• Un soldat franco-israélien visé par une première plainte pour « actes de torture » à l’encontre de Palestiniens
    Par Stéphanie Maupas (La Haye, correspondance) et Madjid Zerrouky
    Publié la 16 avril 2024 à 11h00, modifié à 17h31
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/16/un-soldat-franco-israelien-vise-par-une-premiere-plainte-pour-actes-de-tortu

    Après la diffusion d’une vidéo diffusée à la fin de février par un proche du soldat sur les réseaux sociaux qui mettait en scène des prisonniers palestiniens violentés, trois associations ont porté plainte devant la justice française.

    Une plainte pour torture visant Y. O., un soldat franco-israélien, a été adressée mardi 16 avril au procureur général de Paris. L’homme est « actuellement au service de l’armée israélienne », énonce la plainte « contre X » déposée par Gilles Devers, avocat au barreau de Lyon, au nom de trois associations : l’Association des Palestiniens de France -Al Jaliya, Justice et droits sans frontières (JDSF) et le Mouvement du 30 mars, basé à Bruxelles. Les plaignants reprochent à Y. O. d’avoir commis un crime de guerre par « actes de torture » dans le contexte d’une « attaque militaire génocidaire ».

    Fin février, dans une vidéo de cinquante-huit secondes réalisée par le militaire et diffusée sur la messagerie Telegram, on peut voir un prisonnier dans une combinaison blanche, les yeux bandés et les poignets attachés dans le dos. Il essaie de descendre d’un camion. Le soldat de l’armée israélienne commente la scène qu’il filme lui-même : « Tu as vu ces enculés, mon neveu, ces fils de putain. Allez descends, fils de pute… sur les pierres… Là, enculé de ta mère… » Le prisonnier descend du camion. « Tu as vu ce fils de putain. Là, regarde, il s’est pissé dessus. Regarde, je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, regarde ! » Le prisonnier est maintenant dos à la caméra. « Ils l’ont torturé pour le faire parler. Tu as vu son dos. »

    Dans la séquence suivante, des détenus sont assis par terre. « Ah, fils de putain, continue l’auteur de la vidéo. Fermez vos gueules, bande de salopes. Ah, vous étiez contents le 7 octobre, bande de fils de putes. » Selon la plainte, les prisonniers sont transférés vers une prison israélienne qualifiée de « secrète ». Dans une troisième séquence, on les voit dans un autobus. « Ils sont soumis à cette torture bien connue de l’armée israélienne, écrivent les avocats dans leur plainte, [qui leur impose] des heures durant une musique obsessionnelle. »

    « Supériorité, mépris, provocation »

    Selon les plaignants, après un interrogatoire initial, les prisonniers seraient alors « triés ». Certains sont relâchés, d’autres conduits en Israël, et « placés au secret, dans des conditions de détention inhumaines, puis jugés pour des incriminations liées au “terrorisme” par des tribunaux militaires ignorant tout droit de la défense ». L’Etat hébreu les considère comme des « combattants illégaux » et leur refuse la protection prévue par la 3e convention de Genève.

    L’avocat des plaignants estime que Y. O. « porte au plus haut l’humiliation en passant parmi les Palestiniens menacés et prostrés sur le sol avec une attitude odieuse faite de supériorité, de mépris, de provocation ». Selon la plainte, il a fait « le choix vicieux de filmer ce jeune Palestinien, sachant que le simple fait de filmer un prisonnier, surtout dans cette précarité, est une atteinte illégale à sa dignité ».
    (...) abonnés

    #soldat_franco-israélien

  • Alain Bentolila : entre science et pensée magique, il a choisi ? - Le français va très bien, merci
    https://www.tract-linguistes.org/alain-bentolila-entre-science-et-pensee-magique-il-a-choisi

    Ancien professeur de linguistique à l’Université Paris-Descartes, Alain Bentolila atterre les linguistes (et pas qu’eux) en diffusant depuis 2005, de manière insistante et délibérée, un mensonge. À partir d’un entretien qu’il a accordé au journal Le Monde “Vivre avec 400 mots”, M. Bentolila martèle des chiffres fantaisistes sur la taille du vocabulaire des jeunes des milieux défavorisés. Or, 400 mots c’est la taille moyenne du vocabulaire actif d’un enfant de deux ans ; le vocabulaire passif à deux ans est déjà plus grand. M. Bentolila ne peut pas ignorer cela. Tout en publiant par ailleurs lui-même un rapport où il évoque les milliers de mots des enfants à l’école primaire, il n’a cessé de parler de 400 mots (parfois 250, parfois 500, selon les jours) dans les médias. Très longtemps, les médias ne prenaient pas la peine de vérifier ou de lui demander une source. En 2019, cela a changé : TV5, par exemple, a publié un billet de désintox et les journalistes ont commencé à se rendre compte que 400 mots tiennent sur une feuille A4 et que les affirmations de ce linguiste étaient infondées. Mais c’est cette intox maintes fois répétée qui lui a sans doute permis de se voir confier un « rapport sur l’acquisition du vocabulaire à l’école élémentaire » par le gouvernement français en 2007.

  • L’anthropologue palestinienne Ruba Salih qui enseigne à l’université de Bologne a accepté de confier à l’équipe visionscarto, la traduction en français et la publication de deux textes importants qui portent sur les événements du 7 octobre et de ses conséquences.

    C’est ce que nous avons lu de plus subtil et intelligent sur cet enchainement tragique. Nous avons accompagné les textes de Ruba Salih par une série de cartes contextuelles et éclairantes.

