• Haines de Luther
    http://www.laviedesidees.fr/Haines-de-Luther.html

    À partir de 1530, le réformateur, d’abord bienveillant à l’égard des Juifs, exprime une hostilité farouche et clairement antisémite. Une édition critique permet de comprendre la polémique de Luther contre les Juifs, mais aussi les chrétiens « judaïsants », les Turcs, les papistes et autres « fanatiques ».

    Livres & études

    / #antisémitisme, #religion

    #Livres_&_études

  • Débat autour du livre « Islamophobie et judéophobie, l’effet miroir » d’Ilan Halevi
    http://contre-attaques.org/ressources/article/debat-autour

    Ce mercredi 4 novembre à 18h30 à Paris, l’Iremmo, institut de recherche et d’études Méditérrannée Moyen-Orient et notre site Contre-attaque(s) vous convient à une rencontre autour du livre d’Ilan Halévi « Islamophobie et judéophobie, l’effet miroir ». Viendront en débattre Alain Gresh, directeur du magazine en ligne Orient XXI, Eric Fassin, professeur de sociologie à l’université Paris 8 et Jehan Lazrak-Toub, journaliste. Islamophobie et judéophobie, l’effet miroir - Mercredi 4 novembre (18h30-20h30) (...)

    #Ressources

    / #Livres_et_revues, #carousel, #Antisémitisme, #Racisme

    "http://www.iremmo.org/spip/spip.php?article640"
    "http://www.syllepse.net/lng_FR_srub_25_iprod_637-islamophobie-et-judeophobie.html"

  • Dénoncer l’antisémitisme par la haine du musulman
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/denoncer-l

    Suite à la réédition par Fayard du tristement célèbre Mein Kampf, Atlantico a jugé bon de donner la parole à Benoit Rayski, historien, écrivain et journaliste qui signe un éditorial islamophobe. Il saute à pieds joints dans les amalgames et assimile le symbole du croissant musulman à la croix gammée. En voulant dénoncer la haine du juif, il glisse vers la haine du musulman. « Or, et c’est là tout l’intérêt de Mein Kampf, le livre du Führer a déjà rencontré un très, très large public en dehors de France. (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #L'islamophobie_à_la_Une, #Antisémitisme, #Racisme, #Médias, #carousel

    « http://www.atlantico.fr/decryptage/mein-kampf-enfin-reedite-en-francais-tout-nouveau-tout-beau-benoit-rayski- »

  • Une « répliques » de trop
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/131015/une-repliques-de-trop

    L’émission Répliques a une fois de plus franchi, ce matin du samedi 10 octobre, le seuil du tolérable. On sait que, depuis des années, son philosophe-animateur Alain Finkielkraut s’échine à mettre en scène un semblant de débat démocratique, en invitant des intellectuels aux positions antagonistes. Bien qu’il ne sorte souvent pas grand-chose de ces face-à-face, certains se plaisent encore à y trouver quelques références, et l’opportunité d’un débat d’idées policé. Mais de fait, cette émission est devenue depuis longtemps l’antichambre faussement feutrée de la banalisation des idées les plus réactionnaires.

    Jusqu’ici, nous nous contentions d’en regretter l’audience et la publicité. Mais lors de l’émission consacrée au « sens de la République », les propos tenus par l’un des invités, Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah, ont très largement dépassé le cadre de ce que le service public peut accepter en son sein.

    À la 28e minute, Georges Bensoussan, souhaitant étayer son hypothèse d’un antisémitisme généralisé des populations dites « musulmanes » en France, prononce ces mots : « Aujourd’hui nous sommes en présence d’un autre peuple au sein de la nation française, qui fait régresser un certain nombre de valeurs démocratiques qui nous ont portés. (...). Il n’y aura pas d’intégration tant qu’on ne se sera pas débarrassé de cet antisémitisme atavique qui est tu, comme un secret. Il se trouve qu’un sociologue algérien, Smaïn Laacher, d’un très grand courage, vient de dire dans le film qui passera sur France 3 : "C’est une honte que de maintenir ce tabou, à savoir que dans les familles arabes, en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère". » À cet instant, nous assistons en direct au glissement assumé d’un racisme culturel à un racisme biologique, condamnant au délit, sans distinction, une partie de la population française dès la naissance.

    #répliques #France_Culture #Finkielkraut #antisémitisme #Bensoussan

  • L’islamophobie, l’antisionisme et les nouveaux visages de l’antisémitisme | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2015/10/01/lislamophobie-lantisionisme-et-les-nouveaux-visages-de-lantisemitisme

    Juste pour illustrer mon propos sur la laïcité à la source, un petit extrait de mon livre où l’on parle de la manière dont les Allemands ont voulu régler le problème de l’intégration des Juifs :

    En fait, pour les Allemands, l’émancipation se comprenait dans la mesure où elle signifiait la disparition des Juifs en tant que tels, c’est-à-dire l’assimilation totale de cette minorité dans le peuple allemand.
    « Pour déjudaïser complètement les Juifs, certains ministres proposaient de leur interdire le port de la barbe ; d’autres réclamaient la suppression de toutes les coutumes et de tous les rites religieux incompatibles avec les usages chrétiens, c’est à dire, pratiquement, la suppression législative du judaïsme. »

    Comprendre l’antisémitisme, Agnès Maillard, aout 2015.

    Ce qui n’est tout de même pas sans rappeler la manière dont on traite actuellement les musulmans en France…

    #civilisation #débat #histoire #racisme #société #violence

    • Je crois que les différences principales entre l’antisémitisme d’hier et celui d’aujourd’hui, ou entre l’antisémitisme d’aujourd’hui et l’islamophobie ou la romophobie d’aujourd’hui, résident d’une part dans les sphères où elles se développent, et d’autre part dans les conséquences qu’elles impliquent :

      1) l’antisémitisme d’hier était un antisémitisme d’Etat, porté, soutenu, défendu, argumenté par l’Etat qui votait des lois spéciales pour cette population, et cet antisémitisme jouait un rôle dans sa politique intérieure comme dans ses affaires extérieure. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais c’est, dans une certaine mesure, un peu le cas de l’islamophobie et de la romophobie.

      2) l’antisémitisme, comme tout racisme, a des conséquences dramatiques qui vont des insultes aux meurtres, et je n’insisterai pas sur le fait qu’on meurt beaucoup moins aujourd’hui qu’en 1940 du fait d’être juif, car même un mort est un mort de trop. A ces conséquences dramatiques, s’ajoutait un racisme systémique, un racisme qui faisait qu’un Juif était discriminé à l’immigration, à l’embauche, à l’obtention d’un logement, à l’éducation, à la représentation politique, à l’accès à tout un tas de services. Encore une fois, on peut se réjouir que ces discriminations là n’existent quasiment plus en France aujourd’hui, mais on constate néanmoins qu’elles frappent d’autres populations, et en particulier les Noirs, les Arabes, les Musulmans etc.

      Donc l’idée n’est pas à mon avis de nier l’existence ou l’importance de l’antisémitisme, mais de constater que si ce racisme existe toujours du point de vue individuel (même si ça peut concerner beaucoup d’individus), il a perdu son caractère étatique et son caractère systémique. En revanche, l’islamophobie dont on parle beaucoup en ce moment comporte ces caractères étatiques et systémiques, qui d’une part sont scandaleux et qui d’autre part rendent nécessaire une critique au niveau politique au delà du niveau individuel. Ce n’est donc pas un jugement de valeur, mais un constat qu’il s’agit de sphères différentes...

      Dror

    • Les termes employés par @monolecte sont choisis avec soin, ce qui est moins le cas du dessin choisi pour illustrer son propos, car que nous dit-il ?
      1) que des militants antisionistes cassent la gueule à (ou assassinent) des juifs
      2) qu’ils sont protégés par la police

      C’est donner foi à des événements maintes fois démentis, comme la soi-disant attaque de la synagogue de la rue de la Roquette l’été dernier.
      http://www.itele.fr/france/video/incidents-rue-de-la-roquette-deux-versions-sopposent-88564

      C’est surtout méconnaître le rôle que joue la police pour protéger les militants de la LDJ et poursuivre les militants de la Campagne BDS France au nom de la « circulaire Alliot-Marie ».
      http://www.liberation.fr/politiques/2010/11/19/il-est-desormais-interdit-de-boycotter_694697

      C’est dommage...

      #BDS #dessin

    • En plus, faudrait préciser ce qu’on entend par antisionisme.

