personnes de gauche. Cela nous rappelle l’amusante citation de Bertolt Brecht : “Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple”. Mais la gauche la plus bête du monde c’est le Parti Socialiste. Elle est si bête qu’elle ne comprend toujours pas pourquoi elle est honnie, pourquoi elle est obligée de partir en courant sous les huées pendant la fête des travailleurs. Petit rappel donc.

      Le Parti socialiste est notamment le parti auteur des Lois de Sécurisation de l’Emploi (2013), de la loi Rebsamen (2015) et de la loi El Khomri dite “Loi Travail” (2016) qui ont eu des conséquences désastreuses pour les travailleuses et les travailleurs en renforçant drastiquement le pouvoir patronal.

      Le Parti socialiste est notamment le parti auteur des Lois de Sécurisation de l’Emploi (2013), de la loi Rebsamen (2015) et de la loi El Khomri dite “Loi Travail” (2016) qui ont eu des conséquences désastreuses pour les travailleuses et les travailleurs en renforçant drastiquement le pouvoir patronal. Cette dernière loi, dans la continuité des précédentes, a en effet donné une primauté aux “accords d’entreprises” vis-à-vis des “accords de branche” sur tout un ensemble de sujets, ce qui signifie concrètement qu’elle a rendu le rapport de force extrêmement défavorable aux salariés. Elle a aussi créé les “accords de préservation ou de développement de l’emploi” (désormais “contrats de performance collective”) qui, comme l’explique Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT, permet à l’entreprise en cas de ralentissement de son activité, “de modifier les contrats de travail en agissant sur la rémunération, la mobilité ou le temps de travail. En cas de refus, le salarié récalcitrant s’expose à un licenciement”. Sans surprise, selon elle, le bilan est celui d’un « usage très abusif de ces contrats de la part des employeurs » qui n’ont plus à « justifier des difficultés économiques de l’entreprise comme c’était le cas auparavant. »

      En prenant la défense de son poulain, Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, nous a elle appris que “nous sommes aux côtés des syndicats partout en France pour les droits sociaux”. On se demande ce qu’en pensent, par exemple, les syndicalistes de Goodyear qui furent condamnés pour l’exemple, en 2014, sous un gouvernement PS, à de la prison ferme pour avoir retenu quelques heures des DRH, afin de les contraindre à négocier. Les DRH en question ayant retiré leur plainte, c’est bien le parquet qui était responsable de la condamnation. L’avocat des salariés l’expliquait : “je ne peux pas croire que le parquet, qui avait réclamé de la prison ferme, ait élaboré son réquisitoire en dehors de tout cadre fixé par le gouvernement”. La CGT Goodyear d’Amiens-Nord ne s’y était pas trompée, voyant dans ce jugement une “arme avec laquelle Hollande, Valls, Taubira et l’ensemble du gouvernement ont décidé d’intimider tous les salariés qui se battent pour leurs droits et leurs emplois. Le but est de faire peur aux syndicalistes pour qu’ils cessent de se battre pendant que le gouvernement prépare la suppression de la moitié du Code du travail”.
      Voilà pour le soutien du PS aux syndicalistes.

      “Hollande, Valls, Taubira et l’ensemble du gouvernement ont décidé d’intimider tous les salariés qui se battent pour leurs droits et leurs emplois. Le but est de faire peur aux syndicalistes pour qu’ils cessent de se battre”
      CGT goodyear d’amiens-nord, 2016

      Le Gouvernement PS est aussi celui qui, via son ministre de l’Interieur Bernard Cazeneuve, a profité de l’émotion suscitée par plusieurs horribles attentats, qu’il a été incapable d’empêcher, pour renforcer son arsenal repressif, arsenal repressif dont toute la gauche sérieuse avait alerté qu’il serait rapidement utilisé contre l’opposition politique, ce qui n’a pas manqué d’arriver. En France, des tas de personnalités politiques de premier plan et des militants, sont en train d’être convoqués par la police pour s’être opposés au soutien inconditionnel du gouvernement français au massacre de masse commis par Israël contre la population gazaouie. On peut notamment citer : Anasse Kazib, Mathilde Panot, Rima Hassan, un responsable CGT… Ces convocations, voire pour certains ces condamnations, ont pu être faites sur la base de la loi Cazeneuve, intégrée dans le code pénal en 2014 et passible de 5 ans de prison et de 75 000 euros d’amende.

