• Docker is deleting Open Source organisations - what you need to know
    https://blog.alexellis.io/docker-is-deleting-open-source-images

    Yesterday, Docker sent an email to any Docker Hub user who had created an “organisation”, telling them their account will be deleted including all images, if they do not upgrade to a paid team plan. The email contained a link to a tersely written PDF (since, silently edited) which was missing many important details which caused significant anxiety and additional work for open source maintainers.

    “As far as we know, this only affects organisation accounts that are often used by open source communities. There was no change to personal accounts. Free personal accounts have a a 6 month retention period.”

    Why is this a problem?

    Paid team plans cost 420USD per year (paid monthly)
    Many open source projects including ones I maintain have published images to the Docker Hub for years
    Docker’s Open Source program is hostile and out of touch

  • Écoute les murs tomber

    « Écoute les murs tomber » est un long-métrage documentaire, construit en un diptyque s’installant aux deux extrémités de la #France. Deux #balades guidées par le regard des personnes qui peuplent chaque endroit.
    À Marseille, une copropriété dégradée du sud de la ville est cernée de murs la séparant des résidences privées voisines.
    À Calais, les #barrières et les #barbelés cherchent à repousser et à rendre invisibles les personnes exilées désireuses de rejoindre l’Angleterre pour y construire une vie meilleure.
    « Écoute les murs tomber » raconte comment l’humain, poussé par le désir d’aller et venir, de vivre et de s’affranchir des interdits et des impasses contourne, seul ou en collectif, ce qui l’enferme, l’empêche, le contraint. Face aux murs, « Écoute les murs tomber » propose des chemins d’espoir et de dépassement.

    https://www.lussasdoc.org/film-ecoute_les_murs_tomber-1,55904.html

    #film #film_documentaire #documentaire #murs #murs_intra-urbains #Marseille #Calais

    • « Les murs sont comme des preuves matérielles d’absence de solution sociale »

      Le collectif roubaisien La Friche vient de sortir un long métrage documentaire sur les murs qui, de Calais à Marseille, enferment les corps et les esprits. Intitulé Écoute les murs tomber, il donne à voir l’universel et l’absurde de frontières mortifères qui seront toujours poreuses face aux aspirations à plus de liberté de mouvement.

      Entre fable et documentaire, récits de vie et actualités sociales, Écoute les murs tomber est un long métrage documentaire autant poétique qu’ancré au béton des murs et aux barbelés des frontières. Porté par la discrètement puissante voix-off de l’artiste Casey récitant un conte d’Hannah Arendt, il nous emmène en balade aux côtés de celles et ceux qui se confrontent à ces murs, du quartier de la Cravache, dans le sud de Marseille, à l’autre bout de la France, à Calais. D’un côté, des copropriétés cloisonnent les quartiers populaires sur eux-mêmes et pourrissent la vie de ses habitants. De l’autre, les murs se font frontières, grillages et barbelés pour empêcher les exilé·es d’aspirer à une vie meilleure en Angleterre. Deux situations qui, sans être comparables, se font écho dans ce que les murs ont d’absurde et de violent, de dépassable et de poreux, complétant un même panorama sur les entraves à la liberté de circuler, et sur les inarrêtables aspirations à plus de liberté.

      Discussion avec Lucas Roxo, Léo Kekemenis et Flora Beillouin, membres du collectif de journalistes, d’auteur.es et de documentaristes La Friche, basé à Roubaix.

      À la base, votre collectif indépendant fait surtout de la production de contenus documentaires et des ateliers d’éducation aux médias, pourquoi avoir fait ce film ?

      Lucas : « Notre dernier projet en date, c’était de faire des résidences de deux semaines dans plusieurs endroits représentatifs de la manière dont l’État français bafoue ses grands principes républicains, notamment auprès des exilé·es à Calais et dans le quartier de la Cravache, à Marseille. L’idée, c’est de travailler avec les personnes sur place pour déconstruire les récits médiatiques et voir avec elles ce qu’elles peuvent proposer comme récit alternatif. On choisit collectivement des thématiques liées aux préoccupations locales, des sujets qui touchent les personnes que l’on rencontre. »

      Vous avez vu des points communs entre ces deux résidences ?

