• Graves for Unknown Refugees

    https://unknownrefugees.tumblr.com

    Activists call attention to migrant deaths in public space through making graves for Unknown refugees. They take out some paves in the pavement of busy streets in cities and turn the sand into graves. This initiatives was mentioned in an article in the German magazine Transform on monuments that deal with violent histories. https://transform-magazin.de/pimp-my-denkmal

    #monuments #migration #migrants

  • Le Honduras inscrit dans la Constitution l’interdiction totale de l’IVG et du mariage pour tous
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/22/le-honduras-inscrit-dans-la-constitution-l-interdiction-totale-de-l-ivg-et-d

    Le Honduras fait partie depuis 1985 des six pays de la région, avec le Salvador, le Nicaragua, la République dominicaine, Haïti et le Suriname, à interdire totalement l’IVG, même si la grossesse fait courir un danger de mort à la femme enceinte.

    Ces grands pays progressistes nous montrent la voie à suivre !

  • (néo-)municipalisme et humanisme

    Message aux seenthisien·nes...

    Je vais animer un atelier avec des étudiant·es de master en urbanisme autour du #municipalisme et de l’#humanisme...

    Un thème qui est relativement nouveau pour moi...

    Je suis donc preneuse de vos suggestions, surtout bibliographiques sur ce thème...

    J’ai déjà quelques éléments, mais je suis sure que votre bibliothèque est plus riche que la mienne :-)

    #néo-municipalisme #ressources_pédagogiques #municipalisme

    • Tout dépend quelle tradition du municipalisme : liberal, libertaire, socialiste, communalisme ou inter-municipalisme ? cf https://m.uneseuleplanete.org/Qu-est-ce-que-le-municipalisme. D’un point de vue historique "Municipalités de tous pays, unissez vous ! L’Union Internationale des Villes ou l’Internationale municipale(1913-1940),
      Renaud Payre, Pierre-Yves Saunier : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00002762/document

    • Ok ! Je me suis permis de le préciser car comme le municipalisme a eu tendance à devenir un nouveau buzzword, on oublie parfois que ces stratégies politiques ont eu longues histoires qui ne se résume pas à la pensée de Murray Bookchin (même si sa pensée continue de beaucoup nous inspirer) !

    • @monolecte ça sera sous forme d’atelier, et pas de cours... mais il devrait y avoir un temps fort de présentation/discussion organisé par les étudiant·es lors de la Biennale des villes en transition (premier weekend d’avril, à Grenoble et distanciel) :-)

    • Du coup, en train de lire...

      Guide du municipalisme. Pour une ville citoyenne, apaisée, ouverte

      De plus en plus, nos villes sont devenues le lieu où sévissent la spéculation, les exclusions de toutes sortes et la ségrégation sociale. Pourtant, de l’Espagne aux États-Unis et à l’Afrique du Sud, en passant par le Chili, le Rojava syrien, la Serbie, la Pologne ou la France, des groupes renversent cette logique et inventent une nouvelle manière de vivre ensemble. Ce mouvement de démocratie radicale, qui s’ancre au niveau local mais se connecte au monde, place les citoyens au centre des décisions publiques et de la sauvegarde de l’intérêt général. Il réintroduit la démocratie directe en s’appuyant sur des valeurs sociales, féministes, écologiques et solidaires pour ouvrir le champ politique et en faire un espace d’émancipation et de transformation.

      Le municipalisme s’impose comme une alternative politique aux traditionnelles formes d’organisation et de pouvoir fondées sur la verticalité, la centralisation et le patriarcat. Ce guide est le fruit de la collaboration de plus de 140 maires, conseillers municipaux et militants du monde entier, tous investis dans le mouvement municipaliste mondial.

      Coordonné par la Commission internationale de Barcelona En Comú, il présente :

      – les bases théoriques du municipalisme et le rôle qu’il peut jouer, notamment dans la féminisation de la politique et la lutte contre l’extrême droite  ;

      – les outils pour préparer une candidature municipaliste, développer un programme participatif, rédiger un code éthique ou financer une campagne politique  ;

      – des exemples de politiques de transformation mises en œuvre dans des municipalités du monde entier en matière de logement, d’espace public ou de démocratie participative  ;

      – un répertoire des 50 principales plateformes municipales dans le monde.

      https://www.eclm.fr/livre/guide-du-municipalisme

    • POLICY ROUNDTABLE 17 RADICAL DEMOCRACY IN THE CITY COUNCIL

      Debate on the challenges, limits and opportunities of participatory procedures to develop real democracy at the local level.

      Speakers

      Elvira Vallés, Zaragoza City Council
      Bernardo Gutiérrez, MediaLab Prado, Madrid
      Gala Pin, Councilor for Participation and Districts, Barcelona City Council
      Brad Lander, Deputy Leader for Policy, New York City Council
      Áurea Carolina de Freitas, Councilor, Belo Horizonte City Council

      http://2017.fearlesscities.com/radical-democracy-in-the-city-council

      https://www.youtube.com/watch?v=xm7xOTsKpK8&feature=youtu.be

      #démocratie_radicale

    • Un #MOOC sur le municipalisme
      https://nos-communes.fr/actualites/mooc-sur-le-municipalisme

      Quelques captures d’écran :

      #Jonathan_Durand_Folco :

      « Dans [le] contexte [actuel] de crises et de revendications, c’est comme si il y avait une intuition qui est le fait que pour reconstruire la démocratie, on devait commencer à se réapproprier l’#espace_public comme tel et par la suite non seulement occuper des #places mais aussi à occuper les institutions. On pourrait dire que le relai organique de ces mouvements par la suite sera d’aller voir au plus près des conseils municipaux pour essayer de transformer les institutions de l’intérieur. Pour essayer de non seulement gouverner autrement, mais de pouvoir s’auto-gouverner et avec un certain relai revendications pour essayer de changer les choses par la suite »

      #Corinne_Morel_Darleux sur les limites du niveau local :

      « La #proximité dans un village ou dans une petite ville notamment est aussi source de #conflits, de #promiscuité, elle est aussi source de blocages politiques. Il faut les prendre en compte et ne pas sacraliser le local »

      #Magali_Fricaudet : Municipalisme et droit à la ville

      Les 4 caractéristiques du municipalisme :
      – la #radicalité_démocratique —> « comment est-ce qu’on gouverne en obéissant », comment est-ce qu’on applique la #démocratie_directe des #assemblées, mais aussi des mécanismes de contrôle de l’exercice du pouvoir, soutenir l’#expertise_citoyenne, travailler sur un #code_éthique des élus pour contrôler leur mandat
      – la #féminisation de la politique —> féminiser la politique c’est aussi changer l’approche de la politique et remettre en cause, par la pratique, le #patriarcat et ses valeurs (#compétitivité, exercice d’un #pouvoir basé sur le culture du chef et l’#autorité), c’est faire de la politique en écoutant
      – la #transition_écologique (#relocalisation_de_l'économie, les #remunicipalisations), comment changer le #paradigme_économique à partir du #local, contribution à la relocalisation, encourager l’#agriculture_urbaine et la gestion des #biens_communs
      – les #droits et les droits dans leur #universalité —> c’est la question des #migrants, quand on parle de #droits_universels on parle de #droits_pour_tous. Référence au #document_local_d'identité qui donne droit à toustes aux #droits_essentiels, aux équipements publics
      #universalité_des_droits —> « on gouverne pour les gens et par les droits ». Il s’agit de partir des droits et pas de la « machine qui prend en charge les gens »

    • "Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible !"

      Le nouveau rapport de l’AITEC « Collectivités locales, reprendre la main, c’est possible ! Politiques publiques de #transition démocratique et écologique : #résistances et #alternatives locales à la libéralisation » se fonde sur une enquête approfondie menée en 2017 auprès d’élu-e-s, d’agents territoriaux, et d’acteur-trice-s du monde associatif. Il met en avant des politiques publiques locales alternatives, plus démocratiques, plus justes et plus durables, à rebours de la libéralisation des marchés, du tout-privé et d’une économie hors-sol.

      L’aspiration modeste est de dresser un paysage non exhaustif des contraintes réglementaires que rencontrent les collectivités locales progressistes pour porter des politiques publiques locales de transition démocratique et écologique. Ce rapport propose des pistes pour saisir les opportunités permettant de créer un “écosystème” d’alternatives afin de renouveler ou inventer des formes de gouvernance locale plus démocratiques, justes et durables.

      Les politiques néolibérales d’austérité et de libéralisation des échanges commerciaux et financiers ont poussé dans le sens d’une transposition des règles du marché dans la sphère publique. Elles placent les grandes entreprises, souvent transnationales et fortes de moyens techniques et financiers importants, en partenaires idéaux des pouvoirs publics. Ces politiques participent de l’assèchement des systèmes de solidarités publics et de l’asphyxie de l’économie de proximité : remise en cause de l’universalité des services publics, difficultés de relocalisation de l’économie, gestion comptable déshumanisée des politiques publiques, etc. Elles étouffent les possibilités de développer les politiques nécessaires pour répondre aux défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face localement et globalement.

      Pour autant, ces contraintes n’éliment pas la motivation de certaines collectivités à faire émerger tout un panel de solutions pour contre-carrer les ambitions de lucrativité et d’accaparement portées par les tenants de la doxa néolibérale. Trois entrées d’alternatives ont pu être identifiées :

      1. Premièrement, il s’agit de (re)démocratiser des services publics : remunicipaliser les services publics, investir dans des sociétés coopératives d’intérêt général (SCIC), ne pas s’enfermer dans des contrats de partenariats publics-privés etc. Cela permet de pouvoir garder la main publique sur les services et donc le contrôle des dépenses et des orientations, d’inclure les citoyen-ne-s dans les processus de contrôle et de décision, et d’orienter les (ré)investissements pour l’amélioration et l’accessibilité du service ;

      2. Deuxièmement, il s’agit d’aller vers une commande publique responsable : privilégier les achats publics locaux en prenant en compte les notions de cycle de vie ou de circuit-court, bien connaître l’offre territoriale pour adapter la demande publique aux capacités des TPE/PME et entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), etc. Cela permet de prendre en compte l’impact social et environnemental de l’achat public tout en relocalisant l’économie et en soutenant les acteurs socio-économiques locaux ;

      3. Troisièmement, il s’agit de travailler avec et pour le tissu socio-économique du territoire : structurer l’offre des acteur-trice-s économiques locaux (familiaux, artisanaux, agricoles ou éthiques), faciliter l’accès au foncier et aux équipements publics pour les acteur-trice-s de l’ESS, soutenir des initiatives de coopératives citoyennes (d’habitant-e-s, d’énergies renouvelables, etc.), etc. Cela renforce l’offre locale face aux grands groupes, tout en allant vers une (re)démocratisation des rapports socio-économiques locaux.

      https://aitec.reseau-ipam.org/spip.php?article1663

      #rapport #AITEC

    • Le « municipalisme libertaire » de Bookchin : un chemin vers la reconquête démocratique ?

      Débat entre #Pinar_Selek, sociologue et militante féministe, et #Aurélien_Bernier, essayiste et défenseur de la démondialisation. Tous deux discutent des thèses de Murray Bookchin concernant le « #communalisme », et des expériences qu’elle nourrissent.

      Citation de Bookchin pour commencer le débat :

      https://www.youtube.com/watch?v=ejksnPBJVtU

    • Agir ici et maintenant. Penser l’#écologie_sociale de Murray Bookchin

      L’effondrement qui vient n’est pas seulement celui des humains et de leur milieu, mais bien celui du capitalisme par nature prédateur et sans limites. Historiquement désencastré du social et nourri par l’exploitation et la marchandisation des personnes, il étend désormais son emprise sur toute la planète et sur tous les domaines du vivant. C’est en se désengageant d’un constat fataliste et culpabilisant que nous retrouverons une puissance d’agir ici et maintenant. Quoi de mieux, pour cela, que de relire Murray Bookchin et d’appréhender toutes les expérimentations et pratiques qui se développent après lui, aujourd’hui, autour de nous ?

