person:serge tisseron

  • Enfants, smartphones et autisme - Interview Anne-Lise Ducanda

    Anne-Lise Ducanda travaille depuis 15 ans comme médecin à la Direction de la Protection Maternelle et Infantile et de la Santé à Every, en France. Elle est chargée du projet Prévention écrans, visant à informer des dangers que représente une trop grande exposition aux écrans pour les jeunes enfants. Ses travaux mettent en évidence une corrélation entre écrans et apparition de troubles de type autistique chez les enfants de 0 à 7 ans.

    https://www.youtube.com/watch?v=Ud3vbVxS2PI

    Télévision : dangers et remèdes - Serge Tisseron

    Beaucoup d’entre nous sentent bien qu’il n’est plus possible de laisser nos vies être de plus en plus happées par les écrans, mais nous ne voyons pas comment nous y prendre pour vivre autrement. Et c’est bien normal, parce que la plus grande violence des écrans est justement de nous enfermer dans la solitude. Nous n’y voyons nulle part de valorisation des actions collectives, du débat, de la controverse et de l’échange. Chez les jeunes enfants, le problème est plus grave encore. Elle leur propose un défilement continu d’images et de sons qui sont non seulement énigmatiques pour eux – comme la plupart de ce qui les entoure à cet âge -, mais qui ne s’adaptent jamais à leurs attentes et à leurs rythmes. Elle entrave de ce fait la construction de repères essentiels à cet âge. C’est pourquoi, depuis 1999, l’Académie Américaine de Pédiatrie déconseille de mettre les enfants de moins de deux ans devant la télévision, demande que les plus grands n’y soient pas exposés plus de deux heures par jour et préconise de ne jamais mettre la télévision dans leur chambre(2) . Mais la télévision est devenue en quelques années une nounou dont beaucoup de parents ne sauraient plus se passer ! C’est pourquoi, parallèlement à une information la plus large possible du public, il est essentiel de mettre en place des programmes de prévention. Certains relèvent des pouvoirs publics comme l’interdiction de la publicité dans les tranches horaires destinées aux enfants, mais d’autres relèvent de l’initiative citoyenne des parents et des pédagogues.
     1. Des méfaits avérés
    . . . . . . La suite : http://www.kairospresse.be/article/television-dangers-et-remedes

  • Serge Tisseron : « Les robots vont modifier la psychologie humaine »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/07/12/serge-tisseron-les-robots-vont-modifier-la-psychologie-humaine_5330469_3232.

    Satisfaction des désirs, solitude, mémoire, relation à l’espace… Pour le psychiatre Serge Tisseron, les machines dotées d’une intelligence artificielle vont bouleverser non seulement notre quotidien mais aussi notre manière d’être au monde. Serge Tisseron est psychiatre, docteur en psychologie et, depuis 2015, membre de l’Académie des technologies. Il a cofondé, en 2013, l’Institut pour l’étude des relations homme/robots (IERHR), dont il est toujours un membre actif. Serge Tisseron participera à deux (...)

    #robotique #émotions #algorithme

  • La psychiatrie française en revue, etc. : Serge Tisseron : « Notre culture dépossède la femme de son désir »
    https://psyzoom.blogspot.fr/2017/11/serge-tisseron-notre-culture-depossede.html

    Serge Tisseron : « Notre culture dépossède la femme de son désir »
    Le psychiatre dénonce les conséquences sociales ravageuses d’un modèle culturel pernicieux, véhiculé notamment par le cinéma.

