#big_pharma

  • Enfants hyperactifs : nouvelle mise en garde sur l’usage massif de Ritaline (Le Parisien)
    http://www.leparisien.fr/societe/sante/enfants-hyperactifs-nouvelle-mise-en-garde-de-medecins-sur-l-usage-massif

    Certains spécialistes alertent contre l’usage de plus en plus important de ce médicament, utilisé notamment chez les enfants pour traiter les troubles de l’attention et l’hyperactivité.

    #Enfants #Santé #Ritaline #TDAH #Drogues

  • Les marges spectaculaires des pharmas sur le cancer en Suisse Tybalt Félix et Valentin Tombez. Collaboration François Ruchti - 17 Février 2019 - RTS
    https://www.rts.ch/info/economie/10221246-les-marges-spectaculaires-des-pharmas-sur-le-cancer-en-suisse.html

    Les médicaments contre le cancer ont coûté en 2018 près d’un milliard de francs aux assurés suisses. Des traitements sont facturés plus de 80 fois leurs coûts de fabrication, révèle dimanche la RTS dans Mise au Point.

    Le cancer, c’est le marché de l’avenir pour la pharma. Chaque année en Suisse, 40’000 personnes apprennent qu’elles ont un cancer. Conséquence, les pharmas se battent pour lancer de nouveaux traitements. Les sommes en jeu sont considérables.

    En cinq ans, les remboursements LAMal pour les anti-cancéreux ont bondi de 54%, passant de 603 à 931 millions de francs par an, selon des chiffres inédits obtenus par la RTS auprès de l’association faîtière des assureurs maladie Curafutura. L’oncologie est le domaine qui pèse le plus au niveau des remboursements de médicaments, dont le total atteint 6,8 milliards de francs.

    Remboursements des médicaments contre le cancer (en francs)
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    Les remboursements pour un seul anti-cancéreux ont dépassé 74 millions de francs. Parmi les 15 traitements qui pèsent le plus sur l’assurance de base, quatre anti-cancéreux sont commercialisés par le groupe bâlois Roche, l’un des leaders mondiaux du marché.

    Anti-cancéreux les plus remboursés entre 2014 et 2018
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    Prix déconnectés des coûts
    Si la facture finale est si élevée, c’est parce que le coût annuel des traitements par patient dépasse en général plusieurs milliers de francs. Il excède même fréquemment la centaine de milliers de francs. Or, ces prix sont totalement déconnectés des coûts de production, comme le montre notre enquête.

    Examinons l’Herceptin, le traitement phare de Roche contre le cancer du sein. Disponible depuis 20 ans, ce blockbuster a rapporté au géant suisse 82,8 milliards de francs à l’échelle mondiale. En Suisse, les remboursements LAMal pour ce médicament, parmi les plus élevés, ont totalisé 257 millions de francs entre 2014 et 2018, d’après les données de Curafutura.

    Quelle partie de cette somme sert à fabriquer et développer le médicament ? Quelle partie constitue les profits de l’entreprise ?

    85% de marges
    Très secrètes, les pharmas ne dévoilent pas ces chiffres. Sur la base d’études scientifiques, de rapports d’analystes financiers et d’experts, la RTS a estimé les marges réalisées sur cet anti-cancéreux (voir la méthodologie en encadré).

    Selon des spécialistes en biotechnologies, un flacon d’Herceptin sous sa forme la plus répandue coûterait environ 50 francs à produire. En 2018, il était vendu 2095 francs en Suisse, soit 42 fois son coût de fabrication.

    Même en prenant en compte les coûts de recherche et de distribution, la marge sur un flacon d’Herceptin atteint au moins 85% du prix public, en dépit d’une baisse du prix en 2018. Autrement dit, sur les 257 millions payés entre 2014 et 2018 par les assurés suisses, au moins 221 millions ont atterri dans les caisses de Roche.

    L’Herceptin n’est pas une exception. Pour le Mabthera, l’un des autres anti-cancéreux à succès de Roche, les gains en 2018 se sont élevés à au moins 81% du prix public.

    Estimation des marges de deux anti-cancéreux de Roche
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    Prix basés sur « les bénéfices à la société »
    Interrogé sur ces marges, Roche refuse de les commenter. Une porte-parole répond toutefois que « les prix des traitements ne sont pas basés sur les investissements pour un traitement en particulier ». Elle précise que les prix des médicaments « sont basés sur les bénéfices qu’ils procurent aux patients et à la société dans son ensemble ».

    Comment ces « bénéfices aux patients et à la société » sont-ils mesurés ? Soulignant que l’Herceptin a permis de traiter en vingt ans plus de deux millions de personnes à travers le monde, Roche met en avant des études qui mesurent le prix d’un médicament en fonction des années de vie supplémentaires et de la qualité de vie qu’il procure. En d’autres termes, plus un traitement est efficace, plus son tarif est élevé, même s’il coûte peu à produire.

    « Les pharmas doivent gagner quelque chose mais c’est ridicule d’avoir des gains pareils, il n’y aurait jamais cela dans un marché concurrentiel », dénonce le professeur Thomas Cerny, président de la recherche suisse contre le cancer. Pour lui, ces prix basés sur la monétisation des années de vie posent problème et amènent à des comparaisons aberrantes : « Est-ce qu’un anti-cancéreux a plus de valeur qu’un téléphone qui profite à l’ensemble de la population et qui peut aussi sauver des vies ? »

    Le Glivec, vendu 86 fois son coût de fabrication
    Autre cas édifiant, le Glivec de Novartis. Vendue il y a 10 ans 3940 francs, la boîte de 30 pilules au dosage le plus utilisé coûte aujourd’hui environ 2600 francs. Pourtant, selon le pharmacologue du CHUV, Thierry Buclin, le Glivec n’est pas plus cher à produire qu’un anti-inflammatoire standard, rarement vendu plus de 50 francs.

    Selon une étude de l’université de Liverpool, une boîte de Glivec coûterait au maximum 30 francs à fabriquer. C’est 86 fois moins que les 2592 francs facturés par Novartis. En prenant en compte les coûts de recherche et la part de la distribution, le gain de Novartis sur une boîte vendue 2592 s’établit entre 2181 et 2251 francs. Soit une marge de près de 85%.

    Estimation des marges sur le Glivec (Novartis)
    GRAPHIQUE SUR LE SITE DE LA RTS

    « Financer la prochaine génération de traitements »
    Novartis refuse également de commenter ces chiffres. L’autre géant bâlois indique que « ses investissements dans la recherche sur Glivec ont été maintenus au cours des 15 dernières années » et que « les ventes ont également permis de financer la prochaine génération de traitements innovants, notamment des essais cliniques portant sur de nouvelles molécules expérimentales ». La firme ne communique pas dans le détail les montants réinvestis dans la recherche sur le Glivec, mais rappelle ses dépenses annuelles de 9 milliards de dollars en recherche et développement.

    Cet argumentaire de la pharma est contesté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon elle, « les prix élevés des médicaments contre le cancer ont généré des gains largement supérieurs aux possibles coûts de recherche ». Dans un rapport publié en janvier, l’organisation constate que pour chaque dollar investi dans la recherche contre le cancer, les entreprises pharmaceutique ont obtenu en moyenne des revenus de 14,5 dollars. L’organisation conclut qu’"une diminution des prix est indispensable pour l’accès aux médicaments, la pérennité financière des systèmes de santé et l’innovation future".

    Des prix fixés à l’aveugle
    En Suisse, les tarifs des médicaments sont négociés et validés à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Comment le gendarme du système justifie-t-il ces prix ? « Si on se base sur le coût de recherche et développement, le prix de l’Herceptin n’est pas justifié », reconnaît un porte-parole de l’OFSP. « En revanche, si on s’appuie sur notre base légale, ce prix correspond à nos critères d’économicité », assure-t-il.

    L’OFSP se base sur deux critères : les prix pratiqués dans 9 pays européens et la comparaison thérapeutique, c’est-à-dire les prix d’autres médicaments utilisés dans le traitement de la maladie.

    Pour l’Herceptin, le Mabthera et le Glivec, comme il n’existe pas de substance équivalente, seule la comparaison internationale est prise en compte. Pourtant, l’OFSP admet ne pas connaître les prix réels à l’étranger. « La plupart des Etats ne paient pas le prix qu’ils affichent. C’est comme l’achat d’un produit de grande consommation. Tout le monde bénéficie d’un rabais, tout le monde rentre à la maison avec le sentiment d’avoir obtenu le meilleur prix, mais au final personne n’est vraiment sûr », image son porte-parole.

    On ne va pas pouvoir continuer comme ça. On n’y arrivera pas au niveau financier, même en Suisse
    Derrière ces réponses alambiquées se cache l’impuissance de l’OFSP. D’une part, les pharmas utilisent ces prix élevés pour fixer leurs tarifs à l’étranger. « La Suisse a avantage à ce que les médicaments sur le marché intérieur soient relativement chers pour justifier des prix élevés à l’étranger qui vont rapporter à l’industrie suisse », explique le pharmacologue du CHUV, Thierry Buclin.

    D’autre part, l’industrie tient le couteau par le manche à l’heure de déterminer les tarifs. L’émission Rundschau de SRF a récemment révélé comment Roche a fait valider le prix d’un autre anti-cancéreux, le Perjeta, à 3450 francs, alors que l’OFSP voulait le fixer à 1850 francs. La clé de cette négociation : la menace de voir un médicament vital demeurer inaccessible en Suisse.

