• Ehpad : les plaintes s’accumulent contre le groupe privé DomusVi | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140124/ehpad-les-plaintes-s-accumulent-contre-le-groupe-prive-domusvi

    La plainte pour « maltraitance aggravée » déposée en octobre 2023 contre un #Ehpad toulousain n’est pas isolée. Trois autres familles ont saisi la justice, à Toulouse et en Seine-Saint-Denis, pour dénoncer des dysfonctionnements dans la prise en charge des résidents au sein du groupe #DomusVi.

    Magalie Lacombe (Mediacités Toulouse)

    14 janvier 2024 à 17h33

    Toulouse (Haute-Garonne).– Les 13 et 14 décembre 2023, les familles des résident·es de l’Ehpad l’Écuyer, près de l’hippodrome, à Toulouse, ont découvert, à l’entrée du bâtiment, une petite affichette indiquant « une inspection conjointe de l’ARS et du conseil départemental en cours de réalisation sur le site ». Une inspection « inopinée », d’après les précisions apportées par le conseil départemental à Mediacités.

    S’assurer du bon fonctionnement des Ehpad fait partie des missions de la collectivité et de l’agence régionale de santé (ARS). S’agit‐il d’un contrôle de routine ou d’une inspection décrétée à la suite d’une alerte ? L’ARS n’a pas donné suite à notre demande d’explication. Le conseil départemental de la Haute‐Garonne assure pour sa part être à la disposition de la justice pour transmettre tout élément nécessaire, dans le cadre de « l’enquête en cours ».

    L’enquête en question fait notamment suite à la plainte déposée le 8 octobre 2023 par Juliette Loore, dont le père, Pierre, est domicilié à l’Écuyer depuis cinq ans. Comme nous le relations dans notre enquête, la quinquagénaire dénonce la « maltraitance aggravée » subie par le vieil homme. Pour appuyer ses dires, elle dispose de 350 heures d’enregistrements captés clandestinement grâce à un appareil placé discrètement dans sa chambre, entre juillet et octobre 2023.
    [...]

    https://jpst.it/3xW3X

  • De plus en plus d’Ehpad au bord de l’asphyxie financière, entre crise de confiance et hausse des coûts
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/21/de-plus-en-plus-d-ehpad-au-bord-de-l-asphyxie-entre-crise-de-confiance-et-ha

    Partout en France, des établissements accueillant des personnes âgées ne parviennent plus à boucler leur budget, et certains sont contraints de fermer, comme à Lanobre, dans le Cantal. Les maires déplorent le manque de soutien de l’Etat.

    https://justpaste.it/dcu5y

    • Il y a plein de choses qui me hérissent dans cet article parce qu’on y reprend sans aucune retenue le point de vue managérial des chefs d’établissement : « l’insuffisante compensation par l’État des fortes revalorisations salariales depuis deux ans » [...] « le recours à l’intérim, pour pallier les difficultés de recrutement, fait exploser les charges salariales. » […]

      De même qu’on devrait s’abstenir de relayer ce type d’informations : « 48 % des établissements en France – comptait, en décembre 2022, 85 % d’Ehpad en déficit. »

      Il n’en reste pas moins que l’article confirme les symptômes d’une crise déjà identifiée du modèle des Ehpad. Une crise prenant de plus en plus d’ampleur et qui ne tient pas seulement au « mode de financement », tel qu’évoqué à la fin de l’article.

      La façon dont doit être organisée le solidarité générationnelle concerne a priori tout le monde. Ce n’est rien d’autre qu’un choix politique, dépassant largement les questions des choix gestionnaires de volume de dotations et de compensations budgétaires de l’État.

      Il n’en reste pas moins que des fortunes existent et ne servent à rien d’autre qu’à accumuler toujours plus de valeur. La question politique immédiate serait donc de savoir si l’on veut que ces ressources existantes soient réorientées (de force) vers les besoins réels de la société, notamment pour ce qui devrait permettre aux vieux et aux vielles de mieux terminer leur existence.

    • la menace des gestionnaires en déficit d’un transfert vers des H.P où il n’y a pas de lits ne tient pas.

      La France doit se préparer au défi du grand âge
      ÉDITORIAL, 12 août 2022
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/12/la-france-doit-se-preparer-au-defi-du-grand-age_6137857_3232.html

      Alors que les 85 ans et plus vont croître de près de 90 % entre 2030 et 2050, la gériatrie reste le parent pauvre d’un système hospitalier déjà à bout de souffle et le maintien des personnes âgées chez elles réclame toujours une vraie politique nationale de prévention de la perte d’autonomie.

      Grand âge : « La certitude du réchauffement climatique n’a d’égale que l’inéluctabilité du vieillissement de la population »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/20/grand-age-la-certitude-du-rechauffement-climatique-n-a-d-egale-que-l-ineluct

      Responsable du cercle de réflexion Matières grises
      Le gouvernement ne semble pas avoir pris la mesure du défi que représente l’explosion à venir du nombre de personnes âgées de plus de 75 ans, estime Luc Broussy, responsable du cercle de réflexion Matières grises, dans une tribune au « Monde ». Il prône des investissements massifs.

      Grand âge : « Il faut mettre l’héritage au service d’une politique publique ambitieuse »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/21/grand-age-il-faut-mettre-l-heritage-au-service-d-une-politique-publique-ambi

      Face à l’augmentation drastique du nombre de personnes dépendantes et des besoins de financement afférents, une solution solidaire et équitable consisterait à créer un prélèvement additionnel sur les plus gros patrimoines, proposent la professeure Lucie Castets et l’adjoint à la maire de Paris Antoine Guillou dans une tribune au « Monde »

      j’ai déniché les deux derniers articles là https://justpaste.it/2irhn

      #vieux #or_gris #Ehpad #ARS #CCAS #maltraitance #salaire #démissions #dépendance #fiscalité #maintien_à_domicile

    • Face au marasme financier des Ehpad, une réponse de l’Etat jugée non structurante
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/21/face-au-marasme-financier-des-ehpad-une-reponse-de-l-etat-jugee-non-structur

      La solution qui consisterait à augmenter le prix des séjours en Ehpad public ou associatif est envisagée par les acteurs du secteur. Mais 76 % des résidents ont des revenus inférieurs au tarif moyen des établissements (...)

      https://justpaste.it/bph8t

    • il reste donc la solution de légaliser l’euthanasie et d’ouvrir le marché à une startup innovante de la silver économie financée par la BPI :-)

      ça serait étonnant que Macron n’ait pas quelques amis déjà sur les starting-blocks, non ?

  • Social Killer Vol I : L’intérim - DSOL / CASVP [Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris] SUPAP-FSU
    http://dases-supap-fsu.over-blog.com/2023/08/social-killer-vol-i-l-interim.html

    4.066.828,72€

    C’est le coût du recours aux agences d’intérim en 2022 pour le seul Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP). On n’a pas réussi à avoir le montant pour la DSOL et l’ASE qui, avec ses foyers de l’enfance, doit être de loin le plus gros consommateur d’intérim. Selon les estimations de Dr SUPAP le budget intérim de l’ensemble de la Direction des SOLildarités (DSOL - Paris) permettrait de mettre un hôtel rue de la Paix.

    Le recours à l’#intérim dans le #secteur_social n’est pas nouveau. A la DSOL, il est utilisé quotidiennement dans les établissements qui accueillent du public en continu (#EHPAD, #CHRS, « #foyers » de l’#ASE). Ce qui est relativement nouveau c’est le volume des demandes et la dépendance totale des établissements aux agences d’intérim. Et on parle pas d’une petite dépendance, on parle d’établissements en mode consommateurs de crack. 

    Un problème de personnel ? Conditions de travail de merde, personnels en arrêt pour burn out, impossibilité de recruter parce que plus personne n’accepte de travailler dans ces conditions ? Pas de soucis, les agences d’intérim sont là pour te facturer un intérimaire pour la modique somme d’un bras, une jambe, un rein et un poumon (l’intérimaire ne percevra que le coude hein, le reste c’est pour les actionnaires). #Synergie, fournisseur officiel des intérimaires de la DSOL, a un chiffre d’affaires 2022 de 2,9 milliards d’euros (et des actionnaires bien contents que ce soit la merde pour gérer Djayson au foyer de l’enfance de Saint Brioul sur Marne).

    Tes équipes tombent comme des dominos ? #Domino_RH est là pour ça ! D’ailleurs chez Domino ils sont tellement forts et bien implantés, ils ont tellement compris que le social est la nouvelle poule aux œufs d’or, qu’ils ont déjà géré entièrement des foyers de l’enfance. Ouaip. Projet éducatif : maintien du calme / qu’il se passe rien / prendre la thune / faire grimper le Chiffre d’Affaire.

