• Le cyclone Mocha a touché les côtes du Bangladesh et de la Birmanie
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/05/13/des-centaines-de-milliers-de-personnes-fuient-le-cyclone-mocha-en-birmanie-e

    Le puissant cyclone Mocha est arrivé sur les côtes du Bangladesh et de la Birmanie, dimanche 14 mai en début de matinée, dans le golfe du Bengale, a annoncé le bureau du département météorologique du Bangladesh.

    https://www.sudouest.fr/saint-pee-sur-nivelle-a-nouveau-inondee-sare-egalement-touchee-15144367.php

    Les fortes pluies de la nuit du vendredi 12 au samedi 13 mai, qui n’ont pas cessé dans la matinée, ont provoqué des débordements à Saint-Pée-sur-Nivelle. Le bassin de la Nivelle est toujours en vigilance jaune

    Sérieusement, il va falloir interdire les processions religieuses pour faire tomber la pluie ...
    #préfectures #goutte_froide vs #douche_froide #loi_anti_cyclone #Dard_moi_l'nain

  • Météo : Gare à cette publication annonçant des températures jusqu’à 46 °C la semaine prochaine
    https://www.20minutes.fr/planete/3320375-20220704-meteo-gare-publication-annoncant-temperatures-jusqu-46-se

    FAKE OFF Le résultat présenté dans la publication est notamment beaucoup trop anticipé pour être fiable

    1) ils te disent « FAKE OFF », et tu comprends donc que c’est une fake news, et que eux, ils t’aident à y voir clair. Je trouve cette expression affreuse, et repoussante. C’est fait exprès ? Et c’est faire preuve d’une totale absence d’humilité. Ils n’en font pas autant quand il s’agit de nommer un fasciste pour ce qu’il est.

    2) Tu regardes ensuite les prévisions du WE du 14 juillet, et tu découvres qu’ils t’y annoncent du 39° en pointe, qu’il y a deux jours, c’était seulement 36° qu’ils t’annonçaient, et que surtout, pendant une semaine, les températures dans mon coin ne vont pas descendre en dessous de 20/21°. En gros, c’est une nouvelle phase de canicule.

    Ils sont chouettes à 20 minutes, ils te « FAKE OFF », mais n’empêche que la troisième canicule de l’année, elle sera bien présente.

    #déni_partout_information_nulle_part

    • 20 minutes fait dans le #rassurisme climatique :

      Pour les 10 prochains jours, les modèles sont assez clairs sur le sujet ! Chaleur et temps sec sur une grande partie du Pays. En effet, reste à déterminer l’intensité de la chaleur voire la date d’arrivée de températures caniculaires au moins sur la moitié sud. Ce qui est assez impressionnant c’est qu’en consultant le diagramme de Bordeaux par exemple, autour du 12-14 juillet la moyenne des scénarios est proche des 35°… très peu de dispersion à cette échéance puisque 80% des scénarios sont très proche de cette valeur. D’autres s’approchent des 40° pour la fin de semaine sur cette même ville.
      A voir si tout est aussi limpide au fur et à mesure des sorties mais la probabilité que survienne une nouvelle canicule me paraît bien élevée pour cette mi-juillet (voire un peu avant) et plus particulièrement pour la moitié sud…
      Si ce nouvel épisode caniculaire se confirme, il aura été précédé d’un temps très sec et déjà chaud. Le bénéfice de nos séquences orageuses régulières n’aura donc plus sa place pour cette semaine (afin d’amoindrir l’envolée des températures). On a de quoi pouvoir être inquiet à mon humble avis… (on pense aux personnes fragiles, on pense à la nature qui est sur sa réserve, on pense aux risques d’incendies). Canicule ou pas, c’est déjà compliqué mais si elle se confirme ça ne fera qu’accélérer tous ces risques

      Source : https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57511-du-11-juillet-au-17-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-28/?page=2

    • Gasp ! Ça s’annonce brulant tout ça…

      Sur ce forum, Greg13 résume ainsi (à 8h27 aujourd’hui)


      Résumé à ce stade de la période du 11 juillet au 17 juillet : SEC A PERTE DE VUE, SOLEIL, CHALEUR... ET ABSENCE D’ORAGES...

      – Temps pleinement estival, qui s’accompagnerait d’un temps sec sur toute l’échéance.
      – Quelques orages possibles le long des frontières italiennes et espagnoles, suivant les jours.
      – Fournaise probable au Sud de la Loire, même si l’intensité est encore à définir : entre 36°c et 44°c de Tx à Bordeaux par exemple.
      – Remake de mi-juin 2022 possible, même si nous y verrons plus clair dans quelques jours.

    • 24 heures plus tard, les prévisions de Météo France t’indiquent qu’en fait, ça va être 41 degrés qu’on va sans doute se bouffer dans la vallée du Rhône. Et ça a jugé important et utile de faire un « FAKE OFF ».

      On serait parano, on penserait qu’il y a des gens en coulisse pour veiller à ce qu’on ne fasse pas peur au grand nombre, et qu’il ne faut pas leur faire renoncer à leurs vacances.

    • Ce qui me faisait tiquer, c’est que toutes les dénonciations de cette annonce, c’était de dire « ah mais c’est juste un modèle, faut pas se baser dessus ». Mais sans préciser si c’est habituel pour ce modèle d’annoncer des températures record.

      Si un des modèles t’annonce toutes les semaines qu’il va pleuvoir des grenouilles et que l’océan va se remplir de sang, OK clairement faut pas trop se baser dessus. Mais si un modèle est utilisé avec d’autres modèles pendant des années parce qu’il ne passe pas son temps à t’annoncer des âneries, et que tout d’un coup il t’annonce qu’il va pleuvoir des grenouilles, faut ptet creuser un peu.

      Ou alors on passe des points de rupture qui rendent des modèles inopérants, et les points d’équilibre passent à des valeurs extrêmes et potentiellement loufoques. Mais là encore, faudrait creuser plutôt que de dire « c’est juste un modèle ».

    • Gare à ces modèles GFS qui ont des biais effectivement que l’on découvre, et qui peuvent se laisser surprendre par des événements imprévus… Il n’empêche… Pas une goutte de pluie n’est attendue avant fin juillet en France… peut être au delà ?

      Toujours dans le forum https://forums.infoclimat.fr/f/topic/57511-du-11-juillet-au-17-juillet-2022-pr%C3%A9visions-semaine-28/?page=13#comment-3564883 un certain Lucky indique des prévisions à plus de 40°C pour lundi 18, tout en rappelant que le code du travail ne prévoit rien pour les travailleurs :

      Alors ça c’est clair... Ces modélisations font peur... Par leur intensité, leur fréquence, leur durée. J’ai aussi l’impression que ça fait deux mois qu’on voit du rouge cramoisie sur les cartes. Cette année ça a commencé dès le mois de mai.

      Là le risque de canicule extrême est réelle et problématique. Je rappelle que dans notre pays il n’existe toujours aucune législation concernant le temps de travail en période caniculaire. La pénibilité des fortes chaleurs n’est pas du tout prise en compte dans le code du travail, ce qui expose les travailleurs, surtout les métiers physiques à de réels dangers.

      En Allemagne, même si c’est pas parfait, des recommandations et même des lois existent pour réguler ou adapter le temps de travail en période de canicule. En dehors du travail, ces valeurs sont suffisantes pour exposer des adultes en bonne santé à des coups de chaleur, donc j’en parle même pas pour les personnes à risque. Les Tn risquent d’être problématiques si le scénario où la canicule est longue se maintient. Notamment en ville comme d’habitude.

      Bref, pas d’eau, Tx supérieures aux « normales » tout juillet… Nuits chaudes… Ça va amener une belle sécheresse partout en plus, et de jolis feux à combattre par 35° dehors en habits ignifuges (je me demande comment vont se survivre les pompiers)…

      Et possiblement des températures pas si loin que ce que disait le modèle GFS incriminé, même si c’est décalé de quelques jours…

    • Un modèle, ça sert à connaître la tendance. La tendance, on la connaît, mais quand un modèle te la montre, t’as des crétins dans les rédactions, ils te disent que ce sont des fake news. Ces crétins n’ont pas encore compris que les fake news sont produites par les luttes de pouvoir entre groupes politiques, par les idéologues. Et ces idéologues ont compris que pour reprendre la main sur les narrations, on pouvait utiliser les rédactions en leur demandant de chasser les fakenewskonaledroit.
      Bref, le modèle il ne fait pas de politique et on va se manger une méchante période de chaleur comme en juin, et sans doute pire.

    • Dans ces coups de chaleur, (heat plume en anglais ce qui pourrait se traduire par « panache de chaleur » et non « plume de chaleur »), le phénomène est généré par la présence d’une goutte froide, dépression isolée de la circulation générale de la haute troposphère (courant jet ou jet stream). L’air ayant une rotation anti-horaire, comme dans toute dépression de l’hémisphère nord, cela permet l’advection des masses d’air brulantes du Sahara vers la péninsule ibérique (sauf le Portugal qui lui bénéficie de l’air plus frais de la goutte froide justement, si celle-ci se situe à proximité du littoral atlantique) puis vers la France (sud-ouest et centre). Maintenant, sur le littoral méditerranéen, le phénomène est plutôt liée à un dôme de chaleur dû au blocage anticyclonique.

