• #A_Rapist_in_Your_Path’ : Exploring a new feminist #anthem

    In this new podcast episode, Olivia Stanek, recent graduate of the University of Warwick, introduces us to a feminist protest anthem that has swept across the globe, pointing the finger back at the State as the source of discrimination against women.


    https://lacuna.org.uk/podcasts/a-rapist-in-your-path-exploring-a-new-feminist-anthem

    #UN_VIOLADOR_EN_TU_CAMINO #el_violador_eres_tu #violador_eres_tu #féminisme #résistance
    #chanson #musique #musique_et_politique #viol #femmes #féminisme #chili #police #hymne #femmes #culture_du_viol #art_et_politique
    #podcast
    –—

    voir aussi le fil de discussion initié par @rezo sur cette #chanson / #performance :
    https://seenthis.net/messages/813063

    et ici, un fil de @val_k :
    "#Las_Tesis" : Elles sont les chiliennes qui ont créé « #Un_violeur_sur_ton_chemin »


    https://seenthis.net/messages/813529

    ping @_kg_

  • The macho state: coercion, patriarchy and resistance

    When police officers themselves are responsible for so many cases of gender-based violence and when so many cases are never addressed by the judicial system, what does that say about both the institution of the police, the state and their coercive apparatus?

    https://longreads.tni.org/stateofpower/the-macho-state-coercion-patriarchy-and-resistance

    #machisme #partiarcat #résistance #violences_sexuelles #justice #impunité #insitutions #police #coercition #féminicide #féminicides #femmes #viols #culture_du_viol #violence #invisibilisation #genre #Etat #omission #violence_institutionnelle

    ping @_kg_

    • To paraphrase Paulo Freire, it seems to varying degrees that we are coming to the realisation of our condition of oppression. The moment is ripe to also realise that “nobody liberates themselves all alone. People liberate themselves in fellowship with each other.” Invoking the appeals of abolitionists who see not only the need but also the potential for the world to transform itself, it is time to forge ties of solidarity, communities of care, but above all communities of understanding, to come closer to the one another and find our own humanity in this otherness. This we owe to ourselves, to those who came before, but above all to those who will come after.

      ajouté ici —> https://seenthis.net/recherche?recherche=%23metalist+%23gender

  • #Eyal_Weizman : « Il n’y a pas de #science sans #activisme »

    Depuis une dizaine d’années, un ensemble de chercheurs, architectes, juristes, journalistes et artistes développent ce qu’ils appellent « l’architecture forensique ». Pour mener leurs enquêtes, ils mettent en œuvre une technologie collaborative de la vérité, plus horizontale, ouverte et surtout qui constitue la vérité en « bien commun ». Eyal Weizman en est le théoricien, son manifeste La Vérité en ruines a paru en français en mars dernier.

    https://aoc.media/entretien/2021/08/06/eyal-weizman-il-ny-a-pas-de-science-sans-activisme-2

    #recherche #architecture_forensique #forensic_architecture #vérité #preuve #preuves #régime_de_preuves #spatialisation #urbanisme #politique #mensonges #domination #entretien #interview #espace #architecture #preuves_architecturales #cartographie #justice #Palestine #Israël #Cisjordanie #Gaza #images_satellites #contre-cartographie #colonialisme #Etat #contrôle #pouvoir #contre-forensique #contre-expertise #signaux_faibles #co-enquête #positionnement_politique #tribunal #bien_commun #Adama_Traoré #Zineb_Redouane #police #violences_policières #Rodney_King #Mark_Duggan #temps #Mark_Duggan #Yacoub_Mousa_Abu_Al-Qia’an #Harith_Augustus #fraction_de_seconde #racisme #objectivité #impartialité #faits #traumatisme #mémoire #architecture_de_la_mémoire #Saidnaya #tour_Grenfell #traumatisme #seuil_de_détectabilité #détectabilité #dissimulation #créativité #art #art_et_politique

    • La vérité en ruines. Manifeste pour une architecture forensique

      Comment, dans un paysage politique en ruines, reconstituer la vérité des faits ? La réponse d’Eyal Weizman tient en une formule-programme : « l’architecture forensique ». Approche novatrice au carrefour de plusieurs disciplines, cette sorte d’architecture se soucie moins de construire des bâtiments que d’analyser des traces que porte le bâti afin de rétablir des vérités menacées. Impacts de balles, trous de missiles, ombres projetées sur les murs de corps annihilés par le souffle d’une explosion : l’architecture forensique consiste à faire parler ces indices.
      Si elle mobilise à cette fin des techniques en partie héritées de la médecine légale et de la police scientifique, c’est en les retournant contre la violence d’État, ses dénis et ses « fake news ». Il s’agit donc d’une « contre-forensique » qui tente de se réapproprier les moyens de la preuve dans un contexte d’inégalité structurelle d’accès aux moyens de la manifestation de la vérité.
      Au fil des pages, cet ouvrage illustré offre un panorama saisissant des champs d’application de cette démarche, depuis le cas des frappes de drone au Pakistan, en Afghanistan et à Gaza, jusqu’à celui de la prison secrète de Saidnaya en Syrie, en passant par le camp de Staro Sajmište, dans la région de Belgrade.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_verite_en_ruines-9782355221446
      #livre

  • #Belgique : La police à court de munitions pour le fusil d’assaut Scar, nouvelle arme anti-terrorisme
    https://www.lalibre.be/belgique/societe/2021/08/10/la-police-a-court-de-munitions-pour-le-fusil-dassaut-scar-nouvelle-arme-anti

    C’est ce que révèle Het Nieuwsblad. Quelque 1.500 de ces armes ont été livrées en 2019, tant pour la police fédérale que pour la police locale. Les munitions étaient censées arriver plus tard, mais le fournisseur ne répond plus.

    « La société qui était censée nous livrer les munitions américaines nous a fait savoir qu’en raison de l’augmentation du prix du cuivre, des frais supplémentaires liés au coronavirus et au transport, elle ne pouvait plus livrer au prix convenu. Nous avons mis l’entreprise en demeure », confirme au journal Nicolaes Paelinck, président du Commission permanente de la police locale. Des centaines de milliers de balles sont en jeu, soit un contrat d’un million d’euros sur une période de sept ans.
    Les syndicats espèrent un plan B, car l’entraînement avec ces armes Scar est désormais également au point mort.

    #MDR #armes #terrorisme #marché #police

  • Une pétition demande à Darmanin l’inventaire des forces de l’ordre auteurs de violences conjugales

    Lancée fin juillet et soutenue par une douzaine d’associations et des élues, une pétition, déjà signée près de 24.000 fois, demande au ministre de l’Intérieur un recensement des policiers et gendarmes auteurs de violences conjugales.
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/une-petition-demande-a-darmanin-l-inventaire-des-forces-de-l-ordre-auteurs-

    « Monsieur le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, savez-vous combien il y a de policiers et gendarmes violents envers leurs (ex) conjointes, collègues femmes ou plaignantes ? » Une pétition lancée sur la plateforme Change.org demande une « enquête exhaustive pour connaître le nombre de policiers et gendarmes mis en cause dans des affaires de violences faites aux femmes et/ou enfants » et leur mutation à un autre poste. Le texte est à l’initiative du collectif Abandon de famille-Tolérance zéro et soutenu par douze associations. En date du 4 août, il a récolté plus de 23.600 signatures. En parallèle, le #MeTooFdO a été lancé sur les réseaux sociaux, et un formulaire est disponible pour les victimes voulant témoigner.

    Stéphanie Lamy, présidente du collectif Abandon de famille, explique avoir été « indignée que le policier chargé de prendre la plainte de Chahinez Daoud (tuée à Mérignac par son mari violent en juillet, NDLR) était lui-même auteur de violences conjugales, condamné, et encore en poste ». Selon elle, une telle situation biaise le travail de la police : « Ce n’est pas acceptable (...) On veut que soit compté le nombre d’auteurs, car si on l’a, on a une idée de l’ampleur du phénomène et de l’omerta. » Pour Stéphanie Lamy, un auteur de violences n’aura pas la bonne appréciation « pour recueillir la plainte d’une victime et évaluer la dangerosité d’un homme ». Un avis partagé par Sandrine Bouchait, présidente de l’Union nationale des féminicides de France : « Le fait de savoir qu’elles (les victimes, NDLR) peuvent potentiellement être auditionnées par un auteur de violences va rendre la démarche, déjà difficile, encore plus compliquée ».
    « Quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités »

    La journaliste Sophie Boutboul avait compilé des témoignages de femmes victimes de leur conjoint gendarme ou policier dans le livre Silence, on cogne (Grasset) en 2019. Pour elle, « c’est quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités ou qui les intéresse... D’ailleurs, c’est ce qu’il y a dans la réponse de Darmanin au Parisien : une vingtaine de condamnations définitives, dit-il. Mais en fait, il faut s’intéresser, au-delà des condamnations, aux personnes qui sont recrutées alors qu’elles ont des plaintes contre eux pour violences » conjugales ou familiales.

    Toujours selon elle, les représentants de la loi « vont utiliser le pouvoir qu’ils vont avoir pour menacer » les plaignantes : « C’est moi la loi » ou « je connais le juge » sont des phrases souvent entendues. Elle évoque également des « traitements de faveur » dont bénéficieraient les forces de l’ordre accusées. « Par exemple, on avait laissé le téléphone au mis en cause lors d’une garde à vue alors que c’est interdit. Et ce genre de comportements va empêcher les condamnations. Il y a une double responsabilité de la justice et des autorités sur ce sujet », explique Sophie Boutboul. Pour elle, les familles et les victimes alertent en vain depuis des années : « On n’arrive même pas à accéder au nombre de plaintes pour violences conjugales ». Contacté par nos soins, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
    Suspendre le port d’armes et former les personnels

    En mars, la députée Fiona Lazaar (LREM) avait formulé une question au gouvernement, restée sans réponse à ce jour, pour connaître l’ampleur des violences intrafamiliales commises par des policiers et gendarmes. Selon elle, il y a plusieurs enjeux : « En cas de signalement, l’aménagement de poste pour ne plus permettre l’accueil du public (au fonctionnaire) et la suspension du port d’arme doivent être traités prioritairement ». Pas question d’être dans un discours anti-police pour autant, assure l’élue. « Les policiers et gendarmes sont les premiers à intervenir (…) mais les violences conjugales traversent toute la société, y compris les forces de l’ordre ».

    Pour la sénatrice centriste Annick Billon, qui soutient l’initiative derrière la pétition, il faut « former les personnels » et mettre les moyens. « On ne sait pas comment » les mesures annoncées par Gérald Darmanin vont être mises en place ou efficaces, s’inquiète-t-elle. Et d’ajouter : « Mettre plus d’effectifs policiers, c’est bien, mais comment va-t-on désengorger les tribunaux ? Il faut aussi accompagner, avec des hébergements, un travail (car souvent, on le quitte), redonner un horizon possible » aux victimes.