      Sur la destruction des droits des travailleuses et des travailleurs, Raphaël Glucksmann, qui accompagnait son père, fidèle soutien de Nicolas Sarkozy, à ses meetings en 2007, est aussi comptable de son propre bilan. Il fut en effet, de 2009 à 2012, le conseiller spécial du dictateur néolibéral géorgien Mikhaïl Saakachvili. Sa politique parle d’elle-même : suppression du salaire minimum, licenciement de 60 000 fonctionnaires, abaissement de l’impôt sur les dividendes à 5%…

      Si le Rassemblement national est l’ennemi des travailleuses et des travailleurs, il n’est malheureusement pas le seul. Les macronistes et les socialistes le sont aussi.

      Les rares acquis sociaux obtenus sous des gouvernements socialistes sont avant tout le fruit de luttes sociales et pas de la bonne volonté des gouvernements en question. Et pour cause, de nombreux autres acquis sociaux ont été obtenus sous des gouvernements de droite : salaire minimum, accords de Grenelle, droit à l’avortement, RSA, prime d’activité…

      Pourtant cela n’a pas empêché la sempiternelle rengaine du chantage à l’extrême droite et du besoin “d’union”. Edwy Plenel, iconique journaliste de Médiapart, est allé jusqu’à comparer ces quelques jets d’oeufs à “la violence stalinienne” (dont on croit utile de rappeler qu’elle fit entre 3 et 20 millions de morts…) et qui “fit le jeu du nazisme”. Dans le même genre l’oubliée ancienne ministre de la culture PS Aurélie Filippetti tente de faire peur en montrant les rassemblements fascistes ayant eu lieu en Italie ces derniers jours : “Ceux qui, à gauche, prennent pour cible prioritaire la gauche sociale-démocrate seront responsables de ce qui arrivera lorsque la France sera comme l’Italie, c’est à dire dans les mains de l’extrême-droite, comme sur ces images”. Vous avez bien compris les gueux ? Si les nazis arrivent au pouvoir, ce ne sera pas la faute des personnes au pouvoir depuis une quinzaine d’années mais de celles qui n’ont pas voulu de Glucksmann. Filippetti oublie également que l’on a vu le même genre de rassemblements néonazis en France sous Macron, parfaitement autorisés. La différence avec l’Italie de Meloni c’est qu’en Italie les rassemblements de gauche ne sont pas systématiquement pris d’assaut par la police et/ou interdits.

      Mais quel intérêt d’arriver au pouvoir si c’est pour y arriver avec Glucksmann ? Est-ce intéressant pour les travailleuses et les travailleurs d’avoir un nouveau gouvernement Hollande ? Un nouveau gouvernement Macron ? Au seul prétexte que ces derniers seraient labellisés “de gauche” ? Pour ensuite pleurnicher pendant 5 ans en disant que “ah mais ce n’est pas la VRAIE gauche” ?
      Aurore Lalucq, députée européenne Place Publique qui soutient la liste PS-Place publique de Glucksmann aux européennes, a par exemple déclaré : “On ne fracture pas la gauche, notre adversaire c’est le Rassemblement national”. Mais il est temps d’être clair : si le Rassemblement national est l’ennemi des travailleuses et des travailleurs, il n’est malheureusement pas le seul. Les macronistes et les socialistes le sont aussi.

      La liberté de manifester : parlons-en !

      En France, la liberté de manifester est gravement menacée. De toute évidence, elle n’est pas menacée par les manifestantes et les manifestants qui jettent un peu de peinture mais par le pouvoir d’Etat et son immense arsenal répressif. Amnesty International alerte régulièrement à ce sujet.

      Après son expulsion, Raphaël Glucksmann a déclaré : “nous on est des démocrates de combat, des démocrates jusqu’au bout des ongles et on exclut a priori toutes formes de violences physiques”. Mais est-ce si vrai, que les socialistes et les apparatchiks affiliés au PS “excluent à priori toutes formes de violences physiques” ?

      Est-ce si vrai, que les socialistes et les apparatchiks affiliés au PS “excluent à priori toutes formes de violences physiques” ?

      Car ces graves atteintes au droit de manifester, par la violence physique, ont commencé à prendre une ampleur très importante lors du dernier gouvernement PS.

      Ce fut en particulier le cas lors des protestations contre la Loi Travail en 2016. Une mission civile d’information avait mené une enquête approfondie sur la répression policière qui s’était exercée. Voici ce qu’en disait Reporterre : “Le rapport confirme que l’action de maintien de l’ordre a pris en France un tour très dangereux, qui menace l’intégrité physique de nombreux citoyen(ne)s pacifiques, parfois de mineurs et même d’enfants. L’usage des lanceurs de balles de défense est devenu courant alors qu’il devrait être exceptionnel, voire interdit. Les tirs tendus de grenades se multiplient de manière inacceptable. L’utilisation de policiers en civil non identifiables pour des actions d’interpellation ou de répression est devenue systématique. Le non-respect du droit des journalistes à couvrir sans crainte les événements est devenu habituel. De nombreux indices conduisent de surcroît à penser que le maintien de l’ordre est conduit de façon à exciter les violences, dans l’intention de détourner l’attention de l’opinion publique des questions que posent les manifestant(e)s.”

