• Prix de l’électricité : la France est l’un des pays les plus chers du monde
    https://rmc.bfmtv.com/conso/maison/electricite-et-gaz/prix-de-l-electricite-la-france-est-l-un-des-pays-les-plus-chers-du-monde

    La France figure à la 4e place parmi les grands pays qui payent le plus cher leur électricité.

    Les Français sont parmi ceux qui payent le plus cher leur électricité sur la planète. La France est le 4e grand pays le plus cher au monde pour les prix de l’électricité selon une étude réalisée par Verivox dans 147 pays avec les données de GlobalPetrolPrices. Avec 28,3 centimes le kwh pour les ménages français au premier trimestre 2024, c’est un peu moins qu’au Royaume-Uni et qu’en Allemagne, et nettement moins qu’en Italie, grand pays le plus cher de la planète à 41 centimes le kwh.

    Il ne vous aura pas échappé que les pays les plus chers sont les pays européens. L’électricité est nettement moins chère au Japon ou aux Etats-Unis, moins de 20 centimes le kwh, sans parler de la Chine évidemment (7 centimes). Parce que c’est en Europe que l’impact de la crise énergétique a été le plus fort.

    Le grand succès, donc, de la libéralisation de l’électricité (#AREN), ainsi que de l’énergie nucléaire (#EPR #EDF).

  • EDF réévalue de 30% le coût de ses futurs #EPR, selon Les Echos
    https://www.usinenouvelle.com/article/france-edf-reevalue-de-30-le-cout-de-ses-futurs-epr-selon-les-echos.N

    #EDF a fortement revu à la hausse le coût de son programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires #EPR2 par rapport au chiffrage annoncé initialement, rapporte le 4 mars le journal Les Echos.

    Je constate qu’on n’en avait apparemment pas parlé début mars. C’est ballot, une aussi bonne nouvelle.

  • Centrale nucléaire du Blayais : pour Stéphane Lhomme, le projet d’EPR2 relève d’une « agitation ridicule »
    https://www.sudouest.fr/environnement/nucleaire/centrale-nucleaire-du-blayais-pour-stephane-lhomme-le-projet-d-epr2-releve-

    On nous avait dit qu’une fois que ces réacteurs seraient amortis, ils produiraient une électricité quasiment gratuite. Mais en réalité, au moment où on y arrive, on s’aperçoit qu’au contraire, les tarifs de l’électricité nucléaire sont en train de s’envoler. Je suis certain qu’il n’y aura jamais d’EPR dans le Blayais, et que le nucléaire disparaîtra avec la fermeture des réacteurs actuels.

    #nucléaire #EPR

  • Pourquoi les six premiers EPR2 vont coûter beaucoup plus que les 52 milliards d’euros prévus par EDF au départ
    https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-les-six-premiers-epr2-vont-couter-beaucoup-plus-que-les-52-m

    EDF ne s’en vante pas. Mais en commission d’enquête du Sénat sur le prix de l’électricité, Xavier Ursat, son directeur exécutif chargé de la direction ingénierie et des projets de nouveau nucléaire, a bien été obligé d’en parler. Comme l’avait prévu un rapport d’expert en 2021, la construction des six premiers EPR2 va bel et bien coûter plus que les 51,7 milliards d’euros, arrondis à 52 milliards par l’Etat, calculés par EDF au moment où Emmanuel Macron devait décider de la relance d’un nouveau programme nucléaire en France. Une relance confirmée dans son discours sur la stratégie énergétique de Belfort le 10 février 2022. « Nous réalisons une nouvelle évaluation économique. Elle a conduit à un chiffre supérieur aux 52 milliards », a déclaré Xavier Ursat aux sénateurs. Ce qui, pour lui, « n’est pas très étonnant ».

    #paywall

    #epr #nucléaire #budget

  • #Nucléaire : les déboires sans fin d’Hinkley Point révèlent le choix politique de détruire EDF | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/250124/nucleaire-les-deboires-sans-fin-d-hinkley-point-revelent-le-choix-politiqu

    Sept ans plus tard, le constat est là, implacable. Les salariés d’EDF avaient raison sur tout, sur la complexité du projet, sur le calendrier, sur les risques industriels et financiers.

    #EPR #privatisation

  • Royaume-Uni : EDF annonce de nouveaux retards et des surcoûts sur le chantier de la centrale nucléaire d’Hinkley
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/01/24/royaume-uni-edf-annonce-de-nouveaux-retards-et-des-surcouts-sur-le-chantier-


    Pose du dôme d’acier sur le bâtiment réacteur de Hinkley Point C, réalisée le 15 décembre 2023. HANDOUT / AFP

    La mise en service du premier réacteur de nouvelle génération de la centrale d’Hinkley Point C, en Angleterre, devrait connaître entre deux et quatre ans de retard et un quasi-doublement de la facture initiale.

    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 06h39, modifié à 08h00

    Nouveaux revers pour les EPR, fleuron du nucléaire à la française : la mise en service du premier réacteur de nouvelle génération de la centrale d’Hinkley Point C, en Angleterre est désormais repoussée d’au moins deux ans – voire quatre ans –, soit au mieux en 2029, a annoncé, mardi 23 janvier, le constructeur EDF.

    Situé dans le Somerset, dans le sud-ouest de l’Angleterre, le chantier d’Hinkley Point C, largement porté par le groupe français, n’en est pas à ses premiers dérapages. D’abord prévu pour la fin de 2025, le démarrage du premier réacteur avait déjà été repoussé à juin 2027, avec une prévision de risque de retard de quinze mois. Le retard sera finalement de vingt-quatre mois, dans le meilleur des cas. L’électricien français explique avoir revu à la hausse la durée des travaux de montage électromécanique (câbles et tuyaux) au moment où cette phase commence juste. Prévue pour durer vingt-huit mois, cette étape en prendra finalement 52, ajoutant ainsi deux ans à la durée totale du projet.

    Selon les scénarios, favorable ou central – le plus probable, selon EDF – sur la réalisation de ce plan de montage, le réacteur pourrait ainsi démarrer soit en 2029, soit en 2030. Mais, « compte tenu de la complexité du projet », EDF a aussi prévu « un scénario défavorable », qui « pourrait conduire à un démarrage de la production d’électricité de l’Unité 1 en 2031 », a-t-il précisé dans un communiqué.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Nucléaire : « EDF, comme Sisyphe, semble voué à recommencer éternellement sa tâche »

    Attirer d’autres partenaires

    Plus long donc plus cher : le projet voit son coût désormais « évalué dans une fourchette entre 31 milliards et 34 milliards de livres en valeur 2015 », a annoncé l’énergéticien, précisant que les coûts en valeur 2023 sont en cours d’estimation. Cela représente un surcoût de 6 milliards à 8 milliards de livres (7 milliards à 9,3 milliards d’euros) par rapport à la dernière révision, qui remonte à 2022.

    Ce nouveau retard tombe au moment où EDF annonce son intention de construire « 1 à 1,5 » réacteur par an dans la prochaine décennie. Il arrive également alors que le constructeur n’a toujours pas livré en France Flamanville-3, son tout premier EPR qui accuse douze ans de retard et une facture quadruplée. Il doit être raccordé pour la mi-2024.

    « Les équipes d’EDF ont la confiance du gouvernement français aussi bien pour ce projet britannique que pour les nombreuses centrales qui seront bientôt construites en France », a réagi auprès de l’Agence France-Presse le ministère de l’économie qui a aussi la charge de l’énergie.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Nucléaire : au Royaume-Uni, le gouvernement et EDF s’accordent pour développer un nouvel EPR dans l’est de l’Angleterre

    Avec l’inflation, les coûts d’Hinkley Point pourraient encore gonfler, et EDF pourrait avoir à les supporter seul, faute de participation de son partenaire chinois CGN à des coûts supplémentaires. EDF a dit espérer « attirer d’autres partenaires pour ce projet », un processus qui « va prendre du temps », mais qui n’a « aucune implication ni sur le calendrier ni sur le coût ».

    Manque de main-d’œuvre spécialisée

    Aujourd’hui, l’électricien se félicite d’avoir complété 60 % des travaux de construction des bâtiments, une phase qui a franchi une étape majeure en décembre avec la pose spectaculaire du dôme d’acier sur le bâtiment réacteur.

    Selon lui, ce nouveau report de calendrier est uniquement lié à la réévaluation de la durée des travaux de montage électromécanique, « par rapport à la durée (…) estimée au moment de la décision d’investissement », en 2016, une durée qui n’avait « jamais été revue » pour cette phase.

    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’ambition sans cesse contrariée de relance du nucléaire au Royaume-Uni

    Interrogée sur le manque de main-d’œuvre spécialisée au moment où des pays européens veulent relancer le nucléaire, l’entreprise explique avoir « fait l’hypothèse d’arriver à trouver les qualifications » requises. « Mais si on n’arrive pas à trouver assez de monde assez vite, cela pourrait engendrer quelques petits retards supplémentaires », a admis EDF.

