• Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • L’Italia in debito verso i migranti

    I migranti che vivono nel nostro Paese contribuiscono al sistema welfare più di quanto ne beneficino. Tuttavia alcune scelte politiche restrittive e le conseguenze della pandemia potrebbero cambiare la situazione. Come intervenire per mantenere in trend positivo degli ultimi anni? Ne parliamo nella nostra inchiesta per Buone Notizie.

    Più 600 milioni di euro. Ancora una volta, il conto dei costi e dei benefici legati all’immigrazione in Italia è positivo. Sono anni che la Fondazione Leone Moressa pubblica queste stime e anche le ultime disponibili confermano che i migranti contribuiscono al welfare italiano in maniera maggiore di quanto ne beneficiano. Eppure, tra scelte politiche e conseguenze pandemiche, il quadro in futuro potrebbe cambiare. A maggior ragione se la ripresa non riuscirà ad essere inclusiva anche per i cinque milioni di cittadini stranieri residenti nel nostro Paese.
    Il saldo positivo

    “I contribuenti stranieri nel 2020 hanno dichiarato redditi per 30,3 miliardi. Sommando le voci di entrata per le casse pubbliche (Irpef, IVA, imposte locali, contributi previdenziali e sociali…), si ottiene un valore di 28,1 miliardi. L’impatto per la spesa pubblica, invece, è stimato in 27,5 miliardi. Il saldo, quindi, è positivo: più 600 milioni”, spiega il ricercatore della Fondazione Moressa Enrico Di Pasquale. Da un lato, i migranti sono mediamente giovani e incidono poco su pensioni e sanità, le due voci principali del nostro welfare. Dall’altro, però, fanno lavori poco qualificati e soffrono ancora di una limitata mobilità sociale. “E questo – riprende Di Pasquale – porta a redditi bassi, contributi bassi e tasse basse. È un danno per gli stranieri, ma anche per lo Stato”. I dati della Fondazione Moressa sono stati elaborati sulla base delle dichiarazioni dei redditi 2020 e descrivono quindi la situazione relativa al 2019, prima dell’avvento del Coronavirus.
    L’effetto della pandemia

    La pandemia, però, ha avuto effetti socioeconomici enormi sui migranti. Il 35 per cento dei 456 mila posti di lavoro persi nel 2020 ha riguardato cittadini stranieri, in particolare donne, con contratti precari o impieghi in settori molto colpiti, come turismo e ristorazione. Il reddito di questi lavoratori si è ridotto, ma “non è aumentata in modo proporzionale la loro capacità di usufruire dello stato sociale o delle reti di protezione”, spiega Francesco Fasani, professore di economia politica all’Università degli studi di Milano. “Gli stranieri – prosegue – hanno meno supporto dalle famiglie (spesso nel paese di origine), meno risorse personali (come una casa di proprietà) e, nel complesso, meno reti di sicurezza, soprattutto se vengono esclusi da alcuni provvedimenti”. È il caso del Reddito di cittadinanza, per ottenere il quale è necessario essere residenti in Italia da almeno dieci anni (lo spiegavamo qui, ndr).

    Come hanno scritto Caritas e Migrantes in un recente documento, “i cittadini stranieri già nella situazione pre-pandemia scontavano un doppio svantaggio: la permanenza in condizioni di povertà e un’insufficiente protezione”. Con il Covid la situazione non è migliorata. Anzi. “Gli interventi messi in atto – prosegue il rapporto dei due enti – sono diventati un’ulteriore fonte di divaricazione fra la popolazione italiana e quella straniera”.
    Misure e politiche da rivedere

    Se le misure di lotta alla povertà (e in particolare il Reddito di cittadinanza) non verranno corrette, il numero di migranti in difficoltà potrebbe aumentare e la loro capacità di contribuire al welfare diminuire. I motivi di preoccupazione, però, non sono legati solo alla pandemia. A contare sono anche decenni di politiche che hanno portato a un drastico calo degli ingressi per lavoro. Nel 2020, hanno rappresentato solo il 10 per cento del totale, contro il quasi sessanta per cento di quelli per motivi familiari. In maniera più o meno esplicita, quasi tutti i governi degli ultimi anni hanno ridotto i canali regolari di accesso per i lavoratori stranieri, fino a renderli poco rilevanti. E invece, secondo Fasani, “ne servirebbero di più”. Le politiche restrittive, da un lato, spingono i migranti verso altri canali irregolari e, dall’altro, – continua il professore – “limitano gli arrivi di quei lavoratori, spesso giovani, che portano i maggiori benefici alle casse dello stato italiano”.
    Investire nei migranti per un welfare sostenibile

    Da dove cominciare, quindi, per raggiungere risultati positivi sia per i migranti che vivono in Italia sia per l’intero sistema di welfare? Per Di Pasquale di Fondazione Moressa è cruciale “combattere il precariato”: è un problema che riguarda tutti i lavoratori, ma quelli stranieri in particolare. Secondo Fasani è importante che esista anche per i migranti, “una rete che non faccia cadere in povertà non appena si rimane disoccupati”.

    Per il ricercatore Liam Patuzzi, invece, il tema centrale è il capitale umano. “Con la pandemia abbiamo visto segnali che vanno nella direzione dell’investimento sociale in molti paesi europei: per adeguarsi a un’economia che cambia, bisogna investire in capitale umano”, spiega Patuzzi, che ha appena pubblicato un rapporto sul tema per il Migration Policy Institute Europe. I migranti, però, spesso e per varie ragioni, si ritrovano esclusi da iniziative come le politiche attive per il lavoro, l’apprendimento permanente o i servizi per l’infanzia.

    “Dobbiamo capire – conclude Patuzzi – come raggiungere con queste azioni anche i cittadini stranieri. Investire nella loro crescita è il modo migliore per rendere i nostri sistemi di welfare sostenibili. E per avere una ripresa europea capace di conciliare coesione sociale e resilienza economica”.

    https://www.secondowelfare.it/immigrazione-e-accoglienza/il-contributo-degli-immigrati-ai-conti-pubblici

    #migrations #réfugiés #économie #Etat_social #welfare_state #assurances_sociales #Italie #travail

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    ajouté à la métaliste sur le lien entre #économie (et surtout l’#Etat_providence) et la #migration :
    https://seenthis.net/messages/971875

  • Felicity Ace † | Robin des Bois
    https://robindesbois.org/felicity-ace

    Dans son communiqué du 18 février 2022, Robin des Bois indiquait que l’incendie dans le Felicity Ace était livré à lui-même et qu’il était susceptible de se propager à tous les ponts-garages. L’ONG ajoutait que les incendies de ce type se terminent en général mal pour les cargaisons, les voituriers, et dans certains cas pour les fonds marins (1).

    C’est fait. Le Felicity Ace a coulé hier 1er mars à 09h, heure locale.


    Les témoins ont été d’une grande pudeur. Ils ont évité de diffuser les photos ultimes de cette grande carcasse calcinée et du magma de Porsche, de Lamborghini, de Bentley et d’Audi fondues dans le taudis de feu. Rendons grâce à MOL, l’armateur japonais, aux constructeurs automobiles et à l’Agence Européenne de Sécurité Maritime d’avoir ménagé les 3965 acquéreurs qui aux USA attendaient des nouvelles de leurs bijoux prestigieux et technologiques.

    Dans certains cas, la discrétion s’impose et le voyeurisme est de mauvais aloi. En France, le préfet maritime de l’Atlantique et la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) l’avaient déjà bien compris. Ils ont refusé de communiquer à Robin des Bois les vidéos sous-marines de la carcasse du Grande America, cercueil incendié et huileux de quelques voitures dont des Porsche (déjà) destinées au Brésil et de centaines de bagnoles destinées à l’Afrique. Le Grande America a fait naufrage le 12 mars 2019 dans le golfe de Gascogne à l’intérieur de la Zone Economique Exclusive française.

    Pour le Felicity Ace, la traversée de l’Atlantique s’est arrêtée à mi-chemin.