      Illustrations :
      panache de chaleur : https://www.youtube.com/watch?v=OHE69oASpL0

      Dôme de chaleur : https://www.youtube.com/watch?v=QNRXNJkIkfg

    • La conclusion rude de Christophe Cassou donc :

      Cette canicule 2022 intervient en plein pic #COVID19, avec un système hospitalier au bord du précipice, en période de vulnérabilité due à des fortes tensions sociales, mais aussi sur la ressource en eau (↘️ rendement agricole), sur l’énergie.
      Sommes-nous prêts, résilients ?

      J’avoue, ce soir, ressentir une forme de colère car les faits scientifiques sont clairs. Nous savons où nous allons et nous savons où nous devrions aller et quoi faire pour limiter les risques croissants & menaçants pour sociétés humaines & écosystèmes. Et pourtant...

      Le déni de gravité et le déni de l’urgence sont tjrs là, comme l’atteste les appels aux ptits gestes ridicules, a la sobriété individuelle alors que les enjeux sont des enjeux de transformation de nos infrastructures collectives, de nos institutions, de nos modes de vie etc.

      Tous ceux qui pensent, sur un mode rassuriste/confusionniste, que l’on s’adaptera à des niveaux de réchauffement élevés sont irresponsables. Les limites dures de l’adaptation existent pour les sociétés humaines et la biodiv. comme évaluées dans Groupe2 #GIEC et @IPBES

      La semaine prochaine ns rapproche de ces limites un peu plus encore.
      Ns avons besoin de lucidité, honnêteté, courage, éthique & solidarité. Sans ces valeurs, ns ne relèverons pas le défi. Chaque ⅒ de degré est une vulnérabilité additionnelle, des souffrances additionnelles

    • Un peu de documentation pour s’y retrouver dans cette fournaise :

      https://www.meteocontact.fr/pour-aller-plus-loin/les-modeles-meteo

      Les modèles météorologiques - Cours météo

      La prévision du temps est aujourd’hui incontournable, mais pour prévoir la couleur du ciel de demain, les météorologues ont besoin des modèles de simulation de l’atmosphère.

      Il est bien connu que pour tenter de prédire les aspects comportementaux d’un système, il est nécessaire de créer son modèle approximatif mathématique. Aussi bien valable en économie qu’en météorologie, ce modèle doit être défini à partir de lois d’évolution. En le faisant « tourner » on simule alors le comportement du système à différentes échéances à partir d’un état initial préalablement définit.

      L’atmosphère étant un vaste espace et les lois qui la régissent étant complexes, les modèles numériques réalisent un nombre incommensurable d’opérations arithmétiques. Le traitement humain paraît donc impossible et il a fallu attendre le développement des ordinateurs dans les années 50 pour pouvoir espérer modéliser l’atmosphère. Aujourd’hui, il est quasiment impossible de se séparer de ces méthodes de calcul, car le modèle météorologique informatique est à la base de toute prévision du temps.

      De nombreux paramètres sont pris en compte dans les modèles : variables d’état de l’atmosphère et au niveau du sol (températures, humidité, vent, etc) ; processus physiques au niveau de l’atmosphère et du sol ou encore l’interaction entre le sol et l’atmosphère (et inversement). Grâce à toutes ces données, les supercalculateurs sont en mesure de créer des cartes de modélisations numériques.

    • Bien content d’avoir été prévenu par 20 minutes que ces prévisions étaient inutilement alarmistes. Encore un peu, et on aurait pu décider de ne pas aller à Arcachon ou dans les Monts d’Arrée si on les avait écouté. Sérieusement, comment peut-on être aussi inutilement alarmiste, alors que tout est sous contrôle ?

  • La #goutte_de_poison , par #Anna_Colin_Lebedev sur twitter

    La goutte de poison. J’avoue être épuisée de devoir encore et encore, pour la millième fois depuis 2014, faire le point sur l’extrême-droite et les "néonazis" en Ukraine. Des dizaines d’articles et d’interventions de multiples chercheurs. Et il faut recommencer.
    Le régime russe excelle dans la tâche de susciter notre indignation et notre doute. Son arme la plus puissante est de nous emmener sur son terrain, de nous imposer son agenda et ses grilles de lecture. La récente affaire « BHL à Mariupol » a ravivé la flamme.
    Back to basics. Le discours russe sur les « néonazis ukrainiens » se développe à partir de 2014. Il tombe sur le terreau fertile de nos stéréotypes sur les Ukrainiens qui seraient intrinséquement antisémites, qui auraient collaboré avec les nazis.
    Même Boris Cyrulnik s’y colle hier sur France Inter, en parlant des Ukrainiens : « Pourtant, pendant la guerre, ils n’étaient pas très bien engagés, mais leurs enfants ne sont pas responsables des crimes de leurs parents ». Entendre ça est désespérant.
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-17-mars-2022
    Rappelons les faits. La très grande majorité des soldats ukrainiens ont combattu les nazis au sein de l’Armée rouge (plus de 4 millions) . Environ 200 000 ont combattu aux côtés de l’Allemagne nazie. Ça fait maximum 5% de pro-nazis parmi les combattants.
    La collaboration arrive dans le contexte particulier des politiques répressives de Moscou sur les territoires ukrainiens. Il s’agit pour bcp d’Ukrainiens de choisir le moins pire des deux maux : l’URSS et l’Allemagne. Leurs motivations sont diverses.
    https://www.jstor.org/stable/26624533
    Je ne cherche pas à justifier. Je constate simplement que notre raisonnement suit la logique de la goutte de poison qui contamine tout le liquide où elle est versée. 5% des hommes en armes ukrainiens ont combattu aux côtés des nazis -> l’Ukraine était toute entière collabo.
    Oui, lorsque l’Ukraine indépendante se constitue, il y a parmi ses symboles les personnages ambigus que sont les nationalistes du milieu du XXe. Côté pile, ils luttaient pour l’indépendance de l’Ukraine. Côté face, beaucoup ont collaboré.
    Le récit historique est porteur de cette mémoire complexe. On commémore à la fois la participation des Ukrainiens à la lutte contre le nazisme et le combat nationaliste contre l’URSS. Mais le débat intellectuel est ouvert en Ukraine, la société travaille sur son passé.
    A l’inverse, en Ru, la question de la collaboration avec les nazis est un sujet tabou. On réduit la collaboration à quelques personnages diabolisés (Vlasov), mais sans quantifier et surtout sans s’interroger sur les motivations et le lien avec les répressions staliniennes.
    La logique de la goutte de poison revient dans le récit russe, puis dans le nôtre, dès 2014. Les médias russes poussent l’idée que la révolution du Maïdan est ultra-nationaliste, en donnant pour preuve des portraits du nationaliste Stepan Bandera présents sur la place.
    Or, le Maïdan est une mobilisation inclusive, autour d’un objectif commun : le départ du président en place et le rejet du projet de société qu’il incarne. Des citoyens idéologiquement très divers se retrouvent dans ce mot d’ordre. Oui, les nationalistes sont aussi là.
    La logique de la goutte de poison fait que puisqu’on a repéré l’extrême droite dans la foule, la manifestation entière est contaminée. Comme si l’on disait : puisque Marine Le Pen était dans les manifestations « Je suis Charlie », ces manifestations sont d’extrême droite.
    Or, le Maïdan est divers, multilingue (et plutôt russophone d’ailleurs), valorisant cette pluralité. Les portraits de Bandera ne plaisent pas à tout le monde, mais on laisse faire, au nom de l’inclusion de tous et de la lutte commune.
    La logique de la goutte de poison atteint son paroxysme lorsqu’on parle des bataillons qui se sont formés à partir de 2014. 2 sont sur toutes les lèvres : Azov et Pravy Sektor. « Bataillon ultranationaliste », ça fait frémir. Le pouvoir russe utilise notre frémissement.
    Oui, le bataillon Azov et le bataillon Pravy Sektor (2 sur une trentaine) ont été formés par des groupes politiquement ultranationalistes. Mais même dans ceux-là, de nombreux combattants ne partageaient pas l’ancrage politique du bataillon.
    J’ai fait des entretiens en 2016-2017 avec plusieurs combattants de Pravy Sektor. Un bataillon très décentralisé, où chaque groupe vit un peu sa vie. Je n’ai pas détecté d’idéologie particulière ; les gens s’y engagent parce que ce bataillon est non affilié à l’Etat.
    Azov est plus idéologisé et porteur d’idées ultranationalistes, mais en 2014-2015, beaucoup de combattants se retrouvent dans Azov sans motivation idéologique. Chacun de ces bataillons compte quelques centaines de personnes. Voir mon rapport.
    https://t.co/R30AHj9Nel
    Aidar (récemment revenu dans nos radars grâce à BHL) est un bataillon sans idéologie autre que l’engagement patriotique. Un bataillon ouvert qui a accueilli des combattants sans faire trop de tri.
    https://connexion.liberation.fr/autorefresh?referer=https%3a%2f%2fwww.liberation.fr%2fchecknews
    Oui, Aidar a pu compter des membres porteurs d’idées nationalistes, conséquence logique d’un recrutement ouvert. Mais aucune idée extrémiste n’y était officiellement promue. Plusieurs Aidar ont été auteurs de crimes, mais pas de crimes motivés par la langue ou l’ethnie.
    Il est logique qu’un conflit armé attire entre autres des personnes idéologiquement radicales. Ce qu’il faut regarder, c’est le bilan. Amnesty, l’OSCE, l’OFPRA ont relevé (des deux côtés) des crimes de guerre. Mais pas d’exactions de masse ou de nettoyages ethniques.
    La logique de la goutte de poison nous fait dire que l’armée ukrainienne entière aurait été contaminée par le néo-nazisme promu par quelques membres. Que doit-on dire alors de nos propres forces de l’ordre qui votent volontiers pour l’extrême droite ?
    https://www.ouest-france.fr/politique/marine-le-pen/presidentielle-44-des-policiers-et-militaires-prets-a-voter-pour-marine
    Il n’est pas impossible d’ailleurs que je sois en train de donner une idée au Kremlin. Dans un prochain discours, Poutine pourra dire, chiffres à l’appui, que l’armée française est néo-nazie. Et par extension, que le pouvoir français est néo-nazi. Une seule goutte suffit.
    Lorsque l’Etat a intégré les bataillons volontaires (sauf Pravy Sektor, marginalisé), cela a été fait dans une logique de reprise de contrôle. Plus facile de gérer les trublions dedans que dehors. Ça n’a pas très bien marché pour Azov qui a continué à se développer.
    Mais les forces politiques ultra-nationalistes sont en constante diminution en Ukraine depuis 2014. Il n’y a pas de parlementaires d’extrême droite dans le parlement ukrainien. C’est aussi parce que le nationalisme soft, nourri par l’agression russe, est devenu mainstream.
    Ce nationalisme civique contient un fort attachement à une identité ukrainienne, plutôt européenne, et l’idée que cette identité est en permanence menacée un ennemi extérieur, l’Etat russe. Je ne vois pas comment cette vision pourrait faiblir dans un proche avenir.
    Il y a une chose qu’on ne trouve pas dans le nationalisme soft ukrainien : c’est l’antisémitisme. Ni dans la population en général, ni dans le pouvoir, ni même dans les groupes d’extrême droite. L’ennemi, c’est aujourd’hui l’envahisseur russe.
    https://www.jpost.com/diaspora/article-692443
    L’Ukraine qui a longtemps négligé l’histoire de l’Holocauste sur son territoire, a changé depuis 10-15 ans. Baby Yar, site de la Shoah par balles, est visité annuellement par chaque président ukrainien. L’Holocauste est enseignée. Les ? douloureuses sont posées.
    La Russie a bien plus de chemin à faire dans ce domaine (j’en parlais dans un billet de blog en 2012) , même si je pense que la population russe n’est pas aujourd’hui particulièrement antisémite.
    https://blogs.mediapart.fr/anna-colin-lebedev/blog/030412/regards-sur-la-russie-contemporaine-l-holocauste-une-colle
    Mais une seule goutte de poison nous a suffi pour que le soupçon pèse sur l’Ukr. Je ne le répéterai jamais assez : les blindés russes s’embourbent sur le terrain, mais le pouvoir russe sait très bien venir nous chercher, appuyer et désinformé là où ça nous fait mal.