    Contrairement à d’autres pays comme les États-Unis, la France n’a pas de statistiques sur le sujet. La Fédération nationale solidarité femme avait recensé 115 appels à la ligne d’écoute 3919 de conjointes de policiers ou militaires en 2016, soit 10% des fiches où la profession était renseignée.

    #police #violences_intrafamiliale #viol #acab #femmes #sexisme #violophilie #famille #deni #sexisme_d'etat

  • Laurent Mucchielli (1/2) : violence et délinquance en France

    Cette semaine, nous recevons Laurent Mucchielli, sociologue et directeur de recherche au CNRS.
    Dans cette première partie, nous aborderons ensemble la question de la violence et de la délinquance en France.

    Alors, ensauvagement ou sentiment d’insécurité ?

    https://www.youtube.com/watch?v=xO6MSkLdcJk

    #social #violence #police #insécurité #france #viol #justice #répression #violences #violences_sexuelles #fait_divers #_journaliste #journalisme #médias #presse #information #propagande #média #médias #media #laurent_mucchielli

  • Emails Show UM Officials’ Concern Over Fired Historian’s Prison Criticisms
    https://www.mississippifreepress.org/14250/emails-show-um-officials-concern-over-fired-historian-criticiz

    Via @humanprovince sur Twitter

    “If we do not dismantle the underlying #structures of which #prisons and #police are simply manifestations, we will surely create newer, crueler, more efficient forms of punishment,” Felber told the audience at the Dec. 5, 2019, Making and Unmaking Mass Incarceration Conference.

    #symptômes

  • Schaerbeek : décès d’un jeune de 26 ans après une interpellation policière
    https://bx1.be/categories/news/schaerbeek-deces-dun-jeune-de-26-ans-apres-une-interpellation-policiere

    Un jeune homme de 26 ans serait décédé ce jeudi en fin d’après-midi à la suite d’une interpellation à Schaerbeek dans la nuit de mercredi à jeudi selon une information de RTL. D’après sa sœur, il aurait été victime d’une bavure policière.

    Selon un témoin, Mounir aurait fait une hémorragie suite à des coups donnés par des policiers lors d’une arrestation mercredi soir. Selon la sœur de Mounir, il était balafré comme s’il avait reçu des coups a-t-elle expliqué à RTL. Un examen médical a révélé un hématome au cerveau et il est décédé le jeudi 29 juillet à 18h40.


    La porte-parole adjointe de la zone de police Bruxelles-Nord confirme qu’une intervention policière a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi rue du Brabant à Schaerbeek après que des témoins ont appelé la police. Une personne nue sur la voie publique endommageait un véhicule. La personne semblait agitée et sous influence de substance selon la porte-parole de la zone de police.

    Durant le transfert entre le lieu de l’intervention et l’hôpital, le jeune homme a eu un arrêt cardiaque dans l’ambulance, selon la police. Les secours l’ont “par la suite réanimé mais il est décédé de ses blessures à l’hôpital en fin d’après-midi” , ajoute la porte-parole adjointe sans préciser de quelles blessures Mounir est décédé.

    Une autopsie a été demandée par le Parquet afin de déterminer la cause du décès.

    En attendant les résultats, une marche blanche est prévue dans les prochains jours.
    #police #surveillance #violences_policières #racisme #répression #réfugiés #violence #maintien_de_l'ordre #violence_policière #Bruxelles #Belgique

  • La police abandonne officiellement la clé d’étranglement, remplacée par trois nouvelles techniques
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/30/la-police-abandonne-officiellement-la-cle-d-etranglement-remplacee-par-trois


    Des policiers de la brigade de répression des actions violentes motorisées (BRAV-M) lors de la manifestation contre la loi « sécurité globale », à Paris, le 12 décembre 2020. MARTIN BUREAU / AFP

    Un courrier du chef de la police nationale décrit trois méthodes d’arrestation qui devront se substituer à cette pratique controversée.

    [...]

    Peu de solutions de rechange trouvent grâce [aux yeux des flics]. Les clés de bras ? « Pour en faire des très propres, il faut avoir un niveau de dingue, [lâcher son flingue et] s’entraîner plusieurs heures par semaine » , explique à l’AFP Nicolas (le prénom a été modifié), d’une #BAC (brigade anticriminalité) de région parisienne.

    #police #taser #lacrymo

  • "Ne me force pas" : un major de gendarmerie sous le coup d’une enquête pour harcèlement sexuel

    Des mois durant, en 2018 et 2019, le major Pascal B., affecté à la brigade territoriale de Fosses (Val-d’Oise), aurait réclamé des faveurs sexuelles à une femme psychologiquement fragile, dont il était chargé de la plainte. Il lui a envoyé des centaines de SMS salaces et dénigrants que « Marianne » a pu consulter. Alors qu’il a en partie reconnu les faits, il n’a jamais été sanctionné, ni par sa hiérarchie, ni par l’IGGN, l’Inspection de la gendarmerie, pourtant tous deux avertis. Le dossier est à l’étude par le Défenseur des droits.

    C’est une affaire qui embarrasse la gendarmerie nationale. Selon nos informations, un major de gendarmerie décoré est, depuis le 20 juillet, sous le coup d’une enquête préliminaire pour « harcèlement sexuel », ouverte par le parquet de Pontoise (Val-d’Oise). Pascal B., affecté à la brigade territoriale autonome de Fosses, 37 ans de services, aurait réclamé, de manière répétée dans l’exercice de ses fonctions, des faveurs sexuelles à une femme venue déposer plainte. Sollicité par Marianne, le procureur de la République de Pontoise n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter cette information.

    Entre décembre 2018 et juillet 2019, ce sous-officier supérieur expédie à Aïcha G., la plaignante, des centaines de messages à caractère sexuel, extrêmement crus et insistants, en marge d’échanges professionnels liés au suivi de sa plainte. Dans cette litanie de SMS salaces et quasi-quotidiens, que Marianne pu consulter, le pandore lui réclame ainsi des photos d’elle dénudée, la presse de « faire l’amour » de se mettre un « à quatre pattes devant [lui] », de faire une « partouze »... Alors qu’Aïcha G., désarçonnée, soucieuse que sa plainte aboutisse, implore à de multiples reprises que tout cela cesse.

    Une plainte contre X a été déposée par son avocat ce 19 juillet auprès du doyen des juges d’instruction de Pontoise. Selon celle-ci, le gendarme se serait servi des « données à caractère personnel collectées lors du dépôt de plainte »pour lui « imposer des échanges à caractère sexuel ». Plus grave, « le major Pascal B. a entrepris d’user de sa fonction, en promettant à la plaignante de l’aider dans sa procédure (…) afin d’obtenir en contrepartie des photographies à caractère sexuel, ainsi que des rapports sexuels. » Des agissements bien peu déontologiques, que le major reconnaît en partie. Sa hiérarchie, aussi bien que l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) en ont été avertis. Pourtant, jamais il n’a sanctionné sur le plan disciplinaire.

    –—

    https://www.marianne.net/societe/police-et-justice/ne-me-force-pas-un-major-de-gendarmerie-sous-le-coup-dune-enquete-pour-har

  • Hong Kong - La révolte d’une ville - | ARTE (-> 10/10/2021)
    https://www.arte.tv/fr/videos/103550-000-A/hong-kong-la-revolte-d-une-ville

    Auprès de jeunes manifestants, une passionnante immersion dans le mouvement prodémocratie hongkongais, qui s’est radicalisé en 2019 face à une répression croissante.

    Au printemps 2019, le projet de loi proposé, puis retiré par l’exécutif hongkongais sur les extraditions en direction de la Chine continentale a provoqué un mouvement de contestation massif et, en retour, une répression croissante. En rupture avec le statut d’autonomie garanti en 1997, lors de la rétrocession du territoire, la « loi relative à la sécurité nationale » adoptée en juin 2020 par Pékin et imposée à la région administrative spéciale de Hong Kong a donné lieu à une nouvelle attaque en règle contre les droits humains et les libertés fondamentales, avec l’emprisonnement de nombreux opposants politiques. Comment les jeunes citoyens hongkongais, qui ont grandi avec la démocratie et les réseaux sociaux, vivent-ils cette période sombre ? Comment fonctionne, de l’intérieur, un mouvement prodémocratie dépourvu de leaders identifiés, qui s’est radicalisé face à la répression ?

    Entre courage et désespoir

    Cette immersion dans la révolte hongkongaise suit sur une année de jeunes militants lycéens, étudiants ou salariés : Eve, qui proposait des conseils juridiques aux manifestants avant de voir son campus assiégé par la police ; Tan, père de famille et déjà engagé dans la « révolution des parapluies » de 2014, désormais tenté par l’action violente ; « MJ », 18 ans, qui a mis de côté son rêve de devenir footballeur pour embrasser le combat politique… Une passionnante chronique au long cours, au fil d’une année, entre courage et désespoir.

    • « Je suis abasourdie que cette personne, condamnée pour des violences intrafamiliales un mois avant, qui a des problèmes d’addictions à l’alcool, soit laissée en contact avec le public, a réagi l’avocate de la famille de la victime, Solène Roquain-Bardet. On a, par les politiques mises en place depuis quelques années, gagné un peu la confiance des victimes qui poussaient plus facilement la porte des commissariats depuis quelque temps. Là, malheureusement, toutes ces informations nous font reculer d’un pas. »

      Le tribunal correctionnel de Bordeaux avait condamné ce fonctionnaire de police le 10 février à une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire et non-inscription de cette condamnation au casier judiciaire B2, rapporte le parquet. Le policier « a reconnu les faits, précisant être suivi par un addictologue », écrit Le Canard enchaîné dans son édition du 21 juillet.

      Faire partie de la police devrait être une circonstance aggravante à la commission des crimes et délits or c’est exactement l’inverse.

    • j’ai entendu cette info à la radio et une psy disait qu’une femme sur cinq était agressée en France en 2021 et qu’à cette date il y a eu 64 féminicides.
      https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/feminicide-de-merignac-le-rapport-d-inspection-sera-transmis-la-semaine

      Un deuxième rapport d’inspection sur le drame de Mérignac « sera transmis la semaine prochaine au Premier ministre », a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin jeudi 22 juillet. « À sa suite, je proposerai de prendre toutes les sanctions qui s’imposent à tous les niveaux de la chaîne de responsabilité. »

      à ce compte là, ce n’est plus un train de retard.

    • Violences conjugales par des policiers : l’insupportable inertie du gouvernement
      23 juillet 2021 Par Sophie Boutboul
      https://www.mediapart.fr/journal/france/230721/violences-conjugales-par-des-policiers-l-insupportable-inertie-du-gouverne
      Le policier qui a pris la plainte de Chahinez Daoud, victime d’un féminicide conjugal le 4 mai, avait été condamné pour violences sur son ex-conjointe. Les autorités doivent enfin s’emparer des violences intrafamiliales commises par des gendarmes et des policiers.

      Chahinez Daoud a été auditionnée, en février dernier, pour des violences conjugales, par un policier condamné pour violences contre son ex-conjointe. Quelques mois plus tard, le mari de Chahinez Daoud l’a blessée par balle puis l’a brûlée vive, à Mérignac, près de Bordeaux.