    Parce que les agences d’intérim sont des entreprises privées à la recherche de profits, elles éclaboussent les politiques sociales d’intérêts privés et participent pleinement à la #marchandisation du secteur. L’effondrement d’un système ça rapporte toujours ! Et en consacrant une part toujours plus importante de leurs budgets contraints à engraisser les entreprises d’intérim, les institutions se privent de moyens financiers qu’il serait urgent de consacrer aux conditions de travail (celles-là même qui, améliorées, réduiraient drastiquement les besoins d’intérim). C’est ce qu’on appelle se mordre la queue.

     

    « Je suis pas venue ici pour souffrir ok ? » Monique, assistante sociale à la DSOL

    « Si vous êtes pas contente vous avez qu’à partir » Patrick, membre de la direction à la DSOL (et actionnaire de Synergie)

     

    Côté #intérimaires on n’est pas beaucoup mieux ! [dit le syndicat, ndc]

    Si pour les travailleurs sociaux, la demande permet souvent de ne pas craindre de se retrouver sans #mission et #salaire, il n’en va pas toujours de même pour les agents moins qualifiés qui subissent l’intérim et la #précarité. Et difficile pour eux d’accéder à la stabilité en étant recrutés par une structure cliente de l’agence d’intérim : les contrats prévoient des pénalités de plusieurs milliers d’euros dans le cas où une structure recruterait un intérimaire. Sans compter qu’en fonction des structures et missions, les intérimaires, prestataires, peuvent être traités comme de la crotte ou mis dans des situations de travail impossibles.

    Mais l’intérim peut aussi être un choix (avec toutes les nuances cachées derrière le mot choix, parce que par exemple, t’as choisi ton mec mais en vrai si Brad Pitt avait été accessible t’aurai pas « choisi » Robert [attention, ils vont filer la chose, ndc]). Il permet à un nombre important de professionnels non diplômés (principalement des faisant fonction d’éducateurs spécialisés) d’exercer leurs missions. Il permet à de jeunes professionnels de tester différents secteurs et missions. Il permet d’avoir un meilleur salaire. Il permet parfois d’accéder à plus d’autonomie et de liberté.

    L’intérim permet aussi de ne pas s’impliquer, de prendre de la distance vis-à-vis d’institutions et d’équipes bien souvent en difficulté voire dysfonctionnantes. Le poids de la chaine hiérarchique, des procédures, des collègues... pèse moins quand t’es juste de passage. Et pour les nombreux travailleurs sociaux qui ont fait le tour des institutions, l’intérim peut être le moyen de limiter son implication et de se mettre à distance d’un système qui en a épuisé plus d’un ! C’est pas nouveau ni limité à l’intérim que de refuser de s’engager après des expériences douloureuses. Et dans le social c’est pas les coups foireux qui manquent : c’est eux qui poussent à préférer les coups d’un soir pour satisfaire des besoins primaires plutôt que de s’engager dans des histoires compliquées qui finissent toujours mal !

    #centre_d'action_sociale_de_la_Ville_de_Paris #Paris #travail_social

    • L’action sociale municipale m’emmerde. Je renvoie l’ascenseur à purin.

      Bonjour,
      je constate que si, conformément à la loi, le règlement de l’aide sociale municipale est accessible en ligne, il n’en est pas de même de ses annexes alors que celles-ci définissent pour partie les critères d’attribution des aides sociales. J’imagine qu’il s’agit d’un oubli, puisque la Ville ne cherche évidemment pas à dissimuler des éléments essentiels à la vie de nombre de ses habitants. J’aimerais donc être informé de leur date de publication.
      M’apprêtant à demander une aide, je ne souhaite pas perdre mon temps en me voyant répondre par un refus qui pourrait être anticipé. Auriez-vous l’obligeance de me communiquer lesdites annexes ? Par avance, merci.
      Salutations.

      Impossible de poster sans pj ?! Alors bon, j’obéis.

  • Incendie d’un gîte à Wintzenheim : une enquête ouverte par les affaires sociales
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/14/incendie-d-un-gite-a-wintzenheim-une-enquete-ouverte-par-les-affaires-social

    Une enquête administrative de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) a été ouverte à la suite de l’incendie à l’origine de la mort de onze personnes à Wintzenheim (Haut-Rhin), a annoncé lundi 14 août la ministre déléguée chargée des personnes handicapées. « Avec la ministre des solidarités et des familles, Aurore Bergé, nous avons décidé de lancer (…) une enquête administrative, confiée à l’IGAS » à la suite de l’incendie du gîte où ont péri mercredi dix personnes en situation de handicap et un accompagnant, a annoncé Fadila Khattabi dans une interview aux quotidiens régionaux du groupe Ebra. « Nous attendons les premiers résultats assez rapidement, début septembre », a-t-elle ajouté, précisant qu’ils seront publics.

    Cette enquête administrative a été lancée en parallèle d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour « homicides et blessures involontaires » « aggravées par la violation d’une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement ».

    Selon la mairie de Wintzenheim, le gîte, une grange rénovée, n’avait pas été déclaré par sa propriétaire. La commission de sécurité n’avait pas non plus été sollicitée, selon le parquet de Colmar.

    [...]
    Questionnée sur l’importance de légiférer après ce drame, la ministre a jugé que l’arsenal législatif en matière de sécurité incendie était suffisant. « Il s’agit de savoir s’il y a eu des manquements, des fautes, sur le plan administratif », a également déclaré la ministre des solidarités et des familles, Aurore Bergé, dans Le Parisien lundi.

    « Je souhaite aussi que l’on puisse lancer une mission plus générale sur la question des #vacances_adaptées pour nous permettre de poser des règles plus claires, plus strictes, sur les normes imposées, le public concerné, le taux d’encadrement ou encore les tarifs », en plus de cette « mission flash » de l’IGAS, a ajouté la ministre.
    Elle a annoncé des « moyens de contrôle accrus à la fois dans les #Ehpad et dans les structures qui accueillent des personnes en situation de #handicap » en septembre, et rappelé qu’une augmentation des effectifs serait prévue à la rentrée, « avec deux cents personnes en tout ». (...)

    scandale. suite à ces décès aussi groupés qu’évitables, de nombreux témoignages ont pointé les conditions de sécurité de profitables lieux de vacance mais aussi l’organisation même de tels #séjours qui sous couvert de bénéficier aux handicapé.es - « porteurs de handicap » si on emploie le vocable supposé désessentialisant, une bonne action, verbale, qui ne solutionne pas grand chose - sont l’occasion de pallier un manque de personnel dans les institutions qui les hébergent à l’année aggravé par les congés annuels et de laisser souffler les « aidants », ces proches exténués par un accompagnement quotidien à l’année longue, tout en étant une source de profit. il a été question ici de séjour à 2000€ la semaine, et de salariés précaires payés 600€ la semaine alors que la responsabilité n’est pas mince et que le temps d’astreinte de droit ou de fait excède largement la durée du travail (on dort avec des rondes à effectuer, par exemple), sans compter l’inanité des activités proposées (ou pas), faute de moyens, de volonté, aux « bénéficiaires », une infantilisation des vacanciers qui débouche sur conduites plus ou moins dégueuelasses à leur encontre dans un cynisme paré de bienveillance. là aussi, la structuration même de l’activité engendre diverses maltraitances.

    @Chabelitza
    https://twitter.com/Chabelitza/status/1689582813526282240

    Les politiques qui se cachent derrière le droit aux vacances des personnes handicapées pour ne pas questionner les défaillances des séjours adaptés (pas de formation des encadrants ni de l’assistant sanitaire, lieux pas forcément aux normes...), on vous voit

    #vacances #soin #handicapés

    • Nono le ronchon² @MrKeatingreboot
      https://twitter.com/MrKeatingreboot/status/1689929570009399297

      J’ai accompagné des personnes handiEs moteur en vacances pour une asso gestionnaires. On partait en petits groupes : 2 ou 3 accompagnateurices pour autant de vacanciers. Sur nos lieux de séjours adaptés, on croisait des grands groupes d’adelphes handiEs mentaux : je vous raconte 🧶

      Déjà on était censéEs être en vacances inclusives, comme tout le monde. Mais comme peu de lieux sont réellement accessibles ("les chambres oui mais pas la douche", « le resto oui mais pas les chiottes »), beaucoup d’handiEs se retrouvent dans les mêmes campings ou hôtels.