      Floréal M. Romero dresse ici le portrait du fondateur de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Il retrace son histoire, son cheminement critique et politique. De l’Espagne au Rojava, en passant par le Chiapas, l’auteur propose, à partir d’exemples concrets, des manières d’élaborer la convergence des luttes et des alternatives pour faire germer un nouvel imaginaire comme puissance anonyme et collective.

      Essai autant que manifeste, ce livre est une analyse personnelle et singulière de la pensée de Bookchin qui trouve une résonance bien au-delà de l’expérience de l’auteur. Il apporte des conseils pratiques pour sortir du capitalisme et ne pas se résigner face à l’effondrement qui vient.

      https://www.editionsducommun.org/products/agir-ici-et-maintenant-floreal-m-romero

    • L’illusion localiste. L’arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé

      Rapprocher le pouvoir du citoyen , instaurer la « démocratie participative, soutenir le développement territorial et l’économie « de proximité…

      A l’approche des élections municipales, on assiste à une surenchère des mots d’ordre localistes et décentralisateurs. On les retrouve dans tous les discours politiques, de la gauche à l’extrème-droite en passant par la droite et les socio-démocrates.

      La participation des habitants et les promesses de changement « par en bas » sont dans tous les programmes. Les démarches et les listes « citoyennes », plus ou moins instrumentalisées par les partis traditionnels, se multiplient. Même le président de la République s’affiche localiste : en réponse à la crise de « Gilets jaunes », il promet une nouvelle phase de décentralisation pour la deuxième moitié de son mandat. A en croire nos élites, c’est donc par l’action municipale ou régionale que les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques pourraient être résolus...

      Ce livre s’attache à déconstruire ce mensonge. Car la mondialisation, elle, ne rapproche pas le pouvoir du citoyen, mais l’éloigne considérablement. Les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires, et s’imposent aux peuples par delà les principes démocratiques. Les droits sociaux sont en régression permanente à cause de la concurrence internationale. Et la classe politique n’en finit plus de se discréditer en obéissant aux injonctions des marchés.

      La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c’est le « localisme heureux » qu’à présent on cherche à nous vendre. Le terroir et les circuits courts pour compenser les ravages de la mondialisation. Le régionalisme pour masquer le désengagement de l’État, la destruction ou la privatisation des services publics.

      Cette « illusion localiste » doit être dénoncée. Non pas que l’action de proximité soit négligeable, car s’engager dans la vie locale est tout à fait nécessaire. Mais pour sortir du piège de la mondialisation, cela ne suffit pas. Plutôt que d’opposer l’action locale et celle de l’État, mieux vaudrait les articuler.

      http://www.editions-utopia.org/2019/11/04/lillusion-localiste

    • Un séminaire en ligne (et en italien) avec #Iolanda_Bianchi, qui a écrit une thèse de doctorat sur Barcelone:

      Città, beni comuni, partecipazione: Esiste il modello Barcellona? Seminario online di formazione con Iolanda Bianchi

      PRESENTAZIONE
      Barcellona è stata al centro delle mobilitazioni popolari contro le politiche di austerità che si svilupparono in Spagna a partire dal 2011 (il cosiddetto movimento degli indignados - M-15). Nel 2015 fu eletta al governo della città una coalizione civica «Barcelona en comú» guidata da Ada Colau, un’attivista per il diritto all’abitare. Da allora il governo locale si è impegnato a mettere in campo politiche volte a correggere le distorsioni dello sviluppo urbano di segno neoliberale, sui temi della regolamentazione degli alloggi turistici (a partire dal piano PEUAT del 2017), della vivibilità dello spazio pubblico (la pedonalizzazione di isolati urbani, i cosiddetti «superblocchi» o «supermanzanas»), della gestione dei beni comuni. Queste iniziative sono state segnate da successi come da fallimenti. Alla luce di questa esperienza, in questo seminario discutiamo del cosiddetto «modello Barcellona» di neo-municipalismo, in connessione con le esperienze italiane di campagne per il diritto alla città e all’abitare in cui noi in prima persona siamo stati coinvolti in questi anni.

      IOLANDA BIANCHI è una studiosa di processi politici in una dimensione urbana. Ha conseguito il dottorato di ricerca in urbanistica e politiche pubbliche presso l’Università Autonoma di Barcellona e l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia. La sua ricerca si focalizza sulle forme alternative di soddisfacimento dei bisogni e dei diritti primari alla scala urbana, osservate dal punto di vista delle collaborazioni tra società civile e istituzioni pubbliche. Attualmente è ricercatrice post-dottorato «Juan de la Cierva» presso l’IGOP, l’Istituto di Governo e Politica Pubblica dell’Università Autonoma di Barcellona. E’ autrice di numerosi articoli scientifici in riviste internazionali e italiane.

      https://www.facebook.com/events/409241853637821

    • Hello,

      La Fondation Roi Baudouin a initié pas mal de travaux, réflexions, projets visant à développer au niveau communal des analyses et/ou des projets qu’on pourrait qualifier « d’inspiré.e.s par un certain humanisme ». Je discerne un lien avec les études en urbanisme et je trouve (un peu « vite fait »...) par exemple 2 documents qui me semble potentiellement inscrits dans la liaison entre les thématiques Commune/Humanisme/Urbanisme (mais les « ismes », dont le municipal, sont sous-jacents, non spécifiquement étudiés). Cela pourrait être utile par exemple comme fond documentaire pour un tel atelier ? ;-)

      – La pauvreté des enfants au niveau local : cartographie communale
      https://www.kbs-frb.be/fr/cartographie_pauvreteinfantile
      – Communes Alzheimer Admis – Un guide pour vous inspirer
      https://www.kbs-frb.be/fr/Virtual-Library/2011/295136

  • Au moins 9 000 migrants honduriens bloqués par la police du Guatemala après avoir réussi à passer la frontière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/17/au-moins-9-000-migrants-honduriens-bloques-par-la-police-du-guatemala-apres-


    Des milliers de Honduriens se dirigeants vers les Etats-Unis se heurtent à aux soldats guatémaltèques à Vado Hondo, le 17 janvier 2021. LUIS ECHEVERRIA / REUTERS

    La caravane de migrants est entrée au #Guatemala entre vendredi soir et samedi matin dans l’espoir d’atteindre, à pied, les #Etats-Unis.

    Leur espoir d’atteindre les Etats-Unis s’amenuise. Plusieurs milliers de migrants honduriens entrés de force au Guatemala se sont heurtés, dimanche 17 janvier, à la #police et à la volonté des autorités guatémaltèques de les faire rentrer chez eux.

    La caravane, composée d’au moins 9 000 Honduriens répartis en plusieurs contingents, a progressé d’environ 50 kilomètres à l’intérieur du pays. Arrivés dans la ville de Vado Hondo, dans le département de Chiquimula, près de 6 000 d’entre eux (selon les chiffres de la police) se sont heurtés aux policiers et soldats déployés sur place. Depuis samedi soir, les #migrants sont bloqués à ce point stratégique en raison de la géographie accidentée des lieux.

  • Migrants : Louis Witter et Simon Hamy dénoncent une « entrave » à la liberté d’informer devant la justice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/04/etre-tenus-a-l-ecart-ce-n-est-pas-normal-deux-journalistes-denoncent-une-ent

    Affirmant qu’ils ont été empêchés de documenter l’évacuation de camps de #migrants près de #Calais, les reporters indépendants Louis Witter et Simon Hamy ont déposé, lundi, un recours en référé-liberté. Par Laurie Moniez (Lille, correspondante)

    « Jusqu’ici, il n’y avait que deux pays qui m’avaient empêché de travailler : la Hongrie de Viktor Orban et le Maroc de Mohammed VI. Maintenant, il y a la France. » Photojournaliste indépendant, Louis Witter, 25 ans, couvre les crises migratoires depuis six ans. Lundi 4 janvier, devant le tribunal administratif de Lille, le reporter dénonçait, avec son confrère Simon Hamy, l’ « entrave » à la #liberté_d’informer que représente selon eux l’impossibilité d’accéder à des évacuations de camps de migrants sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais.

    Dans une requête en référé-liberté, tous deux demandent au tribunal d’enjoindre aux préfectures de les « autoriser à accéder aux différents sites » d’évacuation pour y effectuer leurs reportages. En cause, notamment : plusieurs épisodes durant lesquels les deux journalistes disent avoir été empêchés d’exercer leur métier.

    Mardi 29 décembre 2020, au petit matin, le photojournaliste et son collègue rédacteur indépendant suivaient l’évacuation d’un camp de migrants à Grande-Synthe. Après un contrôle de leurs pièces d’identité et cartes de presse, « prises en photo par ce qui semblait être le téléphone personnel de policiers », racontent-ils à la présidente du tribunal, les forces de l’ordre leur interdisent de passer au-delà d’un périmètre de sécurité. « Cette interdiction de filmer et de photographier a été faite verbalement et physiquement avec la main sur l’objectif de l’appareil, en plus du phare d’un fourgon de police braqué vers nous », précise Louis Witter.

    A cinq reprises, les 29 et 30 décembre, ils se sont ainsi vu refuser l’accès aux sites démantelés à Grande-Synthe, Calais et Coquelles. Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, a « condamné ces pratiques d’obstruction et d’intimidation ». L’avocat des deux journalistes, Me Henry-François Cattoir, dénonce une atteinte grave à la liberté d’informer. « Il faudrait donc, comme l’a sous-entendu [le ministre de l’intérieur, Gérald] Darmanin, une accréditation pour suivre des opérations de police maintenant ? », feint-il de s’interroger à l’audience.

    « Qu’est-ce qui gêne ? »

    Sur son compte Twitter, le photojournaliste Louis Witter avait diffusé mardi 29 décembre des #images prises au téléobjectif des tentes des migrants lacérées à coups de couteau par un homme chargé selon lui du « nettoyage » du camp de migrants.

    Voici une photo des membres des équipes de nettoyage qui accompagnent les policiers lors des expulsions de réfugiés à Grande-Synthe.

    Cagoule deux trous, couteau à la main pour lacérer les tentes. Imaginez deux seconde la stupeur des exilés réveillés par ça à 8H ce matin.

    Comment lacérer à coups de couteau une tente de réfugié à neuf heures du matin par trois degrés celsius", mode d’emploi offert par @prefet59 ce matin à Grande-Synthe.

    https://twitter.com/LouisWitter/status/1343833651667206145

    « Pourquoi interdire l’accès aux journalistes ?, insiste Me Cattoir. Pour les empêcher de documenter sur la manière dont se passent les opérations ? Qu’est-ce qui gêne ? » « Un périmètre de sécurité, c’est quelque chose de tout à fait classique, cela ne choque absolument personne et pas même la presse », répond au nom de la préfecture du Nord Hervé Tourmente, rappelant que l’opération d’évacuation du camp de Grande-Synthe le 29 décembre s’était déroulée sur ordonnance judiciaire avec octroi de la force publique. « Il n’y a pas un incendie, une expulsion, une interpellation sans un périmètre de sécurité. L’enjeu est d’éviter tout suraccident », assure-t-il au tribunal.