      L’histoire de la jeune femme n’est pas un cas isolé.

      À travers la France, en métropole comme outre-mer, des policiers et des gendarmes auteurs de violences sur leur (ex)-conjointe reçoivent de manière inadaptée des femmes victimes de violences, refusent parfois leur plainte, minimisent les violences subies auprès de la justice ou traitent mal leur dossier…

      Il ne s’agit pas de faire des généralités sur tous les policiers et les gendarmes, mais d’entendre que ce phénomène existe et que, malheureusement, il n’est pas suffisamment pris en compte par les autorités françaises.

      Dans le cas de la plainte de Chahinez Daoud déposée en mars 2021, il y a « un doute sérieux sur le soin » apporté par ce policier, ainsi que sur la « grille d’évaluation du danger » et « la fiche d’évaluation » de la victime, remplies puis transmises au parquet, selon le rapport des inspections générales de l’administration et de la justice cité par Le Canard enchaîné.

      Ce policier avait lui même été condamné pour « violences habituelles » contre son ex-conjointe le 10 février à huit mois de prison avec sursis, avec une non-inscription au casier judiciaire B2. Toujours selon Le Canard enchaîné, la hiérarchie de ce policier était « parfaitement au courant » de sa condamnation. L’un de ses chefs a tout juste reconnu que « son affectation au bureau des plaintes “était discutable” ».

      Si le policier ou gendarme qui reçoit ces femmes est lui même agresseur, le traitement sera forcément biaisé.

      Comment ne pas penser alors à toutes les plaintes prises pour violences intrafamiliales par ce policier agresseur au fil des années ? Vont-elles être réexaminées pour déterminer si d’autres femmes que Chahinez Daoud ont potentiellement été mises en danger par un traitement trop léger de leurs plaintes ? Et quid de toutes les plaintes prises par ces hommes violents encore en poste en brigade ou en commissariat ?

      Les plus hautes autorités de l’État, les différents ministres de l’intérieur sous plusieurs présidents, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) sont alertés depuis plusieurs années, sans qu’aucune mesure de précaution et de protection ne soit prise. Et sans qu’ils prennent ce sujet à bras-le-corps dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales de 2019.

      Il y était pourtant question de formation des policiers et gendarmes, mais il manquait celle de la sensibilisation et de la prévention sur les violences dans leur foyer ou dans ceux de leurs collègues… Les violences de genre commises dans le couple par des policiers et des gendarmes sont une problématique à part entière qui mérite d’avoir sa place dans leurs formations, qui mérite d’être questionnée dans le recrutement, et qui mérite d’être prise en compte dans leurs examens et suivis psychologiques (parfois quasi inexistants).

      Mérignac, le 7 mai 2021. Des passants se recueillent devant le domicile de la Chahinez Daoud, victime d’un féminicide conjugual le 4 mai. © Photo Stéphane Duprat / Hans Lucas via AFP Mérignac, le 7 mai 2021. Des passants se recueillent devant le domicile de la Chahinez Daoud, victime d’un féminicide conjugual le 4 mai. © Photo Stéphane Duprat / Hans Lucas via AFP

      Porter plainte pour violences conjugales est déjà d’une difficulté inouïe pour toutes les femmes violentées… Pour les conjointes de policiers et de gendarmes, les menaces et le pouvoir supposé de l’agresseur créent une crainte supplémentaire (« C’est moi la loi », « C’est ta parole contre la mienne », « Ta plainte, elle reviendra sur mon bureau », « Tu n’es rien, je suis agréé, assermenté, je connais le procureur »…).

      Et si le policier ou gendarme qui reçoit ces femmes est lui même agresseur, le traitement sera forcément biaisé. Ce n’est pas uniquement celui de la victime qui l’est mais aussi celui de l’agresseur : traitement de faveur en garde à vue (accès au téléphone, connivence…), disparition de pièces de procédure, protection du « collègue »...

      Les ex-conjointes de ces hommes violents crient leur désarroi depuis des années aux autorités, leur dépit de voir leur agresseur continuer à exercer, arme au ceinturon, et recevoir, dans le cadre de ses fonctions, des femmes et enfants victimes de violences intrafamiliales. Mais les différents ministres de l’intérieur semblent ne pas s’y intéresser, faisant fi de leur parole, de leurs questionnements, les ignorant…

      De plus, la justice, quand elle condamne ces hommes pour violences conjugales, les dispense souvent d’une inscription au casier judiciaire B2 qui les empêcherait automatiquement d’exercer.

      Nous avons saisi et questionné le ministère de l’intérieur dès 2018 sur cette antinomie : en cas de condamnation d’un policier ou d’un gendarme actif ou réserviste pour violences conjugales, vous semble-t-il cohérent que le fonctionnaire continue à exercer ou à former d’autres policiers ou gendarmes ? Ne vous semblerait-il pas logique que des protocoles/procédures automatiques soient mis en place pour que des policiers ou gendarmes condamnés pour violences conjugales ne soient plus en contact avec du public/ des victimes ?

      La réponse du service communication du ministère en 2018 disait ceci : « Comme tout fait à caractère pénal mettant en cause un policier, le responsable hiérarchique est tenu d’agir disciplinairement à partir du moment où un lien peut être fait avec le service ou si le comportement du fonctionnaire, même dans la sphère strictement personnelle, porte atteinte à l’honneur de la police nationale. En cas de condamnation pénale pour un comportement strictement privé, une sanction disciplinaire, qui peut aller jusqu’à la révocation, est possible en fonction du quantum de la peine et des peines complémentaires prononcées. »

      Du cas par cas, donc… et souvent en faveur des policiers ou gendarmes. Dans le dossier de Chahinez Daoud, le policier condamné en février devait passer un conseil de discipline. Plus de cinq mois après sa condamnation, celui-ci n’a toujours pas eu lieu…

      En Uruguay, en Angleterre, aux États-Unis, les violences intrafamiliales des forces de l’ordre font l’objet d’un traitement spécifique

      En juillet 2014, le grand-père d’une petite fille de 4 ans tuée par son père, policier, de huit balles dans le corps tirées avec son arme de service, écrivait à Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur de l’époque, et à Manuel Valls, alors premier ministre. Il les interpellait sur plusieurs problèmes : la détection des comportements violents pour des fonctionnaires armés, la vigilance dans les recrutements sur la santé mentale des futurs policiers, la question du port de l’arme de service en congés… Une réponse cordiale lui a été faite, on lui a assuré que « ses interrogations seraient transmises à l’IGPN », puis rien.

      En 2018, le ministère de l’intérieur nous avait aussi assuré que « l’arme de service est retirée dès qu’il y a le moindre doute ». Carine R. 24 ans, a été abattue le 26 février 2016, de trois balles dans la tête tirées par son ex-compagnon avec son arme de service, devant leur fils de 2 ans assis à l’arrière du véhicule. Carine R. avait appelé le 17, déposé plainte. Rien n’a été fait pour la protéger.

      Cette question des violences conjugales commises par des agents des forces de l’ordre est pourtant traitée à l’étranger, en Uruguay, en Angleterre, aux États-Unis. Ainsi, en 1991, une psychologue américaine, Leanor Boulin Johnson, a présenté ses travaux sur la vie de couple dans les foyers de policiers à la Chambre des représentants. Lors de sa première enquête, 40 % des 728 policiers sollicités déclaraient avoir commis des violences sur leurs enfants et leur épouse au cours des six mois précédant l’étude, des chiffres confirmés par une nouvelle recherche en 2005.

      En 2018, nous soulevions déjà cette question dans Mediapart, ici ou là. En 2019, nous avons publié Silence on cogne, coécrit avec Alizé Bernard (voir notre Boîte noire), et on racontait la galère d’une ex-conjointe de policier violentée convoquée au tribunal… Et cela ne touche pas que la police et la gendarmerie nationale mais aussi la police municipale, comme nous le racontions à propos d’Aix, où la maire a refusé de sanctionner un policier municipal condamné pour violences conjugales.
      Lire aussi

      Violences conjugales : les femmes de gendarmes et de policiers ont le plus grand mal à faire valoir leurs droits Par Sophie Boutboul
      A Aix, la maire refuse de sanctionner un policier municipal condamné pour violences conjugales Par Sophie Boutboul

      Il aura fallu attendre mars 2021 pour que le sujet fasse son entrée à l’Assemblée nationale. Après avoir été interpellée par la militante féministe Stéphanie Lamy, la députée du Val-d’Oise Fiona Lazaar a déposé une « question au gouvernement » sur le sujet : elle demande au ministère de l’intérieur des données sur « le nombre de procédures disciplinaires ouvertes à destination de policiers ou gendarmes pour des faits supposés de violences intrafamiliales ».

      Une pétition a été lancée par le collectif Abandon de famille, dont l’intitulé est : « Gérald Darmanin, savez vous combien il y a de policiers auteurs de violences faites aux femmes ? »

      Les autorités n’ont toujours pas réagi. Il est temps que la voix de ces femmes violentées soit entendue, et que toutes les femmes soient réellement protégées. Les cadavres ne doivent plus s’accumuler.

      #féminicide #sexisme #police #violence_intrafamiliale

    • Accrochez vous notre ministre des violences policières et des extorsions de services sexuels a déjà réglé le pbl sur twiter

      Gérald DARMANIN ;

      Nouveauté au commissariat d’Orléans : une signalétique différente et deux files d’attente distantes : une avec un rond orange 🟠 pour les personnes victimes de viol, de violences conjugales ou intrafamiliales et une avec un rond bleu 🔵 pour les victimes d’une autre infraction.

  • Deux ou trois choses sur le rapport annuel #IGPN 2020
    http://www.davduf.net/deux-ou-trois-choses-sur-le-rapport-annuel-igpn

    Ici et là, la presse salue les chiffres en baisse produits par l’IGPN. Et pourtant, il suffit de quelques coups de sonde dans le rapport 2020, pour comprendre les tours de passe passe de cette institution qui rejette, toujours et encore --- contre vents, marées et bon sens --- critiques formulées à son encore. #IGPN | Rapport 2020, rendu public ce matin. #GiletsJaunes : sur 456 enquêtes judiciaires suite à des plaintes #violencespolicières, 70% ont été classées sans suite : 70% pour absence (...) #Allo_Place_Beauvau

    / Une, #Police, IGPN

    https://www.interieur.gouv.fr/sites/minint/files/medias/documents/2021-07/igpn-rapport-2020.pdf
    https://twitter.com/asimpere/status/1417793804720087040

  • #Bruxelles : Mauvaise querelle Mathieu - pave-marolles.be

    En septembre dernier, durant quelques jours, le quartier de la Querelle était le terrain d’affrontements violents entre la police et des jeunes Marolliens.  La Capitale rapportait les propos du bourgmestre de la Ville de Bruxelles, P. Close peu après les événements :  “Les délinquants des Marolles ont besoin d’une bonne leçon”. Tandis que M. Goovaerts, le chef de la police bruxelloise, interrogé par Het Laatste Nieuws , accusait quant à lui les parents des jeunes présents ces soirs-là : “Ces garçons doivent apprendre les bonnes manières (…). Actuellement, ce sont de vrais petits princes qui font la loi eux-mêmes ”. 

