organization:école des hautes études

  • Rétrospective Jacques Bertin | EHESS
    http://retrospective-bertin.ehess.fr

    Ce projet de recherche porte sur les productions du Laboratoire de Graphique créé et dirigé par le cartographe et sémiologue Jacques #Bertin à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) entre 1954 et 2000. À l’occasion du cinquantenaire de la publication de sa Sémiologie graphique en 1967, l’objectif est de proposer un événement scientifique inaugural permettant d’en mesurer l’héritage dans les pratiques contemporaines de la cartographie, du design d’information et de la visualisation de données.

    avec @visionscarto dont deux ateliers, organisés par @odilon et moi

    (https://visionscarto.net/retrospective-jacques-bertin)

  • « Les vieux habits de l’homme neuf » | Emmanuel Macron, la finance et le pouvoir

    par François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

    Étroitement associé à la politique économique du président François Hollande, le candidat du mouvement En marche ! se présente pourtant comme un homme « hors système », loin des partis et des coteries. Cautionnée par la presse, la métamorphose de M. Emmanuel Macron en évangéliste politique masque mal la trajectoire banale d’un technocrate dont l’entregent lui a permis de brûler les étapes.

    Ce 17 mars 2015, l’agenda de M. Emmanuel Macron s’annonce chargé. À 7 h 45, la revue Politique internationale attend le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique pour un petit déjeuner-débat. Au menu : exposé face à un aréopage de patrons, de diplomates et de responsables politiques. Une heure plus tard, direction Bercy. Le ministre participe à l’ouverture d’une conférence sur les dispositifs publics de soutien à l’exportation, où se mêlent hauts fonctionnaires et dirigeants du privé, avant de s’entretenir avec les sénateurs socialistes au sujet de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.

    Vers 13 h 15, il retrouve les convives du Cercle Turgot pour un déjeuner-débat. Le président en exercice de ce think tank, M. François Pérol, patron du groupe Banque populaire - Caisse d’épargne (BPCE), l’accueille : « Bienvenue, Emmanuel. Tu arrives juste du Sénat. Y a-t-il trop d’articles à ton projet de loi ? Comme on disait en d’autres temps, trop de notes s’agissant de la musique de Mozart ? » Pareil hommage tient en partie de l’autocélébration, tant la carrière de M. Macron ressemble à celle de M. Pérol : fils de médecin, énarque, passé par l’inspection des finances, par la banque Rothschild et par les services de l’Élysée. Le ministre a vite fait d’emballer financiers, journalistes et autres cadres, qui l’intronisent membre d’honneur de leur cercle. Après les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, M. Macron s’attarde pour un long entretien avec M. Pierre Gattaz, président du Mouvement des entreprises de France (Medef). Puis, Saint-Patrick oblige, il reçoit M. Richard Bruton, son homologue irlandais.

    Une succession d’apparitions brèves dans les sphères du pouvoir, avec la volonté de faire forte impression à défaut de laisser une empreinte profonde : ce 17 mars 2015 résume à bien des égards la trajectoire du candidat à l’élection présidentielle française.

    Il se rêvait normalien, il atterrit à Sciences Po. Là, l’historien François Dosse le présente en 1999 au philosophe Paul Ricœur, qui cherche une petite main pour achever le manuscrit de La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli (1). Cette collaboration ouvre à l’étudiant les portes d’Esprit, revue intellectuelle française proche de la « deuxième gauche » qui soutint par exemple le plan de réforme de la Sécurité sociale du premier ministre Alain Juppé en 1995. Il y théorise sa conception de l’exercice du pouvoir : « Le discours comme l’action politique ne peuvent plus s’inscrire dans un programme qu’on proposerait au vote et qu’on appliquerait durant les cinq années du mandat (2). » Au politique, il faudrait, selon lui, un horizon plutôt qu’un catalogue de mesures. C’est auprès de piliers de la « deuxième gauche » qu’il trouve l’idéologie donnant sens à son engagement.

    Sous le fouet de la sainte concurrence

    Énarque stagiaire dans l’Oise à l’automne 2002, M. Macron se lie d’amitié avec Henry Hermand. Enrichi dans l’immobilier commercial, l’homme d’affaires (décédé en 2016) a été l’une des figures tutélaires et nourricières d’une gauche chrétienne et « anti » : anticommuniste, anticolonialiste et antijacobine (3). Puis, en 2007, le chef de l’inspection des finances, M. Jean-Pierre Jouyet, débauché par M. Nicolas Sarkozy pour le secrétariat d’État chargé des affaires européennes, présente ce jeune homme prometteur à M. Jacques Attali.

