• Guerre contre Gaza : TV5Monde désavoue un journaliste à cause d’Israël
    https://www.tsa-algerie.com/guerre-contre-gaza-tv5monde-desavoue-un-journaliste-a-cause-disrael

    Le colonel Rafowicz n’a pas apprécié les questions du journaliste d’origine algérienne. Ce n’est pas nouveau. Il a pris l’habitude de ne pas répondre aux questions qui dérangent en essayant d’intimider les journalistes. Seulement cette fois, sa colère n’a pas été vaine. La chaîne TV5Monde a réagi dans un communiqué pour désavouer son journaliste. Elle a estimé que Mohamed Kaci n’a pas respecté les « règles journalistiques, applicables à toute interview ».

    TV5Monde lâche un journaliste qui a interviewé un porte-parole de l’armée israélienne

    La chaîne publique cite particulièrement la dernière question qui a fait sortir le colonel israélien de ses gonds en estimant que les « modalités d’intervention de l’armée israélienne étaient équivalentes à la stratégie du Hamas, organisation considérée comme terroriste par de nombreux Etats ».

    La décision de TV5Monde a suscité un tollé en France où de nombreux journalistes ont condamné le communiqué désavouant Mohamed Kaci.

    Voir aussi https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/guerre-israel-palestine-media-solidarite-journaliste-desavoue-tv5mond

  • MAGISTRAL DISCOURS DE LA REPRÉSENTANTE DE LA PALESTINE A L’ONU

    https://x.com/caissesdegreve/status/1726408789283242011?s=20

    Nada Abu Tarbush Représentante de la Palestine à l’ONU

    A DIFFUSER MASSIVEMENT
    Je ne pense pas qu’il ne passera dans les médias occidentaux car elle dit la vérité.

    Les dirigeants occidentaux (à l’exception de l’Irlande et peut-être de l’Espagne) devraient démissionner pour n’avoir pas été capables de dire ce qu’elle dit. Ils devraient probablement être traduits en Justice.

    #Palestine #ONU #Israël #France #Royaume-Uni #Allemagne #Italie #Droit-International #Crimes-de-guerre #Genocide #Juif #Palestinien #Femme

  • Nouveau grand moment de la propagande israélienne (posté sur le compte du porte-parole de l’armée israélienne) :

    And now we show you more evidence. In this room, there is a list. This list, in arabic, says, “We’re in operation, operation against Israel, started on the 7th of october.” This is a guardians list: where every terrorist writes its name, and every terrorist has it’s own shift.
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1724163901745414144/pu/vid/avc1/1280x720/hO9zDPl3Q_Ab8r5M.mp4

    J’ai fait vérifier par madame, et effectivement les terroristes qui se succèdent sur ce calendrier se nomment Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi et Dimanche. Et au bout d’une semaine, les choses sont bien faites, c’est à nouveau terroriste nommé Lundi, suivi du terroriste Mardi, etc. Et ainsi de suite jusqu’au bas de la page.

    Pour être bien clair : ce que Gugusse présente comme les « noms » des terroristes, ce sont juste les jours de la semaine.

    Ça devrait suffire à convaincre Joffrin.

    • ils s’en foutent que ça soit du pipo, même « facile » à debunk ; leur propagande est passée, ils remplissent les tuyaux de merde, c’est plus cher à nettoyer qu’à faire (et je retrouve pas le nom de ce "principe" de coût/bénéfice qui avantage la désinformation)

    • Gaza : Israël affirme avoir des indices de l’utilisation d’un hôpital par les combattants du Hamas
      https://www.huffingtonpost.fr/international/video/gaza-israel-affirme-avoir-des-indices-de-l-utilisation-d-un-hopital-p

      Sur une photo publiée par le compte X (ex-Twitter) d’un lieutenant-colonel de Tsahal, un document placardé sur un mur du « sous-sol de l’hôpital al-Rantissi » semble attribuer différentes tâches aux terroristes avant, pendant et après les attaques du 7 octobre, note BFMTV.

      Alors on passe d’un calendrier parfaitement lisible à l’écran, qui ne contient littéralement que le nom des jours de la semaine, à « une liste des gardiens des otages » selon le porte-parole de l’armée israélienne, mais maintenant selon « Le HuffPost avec AFP » citant BFMTV, c’est « un document qui attribue différentes tâches aux terroristes avant, pendant et après les attaques du 7 octobre ».

      Donc on a totalement lâché l’affaire, hein. On s’en cogne de raconter strictement n’importe quoi, en fait.

    • pas impossible aussi que France Q exécute les ordres du chef et serve la soupe, sans réfléchir paske, même s’ils ont un gros doute sur la teneur des infos qu’on leur demande de relayer, il vaut mieux exécuter les ordres ; sans réfléchir ; et puis bon, c’est que de l’actualité hein, ça sera vite oublié :-)

      Et #merci @arno pour Brandolino

    • La version du New York Times dit ceci :

      The Gazan Health Ministry said in a statement that the paper, including days and dates, was nothing more than “a regular work shift timetable, a standard administrative practice in hospitals.”

      The ministry, however, failed to address one key detail: The calendar begins on Oct. 7, the day of the Hamas terrorist attack on Israel, and *an Arabic title written at the top uses the militants’ name for the assault: “Al Aqsa Flood Battle, 7/10/2023.”*

      les pros du calendrier, vous confirmez ?

      (source : https://www.nytimes.com/live/2023/11/14/world/israel-hamas-gaza-war-news)

    • Oui : « Opération Al-Aqsa Flood (7/10/2023) ». Mais « key detail » et « the militant’s name for the assault », ce sont des avis du NY Times. J’ignore comment des Palestiniens de Gaza appellent l’attaque du 7 octobre et la guerre qui s’ensuit, mais je ne vois pas pourquoi ils ne l’appèleraient pas ainsi. Et le détail devient « vital » après que les médias occidentaux, reprenant la présentation israélienne, aient raconté n’importe quoi sur le reste du calendrier.

    • C’est juste, mais depuis le 7 octobre cette date est devenue iconique et cadence toutes nos actions, qu’on soit résistants ou non.
      Et puis je ne vois pas pourquoi ce calendrier est dramatique même s’il contient des noms de résistants ! Rien ne justifie le bombardement d’hôpitaux.

    • On peut même élargir le propos : la focalisation sur les hôpitaux est intéressante pour les deux « camps ». Pour les Palestiniens, elle permettrait de démontrer l’inhumanité des bombardements israéliens (qui attaquent « même » les hôpitaux), ainsi que le deux-poids-deux-mesures occidental (qui condamne en Ukraine mais justifie en Palestine). Pour les Israéliens, l’enjeu est de démontrer que le Hamas utilise la population comme boucliers humains.

      Mais dans les deux cas c’est une guerre de symboles qui passe à côté de l’enormité du massacre. Parce que les plus de 11000 personnes tuées, donc presque la moitié d’enfants, dans les bombardements israéliens, à quelques exceptions près, ne sont pas morts dans des attaques sur les hôpitaux. Ils sont morts dans des bombardements massifs sur des zones d’habitation.

      On se fait facilement balader par les éléments de langage israéliens. Il y a quelques jours encore, ça ne parlait pas de justifier les bombardements sur les hôpitaux : tout le commentariat nous parlait de Dresde pour justifier qu’on rase complètement une ville. Le temps qu’on démonte ce discours dégueulasse, hop on passe à autre chose, et maintenant on se demande si c’est acceptable de bombarder des hôpitaux. Dans quelques jours on sera à discuter du nouvel élément de langage imposé par la propagande israélienne (en ce moment, je vois venir un assez joli « on leur apporte de l’eau, on leur apporte du fuel, mais comme le Hamas est vraiment très méchant, les gens refusent et continuent de mourir de leur plein gré »).