    Comme bien souvent, la plupart des journalistes ont traité les événements en se référant uniquement, ou presque, aux témoignages des pouvoirs publics et de policiers. Pour ceux-ci, la violence exposée n’est qu’une preuve supplémentaire de l’incivilité des jeunes des quartiers populaires. Peu d’articles se référant à ces affrontements parlent explicitement, voire tout court, de ce qui a embrasé le quartier. 

    Le 5 octobre 2020, Andrzej rejoint Wendy, qui a travaillé dans le quartier dans le passé et qui avait donné rendez-vous à la place de la Querelle aux jeunes qu’elle connaît et leurs amis pour qu’ils et elles s’expriment sur ce qui s’y était déroulé les dernières semaines. 8 garçons entre 12 et 20 ans et deux filles de 16 ans prennent la parole. “Ils disent des trucs alors que c’est pas ça. Ils mentent, ils mettent ce qu’ils veulent en fait”, commence A. à propos des articles qu’il a pu lire dans les médias. « Ça ne me choque pas les médias. Ça a toujours été comme ça. [Les journalistes] modifie[nt] pour faire le buzz, pour genre… enfin, comme d’hab quoi ça modifie les choses. Mais d’un côté ça ne me choque pas parce qu’ils disent aussi une part de vérité. Il y a les preuves en plus”, explique-t’-il en montrant les dégâts causés lors de ces quelques jours. ”Ce qui s’est passé, ils ont dit ce qu’il y a mais ils ajoutent leur petit piment. C’est ça qui nous énerve en fait. Ils vont jamais parler de ce qui est à l’origine des faits. Il faut pouvoir se mettre à la place des jeunes.”

    KEZY ET LES AUTRES
    A l’origine des faits, il y a cette tension entre la police et les jeunes qui préexistaient à la Covid, et qui est encore montée d’un cran durant le confinement. Aboud et Bruno sont deux travailleurs d’une association travaillant avec les jeunes des Marolles. Nous les rencontrons dans leur association. Pour Aboul : “Il y a eu Kezy et on en a parlé parce que ça a été filmé. Mais des Kezy, il y en avait tous les jours. C’était une semaine après Adil.” Kezy, c’est le nom d’un jeune des Marolles qui, mi-avril, subissait une intervention pour le moins musclée, suite à un simple contrôle d’identité. Les images relayées de l’arrestation avaient fait le tour des réseaux sociaux et avait une nouvelle fois mis en débat le sens des contrôles Covid et le rôle de la police. 

    Quelques jours plus tard, une rencontre avait été organisée entre P. Close, le chef de corps de la police de Bruxelles Capitale/Ixelles et deux associations, le Foyer des Jeunes des Marolles (FJM) et Jeune Ambition Marolles (JAM)… mais aucun jeune du quartier. La police et le bourgmestre s’entendaient pour juger la rencontre constructive, les acteurs associatifs, légèrement moins complaisants, étaient tout de même “ravis d’entendre le bourgmestre rebondir sur la nécessité d’adopter une approche préventive et participative dans le quartier”.

    Mais depuis cette rencontre, aucune suite n’a été donnée par les autorités publiques. Pire, l’affaire Kezy a été médiatiquement l’arbre qui cachait la forêt. A discuter avec les habitants et travailleurs, l’événement n’est pas un fait isolé. Tous les habitants du quartier avec qui nous avons discuté mettent en avant des contrôles abusifs et décrivent un quotidien de violences et de harcèlement policier. 

    Quand B. raconte sa journée type pendant le confinement, “On sortait pas. On restait à la maison, on s’amusait, on jouait à la Play. On regardait des films. Et voilà”, A. nuance tout de même : “Il y avait quand même des jeunes qui étaient dehors. Ça se passait bien et mal, on se faisait contrôler pour rien. On recevait des amendes, gratuit, 250 euros.” Aboul est plus explicite encore : “Il y a eu des tabassages non justifiés. Plein de jeunes ont reçu des amendes de 300, 600, 1000 euros et l’apprenaient par après. Il y avait des faux PV.”

    MAIS QUE FAIT LA POLICE ?
    Au-delà des amendes, certains faits rapportés mettent en lumière des pratiques policières sans cadre, sans garde-fou. Les humiliations subies sont nombreuses et les cicatrices profondes. Comme celle-ci, glanée lors d’une de nos rencontres : “Au début du confinement, au Radis, des jeunes ont été alignés, il leur a été demandé de poser leur téléphone et un policier a mimé un peloton d’exécution. Ils les ont mis en joue en mimant une fusillade : “On va faire comme aux États-Unis, on va tirer dans le tas”. “ 

    Ou bien celle-là : “Certains jeunes ont été emmenés au Bois de la Cambre et tabassés. Certains [les policiers] se réfèrent verbalement aux nazis. Ils mettent leur genou sur le thorax. Aucun travail pédagogique n’est effectué. Ils sont formés comme ça. Il n’y a pas d’encadrement, de règles d’arrestation. Au lieu de faire une arrestation, ils font une tentative de meurtre. Ils montrent des photos de morsures de chiens comme des trophées. “

    Et encore : “Ils nous embarquent. Ils font une vérification au commissariat, ils nous frappent – dans la camionnette ou au commissariat – et ils nous relâchent. Juste pour nous faire chier. Comme ça on fait le trajet tout ça. “

    Ces agissements, plus que de simples écarts de conduite, sont révélateurs du comportement du corps policier et des dysfonctionnements structurels à l’institution. Selon un rapport de Police Watch, observatoire des violences policières en Belgique, paru en juin 2020, 70% des abus policiers ont eu lieu dans les quartiers du croissant pauvre. Par ailleurs, il semble non seulement que les abus soient plus fréquents dans les quartiers pauvres mais qu’ils présentent un degré de gravité plus élevé : 77% des coups et insultes rapportés se concentrent dans les quartiers du croissant pauvre.

    “Il n’y a pas de loup isolé mais un problème institutionnel à la police. Du racisme. Tout passe”, nous disent Aboul et Bruno. “Ils viennent de loin et arrivent comme des cowboys. Pour certains jeunes policiers, c’est comme un jeu de choisir d’aller à Molenbeek ou dans les Marolles pour avoir de l’action. (…) Dans leur tête, tout ce qui est habillé de la même manière est un délinquant. Ils stigmatisent une partie de la population. Si tu résistes, c’est directement outrage et rébellion. “ Selon le rapport évoqué précédemment, 70% des abus rapportés concernent des jeunes et 40%, des personnes racisées.

    Bruno et Aboul nous expliquent les difficultés des jeunes à emprunter des voies légales pour se défendre face à ses attaques : “Les policiers ne sont pas identifiés, on ne voit pas leur matricule. Un jeune s’est fait casser le bras par la police. Il n’a pas déposé plainte parce qu’il pensait qu’il n’y aurait pas de suite. Il y a une impunité. Le Comité P, c’est la police, des pairs qui jugent des pairs.” D. continue et donne ces exemples d’impunité policière : “Ils mettent des caméras. Et quand c’est la police qui frappe, ils disent que la caméra ne fonctionne pas. Et quand nous on fait quelque chose, eh ben, ils peuvent l’utiliser. La caméra ici, elle prend tout. Et comme par hasard quand on dit : « vous avez frappé », ils disent que la caméra ne fonctionne plus, qu’il faut la réparer. C’est faux. Ils sont protégés par des hauts placés.”

    Trop souvent, les comportements violents de la police sont ainsi tus. L’accumulation de ces déviances policières, plus importante encore depuis le début du confinement, que ce soit par leurs nombres ou leurs gravités, a contribué irrémédiablement à créer un climat vindicatif. La brutalité policière a une fois de plus été l’étincelle qui a mis le feu à la plaine.

    JETS DE CAILLOUX, POLICE PARTOUT
    Le vendredi 4 septembre, une voiture de police patrouille dans le quartier. Les voyant arriver, sans doute effrayés par les conséquences d’une arrestation et la possibilité de subir de nouvelles violences, plusieurs jeunes se mettent à courir. L’un d’eux est rattrapé et pris à partie par des policiers.  “Il se prenait des coups, alors son oncle a voulu intervenir », témoigne un jeune. L’homme, d’une soixantaine d’années, est mis à terre et frappé par les policiers.

    “Après, la nuit, ça a dégénéré.” relate A. “[Les jeunes ont] commencé à jeter des cailloux. [Les policiers ont]  commencé à gazer et tout.” Ce soir-là, deux mineurs seront interpellés après le caillassage de 4 véhicules de police, la vandalisation de l’éclairage public et le caillassage de la crèche des Petits Pas. Les 2 mineurs, jusqu’ici inconnus de la justice, seront mis à disposition du parquet, un juge de la jeunesse sera saisi pour des faits de rébellion armée et de port d’arme prohibée. “A ce stade, ils ne nient pas avoir été présents sur les lieux mais nient le jet de projectiles. Le juge de la jeunesse a décidé de leur maintien en famille, avec surveillance du SPJ et sous conditions.” À entendre les accusations, A. s’indigne : “Ils disent que ce sont des auteurs de ce qui s’est passé à la Querelle. En fait, ils veulent coller des jeunes qui n’ont rien à voir dans tout ça. (…). Ils vont coller quelqu’un qui a rien fait, qui va prendre un dessaisissement, aller en prison, j’sais pas combien des amendes… ça peut être un demi-million. La crèche, les voitures, les lampes…”.

    Les jours suivants, la pression policière se fera plus intense encore que ce qu’elle n’était. Dès le samedi, M., un jeune habitant près du quartier relate : “Samedi soir, des petits étaient en train de jouer au foot. Ils sont arrivés avec des gazeuses et des matraques, ils ont commencé à taper et là, toutes les lumières se sont éteintes… et tout le monde est sorti”. La crèche est de nouveau caillassée. Une camionnette et des poubelles ont ensuite été incendiées. Les pompiers mobilisés ont été pris pour cibles avec des cocktails Molotov. La police, elle, déploie une autopompe, des policiers anti-émeute arrivent en renfort, un hélicoptère survole le quartier, comme il le fera les soirs suivants. À David répond Goliath.

    Dimanche, la nuit est sensiblement identique. Des heurts ont de nouveau lieu. Mais au cours de ces affrontements, une voiture prend feu, et roule jusqu’à terminer sa course sur la façade de la crèche, Les Petits Fleuristes, rue Saint Thérèse. Si la répression était déjà importante, désormais, les politiques et les médias, dans un scénario déjà écrit, accableront les jeunes. Dès le lendemain matin, P. Close déclare « Rien ne peut justifier de tels actes de violence”, avant de continuer : « Nous appelons à la plus grande fermeté et nous espérons que la justice sera dure vis-à-vis des fauteurs de troubles. La police continuera à être très présente aux côtés des habitants, ce sont eux les premières victimes de ces débordements. “ Par “débordements”, P. Close n’évoque bien sûr pas ceux du fait des policiers, et par “habitants”, il n’évoque bien entendu pas les jeunes hommes du quartier. 