    https://twitter.com/colinlebedev/status/1504856940568055828
    #Ukraine #extrême_droite #nazis #néo-nazis

  • River Runner Global
    https://river-runner-global.samlearner.com

    The Global River Runner is a vizualization simulating the path a raindrop would take, assuming it runs off into a stream and from then on to a terminating location, likely an inland water body or the ocean. A running list of interesting flow paths can be found here.
    DISCLAIMER

    The Global River Runner is an open source Work In Progress, based on open data and open source software components, some of which themselves are in early or alpha development stages (all described in detail below). The vast majority of river paths calculated are based on topographic data collected and processed automatically, and may not reflect true river paths that may be affected by engineered features such as dams, canals, and conduits. Many names of rivers and inland water features such as lakes may be inaccurate as they are based on only on easily available datasets with global coverage. At times, the UI may exhibit slow or otherwise poor performance or encounter other errors. If you find issues regarding any of the above, please submit an issue through Github if you have an account, or fill out an issue survey form, to help us improve the application and underlying data!

  • La contamination par #aérosols : les clés, les sources et les avancées règlementaires - Du Côté de la Science
    https://ducotedelascience.org/3937-2

    Parler, chanter, crier, faire de l’exercice sont des facteurs qui augmentent la production d’aérosols. Les masques en filtrent une grande partie, surtout s’ils sont très bien ajustés.

    La ventilation et l’aération des espaces intérieurs les dissipent, et un détecteur de CO2 permet de vérifier si le renouvellement de l’air est adéquat. A l’intérieur, la distance ne suffit pas.

    Le risque de contamination dépend aussi du temps passé dans un espace, facteur-clé qui souvent n’est pas pris en compte dans les recommandations et mesures.

  • Ventilez, il faut ventiler !

    Il semble désormais clairement établis que le [1] covid-19 se transmet en grande partie par les aérosols. Il s’agit de minuscules gouttelettes que nous émettons systématiquement quand nous respirons et parlons. Ce faisant, nous émettons également des grosses gouttelettes (qui elles sont de taille supérieure à environ 2 microns) ou des postillons (parfois visibles à l’œil nu), qui vont retomber plus ou moins rapidement au sol au bout de quelques minutes. Les aérosols sont des gouttelettes invisibles dont la taille fait typiquement moins de un micron. Elles ne tombent pas et reste en suspension dans l’air. Un peu comme la fumée de cigarette, elles, vont diffuser dans l’air d’une pièce pour finir par envahir le moindre recoin.

    La simulation ci-dessous permet de se rendre compte que ces #microgouttelettes peuvent remplir une pièce un quart d’heure :

    https://www.youtube.com/watch?v=umdtXGeVzwk&feature=emb_logo

    Porter un masque permet de limiter (mais pas de stopper), l’émission de #gouttelettes comme en témoigne cette vidéo d’une expérience réalisée avec différents types de masques (en tissu simple ou double couche, ou chirurgical), selon que l’on parle ou que l’on éternue :

    https://www.youtube.com/watch?v=UNCNM7AZPFg&feature=emb_logo

    Au passage, contrairement à ce que je m’imaginais, la quantité de microgouttelettes émises en respirant est plus importante (d’un facteur environ trois) que celle émise en parlant normalement et similaire à celle émise en chantant. D’où l’importance de bien positionner le masque et de couvrir aussi le nez !

    La part de contamination due aux aérosols n’est pas connue avec certitude dans le cas du covid-19, mais elle pourrait l’un des vecteurs les plus important de dissémination de la maladie, plus en tout cas que les fameuses « fomites » qui sont les surfaces contaminées.

    Il devient alors possible d’appréhender la question des contaminations sous un angle rationnel. En effet, on peut mesurer simplement l’efficacité de la ventilation d’une pièce en mesurant le taux de dioxyde de carbone (CO2) qu’elle contient. En respirant nous rejetons du CO2 dans l’atmosphère [2]. Une pièce fermée, habitée par des personnes, voit ainsi la quantité de CO2 qu’elle contient augmenter. En ventilant la pièce, c’est-à-dire en renouvelant son air régulièrement avec de l’air extérieur, on dilue ainsi les microgouttelettes et donc on réduit la probabilité d’être infecté, si toutefois une personne infectée est présente dans la salle. Mais on diminue également la quantité de CO2 expirée, qui va tendre vers la valeur extérieure [3]. On ne sait pas mesurer la quantité de virus SARS-CoV-2 présente dans l’air d’une pièce, en revanche on sait mesurer la quantité de dioxyde de carbone. On peut ainsi utiliser ce gaz comme traceur de la ventilation, ce qui permet de vérifier quantitativement la qualité de l’air d’une pièce. On ne sait pas non plus à partir de quel seuil (quelle quantité de CO2 présente dans la pièce) le risque (ou la probabilité) d’être contaminé augmente significativement. Néanmoins, on peut extrapoler à partir des connaissances que l’on a pour d’autres maladies à transmission similaire, par aérosols, comme la tuberculose, ainsi un seuil inférieur à 1000 ppm de CO2 peut être recommandé en guise de principe de précaution. Et peut-être même moins : viser 650 ppm serait plus raisonnable en ne dépassant pas 850 ppm.

    Une collègue m’ayant prêté un détecteur de CO2, j’ai pu faire quelques mesures dans différentes salles où j’ai eu cours. Avant…

    Dans une salle de travaux dirigés de 30 places, avec porte et fenêtre, voici ce que j’ai obtenu avec 14 à 15 personnes à l’intérieur pendant 1 à 2 h. Les deux courbes ont été obtenues à une semaine d’intervalle : peut-être que la ventilation mécanique n’était pas identique dans les deux cas ce qui pourrait expliquer les différences d’augmentation du taux de CO2 quand les ouvertures sont fermées. Dans les deux cas, l’ouverture de la porte donnant sur un palier et un couloir a permis de baisser le taux de CO2 jusqu’à des valeurs plus raisonnables en termes de ventilation. Cela montre d’une part que la ventilation mécanique seule ne permet pas d’atteindre un seuil raisonnable ; d’autre part que la simple ouverture de la porte permet d’atteindre un tel seuil.