      Flora : « Très clairement, l’idée de se protéger de ses voisins, de construire des barrières et des frontières. Les murs sont comme des preuves matérielles d’absence de solution sociale à des situations complexes. Tout en sachant que cela n’empêche aucunement la situation d’empirer, bien au contraire. »

      Lucas : « Lors de ces deux résidences, qui devaient déboucher sur deux reportages différents, on s’est rendu compte qu’il y avait une thématique qui revenait systématiquement : les murs, visibles et invisibles, comme entraves à la liberté de circuler. Les deux situations se faisaient écho, se complétaient dans leurs manières de raconter comment les murs enferment les corps et les esprits. »

      Les deux situations sont pourtant très différentes, voire peu comparables...

      Lucas : « On s’est vraiment demandé si c’était une bonne idée de parler des deux histoires dans un même film. Il ne s’agit pas de dire que c’est la même chose de voir son quartier encerclé par des murs et des grillages fermés, que de risquer sa vie pour traverser la mer. À travers le texte d’Hannah Arendt, on a essayé de construire le film comme un conte social, une réflexion sur la société d’aujourd’hui, le repli sur soi et la manière dont on installe des frontières à tous les endroits de nos envies intimes, professionnelles, locales comme nationales. On voulait partir du terrain pour voir comment l’État, soit en ne faisant rien et en laissant empirer la situation, soit en construisant lui-même les murs, participe à ces entraves à la liberté de circuler. On voulait partir de situations locales pour avoir une réflexion universelle. »

      Qu’est-ce que vous avez vu d’universel dans les murs ?

      Flora : « Ce qui lie ces deux situations, c’est la ségrégation sociale et spatiale, inégale en fonction d’où tu viens et de ton parcours. Mais ce sont aussi deux histoires de résistances face à des murs qui ont toujours une forme de porosité. À Marseille, Rémi pratique le Parkour comme manière concrète d’enjamber et de dépasser les murs. À Calais, les exilé·es continuent de passer, malgré la politique sécuritaire et la militarisation de la zone. »

      C’est quoi l’histoire du quartier de la Cravache ?

      Flora : « La Cravache et Sévigné sont deux quartiers voisins dans le sud de Marseille (9e arrondissement) en copropriété collective. Le mur qui les séparait est tombé lors d’une tempête il y a bien longtemps1, et la plupart des habitant·es de la Cravache utilisait cette brèche très casse-gueule pour se déplacer dans le quartier d’à côté, où se trouvent l’école, le collège, les commerces, la boulangerie, le club de tennis, de boxe... Mais au lieu d’aménager le passage, la copropriété du Nouveau Parc Sévigné a reconstruit le mur, encore plus haut qu’avant. Les habitant·es sont forcé·es de faire de longs détours pour le contourner, tout en voyant les résidences fermées condamner certains chemins que tout le monde utilisait2.

      Lucas : « Et autour de ces deux quartiers, il y a des résidences privées qui forment des petites zones pavillonnaires. Avant tout était ouvert, avec des rues de tous les côtés, et les habitants pouvaient circuler librement entre les quartiers. Maintenant, les propriétaires privés des alentours ont mis des grilles, des portails et des cadenas. Il y a de plus en plus de résidences privées qui se ferment comme ça à Marseille.3 »

      La scène où une propriétaire affirme que le chemin pour aller à l’école n’est pas libre d’accès est surréaliste...

      Léo : « Dans ces zones, dès qu’on sortait une caméra, que ce soit devant une école ou une boulangerie, on nous disait : “Non ! Vous ne pouvez pas filmer ici, c’est privé !” Une autre fois, une dame vient nous embrouiller et nous dit : “C’est pas un quartier ici, c’est une copropriété privée ! Et maintenant qu’il y a le mur, je dors beaucoup mieux, y avait du trafic ici...” Et à côté t’entends tous les petits murmurer : “Elle dit n’importe quoi.” »

      Flora : « On a rencontré la chercheuse Élisabeth Dorier qui travaille sur ce sujet. Elle pointe du doigt l’ampleur de ces résidences privées et des fermetures progressives des quartiers. Marseille est une des villes de France où il y en a le plus4. »

      Au-delà des corps physiques, les imaginaires sont aussi importants face aux murs ?