      Il y a l’antisionisme de ceux qui pensent que ce n’était pas une idée géniale que de créer l’État d’Israël dans ces conditions et ceux qui pensent qu’il faudrait le détruire. On voit bien que ce n’est franchement pas la même chose.

      De la même manière, il y a ceux qui critiquent assez justement la politique colonialiste et d’apartheid du gouvernement d’Israël et ceux qui font porter le chapeau de cette politique à tous les Juifs du monde.

      Là, je pense qu’on la sent mieux, la grosse nuance, non ?

    • « il y a ceux qui critiquent assez justement la politique colonialiste et d’apartheid du gouvernement d’Israël et ceux qui font porter le chapeau de cette politique à tous les Juifs du monde » : effectivement, ce sont les définitions de antisionisme vs. antisémitisme

      En revanche là : « ceux qui pensent que ce n’était pas une idée géniale que de créer l’État d’Israël dans ces conditions et ceux qui pensent qu’il faudrait le détruire », ce n’est qu’une question de stratégie !

      Par ailleurs, cet amalgame entre antisionisme et antisémitisme n’est pas, le plus souvent, reproché à des « fafounets », mais à des militants pro-palestiniens non violents. Ce dessin est donc insultant pour ces militants. Mais bon, ils en ont vu d’autres...

    • Mais wtf, ce n’est pas du tout un dessin « illustrant l’antisionisme », aucun rapport. Moi qui me considère pourtant très antisioniste, j’y comprends que c’est un dessin sur les fafs qui s’auto-proclament antisionistes pour juste continuer leurs déli(re)s antisémites (verbaux ou physiques).

      Mais bon après je sais pas quelles sont les positions exactes du dessinateur, qui du coup pourraient faire pencher l’interprétation dans un autre sens (ce qui est possible aussi hein).

    • à voir le gus qui tabasse, cheveux courts, rangers et pantalon treillis, le doute n’est guère permis, c’est un faf qui est suggéré. le dessinateur a évité toute ambiguité il me semble, choisissant, par exemple, de ne pas lui dessiner de keffieh alors que bien des fafs n’hésitent pas à s’en munir pour mieux jouer la confusion.

    • Je crois que les différences principales entre l’antisémitisme d’hier et celui d’aujourd’hui, ou entre l’antisémitisme d’aujourd’hui et l’islamophobie ou la romophobie d’aujourd’hui, résident d’une part dans les sphères où elles se développent, et d’autre part dans les conséquences qu’elles impliquent :

      1) l’antisémitisme d’hier était un antisémitisme d’Etat, porté, soutenu, défendu, argumenté par l’Etat qui votait des lois spéciales pour cette population, et cet antisémitisme jouait un rôle dans sa politique intérieure comme dans ses affaires extérieure. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais c’est, dans une certaine mesure, un peu le cas de l’islamophobie et de la romophobie.

      2) l’antisémitisme, comme tout racisme, a des conséquences dramatiques qui vont des insultes aux meurtres, et je n’insisterai pas sur le fait qu’on meurt beaucoup moins aujourd’hui qu’en 1940 du fait d’être juif, car même un mort est un mort de trop. A ces conséquences dramatiques, s’ajoutait un racisme systémique, un racisme qui faisait qu’un Juif était discriminé à l’immigration, à l’embauche, à l’obtention d’un logement, à l’éducation, à la représentation politique, à l’accès à tout un tas de services. Encore une fois, on peut se réjouir que ces discriminations là n’existent quasiment plus en France aujourd’hui, mais on constate néanmoins qu’elles frappent d’autres populations, et en particulier les Noirs, les Arabes, les Musulmans etc.

      Donc l’idée n’est pas à mon avis de nier l’existence ou l’importance de l’antisémitisme, mais de constater que si ce racisme existe toujours du point de vue individuel (même si ça peut concerner beaucoup d’individus), il a perdu son caractère étatique et son caractère systémique. En revanche, l’islamophobie dont on parle beaucoup en ce moment comporte ces caractères étatiques et systémiques, qui d’une part sont scandaleux et qui d’autre part rendent nécessaire une critique au niveau politique au delà du niveau individuel. Ce n’est donc pas un jugement de valeur, mais un constat qu’il s’agit de sphères différentes...

      Dror

  • Lettre ouverte à un ex-ami
    (Traduit de l’hébreu par Michel Bilis)
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/290915/lettre-ouverte-un-ex-ami

    L’historien israélien Shlomo Sand répond à la tribune de Pierre-André Taguieff publiée dans Le Monde, à propos de l’antisémitisme en France. « De mon point de vue, la principale caractéristique de la judéophobie parmi les groupes marginaux de banlieues est l’identification dangereusement erronée entre : sionisme, Israël et juifs. Or, c’est précisément ce que font, sans relâche et sans distinction, les dirigeants d’Israël, le CRIF…. et toi. »

    • Après, je trouve dommage qu’un spécialiste comme Sclomo Sand utilise indifféremment les vocables « antisémitisme » et « judéophobie », alors qu’ils recouvrent précisément deux notions différentes, bien que connexes.
      Par contre, il a 100% raison pour ce qui est de la confusion entre les Juifs et Israël (et même entre le gouvernement et le peuple) et le problème de la politique d’apartheid de l’État d’Israël.
      Pareil pour l’effet substitutif entre antisémitisme et islamophobie, même s’il faut être attentif au fait que l’islamophobie tente d’être acceptable en prétendant rejeter des principes religieux antirépublicains, alors qu’en fait, c’est un faux nez pas bien fixé pour planquer un authentique racisme anti-arabes. Il suffit de rappeler à certains « laïcards new generation » que les majorités musulmanes dans le monde sont indiennes et asiatiques pour les voir faire des gueules de merlans frits. Ils s’en branlent de la réalité complexe de la religion musulmane et de son état géopolitique, ce qui les intéresse, c’est de pouvoir « légitimement » casser du « bougnoule », tout comme avant, bien ignorants de ce que peut être la réalité du monde juif (entre pratiquants et non croyants, sionistes et antisionistes, ashkénazes ou sépharades, etc.), ils pouvaient accuser le fameux « complot juif ».

      L’antisémitisme franchement assumé n’est plus acceptable. Il est même spécifiquement condamné par la loi. On pourrait penser le problème réglé, mais comme toutes les créatures de l’ombre, il continue d’avancer… masqué.
       
      L’une des formes d’antisémitisme masqué qui a le plus le vent en poupe actuellement, c’est l’antisionisme. Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que tous les antisionistes sont des antisémites retors, mais la critique de la politique et de l’existence de l’État d’Israël permet de ramener sur la place publique des discours franchement antisémites.
       
      Cette situation est d’autant plus complexe que le radicalisme et le repli communautaire prospèrent dans une société mondiale profondément anomique. En l’absence de perspectives d’avenir, de projets de société progressistes et non excluants, comme toujours, les populations retrouvent leur cohésion en stigmatisant l’autre, le différent, l’ennemi intérieur et extérieur.
       
      Pour ce qui est de l’ennemi intérieur et du complot international, force est d’avouer que depuis le 11 septembre 2001, les Juifs ont largement laissé la place aux Arabes musulmans et l’antisémitisme a été largement éclipsé par l’islamophobie ordinaire qui s’étale complaisamment à la une des journaux, dans les diners en ville, dans les discours et les actes politiques, avec la même ferveur tranquille que l’antisémitisme de l’entre-deux-guerres. Qu’importe le bouc émissaire, du moment que les effets d’une crise économique majeure peuvent être imputés à une population donnée et facile à stigmatiser et à rendre coupable de tous les maux.

      http://www.amazon.fr/dp/295357011X

    • Je crois que les différences principales entre l’antisémitisme d’hier et celui d’aujourd’hui, ou entre l’antisémitisme d’aujourd’hui et l’islamophobie ou la romophobie d’aujourd’hui, résident d’une part dans les sphères où elles se développent, et d’autre part dans les conséquences qu’elles impliquent :

      1) l’antisémitisme d’hier était un antisémitisme d’Etat, porté, soutenu, défendu, argumenté par l’Etat qui votait des lois spéciales pour cette population, et cet antisémitisme jouait un rôle dans sa politique intérieure comme dans ses affaires extérieure. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais c’est, dans une certaine mesure, un peu le cas de l’islamophobie et de la romophobie.