    Démarrée en 2017, la construction des deux réacteurs de 3,2 gigawatts, à même d’alimenter six millions de foyers, mobilise aujourd’hui 11 000 personnes. Conséquence des nouveaux délais de l’Unité 1, le chantier de la deuxième unité, dont le démarrage était prévu en juin 2028, devrait lui aussi connaître un an de décalage.

    Le Monde avec AFP

  • Nouveaux dérapages de coûts et de calendrier pour les #réacteurs_EPR anglais d’#EDF à la centrale d’Hinkley Point C
    https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/nouveaux-derapages-de-couts-et-de-calendrier-pour-les-reacteurs-epr-ang

    De nouveaux revers pour les EPR, fleuron du #nucléaire à la française. Le chantier du premier réacteur de nouvelle génération de la centrale d’#Hinkley_Point_C, en Angleterre, devrait connaître entre 2 et 4 ans de retard et un quasi doublement de la facture initiale. La mise en service du premier EPR d’Hinkley Point C est désormais repoussée d’au moins 2 ans, voire 4 ans, soit au mieux en « 2029 », voire « 2030 » ou « 2031 », a annoncé, mardi 23 janvier, le constructeur EDF.

    […] Plus long donc plus cher : le projet voit son coût désormais « évalué dans une fourchette entre 31 et 34 milliards de livres en valeur 2015 », a annoncé l’énergéticien, précisant que les coûts en valeur 2023 sont en cours d’estimation. Cela représente un surcoût de 6 à 8 milliards de livres (7 à 9,3 milliards d’euros) par rapport à la dernière révision qui remonte à 2022. EDF avait alors réévalué le projet à 25-26 milliards en livres 2015, contre 18 milliards estimés au début du projet en 2016. En outre, avec l’inflation, les coûts d’Hinkley Point pourraient encore gonfler, et EDF pourrait avoir à les supporter seul, faute de participation de son partenaire chinois CGN à des coûts supplémentaires.

  • Angleterre : nouveaux retard et surcoût pour le 1er réacteur EPR d’Hinkley Point, annonce EDF
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/angleterre-nouveaux-retard-et-surcout-pour-le-1er-reacteur-

    AFP parue le 23 janv. 2024 - 20h06

    La mise en service du premier réacteur nucléaire EPR de la centrale d’Hinkley Point C en Angleterre est repoussée d’au moins 2 ans, voire 4 ans, pour une livraison désormais attendue au mieux en 2029, voire 2030 ou 2031 selon les scénarios, a annoncé mardi EDF.

    Le #running_gag continue. Vous imaginez les #EPR de Macron, à quelles dates ils produiront leur premier kWh d’électricité ?

    #EPR #hinkley

    https://seenthis.net/messages/803573
    https://seenthis.net/messages/898625
    https://seenthis.net/messages/961099
    https://seenthis.net/messages/1037972

  • # Le gouvernement veut délaisser les #énergies #renouvelables électriques au profit du #nucléaire

    Ce texte est une véritable bombe à plusieurs niveaux

    1-On dit clairement au monde : on s’en fout du climat, tout ce qu’on veut c’est relancer le nucléaire. C’est bien juste après la clôture de la cop28.
    2-RTE a dit plusieurs fois récemment que la relance du nucléaire c’était presque trop tard pour stopper le réchauffement climatique, faut surtout, dans l’urgence actuelle, tenter de sécuriser le parc nucléaire existant pour développer les ENR à côté (https://www.rte-france.com/actualites/bilan-previsionnel-transformation-systeme-electrique-2023-2035).
    RTE c’est un peu le corps d’ingénieure de l’état le plus respecté dans le monde de l’énergie par la qualité de son expertise et la pertinence de ses prévisions. Donc là on chie sur ce qu’ils ont pondu, on sent les bonnes habitudes prises pendant le covid (vous inquiétez pas, ça va passer)
    3- On vire TOUS les objectifs : réduction de CO2, production d’ENR...sauf qu’on s’est engagé au niveau européen (il me semble, j’en suis pas 100% sûr). Je n’imagine même pas le merdier politico-diplomatique que ça va foutre à l’échelle européenne.

    Je suis totalement estomaqué

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/le-gouvernement-veut-delaisser-les-energies-renouvelables-electriques-au-
    https://www.liberation.fr/resizer/LDMXyje8ds9FsOqnL_jubsH88tc=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3045x2605:3055x2615)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/GW2BSH7FU5EVNA53OKKVV4S6DQ.jpg

    Sans doute peu confiant dans la capacité de l’#atome à diminuer la dépendance du pays aux hydrocarbures, l’exécutif affaiblit aussi l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre inscrit dans le code de l’énergie : il ne s’agirait désormais plus de « réduire » mais de « tendre vers une réduction de » ces émissions. Soit une vague obligation de moyens et non de résultats.

  • Les raisons des mystérieux transports du combustible de l’EPR de Flamanville
    https://www.sortirdunucleaire.org/Les-raisons-des-mysterieux-transports-du-combustible-de-l-EPR-de-

    Fin octobre 2023, le journal Ouest-France signale de mystérieux transports de combustible nucléaire, quittant l’EPR de Flamanville (Normandie) pour être renvoyé là où il a été fabriqué (Drôme). Ce retour à l’envoyeur est dû à de sérieuses difficultés. Comme le révèle un récent document de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), une partie du combustible de l’EPR est en réalité inutilisable en l’état. Pourtant, EDF a assuré au média qu’il « n’y a pas de sujet combustible ». Retour sur ce sujet (qui existe bel et bien) et explications sur les raisons de ces mystérieux transports.

    #EPR #IRSN #EDF #Flamanville

    • AVIS IRSN N° 2023-00151 : Réacteurs électronucléaires EDF – EPR – Corrosion du gainage en alliage M5 des assemblages de combustible – 13/10/2023
      https://www.irsn.fr/sites/default/files/2023-11/Avis-IRSN-2023-00151.pdf

      Toutefois, les assemblages chargés en positions non périphériques, fabriqués antérieurement à l’identification du phénomène de corrosion accélérée sur le parc électronucléaire français, contiennent des gaines en alliage M5 issues de coulées de matière à faible teneur en fer. Leur sensibilité au phénomène de corrosion accélérée doit donc être considérée pour définir le plan de chargement des assemblages pour le premier cycle d’irradiation de l’EPR FA3, d’autant plus que la majorité de ces coulées ne dispose, à date, d’aucun REX.

      Au cours de l’expertise, EDF a optimisé le plan de chargement des assemblages (type et position dans le cœur) afin, d’une part, de limiter le phénomène de corrosion accélérée du gainage M5 lors du premier cycle d’irradiation de l’EPR FA3, et d’autre part d’anticiper le plan de chargement des cycles suivants. Les optimisations, réalisées au regard de la teneur en fer des coulées, conservent la répartition et la position des assemblages dans le cœur par type d’enrichissement en uranium 235 et consistent à :
      exclure les assemblages présentant un nombre élevé de crayons issus de la coulée hypersensible identifiée, en particulier ceux avec le plus fort enrichissement en uranium 235. Ces assemblages seront remplacés par des assemblages d’enrichissement identique présentant des crayons issus de coulées de matière M5 de plus forte teneur en fer. Toutefois, quelques assemblages contenant un très faible nombre de crayons issus de la coulée hypersensible sont conservés dans la mesure où le REX montre des épaisseurs de zircone modérées pour ce type d’assemblage ;
      • sélectionner, pour les autres assemblages, ceux comportant les coulées de plus forte teneur en fer disponibles, en particulier pour ceux présentant le plus fort enrichissement en uranium 235.

      (c’est moi qui graisse)
      explication des retours au producteur

      Ceci dit, ça laisse apparaître chez celui-ci un défaut de maîtrise du procédé assez ahurissant ! Dans un cadre de certification d’assurance qualité que j’imagine au top niveau, on a, en sortie, des variations des valeurs de paramètres qui sont (ou se révèlent ?) critiques. C’est dingue !

  • 🛑 ☢ 🌍 France : EPR Flamanville : Pas encore en service, déjà polluant...

    Plus de 250 kilos de liquides de refroidissement se sont « échappés » du système produisant de l’eau froide pour l’EPR de Flamanville (Normandie). Pas encore en service, mais déjà fourni en combustible nucléaire, le réacteur a, comme tous ses congénères, besoin de refroidissement. Ce froid est produit à l’aide de liquides réfrigérants qui se transforment en gaz lorsqu’ils sont à une pression atmosphérique normale. Étant donnée la composition chimique de ces liquides, ces rejets gazeux engendrés par les fuites ont un fort pouvoir de réchauffement global, bien plus puissant que le CO2 (...)