    • La mort de la journaliste d’Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, place Israël face à ses responsabilités d’occupant (12 mai 2022)

      https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/12/la-mort-de-la-journaliste-d-al-jazira-shireen-abu-akleh-place-israel-face-a-

      Mais à cette heure, le bureau de M. Bennett ne se préoccupe pas d’exprimer une vérité assurée, ce qui aurait nécessité du temps et de l’humilité. Ce qui compte, c’est que ces images instillent le doute. Elles entretiennent une autre version des faits, qui s’oppose aux accusations convergentes des confrères de Shireen Abu Akleh. C’est un pauvre mensonge par omission, à mèche courte, valable pour quelques heures à peine.

  • Sam Husseini sur X :

    State Dept once again refuses to recognize 4th Geneva Convention for Occupied Palestine. Their intentionally ambiguous response may be an attempt to turn Gaza into a free-fire zone. When I pressed for clarity, they threatened to eject me

    https://twitter.com/samhusseini/status/1722786666539016223

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1722786073535782912/pu/vid/avc1/1280x716/1dU2FDhfBsfdE80l.mp4?tag=12

  • L’ordre des médecins saisi contre deux médecins sénateurs pour avoir voté la suppression de l’aide médicale d’État
    https://www.lefigaro.fr/politique/l-ordre-des-medecins-saisi-contre-deux-medecins-senateurs-pour-avoir-vote-l

    Les praticiens qui ont déposé plainte estiment qu’en votant la fin de l’AME, les deux médecins sénateurs LR entrent en « contradiction avec le serment prêté par les médecins “de protéger toutes les personnes, sans aucune discrimination” ».

    https://justpaste.it/8qg62

  • “IL FAUT RESPECTER LE DÉSESPOIR”
    13 oct. 2023 - NADAV LAPID -
    https://www.youtube.com/watch?v=gj17yv2RJsY

    Nadav Lapid, 48 ans, réalisateur israélien, est né à Tel Aviv. Il puise dans son histoire personnelle, notamment son passage dans l’armée, pour construire des films à la fois politiques et poétiques qui démontent les absurdités d’une société israélienne sclérosée. Son cinéma lui a valu un Ours d’or à la Berlinale 2019 et un prix du jury à Cannes en 2021. Aujourd’hui résidant à Paris, il livre son regard sur les récents événements qui traversent son pays, et ce qu’il décrit comme « une âme collective malade ».

    #7oct23

  • October 7 testimonies reveal Israel’s military ‘shelling’ Israeli citizens with tanks, missiles - The Grayzone
    https://thegrayzone.com/2023/10/27/israels-military-shelled-burning-tanks-helicopters

    A propos des morts israéliennes provoquées par sa propre armée lors des combats contre les commandos de Gaza. Et aussi à propos de la fabrication - ou ce qui ressemble bien à cela - de « preuves » contre les « atrocités des terroristes ». C’est C’est assez long et très détaillé, et c’est en anglais mais Firefox propose désormais la traduction.

    Israel’s military received orders to shell Israeli homes and even their own bases as they were overwhelmed by Hamas militants on October 7. How many Israeli citizens said to have been “burned alive” were actually killed by friendly fire?

    Several new testimonies by Israeli witnesses to the October 7 Hamas surprise attack on southern Israel adds to growing evidence that the Israeli military killed its own citizens as they fought to neutralize Palestinian gunmen.

    • The Grayzone
      https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Grayzone

      Afin de contester les atrocités en cours au Xinjiang, les médias d’État chinois et les responsables chinois citent de plus en plus les publications de The Grayzone dans leurs communications publiques. Selon un rapport de l’Australian Strategic Policy Institute, les médias contrôlés par l’État chinois et les entités affiliées commencent à relayer et amplifier des articles de The Grayzone en décembre 2019, après que le site Web a publié un article critiquant le chercheur sur les droits humains du Xinjiang Adrian Zenz. Les médias contrôlés par l’État chinois ont relayé The Grayzone au moins 313 fois entre décembre 2019 et février 2021, dont 252 occurrences dans des publications en anglais, selon le rapport33. Ils ont ainsi utilisé la couverture faite par The Grayzone de la situation dans leur propagande pour discréditer les rapports concernant les atteintes aux droits humains dans le Xinjiang34.

    • Ben Norton a quitté The Grayzone et accuse Blumenthal d’être passé à l’extrême-droite.
      https://twitter.com/BenjaminNorton/status/1709734903540281503

      Why did I leave The Grayzone? Well it’s obviously run by an unstable megalomaniac with no coherent principles.

      He took a hard right-wing turn, intentionally appealing to Trump’s “MAGA” followers.

      He condemned the left as a “cult”.

      Blumenthal and his wife are so close to racist reactionary Tucker Carlson, they invite him to their house for dinner.

      They have long abandoned any pretense of being on the left and are opportunist contrarians who believe in nothing other than self-aggrandizement.

      Here’s just one of many shameful examples: Before the 2022 US midterm elections, The Grayzone promoted far-right “MAGA” candidates such as the shady Trump-endorsed Republican Joe Kent, a former Green Beret who joined the CIA.

      Talk about losing the plot. It’s beyond parody.

  • Conférence de presse aujourd’hui des responsables religieux à Jerusalem, l’archevêque anglican Hosam Naoum indique que l’hôpital Al-Ahli Arab avait été touché par un premier tir trois jours auparavant, puis avait reçu samedi, dimanche et lundi des « avertissements spécifiques » de la part des Israéliens ordonnant d’« évacuer l’hôpital ». Et mardi l’hôpital était bombardé.
    https://twitter.com/decensorednews/status/1714847797998985382

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1714845408923365376/pu/vid/avc1/1920x1080/cPy3yrCnbj0sXp_u.mp4

    • – Samedi (il dit « trois jours avant »), des premiers dégâts sur l’hôpital
      – Samedi, les Israéliens téléphonent aux responsables de l’hôpital : « Évacuez l’hôpital »
      – Dimanche, les Israéliens téléphonent aux responsables de l’hôpital : « Évacuez l’hôpital »
      – Lundi, les Israéliens téléphonent aux responsables de l’hôpital : « Évacuez l’hôpital »
      – Mardi, l’hôpital est bombardé et c’est un massacre.

    • L’analyse du Monde, sans prétendre être définitive, met en avant la chute d’une roquette ou de débris de roquette tirée depuis Gaza, et interceptée par le Dôme de fer. Même s’il n’exclut pas l’hypothèse d’un tir de drone.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/19/explosion-a-l-hopital-al-ahli-a-gaza-ce-que-montre-l-analyse-detaillee-des-i

      Explosion à l’hôpital Al-Ahli à Gaza : ce que montre l’analyse détaillée des images
      Par Liselotte Mas , Thomas Eydoux , Cellule Enquête vidéo , Elisa Bellanger (Motion design) et Marceau Bretonnier (Motion design)
      Publié aujourd’hui à 17h53, modifié à 18h52

      ENQUÊTE VIDÉO
      Deux jours après les faits, Hamas et armée israélienne continuent de se renvoyer la responsabilité du drame. Les images authentifiées et analysées par « Le Monde » permettent de mieux comprendre ce qu’il s’est passé.