    Les Palestinien·nes peuvent-iels parler ?
    https://www.visionscarto.net/les-palestinien-nes-peuvent-iels

    Gaza entre traumatisme colonial et génocide
    https://www.visionscarto.net/gaza-entre-traumatisme-colonial-et-genocide

    « L’attaque menée par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle des milliers de personnes ont été tuées, est constamment présentée comme le début d’une violence « sans précédent », tout en effaçant doublement, physiquement et épistémiquement, les plus de 5 000 Palestinien·nes tué·es, jusqu’en 2022, dans les bombardements de Gaza. Le 7 octobre devient ainsi le point de départ d’une épistémologie israélienne d’un temps supposé universel, tout en marquant une escalade dans la criminalisation de la contextualisation et du refus de l’historicisation. »

    « Ce n’est pas avec les outils de celles et ceux qui vivent dans la « paix » que nous pouvons comprendre et analyser ce qui se passe aujourd’hui ; cela n’est envisageable (à supposer que cela soit même possible pour ceux qui ne vivent pas à Gaza ou dans les territoires palestiniens occupés) qu’à partir d’un espace défini par les effets de la violence et des traumatismes coloniaux. »

    #palestine #gaza #génocide #colonisation

  • « Lavender », l’intelligence artificielle qui dirige les bombardements israéliens à Gaza - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/monde/armee-israelienne/lavender-lintelligence-artificielle-qui-dirige-les-bombardements-israeliens

    L’armée israélienne a désigné des dizaines de milliers d’habitants de #Gaza comme des suspects, cibles d’assassinat, en utilisant un système de ciblage par intelligence artificielle (#IA), avec peu de contrôle humain et une politique permissive en matière de pertes « collatérales », révèlent le magazine +972 et le site d’informations Local Call. L’Humanité publie une traduction française de l’enquête conduite par ces médias israéliens.

    https://www.972mag.com/members

  • Telk Qadeya : Gaza a démasqué l’hypocrisie abjecte de l’Occident Traduction et sous-titres par Alain Marshal
    https://www.youtube.com/watch?v=g2XSk0xSByI

    La chanson « Telk Qadeya » (« Ceci est une cause ») du groupe égyptien Cairokee connaît un succès exceptionnel depuis sa sortie fin novembre 2023. En dénonçant l’indignation sélective du discours occidental qui se prétend à la pointe des combats progressistes mais n’a aucune considération pour le génocide en cours à Gaza, le titre traduit un ressentiment largement partagé dans le monde arabe.

    Ceci est une cause
    https://blogs.mediapart.fr/alain-marshal/blog/070424/telk-qadeya-gaza-demasque-lhypocrisie-abjecte-de-loccident
    Ils sauvent les tortues de mer

    Et ils tuent les « animaux humains »

    Ceci est une cause (jugée digne d’être défendue)

    Et cela est une cause (jugée insignifiante)

    *

    Comment devenir un ange blanc ?

    Et n’avoir qu’une moitié de conscience

    Lutter pour les mouvements des « Libertés »

    Et éradiquer les mouvements de Libération

    Accorder sa compassion et sa tendresse

    Aux tués en fonction de leur nationalité

    Ceci est une cause (jugée digne d’être défendue)

    Et cela est une cause (jugée insignifiante (...)

  • La lutte pour les droits des travailleurs·ses handicapé·es est encore devant nous - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/travailleurs-handicapes-cgt-egalite-droit-esat

    En effet, comme le rappelle ce communiqué, à l’heure actuelle ces travailleurs ont le statut d’usagers et dépendent du Code de l’Action Sociale et des Familles et non pas du Code du Travail, à l’exception des normes relatives à la santé et à la sécurité. Sous couvert d’action sociale, le travail de ces ouvrières et ouvriers est considéré non pas comme un moyen d’obtenir un revenu décent comme pour n’importe quel travailleur valide, mais comme une « aide » pour laquelle, en leur qualité d’« usagers », ils ne perçoivent pas un salaire mais une rémunération complémentaire à l’Allocation Adulte Handicapé. Cette rémunération équivalait en moyenne à 715 € mensuels net pour 35 heures de travail hebdomadaire en 2015 d’après un rapport rendu au Sénat[2].

    Ce communiqué feint d’ignorer que c’est sur la base d’une si faible rémunération que sont calculées les cotisations pour la retraite et les indemnités en cas d’accident du travail, alors même que la durée moyenne de « séjour » en ESAT, rappelée par la mission IGAS-IGF dans son rapport de 2019 est de 13 ans.

    La privation d’un salaire minimum, l’absence de cotisation à l’assurance chômage et d’indemnités de licenciement, des durées de contrat réduites à un an renouvelable condamnent donc les travailleurs d’ESAT à la précarité durant toute leur vie active. Une fois qu’ils atteignent l’âge de la retraite, la plupart d’entre elles et eux dépendent de l’allocation de solidarité aux personnes âgées[3]. Et l’absence de contrat de travail, de conventions collectives, de la possibilité de se pourvoir aux prud’hommes qu’implique la condition d’usager d’ESAT leur ôte tout moyen de s’organiser collectivement pour défendre leurs droits en tant que travailleurs.

  • En hommage à Maryse Condé (1934-2024), écrivaine guadeloupéenne, prix Nobel alternatif de littérature en 2018, je poste cet entretien accordé au quotidien LIbération en 1997. Le passage sur les appropriations et usages de la « langue coloniale » est particulièrement intéressant et à mettre en perspective avec, par exemple, les analyses de Kateb Yacine (1929-1989).

    Maryse Condé, Antilles mutantes
    https://www.liberation.fr/livres/1997/09/18/maryse-conde-antilles-mutantes_214339

    Née à Pointe-à-Pitre, romancière et professeure de littérature à l’université de Columbia, Maryse Condé est sortie de la traditionnelle opposition créole-français en cannibalisant, pour la faire sienne, la langue coloniale. Entretien.
    par Claire Devarrieux, publié le 18 septembre 1997.