    Dans un amphithéâtre de 238 places, en gradins, avec environ 80 à 85 étudiants, les mesures faites pendant 2 h donnent les courbes suivantes. La courbe rouge a été obtenue lors d’une seule séance, les courbes bleue et verte en deux séances (à deux jours d’intervalle), une semaine plus tard. L’amphithéâtre n’a pas de fenêtre, et les portes d’entrées ne peuvent être maintenues ouvertes (il y a un sas, et aucun moyen de les coincer). Néanmoins, on constate que la ventilation fonctionne correctement avec une occupation au tiers, à peu près, les taux de CO2 enregistrés étant raisonnables.

    Une autre série de mesures a été effectuée dans une salle de formation de la bibliothèque. Salle avec des ordinateurs comptant 30 places et remplie à moitié. Cette salle ne dispose pas de ventilation mécanique. En entrant dans la salle, la porte et les fenêtres étaient grandes ouvertes. Le taux de CO2 mesurée est de 620 ppm. Les ouvertures sont fermées. En à peine 10 min, il atteint 1000 ppm. Porte et fenêtre sont à nouveau ouvertes quelques minutes. Ensuite la porte donnant sur la vaste salle de lecture est laissée ouverte. Malgré cela, le taux de CO2 augmente à nouveau. La vitesse d’augmentation dépend probablement de l’ouverture de la porte entre « entrebâillée » et « grande ouverte » ; l’ouverture des vastes fenêtres de la baie vitrée de la salle de lecture et la porte ouverte a permis de faire baisser le taux de CO2 rapidement. Une fois celles-ci fermée, il se stabilise, à condition de maintenir la porte grande ouverte.

    En conclusions :

    La ventilation mécanique n’est généralement pas suffisante pour atteindre un flux suffisant pour a priori diminuer fortement la probabilité de contamination par le SARS-CoV-2. * En plus de la ventilation mécanique, ouvrir une porte donnant sur un couloir permet d’obtenir un flux généralement suffisant. * Une pièce fermée sans ventilation mécanique doit être ouverte toutes les 10 min pour éviter d’atteindre les seuils préconisés.

    Il vaut donc probablement mieux, cet hiver en particulier, ouvrir la fenêtre quelques minutes toutes les 10-15 minutes pour ventiler [4], quitte à porter un bon pull. De surcroît, même en période « normale », sans covid-19 en guise d’épée de Damoclès, il est bon d’avoir une bonne ventilation dans les pièces intérieures, car les capacités cognitives diminuent significativement quand le taux de CO2 augmente [5]

    http://gblanc.fr/spip.php?article750
    #ventilation #aération #covid-19 #coronavirus

    • Comment sécuriser les universités vis-à-vis de l’épidémie ?

      Comment éviter de nouvelles vagues épidémiques sans restreindre ni les libertés publiques ni l’activité sociale ? Comment faire en sorte que les universités, ainsi que les autres lieux publics, ne participent pas à la circulation du virus ? Nous examinons ici l’état des connaissances sur les voies de contamination pour formuler des préconisations à mettre en œuvre de toute urgence.

      https://www.youtube.com/watch?v=x_HcZyz1pFQ&feature=emb_logo

      Publié le 13 décembre 2020 par Rédaction
      Comment sécuriser les universités vis-à-vis de l’épidémie ?

      Comment éviter de nouvelles vagues épidémiques sans restreindre ni les libertés publiques ni l’activité sociale ? Comment faire en sorte que les universités, ainsi que les autres lieux publics, ne participent pas à la circulation du virus ? Nous examinons ici l’état des connaissances sur les voies de contamination pour formuler des préconisations à mettre en œuvre de toute urgence.

      Le coronavirus se transmet principalement par voie respiratoire, directement ou après dépôt sur les mains. Une personne atteinte du Covid et symptomatique, émet en toussant des gouttelettes de salives entre 50 microns et 1 mm, chargées en virus. Les porteurs symptomatiques ou asymptomatiques émettent aussi des gouttes porteuses de particules virales en parlant ou simplement en respirant. Ces gouttes sont de beaucoup plus petite taille, entre la centaine de nanomètres, ce qui correspond à la taille du virus, et 5 microns. Ces deux types de gouttelettes ont des comportements hydrodynamiques différents. Les grosses gouttelettes produites par la toux retombent sur le sol après un vol de l’ordre du mètre. Lorsqu’on les respire, elles se déposent, du fait de leur inertie, sur les parois des voies respiratoires. Les petites gouttelettes produites par la toux, par la parole, par le chant ou par la respiration ont en revanche une faible inertie et suivent l’écoulement de l’air. En conséquence, elles peuvent rester suspendues en aérosol, entraînées par les mouvements turbulents de l’air. Lorsqu’on les respire, elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Seules des gouttelettes de petites tailles peuvent ainsi aller jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Une dizaine d’études de cas ont montré des contaminations par voie aérosol. Cela a été confirmé par des études sur des modèles animaux. On estime maintenant que 50% au moins des contaminations sont dues aux porteurs asymptomatiques, ce qui implique des gouttes transportées en aérosol. Du reste, 4 personnes sur 5 se montrent incapables de savoir précisément dans quelles circonstances elles ont été contaminées.

      Pour ouvrir les universités sans en faire des lieux de contamination, la sécurisation doit d’abord porter sur les repas, pendant lesquels on enlève nécessairement le masque et où l’on parle. Les lieux de restauration collective et les cafétérias doivent être fermés temporairement, au profit de prises de repas légers en extérieur, sous des préaux ou sous des toiles tendues. Les toilettes présentent également des risques à limiter, du fait de la présence du virus dans les excréments. Tirer la chasse sans fermer la cuvette produit en effet une aérosolisation intense et c’est l’un des endroits où la contamination par le contact des mains avec le virus, puis avec le visage est le plus fréquent. Beaucoup ont le réflexe d’enlever le masque, comme pour une pause en extérieur. Les toilettes des universités sont généralement mal aérées et peu nettoyées. Il faut y remédier et effectuer un nettoyage plusieurs fois par jour.

      Les personnels et les étudiants doivent être masqués en permanence dans tous les bâtiments des universités. Les masques n’ont pas le même degré de protection vis-à-vis des deux types de gouttelettes. Les plus grosses gouttelettes, émises par la toux, sont arrêtées par tous les types de masque. Au contraire, les petites gouttes peuvent passer entre les fibres d’un masque en suivant les filets d’air. Ainsi, les masques en tissu laissent passer un tiers des gouttes de 1 micron, les masques chirurgicaux 4% et les masques FFP2, médicaux ou non, moins de 2%. Ces chiffres sont ceux de masques bien plaqués au visage. Un masque chirurgical présentant des fuites autour du nez ou sur les joues n’a bien sûr pas cette capacité d’interception, mais se rapproche d’un masque en tissu.

      Les salles de cours et les amphithéâtres posent un problème particulier, puisque la technocratie universitaire nie la possibilité même que le coronavirus puisse s’y transmettre, et de ce fait, n’a déployé aucun moyen permettant de quantifier les taux de transmission. Pour cette raison, mais aussi pour casser les chaînes épidémiques, il est primordial de tester massivement les personnels et les étudiants sur les campus, par des tests individuels ou collectifs. Dans la mesure où personne ne dispose de preuves d’une absence de transmission à l’Université, les raisonnements généraux sur la transmission par aérosol doivent l’emporter : il faut sécuriser les lieux collectifs. Cela commence par l’achat en masse de masques FFP2 non médicaux, à peine plus chers que les masques chirurgicaux, et bien plus protecteurs. Ils sont faciles à recycler et à reconditionner, par différentes méthodes permettant de supprimer le virus. Il faut donc former étudiants et personnels au nettoyage des masques. L’installation de purificateurs rapides à UV-C dans les locaux universitaires pourraient compléter le dispositif.

      Il faut ensuite caractériser le niveau de ventilation de toutes les salles, à partir de mesures du taux de gaz carbonique, en occupation normale. Le CO2, comme les gouttelettes aéroportées, est émis pendant la respiration. On peut donc mesurer le volume d’air expiré par des personnes dans une pièce par l’écart entre le taux de CO2 dans la pièce et le taux usuel de CO2 dans l’atmosphère, 400 ppm. “ppm” signifie partie par million : 400 ppm de CO2 correspondent à une concentration de 400 molécules de CO2 pour un million de molécules d’air. La concentration en CO2 est donc proportionnelle à la concentration en particules virales si un porteur asymptomatique se trouve dans la salle. Or, la probabilité d’être infecté par voie aérosol croît avec la concentration en particules virales et avec la durée d’exposition. Le taux de transmission du virus sera donc d’autant plus faible que le taux de CO2 reste proche de la valeur extérieure. La ventilation, qu’elle soit mécanique, par des VMC, ou naturelle, par des fenêtres, remplace l’air vicié par de l’air frais. L’enregistrement du taux de CO2 pendant les cours permet donc de quantifier le niveau de transmission par voie aérosol. Il doit être généralisé pour avoir en quelques jours, une cartographie complète du niveau de ventilation de toutes les salles.

