• [Échauder les esprits.] Avec l’arrivée de France Travail, certains chômeurs, précaires et conseillers Pôle emploi craignent le renforcement de « la police des travailleurs »
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/pole-emploi/temoignages-avec-l-arrivee-de-france-travail-certains-chomeurs-precaire

    Une centaine de personnes ont défilé mardi à Paris contre la réforme de #Pôle_emploi contenue dans le projet de loi « plein emploi », qui doit être étudié en juillet à l’Assemblée. Mais le texte suscite souvent la crainte des premiers concernés.

    "On est là, on est là !" Ils sont une centaine, mardi 27 juin, à arpenter en chantant le kilomètre de bitume parisien qui sépare le ministère de l’Economie du siège de l’Unédic, l’organisme qui gère le régime d’assurance-chômage. Une fois arrivée au pied des locaux de l’institution, la petite foule – à majorité des adhérents de la CGT – installe sono et barbecue, pour demander au conseil d’administration de l’association, qui se tient quelques étages au-dessus, de revaloriser significativement le montant des #allocations_chômage.

    L’inflation importante ces derniers mois et la diminution d’un quart de la #durée_d'indemnisation des demandeurs d’emploi, en février, avaient déjà échaudé les esprits des syndicats et associations de #chômeurs. Mais la présentation en juin du projet de loi « #plein_emploi », qui acte notamment la transformation de Pôle emploi en #France_Travail, a fini d’inquiéter ces organisations. Celles-ci ont appelé à défiler mardi.

    En théorie, le texte du gouvernement a pourtant de quoi séduire : un #accompagnement_renforcé pour les demandeurs d’emploi qui ne sont pas autonomes, une meilleure coordination entre tous les acteurs de l’emploi et une meilleure insertion des personnes en situation de handicap ou avec des difficultés sociales. Avec un objectif : atteindre le plein-emploi (5% de chômage, contre 7% actuellement) d’ici à la fin du quinquennat.

    Mais plusieurs mesures du projet font craindre le pire à certains. Parmi elles, l’obligation pour les futurs inscrits de signer un « contrat d’engagement » avec, à la clé, 15 heures à 20 heures d’#activité_obligatoires (une durée qui ne devrait finalement pas figurer dans la loi) pour les bénéficiaires du #RSA, ou la création d’une nouvelle #sanction en cas de non-respect de cette obligation. "Les gens seront pris dans une machine qui précarise", avance ainsi Mirabelle Lemaire, secrétaire générale du SNU TefiI-FSU, qui regroupe notamment des agents de Pôle emploi. 

    "Nous ne sommes pas du tout dans une logique de travail gratuit ou de bénévolat obligatoire, mais de grande diversité et de personnalisation des activités dans le futur contrat d’engagement", a tenu à rassurer le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans une interview accordée aux Echos. Sans nécessairement réussir à calmer les inquiétudes. Alors que l’examen du texte doit débuter en juillet à l’Assemblée, franceinfo a interrogé cinq manifestants qui exposent leurs craintes.

    Roxanne, demandeuse d’emploi non indemnisée : "J’aurais besoin d’un véritable accompagnement"

    "J’ai été diplômée de la fac de droit de Nice il y a cinq mois. Depuis, je n’ai pas réussi à trouver de travail, d’autant plus que je suis en situation de handicap. Comme je n’ai jamais cotisé, je ne touche pas d’allocations chômage. Mais comment peut-on trouver un emploi si on finit à la rue ? Heureusement, mon père est en mesure de m’aider.

    J’aurais besoin d’un véritable accompagnement dans ma recherche, notamment pour déterminer quels sont les emplois qui sont adaptés à ma situation, et comment adapter ceux qui peuvent l’être. Mais aux yeux de Pôle emploi, on n’existe pas quand on n’est pas indemnisé. Je n’ai rencontré qu’une seule fois ma conseillère, à ma demande. Depuis, mon dossier est passé entre les mains de l’équipe chargée du handicap, mais je n’ai eu aucun retour. Malgré les promesses du gouvernement, je pense que ça sera pareil avec France Travail. A chaque réforme de Pôle emploi, on promet de mieux accompagner les chômeurs. Mais, à chaque fois, c’est un peu plus la #police_des_travailleurs."

    Mirabelle Lemaire, secrétaire générale du SNU Tefi-FSU : "On part des besoins des entreprises et non des gens"

    "Le projet France Travail est très flou. Au début, Pôle emploi devait être à la manœuvre de ce nouveau service de l’emploi, et maintenant, on ne nous parle plus que d’un rôle d’appui. Le risque, c’est que nous ne soyons plus que de simples exécutants, et que la politique de l’emploi soit décidée localement, par les présidents de région et les préfets.

    On voit bien qu’il y a un changement de logique : au lieu de partir des projets professionnels des gens pour les accompagner, on part des besoins des entreprises pour former de la main-d’œuvre, comme c’est le cas avec la réforme des lycées professionnels. Au lieu de former à des métiers, on ne forme qu’à des bouts de métiers, ou sur des outils précis, pour telle ou telle entreprise.

    Par exemple, quand la fibre est arrivée, on a formé à tour de bras des ’tireurs de câbles’ pour venir procéder aux installations chez les gens. Une fois que la fibre a été installée quasiment partout, ces gens ont de nouveau été au chômage. France Travail va accentuer ce phénomène : on nous dit qu’il faut remettre les gens au #travail, immédiatement. Mais accompagner un demandeur d’emploi, cela demande du temps !"

    Andrés, ex-cadre désormais au RSA activité : "Le sale boulot a déjà commencé"

    "En 2013, j’ai été licencié de mon emploi de cadre dirigeant à l’occasion de la vente de mon entreprise. Comme j’avais beaucoup contesté cette opération financière, je me suis grillé dans mon secteur et je n’ai pas réussi à retrouver d’emploi. J’ai été au #chômage, jusqu’à épuisement de mes droits. Désormais, je fais à peu près n’importe quoi comme boulot – agent d’entretien, saisonnier, préparateur de sandwiches, etc. Je touche aussi le RSA, et parfois la #prime_d'activité.

    Depuis que je ne suis plus cadre, j’ai découvert à quel point les travailleurs non-qualifiés sont mal traités : vous faites de l’#intérim, mais la paie arrive avec un mois de retard, amputée de plusieurs heures de travail pourtant effectuées. Du côté de Pôle emploi, j’ai déjà reçu un avertissement de #radiation car je ne m’étais pas rendu à une formation, alors que je leur avais envoyé un mail expliquant que j’avais un contrat ce jour-là ! Tous les dysfonctionnements du système sont mis au service de la radiation des demandeurs d’emploi. Je n’ai pas besoin d’attendre de voir ce que donnera France Travail : le sale boulot a déjà commencé."

    Gary*, conseiller Pôle emploi : "Il faut des embauches"

    "France Travail va continuer l’#externalisation du marché de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, qui est déjà à l’œuvre. Entre 2020 et 2023, dans mon agence de Seine-Saint-Denis, nous sommes passés d’environ 250 demandeurs d’emploi avec un suivi actif par conseiller au double. Comme Pôle emploi ne peut pas répondre à toute la demande, il externalise une partie de l’activité à des prestataires privés. 

    En théorie, l’accompagnement renforcé voulu par le gouvernement, avec des portefeuilles de demandeurs d’emploi moins nombreux, c’est génial. Mais comme aucune hausse des moyens n’a été annoncée, en pratique, les collègues seront obligés d’externaliser l’accompagnement. On veut faire correctement notre métier, mais pour cela, il faut des embauches. En 2019, une étude de la CGT Pôle emploi Ile-de-France avait démontré que pour respecter les normes d’accompagnement édictées par Pôle emploi lui-même, il faudrait deux à trois fois plus de conseillers sur les six agences de l’ouest de la Seine-Saint-Denis !"

    Dominique, autoentrepreneuse au RSA : "Pôle emploi devrait indemniser 100% des chômeurs"

    "Je suis titulaire d’un bac +3 en histoire de l’art et archéologie. Malgré mes 58 ans, je n’ai jamais réussi à travailler suffisamment longtemps pour recharger durablement mes droits au chômage, alors je dépends majoritairement du RSA depuis la fin de mes études. J’ai fait plein de formations : photographie, graphisme, menuiserie… Les offres d’emploi auxquelles je postule ensuite restent les trois quarts du temps sans réponse. Et quand j’en reçois, on me dit le plus souvent que je ne suis pas assez formée, ou alors au contraire trop diplômée !

    Après ma dernière #formation, j’en ai eu marre et j’ai décidé de monter ma propre autoentreprise pour créer et réparer des meubles, monter des cuisines, etc. Mais la Chambre de commerce n’acceptait de me prêter de l’argent que si je décrochais un prêt bancaire. Je suis allée voir toutes les banques, mais elles ont refusé de me prêter de l’argent, en invoquant ma situation précaire. Ce n’est pas de France Travail dont j’ai besoin, mais que Pôle emploi indemnise 100% des chômeurs, c’est-à-dire des personnes privées d’emploi, qu’elles aient ou non suffisamment travaillé."

    Le plein emploi, c’est la loi. Chômer est un crime.

    #droit_au_chômage

  • CDU-Vize Linnemann fordert Zwangsarbeit für SGB II – Leistungsbeziehende
    https://harald-thome.de/newsletter/archiv/thome-newsletter-20-2023-vom-18-06-2023.html

    Le deuxième chef des chrétien-démocrates (CDU) allemand veut introduire le travail forcé pour chômeurs.

    CDU-Vize Linnemann fordert die Einführung einer Jobpflicht für Bürgergeldbeziehende. Es wird gefordert: Wer nach bis zu sechs Monaten keine Anstellung finde müsse Jobs durch Kommunen zugeteilt bekommen. Dazu Linnemann: „Es geht ja nicht um Zwangsarbeit“.
    Mehr dazu auf RND: https://t1p.de/7go6c

    Bemerkung dazu: Auch die AfD fordert Arbeitspflicht für SGB II – Leistungsbeziehende, hier befindet sich Linnemann in trauter inhaltlicher Gemeinsamkeit. Zu der von Linnemann geforderten Arbeitspflicht sagt dieser: wer den Job nicht annehme, müsse dann gezwungen werden, das Bürgergeld müsse gekürzt und es sollten Sach- statt Geldleistungen vergeben werden. Laut CDU-Vize Linnemann sei das keine Zwangsarbeit. Die allgemeine Definition von Zwangsarbeit lautet aber, wenn Menschen unter Androhung einer Strafe oder eines sonstigen empfindlichen Übels gegen ihren Willen gezwungen werden eine Tätigkeit durchzuführen. Sanktionen, Sachleistungen und sogar Kostenersatz sind definitiv Drohungen mit einem empfindlichen Übel.
    Ansonsten hat Linnemann offensichtlich die aktuell gültige Rechtslage nicht im Blick, denn dieses formuliert bereits seit 17 Jahren die Arbeitspflicht von SGB II – Leistungsbeziehenden, so § 2, 10, 31 SGB II: Einer erwerbsfähigen leistungsberechtigten Person ist jede Arbeit zumutbar und regelt in § 30 ff SGB II, wenn nicht, ist diese Person zu sanktionieren.

    Man könnte fast den Eindruck gewinnen, dass durch solch populistischen Mist eine Koalition mit der AfD vorbereitet werden soll.

    #Allemagne #chômage #politique #CDU

  • IA : demain, tous chômeurs ?

    […] Une récente étude de l’université de Stanford et du MIT a estimé que l’IA allait augmenter la productivité des travailleurs de 14 % en moyenne et que ceux qui n’utilisent pas ces outils seraient « remplacés » par ceux qui savent s’en servir.

    Spéculation ? Hélas, non : les conséquences concrètes commencent à se manifester. Début mai, IBM a suspendu ses embauches. Environ 30 % des fonctions, soit 7.800 emplois, pourraient être remplacées par des IA en cinq ans, a estimé le patron de l’entreprise. Au Royaume-Uni, l’opérateur British Telecom vient d’annoncer qu’il visait la suppression de 55.000 postes d’ici à 2030, environ 10.000 de ces derniers étant remplacés par l’IA. […]

    L’IA s’annonce ainsi, à l’image de l’imprimerie, la machine à vapeur ou l’informatique, comme une innovation de rupture appelée à toucher tous les secteurs d’activité et induire des effets encore insoupçonnés. Face à cela, l’humanité se retrouve, à nouveau, condamnée à avancer à l’aveugle en remettant son destin dans les mains d’un progrès technique dont elle ne mesurera l’impact qu’a posteriori. Le professeur d’économie au MIT Daron Acemoglu l’a résumé lors d’une intervention à la Brookings Institution : « Notre avenir est en train d’être déterminé par environ 200 ou 300 personnes réunies dans une douzaine d’entreprises. »

    […] Pas de doute : la menace est réelle pour les humains qui vont devoir, face à un si redoutable concurrent, faire la démonstration de leur « valeur ajoutée ». Et admettre que certaines de leurs compétences sont en passe d’être ringardisées.

    Premier exemple avec la médecine. Une récente étude californienne a soumis des praticiens généralistes à une série de questions médicales parmi les plus fréquentes sur un forum en ligne. Leurs réponses ont été comparées à celles de ChatGPT. Le bilan est douloureux : non seulement le robot s’est avéré plus précis dans ses réponses, mais il a démontré, dans ce travail à l’écrit, une plus grande empathie. Philippe Coucke, un radiothérapeute belge auteur de deux livres sur l’IA, constate que les médecins, le plus souvent, font l’autruche. « Ils n’ont guère envie de se pencher sur l’intelligence artificielle car elle remet partiellement en question leur raison d’être, voire leur gagne-pain ». « Toutes les tâches hautement spécialisées sont appelées à être remplacées par les machines », assure-t-il, évoquant les éléments de diagnostic comme les actes médicaux (coronarographie, coloscopie, chirurgie). Une inéluctable révolution pour le monde médical impliquant de repenser en profondeur la formation des praticiens « qui se fait encore comme au siècle dernier ». « Les médecins qui n’utiliseront pas l’IA à l’avenir, ajoute le radiothérapeute, vont disparaître comme des dinosaures, et les autres vont être fortement secoués. »

    Autre expertise que les machines vont concurrencer : la finance. Après avoir fait ses armes pendant près de trois décennies dans la valorisation de sociétés, Yann Magnan a fondé 73 Strings, une entreprise qui cherche à accélérer radicalement ce métier. Les heures de lecture de documents sur une entreprise ou un secteur d’activité, la synthèse de ces informations, la mise en forme du travail final ? Autant de tâches « ingrates et qui ne nécessitent pas d’avoir fait de hautes études », dont la machine peut se charger. « Plus de la moitié du travail d’un analyste junior peut ainsi être automatisée », estime Yann Magnan qui constate que chez ses clients, « ce qui se faisait en un mois environ prend désormais une semaine, voire moins ». Un financier aguerri lâche un cri d’enthousiasme : « ce serait fou ! » rêve-t-il à l’idée d’un monde « où on ferait en une journée ce qu’on passe aujourd’hui deux semaines à produire en nocturne ». Les « juniors » et les stagiaires ? Comme souvent, ce sont leurs fonctions qui semblent le plus immédiatement menacées.