    Les fictions qui traitent d’un secret familial sont généralement conçues pour l’élucider. Dans Desirada, son dixième roman, Maryse Condé approfondit au contraire le mystère, le construit comme un monstrueux fardeau de mensonges, ou de demi-vérités, dont l’héroïne choisira de se détourner. Qui était son père ? Elle est née d’un viol. Sa mère et sa grand-mère donnent des versions opposées. Ni l’une ni l’autre n’ont eu d’amour maternel à transmettre, c’est un manque glaçant qui gagne le livre peu à peu, alors qu’il avait commencé dans la chaleur de l’enfance. Desirada (la Désirade est une petite île des Antilles, dépendant de la Guadeloupe) entrecroise les lignes de force de destins féminins, comme la plupart des nouvelles de Pays mêlés. C’est surtout le tableau d’une diaspora. On y rencontre à Paris des enfants d’Haïtiens émigrés à Cuba, une Russe égarée en Haute-Guinée, un musicien né à Londres de parents qui venaient de Trinidad. L’héroïne épouse le musicien, le suit en Amérique où il voudrait imposer sa propre « symphonie du Nouveau Monde ». Un personnage optimiste ­ ce que n’est pas tout à fait le livre, bien qu’il soit parcouru d’un grand vent de liberté ­ dit : « Personne ne veut entendre que les immigrés ne sont pas des damnés. Ils sont le sel de la terre ainsi que la lumière du monde. » Maryse Condé est née Maryse Boucolon en 1937 à Pointe-à-Pitre. Sa mère était enseignante, son père travaillait dans une banque. Après son bac, elle a été ravie de partir étudier en France, à Fénelon, puis à la Sorbonne. Elle a publié son premier roman en 1976, après avoir longtemps vécu en Afrique, sans laquelle elle dit qu’elle ne serait pas devenue écrivain, et où elle a puisé la matière de Ségou, son plus grand succès. Elle vit depuis douze ans à New York, où elle enseigne la littérature à l’université de Columbia. Son oeuvre n’est pas autobiographique. Ni insulaire.

    Le message de « Desirada » est-il qu’il faut arracher ses racines pour être libre ?

    Oui, en un sens. Nous, Antillais, on nous demande toujours de nous définir par rapport à nos racines. Je crois qu’il est grand temps de dire : ça n’a pas tellement d’importance, l’endroit d’où nous venons, ce qui compte c’est le peuple que nous sommes devenu, ce que nous avons aujourd’hui comme culture à présenter au reste du monde. Je crois qu’il faut cesser cette quête traumatisante des racines, et puis essayer de vivre au présent. Ce n’est pas facile.

    Pourquoi avez-vous écrit des Guadeloupéens qu’« ils ne survivraient pas à l’arrivée du troisième millénaire » ?

    Nous ne survivrons pas tels que nous avons été. Avec Maastricht, avec l’ouverture des frontières, le fait que les Européens peuvent venir s’installer comme ils veulent, le fait que privés de travail nous sommes obligés de partir à l’étranger de plus en plus loin pour chercher à survivre, la composition de la Guadeloupe change énormément. Entre la Guadeloupe que ma grand-mère a connue, même pas, que ma mère a connue, et la Guadeloupe d’aujourd’hui, l’écart est considérable.

    Il ne reste rien de votre enfance ?

    Pas grand-chose. Des lieux, des bribes. La maison : disparue. La famille : dispersée. L’endroit où je passais les vacances a été coupé en deux par une nouvelle route, un côté a été bâti, et de l’autre côté reste le vieux pont sur lequel je jouais, au-dessus d’une petite rivière qu’on appelait la Sarcelle. Ça me paraît un symbole. Maintenant cette route est abandonnée, elle a été remplacée par une déviation. Voyez, tout le paysage dans lequel j’ai grandi a disparu, c’est un peu l’impression que j’ai quand je retourne en Guadeloupe, ce n’est pas nous qui générons le changement, il est décidé par les institutions en place, même physiquement le pays nous échappe.

    Où en êtes-vous avec la politique ?

    J’étais, d’une façon peut-être un peu idéale, pour l’indépendance de la Guadeloupe. Je ne me suis pas assez engagée parce que, avant tout, je voulais écrire. Or, je crois que la politique est une chose qu’on fait à plein temps. Il m’aurait fallu me lancer vraiment dans le combat, et à cause de ce manque de décision, finalement je n’ai pas été capable d’influer sur le statut guadeloupéen. Alors, je suis un peu en retrait. La cause demeure, mais étant donné qu’on n’a pas su la défendre au moment où il fallait, il faut maintenant essayer de gérer l’échec, de le transformer. On n’a pas pu mener la Guadeloupe à l’indépendance, faisons-nous une raison, voyons comment, dans la situation actuelle, on peut quand même préserver un minimum d’indépendance culturelle, d’indépendance spirituelle, puisque sur le plan économique et politique, on a complètement échoué. Ce n’est pas très gai comme constat. Mais c’est la sagesse. Le problème de l’indépendance ne se pose plus comme en 1960.

    Et avec la langue française ?

    Il y a une sorte de dichotomie dans la littérature antillaise. On vous dit : le français est la langue de la colonisation, et le créole, c’est la langue maternelle, plus vous êtes proche de la langue maternelle, plus vous êtes authentique. D’abord, je ne sais pas très bien ce que veut dire authentique, il n’y a pas de norme. Deuxièmement, il y a possibilité de pervertir le français tel que le colonisateur a voulu nous l’imposer. Une langue, c’est quelque chose qu’on refait à son image. Quand je parle français, c’est un français que j’ai cannibalisé, réinterprété avec mon histoire, avec mon ethnicité, mon expérience particulière, ce n’est pas la langue coloniale, c’est devenu la mienne. Enfin, je crois que pour un écrivain, toutes les langues sont des langues étrangères qu’il lui faut déconstruire. Il lui faut trouver sa propre voix avec des mots imposés par la société. La dichotomie créole/français est terriblement simpliste, elle a un air comme ça politique, révolutionnaire, en fait elle ne s’appuie pas sur la réalité de l’ambiguïté de l’utilisation d’une langue par le locuteur, et sur le problème que pose la langue en général à celui qui écrit.

    Ne pas écrire systématiquement sur les Antilles vous éloigne des écrivains antillais ?