      Mardi 17 octobre à Gaza, comme tous les jours depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël, la chaîne de télévision Al-Jazira filme les toits de Gaza en direct. A l’écran, le bandeau indique qu’il est 18 h 59, lorsqu’une lueur s’élève dans le ciel, puis disparaît dans un flash. Huit secondes plus tard, un nouveau flash est visible, au sol cette fois-ci : une explosion retentit à l’hôpital Al-Ahli, à Gaza.

       
      Rapidement, le Hamas accuse l’armée israélienne d’avoir bombardé l’hôpital. Selon les autorités gazaouies, 471 personnes auraient perdu la vie dans l’explosion. « Ce ne sont pas des frappes israéliennes qui ont touché l’hôpital », dément Daniel Hagari, le porte-parole de Tsahal. Israël accuse au contraire une roquette palestinienne et remet en question le nombre de victimes, bien plus faible selon eux.

      Le Monde a authentifié et analysé une dizaine de photos et vidéos du drame. Si ces images ne permettent pas de s’assurer de l’origine de l’explosion, elles apportent de nombreux éléments de contexte : comme la trajectoire probable du projectile, la présence de roquettes tirées de Gaza dans les instants qui précèdent l’explosion et les caractéristiques des dégâts.

      Le projectile suit une trajectoire allant du sud vers le nord
      Située à 1,4 kilomètre au nord-ouest de l’hôpital, en plein cœur de Gaza, la caméra d’Al-Jazira capte tout ce qui se passe à l’est de la ville. Sur les images, on voit un projectile avancer de la droite vers la gauche de l’écran. Il monte en cloche, puis explose dans le ciel. Les images ne permettent pas de suivre, ensuite, de trajectoires de débris potentiels vers le sol.

      Sur les images, on voit un projectile avancer de la droite vers la gauche de l’écran. Il monte en cloche, puis explose dans le ciel.
      La caméra dézoome et fait un mouvement vers le bas. Cinq secondes après la première explosion, une autre survient au sol. Puis trois secondes plus tard, une troisième, bien plus importante. Nous avons pu confirmer que cette dernière se produit dans l’enceinte de l’hôpital Al-Ahli, reconnaissable à plusieurs bâtiments. La chaîne de télévision précise qu’il est alors 18 h 59, heure locale.

      « Le Monde » a pu confirmer que cette explosion se produit dans l’enceinte de l’hôpital Al-Ahli, reconnaissable à plusieurs bâtiments.
      D’autres images montrent une salve de roquettes avant l’explosion
       
      La chaîne israélienne N12 affirme également avoir obtenu des images du moment où l’hôpital est touché par une explosion, prises par une caméra de surveillance à Netivot, en Israël, à 10 km de la frontière. Le Monde a pu déterminer précisément la position de la caméra, à l’extrémité nord-est de la ville. De là, elle enregistre tout ce qu’il se passe côté Gaza, à l’ouest.

      On voit une série de lueurs qui s’élèvent dans le ciel, en réalité une salve de projectiles, et se dirigent vers la droite de l’écran. L’une d’entre elles plonge subitement vers le sol. L’heure indique 18 h 59 et 20 secondes, comme celle d’Al-Jazira. En croisant les champs des deux caméras, il est possible d’affirmer qu’ils suivent une trajectoire allant du sud vers le nord.

      Trois vidéos authentifiées et analysées par « Le Monde » permettent de documenter l’explosion de 17 octobre à l’hôpital Al-Ahli.
      Une troisième caméra, située sur la frontière nord de la bande de Gaza, a également filmé la scène. Diffusée par le journaliste Emanuel Fabian sur X, elle montre à la droite de l’image des projectiles qui s’élancent dans le ciel. A la 19e seconde, une explosion au sol est visible à l’écran, sans qu’on puisse distinctement voir ce qui l’a provoquée.

       
      Le Monde a pu confirmer que ces images ont été prises à Netiv Haasara, un village israélien situé au nord de la bande de Gaza. La caméra est située entre le village et la frontière, à un peu moins de 10 kilomètres de l’hôpital Al-Ahli. Le journaliste israélien publie peu de temps après des éléments donnant l’heure précise à laquelle l’explosion a été enregistrée : 18 h 59 et 20 secondes. Le même horaire à la seconde près que celui de la vidéosurveillance de Netivot.

      La forme du rayonnement lumineux issu de l’explosion et sa durée correspondent aux deux vidéos précédentes. Comme elles, cette caméra ne montre pas de traces de bombardement aérien, ni ne permet de distinguer de projectile terminer sa course sur l’hôpital. Les images montrent toutefois que dans la minute qui précède l’explosion, des projectiles sont tirés de Gaza en direction d’Israël, vers le nord.

      L’impact dans l’enceinte de l’hôpital
       
      Le lendemain, mercredi 18 octobre, des photos et vidéos montrent les conséquences de l’explosion. Sur le parking de l’hôpital, plus d’une dizaine de voitures sont calcinées, dont quelques-unes presque entièrement détruites. De nombreux vêtements, sacs et affaires personnelles sont visibles sur une partie de la pelouse. Surtout, un cratère de moins d’un mètre de diamètre est creusé dans le sol.

      Une taille qui correspond à une faible charge explosive ou à un choc cinétique important, mais pas à un bombardement aérien israélien classique. Pour Justin Bronk, analyste militaire et chercheur spécialisé en aéronautique à RUSI, cela ne correspond en tout cas pas « aux bombes standard de la série JDAM/Mk80 de l’armée de l’air israélienne »

      Un bilan humain difficile à confirmer

      Le lendemain, mercredi 18 octobre, des photos et vidéos montrent les conséquences de l’explosion. Sur le parking de l’hôpital, plus d’une dizaine de voitures sont calcinées, dont quelques-unes presque entièrement détruites. De nombreux vêtements, sacs et affaires personnelles sont visibles sur une partie de la pelouse. Surtout, un cratère de moins d’un mètre de diamètre est creusé dans le sol.
      L’explosion a fait au moins 471 morts, selon le ministère de la santé du Hamas. Impossible, pour le moment, de vérifier cette information de manière indépendante. Une vidéo tournée de nuit et authentifiée par Le Monde montre toutefois des corps sur la pelouse de la cour de l’hôpital, vraisemblablement quelques instants après l’explosion. Au moins 15 personnes sans vie sont visibles, dont quatre enfants en bas âge.

      A la date du 19 octobre, aucune trace probante du ou des projectiles ayant pu causer cette explosion n’était disponible.

      A PROPOS DES IMAGES DE VIDÉOSURVEILLANCE

      Les deux vidéos de surveillance filmées à Netivot et Netiv Haasara présentent plusieurs similarités qui nous permettent de les inclure dans cette analyse. Les explosions visibles surviennent exactement au même moment, à la seconde près, et sont ressemblantes de par la forme et la durée du rayonnement lumineux qu’elles dégagent. Publiées par deux médias israéliens, elles sont assorties d’un horodatage, 18 h 59 et 20 secondes, que nous n’avons pas pu vérifier indépendamment mais qui correspond au moment de l’explosion dans l’hôpital gazaoui. La taille et durée de l’explosion sont également compatibles avec les images de l’hôpital gazaoui, de même que la position de l’explosion. Ce faisceau d’indices nous permet de penser qu’elles montrent bien le moment de l’explosion sur l’hôpita

  • « A Textbook Case of Genocide » : Israeli Holocaust Scholar Raz Segal Decries Israel’s Assault on Gaza - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=ZWGGjLZNuyg

    Raz Segal, an Israeli expert in modern genocide, calls Israel’s assault on Gaza a textbook case of “intent to commit genocide” and its rationalization of its violence a “shameful use” of the lessons of the Holocaust. Israeli state exceptionalism and comparisons of its Palestinians victims to “Nazis” are used to “justify, rationalize, deny, distort, disavow mass violence against Palestinians,” says Segal.