    🛑 ☢ ☠️ 🌍 #EPR #Flamanville #danger #écologie #pollution #environnement #nucléaire #antinucléaire

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.sortirdunucleaire.org/France-EPR-Flamanville-Pas-encore-en-service-deja-polluant

  • ☢️ #EPR #nucléaire #écologie #Danger > #antinucléaire

    ☢️ 🛑 Scandale EPR ou comment faire fonctionner des réacteurs nucléaires avec des rustines... - CRIIRAD

    En 2021, les fuites enregistrées sur l’EPR de Taishan 1 sont d’abord considérées comme banales par de nombreux experts. Après étude d’informations transmises par un salarié du nucléaire, la CRIIRAD interpelle les autorités et révèle que ces dysfonctionnements sont liés à un défaut de conception de l’hydraulique de la cuve susceptible d’impacter tous les réacteurs EPR, dont celui de Flamanville. Huit mois plus tard, l’IRSN confirme l’analyse de la CRIIRAD : un défaut de conception est bien à l’origine de vibrations anormales conduisant à un endommagement inédit du combustible nucléaire dans le cœur des EPR. L’Autorité de Sûreté Nucléaire laissera-t-elle malgré tout démarrer l’EPR de Flamanville ? (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.criirad.org/scandale-epr-ou-comment-faire-fonctionner-des-reacteurs-nucleaires-avec-des

  • Nucléaire : l’impasse de la puiscience
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1800

    Voici un an, le 10 février 2022, le président Macron annonçait un programme d’emballement nucléaire sans précédent depuis 1974, sous les gouvernements de Pompidou et Giscard d’Estaing. Depuis un an, nous tâchons avec nos amis de raviver la contestation anti-nucléaire qui fut – depuis l’après-guerre – la matrice de l’écologie radicale, mais cela ne plait pas à tout le monde. Notre ami Jean Degoche nous aime bien, mais il nous a envoyé une lettre navrée. Il réprouve notre « fixette sur le nucléaire ». Bien sûr, lui aussi, dans sa jeunesse, a collé sur son combi VW le joli soleil dans la fleur de tournesol avec l’inscription « nucléaire non merci ». Et convenons que c’était un engagement hardi, même s’il n’est pas allé plus loin. Cela reste entre nous, mais jamais, depuis des décennies, nous ne l’avons vu dans (...)

    https://floraisons.blog/face-au-monde-machine #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/nucle_aire_impasse_de_la_puiscience.pdf

    • Que dire à nos congénères, qui vaille la peine d’être dit et que nous ne leur ayons déjà dit et redit depuis 50 ans. C’est vrai. « Les gens », dans leur masse, ne sont ni « écologistes », ni anti-industriels, ni antinucléaires ; ils ne l’ont jamais été ; ne le seront sans doute jamais. Certes, les « Gilets jaunes » ont rappelé qu’ils étaient toujours capables de s’opposer durement ; durablement ; quand ils estimaient ne plus pouvoir faire autrement – le prix de l’essence, le coût de la vie, l’épuisement psychique et physique, une certaine idée de leur qualité de Français, abandonnés et bafoués par l’État. Ils veulent bien obéir, vivre en suivant les règles. Travail, transports, télé, etc. Encore faut-il qu’on leur en laisse les moyens. Reste que le renoncement à la puissance ne figurait pas parmi leurs aspirations, bien au contraire. Et d’ailleurs, fait-il vraiment partie des nôtres ? Voilà le débat que M. Badré et sa commission n’organiseront pas. Une fois posé que la volonté de puissance est le moteur de l’histoire, à quelles conditions et jusqu’où le renoncement à la puissance pourrait-il advenir, individuellement et collectivement ?

      Mesure-t-on le moment que nous vivons. Le sidérant contraste entre cette fin du monde que nos autorités nous annoncent comme prochaine, et la frivole continuation d’un mode de vie suicidaire. Si elles croient à leurs propres discours, elles devraient tout arrêter. Tout de suite. Non seulement la coupe du monde de football au Qatar, les Jeux Olympiques de Paris, ceux d’hiver en Arabie Saoudite, mais toute industrie touristique, des transports, du divertissement, des communications ; et à peu près toute industrie minière et manufacturière, à l’exception de quelques productions vitales. En attendant cette fin du monde annoncée, nous restons nous aussi dans l’impasse de la puiscience.

      #nucléaire #anti-nucléaire #histoire #écologie #France #débat #acceptabilité #mode_de_vie #électricité #CNDP #EPR

  • Nucléaire : A La Hague, l’avenir en suspens du traitement des déchets - Challenges
    https://www.challenges.fr/top-news/nucleaire-a-la-hague-l-avenir-en-suspens-du-traitement-des-dechets_844449

    Nucléaire : A La Hague, l’avenir en suspens du traitement des déchets

    Par Reuters le 03.02.2023 à 08h06 Lecture 5 min.
    L’usine française de retraitement de déchets nucléaires à La Hague
    Du combustible nucléaire usé dans une piscine de stockage de l’usine de retraitement des déchets nucléaires d’Orano à La Hague, près de Cherbourg. /Photo prise le 17 janvier 2023/REUTERS/Stéphane Mahé
    STEPHANE MAHE

    par Benjamin Mallet

    LA HAGUE (Reuters) - Dans un atelier de l’usine Orano de La Hague, en Normandie, des techniciens utilisent des bras mécaniques téléguidés pour remplacer un tube indispensable au traitement des déchets nucléaires français, derrière des hublots de verre et de plomb qui leur permettent de voir à l’intérieur d’une cellule hautement radioactive.

    C’est l’une des multiples interventions nécessaires au maintien en fonctionnement de La Hague, pièce maîtresse de la gestion française des combustibles usés, aujourd’hui confrontée à son vieillissement et à un risque de saturation de ses piscines de refroidissement.

    L’avenir de la filière de traitement-recyclage fait partie des interrogations majeures du projet de construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France. Vendredi, le sujet sera abordé lors d’un Conseil de politique nucléaire présidé par Emmanuel Macron, a indiqué l’Elysée.

    Le pays « ne peut pas avoir une politique responsable en matière de nucléaire sans s’occuper de la gestion du combustible et des déchets, c’est un sujet qu’on ne peut pas mettre sous le tapis », estime un conseiller du gouvernement interrogé par Reuters.

    « On a de vraies compétences et une vraie avance technologique, notamment sur les Etats-Unis. La Russie est le seul autre pays à pouvoir faire la même chose que la France en matière de traitement-recyclage », ajoute cette source.

    Concernant le stockage des matières non recyclables, il s’agira d’adapter le projet Cigéo de Bure (Meuse et Haute-Marne), qui ne commencera à accueillir les déchets français les plus radioactifs qu’à partir des années 2080.

    Pour investir dans le renouvellement de ses usines qui atteindront 50 ans d’exploitation au cours de la décennie 2030, voire en construire de nouvelles, Orano demande quant à lui de la visibilité sur les projets de l’Etat au-delà de 2040, date après laquelle la poursuite du traitement-recyclage français n’est pas assurée.

    ORANO VEUT PLAIDER SA CAUSE

    L’ex-Areva défend le maintien du processus, dont il souligne qu’il permet de d’économiser de l’uranium naturel et de réduire les volumes de déchets à stocker.

    Le groupe veut engager des discussions avec l’exécutif dans les mois qui viennent et obtenir des décisions dès 2025 pour programmer et lancer des grands chantiers qui pourraient, pour certains, mettre près de 15 ans à se concrétiser.

    « Orano est prêt à faire des propositions pour aider à cette prise de décisions. On travaille sur des scénarios de l’usine de La Hague post-2040. Il y a plusieurs scénarios possibles, mais ils ne peuvent être travaillés en détail et ne pourront être affinés que si on a une vision un peu stratégique », a déclaré à Reuters Jean-Christophe Varin, directeur adjoint de La Hague.

    A La Hague, en cette journée de mi-janvier, des chutes de neige renforcent l’impression d’un site isolé du reste du monde. A l’horizon, les falaises du bout de la péninsule du Cotentin plongent à plus de 100 mètres dans la Manche. Au loin, on devine la centrale EDF de Flamanville et son réacteur EPR.

    Avec ses bâtiments austères et ses salles de commande tout droit sorties d’un épisode de Star Wars, le site évoque davantage les années 1980 qu’une usine à la pointe des technologies du nucléaire.

    Sans ses quatre piscines d’entreposage, qui permettent de refroidir les combustibles usés avant de les traiter pour en extraire les matières réutilisables et les déchets, les 56 réacteurs du pays ne pourraient pourtant pas évacuer puis remplacer les assemblages d’uranium qui leur permettent de fonctionner.