    Dans l’informatique, même accélération. « Sur le plan logique, les programmes tels que #ChatGPT ne font pas de réelle distinction entre l’anglais, le français ou les langages informatiques », explique Eric de la Clergerie, chercheur en charge du traitement informatique des langues à l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria). Fortes de leur capacité à repérer des structures répétitives puis à adapter ces dernières à un contexte, les IA se nourrissent de l’immense littérature informatique disponible en ligne pour générer du code - elles se servent en cela des commentaires que les informaticiens ajoutent en marge de leurs écrits informatiques. « Quand je cherche à retrouver une fonction précise et à l’utiliser dans un programme, il me faut un quart d’heure, là où ChatGPT va tout faire en une minute à condition de savoir lui expliquer précisément ce qu’on veut », estime-t-il. On imagine le nombre d’emplois qui pourront être supprimés si cette pratique devient la norme.

    Quant à ce directeur artistique d’une entreprise de luxe, il s’avoue bluffé par les capacités du logiciel Midjourney qui produit des images à la demande. « En quelques mois, l’outil a beaucoup progressé et s’avère capable de générer des images dont même les éventuelles incohérences peuvent être intéressantes dans la phase de recherche d’idées », résume-t-il. C’est un enrichissement puisque le logiciel est capable de produire jusqu’à 200 visuels dans une journée. Mais il avoue s’inquiéter « pour les gens qui vivent aujourd’hui de leurs compétences techniques dans le traitement de l’image ». Plus que les professionnels de Photoshop menacés d’obsolescence accélérée, pronostique-t-il, « ce sont les ceintures noires en Midjourney qui vont valoir cher sur le marché ». Egalement directrice associée au Boston Consulting Group, Vinciane Beauchene résume la situation : « l’#IA générative est en train de déplacer la frontière entre l’humain et la machine. » Pas une industrie ne sera épargnée par cette lame de fond. Pour écrire, récolter et synthétiser des idées voire, en un sens, créer, il va falloir s’habituer à cette vertigineuse nouvelle donne : les robots peuvent rivaliser. Nicolas de Bellefonds estime ainsi que les sociétés de services professionnels, notamment d’études de marché, vont voir leur modèle économique « totalement bouleversé dans la mesure où une grande partie de leur chiffre d’affaires provient de la production de rapports et d’analyses ». Même tsunami dans les fonctions juridiques, les ressources humaines ou le marketing, dont la productivité pourrait être multipliée par 5 ou 10. […]

    (Les Échos)

    #capitalisme #gâchis #chômage

    • 23. Le choix auquel nous devons faire face est dramatique : soit un post-capitalisme globalisé, soit une lente fragmentation vers le primitivisme, la crise perpétuelle et l’effondrement écologique planétaire.

      Le choix, en d’autres termes (plus politiques) : soit la liquidation du capitalisme (la collectivisation des moyens de production par les producteurs eux-mêmes > le communisme), soit la barbarie et la désintégration.

      On gagnerait du temps à comprendre qu’il n’y a pas d’autres alternatives.

      C’est uniquement en se plaçant sur ce terrain communiste qu’il est possible d’envisager avec confiance un avenir dans lequel l’humanité prendra consciemment son sort en main et se débarrassera des entraves de la concurrence entre capitalistes, collectivisera leurs usines, leurs banques et leurs serveurs informatiques et les mettra au service des besoins de tous. Un avenir où ces algorithmes, qui n’ont d’intelligent que le nom, associés aux formidables forces productives existantes, permettront au cerveau humain de se libérer de la routine abrutissante du travail productif et de se concentrer sur des activités véritablement intelligentes. En libérant la masse des exploités de l’obligation de consacrer le meilleur d’eux-mêmes à la survie quotidienne, ils pourront leur permettre de se cultiver, de profiter des loisirs, des sciences, des arts, qui aujourd’hui sont le privilège d’une petite minorité. En généralisant cet épanouissement intellectuel, en libérant les relations sociales de la prison de la misère matérielle et morale, l’humanité pourra enfin révéler son plein potentiel  : combien d’Archimède, de Mozart et de Marie Curie découvrira-t-on alors  ? Pour reprendre les termes de Trotsky  : «  Le socialisme signifiera un saut du règne de la nécessité dans le règne de la liberté, aussi en ce sens que l’homme d’aujourd’hui, plein de contradictions et sans harmonie, fraiera la voie à une nouvelle race plus heureuse.  »

      https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/05/14/intelligence-artificielle-remplacer-lintelligence-humaine-ou

    • Mon désaccord avec Multitudes ne porte pas tant sur le diagnostic concernant l’état du monde, y compris sur ce point 23, que sur les conséquences stratégiques induites par leur positionnement accélérationniste.

      Concernant le diagnostic, nous serions nombreux (y compris, toi, @recriweb, me semble-t-il) à toujours l’exprimer aujourd’hui en reprenant peu ou prou la célèbre formule de Rosa Luxemburg, selon laquelle il n’y a guère d’alternative à la barbarie que dans le socialisme (pris au sens étymologique).

      Mon désaccord avec Multitudes porte en particulier sur les points suivants :

      5. Les accélérationnistes veulent libérer les forces productives latentes. Au sein de ce programme, la plateforme matérielle du néolibéralisme n’a pas besoin d’être détruite. Elle demande à être réorientée vers des finalités communes. L’infrastructure actuellement existante ne constitue pas les tréteaux capitalistes d’une scène à abattre, mais un tremplin sur lequel s’élancer vers une société post-capitaliste.

      6. Étant donné l’asservissement de la technoscience aux objectifs du capitalisme (particulièrement depuis la fin des années 1970), nul ne peut certes déterminer ce que peut faire un corps technosocial moderne. Qui parmi nous peut se faire une idée claire des potentiels inexplorés des technologies qui ont déjà été développées ? Nous faisons le pari que les potentiels véritablement transformateurs de beaucoup de nos découvertes techniques et scientifiques restent encore inexploités, pleins de caractéristiques (ou de pré-adaptations) aujourd’hui redondantes qui, par la réorientation d’un socius capitaliste à courte vue, peuvent contribuer à des changements décisifs.

      7. Nous voulons accélérer le processus d’évolution technologique. Mais nous ne promouvons nullement une forme de techno-utopisme. Ne croyons jamais que la technologie suffira à nous sauver. Elle est certes nécessaire, mais jamais suffisante en l’absence d’action sociopolitique. La technologie et le social sont intimement liés, et les transformations de l’un rendent possibles et renforcent les transformations de l’autre. Alors que les techno-utopistes promeuvent l’accélération parce qu’elle supplanterait automatiquement les conflits sociaux, nous estimons que la technologie devrait être accélérée afin de nous aider à gagner ces conflits sociaux.

      9. Pour ce faire, la gauche doit tirer parti de toute avancée scientifique et technologique rendue possible par la société capitaliste. Nous déclarons que la quantification n’est pas un mal à éliminer, mais un outil à utiliser de la façon la plus efficace possible. Les modélisations économiques sont nécessaires à rendre intelligible un monde complexe. La crise financière de 2008 révèle les risques liés à une foi aveugle accordée à certains modèles mathématiques, mais ceci est un problème relatif à leur autorité illégitime, non à leur nature mathématique. Les outils développés dans le champ de l’étude des réseaux sociaux, de la modélisation des comportements, de l’analyse des big data et des modèles économiques non équilibrés, constituent des médiations nécessaires pour qui veut comprendre des systèmes aussi complexes que l’économie moderne. La gauche accélérationniste doit s’alphabétiser dans ces domaines techniques.

      En quelques sortes, il suffirait d’aller plus vite dans l’état de décomposition du monde pour que vienne, à partir des mêmes moyens que ceux qui auraient provoqué sa perte, la construction d’un « au-delà du capitalisme » (peu importe comment on l’appelle communisme, communisme libertaire, etc.)

      On reprend les outils (infrastructure) capitalistes pour les pousser à leur plus ultime conséquences, c’est à dire, pour entraîner leurs créateurs à leur propre perte et le tour est joué, puisque les capitalistes ne seront plus là.

      Sauf que se livrer avec tant d’enthousiasme à ce petit jeu pourrait non seulement entraîner la perte de la classe capitaliste mais aussi celle du genre humain et bien d’autres espèces.

      Plus fondamentalement, cette forme de confiance béate en un progrès forcément émancipateur et dénuée de tout propos critique sur la prétendue neutralité technologique est consternante, d’autant qu’aucune modalité pratique n’est formulée en matière de stratégie de lutte, si ce n’est la dénonciation (pas toujours fausse) de ce qui existe aujourd’hui du côté des mouvements sociaux depuis les années 90, dans la lignée des mouvements altermondialistes (horizontalité obsessionnelle, nombrilisme, etc.). On constate que les luttes sociales salariales classiques sont tout simplement ignorées, même si « la technologie devrait être accélérée afin de nous aider à gagner ces conflits sociaux. »

      Bref, sauf à attendre que les choses s’accélèrent, on ne sait pas vraiment ce qu’il faudrait faire. L’accélérationnisme serait donc, partant de ce manifeste, un truc de purs intellos, comme l’était d’ailleurs Camarades, la filiation politique de Multitudes, dans les années 70.

      Dans ces conditions, on se demande en quoi l’accélérationnisme, dans les faits (et non dans la théorie) ne se résume pas à ces gens dont il est question, dans l’article des Echos. Une classe de technocrates, proches du pouvoir, qui construisent réellement l’accélération technologique à partir, notamment, de l’IA et qui la commentent de l’intérieur, avec plus ou moins d’inquiétude et d’enthousiasme.

  • Réindustrialisation : les chimères d’Emmanuel Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/120523/reindustrialisation-les-chimeres-d-emmanuel-macron

    Certes, le gouvernement communique beaucoup sur les chiffres des créations d’emplois nets qui sont effectivement positifs. Sur le premier trimestre 2023, on compte ainsi 1,5 % d’emplois privés en plus que fin 2019, soit 48 100 emplois. Sauf que ces créations d’emplois ne sont pas des créations d’emplois à taux plein. Or, en équivalent temps plein, le nombre d’emplois salariés baisse entre le dernier trimestre 2019 et celui de 2022 de quelque 16 300 postes, soit un recul de 0,6 %.

    En d’autres termes, les emplois créés dans l’#industrie sont d’abord des emplois à temps partiel et ne sont le fruit que d’une parcellisation du temps de travail industriel. [...]

    Une descente aux enfers financée par plus de 50 milliards d’euros annuelles de baisses d’impôts, un plan de relance de 100 milliards d’euros, un plan ciblé « France 2030 » de 30 milliards d’euros, une baisse des impôts de production pour 15 milliards d’euros et des crédits d’impôts à foison comme le crédit impôt recherche (CIR) qui a coûté 7,5 milliards d’euros en 2022…

    On comprend pourquoi il faut accompagner de tant de chants de victoire un tel désastre. La politique néolibérale d’Emmanuel Macron a en fait accompagné la poursuite de la destruction de l’industrie française à coups de centaines de milliards d’euros, et donc d’une destruction parallèle des services publics, mais aussi d’une politique de réduction des droits et protections des travailleurs et travailleuses.

    Les classes populaires ne peuvent être dupes de cette réindustrialisation Potemkine qui se fait au gré du bon vouloir des capitaux étrangers qui, par opportunisme, s’installent ici avant de partir ailleurs, en fonction des aides publiques.

    Entre le deuxième trimestre de 1974 et le dernier trimestre de 2022, la France a perdu 2,26 millions d’emplois privés dans l’industrie. À l’époque, ce que l’on appelait simplement des usines employait des dizaines de milliers d’emplois et alimentaient des bassins de sous-traitants. L’usine Renault de Billancourt a compté ainsi jusqu’à 35 000 salariés. Le fait que le jargon technocratique utilise le terme « gigafactory » pour décrire un site de 3 000 salariés dans un contexte où les sous-traitants sont désormais répartis sur l’ensemble de la planète montre que le terme de « réindustrialisation » est tout simplement trompeur.

    La réalité est celle d’une économie française très fortement tertiarisée et financiarisée dans laquelle l’essentiel des emplois créés le sont dans des services très peu productifs qui sont mal payés et soumis à un niveau élevé de contraintes. Cette situation est le vrai produit des réformes macronistes puisqu’elles ont favorisé la baisse du coût du travail peu qualifié. Loin de favoriser une chimérique réindustrialisation, elles ont poussé la création d’une économie peu productive à haut niveau d’exploitation.

    • L’État sans stratégie industrielle
      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/120523/l-etat-sans-strategie-industrielle

      Alors que de nombreux économistes insistent sur la nécessité d’une planification forte pour organiser l’ensemble de la chaîne, de la recherche fondamentale à la formation, en passant par les filières industrielles, afin de réaliser l’impérative transition écologique de tout l’appareil de production et de nos modes de vie, le pouvoir a répondu par la création d’un Haut-commissariat au plan. Depuis sa création en septembre 2020, le plan est aux abonnés absents, son haut-commissaire, François Bayrou, semblant plus préoccupé des petits jeux de la majorité que des grandes questions d’avenir. « C’était prévisible, dit Jean-Louis Levet. François Bayrou n’a aucune appétence pour les enjeux géopolitiques, économiques ou industriels. Sa nomination, purement politique, n’a fait que démobiliser un peu plus les personnes qui travaillent au plan. »

      Cela ne semble pas gêner plus que cela le gouvernement. Même s’il s’en défend, il continue de considérer que le cadre macroéconomique qu’il construit est un moteur d’incitation suffisant, que le marché saura se substituer à lui pour les choix à long terme.

      L’exemple de la production pharmaceutique met en lumière jusqu’à la caricature ces choix : dans ce secteur considéré comme stratégique, où les pénuries de médicaments essentiels sont devenues monnaie courante, l’État reste l’arme au pied. Il parle d’incitation pour convaincre les grands laboratoires de relocaliser quelques productions essentielles sur le territoire, met en avant la coopération européenne. Pour montrer sa colère, il évoque certains jours la création d’une agence chargée de fabriquer certains médicaments. Mais au-delà des mots, rien.