    Le sous-préfet de Calais, Michel Tournaire, précise de son côté qu’ « un compte rendu complet des opérations avait été fourni à travers un communiqué de presse détaillant de manière assez précise le déroulé, ce qui permet après à la presse locale d’informer les lecteurs si nécessaire ».(sic) Mais les journalistes souhaitent pouvoir décrire ces évacuations à partir de ce qu’ils ont vu. « On voulait vérifier sur place ce que les ONG et consortiums d’associations nous avaient décrit, explique le journaliste Simon Hamy, 30 ans. Ils nous avaient souhaité bonne chance. On s’est sentis impuissants à témoigner. »

    Les deux reporters ont prévu de retourner sur les camps de migrants du Calaisis dès cette semaine. « On a déposé cette requête en référé-liberté, car c’est important de marquer le coup, pas forcément pour nous mais pour tous les journalistes qui souhaitent travailler sur les expulsions, confie Louis Witter. Certains ont l’impression d’être dans la normalité en étant ainsi tenus à l’écart, mais ce n’est pas normal. »

    Depuis le démantèlement de la « jungle » de Calais en 2016 – où ont vécu jusqu’à 10 000 migrants –, les autorités veulent éviter par tous les moyens les « points de fixation ». Lors de l’opération du 30 décembre à Calais, seuls 85 migrants sur près de 300 ont été mis à l’abri par les services de la préfecture. La décision du tribunal administratif de Lille sur la requête en référé des deux journalistes est attendue au plus tard pour mardi.

  • Thread by LouisWitter on Thread Reader App – Thread Reader App
    29 Dec 2020
    https://threadreaderapp.com/thread/1343833651667206145.html

    8H45 à Grande Synthe où une expulsion de réfugiés a lieu en ce moment.

    Deux contrôles d’identité, impossible d’entrer dans la forêt où une vingtaine de policiers sont entrés.

    Ils sont accompagnés d’équipes de nettoyage, qui lacèrent les tentes pour empêcher leur réutilisation.

    Il a beaucoup plus ces derniers jours, le sol est trempé, spongieux. Une à une, les policiers détruisent les tentes où dorment encore des exilés.

    Un homme kurde est sorti à la hâte, paquet d’affaires en main, pour repartir plus loin dans la forêt. Image
    Actuellement il pleut, il fait deux degrés. Certains filent vite, emportant sur des caddies ce qu’ils peuvent sauver des coups de cutter.

    Des policiers tentent de les convaincre de prendre les bus, sans savoir eux-mêmes où ces bus emmèneront les réfugiés. Image

    Toutes les tentes et bâches sont une à une coupées, lacérées, comme ici au loin (désolé pour la quali du zoom) Image

    Un jeune Kurde d’Erbil, dépité et riant nerveusement, fait un snap de sa grande tente orange en train d’être détruite, « oh no, man, don’t touch my house, no, no » silence, puis « OH. I’m homeless now ».


    Pour vous faire une idée des conditions de vie des réfugiés à Grande Synthe, voilà l’état du sol, près des tentes. Image
    11H28, ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu partir dans les bus brûlent leurs couvertures qui, jetées dans la boue lors de la saisie des tentes par les forces de l’ordre, sont trempées, salies et inutilisables. Image

    Tous les jours, ce sont les scènes de la Place de la République qui se rejouent dans le Nord sous la flotte et dans une routine terriblement révoltante. On a finalement pu zigzaguer et faire notre travail, publié bientôt je l’espère.

    Fin de l’expulsion à Grande Synthe.
    Voici une photo des membres des équipes de nettoyage qui accompagnent les policiers lors des expulsions de réfugiés à Grande-Synthe.


    Cagoule deux trous, couteau à la main pour lacérer les tentes. Imaginez deux seconde la stupeur des exilés réveillés par ça à 8H ce matin. Image

    "Comment lacérer à coups de couteau une tente de réfugié à neuf heures du matin par trois degrés celsius", mode d’emploi offert par @prefet59 ce matin à Grande-Synthe.

    Et j’aimerais bien interviewer les gens qui s’indignent du squat d’un resto à Paris parce que "LA PROPRIETE PRIVÉE C’EST SACRÉ" mais qui gilbermontagnent le fait qu’on détruit quotidiennement le dernier bien et le dernier toit de centaines de personnes chaque jour. Allez bonsoir.

    https://twitter.com/LouisWitter/status/1343833651667206145
    #migrants #expulsions #Grande_Synthe

    • François Burland

      François Burland (1958) est artiste plasticien. Basé au Mont-Pèlerin/VD, son travail appartient à la scène internationale. Son oeuvre déploie une palette d’expressions artistiques multiples. A travers le dessin notamment, il rassemble diverses mythologies et croyances, mêlant des sources anciennes et contemporaines.
      Avec des matériaux de récupération, il crée des objets et ou réalise des installations monumentales.

      François Burland vivifie les idéologies de son enfance sans affirmer une vision politique, mais en faisant émerger humour, nostalgie et inventivité.

      Il initie récemment un tournant dans sa carrière artistique en valorisant les collaborations et l’organisation de projets participatifs. Il mène ainsi depuis 2011 des projets artistiques avec des jeunes migrants mineurs non-accompagnés (MNA) afin de les aider à s’insérer dans le monde du travail.

      https://www.francoisburland.com/biographie-francois-burland

  • Les cas de délation en hausse : deux Ixelloises dénoncées par un voisin qui imaginait un salon de coiffure clandestin
    https://bx1.be/ixelles/les-cas-de-delation-en-hausse-deux-ixelloises-denoncees-par-un-voisin-qui-imaginait-un-salon-de-coiffure-clandestin/?theme=classic

    Une Ixelloise, en train de se faire tresser les cheveux par sa fille, a été dénoncée le 14 décembre dernier à la police par un voisin car ce dernier pensait qu’il s’agissait… d’un salon de coiffure clandestin.

    https://www.youtube.com/watch?v=pWJDmhA8iKQ

    L’histoire racontée par Didier est étonnante : cet Ixellois a été surpris par la police de Bruxelles Capitale-Ixelles le 14 décembre dernier. Une dizaine d’agents de police sont venus frapper à sa porte car un voisin affirmait qu’un salon de coiffure clandestin était installé chez lui… Le voisin avait en fait aperçu la fille de Didier en train de tresser les cheveux de sa maman aux abords de la fenêtre ouverte de la maison. Il avait pris une photo et crié à Didier et sa famille qu’il allait appeler la police, explique le père de famille.

    Finalement, Didier et sa famille n’ont pas été mis à l’amende vu qu’ils étaient… dans leur foyer, et sans salon de coiffure dans leur habitation.

    Ce cas est loin d’être isolé selon la police, qui confirme que les cas de délation suite aux mesures sanitaires sont en hausse. Le plus souvent pour des rassemblements de personnes ou pour du tapage nocturne.#

    #Covid #Délation #Police #Coronavirus #Ixelles une commune bruxellois a fort taux de #migrants_fiscaux Là bas, leur #petain se nomme #léon_degrelle

    • Coronavirus, restrictions et dénonciations : "On reçoit même des courriers anonymes réalisés avec lettres découpées dans les journaux
      https://www.rtbf.be/info/societe/detail_covid-19-et-restrictions-le-belge-denonce-ses-voisins?id=10659230

      « C’est une horreur, on en reçoit des dizaines par jour » . Au bout du téléphone, David Quinaux, porte-parole de la zone de police de Charleroi confie son étonnement et son désarroi. Depuis le premier confinement et les premières mesures sanitaires liées au coronavirus, au printemps 2020, le commissariat doit gérer une quantité invraisemblable de dénonciations : « Depuis le mois de mars, cela n’arrête pas. Les gens dénoncent tout et n’importe quoi. On reçoit même des courriers anonymes réalisés avec lettres découpées dans les journaux et collées sur une feuille de papier. C’est du genre : dans le studio du troisième étage, à côté de l’appartement d’une cousine, il y a une dame qui coiffe. Si en 40, on avait dénoncé comme ça, il ne resterait plus beaucoup de coiffeurs aujourd’hui ! ».
      . . . . . .

      Comme toujours, mais peut-être un peu plus souvent ces temps-ci, la police de Bruxelles-Capitale reçoit des courriers du genre : « Vous devriez aller voir à cette adresse… ». Les dénonciations pour des métiers de contact exercés dans la clandestinité ? Ce n’est pas le fait le plus marquant. Mais ce qui est certain, c’est que ce deuxième confinement est beaucoup moins calme que le premier. « Pendant les mois de mars et avril, les gens étaient un peu tétanisés, explique Olivier Slosse. Ils avaient très peur de contracter le virus. Cette fois-ci c’est différent. Je ne sais pas si c’est par habitude ou par lassitude, mais la population est moins prête à respecter les mesures sanitaires. A la rue Neuve ou à la Grand-Place, si nos stewards n’intervenaient pas, les gens seraient les uns contre les autres ».
      . . . . . .
      A la campagne aussi, on dénonce
      Dans la zone rurale de Libramont, la police est habituée aux conflits de voisinage. Mais depuis que le virus est entré chez nous, avec ses deux confinements, il y a plus d’appels. Combien ? « C’est difficile à quantifier, nous dit un inspecteur de police qui préfère rester anonyme, ça dépend des jours. Ce week-end, nous avons quatre appels. Ce sont souvent des voisins qui nous disent qu’il y a une fête de famille avec trop de monde, ou des personnes qui habitent près d’un gîte, où là aussi il y a du monde. Avec la fin de l’année, cela ne va pas s’arrêter, je pense que nous allons avoir de plus en plus d’appels ».

      A la police de Libramont, il y a du travail, beaucoup de travail depuis le Covid. « On n’arrête pas, ajoute cet inspecteur, on a trois patrouilles en permanence par jour et elles ne chôment pas. Beaucoup de gens dénoncent parce qu’ils sont frustrés quand ils voient ce que les autres se permettent. Les relations avec les citoyens sont aussi beaucoup plus tendues. D’un côté, il y a les gens qui dénoncent, de l’autre, il y a ceux qui nous disent lors des contrôles : vous n’avez rien d’autre à faire ? ».

      #dénonciations #lettres_anonymes

  • Pour la liberté des migrants et contre le racisme institutionnel : appel transnational du 18 décembre
    https://leparia.fr/pour-la-liberte-des-migrants-et-contre-le-racisme-institutionnel-appel-trans

    Appel à manifestation pour la journée internationale des migrants

     

    Coordinamento Migranti

     

    Le 18 décembre 2020, journée internationale des migrants, les migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, demandeurs de papiers et deuxièmes générations se mobiliseront contre le racisme institutionnel, l’exploitation et le patriarcat. Nous nous mobiliserons le 18 décembre, même si nous savons déjà que nous ne nous arrêterons pas là, car notre lutte est dirigée contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression. Alors que nous sommes tous confrontés au #racisme_institutionnel et à la violence aux frontières, les femmes migrantes doivent également lutter contre la violence patriarcale dans les maisons, les espaces publics et les lieux de travail. Si notre travail a été reconnu comme « essentiel » pendant la pandémie, cela a permis d’intensifier notre exploitation, en nous imposant des horaires plus longs et en nous obligeant à travailler dans des conditions dangereuses. Pourtant, nos manifestations, marches, piquets et assemblées se sont multipliées, montrant que nous ne pouvons pas être réduits au silence. Des grèves ont été organisées contre l’exploitation, le racisme et le patriarcat, de la France à l’Italie, de l’Espagne à la Pologne, de la Bulgarie à la Turquie et à la Géorgie, montrant que nos luttes sont “essentielles” et non les profits des patrons.

    Le 18 décembre, des marches et des manifestations seront organisées dans toute l’Europe et au-delà. Alors que les institutions nationales et l’Union européenne célébreront formellement les droits des #migrants, nous appelons à la fin du régime juridique raciste et d’exploitation basé sur le lien entre les papiers et le contrat de travail. Nous rejetons la logique patriarcale qui lie les documents des femmes à leur mari et à leur famille. Nous refusons la façon dont les enfants des migrants sont considérés comme des étrangers dans le lieu où ils sont élevés. Nous rejetons toutes les divisions basées sur les décisions institutionnelles arbitraires sur qui a droit à l’#asile ou non.