    Après avoir étudié les dernières tendances du marché automobile et les ventes du groupe Volkswagen aux USA, Robin des Bois estime qu’au moins 400 voitures à bord du Felicity Ace étaient des véhicules électriques ou hybrides équipés de packs de batteries au lithium chargées au moment du départ de Hambourg à 75%. Les batteries au lithium méritent le prix Nobel de l’incendie ou de la magie. Elles sont capables de reprendre feu quelques semaines après avoir été éteintes, elles dégagent un flux thermique inégalable et une chaleur intense dépassant 1000 °C.

    Les dernières photos disponibles du Felicity Ace montrent une coque extérieure rongée par la fournaise et une perte de métal considérable. Le Felicity Ace avant de sombrer était une épave en tôle ondulée et aucun port n’aurait accepté de l’héberger. Il était en cours de remorquage vers nulle part. Il y repose par 3000 mètres de fond avec 1000 à 1500 tonnes de fuel de propulsion et avec sa concession sous-marine de voitures de luxe souillées par l’essence, les lubrifiants, les plastiques fondus, les Li-ions (lithium-ions) déchiquetés.

    Sur les lieux de la catastrophe, la Marine portugaise a seulement observé « quelques débris et une petite nappe de résidus huileux dispersés par les jets d’eau des remorqueurs. »

    La trajectoire du Bear en charge du remorquage du Felicity Ace démontre qu’en dernier ressort il a été décidé d’éloigner l’épave le plus possible de l’archipel des Açores. Le Felicity Ace est au fond de la mer, une soixantaine de kilomètres à l’extérieur de la Zone Economique Exclusive portugaise. Sauf si des boulettes d’hydrocarbures viennent s’échouer en quantité sur le littoral des Açores, on n’entendra plus guère parler du Felicity Ace.

    #poubelles #transport_maritime #Océan #Mer #pollution #catastrophe #assurances qui vont se faire un plaisir de nous faire payer ce #naufrage #bagnoles #voitures #sécurité #commerce #Allemagne #USA

  • Un nouveau méga garage en feu sur l’océan Robin des bois
    https://robindesbois.org/un-nouveau-mega-garage-en-feu-sur-locean

    10 février 2022. Le Felicity Ace quitte le port allemand d’Emden. Il transporte 3965 voitures, principalement des Volkswagen et des Porsche ainsi que 189 Bentley et des Audi. Il était attendu au port de Davisville, North Kingston (Rhodes Island, États-Unis) le 23 février. Il est exploité par l’armateur japonais Mitsui Osk Line (MOL).

    16 février. Le Felicity Ace vient de passer au sud ouest des Açores, quasiment au milieu de l’Atlantique. Un incendie se déclare. Le navire envoie un appel de détresse. Peu de temps après, le capitaine ordonne l’évacuation. Les 22 marins de l’équipage sont récupérés par le pétrolier de passage Oil Resilient puis évacués dans la journée par un hélicoptère de la Marine portugaise vers Horta (île de Faial, archipel des Açores).


    16 février 2022, Açores © Portuguese Navy

    Un remorqueur hollandais mandaté par l’armateur est attendu pour évaluation avant un éventuel remorquage. Le patrouilleur Setubal de la Marine portugaise reste sur zone pour assurer la sécurité sur cette autoroute maritime reliant l’Amérique et l’Europe.

    Pendant ce temps, le feu continue de progresser à bord du voiturier. Selon l’autorité maritime des Açores, le Felicity Ace reste stable et aucune pollution n’a été observée. Pour l’instant. Compte tenu de l’absence de moyens d’intervention, l’incendie est livré à lui-même. Il est possible qu’il se propage sur l’ensemble des ponts garages.

    Les incendies à bord des voituriers se terminent généralement mal, pour les cargaisons et les navires mais aussi dans certains cas pour les équipages et les fonds marins.

    
– 4 juin 2020. Hoegh Xiamen (OMI 9431848). A quai à Jacksonville (États-Unis). 2400 voitures d’occasion destinées à l’Afrique. Démoli à Aliaga.

    – 16 juin 2019. Diamond Highway (OMI 9293636). Mer de Chine méridionale, entre Singapour et Batangas (Philippines). L’équipage est évacué. Le navire est remorqué vers Batangas puis déclaré perte totale.

    – 10 mars 2019. Incendie du porte conteneurs roulier Grande America dans le golfe de Gascogne suivi de son naufrage. 2000 voitures dont des Porsche et des Audi pour le Brésil et des véhicules d’occasion pour l’Afrique.

    – 31 décembre 2018. Sincerity Ace (OMI 9519092) exploité pour le compte de MOL. Pacifique nord à mi chemin entre le Japon et Hawaï. 5 morts et disparus. Remorqué au Japon. Démoli en 2021 au Bangladesh.

    – 14 octobre 2018. Baltic Breeze (OMI 8312590). Mer du Nord, entre la Norvège et l’Allemagne. Remorqué pour démolition à Aliaga en février 2019.

    – 21 mai 2018. Auto Banner (OMI 8608066). A quai à Incheon (Corée du Sud). 2438 voitures destinées à la Libye. Démoli au Bangladesh en 2019.

    – 20 octobre 2016. Silver Sky (OMI 8519722). A quai à Anvers. Démoli en Turquie en 2018.

    – Juin 2015. Courage (OMI 8919922). Au large des côtes anglaises. Démoli en Turquie en 2016.


    24 juin 2019, Walsoorden (Pays-Bas). © Etienne Verberckmoes

    #poubelles #transport_maritime #Océan #Mer #pollution #catastrophe #assurances qui vont se faire un plaisir de nous faire payer ce #naufrage #bagnoles #voitures #sécurité #commerce #Allemagne #USA

  • Droit du travail : un chauffeur Uber requalifié en « salarié »
    http://www.bonnes-nouvelles.be/site/index.php?iddet=2849&id_surf=&idcat=305&quellePage=999&surf_lang=fr

    Je me sens comme un esclave : je travaille de longues heures chaque jour, sous les ordres d’une application, mais je n’ai pas de quoi me payer un salaire à la fin du mois. » Guillaume* est chauffeur indépendant, ou « limousine » comme on dit chez Bruxelles Mobilité, où il a obtenu sa licence il y a un peu plus de deux ans. Depuis novembre 2018, il « collabore » avec Uber, qui organise le transport rémunéré de citadins dans la capitale et un peu partout dans le monde. À ce stade, il n’a « plus rien à (...)

    #Uber #procès #législation #conducteur·trice·s #GigEconomy #travail

    • Je me sens comme un esclave : je travaille de longues heures chaque jour, sous les ordres d’une application, mais je n’ai pas de quoi me payer un salaire à la fin du mois. »

      Guillaume* est chauffeur indépendant, ou « limousine » comme on dit chez Bruxelles Mobilité, où il a obtenu sa licence il y a un peu plus de deux ans. Depuis novembre 2018, il « collabore » avec Uber, qui organise le transport rémunéré de citadins dans la capitale et un peu partout dans le monde. À ce stade, il n’a « plus rien à perdre », nous explique-t-il. « Mais peut-être, quelque chose à gagner ». À savoir : devenir salarié de la multinationale.

      Début juillet, Guillaume a introduit une demande de qualification de sa relation avec la plateforme d’origine américaine auprès de la Commission administrative de règlement de la relation de travail (CRT). Quand la nature de votre relation avec votre donneur d’ordre ou votre employeur vous apparaît comme suspecte, cet organe est là pour analyser votre cas et décider, si au regard de la législation locale, vous êtes salarié ou indépendant.

      « Je ne gagne pas ma vie décemment »

      Guillaume, sur papier, appartient à la seconde catégorie de travailleurs (les deux seules existant en droit du travail belge). Il a enregistré une société en personne physique, son véhicule lui appartient, il a obtenu seul les autorisations nécessaires pour exercer son métier. « Avec Uber, je ne connais que les inconvénients de ce statut, en aucun cas les avantages. Je ne gagne de toute façon pas ma vie décemment, donc j’ai décidé d’aller jusqu’au bout », poursuit le trentenaire.