    La littérature antillaise parle des lieux qu’elle considère comme antillais, de la terre (le Martiniquais parle de la terre martiniquaise, le Guadeloupéen de la terre guadeloupéenne). Elle fait l’inventaire de ce que nous possédons, c’est très bien, mais elle oublie qu’il y a davantage de Guadeloupéens et de Martiniquais en dehors de la région que dans la région elle-même. Il y a d’énormes communautés d’Antillais aux Etats-Unis, en Europe, partout, est-ce qu’il faut exclure ces gens-là de la littérature antillaise ? Il faut au contraire s’intéresser à ceux qui créent à l’extérieur, parce que, étant donné qu’ils sont constamment confrontés avec l’Autre, ils ont toujours à se redéfinir ou à se définir comme Antillais. On ne sait pas très bien ce que c’est. Mais on sait absolument qu’on est différent des autres, et c’est ça qu’on cultive.
    Qu’est-ce qui vous fait le plus plaisir, que Derek Walcott et Toni Morrison aient le prix Nobel, ou que Patrick Chamoiseau ait le Goncourt ?

    Ça me fait plaisir pour eux parce que je les aime bien tous les trois ­ Patrick est un vieux copain­, mais je ne peux pas dire que j’éprouve un sentiment de fierté régionale ou raciale. Je crois que j’en ai fini avec ça. Ce qui est important c’est qu’en tant qu’écrivains ils soient couronnés. Ce n’est pas parce qu’ils sont antillais, ou qu’elle est une femme noire, que je me sens plus heureuse.
    Vous sentez-vous plus proches des écrivains femmes que des écrivains hommes ?

    Non. Pas du tout. J’aime beaucoup Edwidge Danticat. Elle a 26 ans, elle écrit en anglais, sur Haïti, à Brooklyn. Je vois là une nouvelle génération de la littérature antillaise. Je me sens pas proche d’elle parce que c’est une femme. Je n’ai pas ce genre de considération. J’enseigne la littérature féminine, mais pour une raison, je dirais, pédagogique, parce qu’elle est moins connue. Il y a une espèce de silence, on parle toujours des hommes, c’est agaçant à la fin, toujours, toujours les mêmes. C’est bizarre que ça résiste comme ça en cette fin du XXe siècle, où on pourrait penser que le monde est plus ouvert. Et puis j’enseigne aussi des hommes, comme Raphaël Confiant. Je ne divise pas en catégories.

    Parmi les amis écrivains que je fréquente à New York, il y a Caryl Phillips, qui vient d’Antigua, il y a Antonio Benites-Rojo, qui vient de Cuba. On a les mêmes intérêts, on cherche à dire la même chose, on a la même expérience de ce qu’on appelle exil, déracinement. Ce n’est pas basé sur des affinités de langue, l’un est anglophone, l’autre espagnol, ce n’est pas basé sur des affinités de sexe, puisque ce sont des hommes, c’est basé sur des affinités littéraires, une façon de concevoir le travail d’écrivain. Tous les trois, nous sommes d’avis que la littérature antillaise ne peut être confinée à la production insulaire, qu’elle a largement débordé la frontière des îles. Nous essayons de faire entrer dans l’expérience antillaise celle de toutes les communautés éparses à extérieur. De trouver une voix qui soit complexe, qui mêle les influences traditionnelles et ce changement auxquels nous sommes confrontés à tous les instants de notre vie. Nous sommes un peu des mutants, il faut tenir compte en littérature de ces mutations. Je sais que les Antillais n’aiment pas ça, ils préfèrent les écrivains qui les confortent, leur fait croire que leur société n’a pas tellement changé. Nous qui voulons trop les tourner vers l’avenir, vers ce qui va arriver, il est certain que ça les déconcerte un peu, ils préfèrent une littérature plus régionale. Et régionaliste.

    Maryse Condé, Desirada , Robert Laffont, 282 pp., 129F. Pays mêlés . Même éditeur, 222 pp., 129F.

    #écriture #langues #colonisation #Antilles #Guadeloupe

  • Les ados sentent la chèvre mais « nous ne le percevons pas » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/les-ados-sentent-la-chevre-mais-nous-ne-le-percevons-pas-6553895.php

    Les adolescents sentent la chèvre en raison de certains acides présents dans leur transpiration, affirme une étude scientifique. Âge, bactéries, hormones, émotions… À quels facteurs et procédés chimiques nos odeurs corporelles sont-elles dues ?

    Les bébés sentent-ils la rose et les adolescents la chèvre ? C’est, vite résumé, ce qui ressort d’une étude menée par des chercheurs des universités allemandes d’Erlangen-Nuremberg et Dresde, à partir d’échantillons de transpiration comparés de 18 enfants en bas âge et de 18 ados. Selon ses résultats, publiés dans Communications Chemistry et relayés par le New York Times, la sueur, au moment de la puberté, contient des acides carboxyliques caractéristiques du sébum, notamment responsable des points noirs et des cheveux gras de nos grands rejetons. Ces substances qui, rapporte le New York Times, ont un « parfum de moisi, de fromage et de chèvre ». Et qui, au même âge, se combinent aux stéroïdes, porteurs d’une touche « de musc » et « d’urine » !

    La présence de ces composants dans la sueur des adolescents en fait-elle pour autant des êtres puants ?

    Laurent Misery, chef du service dermatologie du CHRU de Brest, nous rassure : « Pour qu’entre humains nous les percevions, il faudrait qu’ils soient présents en quantité ».

    Les animaux, en revanche, les détectent fort bien. Chiens et chats reconnaissent, par exemple, l’odeur de leur maître passé par une pièce, de la même manière qu’ils sentent à distance les phéromones que produit une femelle en chaleur de leur espèce.

