person:naomi oreskes

  • Changement climatique : le double discours d’Exxon Mobil

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/08/24/changement-climatique-le-double-discours-d-exxon-mobil_5175970_1652612.html

    Dès 1979, le pétrolier connaissait les effets des énergies fossiles, mais prétendait le contraire vis-à-vis du grand public

    Le document a beau dater de 1979, il n’a rien à envier aux textes les plus anxiogènes publiés aujourd’hui sur le changement climatique : « Au rythme actuel de leur combustion, les ressources fossiles provoqueront des effets environnementaux dramatiques avant 2050. » Qui produisait ce genre de littérature voilà près de quatre décennies, dix ans avant la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ?

    Ce n’est ni une organisation écologiste, ni un gouvernement, ni une agence des Nations unies, mais les scientifiques du pétrolier Exxon – célèbre pour avoir financé, des années durant, le mouvement climatosceptique américain. Le texte en question n’était pas destiné à être rendu public : il fait partie des dizaines de documents internes de l’entreprise révélés en 2015 par le site InsideClimate News et le Los Angeles Times, montrant que les cadres de la société avaient une connaissance fine du risque climatique dès le début des années 1980.

    Dans une étude publiée mercredi 23 août par la revue Environmental Research Letters, Geoffrey Supran et Naomi Oreskes, deux historiens des sciences de l’université Harvard (Cambridge), ont comparé ces documents confidentiels – ainsi que d’autres textes rédigés par des chercheurs d’Exxon pour des colloques ou des revues savantes – à ceux que le pétrolier destinait au grand public sur le réchauffement. Ils ont ainsi étudié plus de 150 documents scientifiques produits entre 1977 et 2014 par Exxon, Mobil ou ExxonMobil – le fruit de la fusion des deux entreprises en 1998 – et les publirédactionnels publiés par ces sociétés dans le New York Times au cours de la même période.

    Publi-rédactionnel publié par la société Mobil en 1996 dans le New York Times.

    Selon les auteurs, « en tenant compte des expressions de doute raisonnable, 83 % des articles scientifiques et 80 % des documents internes [de l’entreprise] reconnaissent que le changement climatique est réel et causé par l’homme, contre seulement 12 % de ses publirédactionnels, dont 81 % expriment au contraire des doutes » sur la réalité du phénomène ou sur sa cause anthropique. « Etant donné cette divergence, nous concluons qu’ExxonMobil a trompé le public », ajoutent les auteurs.

    Le double langage est parfois saisissant. Ainsi, en 1982, un document interne d’Exxon, faisant état des débats en cours dans la communauté scientifique sur le sujet, indique : « Notre meilleure estimation est que le doublement de la concentration atmosphérique actuelle [de CO2] pourrait élever la température moyenne d’environ 1,3 °C à 3,1 °C. » Or, en 1997, alors que le réchauffement anthropique n’est déjà plus une simple projection mais une réalité mesurable, Mobil fait paraître un communiqué assurant, entre autres : « Les scientifiques ne peuvent pas prédire avec certitude si les températures augmenteront, ni de combien, ni où les changements se produiront. »

    Publi-rédactionnel publié en mars 2000 par la société Exxon Mobil, dans le New York Times.

    Dans les années 1990 et 2000, ExxonMobil s’offre avec régularité ces publi-informations, évoquant systématiquement la science climatique comme « incertaine », trop en tout cas pour justifier des mesures. « Il ne faut pas mettre la charrue politique avant les bœufs scientifiques », argumentait l’un de ces textes.

    Pour ExxonMobil, jamais des travaux d’histoire des sciences n’ont eu un enjeu aussi considérable. En effet, la révélation des documents internes du pétrolier a déclenché en 2015 l’ouverture de plusieurs enquêtes aux Etats-Unis. L’agence fédérale de contrôle des marchés financiers, de même que l’Etat de New York, cherche à savoir si l’entreprise a délibérément trompé les investisseurs en leur cachant certaines informations dont elle avait connaissance. D’autres plaintes ont été récemment déposées, en particulier par des communautés touchées par l’élévation du niveau de la mer, estimant que le pétrolier a contribué à dissimuler la réalité des risques climatiques.

    Pour sa défense, ExxonMobil a mis en ligne, voilà plus d’un an, une série de documents scientifiques produits par ses propres chercheurs, arguant que la compagnie avait au contraire contribué à la connaissance du climat. « Nous ne contestons pas cela, mais il y a très peu de monde qui dispose d’un accès à la littérature scientifique et très peu disposant des compétences pour comprendre cette littérature, rétorque Geoffrey Supran. Au contraire, les publirédactionnels étaient destinés à toucher des millions de personnes et manifestaient la volonté de l’entreprise de maintenir le public et les responsables politiques dans l’ignorance des résultats de la science. » ExxonMobil n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde.