    PAS DE FUMÉE SANS FEU ?
    Pourtant l’intentionnalité des jeunes de brûler la crèche n’est pas si claire aux yeux de plusieurs habitants rencontrés. E. témoigne “Ils n’ont pas attaqué la crèche, ils ont brûlé une voiture, et la voiture elle est descendue. Donc la fumée de la voiture, elle a touché une partie de la crèche. Parce que s’ils avaient vraiment voulu brûler la crèche, elle ne serait plus là. “ B. pense, quant à elle : “Et la crèche, maintenant ça veut dire, si moi j’ai mon enfant, et je le ramène à la crèche, du jour au lendemain, je peux plus le ramener à la crèche, il y a un gros problème. C’était un accident. C’était une voiture qui est partie sur la crèche, mais quand même… la crèche elle est brûlée. “

    La crèche, pourtant, a pu, dans le passé, être la cible de la rancœur des habitants envers les politiques communales. À discuter avec certains habitants, attaquer la crèche aurait pu trouver ses raisons. “La crèche est une cible parce qu’il manque d’infrastructures et qu’elle accueille très peu d’enfants du quartier […] On a mis la crèche là sans vision d’ensemble, sans tenir compte des besoins” , explique ainsi Mohamed. Attaquer la crèche, cela aurait donc pu être une manière de s’attaquer à un symbole des dysfonctionnements des politiques publiques.

    Quelques jours plus tard, le mardi 8, P. Close présentant sûrement le bon coup médiatique, décide d’organiser une rencontre avec les habitants des Marolles. Les journalistes ne sont pas conviés à la réunion et attendent le bourgmestre à la sortie. “Des mamans y ont dit que ce qui s’était passé était de la faute des policiers”, explique Abdel.

    Parmi les personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenues, si certains remettent en question la légitimité de la violence des jeunes, tous arrivent à un constat : la violence des jeunes est en partie le produit de la violence sociale qu’ils subissent. Ces violences s’exercent non seulement à travers les logiques sécuritaires et les pratiques policières à l’œuvre dans le quartier mais également à travers les politiques publiques mises en place en ce qui concerne l’aménagement, le logement, l’offre de services publics, etc… 

    POLITIQUES PUBLIQUES AU RABAIS
    Quelques jours après les émeutes, le bourgmestre confiait à des journalistes de la RTBF, : “On a un travail de long terme dans les Marolles qui a plutôt assaini ce quartier, même s’il reste – je ne les minimise pas – des poches de criminalité et de pauvreté.” Des investissements importants en équipements publics, et au niveau de la rénovation des logements sociaux ont été réalisés ces dernières années dans le quartier, jure-t-il la bouche en cœur à des journalistes approbateurs. La désillusion quant aux promesses politiques se discerne pourtant dans toutes les conversations que nous avons eues. “Il y a de l’argent pour tout, sauf pour rénover.” , juge ainsi Abdel. Pour A.,  “c’est toujours la même histoire. Oui, on va faire un centre, on va faire ça nanana”, avant que D. continue : “c’est que des blabla. Ça fait des années qu’il dit oui on va réparer, c’est toujours la même.” 

    La suite (gratuite) : http://www.pave-marolles.be/mauvaise-querelle

    #Marolles #pauvreté #violences_policières #police #violence_policière #racisme #répression #maintien_de_l'ordre #violence #justice #brutalité_policière #violences_policieres #bourgmestre #confinement #arbitraire #violence_sociale #logiques_sécuritaires #pratiques_policières #affrontements # Police_Watch #impunité

  • La CRS 8 passe le mur du son pour réprimer les révoltes - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/la-crs-8-passe-le-mur-du-son-pour-15215

    Début juillet, la création d’une nouvelle unité de #CRS, opérationnelle dès le 2 juillet, a été annoncée par Darmanin. Elle est stationnée à Bièvres, à 17km au sud-ouest de Paris. Cette unité spéciale de 200 CRS disponible 24h/24 et 7j/7 pourrait être « déployée en 15 minutes dans un rayon de 300 km en cas de troubles graves à l’ordre public et de violences urbaines » selon le sinistre Darmanin. On ne comprend pas bien ce que signifie : 300 km en 15 minutes, c’est plus rapide que le mur du son, fortiches les condés pour mater les révoltes.

    La création de cette unité fait suite aux demandes de la police. Selon les keufs, elle est nécessaire pour faire face à l’augmentation des manifestations violentes et des violences urbaines, notamment dans des villes moyennes qui n’auraient pas connu auparavant ce type de phénomènes. Cette réthorique et cette la création / l’expérimentation de nouvelles unités toujours plus violentes font partie d’une stratégie de contrôle social et de domination policière, qui vise en priorité les quartiers populaires. Il faut d’ailleurs s’attendre à voir ce genre d’unités être normalisées à l’avenir, car selon le ministère de l’intérieur, « si la CRS 8 démontre son utilité et son efficacité, alors il y aura d’autres CRS 8 ».

    Un article du « Canard enchaîné » 14/7/2021 toujours bien renseigné auprès de la maison Bourmann dit que ces superCRS, avec à sa tête un ancien béret vert des commandos marine, sont payés à se tourner les pouces. Les autres, eux, sont payés pour taper sur les manifestants.

    • La nouvelle unité de « super CRS » de darmanin expérimenté à Nantes !
      https://www.nantes-revoltee.com/la-nouvelle-brigade-de-super-crs-experimentee-a-nantes

      Nous en parlions il y a peu. En juillet, le ministère de l’Intérieur officialisait la création d’une unité spéciale au sein des #CRS, disponible 24H sur 24 et 7 jours sur 7 : les FAR – Forces d’Action Rapide, également nommée CRS 8. Des super-flics, volontaires, chargés de mater la population, présentés comme capables de se déployer « en 15 minutes dans un rayon de 300 kilomètres » selon #Darmanin, et composés de 200 agents sélectionnés, équipés de véhicules spéciaux capables de « traverser les barricades ». A leur tête, un ancien béret vert des commandos marines. L’expérimentation est destinée à se généraliser si elle « démontre son utilité et son efficacité ».

      Justement, c’est la ville de Nantes qui est choisie comme laboratoire. L’unité est « dépêchée en urgence à #Nantes, ce mercredi 4 août, sur ordre du directeur général de la #police nationale », après que deux jeunes gens, âgés de 19 ans et 20 ans, ont été blessés par balles. Cette unité quadrille les cités nantaises dès ce soir avec ses fourgons spéciaux. Selon le Ministère de l’Intérieur, cette CRS 8 répond « à l’augmentation des manifestations violentes et des violences urbaines, notamment dans des villes moyennes qui ne connaissaient pas auparavant ce type de phénomènes ». C’est le dernier outil de militarisation du maintien de l’ordre et de renforcement du contrôle. Nantes est au coeur des attentions du pouvoir : expulsion de la Maison du Peuple, plainte contre Nantes Révoltée, barbouzeries diverses et répression contre les cortèges …

      Il paraît évident que les phénomènes mafieux, communs à de nombreuses villes de France, sont utilisés comme prétexte pour tester cette unité dans les quartiers nantais. Des CRS n’ont de toute façon aucune prise sur des règlements de compte. En revanche, un CRS a abattu un jeune homme, Aboubacar, dans le quartier du Breil en juillet 2018. Une affaire toujours pas jugée.

      Depuis une quinzaine d’années, Nantes est une #ville_laboratoire des nouvelles techniques de #maintien_de_l’ordre, dans les #banlieues comme contre les manifestations. Les effectifs de police y sont déjà extrêmement nombreux, et quasiment chaque année, ils sont augmentés. Une unité de CRS est même déjà spécialement implantée à Nantes depuis les mobilisations anti-aéroport, et le dernier préfet a créé une équipe d’enquêteur spéciale “ultra-gauche”. Verra-t-on dès samedi ces « super-CRS » contre la manifestation ?

  • Mort de #Steve_Maia_Caniço : un commissaire de #police mis en examen
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/20/mort-de-steve-maia-canico-un-commissaire-de-police-mis-en-examen_6088929_322

    Grégoire Chassaing était chargé du dispositif d’ordre le 21 juin 2019, lorsque le jeune homme de 24 ans avait chuté dans la Loire après une charge policière.

    Les policiers avaient [tiré] 33 grenades lacrymogènes, 12 balles de défense (LBD) et 10 grenades de désencerclement (...)

    Six personnes physiques et deux personnes morales sont convoquées par le juge d’instruction dans cette affaire, d’ici à la fin du mois de septembre. Outre les deux policiers, il s’agit de la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, de son ancien adjoint à la sécurité Gilles Nicolas, de l’ancien préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, ainsi que du directeur de cabinet du préfet en poste au moment des faits. La mairie de Nantes et Nantes Métropole sont également convoquées en tant que personnes morales.

    La mairie de Nantes avait été mise en cause dès le début de l’affaire [mais seulement] en raison de l’absence de barrières le long de la Loire près du lieu de la fête. Selon les témoignages recueillis, la chute du jeune homme aurait bien eu lieu « dans la zone dépourvue de barriérage [sic] concernée par quatre autres chutes concomitantes à l’intervention de la police », selon le parquet.

    #justice

  • Les États-Unis mettent hors service une société israélienne de logiciels d’espionnage Moon of Alabama
    https://www.moonofalabama.org/2021/07/us-takes-down-israeli-spy-software-company.html#more
    https://lesakerfrancophone.fr/les-etats-unis-mettent-hors-service-une-societe-israelienne-de-lo

    Un certain nombre de journaux, dans le monde entier, parlent aujourd’hui https://www.theguardian.com/world/2021/jul/18/revealed-leak-uncovers-global-abuse-of-cyber-surveillance-weapon-nso-gr de la société de piratage israélienne NSO qui vend des logiciels d’espionnage [nommés Pegasus, NdT] à divers régimes. Ce logiciel est ensuite utilisé pour espionner les téléphones des ennemis du régime, des adversaires politiques ou des journalistes qui déplaisent. Tout cela était déjà bien connu, mais l’histoire a pris un nouvel essor puisque plusieurs centaines de personnes qui sont espionnées peuvent maintenant être nommées.

    La façon dont cela s’est produit est intéressante https://www.washingtonpost.com/gdpr-consent/?next_url=https%3a%2f%2fwww.washingtonpost.com%2finvestigations%2fin :

    Les téléphones sont apparus sur une liste de plus de 50 000 numéros concentrés dans des pays connus pour surveiller leurs citoyens et également connus pour avoir été clients de la société israélienne NSO Group, un leader mondial dans le secteur, en pleine expansion et largement non réglementé, des logiciels d’espionnage privés, selon l’enquête.

    La liste ne permet pas de savoir qui y a inscrit les numéros, ni pourquoi, et on ignore combien de téléphones ont été ciblés ou surveillés. Mais l’analyse technique de 37 smartphones montre que beaucoup d’entre eux présentent une corrélation étroite entre les horodatages associés à un numéro de la liste et le déclenchement de la surveillance, dans certains cas aussi brève que quelques secondes.