      Améliorer la ventilation, en réglant les VMC, par l’ouverture de porte, ou par l’ouverture périodique de fenêtres, permet en pratique d’abaisser significativement le taux de CO2 et donc la transmission aéroportée. Ainsi, si un amphithéâtre monte à 1400 ppm de CO2, ce qui est fréquent, et qu’on parvient à l’abaisser à 600 ppm, ce qui est relativement facile, on divise par cinq, au moins, le taux de transmission. Insistons sur le fait que les normes de ventilation ont été édictées dans le code du travail pour éviter d’être incommodés par des odeurs corporelles. Ces normes ne correspondent en aucun cas à l’exigence de réduction de la transmission par voie aérosol.

      Enfin, si la ventilation est déficiente, des purificateurs d’air à filtre Hépa doivent être installés. En substance, il s’agit de faire circuler l’air intérieur au travers de filtres au moyen de petits ventilateurs silencieux. Les filtres Hépa, d’usage courant dans les transports collectifs comme dans le bâtiment, fonctionnent exactement comme un masque. Des modèles peu coûteux à assembler ont été conçus à Yale, à Harvard et par l’institut Max Planck. Les filtres Hepa doivent être entretenus et ne doivent pas rester plusieurs semaines sans être utilisés, faute de quoi ils peuvent avoir des émissions problématiques.

      Les coûts de ces mesures sont modiques : 2 € pour produire les 10 masques FFP2 nécessaires à une personne pour 2 mois, un peu moins de cent euros pour les capteurs enregistreurs de CO2, deux cents euros pour un purificateur d’air et une cinquantaine d’euros pour équiper une place d’un aspirateur viral dans un lieu de restauration collectif. L’Allemagne a débloqué 500 millions d’euros pour améliorer la ventilation des lieux publics. Il est temps que l’Etat investisse, ici aussi, pour notre avenir.

      Bibliographie

      Sécuriser le milieu scolaire :

      Risk Reduction Strategies for Reopening Schools (Harvard)
      Healthy Buildings (Harvard)
      Qualité de l’air dans les écoles en France
      The Swiss Cheese Model of Pandemic Defense

      Transmission en aérosol :

      Airborne transmission of SARS-CoV-2 (Science)
      Mounting evidence suggests coronavirus is airborne — but health advice has not caught up (Nature)
      The risk of infection is in the air (Technische Universität Berlin)
      It Is Time to Address Airborne Transmission of Coronavirus Disease 2019 (Clinical Infectious Diseases)
      Reducing transmission of SARS-CoV-2
      COVID-19 Is Transmitted Through Aerosols. We Have Enough Evidence, Now It Is Time to Act
      Un salón, un bar y una clase : así contagia el coronavirus en el aire
      Coronavirus spreads through the air as aerosol, 230 scientists write in open letter to World Health Organization

      Etude de cas :
      Transmission of SARS-CoV-2 by inhalation of respiratory aerosol in the Skagit Valley Chorale superspreading event. (Indoor air)
      Aerosol and surface contamination of SARS-CoV-2 observed in quarantine and isolation care (Scientific reports)
      COVID-19 Outbreak Associated with Air Conditioning in Restaurant, Guangzhou, China, 2020
      Mechanistic Transmission Modeling of COVID-19 on the Diamond Princess Cruise Ship Demonstrates the Importance of Aerosol Transmission
      Large SARS-CoV-2 Outbreak Caused by Asymptomatic Traveler, China
      Aerodynamic analysis of SARS-CoV-2 in two Wuhan hospitals
      Community Outbreak Investigation of SARS-CoV-2 Transmission Among Bus Riders in Eastern China
      Community and Close Contact Exposures Associated with COVID-19 Among Symptomatic Adults ≥18 Years in 11 Outpatient Health Care Facilities
      Superspreading Event of SARS-CoV-2 Infection at a Bar, Ho Chi Minh City, Vietnam
      Coronavirus Disease Outbreak in Call Center, South Korea

      Distribution de tailles de gouttes :

      Modality of human expired aerosol size distributions

      Aerosol persistence in relation to possible transmission of SARS-CoV-2

      Particle sizes of infectious aerosols : implications for infection control (The Lancet).
      The airborne lifetime of small speech droplets and their potential importance in SARS-CoV-2 transmission
      Estimation of airborne viral emission : Quanta emission rate of SARS-CoV-2 for infection risk assessment

      Infection par des particules virales aéroportées :
      The Infectious Nature of Patient-Generated SARS-CoV-2 Aerosol
      Viable SARS-CoV-2 in the air of a hospital room with COVID-19 patients

      Coronavirus Disease 2019 Patients in Earlier Stages Exhaled Millions of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 Per Hour

      Fraction de contamination asymptomatique :

      Transmission heterogeneities, kinetics, and controllability of SARS-CoV-2

      Calculer le risque d’infection :

      Covid-19 – Calculating aerosol infection risk yourself

      Model Calculations of Aerosol Transmission and Infection Risk of COVID-19 in Indoor Environments

      Hydrodynamique des aérosols :

      Towards improved social distancing guidelines : Space and time dependence of virus transmission from speech-driven aerosol transport between two individuals

      Short-range airborne route dominates exposure of respiratory infection during close contact

      Etudes sur modèle animal :
      SARS-CoV-2 is transmitted via contact and via the air between ferrets.

      Pathogenesis and transmission of SARS-CoV-2 in golden hamsters
      Defining the sizes of airborne particles that mediate influenza transmission in ferrets.

      Purificateurs d’air en KIT :

      Harvard — Portable Air Cleaners (Harvard)
      Yale — Low cost DIY air purifiers (Yale)
      https://mpic.de/4802097/mpic_doku_lueftung__english_25112020.pdf

      Toilettes :

      Le coronavirus SARS-CoV-2 peut-il s’attraper en allant aux toilettes ?

      Masques :

      Recyclage des masques FFP2 : Stanford publie des éléments de décision

      Le bon port du masque, garant de son efficacité
      Respiratory virus shedding in exhaled breath and efficacy of face masks

      Contamination dans les universités états-uniennes :

      Tracking the Coronavirus at U.S. Colleges and Universities

      Utilisation des UVC pour dénaturer le virus et tuer les bactéries :

      Far-UVC light (222 nm) efficiently and safely inactivates airborne human coronaviruses. (Scientific report)
      UV air cleaners and upper-room air ultraviolet germicidal irradiation for controlling airborne bacteria and fungal spores (J. Occup. Environ. Hyg.)

      Ventiler :

      Effect of ventilation improvement during a tuberculosis outbreak in underventilated university buildings
      Note d’alerte du conseil scientifique COVID-19 (22 septembre 2020)
      Effects of ventilation on the indoor spread of COVID-19 (Journal of fluid mechanics)
      How to use ventilation and air filtration to prevent the spread of coronavirus indoors. (The conversation)
      How can airborne transmission of COVID-19 indoors be minimised ? (Environment International)
      Back to Normal : An Old Physics Route to Reduce SARS-CoV-2 Transmission in Indoor Spaces (ACS Nano)
      Préconisations pour améliorer la ventilation de bâtiments existants (air.h)
      Ventilation (CDC)

      Superspreading et transmission en aérosol :

      Superspreading events suggest aerosol transmission of SARS-CoV-2 by accumulation in enclosed spaces

      https://pds.hypotheses.org/2865

    • Mechanistic transmission modeling of COVID-19 on the #Diamond_Princess cruise ship demonstrates the importance of aerosol transmission

      We find that airborne transmission likely accounted for >50% of disease transmission on the Diamond Princess cruise ship, which includes inhalation of aerosols during close contact as well as longer range. These findings underscore the importance of implementing public health measures that target the control of inhalation of aerosols in addition to ongoing measures targeting control of large-droplet and fomite transmission, not only aboard cruise ships but in other indoor environments as well. Guidance from health organizations should include a greater emphasis on controls for reducing spread by airborne transmission. Last, although our work is based on a cruise ship outbreak of COVID-19, the model approach can be applied to other indoor environments and other infectious diseases.

      https://www.pnas.org/content/118/8/e2015482118

  • Barbes Blues : Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre
    https://soundcloud.com/vintagearab/barbes-blues-lhommage-a-mokhtar-1

    Une série podcast consacrée aux luttes politiques de l’immigration maghrébine dans les années 70. Le tout en musique. Au commencement, il y a Barbes, le premier quartier historique de l’immigration maghrébine et africaine à Paris. Le coeur battant. Au comment de cette aventure, il y a aussi Mokhtar. Mokhtar, né Mohamed Bachiri, à Sidi Boubkir près de Oujda. Mokhtar sera un des pionniers des luttes politiques des années 70. Il dira de la Goutte d’or qu’elle était « la capitale des immigrés ». Il fallait bien commencer quelque part et ce sera avec Mokhtar, dont le souvenir résonne à qui connait le 18ème depuis assez longtemps. Mokhtar est, à mes yeux, le symbole de l’engagement des ouvriers maghrébins dans la lutte. Durée : 1h06. Source : Vintage (...)