  • La force des témoignages - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/La-force-des-temoignages

    Je suis de celles et ceux qui pensent que cette violence se déploie jusque dans notre psychisme et nos rapports intimes et que c’est important d’en parler au plus près de nos expériences. C’est pour ça que j’ai choisi (après quelques hésitations) de mettre en lumière deux témoignages très différents, celui de Gabrielle Deydier sur la haine pour les personnes obèses et celui d’Antonin Richard, sauveteur en mer.

    À propos de : Gabrielle Deydier, On ne naît pas grosse, Goutte d’or, 2020, 128 pages, 7,50 €
    https://seenthis.net/messages/727199

    Les médecins, parfois salvateurs mais en majorité toujours très mal informé·es sur l’obésité, sont souvent rien moins qu’aidant·es : incapables de comprendre les différentes causes de l’obésité (mauvaise alimentation due à la pauvreté, troubles alimentaires, problèmes physiologiques), ils et elles fournissent des solutions stéréotypées qui aggravent les maux de leurs patient·es : jadis des régimes, aujourd’hui de la chirurgie de l’estomac, efficace à court terme mais dangereuse, décevante et lourde d’effets secondaires.

    Et : Antonin Richard, Ce matin la mer est calme. Journal d’un marin-sauveteur en Méditerranée, Les Étaques, 2020, 200 pages, 9 €
    https://seenthis.net/messages/888455

    Antonin, c’est un copain. Et 2016-2019, les années qu’il raconte ici, c’est en partie la période pendant laquelle nous nous croisions régulièrement à Lille. Il était discret sur ses expériences de sauveteur en mer et nous sommes nombreux à avoir découvert par ses écrits ce qu’il faisait lors de ses séjours en Grèce ou à Malte. Sans surprise donc, son récit est à la fois intime et tourné vers les autres : camarades d’équipage, « invité·es » rescapé·es de leurs embarcations de fortune alors qu’ils et elles tentent de traverser la mer pour atteindre l’eldorado européen.

    #Aude_Vidal #recension #livre #intime #politique #obésité #grossophobie #migrants #Méditerranée #Gabrielle_Deydier #Antonin_Richard

  • Mineurs à la rue : hommes et femmes politiques, cessez de fuir vos responsabilités
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/121220/mineurs-la-rue-hommes-et-femmes-politiques-cessez-de-fuir-vos-respon

    À Montreuil, les lieux militants accueillent les mineur·e·s étranger·e·s, qui font les frais de l’abandon et de la violence de l’État. Un ensemble d’associations interpelle le gouvernement et les élu·e·s concerné·e·s : « c’est à vous, hommes et femmes politiques, en charge de l’État, des départements et des villes, de prendre vos responsabilités. C’est-à-dire de loger ces jeunes victimes d’une violence systémique qui les laisse sans protection, à la rue. »
    Lettre à Emmanuel Macron, président de la République, Stéphane Troussel, président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, Anne Hidalgo, présidente du Conseil général de Paris et maire de Paris
    Patrice Bessac, maire de Montreuil, ainsi qu’à toute personne a priori élu·e et a priori responsable d’avoir laissé à la rue d’une quinzaine de jeunes personnes migrantes mineures en Île-de-France, et pour tou·te·s les autres, ici ou ailleurs, avec ou sans papier, majeures ou non.

    Après deux théâtres, ce sont des lieux militants de #Montreuil – La Maison Ouverte puis La Parole Errante – qui accueillent depuis quelques jours une quinzaine de #migrants mineurs pour qu’ils ne soient pas remis à la rue en plein hiver. Ils sont accompagnés par l’association « Les midis du MIE » (#mineurs_isolés_étrangers) qui depuis deux ans, va de lieux en lieux pour mettre à l’abri ces jeunes. A Paris 18e, c’est la Maison Verte qui s’apprête à accueillir des mineurs accompagnés par l’association Utopia 56. Des centaines d’entre eux sont hébergés chez des particuliers. Mais combien de milliers d’autres sont à la rue ? Combien d’entre eux se retrouvent en centre de rétention ?

    Sollicités par l’association « les midis du MIE », nous avons décidé d’organiser une chaîne de solidarité concrète et locale, même si cet énième accueil provisoire n’est pas la solution pérenne à laquelle ces jeunes ont droit. Nos lieux d’activité et d’organisation n’apportent pas une solution de logement, et en ce sens cet accueil n’est qu’une étape supplémentaire dans un provisoire qui, pour ces jeunes, n’en finit pas de durer.

    En dépit de cela, requis par l’urgence de la situation, et comme le font de plus en plus de collectifs, d’associations et d’individus, nous avons décidé d’agir à l’endroit où vous fuyez vos responsabilités : tout vaut mieux que la rue surtout pour ces jeunes vulnérables.

    #accueil #solidarité

  • Fouilles à nu et agressions sexuelles : flics violeurs au Mesnil-Amelot
    https://paris-luttes.info/fouilles-a-nu-et-agressions-14554

    En quelques semaines plusieurs personnes prisonnières ou proches de prisonniers au CRA du Mesnil Amelot avec qui nous avons été en contact nous ont raconté qu’elles avaient subi des violences sexuelles de la part des flics. A chaque fois, c’est les mêmes flics : ceux d’une des deux équipes du CRA 3 qui visiblement sont, encore plus que les autres, de sales violeurs racistes. Source : Paris-luttes.info

  • Crises des islams et crises globales

    Louis de Colmar

    https://lavoiedujaguar.net/Crises-des-islams-et-crises-globales

    L’idéologie occidentale a tendance à présenter l’« islam » comme un tout cohérent, ainsi qu’à confondre l’augmentation de la médiatisation de la question dite islamique avec un renforcement de la cohésion de l’islam. Or, je dirais que l’on assiste exactement au contraire, c’est-à-dire à un processus d’implosion de l’islam : jamais encore, sans doute, la conflictualité interne à l’islam n’aura été aussi forte, aussi exacerbée…

    Ce que nous pouvons constater aujourd’hui, c’est l’échec de la greffe « nationale » (au sens occidental du terme) tentée au sortir de la Première Guerre mondiale tout particulièrement au Moyen-Orient. Ce rejet est devenu manifeste lors de l’effondrement de l’antagonisme structurant du XXe siècle entre la version libérale classique et la version dirigiste, en particulier léniniste, du capitalisme, qui a eu lieu durant la guerre d’Afghanistan, et qui aura été marqué par l’effondrement de l’URSS en 1989.

    L’effondrement de l’URSS, qui n’est que l’expression la plus visible de l’effondrement de la perception et de l’intelligibilité « classique » du capitalisme issues de la conscience historique du XIXe siècle, a ainsi ouvert la boîte de Pandore des contradictions géopolitiques qui avaient été mises sous le boisseau des illusions progressistes. (...)

    #islam #crise #implosion #conflictualité #capitalisme #URSS #effondrement #Afghanistan #Gilles_Kepel #Iran #Empire_ottoman #religion #nomades #migrants #errance #déracinement #État #France #Karl_Polanyi #Nedjib_Sidi_Moussa

    • Peut-être peut-on souligner le cas particulier de l’État français qui, parce qu’il a, plus que tous les autres, privilégié significativement le pôle politique aux dépens du pôle religieux, est de ce fait confronté à une crise de cohésion étatique plus forte que ses voisins, car plus bridé qu’eux dans ses capacités de rééquilibrage. Il est ici sans doute symptomatique que le ministère chargé du maintien de l’ordre soit également celui qui s’occupe des élections et des cultes...

  • Une nouvelle loi d’oppression des #migrants à l’Assemblée Nationale
    https://www.frustrationmagazine.fr/tarification-migrants

    Qu’est ce qui peut bien forcer Les Républicains de l’Assemblée nationale à porter une telle mesure maintenant ? La réponse est simple, démontrer aux électeurs que dans la grande empoignade avec LREM et RN, ils sont toujours dans la course au plus racistes (pardon, on dit Patriotes !). Le but de cette PPL est donc purement électoraliste et démagogique. Face à l’offensive Macron (Sécurité globale, Séparatisme) et au RN (à qui il faut bien reconnaître une certaine maîtrise de la saloperie raciste), Les Républicains doivent hausser le ton. C’est notamment le rôle d’Eric Ciotti (premier cosignataire de la proposition de loi) qui voulait ouvrir un “Guantánamo à la française” il y a trois semaines.

    Mais ce que prétendent nos députés LR, c’est que leur seule motivation est de rétablir “équité” et “justice”. Non vous ne rêvez pas, c’est dans l’exposé des motifs (préambule d’un texte de loi). Les députés Républicains veulent de l’équité, c’est-à-dire un traitement différencié en soumettant une population particulièrement exposée aux tarifications pleines. Merci de nous rappeler qu’à droite équité signifie discrimination.

    Mais Madame LE GRIP a raison de vouloir garantir “le principe de justice”, elle ne sait juste pas comment s’y prendre. Quand elle ne comprend pas pourquoi on donnerait aux étrangers des “avantages” auxquels n’ont pas accès certains français, il faut répondre : “comment se fait-il que tous les pauvres de notre pays n’aient pas accès aux transports publics gratuitement ?”. Poussons l’idée, pourquoi les transports publics, service public financé avec nos impôts, ne sont-ils pas gratuits ? Selon l’INSEE, le transport est le premier ou deuxième (selon le lieu d’habitation) poste de dépense des ménages. Soyons justes, alignons les situations, mais par le haut !

    Sauf qu’un autre argument est avancé par la députée : pourquoi faire disposer de réductions les sans-papiers “alors même qu’ils sont en infraction avec lois de la République” ? Pour comprendre cet argument, il faut revenir à la source de cette proposition de loi. En février 2016, l’autorité organisatrice des transports de la région Ile-de-France (devenue IDF-Mobilité) adopte une délibération mettant fin à la réduction pour les sans-papiers (Merci Pécresse !). Le 25 janvier 2018, cette décision est annulée par le Tribunal administratif car le bénéfice d’une réduction tarifaire ne peut être lié “qu’à une seule condition de ressources, et non à une condition de régularité du séjour en France“. Pour faire simple, tu es pauvre, tu y as droit.

    Cette décision rappelle bien que selon la loi seul le revenu peut justifier de l’obtention de la réduction, rien d’autre. Or si l’on suit la logique de la droite, une réduction tarifaire pourrait dépendre d’autres facteurs et à ce rythme là, soyons inventifs. Elle pourrait être liée au bon comportement de la personne dans la société ce qui ferait de la suppression de cette tarification spéciale, à terme, une punition.

  • "Réfugiés", « migrants », « exilés » ou « demandeur d’asile » : à chaque mot sa fiction, et son ombre portée

    Alors que les violences policières contre un campement éphémère de personnes exilées font scandale, comment faut-il nommer ceux dont les tentes ont été déchiquetées ?

    Nombreuses et largement unanimes, les réactions qui ont suivi l’intervention de la police, lundi 23 novembre au soir, place de la République à Paris, condamnent la violence des forces de l’ordre. De fait, après cette intervention pour déloger le campement éphémère installé en plein Paris dans le but de donner de l’écho à l’évacuation récente d’un vaste camp de réfugiés sur les contreforts du périphérique, les images montrent les tentes qui valsent, les coups qui pleuvent, des matraques qui cognent en cadence, et de nombreux soutiens nassés en pleine nuit ainsi que la presse. Survenu en plein débat sur la loi de sécurité globale, et après de longs mois d’un travail tous azimuts pour poser la question des violences policières, l’épisode a quelque chose d’emblématique, qui remet au passage l’enjeu de l’accueil migratoire à la Une des médias.