      Une démarche concluante puisque Le Soir a appris que la CRT lui avait donné raison à travers une décision longue de 12 pages rendue le 26 octobre dernier : Uber est bien, selon la Commission qui dépend du SPF Sécurité sociale, l’employeur de Guillaume. Précisément, la CRT conclut après un examen approfondi que « les modalités d’exécution de la relation de travail sont incompatibles avec la qualification de #travail_indépendant ».

      Pour aboutir à cette conclusion – la question est épineuse et fait débat dans bon nombre de pays européens ainsi qu’aux États-Unis (lire ci-contre) –, plusieurs éléments contractuels ont été analysés. Notamment ceux qui concernent la #liberté_d’organisation_du_travail et d’organisation du #temps_de_travail de Guillaume, deux démarches inhérentes au #statut_d’indépendant. Deux leitmotivs aussi utilisés par Uber depuis son lancement : l’entreprise estime, en effet, que la #flexibilité de ses chauffeurs ainsi que leur #liberté de prester quand ils le souhaitent et pour qui ils le souhaitent est à la base de sa « philosophie ».

      « Je ne peux pas refuser une course »

      « La réalité est bien différente », détaille Guillaume. « Uber capte quasi tout le marché à Bruxelles et, si je suis connecté à l’#application, je n’ai pas le #droit_de_refuser une course. Si je le fais, Uber abaisse ma “#cotation”. Si je le fais trois fois de suite, Uber me vire », détaille Guillaume. Qui précise qu’il lui est également impossible de jongler entre plusieurs plateformes. « Si je suis sur deux applications et que j’accepte une course pour un autre opérateur et qu’Uber me demande d’être disponible, je suis obligé de refuser la course. Au final, comme expliqué, cela me porte préjudice. »

      Guillaume, en outre, ne connaît pas son itinéraire avant d’accepter de prendre en charge un client. « On peut m’envoyer à 10 kilomètres. Soit un long trajet non rémunéré pour un trajet payé de 1.500 mètres. » S’il choisit de dévier du chemin imposé par la plateforme, par bon sens ou à la demande d’un client pressé, le chauffeur se dit également régulièrement pénalisé. Chez Uber, le client est roi. Quand ce dernier commande une course, l’application lui précise une fourchette de #prix. « Évidemment, si je prends le ring pour aller jusqu’à l’aéroport, le prix de la course augmente car le trajet est plus long, mais le client peut très facilement réclamer à Uber la différence tarifaire. Même s’il m’a demandé d’aller au plus vite. » Dans ce cas de figure, la différence en euros est immédiatement déduite de la #rémunération de Guillaume.

      La CRT estime que le chauffeur ne peut pas influer sur la manière dont Uber organise un #trajet, qu’il « n’a aucune marge de manœuvre quant à la façon dont la prestation est exercée. (…) En cas de non-respect de l’#itinéraire, si le prix de la course ne correspond pas à l’estimation, il peut être ajusté a posteriori par Uber, le passager peut alors obtenir un remboursement mais le chauffeur ne sera payé que sur base du prix annoncé à ce dernier. (…) A aucun moment, un dialogue direct entre le chauffeur et le passager n’est possible. (…) De telles modalités obligent le chauffeur à fournir une prestation totalement standardisée. »

      Un chantier dans le « pipe » du gouvernement

      Guillaume n’est pas naïf, ses représentants qui l’ont accompagné dans la démarche administrative – le syndicat CSC via sa branche dédiée aux indépendants #United_Freelancers et le collectif du secteur des taxis – ne le sont pas non plus. Il sait que l’avis de la CRT est « non contraignant » pour Uber mais qu’elle a de lourdes implications pour son cas personnel. À moins d’être requalifié comme « salarié » par l’entreprise elle-même (un recommandé a été envoyé à ce titre aux différentes filiales impliquées en Belgique), il ne peut désormais plus travailler pour Uber.

      De son côté, Uber explique qu’il « n’a pas encore pas encore reçu le point de la vue de la CRT » mais qu’il « estime que la justice bruxelloise a déjà tranché en 2019 le fait que ses chauffeurs étaient indépendants » (un procès a opposé l’entreprise au secteur des #taxis et lui a donné raison, mais ce dernier a fait appel et le jugement n’a pas encore été rendu). La société américaine pourrait d’ailleurs attaquer la décision en justice. L’anglaise #Deliveroo avait opté pour cette démarche en 2018 après que le même organe a acté en 2018 qu’un de ses #coursiers indépendants était en réalité salarié de la plateforme (l’audience aura lieu en septembre de cette année).

      « Notre priorité est de faire réagir les autorités. Uber, comme d’autres plateformes, doit occuper ses travailleurs selon une qualification conforme à la réalité du travail. Soit les #prestataires sont véritablement indépendants et devraient, dès lors, pouvoir fixer leurs prix, leurs conditions d’intervention, choisir leurs clients, organiser leur service comme ils l’entendent… Soit Uber continue à organiser le service, à fixer les prix et les règles, à surveiller et contrôler les chauffeurs, et ceux-ci sont alors des travailleurs salariés », cadrent Martin Willems, qui dirige United Freelancers et Lorenzo Marredda, secrétaire exécutif de la CSC Transcom.

      Au cabinet du ministre en charge du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS), on confirme avoir déjà analysé les conclusions de la CRT et la volonté de débuter rapidement un chantier sur le sujet avec les partenaires sociaux. « Nous allons nous attaquer à la problématique des #faux_indépendants des #plateformes_numériques, comme décidé dans l’accord de gouvernement. L’idée est bien d’adapter la loi de 2006 sur la nature des #relations_de_travail. Cela pourrait passer par une évaluation des critères nécessaires à l’exercice d’une #activité_indépendante, par un renforcement des critères également. Mais il s’agit évidemment d’une matière qui doit être concertée », précise Nicolas Gillard, porte-parole.

      * Le prénom est d’emprunt, les décisions de la CRT sont anonymisées quand elles sont publiées.

      Des pratiques désormais similaires chez les taxis

      A.C.

      Selon le collectif des Travailleurs du taxi et la #CSC-Transcom, les problèmes constatés chez Uber sont actuellement également une réalité chez d’autres acteurs du secteur, en l’occurrence les #centrales_de_taxis. « Les taxis indépendants sont très dépendants des centrales. Et depuis leur #numérisation, il y a vraiment un glissement des pratiques. Les chauffeurs de taxi indépendants ne savent pas non plus où on les envoie avant d’accepter une course », explique Michaël Zylberberg, président du collectif. « La dernière version de l’application #Taxis_Verts est un clone de celle d’Uber. Au début, il y a cette idée de #concurrence_déloyale mais, comme le problème n’a pas été réglé, les centrales tendent à copier les mauvaises habitudes des plateformes. Cela est très inquiétant pour les travailleurs, qui perdent progressivement leur #autonomie », ajoute Lorenzo Marredda, secrétaire exécutif de la CSC-Transcom.

      Des décisions dans d’autres pays

      Mis en ligne le 13/01/2021 à 05:00

      Par A.C.

      Lors de son introduction en Bourse en 2019, Uber expliquait collaborer avec 3 millions de chauffeurs indépendants dans le monde. Fatalement, face à une telle masse de main-d’œuvre, qui se plaint souvent de #conditions_de_travail et de #rémunération indécentes, procès et interventions des législateurs ponctuent régulièrement l’actualité de l’entreprise. Ces derniers mois, trois décisions retiennent particulièrement l’attention.

      En #Suisse

      Plusieurs cantons sont en plein bras de fer avec la plateforme américaine. A #Genève et à #Zurich, les chauffeurs Uber sont désormais considérés comme des salariés. Les caisses d’#assurances_sociales réclament des sommes très importantes à l’entreprise, qui refuse jusqu’à présent de payer les #cotisations_sociales employeurs réclamées.