  • Tati à Barbès. Nous nous sommes tant aimés | Hajer Ben Boubaker
    https://orientxxi.info/magazine/tati-a-barbes-nous-nous-sommes-tant-aimes,4043

    Véritable institution du quartier de Barbès, et au-delà de la légende urbaine avec ses prix bas et ses sacs vichy rose, le magasin parisien Tati va définitivement fermer ses portes, victime d’une sévère chute de ses ventes. Fondé par une famille tunisienne juive, son histoire se confond avec celle de l’immigration maghrébine à Paris. Source : Orient XXI

  • Comment la parole et le vent diffusent le SARS-CoV-2
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/05/26/comment-la-parole-et-le-vent-diffusent-le-sars-cov-2_6040837_1650684.html

    L’éjection de gouttelettes par la parole ou lors d’un éternuement et leur trajectoire à l’air libre ont été étudiés par deux équipes de scientifiques.

    Il apparaît de plus en plus clairement que le simple fait de parler engendre l’émission de gouttelettes susceptibles de propager le virus. Philip Anfinrud et ses collègues des Instituts nationaux de la santé (NIH, Bethesda, Maryland) ont utilisé une illumination laser pour visualiser ces gouttelettes. Ils ont constaté qu’un locuteur pouvait en émettre jusqu’à 10 000 par seconde, et qu’elles pouvaient subsister dans un lieu confiné jusqu’à quatorze minutes (PNAS du 13 mai).

    En extérieur, Talib Dbouk et Dimitris Drikakis, de l’université de Nicosie (Chypre), ont simulé la dispersion d’un nuage de particules engendré par un éternuement (Physics of Fluids du 19 mai). En l’absence de vent, ces gouttelettes se propagent à moins de 2 mètres. Mais, dès qu’une brise se lève, elles peuvent voyager à 6 mètres sans qu’une forte dilution soit intervenue. Selon eux, une distanciation physique de 2 mètres dans ces conditions est insuffisante. Conclusion : en intérieur comme dehors, le port du masque est le meilleur rempart contre le Covid-19.

    #masques #gouttelettes mais pas #aérosol

  • COVID-19 Outbreak Associated with Air Conditioning in Restaurant, Guangzhou, China, 2020

    During January 26–February 10, 2020, an outbreak of 2019 novel coronavirus disease in an air-conditioned restaurant in #Guangzhou, China, involved 3 family clusters. The airflow direction was consistent with droplet transmission. To prevent the spread of the virus in restaurants, we recommend increasing the distance between tables and improving ventilation.


    https://wwwnc.cdc.gov/eid/article/26/7/20-0764_article
    #air_conditionné #restaurant #propagation #virus #coronavirus #covid-19 #Chine #étude_scientifique #article_scientifique #gouttelettes #visualisation #diffusion #distance

    ping @simplicissimus @reka

  • https://www.youtube.com/watch?v=WTJmjc0W1es&feature=youtu.be

    Le document vidéo que nous diffusons est exceptionnel par la vérité qui y transparaît sur l’état de l’épidémie, des recherches et des moyens de la combattre. La diffusion la plus large possible de ce document nous a semblé souhaitable car l’échange entre ces spécialistes est très éclairante. Elle confirme la grande incertitude et les tensions du monde médical quant à l’avenir de la pandémie, l’inquiétude des personnels soignants, les risques pris par les équipes ayant à faire face à l’afflux de malades.

  • Corruption à la BAC du 18e : révélations sur un policier trop bien noté - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/corruption-a-la-bac-du-18e-revelations-sur-un-policier-trop-bien-note-07-

    Le brigadier Karim M., 45 ans, a été mis en examen et écroué en juin, soupçonné d’avoir mis sur pied un système de racket massif de dealers à la Goutte-d’Or, où il travaillait depuis quinze ans.

    Il n’aurait jamais dû entrer dans la police, même s’il était bien noté par sa hiérarchie et apprécié de ses collègues comme des commerçants du quartier. Karim M., 45 ans, dit Bylka (kabyle en verlan), était une figure du commissariat et du quartier de la Goutte-d’Or dans le 18e arrondissement de Paris, son lieu de travail depuis toujours.

    Mais depuis la nuit du 13 au 14 juin, le policier de la brigade anticriminalité (BAC) du 18e dort en prison, mis en examen pour une ribambelle de crimes et délits : corruption passive, blanchiment, association de malfaiteurs, transport et détention de stupéfiants, vols, détournement et accès frauduleux aux fichiers de police…

    Comme l’a révélé le site Internet Les Jours, le brigadier est soupçonné d’avoir mis en place un système de racket massif, rodé et ancien, allant du vol régulier (argent, stupéfiants, objet de valeur) à la possibilité de monnayer sa protection. En clair, le policier aurait instauré une sorte de droit du travail pour les dealers du secteur.

    Pour ne pas être interpellés, les petits trafiquants devaient lui « payer l’assurance », selon sa propre expression. Karim M. est soupçonné d’avoir écoulé son argent en Algérie, via des circuits opaques. Des investigations sont en cours.

    Le brigadier aurait aussi « habillé » les procédures, en notifiant des saisies de drogue effectuées auprès de dealers qu’il interpellait les mains vides. C’est ce qui lui vaut d’être poursuivi pour « faux en écriture publique aggravée », une qualification passible de la cour d’assises pour un policier.

    Dans son sillage, quatre autres policiers ont été mis en examen ainsi que deux dealers, soupçonnés d’avoir corrompu les fonctionnaires. En garde à vue, les collègues de Karim M. - trois d’entre eux sont de jeunes recrues arrivées depuis peu dans le service - ont expliqué n’avoir rien compris aux pratiques douteuses de leur chef par intérim, le numéro un du groupe étant en congé maladie. Selon leurs déclarations, lorsque Karim M. disait à un dealer : « Il va falloir prendre une assurance », ils imaginaient qu’il lui proposait de devenir un indic et que la monnaie d’échange était le renseignement humain.
    « La hiérarchie savait que l’équipage de cette BAC était pourri »

    « Mon client sert aujourd’hui de fusible, alors qu’il a toujours été bien noté par sa hiérarchie, s’insurge Me Claire Doubliez, l’avocate du brigadier. Karim M. conteste tout fait de corruption. Il n’a jamais pris d’argent dans sa poche, en dehors de son traitement. » Elle affirme que « son erreur est d’avoir manipulé des indics non référencés, ce qui est interdit. Mais il l’a fait dans l’intérêt des habitants et des commerçants du quartier ».

    Quelle est la responsabilité de l’administration policière dans la dérive de ces fonctionnaires ? « La hiérarchie savait que l’équipage de cette BAC était pourri, et dans le collimateur de l’IGPN. Pourtant elle a laissé de jeunes gardiens de la paix aller au casse-pipe », relève une source proche de l’enquête. Une chose est sûre : Karim M. n’aurait jamais dû se retrouver dans la police.
    Relaxé en conseil de discipline

    Comme nous le révélons, sept ans avant son entrée à la préfecture de police (PP) de Paris, il avait été condamné pour des violences ayant entraîné une infirmité permanente à l’encontre d’un automobiliste avec qui il avait eu un accident corporel. Il avait aussi été poursuivi pour des faits de rébellion contre un policier. « Un robocop, connu pour ses méthodes musclées, précise un proche. Il faisait partie d’un groupe d’une vingtaine de jeunes. »

    Karim M avait alors 22 ans, et a échappé de justesse à l’inscription de ses condamnations au casier n° 2. Ce qui l’aurait empêché de porter le képi… Néanmoins, le jeune homme était connu au Fichier des antécédents judiciaires (TAJ). Mais il aurait oublié de signaler ces faits lors de son recrutement.

    Ce qui est plus étrange, c’est que lorsque la préfecture de police a découvert le pot aux roses en 2007, le policier a été relaxé en conseil de discipline. Même mansuétude, en 2009, lorsque le gardien de la paix reçoit un « rappel à la règle », la plus petite des sanctions disciplinaires, pour des violences réciproques à la suite d’un différend avec un automobiliste. Enfin, le 2 mars 2018, devenu brigadier, Karim M. a écopé d’un simple avertissement, alors qu’une journaliste anglaise l’avait accusé de s’être masturbé devant elle. L’affaire avait été classée par le parquet de Paris pour faits non caractérisés.
    Depuis seize ans à la Goutte-d’Or

    Petit trapu, les cheveux rasés avec des plis dans la nuque, la silhouette de Karim M. hante le 18e arrondissement de Paris depuis 2003, année d’entrée dans la police. Il est d’abord intervenu sur le terrain en tenue puis en civil avec la BAC de la Goutte-d’Or. Sans jamais travailler dans un autre quartier.