    RISQUE DE SATURATION

    Dans un scénario catastrophe qui verrait un arrêt des évacuations de combustibles usés vers La Hague, les entreposages au sein des centrales seraient remplis au bout de douze mois et les réacteurs devraient donc s’arrêter, ce qui a conduit la Cour des comptes, en 2019, à qualifier le site de « point de vulnérabilité important du fonctionnement actuel du cycle ».

    Or, les piscines de La Hague risquent d’être saturées à l’horizon de 2030. EDF, qui représente plus de 95% de l’activité de recyclage d’Orano, envisage d’en construire une nouvelle pour un montant de 1,25 milliard d’euros. Mais l’installation n’est prévue que pour 2034, ce qui va nécessiter d’augmenter le nombre d’assemblages de combustibles dans les bassins existants en attendant.

    Le risque de saturation tient au fait que le « cycle » nucléaire à la française ne permet aujourd’hui qu’une seule réutilisation des combustibles issus du retraitement, à savoir le Mox - fabriqué dans l’usine Orano Melox de Marcoule (Gard) - et l’uranium de retraitement enrichi, qui implique des allers et retours de matières avec la Russie.

    Un nouveau recyclage n’est pas envisagé avant la deuxième moitié du siècle. D’ici là, ces combustibles viennent donc remplir les piscines d’Orano, qui y entrepose chaque année davantage de matières qu’il n’en prélève.

    « L’ENVELOPPE DÉPEND DE CE QUE VOUS VOULEZ FAIRE »

    « Si on devait faire du traitement de combustible Mox en grandes quantités, l’usine n’est aujourd’hui pas adaptée », souligne le directeur adjoint de La Hague.

    Jean-Christophe Varin évoque le besoin potentiel de nouveaux investissements « conséquents » sur le site mais se refuse à donner des ordres de grandeur.

    « L’enveloppe dépend de ce que vous voulez faire. Pour faire du mono-recyclage, vous pouvez partir sur des briques technologiques qui existent déjà. Pour du multi-recyclage, les briques technologiques ne sont pas les mêmes, donc les enjeux de modernisation ou même de remplacement des installations ne sont pas les mêmes. »

    A court-terme, le premier enjeu consiste à garantir le fonctionnement du site Orano de La Hague jusqu’en 2040. Pour la seule période 2015-2025, il aura nécessité près de 300 millions d’euros d’investissements par an.

    À l’heure où l’on annonce que ce jour-même sera mis à l’ordre du jour la relance de l’industrie nucléaire - confirmation d’un engagement irréversible sur le pire type de sociétés de contrainte, de contrôle, de destruction du vivant, pendant au moins plusieurs générations - on voit qu’ils sont incapables de considérer la problématique du retraitement des déchets en dehors de logiques de #marché, de #compétitivité, de #modernisation, #d’innovation technologique, de #compétences, #d'avance_technologique, de #développement_industriel etc. tous ces concepts surannés, intégrés dans un même bloc idéologique, qui nous ont conduit au désastre.

    #obligation_technologique #contrainte_industrielle #déchets_nucléaire #productivisme #industrie_nucléaire #EPR

  • EDF : le projet d’EPR2 donne des vapeurs au nucléaire français - JustPaste.it
    https://justpaste.it/bqrp8

    La solution retenue pour limiter les vibrations sur l’EPR a été de poser un amortisseur. Mais l’IRSN ne veut pas en entendre parler pour l’EPR2 : l’ASN et lui considèrent que c’est un projet de nouveau réacteur, donc hors de question que son circuit primaire soit affecté par un problème déjà connu. D’où le feu rouge de l’IRSN, qui a demandé à Framatome d’identifier la cause des vibrations et de trouver une solution pour les supprimer… Quitte à revoir toute l’architecture du circuit primaire.

    #nucléaire #ingénierie #malfaçon #EPR2

  • Derrière l’opposition aux éoliennes, une galaxie influente et pronucléaire
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/06/28/derriere-l-opposition-aux-eoliennes-une-galaxie-influente-et-pronucleaire_61

    Dans l’ombre des contestations locales et souvent spontanées contre les implantations, s’active un réseau bénéficiant de puissants relais jusqu’au sommet de l’Etat. Avec pour objectif d’imposer une relance massive du nucléaire.

    « Tu as raison. Bats-toi. Tu es notre Don Quichotte ! » L’hommage est de Brigitte Macron. Son Don Quichotte ? Stéphane Bern. Ses moulins à vent ? Les éoliennes. L’animateur télé, ami du couple présidentiel, les combat sans relâche au nom de la préservation du patrimoine, son autre mission – officielle celle-là –, confiée par le chef de l’Etat. La scène se déroule il y a un an, le 7 juin 2021, sous les lambris de l’Institut de France, à Paris, lors de la remise des prix de la fondation Stéphane Bern. Le présentateur étrille les éoliennes dont « la multiplication anarchique » est « en train de défigurer nos paysages, de saccager des sites naturels et de polluer notre environnement ». La première dame acquiesce.

    Deux ans plus tôt, dans l’hélicoptère qui les emmène à Amboise (Indre-et-Loire) pour le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, Emmanuel Macron fait une confidence à Stéphane Bern en survolant un parc éolien : « C’est vrai que c’est moche, tu as raison il y en a trop. » Au cours de son premier quinquennat, le chef de l’Etat a opéré un virage à 180 degrés sur la stratégie énergétique de la France. Il débute son mandat en mettant en œuvre la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) décidée par son prédécesseur et prévoit de doubler les capacités de l’éolien terrestre d’ici à 2030. Cinq ans plus tard, il reporte cet objectif à 2050 et relance la filière nucléaire.

    Pourquoi un tel revirement ? Ces dernières années, un peu partout en France, des citoyens se sont opposés à des projets éoliens. Mais, dans l’ombre de ces contestations locales et souvent spontanées, s’active une galaxie organisée au niveau national qui milite non seulement pour mettre un coup d’arrêt à l’éolien, mais aussi pour une relance massive du nucléaire. Une mouvance qui dispose de puissants relais politiques et médiatiques et de réseaux d’influence touchant jusqu’au sommet de l’Etat, comme le montre cette enquête, qui s’appuie notamment sur des éléments transmis par Greenpeace et le Global Strategic Communications Council (un réseau international promouvant la transition écologique), vérifiés et complétés par Le Monde.

    Mardi 31 mai, ses représentants ont rendez-vous dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, pour une conférence portant sur « un nouveau mix énergétique ». Lorsque l’ordinateur qui projette les présentations des intervenants s’éteint, la boutade est toute trouvée : « C’est à cause de l’intermittence des éoliennes ! », s’amuse la salle.

    Au rez-de-chaussée de l’Hôtel de l’industrie sont réunies des figures historiques des mouvements antiéolien, mais aussi pronucléaire. Jean-Louis Butré, le président de la Fédération environnement durable (FED), la principale organisation antiéoliennes ; Fabien Bouglé, conseiller municipal (divers droite) de Versailles, auteur d’un livre à charge contre les éoliennes (Eoliennes. La face noire de la transition énergétique, Editions du Rocher, 2019) et d’un autre vantant les mérites de l’atome (Nucléaire. Les vérités cachées, Editions du Rocher, 2021) ; Bernard Accoyer (Les Républicains, LR), ancien président de l’Assemblée nationale, fondateur de l’association de défense du patrimoine nucléaire et du climat (PNC) ; ou encore les présidents du saint des saints de l’establishment français – le Cercle de l’Union interalliée – Denis de Kergorlay, et du Cercle d’étude réalités écologiques et mix énergétique (Cérémé) Xavier Moreno, deux autres pourfendeurs de l’éolien et défenseurs acharnés de l’atome.

    #paywall

    • Une « agression » contre les populations rurales

      Quelques mois plus tôt, les mêmes étaient rassemblés dans un lieu encore plus prestigieux : à l’invitation de M. Accoyer, environ 200 personnes participaient au colloque organisé par le Cérémé au sein même de l’Assemblée nationale, avec pour ambition de « faire entrer la politique énergétique française dans l’âge de la raison » . Lors de ces rencontres s’égrainent, au fil des interventions, les contours de leur « combat » .
      Pour les intervenants, les éoliennes sont une « agression » à l’encontre des populations rurales, une atteinte aux paysages qui provoque dégâts environnementaux, problèmes de santé et dévaluation des prix de l’immobilier. Elles seraient aussi une aberration économique aux mains d’un « cartel » et imposées par la « corruption  » ou les « menaces » des développeurs éoliens.