    "Mais l’homme ne doit pas seulement être maître de son désir : il doit aussi l’être du désir de la femme. De ­James Bond à Star Wars, le cinéma donne maintes représentations de ce phénomène. Dans le Blade Runner (1982) de Ridley Scott, par exemple, la scène où Harrison Ford embrasse de force la réplicante – visiblement attirée par lui – est suivie d’une scène encore plus signifiante. Il lui dit : « Embrasse-moi » et, comme elle ne s’exécute pas assez vite, il la prend par les cheveux pour l’attirer vers lui. Ce faisant, l’homme ne se contente pas d’imposer sa violence sexuelle à la femme : il cadre le désir féminin par une injonction. Ce qu’il veut, c’est qu’elle renonce à l’embrasser quand elle en aura envie pour le faire quand il le lui demande. C’est une soumission psychique qui est exigée par l’homme, dont la soumission sexuelle ne constitue que l’aspect le plus fréquent."

    • Exemple d’appropriation du travail des féministes sans les cité par un homme. Il ose en plus parler de LA Fâme et de le L’homme et sous entend qu’il y aurait une égalité voire une domination par les femmes actuellement :

      Parce que l’homme, depuis toujours, a peur de la femme, maîtresse de la reproduction. C’est la raison pour laquelle, de tout temps, dans toute organisation sociale, jusqu’à un passé très récent, les hommes ont dominé les femmes.

      Il dit pas que des biteries mais il en dit un gros paquet quand meme.

      #allié #psychose #post-féminisme

    • j’ai bien compris @mad_meg, pas de souci. Il a un vrai souci de vocabulaire, mais si on auto-corrige mentalement, ça passe. Il n’est pas non plus révolutionnaire, mais c’est un homme... C’est seulement que je n’ai pas lu ce genre de chose d’un autre homme psy-quelque-chose, il va plus loin que la négation du désir pulsionnel, il parle de stratégie :
      « Un homme qui met la main aux fesses d’une femme contrôle sacrément son désir, car ce n’est pas ça qu’il a envie de faire avec elle : cela relève d’une stratégie . Et quand il la viole, il ne le fait pas n’importe où ni n’importe quand. »

  • Voici pourquoi l’abus de télé rend les enfants malades
    http://www.huffingtonpost.fr/serge-tisseron/voici-pourquoi-l-abus-de-tele-rend-les-enfants-malades_a_22095859

    Par Serge Tisseron

    Deux médecins de PMI sonnent l’alarme sur le nombre de plus en plus important de jeunes enfants abandonnés de longues heures devant la télévision, et souffrant de graves retards dans leurs apprentissages et leur socialisation. Des psychomotriciens voient aussi de plus en plus souvent des enfants présentant une motricité réduite à deux gestes seulement, celui de refermer leur main sur un objet et celui de frotter avec leur index, autrement dit les deux gestes correspondant à l’utilisation d’un smartphone. Mais que font donc les écrans à nos enfants ?

    En effet, plus les enfants passent de temps devant la télévision ou seuls devant des tablettes, et moins ils en ont pour les jeux créatifs, des activités interactives et d’autres expériences cognitives sociales fondamentales. Des compétences telles que le partage, l’appréciation et le respect des autres, qui sont des acquisitions enracinées dans la petite enfance, s’en trouvent menacées.

    Bien sûr, ces mêmes technologies permettent aux enfants qui y ont été introduits au bon moment et de la bonne façon d’entreprendre quelque chose de neuf que nous n’avions pas forcément prévu, et les prépare à la tâche de renouveler le monde. Mais pour faire passer le message que les écrans sont une formidable opportunité pour l’enfant en âge scolaire, il faut commencer par dire qu’une vie quotidienne interactive à l’âge préscolaire est indispensable pour développer les compétences cognitives et relationnelles qui joueront plus tard un rôle clé dans cette entreprise. Et l’inverse est tout aussi vrai. Les indispensables campagnes destinées à mettre en garde contre les dangers des écrans chez les enfants d’âge préscolaire devraient toujours s’accompagner de conseils pour permettre leur utilisation raisonnée et créative chez les enfants d’âge scolaire, comme nous le faisons depuis 2008 dans la campagne des balises 3-6-9-12[7]. Sinon, il y a un grand danger d’accréditer auprès des parents l’idée que les écrans seraient un produit toxique auxquels les jeunes développeraient une catastrophique « addiction ».