    Une occasion utile pour regarder et penser la façon dont on nomme ceux qui, notamment, vivent ici dans ces tentes-là. Durant toute la soirée de lundi, la réponse policière à leur présence sur la place de la République a été amplement commentée, en direct sur les réseaux sociaux d’abord, puis sur les sites de nombreux médias. Si certains utilisaient le mot “migrants” désormais ordinaire chez les journalistes, il était frappant de voir que d’autres termes prenaient une place rare à la faveur de l’événement à chaud. Et en particulier, les mots “réfugiés” et “exilés”.

    En ligne, Utopia56, le collectif à l’origine de l’opération, parle de “personnes exilées”. Chez Caritas France (ex-Secours catholique), c’est aussi l’expression qu’utilise par exemple, sur la brève bio de son compte twitter, la salariée de l’humanitaire en charge des projets “solidarité et défense des droits des personnes exilées”. Ce lexique n’a rien de rare dans le monde associatif : la Cimade parle aussi de longue date de “personnes exilées”, la Fédération des acteurs de solidarités qui chapeaute 870 associations de même, et chez chez Act up par exemple, on ne dit pas non plus “migrants” mais “exilés”. Dans la classe politique, la nuit de violences policières a donné lieu à des déclarations de protestation où il n’était pas inintéressant d’observer l’usage des mots choisis dans le feu de l’action, et sous le projecteur des médias : plutôt “exilés” chez les écologistes, via le compte twitter “groupeecoloParis”, tandis qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris, parlait quant à elle de “réfugiés”.

    Du côté des médias, le terme poussé par le monde associatif n’a sans doute jamais aussi bien pris qu’à chaud, dans l’épisode de lundi soir : sur son compte Twitter, CNews oscillait par exemple entre “migrants” et “personnes exilées”... au point de se faire tacler par ses abonnés - il faudrait plutôt dire “clandestins”. Edwy Plenel panachait pour sa part le lexique, le co-fondateur de Médiapart dénonçant au petit matin la violence dont avaient fait l’objet les “migrants exilés”.

    Peu suspect de gauchisme lexical, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, affirmait de son côté saisir l’IGPN pour une enquête sur cette évacuation d’un “campement de migrants”, tandis que le mot s’affichait aussi sur la plupart des pages d’accueil des sites de médias. Comme si le terme “migrants” était devenu un terme générique pour dire cette foule anonyme de l’immigration - sans que, le plus souvent, on interroge en vertu de quels critères ? Cet épisode de l’évacuation violente de la place de la République est en fait l’occasion idéale pour regarder la façon dont le mot “migrants” s’est disséminé, et remonter le film pour comprendre comment il a été forgé. Car ce que montre la sociologue Karen Akoka dans un livre qui vient justement de paraître mi-novembre (à La Découverte) c’est que cette catégorie est avant tout une construction dont la sociogenèse éclaire non seulement notre façon de dire et de penser, mais surtout des politiques publiques largement restées dans l’ombre.
    Les mots de l’asile, ces constructions politiques

    L’Asile et l’exil, ce livre formidable tiré de sa thèse, est à mettre entre toutes les mains car précisément il décortique en quoi ces mots de l’immigration sont d’abord le fruit d’un travail politique et d’une construction historique (tout aussi politique). Les acteurs de cette histoire appartiennent non seulement à la classe politique, mais aussi aux effectifs des officiers qui sont recrutés pour instruire les demandes. En centrant son travail de doctorat sur une sociohistoire de l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, créé en 1952, la chercheuse rappelle qu’il n’est pas équivalent de parler d’exil et d’asile, d’exilés, de demandeurs d’asile, de migrants ou de réfugiés. Mais l’ensemble de sa démonstration éclaire en outre toute la part d’artifice que peut receler ce raffinage lexical qui a permis à l’Etat de construire des catégories d’aspirants à l’exil comme on labelliserait des candidats plus ou moins désirables. Face aux "réfugiés", légitimes et acceptables depuis ce qu’on a construit comme une forme de consensus humaniste, les "migrants" seraient d’abord là par émigration économique - et moins éligibles. Tout son livre consiste au fond en une déconstruction méthodique de la figure du réfugié désirable.

    Les tout premiers mots de l’introduction de ce livre (qu’il faut lire en entier) remontent à 2015 : cette année-là, Al-Jazeera annonçait que désormais, celles et ceux qui traversent la Méditerranée seront pour de bon des “réfugiés”. Et pas des “migrants”, contrairement à l’usage qui était alors en train de s’installer dans le lexique journalistique à ce moment d’explosion des tentatives migratoires par la mer. Le média qatari précisait que “migrants” s’apparentait à ses yeux à un “outil de deshumanisation”. On comprenait en fait que “réfugié” était non seulement plus positif, mais aussi plus légitime que “migrant”.

    En droit, c’est la Convention de Genève qui fait les “réfugiés” selon une définition que vous pouvez consulter ici. Avant ce texte qui remonte à 1951, on accueillait aussi des réfugiés, quand se négociait, au cas par cas et sous les auspices de la Société des nations, la reconnaissance de groupes éligibles. Mais le flou demeure largement, notamment sur ce qui, en pratique, départirait le “réfugié” de “l’étranger”. A partir de 1952, ces réfugiés répondent à une définition, mais surtout à des procédures, qui sont principalement confiées à l’Ofpra, créé dans l’année qui suit la Convention de Genève. L’autrice rappelle qu’à cette époque où l’Ofpra passe d’abord pour une sorte de “consulat des régimes disparus”, il y a consensus pour considérer que l’institution doit elle-même employer des réfugiés chargés de décider du sort de nouveaux candidats à l’asile. A l’époque, ces procédures et ces arbitrages n’intéressent que très peu de hauts fonctionnaires. Ca change progressivement à mesure que l’asile se politise, et la décennie 1980 est une bonne période pour observer l’asile en train de se faire. C’est-à-dire, en train de se fabriquer.

    La construction du "réfugié militant"

    Sur fond d’anticommunisme et d’intérêt à relever la tête après la guerre coloniale perdue, la France décidait ainsi au début des années 80 d’accueillir 130 000 personnes parmi celles qui avaient fui l’un des trois pays de l’ex-Indochine (et en particulier, le Vietnam). On s’en souvient encore comme des “boat people”. Ils deviendront massivement des “réfugiés”, alors que le mot, du point de vue juridique, renvoie aux critères de la Convention de Genève, et à l’idée de persécutions avérées. Or Karen Akoka rappelle que, bien souvent, ces procédures ont en réalité fait l’objet d’un traitement de gros. C’est-à-dire, qu’on n’a pas toujours documenté, dans le détail, et à l’échelle individuelle, les expériences vécues et la position des uns et des autres. Au point de ne pas trop chercher à savoir par exemple si l’on avait plutôt affaire à des victimes ou à des bourreaux ? Alors que le génocide khmer rouge commençait à être largement connu, l’idée que ces boat people massivement arrivés par avion camperaient pour de bon la figure du “bon réfugié” avait cristallisé. La chercheuse montre aussi que ceux qui sont par exemple arrivés du Vietnam avaient fait l’objet d’un double tri : par les autorités françaises d’une part, mais par le régime vietnamien d’autre part… et qu’il avait été explicitement convenu qu’on exclurait les militants politiques.

    Or dans l’imaginaire collectif comme dans le discours politique, cette représentation du réfugié persécuté politiquement est toujours très active. Elle continue souvent de faire écran à une lecture plus attentive aux tris opérés sur le terrain. Et empêche par exemple de voir en quoi on a fini par se représenter certaines origines comme plus désirables, par exemple parce qu’il s’agirait d’une main-d’œuvre réputée plus docile. Aujourd’hui, cette image très puissante du "réfugié militant" reste arrimée à l’idée d’une histoire personnelle légitime, qui justifierait l’étiquetage de certains “réfugiés” plutôt que d’autres. C’est pour cela qu’on continue aujourd’hui de réclamer aux demandeurs d’asile de faire la preuve des persécutions dont ils auraient fait l’objet.

    Cette enquête approfondie s’attèle à détricoter ce mirage du "bon réfugié" en montrant par exemple que, loin de répondre à des critères objectifs, cette catégorie est éminemment ancrée dans la Guerre froide et dans le contexte post-colonial. Et qu’elle échappe largement à une approche empirique rigoureuse, et critique. Karen Akoka nous dépeint la Convention de Genève comme un cadre qui se révèle finalement assez flou, ou lâche, pour avoir permis des lectures et des usages oscillatoires au gré de l’agenda diplomatique ou politique. On le comprend par exemple en regardant le sort de dossiers qu’on peut apparenter à une migration économique. Sur le papier, c’est incompatible avec le label de “réfugié”. Or dans la pratique, la ligne de partage entre asile d’un côté, et immigration de l’autre, ne semble plus si étanche lorsqu’on regarde de près qui a pu obtenir le statut dans les années 1970. On le comprend mieux lorsqu’on accède aux logiques de traitement dans les années 70 et 80 : elles n’ont pas toujours été les mêmes, ni été armées du même zèle, selon l’origine géographique des candidats. Edifiant et très pédagogique, le sixième chapitre du livre d’Akoka s’intitule d’ailleurs “L’Asile à deux vitesses”.

    L’autrice accorde par exemple une attention particulière à la question des fraudes. Pas seulement à leur nombre, ou à leur nature, mais aussi au statut que les institutions ont pu donner à ces fraudes. Ainsi, Karen Akoka montre l’intérêt qu’a pu avoir l’Etat français, à révéler à grand bruit l’existence de “filières zaïroises” à une époque où la France cherchait à endiguer l’immigration d’origine africaine autant qu’à sceller une alliance avec le Zaïre de Mobutu. En miroir, les entretiens qu’elle a menés avec d’anciens fonctionnaires de l’Ofpra dévoilent qu’on a, au contraire, cherché à dissimuler des montages frauduleux impliquant d’ex-Indochinois.

    Les "vrais réfugiés"... et les faux

    Entre 1970 et 1990, les chances de se voir reconnaître “réfugié” par l’Ofpra ont fondu plus vite que la banquise : on est passé de 90% à la fin des années 70 à 15% en 1990. Aujourd’hui, ce taux est remonté (de l’ordre de 30% en 2018), mais on continue de lire que c’est le profil des demandeurs d’asile qui aurait muté au point d’expliquer que le taux d’échec explose. Ou que la démarche serait en quelque sorte détournée par de “faux demandeurs d’asile”, assez habiles pour instrumentaliser les rouages de l’Ofpra en espérant passer entre les gouttes… au détriment de “vrais réfugiés” qu’on continue de penser comme tels. Karen Akoka montre qu’en réalité, c’est plutôt la manière dont on instruit ces demandes en les plaçant sous l’égide de politiques migratoires plus restrictives, mais aussi l’histoire propre de ceux qui les instruisent, qui expliquent bien plus efficacement cette chute. Entre 1950 et 1980 par exemple, nombre d’officiers instructeurs étaient issus des mêmes pays que les requérants. C’était l’époque où l’Ofpra faisait davantage figure de “consulat des pays disparus”, et où, par leur trajectoire personnelle, les instructeurs se trouvaient être eux-mêmes des réfugiés, ou les enfants de réfugiés. Aujourd’hui ce sont massivement des agents français, fonctionnaires, qui traitent les dossiers à une époque où l’on ne subordonne plus les choix au Rideau de fer, mais plutôt sous la houlette d’une politique migratoire et de ce qui a sédimenté dans les politiques publiques comme “le problème islamiste”.