      Lucas : « À Calais comme à Marseille, on a aussi vu que les murs physiques pouvaient aussi cloisonner les imaginaires, et réduire les possibilités de penser comment dépasser des situations sociales et politiques qui sont très violentes. On s’est demandé comment faire pour que la narration du film arrive à proposer cette ouverture d’imaginaire pour amener vers l’engagement, la lutte et la traversée… C’est un film sur l’enfermement qui pose aussi la question des possibilités de pouvoir penser autrement la réalité, en nourrissant nos imaginaires avec autre chose que des murs et des frontières. »

      Flora : « À Marseille, Rémi explique que peu de gamins qui grandissent à la Cravache sont allés à la mer, juste à côté, ou encore à la Cité radieuse, en face de la cité. L’enfermement, c’est aussi cet empêchement de se projeter, de s’imaginer dehors et donc de sortir réellement, ce qui les coupe physiquement et mentalement des endroits de cultures et d’éducation. L’exemple de l’école primaire, une école publique qui se retrouve renfermée sur le quartier d’à côté, et oblige les gamins à faire un gros détour pour la rejoindre, c’est une violence symbolique et physique qui est très forte. »

      Le conte d’Hannah Arendt se termine avec l’idée que les murs se pétrifient et que se pose le dilemme de s’y fracasser la tête, ou de les contourner...

      Lucas : « Pour moi, la personne qui résume le mieux la complexité du film, c’est Abdullah, que l’on suit dans la deuxième partie du film à travers les rues de Calais où il vit aujourd’hui légalement. Il est parti d’Afghanistan à quatorze ans parce que ses parents voulaient qu’il rejoigne les talibans. Il traverse la moitié du monde et arrive à Calais vers seize ans. Il réussit à traverser et vit en Angleterre pendant six ans. Il revient à Calais au moment de “la grande jungle”, y reste deux ans et fait partie des derniers expulsés. Il entre ensuite au Secours catholique en tant que bénévole, et vient d’avoir son passeport. Dans l’entretien, il dit que, d’un côté, la situation à Calais est pire qu’avant et que, maintenant qu’il est Français, il est en permanence victime de contrôle au faciès… comment tu fais pour sortir de ce cycle infernal ? Il pose la question de la meilleure manière de traverser un mur. Est-ce que c’est de le casser, de le contourner ou de faire avec ? Le film ne donne pas de solutions, mais il invite à réfléchir ensemble pour les esquiver, les contourner, les casser... »

      https://cqfd-journal.org/Les-murs-sont-comme-des-preuves

  • Luciole - Typeface
    http://www.luciole-vision.com

    Le caractère typographique Luciole a été conçu spécifiquement pour les personnes malvoyantes. Ce projet est le résultat de plus de deux années de collaboration entre le Centre Technique Régional pour la Déficience Visuelle et le studio typographies.fr. Le projet a bénéficié d’une bourse de la Fondation suisse Ceres et de l’appui du laboratoire DIPHE de l’Université Lumière Lyon 2.

    #typo

  • Grandeur de la stratégie insoumise
    https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/180223/grandeur-de-la-strategie-insoumise

    Les 15 jours qui ont été consacrés à l’Assemblée Nationale aux mesures du gouvernement sur les retraites ont été marqués par la stratégie des députés insoumis. Critiquée par la droite et l’extrême droite mais aussi par les fractions les plus domestiquées de la gauche (le PCF de Roussel bien sûr, les Verts et la CFDT de Laurent Berger), elle a donné naissance à un moment politique d’une intelligence stratégique profonde. Nous avons assisté pour la première fois depuis longtemps à une sorte de dérèglement méthodique de tous les rituels parlementaires pour faire entrer dans cette enceinte la politique à l’état pur, la vraie, la politique non domestiquée par des formes fictives.

    L’idée de débat et d’échange parlementaire est un mythe. Toute personne qui a déjà regardé des séances de l’Assemblée nationale sait qu’aucun argument, même le plus rationnel, ne fait jamais changer le moindre vote. Pourquoi donc se soumettre à ce rituel factice ? Pourquoi ne pas plutôt utiliser le temps disponible pour mettre en question, acculer, devenir maître d’une temporalité que les macronistes voulaient "programmée". Pourquoi présenter des amendements comme de bons petits soldats que personne n’écoute et respecter un rituel qui ne sert jamais à rien ? Il n’y a pas de débat parlementaire. Il y a des prises de parole qui se déroulent dans l’indifférence générale, et des députés qui votent en fonction de leur camp. Puisque l’on sait que ces rites sont de purs mythes, autant les subvertir et faire l’usage le plus dissident possible que l’on peut de cette enceinte : exprimer la colère, demander des explications, cibler les ministres. Si personne n’a rien d’autre à opposer à la stratégie insoumise qu’un mythe politique, c’est parce que c’est elle qui porte une part de vérité.