    C’est finalement la solitude et le sentiment d’abandon qui amènent des parents à laisser de longues heures leurs enfants devant des écrans. Quand des parents sont trop marqués par la frustration, le sentiment de déshumanisation et la rage impuissante, comment pourraient-ils s’occuper de leurs enfants ? Ils ne peuvent même pas les voir, et encore moins leur sourire. C’est pourquoi se limiter à conseiller la limitation du temps d’écran serait se donner bonne conscience facilement et en même temps commettre une grave erreur. Ce serait confondre la cause réelle, à savoir la misère sociale et le désespoir de ces parents souvent isolés, avec le moyen par lequel ils tentent de rendre leur vie supportable, à savoir les écrans. Et ils seraient légitimement en droit de penser que leurs problèmes sont ignorés.

    #écrans #télévision #éducation

  • Encore une tribune :

    Contre l’intimidation technologique des manifestants, pour la liberté d’expression et de manifestation
    Arié Alimi, avocat ; Pouria Amirshahi, député ; Pascal Anger, secrétaire national du SNEP-FSU ; Ariane Ascaride, actrice ; Danielle Auroi, députée ; Isabelle Attard, députée ; Étienne Balibar, professeur de philosophie ; Olivier Besancenot, facteur ; Éric Beynel, co-délégué général, Solidaires ; Laurent Binet, romancier ; Fréderic Bodin, secrétaire national, Solidaires ; Sylvain Bourmeau, journaliste ; Jean-Louis Brochen, avocat ; Dominique Cabrera, cinéaste ; Jean-Jacques Candelier, député ; Michel Cantal-Dupart, urbaniste, architecte ; Fanélie Carrey-Conte, députée ; Patrice Carvalho, député ; Pierre-Antoine Chardel, enseignant-chercheur en sciences sociales ; Pascal Cherki, député ; Hervé Christofol, secrétaire général, Snesup-FSU ; Antoine Comte, avocat ; Philippe Corcuff, maître de conférences, philosophie ; David Cormand, secrétaire national EELV ; Sergio Coronado, député ; Cécile Duflot, députée, ancienne ministre ; Pascal Durand, député européen ; Annie Ernaux, écrivaine ; Aude Évin, avocate ; Éric Fassin, sociologue ; Jean-Pierre Fraisse, conseiller municipal, père de Rémi Fraisse ; Léon Lef Forster, avocat ; Jacqueline Fraysse, députée ; Jean-Marie Gleize, écrivain ; Cécile Gondard-Lalanne, co-déléguée générale, Solidaires ; Robert Guédiguian, réalisateur ; Fréderic Hocquard, conseiller de Paris ; Leslie Kaplan, écrivaine ; Samy Johsua, professeur des universités, sciences de l’éducation ; Pierre Khalfa, coprésident, fondation Copernic ; Razmig Keucheyan, maître de conférences, sociologie ; Aude Lalande, ethnologue ; Robert Linhart, écrivain ; Virginie Linhart, auteur, réalisatrice ; Noel Mamère, député ; Philippe Marlière, politiste ; Jean-Luc Mélenchon, député européen, ancien ministre ; Marie-José Mondzain, directrice de recherches, philosophie ; Gérard Mordillat, romancier, cinéaste ; Heitor O’Dwyer de Macedo, psychanalyste ; Claude Ponti, auteur ; Philippe Queyras ; Christian Salmon, écrivain et chercheur ; Jean-Marc Salmon, chercheur en sciences sociales ; Gisèle Sapiro, directrice de recherches, sociologie ; Éva Sas, députée ; Danielle Simonnet, conseillère de Paris ; Bernard Stiegler, philosophe ; Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste ; Philippe Torreton, acteur ; Dominique Tricaud, avocat ; Antoine Volodine, écrivain ; Sophie Wahnich, directrice de recherches, historienne, Mediapart, le 22 juin 2016
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/220616/contre-l-intimidation-technologique-des-manifestants-pour-la-liberte