  • Maître Pandaï sur X :

    #Raz_Segal, historien israélien spécialiste des génocides : « L’attaque sur Gaza peut être également être comprise en d’autres termes : comme un cas d’école de génocide se déroulant sous nos yeux. »

    « Je le dis en tant que savant sur le génocide qui a passé de nombreuses années à écrire à propos de la violence de masse israélienne contre les Palestiniens »

    « En droit international, le crime de génocide est défini par "l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux en tant que tel," comme noté dans la Convention des Nations Unies de décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Dans son attaque meurtrière sur Gaza, Israël a proclamé haut et fort cette intention. »

    « La Convention sur le Génocide liste 5 actes qui tombent sous cette définition. Israël commet actuellement 3 de ceux-là à Gaza :

    1. Meurtre de membres du groupe ;
    2. Atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
    3. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;

    "Les forces aériennes israéliennes, de leur propre aveu, ont largué plus de 6000 bombes sur Gaza, l’une des zones les plus densément peuplées du monde — plus de bombes que les États-Unis ont largué sur tout l’Afghanistan en une année de guerre là-bas."

    "L’attaque génocidaire d’Israël sur Gaza est assez explicite, ouverte, et sans honte. Les auteurs de génocide n’expriment habituellement pas leurs intentions si clairement , bien qu’il y ait des exceptions."

    https://twitter.com/Panda31808732/status/1713301730761257349

  • #Aimé_Césaire contre le colonialisme - Clio Texte
    https://clio-texte.clionautes.org/aime-cesaire-contre-le-colonialisme.html

    Oui, il vaudrait la peine d’étudier, clinlquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXème siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il vitupère, c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est que l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique.

    Et c’est là le grand reproche que j’adresse au pseudo-humanisme : d’avoir trop longtemps rapetissé les droits de l’homme, d’en avoir eu, d’en avoir encore une conception étroite et parcellaire, partielle et partiale et, tout compte fait, sordidement raciste.(…) »

    Rien n’a changé au XXIeme siècle

  • Efraim Davidi : « Il n’y a qu’une seule solution, mettre fin à l’occupation »
    Mise à jour le 9.10.23 | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/monde/attaque-du-hamas/efraim-davidi-il-ny-a-quune-seule-solution-mettre-fin-a-loccupation

    « En tant que Parti communiste israélien et membre du mouvement Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité), nous estimons le gouvernement fasciste israélien responsable de l’escalade brutale et dangereuse de ces dernières heures, qui a coûté la vie à de nombreux citoyens innocents. Cela s’est produit à la fin d’une semaine choquante au cours de laquelle les colons se sont déchaînés dans les territoires occupés sous les auspices de leur gouvernement, ont profané la mosquée al-Aqsa et ont perpétré un autre pogrom à Huwara (ville palestinienne près de Naplouse déjà attaquée il y a quelques mois par les colons – NDLR). C’est une escalade très grave qui met en danger toute la région dans une guerre que le gouvernement de droite alimente depuis son premier jour.

    Les événements que nous vivons depuis samedi montrent dans quelle direction dangereuse le gouvernement Netanyahou et les colons conduisent toute la région, et soulignent une fois de plus qu’il n’y a aucun moyen de gérer le conflit ou de le résoudre militairement. Il n’y a qu’une seule solution : mettre fin à l’occupation et reconnaître les revendications et les droits légitimes du peuple palestinien. La fin de l’occupation et l’établissement d’une paix juste sont un intérêt distinct et commun des deux peuples de ce pays. (...)

  • Les distributions alimentaires interdites dans le nord de Paris
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/10/les-distributions-alimentaires-interdites-dans-le-nord-de-paris_6193556_3224

    La préfecture de police justifie l’interdiction de distributions pendant un mois en leur reprochant de « stimuler la formation de campements ».

    La #Préfecture de police de #Paris (PP) a pris un arrêté interdisant, à compter de mardi 10 octobre et pour un mois, les #distributions_alimentaires dans un quartier du nord de Paris où se concentrent les campements de #migrants et des #sans-abri, provoquant l’ire des associations. L’arrêté signé lundi par le préfet, Laurent Nuñez, prévoit une « interdiction des distributions alimentaires » entre le 10 octobre et le 10 novembre sur un secteur « délimité » des 10e et 19e arrondissements, qui concerne neuf artères dans le quartier populaire autour des stations de métro #Stalingrad et #Jaurès.
    C’est là, selon la #PP, « que ces distributions alimentaires engendrent, par leur caractère récurrent, une augmentation de la population bénéficiaire de ces opérations et qu’elles contribuent, en corollaire, à stimuler la formation de campements dans le secteur du boulevard de la Villette, où se retrouvent des migrants, des personnes droguées et des sans-domicile fixe ».
    Le quartier, argumente la PP, est devenu « un point de fixation pour de tels campements ». Les « attroupements », les « débordements sur la voirie », certaines échauffourées ainsi que la présence de « toxicomanes » constituent des « troubles à l’ordre public » qui ont conduit « pour la première fois » le préfet de police à prendre un tel arrêté sur ce secteur parisien, précise la préfecture à l’Agence France-Presse.

    Arrêtés similaires pris à Calais

    Pourtant, il n’y a « jamais eu d’incidents sur nos sites de distribution », conteste Philippe Caro, un responsable du collectif Solidarité Migrants Wilson, l’une des organisations dont l’action est visée. « On complique la vie des associations et des gens, sans jamais résoudre leurs problèmes. On va juste déplacer le problème, mais avec les Jeux olympiques qui arrivent, on sent que la pression monte et là les toxicomanes vont servir de prétexte pour virer tout le monde » du nord de Paris, estime-t-il.
    « C’est une fois de plus ces personnes qui vont trinquer », a également réagi Samuel Coppens, de l’Armée du salut, qui effectue des distributions sur d’autres secteurs. Les interdictions vont priver entre « 200 et 500 personnes » chaque jour de nourriture, déplore à son tour Océane Marache, coordinatrice parisienne à Utopia 56, qui intervient auprès des exilés à la rue.

    Pour l’association, l’Etat applique à Paris « le même schéma qu’à Calais » , où des arrêtés similaires sont pris régulièrement depuis 2020. Le fait que cette interdiction parisienne soit décidée mardi 10 octobre, journée internationale de lutte contre le sans-abrisme, est « révélateur de la politique anti-SDF que mène l’Etat », estime-t-elle.

    #campement #Calais #réfugiés #exilés #JO

  • Ça suffit le concert des nations pro-israélien ! Résister à un occupant est légitime ! - UJFP
    https://ujfp.org/ca-suffit-le-concert-des-nations-pro-israelien-resister-a-un-occupant-est-legi

    Au moment où nous écrivons, sans informations détaillées et vérifiées, nous tenons à préciser ce qui suit.