      En #France

      La# Cour_de_cassation a confirmé en mars dernier que le lien entre un conducteur et l’entreprise est bien un « #contrat_de_travail ». Les arguments utilisés se rapprochent de ceux de la CRT : la plus haute juridiction du pays a jugé que « le chauffeur qui a recours à l’application Uber ne se constitue pas sa propre clientèle, ne fixe pas librement ses tarifs et ne détermine pas les conditions d’exécution de sa prestation de transport ». Une #jurisprudence qui permet d’appuyer les demandes de #requalification des chauffeurs indépendants de l’Hexagone.

      En #Californie

      Une loi contraint, depuis le 1er janvier 2020, Uber et #Lyft à salarier ses collaborateurs. Les deux entreprises refusant de s’y plier ont investi environ 200 millions de dollars pour mener un référendum citoyen sur la question qu’ils ont remporté en novembre dernier, avec un texte baptisé « #proposition_22 ». Qui introduit pour les dizaines de milliers de chauffeurs concernés un #revenu_minimum_garanti et une contribution à l’#assurance_santé.

      #néo-esclavage #ordres #Bruxelles_Mobilité #sous-traitance #travailleur_indépendant #salariat #salaire #Commission_administrative_de_règlement_de_la_relation_de_travail (#CRT) #Belgique #droit_du_travail

  • À venir : destruction du régime de garantie des salaires en cas de liquidation judiciaire

    À l’examen de ce tableau qui présente la synthèse des propositions de la Chancellerie, on comprend donc ce que serait la principale rétrogradation : le superprivilège salarial de l’AGS [Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés] qui représente 40 % de ses recettes et 80 % des créances récupérées, passerait du 3e rang actuellement au 6e rang après entrée en vigueur de la réforme. Les créances de salaires non couverts par l’AGS seraient pour leur part dégradées au 10e rang.

    Il est par ailleurs envisagé de retirer les actifs immobiliers des sommes récupérables par l’AGS au profit des banques. Autre avantage au profit des établissements financiers : il est prévu à leur avantage ce que notre tableau fait apparaître comme « les créances garanties par le privilège de sauvegarde » ou « le privilège de redressement judiciaire ». Et ces nouveaux privilèges seraient attribués aux banques ou à tout établissement intervenant pendant la période d’observation.

    Et enfin, notre tableau fait clairement apparaître que les frais de justice liés à la liquidation, c’est-à-dire essentiellement les honoraires et commissions des mandataires et administrateurs judiciaires qui, jusqu’à présent étaient derrière l’AGS, passeraient devant elle.

    Conclusion sans appel de notre expert social : « Sous prétexte d’une transposition d’une directive européenne des sécurités et en plein désastre économique, le gouvernement prépare deux ordonnances au détriment des salariés pour le bénéfice des administrateurs et mandataires judiciaires ainsi que des banquiers ».

    l’AGS a été créée par la loi du 27 décembre 1973 (article 2).

    https://www.mediapart.fr/journal/france/210121/le-regime-de-garantie-des-salaires-en-grave-danger

  • « La propriété privée n’a absolument rien de naturel »
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-propriete-privee-na-absolument-rien-de-naturel

    C’est l’une des institutions les plus puissantes et les plus opaques de la modernité. Elle s’impose à tous et même en partie aux États, qui l’organisent mais ne peuvent y déroger que dans des circonstances limitées et codifiées. La propriété privée peut d’ailleurs être vue comme une forme de protection contre les dérives tyranniques ou autoritaires – c’est notamment une idée très implantée aux États-Unis. Mais cette même propriété privée est souvent présentée comme une évidence, comme quelque chose de naturel.

    Et pourtant… elle n’a absolument rien de naturel ! C’est une forme d’#appropriation qui a une histoire, qui n’est pas de toute éternité et qui est dépendante de nos codes sociaux, de nos valeurs et de nos usages. C’est vrai, plus généralement, des différentes formes de propriété : propriété publique, propriété commune, droits #collectifs... le monde de la propriété est vaste et complexe. Alors comment en sonder les mécanismes, les logiques profondes, les dimensions matérielles et écologiques ? Notamment avec cette idée du crash-test qui consiste à analyser ce qui se passe quand la propriété « percute » la survenue d’une #catastrophe, idée que nous avons cherché à développer dans un volume collectif codirigé avec mon collègue Marc Elie, Crash Testing Property2..

  • Accidents médicaux : la Cour des comptes pointe les « défaillances » de l’indemnisation
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/02/09/20002-20170209ARTFIG00006-accidents-medicaux-la-cour-des-comptes-pointe-les

    Pour 2011-2015 sur 49,5 millions d’euros, « près de 30 » n’avaient pas donné lieu à une démarche de recouvrement auprès des assureurs. Ainsi « l’examen des états financiers fait apparaître un défaut d’enregistrement d’un total de créances supérieur à 92 millions d’euros (dont 17,5 millions en instance d’examen pour l’hépatite C, 11,6 en suspens et 29 non identifiés). D’ailleurs, le système d’information de l’Oniam est « onéreux, inadapté et inefficace » et ne permet pas d’informer correctement ses administrations de tutelle sur son activité (dossiers d’indemnisation, état des recouvrements...).

    #médecine
    #erreurs_médicales
    #mortalité
    #2017
    #scandale_sanitaire
    #assurances
    #bigpharma

    • Les erreurs médicales à l’hôpital, cause majeure de mortalité
      https://www.lemonde.fr/medecine/article/2016/05/04/morts-liees-aux-erreurs-medicales-des-donnees-peu-fiables_4913152_1650718.ht

      50 000 décès en France ?

      « Avec 15 millions d’hospitalisations en France en 2013, le nombre de décès liés aux erreurs médicales pourrait ainsi avoisiner les 50 000, en faisant la troisième cause de mortalité du pays après les cancers et les maladies cardio-vasculaires », indiquait Le Lien, association de défense des patients victimes d’accidents médicaux, en 2015, à partir des données de l’Organisation mondiale de la santé. En 2013, un rapport sur la iatrogénie (conséquences néfastes liées aux soins), rédigé par le pharmacologue Bernard Bégaud et par l’épidémiologiste Dominique Costagliola, relevait que « des études de pharmacovigilance permettant d’avancer la fourchette de 10 000 à 30 000 décès attribuables chaque année en France à un accident médicamenteux ». Sans compter ceux dus à d’autres causes médicales ou chirurgicales.

      « Nous demandons depuis des années la publication de données sur la mortalité liée aux erreurs médicales en France », explique-t-on au Lien. « On commence seulement à faire en sorte que les événements indésirables graves liés aux soins soient déclarés », ajoute l’association.

      #2016

  • The American Patient: How Trump Is Fueling a Corona Disaster - DER SPIEGEL
    https://www.spiegel.de/international/world/the-american-patient-how-trump-is-fueling-a-corona-disaster-a-024a5cc9-2c07-

    ... the pandemic is also exposing weaknesses that existed before Trump’s election: a health-care system that fails the very moment when it is most needed, and a capitalist system that is unrestrained during boom times, and unimpeded when it crashes.

    [...]

    The U.S. actually ought to be very well prepared for a pandemic. In 2018, almost 18 percent of the country’s gross domestic product flowed into the health sector, a total of $3.6 trillion (3.3 trillion euros). But the American health-care system is enormously expensive and highly inefficient. The wealthy and people with good jobs often receive excellent medical care. But a lot of that money goes into the coffers of pharmaceutical and insurance companies.

    That is now being exacerbated by political ineptitude.