    Forbidden Stories, une organisation de journalisme à but non lucratif basée à Paris, et Amnesty International, une organisation de défense des droits de l’homme, ont eu accès à cette liste et l’ont partagée avec certains journaux, qui ont effectué des recherches et des analyses supplémentaires. Le Security Lab d’Amnesty International a effectué les analyses techniques des smartphones.

    Les chiffres figurant sur la liste ne sont pas attribués, mais les journalistes ont pu identifier plus de 1 000 personnes dans plus de 50 pays grâce à des recherches et des entretiens sur quatre continents.

    Qui aurait pu dresser une telle liste pour la donner à Amnesty et à Forbidden Stories ?

    NSO est l’une des sociétés israéliennes utilisées pour mettre sur le marché le travail de l’unité de renseignement militaire israélienne, 8200. Les « anciens » membres de 8200 sont employés par NSO pour produire des outils d’espionnage qui sont ensuite vendus à des gouvernements étrangers. Le prix de la licence est de 7 à 8 millions de dollars pour 50 téléphones à espionner. C’est une affaire louche mais lucrative pour cette société et pour l’État d’Israël.

    NSO nie les allégations selon lesquelles son logiciel est utilisé pour des objectifs malsains en racontant beaucoup de conneries https://www.nsogroup.com/Newses/following-the-publication-of-the-recent-article-by-forbidden-stories-we-wa :

    Le rapport de Forbidden Stories est rempli d’hypothèses erronées et de théories non corroborées qui soulèvent de sérieux doutes sur la fiabilité et les intérêts de leurs sources. Il semble que ces "sources non identifiées" aient fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle et sont loin de la réalité.

    Après avoir vérifié leurs affirmations, nous démentons fermement les fausses allégations faites dans leur rapport. Leurs sources leur ont fourni des informations qui n’ont aucune base factuelle, comme le montre l’absence de documentation à l’appui de nombre de leurs affirmations. En fait, ces allégations sont tellement scandaleuses et éloignées de la réalité que NSO envisage de porter plainte pour diffamation.

    Les rapports affirment, par exemple, que le gouvernement indien du Premier ministre Narendra Modi a utilisé le logiciel de NSO pour espionner https://thewire.in/government/rahul-gandhi-pegasus-spyware-target-2019-polls le chef du parti d’opposition, Rahul Gandhi.

    Comment NSO pourrait-elle nier cette allégation ? Elle ne le peut pas.

    Plus loin dans la déclaration de NSO, la société se contredit https://www.nsogroup.com/Newses/following-the-publication-of-the-recent-article-by-forbidden-stories-we-wa sur ces questions :

    Comme NSO l’a déclaré précédemment, notre technologie n’a été associée en aucune façon au meurtre odieux de Jamal Khashoggi. Nous pouvons confirmer que notre technologie n’a pas été utilisée pour écouter, surveiller, suivre ou collecter des informations le concernant ou concernant les membres de sa famille mentionnés dans l’enquête. Nous avons déjà enquêté sur cette allégation, qui, une fois encore, est faite sans validation.

    Nous tenons à souligner que NSO vend ses technologies uniquement aux services de police et aux agences de renseignement de gouvernements contrôlés dans le seul but de sauver des vies en prévenant la criminalité et les actes terroristes. NSO n’exploite pas le système et n’a aucune visibilité sur les données.

    Comment NSO peut-elle nier que le gouvernement saoudien, l’un de ses clients reconnus, a utilisé son logiciel pour espionner Jamal Khashoggi, puis l’assassiner, en disant qu’il « n’exploite pas le système » et « n’a aucune visibilité sur les données » ?

    Vous ne pouvez pas prétendre à la fois a. recueillir des informations et b. n’avoir aucun moyen de les recueillir.

    Mais revenons à la vraie question :
    • Qui a la capacité de dresser une liste de 50 000 numéros de téléphone dont au moins 1 000 ont été espionnés avec le logiciel de NSO ?
    • Qui peut faire « fuiter » une telle liste à ONG et s’assurer que de nombreux médias « occidentaux » s’en emparent ?
    • Qui a intérêt à faire fermer NSO ou du moins à rendre ses activités plus difficiles ?

    La concurrence, je dirais. Et le seul véritable concurrent dans ce domaine est l’Agence nationale de sécurité [la NSA, NdT] étatsunienne.

    Les États-Unis utilisent souvent le « renseignement » comme une sorte de monnaie diplomatique pour maintenir les autres pays dans une situation de dépendance. Si les Saoudiens sont obligés de demander aux États-Unis d’espionner quelqu’un, il est beaucoup plus facile d’avoir de l’influence sur eux. Le NSO gêne cette activité. Il y a aussi le problème que ce logiciel d’espionnage de première classe que NSO vend à des clients un peu louches pourrait bien tomber entre les mains d’un adversaire des États-Unis.

    La « fuite » à Amnesty et Forbidden Stories est donc un moyen de conserver un certain contrôle monopolistique sur les régimes clients et sur les technologies d’espionnage. (Les Panama Papers étaient un type similaire de « fuite » parrainée par les États-Unis, mais dans le domaine financier).

    Edward Snowden, qui était autrefois un partisan convaincu de la NSA mais qui en a divulgué des documents parce qu’il voulait qu’elle respecte la loi, soutient cette campagne :

    Edward Snowden @Snowden - 16:28 UTC - 18 juil. 2021 https://twitter.com/Snowden/status/1416797153524174854

    Arrêtez ce que vous êtes en train de faire et lisez ceci. Cette fuite va être l’histoire de l’année : https://www.theguardian.com/world/2021/jul/18/revealed-leak-uncovers-global-abuse-of-cyber-surveillance-weapon-nso-gr

    Edward Snowden @Snowden - 15:23 UTC - 19 juil. 2021 https://twitter.com/Snowden/status/1417143168752095239

    Il y a certaines industries, certains secteurs, contre lesquels il n’y a aucune protection. Nous n’autorisons pas un marché commercial pour les armes nucléaires. Si vous voulez vous protéger, vous devez changer la donne, et la façon dont nous le faisons est de mettre fin à ce commerce.
    Guardian : Edward Snowden demande l’interdiction du commerce de logiciels espions dans le cadre des révélations sur Pegasus https://www.theguardian.com/news/2021/jul/19/edward-snowden-calls-spyware-trade-ban-pegasus-revelations

    Edward Snowden semble vouloir dire https://www.theguardian.com/news/2021/jul/19/edward-snowden-calls-spyware-trade-ban-pegasus-revelations que NSO, qui ne vend ses logiciels qu’aux gouvernements, devrait cesser de le faire mais que la NSA devrait continuer à utiliser cet instrument d’espionnage :

    Dans une interview accordée au Guardian, M. Snowden a déclaré que les conclusions du consortium illustraient la manière dont les logiciels malveillants commerciaux avaient permis aux régimes répressifs de placer beaucoup plus de personnes sous une surveillance invasive.

    L’opinion de Snowden à ce sujet est plutôt étrange :
    chinahand @chinahand - 17:28 UTC - 19 juil. 2021 https://twitter.com/chinahand/status/1417174487678656527

    Fascinant de voir comment M."La surveillance étatique américaine est la plus grande menace pour l’humanité" s’énerve sur le fait qu’un peu de surveillance étatique est apparemment externalisée à un entrepreneur privé par des acteurs étatiques de niveau moyen et bas.

    Edward Snowden @Snowden - 17:06 UTC - 19 juil. 2021 https://twitter.com/Snowden/status/1417168921472405504

    Lisez les articles sur les fonctionnaires de Biden, Trump et Obama qui ont accepté de l’argent du groupe NSO pour enterrer toute responsabilité, même après leur implication dans la mort et la détention de journalistes et de défenseurs des droits dans le monde entier !
    WaPo : Comment les assoiffés de pouvoir de Washington ont profité des ambitions de NSO en matière d’espionnage https://www.washingtonpost.com/gdpr-consent/?next_url=https%3a%2f%2fwww.washingtonpost.com%2ftechnology%2f2021%2

    Le tumulte créé dans les médias par les révélations concernant NSO a déjà eu l’effet escompté https://www.vice.com/en/article/xgx5bw/amazon-aws-shuts-down-nso-group-infrastructure :

    Amazon Web Services (AWS) a fermé l’infrastructure et les comptes liés au fournisseur israélien de logiciels de surveillance NSO Group, a déclaré Amazon dans un communiqué.

    Cette mesure intervient alors que des médias et des organisations militantes ont publié de nouvelles recherches sur les logiciels malveillants de NSO et les numéros de téléphone potentiellement sélectionnés pour être ciblés par les gouvernements clients de NSO.

    "Lorsque nous avons appris cette activité, nous avons agi rapidement pour fermer l’infrastructure et les comptes concernés", a déclaré, dans un courriel, un porte-parole d’AWS à Motherboard.
    Cela fait des années qu’AWS est au courant des activités de NSO. NSO a utilisé CloudFront, un réseau de diffusion de contenu appartenant à Amazon :

    L’infrastructure de CloudFront a été utilisée pour déployer les logiciels malveillants de NSO contre des cibles, notamment sur le téléphone d’un avocat français spécialisé dans les droits de l’homme, selon le rapport d’Amnesty. Le passage à CloudFront protège aussi quelque peu NSO contre des enquêteurs ou d’autres tiers qui tenteraient de découvrir l’infrastructure de l’entreprise.

    "L’utilisation de services en nuage protège NSO Group de certaines techniques de balayage d’Internet", ajoute le rapport d’Amnesty.

    Cette protection n’est plus valable. NSO aura bien du mal à remplacer un service aussi pratique.

    Israël s’en plaindra, mais il me semble que les États-Unis ont décidé de faire fermer NSO.

    Pour vous et moi, cela ne réduira que marginalement le risque d’être espionné.
    Moon of Alabama
    Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

    #nso #NSA #israel #Amnesty #police #agences_de_renseignement #Edward_Snowden #CloudFront #surveillance #pegasus #spyware #écoutes #smartphone #journalisme #hacking #sécuritaire #espionnage #géolocalisation #jamal_khashoggi #Forbidden_Stories #Amazon #Amazon_Web_Services #AWS
    #USA #CloudFront

    • La firme derrière Pegasus est liée au Luxembourg
      http://www.lessentiel.lu/fr/luxembourg/story/la-firme-derriere-pegasus-est-liee-au-luxembourg-15258218

      Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères, a confirmé l’existence au Luxembourg de deux bureaux de la firme israélienne NSO Group, qui a conçu le logiciel Pegasus, accusé d’avoir été utilisé par plusieurs États pour espionner les téléphones de journalistes et de dissidents.