    #Tribune #Manifestations #France #Répression #Liberté_d'expression #NuitDebout #Crise_de_2016

  • Dans l’homme, tout est bon (homo homini porcus)
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=783

    À nos amis : Laurent Alexandre, Claude Allègre, Jean-Claude Ameisem, Henri Atlan, Jacques Attali, Robert Badinter, Alain Badiou, Christian Bataille, Alim-Louis Bénabid, Bernard Bigot, Bruno Bonnel, Gérald Bronner, Pascal Bruckner, Jean-Pierre Chevènement, Vincent Courtillot, René Frydman, Louis Gallois, Pierre-Benoit Joly, Alain Juppé, Jean de Kervasdoué, Etienne Klein, Louis Laurent, Anne Lauvergeon, Philippe Marlière, Jean-Luc Mélenchon, Alexandre Moatti, à la revue Multitudes, à Xavier Niel, Jean Peyrelevade, Jean Therme, Serge Tisseron, à tous ceux qui luttent pour le Progrès et contre l’obscurantisme catastrophiste et réactionnaire. * « Que voulons-nous ? – TOUT ! » (sous-titre de Tout, journal de Vive La Révolution) « Nous chions sur toutes les normes » (lu sur une banderole du GAG, le Groupe (...)

    #Documents
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Dans_l_homme_tout_est_bon.pdf

  • Serge Tisseron, acceptologue du numérique à Albi, 2015
    https://sniadecki.wordpress.com/2015/07/08/fpp-tisseron

    Une recension d’une petite action contre Serge Tisseron par le collectif Faut Pas Pucer. Puis le tract distribué là-bas.

    Mercredi 27 mai 2015, en début de soirée, à l’université d’Albi, le groupe Faut Pas Pucer a perturbé une conférence de Serge Tisseron, expert psychiatre de son état, qui s’intitulait Apprivoiser les écrans et grandir. Organisée par la MAIF (assureur militant), cette conférence visait à traiter les inquiétudes d’un public d’âge mûr vis-à-vis du tsunami numérique en cours.

    #Serge_Tisseron #Faut_pas_pucer #tract #critique_techno #numérique #TIC #paternalisme #acceptabilité #MAIF #Albi

  • Serge Tisseron, acceptologue du numérique à Albi, 2015

    Mercredi 27 mai 2015, en début de soirée, à l’université d’Albi, le groupe Faut Pas Pucer a perturbé une conférence de Serge Tisseron, expert psychiatre de son état, qui s’intitulait Apprivoiser les écrans et grandir. Organisée par la MAIF (assureur militant), cette conférence visait à traiter les inquiétudes d’un public d’âge mûr vis-à-vis du tsunami numérique en cours.

    https://sniadecki.wordpress.com/2015/07/08/fpp-tisseron

    #tisseron #acceptabilité #faut_pas_pucer

  • Transformer les hontes individuelles en hontes collectives (Intermedes)
    http://recherche-action.fr/intermedes/2014/10/16/transformer-les-hontes-individuelles-en-hontes-collectives

    [Pierre Bourdieu] nous livre ici un grand secret sur la honte. Sentiment individuel par excellence, la honte dissimule toujours à celui qui en souffre, celui qui en a fait les frais, la part qu’y a pris l’organisation sociale, qui l’entoure.

    La honte fonctionne ainsi comme un contre feu : elle replie sur soi même, invite au découragement, à l’abandon de toute lutte et revendication. Elle pousse à se retrancher , se cacher… celui qui serait d’abord fondé à réclamer des comptes à son entourage.

    Serge Tisseron, dans La Honte décrit cette même réalité sous un aspect plus psychologique et individuel : celui qui ressent la honte n’est jamais celui qui a eu le comportement honteux ; mais plutôt celui qui en a été victime : sali, humilié, ignoré, renvoyé.