    Solange Peters, la cheffe du service d’oncologie médicale au CHUV, demande plus de transparence afin d’obtenir des prix plus raisonnables. « On ne va pas pouvoir continuer comme ça. On n’y arrivera pas au niveau financier, même en Suisse », explique-t-elle. A terme, le risque est de ne plus pouvoir payer certains médicaments. Si le système ne change pas, « on va soit vers une médecine à deux vitesses, soit on va exclure du panel de traitements certains médicaments pour tous. »

    #big_pharma #industrie_pharmaceutique #profits #laboratoires_pharmaceutiques #assurances_maladies #cancer #ruissellement #prix #Roche #Perjeta #Herceptin #Femmes #prix-vitrine

    • Méthodologie
      Pour calculer les marges des entreprises pharmaceutiques, nous avons soustrait des remboursements les coûts de fabrication, de distribution et les coûts de recherche ventilés sur les ventes des médicaments. Les quantités de vente en Suisse ont été déduites des remboursements divisés par les prix unitaires. Les dépenses marketing n’ont pas été prises en compte.
      Cette méthodologie et les estimations qui en découlent ont été soumises à plusieurs experts du domaine.
      Les données utilisées sont les suivantes :

      HERCEPTIN
      Coûts de recherche : 802 millions de francs, selon le rapport de Roche « Développement de nouveaux médicaments anticancéreux & Pipeline Roche Oncologie »
      Ventes mondiales totales : 82.8 milliards de francs, selon les rapports annuels de Roche
      Coûts de fabrication : 50.56 francs, selon le rapport « Biosimilars : Commercial Perspective » du cabinet spécialisé Alliance Bernstein, cité par la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis
      Remboursement LAMal 2014-2018 : 257.7 millions de francs, selon Curafutura
      Prix fabricant (flacon de 20 ml) : 1854.24 francs, selon l’ OFSP
      Coûts de distribution : 240.91 francs, selon l’OFSP
      Coûts de production maximaux estimés (fabrication et recherche) : 68.50 francs

      MABTHERA
      Coûts de recherche : 802 millions de francs, selon le rapport de Roche « Développement de nouveaux médicaments anticancéreux & Pipeline Roche Oncologie »
      Ventes mondiales totales : 91 milliards de francs, selon les rapports annuels de Roche
      Coûts de fabrication : 91.08 francs, selon le rapport « Biosimilars : Commercial Perspective » du cabinet spécialisé Alliance Bernstein, cité par la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis
      Remboursement LAMal 2014-2018 : 224.5 millions de francs, selon Curafutura
      Prix fabricant (flacon de 50 ml) : 1415.32 francs, selon l’ OFSP
      Coûts de distribution : 198.43 francs, selon l’OFSP
      Coûts de productions maximaux estimés (fabrication et recherche) : 103.55 francs

      GLIVEC
      Coûts de recherche : fourchette entre 623 millions (selon Research and Development Spending to Bring a Single Cancer Drug to Market and Revenues After Approval) et 2.3 milliards de francs (selon Innovation in the pharmaceutical industry : New estimates of R&D costs)
      Ventes mondiales totales : 55.4 milliards de francs, selon les rapports annuels de Novartis
      Coûts de fabrication : 30.35 francs, selon l’étude Estimated costs of production and potential prices for the WHO Essential Medicines List
      Remboursement LAMal 2014-2018 : 114.8 millions de francs, selon Curafutura
      Prix fabricant (400 mg sécables, 30 tablettes) : 2308.04 francs, selon l’ OFSP
      Coûts de distribution : 284.81 francs selon l’OFSP
      Coûts de production maximaux estimés (fabrication et recherche) : entre 56.28 francs et 126.10 francs

  • #Santé. #Médicaments : une #pénurie en bande organisée | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/sante-medicaments-une-penurie-en-bande-organisee-666799

    « Près de 40 % des médicaments finis commercialisés dans l’UE proviennent de pays tiers », pointe ainsi l’Agence européenne du médicament. De même, 35 % des matières premières utilisées dans la fabrication des médicaments en France dépendent de seulement trois pays : l’Inde, la Chine et les États-Unis. Une situation de « perte d’indépendance sanitaire préoccupante » pour la France et l’Europe, a convenu, en octobre dernier, un rapport du Sénat consacré au sujet.« La cause numéro 1, c’est la financiarisation de la production de médicaments, appuie Alain-Michel Ceretti. Pour la Bourse, le médicament est une industrie comme les autres, qui doit dégager du profit, et donc rationaliser au maximum. Ce qui veut dire deux choses : délocaliser la production dans des pays à bas coûts et travailler avec le minimum de stocks. » Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’à la moindre difficulté, la pénurie s’installe. Parfois, pour longtemps. En 2017, la durée moyenne des ruptures constatées pour les médicaments considérés comme essentiels était de quatorze semaines, vingt-cinq pour les vaccins. Pour le Sinemet, du laboratoire MSD (Merck), les malades de Parkinson devaient se préparer à… sept mois (!) sans leurs cachets, à compter de septembre dernier, pour cause de mise en conformité de l’usine de production, aux États-Unis.

  • 1000 milliards d’euros de profits en vingt ans : comment les labos sont devenus des monstres financiers
    https://www.bastamag.net/1000-milliards-d-euros-de-profits-en-vingt-ans-comment-les-labos-sont-deve

    Les laboratoires pharmaceutiques n’ont plus grand chose à voir avec ce qu’ils étaient il y a vingt ans. De plus en plus gros et de plus en plus financiarisés, ils sont devenus des machines à siphonner des milliards d’euros ou de dollars pour les redistribuer aux actionnaires, notamment les grands fonds de Wall Street. Une prospérité privée financée en grande partie par l’argent public : les systèmes d’assurance maladie et le soutien gouvernemental à la recherche En 1955, Jonas Salk, père du premier (...)

    #Décrypter

    / #Enquêtes, #Multinationales, Santé , #Finance

    #Santé_

  • Le cancer oublié qui tue les femmes
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0600521676546-le-cancer-oublie-qui-tue-les-femmes-2237065.php

    Si le mot prévention a un sens, il faut donc revoir notre politique de détection de ce cancer, qui repose aujourd’hui sur la pratique des frottis cervico-vaginaux effectués par les 4.700 gynécologues, dont 1.100 purement médicaux, exerçant en France et analysés par les 1.600 anatomopathologistes qui recherchent sous leurs microscopes les cellules anormales. Ces frottis, dont la fiabilité n’est que de 60 %, affichent un coût global de près de 70 euros qui seront prochainement pris intégralement en charge par l’Assurance-maladie.

    Or il existe une technique beaucoup plus simple, rapide, non invasive et discrète pour détecter la présence du virus oncogène sur le col utérin. Ce test est purement biochimique, moléculaire et d’une fiabilité bien supérieure puisque 95 % des femmes, lorsqu’il est négatif, ne développeront pas le cancer. A l’aide d’une petite brosse, la femme peut prélever elle-même les sécrétions vaginales à examiner avant de remettre le tube au laboratoire de biologie qui réalisera le test ou l’adressera à une centrale équipée pour le faire. Or cette technique n’est pratiquement pas diffusée en France, moins de 60.000 tests étant pratiqués par an.

    #papillomavirus #cancer #prévention (avec toujours plusieurs trains de retard pour la France)

  • Vieilles, et alors ?
    https://www.arteradio.com/son/61660809/un_podcast_soi_ndeg15_vieilles_et_alors

    Pourquoi des hommes de 50 ans se sentent incapables d’aimer des femmes de leurs âge ? Pourquoi beaucoup d’entre eux quittent leurs femmes pour des plus jeunes ? Pourquoi, alors que plus je vieillis, plus je me sens sereine, emplie de joie, de désirs, de force, je me suis écroulée à la vue de mon premier cheveu blanc ? Au delà de la peur de la mort et du temps qui passe, qu’est-ce que la vieillesse révèle des normes de genre ? Et comment lutter ensemble contre les injonctions jeunistes et sexistes de notre société ? Source : Un podcast à soi

  • Andocure, encore une violence médicale faite aux femmes :
    Le médicament Androcur est-il l’origine d’un risque accru de tumeur cérébrale ?
    (oui et ce poison est prescrit en masse par les gynecos aux femmes atteinte d’endometriose)
    https://www.liberation.fr/checknews/2018/12/26/le-medicament-androcur-est-il-l-origine-d-un-risque-accru-de-tumeur-cereb
    La prise régulière de ce traitement hormonal entraîne un risque multiplié par 7 à 20 d’apparition de tumeur cérébrale bénigne. L’utilisation de ce médicament est donc de plus en plus encadrée.

    le traitement hormonal Androcur est à l’origine d’un risque accru de tumeur cérébrale (tumeur non cancéreuse, précision importante). Une étude de l’Assurance maladie a même quantifié le risque dû à l’acétate de cyprotérone (le nom de la molécule active). L’apparition de méningiome peut être multipliée par 7 pour l’ensemble des patientes traitées pour une durée de plus de 6 mois et par 20 au-delà de 5 ans de traitement. L’étude a observé les cas de méningiome opérés sur sept ans au sein d’une population de 250 000 femmes exposées au cyprotérone, en comparant celles qui ont reçu de fortes doses (plus de 3g sur 6 mois, soit au moins 3 boîtes, puis poursuite du traitement) à celles faiblement exposées (moins de 3g sur 6 mois, soit une ou deux boîtes, puis arrêt du traitement).

    L’ANSM maintient sa commercialisation mais cherche à mieux l’encadrer. L’utilisation prolongée à haute dose est à proscrire. Des IRM de contrôle doivent être réalisées pour toutes les patientes. Les dernières mesures émises par l’agence le 3 décembre sur le sujet sont :

    « La mise en place rapide d’un formulaire annuel d’accord de soins, indispensable pour toute délivrance en pharmacie du médicament. Afin de susciter l’échange entre le patient et son médecin ce formulaire d’accord de soins sera cosigné par le patient et le prescripteur.
    La production d’un document d’information à destination des utilisateurs actuellement traités ou envisageant un traitement par acétate de cyprotérone (diffusion d’ici la fin du 1er trimestre 2019).
    L’élaboration d’un courrier destiné à l’ensemble des personnes traitées au cours des 24 derniers mois (d’ici la fin du 1er semestre 2019).
    L’élaboration d’un courrier à l’attention de tous les médecins ayant prescrit de l’acétate de cyprotérone sur cette même période (également d’ici la fin du 1er semestre 2019). »

    Libération a traité ce sujet notamment en donnant la parole à des patientes, en interviewant le chirurgien lanceur d’alerte Sébastien Froelich et en suivant les publications de l’ANSM sur le sujet (ici et ici).