      Lors d’un séjour à Laguiole, un groupe de 21 personnes handicapées mentales séjournaient avec nous. Il n’y avait que 3 accompagnateurices & une responsable de séjour.
      Pour réduire les frais, ils n’avaient qu’un seul mini-bus avec 7 places pour les sorties.

      Les vacancierEs handiEs ne pouvaient sortir donc qu’un jour sur trois. Sympa les vacances : vous connaissez une seule personne valide qui accepterait de raquer un séjour à 4 chiffres pour ne profiter que d’1/3 de ses jours de vacances ? Non, mais dans ce pays, si t’es handiE balèk !

      « C’est déjà une chance de partir en vacances, de quitter un peu le foyer » alors qu’en fait iels retrouvent à peu près le même fonctionnement que dans leurs #FAM où la principale activité est KEUDALE. On peut ne rien faire en vacances (mon mood) mais si on le choisit !

      Parmi les personnes de ce groupe, il y en avait une qui pleurait tous les jours en demandant ses parents. Elle restait prostrée dans les couloirs. Au début, les accompagnantEs essayaient de la rassurer mais elle restait inconsolable. Finalement « Laisse c’est X elle est comme ça. »

      Quand tu es peu nombreux pour encadrer un groupe, c’est souvent ce qu’on observe : larguer celleux qui ne sont pas « dans l’esprit vacances ». Une accompagnatrice nous a glissé que cette personne ne voulait pas partir en vacances, qu’elle est très angoissée des changements.

      Elle allait d’habitude en famille en vacances mais ses parents avaient « besoin de souffler » (ils deviennent âgés). Au bénéfice de #parents pas non plus aidés par notre système validiste quelq’une a été envoyée en vacances sans son consentement. Vacances éthiques & solidaires (non)

      Faut être dans une société sacrément moisie pour faire croire qu’envoyer dans des vacances de merde des personnes handicapées au prix d’une voiture d’occasion pour les parents ou les personnes elles-mêmes (j’y reviens) est ce qu’on peut proposer de mieux en terme de répit.

      Pour parler avec pas mal de personnes en foyers, beaucoup d’entre elles préfèrent les vacances en famille, quand elle tient la route parce que le #validisme c’est partout tout le temps. Sauf que « les familles ont besoin de souffler » & les enfermées sont incitées à ne pas gêner

      Jamais n’est abordé le fait que les intérêts des personnes handicapées et des familles ne sont pas toujours les mêmes.
      Ça pourrait permettre de répondre aux besoins de chacunE au lieu de cacher les besoins des unEs par ceux des autres. Mais on est validistes donc inefficaces !

      Un truc auquel personne ne pense car, en dehors des militantEs antivalidistes, aucun intérêt aux foyers de vie pour personnes handicapées : l’été les personnels de ces structures partent en vacances (choisies et avec leurs familles). Il y a moins d’educ’, de soignantEs etc.

      Du coup, on incite fortement les gens à se payer des vacances pour « soulager » les personnels qui restent. JAMAIS on ne fait les choses pour les personnes handiEs, que pour l’entourage pro et perso. Et tout le monde s’en bat les gonades avec des raquettes de plage !

      Retour au groupe. Comment peut-on croire que le validisme ne s’exerce pas entre personnes handiEs & qu’elles seraient protégées par l’entre-soi ? Aussi bien dans les foyers que sur les lieux de séjours ségrégués, certains vont profiter d’un état psychique ou physique pour exercer

      Violences, intimidation, contraintes etc. Et comme elles s’exercent loin de nos villages vacances et de nos campings paradis, personne n’est là pour les voir ou les dénoncer. Bien pratique la ségrégation pour ne pas affronter l’infamie de la société qu’on a construit.

      Je terminerai sur un truc tout con mais qui me fait pleurer depuis hier. S’imaginer vivre en collectivité toute sa vie (j’aime la solitude), être soumis à des plannings qu’on pas choisi, pratiquer des activités parmi un choix + que restreint, ne pas choisir avec qui on vit,

      bouffer de la merde en barquette plastique 300 jours par an, subir des privations de liberté, des humiliations, des violences, des agressions sexuelles, être foutu au lit à 21h, réveillé à la même heure tous les jours de l’année, se faire piquer ses fringues ou son fric...

      Et l’été, on vous propose de partir en vacances en groupe strictement de personnes handicapées encore, dans des structures collectives encore, avec encore les emmerdements que vous subissez le reste de l’année. La même merde vous colle à la peau toute l’année, toute votre vie !

      C’est ce qui est arrivé à nos adelphes mortEs à #Wintzenheim . Ça a été ça leur non-vie. Je pense à elleux & à toustes celleux qui sont à l’heure où on parle violentéEs, maltraitéEs sur leurs lieux de « vacances » pendant qu’on bronze à l’ombre du club Mickey, peinardEs.

    • Mon commentaire :

      Entendu sur france info, le responsable de la cellule de crise pour la prise en charge des pensionnaires survivants :
      – « On les a accueillit dans la Salle des fêtes de la commune, certains étaient encore en pyjamas, ils étaient surtout contents qu’on leur offre du jus d’orange et des croissants. Ils ont compris qu’ils ne reverraient plus leurs camarades. Ce sont les éducateurs qui ont maintenant le rôle de les aider à comprendre ce qui s’est passé. »

      Je vais éviter de commenter pour ne pas tomber dans leur cynisme.

  • Scandale Orpea : deux ex-dirigeants en détention provisoire après l’ouverture d’une information judiciaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/30/scandale-orpea-deux-ex-dirigeants-en-detention-provisoire-apres-l-ouverture-

    Les anciens directeur général et directeur financier du groupe d’Ehpad privés sont accusés de malversations. Egalement poursuivi, un autre ancien cadre dirigeant a été placé sous contrôle judiciaire. Le groupe est par ailleurs visé par plusieurs enquêtes préliminaires, notamment pour maltraitance institutionnelle.

    #or_gris #ehpad

  • Punitions, intimidations, salariés sous pression... Une ambiance toxique dénoncée à l’hôpital de Lomagne Marc Centene - ladepeche.fr

    «  On va remettre de l’ordre. Je suis sur le dossier depuis quelques semaines avec l’ARS, et il y a des choses qui méritent d’être éclaircies…  » Le maire de Fleurance, Ronny Guardia Mazzoleni, ne cache pas sa colère. Alerté par les salariés de l’établissement public de santé de Lomagne, l’EPSL, l’élu a rencontré également les trois syndicats présents dans la structure – CFDT, CGT et FO – au titre de son rôle de président du conseil de surveillance.

    L’EPSL est le 3e centre de santé du département, avec près de 300 employés. Outre un service de SSR, l’EPSL gère trois Ehpad  : le Tané à Lectoure, et Cadéot et la Pépinière à Fleurance. La situation y devient intenable pour les salariés, depuis le départ de l’ancien directeur l’année dernière. Une intersyndicale a même été envisagée.

    "Copinage politique"
    «  Des salariés nous ont alertés voilà près de 3 mois sur de graves dysfonctionnements  », explique Christophe Bukovec, secrétaire départemental de la CGT santé et action sociale. Le syndicat, très présent à l’Ehpad Cadéot, expose le rôle tenu par une cadre supérieure, qui gère les trois Ehpad de l’EPSL. «  Elle a mis en place un climat toxique, basé sur l’agressivité, des insultes ou des punitions, avec des agents convoqués sans motifs et sans pouvoir se défendre. On ne peut pas accepter de voir des agents de 20 ans tenir avec des cachets, ou pleurer en prenant leur service…  »

    La CGT, qui a constitué un épais dossier qu’elle a exposé à l’ARS, dénonce un petit groupe constitué de personnel d’animation ou médical, autour de la cadre supérieure. «  On s’est aperçu que ces personnes avaient des relations amicales mais aussi politiques. Il y a un copinage qui n’a pas sa place dans un établissement de santé.  » Le directeur adjoint, dans une rencontre avec les représentants du personnel, déclare même que «  la situation est proche de l’omerta  ».

    La CFDT a elle aussi sonné l’alarme, en rencontrant le député David Taupiac et le maire de Fleurance. «  Les problèmes sont concentrés sur les Ehpad, le SSR est plutôt épargné. Les salariés travaillent en conscience, mais tout le monde est très mal, y compris dans l’administratif. Et cela se répercute sur les résidents. Il y a un problème dans la direction, et cela influe sur tout…  » Le syndicat dénonce «  un climat très pourri  », où la délation est devenue une méthode de fonctionnement. «  On attend que des réponses soient mises en place, mais rien ne se passe  !  »

    Le cas de Lectoure
    L’Ehpad du Tané à Lectoure n’est pas épargné par les difficultés. Au mois de mars, le conseil de surveillance a vu le président mettre un terme à des rumeurs qui courent dans le Lectourois et le Fleurantin. Non, il n’est pas question de provoquer la fermeture de cet Ehpad public pour voir s’ouvrir un établissement privé. L’unité Barrère, à l’Ehpad du Tané, a fermé près de 30 lits sur 80. L’occupation d’un Ehpad atteint normalement 95 %. «  Nous sommes étonnés du silence de la municipalité de Lectoure, s’interroge Christophe Bukovec. Il y a pourtant des besoins sur le bassin du Lectourois.  » Ces lits vides représentent une forte perte pour l’établissement, alors que la masse salariale est restée la même.