      Selon le ministre, les bureaux luxembourgeois servent au back office, c’est-à-dire au contrôle des opérations financières de l’entreprise. Un communiqué de l’entreprise datant de 2019 précise que le siège social se trouve au Luxembourg. « NSO développe des technologies qui aident les services de renseignements et les agences étatiques à prévenir et enquêter sur le terrorisme et le crime », indique l’entreprise, dans sa présentation. Il serait même « un leader mondial » en la matière, générant « 250 millions de dollars de revenus en 2018 ». NSO affirme aussi s’être passé de clients à cause d’un non-respect des droits de l’homme.

      Un tour politique
      Mais la nature des activités au Grand-Duché reste floue. D’après Amnesty International, le logiciel Pegasus n’a pas été conçu au Grand-Duché. Aucune demande d’exportation de produit n’a d’ailleurs été formulée. « Je ne peux dire qu’une chose. S’il s’avère que le groupe NSO au Luxembourg a commis des violations des droits de l’homme, alors le Luxembourg doit réagir et réagira », a déclaré Asselborn. Ce dernier a envoyé une lettre aux dirigeants concernés pour rappeler les obligations en matière de droits de l’homme.

      Le sujet n’a pas encore été évoqué en commission des Affaires étrangères à la Chambre, expliquent des députés concernés. L’affaire a cependant vite pris un tour politique, avec d’abord une question parlementaire urgente du parti Pirates, sommant le gouvernement d’indiquer si des journalistes, politiciens ou militants au Luxembourg sont concernés par le scandale d’espionnage et quels sont les liens entre NSO et le Grand-Duché. Le parti déi Lénk demande aux autorités de réagir, bien au-delà du « Pacte national entreprises et droits de l’homme », avec une « loi opposable et munie des moyens financiers et personnels permettant d’intervenir pour mettre fin au mépris envers les droits humains ».

    • Hilarants ces politiques et ces journalistes choqués par leur surveillance !

      On n’a pas arrêté, ces dernières années, d’étendre toujours plus la surveillance du citoyen, depuis l’extension des caméras de surveillance partout sur le territoire jusqu’à la reconnaissance faciale qui ne cesse de progresser, y compris en France, jamais en retard d’une idée pour nous pister, nous surveiller, nous fliquer.

      Une surveillance active, intrusive, poussée, de plus en plus vicelarde, de certaines cibles aisément identifiées par ceux qui sont pouvoir, pour le profit personnel des politiciens et de leurs amis.

      Pour elles et eux, les drones qui seront sans nul doute utilisés pour mieux canaliser les mouvements de foule, les manifestations, pas de problème.
      Pour elles et eux, la loi européenne « ePrivacy » qui instaure de manière dérogatoire une surveillance automatisée de masse des échanges numériques sur internet en Europe, pas de problème.
      Le smartphone obligatoire, pas de problème.

      Ne parlons pas des données sur nos enfants, envoyées directement chez microsoft, education nationale, santé . . .
      Ne parlons pas non plus de toutes les informations possibles et imaginables que les gafam nous volent, de façon de plus en plus vicieuse.

      Pegasus, ePrivacy, pass sanitaire, la société qui se dessine ces dernières semaines devient véritablement cauchemardesque.
      Bon, d’après Edward Snowden la NSA n’aimait pas la concurrence pour ce qui est de nous espionner, et Julian Assange est toujours en prison, en Angleterre, sans aucun motif.

      Pour le reste, l’essentiel, c’est de monter à dessein les habitants de ce pays les uns contre les autres, et c’est une réussite.

  • Extension du passe sanitaire : les 10 points d’alerte de la Défenseure des droits | Défenseur des Droits
    https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2021/07/extension-du-passe-sanitaire-les-10-points-dalerte-de-la-defenseu

    L’évolution rapide de l’épidémie de Covid-19, portée par le variant Delta, a conduit le gouvernement à présenter hier soir en Conseil des ministres un projet de loi relatif à « la gestion de la crise sanitaire ». Ce texte proposant des transformations profondes pour l’exercice de droits et libertés qui sont au fondement de notre pacte social et républicain, la Défenseure des droits, malgré des délais extrêmement contraints pour l’examiner, a souhaité rendre public un avis au Parlement ce jour.

    Tout en reconnaissant l’importance de la vaccination dans la lutte contre la pandémie, la Défenseure des #droits s’interroge tant sur la méthode que sur la proportionnalité de la plupart des dispositions et restrictions présentes dans le texte.

    1. La nécessité d’un débat démocratique

    [...]

    2. Sur l’intelligibilité du texte : de nombreuses zones d’ombre

    Le texte contient des zones d’ombre sur plusieurs dispositions qui pourraient donner lieu à de nombreuses interprétations de nature à restreindre les droits et libertés au-delà de ce que prévoit le projet de loi. De nombreux points, pourtant essentiels, sont renvoyés au pouvoir réglementaire ou font l’objet de différences de traitement difficilement compréhensibles au regard de l’objectif poursuivi. Il ressort des éléments prévus pour l’application de la loi que l’espace public sera découpé en lieux accessibles et non accessibles, des personnes privées étant chargées de contrôler la situation sanitaire des individus, et donc leur identité, remettant en cause des principes de liberté de circulation et d’#anonymat pourtant longtemps considérés comme constitutifs du pacte républicain.

    [...]

    La Défenseure des droits insiste sur la nécessité d’une réévaluation régulière du dispositif au regard de la situation sanitaire afin que les restrictions ne durent que le temps strictement nécessaire à la gestion de la crise, et que des mesures adoptées dans l’urgence ne se pérennisent pas. La Défenseure des droits indique en outre qu’elle a d’ores et déjà été saisie de nombreuses réclamations depuis l’annonce de l’instauration du « passe sanitaire », qui toutes illustrent que la précipitation et la difficile lisibilité de certaines dispositions sont susceptibles d’entraver l’exercice de droits et libertés de manière non proportionnée à l’objectif poursuivi.

    #passe_sanitaire #Covid-19 #vaccination #précaires #droits #liberté_de_circulation #pouvoir_réglementaire #surveillance #vaccination_obligatoire #pauvreté #données #droits_de_l’enfant #discriminations #contrôle #anonymat #libertés

    • 1. La nécessité d’un débat démocratique
      2. Sur l’intelligibilité du texte : de nombreuses zones d’ombre
      3. Sur les restrictions d’accès aux transports publics et aux biens et services
      4. Mise en œuvre des restrictions d’accès : le contrôle d’une partie de la population par une autre
      5. Les risques de discriminations dans l’emploi
      6. Des risques considérables d’atteinte aux droits de l’enfant
      7. Les personnes en situation de pauvreté pourraient être doublement victimes
      8. Des mesures d’isolement étendues
      9. Les risques liés au traitement des données
      10. La vaccination obligatoire pour certaines professions

      EDIT : ah, ben j’ai eu la même idée :-)

    • Cet avis est critique sur des points importants mais une chose reste obscure dans le projet de loi, et comme ils sont covidiots au point d’autoriser l’absence de masque en lieu clos (avec des PCR- en période d’incubation hautement contagieuse...) : qu’en est-il de l’accès aux services de santé pour qui n’a pas son passe, reste-t-il limité aux seules urgences ?

      #santé_publique (pour mémoire...)

    • La CNIL s’inquiète que le fichier des dépistages covid devienne un fichier policier
      https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/la-cnil-s-inquiete-que-le-fichier-des-depistages-covid-devienne-un-fichi

      (...) avec le nouveau texte du gouvernement et c’est ce qui inquiète la CNIL et désormais les sénateurs. « L’article 3 du projet de loi vient compléter les finalités du « SI-DEP », ainsi que les personnes ayant accès à ce fichier pour permettre le contrôle des mesures de quarantaine et d’isolement notamment par les agents de #police judiciaire et les agents de contrôle. C’est la philosophie même du traitement de données qui s’en trouve modifiée, » a alerté la présidente de la CNIL. En clair, les forces de l’ordre auront accès à ce fichier, pour connaître les personnes testées positives au covid et leur faire respecter l’obligation de dix jours d’isolement à domicile, l’autre nouveauté du projet de loi.

  • 27 coups de taser en 10 minutes : "J’ai cru que j’allais mourir" : trois policiers mis en examen pour violences sur un jeune de 19 ans près d’Argenteuil
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/info-franceinfo-j-ai-cru-que-j-allais-mourir-trois-policiers-mis-en-exa


    La rue du Clos Garnier, à Cormeilles-en-Parisis (Val d’Oise). (GOOGLE STREET VIEW)

    Les faits remontent au 29 janvier dernier à Cormeilles-en-Parisis, près d’Argenteuil (Val-d’Oise). À l’origine de ces violences : une photo de policier déguisé en strip-teaseuse, retrouvée dans le téléphone du jeune homme.

    Ce 29 janvier, vers 15 heures, Jonathan*,19 ans, traîne avec des amis dans le hall d’un immeuble de la rue du Clos Garnier, à Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise). Une équipe de cinq policiers se dirige vers eux pour les contrôler. Jonathan tente de prendre la fuite mais les forces de l’ordre le rattrapent et découvrent dans son téléphone une photo d’un policier de la #BAC, la brigade anti-criminalité d’Argenteuil, qui circulait à l’époque sur les réseaux sociaux. On y voit le fonctionnaire de police habillé en short en cuir, bas résille, et maquillé.

    "Tout est parti de cette photo" , analyse aujourd’hui le jeune homme. À partir de là, il va subir un déchaînement de violence de la part de trois policiers du groupe. "J’ai déjà pris des claques par des policiers mais là c’était autre chose , témoigne Jonathan. C’était des coups de taser, des coups de poings, pendant 40 minutes j’ai vraiment cru que j’allais mourir. Je leur ai dit d’arrêter mais ils nr se sont pas arrêtés (...) Je tremblais et je tombais."

    « C’était trois policiers, un qui me mettait des coups de taser, et deux qui venaient de temps en temps pour me mettre des coups de coude ou des coups de pieds dans les jambes. »

    "J’ai vu de la colère et de la haine dans les yeux des policiers, raconte le jeune homme. Ils ont aussi traité ma mère de chienne, ils ont dit qu’ils allaient attraper ma copine et qu’ils voulaient la violer. Ils m’ont dit aussi qu’en arrivant au commissariat, je pouvais me faire violer aussi" , poursuit Jonathan. Le jeune homme affirme aussi que l’un des policiers a versé sur ses blessures du gel hydroalcoolique et du doliprane en poudre en lui disant "que ça allait [le] soigner."

    "C’est notre parole contre la vôtre"

    Après "40 minutes de violences", Jonathan parvient à repartir en boitant, porté par deux de ses amis. Les caméras de vidéo-surveillance, présentes uniquement à l’extérieur du bâtiment, en témoignent. Le jeune homme prévient alors sa mère, qui le voit arriver "la bouche en sang à la maison". Elle l’amène au commissariat et croise alors les policiers en question :"Ils nous ont pris à partie, raconte Nathalie, ils nous ont dit : ’Qu’est ce que vous venez faire là’, ils étaient arrogants. Ils nous ont dit : ’De toute façon c’est notre parole contre la votre’."