    #système #santé #etats-unis #assurances #pharma

  • Il Rapporto Beveridge

    Wikiradio del 01/12/2015 - Rai Radio 3 - RaiPlay Radio
    https://www.raiplayradio.it/audio/2015/11/Il-Rapporto-Beveridge---Wikiradio-del-01122015-7071f550-0939-4129-8f15-

    Définition de wikipedia :
    Le #rapportBeveridge, officiellement intitulé Report on Social Insurance and Allied Services (« Assurance sociale et les services connexes »), est un rapport parlementaire britannique publié en novembre 1942. Rédigé sous la direction de l’économiste libéral William Beveridge, il eut une influence déterminante sur la mise en place de l’État-Providence au Royaume-Uni après la Seconde Guerre mondiale."
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_Beveridge

    #wwii #assurancesociale #uk #podcast #wikiradio #RaiRadio3

  • Suisse : Entreprises « sanctionnées » pour avoir embauché trop de femmes enceintes
    https://www.rts.ch/info/suisse/11029792-entreprises-sanctionnees-pour-avoir-embauche-trop-de-femmes-enceintes.h

    En Suisse, des entreprises se retrouvent pénalisées par leur assureur après de multiples grossesses. Elles dénoncent un frein à l’embauche des femmes.

    C’est le cas notamment d’une petite société genevoise active dans la nutrition. Elle a recruté une majorité de femmes, qui sont toutes tombées enceintes au cours des trois dernières années et se sont absentées avant le terme.

    Résultat : retour de balancier de l’assurance perte de gain (APG) en cas de maladie. L’entreprise a vu la totalité de ses primes augmenter de 50% en ce début d’année, raconte son administrateur Renaud Langel.
    « Cette accumulation de cas fait que nous devenons une société entre guillemets à risque. Puis finalement, les primes augmentent de manière assez exorbitante », déplore-t-il.

    « Pas de distinction »
    Le patron genevois paie déjà des primes plus élevées pour les femmes qu’il engage (comparé aux hommes). Il découvre désormais cette nouvelle « sanction », comme il le dit.

    C’est un frein supplémentaire à l’embauche des femmes, dénonce-t-il, alors qu’il milite pour plus d’égalité dans le monde du travail. Les assureurs ne font pas de distinction entre les types d’arrêts. Ils ne regardent que le ratio des sinistres, mais ne tiennent pas compte des diagnostics.

    « C’est ça que je trouvais choquant : il n’y a pas de distinction entre une vraie maladie et une grossesse. Quand on parle de grossesse, ce ne sont pas des problèmes récurrents liés à une mauvaise gestion ou à une activité à risque », explique Renaud Langel.

    Négocier avec les assureurs
    Contactés par la RTS, les assureurs renvoient la balle aux politiques. Finalement, c’est le législateur, en Suisse, qui n’a pas voulu d’assurance sociale (d’allocation de maternité) avant la naissance de l’enfant. Contrairement à nos pays voisins.

    Pourtant, la majorité des femmes s’arrêtent avant le terme. Plus de 80% des femmes s’absentent avant leur accouchement et cette absence dure en moyenne six semaines, selon les autorités fédérales.
    . . . . . .

    #Femmes #sexisme #discrimination #assurances #Sécurité_Sociale #Mutuelles #travail #Santé #inégalités

  • Est-il vrai qu’une pub d’AXA évoque la « baisse programmée des pensions » à cause de la réforme des retraites ?

    Sur Twitter circule un visuel de l’assureur vantant les produits d’épargne retraite, avec pour argument la dégradation attendue du niveau des pensions à cause de la réforme gouvernementale.

    Bonjour,

    On ne pourrait pas imaginer pire publicité pour la réforme des retraites. Sur Twitter, circule une capture d’une publicité de l’assureur Axa, expliquant que la modification du mode de calcul des pensions (passage des 25 meilleures années à la carrière complète) va générer une « baisse programmée des retraites ». Cette publicité, qui date de 2019 et évoque encore la « réforme Delevoye », vante les mérites de la capitalisation, en se félicitant que la loi Pacte (adoptée au printemps dernier) « vise à donner plus d’attractivité à l’épargne retraite ».

    Un des comptes Twitter ayant posté la publicité s’amuse : « Bon ben Axa vient de tuer la réforme des retraites ». L’argumentaire de l’assureur, de fait, vient nourrir celui des opposants à la réforme. Pour mémoire, le projet de réforme des retraites est notamment accusé par certains détracteurs de favoriser le développement de la capitalisation, en supprimant les cotisations pour les plus hautes rémunérations (obligeant les très hauts revenus à se tourner vers les plans d’épargne) et plus généralement en baissant, en raison du changement de mode de calcul, les retraites des personnes ayant eu des carrières ascendantes. Le tout, donc, alors que la loi Pacte de mai 2019 favorise, elle, les dispositifs par capitalisation.

    La pub est bien authentique. Même si Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac, qui a déniché puis diffusé le visuel, assure qu’après son tweet, la page a été désactivée.

    Mais on trouve encore le visuel en suivant cet autre lien (

    ). Par ailleurs, il est aisé de trouver des contenus très proches sur le site de l’assureur. Ainsi, cette présentation des enjeux de l’année 2019 sur la question des retraites (https://www.axa.fr/epargne-retraite/loi-pacte.html) joue la même carte du pessimisme pour les futurs retraités, expliquant que les réformes envisagées augurent d’une « potentielle dégradation » des retraites, et nécessitent donc de prendre les devants avec la capitalisation : « En outre, les premières pistes de réflexion de la réforme globale des retraites ne sont pas encourageantes : mise en place d’un système unique à points, plafonnement possible des cotisations, incitations à reculer l’âge de liquidation de la retraite. L’ensemble de ces indicateurs augure d’une potentielle dégradation des retraites à l’avenir. Il est donc essentiel de prendre les devants et de la préparer le plus tôt possible par le biais de l’épargne individuelle. »

    https://www.liberation.fr/checknews/2020/01/16/est-il-vrai-qu-une-pub-d-axa-evoque-la-baisse-programmee-des-pensions-a-c
    #AXA #assurances_privées #pensions #retraite #retraites #financiarisation #privatisation #capitalisation #publicité #France

  • Les fonctionnaires sacrifiés sur l’autel du système « universel » de retraites

    Selon les observations de deux sociologues, le système de retraite proposé par le gouvernement se traduirait par une pénalisation des fonctionnaires de niveaux intermédiaire et supérieur, par rapport aux salariés en #CDI du privé.

    Beaucoup de critiques ont été justement formulées contre le projet de réforme des retraites, dépassant largement la seule question de l’âge pivot. D’abord sur l’incertitude qu’engendrerait un système de #points par rapport à un système où des droits réels sont accumulés, avec ses conséquences prévisibles comme le recours croissant aux #assurances_privées pour y faire face. Ensuite sur les limites d’un projet qui fixe à 14% du PIB le montant total des pensions de retraite alors que la #démographie française ainsi que le volume de richesse produite par actif sont en permanente évolution. Enfin sur le caractère artificiel du déficit annoncé des systèmes de retraite actuels, qui a bien été mis en évidence par un collectif d’économistes (http://www.atterres.org/article/rapport-du-cor-un-d%C3%A9ficit-construit-de-toutes-pi%C3%A8ces).

    En tant que sociologues travaillant sur les inégalités sociales, nous souhaitons intervenir dans ce débat en insistant sur le renforcement du système d’#inégalités dont est porteur la dernière version de ce projet. Ces inégalités, nous avons pu les mettre en évidence grâce à une nomenclature d’emploi élaborée dans le cadre de la rénovation des PCS 2020 de l’Insee, qui permet pour la première fois de comparer les fonctionnaires aux salariés du CDI dans le privé à quatre niveaux de qualification distincts.

    Certes, la communication gouvernementale laisse entendre que la réforme vise à combattre les inégalités de notre société : le système universel proposé serait équitable dans la mesure où il applique les mêmes règles à tous et toutes. Emmanuel Macron déclarait encore, lors de ses vœux aux Français le 31 décembre, qu’il devait faire cette réforme parce qu’« il s’agit d’un projet de justice et de progrès social ». Mais, contrairement aux apparences, la même équation n’aura pas les mêmes conséquences sur toutes les carrières, et le projet de réforme tend en réalité à accentuer les inégalités par rapport au système actuel, en particulier au détriment des fonctionnaires. Le renoncement annoncé à un « âge pivot » de 64 ans ne change en rien cette détérioration annoncée de leur situation.