    La stratégie de la montée en tension a permis de relayer dans l’assemblée la colère qui s’exprime dans la rue. Elle a permis aussi d’empêcher les macronistes de voter tranquillement, avec bonne conscience, ces mesures de régression sociale et d’exercer, assis sur leur siège rouge, une extrême violence sur la vie des autres, avant de rentrer chez eux en ayant le sentiment du devoir accompli et d’avoir été de bons parlementaires. Etre une opposition non violente (discursivement), domestiquée, c’est faire le jeu de la majorité et lui être loyal. C’est lui permettre de se dire : j’ai débattu, j’ai écouté, j’ai voté, tout va bien. Faire exploser ce rituel, faire bouillir l’assemblée, en faire un lieu de tension, les bousculer, c’est rappeler à chaque député de la majorité la violence que représente le fait de voter ces Lois pour celles et ceux qui vont voir les conditions de leur vie et de leur mort s’aggraver. C’est leur retirer la bonne conscience (et c’est déjà quelque chose). Et c’est aussi accroître le rejet à leur encontre qui sera susceptible, dans le futur, d’être la base d’un mouvement de conquête de l’appareil d’Etat.

    Comme l’a justement dit Jean-Luc Mélenchon dans un post vendredi soir, avoir empêché l’Assemblée Nationale de voter le texte a permis de surcroît de saboter l’objectif que Macron s’était fixé en terme de communication politique et que les médias se seraient empressés de reprendre pour décrédibiliser le mouvement social : faire voter rapidement l’assemblée à travers une fraude procédurale afin d’opposer au mouvement social, à la rue, le fait que "La Loi a été votée". "Macron voulait pouvoir opposer la légitimité de l’Assemblée à celle du mouvement social avec un vote favorable de l’Assemblée nationale. Échec total."

    Les macronistes voulaient contrôler le temps politique. Les insoumis ont subverti ce dispositif, ils se sont appropriés le temps - et c’est une conquête décisive.

    Moment de colère, moment de sabotage, moment de montée en tension, ces 15 jours ont aussi été un moment de véridiction. Il y a eu des polémiques sur Thomas Portes posant avec un ballon sur lequel était collé un masque du ministre du travail ou Aurélien Saintoul le traitant d’« assassin » et d’« imposteur ».. Si certains se sont empressés de dénoncer cela comme des "excès", il faut au contraire les voir comme les pièces essentielles d’une opération stratégique visant à mettre en question la déréalisation qu’opèrent les rituels politiques et à rappeler la vérité de ce qui se joue sur la scène dite politique. Il n’est pas indifférent que Thomas Portes soit cheminot et que la présidente de l’assemblée nationale qui l’a exclu possède 1,5 million d’euros d’actions chez l’Oréal, 40 000 euros d’actions émanant de plusieurs multinationales (LVMH, Kering, Axa, Total, BNP Paribas…) C’est comme si la lutte des classes avait fait irruption de manière quasi-parfaite au sein de l’assemblée : celle qui préside une assemblée qui fait voter des Lois qui aggravent l’exploitation de classes (dont elle profite) et exercent des effets concrets sur l’espérance de vie accusant de violence celui qui résiste de manière symbolique à la violence qu’elle exerce sur lui. 

    Si nous étouffons dans ce monde politique, c’est parce que presque tout le monde y joue un rôle faux, mythique, fictif, c’est parce que les discours sont en décalage avec la réalité et masquent les rapports concrets, c’est parce que tout le monde a tendance à se conformer à des rites prescrits et sans aucun sens - à aller au devant d’une recherche d’une sorte de respectabilité institutionnelle et médiatique. Les oppositions sont trop souvent domestiquées et participent de la mystification politique et des effets de déréalisation qu’elle produit. Et il suffit de se souvenir de la manière dont le Parti Communiste se comportait à l’Assemblée en 1947, alors qu’ils étaient un parti si important, pour comprendre que c’est dans la conflictualité et non dans la respectabilité que se trouve la clé d’un gauche puissante.

    Grandeur de la stratégie insoumise qui a fait voler en éclat les mythes politiques de l’assemblée nationale, qui a domestiqué une institution pour en faire l’un de lieux essentiels de la conflictualité sociale assumée, sans masque, sans faux semblant, sans politesse. Ces 15 derniers jours furent un moment essentiel de la politique contemporaine et si le 7 mars est une réussite, ce sera en grande partie grâce aux députés insoumis.

    • L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans !https://manuelbompard.fr/2023/02/lassemblee-nationale-na-pas-vote-la-retraite-a-64-ans

      L’examen de la réforme des retraites s’est donc achevé ce vendredi soir à l’Assemblée nationale. Il aura duré à peine 4 journées complètes réparties sur 9 jours. En effet, le gouvernement a choisi d’imposer l’utilisation de l’article 47-1 de la Constitution pour limiter le temps des discussions. On a donc assisté à un cadenassage inédit du débat parlementaire : jamais une réforme d’une telle importance n’aura été examinée à l’Assemblée nationale dans de telles conditions. 