  • #Perturbateurs_endocriniens : halte à la manipulation de la science
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/29/halte-a-la-manipulation-de-la-science_5039860_3232.html

    Près de cent scientifiques dénoncent la #fabrication_du_doute par les industriels, déjà à l’œuvre dans la lutte contre le changement climatique.
    […]
    Une lutte comparable fait actuellement rage autour de la nécessaire réduction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. La Commission européenne s’apprête à mettre en place la première réglementation au monde sur le sujet. Bien que de nombreux pays aient également manifesté leur inquiétude à l’égard de ces produits chimiques, aucun n’a instauré de réglementation qui les encadrerait globalement.

    #paywall

    • Depuis des décennies, la science est la cible d’attaques dès lors que ses découvertes touchent de puissants intérêts commerciaux. Des individus dans le déni de la science ou financés par des intérêts industriels déforment délibérément des preuves scientifiques afin de créer une fausse impression de controverse. Cette manufacture du doute a retardé des actions préventives et eu de graves conséquences pour la santé des populations et l’environnement.

      Les « marchands de doute » sont à l’œuvre dans plusieurs domaines, comme les industries du tabac et de la pétrochimie ou le secteur agrochimique. A elle seule, l’industrie pétrochimique est la source de milliers de produits toxiques et contribue à l’augmentation massive des niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique, à l’origine du changement climatique.

      La lutte pour la protection du climat est entrée dans une nouvelle ère avec l’accord de Paris de 2015, malgré la farouche opposition de climatosceptiques sourds au consensus établi par les scientifiques engagés pour travailler dans l’intérêt général.

      Une lutte comparable fait actuellement rage autour de la nécessaire réduction de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. La Commission européenne s’apprête à mettre en place la première réglementation au monde sur le sujet. Bien que de nombreux pays aient également manifesté leur inquiétude à l’égard de ces produits chimiques, aucun n’a instauré de réglementation qui les encadrerait globalement.

      JAMAIS L’HUMANITÉ N’A ÉTÉ CONFRONTÉE À UN FARDEAU AUSSI IMPORTANT DE MALADIES EN LIEN AVEC LE SYSTÈME HORMONAL

      Jamais l’humanité n’a été confrontée à un fardeau aussi important de maladies en lien avec le système hormonal : cancers du sein, du testicule, de l’ovaire ou de la prostate, troubles du développement du cerveau, diabète, obésité, non-descente des testicules à la naissance, malformations du pénis et détérioration de la qualité spermatique.

      La très grande majorité des scientifiques activement engagés dans la recherche des causes de ces évolutions préoccupantes s’accordent pour dire que plusieurs facteurs y contribuent, dont les produits chimiques capables d’interférer avec le système hormonal.

      Des sociétés savantes signalent que ces produits chimiques, appelés les perturbateurs endocriniens, constituent une menace mondiale pour la santé. Parmi ceux-ci : les retardateurs de flamme présents dans les meubles et l’électronique, les agents plastifiants dans les matières plastiques et les produits d’hygiène, ou encore les résidus de pesticides dans notre alimentation. Ils peuvent interférer avec les hormones naturelles lors de périodes critiques du développement, pendant la grossesse ou la puberté, lorsque notre organisme est particulièrement vulnérable.

      Une réglementation nécessaire

      On ne peut faire face à ce fardeau croissant de maladies à l’aide de meilleurs traitements médicaux : non seulement ces traitements n’existent pas toujours, mais les effets des perturbateurs endocriniens sur la santé sont bien souvent irréversibles. Les possibilités de réduire notre exposition à un niveau individuel en évitant certains produits de consommation sont, elles aussi, limitées. La plupart de ces substances atteignent notre organisme par le biais de notre alimentation.

      Seule solution pour enrayer la hausse des maladies liées au système hormonal : prévenir l’exposition aux produits chimiques à l’aide une réglementation plus efficace. Or le projet d’établir une réglementation de ce type dans l’Union européenne est activement combattu par des scientifiques fortement liés à des intérêts industriels, produisant l’impression d’une absence de consensus, là où il n’y a pourtant pas de controverse scientifique. Cette même stratégie a été utilisée par l’industrie du tabac, contaminant le débat, semant le doute dans la population et minant les initiatives des dirigeants politiques et des décideurs pour développer et adopter des réglementations plus efficaces.

      Les discussions sur le changement climatique et sur les perturbateurs endocriniens ont toutes deux souffert de cette déformation des preuves scientifiques par des acteurs financés par l’industrie.

