Annulation d’une conférence pour la paix de Judith Butler : la ville de Paris invoque le risque de polémiques
▻https://www.liberation.fr/idees-et-debats/annulation-dune-conference-pour-la-paix-de-judith-butler-la-ville-de-pari
Annulation d’une conférence pour la paix de Judith Butler : la ville de Paris invoque le risque de polémiques
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Depuis le 7 octobre, Judith Butler, théoricienne influente du genre, égérie du mouvement #queer, se voit reprocher certains propos qu’elle a tenus par le passé sur le conflit au Proche-Orient. « Je pense que comprendre le Hamas et le Hezbollah en tant que mouvements sociaux progressistes de gauche, faisant partie d’une gauche mondiale est extrêmement important », la voit-on dire en français lors d’une conférence filmée qui se serait déroulée en 2006 et qui refait surface sur les réseaux sociaux depuis le regain du conflit entre Israël et le Hamas.
Et juste après :
Face aux critiques, l’intellectuelle de 67 ans, égérie du mouvement queer, tente depuis de nuancer sa pensée. « Je condamne les violences commises par le Hamas, je les condamne sans la moindre réserve, écrivait la professeure à Berkeley (Californie) le 13 octobre dans la revue d’idées AOC. Le Hamas a commis un massacre terrifiant et révoltant. » Elle ajoute : « Si l’on veut documenter la violence, ce qui veut dire comprendre les tueries et les bombardements massifs commis par le Hamas en Israël, et qui s’inscrivent dans cette histoire, alors on est accusé de “relativisme” ou de “contextualisation”. On nous demande de condamner ou d’approuver, et cela se comprend, mais est-ce bien là tout ce qui, éthiquement, est exigé de nous ? »
Sur l’histoire du Hamas :
►https://seenthis.net/messages/1028148
Sur l’antisémitisme et son instrumentalisation depuis le 7 octobre en France :
►https://seenthis.net/messages/1025279
Certains groupes se servent de l’histoire de la violence israélienne dans la région pour disculper le Hamas, mais ils utilisent une forme corrompue de raisonnement moral pour y parvenir. J.B. « condamner la violence »)
►https://seenthis.net/messages/1021216
mon commentaire à l’époque
▻https://seenthis.net/messages/1021216#message1021222
refuser de penser « la » violence car c’est le mal ? autant refuser de penser. par exemple en prétendant que le Hezbollah et le Hamas sont « de gauche », pour ensuite venir s’offusquer de l’atrocité d’actions du Hamas.
(par ailleurs 1/ la Ville de Paris pourrait a minima respecter le droit à la connerie au lieu d’en revendiquer le monopole 2/ les lieux culturels restent bassement soumis aux autorités)
#Judith_Butler #gauche #gauche_mondiale_décérébrée #gauche_morale #Palestine #Hamas #Israël
Judith Butler responds to attack: ‘I affirm a Judaism that is not associated with state violence’ [2012]
▻https://mondoweiss.net/2012/08/judith-butler-responds-to-attack-i-affirm-a-judaism-that-is-not-associat
My remarks on Hamas and Hezbollah have been taken out of context and badly distort my established and continuing views. I have always been in favor of non-violent political action, and this principle has consistently characterized my views. I was asked by a member of an academic audience a few years ago whether I thought Hamas and Hezbollah belonged to “the global left” and I replied with two points. My first point was merely descriptive: those political organizations define themselves as anti-imperialist, and anti-imperialism is one characteristic of the global left, so on that basis one could describe them as part of the global left. My second point was then critical: as with any group on the left, one has to decide whether one is for that group or against that group, and one needs to critically evaluate their stand. I do not accept or endorse all groups on the global left. Indeed, these very remarks followed a talk that I gave that evening which emphasized the importance of public mourning and the political practices of non-violence, a principle that I elaborate and defend in three of my recent books: Precarious Life, Frames of War, and Parting Ways. I have been interviewed on my non-violent views by Guernica and other on-line journals, and those views are easy to find, if one wanted to know where I stand on such issues. I am in fact sometimes mocked by members of the left who support forms of violent resistance who think I fail to understand those practices. It is true: I do not endorse practices of violent resistance and neither do I endorse state violence, cannot, and never have. This view makes me perhaps more naïve than dangerous, but it is my view. So it has always seemed absurd to me that my comments were taken to mean that I support or endorse Hamas and Hezbollah! I have never taken a stand on either organization, just as I have never supported every organization that is arguably part of the global left – I am not unconditionally supportive of all groups that currently constitute the global left. To say that those organizations belong to the left is not to say that they should belong, or that I endorse or support them in any way.