      2) l’antisémitisme, comme tout racisme, a des conséquences dramatiques qui vont des insultes aux meurtres, et je n’insisterai pas sur le fait qu’on meurt beaucoup moins aujourd’hui qu’en 1940 du fait d’être juif, car même un mort est un mort de trop. A ces conséquences dramatiques, s’ajoutait un racisme systémique, un racisme qui faisait qu’un Juif était discriminé à l’immigration, à l’embauche, à l’obtention d’un logement, à l’éducation, à la représentation politique, à l’accès à tout un tas de services. Encore une fois, on peut se réjouir que ces discriminations là n’existent quasiment plus en France aujourd’hui, mais on constate néanmoins qu’elles frappent d’autres populations, et en particulier les Noirs, les Arabes, les Musulmans etc.

      Donc l’idée n’est pas à mon avis de nier l’existence ou l’importance de l’antisémitisme, mais de constater que si ce racisme existe toujours du point de vue individuel (même si ça peut concerner beaucoup d’individus), il a perdu son caractère étatique et son caractère systémique. En revanche, l’islamophobie dont on parle beaucoup en ce moment comporte ces caractères étatiques et systémiques, qui d’une part sont scandaleux et qui d’autre part rendent nécessaire une critique au niveau politique au delà du niveau individuel. Ce n’est donc pas un jugement de valeur, mais un constat qu’il s’agit de sphères différentes...

      Dror

  • La construction étatique d’une hiérarchisation « des racismes » | Le blog de Saïd Bouamama
    https://bouamamas.wordpress.com/2015/04/25/la-construction-etatique-dune-hierarchisation-des-racismes

    L’annonce par le gouvernement d’un nouveau plan de « lutte contre le racisme » accompagné d’un budget de 100 millions d’euros sur trois ans a fait sourire bien des militantes et militants des luttes de l’immigration et des quartiers populaires. Le même premier ministre et le même gouvernement qui autorise la Rromophobie par sa thèse culturaliste sur « l’inintégrabilité des Rroms », prétend être antiraciste. Le même gouvernement qui dans son instrumentalisation du « Je suis Charlie » a autorisé allègrement l’islamophobie, voudrait nous faire croire qu’il est déterminé à lutter contre le racisme. Pourtant l’heure n’est pas au sourire.

    Derrière ce nouveau plan se cache, selon nous, une offensive idéologique dangereuse visant à imposer par en haut une hiérarchisation « des racismes », à réduire le racisme à une dimension individuelle et apolitique, à imposer une criminalisation de l’antisionisme en l’amalgamant à l’antisémitisme.

    #racisme #hiérarchie #antisémitisme #charlie

  • Faux « briseurs de tabous » et vrais réactionnaires
    http://lahorde.samizdat.net/2015/09/22/faux-briseurs-de-tabous-et-vrais-reactionnaires

    Alors que Marine Le pen a déclaré qu’elle ferait bien d’Eric Zemmour son ministre de la culture, on vous invite à lire (en intégralité sur le site Regards.fr), une intéressante interview d’Éric Fassin, professeur de sociologie à Paris 8, qui démonte les postures faussement transgressives des « intellectuels » médiatiques qui, au nom de la lutte contre la [&hellip

    #Argumentaires #Repères #Alain_Finkielkraut #Alain_Soral #antisémitisme #Eric_Zemmour #islamophobie #racisme

  • « L’État d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce » : Entretien avec l’UJFP

    Jean-Guy Greilsamer est co-président de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), une association qui combat vigoureusement la politique « raciste, d’apartheid et d’épuration ethnique » de l’Etat d’Israël, tout en proposant des solutions concrètes pour avancer vers la paix au Proche-Orient. L’UJFP est notamment engagé aux côtés d’autres associations dans la campagne planétaire « Boycott, Désinvestissement, Sanctions » (BDS), qui porte ses fruits à mesure qu’elle s’intensifie.

    LE BILAN : Pouvez-vous présenter votre association, son historique et son périmètre d’action ?

    Jean-Guy Greilsamer : L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), née en 1994 de la volonté d’une expression juive sur les conditions d’une paix juste au Proche-Orient, est une association juive laïque rassemblant des adhérents juifs ou non aux histoires et aux parcours divers. Nous nous réclamons d’une histoire plurielle qui a produit aussi bien des résistants antinazis, des combattants anticolonialistes que d’autres figures universalistes dont les expériences marquent nos mémoires. Nous nous impliquons principalement dans deux champs d’interventions complémentaires : celui relatif à la situation au Proche-Orient et ses répercussions en France, et celui qui concerne les luttes antiracistes.
    Nous nous dissocions des conceptions qui assimilent l’identité juive au sionisme et à l’Etat d’Israël.
    Nous nous sommes développés surtout depuis la seconde intifada et ce développement nous a permis de participer à divers collectifs de solidarité avec le peuple palestinien, des collectifs antiracistes, et d’amplifier notre capacité de réaction aux situations que nous dénonçons. Nous publions des articles (notre site est www.ujfp.org), avons mis au point une exposition itinérante sur la situation des Bédouins du Néguev, effectuons des voyages militants en Palestine et Israël, organisons ou co-organisons des réunions publiques, et participons à de nombreuses mobilisations. Notre antiracisme ne se cantonne pas à la lutte contre l’antisémitisme, mais porte aussi contre l’islamophobie, le racisme anti-rroms, la négrophobie et tout autre racisme, et pour le droit d’asile des migrants.

    ....

    LE BILAN : Les défenseurs du peuple palestinien sont régulièrement accusés d’antisémitisme par les défenseurs d’Israël. Que répondez-vous à cela ?

    Jean-Guy Greilsamer : La solidarité avec le peuple palestinien pour ses droits, et notamment la Campagne BDS, sont foncièrement antiracistes, parce qu’elles appellent à l’égalité des droits, au refus des discriminations.
    La manipulation par les défenseurs d’Israël de la mémoire de la Shoah est ignoble, elle vise à couvrir une politique raciste, une politique d’apartheid et d’épuration ethnique.
    L’Etat d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce, parce que l’image qu’il présente des Juifs du monde entier est celle d’une population entièrement dévouée à la cause du sionisme et des gouvernements israéliens quoiqu’ils fassent, au soutien d’un régime ​ qui se​ place ​ au-dessus des lois, qui ​se considère dispensé de respecter le droit international.​ Il crée ainsi la confusion entre juif et militant sioniste. ​

    http://i0.wp.com/lebilan.fr/wp-content/uploads/2015/09/protest-519817_1280.jpg?resize=300%2C225

    L’ensemble de l’interview ici :
    http://lebilan.fr/2015/09/18/letat-disrael-est-largement-responsable-de-lantisemitisme-quil-denonce-entre

    #Israël #antisémitisme #judéophobie #UJFP #BDS

  • DE MON VÉCU D’ASHKÉNAZE À UN RAPIDE PORTRAIT DE L’ANTISÉMITISME
    https://bananesecrasees.wordpress.com/2015/08/28/de-mon-vecu-dashkenaze-a-un-rapide-portrait-de-lantisemit

    Je suis juive.

    Jusqu’à récemment, ce n’était pas parfaitement clair pour moi. C’est quelque chose que je pense être commun à un pourcentage non négligeable d’entre nous. Nous avons un sentiment d’illégitimité à nous revendiquer comme racisé.e.s, et parfois même à nous revendiquer comme juif.ve.s. Dans mon cas, je rattache beaucoup ça à mon histoire familiale. En France on ne différencie pas nécessairement les ashkénazes des séfarades ou des mizrahim quand on parle d’antisémitisme car celui-ci nous touche de manière assez similaire (du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre, mais c’est peut-être en réalité quelque chose à corriger). Mais je pense que le type de vécu familial que je décris est plus spécifiquement ashkénaze. Ayant lu récemment un billet sur l’ashkénormativité (en anglais), je souhaite préciser qu’on ne peut pas assimiler le vécu des juif.ve.s au vécu des ashkénazes. Et puisque je parle de l’holocauste, j’aimerais aussi souligner qu’on l’emploie parfois comme synonyme de « génocide des juif.ve.s », ce qui omet d’autres populations génocidées.

    Je reviens à mon histoire. Quand j’étais petite, j’ai demandé à mes parents si j’étais juive. Énervement instantané de leur part. Après avoir commencé par grommeler ce qui est resté dans ma mémoire comme une bouillie incompréhensible, iels m’ont signifié qu’iels m’avaient déjà répondu lorsque j’ai reposé la question. J’ai demandé si mes grands-parents étaient juif.ve.s, et combien d’entres elleux ; même scénario, réponses incompréhensibles puis silence radio.

