• L’amendement de la droite au Sénat : la nouvelle embrouille des LR telle les 1200€ minimum garanti pour tous.

    - En débat chez Yves Calvi, Catherine Deroche, pdte de la Commission des affaires sociales du Sénat, a affirmé, malgré nos dénégations, que l’amendement déposé hier par sa Commission permettrait à certaines femmes de partir dès 63 ans.

    Après vérification ce n’est pas le cas.

    L’amendement déposé (n° 2127) ne permet pas cela du tout.
    S’il était adopté, il permettrait aux femmes de surcoter à partir de 63 ans si elles ont une carrière complète à cet âge, mais pas de partir avant 64 ans.
    Donc pas de départ à 63 ans.

    – A propos de l’amendement de la droite au Sénat sur les majorations de durée d’assurance pour enfant ("surcote pour les mères").
    Schématiquement, avec la réforme, les personnes concernées (principalement les mères) perdent le choix entre partir à 62 ans à taux plein ou gagner 10% de surcote en partant à 64.

    (les effets sont un peu différent dans le public où la prise en compte des enfants est moindre)
    Si l’amendement était adopté, le départ à 64 ans serait maintenu, mais elles récupéreraient 5% de surcote à 64 ( au lieu des 10% sans réforme pour un taux plein à 62 ans).
    Ça serait intéressant de savoir si le Sénat a un chiffrage du nombre de bénéficiaires et du montant global.

    Michael Zemmour

    https://twitter.com/ZemmourMichael/status/1630852511371255808?cxt=HHwWgICz1f3t-aEtAAAA

    Retraites à 1 200 euros : après l’aveu de Dussopt, l’embarras grandissant du pouvoir https://www.mediapart.fr/journal/politique/010323/retraites-1-200-euros-apres-l-aveu-de-dussopt-l-embarras-grandissant-du-po
    Deux mois après la présentation du projet de réforme des retraites, le ministre du travail a reconnu que pas plus de 20 000 nouveaux retraités bénéficieront chaque année de la revalorisation des petites pensions. Le mythe d’une réforme de « justice sociale » s’effondre, laissant le gouvernement démuni.

  • 7 mars : amplifier la lutte pour faire reculer Macron et le Medef
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/7-mars-amplifier-la-lutte-pour-faire-reculer-macron-et-le-me

    3 semaines après la dernière manifestation contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, l’#intersyndicale appelle à faire du 7 mars « une journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports » et « à participer massivement aux manifestations »...

    C’est bien dans la rue, par les manifestations, et plus encore dans les entreprises, par la grève, que les travailleurs peuvent faire ravaler leur projet à Borne et Macron. Malgré un rejet massif parmi toutes les catégories de #travailleurs, rejet qui augmente chaque fois qu’un ministre ouvre la bouche, le #gouvernement_Borne peut trouver une majorité de parlementaires pour faire adopter sa loi. À défaut, il dispose de l’article 49-3. Même les minuscules #concessions sur les longues carrières, imposées par les députés, ont disparu du texte soumis aux sénateurs. Il n’y a rien à attendre du côté du Parlement.

    La force des travailleurs est qu’ils font fonctionner toute l’économie. S’ils se mettent massivement en #grève, ils arrêtent la machine à profits de la #bourgeoisie. Et c’est bien les capitalistes qu’il faut viser pour faire reculer #Macron, simple exécutant de leurs exigences. Roux de Bézieux, président du #Medef, l’a dit sans fard sur CNews : « Les politiques doivent prendre des décisions qui ne sont pas populaires. » Et de préciser : « Cette réforme est douloureuse mais indispensable. » Douloureuse, elle l’est pour les #salariés qui devront s’user deux ans de plus au travail ou finir leur vie active au chômage ou en invalidité ; indispensable, elle l’est pour augmenter la part de richesses qui revient aux capitalistes.

    Cette réforme n’a pas d’autres raisons d’être. Elle est d’autant plus insupportable qu’elle s’ajoute à la flambée de tous les prix. À l’angoisse de ne plus pouvoir payer les factures, se chauffer correctement, se déplacer quand on veut et même d’être obligé de se restreindre sur la nourriture, s’ajoute le cauchemar de se faire exploiter jusqu’à la tombe. Pendant ce temps, les grandes entreprises annoncent les unes après les autres des records historiques pour leurs profits. Les bénéfices en hausse pour les capitalistes, les sacrifices multiples pour les travailleurs sont les deux bouts du même bâton. Eh bien ce bâton, les travailleurs doivent le briser pour défendre leur droit à l’existence !

    Sur Cnews, #Roux_de_Bézieux s’est dit plus préoccupé des grèves pour des augmentations, en cours un peu partout dans le pays à l’occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires dans les entreprises du privé, que des grèves pour les #retraites. Son inquiétude confirme qu’il faut présenter l’addition au grand patronat : cela inclut les retraites, les salaires, la précarité, l’emploi. Macron et les patrons ne céderont que si la grève part dans quelques secteurs et menace de s’étendre à toutes les entreprises.