      En vérité, confronté à une mobilisation d’une puissance inédite en France depuis plus de 30 ans, le gouvernement voulait plier le match en quelques jours à l’Assemblée Nationale. Un vote en faveur du projet de loi ou, à minima, en faveur de l’article 7 (qui entérine le report de l’âge de départ à la retraite) était son objectif. Il permettait de donner à une réforme rejetée par plus de 70% des français une apparence de légitimité. L’objectif ? Semer le doute, démobiliser l’opposition à ce projet et espérer ainsi tuer dans l’œuf le blocage du pays programmé à partir du 7 mars.

      La NUPES était son seul obstacle sur ce chemin. En ne déposant pas plus que quelques dizaines d’amendement, le Rassemblement national avait abandonné la bataille avant même qu’elle n’ait commencé. Il est d’ailleurs sidérant d’observer à quel point Marine Le Pen aura servi d’allié constant du macronisme dans ce combat. Le dépôt par son groupe d’une motion de censure après 10 jours de sommeil profond n’en aura été qu’une démonstration supplémentaire. Car tout le monde savait qu’elle n’avait aucune chance d’être votée. Dès lors, en lui offrant une victoire sur un plateau, Marine Le Pen ouvrait une porte de sortie parfaite à un gouvernement incapable de faire adopter son projet de loi. Il n’était pas question pour nous de lui faire un tel cadeau.

      Pour aller au bout de son scénario, le gouvernement devait donc faire rentrer la NUPES dans le cadre contraint de ce débat en la poussant à retirer ses amendements. Pour y parvenir, il a instrumentalisé les déclarations de certains dirigeants syndicaux qui, croyant voir à l’Assemblée nationale une opportunité de battre les macronistes, ont pris position sur la stratégie parlementaire. On pourrait se satisfaire de voir se clore la période dans laquelle les manifestations et la grève étaient l’apanage des syndicats et l’action parlementaire celui des partis (ou mouvements) politiques. Mais formons le voeu que l’action des uns et des autres puisse s’articuler davantage à l’avenir afin d’éviter les pièges du pouvoir en place. 

      Car pour notre part, nous ne partagions pas cet optimisme. Nous considérions que le gouvernement avait gardé suffisamment de cartes en main pour se garantir une victoire ou, à minima, une absence de défaite. Une d’entre elles est d’ailleurs apparue au grand jour à quelques minutes de la fin des travaux. Poussé dans ses retranchements par l’action conjointe des insoumis et du député Aurélien Pradié, le ministre Dussopt a annoncé reprendre à son compte un amendement déposé par le groupe des Républicains sur les carrières longues. Il s’agissait pour lui de réduire encore le front des députés LR prêts à voter contre la réforme. Et peu importe si cet amendement initialement chiffré par le gouvernement à 10 milliards d’euros mettait en cause la sincérité financière de la loi toute entière.

      Il fallait donc tenir bon et ne pas tomber dans les intox qui ont fleuri tout au long de la semaine. Ainsi, on parlait de députés macronistes absents le vendredi pour éviter d’avoir à voter en faveur de la réforme. Ou d’une liste de plus de 25 républicains prêts à voter contre la réforme. Ou d’un gouvernement qui voulait faire gagner du temps. Ces illusions naïves se sont dissipées peu à peu. Les macronistes étaient finalement au complet. Les députés LR opposés à la réforme n’excédaient pas une quinzaine et la reprise en main autoritaire du débat par la présidente LREM de l’Assemblée Nationale était un signal clair de la volonté gouvernementale de reprendre le contrôle des horloges. Mais elles auront conduit les députés écologistes d’abord, puis les députés socialistes et communistes à retirer l’ensemble de leurs amendements.

      Dès lors, il ne restait plus dans la dernière ligne droite que les députés insoumis pour bloquer le passage en force macroniste, défendre des amendements et pousser le gouvernement dans ses retranchements. Cette stratégie a produit des résultats. 

      Elle a permis par exemple de s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’économiste Mickaël Zemmour à propos de la retraite minimum à 1200 euros. Nous avons acculé le ministre Dussopt sur ses mensonges à ce sujet et il a du reconnaitre que toutes les personnes qui partiront à la retraite ne pourront pas bénéficier de cette retraite minimum. Pilonné par les députés de la NUPES, il a finalement dû fournir un chiffre de 5% de bénéficiaires parmi les retraités. Mais ce chiffre n’a été confirmé par aucun organe officiel et le ministre n’a pas été capable d’en indiquer la provenance. Encore un mensonge ? 