    Un déferlement de commentaires présente comme d’habitude le Hamas et les Palestiniens comme les agresseurs et l’armée israélienne comme ripostant. Quoi que nous puissions penser de là où nous sommes de la stratégie adoptée par le Hamas (et nous n’avons pas forcément un point de vue commun sur le sujet), nous nous devons de rappeler que c’est :

    – Israël la puissance colonisatrice,
    – Israël qui impose un blocus inhumain à Gaza,
    – Israël qui poursuit à marche forcée une colonisation de peuplement sur toute la Palestine historique,
    – Israël qui conforte un régime d’apartheid et utilise l’emprisonnement massif comme un moyen de gestion de son occupation,
    – Israël dont l’armée dans la dernière période couvre les pogroms opérés par les colons contre les villages palestiniens.

    Plus de 200 morts palestiniens depuis le début de l’année, plus de 1000 détenus administratifs (c’est-à-dire sans jugement et sans accès au dossier d’accusation), etc. Et nous rappelons que le droit international, qu’Israël foule au pied, justifie la résistance, y compris armée, à l’occupation et à l’oppression.

    Les événements d’aujourd’hui doivent rappeler à toutes et tous, et en particulier à la population israélienne, qu’il n’y aura pas de paix possible pour une communauté juive dans cette région du monde sans que soit reconnu à toutes et tous l’égalité des droits. Nous maintenons notre appel aux autorités françaises à cesser la sempiternelle référence univoque au droit d’Israël à la sécurité et à cesser sa collaboration militaire et économique avec cet État colonial.

    Nous soutenons la résistance du peuple palestinien face à l’occupation, à la répression, au déni du droit des Palestiniens.

    La Coordination nationale de l’UJFP, le 7 octobre 2023

    MéCéLeRRaaamass ! On peut pas tout mélanger !

    • On illumine la tour Eiffel aux couleurs d’Israël. Jamais la Palestine n’a eu cet honneur, alors que je peux vous rappeler une bonne dizaine d’épisodes avec plus de 500 morts palestiniens en deux jours. Des grand-mères et des enfants palestiniens massacrés, il y en a eu ! Les grand-mères israéliennes ne sont pas les premières, et croyez que mon cœur saigne pour elles ! Mais à ce niveau-là, ce n’est même plus du deux poids deux mesures : c’est tout simplement indécent. »

    • “Terrorisme” ou “résistance” ?

      « Les mots sont importants. Les actes commis par le #Hamas sur les civils sont des crimes de guerre. On parle de tuer des civils, de massacrer des enfants devant les yeux de leurs parents. Malheureusement, toutes les résistances au colonialisme se sont rendues coupables de telles exactions. Ce qui s’est passé samedi 7 octobre est une sorte de grand attentat-suicide collectif. Les combattants du Hamas, qui sont des kamikazes, savent qu’ils vont mourir et que leurs familles vont payer très cher.

      Pour en arriver là, il faut clairement avoir été soumis à un haut niveau d’endoctrinement religieux, mais aussi être dans un désespoir inouï. Pour la plupart, ils sont très jeunes et constituent un réservoir inépuisable. Je n’ai vraiment aucune sympathie pour leurs leaders, ni pour les moyens qu’ils emploient, ni pour le projet de société terrible qu’ils offrent aux Palestiniens, mais il faut bien comprendre que le réservoir de chair à canon qui compose les rangs des combattants du Hamas ne se tarira que si la politique d’Israël à l’égard de la Palestine change. »

    • Et maintenant ?

      « On ne peut pas vraiment savoir ce qui va se passer. Israël, c’est neuf millions d’habitants, une petite société. Quand on a d’un coup presque mille morts, qu’on est face à un tel degré d’horreur dans le crime, il est logique que la sidération l’emporte dans un premier temps. Le réflexe normal est un sentiment d’union nationale. Mais je lis depuis deux jours dans la presse israélienne des choses qui seraient inimaginables dans la presse française. Beaucoup de commentateurs israéliens sont absolument furieux, exigent la démission du gouvernement et disent, ce qui est vrai, qu’une des raisons pour lesquelles il y a eu tellement de morts est qu’il y avait très peu de soldats pour garder la frontière. Pour schématiser, l’armée israélienne est devenue une police de protection des colons. Des bataillons entiers sont employés à sécuriser des petites colonies de dix, quinze, vingt familles qui ne cessent de proliférer en Cisjordanie. Même les familles des kidnappés, qui ont donné hier une conférence de presse, sont très en colère contre le gouvernement. Donc un sentiment d’union nationale, oui, mais certainement pas autour de Netanyahou, dont cette attaque marque sans doute le début de la fin politique.

      Côté palestinien, vous aurez du mal à trouver des gens qui condamnent complètement les actes du Hamas et ce même si ce sont des opposants très affirmés à l’islam politique. Une chose est sûre : si les Palestiniens n’accèdent pas à un minimum de liberté, d’indépendance et de dignité, alors le pire est encore devant nous. »

    • https://lundi.am/La-nausee

      La révolution ainsi que la libération palestinienne sont nécessaires, et non pas de manière abstraite. Oui, la guerre, c’est sale, oui il y a du sang, des injustices, des “dommages collatéraux” AKA la mort d’innocents.

      Mais le Hamas joue mal. Il dessert la cause palestinienne, montrant un visage de terreur et de haine à la communauté internationale. Il désolidarise quand la solidarité envers le peuple palestinien est plus que jamais nécessaire. C’est l’enfer tout bonnement qui attend les Gazaouis cette semaine.

      La lutte décoloniale est aussi une lutte médiatique. Les images que j’ai vues et qui désormais hantent ma mémoire comme un cauchemar ineffable sont injustifiables. Ni au nom de la libération palestinienne, ni au nom de la révolution, je ne peux adouber ce que j’ai vu et continuer à porter le nom d’Homme.
      La vision de la barrière de sécurité passée au bulldozer est une réjouissance, une véritable évasion de prison. Les postes de police brûlés, les bases militaires saisies. Bien, il y a cohérence, les oppressés de toujours s’en prennent à l’oppresseur, ses institutions, son armée et sa police.

      Le reste est insupportable, tout bonnement. Entrer dans les foyers, tirer à bout portant sur des familles entières, violer des femmes sur les cadavres de leurs amis pour ensuite les exécuter ou parader, le corps nu et humilié, comme un trophée de guerre tandis qu’une foule en délire crache dessus. J’ai envie de vomir. Voilà que les “freedom fighters” s’abaissent au niveau de l’oppresseur, et peut-être même, s’enfoncent dans des ténèbres plus épaisses encore.

      Que ceux qui scandent que : ce sont de toute façon des colons, qu’ils n’avaient qu’à pas aller à une fête à la frontière de la prison à ciel ouvert qu’est #Gaza se posent la question ; tous ceux qui vont se coucher dans leur lit le soir alors qu’il y a sans-abris et réfugiés qui dorment au pied de leurs immeubles, méritent-ils la mort ? Ceux qui passent en sifflant devant les murs de nos prisons, songeant à leur crush, méritent-ils la mort ? Où commence la culpabilité ? Et ne sommes-nous pas tous coupables ?

    • Mais le Hamas joue mal

      Bon, pour moi ça sonne un peu comme « daesh joue mal », à un moment donné faut comprendre que le Hamas est un mouvement islamiste (et sûrement pas « décolonial »), qui souhaite l’anéantissement d’Israël (et probablement des juifs en général), c’est le pendant de Netenyahu, c’est juste qu’il y en a un qui a des mitraillettes et roquettes tandis que l’autre a des tanks et des missiles. Je comprends mieux l’incompréhension de certaines personnes si elles pensaient que le Hamas était un mouvement de « freedom fighters »...