      La plupart des scientifiques pensent qu’exprimer publiquement leur point de vue sur des questions politiques et participer aux débats de société pourrait compromettre leur objectivité et leur neutralité. Ce serait effectivement inquiétant si nos opinions politiques obscurcissaient notre jugement scientifique. Mais ce sont ceux qui nient la science qui laissent leurs opinions politiques obscurcir leur jugement. Avec, pour conséquence, des dommages irréparables. La manipulation de la science concernant les effets de la fumée du tabac a coûté des millions de vies. Nous ne devons pas refaire la même erreur.

      Une urgence

      Nous considérons qu’il n’est plus acceptable de nous taire. En tant que scientifiques, nous avons en fait l’obligation de participer au débat et d’informer le public. Nous avons la responsabilité de rendre visibles les implications de nos travaux pour la société et les générations futures, et d’attirer l’attention sur les graves dangers qui nous menacent.

      Les enjeux sont importants, et l’action politique pour endiguer l’exposition aux perturbateurs endocriniens et les conséquences des émissions de gaz à effet de serre est devenue une urgence.

      Scientifiques spécialistes des perturbateurs endocriniens ou du changement climatique, nous avons uni nos forces, car un grand nombre d’actions essentielles à la limitation des effets des perturbateurs endocriniens contribueront également à lutter contre le changement climatique.

      La plupart des substances chimiques synthétisées par l’homme sont des dérivés de combustibles fossiles produits par l’industrie pétrochimique. Une réduction de la quantité de pétrole raffiné permettra aussi de réduire la quantité de sous-produits utilisés dans les plastiques et celle de plastifiants : ces produits chimiques compromettent la santé reproductive masculine et contribuent au risque de certains cancers.

      Une réduction de la dépendance aux combustibles fossiles et un encouragement au développement des énergies alternatives entraîneront non seulement une baisse des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de celles de mercure. Ce dernier, un contaminant issu du charbon, émis dans l’air et accumulé dans le poisson, finit par atteindre nos organismes et compromet le développement du cerveau.

      Créer l’équivalent du GIEC

      Bien que de nombreux Etats aient exprimé la volonté politique de traiter le problème des gaz à effet de serre, la traduction des connaissances scientifiques sur le changement climatique en action politique effective a été bloquée, notamment à cause de la désinformation du public et des dirigeants. Les gouvernements sont déjà en retard. Il est important de ne pas répéter ces erreurs avec les perturbateurs endocriniens, et d’apprendre de l’expérience des scientifiques du climat et de la recherche en santé publique.

      DANS LA PRATIQUE, IL SERA TRÈS DIFFICILE DE RECONNAÎTRE UNE SUBSTANCE DANGEREUSE COMME PERTURBATEUR ENDOCRINIEN DANS L’UNION EUROPÉENNE

      La Commission européenne a maintenant l’opportunité de choisir des instruments de réglementation qui pourront fixer de nouveaux standards pour le monde entier afin de nous protéger des effets nocifs des perturbateurs endocriniens.

      Nous sommes cependant préoccupés par les options réglementaires que propose aujourd’hui Bruxelles, très éloignées des mesures nécessaires pour protéger notre santé et celle des générations futures.

      Les options proposées pour identifier les perturbateurs endocriniens requièrent un niveau de preuve bien plus élevé que pour d’autres substances dangereuses, comme celles cancérigènes. Dans la pratique, il sera très difficile de reconnaître une substance dangereuse comme perturbateur endocrinien dans l’Union européenne.

      Des actions urgentes sont nécessaires sur les deux thèmes. Pour cette raison, nous appelons au développement et à la mise en œuvre de mesures qui s’attaqueraient aux perturbateurs endocriniens et au changement climatique de façon coordonnée.

      Un moyen efficace pourrait être la création, sous les auspices de l’Organisation des Nations unies, d’un groupe ayant le même statut international et les mêmes prérogatives que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ce groupe serait chargé d’évaluer les connaissances scientifiques destinées aux responsables politiques dans l’intérêt général et mettrait la science à l’abri de l’influence des intérêts privés. Nous le devons aux générations qui vivront demain.

      Les premiers signataires de ce texte sont : Andreas Kortenkamp, université Brunel (Royaume-Uni) ; Barbara Demeneix, CNRS/Muséum national d’histoire naturelle ; Rémy Slama, Inserm, université Grenoble-Alpes ; Edouard Bard, Collège de France ; Ake Bergman, université de Stockholm (Suède) ; Paul R. Ehrlich, université Stanford (Etats-Unis) ; Philippe Grandjean, Harvard Chan School of Public Health (Etats-Unis) ; Michael E. Mann, université Penn State (Etats-Unis) ; John P. Myers, université Carnegie Mellon (Etats-Unis) ; Naomi Oreskes, université Harvard (Etats-Unis) ; Eric Rignot, université de Californie (Etats-Unis) ; Thomas Stocker, université de Berne (Suisse) ; Kevin Trenberth, National Centre for Atmospheric Research (Etats-Unis) ; Carl Wunsch, Massachusetts Institute of Technology (Etats-Unis) ; et R. Thomas Zoeller, université du Massachusetts à Amherst (Etats-Unis).