      Sur un autre sujet, nous avons pu démontrer l’absurdité des propositions actuelles sur les carrières longues. Elles conduisent à ce qu’une personne ayant commencé à travailler à 17 ans cotise 43 annuités alors qu’une personne ayant commencé à travailler à 16 ans en cotise 44. Nous avons également mis en lumière l’impact désastreux de cette réforme pour les femmes et fait la démonstration qu’un report de l’âge de départ à la retraite aura comme conséquence une baisse des salaires et une augmentation du chômage.

      Bref, à l’issue d’une bataille parlementaire intense, une première victoire a été remportée : le texte n’a pas été adopté à l’Assemblée nationale et ne dispose d’aucune légitimité. Son retrait est donc plus que jamais à l’ordre du jour. Face aux millions de manifestants dans les rues, le gouvernement fait la sourde oreille. Il faut donc crier encore plus fort en s’engageant sur la voie du blocage du pays. C’est l’objectif que s’est fixé l’intersyndicale à partir du 7 mars. Nous le soutenons totalement. Contribuer à sa réussite est désormais notre seul objectif.

    • Un commentaire intéressant :

      Je pense aussi que la stratégie de LFI est la bonne.

      Contaminée par les médias et les interventions critiques de toutes les forces politiques, j’ai regretté un temps que les députés de la France insoumise tendent les bâtons pour se faire battre en donnant des arguments à ceux qui les présentent comme des rigolos inconséquents. Mais j’avais tort.

      J’ai regardé les débats de la nuit, et j’ai compris que la LFI a pris le président et tout l’exécutif à son propre piège. En utilisant ce détournement de la constitution, probablement attaquable, Jupiter, auto-déclaré maître des horloges, voulait contraindre l’opposition à faire voter, en vitesse et sans vraie discussion, un texte avec lequel elle n’est pas d’accord, mais une grande majorité des français non plus. Ensuite, le parti au pouvoir aurait pu faire le généreux en reculant sur des détails et la NUPES aurait été perdante (ainsi que le peuple) après avoir accepté un jeu démocratique faussé.

      L’acceptation du projet de loi sans vote permet de montrer à qui on a affaire : je suis d’accord avec vous, c’est une guerre de classe, et un déni de démocratie, et cela se voit.

      Tous ces gens, députés, ministres et président, qui n’ont (et n’auront) même pas besoin de leur retraite pour vivre, et qui se battent pour réduire à la pauvreté les vrais travailleurs âgés, c’est un véritable scandale. Le fait qu’il n’est pas question pour ces valets du CAC40 de prendre un centime aux ultra-riches pour « sauver » le régime de retraite (lequel va plutôt bien, d’ailleurs) montre bien ce dont il est question. Pour moi, il s’agit de casser notre système de retraite par répartition en le rendant inefficace (pourquoi cotiser toute sa vie si c’est pour mourir avant sa retraite ?) et ce, afin de conditionner la population a accepter en alternative une retraite par capitalisation, ce qui fera rentrer dans la finance l’argent de nos cotisations. Les fonds de pension se frottent déjà les mains...

      LFI a donc eu raison de prendre le temps de démontrer tous les mensonges de ce gouvernement. Mais il y en a encore à débusquer !

      Je rajoute que tous ces intervenants qui vilipendent le style des députés insoumis, notamment les députés de droite, mais pas seulement, ne se doutent pas qu’ils favorisent l’ancrage populaire de ce groupe. Cela fait du bien d’entendre des gens nous représentant, utilisant les même mots que nous et disant la vérité. C’est rafraichissant, après tous ces manipulateurs au langage châtié qui roulent la population, et les électeurs, dans la farine depuis des lustres, et cassent peu à peu tout notre système de protection sociale et nos services publics.

      A propos de l’éventuel détournement de procédure au Parlement, j’ai trouvé très intéressant l’article de Paul Report : "Réforme des retraites : le Parlement est-il victime d’un détournement de procédure ?"https://blogs.mediapart.fr/paul-report/blog/150223/reforme-des-retraites-le-parlement-est-il-victime-d-un-detournement-

      https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/180223/grandeur-de-la-strategie-insoumise/commentaires

    • « Dès que j’ai voté, je repars en courant »
      https://lagedefaire-lejournal.fr/des-que-jai-vote-je-repars-en-courant

      Léo Walter est l’instituteur des Alpes-de-Haute-Provence qui a battu l’ancien ministre Christophe Castaner aux dernières élections législatives. En tant que nouveau député de la France Insoumise et de la #Nupes, il découvre de l’intérieur le travail parlementaire. Il nous parle des courses dans les couloirs de l’Assemblée, des nuits blanches, des niches parlementaires, de l’obstruction des débats, du déséquilibre des pouvoirs entre exécutif et Parlement, ou encore des mille et une stratégies du gouvernement Macron pour imposer sa volonté.