    • https://lundi.am/L-instant

      Aujourd’hui être Musulman ou Juif en France, c’est le même cauchemar. La même peur en circulant dans l’espace public, la même violence contre nos deuils. La même instrumentalisation par l’extrême-droite. Nous sommes des minorités honnies, essentialisées, réduites à deux pôles dans un conflit territorial que les médias tentent de dépeindre comme civilisationnel. Nous sommes des gens qui souhaitent vivre, on compte nos morts en se demandant combien il en faudra encore pour que ça cesse. Nous ne sommes ni le gouvernement Israélien, ni le Hamas. « Sioniste », « Islamiste », « colon », « terroriste », tous ces termes qui nous écrasent et nous musèlent sont issus d’une même logique d’effacement de nos singularités et de déshumanisation. À qui cela profite de nous monter les uns contre les autres et qu’on s’entre déchire ? À ceux qui veulent nous appeler « barbares » ou bien « fourbes marionnettistes ». C’est contre eux que nous devons nous allier au lieu d’attendre de voir à qui ils jetteront la première pierre, le premier os. « Diviser pour mieux régner » est une tactique vieille comme le monde. Elle a déjà été employée par la France coloniale, avec succès.

  • Extraits des « Cellules buissonnières », le livre qui explore l’ADN humain : « Le microchimérisme brouille les frontières du temps et de la mort »

    Les mille milliards de nos cellules humaines ne proviennent pas toutes de notre noyau originel. Certaines d’entre elles cachent un ADN différent, provenant de nos aïeux et même de nos enfants… Dans son livre, la journaliste scientifique Lise Barnéoud raconte comment le microchimérisme vient bousculer les limites de l’individu.

    Un matin, Kiarash Khosrotehrani dépose l’une de ses souris gestantes dans la chambre noire et s’apprête à éreinter ses yeux sur son écran d’ordinateur, en quête d’un minuscule signal isolé. Stupeur : une volumineuse tache fluo située au niveau de la tête de la souris crève l’écran. Le jeune chercheur délivre immédiatement l’animal pour l’observer à l’œil nu et découvre une plaie assez profonde au-dessus de la paupière. La souris s’était grattée jusqu’au sang durant la nuit. Il appelle immédiatement sa directrice de thèse, Diana Bianchi, qui ne voit qu’une seule explication : les cellules fœtales se sont concentrées ici, car elles ont été attirées par la plaie. Kiarash est plus circonspect de nature, il craint un artefact. Les plaies créent de l’humidité, ce qui peut augmenter artificiellement le reflet de lumière. Il reproduit donc l’expérience, en infligeant lui-même des plaies aux oreilles des femelles gestantes, en contrôlant mieux la bioluminescence. Et l’incroyable résultat se répète : les points lumineux convergent vers la blessure, telles des étoiles filantes attirées par un astre. « C’était vraiment fascinant », témoigne Kiarash. Par une simple égratignure, une souris lançait ainsi ce chercheur, bientôt rejoint par d’autres, sur une voie qu’ils ne quitteront plus : celle des cellules fœtales régénératrices.
    (…)
    Sur les vidéos, des cellules vert fluo battent une pulsation. Des cellules cardiaques, prélevées quelques minutes plus tôt dans des cœurs de souris gestantes. Vertes, car elles proviennent… de leurs fœtus. Je suis restée de longues minutes à les admirer, découvrant moi-même pour la première fois le microchimérisme en action. Imaginant que, peut-être, quelques cellules en provenance de mes enfants battent actuellement dans mon propre cœur. « C’était vraiment impressionnant de découvrir ça », avoue Hina Chaudhry, la scientifique à l’origine de ces vidéos. Médecin à l’hôpital Mont Sinaï de New York, elle est tombée dans le chaudron du microchimérisme par accident, par pure sérendipité. C’était en 2004. Dans son unité de cardiologie, elle croise la route de deux patientes atteintes d’une cardiomyopathie dite « du péripartum », c’est-à-dire développée durant ou juste après la grossesse. « En quelques mois, elles avaient récupéré un cœur comme neuf, alors que l’étendue des dommages me faisait craindre le pire. » Elle découvre que la chose est connue, mais encore inexpliquée : statistiquement, les femmes enceintes récupèrent mieux que les autres des accidents cardiaques. De manière générale, les femmes sont d’ailleurs moins atteintes que les hommes par les maladies du cœur. Hina a voulu comprendre pourquoi.

    Huit ans plus tard, dont une bonne partie perdue à convaincre collègues et financeurs, elle parvient à reproduire des accidents cardiaques chez des souris gestantes, sans mettre en péril leur vie ni celle de leurs fœtus. Sa patience paie : ses vidéos font le tour du petit monde du microchimérisme et même au-delà. Son équipe découvre qu’environ 40 % des cellules bioluminescentes fœtales proviennent directement du placenta – les fameuses cellules trophoblastiques, qui portent des marqueurs spécifiques –, les autres étant issues de l’embryon lui-même. Dans le cœur maternel, elles viennent se loger spécifiquement dans les régions abîmées, où elles se transforment en cardiomyocytes fonctionnelles ou bien en vaisseaux sanguins. Les railleries et les doutes s’estompent ; elle reçoit des financements importants.
    En 2019, elle produit une nouvelle étude choc. Après avoir injecté un million de cellules fœtales dans la circulation sanguine de souris mâles, elle leur fait subir un accident cardiaque. Là encore, les cellules se dirigent vers les parties abîmées du cœur et œuvrent à sa réparation. « C’est la première fois que l’on montre que les cellules fœtales peuvent réparer un autre individu que la mère qui les porte. Ces cellules peuvent agir chez tout le monde ! », s’enthousiasme la cardiologue, qui souhaite désormais étudier le phénomène sur les primates. Cette fois, les sponsors devraient suivre : il ne s’agit plus uniquement d’une potentialité naturelle propre aux mères, sur laquelle il y a peu de chances de gagner de l’argent, mais d’un éventuel traitement, y compris pour les hommes. Ceux qui tiennent les cordons de la bourse devraient donc se sentir enfin concernés. Ce n’est plus seulement une « histoire de femmes ».
    (…)
    En remontant le cours méandrique des découvertes sur le microchimérisme, un autre frein m’est apparu : notre appétence pour les frontières, qui agissent comme autant de petites digues qui se mettent en travers de la science. Nous avons en effet une fâcheuse tendance à édifier des lignes de démarcation que nous considérons dès lors comme parfaitement claires et étanches. Mais des frontières la nature se joue. Et vient déjouer nos dogmes. En envisageant le placenta comme une barrière que seuls les nutriments et les gaz essentiels au bébé peuvent franchir, comment accepter l’idée d’une circulation de cellules en double sens ?
    Même chose pour la barrière hématoencéphalique, censée protéger notre cerveau, mais qui laisse pourtant passer des cellules d’autrui. Le microchimérisme brouille aussi les frontières du temps : nous récupérons des cellules du passé, en provenance de nos mères ou nos grands-mères, autant que du futur, léguées par nos fœtus. Il trouble jusqu’aux frontières de la mort, puisque nos cellules buissonnières peuvent survivre à notre disparition. Plutôt qu’une succession d’existences confrontées à leur propre finitude, ces cellules en partage nous invitent à penser en matière de coexistence intemporelle, suggère la philosophe Margrit Shildrick. Même nos frontières corporelles sont mises à mal, car ces cellules créent une forme de continuité entre plusieurs individus, elles nous offrent un soi élargi aux autres.
    Et si nous n’avions jamais été des individus ? (...)