    Chacun a une odeur unique
    Notre odorat n’est pas aussi développé que celui de nos amis à quatre pattes. Pour autant, chaque individu possède une signature olfactive unique, tout comme son ADN ou ses empreintes digitales qui lui sont propres. À une différence près : « Cette odeur n’est pas constante mais varie en fonction de l’évolution de notre microbiote cutané », poursuit le Dr Misery. En clair, tout dépend des bactéries hébergées par notre corps, et dont la présence « par milliards » évolue « en fonction de l’âge, des toilettes que l’on fait ou encore des zones de la peau ». Car la sueur elle-même est inodore. « Ce sont les bactéries qui la transforment en composés organiques odorants », illustre le spécialiste brestois. Comme nous n’avons pas tous les mêmes bactéries, la chimie opère différemment. Cela explique que certaines personnes sentent davantage des pieds que d’autres, ou attirent les moustiques quand leur voisin de chambrée, lui, dort peinard.

    Un domaine encore peu exploré
    Et les hormones, dans tout ça ? « Elles donnent le message aux cellules. » Un oral d’examen ou un entretien d’embauche à passer ? Vous êtes bon pour une décharge de cortisol, d’adrénaline et autres hormones de stress qui vous font transpirer illico. Et pof, voilà que vos bactéries s’en mêlent, transformant l’auréole sous vos aisselles en effluve malodorante. Un mécanisme naturel lorsqu’il répond à un pic d’activité ou à une émotion intense (anxiété, peur…), et non à un défaut d’hygiène.

    Selon le médecin brestois, l’alimentation n’a que « peu d’effets » sur l’odeur corporelle. « La perception qu’une odeur est désagréable est, par ailleurs, très subjective », suggère-t-il, certain que l’étude allemande ouvre un champ encore peu exploré, celui « du mécanisme qui régule la composition de la sueur et des odeurs chez l’être humain ». Un sujet captivant, quand on voit la faculté qu’ont des chiens entraînés à détecter la covid-19 ou la présence d’un cancer.

    • bizarrement (!), le mot chèvre ne fait pas partie du résumé (abstract) de l’article d’origine…

      Body odor samples from infants and post-pubertal children differ in their volatile profiles | Communications Chemistry
      https://www.nature.com/articles/s42004-024-01131-4


      Target compounds were quantified in the distillates of pooled body odor (BO) and room samples of infants (0–3 years) and post-pubertal children (14–18 years). In total, per age group three pools were analyzed including samples of six children each. Concentrations of (a) 6MHO, (b) GA, and (c) SQ in the BO and room samples of infants and post-pubertal children (see also Supplementary Note 2 Table S3 online); concentration ratios 6MHO/SQ and GA/SQ in BO samples are depicted in d and e. Note that SQ was out of calibration range in the room samples, due to considerably lower abundance than in the BO samples. For results of statistical comparison, see main text.

      Abstract
      Body odors change during development, and this change influences the interpersonal communication between parents and their children. The molecular basis for this chemical communication has not been elucidated yet. Here, we show by combining instrumental and sensory analyses that the qualitative odorant composition of body odor samples is similar in infants (0-3 years) and post-pubertal children (14-18 years). The post-pubertal samples are characterized by higher odor dilution factors for carboxylic acids and by the presence of 5α-androst-16-en-3-one and 5α-androst-16-en-3α-ol. In addition to the olfaction-guided approach, the compounds 6-methylhept-5-en-2-one (6MHO), geranyl acetone (GA) and squalene (SQ) were quantified. Both age groups have similar concentrations of 6MHO and GA, whereas post-pubertal children tend to have higher concentration of SQ. In conclusion, sexual maturation coincides with changes to body odor chemical composition. Whether those changes explain differences in parental olfactory perception needs to be determined in future studies with model odors.

    • la liste des composés odorants détectés…
      et leur description olfactive

      | Identified compound                    | Odor attributef                              |
      | -------------------------------------- | -------------------------------------------- |
      | Octanal a, b, c, d                     | Soapy, citrus-like                           |
      | Oct-1-en-3-one a, c                    | Mushroom-like                                |
      | Nonanal a, b, c                        | Soapy, citrus-like                           |
      | Unknown c, d, e                        | Flowery, soapy                               |
      | Decanal a, b, c, d                     | Soapy                                        |
      | (E)-Non-2-enal a, b, c, d, e           | Fatty, cardboard-like                        |
      | Linalool a, b                          | Flowery                                      |
      | Undecanal a, b, c, d, e                | Soapy, citrus-like, coriander-like           |
      | 3-Methylbutanoic acid a                | Cheesy                                       |
      | (2E,4E)-Nona-2,4-dienal a, d           | Fatty, nutty                                 |
      | Dodecanal a, b, c, d, e                | Soapy, coriander-like                        |
      | (2E,4E)-Deca-2,4-dienal a, c           | Fatty, deep-fried                            |
      | α-Isomethylionone a, b, c, d, e        | Violet-like                                  |
      | Geranyl acetone a, b                   | Soapy                                        |
      | Unknown d, e                           | Soapy, coriander-like                        |
      | Polysantol a                           | Sandalwood-like                              |
      | Unknown                                | Fatty, fruity, coconut-like                  |
      | β-Ionone a, b                          | Flowery, violet-like                         |
      | 2-Methylheptanoic acid a               | Fruity, dried plum-like                      |
      | Unknown e                              | Soapy, coriander-like                        |
      | (E)-4,5-Epoxy-(E)-2-decenal a, c, d, e | Metallic                                     |
      | Octanoic acid a, b                     | Musty, coriander-like, fatty                 |
      | p\-Cresol a, c                         | Fecal, horse stable-like                     |
      | Unknown c, d, e                        | Sandalwood-like, perfume-like                |
      | Sandranol a, b, c, d, e                | Sandalwood-like                              |
      | Patchouli alcohol a, c                 | Earthy                                       |
      | Sotolon a, d, e                        | Savory, celery-like                          |
      | Unknown                                | Fecal, earthy                                |
      | 4-Ethyloctanoic acid a                 | Goat-like                                    |
      | Unknown                                | Soap-like, perfume-like                      |
      | γ-Undecalactone a, c, d                | Peach-like, soapy                            |
      | Unknown                                | Fecal, musty                                 |
      | Unknown                                | Soapy, coriander-like                        |
      | γ -Dodecalactone a, c, d, e            | Peach-like, flowery                          |
      | Dodecanoic acid a, b                   | Wax-like, soapy                              |
      | Unknown c, d                           | Vanilla-like                                 |
      | Unknown                                | Vanilla-like                                 |
      | Vanillin a, b, c, d, e                 | Vanilla-like                                 |
      | Myristoleic acid a, b                  | Earthy, green/grassy, green bell pepper-like |
      | Raspberry ketone a, c, d, e            | Raspberry-like                               |
      | 5α-Androst-16-en-3-one a               | Sweaty, urinal, musk-like                    |
      | 5α-Androst-16-en-3α-ol a               | Sandalwood-like, musk-like                   |