      « L’État stratège a disparu, note Jean-Louis Levet. Il s’est dessaisi des cellules de prospective, d’évaluation. Il ne s’occupe plus de savoir comment articuler la science, les savoirs, les compétences. Il ne connaît plus le tissu industriel. Il n’est plus qu’un État bureaucratique, opaque, qui lance des appels à projets. » Une politique perdante à tout coup, qui tente de donner le change par des effets d’annonce.

    • On a maintenant une meilleure idée de ce qu’est la fameuse "#autonomie_stratégique" avec l’exemple de cette entreprise taïwanaise Prologium qui va s’implanter à Dunkerque pour fabriquer des batteries pour voitures : attirer les entreprises étrangères en concurrençant ses voisins européens à coup de dumping social, subventions opaques, bas coûts de l’énergie assurés et aides à l’achat de leurs produits aux consommateurs.

      [ProLogium executive vice-president] Normand added that the government sweetened the deal with an incentives package, but did not give details while further subsidies were under review by the European Commission.

      Macron’s government is eager to use the recent relaxation of EU state aid rules to offer new tax breaks and other subsidies to encourage investment in green technologies.

      He announced on Thursday that the government would offer a new tax credit worth up to 40% of a company’s capital investment in wind, solar, heat-pump and battery projects.

      Meanwhile, the government hopes to boost consumer demand for European-made electric cars by giving a 5,000 euro cash incentive with vehicles meeting demanding low-carbon standards in their production, effectively shutting out non-European cars.

      https://www.reuters.com/business/france-bags-battery-gigafactory-with-aggressive-lobbying-incentives-2023-05

      Le tout est le résultat d’un "changement de paradigme", ou d’une "révolution doctrinale".

      Industrie verte : une « révolution doctrinale » se dessine en Europe, selon Emmanuel Macron et Thierry Breton
      https://www.euractiv.fr/section/institutions/news/industrie-verte-une-revolution-doctrinale-se-dessine-en-europe-selon-emmanu

      Thierry Breton, invité à la conférence, a emboîté le pas au président, en faisant état d’une « véritable mutation au niveau de Bruxelles » sur l’enjeu de l’industrie verte.

      Le changement de paradigme autour d’une réindustrialisation décarbonée « précède l’IRA », a-t-il précisé, coupant court à toute critique qui voudrait que l’UE n’ait que « réagi » au plan américain.

      [...]

      Sur ces points, le gouvernement doit présenter un projet de loi dite « industrie verte » en début de semaine prochaine. L’accent devrait être mis, notamment, sur la formation de nouveaux métiers, l’investissement ciblé et la fluidification réglementaire.

      En outre, le président a confirmé que de nouvelles réductions impôts verraient le jour afin de « baisser le coût du travail et du capital ».

  • Sozialstaat in der Krise. Massenarbeitslosigkeit und der Aufstieg der Nationalsozialisten | Topographie des Terrors
    https://www.topographie.de/veranstaltungen/detail/sozialstaat-in-der-krise-massenarbeitslosigkeit-und-der-aufstieg-der-nat

    Vortrag Dienstag, 16. Mai 2023, 19:00 Uhr

    Ohne Weltwirtschaftskrise wären Hitler und die NS-Bewegung nicht an die Macht gelangt. Die Zahl der Arbeitslosen stieg ab Herbst 1929 im Deutschen Reich massiv an. Dennoch wiesen die Sozialhaushalte in den Jahren 1930 bis 1932 teilweise sogar Überschüsse aus. Nach seiner Ernennung zum Reichskanzler am 30. Januar 1933 berief Hitler ein „Kabinett der nationalen Einheit“, in das er maßgebliche rechtskonservative Verbündete aufnahm. Verantwortlich für den Sozialstaat wurde als neuer Reichsarbeitsminister Franz Seldte, der Führer des „Stahlhelm/Bund der Frontsoldaten“, der bis 1931 mitgliederstärksten rechtsextremen Miliz der Weimarer Republik.
    In seinem Vortrag lenkt Rüdiger Hachtmann den Blick auf die Veränderungen des Sozialstaats in der letzten Phase der Weimarer Republik und fragt, inwieweit bereits vor 1933 ein sozialpolitischer Weg gebahnt wurde, der ab 1933 „nur“ radikalisiert fortgesetzt wurde. War das Jahr 1933 tatsächlich ein so scharfer Bruch in der staatlichen Sozialpolitik, wie dies oft unterstellt wird?

    Rüdiger Hachtmann ist apl. Professor für Neuere Geschichte an der Technischen Universität Berlin und Senior Fellow am Leibniz-Zentrum für Zeithistorische Forschung Potsdam. Er hat zahlreiche Veröffentlichungen vorgelegt, darunter Das Wirtschaftsimperium der Deutschen Arbeitsfront (2012) sowie das gerade erschienene zweibändige Werk Vom Wilhelminismus zur Neuen Staatlichkeit des Nationalsozialismus. Das Reichsarbeitsministerium 1918–1945 (2023).

    Thomas Schaarschmidt ist apl. Professor an der Universität Potsdam und wissenschaftlicher Mitarbeiter am Leibniz-Zentrum für Zeithistorische Forschung Potsdam.

    Vortrag: Prof. Dr. Rüdiger Hachtmann, Berlin
    Moderation: Prof. Dr. Thomas Schaarschmidt, Potsdam
    Wann: Dienstag, 16. Mai 2023, 19:00 Uhr
    Wo: Topographie des Terrors, Auditorium, Niederkirchnerstraße 8, Berlin-Kreuzberg

    #Berlin #Kreuzberg #Niederkirchnerstraße #Prinz-Albrecht-Straße #Allemagne #nazis #crise #chômage #histoire #conférence

  • Dette publique : l’autre crise qui menace | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/19/dette-publique-lautre-crise-qui-menace_622602.html

    Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a déclaré mardi 18 avril qu’il allait « accélérer le rythme du #désendettement de la France ».

    En d’autres termes, il a annoncé que pour rembourser les créanciers de l’État, à savoir la haute finance, il va faire payer la population, soit en augmentant les impôts, soit en taillant dans les budgets des services publics… et sûrement les deux.

    La #dette de l’État français dépasse les 3 000 milliards d’euros. L’an dernier, pour boucler son #budget, l’État a dû emprunter 200 milliards. D’un côté, l’État emprunte de l’argent aux banques et aux fonds d’investissement privés à qui il verse des intérêts et, de l’autre, l’essentiel de cet argent sert à financer tous les allègements d’impôts et autres facilités octroyées aux grandes entreprises. Ce tour de passe-passe est un des principaux moyens d’enrichissement de la classe capitaliste.

    Mais, depuis un an, les banques centrales qui gèrent l’émission de la monnaie, comme la #BCE pour l’euro, ont régulièrement remonté leurs #taux_d’intérêt, ce qui a entraîné une hausse des taux auxquels l’État français emprunte. Ceux-ci sont passés en quelques mois de presque 0 % à plus de 3 %. Alors que la #dette_publique était plus ou moins stable ces dernières années, elle s’est donc remise à augmenter, ainsi que les remboursements de l’État à ses créanciers.

    Le gouvernement, qui doit veiller à la ­#solvabilité de l’État français pour le compte de la bourgeoisie, craint un emballement de la dette. Celle-ci se creusant, des spéculateurs peuvent en profiter pour faire monter les taux d’intérêt auxquels devra emprunter l’#État_français.

    Il y a quelques années, la Grèce avait connu une telle spirale du surendettement. Les taux d’intérêt avaient monté jusqu’à dépasser les 20 %, au point qu’en 2015 l’État grec fut complètement étranglé. Les institutions européennes étaient intervenues pour empêcher que cette crise grecque se propage à d’autres États européens et fasse s’effondrer l’euro. Elles ont alors joué le rôle d’huissiers auprès de l’État grec pour le compte des spéculateurs, en imposant à la population une #austérité catastrophique : le #chômage et la misère ont explosé, les services publics se sont effondrés, les hôpitaux n’ayant plus les moyens de soigner leurs malades.

    La #Grèce est un État bien plus pauvre que la France mais, à l’époque, les spéculateurs avaient aussi ciblé l’État italien, pourtant bien plus riche, et il s’en est fallu de peu que celui-ci ne soit entraîné dans la même spirale. En réalité, tous les États sont endettés jusqu’au cou et aucun n’est à l’abri du #surendettement. Pour ne pas être la première cible des spéculateurs, chaque gouvernement fait payer sa population afin d’accélérer le désendettement, comme dit Bruno Le Maire. Mais, évidemment, aucun ne fera payer la classe capitaliste, à qui profite cette #spéculation sur la dette des États.

    #lutte_de_classe

  • Assurance-chômage : le décret sur la présomption de démission reporté - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/04/info-politis-assurance-chomage-le-decret-sur-la-presomption-de-demission-rep

    Côté syndical comme patronal, on ne défend d’ailleurs pas particulièrement cette disposition. Chez les représentants des salariés, on la qualifie de « purement idéologique » et de « gage aux Républicains pour que la loi soit votée ». « Cette idée de #présomption_de_démission n’est pas très partagée dans le camp patronal non plus. Jusqu’à présent, on gérait ça dans un flou juridique assez sécurisé pour l’employeur », note, de son côté, Eric Chevée.

    Les deux camps soulignent que, jusqu’ici, l’#abandon_de_poste permettait de gérer « à l’amiable » bon nombre de départs. Pour l’employeur, ce dispositif permettait de s’éviter une rupture conventionnelle jugée coûteuse. Pour les salariés, il garantissait d’avoir #droit_au_chômage, le temps de retrouver un emploi.

    Avec la mobilisation, tous les sujets irritants et potentiellement inflammables sont mis en pause.

    Près d’un mois après cette réunion houleuse, où le ministère assurait alors travailler sur une nouvelle version du texte de décret, les organisations syndicales indiquent n’avoir reçu aucune nouvelle proposition. « On a l’impression qu’avec la mobilisation, tous les sujets irritants et potentiellement inflammables sont mis en pause », confie Denis Gravouil.

    #chômage

  • Temps de travail, salaires et lutte des classes

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/temps-de-travail-salaires-et-lutte

    (#archiveLO, 10 avril 2015)

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part1.mp4

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20150410_CLT_Temps_travail_part2.mp4

    Sommaire :

    Avec les sociétés de classes, l’exploitation du travail humain
    ➖ De la #préhistoire de l’humanité...
    ➖ ...aux sociétés de classes
    ➖ Le développement de la société capitaliste et le #travail_aliéné
    ➖ L’#exploitation de la force de travail sous le capitalisme
    ➖ L’accumulation de #plus-value, moteur du capitalisme

    La lutte pour la #réduction_du_temps_de_travail
    ➖ Le long combat pour les huit heures
    ➖ L’histoire du dimanche, comme jour de #repos_hebdomadaire
    ➖ Les #40h et la #semaine_de_cinq_jours
    ➖ Les #35_heures, accordées dans un contexte bien différent

    Du 20e siècle au 21e et d’un continent à l’autre, la même exploitation
    ➖ Du taylorisme au #fordisme, rationnaliser le travail pour augmenter la productivité
    ➖ Le toyotisme et le « lean management », flexibiliser le travail
    ➖ Le travail, encore et toujours aliéné
    ➖ Les luttes de la classe ouvrière dans le monde

    La dégradation avec la crise actuelle
    ➖ Le #chômage de masse
    ➖ Les #salaires toujours plus tirés vers le bas
    ➖ La #dérèglementation actuelle du travail, un retour en arrière
    ➖ Les attaques redoublées contre la durée du temps de travail et les salaires

    En conclusion

    #capitalisme #exploitation #Temps_de_travail #flexibilité #travail #lutte_de_classe #taylorisme #toyotisme #droit_des_travailleurs

  • Plutôt chômeuses et chômeurs que contrôleurs !
    Une action dédiée aux blessés de Sainte-Soline.
    (reçu par mel, icono prise sur l’oiseau chien)

    Nous avons distribué ce tract mercredi 5 avril, au cours de la session de recrutement organisée par la préfecture de police de Paris dans les locaux de l’agence Pôle emploi Daviel (Paris 13). Lors de cette intervention, un cadre de l’agence a cru bon de demander « sa pièce d’identité » à une des personnes présentes, avant de guider la police jusque dans la rue pour faciliter leurs recherches, rendant ain- si manifestes - s’il en était besoin - les affinités entre les logiques de contrôle de Pôle emploi et celles de la police.

    Nous nous opposons à l’injonction au travail en général, dans les secteurs en ten- sion en particulier, et a fortiori dans les métiers de la sécurité. Nous nous oppo- sons également à l’intensification des logiques de répression, qui frappe tout ce qui bouge et à la vidéo-surveillance algorithmique qui est précisément conçue à cette fin.

    Cette action est dédiée aux blessés de Sainte-Soline.

    Un groupe issu de l’AG du 9 mars contre les réformes des retraites, de l’assurance-chômage et du RSA et la loi Darmanin version 2.
    https://paris-luttes.info/assemblee-generale-le-9-mars-a-16750

    Plutôt chômeuses et chômeurs que contrôleurs !

    La Préfecture de police de Paris est en train d’organiser un recrutement à l’agence Pôle emploi Daviel, dans le 13e : "UN EMPLOI POUR TOUS A LA PRÉFECTURE DE POLICE". Il s’agit de recruter en CDD des candidats - plus ou moins volontaires - dans des métiers liés au numérique : dans les renseignements généraux, à la police judiciaire, au laboratoire central, ainsi qu’à « la direction de l’innovation, de la logistique et des technologies ».

    La loi sur la vidéosurveillance automatisée (VSA) vient de passer, la police recrute ! Comme annoncé dans le Livre blanc du ministère de l’Intérieur (2019), l’État prend prétexte des J.O. de 2024 pour faire franchir plusieurs seuils au flicage généralisé. Le nouveau dispositif sécuritaire systématise donc une surveillance en amont « des corps, des attributs physiques, des gestes, des silhouettes, des démarches » pour faire le tri de ceux jugés « suspects » selon les critères policiers (La Quadrature du net, « La France, premier pays d’Europe à légaliser la surveillance biométrique »).