    Lire aussi : Sébastien Froelich : « Peu de risques en deçà de cinq ans de traitement »
    Scandale ?

    Vous nous demandez si cette affaire relève du scandale sanitaire. Voici plusieurs éléments pour vous faire votre avis.

    Tout d’abord, quelques informations sur le méningiome tirées du rapport de la session de juin 2018 du comité d’experts indépendants, « Méningiome et acétate de cyprotérone », disponible sur le site de l’ANSM. Si des séquelles peuvent exister, la plupart des tumeurs régressent à l’arrêt du traitement et un seul cas de décès est rapporté.

    « Les méningiomes sous acétate de cyprotérone ont la particularité de régresser totalement après l’arrêt du traitement (dans quasiment tous les cas décrits par l’équipe de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière). […] Dans l’enquête de pharmacovigilance de 2014 (qui incluait des données cumulatives jusqu’en 2013 de la base de données nationale de pharmacovigilance), il avait été montré que l’évolution n’était pas toujours favorable malgré une régression de la taille de la tumeur dans 6 cas sur 40 pour lesquels l’information était disponible. Certaines patientes ont eu des interventions chirurgicales avec des séquelles neurologiques (visuelles) et un cas de décès avait été rapporté. A l’époque, le diagnostic était probablement plus tardif que le diagnostic actuel, ce qui peut expliquer la proportion de séquelles observées.

    Ensuite, il est important de savoir que l’ANSM a commencé à tirer le signal en… 2009, sur la foi d’une étude du chirurgien français, Sébastien Froelich, portant sur 9 patientes. Mais comme évoqué plus haut, il faudra attendre l’enquête de l’Assurance maladie pour avoir des données sur davantage de patientes et un plus grand temps. L’agence donne un historique du sujet sur son site.

    « Le risque de méningiome était déjà connu et mentionné dans la notice du médicament depuis 2011 suite à un signal européen lancé par la France en 2009. […] Les données de la littérature scientifique montrent que les méningiomes liés à la prise de cyprotérone régressent, pour la plupart, à l’arrêt du traitement. […] Compte tenu de ces nouvelles données qui indiquent que le risque de méningiome augmente en fonction de la durée d’utilisation et de la posologie, l’ANSM a réuni le 13 juin 2018 un comité d’experts indépendants, composé d’endocrinologues, endocrinologue-pédiatres, gynécologues, neurochirurgiens et dermatologues. »

    Utilisation abusive

    La partie la plus dérangeante du sujet est l’utilisation du médicament, qui dépassait le cadre de son autorisation de mise sur le marché . L’Androcur est ainsi autorisé dans trois cas :

    « Hirsutismes féminins majeurs d’origine non tumorale (idiopathique, syndrome des ovaires polykystiques), lorsqu’ils retentissent gravement sur la vie psycho-affective et sociale.
    Traitement palliatif anti-androgénique du cancer de la prostate.
    Réduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies en association à une prise en charge psychothérapeutique. »

    Pourtant, il a été prescrit pour lutter contre l’endométriose, contre l’acné ou encore à des fins contraceptives . « L’estimation du nombre de femmes exposées à l’AC est d’environ 57 000 en France en 2017. Comparé à d’autres pays en Europe (UK, IT, DE, ES), la France représente environ 60% des ventes d’acétate de cyprotérone sur ces 5 pays en 2016 », écrit l’ANSM.

    #big_pharma #féminicide #endométriose #scandal_sanitaire

  • L’obsolescence programmée existe aussi dans le domaine pharmaceutique Yves-Alain Cornu/gma - 27 Novembre 2018 - RTS

    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/10024247-l-obsolescence-programmee-existe-aussi-dans-le-domaine-pharmaceutique.h

    Les brevets qui protègent les nouveaux médicaments permettent à l’industrie pharmaceutique d’engranger des bénéfices. Au terme des vingt ans de couverture, les fabricants n’hésitent pas à dénigrer leur propre produit.
    Pour éviter qu’ils ne soient imités par la concurrence, les nouveaux médicaments créés par les entreprises pharmaceutiques sont protégés par un brevet pour une durée de vingt ans. Si les premières années sont consacrées au développement du produit, le reste du temps vise à rentabiliser l’investissement.


    "A peine le médicament sort de sa couverture par un brevet que des génériques apparaissent. Du coup, plus personne n’est intéressé à continuer la recherche", explique mardi dans l’émission "On en parle" de la RTS Thierry Buclin, médecin-chef du Service de pharmacologie clinique au CHUV, qui dénonce les effets pervers de ce système de brevets à durée limitée.

    De l’obsolescence programmée
    L’industrie pharmaceutique est en revanche intéressée à développer des nouvelles variantes de ses propres médicaments en fin de couverture de brevet.

    "Il y a une tendance à considérer qu’il faut remplacer les vieux médicaments : parfois c’est juste, mais parfois c’est entièrement faux. Tant que dure la couverture du médicament, le fabricant va lui trouver toutes les qualités. Mais quand l’échéance du brevet approche, le fabricant commence à dénigrer son propre produit, pour profiler le produit suivant", indique Thierry Buclin.

    Peut-on dès lors parler d’obsolescence programmée ? "Absolument", répond Thierry Buclin. "Dans la médecine, il y a une pensée un peu magique qui dit que tout ce qui est nouveau est meilleur."

    « La recherche fonctionne ainsi »
    Pour l’industrie, il ne s’agit en aucun cas d’obsolescence programmée. "La recherche fonctionne ainsi. Nous n’avons pas de grande percée tous les jours, mais nous avons très souvent de petites avancées qui se révèlent totalement décisives au fil des ans, notamment pour le diabète", déclare Sarah Käch, responsable de la communication pour Interpharma, l’association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche.

    L’association Public Eye, qui milite pour des médicaments à prix abordables, estime cependant que l’industrie, avec ces petites avancées, cherche à accélérer la phase de recherche d’un médicament, voire à la bâcler, afin de rallonger au maximum la phase de commercialisation.

    "Les études montrent que non seulement les coûts de recherche sont très vite rentabilisés, mais qu’en plus il y a une marge bénéficiaire absolument astronomique", assure Patrick Durisch, responsable politique santé chez Public Eye.

    Investissement exagéré ?
    L’investissement pour développer de nouveaux médicaments coûterait 2 milliards de francs en moyenne. C’est du moins le chiffre sur lequel communique l’industrie pharmaceutique.

    "Ce chiffre est extrêmement important, ce qui permet à l’industrie de justifier le prix de vente très élevé de son médicament. Il y a d’autres études qui arrivent à des montants dix fois inférieurs. Pour l’industrie, il est clair que c’est moins intéressant, puisque cela ne justifie pas d’imposer des prix sur le marché qui sont disproportionnés", explique Dominique Sprumont, professeur à l’Institut de droit de la santé de l’Université de Neuchâtel.

    L’industrie pharmaceutique se défend cependant d’abuser sur ses prix et insiste sur la grande nécessité de maintenir un système de brevets qui permet d’assurer des revenus sans concurrence pendant vingt ans, afin de financer la recherche.

     #obsolescence #obsolescence_programmée #capitalisme #gaspillage #innovation #pharma #santé #big_pharma #brevets #médicaments #industrie_pharmaceutique #brevet

  • Accès au marché des nouveaux médicaments : pourquoi accélérer ? – Formindep
    http://formindep.fr/acces-au-marche-des-nouveaux-medicaments-pourquoi-accelerer

    Une analyse en 3 volets de la déréglementation des Autorisations de Mise sur le Marché des nouveaux traitements via la création des ATU (autorisations temporaires d’utilisation, unique en Europe) :
    – volet 1 : un exemple emblématique de campagne de lobbying (bonjour Big Pharma...)
    – volet 2 : le mirage des « innovations thérapeutiques » ou comment mettre en danger un grand nombre de patients pour des gains d’efficacité marginaux (et totalement ruineux pour la sécu)
    – volet 3 (à paraître) : anatomie d’une campagne de presse + conclusion générale : Contre-proposition d’une réforme vraiment utile du « système pharmaceutique »

    Publié par formindep : http://formindep.fr/nous-connaitre

    #big_pharma #lobbying #sécurité_sociale #formindep

  • Linguistic red flags from Facebook posts can predict future depression diagnoses — ScienceDaily
    https://www.sciencedaily.com/releases/2018/10/181015150643.htm

    Research finds that the language people use in their Facebook posts can predict a future diagnosis of depression as accurately as the tools clinicians use in medical settings to screen for the disease.

    In any given year, depression affects more than 6 percent of the adult population in the United States — some 16 million people — but fewer than half receive the treatment they need. What if an algorithm could scan social media and point to linguistic red flags of the disease before a formal medical diagnosis had been made?

    Ah oui, ce serait fantastique pour les Big Pharma : la dépression est une maladie complexe, dont les symptômes graves sont souvent confondus avec la déprime qui est un état sychologique que nous connaissons tous. Notre Facebook, couplé avec notre assistant vocal Amazon nous gorgerait de Valium, et tout irait pour le mieux dans le Meilleur des mondes.

    Considering conditions such as depression, anxiety, and PTSD , for example, you find more signals in the way people express themselves digitally."

    For six years, the WWBP, based in Penn’s Positive Psychology Center and Stony Brook’s Human Language Analysis Lab, has been studying how the words people use reflect inner feelings and contentedness. In 2014, Johannes Eichstaedt, WWBP founding research scientist, started to wonder whether it was possible for social media to predict mental health outcomes, particularly for depression.

    “Social media data contain markers akin to the genome,” Eichstaedt explains. “With surprisingly similar methods to those used in genomics, we can comb social media data to find these markers. Depression appears to be something quite detectable in this way; it really changes people’s use of social media in a way that something like skin disease or diabetes doesn’t.”