on avait donc la blague de droite « nazisme et dialogue » on a désormais le drame de gauche #anti-impérialisme et #fondamentalisme_religieux
Waly Dia sur X : ""On glorifie Pétain, on réédite Céline, et on s’étonne que l’antisémitisme perdure. Si vous voulez oublier les chansons, faut arrêter de vendre les best-of." NOUVELLE CHRONIQUE - Le cas Guillaume Meurice -
▻https://twitter.com/WalyDIA/status/1724003078809047190
▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1724002716731486208/pu/vid/avc1/720x1280/pCB-QF3BK4V0UpzW.mp4?tag=12
Pour le retour de l’humoriste Guillaume Meurice sur France Inter, un micro-trottoir en guise d’explication mais pas d’excuses (Le Monde, 13 novembre 2023)
▻https://seenthis.net/messages/1025279#message1026385
Polémique Guillaume Meurice : Charline Vanhoenacker en repos, une rediffusion ce dimanche sur France Inter.
▻https://www.liberation.fr/economie/medias/polemique-guillaume-meurice-charline-vanhoenacker-en-repos-une-rediffusio
Le « Grand dimanche soir », l’émission présentée par Charline Vanhoenacker sur France Inter, ne sera pas diffusé dimanche 19 novembre en raison de problèmes de santé de la journaliste belge. D’après « Le Parisien », les pressions liées à la controverse qui entoure son chroniqueur Guillaume Meurice sont en cause.
[...]
« Depuis l’émergence de la polémique il y a 18 jours, Charline est au cœur de multiples pressions, dit un de ses proches au quotidien. Son médecin lui a donc intimé de se mettre au repos quelques jours. Elle a reçu le soutien de la direction et sera de retour dès que possible ».
Rassemblement contre l’antisémitisme d’où qu’il vienne, ORAAJ (Organisation Révolutionnaire Antiraciste Antipatriarcale Juive)
▻https://blogs.mediapart.fr/oraaj/blog/121123/rassemblement-contre-l-antisemitisme-d-ou-qu-il-vienne
Nous assistons à une augmentation terrible d’actes et discours antisémites ces dernières semaines.
Ces faits ne sont pas des phénomènes isolés, ils ne sortent pas de nulle part. Ils sont l’expression de l’antisémitisme, racisme structurel qui fonctionne sur une vision du monde selon laquelle les juifves auraient une capacité de s’associer entre eux pour prendre le pouvoir et assoir une domination. Ils seraient donc un danger pour les nations.
Pour se débarrasser de cette menace que représenteraient les juifves, les antisémites veulent faire disparaitre « les traîtres », les juifves, et ceci depuis 3000 ans, par, tour à tour, des exactions, des accusations de sorcellerie, des lois interdisant le culte, des expulsions, des pogroms, des ghettoïsations, la Shoah, des meurtres plus récemment, jusqu’à la stigmatisation et aux fantasmes sur leurs liens avec Israël.
L’antisémitisme d’aujourd’hui est le fruit d’un long processus de racialisation, et est nourri par le contexte géopolitique.
L’antisémitisme s’articule à d’autres racismes, et notamment à l’islamophobie. Ces deux racismes, dans leur mise en concurrence, peuvent fonctionner ensemble et s’alimenter, et c’est exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui.
C’est ce que fait le RN quand il tente de s’emparer de la lutte contre l’antisémitisme, tout en étant, historiquement et actuellement, raciste, antisémite, et antiféministe.
Le CRIF approuve la perturbation de l’hommage de LFI devant le mémorial du Vél’ d’Hiv à Paris
@AraigneeSuze
▻https://twitter.com/AraigneeSuze/status/1723698060675449086
Quelle magnifique journée, où vous avez le choix entre aller marcher contre l’antisémitisme avec des nazis notoires, ou aller rendre hommage aux victimes du nazisme avec des gens qui pensent que les Juifs/ves ont été « attaqué-e-s en raison de leur religion » (sic).