    […]

    Mais Bourdieu va plus loin, il nous indique la issue seule possible : le renvoi et le partage de toutes ces hontes d’enfants vers le collectif, vers la société.

    Nous ne sortirons pas des situations honteuses de maltraitances, négligences, déscolarisations, errances, solitudes, absences et refus de soins tant que ceux qui sont chargés de les prodiguer, de les assurer ne dénonceront pas aussi la honte à laquelle ils contribuent malgré eux.

    […]

    C’est sur le terrain que nous apprenons et découvrons où se tiennent les vraies racines de la honte.

    #pédagogie_sociale #honte #collectif #contre_feu

  • Mais qu’est ce qu’on va faire de Bernard Stiegler ?
    http://cqfd-journal.org/Mais-qu-est-ce-qu-on-va-faire-de
    Une fois n’est pas de coutume, j’ai récupéré tout l’article parce qu’il se trouve que cette adresse n’est pas pérenne. Ou plutôt, si, l’url est toujours la même, mais le contenu change.

    paru dans CQFD n°119 (février 2014), rubrique Le dossier, rubrique Mais qu’est-ce qu’on va faire de…, par Matéo Morsi, illustré par Plonk et Replonk
    mis en ligne le 14/04/2014 - commentaires

    Bernard Stiegler est un philosophe contemporain surprenant. Parce qu’il ne joue pas le jeu des faux télé-débats, mais aussi parce qu’il propose une analyse intéressante du monde contemporain, ce qui change de ses collègues « stars » de la pensée dominante, tel BHL ou Finkelkraut.

    Stiegler affirme que la technique, qui est au centre notre réalité, ne va pas dans le sens de l’émancipation, mais dans celui d’un capitalisme forcené. Il dénonce ainsi les mécanismes et les technologies qui produisent la culture de masse, les pulsions consuméristes, la domination du marketing, la fausse liberté que proposent les réseaux sociaux puisqu’ils sont dominés par le mimétisme, et tous ceux qui prétendent que l’on peut maîtriser ce techno-monde qui nous dépasse. « À quoi conduit le discours de la maîtrise ? à Fukushima. C’est-à-dire exactement à la catastrophe. La force des Grecs, c’est au contraire de considérer qu’on ne peut jamais dominer la technique. Un marin qui dirait “je domine la mer” passerait pour dément. [1] »

    Mais là où Bernard Stiegler devient franchement surprenant, c’est qu’une fois qu’il a démontré que la technique est aujourd’hui un « poison », il prétend aussi que c’est le « remède » de demain. En voulant « réintroduire de la pensée dans le monde numérique », selon son expression, il cantonne toute perspective d’agir sur le monde dans le champ virtuel et veut faire croire que la société doit se transformer radicalement pour s’adapter à ce nouveau paradigme. Comme il l’explique sur France Culture, « il faut reconfigurer l’ensemble de la vie de l’esprit autour du numérique », « la vitesse de transformation du numérique ne correspond pas du tout à la vitesse de transformation des institutions, à partir de là il faut se donner des moyens exceptionnels », « l’affaire Snowden va provoquer un choc terrible par rapport aux modèles actuels des réseaux sociaux, il est donc essentiel que l’Europe lance une nouvelle politique [2] ». Et en quoi consiste cette nouvelle politique ?

    Dans le domaine de l’éducation, par exemple, Stiegler prône une rénovation des méthodes pédagogiques, conduite depuis les écrans. À l’université, il fait l’apologie des cours en ligne, les MOOC (Massive open online course), et il conseille le financement de thèses sur le numérique, comme il l’écrit dans le journal de Microsoft, ainsi que l’introduction d’une nouvelle culture de la technologie dans les écoles suivant les principes de l’ouvrage collectif L’école, le numérique et la société qui vient [3], ou dans celui qu’il signe avec son ami Serge Tisseron [4]. Et cela n’est pas que théorique, puisqu’il a participé à la commission Peillon en 2013 pour le développement du numérique à l’école, et vient récemment d’être nommé au Conseil national du numérique, organe consultatif au service hotline du gouvernement.