    « Les Cellules buissonnières. L’enfant dont la mère n’était pas née et autres folles histoires du microchimérisme », de Lise Barnéoud, éditions Premier Parallèle, 192 pages, 19 euros. EDITIONS PREMIER PARALLÈLE

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/09/21/extraits-des-cellules-buissonnieres-le-livre-qui-explore-l-adn-humain-le-mic
    https://justpaste.it/cp4xs

    #biologie #individu #ADN #holobiontes #microchimérisme

  • Lecture : « Faire Justice », le milieu militant fait-il pire que la justice bourgeoise ? - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/09/19/lecture-faire-justice-le-milieu-militant-fait-il-pire-que-la-justice

    Avec, “Faire justice, moralisme progressiste et pratiques punitives dans la lutte contre les violences sexistes”, Elsa Deck Marsault nous offre une réflexion édifiante sur une tendance préoccupante qui traverse le milieu militant : “Comment les militant·es pour la justice sociale et pour l’abolitionnisme pénal en sont iels venus à ne pas faire mieux, parfois même pire que la police en matière de violences au sein de leurs espaces de lutte ?”.

    Et si Elsa Deck Marsault questionne de façon aussi pertinente les dynamiques à l’œuvre c’est qu’elle-même fait partie des communautés queer et féministe, et a été directement confrontée aux violences de certain·es militant·es. Elle a, par la suite, cofondé Fracas, un collectif militant queer et féministe qui propose un accompagnement dans la gestion des violences, agressions et conflits. Fracas, riche de ses expériences et observations sur le terrain, propose également des témoignages et de nombreuses ressources en ligne. C’est donc grâce à son parcours personnel, en tant que gouine et militante, et à son travail au sein de l’association Fracas, que l’autrice en est venue à cette réflexion sur les dérives punitives et à explorer des pistes pour mettre en place une véritable justice transformatrice.

    Pour comprendre le moralisme progressiste qui s’est répandu dans le milieu militant et qui tend parfois au “puritanisme politique”, il faut souligner deux choses : la façon dont nous avons intégré le système punitif et l’extrême individualisation de nos sociétés.

    #militantisme #privilèges #justice #féminisme #lecture

    • #justice_transformatrice
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Justice_transformatrice

      Pour illustrer le fait que de multiples réponses différentes peuvent être envisagées pour un même conflit, Louk Hulsman a inventé la « parabole des cinq étudiants » :

      « Cinq étudiants vivent en colocation. Un jour, l’un d’entre eux se jette sur la télévision et la brise. Il casse également des assiettes. Ses colocataires ont des attitudes différentes face à l’événement : l’une est furieuse, ne veut plus vivre avec lui et propose de l’exclure de la colocation. Un autre étudiant propose qu’il remplace les biens qu’il a cassé. Une autre préconise une solution médicale pensant que son ami est malade. La dernière personne propose que tous réfléchissent ensemble plus profondément sur ce qui ne fonctionne pas dans leur colocation. Il y a donc plusieurs solutions proposées pour le même conflit. La solution punitive, compensatoire, thérapeutique et conciliatoire. En vérité, la plupart des conflits interpersonnels sont dénoués en dehors du système pénal, grâce à des accords, à des médiations, à des décisions privées entre les intéressés. »

      C’est interessant si il s’agit d’une atteinte à un bien commun mais dans le cas des violences faites aux personnes et en particulier les violences sexuelles (ce qui est un pbl central pour les féministes) je ne voie pas comment l’agresseur peut réparé ou dédommagé la victime de ce qu’il lui a infligé.
      La proposition de médiation ( #justice_réparatrice ) s’avère être parfois un nouveau traumatisme pour la victime.

      Je ne cherche pas à rejeté ces idées, ca me questionne. En plus j’ai revu Dogville il y a quelques jours !
      L’idée que la victime doive s’inscrire dans un processus de réparation de la société me semble assez culpabilisant ou oppressant pour les victimes.

      Ainsi, les milieux “radicaux” ne font plus de politique, ils font de la morale. Ils ne cherchent plus à renverser la situation et changer le monde, il cherchent à rester “safe” dans leur bulle coupée du monde.

      Pour la question de la morale, je sais que ce mot est dévalorisé à gauche, mais la morale ce sont les règles comportementale de la collectivité qui ont un lien étroit avec la justice, l’injustice, la punition... Ce sont les manquements à la morale qui actionnent l’appareil judiciaire (enfin sur le principe), manquement à la morale qui vont de l’infraction au crime en passant par le délit selon la gravité de la faute. La morale fait entièrement partie de la politique.
      Il y a aussi un souci de glissement entre le collectif et l’individu qui donne une impression paradoxale : ici les individus « radicaux » sont critiqués pour leur besoin d’être saufs, et leur organisation en « bulles », ce qui me semble ciblé les squats autogéré et pourtant à la fin on propose comme solution :

      il nous appartient de construire et développer des groupes d’entraide à tous les niveaux : des cantines populaires, des cours d’autodéfense, des squats, etc. De “faire grandir cette culture d’autonomie”.

      J’avoue que je ne sais pas comment équilibré le social et l’individu alors je vais pas le demandé aux autres mais il me semble qu’il y a quelquechose de bancal par ici.

  • Quelle transposition didactique pour l’éducation aux médias et à l’information ? Réflexions depuis la lecture d’Anne Cordier (2023. Grandir informés : Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes. C&F Editions) – Dé montages
    https://demontages.phl-lab.uliege.be/quelle-transposition-didactique-pour-leducation-aux-medias

    Néanmoins, éduquer aux médias et à l’information suppose peut-être, avant toute chose, de cerner le profil des publics à qui l’on s’adresse ; d’anticiper, autant que faire se peut, le destinataire de l’action éducative afin de mieux comprendre ses représentations initiales, ses résistances éventuelles, le rapport qu’il entretient avec les médias dans sa vie quotidienne, les pratiques qu’il met en place pour s’informer et communiquer. De ce point de vue, l’ouvrage d’Anne Cordier se révèle un adjuvant précieux : huit ans après Grandir connectés, l’autrice poursuit ses recherches auprès d’un public composé d’adolescents et de jeunes adultes, parmi lesquels on retrouvera, dans les retours d’enquêtes longitudinales, les douze participants de la première étude.

    L’angle choisi par Cordier sera celui des activités des enquêtés, des expériences vécues dans ce contexte, morceaux de biographies informationnelles à travers lesquelles le lecteur est invité à déambuler au fil des onze chapitres thématiques.

    Une première ligne qui traverse l’ouvrage est la dimension affective et relationnelle de l’information : elle se partage, en famille ou avec des amis ; elle est une manière de nourrir le lien, de négocier des représentations structurantes, des impressions, d’intégrer des communautés :

    les sociabilités informationnelles rompent avec la considération psychologique et individuelle de la démarche informationnelle : on ne recherche pas de l’information pour soi mais pour occuper une place dans le monde ainsi que pour partager du sens avec autrui. (p. 33)

    La sociabilité est, en premier lieu, familiale : Cordier relève ici l’importance des processus de socialisation primaire dans l’élaboration des pratiques informationnelles, dès lors que la famille apparaît comme un premier lieu d’échange, d’évaluation et de transmission des ressources informationnelles.