    Il y a au moins une bonne nouvelle sur la déontologie scientifique :

    Rather than do what previous studies had done — recruit participants who self-reported depression — the researchers identified data from people consenting to share Facebook statuses and electronic medical-record information, and then analyzed the statuses using machine-learning techniques to distinguish those with a formal depression diagnosis.

    Les marqueurs considérés sont aussi des marqueurs sociaux et économiques, qu’il faudrait traiter autrement qu’avec des médicaments.

    They learned that these markers comprised emotional, cognitive, and interpersonal processes such as hostility and loneliness, sadness and rumination, and that they could predict future depression as early as three months before first documentation of the illness in a medical record.

    La conclusion est fantastique : il faut rendre le balayage obligatoire !!!

    Eichstaedt sees long-term potential in using these data as a form of unobtrusive screening. “The hope is that one day, these screening systems can be integrated into systems of care,” he says. “This tool raises yellow flags; eventually the hope is that you could directly funnel people it identifies into scalable treatment modalities.”

    Despite some limitations to the study, including its strictly urban sample, and limitations in the field itself — not every depression diagnosis in a medical record meets the gold standard that structured clinical interviews provide, for example — the findings offer a potential new way to uncover and get help for those suffering from depression.

    #Dépression #Facebook #Foutaises #Hubris_scientifique #Big_pharma #Psychologie

  • On a rencontré les anarchistes qui fabriquent leurs propres #médicaments - Motherboard
    https://motherboard.vice.com/fr/article/43pngb/on-a-rencontre-les-anarchistes-qui-fabriquent-leurs-propres-medica

    Voilà dix ans que les Four Thieves affrontent la Food and Drug Administration, l’agence fédérale chargée d’autoriser la commercialisation des médicaments aux États-Unis, les richissimes firmes pharmaceutiques, les médecins, les pharmaciens et quelques unes des plus prestigieuses universités du pays. Laufer et ses collaborateurs n’en finissent plus d’irriter les puissants, car ils sont la preuve vivante que des médicaments efficaces peuvent être mis au point avec peu d’argent en dehors des canaux institutionnels.

    En pharmacie, deux epipens à usage unique des laboratoires Mylan, des stylets d’adrénaline auto-injectable, peuvent vous coûter dans les 600 dollars, 300 en version générique. C’est cher. Et de toute façon, les pharmacies sont en rupture de stock : même si vous en avez les moyens, vous ne pourrez pas vous les offrir. Pour parer au problème, les Four Thieves ont diffusé les instructions pour fabriquer un epipen soi-même sur Internet. Coût total de la préparation : 30 dollars d’objets accessibles au tout-venant pour la création du stylet, trois dollars pour le rechargement. Et quand Shkreli a fait monter le prix du Daraprim, les Four Thieves ont mis au point un laboratoire open source afin que chacun puisse fabriquer son propre Daraprim pour 25 centimes pièce.

    Aux États-Unis, l’industrie pharmaceutique pèse 446 milliards de dollars. Ces profits sont protégés par un mur de réglementations défendu des agences comme la FDA et la Drug Enforcement Administration, le service fédéral chargé de la lutte contre le trafic de stupéfiants. En distribuant gratuitement des plans d’appareils et des produits médicaux, le groupe Four Thieves menace de couper l’herbe sous le pied de l’une des industries les plus réglementées et les plus profitables au monde. Et ce n’est qu’un début.

    #santé #big_pharma #anarchisme

  • Peter #Gotzsche dénonce l’industrie pharmaceutique - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=SCLZmFgTRyE


    Ce médecin danois, lanceur d’alerte sur de nombreux sujets a cofondé Cochrane, organisme indépendant pour organiser l’information sur la recherche médicale, qui était reconnu pour son sérieux et son indépendance.

    Cependant, il y avait déjà eu un financement de Cochrane controversé en mai dernier par la fondation Gates
    https://healthimpactnews.com/2018/gates-foundation-buys-cochrane-integrity-for-1-15-million-the-deat

    Et voilà qu’il y a quelques semaines Gotzsch a été expulsé du conseil de gouvernance. Sur wikipedia :

    Quatre membres du conseil de gouvernance ont démissionné à la suite de cela. Certains suspectent que l’organisation a cédé à des pressions de l’industrie pharmaceutiquer. Selon BMJ EBM Spotlight, cette expulsion n’a été possible que grâce à une manœuvre bureaucratique : Peter Gøtzsche a été renvoyé de la salle de conférence avant le vote, ce qui a permis à une minorité, 6 personnes sur les 13 que comportent normalement le conseil d’administration, de voter l’expulsion de Peter Gøtzsche (6 pour, 5 contre, 1 abstention).

    Plus d’informations ici, https://www.nouvelles-du-monde.com/collaboration-cochrane-pour-le-dr-peter-gotzsche

    Cette décision intervient des semaines après que lui et ses collègues aient sévèrement critiqué une revue Cochrane du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH), la décrivant comme incomplète et biaisée.

    Gøtzsche a par le passé été un critique virulent du dépistage par #mammographie du #cancer du sein, arguant que les bénéfices sont surestimés et que les risques potentiels sont sous-estimés.
    Il a également plaidé contre l’utilisation généralisée des médicaments psychotropes, affirmant qu’ils sont extrêmement nocifs à long terme et n’apportent que peu d’avantages.
    Ces dernières années, cependant, il s’est prononcé contre les examens scientifiques du vaccin contre le VPH.
    En 2016, son centre a déposé une plainte contre l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour son traitement des problèmes de sécurité concernant les vaccins anti-HPV.

    Suite à cette éviction il a publié une lettre de 3 pages, qu’on peut lire ici http://healthimpactnews.com/2018/the-end-of-scientific-integrity-cochrane-collaboration-expels-crit

    I regret to inform you that I have been expelled from membership in the Cochrane Collaboration by the favourable vote of 6 of the 13 members of the Governing Board.

    No clear reasoned justification has been given for my expulsion aside from accusing me of causing “disrepute” for the organization.

    This is the first time in 25 years that a member has been excluded from membership of Cochrane.

    This unprecedented action taken by a minority of the Governing Board is disproportionate and damaging to Cochrane, as well as to public health interests.

    As a result of this decision, and a number of broader issues concerning the inadequate governance of Cochrane, in accordance with its principles and objectives, four other members of the Board have resigned.

    As a result, the Cochrane Collaboration has entered an unchartered territory of crisis and lack of strategic direction. A recovery from this dire situation would call for the dissolution of the present board, new elections and a broad-based participatory debate about the future strategy and governance of the organization.

    In just 24 hours the Cochrane Governing Board of thirteen members has lost five of its members, four of which are centre directors and key members of the organization in different countries.

    Recently the central executive team of Cochrane has failed to activate adequate safeguards, not only technical ones (which are usually very good) to assure sufficient policies in the fields of epistemology, ethics and morality.

    Transparency, open debate, criticism and expanded participation are tools that guarantee the reduction of uncertainty of reviews and improve the public perception of the democratic scientific process.

    These are conditions and tools that cannot be eliminated, as has happened recently, without placing into serious doubt the rigorous scientific undertaking of Cochrane and eroding public confidence in Cochrane´s work.

    My expulsion should be seen in this context.

    There has also been a serious democratic deficit. The role of the Governing Board has been radically diminished under the intense guidance of the current central executive team and the Board has increasingly become a testimonial body that rubber-stamps highly finalized proposals with practically no ongoing in-put and exchange of views to formulate new policies. On dozens of issues the Board can only vote yes or no with very little opportunity to amend or modify the executive team´s proposals.

    This growing top-down authoritarian culture and an increasingly commercial business model that have been manifested within the Cochrane leadership over the past few years threaten the scientific, moral and social objectives of the organization.

    Many Cochrane centres have sustained negative pressure and a lack of productive dialogue with the CEO of the central office.

    Upon alerting the Cochrane leadership of these worrisome tendencies that negatively affect the operability and social perception of our scientific work, the Nordic Cochrane Centre has received a number of threats to its existence and financing.

    Many of the directors or other key staff of the oldest Cochrane centres in the world have conveyed their dissatisfaction with the senior central staff’s interactions with them.

    While the declared aims of interactions with the central office is to improve the quality of our work, the heavy-handed approach of some of the central staff has sometimes created a negative environment for new scientific initiatives, open collaboration and academic freedom.

    There has also been criticism in Cochrane concerning the over-promotion of favourable reviews and conflicts of interest and the biased nature of some scientific expert commentary used by the knowledge translation department of Cochrane.

    At the same time, Cochrane has been giving less and less priority and importance to its civic and political commitment to promoting open access, open data, scientific transparency, avoiding conflicts of interest and, in general, not promoting a public interest innovation model.

    I feel that these issues are intricately related to providing “better evidence” as the Cochrane motto professes.

    Recently the Cochrane executive leadership has even refused to comment publicly on new health technology policies, open access policies and other key advocacy opportunities despite the fact that an auditing of Cochrane fulfilment of objectives has shown a total failure to comply with Cochrane advocacy objectives.

    There is stronger and stronger resistance to say anything that could bother pharmaceutical industry interests. The excuse of lack of time and staff (around 50) is not credible.

    There has also been great resistance and stalling on the part of the central executive team to improving Cochrane´s conflict of interest policy.

    A year ago, I proposed that there should be no authors of Cochrane reviews to have financial conflicts of interests with companies related to the products considered in the reviews.

    This proposal was supported by other members of the Board, but the proposal has not progressed at all.

    The Cochrane executive leadership almost always uses the commercial terms of “brand”, “products” and “business” but almost never describes what is really a collaborative network with the values of sharing, independence and openness.

    To the chagrin of many senior leaders in Cochrane, the word “Collaboration”, which is part of our registered charity name, was deleted from communications about Cochrane.

    Nevertheless, it is precisely “collaboration” that is the key to what distinguished Cochrane from other scientific organisations where competition is at the forefront.