  • How to #Favicon in 2022: Six files that fit most needs — Martian Chronicles, Evil Martians’ team blog
    https://evilmartians.com/chronicles/how-to-favicon-in-2021-six-files-that-fit-most-needs

    The extremely short version

    Instead of serving dozens of icons, all you need is just five icons and one JSON file.

    For the browser using HTML:

    <link rel="icon" href="/favicon.ico" sizes="any"><!-- 32×32 -->
    <link rel="icon" href="/icon.svg" type="image/svg+xml">
    <link rel="apple-touch-icon" href="/apple-touch-icon.png"><!-- 180×180 -->
    <link rel="manifest" href="/manifest.webmanifest">

    And in your web app manifest:

    // manifest.webmanifest
    {
     "icons": [
       { "src": "/icon-192.png", "type": "image/png", "sizes": "192x192" },
       { "src": "/icon-512.png", "type": "image/png", "sizes": "512x512" }
     ]
    }

  • Visual #design #rules you can safely follow every time
    https://anthonyhobday.com/sideprojects/saferules

    You do not have to follow these rules every time. If you have a good reason to break any of them, do. But they are #safe to follow every time.

    – Use near-black and near-white instead of pure black and white
    – Saturate your neutrals
    – Use high #contrast for important elements
    – Everything in your design should be deliberate
    – Optical #alignment is often better than mathematical alignment
    – Lower letter spacing and line height with larger #text. Raise them with smaller text
    – Container borders should contrast with both the container and the background
    – Everything should be aligned with something else
    #Colours in a palette should have distinct brightness values
    – If you saturate your neutrals you should use warm or cool colours, not both
    – Measurements should be mathematically related
    – Elements should go in order of visual weight
    – If you use a horizontal grid, use 12 columns
    #Spacing should go between points of high contrast
    – Closer elements should be lighter
    – Make drop shadow blur values double their distance values
    – Put simple on complex or complex on simple
    – Keep container colours within brightness limits
    – Make outer padding the same or more than inner padding
    – Keep body text at 16px or above
    – Use a line length around 70 characters
    – Make horizontal #padding twice the vertical padding in buttons
    – Use two #typefaces at most
    – Nest corners properly
    – Don’t put two hard divides next to each other

  • The Guide To #Responsive_Design In 2023 and Beyond - Ahmad Shadeed
    http://ishadeed.com/article/responsive-design

    Responsive design isn’t about #media_queries anymore.

    So, the web is responsive by default, unless we start getting creative in designing our layouts.

    Using modern CSS

    – The typography is responsive to the viewport width via clamp() function.
    – The spacing is responsive to the viewport width via clamp() function.
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  • Radio It Yourself
    https://www.radioityourself.fr

    Bon guide de 343 pages qui pourrait être utiles à certain⋅es adhérent⋅es chez #Infini.

    Radio It Yourself invite à la créativité radiophonique par l’autonomie technique, la compréhension de nos outils, et la vulgarisation des bases théoriques en physique, électronique, acoustique.

    À la manière d’un mur blanc, d’une rue ou d’un site web, la radio est un moyen d’expression puissant, dont nous devons nous saisir, presque par nécessité, ou simplement pour que nos voix y existent.

    Brancher une table de mixage, comprendre le fonctionnement d’un émetteur, avoir des références pour choisir son matériel, comparer des logiciels de playlist, fabriquer un émetteur DAB+ soi-même, mettre en place un #stream audio, ... ce manuel aborde les solutions techniques DIY mais aussi professionnelles à notre portée. On y parle aussi des bases théoriques pour enfin comprendre ce qu’on fait, et des réflexions politiques sur les pratiques radio collectives d’un point de vue technique : ce « petit » guide veut s’inscrire dans un ensemble plus vaste de pratiques pédagogiques qui s’opposent à l’appropriation du savoir par certain·e·s. Pour que la #radio reste un média populaire, accessible à toutes et tous, toi y compris.