      Sont également signataires de ce texte
      Ernesto Alfaro-Moreno, centre de recherche Swetox (Suède) ; Anna Maria Andersson, Rigshospitalet (Danemark) ; Natalie Aneck-Hahn, université de Pretoria (Afrique du Sud) ; Patrik Andersson, université d’Umeå (Suède) ; Michael Antoniou, King’s College (Royaume-Uni) ; Thomas Backhaus, université de Göteborg (Suède) ; Robert Barouki, université Paris-Descartes (France) ; Alice Baynes, université Brunel (Royaume-Uni) ; Bruce Blumberg, université de Californie à Irvine (Etats-Unis) ; Carl-Gustaf Bornehag, université de Karlstad (Suède) ; Riana Bornman, université de Pretoria (Afrique du Sud) ; Jean-Pierre Bourguignon, université de Liège (Belgique) ; François Brion, Ineris (France) ; Marie-Christine Chagnon, Inserm (France) ; Sofie Christiansen, université Technique du Danemark (Danemark) ; Terry Collins, université Carnegie Mellon (Etats-Unis) ; Sylvaine Cordier, Irset (France) ; Xavier Coumol, université Paris-Descartes (France) ; Susana Cristobal, université de Linköping (Suède) ; Pauliina Damdimopoulou, hôpital universitaire Karolinska (Suède) ; Steve Easterbrook, université de Toronto (Canada) ; Sibylle Ermler, université Brunel (Royaume-Uni) ; Silvia Fasano, université de Campania - Luigi Vanvitelli (Italie) ; Michael Faust, F + B Environmental Consulting (Allemagne) ; Marieta Fernandez, université de Grenade (Espagne) ; Jean-Baptiste Fini, CNRS/Muséum national d’histoire naturelle (France) ; Steven G. Gilbert, Institute of neurotoxicology & neurological disorders (Etats-Unis) ; Andrea Gore, université du Texas (Etats-Unis) ; Eric Guilyardi, université de Reading (Royaume-Uni) ; Åsa Gustafsson, Swetox (Suède) ; John Harte, université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) ; Terry Hassold, université d’Etat de Washington (Etats-Unis) ; Tyrone Hayes, université de Californie à Berkeley (Etats-Unis) ; Shuk-Mei Ho, université de Cincinnati (Etats-Unis) ; Patricia Hunt, université d’Etat de Washington (Etats-Unis) ; Olivier Kah, université de Rennes (France) ; Harvey Karp, université de Californie du Sud (Etats-Unis) ; Tina Kold Jensen, université du Danemark du Sud (Danemark) ; Sheldon Krimsky, université Tufts (Etats-Unis) ; Henrik Kylin, université de Linköping (Suède) ; Susan Jobling, université Brunel (Royaume-Uni) ; Maria Jönsson, université d’Uppsala (Suède) ; Bruce Lanphear, université Simon Fraser (Canada) ; Juliette Legler, université Brunel (Royaume-Uni) ; Yves Levi, université Paris Sud (France) ; Olwenn Martin, université Brunel (Royaume-Uni) ; Angel Nadal, université Miguel Hernández (Espagne) ; Nicolas Olea, université de Grenade (Espagne) ; Peter Orris, université de l’Illinois (Etats-Unis) ; David Ozonoff, université de Boston (Etats-Unis) ; Martine Perrot-Applanat, Inserm (France) ; Jean-Marc Porcher, Ineris (France) ; Christopher Portier, Thun, (Suisse) ; Gail Prins, université de l’Illinois (Etats-Unis) ; Henning Rodhe, université de Stockholm (Suède) ; Edwin J. Routledge, université Brunel (Royaume-Uni) ; Christina Rudén, université de Stockholm (Suède) ; Joan Ruderman, Harvard Medical School (Etats-Unis) ; Joelle Ruegg, institut Karolinska (Suède) ; Martin Scholze, université Brunel (Royaume-Uni) ; Elisabete Silva, université Brunel (Royaume-Uni) ; Niels Eric Skakkebaek, Rigshospitalet (Danemark) ; Olle Söder, institut Karolinska (Suède) ; Carlos Sonnenschein, université Tufts (Etats-Unis) ; Ana Soto, université Tufts (Etats-Unis) ; Shanna Swann, Icahn School of Medicine (Etats-Unis) ; Giuseppe Testa, université de Milan (Italie) ; Jorma Toppari, université de Turku (Finlande) ; Leo Trasande, université de New York (Etats-Unis) ; Diana Ürge-Vorsatz, université d’Europe centrale (Hongrie) ; Daniel Vaiman, Inserm (France) ; Laura Vandenberg, université du Massachusetts, (Etats-Unis) ; Anne Marie Vinggaard, université technique du Danemark (Danemark) ; Fred vom Saal, université du Missouri (Etats-Unis) ; Jean-Pascal van Ypersele, université catholique de Louvain (Belgique) ; Bernard Weiss, université de Rochester (Etats-Unis) ; Wade Welshons, université de Missouri (Etats-Unis) ; Tracey Woodruff, université de Californie à San Francisco (Etats-Unis).