    The collaborative aspect, social commitment, our independence from commercial interests and our mutual generosity are what people in Cochrane have always appreciated the most and have been our most cherished added-value.

    Often it is forgotten that we are a scientific, grass-roots organisation whose survival depends entirely on unpaid contributions from tens of thousands of volunteers and substantial governmental support throughout the world.

    We make a substantial contribution to people’s understanding and interpretation of scientific evidence on the benefits and harms of medical interventions, devices and procedures that impact the population.

    Our work informs government legislation globally, it influences medical guidelines and drug approval agencies. Therefore, the integrity of the Cochrane Collaboration is paramount.

    We pride ourselves on being global providers of “trusted evidence” on a foundation of values such as openness, transparency and collaboration.

    However, in recent years Cochrane has significantly shifted more to a business – a profit-driven approach.

    Even though it is a not-for-profit charity, our “brand” and “product” strategies are taking priority over getting out independent, ethical and socially responsible scientific results.

    Despite our clear policies to the contrary, my centre, and others, have been confronted with attempts at scientific censorship, rather than the promotion of pluralistic, open scientific debate about the merits of concrete Cochrane reviews of the benefits and harms of health care interventions.

    Because of this moral governance crisis of the Cochrane Collaboration, I decided to run for a seat on the Governing Board and was elected in early 2017, with the most votes of all 11 candidates. It was considered an achievement, especially since I was the only one who had questioned aspects of our leadership.

    Regrettably today, I have been expelled because of my “behaviour”, while the hidden agenda of my expulsion is a clear strategy for a Cochrane that moves it further and further away from its original objectives and principles.

    This is not a personal question. It is a highly political, scientific and moral issue about the future of Cochrane.

    As most people know, much of my work is not very favourable to the financial interests of the pharmaceutical industry. Because of this Cochrane has faced pressure, criticism and complaints.

    My expulsion is one of the results of these campaigns. What is at stake is the ability of producing credible and trustworthy medical evidence that our society values and needs.

    Peter C Gøtzsche
    Professor, Director, MD, DrMedSci, MSc
    Nordic Cochrane Centre
    Rigsho

    Ce vaccin contre le HPV est d’ailleurs cité comme vaccin très problématique par le chercheur spécialiste de l’aluminium, dans le documentaire L’aluminium, les vaccins et les deux lapins https://seenthis.net/messages/725164

    Il est temps que les gens s’informent de manière indépendante sans céder aux pressions des vendus qui les accusent de complotisme. Il y a un très gros problème de fiabilité sur les vaccins et leurs adjuvants.

    #lanceur_d_alerte #Gøtzsche #vaccins #HPV #industrie_pharmaceutique #big_pharma #médicaments #indépendance #recherche #médecine #lobbys

  • Advertising in Medical Journals: Should Current Practices Change?
    https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.0030130
    https://journals.plos.org/plosmedicine/article/figure/image?id=10.1371/journal.pmed.0030130.t002&size=inline

    By accepting only advertisements for drugs and medical devices, medical journals have accepted an exclusive and dependent relationship with corporations. Perhaps the distance between the prescribing physician and the purchase of the advertised product contributes to the perception that drug advertisements in journals are somehow more professional than advertisements for goods hawked directly to the consumer. However, all advertising campaigns are designed to create positive feelings about a brand, to saturate a targeted population’s environment with a brand name, and to sell the product.

    #Médecine #Big_Pharma #Conflits_intérêt

  • Canada : Les surdoses mortelles d’opioïdes continuent d’augmenter Marie Vastel - 19 Septembre 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/537059/les-surdoses-mortelles-aux-opioides-continuent-d-augmenter

    Le nombre de décès causés par des surdoses liées aux opioïdes continue de se multiplier au Québec et au Canada. À tel point que, si la tendance des trois premiers mois de l’année se maintient, le nombre de morts surpassera celui de l’an dernier.
 

    Le Canada a maintenant perdu plus de 8000 vies, depuis janvier 2016, à cause de la crise des surdoses d’opioïdes qui sévit particulièrement à l’ouest du Québec, rapportait mardi l’Agence de la santé publique du Canada.


    Au cours des trois premiers mois de l’année 2018 seulement, ce sont 1036 personnes qui ont perdu la vie apparemment à cause d’une consommation d’opioïdes – une augmentation constante par rapport aux mêmes périodes en 2017 et en 2016. Au Québec, 82 décès liés à une consommation d’opioïdes ont été constatés entre janvier et mars 2018 : 320 en Ontario, 203 en Alberta et 390 en Colombie-Britannique.

    À ce rythme, pas moins de 328 personnes pourraient ainsi perdre la vie au Québec en 2018. En 2016, 235 décès avaient été constatés. En 2017, le gouvernement fédéral n’avait reçu que des chiffres incomplets du Québec, répertoriant seulement les décès survenus pendant la deuxième moitié de l’année, et ceux-ci s’élevaient à 181 décès.

    La tendance à la hausse est la même dans les provinces les plus touchées par ce phénomène. L’an dernier, 3996 personnes sont décédées de surdoses d’opioïdes au Canada (1473 en Colombie-Britannique et 1265 en Ontario), tandis que le chiffre atteignait 3005 personnes en 2016 (1011 en Colombie-Britannique et 867 en Ontario). Si on extrapole les statistiques du comité consultatif fédéral-provincial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes, dévoilées mardi, plus de 1500 personnes pourraient ainsi décéder en Colombie-Britannique cette année, plus de 800 en Alberta et près de 1300 en Ontario.

    Des décès constatés entre janvier et mars dernier, 94 % ont été classées comme des surdoses accidentelles. Et 73 % de celles-ci impliquaient la drogue #fentanyl (une drogue de synthèse qui peut être 100 fois plus forte que la morphine et qui est intégrée à certaines drogues du marché noir à l’insu des consommateurs).

    La ministre Petitpas-Taylor a déploré l’état de la crise. « Nous avons toujours dit qu’il n’y a pas de solution magique pour la crise des opioïdes. On va continuer de travailler en étroite collaboration avec les provinces et territoires, et aussi les gens qui travaillent dans la rue avec ces gens qui sont souvent affectés par la crise des opioïdes », a-t-elle réagi mardi.

    #Quebec #opioïdes #overdose #big_pharma #pharma #drogues #drogue #opiacés #overdose #santé #santé_publique #marché_noir

  • Risques de contamination : le spectre d’un nouveau scandale sanitaire en Bretagne - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290818/risques-de-contamination-le-spectre-d-un-nouveau-scandale-sanitaire-en-bre

    Le géant agroalimentaire Triskalia a tenté de cacher à un éleveur breton de 240 bovins qu’il lui avait fourni des aliments contaminés par des antibiotiques non autorisés. La production est partie sur les circuits de consommation.

    #paywall (si jamais..)

    • La coopérative agroalimentaire Triskalia, qui détient les marques Paysan breton, Régilait ou Mamie Nova, a tenté de cacher à un éleveur breton de 240 bovins qu’elle lui avait fourni en début d’année des aliments contaminés par des antibiotiques non autorisés chez les ruminants, selon des documents et témoignages réunis par Mediapart. La production de l’éleveur est pourtant partie sur les circuits de consommation.

      Décidé à faire toute la lumière sur une possible contamination alimentaire dont il aurait été l’acteur à son insu, l’éleveur en question, Christophe Thomas, a saisi un cabinet d’avocats spécialisé dans la criminalité environnementale et industrielle, et a déposé le 3 août 2018 une plainte auprès du parquet de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).

      Triskalia, qui regroupe 16 000 agriculteurs avec un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros (en 2016) et 16 millions d’euros de bénéfices, traîne déjà derrière elle plusieurs scandales liés à des produits chimiques.

      Le 21 mars 2018, à Moustéru, petite commune des Côtes-d’Armor, un transporteur d’aliments du groupe Triskalia livre chez Christophe Thomas, producteur de viande et de lait, 2,5 tonnes de granulés « blancs », c’est-à-dire sans médicaments, pour la nourriture de son bétail. C’est, du moins, ce que croyait l’éleveur. Trois jours plus tard, en ouvrant son silo, il découvre que les granulés, d’ordinaire marron, sont mélangés cette fois-ci à des granulés de couleur verte.

      Il prévient immédiatement un technicien de la coopérative. Selon ce dernier, il aurait reçu par erreur un aliment pour lapin contenant des antibiotiques. « Une erreur, ça peut arriver, mais le hic c’est que c’est moi qui ai dû suggérer à la coopérative de suspendre la collecte du lait, le temps de faire des analyses », explique aujourd’hui Christophe Thomas.

      Au bout de quelques jours, Triskalia revient chercher le lait sur la ferme. Il ne présente aucune trace d’antibiotiques, selon la multinationale, qui lance néanmoins une analyse sur l’aliment douteux.

      Dans le même temps, l’éleveur observe des signes inquiétants chez ses bêtes : des diarrhées et une baisse de la production laitière. Dans les mois qui suivront, Christophe Thomas va constater chez ses bovins des mortalités, des avortements, ainsi que des écoulements de sang par les naseaux.

      Par prudence, et sans avertir sa coopérative, l’éleveur décide alors d’envoyer lui aussi un échantillon de l’aliment pour lapin (le Rafal Tonic Optima) reçu par erreur – qu’il a précieusement conservé – à un laboratoire proche de chez lui. Dès le lendemain, il apprend qu’une présence d’antibiotiques y est « détectée ». Si ce test basique ne lui indique pas de quels antibiotiques il s’agit, une chose est au moins certaine : l’aliment ingéré par ses vaches était médicamenteux, donc dangereux pour les bêtes et potentiellement proscrit s’il intègre le circuit de consommation alimentaire pour les humains.

      Sa surprise est donc totale quand un cadre de Triskalia l’informe par téléphone des résultats obtenus par le groupe – le message a été enregistré : « Il n’y a absolument rien dans l’aliment. Tu auras le double de l’analyse hein, y aura tout ce qu’il faut. On a certainement été au-delà de toutes les sécurités qu’on pouvait prendre. (…) Donc moi je suis très heureux ce soir ! »

      Le groupe est-il en train de mentir à l’éleveur ? Celui-ci demande copie des analyses effectuées, y compris en présence d’un huissier auquel il fait appel. En vain.