Puisque @ALeaument nous parle du devoir de mémoire, il faudrait qu’il révise un peu. Ce n’est pas à la synagogue que les nazis sont allés chercher qui ils allaient massacrer, mais dans les états civils.
La fatigue.
Vous pouvez aussi opter pour la solution de ne pas aller manifester votre soutien aux victimes de l’antisémitisme, troisième option tout aussi peu réjouissante que les autres.
En bref quoi qu’on fasse ou ne fasse pas c’est nul.
assigner les juifs à une religion, dédouaner l’État et l’administration française, bien joué #Antoine_Léaument !
▻https://antoineleaument.fr
Jonas Pardo, antidote à l’antisémitisme au sein de la gauche
▻https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/11/08/jonas-pardo-antidote-a-l-antisemitisme-au-sein-de-la-gauche_6199014_4500055.
Militant d’extrême gauche, Jonas Pardo a longtemps passé sous silence ses origines juives. Jusqu’au jour où, après la tuerie de l’Hyper Cacher, à Paris, en 2015, il a décidé de tendre un miroir à son propre camp, qu’il juge rongé par le déni d’un antisémitisme latent. Le trentenaire dispense depuis deux ans des formations visant à déconstruire le racisme antijuif.
... pendant les manifs, il voit les quenelles des aficionados de Dieudonné et les pancartes qui reprennent l’air de rien les figures du banquier ou du marionnettiste.
Un soir, à la fin d’une réunion ordinaire avec des copains cégétistes, quelqu’un balance : « La loi va passer parce que les juifs contrôlent les médias. » Jonas Pardo est stupéfait : « Les gens sont intelligents et d’un coup, comme sortis de nulle part, ils disent des trucs complètement dingues. » Il ne réagit pas. Un autre soupire : « Bah, oui, Drahi [propriétaire du groupe de médias Altice] ». Et encore un autre prononce le nom de Rothschild. « Ma réaction dans ces moments-là, c’est la peur. » Ce soir-là, le jeune militant se lance : « Je dois vous dire un truc : je suis juif. » Son camarade, interdit, s’excuse immédiatement. « En disant, je suis juif, je viens faire éclater toutes leurs représentations. Quoi, un juif qui vient les aider sur une manif ou un blocage ? En général, ils n’ont jamais rencontré un juif, ils se nourrissent de rumeurs. »
Sur la table en bois de sa cuisine, Jonas Pardo dispose les supports iconographiques qu’il utilise pendant ses ateliers. Ce sont des images en apparence banales. « L’antisémitisme est disqualifié socialement – contrairement à l’antitziganisme, par exemple, observe-t-il. Il se diffuse donc souvent de façon cryptée. » Il montre la photo d’un manifestant contre le passe sanitaire brandissant cette pancarte : « Qui nous esclavagise avec le passe sanitaire ? Qui nous empoisonne, nous tue avec le vaccin ? Qui prendra le train grâce à la révolte des gentils ? #stopgénocidegaulois. »
[...]
Ses formations sont précisément construites pour que les participants apprennent à détecter les signaux d’un potentiel antisémitisme.
▻https://justpaste.it/cku4x
« Chaque groupe politique ne voit l’antisémitisme que chez l’autre. »A ses yeux, la droite se trompe lorsqu’elle postule une rupture historique entre un ancien antisémitisme d’extrême droite et un nouvel antisémitisme porté par la gauche, qui serait le fait des musulmans. De la même manière, la gauche fait erreur lorsque, en réaction, elle affirme que l’antisémitisme a été remplacé par l’islamophobie ou que les juifs sont ciblés non à cause de l’antisémitisme mais en raison de la politique menée par Israël.
« Ces théories sont problématiques parce que l’antisémitisme devient un objet instrumentalisé dans une lutte partisane – d’un côté pour défendre les valeurs de la République et de l’autre pour défendre la Palestine, souligne-t-il. Je fais partie d’une gauche qui tente d’émerger et qui dit que l’antisémitisme, ce sont les antisémites. »
[...]