    De quoi alimenter les grandes difficultés financières de l’établissement, et l’hypothèse d’une fermeture, qui inquiète autant les salariés et les syndicats que les familles. «  Une partie des lits est fermée, ce qui pourrait entraîner un déficit structurel  », analyse David Taupiac, contacté par les familles et les syndicats. «  Le fonctionnement actuel [de l’ESPL] entraîne une forme de maltraitance auprès des salariés et des résidents. Il faut sortir de cette spirale.  » Le dossier est désormais sur le bureau de l’ARS.

    #management #EnMarche à la #McKinsey #agressivité #insultes #punitions #délation #maltraitance #Ehpad #santé #travail #Fleurance #Lomagne #Lectoure

    source : https://www.ladepeche.fr/2023/06/22/punitions-intimidations-salaries-sous-pression-une-ambiance-toxique-denonc

  • Le lanceur d’alerte d’Orpea dénonce cette fois un #Ehpad_public à la dérive | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190623/le-lanceur-d-alerte-d-orpea-denonce-cette-fois-un-ehpad-public-la-derive

    À force d’alertes sur des plaies et des chutes de résidents, l’agence régionale de santé d’Île-de-France a lancé une inspection de l’Ehpad de #Bagnolet. Laurent Garcia, lanceur d’alerte du scandale Orpea, y a travaillé avant de jeter l’éponge. Récit de la dégringolade d’un établissement modèle. [...]
    « Comment peut-on traiter nos parents de la sorte ? », s’est par exemple émue la présidente du conseil de la vie sociale, Christine Lienard, auprès de l’ARS, le 19 mai dernier, après avoir pris « connaissance de nouveaux éléments concernant l’Ehpad des Quatre-Saisons » : « Hormis le manque de respect et la maltraitance du personnel que nous connaissions déjà, les faits concernant les résidents m’ont horrifiée. »
    [...]
    « Tout à coup sont apparus des problèmes financiers, qui n’existaient pas auparavant. J’ai explosé un jour en réunion en remettant sur la table la question de la porte d’entrée cassée depuis des mois, et qu’on ne pouvait pas réparer, relate-t-il. Le président m’a convoqué le lendemain, et m’a hurlé dessus. Je lui ai dit : “Je démissionne.” Il ne m’a pas retenu, il était ravi. C’est le genre de personne qu’il ne faut jamais contrarier... »

    Les alertes qui lui remontent de l’Ehpad des Quatre-Saisons sont désespérantes pour le lanceur d’alerte : des économies sur la nourriture, l’hygiène, et surtout une dégradation de la qualité des soins aux résident·es. D’inquiétantes photos circulent entre personnels, anciens personnels et familles de résidents, de plaies des membres inférieurs. Elles sont fréquentes chez des personnes âgées trop affaiblies, qui n’ont plus de mobilité, et elles peuvent évoluer d’une manière dramatique, très rapidement.

    https://jpst.it/3gv1D

    #maltraitance

  • Les résidences services seniors : nouvel avatar de la #financiarisation urbaine
    https://metropolitiques.eu/Les-residences-services-seniors-nouvel-avatar-de-la-financiarisation

    Les « résidences services seniors » sont devenues, en une décennie, un produit d’investissement défiscalisé pour les ménages puis un actif financier pour les investisseurs institutionnels. Salomon Mendoza analyse cette nouvelle frontière de la financiarisation du logement. Alors que le modèle des établissements pour #personnes_âgées dépendantes (EHPAD) est en pleine controverse à la suite de la publication du livre Les Fossoyeurs (Castanet 2022), un autre type de logement pour seniors connaît un #Terrains

    / #EHPAD, financiarisation, #vieillissement, personnes âgées, #âge

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_mendoza.pdf

    • [avec] plus de 14,4 millions d’individus en 2020, les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 20,5 % de la population française contre 13,8 % en 1990.

      Loin de s’infléchir, cette tendance est appelée à s’accentuer fortement jusqu’en 2040, date à laquelle un habitant sur quatre [25%] aurait plus de 65 ans selon le scénario central des projections de population publiées par l’INSEE en 2016.

  • Ehpad  : le miroir du capitalisme sénile (21 mars 2022)

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/03/26/ehpad-le-miroir-du-capitalisme-senile_244641.html
    (Lutte de classe n°223 - avril 2022)

    – Le nouvel «  or gris  »
    – Des hospices aux #maisons_de_retraite lucratives et aux Ehpad
    – Pillage des fonds publics, exploitation et déshumanisation
    – Une concentration et une financiarisation de plus en plus poussée
    – Opacité et absence de contrôle

    #ehpad #capitalisme

  • (3) Vieillir enfermés | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=fw7mh7QbPp4

    Le quotidien poignant des équipes dévouées et des résidents esseulés d’un Ehpad frappé par la Covid-19. Un documentaire en immersion dans lequel la pandémie crée un effet de loupe sur les conditions de vie indignes de nos aînés.

    Mars 2020, à l’Ehpad Furtado-Heine, dans le 14e arrondissement de Paris. « Madame Benichou, on a eu le résultat de votre test. Vous portez le virus du Covid. Il ne faut pas rester dans le couloir, sinon vous allez contaminer les autres résidents », explique Anita Rossi, la directrice, protégée de la tête aux pieds. Son interlocutrice, une vieille dame postée dans le couloir, le dos courbé mais la parole vive, panique à l’idée de rester cloîtrée dans sa chambre. Sur les 120 résidents, 35 sont malades du virus et 8 en sont déjà décédés. Une partie du personnel est en arrêt maladie et l’autre tente tant bien que mal de faire face.

    Infinie bienveillance

    Pendant trois mois, le réalisateur Éric Guéret et son équipe ont partagé le quotidien de cet Ehpad, de ses employés et de ses résidents. Ce documentaire en immersion raconte l’engagement sans faille de ces héros en blouse blanche, les états que chacun traverse et verbalise tout au long du film, du sentiment de tristesse à celui, plus vertigineux encore, « d’être coupé de ses émotions », sans oublier la peur, le courage, la solidarité et le dévouement. Au milieu de ce chaos infernal, alors que tous les résidents sont enfermés dans leur chambre et privés de visites, les équipes continuent, dans le peu de temps dont elles disposent, de s’occuper des anciens avec une infinie bienveillance. Ce document poignant, où l’épidémie agit comme un révélateur, incite à regarder en face les conditions de vie dans les Ehpad, des lieux où, par manque de moyens, on meurt du virus mais aussi de ce qu’il amplifie : la solitude et l’ennui.

    Documentaire d’Eric Guéret (France, 2020, 1h)

    Disponible jusqu’au 23/05/2023

    #ehpad #infirmières #santé #soin #covid

  • Orpea confirme passer sous le contrôle de la Caisse des Dépôts | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/la-caisse-des-depots-prete-a-prendre-le-controle-dorpea-1902118


    (SOLAL/SIPA)

    Après le feu vert de la commission de surveillance de la CDC à une injection de 1,35 milliard d’euros, Orpea confirme, ce mercredi, l’entrée de la Caisse des Dépôts et ses alliés à 50,2 % de son capital. S’ils ne participent pas aux augmentations de capital, ses actionnaires existants seront dilués à 0,4 %. Le cours reculait à l’ouverture.

    C’est officiel. Orpea bascule vers la galaxie publique. Le groupe d’Ehpad aux 250.000 résidents passe sous le contrôle de la Caisse des Dépôts et de sa filiale CNP associée à des mutualistes, la Maif et la MACSF.

    Après le feu vert de la commission de surveillance de l’institution publique, ces derniers vont bien injecter 1,355 milliard d’euros contre 50,2 % du capital du groupe plombé par plus de 7 milliards de dette. Ils obtiennent également la majorité au sein du conseil d’administration (sept administrateurs sur 13). Au total, Orpea se trouve assuré de répondre à son besoin en capital puisqu’il obtient 1,55 milliard d’euros avec les autres parties à l’accord. Et surtout il réduit de 60 % son endettement, qui ne pèsera « plus que » 6,5 fois son résultat.