    Le maillage resserré des logiques sécuritaires et de remise au travail à tout prix

    L’État accroît les moyens de l’armée et des flics, et s’appuie massivement sur des sociétés privées pour développer des outils informatiques et recruter des agents de sécurité. Pôle emploi, dont les directions se font les leviers dociles de cette politique, organise des « marathons de la sécurité », finance avec la région des formations accélérées à ces métiers – tout en restreignant l’accès à d’autres formations –, et plus généralement met la pression aux chômeurs pour mieux grossir le contingent policier.

    Si nous sommes tributaires - bien qu’à des degrés divers - des multiples logiques de contrôle de la police et de Pôle emploi, et qu’il nous est difficile de nous y soustraire, nous pouvons aussi faire obstacle à leur politique par notre présence concrète, comme aujourd’hui, dans cette agence.

    Police emploi n’aura jamais si bien porté son nom

    Il est rare que les relations entre l’intensification de l’exploitation des travailleurs, la remise au travail contrainte et les politiques sécuritaires soient aussi lisibles que dans la séquence présente, qui est marquée par les tentatives de passage en force de la réforme des retraites, la promulgation plus discrète de la loi Kasbarian (dite anti-squat), et bientôt la loi Darmanin, le RSA contre activité puis la future loi Travail.

    Au chômage, dans l’emploi, dans la rue, contre les logiques sécuritaires et d’automatisation du contrôle, contre les logiques de remise au travail à tout prix, organisons-nous, et multiplions les initiatives !

    #chômage #policemploi #emploi #retraites #travail

  • [La Juriclik] Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le système de #sécurité_sociale en #belgique
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-juriclik/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le-systeme-de-securite-s

    Au sommaire de cette émission du mois de mars :

    La Belgique possède un des systèmes de sécurité sociale les plus forts en Europe. Et, lorsqu’on grandit au sein de ce système, ce n’est pas toujours facile de réellement prendre la mesure de ce qu’il représente. Il est d’ailleurs de plus en plus souvent remis en question, que ce soit par les politiques ou les citoyens.

    On a donc décidé de prendre un peu de recul et d’expliquer dans les détails à quoi sert notre système de sécu et comment il fonctionne.

    → La sécurité sociale, qu’est-ce que c’est ? La notion de solidarité Les 3 missions de la sécurité sociale Les 4 régimes Les 7 branches qui constituent la sécurité sociale Le principe de #financement

    → Le système des #allocations_familiales

    → Le #chômage

    → Les soins de santé

    → Les (...)

    #citoyenneté #santé #bruxelles #impôts #société #solidarité #cpas #pensions #cotisations_sociales #état_belge #congés_payés #soins_de_santé #vacances_annuelles #aide_sociale #société_belge #aide #rôle_de_l'état #citoyenneté,santé,bruxelles,belgique,chômage,impôts,société,solidarité,cpas,pensions,financement,allocations_familiales,cotisations_sociales,état_belge,congés_payés,soins_de_santé,vacances_annuelles,sécurité_sociale,aide_sociale,société_belge,aide,rôle_de_l’état
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-juriclik/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le-systeme-de-securite-s

  • « Nous sommes les Soulèvements de la terre », une tribune publiée en presse ce soir que l’on trouve là
    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/nous-sommes-les-soulevements-de-la-terre

    la version presse

    Trois cents personnalités, dont Philippe Descola, Cyril Dion, Annie Ernaux et Adèle Haenel ont décidé de rendre publique leur appartenance aux Soulèvements de la terre, alors que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sa volonté de dissoudre ce collectif écologique.

    Mardi 28 mars, alors que les manifestations contre la réforme des retraites battaient leur plein dans toute la France, parcourues de gestes de solidarité pour les blessés de la répression à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), Gérald Darmanin a annoncé entamer une procédure de dissolution à l’encontre des Soulèvements de la Terre. Celle-ci a été lancée le 29 mars.

    Cette annonce vise à répondre au déluge de critiques adressées au déplorable pilotage du maintien de l’ordre en France depuis quelques semaines. La manifestation de Sainte-Soline contre les mégabassines et l’accaparement de l’eau, samedi 25 mars, n’était à cet égard que le point d’orgue d’une partition macabre, entamée il y a plusieurs semaines, pour rappeler qu’il ne fait plus bon aujourd’hui sortir de chez soi pour manifester son opposition à la politique du gouvernement.

    Entre la vie et la mort

    Nous pleurons aujourd’hui tous les blessés du 25 mars, et veillons les deux manifestants plongés dans le coma entre la vie et la mort. Nous pensons à toutes celles et ceux qui ont dû faire face à un dispositif militaire conçu pour terrifier au risque de tuer. Un dispositif d’une brutalité inouïe, allant le jour même jusqu’à l’obstruction de l’arrivée des secours, pour protéger un symbole, celui de leur autorité, envers et contre toute raison.

    Mutiler et dissoudre. La dissolution, cette nouvelle manœuvre du ministre de l’intérieur pour tenter de faire oublier la brutale répression qu’il a orchestrée est un peu trop grossière. Le projet de dissolution avait en effet « fuité » dans la presse depuis un article du Parisien du 20 décembre 2022, premier d’une série d’articles sur le profil des militants écologistes radicaux, sur ces mouvements ou ces territoires qui « s’éloignent des règles de la République ».

    Ce que nous comprenons au fil des interventions des ministres de ce gouvernement, c’est qu’ils semblent décidés, emportés dans leur propre fébrilité, à taxer d’« ultragauche » tout ce qui se met en travers de leur chemin. Au gré des recyclages de cette appellation, elle recouvre désormais presque parfaitement celle d’« opposant », toutes catégories confondues.

    Le gouvernement a en l’espèce tenté d’user d’une double stratégie. D’une main, fustiger l’écoterrorisme, les black blocs et les activistes écologistes radicaux, accusés de parasiter les « légitimes mouvements pour la préservation de la planète », de l’autre couper sournoisement les vivres à toutes les associations de défense de l’environnement qui se battent pied à pied pour ralentir le cours du désastre écologique.

    Vieilles ficelles

    Ainsi, depuis la loi contre le séparatisme, ce sont des dizaines d’associations sociales, environnementales et culturelles soupçonnées de ne pas souscrire au « pacte républicain », ou juste trop critiques à leur goût, qui se sont vu refuser des financements, inquiétées par les préfectures, bannies des instances de concertation, portées sur de mystérieuses listes noires qui circulent de service en service.

    Rien ici qui ne nous surprenne vraiment. Ce qui nous sidère, c’est qu’ils et elles puissent penser que ces vieilles ficelles suffisent à mettre un coup d’arrêt à une révolte de fond contre la continuelle destruction du vivant.

    Car les Soulèvements de la Terre sont une grandissante coalition de forces. Au fil des mois c’est toute une constellation de collectifs d’habitants en lutte, d’associations de défense de l’environnement, de fermes, de groupes naturalistes, de cantines populaires, de syndicalistes paysans, de scientifiques en rébellion, de syndicats, de groupes autonomes, de mouvements d’éducation populaire, d’élus, de personnes de tous âges et de tous horizons qui se retrouvent et s’organisent sous la bannière des Soulèvements de la Terre. Et ça, rien n’est en mesure de le dissoudre.

    En réalité, aujourd’hui, c’est ce gouvernement que la majorité des habitants et habitantes du pays voudrait voir dissous.

    Multiple et vivant

    Alors, pour donner un peu de chair à leur inquisition, nous allons, nous qui signons cette tribune et toutes celles et ceux qui ne manqueront pas de nous rejoindre, rendre publique notre appartenance aux Soulèvements de la Terre.

    Nous serons dans les rassemblements de solidarité avec les blessés de Sainte-Soline et pour que cessent les violences policières, ce jeudi [30 mars] à 19 heures devant les préfectures, comme nous participerons aux comités locaux des Soulèvements de la Terre que nous appelons aujourd’hui à créer partout sur le territoire et au-delà.

    Nous nous soulevons toutes et tous contre la vision du monde et de la vie que ce gouvernement incarne, contre le saccage des milieux naturels, la disparition des terres arables, l’accaparement de l’eau, l’augmentation de la durée de cotisation [pour la retraite] qui n’est que le paravent de l’injuste partage des richesses, contre les mutilations parfois fatales qu’ils infligent depuis trop longtemps à nos amis, à nos enfants, à nos camarades.

    Nous nous soulevons, chacun de notre endroit, chacun à notre manière. Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissous, car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte. Nous appelons toutes et tous à nous rejoindre pour rendre caduque cette tentative d’étouffement. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre.
    Premiers signataires : Mathieu Amalric, acteur et réalisateur ; Dominique Bourg, philosophe et professeur à l’Université de Lausanne ; Philippe Descola, anthropologue, professeur émérite du Collège de France ; Cyril Dion, réalisateur, poète et activiste ; Annie Ernaux, écrivaine, prix Nobel de littérature ; Camille Etienne, activiste ; Clémence Guetté, députée, vice-présidente du groupe LFI-Nupes ; Murielle Guilbert, codéléguée générale de l’Union syndicale Solidaires ; Adèle Haenel, actrice : Corinne Masiero, actrice ; Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste ; Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts ; Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac France.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/30/nous-serons-dans-les-rassemblements-de-solidarite-avec-les-blesses-de-sainte *

    • l’augmentation de la durée de cotisation [pour la retraite] qui n’est que le paravent de l’injuste partage des richesses

      dommage d’attribuer à Micro-Ubu une augmentation de la durée de cotisation (Hollande Touraine) qu’il ne fait ici qu’accélérer et de nommer cette hache avec son tranchant des 64 ans un "paravent"

    • « Paravent », en effet, n’est pas le terme idoine. Rallonger les durées de cotisation (et donc l’âge de la retraite) est l’une des méthodes possibles — parmi beaucoup d’autres qui prendraient pour cibles soit les chômeurs, soit l’hôpital public, soit l’éducation nationale, etc. — de transférer l’argent public vers le capital.

      Si Macron échoue sur les retraites, sa panoplie de saccages possibles lui permettra malgré tout de remplir sa fonction.

    • il s’agit évidemment pas d’un paravent, les 64 ans ne cachent rien ! ils sont bien plutôt la vitrine - attaquée en tant que telle- d’une politique du capital centrée sur la mise au travail du vivant (humain ou pas), quitte à mimer celle-ci de manière disciplinaire, en sachant ne pas pouvoir en attendre une profitabilité directe effective.
      je ne m’attendais pas à une participation si ample de tant de gens qui savent n’avoir aucun intérêt matériel palpable à défendre une retraite qui pour elleux restera virtuelle en raison des mesures déjà existantes et de ce que sont leurs « carrières » de retraités potentiels, et qui resteront tels, pour de multiples raisons (discontinuité de l’emploi, longues périodes de chômage, allongement de la durée d’études, autoentreprenariat).
      je ne m’attendait pas non plus à un tel degré de désespérance parmi tous ceux qui perdent effectivement deux ans de vie au profit du patron et qui, à part quelques secteurs, paraissent si peu se défendre (le rôle des confs n’explique pas tout, même si elles font beaucoup pour peser vers l’extinction de la grève). tou semble parions se passer comme si ils « acceptaient » de se faire dépouiller à leur tour, comme ils l’ont accepté pour « les chômeurs » (qu’ils ont toute chance d’être de noves un jour), comme de vulgaires chômeurs, lorsqu’aucune perspective qui leur permettrait de s’affranchît un tant soit peu de l’idéologie du travail ne les anime.

      #travail #chômage #retraites

  • LA CGT, FSU ET SOLIDAIRES ATTAQUENT AU CONSEIL D’ÉTAT LE DÉCRET ASSURANCE CHÔMAGE

    Toutes les organisations syndicales déposent conjointement des recours auprès du Conseil d’État contre le décret assurance chômage publié le 26 janvier 2023 qui organise la baisse de droits d’un quart de la durée maximale d’indemnisation depuis le 1er février. Ainsi des précaires perdront 2 mois d’allocation dès septembre et des seniors jusqu’à 9 mois, soit trois trimestres également perdus pour la retraite.
    Si le gouvernement persiste à passer de force sa réforme des retraites, il ne faut pas oublier qu’il a usé de la même stratégie, malgré l’opposition unanime de toutes les organisations syndicales pour réformer l’assurance chômage. Une réforme injuste, injustifiée qui casse un peu plus les droits des privés d’emploi en intégrant le principe de contra cyclicité, consistant à baisser les droits en cas de baisse officielle du chômage.
    De fait il organise la réduction de 25% de la durée maximale des allocations pour les travailleurs.ses privé.e.s d’emploi.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2021/09/03/analyse-de-loi-chomage-pour-la-liberte-de-choisir-son-avenir-professionnel/#comment-56273

    #politique #chomage

  • « Le conflit de générations est réactivé par l’urgence écologique » : la journaliste Salomé Saqué déconstruit les stéréotypes sur les moins de 30 ans
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/03/25/le-conflit-de-generations-est-reactive-par-l-urgence-ecologique-la-journalis

    La journaliste de « Blast » dépeint dans son premier livre les attentes et les souffrances d’une génération – la sienne – marquée par la crise écologique et la montée des inégalités sociales.
    Propos recueillis par Marine Miller

    « Connasse ! Crève et fais pas chier ! » Ainsi commence le livre de Salomé Saqué, Sois jeune et tais-toi (Payot, 2023). Une insulte choc prononcée par un actionnaire de TotalEnergies âgé d’une soixantaine d’années à une jeune militante pour le climat bloquant l’entrée de l’assemblée générale du groupe. La séquence de cette altercation violente, filmée le 25 mai 2022, a fait le tour des réseaux sociaux et mis en exergue un fragment du conflit de générations et du mépris à l’égard des jeunes qui s’exprime ici et là dans la société française.

    La vidéo a aussitôt été envoyée par des jeunes followers directement à la journaliste de Blast, provoquant un sentiment de révolte. « Au départ, je me suis dit : ce n’est pas possible, j’ai voulu vérifier auprès des personnes présentes, qui ont confirmé qu’il ne s’était rien passé d’hostile avant. Imaginons la situation inverse, si un jeune militant s’en était pris à une personne âgée en l’insultant avec cette même violence… » De cette scène Salomé Saqué, 27 ans, tire une motivation pour accélérer son projet de livre sur la jeunesse et pour ne pas « laisser passer » ce sujet hors du débat public.

    Dans cette enquête, qui s’appuie sur les travaux de chercheurs en économie et en sociologie, sur les témoignages de jeunes de 18 à 30 ans, et sur sa propre expérience, Salomé Saqué défend sa génération des préjugés qui l’accablent : les jeunes seraient paresseux, narcissiques, craintifs, incultes, individualistes et sans engagement. Et dresse le portrait nuancé d’une jeunesse française soumise aux crises écologiques et économiques, en évitant de déclarer la guerre aux « boomeurs ».