    Rassemblé ici au pas de course mais très dense, le travail de Karen Akoka est un exemple vibrant de la façon dont l’histoire, et donc une approche pluridisciplinaire qui fait la part belle aux archives et à une enquête d’histoire orale, enrichit dans toute son épaisseur un travail entamé comme sociologue. Du fait de la trajectoire de l’autrice, il est aussi un exemple lumineux de tout ce que peut apporter une démarche réflexive. Ca vaut pour la façon dont on choisit un mot plutôt qu’un autre. Mais ça vaut aussi pour la manière dont on peut déconstruire des façons de penser, ou des habitudes sur son lieu de travail, par exemple. En effet, avant de soutenir sa thèse en 2012, Karen Akoka a travaillé durant cinq ans pour le HCR, le Haut commissariat aux réfugiés des Nations-Unies. On comprend très bien, à la lire, combien elle a pu d’abord croire, et même nourrir, certaines fausses évidences. Jusqu’à être “mal à l’aise” avec ces images et ces chimères qu’elle entretenait, depuis son travail - qui, en fait, consistait à “fabriquer des réfugiés”. Pour en éliminer d’autres.

    https://www.franceculture.fr/societe/refugies-migrants-exiles-ou-demandeur-dasile-a-chaque-mot-sa-fiction-e

    #asile #migrations #réfugiés #catégorisation #catégories #mots #terminologie #vocabulaire #Ofpra #France #histoire #légitimité #migrants_économiques #réfugié_désirable #déshumanisation #Convention_de_Genève #politisation #réfugié_militant #Indochine #boat_people #bon_réfugié #Vietnam #militants #imaginaire #discours #persécution #persécution_politique #preuves #guerre_froide #immigration #fraudes #abus #Zaïre #filières_zaïroises #Mobutu #vrais_réfugiés #faux_réfugiés #procédure_d'asile #consulat_des_pays_disparus #politique_migratoire
    #Karen_Akoka
    ping @isskein @karine4 @sinehebdo @_kg_

    • ...même jour que l’envoi de ce post on a discuté en cours Licence Géo le séjour d’Ahmed publié en forme de carte par Karen Akoka dans l’atlas migreurop - hasard ! Et à la fin de son exposé un étudiant proposait par rapport aux catégories : Wie wäre es mit « Mensch » ? L’exemple du campement à Paris - des pistes ici pour approfondir !

    • Ce qui fait un réfugié

      Il y aurait d’un côté des réfugiés et de l’autre des migrants économiques. La réalité des migrations s’avère autrement complexe souligne la politiste #Karen_Akoka qui examine en détail comment ces catégories sont historiquement, socialement et politiquement construites.

      L’asile est une notion juridique précieuse. Depuis le milieu du XXe siècle, elle permet, à certaines conditions, de protéger des individus qui fuient leur pays d’origine en les qualifiant de réfugiés. Mais l’asile est aussi, à certains égards, une notion dangereuse, qui permet paradoxalement de justifier le fait de ne pas accueillir d’autres individus, les rejetant vers un autre statut, celui de migrant économique. L’asile devenant alors ce qui permet la mise en œuvre d’une politique migratoire de fermeture. Mais comment faire la différence entre un réfugié et un migrant économique ? La seule manière d’y prétendre consiste à s’intéresser non pas aux caractéristiques des personnes, qu’elles soient rangées dans la catégorie de réfugié ou de migrant, mais bien plutôt au travail qui consiste à les ranger dans l’une ou l’autre de ces deux catégories. C’est le grand mérite de « #L’Asile_et_l’exil », le livre important de Karen Akoka que de proposer ce renversement de perspective. Elle est cette semaine l’invitée de La Suite dans Les Idées.

      Et c’est la metteuse en scène Judith Depaule qui nous rejoint en seconde partie, pour évoquer « Je passe » un spectacle qui aborde le sujet des migrations mais aussi pour présenter l’Atelier des artistes en exil, qu’elle dirige.

      https://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/ce-qui-fait-un-refugie

      #livre #catégorisation #catégories #distinction #hiérarchisation #histoire #ofpra #tri #subordination_politique #politique_étrangère #guerre_froide #politique_migratoire #diplomatie

    • La fabrique du demandeur d’asile

      « Il y a les réfugiés politiques, et c’est l’honneur de la France que de respecter le droit d’asile : toutes les communes de France en prennent leur part. Il y a enfin ceux qui sont entrés illégalement sur le territoire : ceux-là ne sont pas des réfugiés, mais des clandestins qui doivent retourner dans leur pays », disait déjà Gerald Darmanin en 2015. Mais pourquoi risquer de mourir de faim serait-il moins grave que risquer de mourir en prison ? Pourquoi serait-il moins « politique » d’être victime de programmes d’ajustement structurels que d’être victime de censure ?

      Dans son livre L’asile et l’exil, une histoire de la distinction réfugiés migrants (La découverte, 2020), Karen Akoka revient sur la construction très idéologique de cette hiérarchisation, qui est liée à la définition du réfugié telle qu’elle a été décidée lors de la Convention de Genève de 1951, à l’issue d’âpres négociations.

      Cette dichotomie réfugié politique/migrant économique paraît d’autant plus artificielle que, jusqu’aux années 1970, il suffisait d’être russe, hongrois, tchécoslovaque – et un peu plus tard de venir d’Asie du Sud-Est, du Cambodge, du Laos ou du Vietnam – pour décrocher le statut de réfugié, l’objectif premier de la France étant de discréditer les régimes communistes. Nul besoin, à l’époque, de montrer qu’on avait été individuellement persécuté ni de nier la dimension économique de l’exil.

      Aujourd’hui, la vaste majorité des demandes d’asile sont rejetées. Qu’est ce qui a changé dans les années 1980 ? D’où sort l’obsession actuelle des agents de l’OFPRA (l’Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour la fraude et les « faux » demandeurs d’asile ?

      Plutôt que de sonder en vain les identités et les trajectoires des « demandeurs d’asile » à la recherche d’une introuvable essence de migrant ou de réfugié, Karen Akoka déplace le regard vers « l’offre » d’asile. Avec la conviction que les étiquettes en disent moins sur les exilés que sur ceux qui les décernent.

      https://www.youtube.com/watch?v=bvcc0v7h2_w&feature=emb_logo

      https://www.hors-serie.net/Aux-Ressources/2020-12-19/La-fabrique-du-demandeur-d-asile-id426

    • « Il n’est pas possible d’avoir un système d’asile juste sans politique d’immigration ouverte »

      La chercheuse Karen Akoka a retracé l’histoire du droit d’asile en France. Elle montre que l’attribution de ce statut a toujours reposé sur des intérêts politiques et diplomatiques. Et que la distinction entre les « vrais » et les « faux » réfugiés est donc discutable.

      Qui étaient les personnes qui ont été violemment évacuées du camp de la place de la République, il y a quatre semaines ? Ceux qui les aident et les défendent utilisent le mot « exilés », pour décrire une condition qui transcende les statuts administratifs : que l’on soit demandeur d’asile, sans-papiers, ou sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, les difficultés restent sensiblement les mêmes. D’autres préfèrent le mot « illégaux », utilisé pour distinguer ces étrangers venus pour des raisons économiques du seul groupe que la France aurait la volonté et les moyens d’accueillir : les réfugiés protégés par le droit d’asile. Accordé par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) depuis 1952, ce statut permet aujourd’hui de travailler et de vivre en France à celles et ceux qui peuvent prouver une persécution ou une menace dans leur pays d’origine. Pour les autres, le retour s’impose. Mais qui décide de l’attribution du statut, et selon quels critères ?

      Pour le savoir, Karen Akoka a retracé l’histoire de l’Ofpra. Dressant une galerie de portraits des membres de l’institution, retraçant le regard porté sur les Espagnols, les Yougoslaves, les boat-people ou encore les Zaïrois, elle montre dans l’Asile et l’Exil (La Découverte) que l’asile a toujours été accordé en fonction de considérations politiques et diplomatiques. Elle remet ainsi en cause l’idée que les réfugiés seraient « objectivement » différents des autres exilés, et seuls légitimes à être dignement accueillis. De quoi prendre conscience (s’il en était encore besoin) qu’une autre politique d’accueil est possible.
      Comment interprétez-vous les images de l’évacuation du camp de la place de la République ?

      Quand on ne connaît pas la situation des personnes exilées en France, cela peut confirmer l’idée que nous serions en situation de saturation. Il y aurait trop de migrants, la preuve, ils sont dans la rue. Ce n’est pas vrai : si ces personnes sont dans cette situation, c’est à cause de choix politiques qui empêchent toute forme d’intégration au tissu social. Depuis les années 90, on ne peut plus légalement travailler quand on est demandeur d’asile. On est donc dépendant de l’aide publique. Avec le règlement européen de Dublin, on ne peut demander l’asile que dans le premier pays de l’Union européenne dans lequel on s’enregistre. Tout cela produit des illégaux, qui se trouvent par ailleurs enfermés dans des statuts divers et complexes. Place de la République, il y avait à la fois des demandeurs d’asile, des déboutés du droit d’asile, des « dublinés », etc.
      Y a-t-il encore des groupes ou des nationalités qui incarnent la figure du « bon réfugié » ?

      Aujourd’hui, il n’y a pas de figure archétypale du bon réfugié au même titre que le dissident soviétique des années 50-60 ou le boat-people des années 80. Il y a tout de même une hiérarchie des nationalités qui fait que les Syriens sont perçus le plus positivement. Mais avec une différence majeure : alors qu’on acheminait en France les boat-people, les Syriens (comme beaucoup d’autres) doivent traverser des mers, franchir des murs… On fait tout pour les empêcher d’arriver, et une fois qu’ils sont sur place, on les reconnaît à 90 %. Il y a là quelque chose de particulièrement cynique.
      Vos travaux reviennent à la création de l’Ofpra en 1952. Pourquoi avoir repris cette histoire déjà lointaine ?

      Jusqu’aux années 80, l’Ofpra accordait le statut de réfugié à 80 % des demandeurs. Depuis les années 90, environ 20 % l’obtiennent. Cette inversion du pourcentage peut amener à la conclusion qu’entre les années 50 et 80, les demandeurs d’asile étaient tous de « vrais » réfugiés, et que depuis, ce sont majoritairement des « faux ». Il était donc important d’étudier cette période, parce qu’elle détermine notre perception actuelle selon laquelle l’asile aurait été dénaturé. Or il apparaît que cette catégorie de réfugié a sans cesse été mobilisée en fonction de considérations diplomatiques et politiques.

      La question de l’asile n’a jamais été neutre. En contexte de guerre froide, le statut de réfugié est attribué presque automatiquement aux personnes fuyant des régimes communistes que l’on cherche à décrédibiliser. Lorsqu’on est russe, hongrois ou roumain, ou plus tard vietnamien, cambodgien ou laotien, on est automatiquement reconnu réfugié sans qu’il soit nécessaire de prouver que l’on risque d’être persécuté ou de cacher ses motivations économiques. Ce qui apparaît comme de la générosité est un calcul politique et diplomatique. Les 80 % d’accords de l’époque sont autant pétris de considérations politiques que les 80 % de rejets aujourd’hui.
      Ces considérations conduisent alors à rejeter les demandes émanant de certaines nationalités, même dans le cas de régimes communistes et/ou autoritaires.

      Il y a en effet d’importantes différences de traitement, qui s’expliquent principalement par l’état des relations diplomatiques. La France est réticente à accorder l’asile aux Yougoslaves ou aux Portugais, car les relations avec Tito ou Salazar sont bonnes. Il n’y a d’ailleurs même pas de section portugaise à l’Ofpra ! Mais au lieu de les rejeter massivement, on les dirige vers les procédures d’immigration. La France passe des accords de main- d’œuvre avec Belgrade, qui permettent d’orienter les Yougoslaves vers la régularisation par le travail et de faire baisser le nombre de demandeurs d’asile.