      Plus largement, les renouvelables sont jugés inutiles pour lutter contre le réchauffement climatique. Intermittentes (les éoliennes ne fonctionnent que lorsqu’il y a du vent) et non pilotables (la production ne peut être ajustée en fonction des besoins), elles nécessiteraient inévitablement de rallumer des centrales à gaz polluantes dès qu’elles cessent de fonctionner. Et si les prix de l’énergie explosent et que la France risque aujourd’hui « le black-out » , ce ne serait que parce qu’un « puissant lobby éolien » aurait « infiltré » tous les niveaux de l’Etat : l’Agence de la transition écologique (Ademe), le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE), la direction générale de l’énergie et du climat et surtout le ministère de la transition écologique.

      Face à « l’illusion » de l’éolien, il n’y a, pour tous ces acteurs, qu’une seule option : relancer massivement la filière nucléaire. « La France a un atout fabuleux : il est de notre responsabilité de harceler l’exécutif, de harceler les élus » pour que soit reconstruite la filière, insiste, en conclusion du colloque du 31 mai, Bernard Accoyer, le président de l’association PNC, lancée en février 2021 par une cinquantaine de personnalités de tous bords [?!] (l’ancien ministre et sénateur (LR) de la Meuse Gérard Longuet, l’ex-député (LR) de Vaucluse Julien Aubert, l’ancien président de la SNCF Louis Gallois, les anciens ministres Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg…).

      « Un lobby nucléaire fort »

      Pour ces défenseurs de l’atome, les ambitions du président, qui prévoit désormais la construction de six, voire quatorze nouveaux réacteurs, restent largement insuffisantes. Sur la petite estrade de l’Hôtel de l’industrie, Xavier Moreno sort de son tote bag blanc l’étude de RTE « Futurs énergétiques 2050 », qui décrit six scénarios possibles permettant d’atteindre la neutralité carbone du système électrique en France, à l’horizon 2050. L’option la plus favorable au nucléaire prévoit que celle-ci fournisse la moitié de l’électricité d’ici à trente ans. Bien trop peu, aux yeux du Cérémé, qui a donc fait réaliser son propre scénario par le cabinet d’étude indépendant Roland Berger. Sans surprise, celui-ci affirme qu’un mix électrique reposant à 80 % sur le nucléaire, grâce à la construction de vingt-quatre #EPR 2 d’ici à 2050 et sans nouveau parc éolien, serait « le meilleur pour la France » .

      Les défenseurs des énergies renouvelables réfutent les arguments de leurs adversaires et dénoncent des stratégies de désinformation. Au-delà des acteurs du secteur, aucun organisme officiel ou organisation internationale n’a jusqu’à présent confirmé qu’il était possible d’atteindre la neutralité carbone en cessant le développement de l’éolien et en misant quasiment exclusivement sur l’atome.

      Le parc nucléaire permet aujourd’hui à la France d’avoir le système électrique le plus décarboné d’Europe. Mais, au cours des prochaines décennies, pour des raisons industrielles liées à leur vieillissement, les cinquante-six réacteurs devront être mis à l’arrêt. Or, en parallèle, l’objectif de baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre va exiger une électrification de nombreux usages, et donc une hausse de la consommation d’électricité.

      Pour le gouvernement et la plupart des experts de l’énergie, une augmentation massive de la production d’électricité d’origine renouvelable est donc indispensable pour faire face à cette double dynamique, et ce même en conservant des capacités de production nucléaire importantes.
      « On entend de la part des pronucléaire que RTE est vendu au lobby des renouvelables, ce qui est faux. Mais l’Agence internationale de l’énergie, ce ne sont pas des écolos en Birkenstock, et pourtant ils disent la même chose sur la nécessité de développer massivement l’éolien ! , indique Barbara Pompili, l’ancienne ministre de la transition écologique, réélue députée de la Somme. Il y a de nouveaux acteurs, mais il y a toujours eu un lobby nucléaire fort en France. Ces gens considèrent le développement des renouvelables comme une menace vis-à-vis du nucléaire, qui serait dans une situation de forteresse assiégée. »

      « Kits » pour monter une association

      Enarque et polytechnicien, ancien de la direction du Trésor du ministère des finances, de Sanofi et de Suez, Xavier Moreno est lui aussi plus costume-cravate que Birkenstock. Président du Cérémé, un think tank inconnu du grand public créé en mai 2020, il occupe désormais une place centrale dans le mouvement antiéolien.

      En 1998, il a cofondé la société d’investissement Astorg Partners. Avec cette entreprise internationale, Xavier Moreno assure avoir gagné « plus d’argent qu’il n’en a besoin » . Alors, à 74 ans, il fait de la « philanthropie » dans deux domaines : la musique, en soutenant une école privée, et l’énergie. Il finance ainsi, sur ses ressources personnelles, plus de la moitié du budget du Cérémé (1 million d’euros en 2021).

      Nouveau venu dans cette galaxie antiéoliennes, Xavier Moreno se voit comme un « facilitateur » . D’abord par les ressources financières qu’il met en partie à disposition des autres associations, « souvent tenues par des bénévoles sur un coin de table, avec très peu de moyens » . Le Cérémé finance des études et de la documentation, des événements, des campagnes de communication, mais aussi la revue Books ou encore des lobbyistes à Bruxelles. Parmi ses « petits camarades » _et « connaissances » figurent, assure-t-il, le ministre de l’économie Bruno Le Maire, l’ex-PDG d’Engie Gérard Mestrallet, le commissaire européen Thierry Breton, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy… Ses « notes » sont envoyées au Trésor, à Matignon, parfois jusqu’à l’Elysée. Lorsque Xavier Moreno reçoit Emmanuel Macron pour le premier dîner du cercle Charles Gide – qu’il préside –, réunissant l’élite protestante, le président lui lance avec un clin d’œil : « Faut qu’on parle d’énergie ! »

      Patron historique de la FED, qu’il a fondée en 2009, l’octogénaire Jean-Louis Butré salue l’arrivée d’acteurs comme le Cérémé ou l’association fondée par Bernard Accoyer. Même si ces groupes n’agissent qu’au niveau national, sans implantation sur le terrain. Depuis plus d’une décennie, cet ancien du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et de Rhône-Poulenc laboure le champ antiéolien au niveau local.

      L’association revendique mille sept cents adhérents, allant de la minuscule association comptant trois membres dans un hameau à des groupes de plusieurs centaines de personnes. « A chaque fois que des gens découvrent tout à coup l’existence d’un projet éolien, ils se mettent à chercher de l’aide , raconte Jean-Louis Butré. _Alors on leur donne des conseils. » La FED fournit ainsi des kits complets pour monter une association ou financer les actions en justice… Car elle a mis en place un processus de systématisation des recours, en s’appuyant sur un réseau de vingt-sept avocats. Une stratégie de blocage qui paie : aujourd’hui, près de 80 % des projets sont contestés – il suffit ainsi de quelques personnes pour lancer une action en justice.

      « Les masques sont tombés »

      Il y a encore quelques années, la FED ou les autres associations de lutte antiéoliennes, au nom de la défense des paysages, évitaient de prendre position sur le nucléaire. « Les deux sujets sur lesquels les membres de la FED peuvent se battre et dont en principe on ne s’occupe pas, ce sont le climat et le nucléaire , reconnaît Jean-Louis Butré. Mais, évidemment, on m’interroge toujours sur l’atome. » Lui considère que ne pas miser à 100 % sur le nucléaire est « une erreur stratégique monumentale » .

      Avec l’apparition du Cérémé, de l’association de défense du patrimoine nucléaire et du climat ou encore du collectif Energie vérité, un groupe de réflexion lancé en 2019 par une cinquantaine de personnalités pour « démystifier certaines idées reçues » sur l’énergie, le lien entre les combats antiéolien et pronucléaire est clairement affiché. « Les masques sont tombés » , estime Michel Gioria, délégué général de France Energie éolienne.

      Les salons du Cercle de l’Union interalliée, par exemple, ont accueilli, le temps d’une soirée, partisans du nucléaire et opposants aux éoliennes. Fin septembre 2020, plus d’une centaine de convives sont réunis dans le select club parisien, présidé par Denis de Kergorlay, coauteur d’ Eoliennes : chronique d’un naufrage annoncé (Les Peregrines, 2018), et dont Stéphane Bern est membre. Objectif : lancer une opération de financement participatif destinée à la réalisation d’un film promettant de dénoncer une « gigantesque escroquerie politique et écologique » .

      Au total, environ 150 000 euros seront levés en quelques mois – dont quelque 10 000 euros viennent du Cérémé – pour la réalisation du film et l’organisation d’une campagne de publicité. Eoliennes. Du rêve aux réalités donne la parole à d’anciens patrons d’EDF (Henri Proglio) et du pétrolier Elf (Loïk Le Floch-Prigent), à des représentants de la FED ou encore au médiatique ingénieur et président du Shift Project Jean-Marc Jancovici, la caution scientifique du mouvement antiéolien.