      a Compound was tentatively identified by GC-O by comparison of odor quality and retention indices on DB-FFAP and DB-5 of reference compound.
      b Mass spectrum was compared with reference compound/in-house library.
      c Detected in blank unworn cotton pads.
      d Detected in perfume-free shower gel.
      e Detected in perfume-free detergent.
    • Selon le médecin brestois, l’alimentation n’a que « peu d’effets » sur l’odeur corporelle.

      Il a jamais mangé d’ail ou d’oignon ou bien ? :-)

  • « Notre mort est toujours considérée comme libératrice par cette société » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/03/elisa-rojas-notre-mort-est-toujours-consideree-comme-liberatrice-par-cette-s

    Les inquiétudes de nombreuses personnes handicapées et/ou malades concernant ce projet me paraissent des plus légitimes. Le problème avec « la fin de vie » ou « l’aide à mourir », c’est que l’on ne peut pas raisonner de façon abstraite autour de la liberté en faisant fi du contexte dans lequel s’inscrit un tel projet de loi. Sans égalité, il n’y a pas de réelle liberté de choix, quel que soit le domaine. Or nous vivons dans une société inégalitaire, marquée par des systèmes d’oppression qui hiérarchisent les vies, et en cours de fascisation. Une société dans laquelle, d’une part, les vies des personnes malades/handicapées ne valent pas cher et, d’autre part, l’accès aux soins publics et gratuits devient de plus en plus difficile.

  • Mozart de la finance : détruire les services publics mais augmenter les dépenses - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/26/mozart-de-la-finance-detruire-les-services-publics-mais-augmenter-le

    En septembre dernier le collectif Nos services publics, composé de fonctionnaires, expliquait dans un rapport de 300 pages sur l’évolution des services publics depuis 40 ans comment tout avait été méthodiquement détruit dans l’éducation, la santé, la justice ou les transports. Une destruction justifiée par le besoin de « faire des économies » et de retrouver « l’équilibre budgétaire ».

    Mais alors, où va l’argent, puisque le dynamitage des services publics n’a même pas permis de limiter les prétendus déficits ? Dans les poches des capitalistes. En février 2022 une « commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil au sein de l’État » au Sénat avait montré une privatisation de fond de l’appareil d’État dans son ensemble, avec un recours généralisé à « l’externalisation privée ». En clair : on arrose des entreprises privées avec de l’argent public pour effectuer, cher et mal, des missions qui auraient pu être réalisées par le public.

    L’externalisation représente aujourd’hui plus de 160 milliards d’euros. C’est l’équivalent du quart du budget de l’État ! N’oublions pas qu’en plus, l’État verse sous forme « d’aide aux entreprises » entre 150 et 200 milliards d’euros aux patrons. Et que l’école privée est arrosée de milliards d’euros qui pourrait très bien se contenter de l’argent des familles séparatistes.

  • Guerre à Gaza : la France équipe en secret des mitrailleuses utilisées par l’armée israélienne
    https://disclose.ngo/fr/article/guerre-a-gaza-la-france-equipe-en-secret-des-mitrailleuses-utilisees-par-l

    La France a autorisé, fin octobre 2023, la livraison à Israël d’au moins 100 000 pièces de cartouches destinées à des fusils mitrailleurs susceptibles d’être utilisés contre des civils à Gaza. Révélations de Disclose et Marsactu sur une cargaison expédiée en secret, et en totale contradiction avec les engagements du gouvernement. Lire l’article

  • A quoi servent les récits de “transfuges de classe” ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/transfuges

    Les “transfuges de classe” sont des personnes qui ont changé de classe sociale au cours de leur vie, le plus souvent entre leur enfance et leur âge adulte. Cela produit en eux des sentiments parfois brutaux, puisque ce déplacement social fait connaître la honte, la culpabilité et met à jour certains mécanismes de reproduction sociale, […]

    • On aimerait parfois davantage que ces transfuges nous parlent du présent, comme le faisait Jack London dans Martin Eden, un roman de transfuge réellement subversif : en effet, son héros, après avoir gravi avec peine les échelons de la bourgeoisie intellectuelle, se retrouve reconnu, adulé, entouré… et fait alors l’expérience de la nullité, de la futilité et de la vacuité de cet univers qu’il avait tant espéré rejoindre. Ce faisant, il dégomme réellement les sources de la légitimité intellectuelle bourgeoise. J’aimerais tant, pour ma part, que les transfuges adulés par la critique littéraire nous parlent de leur situation présente, racontent avec les lunettes hérités de leur passé prolétaire la futilité des remises de prix littéraires, des dîners mondains, des pièces de théâtre, des réseaux artistiques… Cela aiderait davantage les classes laborieuses à s’émanciper de la tutelle bourgeoise qu’une énième description tragique d’une réalité qu’elles vivent au quotidien.