      Grâce aux politiques d’immigration ouvertes on pouvait donc diriger vers la régularisation par le travail les nationalités rendues « indésirables » en tant que réfugiés en raison des relations diplomatiques. On pouvait prendre en compte les questions de politique étrangère, sans que cela ne nuise aux exilés. Aujourd’hui, on ne peut plus procéder comme cela, puisque la régularisation par le travail a été bloquée. Les rejets ont donc augmenté et la question du « vrai-faux » est devenu le paradigme dominant. Comme il faut bien justifier les rejets, on déplace la cause des refus sur les demandeurs en disséquant de plus en plus les biographies pour scruter si elles correspondent ou non à la fiction d’une identité de réfugié supposée neutre et objective.

      Cela montre qu’il n’est pas possible d’avoir un système d’asile juste sans politique d’immigration ouverte, d’abord parce que les catégories de réfugiés et de migrants sont poreuses et ne reflètent qu’imparfaitement la complexité des parcours migratoires, ensuite parce qu’elles sont largement façonnées par des considérations politiques.
      Vous identifiez les années 80 comme le moment où change la politique d’asile. Comment se déroule cette évolution ?

      Les changements de cette période sont liés à trois grands facteurs : la construction de l’immigration comme un problème qui arrime la politique d’asile à l’impératif de réduction des flux migratoires ; la fin de la guerre froide qui diminue l’intérêt politique à l’attribution du statut ; et la construction d’une crise de l’Etat social, dépeint comme trop dépensier et inefficace, ce qui justifie l’austérité budgétaire et la rigueur juridique dans les institutions en charge des étrangers (et plus généralement des pauvres). L’Ofpra va alors passer d’un régime des réfugiés, marqué par un fort taux d’attribution du statut, des critères souples, une activité tournée vers l’accompagnement des réfugiés en vue de leur intégration, à un régime des demandeurs d’asile orienté vers une sélection stricte et la production de rejets qui s’appuient sur des exigences nouvelles. Désormais, les demandeurs doivent montrer qu’ils risquent d’être individuellement persécutés, que leurs motivations sont purement politiques et sans aucune considération économique. Ils doivent aussi fournir toujours plus de preuves.
      Dans les années 80, ce n’était pas le cas ?

      La particularité de la décennie 80 est qu’elle voit coexister ces deux régimes, en fonction des nationalités. Les boat-people du Laos, du Cambodge et du Vietnam reçoivent automatiquement le statut de réfugié sur la seule base de leur nationalité. Et pour cause, non seulement on retrouve les questions de guerre froide, mais s’ajoutent des enjeux postcoloniaux : il faut que la figure de l’oppresseur soit incarnée par les anciens colonisés et non plus par la France. Et n’oublions pas les besoins de main- d’œuvre, toujours forts malgré les restrictions de l’immigration de travail mises en place dès les années 70. L’arrivée de ces travailleurs potentiels apparaît comme une opportunité, d’autant qu’on les présume dociles par stéréotype. Au même moment, les Zaïrois, qui fuient le régime du général Mobutu, sont massivement rejetés.
      Pourquoi ?

      Après les indépendances, la France s’efforce de maintenir une influence forte en Afrique, notamment au Zaïre car c’est un pays francophone où la France ne porte pas la responsabilité de la colonisation. C’est également un pays riche en matières premières, qui fait figure de rempart face aux Etats communistes qui l’entourent. Les Zaïrois qui demandent l’asile doivent donc montrer qu’ils sont individuellement recherchés, là où prévalait auparavant une gestion par nationalité. L’Ofpra surmédiatise les fraudes des Zaïrois, alors qu’il étouffe celles des boat-people. On a donc au même moment deux figures absolument inversées. Dans les années 90, la gestion de l’asile bascule pour tous dans le système appliqué aux Zaïrois. Cette rigidification entraîne une augmentation des fraudes, qui justifie une nouvelle surenchère d’exigences et de contrôles dans un cercle vicieux qui perdure jusqu’aujourd’hui.
      Il faut ajouter le fait que l’Ofpra devient un laboratoire des logiques de management.

      L’Ofpra est longtemps resté une institution faible. Il était peu considéré par les pouvoirs publics, en particulier par sa tutelle, les Affaires étrangères, et dirigé par les diplomates les plus relégués de ce ministère. Au début des années 90, avec la construction de l’asile comme « problème », des sommes importantes sont injectées dans l’Ofpra qui s’ennoblit mais sert en retour de lieu d’expérimentation des stratégies de management issues du secteur privé. Les agents sont soumis à des exigences de productivité, de standardisation, et à la segmentation de leur travail. On leur demande notamment de prendre un certain nombre de décisions par jour (deux à trois aujourd’hui), faute de quoi ils sont sanctionnés.

      Cette exigence de rapidité s’accompagne de l’injonction à justifier longuement les décisions positives, tandis qu’auparavant c’était davantage les rejets qui devaient être motivés. Cette organisation productiviste est un facteur d’explication du nombre grandissant de rejets. La division du travail produit une dilution du sentiment de responsabilité qui facilite cette production des rejets. Ce n’est pas que les agents de l’Ofpra fassent mal leur travail. Mais les techniques managériales influent sur leurs pratiques et elles contribuent aux 80 % de refus actuels.
      Quelle est l’influence de la question religieuse sur l’asile ?

      Pour aborder cette question, je suis partie d’un constat : depuis la fin des années 90, un nouveau groupe, composé de femmes potentiellement victimes d’excision ou de mariage forcé et de personnes homosexuelles, a accès au statut de réfugié. Comment expliquer cette ouverture à un moment où la politique menée est de plus en plus restrictive ? On pense bien sûr au changement des « mentalités », mais cette idée, si elle est vraie, me semble insuffisante. Mon hypothèse est que c’est aussi parce que nous sommes passés du problème communiste au problème islamiste comme soubassement idéologique de l’attribution du statut. Par ces nouvelles modalités d’inclusion se rejoue la dichotomie entre un Occident tolérant, ouvert, et un Sud global homophobe, masculiniste, sexiste.

      Cette dichotomie a été réactualisée avec le 11 septembre 2001, qui a donné un succès aux thèses sur le choc des civilisations. On retrouve cette vision binaire dans la façon dont on se représente les guerres en Afrique. Ce seraient des conflits ethniques, flous, irrationnels, où tout le monde tire sur tout le monde, par opposition aux conflits politiques de la guerre froide. Cette mise en opposition permet de sous-tendre l’idée selon laquelle il y avait bien par le passé de vrais réfugiés qui arrivaient de pays avec des problèmes clairs, ce qui ne serait plus le cas aujourd’hui. Cette vision culturaliste des conflits africains permet également de dépolitiser les mouvements migratoires auxquels ils donnent lieu, et donc de délégitimer les demandes d’asile.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/12/20/il-n-est-pas-possible-d-avoir-un-systeme-d-asile-juste-sans-politique-d-i

    • Le tri aux frontières

      En retraçant l’histoire de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides, Karen Akoka montre que l’accueil des migrants en France relève d’une distinction non assumée entre « bons » réfugiés politiques et « mauvais » migrants économiques.
      « Pourquoi serait-il plus légitime de fuir des persécutions individuelles que des violences collectives ? Pourquoi serait-il plus grave de mourir en prison que de mourir de faim ? Pourquoi l’absence de perspectives socio-économiques serait-elle moins problématique que l’absence de liberté politique ? »

      (p. 324)

      Karen Akoka, maîtresse de conférences en sciences politique à l’Université Paris Nanterre et associée à l’Institut des sciences sociales du politique, pose dans cet ouvrage des questions essentielles sur les fondements moraux de notre société, à la lumière du traitement réservé aux étrangers demandant une forme de protection sur le territoire français. Les institutions publiques concernées – principalement le ministère des Affaires Étrangères, l’ Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), le ministère de l’Intérieur – attribuent depuis toujours aux requérants un degré variable de légitimité : ce dernier, longtemps lié à la nationalité d’origine, s’incarne en des catégories (réfugié, boat people, demandeur d’asile, migrant…) qui sont censées les distinguer et les classer, et dont le sens, les usages, et les effets en termes d’accès aux droits évoluent dans le temps. Cet ouvrage a le grand mérite de dévoiler les processus organisationnels, les rapports de force, les intérêts politiques, et les principes moraux qui sous-tendent ces évolutions de sens et d’usage des catégories de l’asile.

      Ce dévoilement procède d’une entreprise socio-historique autour de la naissance et du fonctionnement de l’Ofpra, entre les années 1950 et les années 2010, et notamment des pratiques de ses agents. Dans une approche résolument constructiviste, la figure du « réfugié » (et en creux de celui qui n’est pas considéré « réfugié ») émerge comme étant le produit d’un étiquetage dont sont responsables, certes, les institutions, mais qui est finalement délégué aux agents chargés de la mise en œuvre des règles et orientations politiques.

      Comment est-on passé d’une reconnaissance presque automatique du statut de réfugié pour des communautés entières de Russes, Géorgiens, Hongrois dans les années 1960 et 1970, à des taux de rejets très élevés à partir des années 1990 ? À quel moment et pourquoi la preuve d’un risque individuel (et non plus d’une persécution collective) est devenue un requis ? À rebours d’une explication qui suggérerait un changement de profil des requérants, l’auteure nous invite à rentrer dans les rouages de la fabrique du « réfugié » et de ses alter ego : le « demandeur d’asile » et le « migrant économique ». Pour comprendre à quoi cela tient, elle se penche sur le travail des agents qui sont appelés à les ranger dans une de ces multiples catégories, et sur les éléments (moraux, organisationnels, économiques, et politiques) qui influencent leurs arbitrages.
      Un voyage dans le temps au sein de l’OFPRA

      En s’appuyant à la fois sur les archives ouvertes et sur de nombreux entretiens, son livre propose un éclairage sur l’évolution des décisions prises au sein de l’Ofpra, au plus près des profils et des expériences des hommes et femmes à qui cette responsabilité a été déléguée : les agents.

      Karen Akoka propose une reconstruction chronologique des événements et des logiques qui ont régi l’octroi de l’asile en France à partir de l’entre-deux-guerres (chapitre 1), en s’attardant sur la « fausse rupture » que représente la création de l’Ofpra en 1952, à la suite de la ratification de la Convention de Genève (chapitre 2). Elle montre en effet que, loin de représenter un réel changement avec le passé, la protection des réfugiés après la naissance de cette institution continue d’être un enjeu diplomatique et de politique étrangère pendant plusieurs décennies.

      Les chapitres suivants s’attachent à montrer, de façon documentée et parfois à rebours d’une littérature scientifique jusque-là peu discutée (voir Gérard Noiriel, Réfugiés et sans-papiers, Paris, Hachette, 1998), que la création de l’Ofpra n’est pas exemplaire d’un contrôle « purement français » de l’asile : le profil des agents de l’Ofpra compte, et se révèle déterminant pour la compréhension de l’évolution des pourcentages de refus et d’acceptation des demandes. En effet, entre 1952 et la fin des années 1970, des réfugiés et des enfants de réfugiés occupent largement la place d’instructeurs de demandes de leurs compatriotes, dans une période de guerre froide où les ressortissants russes, géorgiens, hongrois sont reconnus comme réfugiés sur la simple base de leur nationalité. Les contre-exemples sont heuristiques et ils montrent les intérêts français en politique étrangère : les Yougoslaves, considérés comme étant des ressortissants d’un régime qui s’était désolidarisé de l’URSS, et les Portugais, dont le président Salazar entretenait d’excellents rapports diplomatiques avec la France, étaient pour la plupart déboutés de leur demande ; y répondre positivement aurait été considéré comme un « acte inamical » vis-à-vis de leurs dirigeants.