      Publié le 1er juin 2021, sur YouTube, le documentaire a depuis été vu plus de 550 000 fois. Derrière cette charge sans nuances, une association baptisée Documentaire et vérité, dont l’objectif affiché est « le financement participatif de documentaires basés sur des faits vérifiables et des experts reconnus » . Son deuxième film, Nucléaire. Une énergie qui dérange , encore plus largement financé par le président du Cérémé, met en scène les défenseurs de l’atome tels les membres de l’association Les Voix du nucléaire, qui s’invitent dans les marches pour le climat.

      Un « documentaire de combat »

      Pour le lancement du premier opus, au Cercle de l’Union interalliée, c’est le journaliste Alexandre Devecchio qui officie. Pour soutenir ce « documentaire de combat » , il a créé une éphémère maison de production, Agorama Studio. Responsable de l’espace débats du Figaro , chroniqueur à la télévision et à la radio, il ouvre largement ses pages au mouvement antiéolien : entre février 2021 et mars 2022, une trentaine de textes sont publiés, dont trois de Patrice Cahart, membre du Cérémé et auteur de La Peste éolienne (Hugo Doc, mai 2021).

      Le jour de la sortie du documentaire, le réalisateur du « film qui déconstruit l’imposture » bénéficie d’un entretien sur LeFigaro.fr. Quelques mois plus tôt, Alexandre Devecchio – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – l’avait déjà interviewé à l’occasion, cette fois, de la publication d’un sondage de l’IFOP… commandité par Documentaire et vérité et le Cérémé, qui concluait que 53 % des Français ne souhaitaient pas voir apparaître d’éoliennes près de chez eux.

      Le journaliste accueille également dans Le Figaro , la veille de la sortie du film, une tribune au vitriol de Stéphane Bern. L’animateur, qui salue le documentaire, interpelle la ministre de la transition écologique : « Madame Pompili, les éoliennes sont une négation de l’écologie ! » En pleine campagne des régionales de 2021, le coup de gueule est aussitôt récupéré par la droite et l’extrême droite.

      Six mois plus tard, Stéphane Bern apostrophe de nouveau avec virulence la ministre de la transition écologique sur Twitter : « Quelle folie ! Barbara Pompili portera une lourde responsabilité devant l’histoire… » Un projet de parc éolien dans la Manche menacerait le classement au Patrimoine mondial des tours Vauban. Selon une étude de la plate-forme d’analyse des réseaux sociaux Bloom, ce message a généré sur Twitter « un pic d’opposition »  : les posts et commentaires hostiles à l’éolien augmentent alors de 350 %. « Après janvier, on m’a demandé en haut lieu de me calmer,« Après janvier, on m’a demandé en haut lieu de me calmer, confie Stéphane Bern. Ça devenait trop politique. »
      confie Stéphane Bern. « Après janvier, on m’a demandé en haut lieu de me calmer, confie Stéphane Bern. Ça devenait trop politique. »
      Ça devenait trop politique. »

      La France est alors à quelques mois du scrutin présidentiel. La question des éoliennes polarise largement le débat. Le 11 février, le chef de l’Etat prononce un discours majeur depuis l’usine General Electric de Belfort, dans lequel il précise sa vision de l’avenir énergétique du pays et confirme vouloir construire de nouveaux réacteurs, tout en ralentissant le développement de l’éolien terrestre.

      Don Quichotte aurait-il remporté son combat ? Le discours des opposants à l’éolien et des défenseurs du nucléaire a-t-il influé sur les décisions du chef de l’Etat ? Si certains acteurs du secteur de l’énergie estiment qu’ils ne sont qu’une « nuisance sonore » sans influence réelle, d’autres constatent que leur lobbying « infuse » dans l’opinion et auprès des décideurs, souvent peu armés techniquement sur ces sujets.

      « Stratégie d’influence bien élaborée »

      « Ce n’est pas le Cérémé tout seul qui fait changer Macron de direction, mais toute cette coalition d’acteurs a une stratégie d’influence bien élaborée. Ils investissent plein de canaux d’information et de lieux de décision » , observe un expert du secteur des renouvelables.

      Au-delà des recours, qui freinent significativement le développement de la filière, France Energie éolienne affirme avoir vu un impact très net des tergiversations de l’exécutif sur le sujet. « Quand le président a dit qu’il n’y avait pas de consensus sur l’éolien, sur le terrain les préfets se sont mis à ne plus délivrer les autorisations , assure Michel Gioria. On avait des acteurs dont le projet était bouclé, qui avaient reçu l’autorisation environnementale et l’avis favorable des mairies, mais auxquels le préfet ne donnait pas de permis. »
      Barbara Pompili défend la stratégie énergétique adoptée par le président, qui a résisté à une « intense pression » visant à instaurer un moratoire sur l’éolien, mais reconnaît que le front antirenouvelables « pèse » . « Les lobbyistes du nucléaire sont très présents auprès des parlementaires, constate-t-elle. Bien sûr, il y a aussi du lobbying prorenouvelables, mais, en termes d’influence sur le sommet de l’Etat, ça n’a rien à voir, ils ne jouent pas dans la même catégorie. »

      Les antiéolien se réjouissent de leur côté de ce qu’ils considèrent comme de premières victoires. « Mme Pompili n’est plus là, c’est déjà ça, mais le combat n’est pas fini, il ne fait que commencer » , juge Stéphane Bern, qui considère le nucléaire comme « la seule énergie décarbonée ». « La bataille de l’opinion, on l’a gagnée » , estime son amie et voisine dans le Perche, Brigitte Pistre. La maire du village de Frazé (Eure-et-Loir), décorée de la Légion d’honneur par Emmanuel Macron en 2019, en même temps que Stéphane Bern, pour son engagement en faveur de la défense du patrimoine rural, est à la tête du collectif Vent des maires, très remonté contre l’implantation d’éoliennes. « Quand j’ai commencé on était deux , décrit-elle. Aujourd’hui, on est plus de cinq cents maires et un millier d’élus. »

      « Depuis la rencontre au Cercle de l’Union interalliée et la diffusion du documentaire, il y a eu une modification très importante de l’opinion sur le nucléaire et l’éolien » , veut croire aussi Fabien Bouglé. La galaxie antiéoliennes n’entend pas en rester là. Prochain objectif : peser sur l’élaboration de la prochaine feuille de route énergétique de la France, prévue en 2023.

      #écologie #nucléaire #éolien #énergies_renouvelables

  • Les défauts constatés sur l’EPR de Taishan
    menacent-ils l’EPR de Flamanville ?
    Que cachent les silences d’EDF ?
    COMMUNIQUE DE PRESSE
    https://www.criirad.org/Surete-nucleaire/2022-04-15_cp_reponse-edf.pdf

    Le 22 février dernier, la CRIIRAD interrogeait EDF sur les causes des dégradations et des fuites radioac-
    tives constatées sur le combustible de l’EPR de Taishan, en Chine, et sur leurs implications pour l’EPR
    de Flamanville en termes de sûreté, de coûts et de délais. La réponse d’EDF ouvre de nouvelles pistes
    d’investigation (sur la rupture des dispositifs de maintien, sur les frottements entre assemblages et
    enveloppe métallique ...) et l’omission délibérée de questions sensibles est particulièrement instruc-
    tive (en particulier le silence sur le devenir des assemblages de combustible neuf livrés à Flamanville
    et dépourvus des améliorations requises pour éviter les problèmes constatés à Taishan). Les difficultés
    d’EDF viennent d’ailleurs d’être confirmées par l’annonce d’un retard d’au moins 4 mois dans l’envoi
    du rapport exigé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) sur cette question (cf. information publiée
    le 13/04 par l’agence de presse spécialisée Montel).
    Compte tenu des enjeux, la CRIIRAD vient de saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs
    afin d’obtenir qu’EDF se conforme à ses obligations de transparence en matière de risque nucléaire.
    Elle interpelle par ailleurs EDF sur les explications, omissions et contradictions de sa réponse et com-
    plète sa démarche par des vérifications auprès de l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN).

    #nucléaire #EPR

  • Nucléaire : la production d’électricité du premier EPR européen, en Finlande, reportée à mars
    https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/finlande-la-production-d-electricite-du-premier-epr-europeen-reportee-a

    Sa mise en service initiale était prévue pour 2010. La production d’électricité du réacteur nucléaire EPR d’Olkiluoto-3, construit par le consortium Areva-Siemens, est à nouveau reportée et commencera en mars, au lieu de fin février, a annoncé samedi 12 février l’électricien finlandais TVO. Ce nouveau report « est rendu nécessaire par des modifications qui doivent être apportées à l’automatisation de l’unité de production, en particulier aux fonctions de contrôle liées à l’îlot turbine », a-t-il précisé.

    La production d’électricité avait déjà été reportée à fin février, au lieu de janvier comme annoncé précédemment, soit douze ans après la date de mise en service prévue initialement. Une mise en service normale est attendue en juillet 2022.