    Pourquoi l’avoir laissé aussi longtemps dans un arrondissement aussi sensible ? « Tous les feux étaient au rouge, notamment au regard de son passé judiciaire et des activités commerciales de sa famille dans le quartier. Son père est à la tête d’un hôtel-restaurant, son cousin d’un bar, constate une source proche de l’enquête. C’est l’hypocrisie d’un système, où les bons résultats suffisent parfois à satisfaire la hiérarchie. »

    C’est seulement à la suite de la dénonciation d’un de ses collègues, que le parquet de Paris a déclenché en octobre dernier une enquête. Un signalement qui serait lié à un litige autour de la disparition d’une belle somme d’argent, selon un policier du 18e. Pour confondre le policier, des moyens importants ont été déployés. L’IGPN a ainsi sonorisé deux véhicules de service et un local de la BAC pour arriver à ses fins.

    #police #violences_policières #violences_sexuelles #violences_masculine #violence_d'etat

  • Du Maroc à Paris, les vies brisées des enfants de la Goutte-d’Or - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/09/19/du-maroc-a-paris-les-vies-brisees-des-enfants-de-la-goutte-d-or_1679911

    Hors de contrôle, violents et polytoxicomanes, des dizaines de mineurs sans parents vagabondent dans le nord de la capitale. Le Conseil de Paris devrait voter une rallonge pour l’association missionnée, dépassée par la situation.

    Deux gamins d’une douzaine d’années marchent dans la rue, tout en se roulant un joint. Ils croisent une vieille dame voilée, qui les interpelle en arabe. Le plus petit, Malik (1), 1,50 mètre sous la toise, se retourne illico, prêt à en découdre. Une main se pose sur son épaule et l’invite à poursuivre son chemin. Fin de l’altercation. « Voilà, c’est emblématique de ces gosses. Normalement, tu ne touches pas aux mamans. Pas eux. Ils n’ont aucune limite. » Chansia Euphrosine est directrice du pôle La Clairière du #Casp (Centre d’action sociale protestant), une association missionnée pour intervenir auprès des enfants marocains de la Goutte-d’Or, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Cela fait « quinze jours » qu’elle s’efforce de convaincre Malik de venir prendre une douche dans le local voisin. « Trop défoncé », l’adolescent avait jusqu’alors refusé. Ce lundi après-midi, il s’est enfin décidé.

    Depuis l’hiver 2016-2017, ils sont plusieurs centaines, comme Malik, à être passés dans ce quartier populaire du nord de Paris. Parfois très jeunes (10 ans), sans attaches familiales en France, polytoxicomanes, sans-abri et ultra violents, ils ont bouleversé le quotidien des habitants. Les vols à l’arraché sont devenus monnaie courante, les agressions également.

    « L’écume aux lèvres »

    « La #drogue, les trafics, il y en a toujours eu ici, remarque un commerçant. Mais aujourd’hui, tu peux te prendre un coup de couteau à tout moment. » Un habitant : « Rien ne les arrête. Ils volent les petites vieilles. Un jour, ils ont essayé de piquer le téléphone de ma nana, qui était pourtant avec sa poussette et notre môme d’1 an. » Chansia Euphrosine ne peut que partager le diagnostic. Ses équipes interviennent auprès des mineurs marocains depuis décembre 2017 : « C’est le boulot le plus intense, le plus dur que j’ai pu faire. On pense à l’horizon d’une journée, d’une semaine, guère plus. » Des scènes marquent davantage que d’autres. Notamment cette fois où trois jeunes, « complètement défoncés, titubant dans la rue, l’écume aux lèvres », ont glacé d’effroi une classe de maternelle en sortie, ainsi que leurs deux institutrices. « On a dû faire une chaîne humaine pour permettre à la classe de continuer son chemin, se souvient la directrice. Soudain, un des mineurs marocains s’est mis à hurler qu’il allait se tuer. Il a foncé vers un bus, mais il était tellement en mauvais état qu’il n’a pas réussi à se coucher sous les roues. » La scène devient encore plus surréaliste quand les vendeurs à la sauvette de Barbès, excédés par ces intrus qui menacent leur business, se ruent vers lui pour le lyncher. Le gosse est exfiltré in extremis.

    « Quand on travaille dans la rue, la mort fait partie de notre univers, souffle Chansia Euphrosine. Mais là, elle est présente tout le temps dans nos têtes. » Le pire a jusqu’à présent été évité, sans que personne ne comprenne comment. Mais la prise en charge des enfants perdus de Barbès reste en chantier. Hypermobiles et refusant toute aide des autorités, ils bénéficient également de la désorganisation des multiples acteurs impliqués dans le dossier. Leur profil est pourtant mieux connu qu’il y a quelques mois. Missionnée par la mairie de Paris, l’association Trajectoires a rendu un rapport en avril sur le profil de ces ados. Majoritairement originaires de quartiers périphériques des villes de Fès, Casablanca et Tanger, ils ne sont pas des « enfants des rues ». « Mais ces mineurs ont souvent été négligés ou délaissés par leurs familles », écrivent les auteurs. Les perspectives économiques médiocres ont fini de les persuader de « tenter le riski », comme ils disent. Comprendre : rejoindre l’Europe, planqués dans un camion, voire entassés sur une patera, la barque qui sert à franchir le détroit de Gibraltar. Certains meurent en route. Les autres, arrivés en Espagne, s’y installent parfois. Mais le plus souvent, ils continuent à circuler : France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne… Au gré des législations locales et de leurs failles, des liens qu’ils tissent ici et là, ils se déplacent, compliquant d’autant leur suivi.

    A Barbès, ils veulent « faire de l’argent », selon des témoignages recueillis par l’association Trajectoires. Vols à l’arraché, cambriolages, puis revente du butin au sein de l’économie parallèle de la Goutte-d’Or : les plus « doués » peuvent se faire plusieurs milliers d’euros par mois. Mais l’argent s’évapore vite. A la rue, les vols sont quotidiens. Faute d’hygiène suffisante, les jeunes doivent souvent se racheter une garde-robe complète. Pochettes Armani, fringues de marque, chaussures siglées, ils mettent le paquet sur les signes extérieurs de richesse, se photographient dans les rues de Paris avant de poster les images sur les réseaux sociaux. « Ils ne font que montrer à leurs potes restés au Maroc qu’ils ont eu raison de partir, relève Chansia Euphrosine. Même s’ils connaissent leur réalité, ils ne peuvent pas revenir en arrière. Ça serait la honte. »

    La réalité, derrière les coupes de cheveux dernier cri et les selfies crâneurs, c’est une vie de misère et de violence. « On est face à des tox en voie de clochardisation », dit Julien, un habitant. Les maux sont multiples. Ils ont souvent commencé par sniffer de la colle au Maroc. A Paris, ils enchaînent avec le #Rivotril, un anxiolytique « qu’ils avalent par plaquettes entières, comme des Smarties », selon Chansia Euphrosine. Insensibilisés, ils se scarifient et se lacèrent lors de bagarres à coups de tessons de bouteille. Certains basculent vers l’ecstasy, voire la cocaïne. La gale est courante, et rares sont les gamins qui n’arborent pas plusieurs cicatrices, voire balafres. Cet été, ils se sont repliés vers l’église Saint-Bernard. Entre eux, ils parlent en darija, l’arabe marocain, se débrouillent aussi en espagnol.

    Autorités impuissantes

    Après neuf mois de terrain, les éducateurs du Casp sont parvenus à tisser des liens. Ténus, mais qui ont le « mérite d’exister », dit Chansia Euphrosine. Elle poursuit : « Ces gamins sont attachants. Ils méritent d’avoir des adultes bienveillants dans leurs vies. On tente de répondre à leurs besoins primaires. » Un pansement à refaire, un médicament contre une infection dentaire, du collyre pour cet œil rouge à pleurer…

    Ils seraient actuellement entre 30 et 45 mineurs isolés marocains dans le nord de Paris, et autant de jeunes adultes. Autant dire trop pour la quinzaine d’éducateurs du Casp, qui n’ont que 10 lits à leur proposer chaque nuit. Ces quelques heures de répit sont en général réservées aux plus cassés. Qui restent des enfants. Abdel, surnommé « le Président » par Chansia Euphrosine, a récemment porté la revendication du groupe : dormir plus tard le matin et échapper au réveil à 8 heures. Refusé.

    Dans la rue, tout est sur un fil. Un regard, une parole peuvent déclencher une bagarre au sein de la bande. Quelques minutes plus tard, sous l’effet de la drogue, l’incident peut être oublié. Selon un récent article de Mediapart, les jeunes Marocains de Barbès ont déclenché 813 gardes à vue l’an passé. Cet été, quatre policiers du royaume chérifien sont même venus assister leurs collègues du XVIIIe arrondissement, aidant ainsi à identifier 52 personnes, dont 40 majeurs, lesquels peuvent entrer dans les « circuits classiques » (pénalement ou en matière d’éloignement), selon le ministère de l’Intérieur. Mais de manière générale, les autorités restent impuissantes. Les placements sous contrainte sont impossibles pour les mineurs. Quant à l’enfermement en établissement pénitentiaire ou en centre éducatif fermé, il n’est possible qu’à partir de 13 ans. La multiplication des alias complexifie encore la tâche. Enfin, quand un jeune est placé, il fugue très rapidement. Deux des gamins de la Goutte-d’Or ont même réussi à s’échapper du palais de justice de Paris, en plein milieu de leur audience. Quant à la coopération entre la mairie de Paris et l’Etat, elle est médiocre.