    Il m’a fallu du temps pour reconstituer l’histoire de ma famille, sujet absolument tabou. Il m’en manque encore des grandes parties, que je ne connaîtrai jamais. Je sais que plusieurs de mes ancêtres venaient de ghettos juifs d’Alsace ; parlaient-iels le judéo-alsacien, variante occidentale du yiddish ? Plus personne de vivant ne le sait. Je commence à apprendre le yiddish. La langue que j’apprends est certainement plus proche de celle parlée par les juif.ve.s de Pologne que celle de mes ancêtres mais j’ai soif de bribes de culture auxquelles me rattacher. Le yiddish était parlé par plus de onze millions de locuteurices à la veille de la seconde guerre mondiale. Il y en a moins d’un million maintenant… « la langue de l’anéantissement », comme on dit.

    Pas de tradition religieuse, pas de tradition ashkénaze, pas de langue, pas la moindre fichue recette de cuisine. Quelques persistances clairsemées ça et là, un ancien testament illustré pour les enfants, la visite du musée juif ou de la synagogue lors des voyages, quelques gâteaux juifs. Et surtout, le plus palpable reste le poids du secret familial, la sensation si nette, si incroyablement nette pour un tabou qui n’a jamais eu à être explicité, qu’il ne fallait pas mentionner notre judéité. La manière dont ma mère, la seule avec qui j’ai pu en parler, chuchote quand elle aborde le sujet ; et ce même quand le chuchotement ne sert à rien car personne ne risquerait de nous entendre. Et puis, après une dizaine de minutes où enfin j’ai quelques réponses à ma multitude de questions, sa manière de se reprendre, « bon, ça suffit, parlons d’autre chose ». Et malgré tout le manque que je ressens, je ne peux qu’acquiéser sur un air d’évidence, « oui, bien sûr maman, oulàlà, sur quel terrain honteux t’ai-je emmenée avec mes questions, je suis vraiment désolée ».

    #antisemitisme #histoire #traumatisme

    • Antisémitisme ou judéophobie ?

      Est-il légitime d’appeler « antisémitisme » la judéophobie de ceux qui font porter « aux juifs » une responsabilité dans la politique de l’état d’Israël depuis des décennies ? Essentialiser ainsi « les juifs » c’est stupide, c’est du racisme, et il faut lutter contre.

      Mais est-ce que c’est la même chose que l’antisémitisme suprémaciste aryen des nazis qui voulaient exterminer tous les juifs ? Pour moi non. Ce sont deux phénomènes, idéologiquement, sociologiquement et historiquement totalement différents.

      Pour moi l’utilisation de ce même mot « d’antisémitisme » (l’antisémtisme européen), pour désigner la judéophobie née dans le contexte de la colonisation (européenne elle aussi ...) de la Palestine est un grave amalgame. Amalgame particulièrement répandu chez ceux qui soutiennent (explicitement ou implicitement) la politique d’expansion coloniale israélienne.

    • Ce n’est pas parce qu’il y a plusieurs antisémitisme (l’antisémitisme chrétien, n’est pas le même que celui du 19ème, ni celui lié aux conflits du moyen-orient), que ça n’est pas de l’antisémitisme (= « aversion envers les juifs » quel qu’en soit la cause : le mot décrit l’aversion essentialisée, pas les causes possibles !)

    • @RastaPopoulos,

      Le mot « antisémitisme » s’est créé pour désigner un phénomène européen [dont l’origine, selon certains historiens, puiserait dans la mythologie catholique ; et qui a pris une dimension d’extermination avec le suprémacisme aryen nazi], existant bien avant la création d’Israël.

      Pour moi les deux racismes n’ont absolument rien à voir entre eux.

      Et cet amalgame empêche de comprendre les phénomènes contemporains.

      Cet amalgame sert à stigmatiser les humanistes qui réclament à Israël la fin de son racisme institutionnalisé.

      Cet amalgame protège les organisations comme le CRIF, la LICRA, le BNCA, qui défendent en France les intérêts d’Israël.

  • 20 août 1899 : manifestation anarchiste contre l’antisémitisme
    https://paris-luttes.info/20-aout-1899-manifestation-1463

    Le dimanche 20 août 1899, à Paris, une manifestation libertaire en faveur de Dreyfus tourne à l’affrontement avec les antisémites et la police. Les manifestants, refoulés, pillent l’église St-Joseph. Un commissaire de police est gravement blessé après avoir voulu s’emparer d’un drapeau rouge.

    #antisémitisme

  • L’#UJFP pratique la politique de l’autruche face aux tenants de l’#antisémitisme de gauche. A propos d’une polémique loufoque (ou peut-être pas ?) - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2322

    « Benjamin Netanyahu, maître à penser de Monsieur Yves Coleman... » tel est le titre d’un article paru aujourd’hui sur le site Bellaciao et celui de l’UJFP, qu’un internaute m’a « gentiment » fait suivre.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article146886

    L’auteur fait flèche de tout bois et m’accuse tour à tour d’être complice de Netanyahou, d’Ulcan (le persécuteur de Pierre Stamboul et de bien d’autres), du RAID, du Mossad, de l’extrême droite israélienne, et évidemment (le tableau n’aurait pas été complet sans cela) d’être... antisémite.

    Pour appuyer sa démonstration loufoque, Jean-Marc Capellero-Rabinovitz nous balance un florilège de citations de Juifs et d’Israéliens réactionnaires et racistes. Florilège qui aurait un intérêt si l’auteur avait affaire à un « sioniste », ce que je ne suis pas, ou à quelqu’un ayant des illusions sur l’Etat d’Israël et Tsahal, ce qui n’est pas du tout mon cas. Car critiquer « les limites de l’antisionisme » ne signifie pas être « sioniste ». Mais ces subtilités élémentaires échappent à notre polémiste primaire à la pensée binaire.

    Le plus curieux, dans cet article, est qu’il ne répond pas vraiment à un texte que j’aurais consacré à l’UJFP mais qu’il défend, par la bande, les Indigènes de la République (1) .

    « Par la bande », parce qu’il s’agit d’une défense masquée, indirecte, du PIR, et aussi « par la bande » parce qu’il s’agit d’un article de copinage, d’un pote qui défend ses amis de la bande alliée, celle du PIR, au nom de l’UJFP.

    Cette démarche est plutôt tortueuse mais elle illustre bien les moeurs de l’extrême-gauche : les « gauchistes » ne défendent pas des principes politiques, seulement des amis temporaires ou des alliés de circonstance, quelles que soient leurs positions par ailleurs...

    Le PIR cherche à radicaliser de plus en plus son antisémitisme et à lui donner une apparence respectable pour un public de gauche et d’extrême gauche. Ce groupuscule a besoin, pour cela, de la caution de « Juifs non juifs », expression qu’utilisait Isaac Deutscher pour se désigner et désigner certains juifs de gauche ou d’extrême gauche « antisionistes ». Mais à l’époque ceux-ci misaient sur l’unité entre les travailleurs juifs et arabes pour abattre tous les Etats du Moyen-Orient, pas simplement Israël. Ils étaient favorables à une révolution socialiste. Et ces « Juifs non juifs » ne soutenaient pas inconditionnellement des mouvements nationalistes laïques arabes, ou encore moins islamistes, antisémites comme le font le PIR aujourd’hui et une bonne partie de l’extrême gauche.

    Plus les frontières d’Israël s’accroissent par la force militaire et les agressions régulières de Tsahal, plus les gouvernements israéliens se montrent sans pitié avec les civils palestiniens et avec les Arabes d’Israël, plus la haine contre les Juifs s’accroît et est manipulée par toutes sortes de forces réactionnaires dans le monde.

    En France cette haine est meurtrière (d’Ilan Halimi (2) au massacre de l’hypermarché casher, les exemples ne manquent pas), mais elle ne se réduit pas du tout au conflit dit « israélo-palestinien », conflit totalement asymétrique entre une armée professionnelle, suréquipée, disposant de l’arme atomique, soutenue par les Etats-Unis, et des mouvements de guérilla à la puissance militaire bien inférieure même si leurs intentions criminelles et antisémites sont indéniables.

    Cette haine antijuive a acquis une audience mondiale, notamment en France, grâce à une vieille tradition antisémite-anticapitaliste (3) , qui se régénère et se transforme avec la crise économique mondiale depuis les années 70 et la montée des nationalismes en Europe depuis une vingtaine d’années. La haine antijuive est un fond de commerce très rentable, du moins si l’on en croit les centaines de milliers de gens qui regardent les vidéos de Dieudonné sur le Net ou qui payent pour écouter ses discours politiques antisémites, en « live » ou sous forme de DVD.