      Il décide alors de faire, à ses frais, des analyses plus approfondies de ses échantillons d’aliment. Stupeur : elles révèlent la présence de six antibiotiques, dont deux non autorisés chez les ruminants et les animaux produisant du lait destiné à la consommation humaine, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES). De plus, l’un des deux « ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments vétérinaires ». Soit précisément ce qui s’est passé dans la ferme de Christophe Thomas.

      Mais l’éleveur n’est pas au bout de ses surprises. Sur la fiche de fabrication de l’aliment pour lapin qu’il a reçu, il s’avise que ce dernier – le Rafal Tonic Optima – ne devrait contenir que deux antibiotiques, et non six. Autrement dit, l’aliment pour lapin lui-même ne serait pas conforme.

      « Six antibiotiques dans un aliment pour lapin, c’est dingue ! », s’indigne un vétérinaire d’une coopérative laitière bio interrogé par Mediapart. Celui-ci ajoute que ce phénomène est alarmant pour les animaux, leur flore intestinale étant susceptible de développer des résistances à plusieurs familles d’antibiotiques. Il est aussi inquiétant pour la santé humaine, car l’éleveur est exposé à ces bactéries, qui peuvent donc se propager ensuite à sa famille et à d’autres personnes… « Elles peuvent se développer, rendre malades les gens et derrière en traitement : on n’a rien », dit-il. L’antibiorésistance est en passe de devenir l’une des premières causes de mortalité au monde, selon l’ONU.

      L’éleveur Christophe Thomas dénonce un manque de transparence de Triskalia dans cette affaire dont les conséquences ont été tragiques pour son bétail. Sept de ses vaches ont avorté, cinq sont mortes, d’autres sont malades. Toutes ont consommé un cocktail de médicaments aux conséquences inconnues. Or, d’après lui, Triskalia ne lui a proposé aucune indemnisation, estimant que le lien entre l’état de santé du cheptel et la livraison erronée était encore à démontrer.

      Le dossier recouvre un enjeu de santé publique important. L’éleveur refuse désormais d’envoyer ses bêtes sur les chaînes de consommation : « Quand j’ai reçu les aliments médicamenteux, certaines vaches à l’engraissement mangeaient jusqu’à quatre kilos de granulés par jour. Depuis, elles perdent du poids, leurs selles sont toujours liquides, elles dépérissent. Leur flore intestinale est flinguée, pas besoin d’être vétérinaire pour le voir. Même moi je n’en voudrais pas dans mon assiette », déplore-t-il.

      Où est parti son lait et sous quelle(s) enseigne(s) ? La préfecture garde le silence. « Adressez-vous à l’éleveur », répond-elle. Mais l’éleveur n’en est, lui-même, pas informé. Seule donnée disponible : c’est l’entreprise Sodiaal (Entremont, Yoplait, Candia…) qui récolte le lait de Christophe Thomas. Or Sodiaal, qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, livre entre autres l’usine de lait en poudre infantile Synutra, située à Carhaix (Finistère).

      Si le lait a été commercialisé pour les nourrissons, ce serait « un scandale encore plus grave que l’affaire Lactalis », estime René Louail, agriculteur, syndicaliste et ancien élu au conseil régional, qui soutient l’éleveur tout comme Serge Le Quéau (Sud-Solidaires) et le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest.

      Dans son combat, l’éleveur peut également compter sur son vétérinaire personnel, qui a informé les autorités préfectorales le 21 juin dernier : « Une application rigide de la loi conduirait, selon nous, à écarter ces animaux de la production (…) Or le lait produit actuellement par les vaches est collecté, et l’éleveur aurait des bovins à faire partir pour la viande », a-t-il écrit.

      Selon les informations recueillies par Mediapart, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), rattachée à la préfecture, envisage de dresser un procès-verbal à la multinationale pour avoir manqué à ses obligations : elle devait informer les autorités sanitaires de la contamination dès le mois de mars, ce qui aurait notamment permis de suspendre la commercialisation des produits. Cependant, l’autorité sanitaire estime qu’il est trop tard pour enquêter sur la contamination passée et a adressé à Christophe Thomas, le 13 juillet, le courrier suivant : « Compte tenu du délai écoulé depuis la livraison (…) il n’existe aucune contre-indication à ce que les produits issus de votre cheptel (lait et viande) soient commercialisés pour la consommation humaine. »

      Contactée, la préfecture des Côtes-d’Armor affirme que l’absence de signalement par l’éleveur aux autorités sanitaires dans un délai de trois mois rend aujourd’hui inutile toute analyse de lait ou de viande. Raisonnement tout aussi valable pour Triskalia, qui n’a pas signalé l’incident.

      Depuis ses premières mésaventures, Christophe Thomas a reçu d’autres livraisons de granulés dont la couleur était inhabituelle. La DDPP est venue à sa demande prélever un échantillon d’aliment lors de la première livraison, mais n’a ni suspendu la production de lait, ni livré de résultats d’analyse à l’éleveur. Interrogée sur ce point, la préfecture répond que « la DDPP réserve ses conclusions pour une éventuelle instruction du dossier au pénal et ne peut donc pas communiquer sur ce point ». Lors de la deuxième livraison douteuse, le signalement de l’éleveur est resté lettre morte.

      Certains acteurs de la filière agricole s’inquiètent d’un possible étouffement du scandale. Ce ne serait pas la première fois en Bretagne, selon Denis Lagrue, vétérinaire à la retraite, qui évoque l’affaire de la salmonelle à l’abattoir de porcs de la Cooperl (premier abattoir de porcs en France, situé dans les Côtes-d’Armor). « Mon collègue a alerté sa hiérarchie à la DDPP pendant plus d’un an, en vain. En attendant, des milliers de tonnes de viande contaminée ont été écoulées. C’est en alertant plus haut, auprès d’une brigade de la Direction générale de l’alimentation (DGAL), que l’affaire a éclaté et que la Cooperl a été condamnée [en 2015 – ndlr]. À la préfecture, on ne l’a pas félicité, au contraire, on lui a suggéré de changer de département », témoigne Denis Lagrue.

      Même son de cloche chez Pierre Hinard, ingénieur agronome et auteur du livre Omerta sur la viande (Grasset, 2014), qui déplore des manquements réguliers des autorités face aux scandales sanitaires.

      « Si c’était moi qui avais commis cette erreur [la contamination de l’aliment par un cocktail d’antibiotiques inappropriés – ndlr], l’élevage aurait été fermé. Les mêmes règles ne semblent pas s’appliquer aux agriculteurs et aux industriels », soupire l’éleveur Christophe Thomas. Il faut dire que Triskalia, actuellement engagée dans un processus de fusion avec le groupe d’Aucy, est le plus gros pourvoyeur d’emplois directs et indirects de la région. Après la fusion, le groupe comptera 20 000 agriculteurs et 9 000 salariés.

      Dans l’affaire des vaches contaminées de Christophe Thomas, Triskalia a reconnu le 29 août, dans Ouest-France, un « dysfonctionnement lors de la livraison d’aliment chez l’éleveur », mais dément toute contamination de son bétail. La coopérative n’a pas donné suite aux sollicitations de Mediapart.

      « Je suis au bout du rouleau, mais je dois sortir de ce système fou », soupire quant à lui Christophe Thomas.

  • Suisse : Le monde politique s’inquiète aussi de la pénurie de médicaments Alexandra Richard/lan 20 Auot 2018 - RTS
    http://www.rts.ch/info/suisse/9786102-le-monde-politique-s-inquiete-aussi-de-la-penurie-de-medicaments.html

    Alors que médecins et patients s’inquiètent de la pénurie de certains médicaments, le monde politique s’empare de la question. Le sujet sera abordé lors de la session d’automne.

    Quatorze médicaments et huit vaccins sont en rupture de stock, selon la liste actuelle de la Confédération. Et certains d’entre eux ne seront pas disponibles avant l’automne. « Un anti-allergique qui fait défaut en plein été, saison des piqûres de guêpes, c’est inacceptable dans un pays comme la Suisse », a commenté Michel Matter, président de l’Association des médecins genevois et vice-président de la FMH, dans La Matinale de lundi.

    Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ne sont pas épargnés : 89 médicaments font défaut, selon le pharmacien-chef Pascal Bonnabry, interrogé la semaine passée par la RTS.


    Responsabilité de la Confédération
    Le problème est récurrent, mais il interpelle les élus fédéraux. « Lorsqu’il s’agit de médicaments essentiels, comme des vaccins ou des antibiotiques, j’estime que la Confédération a une responsabilité extrêmement forte vis-à-vis de la population », a relevé Rebecca Ruiz, présidente de la Fédération romande des patients dans La Matinale de lundi.

    « Il faudrait qu’il y ait un ordre plus clair du Parlement pour aller de l’avant et pour envisager soit des négociations plus serrées avec l’industrie pharmaceutique, soit une production interne de certains vaccins », a encore déclaré la conseillère nationale (PS/VD).

    Le conseiller national (PLR/FR) Jacques Bourgeois, lui-même concerné par la pénurie de médicaments, est du même avis. Il va interpeller le Conseil fédéral lors de la session d’automne, a-t-il indiqué au Matin Dimanche.

    Des pistes ont déjà été évoquées, comme l’idée de confier la production de vaccins essentiels à la pharmacie de l’armée. Mais pour l’heure, elles n’ont pas été suivies de projets concrets.