  • J’ai déjà compilé ici les articles sur le thème de la collapsologie, la catastrophe imminente, sa date, ses causes etc. :
    https://seenthis.net/messages/499739
    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun

    En fait c’est plus ou moins une conséquence d’une littérature plus scientifique sur le thème de l’anthropocène, cette nouvelle ère géologique façonnée par l’humain. Si cette théorie, et le lien qu’elle aurait avec la collapsologie, est discutée, un retour sur les premiers articles est nécessaire. En effet, ce terme n’est pas sorti de nulle part et la plupart de ces articles, co-écrits pas de nombreux chercheurs, compilent des quantités impressionnantes de résultats qui pointent toutes dans la même direction : nous allons dans le mur...
    #Anthropocene #Anthropocène

    Paul J. Crutzen and Eugene F. Stoermer "The “Anthropocene”" Global Change Newsletter 41:17-18 (2000)
    http://www.igbp.net/download/18.316f18321323470177580001401/1376383088452/NL41.pdf

    Paul J. Crutzen "Geology of mankind" Nature 415:23 (2002)
    http://www.geo.utexas.edu/courses/387h/PAPERS/Crutzen2002.pdf

    Johan Rockström, Will Steffen, Kevin Noone, Åsa Persson, F. Stuart Chapin, III, Eric F. Lambin, Timothy M. Lenton, Marten Scheffer, Carl Folke, Hans Joachim Schellnhuber, Björn Nykvist, Cynthia A. de Wit, Terry Hughes, Sander van der Leeuw, Henning Rodhe, Sverker Sörlin, Peter K. Snyder, Robert Costanza, Uno Svedin, Malin Falkenmark, Louise Karlberg, Robert W. Corell, Victoria J. Fabry, James Hansen, Brian Walker, Diana Liverman, Katherine Richardson, Paul Crutzen and Jonathan A. Foley "A safe operating space for humanity" Nature 461:472–475 (2009)
    http://pubs.giss.nasa.gov/docs/2009/2009_Rockstrom_ro02010z.pdf

    Will Steffen, Åsa Persson, Lisa Deutsch, Jan Zalasiewicz, Mark Williams, Katherine Richardson, Carole Crumley, Paul Crutzen, Carl Folke, Line Gordon, Mario Molina, Veerabhadran Ramanathan, Johan Rockström, Marten Scheffer, Hans Joachim Schellnhuber, and Uno Svedin "The Anthropocene : from global change to planetary stewardship" AMBIO 40:739–761 (2011).
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3357752/pdf/13280_2011_Article_185.pdf

    Jan Zalasiewicz, Mark Williams, Alan Haywood and Michael Ellis The Anthropocene : a new epoch of geological time ? Phil. Trans. R. Soc. A 369:835–841 (2011)
    http://rsta.royalsocietypublishing.org/content/369/1938/835.full.pdf

    Gaia Vince, An Epoch Debate, Science 334:32-37 (2011)
    http://sandpaw.weblogs.anu.edu.au/files/2012/06/An-Epoch-Debate.pdf

    Erle C. Ellis, Anthropogenic transformation of the terrestrial biosphere, Phil. Trans. R. Soc. A 369:1010-1035 (2011)
    http://ecotope.org/People/ellis/papers/ellis_2011.pdf

    Anthony D. Barnosky, Elizabeth A. Hadly, Jordi Bascompte, Eric L. Berlow, James H. Brown, Mikael Fortelius, Wayne M. Getz, John Harte, Alan Hastings, Pablo A. Marquet, Neo D. Martinez, Arne Mooers, Peter Roopnarine, Geerat Vermeij, John W. Williams, Rosemary Gillespie, Justin Kitzes, Charles Marshall, Nicholas Matzke, David P. Mindell, Eloy Revilla and Adam B. Smith « Approaching a state shift in Earth’s biosphere », Nature 486:52-58 (2012)
    http://ib.berkeley.edu/labs/barnosky/Barnoskyetal_nature_v486_n7401.pdf