    La haine antisémite croît en France et le Parti des Indigènes de la République a décidé de ne pas laisser à Dieudonné, Soral et au Front national le monopole de l’exploitation de l’antisémitisme franchouillard. Il veut apporter sa propre petite pierre et en recueillir les fruits. Et l’antisionisme uniquement orienté vers la Palestine ne lui suffit évidemment pas. Il lui faut élargir sa cible, d’autant plus que ce même groupuscule a des sympathies religieuses-identitaires de plus en plus affirmées du moins si l’on en croit les déclarations de Mme Bouteldja. Or, comme l’on sait, alimenter un conflit ou des problèmes sociaux graves avec des considérations religieuses est la meilleure façon d’opposer les exploités les uns aux autres.

    En 2012, au moment des meurtres antisémites de Toulouse, dans un article intitulé « Mohammed Merah et moi » (http://indigenes-republique.fr/mohamed-merah-et-moi) Mme Bouteldja avait réservé toute sa compassion à la mère du tueur (4), ignorant la douleur des parents des trois enfants (Gabriel, Arieh et Myriam) que Merah avait assassinés froidement au nom d’une prétendue solidarité avec la Palestine que certains gauchistes prirent et prennent encore au sérieux.

    La même année, le PIR mobilisa l’intellectuel trotskisant Enzo Traverso pour effectuer une « lecture décoloniale de la Shoah » ( ?!) (http://www.dailymotion.com/video/xp4jth_pour-lecture-decoloniale-de-la-shoah-enzo-traverso_news

    ). Dans cette conférence, Traverso expliqua que Hitler et les nazis détestaient les Arabes : on se demande bien pourquoi le médecin personnel du Führer passa six heures à examiner Al Husseini pour lui délivrer un certificat d’aryanité ; pourquoi le dirigeant palestinien bénéficia d’une tribune radiophonique et de moyens financiers importants pendant toute la seconde guerre mondiale ; pourquoi Himmler organisa 10 000 musulmans bosniaques au sein de la SS ; pourquoi al Husseini fut si proche après-guerre de l’avocat néonazi François Genoud ; pourquoi plusieurs centaines d’anciens responsables nazis (anti-Arabes, donc, selon Traverso) se réfugièrent en Egypte ou ailleurs et occupèrent des postes importants dans l’appareil d’Etat et l’économie après-guerre au Moyen-Orient...

    En 2014, Mme Bouteldja falsifia (5) les écrits du trotskiste CLR James et du Workers Party prétendant que celui-ci aurait cautionné l’antisémitisme des Noirs américains, antisémitisme jugé « progressiste » par la porte-parole du PIR.

    Puis, en mars 2015, Mme Bouteldja en rajouta une couche pour expliquer que les Juifs français étaient les chouchous de la République depuis le décret Crémieux (6) , rejoignant ainsi les propos du « socialiste » Roland Dumas et d’une pléthore de politiciens français antisémites depuis Drumont....

    On utilise souvent l’expression d’ « idiots utiles » pour désigner ceux qui apportent de l’eau au moulin de leurs adversaires. Pour ce qui concerne l’aide que l’UJFP apporte aux antisémites du PIR et à leurs falsifications historiques grossières, on ne peut parler d’idiotie. Il s’agit plutôt d’une ligne politique consciente d’aide à un groupuscule qui falsifie l’histoire pour mieux attiser la haine contre les « Blancs », à commencer par les prolétaires « blancs », juifs compris.

    Car pour le PIR les Juifs, fussent-ils de l’UJFP, font partie des « Blancs » groupe social (selon lui) qui opprimerait les « non-Blancs ». Le PIR ne va pas encore, comme Dieudonné, jusqu’à expliquer que « les Juifs » auraient été les principaux organisateurs et bénéficiaires de la traite transatlantique. Il se contente (pour le moment) de soutenir le Hamas dont la Charte repose sur le Protocole des Sages de Sion et les passages les plus antijudaïques du Coran.

    L’UJFP est composée de ce que le PIR appelle des « Blancs », qu’ils soient juifs ou non juifs. Or, pour mériter la sympathie (ou du moins l’indulgence) du PIR quand on est « Blanc » (donc automatiquement complice de l’esclavage, du colonialisme et du néocolonialisme) et « juif » (donc automatiquement complice du « sionisme » et de tous les crimes de guerre de l’armée israélienne), les militants de l’UJFP comme bien d’autres individus d’extrême gauche ont décidé, en bons pénitents du gauchisme, de porter la lourde croix de leur « blanchitude » et de leur « judéité » intrinsèquement criminelles et racistes aux yeux du PIR.

    L’avenir nous dira quelle sera la prochaine « pénitence » que devront effectuer les militants de l’UJFP pour mériter l’indulgence de leurs alliés antisémites du PIR...

    Cette attitude ne les protégera pas (si tel est leur calcul) contre l’antisémitisme que veut entretenir le PIR à gauche et à l’extrême gauche. Pendant les années 20 et 30, de nombreux Juifs modérés ou réactionnaires ont fait le dos rond, pensant ainsi éloigner la menace ou ne pas attirer l’attention des racistes. Certains d’entre eux d’ailleurs partageaient les préjugés sociaux, xénophobes voire racistes de la droite et de l’extrême droite allemande ou française. Tous n’étaient pas des « progressistes », encore moins des révolutionnaires, loin de là, mais beaucoup étaient politiquement aveugles.

    Aujourd’hui, ce sont certains juifs d’extrême gauche, en France comme aux Etats-Unis, qui font le dos rond à leur tour et ignorent la montée de l’antisémitisme. Ils n’y voient qu’un fantasme, une manifestation de paranoïa juive ou plus trivialement un complot du Mossad. L’histoire se répète, hélas, et certains militants n’ont absolument rien appris.

    C’est très dommage pour eux comme pour nous tous car l’extrême droite (« blanche » ou « non blanche », qu’elle tienne un langage « sioniste » ou « antisioniste ») ne nous fera pas de cadeaux. Ramper devant elle en faisant passer ses lubies réactionnaires pour des théories radicales ne nous vaudra que leur mépris et leurs coups.

    Y.C., Ni patrie ni frontières, 23/7/2015

    1. Le titre de l’article paraphrase celui de mon texte sur... le PIR : « Edouard Drumont, maître à penser de Mme Houria Bouteldja : les Indigènes de la République réussissent leur examen d’entrée dans l’extrême droite gauloise » http://www.mondialisme.org/spip.php?article2263

    2. Cf. « Le meurtre d’Ilan Halimi et le malaise de la gauche multiculturaliste » (http://mondialisme.org/spip.php?article632). Déjà le 25 février 2006 l’UJFP s’était « distinguée », comme l’extrême gauche, par sa négation du caractère antisémite du meurtre d’Ilan Halimi (« le caractère antisémite de ce meurtre n’est pas avéré » ; l’UJFP « déplore que certains accréditent d’office la thèse du crime antisémite ». Cf. son communiqué incroyable sur oumma.com : http://oumma.com/Ilan-Halimi-contre-tous-les). Trois ans plus tard (http://www.ujfp.org/spip.php?article1289), l’enquête terminée, l’UJFP admit enfin qu’il s’agissait d’un acte antisémite, mais pas pour tous les participants à cette séquestration et à ces tortures, manifestant ainsi une curieuse indulgence pour des salopards qui torturèrent un Juif pendant trois semaines, le laissant pour mort, afin de lui extorquer de l’argent sous prétexte que sa « communauté » était riche. L’UJFP en profita pour attaquer le manque d’indépendance de la justice et les pressions du CRIF... renforçant ainsi, sans même s’en rendre compte, la vision complotiste selon laquelle l’Etat (justice comprise) serait sous le contrôle des « Juifs ».

    3. Cf. « Multiplicité des formes de l’antisémitisme et « antisémitisme mondialisé » actuel » (http://www.mondialisme.org/spip.php?article2128)

    4. Mohamed Merah, Houria Bouteldja et la compassion à deux vitesses http://mondialisme.org/spip.php?article1822

    5. http://mondialisme.org/spip.php?article2089. Mme Bouteldja falsifie CLR James au service d’un « antisémitisme progressif »... imaginaire !

    6. http://indigenes-republique.fr/racisme-s-et-philosemitisme-detat-ou-comment-politiser-lantirac

    • Post scriptum du 24 juillet. :

      Finalement, la nuit portant conseil, la diatribe de l’UJFP n’est pas si loufoque que cela.

      Entre identitaires de gauche (et parfois de droite), on se serre les coudes.