    • De plus, les jeunes peuvent incarner de parfaits boucs émissaires en temps de crise. La pandémie a ainsi été l’occasion de les accabler pour leur « irresponsabilité », de pointer du doigt ceux qui ne respectaient pas les restrictions, alors que l’immense majorité d’entre eux se sont confinés en se pliant aux règles sanitaires. La free party en Bretagne en décembre 2021, par exemple, a été couverte quasi en continu par plusieurs chaînes de télé comme un événement politique.

      Vous rappelez que les conditions d’#emploi des #jeunes sont beaucoup plus difficiles que celles des générations précédentes. Quelles sont les conséquences ?

      C’est une première cause d’incompréhension entre les générations. De nombreux parents et grands-parents ont l’impression que les jeunes ne veulent pas travailler. On les entend parfois dire « moi aussi de mon temps c’était difficile ». Il ne s’agit pas de nier ces difficultés, mais il faut rappeler que la situation en matière d’emploi s’est nettement dégradée. La quête d’un CDI est aujourd’hui un parcours du combattant. Les chiffres sont édifiants, le taux d’emploi précaire des 15-24 ans est passé de 17,3 % en 1982 à 52,6 % en 2020.

      https://justpaste.it/8a2do

    • ces mauvaises conditions créent ce que les sociologues appellent un « effet cicatrice » qui ne se résorbe pas avec le temps : les jeunes sont de moins en moins bien payés, en #salaire d’entrée et en progression salariale. Le niveau d’éducation ne constitue plus une protection contre cette #précarisation. A diplôme égal, on ne dispose plus des mêmes chances que ses parents d’obtenir un #emploi correct, c’est une forme de déclassement ! Quand on fait l’addition : marché de l’emploi saturé, explosion du #chômage, baisse des salaires d’entrée, dégradation de la qualité de l’emploi, allongement de la durée des études, les jeunes subissent plus que les autres les difficultés financières. En 2018, le taux de précarité était de 38 % pour les 18-29 ans, contre 7 % pour les plus de 50 ans. Ils sont aussi les premiers abonnés à l’extrême #pauvreté. En 2019, plus de la moitié des bénéficiaires des Restos du cœur avaient moins de 26 ans.
      (...) il y a un déclin général du vote, et chez les jeunes il y a une diversification des modes d’engagement, qui passe par les manifestations (un jeune sur deux déclarait avoir déjà manifesté en 2019, ils n’étaient qu’un sur trois en 1981)

      (...) On observe une implication croissante des jeunes dans la contestation en cours : leur nombre grossit dans les cortèges, et ils sont de plus en plus bruyants sur les réseaux sociaux.
      Ils le font pour leur entourage proche de la retraite, pour qui ils s’inquiètent, puisqu’ils constatent les effets du travail sur leur santé, mais leurs revendications vont souvent au-delà de la réforme. On a vu apparaître des slogans tels que « Tu nous mets 64, on t’met 68 », ou encore « #Retraites, planète, même combat ». Le débat qui s’est ouvert est plus large, il concerne désormais la place que nous accordons au #travail dans nos vies, les conditions de travail, on retrouve même des revendications parlant de la précarité étudiante ou de la sortie du modèle productiviste, considéré comme incompatible avec l’urgence écologique par les scientifiques.

      #écologie #écologie_sociale

  • Deux AG post manifestation aux abords de République à Paris ce soir s’ajouteront aux blocages du jour (chantier de la piscine olympique à Saint-Denis) et en cours (TIRU, Derichebourg, ...)

    Cortège commun des chômeurs, précaires et galériens
    https://paris-luttes.info/assemblee-generale-le-15-mars-a-16782

    Le capitalisme contraint au #travail tj plus longtemps, tj plus souvent, dans des conditions toujours plus dégradées... Prenons le temps de vivre et de lutter ! Une poignée de personnes issues des luttes contre le #chômage et la #précarité proposent de faire cortège commun à la manif, rv à 13h, métro Varenne. Parmi les banderoles : « #Retraites, Chômage, #RSA ... En lutte contre le travail contraint » et « Contrer le contrôle ». (...) Pour réfléchir ensemble à nos modes d’intervention dans le mouvement contre la réforme des retraites, contrer les réformes en cours et gagner de nouveaux droits dans ce moment de mobilisation massive Pour créer des espaces d’auto-organisation, trouver les moyens d’agir collectivement, contre l’atomisation, et contribuer à bloquer la machine capitaliste de mise au travail généralisée… (...) assemblée générale à 19h

    Bloquer Paris - Appel à se retrouver après la manif du 15 mars
    https://paris-luttes.info/bloquer-paris-appel-a-se-retrouver-16786

    Pour contrer la dispersion, décider ensemble des appels des prochains jours, se rencontrer au-delà de nos fonctions sociales, organiser des actions

    voir @bloquerparis

    #grève #manifestation #assemblée_générale #blocage #Paris

  • "Ce sont les capitalistes qui bloquent et sabotent l’économie"

    Cercle Léon Trotsky : Introduction sur le mouvement contre la réforme des retraites (Jean-Pierre Mercier)

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20230310-clt-chine-introduction-retraites-sd.mp4

    [...] C’est en se mettant en grève que les travailleurs peuvent occuper leur entreprise et contester la propriété privée patronale. Et ça, les patrons en sont pleinement conscients, plus que la majorité des travailleurs. C’est cela qu’ils craignent plus que tout. [...] Ce ne sont pas les travailleurs qui bloquent l’économie, ce sont les capitalistes. Ce sont eux qui bloquent et sabotent l’économie, pas les travailleurs qui la font tourner. Ce sont les capitalistes qui bloquent les millions de travailleurs sans emploi qui sont en train de s’appauvrir au #chômage et à qui Macron vient encore de supprimer des droits. Ce sont les capitalistes qui sont en train de bloquer des millions de jeunes et de moins jeunes dans la #précarité, leur imposant les postes les plus durs et les plus mal payés. Ce sont les #capitalistes qui bloquent les salaires face à une inflation galopante. Ce sont les capitalistes qui veulent nous bloquer deux ans de plus au boulot. Ce sont les capitalistes qui bloquent l’économie en la sabotant avec leur spéculation, avec leur rentabilité, leurs bénéfices, leurs dividendes. Ce sont les capitalistes qui bloquent l’#économie avec leur sacro-sainte propriété privée de leurs usines et de leurs banques. En tant que communistes révolutionnaires, notre objectif est que les travailleurs se débarrassent de ces parasites, de ces saboteurs, prennent en main les rennes de la société. Non pas pour la bloquer mais pour la réorganiser de fond en comble et la faire tourner et satisfaire les besoins élémentaires de la population. [...]

    #réforme_des_retraites #capitalisme #parasitisme #classe_capitaliste #propriété_privée_des_moyens_de_production #grève #lutte_de_classe #communisme_révolutionnaire #révolution_ouvrière #révolution_prolétarienne #sabotage #LO #Lutte_Ouvrière #Jean-Pierre_Mercier

  • Pour le rétablissement de la semaine des 4 jeudis | Contre la réforme de l’assurance chômage et au-delà.
    https://semainedes4jeudis.noblogs.org

    Pour défendre collectivement la possibilité de percevoir des revenus
    sans forcément, en échange, travailler sans arrêt.

    Pour élargir, autant que faire se peut, les marges de manœuvres, jusqu’à briser l’étau de l’exploitation.

    Nous défendrons, autant que nous le pourrons, tant qu’il le faudra,
    autant le revenu du travail que celui des allocs.

    Et contrairement à l’idéologie travailliste que répandent – en dépit de la fin certaine du plein emploi -, les gestionnaires, la plupart des syndicats et la gauche nationale-étatiste, nombreux sont ceux qui n’aspirent pas à consacrer leur vie au travail.

    Et si on avait vraiment le choix il ne resterait plus grand monde pour bosser pour que s’enrichisse un peu plus ceux qui le sont déjà,

    n’en déplaise à Stakhanov, au président actuel, et sans vouloir faire de peine à Fabien Roussel, qui est si sympathique.

    Marre de travailler et de courir après l’argent,

    Précaires, quel est votre métier ?

    En lutte, en lutte, en lutte.

    A bientôt,
    en espérant, AG, actions, blocages et autres.
    D’ici là on espère se retrouver dans des espaces d’organisation, pour lutter et prendre des initiatives, dans la bonne humeur et l’auto-organisation.

    En lutte jusqu’à la retraite et au-delà.
    Contre l’avaleur travail
    Restons chômables !

    #chômage #chômeurs #travail #revenu

  • Réforme des #retraites : « Un rejet massif dans toutes les catégories d’actifs nourrit la mobilisation »

    Le collectif de chercheurs Quantité critique expose, dans une tribune au « Monde », les résultats d’une enquête sur l’opinion – largement négative – des actifs sur la réforme des retraites. Mais également sur leur participation au mouvement social.

    Avec un niveau de rejet qui ne cesse de s’intensifier, le gouvernement semble avoir perdu la bataille de l’opinion sur son projet de réforme des retraites. Cette opposition se vérifie dans l’enquête par sondage réalisée par le collectif de chercheurs Quantité critique auprès d’un échantillon national représentatif de 4 000 individus, entre le 15 et le 28 février 2023. Le rejet de la réforme y est largement majoritaire (69 % des actifs), tout comme le soutien au mouvement social actuel (59 % des actifs le soutiennent ou y participent).

    Ce rejet est majoritaire dans toutes les catégories de personnes en activité : il est certes plus fort chez les membres des professions intermédiaires, les employés et les ouvriers, mais reste majoritaire chez les cadres (64 %). L’opposition est moins nettement dominante chez les 65 ans et plus (43 % favorables à la réforme, 44 % opposés) et les personnes déclarant un niveau de revenus nets supérieur à 4 000 euros par mois (51 % favorables, 42 % opposées).
    Ce refus massif renvoie d’abord à un fait documenté depuis des années : la détérioration des conditions d’emploi et de travail. Le soutien apporté aux manifestations, aux grèves et aux blocages atteste, quant à lui, de la perte de légitimité du gouvernement et de la possibilité d’un élargissement de la contestation dans les jours à venir.

    Pénibilité des conditions de travail

    L’opposition au projet de réforme s’observe chez les salariés comme chez les indépendants. Les travailleurs ayant les activités les plus pénibles et les statuts les plus précaires sont au cœur du rejet, mais celui-ci est également fortement exprimé par les plus qualifiés. L’opposition atteint 82 % chez celles et ceux qui ont choisi quatre qualificatifs négatifs parmi les quatre suivants (« stressant », « dangereux », « répétitif » et « fatigant ») pour décrire leur travail. Elle culmine dans les secteurs d’activité connus pour la pénibilité des conditions de travail, comme l’industrie, les services à la personne, les transports, la santé et l’éducation.

    Si les niveaux de rejet de la réforme sont très proches dans le privé (69 %) et le public (74 %), l’opposition est plus hétérogène dans le premier cas que dans le second. Les cadres du privé sont les plus partagés, mais le rejet de la réforme reste très majoritaire (60 % d’opposés et 25 % de favorables). Dans le secteur public, le niveau d’opposition varie moins selon la catégorie d’agents concernée.

    La solidité du statut est une autre variable-clé pour appréhender l’intensité de l’opposition à la réforme. Les chômeurs et les intérimaires sont par exemple 76 % et 79 % à se dire opposés au projet. Les salariés craignant une perte de salaire ou de revenu dans la prochaine période sont aussi 76 % à s’y opposer.

    Toutes les catégories d’actifs

    Cependant, les salariés ayant le regard le plus positif sur leur activité rejettent aussi en grande majorité la réforme (60 %), tout comme ceux qui ne craignent ni la perte de leur emploi ni une perte de revenu (68 %).
    Loin de se concentrer dans des foyers de contestation classiques, l’opposition à la réforme touche toutes les catégories d’actifs à des niveaux particulièrement élevés. Derrière cette opposition majoritaire, il semble que ce soit un idéal de retraite comme « repos » (pour 92 % des enquêtés) mais aussi comme « opportunité pour de nouvelles activités » (pour 92 % également) qui s’affirme. La volonté de s’émanciper de la marchandisation du travail est au cœur du débat actuel.

    Si l’opposition à la réforme des retraites est massive dans tous les secteurs d’activité, tous les individus ne sont pas également armés pour se mobiliser. Les individus jusque-là mobilisés dans les grèves ou les manifestations (15 % des actifs) correspondent à une fraction spécifique des opposants, d’abord caractérisée par la proximité avec un syndicat. Davantage que la syndicalisation, c’est le lien avec les syndicats et le fait d’entretenir des relations de solidarité au travail qui apparaissent décisifs. L’isolement au travail joue ainsi un rôle ambivalent : s’il alimente l’opposition à la réforme, il constitue, dans le même temps, un frein à l’action.

    Au sein du secteur public, les plus actifs contre la réforme se retrouvent davantage chez les cadres et les professions intermédiaires, et dans les secteurs de l’éducation, la recherche et la culture. Les catégories C et D, très opposées à la réforme, semblent cependant en retrait de la mobilisation.

    Fort potentiel de mobilisation

    Dans le secteur privé, ce sont en revanche surtout les ouvriers qualifiés, puis les agents de maîtrise et les employés, qui se sont les plus mobilisés. Elément inédit, les salariés de la sous-traitance affichent un niveau de mobilisation égal à celui du reste du salariat (15 %) et un fort potentiel de mobilisation, avec une forte proportion de personnes estimant pouvoir basculer dans l’action (20 %). Le nombre moyen des journées de grève par salarié mobilisé est nettement moins important qu’au sein du secteur public, mais leur participation témoigne de la profondeur du mouvement. Confrontés à une pression managériale forte, ces salariés semblent avoir construit un cadre spécifique de mobilisation.

    Ainsi, le mouvement se situe à un tournant entre la « grève par procuration », dont témoignent les 46 % d’actifs soutenant le mouvement sans y participer, et le recours à la grève (40 %), à la manifestation (43 %) ou aux actions de blocage (35 %), et son élargissement, déjà engagé par la mobilisation du privé. De plus, 15 % des actifs n’ont pas encore participé à la mobilisation mais se disent « prêts à le faire ». Ce sont d’abord des jeunes (19 % des 18-24 ans), mais également ceux qui subissent les plus mauvaises conditions de travail et les plus grandes difficultés financières (16 % chez ceux qui en éprouvent tous les mois).

    La suite de la mobilisation dépendra donc de la capacité du mouvement à maintenir dans l’action les secteurs les plus mobilisés, mais également à opérer une bascule de la volonté d’engagement dans l’engagement effectif parmi ceux qui sont encore à l’orée de la mobilisation.