    Des articles plus récents :

    Richard Monastersky "Anthropocene : The human age", Nature 519:144-147 (2015)
    http://www.nature.com/polopoly_fs/1.17085!/menu/main/topColumns/topLeftColumn/pdf/519144a.pdf

    Simon L. Lewis and Mark A. Maslin "Defining the Anthropocene", Nature 519:171-180 (2015)
    http://anthropoceneinstitute.com/sites/default/files/Nature_Defining%20Anthropocene.pdf

    Colin N. Waters, Jan Zalasiewicz, Colin Summerhayes, Anthony D. Barnosky, Clément Poirier, Agnieszka Gałuszka, Alejandro Cearreta, Matt Edgeworth, Erle C. Ellis, Michael Ellis, Catherine Jeandel, Reinhold Leinfelder, J. R. McNeill, Daniel deB. Richter, Will Steffen, James Syvitski, Davor Vidas, Michael Wagreich, Mark Williams, An Zhisheng, Jacques Grinevald, Eric Odada, Naomi Oreskes and Alexander P. Wolfe "The Anthropocene is functionally and stratigraphically distinct from the Holocene" Science 351 (2016)
    http://faculty.eas.ualberta.ca/wolfe/eprints/Waters_et_al_2016.pdf

    Clive Hamilton "Define the Anthropocene in terms of the whole Earth" Nature 536:251 (2016)
    http://www.nature.com/polopoly_fs/1.20427!/menu/main/topColumns/topLeftColumn/pdf/536251a.pdf

    Autres articles sur le même sujet abordés sur seenthis :

    L’apocalypse et l’anthropocène
    entretien de Joseph Confavreux et Thibault Henneton avec Jean-Baptiste Fressoz, Vacarme, le 4 novembre 2013
    http://www.vacarme.org/article2301.html

    Introduction à l’histoire environnementale
    Jean-Batiste Fressoz, Frédéric Graber, Fabien Locher et Grégory Quenet, La Découverte, Repères, 2014
    https://seenthis.net/messages/514161

    800 000 ans de hausse du taux de CO2 dans l’air
    Audrey Garric, Le Monde, le 9 mai 2014
    https://seenthis.net/messages/255574

    See How Humans Have Reshaped the Globe With This Interactive Atlas
    Esri and Victoria Jaggard, Smithsonian, le 8 octobre 2014
    https://seenthis.net/messages/487592

    L’Homme a fait entrer la Terre dans une nouvelle époque géologique
    Pierre Le Hir, Le Monde, le 16 janvier 2015
    https://seenthis.net/messages/332016

    Anthropocène ou pas ?
    Rémi Sussan, Internet Actu, le 5 mai 2015
    https://seenthis.net/messages/367335

    Avis de tempête sur le climat ? (2/4) : L’anthropocène : par-delà nature et culture
    Adèle Van Reeth et Philippe Descola, France Culture, le 15 septembre 2015
    https://seenthis.net/messages/408840

    Sixteen years of change in the global terrestrial human footprint and implications for biodiversity conservation
    Oscar Venter, Eric W. Sanderson, Ainhoa Magrach, James R. Allan, Jutta Beher, Kendall R. Jones, Hugh P. Possingham, William F. Laurance, Peter Wood, Balázs M. Fekete, Marc A. Levy and James E. M. Watson, Nature Communications 7 (2015)
    https://seenthis.net/messages/519461

    Where in the World Is the Anthropocene ?
    Hannah Waters, Smithsonian, le 30 août 2016
    https://seenthis.net/messages/520441

    The Anthropocene Is Here : Humanity Has Pushed Earth Into a New Epoch
    Deirdre Fulton, Common Dreams, le 30 août 2016
    https://seenthis.net/messages/520010

    L’Anthropocène et l’esthétique du sublime
    Jean-Baptiste Fressoz, Mouvements, le 16 septembre 2016
    https://seenthis.net/messages/527997

    A suivre...

    #recension

  • Les marchands de doute, de Naomi Oreskes et Erick Conway

    http://www.les-crises.fr/les-marchands-de-doute

    La physique nous dit que si le Soleil était la cause du réchauffement global – ce que certains sceptiques continuent de croire –, la stratosphère et la troposphère verraient toutes deux leur température augmenter car la chaleur arrive par le haut. Mais si les gaz à effet de serre émis par la surface et piégés pour l’essentiel dans la basse atmosphère sont la cause du réchauffement, alors on s’attend à ce que la troposphère se réchauffe et que la stratosphère se refroidisse.
    Santer et ses collègues ont montré qu’il en est bien ainsi : la troposphère se réchauffe et la stratosphère se refroidit.