      Les années 1980 sont une décennie de transition, pendant laquelle on passe d’un « régime des réfugiés » à un « régime des demandeurs d’asile », où la recherche d’une crainte individuelle de persécution émerge dans les pratiques des agents. Mais toujours pas vis-à-vis de l’ensemble des requérants : des traitements différenciés continuent d’exister, avec d’évidentes préférences nationales, comme pour les Indochinois ou boat people, et des postures de méfiance pour d’autres ressortissants, tels les Zaïrois. Ce traitement discriminatoire découle encore des profils des agents chargés d’instruire les demandes : ils sont indochinois pour les Indochinois, et français pour les Zaïrois. La rhétorique de la fraude, pourtant bien documentée pour les ressortissants indochinois aussi, est largement mobilisée à charge des requérants africains. Elle occupe une place centrale dans le registre gouvernemental dans les années 1990, afin de légitimer des politiques migratoires visant à réduire les flux.

      L’entrée par le profil sociologique des agents de l’Ofpra et par les changements organisationnels internes à cet organisme est éclairante : la proximité culturelle et linguistique avec les publics n’est plus valorisée ; on recherche des agents neutres, distanciés. À partir des années 1990, l’institution fait évoluer les procédures d’instruction des demandes de façon à segmenter les compétences des agents, à déléguer aux experts (juristes et documentaristes), à réduire le contact avec les requérants ; l’organisation introduit progressivement des primes au rendement selon le nombre de dossiers traités, et des sanctions en cas de non remplissage des objectifs ; des modalités informelles de stigmatisation touchent les agents qui accordent trop de statuts de réfugié ; le recrutement d’agents contractuels permet aux cadres de l’Ofpra d’orienter davantage leur façon de travailler. Il apparaît alors qu’agir sur le profil des recrutés et sur leurs conditions de travail est une manière de les « contrôler sans contrôle officiel ».

      L’approche socio-historique, faisant place à différents types de données tels les mémoires, le dépouillement d’archives, et les entretiens, a l’avantage de décrire finement les continuités et les ruptures macro, et de les faire résonner avec les expériences plus micro des agents dans un temps long. Aussi, l’auteure montre que leurs marges de manœuvre sont largement influencées par, d’un côté, les équilibres politiques internationaux, et de l’autre, par l’impact du new public management sur cette organisation.

      Le retour réflexif de l’auteure sur sa propre expérience au sein du HCR, où elle a travaillé entre 1999 et 2004, est aussi le gage d’une enquête où le sens accordé par les interlocuteurs à leurs pratiques est pris au sérieux, sans pour autant qu’elles fassent l’objet d’un jugement moral. Les dilemmes moraux qui parfois traversent les choix et les hésitations des enquêté.e.s éclairent le continuum qui existe entre l’adhésion et la résistance à l’institution. Mobiliser à la fois des extraits d’entretiens de « résistants » et d’« adhérents », restituer la puissance des coûts de la dissidence en termes de réputation auprès des collègues, faire de la place aux bruits de couloirs : voilà les ingrédients d’une enquête socio-historique se rapprochant de la démarche ethnographique.
      Pour en finir avec la dichotomie réfugié/migrant et la morale du vrai/faux

      Une des contributions essentielles de l’ouvrage consiste à déconstruire l’édifice moral de l’asile, jusqu’à faire émerger les paradoxes de l’argument qui consisterait à dire que protéger l’asile aujourd’hui implique de lutter contre les fraudeurs et de limiter l’attribution du statut aux plus méritants. Karen Akoka aborde au fond des enjeux politiques cruciaux pour notre société, en nous obligeant, si encore il en était besoin, à questionner la légitimité de distinctions (entre réfugié et migrant) qui ne sont pas sociologiquement fondées, mais qui servent en revanche des intérêts et des logiques politiques des plus dangereuses, que ce soit pour maquiller d’humanitarisme la volonté cynique de davantage sélectionner les candidats à l’immigration, ou pour affirmer des objectifs populistes et/ou xénophobes de réduction des entrées d’étrangers sur le territoire sous prétexte d’une prétendue trop grande diversité culturelle ou encore d’une faible rentabilité économique.

      Ce livre est une prise de position salutaire contre la rhétorique des « vrais et faux réfugiés », contre la posture de « autrefois c’était différent » (p. 27), et invite à arrêter de porter un regard moralisateur sur les mensonges éventuels des demandeurs : ces mensonges sont la conséquence du rétrécissement des cases de la protection, de la surenchère des horreurs exigées pour avoir une chance de l’obtenir, de la réduction des recours suspensifs à l’éloignement du territoire en cas de refus de l’Ofpra… La portée politique d’une sociohistoire critique des étiquetages est en ce sens évidente, et l’épilogue de Karen Akoka monte en généralité en mettant en perspective la dichotomie réfugié/migrant avec d’autres populations faisant l’objet de tri : le parallèle avec les pauvres et les guichetiers étudiés par Vincent Dubois (La vie au guichet. Relation administrative et traitement de la misère, Paris, Economica, 2003) permet de décloisonner le cas des étrangers pour montrer comment le système justifie la (non)protection des (in)désirables en la présentant comme nécessaire ou inévitable.

      https://www.icmigrations.cnrs.fr/2021/05/25/defacto-026-08

    • Karen Akoka : « Le statut de réfugié en dit plus sur ceux qui l’attribuent que sur ceux qu’il désigne »

      Alors que l’accueil d’exilés afghans divise les pays de l’Union européenne, l’interprétation par la France du droit d’asile n’a pas toujours été aussi restrictive qu’aujourd’hui, explique, dans un entretien au « Monde », la sociologue spécialiste des questions migratoires.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/30/karen-akoka-le-statut-de-refugie-en-dit-plus-sur-ceux-qui-l-attribuent-que-s

  • Naufrages en Méditerranée : six morts dont un bébé de 6 mois - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/28469/naufrages-en-mediterranee-six-morts-dont-un-bebe-de-6-mois

    L’Open Arms est le seul navire humanitaire en opération actuellement en Méditerranée, ceux des autres ONG étant retenus pour diverses raisons dans les ports italiens.

    L’année 2020 est marquée par une recrudescence de la présence d’embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière au monde pour les candidats à l’exil vers l’Europe venus pour l’essentiel de Libye et de la Tunisie voisine.

    Plus de 20 000 migrants ont péri en sept ans, selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR).

    #migrants #méditerranée #noyades

  • Pétition · L’incendie du camp de Moria : mobilisons nous pour une évacuation immédiate · Change.org
    https://www.change.org/p/european-commission-l-incendie-du-camp-de-moria-mobilisons-nous-pour-une-%C3

    Mettre en oeuvre des politiques migratoires qui assurent la protection des personnes et non pas leur exclusion. Cela implique une solidarité accrue et un partage des responsabilités entre les pays européens, ainsi que la fin des violations systématiques des droits de l’Homme aux frontières.

    #migrants #méditerranée #noyades

  • Comment appelle-t-on celles et ceux qui s’installent dans un autre pays que le leur ?

    Ici Bob, Koffi, Dadi et Adida discutent des mots utilisés pour désigner les nouveaux arrivants à partir d’une discussion menée avec des lycéennes et lycéens.

    https://audioblog.arteradio.com/blog/98862/podcast/150155/comment-appelle-t-on-celles-et-ceux-qui-s-installent-dans-un-au

    #terminologie #mots #migrations #vocabulaire #migrants #réfugiés #expatriés #son #audio

    ping @sinehebdo

  • L’ONU met en garde contre l’impact des frontières intelligentes sur les réfugiés
    https://www.nextinpact.com/lebrief/44611/lonu-met-en-garde-contre-impact-frontieres-intelligentes-sur-refugies

    Tendayi Achiume, rapporteure spéciale de l’ONU sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, a appelé à un moratoire sur l’utilisation de certaines technologies de surveillance utilisées dans les programmes de « frontières intelligentes », révèle The Guardian.

    Dans un rapport à paraître, elle qualifie de « troublants » les détecteurs de mensonge dans les aéroports européens, les scans oculaires effectués dans les camps de réfugiés ou les logiciels de reconnaissance vocale utilisés dans les demandes d’asile. Elle estime que ces technologies peuvent en outre être injustes et enfreindre les droits de l’homme.

    Elle a également cité les efforts de Donald Trump pour construire un mur entre les États-Unis et le Mexique : « il s’avère que les décès aux frontières ont augmenté dans les endroits où des frontières intelligentes ont été mises en place ».

    Petra Molnar, du Refugee Law Lab de Toronto, qui a contribué au rapport du rapporteur de l’ONU, a noté dans ses propres recherches l’impact déshumanisant de certaines technologies sur les personnes déplacées . Un demandeur d’asile, avec qui elle s’est entretenue en Belgique, a déclaré que la quantité de données personnelles auxquelles il avait renoncé lui faisait se sentir « comme un morceau de viande sans vie, juste des empreintes digitales et des scans oculaires ».

    « L’un des messages clés du rapport est que nous devons être très attentifs à l’impact disparate de cette technologie et pas seulement supposer que parce que la technologie va être juste ou neutre ou objective d’une manière ou d’une autre ».

    « La collecte de données n’est pas un exercice apolitique », note le rapport d’Achiume, « en particulier lorsque de puissants acteurs du Nord mondial collectent des informations sur les populations vulnérables sans méthodes réglementées de surveillance et de responsabilité. »

    L’année dernière, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies s’est ainsi associé à Palantir Technologies, rappelle The Guardian, sur un contrat de 45 millions de dollars, partageant les données de 92 millions de bénéficiaires de l’aide.

    Achiume a déclaré que jusqu’à ce que l’impact des technologies de surveillance sur les droits de l’homme puisse être compris, l’utilisation de ces technologies devrait être interrompue. « Jusqu’à ce que nous puissions comprendre et atténuer ces préjudices, il devrait y avoir un moratoire à leur encontre. »

    #Reconnaissance_faciale #Migrants #Droits_humains #Frontières

  • Cette enfant n’est pas une enfant, c’est une migrante | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/fatima-ouassak/blog/111120/cette-enfant-nest-pas-une-enfant-cest-une-migrante

    Le 16 mai 2018, Mawda est en voiture avec sa mère, son père et son frère, en route pour un endroit où la petite famille connaitra la paix, enfin. Bien d’autres personnes sont entassées dans la camionnette, les conditions du voyage sont loin d’être idéales mais ce n’est pas grave, ce n’est rien comparé à ce qu’on quitte, un pays en guerre, une vie dans la terreur. Mawda a deux ans, et elle est en route pour un avenir meilleur.

    #migrants #répression #police #meurtre #déshumanisation

  • 8 associations d’aide aux #migrants de Calais attaquent en justice la préfecture | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1604434557-associations-aide-migrants-calais-attaquent-justice-prefectu

    Les personnes exilées sont ensuite réparties entre les Centres d’hébergement et de réinsertion sociale et les Centres d’accueil et d’examen et même temporairement dans un hôpital psychiatrique de la Région Hauts-de-France, mais aussi d’autres régions françaises. « Certains se retrouvent à Dijon, pour une nuit dans un hôtel, sans bouffe prévue, et le lendemain, ils les ont mis dehors », explique Pierre, de l’association Utopia 56. Enfin, « 34 personnes en situation irrégulière ont été interpellées en vue d’un placement en retenue administrative », précise la préfecture du Pas-de-Calais dans un communiqué. Dès le lendemain, certains migrants étaient déjà de retour à Calais.