    De manière plus large, il invite toute la société à assumer et accompagner cette rupture anthropologique, il en appelle « à une mobilisation nationale qui devrait être portée par le président de la République, c’est une question de survie pour la France et l’Europe », afin de mener une « politique précise », axée sur les nouvelles technologies « comme le font déjà la Chine, l’Inde et l’Amérique [5] ». Car ce qu’il propose, c’est bien la mise en place d’un nouveau modèle politico-économique porté par un plan d’investissement lié au numérique. Cela permettrait du même coup d’encourager une « économie de transition » pour rendre le capitalisme plus humain, tout en permettant l’avènement d’une société savante [6].

    Stiegler ne rechigne pas à se donner des allures de technoprophète fantasmant une utopie 2.0 qui sortirait l’humanité de sa bêtise crasse, avec comme pierre philosophale Internet – la « nouvelle république des lettres », l’agora de demain –, à l’image de son travail pour la société Twitter, pour laquelle il a développé l’application polemic tweet, visant à « politiser » ce réseau sur la base du pour ou du contre…

    Finalement, Stiegler fait l’effet de ce marin dément qu’il dénonce lorsqu’il s’acharne à vouloir faire du poison un remède, promoteur d’un monde virtuel dont les révélations de l’affaire Snowden ont fini de nous convaincre qu’il est gangrené jusqu’à la moelle.

    Par Plonk et Replonk.

    Voir la suite du dossier "Rage contre la machine" par ici : http://cqfd-journal.org/La-pente-naturelle-de-la-machine !

    Mais c’est aussi par là ; http://cqfd-journal.org/Glossaire-technocritique-1 !

    Et puis encore par ici : http://cqfd-journal.org/Glossaire-technocritique-2 !

    Sans oublier par là : http://cqfd-journal.org/Encarts-technocritiques !

    Notes

    [1] « L’imbécile et le sage », Philosophie Magazine, hors-série été 2013.

    [2] L’invité des Matins, 16/07/13, France Culture.

    [3] Philippe Meirieu, Denis Kambouchner, Bernard Stiegler, L’école, le numérique et la société qui vient, (Mille et une nuits, 2012).

    [4] Bernard Stiegler, Serge Tisseron, Faut-il interdire les écrans aux enfants ?, (Mordicus, 2009). Sur Serge Tisseron, voir CQFD, décembre 2013.

    [5] France Culture, op. cit.

    [6] Bernard Stiegler, Pharmacologie du Front national, Flammarion, 2013.

  • Serge Tisseron, commis voyageur de l’industrie numérique
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=455

    Autrefois, les bibliothèques encourageaient la lecture et diffusaient des livres. Aujourd’hui, le réseau des bibliothèques municipales de Grenoble est le premier à trahir ceux-ci pour l’ersatz numérique. Mercredi 4 décembre 2013, il invitait Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste connecté, pour une conférence consacrée au dressage des enfants aux jeux vidéo et autres écrans. La salle pleine de mamans s’inquiète de savoir combien d’heures de télé et d’ordinateur permettre chaque jour à leurs enfants. A la tête d’une escouade de bibliothécaires, Annie Brigant, directrice adjointe des bibliothèques municipales, vante « l’engagement du réseau dans le numérique, avec la numérisation des livres et de la presse, les jeux vidéo, les liseuses, et de plus en plus d’écrans dans les bibliothèques ». On ne pleurera (...)