    Aussi, on n’y met pas beaucoup du nôtre, collectivement. On pourrait par exemple tous se réunir sur l’esplanade de Notre Dame tous les dimanche et prier tous ensemble, pour que les astres s’alignent, et le réacteur se mette enfin en marche !

  • La France largement à la traîne sur les énergies renouvelables, malgré les engagements du candidat Macron - Basta !
    https://basta.media/Macron-energies-renouvelables-bilan-du-quinquennat-France-en-retard-objecti

    Emmanuel Macron s’était engagé à développer les #énergies_renouvelables. Cinq ans plus tard, la France est le seul pays européen qui n’a pas atteint ses objectifs. Le président-candidat préfère désormais faire la promotion du #nucléaire.

    • Le président français a dévoilé, jeudi à Belfort, son plan de relance du nucléaire et sa stratégie énergétique pour la France. Il a notamment annoncé la construction d’une série de nouveaux réacteurs nucléaires EPR de deuxième génération.
      Dessin de Sié pour #Urtikan.net
      https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/emmanuel-macron-annonce-la-construction-de-nouveaux-reacteurs-nucleaires

    • Colloque pro-nucléaire du palais du Luxembourg : que crève la société nucléaire autoritaire ! - Paris-luttes.info
      https://paris-luttes.info/colloque-pro-nucleaire-du-palais-15705

      Il y a quelques jours s’est déroulé au palais du Luxembourg de Paris, une opération de lobbying orchestrée par de grosses pourritures nucléocrates. Tandis qu’à l’intérieur se déroulait le dégueuli, d’aucunEs se sont adonnéEs, à deux pas de là, à une sympathique activité de tractage auprès des passantEs, afin de discuter du nucléaire et son monde. À l’aune des présidentielles et tandis que la propagande médiatique bat son plein suite aux annonces de poursuite du nucléaire, ces merdes se réunissaient pour parler « enjeux et réussite » et « acceptabilité sociale » du nouveau programme nucléaire.

      https://bureburebure.info/colloque-pro-nucleaire-du-palais-du-luxembourg-que-creve-la-societe-n
      #nucléocrates

    • Il fait rire ce timbre d’ailleurs, car la finalité de Marcoule n’a jamais été la production d’électricité, mais la production de plutonium pour la bombinette, mais bon, c’était ça le truc à l’époque : vendre le nucléaire civil pour faire passer la pilule du nucléaire militaire.

    • Où il est question (amha) d’un abus de langage : quand on nous susurre #taxonomie :

      https://theconversation.com/nucleaire-retour-sur-le-debat-autour-de-la-nouvelle-taxonomie-europ

      Dans le cadre de l’objectif de neutralité carbone fixé aux États membres à l’horizon 2050, Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a tenu sa promesse et fourni fin 2021 de nouvelles décisions concernant le volet climatique de la « taxonomie » européenne ; cette taxonomie sert à classifier des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement.

      Contrairement à un premier texte publié en juin 2021, le nucléaire – au même titre que le gaz naturel – figure désormais dans ce classement.

    • « Mediapart s’est procuré un rapport de l’#Ademe, l’agence publique de la transition écologique, selon lequel il n’y a aucune nécessité de construire de nouveaux réacteurs #EPR. Le gouvernement a repoussé la diffusion de ce rapport car le président de la République allait annoncer des projets contraires. »


      https://www.mediapart.fr/journal/france/110222/nucleaire-le-gouvernement-repousse-la-diffusion-d-un-rapport-officiel-cont

      Selon l’Élysée, la « très, très grande force » du système nucléaire français, c’est « sa transparence, sa capacité à tout dire, tout de suite ». Un petit grain de sable est pourtant en train de gripper cette belle machine de communication.

      #paywall

      Le nucléaire un projet de société pour une partie de la classe politique. Ce projet avec ses zones obscures à masquer est une #arme-politique pour #EmmanuelMacron dans la période électorale.
      Le #rapport-de-l'ademe valide les #alternatives-renouvelables sans ajout de nucléaire.

    • Selon l’Élysée, la « très, très grande force » du système nucléaire français, c’est « sa transparence, sa capacité à tout dire, tout de suite ». Un petit grain de sable est pourtant en train de gripper cette belle machine de communication.

      Il prend la forme d’un rapport de 44 pages intitulé : « Transition(s) 2050 : Mix électrique ». Produit par des expert·es de l’Ademe, une agence publique d’expertise, de conseil et de financement de la transition énergétique, il présente quatre scénarios de production d’électricité pour la France de 2050. Chacun correspond à une vision de la société française dans 30 ans : frugale, forte en « coopération territoriale », dépendante des technologies « vertes », ou faisant le pari « réparateur » de gros besoins en électricité.

      Ce document devait être publié entre mi-janvier et début février, comme l’a indiqué le député (écologiste) Matthieu Orphelin dans un communiqué. Mais sa diffusion a été repoussée par son autorité de tutelle, le ministère de la transition écologique, selon plusieurs sources qui ont alerté Mediapart.

      Sollicitées dans le cadre d’un séminaire de recherche, des personnes ayant contribué au rapport de l’Ademe ont répondu qu’elles n’avaient pas le droit d’en diffuser les résultats. Contactées par Mediapart, elles n’ont pas répondu à nos questions. De son côté, Matthieu Orphelin a écrit dans un communiqué qu’« il semble que la publication des scénarios de mix électrique de l’Ademe aient été à nouveau décalés sur demande du gouvernement ». Interrogée à son tour, l’agence répond que « l’Ademe publiera ses travaux lorsqu’ils seront finalisés ».

      Le cabinet de Barbara Pompili « ne confirme pas du tout » : « des éléments d’analyse complémentaires sont en cours de finalisation entre l’agence et les services du ministère. Ils sortiront quand le travail sera abouti. »

      Le hic, c’est que le rapport en question est bel et bien terminé. Mediapart en a obtenu une copie. Bien qu’estampillé « document de travail », il est manifestement achevé : entièrement rédigé, mis en page, accompagné de graphiques, doté de notes de bas de page et d’une bibliographie. Pourquoi ne reçoit-il pas l’autorisation d’être publié ?

      La réponse est peut-être dans le contenu du document. On peut y lire qu’il n’y a aucune nécessité de construire de nouveaux réacteurs EPR. Alors qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer la commande de six EPR, et la mise à l’étude de huit autres, les expert·es de l’Ademe calculent qu’il est tout à fait possible de s’en passer. L’éolien en mer flottant est « une alternative économique crédible à de nouvelles centrales nucléaires », même en cas de forte hausse de la consommation d’électricité – 650 térawattheures (TWh), alors que la demande actuelle se situe à 468 TWh).

      Autre enseignement : alors que le chef de l’État déclare qu’il faudra augmenter de 60 % la consommation d’électricité en 2050 pour sortir des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), l’Ademe montre que les scénarios les plus sobres sont les moins chers. Son hypothèse « frugale », avec une réduction de la demande d’électricité par rapport à aujourd’hui (408 TWh) coûterait 1 100 milliard d’euros, entre 2020 et 2060.

      L’option un peu plus consommatrice, tout en restant économe en énergie, à 537 TWh (« coopération territoriale »), coûterait 1 026 milliards d’euros. Ce « scénario 2 » permet même d’abaisser le coût complet du système électrique de 12 % par rapport à 2020. Alors que le scénario le plus dispendieux en électricité (839 TWh) occasionnerait une dépense de 1 498 milliard d’euros. Par comparaison, le cap fixé par Emmanuel Macron d’une hausse de 60 % de la demande électrique représente environ 750 TWh.

      Dans tous les scénarios de l’Ademe, les énergies renouvelables représentent plus de 70 % de la production d’électricité en 2050. Selon ses expert·es, « l’intérêt de lancer un nouveau programme nucléaire pourrait être limité en cas d’une demande d’électricité stable, voire en baisse ». Il est vrai que l’évolution des besoins en électricité dans les prochaines décennies est incertaine.

      Ce document est le complément, consacré à l’électricité, d’un gros travail de scénarisation dévoilé par l’Ademe en novembre 2021 sur les choix de mode de vie qu’implique concrètement la réduction des gaz à effet de serre. Il avait reçu une grande attention médiatique, et a été salué par chercheur·es et militant·es pour ses qualités pédagogiques. Il lui manquait juste une déclinaison plus technique, expliquant à combien de réacteurs nucléaires, de parcs éoliens ou de panneaux photovoltaïques correspondait chaque scénario.

      Le rapport se conclut sur le constat que, quel que soit le scénario retenu, la transition énergétique « nécessitera d’abord de pérenniser et d’animer la concertation ». Un éloge du débat public et de la délibération démocratique qui ne pourra exister sans transparence sur les données et les chiffres de l’électricité, et du nucléaire en particulier.