      “Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir !”
      Elisée Reclus

      On se doute cependant que ce n’est pas si simple. Car, comme le disait tragiquement Léa Salamé, la bourgeoisie est “accueillante” avec les quelques prolos qu’elle choisit chaque année. Elle les traite bien, les valorise, leur garantit une aisance financière et une reconnaissance sociale. Ce doit être difficile d’y renoncer. C’est pour cette raison qu’au début du XXe siècle, les militants ouvriers étaient très critiques de toute envie “d’élévation sociale”. Devenir chef ou contremaître, dans une usine, c’était très mal vu. On prônait, dans les cercles révolutionnaires, un “refus de parvenir” : “Tant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir !” disait ainsi le militant anarchiste Elisée Reclus. Mais “ne pas réussir”, n’est-ce pas une injonction carrément impossible à formuler auprès de personnes qui vivent au SMIC ou moins, galèrent dans des métiers pénibles et ingrats ? Evidemment. Obtenir des augmentations de salaires, davantage de temps libre, ne plus être sous la coupe de petits chefs agressifs et tatillons sont des revendications parfaitement légitimes : mais alors que la “réussite sociale” s’obtient seul – et parfois au dépend de son entourage de classe, comme le montre bien Edouard Louis dans ses derniers livres – les revendications de ce type se gagnent plus facilement en collectif.

      Abolir les classes plutôt que de changer de classe. Voici un projet littéraire et politique qui charmera nettement moins la bourgeoisie.

  • #Vidéo « Ça fait super mal en fait ! » : des députés ont expérimenté un simulateur de règles douloureuses

    Les députés écologistes #Sébastien_Peytavie et #Marie_Charlotte_Garin vont défendre une proposition d’#arrêt_menstruel à l’Assemblée, fin mars.
    Des petits cris de douleur. Les députés écologistes Sébastien Peytavie et Marie-Charlotte Garin ont fait tester à certains de leurs collègues masculines un simulateur de règles douloureuses, alors que leur proposition de loi pour instaurer un arrêt menstruel doit être débattue à partir du 27 mars à l’Assemblée nationale. Le texte, qui doit être étudié dans le cadre de la niche parlementaire écologiste, propose aux personnes atteintes de règles incapacitantes, et pouvant le justifier par un certificat médical, de prendre jusqu’à 13 jours d’arrêt maladie par an, sans carence.

    Dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter) vendredi 22 mars (https://twitter.com/speytavie/status/1771268422820590019), plusieurs députés de tout bord se prêtent à l’exercice... non sans douleur. « Ça fait super mal en fait ! », réagit notamment Benjamin Saint-Huile, député Liot du Nord. « Très douloureux », a aussi commenté l’ancien ministre Clément Beaune, redevenu député Renaissance de Paris. « C’est bien cette expérience, cela nous permet de mieux se mettre à la place… C’est horrible en fait », a réagi le député Les Républicains de l’Oise Maxime Minot.

    En février, le groupe socialiste au Sénat avait échoué à faire adopter un texte similaire. Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, s’était montré ouvert à la discussion pour « continuer à briser les tabous », mais il s’était opposé à cette généralisation qui « tourne le dos au dialogue social », évoquant notamment le « risque de discrimination à l’embauche ».

    https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/video-ca-fait-super-mal-en-fait-des-deputes-ont-experimente-un-simulate
    #règles #menstruations #douleur #hommes #femmes #test #expérimentation #parlement #France

  • Plaidoirie magistrale de Monique Chemillier-Gendreau à la CIJ – Aurdip

    "La plaidoirie magistrale de la Professeure Monique Chemillier-Gendreau au nom de l’Organisation de la coopération islamique devant la Cour Internationale de Justice concernant les « Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est »"

    https://aurdip.org/plaidoirie-magistrale-de-monique-chemillier-gendreau-a-la-cij

    #palestine #cij

  • "En janvier Open AI a subrepticement fait disparaitre de ses conditions d’utilisation l’interdiction de son usage à des fins militaires. "
    Entendu dans l’émission Signes des temps de ce jour

    Nos cerveaux sont devenus l’ultime champ de bataille” impact du choc technologique sur le nouvel ordre mondial
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/signes-des-temps/nos-cerveaux-sont-devenus-l-ultime-champ-de-bataille-impact-du-choc-tech

    Marc Weitzmann reçoit la chercheuse et essayiste Asma Mhalla alors que parait Technopolitique : comment la technologie fait de nous des soldats aux éditions du Seuil.

    #big_tech #big_state #techno_industrie #complexe_militaro_industriel comme on disait jadis

    • 24 de febrièr de 2022
      https://www.youtube.com/watch?v=jcjxm2_6daQ&t=58s

      Tout commence avec « 24 de Febrièr de 2022 », le 24 février 2022, début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. On ressent distinctement le bruit des bottes dans cette chanson, grâce à la frappe puissante de la batterie de Dimitri. Le chant joue avec les blessures de l’âme slave en occitan. “Ce jour-là, je me suis dit, s’il y avait la guerre, je n’irais pas, et pourtant mon cœur me demande de défendre la démocratie – que se passe-t-il le jour où tu te réveilles en guerre ?” explique Paulin.

      –-

      Al fons de ieu aquesta colèra
      Que tòrna pus fòrt a cada còp
      A las oras de silenci sul front.
      Aquesta alba serà la darrièra
      Sèm totes perduts dins aquela guèrra.
      Menaçavan la mia tèrra
      Dintrèri dins la lor guèrra
      Auriái tan aimat
      Causir l’umanitat
      L’umanitat.
      Ven l’alba guerrièra
      Amb la claror del jorn, lo bruch del sang.
      Lèu la canonada
      Mossegarà dins la carn
      Los umans
      Camaradas fraires
      Se prenètz las armas per quin combat
      que siá
      Nomenaretz la mòrt
      Per capitani
      De deman
      Auriái tant aimat
      Causir l’umanitat

      #guerre_en_Ukraine #Ukraine #guerre #chanson #chanson_et_politique #chanson #occitan #22_février_2022

  • Paraísos fiscales | La UE saca a Israel de la lista gris de paraísos fiscales y reduce más todavía la lista negra - El Salto - Edición General
    https://www.elsaltodiario.com/paraisos-fiscales/ue-saca-israel-lista-gris-paraisos-fiscales-reduce-todavia-lista-negr

    L’Union européenne retire Israël de la liste grise des paradis fiscaux. (Information invisible dans la presse francophone...)