  • Scandale Orpea : dans sa réédition des « Fossoyeurs », Victor Castanet révèle les pressions et les manipulations subies lors de son enquête
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/25/scandale-orpea-dans-sa-reedition-des-fossoyeurs-victor-castanet-revele-les-p

    Le journaliste indépendant fait le récit, dans dix nouveaux chapitres, du « jeu de ces acteurs de l’ombre qui peuvent agir pour empêcher que l’information sur un groupe coté en Bourse n’arrive jusqu’au grand public ».

    .... Ces officines expertes en filatures ont au moins suffisamment renseigné les dirigeants du groupe sur le travail de Victor Castanet pour qu’ils effacent certains dossiers ou traces dans les ordinateurs. Et préparent leur défense.

    #enquête #livre #Ehpad, un festival #Orpéa #intelligence_économique #Avisa_Partners #communication #Élysée trouvé là https://justpaste.it/7n3wy

  • Face aux maltraitances dans les #Ehpad, les pouvoirs publics ne sont « pas à la hauteur », selon la Défenseure des droits
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/15/face-aux-maltraitantes-dans-les-ehpad-les-pouvoirs-publics-ne-sont-pas-a-la-

    [suite à la parution de Les Fossoyeurs] Elle cite « une hausse des signalements » auprès de la Défenseure des droits, qui avait instruit quelque neuf cents réclamations durant les six ans précédant le rapport de 2021, et cent quatre-vingt-une en seulement dix-huit mois.

    Le suivi détaillé dans le rapport a été élaboré à partir des réclamations et des « réponses apportées par les ministères et les organismes publics aux recommandations que nous leur avions adressées », précise la Défenseure des droits.

    Il s’agit de « #maltraitance » (43 % des cas), de « limitation de visites » (30 %), de « restrictions à la liberté d’aller et venir » (12 %). Ces manquements concernent aussi bien le privé que le public. Or « dix-huit mois après le premier rapport, le bilan s’avère extrêmement préoccupant : 9 % de nos préconisations se sont traduites par une action, 55 % ont fait l’objet d’annonces mais peinent à se matérialiser, et 36 % restent sans réponse », déplore Claire Hédon.

    Sa recommandation principale est de fixer « un ratio minimal d’encadrement », comprenant « au moins huit #soignants et animateurs pour dix résidents en Ehpad ». « En France, le rapport est de 6 pour 10, là où les pays du Nord sont à 10 », précise-t-elle au JDD. Et « si vous rétablissez un taux d’encadrement normal, les #aides-soignants reviendront y travailler ».

  • Violences sexuelles en Ehpad | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/dossier/france/violences-sexuelles-en-ehpad

    Violences sexuelles : en #Ehpad, les #femmes vulnérables sont des proies

    Épisode 1
    En France, des dizaines de résidentes ont été agressées ou violées au sein des maisons de retraite. Mediapart a enquêté pendant plusieurs mois sur une réalité sous-estimée et méconnue. Le nombre des victimes pourrait être « monstrueux », d’après le ministère des solidarités.

    #viols #vieillesse

  • De mauvais traitements dénoncés en Autriche
    https://www.lessentiel.lu/fr/story/de-mauvais-traitements-denonces-en-autriche-980752325376

    Le Défenseur des droits autrichien dénonce dans un rapport les mauvais traitements subis par les résidents d’une maison de retraite en Autriche appartenant au groupe privé français Orpea, déjà au cœur d’un scandale en France.


    Le groupe privé français Orpea a exprimé « son profond regret aux familles concernées ». AFP

    Le Défenseur des droits autrichien dénonce dans un rapport les mauvais traitements subis par les résidents d’une maison de retraite en Autriche appartenant au groupe privé français Orpea, déjà au cœur d’un scandale en France. « Les résidents souffraient de malnutrition et étaient déshydratés, le soin des plaies était si médiocre qu’une odeur nauséabonde s’en échappait », a décrit sur la radio publique autrichienne Ö1, Bernhard Achitz, le Défenseur des droits.

    Il a dénoncé un criant manque de personnel dans cet établissement Orpea, situé à Salzbourg. Le rapport, rédigé après une visite inopinée le 21 avril, relève le cas d’une femme restant au lit toute la journée et souffrant de fortes douleurs. « Lors d’un changement de pansement, une odeur de putréfaction s’échappait de la plaie. On ne lui administrait aucun médicament ». Jugeant sa vie menacée, les rapporteurs ont préconisé son transfert immédiat à l’hôpital où elle est morte peu de temps après.

    Dans la tourmente depuis janvier
    Le rapport dénonce également le manque de réaction des autorités de la province de Salzbourg. Ce n’est qu’après de multiples avertissements du Défenseur des droits qu’elles ont décidé de prendre des mesures, dénonce-t-il. Dans un communiqué publié jeudi soir, le groupe privé français Orpea a exprimé « son profond regret aux familles concernées » et a assuré « tout » mettre « en œuvre pour comprendre et prendre des mesures correctives ». Le groupe a diligenté un audit, confié à une équipe chargée de produire un rapport « dans les plus brefs délais ».

    Présent dans 23 pays, Orpea est plongé dans la tourmente depuis la publication en janvier d’un livre-enquête intitulé « Les Fossoyeurs », dénonçant ses pratiques en France. Soupçonné de maltraitance institutionnelle et d’infractions financières, il y fait l’objet d’une enquête judiciaire.

    #or_gris #orpea #Autriche #ehpad #vielles #vieux #korian #retraite #vieillesse #fin_de_vie #hospice #civilisation #capitalisme #maisons_de_retraite #maltraitance

  • Orpea condamné pour négligence après le décès d’une résidente en 2017
    https://www.lemonde.fr/scandale-orpea/article/2022/06/16/orpea-condamne-pour-negligence-apres-le-deces-d-une-patiente_6130633_6113065

    La société a été condamnée à verser plus de 65 000 euros de dommages et intérêts au fils de cette résidente. « Le lien direct entre les manquements de la SA Orpea et le décès » de la patiente est « établi », peut-on lire dans les motivations du jugement.

    Celui-ci se base sur les conclusions d’un expert judiciaire selon lesquelles « un traumatisme subi par [la résidente] dans la maison de retraite Le Clos des meuniers [à Bagneux, Hauts-de-Seine] est à l’origine de sa double fracture des fémurs et de son décès ».

    « Malgré les alertes du personnel quant à l’anorexie, au ralentissement et aux somnolences de [la résidente] depuis fin août 2016, le médecin coordonnateur n’a pas contacté le médecin traitant ni la famille », a-t-il dénoncé. Le médecin n’a pas non plus « pratiqué d’examen clinique de [la résidente], (…) se bornant à observer l’aspect du genou gauche et à le mobiliser doucement », a poursuivi l’expert.

    Enfin, « il s’est écoulé un délai anormalement long de quatre heures entre le moment où les blessures ont été découvertes et le transport de [cette personne âgée] à l’hôpital ». Il ajoute que la défunte était fragile « avant le fait accidentel en raison d’un amaigrissement évoluant depuis au moins plusieurs mois ayant abouti à une dénutrition sévère ».

    #ehpad

  • « Analyser les mécanismes qui ont conduit aux effets pervers des Ehpad », Philippe Alluin, ingénieur, architecte, fondateur de Reezome

    La financiarisation du modèle des maisons de retraite a conduit à leur dévoiement, estime l’ingénieur et architecte (...). Revisiter les projets innovants des années 1990 permettrait de réinventer un autre système.

    Révélés au grand public par la récente actualité autour du groupe Orpea, les dysfonctionnements des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) existent, en réalité, depuis fort longtemps. Dans quelques jours, le nouveau ministre chargé du sujet devra repenser la politique d’hébergement des personnes dépendantes. Mais, avant même d’envisager de « nouvelles » solutions, il serait utile d’identifier les facteurs qui ont conduit à la situation d’aujourd’hui.

    Dans les années 1980, les personnes dépendantes ne pouvant plus habiter en « maison de retraite » étaient redirigées à l’hôpital, dans des services dits « de longue durée », suivant un modèle de type hospitalier, parfois même encore en salle commune. En 1983, Alain Gille, directeur des équipements à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), particulièrement visionnaire sur l’ampleur à venir de la dépendance, lança un appel d’idées auprès des architectes afin d’ouvrir les pistes d’un hébergement adapté. Les réponses furent nombreuses, variées et innovantes, consacrant le succès de cet appel. Ce fut le point de départ d’une série de réalisations innovantes et particulièrement adaptées au vieillissement et à la dépendance.