    L’ancien conseiller de François Mitterrand, qui préside la commission pour la libération de la croissance, le nomme rapporteur général adjoint. On discerne en sourdine dans le document final cette volonté de dépasser des clivages ordinaires que le candidat vocifère désormais sur toutes les estrades. « Ceci n’est ni un rapport, ni une étude, mais un mode d’emploi pour des réformes urgentes et fondatrices. Il n’est ni partisan ni bipartisan : il est non partisan. » Les « non-partisans » de la commission pourfendent « la rente (...) triomphante : dans les fortunes foncières, dans la collusion des privilégiés, dans le recrutement des élites » (4) et défendent un projet de société fondé sur la concurrence et la déréglementation.

    Ces esprits inspirés ne se contentent pas de recommander la réorientation massive de l’épargne des Français vers les marchés d’actions six mois avant l’effondrement financier de 2008. La mise en concurrence généralisée revient à opposer entre elles des fractions des classes populaires : fonctionnaires et salariés du privé, artisans taxis contre chauffeurs Uber. Une telle vision du monde sied bien à un fringant inspecteur des finances qui, outre le comité de rédaction d’Esprit, qu’il intègre, fréquente des cénacles sociaux-libéraux et partisans de la construction européenne telle qu’elle se fait, comme En temps réel ou les Gracques. Le premier se présente comme un « lieu de rencontre entre acteurs publics et privés soucieux de confronter leurs expériences et analyses, (…) dédié à la construction de puissantes bases intellectuelles d’un agenda réformiste ». Le second proclame que le marché « est le moyen de remettre en cause les situations acquises, les privilèges et les rentes ».

    La rente sociale de M. Macron, elle, reste à l’abri des grands vents de la « modernité ». En 2008, M. Xavier Fontanet, alors président d’Essilor, M. Serge Weinberg, ancien conseiller de M. Laurent Fabius, président du fonds Weinberg Capital Partners, M. Jean-Michel Darrois, avocat d’affaires, et M. Alain Minc — le seul à ne pas avoir été membre de la commission Attali — le recommandent auprès de la banque Rothschild. Son ascension y sera fulgurante, grâce à un marché conclu en 2012 pour le compte de Nestlé, dont le président, M. Peter Brabeck-Letmathe, avait participé à ladite commission.

    M. Attali a présenté M. Macron à M. François Hollande en 2010, lorsque celui-ci ne dirigeait plus le Parti socialiste (PS) et que M. Dominique Strauss-Kahn ou Mme Martine Aubry semblaient assurés de jouer les premiers rôles aux primaires de 2011. Le jeune trentenaire coordonne pour le futur président le travail d’économistes comme Philippe Aghion (encore un membre de la commission Attali). Après la victoire de 2012, M. Attali et M. Jouyet — revenu de son aventure sarkozyste et à nouveau intime de M. Hollande — appuient sa candidature au poste de secrétaire général adjoint de l’Élysée, chargé des questions économiques.

    En 2014, c’est encore M. Jouyet qui, en sa qualité de secrétaire général de l’Élysée, annonce la nomination de son protégé au ministère de l’économie. « C’est quand même exaltant, à cet âge-là, d’avoir en charge l’économie, les entreprises, l’industrie, tout ça, lui explique-t-il au téléphone juste après l’annonce du remaniement. Tu te rends compte, le numérique, tout ce que j’aurais aimé faire ! Je pensais, quand même, à l’inspection des finances, être le maître, maintenant, c’est toi qui vas être le maître (5). » Le nom du jeune prodige sera vite associé à une loi qui promeut le bus plutôt que le train, à l’ouverture dominicale des commerces et au travail de nuit. Il assouplit les règles des licenciements collectifs et hâte la privatisation de la gestion d’aéroports régionaux.

    À ce stade d’une trajectoire de météore, on distingue déjà l’épure d’un style : être introduit dans une institution de pouvoir par un influent pygmalion, n’y passer que le temps nécessaire à la constitution d’un dense réseau de relations, puis recommencer à un poste d’un prestige supérieur. M. Macron ne restera pas plus longtemps à Bercy qu’à l’inspection des finances, chez Rothschild ou au secrétariat de la présidence : moins de trois ans. Quand il lance à 38 ans, en avril 2016, son mouvement En marche !, il mobilise les contacts accumulés à chaque étape de sa carrière.