    Contrairement à l’intersyndicale interprofessionnelle, plusieurs fédérations syndicales, à la SNCF, dans l’énergie, la chimie, les ports et docks, appellent d’ores et déjà à une grève reconductible à partir du 7 mars. Sans s’arrêter aux petits calculs des divers chefs syndicaux, tous les travailleurs conscients, dans tous les secteurs, doivent s’appuyer sur le succès prévisible de la journée du 7 mars pour convaincre leurs collègues de travail qu’il est nécessaire d’engager le combat. Il devra être placé sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes et devra s’élargir à l’ensemble de leurs revendications, à commencer par les #salaires. Il sera difficile car les capitalistes, qui s’affrontent dans une guerre économique acharnée, ne lâcheront rien facilement. Mais, s’ils la déploient sans réserve, la force collective des travailleurs est immense.

    #capitalisme #lutte_de_classe #mouvement_social #mobilisation_sociale #grève_illimitée #réforme_des_retraites #inflation #dividende #super-profits

  • Comment réussir sa grève de la performance ? – Sabotage au travail (1/2)
    https://www.frustrationmagazine.fr/sabotage-performance

    Depuis quelques mois, les grands médias s’emballent autour d’une tendance selon eux inquiétante et dangereuse : le « quiet quitting », ou « démission silencieuse », se serait emparé de nombre de travailleurs dans le monde, qui s’impliqueraient moins dans leur travail voire, comble de l’horreur, s’en tiendraient strictement aux horaires définis sur leur contrat […]

    • Emile Pouget était un secrétaire général de la CGT au début du siècle passé. À l’époque, la CGT avait une orientation anarcho-syndicaliste : elle prônait la grève comme moyen d’instaurer un rapport de force avec le patronat pour obtenir une amélioration de la condition des travailleurs, comme la journée de 8 h, mais aussi pour aller vers une révolution sociale. Mais la grève n’était pas le seul mode d’action encouragé par la CGT. Le sabotage en faisait également partie.


      Comme le montre Victor Cachard dans son Histoire du sabotage, l’imaginaire actuel du sabotage repose davantage sur son usage militaire, notamment durant la résistance aux nazis. Quand on pense sabotage, on pense destruction de voie de chemin de fer, explosion de bombes, etc. Mais à l’origine, le terme avait une signification plus accessible à n’importe quel travailleur : il s’agissait de travailler plus lentement, de ralentir le rythme, de ne faire que le nécessaire. Mais cela pouvait aller plus loin : Émile Pouget évoque plusieurs exemples de travailleurs qui ont enrayé la production en détournant ou abîmant leurs outils : les coiffeurs de Paris, entre 1903 et 1906, ont mis en œuvre des campagnes de “badigeonnage” des boutiques, c’est-à-dire de dépôt d’un shampoing amélioré par leurs soins (avec des œufs) sur les devantures, pour finir par obtenir un jour de fermeture et de repos hebdomadaire. Ou encore les boulangers dont l’un des modes d’action était de s’en prendre aux pétrins ou bien de réaliser du pain dur et immangeable… 


      Pour Pouget, le sabotage consistait ni plus ni moins à affirmer une morale de classe : ne pas se tuer à la tâche pour un patron, ne pas se laisser exploiter en faisant le dos rond, ne pas travailler plus que ce pour quoi je suis payé. Pour Pouget, la morale du travail “est à l’usage exclusif des prolétaires, les riches qui la prônent n’ayant garde de s’y soumettre : l’oisiveté n’est vice que chez les pauvres. C’est au nom de cette morale spéciale que les ouvriers doivent trimer dur et sans rêve au profit de leurs patrons et que tout relâchement de leur part, dans l’effort de production, tout ce qui tend à réduire le bénéfice escompté par l’employeur, est qualifié d’action immorale.” Saboter, c’est-à-dire au moins traîner des pieds au travail, au mieux empêcher la production en s’en prenant aux outils et à la bonne organisation du travail, est une façon de contrecarrer cette morale de classe, pour en affirmer une autre : ne pas être soumis au patronat et faire du zèle.

      Or, le sabotage au sens le plus ordinaire du terme, c’est-à-dire ne pas surtravailler, est terriblement d’actualité. En effet, la morale dénoncée par Pouget il y a plus d’un siècle s’est imposée dans toutes les entreprises et imprègne notre société. Les récents débats sur la “valeur travail”, invoquée à droite comme à gauche, le montrent, mais pas seulement : dans nombre d’organisations, le surtravail fait partie du fonctionnement normal de la structure. Le zèle n’est pas un petit plus, c’est une exigence de base que les employeurs formulent et contrôlent. De nombreuses stratégies managériales existent pour obtenir des salariés qu’ils donnent le maximum, bien au-delà de ce qui est écrit sur leur contrat de travail. La fixation d’objectif, par exemple, se fait de plus en plus à l’excès. Pour obtenir une prime, il faut désormais “sur-performer”, c’est-à-dire dépasser à la fois ses collègues et ses résultats précédents...