      “L’action de maintien de l’ordre a pris en France un tour très dangereux, qui menace l’intégrité physique de nombreux citoyen(ne)s pacifiques, parfois de mineurs et même d’enfants.”
      REporterre à propos du rapport de la mission d’enquête civile sur les violences policières pendant le mouvement de 2016 contre la loi travail

      C’est autrement plus grave qu’un jet de peintures.
      Mais la violence physique contre les manifestants a atteint un point paroxystique en 2014 avec la mort d’un manifestant de 21 ans, Rémi Fraisse, tué à la suite d’une intervention de gendarme à Sivens dans le Tarn, ce qui aurait dû, dans un gouvernement démocratique normal, conduire, à minima, à la démission du gouvernement. Il n’en a rien été. Au contraire, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, était allé jusqu’à déclarer : “Ce ne sont pas les attentats qui m’ont fait gagner le respect de mes hommes, mais bien Sivens.”

      Evidemment, “la violence physique” de l’Etat ne se limite pas à la violence contre les manifestants. Là encore le PS a une responsabilité toute particulière. Bernard Cazeneuve, toujours lui, a eu le culot monstre de déclarer : “Solidarité avec Raphaël Glucksmann. Qui ne voit où des semaines, des mois, des années d’outrances, de démesure, d’invectives, de violence, conduisent notre démocratie” Mais n’est-ce pas lui qui est responsable “d’années de violence” ?
      En février 2017, Bernard Cazeneuve, alors Premier ministre de Hollande, a fait voter une loi qui, comme l’explique Le Monde, a “modifié le cadre de la légitime défense des policiers en leur permettant de tirer sur les véhicules en mouvement”. Ce permis de tuer a eu un effet très concret en multipliant par cinq le nombre de tirs mortels de la police. C’est en vertu de cette loi qu’un policier s’est cru autorisé à abattre Nahel M, 17 ans, à Nanterre, en juin 2023.

      “Ce ne sont pas les attentats qui m’ont fait gagner le respect de mes hommes, mais bien Sivens”
      Bernard cazeneuve, ancien ministre de l’intérieur du gouvernement socialiste de François hollande

      Sous Macron, ancien ministre du gouvernement PS de François Hollande, les violences contre les personnes racisées et les violences contre les manifestants n’ont pas cessé, bien au contraire, on se souvient des Gilets Jaunes et des protestations pour Nahel… Elles ont donc, naturellement, continué hier lors du 1er mai.

      Se faire nasser contre un mur puis matraquer, éclater le crâne par la police lorsque l’on manifeste est autrement plus dangereux pour la démocratie (et plus douloureux) que quelques jets de peinture envers un candidat détesté. Pourtant, la classe médiatique et politique ne s’en émeut aucunement.

      Avant le 1er mai, Raphaël Glucksmann qui trouve inacceptable d’être expulsé d’une manifestation, avait lui,demandé à ce que les manifestantes et manifestants de Sciences Po Paris, en lutte contre le massacre à Gaza, soient expulsés.

      La liberté de manifester c’est pas pour les autres !

      Ces types qui disent aimer le débat démocratique, qui “condamnent la violence”, ne sont pas moins violents que ceux qui envoient deux jets de peinture. Ils le sont dix fois plus. Simplement ils délèguent leur violence aux CRS d’extrême droite qu’ils nous envoient quand on proteste.

      ROB GRAMS

    • Ce sont aussi les mêmes qui ont fait passer l’apologie du terrorisme dans le droit commun en 2014, parfaite loi scélérate qui permet en ce moment de multiplier les procédures contre les soutiens à la Palestine :
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/04/30/comprendre-les-zones-de-flou-autour-du-delit-d-apologie-du-terrorisme_622986

      En 2014, la loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme transfère le délit d’apologie du terrorisme dans le code pénal. Selon l’article 421-2-5, la peine encourue, cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, est allongée à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende si les faits sont commis via Internet. Le passage du domaine de la liberté de la presse à celui du droit commun facilite le placement en garde à vue ou les procédures de comparution immédiate.

    • Macron est à la fois le produit et le soutier du PS Hollandais, non ?

      Hollande pourrait dire « je suis ton père » ou s’appeler Palpatine, mais El Khomri c’était déjà Macron, la vente d’Alstom aussi, et j’en passe...

      En vrai, c’était déjà lui. Il opère depuis plus de 10 ans.

      En 2017 déjà, @biggrizzly citait le cru 2015 des macronades anti-prudhom https://seenthis.net/messages/629581