    La Suisse fait face à une pénurie de certains médicaments Natacha Van Cutsem/oang - 12 Aout 2°18 - RTS
    http://www.rts.ch/info/suisse/9774007-la-suisse-fait-face-a-une-penurie-de-certains-medicaments.html
    . . . . . .
    « Cela fait des années que l’on tire la sonnette d’alarme »
    Pascal Bonnabry, pharmacien-chef aux HUG, ne se dit pas surpris de cette pénurie. « Cela fait plusieurs années que l’on tire la sonnette d’alarme. L’ampleur de ce problème a augmenté de manière drastique depuis environ trois ou quatre ans. »

    Il souligne que le problème n’est pas uniquement suisse, mais mondial : « La grande majorité des principes actifs par exemple sont fabriqués en Chine et en Inde et, au niveau de la Suisse, on a assez peu d’emprise sur ce qui se passe dans ces usines-là », déplore-t-il.

    Et de rappeler que les entreprises pharmaceutiques n’ont aucune obligation de garder un médicament sur le marché : « Une société peut tout à fait décider de retirer un produit, qu’il y ait une pénurie ou non. On a d’ailleurs occasionnellement, en Suisse, des médicaments qui sont retirés du marché simplement parce qu’ils ne sont plus rentables », regrette-t-il.

    #Big_pharma #médicaments #Suisse #Santé #pénurie #vaccins #antibiotiques #mondialisation #inde #Chine #finance

  • Santé: la prescription massive d’antalgiques opioïdes inquiète les spécialistes
    https://www.bfmtv.com/sante/sante-la-prescription-massive-d-antalgiques-opioides-inquiete-les-specialiste

    Les spécialistes alertent sur la prescription massive d’antalgiques opioïdes contre la douleur en France. Ils craignent notamment des risques de mésusage, de dépendance et d’overdoses.

    […]un million de personnes est traité avec un #opioïde fort, et cet usage aurait explosé entre 2004 et 2017. Le problème ? Ces puissants opioïdes sont de plus en plus utilisés pour dissiper des douleurs chroniques, alors qu’ils sont normalement réservés aux patients atteints de cancers. Ils présentent donc des risques de mésusage, de dépendance ou de surdose.

    #dépendance #industrie_pharmaceutique #big_pharma #drogue #médicaments #antalgiques #douleurs

  • Aux États-Unis, les opioïdes tuent plus que les armes à feu
    http://sante.lefigaro.fr/article/aux-etats-unis-les-opioides-tuent-plus-que-les-armes-a-feu

    INFOGRAPHIE - Près de 64.000 personnes ont fait une overdose en 2016 après avoir consommé des doses excessives de ces médicaments, obtenus pour la majorité sur prescription.


    Les overdoses par opioïdes font plus de victimes que les accidents de la route ou les armes à feu aux États-Unis. En 2016, près de 64. 000 personnes ont perdu la vie après avoir consommé des doses excessives d’opioïdes obtenus pour la majorité sur prescription, soit 175 morts par jour. « Aucune région des États-Unis n’est épargnée par cette épidémie. Nous avons tous un proche, un membre de la famille, un être aimé détruit par les opioïdes », s’est émue Anne Schuchat, directrice des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC), en mars dernier en annonçant ce nouveau bilan dramatique en constante augmentation.

    Car la situation ne fait qu’empirer d’année en année. Depuis 1999, les prescriptions d’opioïdes forts (morphine, mais surtout oxycodone), les hospitalisations et les décès par overdose, ont été multipliés par quatre. Près de 11 millions de personnes souffriraient de dépendances à ces molécules. « Une urgence de santé publique », avait martelé Donald Trump fin 2017. Quelques mois plus tard, un plan était présenté pour lutter contre ce fléau. Centré sur la répression des dealers pour mettre un terme à la vente de Fentanyl fabriqué illégalement, ce plan promeut aussi l’accès à l’antidote aux opioïdes : la naloxone.

    En spray nasal ou sous forme de stylo injecteur, ce médicament permet de sauver les personnes en arrêt respiratoire. Une quarantaine d’États autorisent sa délivrance sans ordonnance, et certains ont équipé leurs forces de police. Tous les services d’urgence en sont également dotés. Et des nouvelles données du CDC montrent qu’ils n’hésitent pas à l’utiliser : entre 2012 et 2016, l’administration de naloxone aux urgences a augmenté de 75 %. En France, ce traitement est disponible à l’hôpital et dans les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Il devrait prochainement être disponible en pharmacie. « Quand il le sera, je pense qu’il sera pertinent de prescrire un kit aux patients sous opioïdes, comme cela est recommandé aux États-Unis. Cela permet de sensibiliser les patients et de les responsabiliser face à leur traitement potentiellement dangereux », commente le Pr Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand.
    Des nourrissons en manque

    Mais l’overdose n’est pas la seule conséquence dramatique de cette crise des opioïdes. Les CDC rapportent que le nombre de femmes enceintes dépendantes à ces morphiniques explose. Elles seraient quatre fois plus nombreuses en 2014 qu’en 1999, d’après une étude réalisée à partir des données de toutes les maternités du pays. En conséquence, les cas de nourrissons atteints de syndrome d’abstinence se multiplient. Il existe pourtant des moyens thérapeutiques pour aider ces femmes à se sevrer et réduire les risques pour leurs bébés à naître. Il est notamment possible de mettre en place un traitement de substitution aux opioïdes avec de la méthadone ou de la buprénorphine. D’action lente, il permet d’espacer les doses, d’éviter les périodes de sevrage et l’envie irrépressible de la substance.

    Désormais au pied du mur, les États-Unis tentent de faire volte-face. « L’éducation des médecins et du grand public est un élément clé », assure Yasmin Hurd, directrice de l’Institut des addictions de l’hôpital Mount Sinai à New York. Elle semble d’autant plus indispensable que le durcissement des conditions de prescription ne semble avoir aucun effet sur les médecins américains. Pour sensibiliser les médecins aux risques des opioïdes, le Dr Jason Doctor, spécialiste de santé publique à l’université de Californie du Sud, a eu une idée simple : avertir par courrier les médecins lorsque l’un de leurs patients décède d’une overdose. Et il montre dans la revueScience que cela fonctionne. En moins de trois mois, les médecins ayant appris la mort de leur malade ont réduit de 10 % les doses d’opioïdes prescrites, et ont même rédigé moins d’ordonnances que les médecins laissés dans l’ignorance.

  • La surconsommation d’antalgiques opioïdes alarme les experts
    http://www.lefigaro.fr/sciences/2018/08/09/01008-20180809ARTFIG00204-la-france-menacee-par-une-surconsommation-d-antal

    Les prescriptions de ce type de médicaments contre les douleurs chroniques ne cessent d’augmenter et le nombre d’overdoses est en hausse..

    La crise des opioïdes qui ravage les États-Unis et le Canada n’a pas atteint la France. Loin de là. Mais les experts s’alarment déjà : les prescriptions d’antalgiques opioïdes forts grimpent en flèche, et le nombre d’overdoses ne cesse de progresser. Des tendances qui laissent comme un sentiment de déjà-vu…

    Fin juillet dans le European Journal of Pain, l’Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma), créé en 2017 pour prévenir l’émergence d’une crise sanitaire, a rapporté que l’usage des opioïdes forts (morphine, oxycodone et Fentanyl) a plus que doublé entre 2004 et 2017. Aujourd’hui, plus de 12 millions de Français sont traités chaque année avec un analgésique opioïde, dont un million avec un opioïde fort. Et une donnée interpelle : la consommation d’oxycodone, un opioïde puissant grandement responsable du drame qui se joue outre-Atlantique, a été multipliée par 20 en une décennie.

    « Auparavant réservée aux patients atteints de cancer, cette molécule ...

    #paywall #opioid_crises #sackler #purdue #mundi_pharma #big_pharma
    cc @hlc

  • ’We Need Healthcare Champions, Not Puppets’: Documents Expose Big Pharma’s Scheme to Turn Democratic Candidates Against Medicare for All | Alternet
    https://www.alternet.org/we-need-healthcare-champions-not-puppets-documents-expose-big-pharmas-sche

    At least three of the six candidates running to represent the “reliably” Democratic district in Hawaii “took time out from their schedules to talk to a consultant dispatched by the Healthcare Leadership Council, a lobbying group that seeks to advance the goals of the largest players in the private healthcare industry,” according to a new report by The Intercept.

    Although much of the report focuses on the Hawaii race, as The Intercept notes, the Healthcare Leadership Council—which is funded by Big Pharma companies such as Pfizer and Novartis—spends more than $5 million a year representing the interests of “insurers, hospitals, drugmakers, medical device manufacturers, pharmacies, health product distributors, and information technology companies” across the nation.

    #Big_Pharma #Corruption

  • It’s called dark money for a reason: It’s hard to trace. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/07/27/business/the-stealth-campaign-to-kill-off-obamacare.html

    Generally speaking, dark-money groups are politically active organizations, often nonprofit, that, under I.R.S. regulations, are not required to disclose the identities of their donors.

    Such groups are often chartered under Section 501(c)(4) of the tax law, which grants a tax exemption to “social welfare organizations.” For those seeking to influence politics but stay in the background, 501(c)(4) designations offer two big advantages: tax exemption and no requirement to disclose donors.

    #dé-surveillance #défiscalisation #enrichissement #big_pharma #états-Unis

  • Des rejets toxiques à des niveaux astronomiques dans l’usine Sanofi de Lacq
    Mediapart - 8 juillet 2018 Par Jade Lindgaard
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080718/des-rejets-toxiques-des-niveaux-astronomiques-dans-l-usine-sanofi-de-lacq?

    L’usine Sanofi du bassin de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, émettait au printemps 2018, date des dernières mesures disponibles, jusqu’à 190 000 fois plus que le maximum autorisé d’une substance cancérogène et susceptible d’altérer la fécondité. Mediapart a eu accès à un rapport qui détaille la gravité de la situation. Représentant·e·s écologistes et syndicaux s’alarment mais l’État ne sanctionne pas.
    (...)
    Les rejets toxiques de l’usine de Sanofi de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) qui fabrique la Dépakine, ce médicament contre l’épilepsie dangereux pour les femmes enceintes et leurs fœtus, atteignaient, au printemps 2018, date des dernières mesures disponibles, des niveaux astronomiques : jusqu’à 190 000 fois au-dessus du plafond autorisé pour le bromopropane, une substance pouvant nuire à la fertilité et au fœtus. Le chiffre paraît fou, impossible à croire.