    Le programme Sepia, lancé en 1989 par le ministère de la santé, prenait la suite et un important mouvement de gérontologues, sociologues et autres chercheurs apportait sa contribution à ces opérations pilotes. Les réalisations exemplaires qui suivirent sont relatées dans la presse spécialisée (Architectures du grand âge. Variations architecturales sur la fin de vie, Le Moniteur, 1988) et mettent en avant, entre autres, l’ouverture sur la ville, la mixité des programmes, l’espace à géométrie variable, l’ancrage dans les territoires.

    Bien que saluées par les professionnels, les équipes soignantes et les familles des résidents, ces avancées furent brutalement stoppées par la création des Ehpad, en 2002. La « massification », terme favori de nos administrations chargées de régler un problème de grande ampleur, s’attacha dès lors à encadrer, normaliser et régenter sur l’ensemble du territoire l’hébergement des personnes âgées dépendantes, tout en retardant le plus possible leur entrée dans l’institution, le maintien à domicile apparaissant alors moins coûteux que l’Ehpad. Le système ainsi mis en place devenait un standard auquel il était alors interdit de déroger, si l’on souhaitait bénéficier du financement et des autorisations d’ouverture, tant pour la création d’un nouvel établissement que pour son fonctionnement. Il devenait impossible de poursuivre les avancées réalisées dans les années 1990, qui sont vite tombées dans l’oubli.

    Uniformisation délétère

    Pensée par des technocrates, cette uniformisation ne pouvait qu’aboutir à la « financiarisation » du système, rendue précisément plus aisée par la standardisation du modèle économique. C’est ce qui a conduit à la dégradation de la qualité des Ehpad privés, puisque l’objectif du financier est d’optimiser le service en vue de maximiser le profit. Les Ehpad publics, construits et gérés avec les mêmes logiques, ne s’en sont pas mieux sortis. Alors que dans les pays d’Europe du Nord se développaient des structures intergénérationnelles ancrées dans les territoires, intégrées dans le tissu social et adaptées à chaque stade de la dépendance, nous avons enfermé nos anciens dans des « nouvelles structures » (c’est ainsi que l’on présentait les Ehpad, à l’époque), qui se sont révélées bien vite inadaptées ; un retour à la situation des années 1980, objet de l’appel d’idées de l’époque…

    Analyser les mécanismes qui ont conduit aux effets pervers des Ehpad permettrait d’éviter de reproduire les erreurs du passé, et revisiter les réalisations exemplaires faites dans les années 1990 permettrait de gagner du temps dans la recherche de modèles réellement adaptés aux besoins d’aujourd’hui et de demain.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/22/philippe-alluin-analyser-les-mecanismes-qui-ont-conduit-aux-effets-pervers-d

    #vieux #Ehpad

  • #Ehpad : lancement d’un Observatoire du grand âge, pour un contrôle indépendant
    https://www.la-croix.com/France/Ehpad-lancement-dun-Observatoire-grand-age-controle-independant-2022-04-08

    Des soignants, des juristes, des architectes, des résidents d’Ehpad et leurs familles, des membres d’ARS (agences régionales de santé), des journalistes : un Observatoire du grand âge (#Ogra), regroupant des professionnels du secteur des Ehpad, dont la liste précise n’est pas encore finalisée, doit être lancé, vendredi 8 avril.

    Fondée, entre autres, par Laurent Garcia, cadre de santé dans un établissement de Seine-Saint-Denis et lanceur d’alerte à l’origine du livre enquête Les Fossoyeurs, l’association se donne un triple objectif : accompagner les familles, alerter les autorités, évaluer les établissements.

    « Nous aimerions être, pour les Ehpad, l’équivalent de l’Observatoire international des prisons », explique Sabrina Deliry, cofondatrice de l’Ogra. C’est-à-dire un organe indépendant, qui veillerait, principalement, à pallier les défaillances des contrôles constatées dans plusieurs établissements – privés comme publics – et dénoncées dans des rapports récents publiés par la défenseure des droits, la Cour des comptes ou la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

    Les contrôles sont insuffisants, pas assez efficaces, trop rarement inopinés. L’État lui-même a reconnu ces carences et promis de muscler les évaluations. Les 7 500 Ehpad de France seront tous contrôlés « d’ici deux ans », avait annoncé le 8 mars la ministre chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon.

    « Au-delà du groupe Orpea, c’est tout un système qui dysfonctionne et crée une forme de maltraitance », pointe Sabrina Deliry, qui, pendant le premier confinement, a créé le Cercle des proches aidants en Ehpad (CPAE) pour dénoncer les restrictions sanitaires mises en place pour les résidents. Chaque année, « nous publierons un rapport, notant les soins, la qualité de la nourriture, des animations, la prise en charge des résidents, décrit-elle. Si des familles ou des soignants nous signalent des dysfonctionnements, qui n’ont pas été pris en compte par les directions d’établissement ou les autorités compétentes, nous apporterons un soutien juridique. »

    edit un article donne d’autres infos, avec name dropping à élisions, l’article s’ouvre sur "Dans une salle de spectacle alternative [sic] de Montreuil" pour désigner la Parole errante et se conclue sur "Théâtre des Bouffes du Nord".
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/04/09/un-observatoire-du-grand-age-voit-le-jour_6121354_3224.html

    #Laurent_Garcia #vieux #Observatoire_du_grand_âge

  • Scandale des #Ehpad : #Orpea sous le coup d’une première salve de plaintes de familles

    Ce n’est qu’une première salve, mais elle est déjà conséquente : l’avocate Sarah Saldmann, qui recueillait depuis deux mois les cas de maltraitances et de négligences dans les établissements du groupe Orpea, leader européen des maisons de retraite, a déposé, lundi 4 avril, 80 plaintes contre le groupe auprès du parquet de Nanterre, qui n’en a pas encore confirmé réception. « Au niveau des faits, on a souvent les mêmes infractions qui reviennent », détaille l’avocate : « mise en danger de la vie d’autrui, non-assistance à personne en danger » et « homicides involontaires », pour les faits les plus graves.

    Me Saldmann a passé deux mois « intenses » pour faire le tri parmi les centaines de cas qui lui ont été communiqués. Elle a choisi de ne conserver que les dossiers qui ne sont pas susceptibles d’être prescrits, donc datés de moins de six ans. Elle a également privilégié les dossiers comportant des éléments de preuves : « Echanges de courriers, courriers aux agences régionales de santé, photos, constats d’huissier, enregistrements… »

    (...) « Un manque de soin, de personnel, un non-respect des prescriptions médicamenteuses », résume Me Saldmann. « Le manque de personnel est évident », appuie l’avocate. Parmi les plaintes pour « homicide involontaire », qui représentent jusqu’à « un tiers » du total, on retrouve ainsi de nombreux cas de déshydratation, faute de personnel pour inciter les aînés à boire régulièrement.

    Si elles viennent de toute la France et concernent une trentaine d’établissements, nombre de plaintes concernent les Hauts-de-Seine, notamment de l’Ehpad des Bords-de-Seine à Neuilly. Cet établissement, au cœur des révélations du livre de M. Castanet, a fait l’objet d’une inspection par l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, aux conclusions sévères, qui lui enjoignent d’opérer une série de modifications dans un délai de trois mois. D’autres plaintes visent l’établissement Le Corbusier à Boulogne-Billancourt, lui aussi déjà évoqué devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

    Me Saldmann, qui continue de recevoir « chaque jour de nouvelles demandes », devrait déposer rapidement une nouvelle salve de plaintes. Elles viendront s’ajouter aux autres procédures en cours contre le groupe Orpea.

    Orpea est également mis en cause dans un autre dossier. En février, deux aides-soignantes déposaient plainte pour « faux et usage de faux » : leur nom aurait été utilisé par le groupe pour les déclarer comme salariées en CDI, une manière de toucher des aides publiques. Un autre volet concerne la discrimination syndicale pratiquée au sein du groupe, accusé de favoriser le syndicat maison, Arc-en-Ciel, au détriment des autres centrales, dont les représentants sont nombreux à évoquer des brimades systématiques. CGT, CFDT et FO devraient porter plainte rapidement pour « discrimination ».

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/04/05/scandale-des-ehpad-orpea-sous-le-coup-d-une-premiere-salve-de-plaintes-de-fa

    • Les lacunes du contrôle public face aux dissimulations d’Orpea

      Le rapport de l’IGAS et de l’IGF détaille les difficultés à contrôler les Ehpad du groupe, qui a mis en place des protocoles pour enjoliver la situation de ses établissements auprès des autorités. Il souligne aussi le peu d’enthousiasme des agences régionales de santé pour prononcer de réelles sanctions.