    À Sciences Po, où il enseigna à sa sortie de l’École nationale d’administration (ENA), M. Macron se lie d’amitié avec M. Laurent Bigorgne. C’est à l’adresse privée de ce dernier qu’il domiciliera En marche ! Fin 2010, M. Bigorgne devient directeur général de l’Institut Montaigne. Du très libéral institut, le candidat débauchera Mme Françoise Holder, codirectrice du groupe du même nom (boulangeries Paul et pâtisseries Ladurée), et recourra un temps aux services de l’agence de communication, Little Wing. Il ne boude pas pour autant les think tanks de l’autre bord politique : il est proche de M. Thierry Pech, ancien cadre de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et directeur général de la fondation Terra Nova, proche du Parti socialiste.

    D’anciens membres de la commission Attali se mettent aussi « en marche ». L’essayiste Erik Orsenna était au premier rang pour le lancement du mouvement à la Mutualité (La Tribune, 31 août 2016). La rapporteuse de la commission, Mme Josseline de Clausade, passée du Conseil d’État à la direction du groupe Casino, M. Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT désormais consultant en stratégies sociales, M. Darrois ainsi que M. Stéphane Boujnah, président d’Euronext, la société qui gère les Bourses d’Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Paris, ont fait le déplacement pour le premier grand meeting de campagne, le 10 décembre 2016, à la porte de Versailles. C’est d’ailleurs M. Boujnah, ancien « DSK boy », vice-président d’En temps réel, qui aurait présenté à M. Macron l’homme qui désormais lève des fonds pour sa campagne présidentielle : M. Christian Dargnat. Cet ancien patron de la gestion d’actifs de BNP Paribas et du Crédit agricole a également présidé le comité « Monnaies et système monétaire international » du Medef de 2010 à 2013. Le patron du cabinet de conseil Accenture, M. Pierre Nanterme, autre ancien de la commission Attali et de la direction du Medef — sous la présidence de Mme Laurence Parisot —, a déclaré avoir versé 7 500 euros (le plafond autorisé) à En marche ! (Les Échos, 27 janvier 2017).

    Côté syndical, outre M. Kaspar, la connexion macronienne se nomme Pierre Ferracci. L’homme a transformé le cabinet d’expertise Secafi, proche de la Confédération générale du travail (CGT), en un groupe spécialisé dans le conseil aux syndicats, aux représentants du personnel et aux directions d’entreprise, le groupe Alpha. Son fils Marc et sa belle-fille Sophie occupent une place importante dans la garde rapprochée du candidat. Témoin de mariage du couple Macron, le premier est professeur d’économie, chercheur associé à la chaire « Sécurisation des parcours professionnels » que cofinancent à Sciences Po le groupe Alpha, la société de travail intérimaire Randstad, Pôle emploi et le ministère du travail. Avocate d’affaires, la seconde fut cheffe de cabinet du ministre à Bercy avant d’intégrer son équipe de campagne.

    D’autres anciens membres du cabinet ministériel ont rallié En marche ! Son directeur (6), M. Alexis Kohler, qui a rejoint la direction financière du deuxième armateur mondial, MSC, continue de conseiller M. Macron, quand son adjoint, M. Julien Denormandie, se consacre à temps plein à la campagne. Tous deux sont passés par le cabinet de M. Pierre Moscovici, aujourd’hui commissaire européen.

    Le conseiller chargé de la communication et des affaires stratégiques de M. Macron à Bercy, M. Ismaël Emelien, fait appel à des entreprises spécialisées dans la collecte et l’analyse de données de masse afin de caler l’« offre » politique sur les desiderata des électeurs (Le Monde, 19 décembre 2016). Le porte-parole d’En marche !, M. Benjamin Griveaux, ne faisait pas partie de son cabinet ministériel, mais il cumule les propriétés de ses jeunes membres : surdiplômé — École des hautes études commerciales (HEC) de Paris, Sciences Po —, formé au sein de la droite du PS (auprès de MM. Strauss-Kahn et Moscovici), passé par un cabinet ministériel (celui de Mme Marisol Touraine). En outre, il a exercé des mandats électoraux (à Chalon-sur-Saône et dans le département de Saône-et-Loire), tout comme le secrétaire général d’En marche !, le député et conseiller régional du Finistère Richard Ferrand, ancien directeur général des Mutuelles de Bretagne.