    Collectif Quantité critique
    Giuseppe Cugnata, Scuola Normale Superiore (Florence) ; Gala Kabbaj, administratrice ; Maxime Gaborit, université Saint-Louis (Bruxelles) ; Nathan Gaborit, université Saint-Louis (Bruxelles) ; Tristan Haute, université de Lille ; Julie Landour, université Paris Dauphine - PSL ; Yann Le Lann, université de Lille ; Samuel Pinaud, université Paris Dauphine - PSL ; Anaëlle Solnon, ngénieure de recherche ; Hugo Touzet, Sorbonne Université ; Daniel Veron, université de Caen
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/07/reforme-des-retraites-un-rejet-massif-dans-toutes-les-categories-d-actifs-no

  • « Michaël Zemmour est pédagogue, limpide et parfaitement rationnel dans son analyse de la situation. C’est d’une clarté incontestable.

    Cette réforme est injuste, car elle résulte de choix budgétaires dogmatiques et d’une mauvaise gestion financière des ressources de l’Etat. »

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1632696619211583488/pu/vid/540x540/MsE_VGKFka0HOCXy.mp4?tag=12

    https://twitter.com/albinwagener/status/1632748757535137794?cxt=HHwWhIC9xYSW2KgtAAAA

    • En quoi c’est débile ? :)
      L’enjeu non pas à court terme mais l’enjeu en tant que modèle de société sur le long terme, c’est à la base de pas dépendre de participation de l’État (ce qui est en partie le cas aujourd’hui). Donc oui là-maintenant-tout-de-suite ya l’État qui baisse ses entrées, donc faut possiblement se battre contre ça pour récupérer des sous. Mais sur le long terme, à la base c’est sans passer par des caisses de l’État.

    • fétichisme juridique et comptable. le SMIC, l’école, la législation du travail, du crédit, c’est l’État. les cotisations c’était et ça reste un bout de sa main gauche. on peut lui donner tous les prêtes noms qu’on voudra pour moins le voir. mais croire s’affranchir ne serait-ce qu’en partie de l’État ainsi c’est une auto-intoxication pathétique. de l’air !

      le communisme de Friot :

    • Le concept même de protection sociale (sécu, retraite & assurance chômage) repose sur le principe de la constitution d’une ressource (un « pot commun » non financiarisé) ; cette ressource étant elle-même créée par des cotisations sur le travail. Car, comme dirait l’autre, seul le travail génère de la valeur.

      Le but étant que cette ressource soit ensuite redistribuée aux bénéficiaires ; autrement dit, les salarié.es. Ça c’est le principe de la répartition, effectivement, basée sur le salariat et le travail ; lesquelles représentent, certes,un caractère discriminant pour les non-salarié.es ainsi qu’une profonde forme d’aliénation au capitalisme. Je ne suis pas fan de la nostalgie CNR qu’on nous sert à toutes les sauces (Friot, PCF, CGT, etc.).

      Néanmoins, il n’y a, à ma connaissance, pas réellement d’autre modèle de financement de « la sécu », dans ce monde capitaliste, si ce n’est la capitalisation (fonds de pension, etc.) où c’est chacun pour sa pomme et tant pis pour toi si ton salaire est trop faible pour mettre de la thune de côté ou s’il s’avère que le « pot commun » est complètement vérolé par des placements foireux.

      Tant qu’on n’a pas mis par terre le système global - capital, travail et tout le paquet - je préfère quand même garantir la protection sociale par répartition.

      L’accoutumance, c’est aussi celle qui lie l’État au patronat dans la généralisation des exonérations de cotisations sociales. Ces exonérations sont en partie compensées par l’impôt et la TVA, autrement dit, par tout le monde, y compris les non-salarié.es.

      La sécu est, certes, complètement étatisée et contrôlée par l’État mais il n’en reste pas moins qu’un tel magot échappe aux placements financiers et cela représente une aberration absolument insupportable pour ce monde capitaliste. On essaie de lui faire la peau, soit par la retraite à points, soit, comme actuellement, en la décrédibilisant.

      Déjà, beaucoup de jeunes peuvent se demander, à juste titre, à quoi cela sert de prélever une part de mon salaire si, à la finale, il n’en reste rien ?

    • ok. alors soyons beveridgiens avec les entreprises (assistées) et bismarckiens avec les prolos (assurés). ça marche très bien, et pas seulement sur les dégrèvements de cotisations : dépense collective en éducation, santé, infrastructures, recherche, financement des implantations, de l’outil de travail, au nom de l’emploi, de la croissance.
      ça marche très bien, sauf pour les prolos dont on continue à assoir une part essentielle de la reproduction sur (le travail gratuit et) un temps d’emploi qui ne prend en compte ni les gains de productivité, ni la discontinuité de l’emploi, ni la réduction réelle du temps de travail-emploi sur le cycle de vie.

      la théorie de la valeur travail est en crise ? révérons la cotisation assise sur le volume horaire d’emploi, mais ne nous étonnons pas de constater que c’est depuis cette même vision (le travail seul créateur de valeurs) que partout les états et les entreprises exigent que l’on travaille davantage. et ce jusqu’à un retour à la survaleur absolue (dans certains états US, on légalise et/ou facilite le travail des enfants, ça remet de l’égalité avec les migrants sans pap et mineurs qui font les livreurs).

    • Bé non, au départ les cotisations sociales, c’est pas « la main gauche de l’État », à la base c’est des caisses indépendantes, contrôlées par les instances représentatives des salariés (mais ça peut être un mélange de salariés et d’autres de la société civile si on veut agrandir à pas que les travailleureuses), et seulement dans un deuxième temps avec obligation d’une minorité de patronat (et même si obligé, seulement en minorité). Autrement dit, la conception de départ (très vite combattue bien évidemment, autant par les patrons que par l’État capitaliste) c’était une semi « auto organisation » des caisses de sécu.

      Qu’actuellement ce soit de nouveau l’État et les patrons qui gèrent à peu près tout, c’est une chose. Mais on peut parfaitement faire autrement, et sans utopisme impossible : ça a déjà été fait, ça fonctionne quand c’est en place, et c’est plus égalitaire et démocratique qu’actuellement (quand bien même ça resterait une grosse institution à une échelle énorme ça ok, et ce n’est pas forcément ma came MAIS ça reste bien mieux que le backlash qu’il y a eu ensuite). (Je n’ai pas dit « c’est démocratique », mais bien « plus démocratique que ».)

      https://www.contretemps.eu/comprendre-la-sociale-pour-la-continuer

      Financé par des cotisations sociales obligatoires, et géré majoritairement par les représentants des salarié-es, « le régime général de la Sécurité sociale n’est pas une nationalisation de la protection sociale d’avant-guerre, c’est une socialisation » (p. 130). Pour la première fois se met en place une protection sociale placée sous le contrôle des assurés sociaux eux-mêmes par le biais de leurs représentant-es élu-es.

    • @colporteur Je te donne la théorie, telle qu’elle est construite. Ce n’est pas la mienne.

      Je suis d’accord pour remettre en cause l’aliénation des « catégories » emplois et travail, bien qu’il me soit pénible de ne m’en tenir qu’à combattre principes (anarchistes) et catégories (critique de la valeur).

      Il n’en reste pas moins que je n’ai aucune autre théorie à mettre en place immédiatement dans un rapport de force social réel - que je sache, nous ne sommes pas en période révolutionnaire où le capitalisme serait sur le point de périr - permettant d’éviter que les retraités (un concept tout aussi critiquable, en soi, comme celui de salarié) continuent simplement d’avoir de quoi vivre.

    • Wesh le confusionnisme, ça veut rien dire « loi de la valeur » comme si c’était la même chose « à la figure par les exploiteurs », et dans la bouche de Marx (et des marxiens) où c’est une description de comment fonctionne concrètement le capitalisme et la mesure de la valeur dans ce système social complet. Justement pour le critiquer et vouloir vivre autrement.

      L’ensemble du budget des États est construit sur la valeur capitaliste dont on ponctionne une partie (en impôts ou cotisations), mais donc bien basée entièrement sur la valeur capitaliste, pas autre chose.

      On peut pas comparer des propositions qui sont « là à relativement court terme, comment on pourrait faire pour vivre déjà un peu mieux et un peu plus démocratique, mais sur le même principe qu’actuellement », et « révolution totale de mode de vie et on vit complètement autrement ». Pour moi faut toujours réfléchir aux deux, mais bon, c’est vraiment pas les mêmes échéances quoi.

    • merci pour l’épithète mais je te fiche mon billet que si Marx qui n’était pas marxiste était là, il serait autre (il a contredit ses penchants économicistes, réels, et il attachait une certaine importance à l’histoire et à l’analyse concrète comme on le sait), plus proche probablement des thèse de Jason Moore sur la mise au travail du vivant (travail vivant inclu, et pas toujours salarié) et pas fossilisé au point de reproposer une théorie marquée au coin du positivisme et déterminée par le processus d’industrialisation qui caractérisait son époque. il aurait cherché et trouvé encore ! et verrait fort bien comme Le capital a tout compte fait davantage servi de bréviaire aux exploiteurs qui jamais n’auraient pigé ce qu’ils font sans aller le découvrir chez l’ennemi.
      140 d’histoire du capitalisme dont 50 sous le signe d’une révolution permanente du capitalisme laisseraient la théorie inchangée ? dans ce cas, je sais pas, si on se soucie peu des luttes qui en ont décidé, il faut relire la théorie de la survaleur, le passage de la plus value absolue à la plus value relative (qui n’élimine pas la première) sous les coups de la lutte de classe (la lutte contre le travail des enfants, pour la journée de 8heures) et constater que contre les crises -et la révolution !- les États au XXe siècle constitués comme gestionnaires d’une plus value sociale (ici, c’est déjà « la société » qui est l’usine où est produite cette valeur qu’on ne sait plus mesurer depuis le travail-emploi)

      c’est pas une question de société future (j’ai pas grand chose à dire là dessus) ou idéale ! il n’y a que la logique capitaliste qui puisse soutenir que la mesure du temps d’emploi individuel doit déterminer la reproduction du travail vivant. c’est réduire celui-ci à cette marchandise particulière qu’est la force de travail. c’est un boulot de militant de l’économie avec lequel aucun pacte n’est possible, spécialement depuis que de la Première guerre mondiale en Europe à la crise écologique, la production pour la production apparait pour ce qu’elle est, non seulement une course au profit délétère mais bien l’enrégimentement de tout ce qui est vers la destruction.

    • pas compris grand chose au dernier message, et surtout je n’arrive jamais à comprendre ce confusionnisme de mélanger la description de comment fonctionne le capitalisme (donc bah oui merci captain obvious c’est « la logique capitalisme » forcément…) avec comment la personne voit le monde. La majeure partie du travail de Marx ça a été de décrire, mettre à jour, le fonctionnement réel du capitalisme (de son temps évidemment, toujours à mettre à jour), ce qui n’a rien à voir avec sa vision du monde, puisque ce qu’il préconisait explicitement c’était l’abolition totale de la valeur, donc bien totalement l’inverse de la logique capitaliste.
      (Par ailleurs chez lui il me semblait que la valeur ne se mesure par précisément, seulement proportionnellement et globalement à l’état de la productivité à un instant T pour une marchandise donnée ; seuls les prix se mesurent, ces derniers ayant un rapport avec la valeur, mais pas que)

  • Comment réussir sa résistance passive au néolibéralisme ? - Source d’inspiration : Sabotage de la valeur travail (1/2)
    https://www.frustrationmagazine.fr/sabotage-performance

    Depuis quelques mois, les grands #médias s’emballent autour d’une tendance selon eux inquiétante et dangereuse, je l’appellerai : "la grève volontaire mais non visible du travail », ou « démission silencieuse » ; on oserait imaginer que le nombre de #travailleurs dans le monde diminue, ce qui impliquerait moins de productivité, et comble de la malchance, des personnes qui feraient alors "le strict minimum" définis sur leur contrat de #travail. Que révèle cette #tendance ? selon certaines sociétés de presse. Cette tendance de résistance plus instituées comme la grève ou, nettement moins efficace, le « dialogue social » entre « partenaires sociaux » montre bien qu’il est grand temps de rendre notre économie plus humaniste. En partageant le travail par exemple, le "travailler moins pour travailler tous" antithèse du "travailler plus pour gagner plus". Si on fait comme cela, on aura résolu la question du #chômage et de la #pauvreté. Par ailleurs, la #résistance aux heures supplémentaires, voire à un sentiment d’appartenance stéréotypé, est très efficace, et permet de réduire l’exploitation au travail : retrouver sa dignité face à l’arbitraire patronal voire trouver la force d’aller plus loin : le sabotage au travail, ou une façon possible de reprendre le pouvoir sur son travail et, à terme, de changer la société.

  • La mobilisation contre la réforme des retraites : enjeux et perspectives
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/02/25/reforme-des-retraites-vers-un-reveil-de-la-combativite-ouvri

    En organisant et en encadrant la contestation, les chefs des confédérations syndicales, #Laurent_Berger en tête, sont dans leur rôle de «  lieutenants ouvriers de la classe capitaliste – pour reprendre la formule du militant socialiste américain Daniel de Leon reprise par Lénine dans La maladie infantile du communisme (le «  gauchisme  »)

    Laurent Berger ne s’est pas radicalisé, mais il a pris la mesure de l’opposition à cette réforme et se donne les moyens de l’encadrer, main dans la main avec les autres confédérations, et en premier lieu la #CGT

    Fort des antennes que lui donnent les 600 000 adhérents de la #CFDT et sa place de premier syndicat aux élections professionnelles, en particulier dans le privé et dans des entreprises moyennes, Berger a pu mesurer le rejet de cette loi qui va obliger des millions de travailleurs à se faire exploiter deux ans de plus, ou à rester plus longtemps au chômage et aux #minima_sociaux. Il sait qu’à la colère suscitée par cette attaque sur les #retraites s’ajoute la flambée des prix, qui plonge des millions de ménages dans l’angoisse de ne pouvoir se chauffer, ni mettre de l’essence dans sa voiture ni se loger ou se nourrir correctement.