    « On a vu des rejets épisodiques chez les industriels mais de cette quantité et de cette durée, c’est la première fois », résume Jean-Michel Poupon, responsable de l’union locale CGT. « Cette situation ne devrait jamais arriver. C’est un cas grave », explique Solène Demonet, coordinatrice du réseau risques et impacts industriels de France Nature Environnement (FNE), une des plus grosses ONG écologistes nationales. Pour Patrick Mauboulès de la fédération Sepanso, qui siège au comité de suivi de site du bassin de Lacq, « c’est scandaleux ».(...)

    • #dépakine #sanofi #cancérigènes #assassins #big_pharma

      https://www.ladepeche.fr/article/2018/07/15/2836451-gard-le-laboratoire-sanofi-d-armon-perquisitionne.html

      Les enquêteurs souhaitaient collecter des documents sur les incidents de production à Mourenx. L’usine qui produit la Dépakine, rejetterait des taux de valproate, jusqu’à 90 000 fois plus élevés que les seuils limites autorisés. La production avait donc cessée lundi.

      Le groupe pharmaceutique français avait déclaré qu’une étude réalisée à sa demande par un organisme indépendant concluait que les risques sanitaires liés aux rejets de valproate de sodium étaient inférieurs aux valeurs toxicologiques de référence (VTR).
      L’Anses saisie par le gouvernement

      Un avis que nuance l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (l’Anses), pour qui « la VTR fondée sur la dose posologique minimale doit être revue au regard des nouvelles études publiées et des effets observés », car « des effets neurodéveloppementaux et néfastes sur la reproduction pourraient apparaître à des doses plus faibles que celles induisant des malformations congénitales ».

      L’agence précise que ses experts n’ont pas pu identifier de dose minimale de valproate « en dessous de laquelle des effets sur la reproduction et le développement sont susceptibles de ne pas se produire ». L’Anses, avait été saisie le 29 juin par le gouvernement pour évaluer en urgence les données d’impact sanitaire transmises par Sanofi, afin de fixer des prescriptions supplémentaires de sécurité.

  • Levothyrox : et maintenant, une plainte pour « trafic d’influence »
    https://lesjours.fr/obsessions/levothyrox/ep10-etude-ansm

    Depuis quelques mois, le professeur Philippe Lechat ne doit pas dormir tranquille. En février dernier, Les Jours révélaient que l’ancien directeur de l’évaluation du médicament de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) qui a commandé la nouvelle formule du #Levothyrox à Merck… avait auparavant travaillé pour ce même laboratoire. Un conflit d’intérêts particulièrement gênant alors que la nouvelle formule du médicament est responsable d’un record de déclarations d’effets secondaires – officiellement 23 000 – depuis sa mise en circulation, en mars 2017 (lire l’épisode 1, « Levothyrox, la crise sanitaire qui ne dit pas son nom ») : chutes de cheveux, crampes musculaires, grande fatigue, idées noires… Philippe Lechat est maintenant visé par une plainte contre X, pour « trafic d’influence », que Gauthier Lefèvre, avocat au barreau de Reims, s’apprête à déposer au tribunal de grande instance de Marseille, où une instruction judiciaire a été ouverte à la suite de nos révélations. Cette plainte s’appuie sur l’enquête des Jours et ajoute un élément supplémentaire.
    Plainte


    Extrait de la plainte contre X qui va être déposée par l’avocat Gauthier Lefèvre devant le tribunal de grande instance de Marseille — Photo DR.

    #Big_pharma

  • En Suisse aussi, la forte hausse des prescriptions d’opioïdes inquiète Pauline Turuban - 3 Juillet 2018 - RTS
    http://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/9665325-en-suisse-aussi-la-forte-hausse-des-prescriptions-d-opioides-inquiete.ht

    - Les prescriptions d’antidouleurs opioïdes, des médicaments au fort potentiel addictif, ont explosé ces dernières années en Suisse. Des spécialistes appellent à la vigilance alors que la crise sanitaire fait rage aux Etats-Unis. _

    Aux Etats-Unis, l’addiction aux analgésiques opioïdes est au coeur d’une crise sanitaire aux conséquences dramatiques. Selon les centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), environ deux millions d’Américains sont aujourd’hui dépendants à ces substances, naturelles ou synthétiques, dont les effets sur l’organisme sont comparables à ceux de la morphine.

    En 2016, 42’000 personnes ont succombé à une overdose d’opioïdes et, parmi ces décès, 40% impliquaient des antidouleurs délivrés sur ordonnance.
    http://www.rts.ch/2018/07/03/20/22/9692764.image?w=900&h=506
    La Suisse, 7e consommateur d’opioïdes au monde
    Ces derniers mois, des scientifiques se sont inquiétés de savoir si une épidémie comparable était imaginable en Suisse. Bien qu’il n’existe pas de données centralisées et aussi détaillées que celles disponibles aux Etats-Unis, leurs travaux mettent en lumière une hausse drastique de l’usage de ce type de produits dans le pays.

    L’étude la plus récente, basée sur les données de l’International Narcotics Control Board (INCB) et publiée en juin dans la Revue médicale suisse (RMS), indique que la consommation d’opioïdes forts a été multipliée par 23 entre 1985 et 2015, passant de 18 à 421 mg/habitant/année.

    Selon ces chercheurs romands, la Suisse est le septième consommateur au monde, largement au-dessus de la moyenne européenne mais au milieu de celle de ses pays limitrophes, et nettement derrière l’Amérique du Nord.

    Consommation totale d’opioïdes en 2015 Le lien http://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/9665325-en-suisse-aussi-la-forte-hausse-des-prescriptions-d-opioides-inquiete.ht

    Ventes en hausse de 80% en huit ans
    Les remboursements de ces médicaments -en particulier fentanyl, buprénorphine et oxycodone- par la seule caisse-maladie Helsana ont plus que doublé entre 2006 et 2013, passant de près de 65’000 à 137’000 cas, pointe une autre étude parue l’an passé dans BMC Health Services Research.

    Les ventes, elles, évoluent logiquement dans le même sens : de 36 millions en 2008, elles ont progressé de manière constante jusqu’à atteindre 66 millions d’unités vendues en 2016, soit une hausse de 80% en huit ans, selon des chiffres d’Interpharma parus dans Suchtmagazin.

    Pas de signe d’une hausse des addictions
    D’une manière générale, la prise de tous les antidouleurs forts, pas uniquement opioïdes, tend à augmenter. Mais selon Addiction Suisse, la part de la population qui en fait un usage quotidien et prolongé -qui pourrait dénoter une dépendance-, elle, n’augmente pas : après avoir atteint un pic en 2013 (2,5%), elle est redescendue à 1,8% en 2016, ce qui représente environ 122’000 personnes.

    Et à ce stade, rien n’indique que la progression de l’usage d’opioïdes ait eu pour corollaire une multiplication des cas d’addictions.

    Alors qu’aux Etats-Unis, le taux de décès liés à la drogue a bondi de 30% entre 2010 et 2015, il a baissé d’environ 10% sur la même période en Suisse. On comptait aux Etats-Unis 16,3 cas d’overdoses pour 100’000 habitants en 2015, contre 1,58 cas en Suisse, soit près de 10 fois moins.

    Etienne Maffli, chercheur à Addiction Suisse et auteur de l’étude parue dans Suchtmagazin, déplore toutefois le manque de recul de ces statistiques.

    « On n’a pas un thermomètre très direct : si les cas de décès venaient à augmenter, on ne le verrait que deux ou trois ans après, ce qui est déjà bien trop tard. Aux Etats-Unis, les signaux d’alarme n’ont pas fonctionné correctement », avertit le scientifique qui préconise l’établissement d’un système d’alerte précoce.

    Réglementation plus forte qu’en Amérique du Nord
    Reste que la délivrance d’opioïdes est bien plus réglementée en Suisse qu’en Amérique du Nord. Pour les médicaments les plus forts, une ordonnance spéciale est émise en trois exemplaires comprenant un numéro d’identification unique. Un exemplaire demeure chez le médecin, un auprès de la pharmacie et le troisième auprès de la caisse-maladie.

    S’ils reconnaissent que ce système de carnets à souche limite le risque d’abus, les spécialistes cités plus haut déplorent l’absence d’un registre centralisant les prescriptions et le manque de contrôles systématiques, qui permettraient de mieux lutter contre le « tourisme pharmaceutique ».

    Aujourd’hui, seules les personnes à risque faisant l’objet d’une dénonciation auprès du pharmacien cantonal sont limitées à un seul médecin et une seule pharmacie.

    « Le retour à l’’opiophobie’ serait contre-productif »
    La nette hausse du recours à ces substances, utilisées notamment pour traiter les douleurs liées aux cancers, est en partie liée au vieillissement de la population. Mais, pour Etienne Maffli, l’explication réside surtout dans une évolution de l’éthique médicale, qui remet davantage en question « la nécessité de souffrir, et s’interroge sur la manière dont on peut mieux soulager les patients ».

    Le propos n’est pas de diaboliser les opioïdes. « Le retour à une ’opiophobie’, contre laquelle nos aînés ont combattu, serait contre-productif », notent d’ailleurs les auteurs de l’étude publiée dans la Revue médicale suisse.

    Toute la difficulté est de savoir où se situe la limite entre une meilleure prise en charge de la douleur et une prescription trop libérale d’opioïdes qui pourrait constituer un risque. « On ne sait pas vraiment où se situe l’optimum », insiste Etienne Maffli. La vigilance est donc nécessaire pour, résume-t-il, ne pas « dépasser cet optimum » et risquer un dérapage à l’américaine.

    #opioides #fentanyl #pharma #drogues #big_pharma #opiacés #drogue #santé #santé_publique #addiction #opioïdes #overdose #Suisse