    La mère de Jonathan décide également de faire ausculter son fils par le médecin de famille. Il indique que le jeune homme souffre d’un hématome à l’oreille, d’une ecchymose à l’oeil droit, d’hématomes sur les joues et sur la jambe. Le médecin de l’unité médico-judiciaire qui avait examiné le jeune homme pendant la garde à vue avait pourtant mentionné zéro jour d’ITT (incapacité temporaire de travail), évoquant seulement "des lésions superficielles sans retentissement fonctionnel".
    Nathalie et son fils réussissent finalement, après plusieurs heures d’attente, à déposer plainte. Une enquête est ouverte, mais les fonctionnaires nient en bloc.

    27 coups de taser en 10 minutes

    Deux éléments vont cependant mettre à mal la version des policiers. Il y a d’abord l’analyse du #taser utilisé par le chef de la brigade. Selon l’expertise, que franceinfo a pu consulter, l’arme a été mise en marche 27 fois en dix minutes au moment du contrôle, dont une fois pendant plus de 5 secondes "ce qui correspond à un cycle complet de neutralisation dévolu à une efficacité maximale du pistolet", indique l’expert même si "aucun élément ne permet d’affirmer que le déclenchement [était] associé à une neutralisation par contact" à ce moment-là. (...)

    #police #violences_policières

  • ​Militarism and the police: how our streets became battlefields

    As institutions like the police and border patrol become increasingly militarized, anti-militarism needs to become a cornerstone of social movements worldwide.

    https://roarmag.org/essays/militarism-police-streets-battelfields
    #urban_matter #villes #géographie_urbaine #violence #conflit #équipement #complexe_militaro-industriel #armes #flash-ball

    ping @karine4 @isskein @cede

    #militarisation #police

  • Les deux visages de « voisins vigilants », le dispositif qui prétend faire baisser la délinquance - Basta !
    https://www.bastamag.net/Voisins-vigilants-panneaux-cambriolages-gendarmerie-police-municipale-neig

    Un gros œil noir sur fond jaune. C’est la signalétique des « Voisins vigilants » : un dispositif public valorisé par des mairies et l’État, ainsi qu’un service dispensé par une société privée. Ces « voisins vigilants » sont-ils efficaces ? Enquête.

    Qui n’a pas aperçu le panneau avec un gros oeil noir sur fond jaune qui, à l’entrée de certaines communes, souvent à côté de l’inoffensif « village fleuri », signale que les « voisins » y sont « vigilants » ? Avertissement un peu anxiogène indiquant une surveillance de tous les instants pour certains, signalétique dissuasive rassurant les habitants du coin pour d’autres, les panneaux intriguent. Mais de quoi s’agit-il ?

    L’appellation « voisins vigilants » recouvre deux dispositifs. L’un est entre les mains de l’État et a été généralisé en 2011, sous la présidence Sarkozy, par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, sous le nom de « participation citoyenne ». Selon le ministère de l’Intérieur, il s’agit d’une « démarche partenariale et solidaire qui associe les élus et la population d’un quartier ou d’une commune à la protection de leur environnement ». Cette démarche se fait en coopération avec les forces de l’ordre locales. « Le dispositif est strictement encadré par la gendarmerie qui veille à ce que l’engagement citoyen ne conduise pas à l’acquisition de prérogatives qui relèvent des seules forces de l’ordre. », précise bien la brochure de participation citoyenne. Il n’est donc pas question pour ces voisins vigilants de se substituer aux agents dûment assermentés.

    Côté encadrement des membres des communautés de voisins vigilants, des citoyens « référents », sont désignés par la mairie. Ils sont chargés de prévenir « la gendarmerie de tout événement suspect ou de nature à troubler la sécurité des personnes et des biens dont ils seraient témoins. » Sur les panneaux se référant à ce dispositif public (« protection voisins vigilants », avec l’iris bleu), il est le plus souvent précisé « en liaison immédiate avec la gendarmerie ou la police municipale ». En 2019, l’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a publié une nouvelle circulaire, définissant plus précisément la démarche adoptée par les 5600 communes qui ont officiellement mis en place ce dispositif. À notre connaissance, aucun bilan national n’a été dressé, depuis dix ans, de ce dispositif, de son efficacité et des éventuels problèmes qu’il pourrait poser.

    [...]
    Sur son site, VVS annonce héberger 25 804 communautés (en septembre 2017), qui regrouperait 250 000 foyers, et avoir fait adhérer 500 communes. « Ces chiffres sont peu révélateurs : être inscrit n’implique pas nécessairement une participation active. Néanmoins, ces données montrent qu’en 2017, les participants aux deux dispositifs se comptent par centaines de milliers, et qu’il s’agit donc d’un phénomène de masse », explique le sociologue Mathjis Gardenier, qui a étudié le dispositif [1] .

    #surveillance #surveillons_nous_les_uns_les_les_autres #voisins_vigilants

  • La #CNPT publie son rapport sur l’accompagnement des #rapatriements_sous_contrainte par la #voie_aérienne

    Dans son rapport publié aujourd’hui, la #Commission_nationale_de_prévention_de_la_torture (CNPT) présente les recommandations relatives aux 37 transferts par la #police et aux 23 rapatriements sous contrainte par la voie aérienne qu’elle a accompagnés entre avril 2020 et mars 2021, une période qui a été marquée par le COVID-19. La Commission estime inadéquates certaines #pratiques_policières qui persistent. Finalement, la Commission dresse le bilan du contrôle des 25 renvois sur des vols de ligne, respectivement des renvois du niveau d’exécution 2 et 3, qu’elle a accompagnés entre novembre 2019 et mars 2021.

    Pratiques policières jugées inadéquates

    De manière générale, les observatrices et observateurs de la CNPT continuent d’être témoins de l’hétérogénéité des pratiques cantonales en vigueur s’agissant de la prise en charge et du transfert à l’#aéroport des personnes à rapatrier, notamment en matière de recours aux #entraves. La Commission estime que des mesures urgentes doivent être prises afin d’harmoniser les pratiques policières dans le cadre des renvois.

    Même si des améliorations ont été constatées, la Commission regrette que le recours aux #entraves_partielles reste fréquent tant au niveau des transferts que de l’organisation au sol. Dans son rapport, la Commission appelle instamment aux autorités de renoncer par principe à toute forme de #contrainte, et de limiter une application aux seuls cas qui présentent un danger imminent pour leur propre sécurité ou celle d’autrui. Par ailleurs, elle rappelle que les #enfants ne devraient en aucun cas faire l’objet de #mesures_de_contrainte. Elle conclut également qu’un diagnostic psychiatrique ne peut en aucun cas à lui seul signifier le recours à des entraves.

    En outre, la Commission juge inadéquates plusieurs pratiques policières qui persistent dans le cadre des renvois, même si elle les observe de manière isolée : notamment l’entrée par surprise dans une cellule, l’utilisation de #menottes_métalliques aux chevilles, le recours au #casque_d'entraînement, l’utilisation d’une #chaise_roulante pour transporter une personne entravée et la #surveillance par plusieurs #agents_d'escorte d’une personne à rapatrier entravée et placée sur une chaise. La Commission rappelle également avec force dans son rapport que les personnes à rapatrier doivent être informées de manière transparente et dans une langue qu’elles comprennent sur le déroulement du renvoi.

    Contrôle des renvois du niveau d’exécution 2 et 3

    Dans son rapport, la Commission relève avec préoccupation que les renvois du niveau d’exécution 3 sont exécutés mais sans être clairement distingués des renvois du niveau d’exécution 2. Il existe néanmoins une différence significative entre les deux niveaux de renvoi en termes de mesures de contrainte autorisées. La Commission s’interroge sur la pertinence de ces niveaux d’exécution 2 et 3 et estime qu’une réflexion approfondie doit être menée en la matière. Par ailleurs, le recours aux mesures de contrainte doit être limité aux seuls cas qui présentent un danger imminent pour leur propre sécurité ou celle d’autrui, et ceci pour la durée la plus courte possible. Enfin, compte tenu des mesures de contrainte autorisées dans le cadre des renvois du niveau d’exécution 3, un contrôle indépendant, en particulier des transferts et de l’organisation au sol, devrait être garanti.

    https://www.nkvf.admin.ch/nkvf/fr/home/publikationen/mm.msg-id-84376.html
    #rapport #Suisse #renvois_forcés #expulsions #renvois #2020 #asile #migrations #réfugiés #avions

    –---
    Pour télécharger le rapport :
    https://www.nkvf.admin.ch/dam/nkvf/de/data/Medienmitteilungen/2021-07-08/bericht-ejpd-kkjpd-f.pdf

    • CNPT | Pratiques policières inadéquates

      La Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) appelle la Suisse à “renoncer par principe à toute forme de contrainte” sauf en cas de “danger imminent” pour soi-même ou pour autrui”. Mandatée pour l’observation des vols spéciaux, la CNPT a présenté ses recommandations relatives aux 37 transferts par la police et aux 23 rapatriements sous contrainte par voie aérienne qu’elle a accompagnés entre avril 2020 et mars 2021, soit en plein COVID. La Commission estime inadéquates certaines pratiques policières qui persistent et appelle à des mesures urgentes pour harmoniser les usages entre les cantons.

      https://seenthis.net/messages/921600

  • « Le skunk » : le canon à eau chimique, une arme israélienne de punition collective - Renversé
    https://renverse.co/infos-d-ailleurs/article/le-skunk-le-canon-a-eau-chimique-une-arme-israelienne-de-punition-collectiv

    En arabe, on l’appelle jarara - littéralement « les chiottes », en raison de son odeur putride. De l’anglais, skunk water, en raison de l’odeur ostensiblement putride qu’il dégage, il est également surnommé « la mouffette ». L’eau qu’il dégage a été développée comme une « arme de contrôle des foules » par une société israélienne appelée Odortec.

    Il s’agit d’un composé liquide d’une odeur horrible décrite par ceux qui l’ont expérimenté comme une odeur d’égout mélangée à des cadavres en décomposition. Il s’agit en fait d’un mélange de produits chimiques qui provoque de fortes nausées, empêche de respirer normalement et provoque de violents vomissements. Le rapport de sécurité de l’entreprise qui le fabrique indique également qu’il peut provoquer une irritation de la peau, des douleurs oculaires et abdominales. Des Palestinien-ne-s ont également signalé qu’il provoquait une perte des cheveux.

    Les forces répressives qui utilisent « le skunk » affirment qu’elle est non létale et non toxique. Toutefois, à fortes doses, elle peut avoir un effet mortel. Tirée d’un canon à eau et pulvérisée à une pression extrêmement élevée, elle peut provoquer des blessures graves. Un petit jet laisse une odeur nauséabonde sur la peau pendant des jours. Sur les vêtements et les bâtiments, la puanteur peut persister encore plus longtemps. Les forces israéliennes, bien sûr, ne l’utilisent pas seulement pour réprimer les protestations, mais aussi comme punition collective. Des camions chargés de ce liquide traversent les quartiers palestiniens en pulvérisant les bâtiments en représailles contre les habitant-e-s qui protestent contre l’occupation et l’apartheid israéliens.

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