    Depuis que des scientifiques ont commencé à expliquer que le climat se réchauffe – et que les activités humaines en sont probablement la cause –, des gens ont mis en doute les données et les preuves, et ont attaqué les scientifiques qui les collectent et les interprètent. Et personne n’a été plus violemment attaqué que Ben Santer, et de façon aussi déloyale.

    QUELQUES ANNÉES PLUS TARD, en lisant son journal du matin, Santer tomba sur un article qui relatait la façon dont des scientifiques avaient participé à une opération organisée par l’industrie du tabac dans le but de discréditer tout élément scientifi que reliant le tabac au cancer. L’idée, expliquait l’article, était de « maintenir la controverse active ». Tant qu’il y avait un doute sur le lien causal, l’industrie du tabac pourrait éviter d’être poursuivie en justice et échapper à toute régulation.

    Santer trouva que cette histoire ressemblait étrangement à la sienne. Il avait raison. Mais il y avait plus. Non seulement la tactique était la même, mais les gens aussi étaient les mêmes . Les attaques les plus virulentes contre lui avaient été menées par deux physiciens en retraite, deux Fred : Frederick Seitz et S. (Siegfried) Fred Singer.

    Tous deux étaient des « faucons » extrémistes, profondément persuadés de la gravité de la menace soviétique et de la nécessité de défendre les États-Unis par le déploiement d’armes de haute technologie. Tous deux participaient à un think tank conservateur de Washington, l’Institut George C. Marshall, fondé pour promouvoir l’Initiative de défense stratégique de Ronald Reagan (SDI, ou « Guerre des étoiles »). Et tous deux avaient naguère travaillé pour l’industrie du tabac, l’aidant à instiller le doute quant aux risques mortels du tabagisme.

  • L’effondrement de la civilisation occidentale
    http://www.editionslesliensquiliberent.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=89

    Deux des plus grands intellectuels aux U.S.A. se posent dans cet essai de prospective la question suivante : pourquoi restons-nous inactifs, alors que nous disposons d’informations scientifiques robustes sur le #changement_climatique et que nous savons quels terribles événements vont suivre ?

    Nous sommes en 2093, avènement de l’ « Age de la Pénombre », et les deux historiens futurs se retournent sur leur passé - qui est notre présent et notre avenir (possible). Tout avait pourtant bien commencé avec la création du #GIEC en 1988. Mais rapidement le « déni » se répand en faisant valoir l’incertitude des données scientifiques. Les effets du changement climatique s’intensifient, et en 2023, l’année de l’« été perpétuel », il y a 500 000 morts et 500 milliards de dollars de perte. La frénésie pour les énergies fossiles amène les dirigeants à saisir les notes scientifiques sur la fuite de pétrole Bp en 2011. Puis la loi dite de « négation de la hausse du niveau de la mer » est adoptée par certains états. Mais rien n’y fait. La nature se déchaine sans que les mesures nécessaires ne soient prises. Pendant l’été 2041, des vagues de chaleur sans précédent détruisent les récoltes. Panique, émeutes, migration de masse, hausse explosive des populations d’insectes, épidémies. L’#ordre_social s’effondre dans les années 1950 et les gouvernants, acquis à l’idéologie néolibérale, se retrouvent désarmés devant la nécessité d’une intervention massive de l’état…

    En imaginant la situation vers laquelle l’humanité s’oriente si rien n’est fait, les auteurs démontrent magistralement le double piège dans lesquels la civilisation occidentale est en train de tomber. Deux idéologies inhibantes dominent : le #positivisme et le #fondamentalisme_de_marché. Quand les effets du Grand #Effondrement se sont fait sentir, les démocraties n’ont d’abord pas voulu, puis pas pu faire face à la crise. Se trouvant dénué de l’infrastructure et de la capacité organisationnelle pour lutter.

    #climat #prospective

  • La fable du DDT - Stéphane Foucart (Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/04/25/la-fable-du-ddt_4407690_3232.html?xtmc=ddt_foucart&xtcr=1

    [selon James] Lovelock, l’inconséquence écologiste aurait, dans les années 1970, poussé à l’interdiction d’un insecticide-miracle – le célèbre DDT –, rendant ainsi impossible la lutte contre l’anophèle, le moustique vecteur du paludisme.

    Le problème est que cette histoire est parfaitement imaginaire. (...)

    La fable relayée par le grand biologiste britannique a pourtant été décortiquée et réfutée de longue date par une multitude d’enquêtes journalistiques et des travaux d’historiens des sciences – notamment ceux de Naomi Oreskes (université d’Harvard). Elle a été fabriquée de toutes pièces, dans les années 1990, dans les cercles néoconservateurs américains, sous la volonté et l’impulsion d’industriels emmenés par Philip Morris. Enoncée sans fard dans certains des mémos secrets du cigarettier rendus publics par décision de justice (voir, par exemple, http://legacy.library.ucsf.edu/tid/xvp83c00), l’idée était de populariser une histoire édifiante à même de discréditer les défenseurs de la santé et de l’environnement et leur cortège d’exigences, qui sont autant d’entraves à la bonne marche des affaires.