    Rappelons un fait central : en France, les conditions de rémunération et de progression salariale entre le secteur public et le secteur privé diffèrent fortement, au détriment des fonctionnaires et ce sur l’ensemble des carrières. Le mode de calcul actuel des retraites compense, en partie seulement, cette inégalité structurelle.
    En finir avec les « privilèges » des fonctionnaires ?

    Gel du point d’indice, modification des règles d’avancement, retour du jour de carence, réduction du nombre de postes aux concours, etc. : les décisions politiques des dernières années sont sévères pour l’emploi public, et particulièrement pénalisantes pour les fonctionnaires. Plusieurs de ces décisions, motivées par l’objectif de contenir les dépenses publiques, contribuent à accroître les écarts avec les salariés du privé. Paradoxalement, dans le cadre de la réforme des retraites, c’est l’argument d’une plus grande égalité de traitement entre secteur public et secteur privé qui est cette fois convoqué pour justifier la modification du mode de calcul des pensions des fonctionnaires : ces dernières ne sont calculées que sur les six derniers mois d’activité, contre les 25 meilleures années dans le secteur privé. Un système universel des retraites serait ainsi plus équitable. En réalité, il ne ferait que prolonger les inégalités de carrière entre fonctionnaires et salariés du privé, qui se sont fortement accentuées avec les politiques conduites depuis quinze ans.
    Les fonctionnaires les plus qualifiés sont sous-payés et ont des progressions de carrière plus tardives

    Entre 2014 et 2017, les fonctionnaires exerçant un emploi de niveau supérieur (dont font notamment partie les plus de 900 000 enseignants, mais aussi les médecins hospitaliers ou encore les hauts fonctionnaires) ont perçu en moyenne 2 668 euros net mensuels, primes comprises avant impôt, contre 3 508 pour les salariés du privé en CDI de même niveau de qualification (cadres et ingénieurs). Sur quarante ans de carrière, cette différence de 840 euros tous les mois équivaut à… 403 200 euros !

    Mais ces inégalités-là, pourtant bien connues du gouvernement après deux ans et demi de consultation des partenaires sociaux, on n’en parle pas. Ou alors on les renvoie à d’hypothétiques plans de revalorisation, souvent annoncés mais toujours repoussés, et dont les montants ne semblent pas du tout à même de compenser le décrochage salarial de ces fonctionnaires. Au contraire, ce que le projet de réforme prévoit, c’est d’appliquer un même mode de calcul des droits à la retraite à des carrières inégales.

    Or les rémunérations ne sont pas seulement inégales en moyenne, elles le sont aussi en progression : les salaires des fonctionnaires de 50 à 59 ans (3 177 euros) correspondent au double de ceux de 20 à 29 ans (1 686 euros) ; rien de tel ne s’observe dans le privé où les salaires sont nettement plus élevés en début de carrière et augmentent moins ensuite. Si jusqu’à présent la faiblesse des rémunérations pendant une grande partie de la carrière avait des conséquences sur l’attractivité de l’emploi public, les démissions précoces et les conditions de vie des fonctionnaires, elle ne pesait au moins pas dans le calcul de leurs pensions. La prise en compte de l’ensemble de la carrière et non des six derniers mois changera la donne. Difficile pour le gouvernement de présenter comme équitable une réforme qui accroît les inégalités à l’âge de la retraite alors qu’elles sont déjà béantes en cours de vie active !
    Au niveau intermédiaire, la pénibilité horaire des fonctionnaires qui ne serait plus compensée

    Aux autres niveaux de qualification, les écarts de salaire entre public et privé sont moins marqués. Si les fonctionnaires exerçant un emploi de niveau intermédiaire (comme les infirmières ou les agents de police) gagnent moins que leurs homologues du privé en début de carrière (1 653 euros par mois, contre 1 750), ils tendent à les dépasser en fin de carrière (2 299 contre 2 216). Mais ce que gomme cette proximité, c’est l’écart des contraintes horaires que produisent les missions de service public : les fonctionnaires exerçant un emploi de niveau intermédiaire sont davantage concernés par le travail le dimanche (33% travaillent au moins un dimanche par mois, contre 14% de leurs homologues du privé), le soir (34% contre 21%) et la nuit (20% contre 9%).

    On peut supposer que ces pénibilités ont été prises en compte pour justifier le maintien d’un régime spécifique pour les agents de police. Pour les autres fonctionnaires, si le projet de réforme était adopté, le nouveau mode de calcul des droits à la retraite réduirait le léger avantage qu’ils peuvent tirer de leur progression salariale, pour situer leur pension au niveau de leurs homologues du privé, qui ont pourtant moins eu à affronter ces contraintes d’emploi du temps. Equitable, dites-vous ?
    Un nivellement par le bas et des fonctionnaires sacrifiés au lieu d’une politique ambitieuse de service public

    En appliquant à tous et toutes le mode de calculs des retraites le moins avantageux, le projet de réforme joue la carte d’un nivellement par le bas. Les données statistiques montrent qu’il se traduirait de plus, et surtout, par une pénalisation des fonctionnaires de niveau intermédiaire et supérieur, par rapport aux salariés en CDI du privé. Non seulement ce projet est donc loin d’être égalitaire, mais il serait en outre dangereux pour l’avenir des services publics qui, de fait, parviendraient de moins en moins à susciter des vocations. A l’heure où le nombre de candidats au concours d’enseignement ne cesse de chuter, où les hôpitaux peinent à recruter et à fidéliser leurs personnels, la perspective de cette dégradation est susceptible de porter un nouveau coup – et cette fois vraiment majeur – à la qualité des services publics.

    https://www.liberation.fr/debats/2020/01/14/les-fonctionnaires-sacrifies-sur-l-autel-du-systeme-universel-de-retraite
    #fonctionnaires #fonctionnariat #service_public #retraite #retraites #réforme #démographie #fonction_publique

    –--------

    Ensuite sur les limites d’un projet qui fixe à 14% du PIB le montant total des pensions de retraite alors que la démographie française ainsi que le volume de richesse produite par actif sont en permanente évolution.

    –-> A mettre en lien avec cette analyse du comité de mobilisation de la DG de l’Insee
    https://seenthis.net/messages/814696#message816386

    • Reçu d’une collègue par email, le 15.01.2020 :

      En plus, des rapports relatifs à la LPPR, les discussions plus généralement portent sur la fin du statut de fonctionnaire public :

      –entrée en vigueur le 1er janvier 2020 de la loi de transformation de la fonction publique, avec l’instauration des #ruptures_conventionnelles de contrat entre l’Etat et les #fonctionnaires_titulaires, indemnités de #rupture_conventionnelle à rembourser à l’Etat si l’agent.e retrouve un emploi dans la fonction publique jusqu’à 6 ans après son #licenciement,
      –la généralisation dans la recherche et dans les universités des #contrats_de_chantier, (contrats autorisés dans la fonction publique par l’ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017)
      –aujourd’hui 35% des personnels des universités sont #contractuels (les universités sont le service public où le recours à des contractuels non-titularisé.e.s est le plus fort).

  • Opinion | How the Health Insurance Industry (and I) Invented the ‘Choice’ Talking Point - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/01/14/opinion/healthcare-choice-democratic-debate.html

    To my everlasting regret, I played a hand in devising this deceptive talking point about choice when I worked in various communications roles for a leading health insurer between 1993 and 2008, ultimately serving as vice president for corporate communications. Now I want to come clean by explaining its origin story, and why it’s both factually inaccurate and a political ploy.

    Those of us in the insurance industry constantly hustled to prevent significant reforms because changes threatened to eat into our companies’ enormous profits. We were told by our opinion research firms and messaging consultants that when we promoted the purported benefits of the status quo that we should talk about the concept of “choice”: It polled well in focus groups of average Americans (and was encouraged by the work of #Frank_Luntz, the #P.R. guru who literally wrote the book on how the Republican Party should communicate with Americans). As instructed, I used the word “choice” frequently when drafting talking points.