    Héritier de la noblesse d’État
    Ainsi l’homme qui se présente comme neuf, sans passé et sans attache incarne-t-il, tant personnellement que par son entourage, l’héritage cumulé de la noblesse d’État (Bercy), de l’expertise et de la haute finance : le noyau du « système », en somme, que sanctionne son appartenance au club Le Siècle.

    Trente ans après que M. Hollande, M. Jouyet et quelques autres caciques socialistes ont proclamé que « la gauche bouge (7) », la vieille garde et les Jeunes-Turcs de M. Macron rejouent l’éternelle histoire du modernisme : un homme situé au-dessus des partis qui agrège les bonnes volontés, les compétences techniques et les méthodes dernier cri pour piloter le pays. Dès lors, l’essentiel n’est pas d’avoir un programme. C’est de rassembler, de la droite de la gauche (par exemple M. Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, connu pour sa sollicitude envers la hiérarchie catholique) à la gauche de la droite (comme la députée européenne Sylvie Goulard, auteure de l’inénarrable L’Europe pour les nuls).

    C’est surtout de pouvoir compter sur l’appui d’individus influents, tel M. Jean Pisani-Ferry, ancien commissaire général à la stratégie et à la prospective, et sur les nombreux experts qu’il draine dans son sillage. Cet ancien conseiller de M. Strauss-Kahn et de M. Jouyet sait pourtant l’inconvénient d’un tel positionnement. Peu après le « Brexit », il constatait : « Nous sommes les experts, ceux que 52 % des Britanniques détestent » (Le Figaro, 4 juillet 2016). Il faudra à M. Macron beaucoup de charisme pour maintenir l’illusion qu’il appartient à l’autre camp. Lui suffira-t-il de croiser le mythe pompidolien du banquier lettré sachant conduire les affaires avec le fantasme giscardien du jeune homme progressiste ?

    François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

    Sociologues. Auteurs de l’ouvrage Le Concert des puissants, Raisons d’agir, Paris, 2016.

    Le Monde diplomatique Mars 2017

  • Jacques Sapir : « la souveraineté du peuple n’est plus reconnue » (Planetes360)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/13034-jacques-sapir-la-souverainete-du-peuple-n-est-plus-reconnue-planete

    PS : On a eu quelques soucis d’éclairage (satanées ampoules), mais croyez bien que la qualité moyenne de l’image est largement compensée par celle du monsieur. Très bon visionnage à tous !

    ► QUI EST JACQUES SAPIR ?

    Jacques Sapir est diplômé de l’IEPP en 1976, a soutenu un Doctorat de 3ème cycle sur l’organisation du travail en URSS entre 1920 et 1940 (EHESS, 1980) puis un Doctorat d’État en économie, consacré aux cycles d’investissements dans l’économie soviétique (Paris-X, 1986).

    A enseigné la macroéconomie et l’économie financière à l’Université de Paris-X Nanterre de 1982 à 1990, et à l’ENSAE (1989-1996) avant d’entrer à l’ École des Hautes Études en Sciences Sociales en 1990. Il y est Directeur d’Études depuis 1996 et dirige le Centre d’Études des Modes d’Industrialisation (CEMI-EHESS). Il a aussi (...)

  • Archive de la semaine : Crise du modèle agricole breton ou crise du système français ?

    C’est un débat passionnant, mais ayant suscité des réactions mitigées, qui a eu lieu à Locarn, jeudi dernier, le thème de la conférence étant la crise du modèle agricole breton. L’Institut avait invité un expert extérieur en pensant qu’il serait plus objectif sur la question. Il s’agissait de Philippe Chalmin, un historien et économiste parisien d’origine basque, professeur à l’université Paris-Dauphine et spécialiste des marchés de matières premières. Il est le fondateur du Cercle Cyclope, qui publie chaque année depuis 1986 un rapport complet sur l’état et les perspectives des marchés mondiaux de matières premières. Il est aussi un ancien élève de Joseph Le Bihan, co-fondateur de l’Institut de Locarn, et qui fut aussi professeur à HEC (l’École des Hautes Études Commerciales de Paris).