      Jade Lindgaard

      https://www.mediapart.fr/journal/france/110222/nucleaire-le-gouvernement-repousse-la-diffusion-d-un-rapport-officiel-cont

      #nucléaire #ademe #transition #2050

  • EPR de Flamanville : EDF reporte à mi-2023 la mise en service
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/epr-flamanville-report-mise-en-service-mi-2023-38895.php4

    La mise en service de l’EPR est de nouveau reportée. EDF doit notamment comprendre l’origine des ruptures de gaines qui ont imposées l’arrêt du premier EPR en service, en Chine. Le traitement de certaines soudures défectueuses reste aussi à déterminer.

    10 ans de retard et un cout passé de 3Md € à 12,7 Md € (ce qui est toujours une estimation !).
    La seule bonne nouvelle :

    La date de chargement du combustible est décalée de fin 2022 au second trimestre 2023

    Ce gros machin n’est donc pas encore un déchet nucléaire.
    #nucléaire #EPR

  • Julien Collet : « Il y a encore beaucoup de travail à effectuer sur ce chantier en amont des opérations de démarrage, et le retour d’expérience de l’écart de l’EPR de Taishan (Chine) doit avoir lieu »
    https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1051.html

    Tels sont les propos tenus par la direction de l’ASN à l’occasion de la conférence annuelle des commissions locales d’information (CLI) des sites nucléaires français. L’ASN confirme, qu’avant de donner son feu vert à la mise en service de l’EPR de Flamanville (Manche), elle compte évaluer la situation du premier réacteur mis en service en Chine. La semaine dernière, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) avait expliqué que l’arrêt du réacteur, en juillet dernier, était potentiellement lié à un défaut de conception.

    #nucléaire #EPR

  • #Travailleurs_détachés : #condamnations à répétition pour #Bouygues

    En un an, le géant du #BTP a été condamné trois fois pour avoir eu recours illégalement à des ouvriers roumains et polonais sur le site de l’#EPR à #Flamanville, de 2009 à 2011. Des décisions de #justice passées inaperçues.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/091121/travailleurs-detaches-condamnations-repetition-pour-bouygues
    #France #condamnation #travail #exploitation #travailleurs_étrangers

    ping @karine4

  • EPR de Flamanville : la solution d’EDF pour réparer les dernières anomalies validée par l’ASN
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/10/20/epr-de-flamanville-la-solution-d-edf-pour-reparer-les-dernieres-anomalies-va


    L’EPR de Flamanville devait initialement être mis en service en 2012.
    AFP / CHARLY TRIBALLEAU

    Ces réparations devraient permettre à EDF de respecter le calendrier de chantier du réacteur nucléaire pressurisé européen, qui a déjà connu d’importants retards.

    Le Monde fait preuve d’un bel optimisme volontariste, puisque la suite de l’article précise que la solution reste à valider…

  • Nucléaire : nouveau retard d’un mois pour l’EPR finlandais
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/nucleaire-nouveau-retard-dun-mois-pour-lepr-finlandais-2107

    La production régulière d’électricité est désormais prévue pour mars 2022, au lieu de février comme annoncé l’été dernier, a indiqué TVO, ajoutant un nouveau petit délai à ce chantier qui a viré au fiasco et accumulé plus d’une décennie de retard.

    Si l’EPR Finlandais est un fiasco, alors celui de Flamanville est un... et celui de Grande Bretagne sera un ...

    C’est à l’occasion de ce genre d’évènements que notre langue française s’enrichit, afin de restituer au mieux toutes les nuances de fiasco de ces projets.

  • Après l’incident en Chine sur un réacteur nucléaire EPR, EDF assure que les rejets dans l’air sont normaux
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/apres-l-incident-sur-un-reacteur-nucleaire-epr-en-chine-edf-assure-que-les-r

    La centrale nucléaire de Taishan, construite avec le groupe français EDF dans le sud de la Chine, est sous surveillance pour un problème d’étanchéité au cœur d’un réacteur.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 19h13, mis à jour à 19h49

    La centrale nucléaire de Taishan, dans la province du Guangdong, le 8 décembre 2013. PETER PARKS / AFP
    La centrale nucléaire de Taishan (Guangdong), composée de deux réacteurs nucléaires de type EPR et construite avec Electricité de France (EDF) dans le sud de la Chine, est sous surveillance pour un problème d’étanchéité au cœur d’un réacteur, mais les rejets de gaz dans l’air ainsi générés sont dans les limites autorisées, assurent EDF et l’opérateur chinois.
    « EDF a été informée de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Taishan, détenue et exploitée par TNPJVC, joint-venture de CGN (70 %) et d’EDF (30 %) », a annoncé le groupe français, lundi 14 juin, dans un communiqué, après que la chaîne américaine CNN a rapporté un possible problème de fuite.
    Le circuit primaire est un circuit fermé contenant de l’eau sous pression, qui s’échauffe dans la cuve du réacteur au contact des éléments combustibles, qui se trouvent empilés dans des « crayons » entourés de gaines métalliques.
    La fission nucléaire produit des gaz rares, en l’occurrence du xénon et du krypton, qui ont fuité dans ce circuit à travers les gaines – un phénomène minimisé par EDF et des experts. EDF a exclu toute dynamique de fonte du cœur, comme dans d’anciennes catastrophes nucléaires. « La présence de certains gaz rares dans le circuit primaire est un phénomène connu, étudié et prévu par les procédures d’exploitation des réacteurs », a affirmé EDF.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chine : un incident sur un réacteur nucléaire EPR s’est produit dans le sud du pays
    Des rejets « contrôlés, maîtrisés »
    La procédure prévoit que ces gaz soient collectés et traités afin d’en retirer la radioactivité, avant d’être rejetés dans l’air. Ils l’ont été « dans le respect des limites réglementaires définies par l’autorité de sûreté chinoise », a ensuite précisé EDF, en disant que ces limites étaient dans la moyenne internationale. « Nous ne sommes pas sur des contaminations, nous sommes sur des rejets contrôlés, maîtrisés », a souligné le groupe lors d’une conférence de presse.
    « Il doit y avoir des gaines métalliques inétanches, laissant passer des gaz rares qui contaminent le fluide primaire », a expliqué de son côté Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français. Elle ajoute que, pour l’heure, rien ne permet de parler d’« accident » :
    « On ne connaît pas les valeurs, la concentration, on ne sait pas quelle est l’ampleur du phénomène. Mais il n’y a pas plus d’inquiétude à avoir pour l’instant, compte tenu de ce qu’on sait. »
    Les crayons « fuitards » sont « un phénomène assez normal et banal, bien qu’indésirable, en tout cas pas rare dans l’industrie nucléaire », a souligné David Fishman, du cabinet de conseil en énergie The Lantau Group en Chine. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), établie à Vienne, a déclaré, pour sa part, qu’« à ce stade » elle n’avait « aucune indication qu’un incident radiologique se soit produit ».
    « Menace radiologique »
    Les deux réacteurs de Taishan, non loin de Macao et de Hongkong, sont à ce jour les seuls EPR a être entrés en service dans le monde, en 2018 et 2019. D’autres unités de ces réacteurs de troisième génération sont en construction en Finlande, en France et au Royaume-Uni, mais de multiples déboires techniques ont retardé de plusieurs années leurs mises en service.
    Lire aussi : Les nouvelles dérives de l’EPR en Finlande pourraient coûter cher à l’Etat français
    Framatome, la filiale d’EDF qui a participé à la construction des réacteurs de Taishan, avait lundi matin déclaré surveiller « l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement » du réacteur, mais sans donner de détail ni parler de fuite.
    CNN, sur la base d’une lettre envoyée par Framatome au département de l’Energie américain le 8 juin, a fait état d’une possible « fuite » dans cette centrale. Framatome se serait adressé aux Etats-Unis pour demander une autorisation d’assistance technique pour résoudre « une menace radiologique imminente ». On ignore pourquoi l’aval américain est nécessaire pour intervenir. Toujours selon la chaîne américaine, les autorités de sûreté chinoises auraient également relevé les limites acceptables de radiation à l’extérieur du site pour éviter d’avoir à mettre la centrale à l’arrêt.
    De son côté, l’exploitant de la centrale, China General Nuclear Power Group (CGN), a fait état dans un communiqué d’indicateurs environnementaux « normaux », sans toutefois faire directement référence aux informations de CNN. Le ministère des affaires étrangères chinois n’a pas non plus répondu aux sollicitations, tout comme le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives en France. EDF a néanmoins demandé la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire avec la coentreprise TPNJVC.
    La Chine compte une cinquantaine de réacteurs nucléaires en fonctionnement, ce qui la classe au troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et la France.

    #Nucléaire #EPR #Taishan