    À ces constats s’ajoute celui d’une obsession typiquement institutionnelle (politique, médiatique) relayée dans le monde scolaire, qu’est la chasse aux fake news. Davantage qu’un phénomène de société global (objet de préoccupations légitimes, au demeurant), les pratiques de désinformation sont présentées comme étant le propre des jeunes générations, et devant être corrigées durant le cursus éducatif. Il en résulte qu’évaluer l’information apparaît désormais comme « une injonction académique et non comme un processus intellectuel participant d’une démarche informationnelle critique plus globale, adoptée au quotidien. » (p. 240). La consultation de l’information de type news, celle de l’actualité vive, devient alors chez les jeunes une source d’anxiété en raison de la culture de la défiance (p. 255) qui se déploie dans le monde éducatif. Par contraste, Cordier souligne les émotions souvent positives associées aux pratiques d’information documentaires (soit, une recherche d’information de type knowledge), qui transparaissent des interviews.

    Ces représentations du milieu médiatique, immédiat, ouvert, interactif, orientent la saisie et la compréhension des formats d’information, dont le design joue un rôle de premier plan. Il contribue en effet à charger d’affectivité les pratiques informationnelles, en particulier lorsqu’elles se trouvent outillées numériquement[3] à des fins de captation attentionnelle et économique. Ce qui n’échappe en aucune manière aux enquêtés, qui oscillent, dans leur attitude face aux dispositifs, entre attraction et résistance. Le design des formats d’information numérique, visant la fluidité et l’instantanéité des propositions informationnelles, nourrit dans le même mouvement des imaginaires de démédiation et de transparence

    or, rappelle l’autrice, on gagnerait à réinterroger avec les jeunes le rôle que joue la presse dans leurs pratiques informationnelles, dès lors qu’ils continuent à la percevoir comme un média de référence. Cordier propose de la replacer dans une économie intermédiatique (Jeanneret [2000] 2017) qui prendrait en compte sa circulation sur différents supports. Plus généralement, elle réfute toute ligne de partage qui isolerait l’information en ligne dans les actions éducatives :

    L’erreur commise actuellement, et depuis hélas trop de temps, est d’opérer une focalisation obsessionnelle sur ledit numérique, isolant celui-ci au sein des pratiques informationnelles juvéniles, ce qui nuit à la véritable compréhension de l’épaisseur de ces pratiques mais aussi à la mise en place d’une éducation aux médias et à l’information ayant un sens social effectif car faisant écho à la véritable expérience des acteurs. (p. 131)

    L’une des conséquences de ce partage est la disqualification, par le monde scolaire, de certains sites où s’exercent les pratiques informationnelles (réseaux sociaux, Wikipédia) ; en d’autres termes, une stigmatisation de la ressource au détriment d’une culture des sources (p. 242) qui devrait pourtant prendre en considération l’économie intermédiatique.

    Discussion et pistes pour une exploitation didactique

    On décèle déjà, à la lecture de ces axes, tout le potentiel de l’enquête pour une approche didactique de l’éducation aux médias. Le travail est d’ailleurs préparé par Cordier qui, au terme de chaque chapitre et dans sa conclusion, émet une série de propositions pédagogiques tirées des analyses présentées (on en retrouvera les grandes lignes dans une interview récente dans le Café pédagogique). Il s’agit à proprement parler d’un appel à un changement de paradigme culturel dans l’enseignement des médias et de l’information :

    culture des sociabilités informationnelles, consolidées par la fréquentation des lieux de savoir (vs. culture de pratiques individuelles de l’information décontextualisées) ;
    culture de la confiance et du plaisir (vs. culture de la défiance et de l’angoisse de se tromper) ;
    culture des sources informationnelles (vs. stigmatisation des ressources informationnelles) ;
    culture technique du web attentive aux enjeux du capitalisme de surveillance et à ses logiques de captation (vs. culture instrumentale centrée sur l’outillage) ;
    culture intermédiatique explicitant la fabrication de l’information et les « systèmes d’intentions et de valeur des formats médiatiques » (p. 300) (vs. culture des médias numériques pensés comme isolés) ;
    culture valorisant les savoirs informels et les pratiques extra-scolaires (vs. culture académique) ;
    culture des légitimités informationnelles (vs. culture des bons usages normés dont les implicites renforcent les inégalités).

    La démarche de Cordier, résolument compréhensive, vise en réalité à mieux saisir l’expérience informationnelle de l’usager des médias. L’autrice exploite ici à bon escient tout le potentiel de l’approche qualitative, donnant accès au matériau vivant et concret de l’expérience, tout en étant étayée méthodologiquement (l’annexe en donne un aperçu). On appréciera la posture éthique de l’autrice, marquée d’un profond respect pour les enquêtés en tant que personnes, dans la diversité de leurs positions — qu’il s’agisse du militant antifa ou du gamer sympathisant du RN — mais aussi, par exemple, pour les enseignants et acteurs de l’action éducative qui, tant bien que mal, s’ajustent aux injonctions institutionnelles. L’approche résolument bienveillante n’empêche en rien la considération critique de ces injonctions, de leurs faiblesses intrinsèques ou de leur difficile applicabilité. La reconnaissance de la pluralité de pratiques informationnelles (incluant les pratiques amateur) évitant la reconduction des hiérarchies consacrées (qui sont toutefois pensées analytiquement) donne également matière à réflexion.

    En guise de conclusion…

    La transposition didactique repose sur la transformation adaptative de savoirs savants ou de pratiques sociales de référence en savoirs enseignables. Cette transformation d’un objet social ou scientifique en objet scolaire passe par une mise en texte du savoir, que l’on retrouvera par exemple dans les textes institutionnels (programmes, référentiels, etc.), les manuels et autres supports de cours (Reuter et al. 2013, 221). À ce titre, la transposition didactique consiste en une pratique discursive du savoir au sens de (Badir 2022), soit la manière dont un savoir est, par le discours, constitué en objet susceptible d’être transmis et enseigné. Elle est donc affaire, notamment, de précision lexicale.

    De notre lecture d’Anne Cordier, nous retiendrons donc cette idée d’un étayage terminologique et conceptuel indispensable à l’éducation aux médias et à l’information, qui pourrait servir de filtre pour la sélection de pratiques sociales de référence pertinentes

    Ces quelques considérations sont loin d’épuiser le potentiel de Grandir informés pour penser les aspects didactiques de l’éducation aux médias et à l’information. Par exemple, la prise en compte du rôle essentiel des émotions dans la saisie de l’information pourra faire l’objet d’activités réflexives intégrant les théories du design de l’information et de l’énonciation éditoriale — ce qu’on trouvera par ailleurs dans les propositions méthodologiques de la sémiotique sociale (Saemmer, Tréhondart, et Coquelin 2022). Dans un autre registre, celui de la scénarisation didactique, l’identification des représentations préalables associées aux médias numériques (immatérialité, démédiation, immédiateté, interactivité, dualisme, etc.) fournira des points d’appuis précieux pour initier une activité pédagogique. On continuera donc avec plaisir à suivre l’autrice dans ses nombreuses interventions médiatiques, adressées aux chercheurs mais également, bien souvent, aux parents, enseignants et adolescents, tout à la fois acteurs et bénéficiaires de l’action éducative.

    #Anne_Cordier #Grandir_informés

  • Cancer : l’université des patients, redonner du pouvoir aux malades | La série documentaire
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-universite-des-patients-redonner-du-pouvoir-aux-malades-3339211

    Parce qu’ils ont acquis de solides connaissances sur leur maladie et qu’ils ont appris à vivre avec certains patients choisissent de mettre leur expérience au service d’autres malades. Ils sont devenus patients-experts. 1er épisode d’une série de quatre sur les cancers. Durée : 57 min. Source : France Culture