    But those of us who held senior positions for the big insurers knew that one of the huge vulnerabilities of the system is its lack of choice. In the current system, Americans cannot, in fact, pick their own doctors, specialists or hospitals — at least, not without incurring huge “out of network” bills.

    Not only does the current health care system deny you choice within the details of your plans, it also fails to provide many options for the plan itself. Most working Americans must select from a limited list made by their company’s chosen insurance provider (usually a high-deductible plan or a higher-deductible plan). What’s more, once that choice is made, there are many restrictions around keeping it. You can lose coverage if your company changes its plan, or if you change jobs, or if you turn 26 and leave your parents’ plan, among other scenarios.

    #assurances #assurance_maladie #couverture_sociale #choix #manipulation #tromperie #inversion #etats-unis

  • Contre la vie appauvrie | Revue Esprit
    https://esprit.presse.fr/article/angotti-matthieu-et-prady-delphine/contre-la-vie-appauvrie-39709?folder=1

    D’abord, le #progrès n’est plus une #conquête collective, mais une force anxiogène, tout entière dévouée à la recherche d’un #profit individuel. Les conservateurs, gouvernants ou possédants, n’associent plus le progrès à l’ouverture de nouveaux #droits, de nouvelles #assurances contre des risques plus élevés d’#aliénation. Non seulement ils ont accaparé les produits de l’#automatisation et de la #numérisation, mais ils en ont socialisé la #précarité et détruit tout potentiel d’#émancipation. Tous insistent sur l’inéluctable remplacement de l’homme inutile par la machine plus performante, ou sur sa #concurrence généralisée et dérégulée. Ceux qui ne possèdent pas de machines doivent accepter l’#exclusion ou la précarité : une vie appauvrie.

    Ensuite, la démocratisation de la précarité s’organise autour de la confrontation individuelle à des risques toujours plus nombreux, ce moteur utile d’une croissance déshumanisée : la peur du #chômage, de la perte de revenu, de l’#obsolescence de ses compétences, alimente une #compétition propice à l’#exploitation de l’homme. Les progrès de l’assurance collective sont sapés par la « #flexibilité », habillée d’une rhétorique vantant la #mondialisation bienfaitrice, et consistant au détricotage en règle de cadres protecteurs. Par exemple, l’obtention d’un diplôme ne garantit plus une inclusion professionnelle et le fait de travailler, même au-delà de la quantité légale, ne suffit plus à « gagner sa vie ». Tous les risques ne sont pas également « dés-assurés », car tous ne servent pas également l’exploitation productive. Que le risque soit universel – être jeune, être vieux, devenir parent, devenir dépendant – et la socialisation de son assurance sera plus aisée, parce que perçue comme naturelle, à l’exception du risque « jeunesse ». En revanche, que la réalisation du risque touche un sous-groupe de personnes – perdre son emploi, échouer à l’école, vivre dans une famille pauvre – et la #socialisation de son assurance sera remise en question. La robustesse de l’assurance collective est également relative au degré de responsabilité individuelle, réel ou fantasmé, associé au risque : par exemple, le traitement collectif du handicap est plus généreux que celui de la pauvreté.

  • Retraite : la porte ouverte aux fonds de pension - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/090418/retraite-la-porte-ouverte-aux-fonds-de-pension?onglet=full

    Jusqu’à présent, aucun gouvernement n’avait osé en France pousser le système des retraites vers la capitalisation. Selon des documents confidentiels obtenus par Mediapart, ce tabou va être brisé. Pour la retraite supplémentaire, le projet de loi « Pacte » veut favoriser l’introduction des sociétés de gestion d’actifs et des fonds de pension anglo-saxons.

    #conflits_d'intérêts #macronismes #crapules #crapuleries_macroniennes

  • Le « Health Data Hub », big brother des données de santé lancé ce dimanche
    https://www.ouest-france.fr/sante/le-health-data-hub-big-brother-des-donnees-de-sante-lance-ce-dimanche-6

    Je l’épingle, même si j’arrive pas à le lire car ça me donne trop la gerbe, rien que le nom « Health Data Hub » donne l’idée de la monstruosité qui s’avance, la politique de #santé rentrée de force dans un hub de dentifrice ricain. Ça fait des années que quelques associations dénoncent la main mise des industries privées sur les #données_personnelles de santé, pourtant censées être couvertes par le #secret_médical qui appâte les gros poissons repus. Mais résister face à ce fléau et le troupeau bêlant des technophiles qui ânonnent c’est si pratique à la suite des assurances et des banques, est voué à la grosse déprime.
    #dmp

  • Polémique sur des listes noires de mauvais payeurs incluant des enfants Tristan Hertig, Noémie Guignard - 29 Octobre 2019 - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/10821859-polemique-sur-des-listes-noires-de-mauvais-payeurs-incluant-des-enfants

    Les listes noires de mauvais payeurs de primes d’assurances maladie tenues par certains cantons sont controversées. Cet automne, c’est le canton de Thurgovie qui est montré du doigt à Berne car il est le seul à inclure les mineurs dans sa liste.
    Depuis maintenant plus de 10 ans, Thurgovie fait figure d’exception dans le paysage politique suisse, parce qu’il inclut les enfants dans sa liste noire de mauvais payeurs d’assurances maladie. Par conséquent, certains traitements peuvent être refusés, à l’exception des cas d’urgences médicales.

    Au cabinet Schlossberg, il n’y a encore jamais eu de refus, mais les situations sont parfois délicates : « Evidemment, pour les urgences, on ne se pose aucune question. Pour certains médicaments, on doit discuter avec les parents. Pour les vaccins par exemple, ils doivent régler la facture sur place ou alors on leur fait une ordonnance pour la pharmacie. Mais les grands examens ne peuvent être entrepris si les parents ne peuvent pas payer et si les caisses maladie refusent la prise en charge », explique Carsten Peters, pédiatre et fondateur du cabinet.

    A l’encontre des droits de l’enfant, selon la Confédération
    A Berne, la conseillère nationale socialiste thurgovienne Edith Graf-Litscher fait partie de ceux qui dénoncent ce système : « Les enfants sont sanctionnés pour quelque chose dont ils ne sont pas responsables. C’est pour cela qu’il est central d’interdire ces listes noires car les enfants ne doivent pas payer pour la négligence de leurs parents. »

    A sa demande, la Confédération a estimé que cette pratique enfreignait la Convention relative aux droits de l’enfant de l’ONU. Mais le gouvernement thurgovien réfute en rappelant que l’accès aux soins d’urgence, au sens large du terme, est garanti. Le canton rappelle aussi qu’outre les réductions de primes, il a aussi pris des mesures d’accompagnement pour chaque cas jugé problématique.

    Pour Rebecca Ruiz (PS/VD), interrogée dans le 19h30, cette situation est tout simplement « intolérable ». La cheffe du Département vaudois de la santé et de l’action sociale juge qu’au coeur de la Lamal, existe le principe de « solidarité » et que l’accès aux soins est « garanti par notre Constitution ».

    Et d’ajouter : « S’il y a bien une catégorie de la population qui n’est pas responsable du fait qu’on ne paie pas ses primes, ce sont les enfants. On imagine bien que les parents qui ne paient pas les primes de leurs enfants ne le font pas de gaieté de coeur. S’ils n’y arrivent pas, c’est en raison du coût très élevé de ces primes ».

    Quid des dettes reportées à l’âge adulte ?
    Jakob Stark, conseiller d’Etat UDC en Thurgovie, estime le chemin à parcourir encore long : « Nous devons être créatifs. C’est pour cela que les communes conseillent ces personnes pour s’assurer que les parents paient les primes de leurs enfants (...) c’est leur responsabilité. Selon la loi actuelle, toutes les dettes contractées par les parents pour leurs enfants seront reportées ensuite sur ces mêmes enfants et ce, dès leur majorité. Ce n’est pas tolérable ! »

    Actuellement, plus de 500 enfants sont concernés par cette liste noire.