    http://abp.bzh/id=39441
    #agriculture #France #Bretagne
    signalé par @franz42
    cc @odilon

  • L’espace de #veille des Mdiathques Valence Romans Sud Rhne Alpes - Le numrique et le nomade - tude sur les usages du livre numrique dans les bibliothques publiques de la rgion Rhne-Alpes
    http://faceb.viabloga.com/news/le-numerique-et-le-nomade-etude-sur-les-usages-du-livre-numerique-da

    « Cette étude a été réalisée par Mabel Verdi, Docteur en Sociologie à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) dans le cadre d’un post-doctorat à l’Enssib. Elle a étudié un échantillon de 10 bibliothèques publiques de la Région Rhône-Alpes qui disposent d’une offre de lecture numérique. Les médiathèques Valence Romans Sud Rhône-Alpes étaient du lot. »

  • RTS, Histoire vivante | Les réfugiés
    http://asile.ch/2015/12/04/rts-histoire-vivante-les-refugies

    Témoignages et expertises « Histoire Vivante » s’intéresse à la question à la fois très ancienne et extrêmement contemporaine des réfugiés. En janvier 2013, paraissait un numéro de la revue « Pouvoirs » spécialisée dans les questions juridiques et de sciences politiques, un numéro consacré au thème des réfugiés. Nous rencontrons quelques auteurs qui ont contribué à ce numéro. […]

    • Citation tirée de cet épisode, entretien avec #Dzovinar_Kevonian :
      http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/7097045-les-refugies-3-5.html

      Kevonian (minute 50’00) : « Stefan Zweig disait : ’Tous les chevaux de l’apocalypse ont traversé mon existence’ dans Les mémoires d’un Européen. Et c’est ce sentiment d’une intrusion de l’histoire, comme si la violence de l’histoire pénètre et traverse l’individu dans son corps humain, dans son unicité. C’est pour cela qu’étudier les réfugiés c’est étudier les points d’impact ultimes des processus idéologiques, des modélisations, des tentatives d’appropriations, d’identification, d’essentialisation. C’est pour cela que le réfugié est l’aporie des droits de l’homme, l’aporie de l’Etat-nation, parce qu’il est le point ultime d’impact de ces processus »

    • Entretien avec #Olivier_Bossa (1/5)

      Frédéric Pfyffer s’entretient avec Olivier Bossa. Ce demandeur dʹasile togolais qui vit depuis plus dʹune année au Foyer des Tattes, près de lʹaéroport de Genève a publié récemment à compte dʹauteur un livre intitulé : « Journal dʹun exilé ».

      Entretiens avec Danièle Lochak et Virginie Guiraudon (2/5)

      Danièle Lochak est professeure émérite de droit public à lʹuniversité Paris-Ouest. Nous nous entretenons avec elle sur lʹarticle quʹelle a écrit dans la revue Pouvoirs n°144 sur la question de la construction politique de la notion de réfugié.

      En deuxième partie, nous rencontrons #Virginie_Guiraudon, politologue et directrice de recherche au CNRS, pour évoquer son article « LʹEurope et les réfugiés : une politique peu solidaire ».

      Entretien #Dzovinar_Kevonian (3/5)

      Dans cet épisode, rencontre avec Dzovinar Kevonian, historienne et spécialiste des relations internationales, autour de lʹhistoire mondiale des migrations. Dzovinar Kevonian est maitre de conférence à lʹuniversité Paris-Ouest.

      Entretiens avec #Luc_Cambrezy et #Michel_Agier (4/5)

      Entretien avec Luc Cambrésy, géographe et professeur à lʹInstitut de recherche pour le développement. Nous évoquons avec lui la question qui apparaît avec le réchauffement climatique, celle des « #éco-réfugiés » ou des « #réfugiés_climatiques ».

      En deuxième partie, entrevue avec Michel Agier qui nous raconte lʹhistoire de lʹintervention humanitaire auprès des réfugiés et déplacés depuis les années 70. Michel Agier est ethnologue et anthropologue, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement et Directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

      Entretien avec le réalisateur #Philippe_Picard (5/5)

      Rencontre avec Philippe Picard, réalisateur du #documentaire « Les Déracinés – L’Europe en 45 » que vous pouvez découvrir dimanche 27 septembre 2015 sur RTS Deux :

      « Du printemps 45, l’Histoire n’a retenu que la liesse du 8 mai, pourtant la fin de la #Seconde_Guerre mondiale ne se résume pas à l’immense euphorie de la victoire. Pour des millions d’anonymes, la paix a été synonyme d’espoirs déçus, de misère et d’exil.