      Comment les graves dysfonctionnements au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du groupe Orpea ont-ils pu échapper, des années durant, à la vigilance des autorités sanitaires françaises ? Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale des finances (IGF), rendu public mardi 5 avril par le gouvernement, apporte une série de réponses à cette question, qui pourraient se résumer en deux points : une volonté de dissimulation de la part du groupe ; mais aussi un certain manque de zèle dans l’application de recommandations des autorités [car sinon, rassurez-vous, les contrôles sont sérieux : ]

      Pour les besoins du rapport, les inspecteurs de l’IGAS et de l’IGF ont épluché 42 comptes rendus de contrôles précédents effectués dans des établissements Orpea. Ceux-ci sont peu nombreux. Les agences régionales de santé (ARS) ont effectué 64 missions d’inspection dans des établissements du groupe entre 2018 et 2021, soit 2,3 % du total des contrôles menés par les ARS dans des Ehpad. Un chiffre qui correspond peu ou prou à la part des établissements Orpea dans le paysage des maisons de retraite, explique le rapport, qui assure aussi que la crise du Covid-19, a fait baisser de près de moitié les inspections en 2020 et 2021. Sur les 64 contrôles effectués au sein du groupe Orpea, seuls 11 % ont été menés de façon _« inopinée », donc sans prévenir l’établissement à l’avance, une proportion jugée « trop basse » par les rapporteurs.

      « Actions correctives »

      Le rapport souligne également la carence généralisée des contrôles par les conseils départementaux [qui ont déjà plein de "suivis" de RSAste à effectuer, hein, faut pas pousser, ndc] pourtant des interlocuteurs privilégiés des Ehpad, dont ils financent une partie de l’activité : « Leurs moyens de contrôle sont, sauf exception, très limités et leur investissement dans ces derniers souvent ponctuels, et imbriqués dans les relations de routine, les mêmes agents pratiquant parfois les visites à des fins de vérification et gérant les relations générales avec les établissements. » [lors de rdv au restaurant, ndc] Le rapport est tout aussi sévère avec les contrôles internes menés par le groupe, jugés insuffisants, tout comme son « plan d’actions qualité », un outil interne destiné en théorie à répondre à des insuffisances constatées, mais qui est en pratique peu utilisé.

      Lorsque les contrôles externes ont lieu, ils se heurtent à un « manque de transparence » du groupe [digne du gouvernement et de HSBC], qui a mis en place une stratégie globale pour leur répondre. Elle passe par « des fiches réflexes » émises par le siège, « indiquant les actions à mener » en cas de contrôle, pour « mobiliser immédiatement la chaîne hiérarchique » et « assurer sa présence sur place pendant les investigations » [afin de promner les inspecteurs aux environs], mais aussi, note le rapport, pour interdire la diffusion de certains éléments, comme le budget interne, au moins le temps de mettre en place des « actions correctives » de « dernière minute » – comme la venue de salariés supplémentaires le temps du contrôle –, qui permettent de « minimiser le risque de constats négatifs ».

      Une approche corroborée par des témoignages de directeurs d’établissements recueillis par Le Monde, qui faisaient état de consignes pour « ne pas transmettre certains éléments aux inspecteurs », voire donner des chiffres enjolivés sur les effectifs. [histoire que les financeurs pensent en avoir pour leur argent] Le rapport note également, recoupant là aussi ces témoignages, le poids d’une « culture managériale » qui « encourage les postures exagérément défensives », les directeurs d’établissement ayant, en clair, peur de déplaire à leur hiérarchie s’ils donnent trop d’éléments lors des contrôles.

      Mesures coercitives « peu impactantes »

      Pour imparfaits qu’ils soient, les contrôles n’en mettent pas moins en avant des problèmes récurrents comme les insuffisances en matière de nutrition [ qui coûte très cher, mais ces couillons de vieux ne veulent pas boire parce qu l’eau est presque gratuite, alors des fois ils meurent], de prévention de la maltraitance, de coordination entre équipes et, surtout, de gestion des ressources humaines. Mais, relève le rapport, ces contrôles, qui peuvent prononcer des recommandations (facultatives), des prescriptions (plus pressantes) ou des injonctions (impératives sous peine de sanctions) n’ont souvent que peu de conséquences réellement pénalisantes pour les établissements. Le cas le plus notoire à cet égard est celui de l’Ehpad Les Bords de Seine, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), objet d’un rapport sévère de l’ARS en 2018, ce qui n’a pas empêché de graves dysfonctionnements, détaillés dans l’ouvrage de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), aboutissant à une plainte pour « homicide involontaire » en 2020.

      Dans certains cas, note le rapport, injonctions ou recommandations ne peuvent suffire. Il prend l’exemple du manque de personnel, soulignant que les mesures coercitives en cas de défaillance sur ce point sont « peu impactantes », à la fois parce que le marché de l’emploi dans le secteur du vieillissement est très tendu, mais aussi car « la politique salariale, qui pourrait constituer une réponse efficace » en rendant les métiers plus attractifs, « dépend assez largement de la direction générale » et non de chaque établissement. Or « une ARS ne dispose pas de réels leviers d’intervention en la matière » [et qu’elles n’ont pas encore appris à faire la manche à la télé ou ailleurs].

      Mais, dans d’autres cas, la recommandation ou la prescription ne sont tout simplement pas suivies d’effets : « Les suites données aux contrôles des ARS sont inégales et révèlent fréquemment une persistance des écarts rencontrés précédemment », écrivent les rapporteurs, qui prennent neuf exemples d’Ehpad ayant subi deux inspections, mais n’ayant pas tenu compte des recommandations de la première à la date de la seconde. Une fois encore, le manque de personnel est le domaine où les recommandations sont le moins souvent suivies. Dans d’autres cas, certains points problématiques ont bien été corrigés à la suite d’une inspection, mais seulement temporairement, puisqu’ils réapparaissent lors d’un autre contrôle inopiné quelques années plus tard.

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/04/05/les-lacunes-du-controle-public-face-aux-dissimulations-d-orpea_6120737_3224.

      sous financement, sous effectifs, bas salaires, et #or_gris garanti, sauf pour qui se laisserait tenter après un des mille spams appelant à investir le secteur... au profit des patrons et actionnaires.

  • Aides à domicile, les sacrifiées de la santé
    https://disclose.ngo/fr/article/aides-domicile-sacrifiees-sante

    Le nombre d’accidents du travail chez les aides à domicile a augmenté de 110 % en dix ans. En cause, la précarisation du métier, la course à la rentabilité et les cadences extrêmes. Lire l’article

    • Le secteur associatif, qui emploie 230 000 personnes en France, n’est pas épargné par le mal-être des aides à domicile. Disclose a pu consulter les témoignages recueillis sur Pros-Consulte, une cellule d’écoute psychologique dédiée au milieu associatif. En 2021, 94 % des 1 419 appels reçus ont été émis par des femmes. Leur analyse donne un aperçu saisissant de la situation. Extraits : « Cette aide à domicile se dit en plein burn-out (…) elle sent qu’elle est en plein “pétage de plomb” après des années de travail intense » ; « Madame a été séquestrée hier par une bénéficiaire. Une intervention externe a été nécessaire pour la libérer. » Plus grave encore, le cas d’une femme « agressée sexuellement par le mari d’une bénéficiaire ». La psychologue ayant pris l’appel précise : « Madame a écrit un mail à sa direction pour relater les faits. Elle n’a toujours pas été contactée. Elle est en état de choc. »

      L’épuisement au travail finit parfois même par tuer. Comme ce jeudi 26 mai 2016, dans un petit village du Jura. Ce jour-là, Christine Rozet a succombé à un arrêt cardiaque au cours d’une intervention chez des personnes âgées. Agée de 58 ans, elle travaillait depuis treize ans pour le compte de l’association d’Aide à domicile en milieu rural (ADMR), près de 94 000 salariés répartis sur toute la France. « Le jeudi, c’était sa grosse angoisse. Elle commençait très tôt et finissait très tard, se remémore sa fille, Maryline Rozet, 39 ans. Le midi, elle mangeait en roulant dans sa voiture. »

  • Comment Françoise Dorin a souffert le martyre avant de mourir dans l’EPHAD le plus cher de France
    A la Résidence des Bords de Seine (groupe Orpea) , à Neuilly-sur-Seine, l’hébergement coûte entre 6 000 et 12 000 euros par mois.