    #DDT #environnement #paludisme #désinformation

  • #Climat : un sceptique au Collège de France | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/161213/climat-un-sceptique-au-college-de-france?onglet=full #paywall mais on peut libérer

    C’est exactement la stratégie des réseaux climato-sceptiques américains, ces « marchands de doute » étudiés par les historiens Naomi Oreskes et Erik Conway dans leur livre http://www.mediapart.fr/journal/international/031110/climat-le-business-du-doute : fabriquer l’apparence de la #controverse sur un sujet très consensuel parmi les scientifiques, créer un débat qui n’existe pas parmi les experts.

    Or la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère n’a jamais été aussi énorme qu’aujourd’hui, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son dernier rapport (voir ici). En dépit de la signature du protocole de Kyoto en 1997, le réchauffement de l’atmosphère s’est aggravé depuis 1990. Pire encore, la hausse des émissions de CO2 survenue entre 2011 et 2012 est supérieure au taux moyen d’accroissement des dix dernières années.

    #gaz_de_schiste

    « Je trouve totalement ridicule, irrationnel, politiquement orienté, c’est contraire à l’idée que je me fais de l’humanité, de ne pas vouloir connaître » ce que contiennent nos sous-sols, s’emporte Marc Fontecave, au téléphone. Il fait partie, avec Vincent Courtillot, du groupe de travail de l’Académie des sciences qui vient de publier un avis favorable à la recherche de gaz de schiste sur le territoire national. On y lit que « les conséquences positives pour l’économie qui pourraient résulter, pour la France, d’un développement des gaz et des huiles de roche-mère sont trop importantes dans la situation de crise actuelle pour qu’on puisse rejeter a priori, sans un examen attentif, cette ressource potentielle ».

  • Par prudence, le GIEC aurait sous-estimé les effets du réchauffement
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/09/28/par-prudence-les-experts-du-giec-auraient-sous-estime-les-effets-du-rechauff

    Pour quelles raisons le GIEC tend-il souvent à minimiser la menace ? L’implication des gouvernements dans le processus du GIEC y contribue sans doute, dit en substance Naomi Oreskes. Cependant, d’autres éléments suggèrent que les communautés scientifiques sont, en elles-mêmes, très conservatrices. Dans leur étude, les auteurs évoquent même un « principe de moindre étonnement », selon lequel une hypothèse ou un résultat a plus de chances d’être accepté s’il ne heurte pas par ses aspects spectaculaires ou dramatiques.

    #flippant

  • Par prudence, le GIEC aurait sous-estimé les effets du réchauffement

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/09/28/par-prudence-les-experts-du-giec-auraient-sous-estime-les-effets-du-rechauff

    Sur d’autres sujets comme le lien entre des événements météorologiques extrêmes et le réchauffement ou le stockage de chaleur dans l’océan, la même « prudence » du GIEC est observée. Ce « conservatisme scientifique » ne se manifeste pas seulement dans les prévisions des effets du réchauffement. Il se retrouve également dans la manière dont les experts du climat anticipent le rythme à venir des émissions humaines de gaz à effet de serre. En 1999, le GIEC avait ainsi élaboré différents scénarios de développement économique – des plus sobres aux plus émetteurs. En définitive, c’est le pire de tous ces scénarios qui s’est réalisé dans la décennie qui a suivi. Les experts n’étaient pas parvenus à imaginer pire situation que la réalité.

    Pour quelles raisons le GIEC tend-il souvent à minimiser la menace ? L’implication des gouvernements dans le processus du GIEC y contribue sans doute, dit en substance Naomi Oreskes. Cependant, d’autres éléments suggèrent que les communautés scientifiques sont, en elles-mêmes, très conservatrices. Dans leur étude, les auteurs évoquent même un « principe de moindre étonnement », selon lequel une hypothèse ou un résultat a plus de chances d’être accepté s’il ne heurte pas par ses aspects spectaculaires ou dramatiques.

    L’un des auteurs du deuxième rapport, qui a été rendu en 1995, raconte volontiers qu’une discussion très « politique » opposa les scientifiques sur le choix des mots à utiliser pour décrire l’empreinte du réchauffement anthropique, qui venait alors d’être détectée : était-elle « appréciable » ou « discernable » ? « C’est le mot discernable, qui fut retenu, raconte Naomi Oreskes. Le terme n’est pas faux, mais c’est clairement le plus faible des deux. »