    En répétant «  La mobilisation est à l’image de la CFDT  », il tire certes la couverture à lui et passe sous silence que l’immense majorité des manifestants ne sont ni syndiqués ni attirés par les cortèges de la CFDT. Mais il exprime une réalité  : un nombre important de manifestants et de grévistes viennent d’entreprises petites ou moyennes, des milieux employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, qui participent rarement aux journées nationales de grève. Dans les grandes entreprises où des syndicats pro-patronaux sont majoritaires, et pour lesquels appeler à la grève est un quasi-sacrilège, comme chez #Airbus, #Stellantis ou #Toyota, ces syndicats se sont sentis obligés d’appeler aux manifestations et y ont amené de nombreux travailleurs. Même des travailleurs habituellement peu combatifs refusent l’idée de travailler deux ans de plus. Beaucoup sont révoltés par le fait qu’on va leur imposer, à eux qui créent toutes les richesses, de nouveaux sacrifices, alors que l’argent de l’État coule à flots pour arroser le #grand_capital.

    L’#intersyndicale peut d’autant plus garder le contrôle de la mobilisation que celle-ci n’est pas explosive.

    Si les chiffres des #manifestants et des salariés qui débrayent sont élevés, atteignant ceux des meilleures journées de 2010 ou de certaines manifestations de 1995, aucun secteur, pas plus les #cheminots que les #raffineurs, les travailleurs de l’énergie que ceux des services publics, n’est encore parti en grève à la suite des journées réussies. Les arguments sur le coût de la #grève pour les #grévistes, largement relayés par les chefs syndicaux pour justifier leur calendrier, indiquent surtout les hésitations de bien des travailleurs à engager un combat qu’ils savent difficile.

    La mobilisation n’est pas explosive, mais cela peut changer :

    Un mouvement de masse a sa propre dynamique. Après des années de reculs, de précarisation, de perte de confiance dans leur force collective et même de la conscience d’appartenir à une même classe sociale, les travailleurs partent de loin. La réussite des cinq journées de mobilisation a déjà permis à ceux qui y ont participé de prendre conscience qu’ils n’étaient pas tout seuls. Se retrouver à des milliers dans des petites villes, à des dizaines de milliers dans les plus grandes, à un ou deux millions dans tout le pays, permet de sentir qu’on appartient à une force collective qui se voit, qui agit, qui proteste. L’appel de l’inter­syndicale à faire du 7 mars une journée de grève générale massive, «  une France à l’arrêt  », les appels de plusieurs #syndicats, dans plusieurs secteurs, comme la #RATP, l’#énergie, la #chimie, à partir en grève reconductible à partir du 7 mars, donneront peut-être l’impulsion et la confiance en eux à un nombre significatif de travailleurs pour entrer réellement dans la lutte.

    Il faudra que la mobilisation s’étende et s’approfondisse dans les entreprises du privé, et notamment dans les bastions que sont
    les grandes entreprises.

    Instaurer un rapport de force favorable aux travailleurs, ce n’est certainement pas organiser «  le #blocage du pays  », selon le vocabulaire sciemment trompeur des journalistes, des dirigeants politiques ou syndicaux, qu’ils en soient partisans ou adversaires.

    La force des travailleurs, c’est qu’ils font tout fonctionner. S’ils se mettent massivement en grève, tout s’arrête, car ils sont irremplaçables. Mieux encore, ils ont la capacité de tout faire fonctionner selon leurs propres priorités, s’ils prennent le contrôle des moyens de production et de transport. Ils peuvent par exemple couper le courant aux propriétés de #Bernard_Arnault ou à une usine d’armement, et le rétablir à des familles qui ne peuvent plus payer leurs factures. Dans la lutte en cours, ce qui pourrait faire reculer Macron, c’est la crainte que la mobilisation affecte la pompe à profits, et que le grand patronat craigne que les travailleurs ne s’arrêtent pas à la seule question des retraites mais présentent la liste de toutes leurs doléances. Face à une telle menace, face au risque de développement d’une grève générale, c’est le Medef qui ordonnera à Macron de remballer sa réforme sans délai.

    Si le mouvement prenait cette orientation et cette ampleur, on verrait les confédérations syndicales, et pas seulement celles dites réformistes comme la CFDT, mettre tout leur poids pour l’arrêter et le canaliser vers des voies de garage, comme elles l’ont fait moult fois dans le passé.

    C’est pourquoi la tâche actuelle des militants révolutionnaires est de politiser le maximum de travailleurs, d’élever leur niveau de conscience, en profitant du climat engendré par la mobilisation contre les retraites, pour préparer l’avenir.

    Il faut multiplier les discussions, sous toutes les formes, sur tous les sujets qui concernent le sort et l’avenir de notre classe.

    Cela commence par comprendre que Macron n’est qu’un serviteur politique de la bourgeoisie, un exécutant remplaçable de ses intérêts généraux immédiats ou plus lointains . Dans cette période de crise économique générale, où la rivalité entre les grands groupes internationaux pour se partager la plus-value, accéder aux marchés, à l’énergie, aux matières premières, fait rage, la feuille de route de tous les gouvernements bourgeois, dans tous les pays, est simple  : réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires, sous toutes les formes, pour augmenter la part versée directement aux capitalistes.

    Le grand patronat se moque de savoir comment les politiciens s’y prennent pour exécuter ce programme, s’ils choisissent de tailler davantage dans les retraites que dans le budget des écoles ou des hôpitaux.

    Mais ils veulent que la saignée se fasse sans crise sociale. Si un mouvement de grève contagieuse éclate, le patronat demandera à son fondé de pouvoir à l’Élysée de remballer sa loi. Mais ce sera pour repartir à l’attaque, plus tard, dès qu’ils le pourra. Pour en finir aussi bien avec la #pauvreté, le #chômage, les bas #salaires qu’avec les menaces guerrières et les guerres réelles, il faudra tôt ou tard engager le combat à un niveau supérieur, pour contester la direction de la société à la classe capitaliste, et il faut s’y préparer dès maintenant.

    Ce n’est évidemment pas la perspective proposée par les partis représentés au #Parlement. Ces partis aspirent à remplacer au pouvoir Macron et sa bande et présentent la #réforme_des_retraites comme un simple choix idéologique de #Macron.

    Le spectacle puéril donné pendant quinze jours par les députés lors de l’examen du projet de loi a été une leçon de choses sur l’impuissance et la #fatuité des parlementaires et, pour reprendre l’expression de #Marx et de #Lénine, leur crétinisme. Du côté des partisans de la réforme, ceux de LR ont marchandé ligne par ligne leur soutien aux #macronistes qui, pour leur part, n’ont cessé de mentir et d’afficher leur mépris social. Du côté des opposants déclarés, ceux du #RN, qui se prétendent opposés à la #réforme, se sont contentés de déposer une motion de censure symbolique, tout en se démarquant des manifestations et plus encore des grèves. Ils font le grand écart entre la fraction ouvrière de leur électorat, hostile à cette réforme, et leurs électeurs proches des milieux patronaux, qui haïssent la grève. Ceux de la #Nupes, et particulièrement de #LFI, ont déposé près de 20 000 amendements, pour organiser un jeu d’obstruction dans lequel chaque député a tenté de capter la lumière. Ils ont affiché leur rivalité avec les confédérations syndicales pour prendre la direction de la contestation, déclenchant tour à tour l’agacement de Berger («  spectacle honteux et désolant à l’Assemblée  ») puis de #Martinez («  LFI veut s’approprier le #mouvement_social et faire passer les syndicats au second plan  »).

    Les #chefs_syndicaux et les #députés de gauche jouent chacun sa partition mais ils sont tous, chacun dans son registre, des défenseurs de l’ordre social.

    Les travailleurs doivent se méfier des uns et des autres. Si un mouvement de grève sérieux démarre après le 7 mars, il faudra que les grévistes contrôlent collectivement le mouvement, par l’intermédiaire des assemblées générales de grévistes et par des comités de grève élus démocratiquement. C’est aux travailleurs mobilisés et à eux seuls de décider comment la lutte peut aller jusqu’au bout de ses possibilités. Et si le mouvement de grève, celui-là ou un prochain, se transformait en une contestation politique plus profonde, comme en 1936, il faudrait que les comités de grève se transforment en conseils ouvriers, organes du pouvoir des travailleurs. Si une telle perspective n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour, préparer l’avenir, c’est en discuter le plus largement possible avec le maximum de #travailleurs. Cela peut contribuer à approfondir la conscience de classe d’un nombre plus grand de travailleurs, afin que le réveil de la #combativité s’accompagne d’une prise de conscience politique et renforce le courant révolutionnaire au sein de la #classe_ouvrière.

    #capitalisme #réformisme #communisme_révolutionnaire #inflation

  • La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

    #conférenceLO #archiveLO (22 février 2013)

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/la-crise-actuelle-de-l-economie

    Sommaire :

    Introduction

    Les crises du capitalisme : de la période de la « #libre_concurrence » à celle de la domination des monopoles
    – Crises et expansions : le mode de fonctionnement du #capitalisme
    – La domination des #monopoles et l’impérialisme
    – D’une guerre mondiale à l’autre : la première période de convulsions de l’#impérialisme

    L’économie capitaliste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970 : de la reconstruction à la #financiarisation
    – La béquille des États pour reconstruire l’économie
    – Le tournant des années 1970
    – La #crise_de_1974 et l’intervention des États

    D’une crise à l’autre, le capitalisme financier toujours plus parasitaire
    – Ces capitaux qui cherchent à s’investir partout sauf dans la production
    – Le règne de la spéculation
    – Une #économie de crédits et d’endettements fondée sur le socle de l’endettement des États

    La crise de 2008 et ses conséquences
    – De la #spéculation sur l’#immobilier aux #États-Unis à la crise de l’euro
    – Les contradictions de la situation économique actuelle

    #marxisme #crise_économique #concentration_du_capital #trotsky #Rosa_Luxemburg #réformisme #révolution_prolétarienne #révolution_sociale #réformisme #chômage

  • Bataille des #retraites : durcir le ton, élargir le front, Fabien Escalona et Romaric Godin
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/180223/bataille-des-retraites-durcir-le-ton-elargir-le-front

    Face à un pouvoir radicalisé, le mouvement social doit à la fois durcir ses actions et élargir la bataille à d’autres enjeux que la réforme des retraites. La victoire n’est aucunement garantie, mais seule cette voie est constructive, même en cas d’échec.

    creuser. un autre versant d’un approfondissement possible
    https://seenthis.net/messages/991381

    Pour revenir à la situation présente : ce que nous voulons dire c’est que tout est déjà là. Les deux millions de manifestants, Macron, l’expérience de l’émeute comme du blocage, les complicités ainsi que la sécheresse, le dégoût du travail et la fin de la politique, les bureaucrates têtes-à-claques, qui n’en peuvent plus d’attendre de s’en prendre. On propose donc d’écarter un temps, disons le 7 mars, tout penchant pour la nostalgie, la résignation ou le cynisme, et d’y aller.

    • La voix du Capital
      https://www.lantivol.com/2023/02/les-breves-du-satirique-fevrier-2023.html

      Le 2 février 2023, Alain Minc était l’invité de Ruth Elkrief dans «  Un œil sur le monde   » sur LCI. Interrogé sur la réforme des retraites, il l’a joué comme à son habitude tout sourire et tout cynique, façon petit expert maître-chanteur :

      «  Je crois qu’iI est inenvisageable qu’elle ne passe pas. Et pour une raison que le pouvoir n’ose pas dire ou ne peut pas dire. Pourquoi il faut faire cette réforme ? Nous avons 3000 milliards de #dette. Le taux d’intérêt que nous payons est très proche de celui de l’Allemagne, ce qui est une espèce de bénédiction, peut-être imméritée. (…) Le marché, c’est un être primaire. S’il voit qu’on a changé l’âge, il considérera que la France demeure un pays sérieux. Vous allez me dire : c’est idiot. Peut-être, mais c’est comme ça. Quand on est #débiteur de 3000 milliards on fait attention à ce que pense son #créancier. Si aujourd’hui cette #réforme n’avait pas lieu, si les taux d’intérêt français augmentaient à cause de ça, imaginez qu’1% de plus c’est sur 10 ans 150 milliards, on parle de ces choses-là, c’est à dire des moyens de payer les retraites, mais aussi de payer les salaires des fonctionnaires, les infirmières… Donc cette réforme a une portée symbolique à laquelle il faut accepter de céder, peu importe les concessions qu’il va falloir faire. Et comme le président de la République qui sait quand même ce que sont les règles du monde financier ne peut qu’être conscient de ça, il ne cédera pas.   »

      C’est fou comme ce genre de déclarations, ça donne encore plus envie de les faire céder et d’imposer, au-delà du retrait de leur projet, nos propres réformes…

    • « C’est le mentor de Macron Alain Minc qui le dit, la réforme des retraites sert uniquement à donner des gages aux parasites de la finance.
      Sauver le système ils n’en ont rien à foutre… »
      #greve7mars #GreveGenerale #NonALaReformeDesRetraites

      https://video.twimg.com/amplify_video/1627932060798033921/vid/1280x720/o-DhXM-Uw74z5sOJ.mp4?tag=16

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1628392611168894976?cxt=HHwWgIC--ficm5ktAAAA

    • Quand un républicain keynésien (Godin) en vient à citer Luxembourg et Lukàcs (...), ne pas hésiter à lire des analyses plus concrètes de la situation dans laquelle s’inscrivent ces réformes.

      Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010 - SIC INTERNATIONAL JOURNAL FOR COMMUNISATION
      https://www.sicjournal.org/le-mouvement-contre-la-reforme-des-retraites-en-france-automne-2010-2

      La deuxième détermination a été sa généralisation à partir de la volonté de défense d’un statu quo qui, de fait, était déjà en grande partie obsolète.
      Avec quarante années d’annuité, il faut avoir un emploi protégé, une carrière commencée tôt, pour que la perspective de la retraite ait un sens. Une situation qui s’apparente de plus en plus à celle de dinosaures au sein des travailleurs. Si le mouvement a continué, dépassant le cycle convenu des manifestations-défilés, c’est parce que cette défense d’un statu quo s’est elle-même muée en une critique plus profonde. Les quarante annuités, c’est une condamnation au travail à perpétuité.

      La lutte contre la réforme des retraites n’est pas le révélateur d’autre chose mais de tout ce qui est inscrit dans cette réforme. La question c’est l’organisation du marché du travail dans le mode de production capitaliste issu de la restructuration des années 1970 : la #précarisation ; les jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage[3] ; les plus de 55 ans qui sont poussés vers la sortie (en 2010, il y a eu 350 000 licenciements conventionnels).

      Dans les nouvelles modalités de l’exploitation de la force de travail totale comme une seule force de travail sociale disponible face au capital et segmentable à l’infini, cette #segmentation est tout autant division, création de catégories, que continuum de positions qui coexistent dans un même ensemble et se contaminent les unes les autres.