      Aux conférences de Yalta, puis de Potsdam, les alliés vont se partager le continent d’Est en Ouest, et provoquer le plus grand déplacement de population de toute l’histoire. Plus de quinze millions d’hommes, de femmes et d’enfants seront chassés de leurs terres natales, coupés de leurs racines, à jamais. Aujourd’hui, des Pays Baltes à l’Ukraine, les frontières de l’Europe orientale, longtemps figées par la Guerre froide, se retrouvent à nouveau prises en tenailles entre la géographie et l’histoire… »

    • partout les nobles commencent à insinuer qu’il n’y a pas de probleme de migrations ( justifiées ou non ) mais que le probleme vient que les territoires de migration sont habités : rien moins qu’une invitation au génocide de basse intensité

    • Pourquoi penser l’ouverture des frontières

      1Au XIXe siècle, il était plus facile de traverser l’Atlantique qu’il ne l’est aujourd’hui de traverser la Méditerranée. Si la traversée prenait davantage de temps, le prix du voyage et le nombre de migrants n’avaient rien de comparable avec l’actuelle traversée de la Méditerranée. En 1903 par exemple, plus de 12 000 migrants pouvaient arriver en une seule journée dans le seul port d’Ellis Island1. Les migrants européens s’entassaient par milliers dans l’entrepont des bateaux payant l’équivalent de 175 à 275 dollars pour une traversée pénible de 8 à 14 jours. On estime à plus de 55 millions le nombre de migrants européens qui ont ainsi traversé l’Atlantique entre 1840 et 1914 (Hatton et Williamson, 1998 ; Ferenczi et Willcox, 1929). À ceux-ci, il faut ajouter quelque 100 millions de migrants vers le sud et le nord de l’Asie (McKeown, 2004). Un siècle plus tard, avec 100 millions de migrants de plus pour une population mondiale trois fois plus élevée, les migrations sont vues comme un problème nécessitant de nouvelles régulations en dépit de la fermeture drastique des frontières.

      http://ethiquepublique.revues.org/1727

    • Résidence permanente et liberté de circulation : deux irréconciliables ?

      Dans le cadre d’une ouverture des frontières à l’échelle internationale, la question de la résidence à prévoir au sens légal est d’une importance cruciale. En effet, le statut juridique est devenu un incontournable dans les discussions sur la liberté de circulation, avec le système migratoire que nous connaissons aujourd’hui, gouverné par un contrôle strict et stratifié selon le type de migrant. Le présent article vise à examiner les manifestations contemporaines de ce contrôle et à formuler des pistes de solution sur le type de droit de résidence à prévoir advenant une ouverture des frontières. Nous explorerons tout d’abord les fondements de la liberté de circulation et des protections juridiques pour les migrants, pour ensuite passer en revue le traitement des résidents non citoyens dans l’expérience canadienne et américaine, dans celle de l’Union européenne et dans le cadre des phénomènes de migrations Sud-Sud afin de faire un compte-rendu pour résoudre la question portée en titre. En conclusion, une synthèse des observations sera effectuée pour tenter de réconcilier la notion de résidence avec le droit à la libre circulation.

      http://ethiquepublique.revues.org/1747

    • Liberté de circulation et #gouvernance mondiale des migrations

      Les politiques migratoires ont connu, depuis environ deux décennies, un processus d’internationalisation, qui les voit être débattues dans des structures intergouvernementales (Organisation des Nations Unies et organisations internationales notamment) et devenir ainsi un enjeu de ce que ces institutions qualifient souvent de « gouvernance mondiale ». Ces débats se caractérisent par une tonalité pro-immigration (pour des raisons démographiques et économiques), ainsi que par l’ambition de refonder les politiques migratoires sur la base de principes universels (comme le développement ou les droits de l’homme). La liberté de circulation n’y apparaît cependant pas, et n’est même pas reconnue comme un scénario digne d’être mentionné. Cet article émet l’hypothèse que, s’il existe des raisons politiques évidentes qui empêchent des organisations intergouvernementales de remettre en cause la souveraineté des États, cette omission relève également de deux biais qui caractérisent les débats internationaux sur les migrations. Un biais utilitariste d’abord, qui n’aborde pas la mobilité comme un droit mais comme une stratégie (de réduction de la pauvreté dans les pays de départ, et de croissance dans les pays de destination). Un biais sédentariste ensuite, qui célèbre et encourage la mobilité, mais sans remettre en cause le lien entre les migrants et leur pays d’origine. Dans les deux cas, la possibilité du choix de migrer comme une décision autonome relevant de la liberté de circuler n’est pas prise en compte. Il s’ensuit que la mobilité reste un objet de contrôle, qui doit être normativement discipliné et encadré.