    #Nécrotechnologies
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Tisseron-2.pdf

  • Apprivoiser les écrans (Serge Tisseron)
    http://www.apprivoiserlesecrans.com

    En quelques années, les technologies numériques ont bouleversé notre quotidien, transformant à la fois notre vie publique, familiale et intime. Les très jeunes enfants acquièrent rapidement avec les tablettes tactiles une habileté qui étonne les adultes, les plus grands sont scotchés à leurs consoles de jeux et les adolescents semblent gérer leur vie entière depuis leur smartphone. Du coup, de nombreux parents et professionnels sont désorientés. […] Notre rôle est de les accompagner dans la découverte d’un monde où les écrans seront de plus en plus présents en les invitant à les utiliser pour ce qu’ils peuvent apporter de meilleur.

    […] Pour les parents, c’est la règle « 3-6-9-12 » qui précise le temps et le type d’écran souhaitable à chaque âge. […]

    Toutes ces actions visent à fédérer les parents, les enseignants et les jeunes eux-mêmes autour d’objectifs précis et ponctuels. Car le temps presse. Nos enfants sont les futurs adultes de demain qui élèveront leurs propres enfants avec d’autant plus de discernement vis-à-vis des écrans qu’ils auront été aidés eux-mêmes à y réfléchir le plus tôt possible. C’est notre responsabilité de parents et d’éducateurs d’être avec eux sur ce chemin.

    #éducation #écrans #TICE #jeux_vidéo #pédagogie #3-6-9

    • « 3-6-9-12 », cela évoque pour tous les parents quatre étapes essentielles de la vie des enfants : 3 ans, c’est l’admission en maternelle, 6 ans, l’entrée en primaire, 9 ans, l’accès à la maîtrise de la lecture et de l’écriture, et 11-12 ans le passage en collège. Mais ce sont aussi d’excellents repères pour savoir à quel âge et comment introduire les différents écrans dans la vie de nos enfants. En effet, de la même façon qu’il existe des règles pour l’introduction des laitages, des légumes et des viandes dans l’alimentation d’un enfant, il est possible de concevoir une diététique des écrans. Mais pour cela, il nous faut renoncer à deux tentations : idéaliser ces technologies, et les diaboliser. Attendre des miracles des écrans serait en effet tout aussi stérile que vouloir s’en passer. Ce ne sont que des outils. Ne leur demandons pas plus qu’ils ne peuvent donner, mais apprenons à leur demander tout ce qu’ils peuvent donner ! Et pour commencer, introduisons-les au bon moment et à leur juste place.

      J’ai imaginé la règle « 3-6-9-12 » comme une façon de répondre simplement aux questions les plus pressantes des parents, et de les inviter à créer de nouveaux rituels autour des écrans. Elle s’est depuis enrichie de nombreuses précisions, au point de ne plus concerner seulement les parents, mais aussi l’école et les pouvoirs publics.

      #famille #santé #prévention #NTIC

  • Écrans : attention danger ?
    http://www.scienceshumaines.com/ecrans-attention-danger_fr_31359.html

    Plus profondément, c’est l’application de la notion d’addiction aux écrans qui est contestée. Selon Serge Tisseron, l’absence de symptôme de sevrage (pas de « manque » au sens biologique du terme) et de risque de rechute chez l’adolescent qui a décidé d’arrêter les jeux vidéo, par exemple, montre que l’on n’a pas affaire à une véritable addiction. Pascal Minotte, auteur d’un rapport sur la question, pointe la forte dimension idéologique du terme : « En assimilant Internet à une substance toxique, en plus de diaboliser un outil utilisé quotidiennement par de plus en plus de personnes, nous identifions un bouc émissaire bien commode » qui épargne à l’entourage « une réflexion plus profonde sur ce qui manque et/ou fait souffrance (11) ». Plus mesuré, Marc Valleur, addictologue, estime, lui, que « les critères de l’addiction doivent rester éminemment subjectifs : c’est le sentiment qu’a le sujet d’être aux prises avec un processus qui le dépasse. Le surinvestissement du jeu finit par en faire le seul but de l’existence, au détriment de tous les autres investissements. C’est alors que le sujet peut commencer à demander de l’aide, s’il n’arrive pas seul à réduire ou arrêter de jouer (12) ».