      L’UJFP, tout comme les Indigènes de la République, le CRAN, le CRIF et quelques autres occupe un créneau identitaire.

      Or, c’est bien connu, entre identitaires on se déteste férocement, mais on peut aussi conclure des alliances tactiques.

      Ainsi la Nation de l’Islam de Louis Farrakhan fit-elle alliance (temporairement) avec le Ku Klux Klan.

      Ou les protestants antisémites mais évangélistes américains peuvent-ils faire alliance avec les sionistes d’extrême droite.

      Ou encore les Naturei Karta antisionistes avec Dieudonné.

      Tous ces gens-là ont au moins UN point commun : ils mettent en avant leur identité religieuse, ethno-religieuse, raciale, ethno-politique, comme la SEULE solution aux problèmes de leur communauté d’appartenance, imaginaire, fantasmée, et se méfient comme de la peste de toute démarche soulignant l’importance de l’union entre tous les exploités, quelles que soient leur couleur de peau, leur religion, leur absence de religion, leur nationalité, etc.

      Dans ce cadre, effectivement la polémique "loufoque" de l’UJFP a un sens : adeptes des politiques identitaires ou identitaristes (ce qu’on appelle « identity" politics en anglais et qui n’est vraiment ni de droite ni de gauche d’ailleurs), les militants de l’UJFP tirent à vue sur celles et ceux qui défendent un point de vue non identitaire… même s’ils sont, comme c’est mon cas, à la fois « descendants d’esclaves » (titre fort recherché dans les milieux identitaires de gauche), métis (des « traîtres » pour leurs potes du PIR qui ne savent pas qu’au moins deux de leurs idoles, Malcolm X et Frantz Fanon, étaient métis) et portent un nom… juif et… non juif...

      Trois raisons pour des identitaires de gauche ou de droite d’utiliser l’arme de la calomnie à mon égard car les identitaires haïssent le métissage (qui ruinent tous leurs espoirs d’incarner une identité pure ou en tout cas vendable sur le marché politique) et « pensent » dans une logique binaire, mais jamais en termes d’opposition de classe.

  • Ça se passe en France, dans le Sud, une plage est totalement interdite, contrairement à ce que la loi prescrit, pour un roi, en plus d’un pays où la plage ne manque pas.
    http://www.nicematin.com/antibes/le-roi-darabie-saoudite-va-privatiser-la-plage-de-la-mirandole-a-golfe-ju
    Un pays où les femmes ne sont rien.http://www.liberation.fr/debats/2015/02/11/mon-sexe-est-un-handicap-en-arabie-saoudite_1198724
    Un pays où la sodomie est passible de peine de mort.
    Un pays où les juifs sont interdits.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_Arabie_saoudite

    Et on bafoue la loi française pour ça.
    #arabiesaoudite #roi #mysoginie #feminisme #homophobie #antisemitisme

  • #vacarme VS #pir
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/07/13/vacarme-vs-pir

     VS Pour une approche matérialiste de la        Vacarme critique les Indigènes : la faillite du question raciale              … Continue reading →

    #ANTICOLONIALISME #ANTIFASCISME #CAPITALISME #FEMINISME #GENRE #LUTTES #anticapitalisme #antisémitisme #classe #feminisme #genre #philosémitisme #race

  • La CNT et l’édit d’expulsion des Juifs (Barcelone, 1938) - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2319

    Nous publions ci-dessous la traduction d’une correspondance entre Ben-Krimo, anarchiste de Tanger, et Mariano R. Vázquez. L’objectif de cette publication n’est pas d’accabler la #CNT en choisissant un thème d’opprobre (l’#antisémitisme) mais de stimuler la réflexion sur les ambiguïtés des anarchistes vis-à-vis de la « question juive ».

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/ben-krimo_et_la_cnt_1938_.pdf

    #Espagne #séfarade

  • #Toulouse : #rassemblement antifasciste face à l’UCODEL et les islamophobes
    http://lahorde.samizdat.net/2015/07/11/toulouse-rassemblement-antifasciste-face-a-lucodel-et-les-islamoph

    Lu sur le site de l’Union Antifasciste Toulousaine : Le samedi 18 Juillet, des fascistes toulousains organisent une manifestation islamophobe à 14h place du capitole à Toulouse. Officiellement « contre le terrorisme islamique et l’islam », ce rassemblement raciste est autorisé par la préfecture et la mairie de Toulouse. Ces derniers ne voient aucun problème [&hellip

    #Initiatives_antifas #antifa #antisémitisme #islamophobie #union_antifasciste_toulousaine

  • Premières journées iconoclastes

    Comme le disait un membre de l’#Atelier_idéal en introduisant la première conférence de ces journées, il n’est probablement « … pas besoin d’insister sur le sens du mot iconoclaste. Il convient si bien à la #CNT-AIT, du moins à #Toulouse, toujours prête à donner quelques coups de pieds dans la fourmilière…  ». Mais il n’est peut-être pas inutile de souligner pourquoi ces «  Journées », au lieu de les vouloir simplement «  libertaires » comme c’est classique, nous les avons préférées « iconoclastes ». Un terme n’excluant pas l’autre, tout au contraire selon nous.

    Ce que nous cherchions, c’était à rompre avec la paresse intellectuelle et son « prêt-à-penser idéologique » pour militants ; à démasquer des opinions qui ont pénétré dans le milieu libertaire par effraction ; à briser des étiquetages ; à rediscuter des points, parfois basiques, mais qui ont été oubliés, déformés, mal compris… Bref, nous voulions « secouer le cocotier », faire entrer de l’air frais, relancer des débats, quitte à remettre en question, à nous remettre en question. D’où la méthode choisie. Nous n’avons pas eu recours au vivier militant, nous avons fait appel à quatre intervenants qui ne sont pas anarchosyndicalistes, mais qui connaissent bien leur sujet, qui ont des « choses à dire » (et parfois à nous… contredire) et qui sont ouvert à une discussion franche et loyale. Nous les remercions tous de leur présence, de la qualité de leurs apports et d’avoir pris le risque politique de venir discuter avec nous.

    Ces 29, 30 et 31 mai donc, nous avons tenu nos premières journées iconoclastes dans les locaux du squatt #La_Chapelle. Souvent, dans ce genre de « journées » ou de «  colloques », le programme est dense, le temps est compté. Tout juste une ou deux questions peuvent-elles être posées à un conférencier que l’on passe à un autre. Nous avions choisi, à l’inverse, de nous donner du temps. Le temps de l’échange, de l’approfondissement, le temps de la réflexion. Quatre conférences, une table ronde, un atelier militant, des repas pris en commun sur les lieux mêmes et rien d’autre.

    Le vendredi 29 mai #Françoise_Morvan a ouvert le programme en abordant le #régionalisme à partir du cas breton (« #Ethnorégionalisme et #ultralibéralisme, la #Bretagne pour laboratoire »). Comme nous avions décidé de « creuser » cette question, nous l’avons reprise le lendemain matin dans une « Table ronde autour des régionalismes » à laquelle se sont joints outre Fr. Morvan, #Eric_Fraj et #Yves_Coleman. Ce dernier a donné l’après midi une conférence sur «  L’#antisémitisme de gauche ». En soirée, #Jordi_Vidal a présenté une intervention intitulée « #Postmodernisme : la stratégie, ou l’extinction des Lumières » en l’illustrant d’un de ses films. Le matin du dimanche 31 a été consacré à un atelier militant (« Analyse de trente ans de scissions dans les milieux libertaires »). Les «  Journées » se sont achevées sur une nouvelle conférence d’Yves Coleman («  Idéologues et militants du #social-chauvinisme, de Michéa à Mélenchon »).

    Les discussions sont allées bon train et ont parfois été vives. Elles ne sont pas closes. Elles se poursuivront, par exemple pour ce qui nous concerne, lors de notre camping cet été. Les textes qui suivent sont également des jalons de ces débats, soit qu’ils cherchent à rendre compte synthétiquement des interventions (conférences sur le social-chauvinisme, le post-modernisme), soit qu’ils en constituent plutôt une réinterprétation ou même un commentaire (les trois autres textes). Autant dire qu’il ne s’agit pas de retranscriptions stricto sensu des propos des conférenciers et que les articles qui suivent, s’ils se nourrissent bien de leur apport, n’engagent pour ce qui est de l’expression, des termes employés, de la forme, que nous-mêmes. Pour connaître la pensée précise des conférenciers dans les termes qui sont les leurs, on se reportera à leurs ouvrages.