      http://ethiquepublique.revues.org/1749

    • La liberté de circulation et d’installation des personnes : des droits à respecter, une perspective crédible pour un monde marqué par la #mobilité

      Face aux impasses des politiques migratoires et à leurs conséquences humaines dramatiques, l’urgence s’impose d’une nouvelle approche des migrations fondée sur une prise en compte de la réalité de la mobilité et de ses causes. Une telle approche se distingue par son appui sur le droit et le respect des droits. Elle se nourrit et s’articule sur les valeurs de liberté, de justice et de fraternité. Elle suppose la fondation d’une nouvelle gouvernance mondiale des migrations, dégagée de la myopie étatique, des idéologies du rejet de l’autre, instruite des erreurs et des excès du néo-libéralisme, visant à s’affranchir des phénomènes de domination comme des privilèges. La liberté de circulation et d’installation des personnes, droit reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, doit servir d’horizon à la conception et à la mise en œuvre de politiques migratoires à l’échelle mondiale.

      http://ethiquepublique.revues.org/1750

    • Le paradigme de la mobilité propose-t-il une perspective adéquate de l’immigration internationale ?

      Dans l’opinion publique, la mondialisation a ouvert les vannes de l’immigration internationale, les migrants circulant désormais aussi facilement que les capitaux et les marchandises. En phase avec cette représentation relevant du sens commun, le domaine de la migration internationale tend à subir l’influence des théories de la mobilité qui jouissent d’un véritable effet de mode. Cette pensée emprunte à des courants d’idées privilégiant l’effacement des frontières. Le concept de « mobilité » repose sur deux visions contradictoires. La première suppose que les populations se déplacent à travers les frontières pour vendre et négocier leurs « capital social » (éducation, formation professionnelle, expérience de travail), là où les avantages économiques et sociaux sont les plus grands. La seconde considère que les obstacles à la mobilité sont la cause de nouvelles inégalités et de nouvelles hiérarchies dans le système mondial. Critiques de ces visions, certains spécialistes de l’immigration internationale estiment que les facteurs historico-structurels à l’œuvre dans les pays d’émigration et d’immigration ont une plus grande pertinence explicative que le recours à la question de la circulation.

      http://ethiquepublique.revues.org/1751

    • Migrants: voici dix raisons d’ouvrir les frontières

      Une opinion de François Gemenne, politologue, chercheur et enseignant à l’Ulg (CEDEM) et à Sciences Po (Paris) et Michel Agier, Anthropologue, directeur de recherches à l’Institut de Recherche pour le Développement et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

      http://www.lalibre.be/debats/opinions/migrants-voici-dix-raisons-d-ouvrir-les-frontieres-55d6040335708aa4379f81c9

    • Alleviating Global Poverty: Labor Mobility, Direct Assistance, and Economic Growth - Working Paper 479

      Decades of programmatic experimentation by development NGOs combined with the latest empirical techniques for estimating program impact have shown that a well-designed, well-implemented, multi-faceted intervention can in fact have an apparently sustained impact on the incomes of the poor (Banerjee et al 2015). The magnitude of the income gains of the “best you can do” via direct interventions to raise the income of the poor in situ is about 40 times smaller than the income gain from allowing people from those same poor countries to work in a high productivity country like the USA. Simply allowing more labor mobility holds vastly more promise for reducing poverty than anything else on the development agenda. That said, the magnitude of the gains from large growth accelerations (and losses from large decelerations) are also many-fold larger than the potential gains from directed individual interventions and the poverty reduction gains from large, extended periods of rapid growth are larger than from targeted interventions and also hold promise (and have delivered) for reducing global poverty.

      https://www.cgdev.org/publication/alleviating-global-poverty-labor-mobility-direct-assistance-and-economic-grow
      #rapport

  • Les révolutions en Egypte et en Tunisie ; et si on parlait d’autres choses
    https://www.facebook.com/groups/1470260829906710
    Calendrier du Séminaire :

    1- Mercredi 08 octobre – Habib Ayeb, Vincent Battesti, François Ireton (organisateurs du séminaire) Présentation du séminaire : objectifs ; balisage de quelques approches et notions utilisables concernant les contextes, acteurs et déroulements des « révolutions » égyptienne et tunisienne.