Jean-Luc Mélenchon, coutumier des formules ambiguës visant les juifs, a suscité la controverse en s’énervant contre le déplacement en Israël de Yaël Braun-Pivet. Sur X, le leader de LFI a écrit, à propos de la manifestation propalestinienne du 22 octobre à Paris : « Voici la France. Pendant ce temps, Mme Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! » Tollé : en utilisant le mot « camper », Mélenchon se serait rendu coupable d’antisémitisme ! Re-tollé : un mot aussi courant que « camper » ne peut pas être antisémite ! « A mon sens, le problème, n’est pas tant le mot “camper” que l’opposition que Jean-Luc Mélenchon établit entre les vrais Français et Yaël Braun-Pivet. » Soit une juive assimilée à un agent étranger. Jonas Pardo regrette que la focalisation sur le mot « camper » ait rendu le débat impossible.
Le 15 juillet 2020 déjà, Mélenchon, interviewé sur les violences policières sur BFM-TV, déclarait, dans un étonnant hors-sujet : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, je sais qui l’y a mis, paraît-il, ce sont ses propres compatriotes. » Pour le formateur, cette phrase est un cas d’école : « Il ne prononce pas le mot “juif”, mais les juifs qui entendent cette déclaration comprennent qu’on nous fait de nouveau l’accusation d’être le peuple déicide. » Résultat : la droite a qualifié Mélenchon d’antisémite et la gauche a protesté en disant « on ne peut pas le traiter de nazi ». « Les juifs ont ressenti de la violence. Il s’agit de leur perception, mais elle s’explique objectivement », résume Jonas Pardo.
L’antisémitisme doit être combattu, son instrumentalisation aussi Tsedek ! - Collectif juif décolonial
►https://seenthis.net/messages/1025279
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Vidéos du débat La gauche et la lutte contre l’antisémitisme : état des lieux et perspectives d’action.
►https://seenthis.net/messages/1022662
Nonna Mayer : « Les stéréotypes antisémites gardent un certain impact dans une petite partie de la gauche »
►https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/11/10/nonna-mayer-les-stereotypes-antisemites-gardent-un-certain-impact-dans-une-p
La chercheuse en science politique analyse, dans un entretien au « Monde », l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme par le RN, les positions provocatrices de Jean-Luc Mélenchon et l’évolution des votes des Français de confession juive.
Propos recueillis par Julie Carriat et Mariama Darame
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En parallèle, La France insoumise (LFI) se retrouve isolée sur la question d’Israël… Jean-Luc Mélenchon est-il complaisant avec l’antisémitisme ?
Le positionnement de Jean-Luc Mélenchon est ambigu, c’est le moins qu’on puisse dire, quand il refuse de qualifier le Hamas de terroriste, quand il accuse la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, de « camper » à Tel-Aviv et « d’encourager le massacre à Gaza ». C’est une vision unilatérale, biaisée des choses.
On peut être de gauche et avoir une sympathie instinctive, tripale pour les Palestiniens, mais beaucoup d’Israéliens l’ont aussi, qui se mobilisent avec des Palestiniens pour se battre ensemble pour la paix. Le problème n’est pas de savoir si Jean-Luc Mélenchon est antisémite. Je ne pense pas qu’il le soit, mais ses argumentaires politiques sont manichéens et traduisent un manque total de compassion et d’empathie pour les victimes israéliennes du 7 octobre.
Pourquoi, selon vous ?
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme [Licra] parle d’antisémitisme électoral, je n’irais pas jusque-là mais je pense qu’il a, a minima, une cécité volontaire, visant à élargir son audience à gauche et dans un électorat issu de l’immigration. Il est en train d’obtenir le résultat exactement inverse, il a été désavoué par les socialistes, les communistes et les écologistes, et divise son propre mouvement.
Il ne fait rien pour dissiper ses ambiguïtés…
C’est un provocateur, on ne le changera pas. Mais il est intéressant de voir ce que pensent ses sympathisants. L’enquête annuelle de la CNCDH permet d’évaluer le niveau d’antisémitisme par positionnement politique. On voit que, globalement, la gauche est moins antisémite que la droite, et que c’est l’extrême droite qui bat tous les records. Mais ces préjugés remontent légèrement à l’extrême gauche.
Les sympathisants de La France insoumise en particulier ont un niveau d’antisémitisme nettement inférieur à celui des sympathisants du RN, mais plus élevé que la moyenne. Ce n’est pas le cas dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle toutefois, qui était très divers… Autrement dit, ces stéréotypes antisémites associant les juifs au pouvoir et à l’influence gardent un certain impact dans une petite partie de la gauche. C’est à surveiller. Et l’attitude ambiguë de Jean-Luc Mélenchon ne va pas favoriser les choses.