    « Parole raciste »

    Le 17 juillet, Anne Hidalgo a écrit au Premier ministre pour lui demander une plus grande implication. Deux mois plus tard, la réponse de Matignon est toujours « en cours de rédaction ». Le Conseil de Paris doit annoncer, ce jeudi, le vote la semaine prochaine d’une rallonge à la subvention accordée au Casp : 473 000 euros pour maintenir une présence de septembre à décembre.

    « C’est ramer tout seul au milieu de l’Atlantique », soupire un restaurateur de la Goutte-d’Or. Qui redoute l’arrivée prochaine de l’hiver. « Il va faire nuit à 17 heures et les gamins vont chercher des endroits où s’abriter. Des porches, des halls d’immeubles… » L’an passé, ils fracturaient les Autolib pour y dormir la nuit. D’autres s’installaient dans les tambours de machines à laver des laveries du secteur. « Certains vont passer leur troisième hiver ici… L’autre truc inquiétant, c’est qu’on voit de nouveaux visages : ça veut dire que le circuit fonctionne encore. » Il ajoute : « L’éponge a absorbé, absorbé, mais elle ne peut plus. Une parole raciste commence à se libérer. »

    C’est ce qu’a aussi constaté Chansia Euphrosine : « La Goutte-d’Or a une tradition d’accueil. Mais un jour, un monsieur d’origine marocaine m’a dit qu’il fallait les disperser à l’acide. Il était très sérieux. » Julien a récemment vu une cinquantaine de jeunes du quartier voisin de Château-Rouge « descendre » dans la Goutte-d’Or : « Ils ont massacré les ados marocains, sûrement après un vol. » Lan Anh, habitante du quartier, confirme que les réponses se musclent : « Les mineurs marocains me font un peu penser à des chiens errants. Certains habitants ont établi un rapport de force. Ils les frappent. Eux se laissent faire, ne répondent pas, comme des poupées de chiffon. Et on commence à s’habituer à ça. C’est terrible. »

    (1) Les prénoms ont été modifiés.
    Sylvain Mouillard

    Ça fait plus d’un an qu’une amie originaire du Rif qui vit en banlieue parisienne me parle de ce groupe de jeunes, en se désespérant que rien ne soit fait pour eux.

    #Maroc #goutte_d_or #immigration #Barbès #enfants

  • Le ruissellement, le spectacle de l’indécence.

    Le décor fastueux du Grand Siècle n’est pas vraiment approprié pour présenter un plan anti-pauvreté, c’est sans doute l’une des raisons du report en septembre. Emmanuel Macron durant 1 h 30 s’en est tenu à une #grande_messe dont le texte et la #liturgie étaient largement prévisibles

    Quelques déclarations généralistes sans contenus concrets

    Une « révision des règles de l ‘assurance chômage » comprenant un « partage des responsabilités » , vise à « la création d’emplois de qualité » . Nous demandons à voir ! La tendance qui réduit les allocations et augmente le contrôle sera-t-elle inversée ? Nous pouvons légitimement en douter. L’ubérisation qui séduit M. Macron augure mal de la qualité des emplois futurs.

    D’autant que libéral encore et toujours Macron veut « réformer le code du travail obsolète » , ce qui a été déjà accompli laisse subsister trop de rigidités archaïques ?
    Monsieur Macron ne fait aucuns cadeaux aux riches, laissons là les médisances : il s’agit de « libérer l’investissement », car « défendre les entreprises » pour « défendre les salariés » est l’ambition fort du Président. Le « capitalisme populaire » que défend Macron exige une « baisse de dépenses publiques et « une réduction de la pression fiscale ». Pour les entreprises et les avisés investisseurs c’est déjà accompli avec « l’exit taxe », dont le coût réel a pu être estimé à 6 milliards.

    La mise en scène procède-t-elle du cynisme ou du réaliste libéral ? Les adeptes de la théorie du « ruissellement » trouvent sans doute dans les fastes et faramineuses dépenses des ultra riches l’illustration concrète de leur parti-pris économique : il faut sans répit veiller à l’enrichissement des déjà riches qui, grâce à leurs gabegies et éhontés gaspillages donneront du travail à la valetaille.

    La fable des abeilles actualisée, rien de nouveau en la demeure du Roi Soleil. Des domestiques, pas d’ Assedics ! Le #ruissellement c’est du #goutte_à_goutte, logique : il faut bien faire payer la piscine de Brégançon : 34000 euros, une misère, quelques dizaines de #RSA, c’est dire.

    Agir Ensemble contre le #chômage ! AC !
    Lundi 9 juillet 2018.

    http://www.ac-chomage.org/spip.php?article2421

  • Eva Aurich photogramme la pluie en cyanotypes - La boite verte
    http://www.laboiteverte.fr/eva-aurich-photogramme-la-pluie-en-cyanotypes

    Installée dans la Vienne, l’artiste et photographe Eva Aurich réalise pour une série intitulée « Le temps qu’il fait » des photogrammes de pluie sur des cyanotypes en laissant les gouttes tomber sur des feuilles de papier sensibilisé à la lumière.

    Elle utilise le procédé même du cyanotype pour capturer ces images, les gouttes formant des lentilles qui concentrent la lumière à la surface du papier en même temps qu’elles diluent et rincent la chimie qui permet de la capturer.

    Au final ses images me font penser aux reflets étincelants du soleil à la surface d’un lac

  • #Goutte_à_goutte : les paysans du #Cap-Vert apprennent à cultiver sans pluie

    La pénurie d’eau et les sécheresses affectent beaucoup le continent africain – et particulièrement le Cap-Vert, cet archipel de 600 000 habitants au large du Sénégal. Sur l’#île de #Sao-Vicente, l’une des 9 îles habitées du Cap-Vert, cela fait plus d’un an, que les agriculteurs attendent en vains la #pluie : il n’a pas plu pendant toute l’année 2014 !

    http://www.rfi.fr/emission/20150803-goutte-goutte-paysans-cap-vert-apprennent-cultiver-pluie
    #agriculture #eau
    cc @odilon

  • « Ici, on apprend à parler et à écouter, pas la soumission » : bienvenue au lycée expérimental de Saint-Nazaire
    http://www.bastamag.net/A-Saint-Nazaire-la-vie-revee-des-lyceens

    Imaginez une école où les cours ne sont pas obligatoires, où il n’y a ni notes ni contrôles, où les élèves participent à la gestion de leur établissement, et où il n’y a pas violences. C’est le quotidien du lycée expérimental de Saint-Nazaire qui a ouvert ses classes il y a trente ans. Mis en place pour répondre aux manques de motivation et à l’échec scolaire, cet établissement alternatif accueille chaque année 150 élèves, dont de nombreuses « gueules cassées » de l’Education nationale. Accompagnés par une (...)

    #Inventer

    / A la une, #Education, #Bretagne, #Transformer_le_travail, #Reportages

    • 30 ans de maintien sous marginalisation pour dire que « ça existe » mais que surtout il ne faudrait pas que « ça s’étende ». Que reste-t-il aux parents comme choix, quand ils tombent sur une équipe enseignante non rebelle qui applique à la lettre les préceptes de l’#éducation_nationale : fichage harcèlement et soumission, mis à part l’école à la maison ?
      #goutte_d'eau et encore, 150 élèves au LAP de St Nazaire pour douze millions d’élèves en france en 2013 , faut vraiment croire en la perméabilité de l’homéopathie … #alternatives #france_sclérosée

  • Science : des gouttes qui se déplacent toutes seules
    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/03/12/science-des-gouttes-qui-se-deplacent-toutes-seules_4592747_1650684.html

    Mais quelle force mystérieuse agit sur ces simples gouttelettes ?

    En même temps que ces drôles d’arabesques, l’équipe de Manu Prakash à l’université de Stanford propose une explication dans la revue Nature du 12 mars. Si ce n’était que des gouttes d’eau, elles s’étaleraient sur le support. De même si ce n’était que du propylène glycol (un alcool bien connu des vapoteurs puisqu’il est le composant principal des liquides des cigarettes électroniques). En revanche, un mélange des deux (50-50 par exemple) ne s’étale pas et forme une goutte stable.

    Première surprise. Et première explication des chercheurs, qui permet ensuite de comprendre aussi pourquoi ces gouttes s’attirent.

    Comme les bords de la #goutte sont plus fins que son centre, l’eau s’y évapore plus (et plus vite que le propylène glycol). Sa concentration baisse et du même coup la force qui « tient » en général la surface (et qui par exemple fait qu’un trombone peut flotter). Celle-ci, aussi appelée tension de surface, est donc différente entre le bord et le sommet. Ce déséquilibre va finalement dans le sens d’une traction du liquide des bords vers le centre : une goutte se forme.

    2014 07 09762B CiraS5 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=h7o55tyHzxM#t=100