    Quatre thématiques sont abordées dans ces pages, beaucoup d’autres mériteraient d’être discutées de la sorte. Nous espérons pouvoir le faire dans les mois ou années à venir. De même, nous espérons que le débat sur les scissions dans le mouvement libertaire, après le premier débroussaillage qui a eu lieu, mûrira et qu’il donnera lieu à des écrits ultérieurement.

    Un dernier mot pour souligner que, si ces journées ont connu un succès dépassant nos espérances, nous le devons certainement à notre co-organisateur, l’Atelier idéal, qui anime un squat toujours en danger, La Chapelle, « lieu d’expérimentation sociale, politique et culturel pour interroger le monde comme il ne va pas ».

    Références :
    – Françoise Morvan, « Le Monde comme si – Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne » , Actes Sud/Babel, 2005.
    – Jordi Vidal, « Servitude et simulacre en temps réel et flux constant  » , 2007 Editions Allia.
    Il existe une adaptation cinématographique en court-métrage.
    – Eric Fraj, «  Quel occitan pour demain » , ouvrage bilingue, 2013, Editions Reclams
    – Yves Coleman, animateur de «  Ni patrie ni frontière  » a publié plusieurs ouvrages sur des thèmes abordés lors des débats. On se référera à son site. http://mondialisme.org/spip.php?rubrique1

    Autour de Ethnorégionalisme & Ultralibéralisme : La Bretagne pour laboratoire
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article759

    Table-ronde régionalisme : Langue et nationalisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article758

    Post-modernisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article760

    De Michéa à Mélenchon : Idéologues et militants du social-chauvinisme
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article761

    Réflexions sur l’antisémitisme DE gauche
    http://seenthis.net/messages/386974

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Réflexions sur l’#antisémitisme DE gauche

    On ne peut pas reprocher à #Yves_Coleman d’avancer sans références. Il cite les auteurs, il pointe les faits qui montrent que de nombreux théoriciens du socialisme, et non des moindres, ont propagé, à un moment donné, des propos antisémites. Bref l’antisémitisme DE Gauche existe ; même si nombreux sont ceux qui voudraient nous faire croire le contraire, faire comme si il n’existait pas, ou reconnaître tout au plus un antisémitisme A gauche qui serait privé de causes théoriques et intrinsèques.

    Mais voilà, dès la naissance du mouvement ouvrier, Marx, Proudhon, Bakounine, et bien d’autres encore ont partagé des clichés et des préjugés antisémites.

    Il ne nous revient pas d’invoquer quelque prétexte que ce soit pour les défendre. N’ayant ni Dieux ni Maîtres, et donc ni de maîtres à penser, nous avons posé une fois pour toutes que les grands esprits (fussent-ils étiquetés anarchistes) peuvent se tromper et ne sont pas (comme nous allons le voir) à l’abri d’écrire les énormités.

    Dans son exposé Yves Coleman a décrit non seulement la maladie et ses symptômes, mais il a cherché à en déceler les causes. Et par là, il nous a fait plonger dans les failles de la pensée humaine : failles théoriques des leaders du mouvement ouvrier mais aussi failles psychologiques et, ce qui à mon avis qui rend les choses encore plus formidables, failles dans la compréhension de la psychologie des masses par les leaders du mouvement ouvrier.

    Leurs discours veulent influencer les masses et pour cela ils prennent ce qu’ils pensent être leur état d’esprit pour point de départ ; mais en réalité ce point de départ est bien souvent faux parce que réducteur et souvent directement inspiré par l’idéologie dominante. Par contre l’histoire nous a montré que discours politiciens et psychologie de masse interagissent dans un terrible cercle vicieux conduisant aux pires catastrophes.

    L’opportunisme politique prend alors son vrai visage, celui d’un amalgame d’analyses sociologiques réductrices, de concepts erronés et d’ambitions électoralistes. J’en veux pour preuve ce passage de la conférence qui décrit parfaitement ce phénomène de la part d’un Jaurès, qui parvint à écrire que

    « Sous la forme un peu étroite de l’antisémitisme se propage en Algérie un véritable esprit révolutionnaire »

    [Jean Jaurès, « Choses algériennes », La Dépêche, 8 mai 1895]

    Dans « Jaurès et l’antisémitisme », cité par Coleman, voici comment Gilles Candar décrit les méandres qui ont abouti à cette lamentable conclusion  :

    « La masse des électeurs juifs en Algérie est entièrement acquise aux républicains modérés, ceux qu’on appelait “opportunistes” dans les années 1880 et qui adoptent souvent l’étiquette de “progressistes” dans les années 1890. Le vieil ami de Gambetta, Gaston Thomson, allié à Crémieux, est leur homme. Contre lui et ses amis, socialisme et antisémitisme en Algérie ne se distinguent guère dans ces premières années 1890. Les antisémites affirment même agir au nom des masses indigènes et européennes contre leur ennemi commun, le juif. Incontestablement, Jaurès est alors assez séduit par ce mouvement algérien, alors qu’en métropole il n’avait aucune sympathie pour les antisémites liés au boulangisme et à l’Église catholique. Il le pressentait sans doute davantage susceptible d’évoluer vers un socialisme complet, et en tout cas permettant d’assurer la protestation nécessaire contre le dépouillement abusif dont est victime le peuple arabe […] L’union entre colons européens et arabes paupérisés, qu’il voit se former et qu’il appelle de ses vœux, doit poser « la question sociale » dans toute son ampleur. »

    http://www.jaures.info/dossiers/dossiers.php?val=23_jaures+lantisemitisme

    Entre ce processus qui conduisit Jaurès à présenter l’antisémitisme comme un précurseur du socialisme et l’horreur de la Shoa, il n’y a pas un demi-siècle de distance. Cela doit nous alerter.

    De nos jours, les mêmes mécanismes sont en œuvre dans les discours d’une certaine extrême-gauche qui parfois se dit libertaire. Un article signé par des militantes communistes ce 25 juin pose bien le constat :

    « On assiste à une résurgence importante de la vieille idée que les juifs incarnent l’argent, le système, qu’ils sont une puissance occulte. Le substrat théorique de l’antisémitisme européen tel qu’il s’est sédimenté à la fin du XIXe siècle est mobilisé. Le contenu potentiellement « populaire », anti-hégémonique de l’antisémitisme a toujours été la clé de son succès. « Les juifs sont les chouchous » ; « Les juifs dominent le monde ». Sur cette base, l’antisémitisme peut encore être un opérateur politique, redessiner des alliances (typiquement celle d’un Dieudonné, issu de la gauche, de l’antiracisme et d’une partie de son public avec Soral) »

    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Mais l’explication de ce contenu «  populaire » de l’antisémitisme est ici un peu courte, Dieudonné, que Coleman qualifie avec raison de politicien raciste et fasciste, n’est pas «  qu’issu de la gauche ». Plus précisément, et comme nombre de fascistes, il est un produit de l’antisémitisme de gauche, véritable passerelle historique vers le fascisme. Cette forme d’antisémitisme n’est rien donc d’autre qu’un petit cadeau opportuniste fait par des politiciens de gauche aux prolétaires non juifs.

    Peu à peu nous voyons donc cette forme historique de l’antisémitisme de gauche se développer de façon inquiétante par le biais des même analyses erronées, remises au goût du jour et ce d’une façon extrêmement dangereuse. Pas un jour sans voir dénoncer les juifs comme appartenant aux élites financières ou médiatiques ; cette assignation d’appartenance à la classe dominante, aux exploiteurs, aux buveurs du sang du peuple, s’est renforcée de la cause palestinienne qui permet de surcroît de dénoncer tout juif comme coupable des actes de l’état d’Israël. A cela ajoutons que pas un jour ne se passe non plus sans qu’on entende identifier les masses musulmanes aux prolétaires.

    Il y a 20 ans, en Afrique, cette façon de racialiser les rapports sociaux a conduit au génocide rwandais.

    Quelques dizaines d’années avant, l’église catholique avait choisi d’établir un lien entre races et inégalités sociales. L’archevêque de Kabgayi écrivait dans une de ses lettres pastorales :

    « Dans notre Ruanda les différences et les inégalités sociales sont pour une grande part liées aux différences de race, en ce sens que les richesses d’une part et le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part, sont en réalité en proportion considérable entre les mains des gens d’une même race. Cet état de chose est l’héritage d’un passé que nous n’avons pas à juger. Mais il est certain que cette situation de fait ne répond plus aux normes d’une organisation saine de la société ruandaise et pose, aux responsables de la chose publique des problèmes délicats et inéluctables. »

    [Lettre pastorale de février 1959 de Monseigneur Perraudin.]