      Au travers d’un grand nombre de dispositifs nouveaux, la classe capitaliste cherche désormais à soutenir l’offre de travail alors que l’objectif poursuivi jusqu’à la fin des années 1980 par l’action publique était plutôt d’encourager les retraits d’activité. La cible n’est plus de diminuer le taux de chômage, mais d’accroître le taux d’emploi [les deux étant loin de s’exclure, ndc]. On peut compter actuellement en France plus de dix millions de salariés concernés par les exonérations sur les bas #salaires, on peut dénombrer également 8,5 millions de bénéficiaires de la prime pour l’emploi. Le changement d’échelle est très net (2,8 millions de bénéficiaires de la politique de l’emploi en 2000).

      #emploi #retraites #chômage

    • « Je lutte des classes » - Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010
      https://entremonde.net/IMG/pdf/senonevero_jeluttedesclasses.pdf

      je lutte des classes – dans ce slogan emblématique d’un mouvement sans illusion et sans espoir de victoire, on entend « je fais la lutte des classes ». Si on doit affirmer la lutte de classe sous cette forme ambiguë, humoristique et contradictoire, c’est que ce qui demeure un fait objectif, massif et incontournable, structurel, la lutte des classes, ne se reconnaissait plus elle-même comme un fait collectif et objectif intégrant et dépassant les manifestants individuels, mais comme un choix idéologique (politico-social) personnel.
      Le succès de ce slogan malicieux et sérieux à la fois montrait que pour tous, (et surtout chacun !) les mani- festations – élément central et organisateur du mou- vement – affirmaient une identité ouvrière à la fois obsolète et indispensable, idéale dans les deux sens du mot : comme idéal qui serait à atteindre et comme pur concept. Comme idée de ce qui avait existé, et qui jus- tement n’existait plus.
      7
      « Je lutte des classes »
      Cette dualité désignait à la fois la permanence de la contradiction de classes immanente au capitalisme et son caractère radicalement transformé ne donnant plus naissance à une identité de classe pouvant s’affir- mer contre le capital. « Je lutte des classes » fut le nom que, dans la lutte des classes, l’implosion de l’identité ouvrière en acte s’est donnée à elle-même. À côté des manifestations où se proclamait cette identité ouvrière idéale, les secteurs en grève étaient justement ceux où des communautés de travail encore plus ou moins stables pouvaient magiquement et nostalgiquement servir de référent à cette invocation. Le slogan dit très joliment la perte de l’identité ouvrière dans la volonté de l’affirmer. Le singulier du sujet est contradictoire à ce qu’est l’appartenance de classe qui n’est pas une appartenance individuelle, l’élément d’une somme. Il n’y a pas si longtemps, comme ouvrier, à Ivry ou à Port- de-Bouc, on était, par définition, de la classe ouvrière.

      #classe #ouvrier

  • « Les seniors de la deuxième ligne sont plus nombreux à être ni en emploi ni en retraite que les autres salariés »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/10/les-seniors-de-la-deuxieme-ligne-sont-plus-nombreux-a-etre-ni-en-emploi-ni-e

    La crise sanitaire a mis en lumière un ensemble de salariés travaillant dans des métiers nécessaires à la continuité de notre vie économique et sociale, les « deuxième ligne », salués par le président de la République aux côtés des soignants dans son discours d’avril 2020. Parmi eux, des #ouvriers (dans l’agriculture et les industries agroalimentaires, le bâtiment, la manutention) mais aussi des conducteurs, des bouchers, des charcutiers, des boulangers, des vendeurs de produits alimentaires, des caissiers de la grande distribution, des agents du nettoyage et de la propreté, de l’aide à domicile, de la sécurité…

    La mission lancée par Elisabeth Borne en novembre 2020, dont le rapport a été publié en décembre 2021, a montré la difficulté de leurs conditions de #travail et d’emploi, marquées notamment par des salaires faibles, diverses formes de pénibilité et de faibles chances de promotion en cours de carrière… Pourtant, malgré la richesse du bilan statistique et l’ambition d’un dialogue social renouvelé dans les branches concernées, la « reconnaissance » du rôle essentiel de ces salariés s’est arrêtée à une prime exceptionnelle laissée à la discrétion des employeurs en 2021, et de plus non spécifique à ces métiers.
    Dans le contexte du débat sur la réforme des retraites, il nous semble important de renouer avec la démarche de la mission et de reprendre une approche par métiers pour analyser les fins de carrière et leurs difficultés.

    Les données de l’enquête Emploi de l’Insee permettent une première approche, en décomposant la population des seniors de 50 à 64 ans selon leur situation à l’égard du marché du travail en fonction de leur métier. Les résultats montrent que les salariés qui exercent ou ont exercé comme dernier emploi un métier de la deuxième ligne représentent 28 % du total des seniors, soit 3,6 millions de personnes. Ils sont un peu moins souvent en emploi que les autres salariés (58 % contre 66 %), et il s’agit davantage d’emplois à temps partiel (18 % contre 10 %).

    Fort risque de pauvreté

    Toutefois, comme ils sont un peu plus touchés par le chômage, et surtout par l’inactivité hors retraite, les seniors de la deuxième ligne sont nettement plus nombreux à être ni en emploi ni en retraite (26 % contre 15 %), situation associée à un fort risque de pauvreté selon une étude de la Drees de 2018. Signe de la dureté de leurs métiers, un tiers d’entre eux (9 %) est en #invalidité, le double de ce qui est observé dans les autres emplois. Chômage et inactivité, hors retraite, ne diminuent que lentement avec l’âge : pour certains métiers, comme les ouvriers du bâtiment, les caissières ou les agents de propreté, cette situation touche encore plus du quart de la population entre 60 et 64 ans. Elle renvoie très probablement à l’impossibilité de ces travailleurs à prendre leur retraite compte tenu de leurs carrières (nombre de trimestres et niveaux de salaires).

    Pour les seniors qui travaillent dans les métiers de deuxième ligne, on retrouve des salaires nettement plus faibles que ceux des autres métiers (salaire médian de 1 400 euros pour les secondes lignes, contre 2025 euros pour les autres métiers entre 50 et 54 ans). De plus, cet écart ne s’explique pas par une différence de durée du travail, mais bien par la faiblesse du salaire horaire, puisqu’il n’est que très légèrement plus faible lorsqu’on se limite à ceux qui travaillent à temps complet. Et il augmente avec l’âge (de 625 euros pour les 50-54 ans à 965 euros pour les 60-64 ans), confirmant des carrières salariales en général très plates. Les travailleurs et travailleuses de la deuxième ligne qui restent en emploi après 60 ans ont toujours des niveaux de salaires faibles relativement aux autres salariés, les métiers les plus défavorisés étant les aides à domicile et aides ménagères, les agents d’entretien, les caissiers et vendeurs en produits alimentaires.

    Ces statistiques confirment, sans surprise, un marché du travail inégal selon les métiers et légitiment le sentiment d’injustice de celles et ceux qui terminent leur carrière dans ces conditions difficiles, et sont le plus souvent exclus des dispositifs de pénibilité, centrés sur des critères correspondant au secteur industriel. L’élargissement de ces critères constitue un enjeu fondamental pour la soutenabilité des fins de carrière des salariés de la continuité économique et sociale… Mais il reste insuffisant pour répondre aux déficits de rémunération et de qualité de l’emploi accumulés tout au long des trajectoires professionnelles, pour lesquels une démarche volontariste associant les partenaires sociaux est plus que jamais nécessaire.

    Christine Erhel est professeure d’économie au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET).

    Laurent Berger
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/10/27/reforme-des-retraites-politiques-et-syndicats-divergent_6147539_3234.html

    ... 40 % des personnes qui partent à la retraite ne sont déjà plus en emploi : ils sont en invalidité ou au chômage ...

    #retraite #chômage

  • Âge légal de départ en retraite et absences maladie : quels effets du passage à 62 ans en 2010 ? | CEET | Cnam
    https://ceet.cnam.fr/publications/connaissance-de-l-emploi/age-legal-de-depart-en-retraite-et-absences-maladie-quels-effets-du-passag

    En repoussant de deux ans l’âge minimum de liquidation de pension ou âge d’ouverture des droits (AOD), l’ambition de la réforme des #retraites de 2010 a été de réduire la charge des pensions et d’augmenter le taux d’activité des seniors, limitant ainsi le déficit des caisses d’assurance-retraite. Mais alors que ce type de réforme entend encourager l’#emploi des #seniors, plusieurs études montrent qu’une hausse de l’âge légal de départ à la retraite engendre également d’autres effets, tels que l’augmentation du #chômage ou de l’#invalidité en fin de carrière.

    Ce numéro de Connaissance de l’emploi s’intéresse à un autre effet indirect à partir des données de la base administrative Hygie (2005-2015) : l’augmentation des absences pour maladie. Si cet effet s’avère important , la réduction du déficit des caisses d’assurance-retraite s’accompagnerait d’un surcoût pour l’assurance-maladie, lié au surcroît du nombre de jours d’arrêt à indemniser. Les résultats montrent que le report de l’âge légal de départ en 2010 a effectivement entraîné une augmentation significative des #arrêts-maladie, et ce, pour l’ensemble de la population, mais avec des effets différencié selon le genre.

  • Meeting du 12 février 2022 - Intervention de Nathalie Arthaud (#LO)

    Extraits :

    Les politiciens de droite et de gauche se sont succédé durant des décennies. Ils ont tous laissé le #chômage et la précarité de masse s’installer et s’aggraver. Et regardez comment Macron est content de lui, parce que le nombre de chômeurs recensés par #Pôle_emploi en catégorie A a baissé. Mais comment se réjouir d’un chiffre officiel de 3,3 millions de personnes sans aucun emploi, et de 5,7 millions si l’on inclut les personnes qui vivotent avec quelques heures de travail  !

    Loin de ce mépris social, notre objectif doit être zéro chômeur, parce que pouvoir gagner sa vie est une nécessité pour tous  ! Zéro chômeur, oui, parce qu’écarter de toute activité des millions de femmes et d’hommes qui n’aspirent qu’à se rendre utiles est un immense gâchis pour la société.

    Et zéro chômeur, oui, c’est possible et c’est même simple  : il suffit de se répartir le travail existant entre tous, sans perte de salaire bien sûr.

    Si nous avions, collectivement, le pouvoir de diriger les entreprises, nous commencerions par cela . Parce que, du travail, nous sommes nombreux à en avoir par-dessus la tête. Nous nous retrouvons obligés de faire des heures supplémentaires, de travailler des samedis, des jours fériés. Nous faisons le travail de deux parce que telle ou telle personne, partie à la retraite, n’a jamais été remplacée, parce que l’intérimaire ou le stagiaire qui faisait le boulot est parti. Cette charge de travail, il faut la répartir entre tous en imposant des embauches.

    Imaginez que l’on demande au personnel des hôpitaux, des Ehpad, de l’éducation, des transports publics d’établir une liste des embauches dont ils auraient besoin. On arriverait à des centaines de milliers d’emplois utiles et indispensables à créer tout de suite  !

    Il faut répartir le travail entre tous et arracher la baisse du temps de travail, de façon qu’il n’y ait plus aucun chômeur. Il faut travailler moins, et travailler tous  !

    C’est une question de choix de société  : on ne doit pas accepter que l’argent soit aspiré à un pôle et monopolisé par quelques milliers de grands bourgeois  ; il faut se battre pour qu’il serve au monde du travail et à cet objectif élémentaire de permettre à chacun d’avoir un emploi et de pouvoir gagner sa vie.

    Il faut faire passer les emplois avant les profits, avant les cours boursiers, avant les fortunes de quelques-uns  !

    Pour des #augmentations_de_salaire

    Le #contrôle_ouvrier sur la production

    Pas un programme électoral, mais un programme de lutte

    […] Vu la droitisation de toute la vie politique, les diatribes de #Mélenchon sur le partage de la richesse, la taxation des profiteurs de crise, contre les violences policières ou pour la VIe République le font apparaître de loin comme le plus radical. Plus radical, mais quand même très responsable vis-à-vis de la #bourgeoisie et de tout son système.

    Car où mène son partage des richesses  ? À raboter un peu les plus grandes fortunes pour redistribuer des miettes aux travailleurs. Des miettes, car Mélenchon promet par exemple un smic à 1 400 € net, ce qui est loin, très loin de ce qu’il faut pour sortir de la galère. Rien que ce chiffre montre que Mélenchon ne raisonne pas à partir des besoins des travailleurs.

    Mélenchon veut être le gérant loyal des affaires de la bourgeoisie. Il aime d’ailleurs discourir sur le rayonnement de la France, sur son universalisme et sa présence sur les cinq continents. Il se félicite à chaque vente d’avions Rafale et s’indigne, comme tous les politiciens bien nationalistes, que la France soit à la remorque des États-Unis, autrement dit que la France soit un impérialisme de seconde zone, et non pas le chef des brigands  !

    Son projet n’est pas de renverser la grande bourgeoisie, c’est de travailler avec elle, main dans la main, et il l’a montré lors de son dernier débat télévisé, où il a vendu sa politique à Roux de Bézieux, le patron du Medef.

    Pendant 20 minutes, Mélenchon s’est évertué à vanter les bienfaits de ses mesures pour le grand patronat  ! Certes, les capitalistes devront céder une petite partie de leurs profits exceptionnels à l’État, mais ils ne le regretteront pas, parce que sa politique leur garantit des carnets de commande pleins et de juteux profits sur les investissements que l’État fera dans la transition écologique. Autant dire qu’ils se sont quittés bons amis  !

    Mélenchon appelle au compromis avec la #grande_bourgeoisie. Mais les travailleurs sont bien placés pour savoir que toute recherche de compromis conduit à négocier le poids de nos chaînes. Et il n’y a pas à chercher de juste milieu, car la grande bourgeoisie n’exploite pas à moitié, elle ne mène pas sa guerre économique à moitié. Non, il n’y a pas de juste milieu  : le #capitalisme, ou bien on le combat jusqu’à sa destruction, ou on finit par s’y intégrer et devenir un de ses rouages.

    C’est ce qu’il s’est passé avec le #PS et le #PCF, et c’est ce qui explique leur effondrement et, avec lui, le recul des organisations ouvrières, du militantisme et même le discrédit jeté sur l’idéal socialiste. Alors, l’expérience de la gauche gouvernementale doit nous servir de leçon et nous conforter dans une politique communiste révolutionnaire  !

    #gauche_gouvernementale #partage_du_travail #répartition_du_travail
    #nathalie_arthaud