    La lista gris

    Además, también hay cambios significativos en la conocida como lista gris. En este listado se incluyen los territorios y países que deben mejorar algunos de los requerimientos o líneas para no ser considerados como paraíso fiscal por la UE. Los países pueden bajar de la lista negra a la gris como señal de mejora o ser incluidos en ella como aviso y forma de exigir mejoras en, por ejemplo, el intercambio de información con autoridades europeas.

    El caso más significativo es el de Israel. En medio del genocidio que está cometiendo en Palestina y con cada vez más países exigiendo un cese inmediato del fuego, la UE ha decidido sacar a Israel de la lista de países con compromisos pendientes “relacionados con el intercambio automático de información sobre cuentas financieras en el marco de la norma común de información” al decidir que el Estado de Israel ha cumplido con sus compromisos.

    • Nouvelle mise à jour de la liste noire européenne des paradis fiscaux
      Par Alice de Massiac, Clara Maignan, Agathe Saint Joanis / 20 février 2024
      https://blog.avocats.deloitte.fr/paradis-fiscal-20-fevrier-2024

      Liste noire
      En sont retirés les Bahamas, le Belize, les Seychelles et les Îles Turques et Caïques.
      Aucun pays n’a, en revanche, été ajouté.

      Liste grise
      6 Etats en sont retirés : l’Albanie, Aruba, le Botswana, la Dominique, Hong Kong et Israël.
      Le Belize et les Seychelles sont en revanche ajoutés à la liste grise.
      Y figurent désormais l’Arménie, l’Eswatini, le Costa Rica, Curaçao, la Turquie, la Malaisie, les Iles Vierges britanniques, le Vietnam, le Belize et les Seychelles, soit 10 Etats au total.

  • La France : paillasson de l’extrême droite israélienne ? - Contre Attaque
    11 février 2024
    https://contre-attaque.net/2024/02/11/la-france-paillasson-de-lextreme-droite-israelienne

    Samedi 10 février 2024
    Le bureau de Médecins du Monde dans le centre de Gaza a été « délibérément détruit » par l’armée israélienne, annonce le vice-président de cette ONG française. Les capacités d’interventions opérationnelles sont désormais « quasi nulles », déplore le médecin. Aucune sanction du gouvernement français contre les responsables.

    Vendredi 9 février 2024
    Un professeur de français nommé Rami Fayyad, qui travaillait depuis vingt ans à l’Institut français de Gaza est décédé faute de traitement, du fait des « conditions sanitaires catastrophiques » sur place. Aucune sanction du gouvernement français contre les responsables.

    Samedi 16 janvier 2024
    Un bombardement israélien dans la bande de Gaza tue un agent du ministère français des Affaires Étrangères. Aucune sanction du gouvernement français contre les responsables et un hommage plus que timide, quasiment secret.

    Vendredi 3 novembre 2023
    L’institut français de Gaza, abritant l’Agence France Presse, est visé par une frappe israélienne. « La localisation de l’AFP à Gaza est connue de tous et a été rappelée à plusieurs reprises ces derniers jours, précisément pour prévenir une telle attaque » a déclaré le PDG de l’AFP. Aucune sanction du gouvernement français contre les responsables.

    Vendredi 13 octobre
    L’armée israélienne avait déjà visé des journalistes, tuant une journaliste de Reuters et blessant 6 autres reporters, dont un de l’AFP. Aucune sanction du gouvernement français contre les responsables.

    Mardi 31 octobre 2023
    Deux enfants de nationalité française tués par les bombardements sur bande de Gaza. Obeyda et Janna avaient 7 et 10 ans. Les frappes visaient un camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza. Alors que le gouvernement a organisé un hommage national et officiel ultra-médiatisé pour les victimes franco-israélienne, aucune sanction du gouvernement français contre les responsables de la mort de deux enfants franco-palestiniens. Pire, les médias ont sorti le casier judiciaire de la mère des deux enfants pour les salir. Comme si des enfants qui ont l’âge d’aller à l’école étaient responsables de leur mort.

    Non seulement la diplomatie française ne soutient pas ses propres ressortissants, journalistes, humanitaires et infrastructures, mais elle continue de soutenir inconditionnellement Israël !

    Le 5 février 2024, le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné retournait se soumettre une nouvelle fois devant Netanyahou, pour lui rappeler « l’amitié » de la France ! Le 10 février, le compte officiel de la diplomatie française dénonçait la rapporteuse de l’ONU sur les droits humains en Palestine, Francesca Albanese, qui rappelait que « les victimes du 7/10 n’ont pas été tuées à cause de leur judaïsme », en postant un message injurieux à son égard, lui disant d’avoir “honte”.

    Autrement dit, la diplomatie française défie une employée de l’ONU, mais n’est pas capable de dire UN MOT pour ses propres employés et lieux frappés par Israël.

    Sans même parler de faire respecter le droit international ou de soutenir les 2,4 millions de gazaouis qui vivent l’enfer depuis des mois, des attaques répétées de bâtiments et des meurtres de ressortissants par une armée étrangère devraient provoquer AU MINIMUM une condamnation ferme par le président, une convocation de l’ambassadeur du pays concerné, éventuellement son expulsion et de lourdes sanctions. Des guerres ont été déclenchées pour moins que ça.

    Mais avec Israël, rien du tout. Le macronisme est une forme radicale de soumission à l’extrême droite israélienne. Ce soutien aveugle est devenu tellement absurde que des diplomates français sont même sortis de leur réserve pour exprimer, dans une tribune parue en novembre, leur « inquiétude » sur la politique macroniste à l’égard d’Israël. Ce qui n’arrive absolument JAMAIS.

    Sur ce sujet comme sur tous les autres, le Macronisme est une des nuances de l’extrême droite. À propos de Gaza, Macron est sur la même ligne que Milei, Meloni, Zemmour et autres néofascistes qui souhaitent un choc des civilisations en soutenant le messianisme israélien.