Antisémitisme : les fautes de Jean-Luc Mélenchon
▻https://www.mediapart.fr/journal/politique/101123/antisemitisme-les-fautes-de-jean-luc-melenchon
Le chef de file de La France insoumise a fait ces dernières années plusieurs déclarations ambiguës, voire imprégnées de stéréotypes antisémites, dénoncés comme tels par de nombreuses organisations juives et au-delà. Une « absence de sensibilité » ou un « déni » que le leader de la gauche conteste fermement.
[...] Mélenchon, qui, répétons-le, se sait scruté, avait dénoncé de la manière suivante le traitement médiatique de Libération et BFMTV de la manifestation en soutien à Gaza : « Même propriétaire même mensonge ». L’Insoumis se trompe – Patrick Drahi, homme d’affaires franco-israélien, n’est plus au capital de Libé –, mais là n’est pas l’essentiel. C’est le sous-entendu d’#assignation_identitaire qui interpelle.
Le 22 octobre, le responsable #LFI avait déjà tweeté une vidéo d’un rassemblement en soutien au peuple palestinien à Paris, l’accompagnant du message suivant : « Voici la France. Pendant ce temps, Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! »
Là encore, Mélenchon est parfaitement en droit de critiquer les positions de la présidente de l’Assemblée nationale, qui ont fait grincer des dents jusque dans les rangs de la majorité et au Quai d’Orsay, tant elles semblaient alignées sur celles du gouvernement israélien. Mais opposer ce qui serait la « vraie France » à celle qui se rend à Tel-Aviv, par ailleurs descendante d’immigrants juifs, polonais et allemands, dans une sorte de réinterprétation de « l’anti-France », ne pouvait que susciter une vive émotion.
[...]
Par le passé, d’autres déclarations ont généré un trouble similaire. Certaines semblaient minimiser des crimes antisémites. Ainsi, voilà deux ans, #Jean-Luc_Mélenchon avait indiqué sur un plateau télé : « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. […] Tout ça, c’est écrit d’avance. » Il faisait alors allusion à l’attaque sur les Champs-Élysées en 2017 et aux attentats commis par #Mohammed_Merah en 2012, qui a tué trois militaires, trois enfants et un enseignant #juifs, à Montauban et à Toulouse.
D’autres propos ont repris des stéréotypes très anciens de l’antisémitisme. Comme celui du peuple déicide, en juillet 2020 sur le plateau de BFMTV. Interrogé à propos des violences policières sur le fait de savoir si « les forces de l’ordre [devaient] être comme Jésus sur la croix qui ne réplique pas ? », l’Insoumis a répondu : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, mais je sais que, paraît-il, ce sont ses propres compatriotes qui l’y ont mis. »
Un an plus tard, Mélenchon réagissait (là encore sur BFMTV) aux propos du grand rabbin de France Haïm Korsia, qualifiant d’antisémite le candidat d’extrême droite #Éric_Zemmour. « Qu’un juif soit antisémite est une nouvelle, a répondu le leader insoumis. […] Il me semble qu’il se trompe. Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels “on ne change rien à la tradition, on ne bouge pas, la créolisation mon dieu quelle horreur”, tout ça, ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme. Ça a ses mérites, ça lui a permis de survivre dans l’histoire. »
Une fois n’est pas coutume, l’ancien ministre a concédé être « prêt à admettre » s’être « mal exprimé »
les groupes et individus se revendiquant de différents courants communistes ou décoloniaux ne produisent pas un « antisémitisme ‘‘de’’ gauche », au sens d’un antisémitisme qui leur serait propre. Cependant, à force de relativiser toute manifestation de l’antisémitisme au point de faire de celui-ci un sujet tabou, refoulé, l’antisémitisme devient finalement un angle mort. C’est ce qui laisse la porte ouverte à la reformulation inconsciente, dans le langage propre à la gauche, de ces mêmes éléments.
►https://www.stoff.fr/article/plus-blanc-que-blanc
Plus blanc que blanc ? Révolte et antisémitisme, par stoff, août 2019
Gérard Filoche tweete un extrait d’un classique antisémite, « le Talmud démasqué » de Pranaitis.
▻https://seenthis.net/messages/1026152