    2- Mercredi 22 octobre – Jocelyne Dakhlia, Historienne, Directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) : « Crédits et discrédits des sciences sociales en révolution ».

    3- Mercredi 12 novembre – Raouf Saidi, Sociologue ruraliste, membre associé au LADYSS : « Autour des petites paysanneries de Sidi Bouzid ».

    4- Mercredi 26 novembre – Vincent Battesti, Anthropologue, Chargé de Recherches au CNRS/Muséum national d’histoire naturelle : « Les oasis : comment deux régions marginales (le Jérid en Tunisie et Siwa en Égypte) ont vécu socialement et économiquement la période révolutionnaire ? ».

    5- Mercredi 10 décembre – Marie Duboc, Sociologue, MCF à l’Université de Tübingen, Allemagne : « Un mouvement marginal ? Grèves ouvrières et contestation sociale en Égypte - 2005-2011 ».

    6- Mercredi 11 février – Richard Jacquemont, Professeur de littérature arabe moderne à l’Université d’Aix-Marseille : « La révolution en Égypte : une révolution culturelle ? ».

    7- Mercredi 25 février – Gilbert Achcar, Professeur d’études du développement et de relations internationales à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres : « Retour sur le soulèvement arabe : bilan d’une analyse ».

    8- Mercredi 11 mars – Mathilde Fautras, Géographe, Doctorante à l’Université Paris-Ouest-La Défense : « Espaces ruraux et révolution(s) dans la région de Sidi Bouzid ».

    9- Mercredi 25 mars – Hamza Meddeb, Politologue, Post-Doctorant à l’Institut Universitaire Européen de Florence : « La Tunisie des frontières : entre recomposition de la contrebande et enjeux sécuritaires ».

    10- Mercredi 8 avril – Mélanie Henry, Historienne, Doctorante à l’Université d’Aix-Marseille/IREMAM : « Mécanismes d’oubli et de mémoire d’insurrections : enquêter sur les soulèvements populaires de 1946 et 1977 à Alexandrie ».

    11- Mercredi 22 avril – Héla Youssfi, Sociologue des organisations, MCF en études du développement à l’Université Paris-Dauphine : « L’UGTT : acteur clé de la transition politique tunisienne : ombres et lumières ».

    12- Mercredi 6 mai – Agnès Deboulet, Sociologue urbaine, Professeur à l’Université Paris 8 à Saint-Denis : « Épreuves urbaines et participation communautaire après la révolution dans les quartiers populaires du Caire ».

    13- Mercredi 20 mai – Yasmine Moataz, Anthropologue, Doctorante à l’Université de Cambridge, UK : « A Union of Our Own : Small Farmers, Political Agency and the State in Revolutionary Times, Egypt ».

  • Chiens de garde d’hier et d’aujourd’hui
    http://ragemag.fr/chiens-de-garde-dhier-et-daujourdhui

    Un article qui mélange tout

    [Ci-gît une vidéo de C. Ockrent interrogée sur sa participation à Bilderberg sur France 2 le 2 février 2013] C’est ainsi que le Collège international de philosophie ou l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, à l’instar des #revues @Vacarme ou Multitudes, sont littéralement trustés par les disciples enamourés de l’auteur de Surveiller et punir. Sous les dehors de la subversion, ces nouveaux chiens de garde relaient les principales thématiques agitées par les bourgeoisies européennes, de l’éloge d’une liberté abstraite à celui du nomadisme (aujourd’hui rebaptisé « mobilité ») quand ils ne se livrent pas, tout simplement, à la célébration du #néolibéralisme le plus chimiquement pur.

    ... #cax #journalisme #entre_soi #bilderberg #critique_médias (pseudo)#philosophie #nizan #foucault etc.

    Sur Ockrent : http://seenthis.net/messages/113868
    http://seenthis.net/messages/126153