    Entre le discours de Jaurès et la Shoa il s’est passé 45 ans ; entre la lettre pastorale de Monseigneur Perrautin et le génocide rwandais 35 ans. Avec la vitesse des communications qui caractérise notre époque, combien de temps faudra-t-il pour que les prolétaires se massacrent entre eux ?
    Le danger est là, il est devant nous, nous en percevons les premiers signes. Il n’est que temps de se ressaisir.
    Plus que jamais les anarchosyndicaliste doivent s’opposer fermement à cette racialisation des rapports sociaux, plus que jamais c’est dans la lutte au quotidien contre les effets concrets du capitalisme qu’il nous faut lutter ensemble en évitant le leurres post modernistes et préfasciste.

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Christine Boutin relaye un billet de blog expliquant que le mariage gay aux États-Unis est le fait de juges juifs - Le Lab Europe 1
    http://lelab.europe1.fr/christine-boutin-relaye-un-billet-de-blog-expliquant-que-le-mariage-ga

    « 100% des juifs ont approuvé le mariage gay, contre 33% pour les Catholiques », est-il notamment écrit. On notera l’absence de majuscule à « juifs » et la présence à « Catholiques », mais c’est sûrement un hasard… Ou un oubli.

    Au moins, c’est clair : selon ce billet, la légalisation du mariage gay par la Cour Suprême des États-Unis est donc le fait des Juifs.

    #antisémitisme

  • Pour un universalisme émancipateur
    http://lahorde.samizdat.net/2015/06/25/pour-un-universalisme-emancipateur

    Nous avons reçu il y a un peu plus d’un mois un long texte signé Léo Picard, que vous trouverez ci-dessous, et qui, de façon argumentée et documentée, propose des pistes pour reconstruire un discours antiraciste et antifasciste. Alors que l’extrême droite mine partout le terrain, que ses idées se banalisent et que, entre nous, les raccourcis [&hellip

    #Argumentaires #Repères #antisémitisme #Charlie_Hebdo #islamophobie #racisme

    • Il faut une clarification préalable sur le terme même d’« islamophobie ». Pour certains courants de nos adversaires, toute critique de l’islam (croyance ou religion) ou de l’islamisme (courant politico-religieux) relèverait de l’islamophobie. On ne peut évidemment pas accepter ce type d’assimilation. On ne rejettera pas ici la critique de la religion, des croyances, encore moins celle de l’islamisme, bien au contraire. « Ceux qui pointent le fait qu’il y a un risque de pervertir le terme d’islamophobie pour faire taire toute critique de la religion musulmane ont raison sur le fond. Mais est-ce le terme ou certains de ses usages qui posent problème ? Faudrait-il alors bannir tous les mots susceptibles d’être instrumentalisés ? »[4]. Ce qu’il faut distinguer et combattre très explicitement, c’est l’islamophobie au sens du racisme antimusulman, c’est-à-dire l’infériorisation et le rejet des musulmans, réels ou supposés, du fait de leur religion. C’est avec ce sens que le terme est employé par nombre de militants sensibles à la montée du racisme en France, et c’est avec ce sens qu’il est employé dans ce texte.

      Même une fois d’accord sur ce que l’on veut dire, l’utilisation du terme est discutable. N’est-ce pas faire une concession aux courants islamistes et les appuyer que de dénoncer le racisme antimusulman plutôt que le racisme anti-arabe ?[5] Pour les islamistes, notamment pour les pouvoirs dictatoriaux islamistes dans de nombreux pays, assimiler les Arabes à l’islam, c’est-à-dire dénier le droit aux Arabes d’adopter une autre religion ou d’être athées, voire d’être homosexuels ou simplement partisans de mœurs plus libres, c’est un objectif politique de contrôle et de sujétion de la population à leur autorité, et qualifier d’« islamophobe » toute expression de racisme anti-arabe apporte de l’eau à leur moulin.

      L’islamophobie ne recouvre pas le racisme anti-arabe mais elle constitue, de fait, une forme de racisme qui s’est développée avec la croissance de l’expression publique de la religion musulmane. Son émergence correspond également à une mutation du racisme, passé d’une conception biologisante (haine des races inférieures qui menacent la pureté biologique de l’homme blanc) à un racisme culturel (haine des cultures inférieures qui menacent la culture occidentale). On ne peut pas nier que les attaques contre les mosquées ou contre des femmes voilées se sont multipliées ces dernières années, que les propos hostiles aux musulmans se multiplient, de la part de politiciens et d’intellectuels, abondamment relayés par les médias, sur Internet et sur les réseaux sociaux, ni que ces attaques relèvent d’attitudes racistes. C’est le racisme anti-arabe remis au goût du jour, quand une partie de la population arabe et de ses représentants politiques met en avant son appartenance à la religion musulmane. Mais bien entendu, si on veut éviter les risques d’instrumentalisation, il faut dénoncer à la fois l’islamophobie, le racisme antimusulman, et la xénophobie, qui inclut le racisme anti-arabe.

    • c’est un détail (car en effet l’islamophobie recouvre, entre autres, le racisme anti-arabe (y compris anti-arabes chrétiens ou athées), mais il s’attaque aussi aux noir.e.s musulman.e.s, et aux converti.e.s, surtout si ça se voit), mais le tortillage serait de nier que c’est au moins une nouvelle forme, voire la forme prépondérante que prend aujourd’hui le racisme anti-arabe et anti-noir...

    • Texte intéressant qui essaye d’allier des concepts contradictoires,
      typique d’une réflexion actuelle de la gauche, et qui semble sincère
      dans sa recherche, quoique encore pas tout à fait abouti...

      Quelques extraits me semblent encore gênant, résultant probablement
      d’une méconnaissance de l’islamisme et du coup de la difficulté de
      décrire ce que l’on veut combattre avec justesse :

      « L’islamisme est un courant politique réactionnaire, fascisant,
      historiquement appuyé par les puissances occidentales, et qui doit
      être clairement combattu. »

      Je crois que c’est simpliste. Parfois, c’est et ce fut vrai et
      parfois ça n’est pas le cas. L’islamisme du Hezbollah est clairement
      anti-occidental, comme l’était celui des frères musulmans du début.
      Comme le catholicisme a pu être du côté de Pinochet ou de Allende.

      Est-ce du au fait que ce texte a été écrit grâce à Léo, Delphine,
      Elisabeth, Fred, Jacques, José, Stéphane, Sylvie, Sylvie et Yann et
      que, sans vouloir faire mon Roberménard, il manque quelques Mohamed
      et Fatima pour donner quelques précisions et éclairages « de l’intérieur » ?

      #Islam #Islamisme #Hezbollah

    • Je pense effectivement que l’islamisme n’existe pas et que c’est un concept fourre-tout qui cherche avant tout à discréditer les mouvements que l’on qualifie d’islamisées. Il n’y a pas grand chose de commun entre le Hezbollah et l’Etat islamique, entre les Frères musulmans et Al-Qaida. Et, parfois, même des mouvements se réclamant de la même matrice, comme les Frères musulmans en Egypte et Enahda en Tunisie n’ont pas du tout les mêmes conceptions du pouvoir, de la laïcité, de la place de la religion. Il y a la conviction chez ceux qui évoquent à tout bout de champ l’islamisme et la charia, que l’on peut déduire du Coran, une théorie politique et une forme de pouvoir, alors que plus de quatorze siècles de pouvoirs se réclamant de l’islam montrent le contraire.

    • Je n’ai pas tout lu mais je ne vois pas ou l’auteur pose la question de savoir si l’islam est compatible avec l’idée de progrès. Je viens de finir le texte et à aucun moment il ne pose la question. C’est une question qui n’existe pas en dehors des manipulations des politiques et de la justification d’un racisme « culturel ».

    • L’auteur commence par ridiculiser celles et ceux qui utilisent le mot « progrès » dans un sens différent lorsqu’il s’agit d’islam ou du reste (les deux premiers paragraphes). « Progrès » dans le sens commun d’"émancipation face au pouvoir", sauf dans le cas de l’islam où cela voudrait dire « intégration au modèle occidental ».

      Dans un deuxième temps (le 3ème paragraphe), il affirme que l’islam (comme bien d’autres idéologies « progressistes ») peut être une idéologie « perturbatrice », au sens où plutôt que de s’adapter à la société dominante, elle propose un modèle alternatif.

      Je comprends qu’on ne soit pas forcément d’accord avec lui, et je ne pense pas d’ailleurs qu’il affirme que l’islam EST progressiste, mais qu’il peut l’être...