    Extrait du livre Les Fossoyeurs  de Victor Castanet (Fayard) :

    "Chaque soir, Jean Piat, aussi faible et âgé qu’il était, venait rendre visite à son grand amour, à « la Dorin ». Un taxi le déposait devant la résidence des Bords de Seine. Un déambulateur l’attendait derrière l’accueil pour prendre le relais de cette canne qui ne le portait plus. Il se rendait à pas lents à la chambre de sa bien-aimée et y restait des heures durant, jusqu’après la fermeture de l’accueil et l’arrivée de l’équipe de nuit. Il lui prenait la main et écoutait sa respiration, à défaut d’autre chose ; ses mots, après s’être désarticulés, étaient devenus des borborygmes. Le Grand Piat veillait sur elle, ne se plaignant jamais de rien, ayant un mot pour tous, un sourire pour chacun. (…)

    (…) Françoise Dorin a été admise aux Bords de Seine le 24 octobre 2017. Si elle souffrait de troubles cognitifs importants, elle se portait bien physiquement, affichant même un léger embonpoint. Le 12 janvier 2018, soit deux mois et demi plus tard, elle décédera des suites d’un choc septique causé par la dégénérescence d’une escarre. (...)
     
    Une aide-soignante qui passe chaque jour faire la toilette de Françoise Dorin remarque, deux semaines après son admission, l’apparition de rougeurs sur la peau fragile de la résidente et le signale à Amandine [un pseudonyme, à sa demande], la maîtresse de maison [membre du personnel], qui préconise alors l’installation d’un matelas « anti-escarre ». Nous sommes aux alentours du 14 novembre 2017. (…)
     
    [La résidence n’ayant pas de matelas de ce type en stock, il faut attendre quarante-huit heures de plus pour en obtenir un et l’installer.]
     
    Le lendemain de sa mise en place, l’équipe du week-end du deuxième étage, composée d’une maîtresse de maison et d’un infirmier, entre dans la chambre de Mme Dorin et se rend compte que le matelas livré est défectueux. C’est Amandine elle-même (…) qui me fera cette révélation (…) : « Ça bipait dans tous les sens ! Le matelas n’avait pas gonflé. La pauvre Mme Dorin était allongée sur de la ferraille. »
     
    (…) En parallèle, l’état de son escarre, qui se situe au niveau du sacrum, se détériore d’heure en heure ; la plaie devient de plus en plus profonde. Pourtant, durant plus de dix jours, personne aux Bords de Seine ne prendra la peine d’en informer la famille. C’est pourtant une procédure des plus élémentaires. (…)
     
    Vis-à-vis de la famille, c’est le black-out le plus total. Personne ne les tient au courant de l’évolution de l’escarre. Alors même que, chaque jour, l’un d’entre eux est présent à la résidence, que ce soit Thomas et sa compagne, son frère Julien, ou l’ancienne aide à domicile de Françoise Dorin. Sans parler de Jean Piat, qui continue de se rendre tous les jours à la résidence, entre 17 heures et 21 heures, qu’il vente ou qu’il pleuve.
    (...)

    Les jours passent, et le mal devient de plus en plus profond. Le 27 décembre, Françoise Dorin est envoyée par l’équipe médicale des Bords de Seine à l’hôpital Beaujon pour valider la pose d’un pansement VAC, un dispositif qui aspire les impuretés d’une plaie pendant plus d’une heure et nécessite l’intervention d’une infirmière extérieure à l’Ehpad. Sa fille, Sylvie Mitsinkidès, assiste au rendez-vous médical.
     
    Ce qu’elle découvre, ce matin-là, la marquera à vie : « L’infirmière de l’hôpital Beaujon soulève le drap, et là, je vois un trou béant, au niveau du sacrum, plus gros que mon poing. C’était terrible. » (…) Même l’infirmière aura un mouvement de recul. (...)
     
    A son retour aux Bords de Seine, il ne reste plus que deux semaines à vivre à Françoise Dorin. (…) Le 12 janvier, elle décède, après des semaines de souffrances indicibles, à l’âge de 89 ans. Sans un bruit.

    Source : http://bernard-gensane.over-blog.com/2022/02/comment-francoise-dorin-a-souffert-le-martyre-avant-de-mo

    #Femme #Vielles #ehpad #orpea #france #or_gris #santé #korian #vieux #retraite #fin_de_vie #ephad #vieillesse #hospice #civilisation #ars #maisons_de_retraite #maltraitance #psychiatrie #maison_de_retraite

    • « Toutes ces familles me demandent de les aider car ce qu’elles ont vécu, ce sont des situations qu’elles considèrent comme analogues à celles d’Orpea », a souligné l’avocate. Dans « les Fossoyeurs », Victor Castanet dénonce les conditions de vie extrêmement pénibles de plusieurs pensionnaires au sein des Ehpad gérés par Orpea, révélant notamment que les repas des pensionnaires étaient rationnés ou que les résidents n’étaient pas changés assez régulièrement.

      Interrogée mardi 1er février sur Franceinfo concernant la dizaine de plaintes que des familles souhaitaient déjà déposer à l’encontre de Korian, sa directrice générale Sophie Boissard assurait ne pas être « au courant ».

      Avant même l’annonce de cette nouvelle procédure collective, le groupe Korian, qui gère 298 maisons de retraite en France, était déjà dans la tourmente. En vue de révélations à venir lors d’un épisode de « Cash investigation » sur les dérives des Ehpad privés, les actions de Korian, comme celles de son principal concurrent Orpea, ont chuté en Bourse.

      Le titre Orpea, qui a chuté d’environ 60 % depuis sa mise en cause dans le livre de Victor Castanet, a fini vendredi en forte chute de 12,44 %, à 33,71 euros, dans un marché en baisse de 0,77 %. Pire encore, l’action Korian dévissait de 16,81 %, à 17,57 euros à la clôture. LNA Santé pointait à -9,41 %, à 39 euros.

      https://seenthis.net/messages/948012
      https://seenthis.net/messages/946294
      https://seenthis.net/messages/945646

      #Ehpad #procédure_collective

  • Maltraitance dans les Ehpad : « J’ai reçu des dizaines de témoignages », déclare l’avocate Sarah Saldmann qui va lancer une action collective en avril contre le groupe Korian
    https://www.francetvinfo.fr/societe/prise-en-charge-des-personnes-agees/maltraitance-dans-les-ehpad-j-ai-recu-des-dizaines-de-temoignages-decla

    Sarah Saldmann est déjà à l’origine d’une action du même type contre le groupe Orpea après la publication du livre de Victor Castanet, "Les Fossoyeurs".

    "J’ai reçu des dizaines et des dizaines de témoignages de familles", a déclaré dimanche 6 févier sur franceinfo l’avocate Sarah Saldmann qui va lancer au mois d’avril une action collective pour des soupçons de maltraitance au sein du groupe #Korian. Le leader français gère 298 maisons de retraite en France. Sarah Saldmann est déjà à l’origine d’une action du même type contre le groupe Orpea après la publication du livre de Victor Castanet Les Fossoyeurs. Les témoignages évoquent "la dénutrition des patients qui sont déshydratés", a-t-elle ajouté.

    Avez-vous reçu beaucoup de témoignages de familles ayant des proches dans les maisons de retraite du groupe Korian ?

    J’ai reçu des dizaines et des dizaines de témoignages de familles de victimes me disant que ce que ce j’ai lu dans le livre Les Fossoyeurs, ma famille a subi la même chose chez Korian. Est-ce que vous pourriez faire quelque chose pour moi ? En voyant le nombre de témoignages qui augmentaient chaque jour, je me suis dit qu’on n’allait pas les laisser sur le carreau. Il est normal de les aider.

    Que vous disent-ils dans ces témoignages ?

    Ce sont sensiblement les mêmes problèmes que chez Orpea. Il y a de la dénutrition avec des patients qui maigrissent très vite alors qu’on paye 4 500/5 000 euros la chambre environ. Les patients sont déshydratés. Il y a par exemple un patient qu’on couche à 16 heures et qu’on ne lève pas de la journée. Il y a des patients qui ne sont pas stimulés. Ce qui ressort beaucoup ce sont de graves problèmes d’hygiène. Il y a aussi toutes les humiliations, on méprise les patients, on leur parle mal. C’est un manque total d’humanité parce que c’est une pompe à fric.

    Vous ressentez vraiment cette prise de conscience sur la situation des personnes âgées dans les Ehpad ?

    Je pense que ça a globalement toujours existé, mais c’est comme dans toutes les situations, les gens et la société en général a besoin d’un déclencheur et c’était le livre « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet. Il a fait un travail très minutieux. Ce n’est pas une enquête faite à la va-vite. Cela a permis une prose de conscience qui était à mon sens essentielle car on parle d’un sujet qui nous touche tous.

    #Ehpad #vieux