    #assurances_maladie #assurances #assureurs #Sécurité_Sociale Suisse #dettes #Thurgovie #listes_noires #enfants #solidarité #économie a #vomir #filles #garçons

    • Cent millions de francs de primes maladie ont servi au marketing
      https://www.rts.ch/info/suisse/10826052-cent-millions-de-francs-de-primes-maladie-ont-servi-au-marketing.html

      La LAMal interdit aux assureurs de faire des bénéfices. Pourtant, les caisses maladie ont dépensé près de 102 millions de francs issus de nos primes d’assurance obligatoire pour financer la publicité et le courtage.
      Sur ces 102 millions, 58 millions ont été dépensés en publicité, et 44 millions en commissions pour les courtiers. Ces chiffres sont extraits des comptes d’exploitation de chaque caisse publiés depuis deux ans par l’Office fédéral de la santé publique pour des raisons de transparence voulue par la loi sur la surveillance de l’assurance maladie (LSAMal).

      La LSAMal dit pourtant que les assureurs doivent contenir les coûts des intermédiaires, à savoir les courtiers, et les dépenses publicitaires, mais elle ne fixe pas de limite. Le Parlement a en effet préféré laisser la liberté aux caisses de s’autoréguler.

      20 francs par assuré
      Les premiers chiffres publiés montrent une augmentation des dépenses marketing pour la seule assurance de base. En 2016, les caisses ont dépensé 74,4 millions de francs, un chiffre en hausse de 36% deux ans plus tard.

      Avec 22,7 millions de francs de primes maladie utilisés en publicité et en démarchage en 2018, le Groupe Helsana (Helsana et Progrès) est le plus dépensier. Cela correspond à une vingtaine de francs par assuré consacrés au marketing. En comparaison, la CSS dépense environ 3 francs par assuré.

      #marketing #publicité #gaspillage #santé

  • L’#algorithme qui minimise l’état de #santé des #Noirs américains - #Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/l-algorithme-qui-minimise-l-etat-de-sante-des-noirs-americains_1385

    L’algorithme ne prenait pas en compte la « #race », comme disent les Américains, la couleur de la peau.

    Le problème réel du programme est qu’il sous-estimait l’état de santé des patients noirs parce qu’il se fondait uniquement sur les coûts des soins générés dans le passé par les patients.

    Or, « les patients noirs, en moyenne, génèrent moins de coûts que les patients blancs qui ont le même niveau de santé », dit Ziad Obermeyer. C’est le fruit d’#inégalités profondément ancrées qui font que les Noirs vont moins souvent chez le médecin, et que lorsqu’il s’y rendent, les médecins ordonnent moins d’analyses ou de soins.

    « On a cette #illusion qu’on travaille avec des variables biologiques qui décrivent la physiologie de façon objective », poursuit-il. En réalité, toutes les données de l’algorithme se fondent sur les transactions financières entre l’#hôpital et les #assurances.

    #biais #fake #faux #grossier

  • #Doctolib : un géant de la #santé qui commence à inquiéter
    https://www.francetvinfo.fr/sante/professions-medicales/doctolib-un-geant-de-la-sante-qui-commence-a-inquieter_3447979.html

    Succès fulgurant pour la #start-up de prise de rendez-vous médicaux : en cinq ans, la société affiche une valorisation de plus d’un milliard d’euros. Mais cette réussite pose la question de l’impact que peut avoir un tel acteur, devenu incontournable.

    #numérique #ap-hp #concurrence #RGPD #données_personnelles #monopole #médecine #secrétariat_médical

  • What you don’t know about your health data will make you sick
    https://www.fastcompany.com/90317471/what-you-dont-know-about-your-health-data-privacy-will-make-you-sick

    Chances are, at least one of you is being monitored by a third party like data analytics giant Optum, which is owned by UnitedHealth Group, Inc. Since 1993, it’s captured medical data—lab results, diagnoses, prescriptions, and more—from 150 million Americans. That’s almost half of the U.S. population.

    “They’re the ones that are tapping the data. They’re in there. I can’t remove them from my own health insurance contracts. So I’m stuck. It’s just part of the system,” says Joel Winston, an attorney who specializes in privacy and data protection law.

    Healthcare providers can legally sell their data to a now-dizzyingly vast spread of companies, who can use it to make decisions, from designing new drugs to pricing your insurance rates to developing highly targeted advertising.

    Yet not all health-related information is protected by privacy rules. Companies can now derive insights about your health from growing piles of so-called “alternative” data that fall outside of HIPAA. This data—what some researchers refer to as your “shadow health record”—can include credit scores, court documents, smartphone locations, sub-prime auto loans, search histories, app activity, and social media posts.

    Your health data can be deployed in alarming ways, privacy experts say. Insurance companies can raise your rate based on a photo on your Instagram feed. Digital advertisers can fold shadow health data into ads that target or discriminate against you. It can even seem invasive and predatory. One trend among personal injury lawyers, for example, is geo-targeted ads to patients’ phones in emergency rooms.

    Uniquely valuable health data is also increasingly the target of hackers, ransomware attacks, breaches, or what some patients call just plain shadiness, which has led to litigation and can ultimately further undermine trust in the healthcare system. A 2017 breach at a New York hospital leaked sensitive information about more than 7,000 patients, including addiction histories, medical diagnoses, and reports of sexual assault and domestic violence. Criminals can use that kind of data to commit identity and insurance fraud.

    “There’s a great deal of trust that’s placed in our interactions with doctors and healthcare institutions,” says Mary Madden, research lead at Data & Society, who studies consumer and health privacy. “The current process of seeking consent for data collection and use in many health settings is often treated as an administrative afterthought, rather than a meaningful exchange that makes patients feel empowered and informed.”

    Your health-related data are compiled into a specialty report akin to the consumer credit reports made famous—or infamous—by Experian, Equifax, and TransUnion. Insurers claim these reports are crucial to evaluating and pricing risk, and they can use this data to raise your rate, or to deny your application entirely. If your application is rejected—it’s called an “adverse event”—you are legally entitled to receive a copy of your specialty report and to potentially dispute an error.

    “Many people don’t understand that the data from a Fitbit or other health wearable or health device can actually be sold and is, in fact, today being sold. It is being sold for behavioral analytics, for advertising targeting. People don’t understand that is happening,” she told the committee. (After this story was published, a Fitbit spokesperson sent Fast Company a statement saying that the company does not “sell customer personal data, and we do not share customer personal information except in the limited circumstances described in our privacy policy.”)

    The demand for all this data is rising, as it has for years. The health data market was approximately $14.25 billion in 2017, according to BIS Research. The firm predicts that in just under seven years—by the end of 2025—the market will grow nearly five times bigger, to $68.75 billion.

    #Données_médicales #Etats_unis #Assurances

  • #Gilets_jaunes blessés à Toulouse : pourquoi les #assurances et #mutuelles refusent de #rembourser leurs #frais de #santé - 25/02/2019 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2019/02/25/gilets-jaunes-blesses-a-toulouse-pourquoi-les-assurances-refusent-de-rembo
    #violences_policieres

    « On m’a expliqué que je n’y aurais pas droit car je participais à une manifestation non déclarée », s’étonne encore ce Gilet jaune blessé le 19 janvier. Ce jour-là, alors que ce serveur de 39 ans rentre du travail et rejoint la manifestation nocturne, il explique « avoir été #matraqué, #tabassé au sol puis gazé par les forces de l’ordre’ », place de l’Occitane. Yann a la mâchoire fracturée, onze dents cassées et plusieurs contusions. Un médecin légiste lui prescrit 15 jours d’ITT."

    • #cagnotte (P... de merde ! On vit une époque formidable paske d’après cet article, les assurances anticipent les lois liberticides :

      De leurs côtés, les assurances et les complémentaires santé font valoir la notion d’illégalité.

      Manifestants de tous les pays, il vous est désormais interdit de vous révolter.
      (Mais perso, je crois que lorsqu’on n’a pas le « droit », il faut prendre le « gauche » ...)