  • Non ! Le téléphone mobile des adolescents n’est pas leur doudou - Serge Tisseron
    http://www.sergetisseron.com/blog/non-le-telephone-mobile-des

    Les adolescents ne sont pas plus « accros » à leurs mobiles que les adultes, rappelle le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron. Le mobile n’est pas un objet destiné à se substituer à la « maman » : c’est un outil d’expression et d’information ainsi qu’un espace identitaire utilisé pour échapper aux contrôles. Le mobile sert à se projeter dans un autre espace que celui de la famille et dans un autre temps. C’est l’en priver qui est le faire régresser. L’utilisation excessive est souvent l’expression (...)

    #psychologie #adolescence #enfants #éducation

  • La tablette, ce nouveau doudou
    http://www.lemonde.fr/style/article/2012/10/28/la-tablette-ce-nouveau-doudou_1780724_1575563.html

    Côté pile, Serge Tisseron leur accorde deux vertus : « Les tablettes favorisent le développement d’une intelligence intuitive ; les enfants tentent des actions, et reproduisent celles qui fonctionnent, remarque-t-il. D’autre part, résoudre de petits problèmes encourage l’intelligence hypothético-déductive. » En revanche, côté face, elles n’apportent pas, juge-t-il, l’essentiel, notamment pour les moins de 3 ans. A cet âge, l’enfant doit mettre en place ses repères spatiaux et temporels. « Les tablettes, c’est un éternel présent, constate le psychiatre, pour le déplorer. Alors que lorsque les enfants utilisent des petits livres cartonnés, ils peuvent voir l’avant – les pages déjà vues –, le pendant – la page devant eux – et l’après – les pages restantes. »

    Mouais

  • Les « attention whores » ou « l’échec du féminisme » - Obsession
    http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20120531.OBS7173/les-attention-whore-ou-l-echec-du-feminisme.html

    via @Monolecte

    Les médias et, plus récemment les réseaux sociaux, gèrent la libération des femmes comme une « conquête paradoxale », comme dirait [l’essayiste et journaliste au Nouvel Observateur] Jean-Claude Guillebaud, c’est-à-dire « un progrès qui génère sa propre négation ». Cette gestion paradoxale du désir consiste à exprimer un épanouissement dans le rejet des interdits, mais, dans le même temps, à introduire de nouvelles brimades avec des obsessions narcissiques et cruelles sur le look (toujours plus jeune) ou la ligne (toujours plus mince). Avec les « lolicons », la cruauté va plus loin car elle oblige à passer par des codes hybrides, en partie étrangers à sa propre culture, sans réelle compréhension des enjeux et des valeurs véhiculées. Ce qui entraîne une consommation compulsive de produits vecteurs de narcissisme comme les sous-vêtements érotiques, les coiffures sophistiquées, etc.

    • En même temps, j’avais essayé de chercher un peu et c’est surtout un sujet de discussion pour magazines (genre avec l’inévitable psy Serge Tisseron) et un mème de détournements. Quand on essaie de trouver des « cas » réels à part la demoiselle portraiturée, on trouve pas, mais j’ai peut-être mal cherché.

    • Je trouve que cet article généralise le cas des « lolicon » à toutes les attention whore. Une attention whore, ce serait plutôt une fille qui ferait en permanence tout pour se faire remarquer (et avoir l’attention de tous), ramènerait tout à elle-même, se plaindrait si elle ne reçoit pas assez d’attention à son goût et s’offusquerait dès qu’on lui fait le moindre reproche. Pas question ici d’hyper-sexualisation ou de « manga » donc.
      Mais il est vrai que les jeunes filles dont parle l’article entrent dans la catégorie des attention whore.