  • Justice et #DrahiLeaks, une victoire pour le journalisme d’investigation | Reflets.info
    https://reflets.info/articles/justice-et-drahileaks-une-victoire-pour-le-journalisme-d-investigation

    Ce jeudi 19 janvier, la cour d’appel de Versailles a rendu son arrêt dans l’affaire qui opposait Reflets à Altice. La cour a estimé qu’il n’y avait pas lieu à référé au titre du dommage imminent. Elle infirme par ailleurs l’ordonnance du tribunal de commerce rendue le 6 octobre 2022 ordonnant de ne pas publier sur le site Reflets.info de nouvelles informations concernant Altice. La cour a très longuement motivé sa décision.

    En d’autres termes, Reflets remporte une victoire sur toute la ligne contre Altice et Patrick Drahi, mais aussi contre leur conseil Maître Ingrain et sa tentative de contourner le droit de la presse, comme il l’avait fait à l’encontre de Mediapart. Vous pouvez relire nos articles sur ce sujet précis ici, là et encore ici.

  • La Battue. L’Etat, la police et les étrangers

    « #Zéro_point_de_fixation. » De Calais à #Dunkerque, c’est l’expression employée par les autorités pour définir la politique de la France en matière d’immigration à la frontière franco-britannique. Caractérisée par des battues ou chasses à l’homme organisées toutes les 48 heures, cette stratégie de gestion policière des #campements d’exilés a pour but de dissuader les personnes de s’installer et de se regrouper. Une manière de gouverner par l’image, l’exemple et la violence.

    Louis Witter a passé dix-huit mois sur place. Dix-huit mois à enquêter sur cette stratégie de politique intérieure lancée par Bernard Cazeneuve et renforcée par Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Une stratégie cachée, qui se joue derrière un périmètre que très peu de journalistes ont franchi, dont Louis Witter.

    Dans ce livre, à mi-chemin entre l’enquête et l’essai, Louis Witter montre comment la politique locale, le droit, les politiques institutionnelles et les pratiques policières œuvrent de concert pour légitimer toujours plus de violences envers les personnes étrangères.

    Un phénomène qui témoigne d’un rapport particulier, inquiétant et renouvelé que la police et l’État entretiennent avec les étrangers et la citoyenneté.

    https://www.seuil.com/ouvrage/la-battue-louis-witter/9782021498523
    #livre #Calais #migrations #asile #réfugiés #violence #police #forces_de_l'ordre #points_de_fixation #répression #frontières #battue #chasse_à_l'homme #dissuasion

  • Projects | Knight Lab
    https://knightlab.northwestern.edu/projects

    The Lab develops prototypes, projects and services that help make information meaningful and promote quality journalism, storytelling and content on the internet

    Storytelling, Beta, Prototypes, Experiments and Past Projects

    Learn.KnightLab.com
    https://learn.knightlab.com

    The web is a journalist’s medium. It influences every part of the journalistic process, from how we find and gather information, to how we craft our stories, to how we track the far reaches of our content. Understanding how it works can only make us better journalists. The best way to know the web is to take charge of it. We’re using open web technologies to build stories, apps, tools, and sites. You can too. If there’s one thing we understand, it’s that learning is a messy process. Come roll around in the mud with us.

    Leaflet - a JavaScript library for interactive maps
    https://leafletjs.com

    Leaflet is the leading open-source JavaScript library for mobile-friendly interactive maps.

    Scrollame
    https://github.com/russellgoldenberg/scrollama

    Scrollama is a modern & lightweight JavaScript library for scrollytelling using IntersectionObserver in favor of scroll events.
    Important Changes

    Version 2.0.0+: .onContainerEnter and .onContainerExit have been deprecated in favor of CSS property position: sticky;. How to use position sticky.
    Version 1.4.0+: you must manually add the IntersectionObserver polyfill for cross-browser support. See installation for details.

    Jump to examples.
    Why?

    Scrollytelling can be complicated to implement and difficult to make performant. The goal of this library is to provide a simple interface for creating scroll-driven interactives. Scrollama is focused on performance by using IntersectionObserver to handle element position detection.

    Export Google Maps Route to KML/GPX - Geographic Information Systems Stack Exchange
    https://gis.stackexchange.com/questions/152571/export-google-maps-route-to-kml-gpx

    Since Google pulled the plug on Google Maps Classic, I’m reluctantly moving to its Google Maps New application.

    However, I didn’t find how to export a route to a GPX or KML file so it can be copied onto my smartphone.

    Can it do this? If not, is there a third-party solution?

    #www #journalisme #javascript #cartographie @nepthys