    • Sur la question du sabotage, le mouvement ouvrier a heureusement évolué.

      Quant à la question « morale », le texte rédigé par #Griffuelhes et #Pouget, connu sous le nom de #Charte_d'Amiens, la dépasse, n’opposant pas l’action syndicale à l’action politique — comme le prétendront des décennies plus tard nombre de dirigeants syndicalistes pour justifier leur volonté de réduire la lutte des travailleurs à des revendications tolérables par la bourgeoisie. Cette charte était une véritable proclamation révolutionnaire :

      [...] Dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc.

      Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera dans l’avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale. [...]

      #CGT

    • @recriweb

      Concernant la « charte d’Amiens », je me permets de proposer la version complète (qui assez courte) :

      La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat.

      Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l’œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

      Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat.

      Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale.

      Pour moi donc, ce texte s’organise sur trois axes indissociables, que je reformule ainsi :

      1) L’objectif révolutionnaire : l’affirmation comme objectif de « la disparition du salariat et du patronat » et la reconnaissance de la lutte de classe permettant aux travailleurs de combattre toutes les formes d’exploitation et d’oppression de la classe capitaliste. « L’émancipation intégrale [...] ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ».

      2) La « double besogne » , consistant à théoriser l’action syndicaliste au travers de l’articulation entre les revendications immédiates et « l’émancipation intégrale », notamment par la grève générale. Le type d’organisation spécifique permettant d’atteindre ce but – le syndicat – représente « la base de réorganisation sociale », autrement dit, une sorte de préfiguration de la société à construire.

      3) Le syndicat n’est pas la courroie de transmission d’un parti politique (pour le dire avec les mots d’aujourd’hui). Le syndicat regroupe tous les travailleurs, sans aucune discrimination philosophique, politique ou religieuse. « En réciprocité, [il est demandé au syndicaliste] de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. [...] les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale. »

      Il m’est souvent arrivé de constater que la « charte d’Amiens » est utilisée ou citée sans prendre en compte la totalité des arguments. Ainsi, on peut reconstruire le sens de ce texte, en prenant tel ou tel morceau et faire valoir un point de vue qui ne correspond pas toujours aux intentions d’origine. En dépit de ces diverses déformations, la « charte d’Amiens » est souvent dotée d’une valeur quasi biblique. Un comble.

      Le caractère aggravant à ces "mutilations" d’un texte, pourtant très court, vient du fait que certains mots n’ont plus le même sens aujourd’hui qu’à l’époque de la charte d’Amiens. Plus exactement, parce que le sens des mots, tels que « politiques » ou « lutte économique », ne sont plus exactement les mêmes, il faudrait éviter d’employer ces termes sans les expliciter et les contextualiser.

      Voyons rapidement les principales omissions opérées sur la charte d’Amiens. J’en ai repéré trois :

      Première omission : le contenu révolutionnaire. Les réformistes d’aujourd’hui ne reprendront, effectivement que le contenu « apolitique » du texte (indépendance des syndicats vis à vis des partis) et, associé à cette mise en exergue décontextualisée, ils évacueront complètement le contenu révolutionnaire. Beaucoup de confédérations syndicales tiennent cette ligne.

      Il me semble évident que, s’ils professaient la plus vive méfiance quant aux risques d’inféodation et de noyautage des syndicats par les partis socialistes (comme cela se faisait dans d’autres pays), les syndicalistes révolutionnaires français de 1906 se donnaient clairement un but « politique », tel qu’on l’entend aujourd’hui : renverser l’exploitation capitaliste. Sur ce point, je pense que nous serons d’accord, @recriweb.

      Au moment de la charte d’Amiens, pourtant, les syndicalistes révolutionnaires n’auraient jamais utilisé le mot « politique » pour exprimer leur objectif révolutionnaire : à l’époque (comme, au moment de la première internationale) le mot « politique » faisait essentiellement référence au parlementarisme.

      On remarque, d’ailleurs, le terme « lutte économique », employé au début du texte qui désigne les termes de la lutte de classes.

      Aujourd’hui, le mot « politique », dans son acception révolutionnaire, est réhabilité par beaucoup de libertaires et par la gauche extraparlementaire (terme, là aussi, utilisé depuis la dépréciation de l’expression "antiparlementaire", employée pourtant par les anarchistes du 19e puis par l’extrême droite).

      On pense au « tout est politique » soixante-huitard. On utilisera, par exemple, l’expression « le » politique (révolutionnaire) au lieu de « la » politique (réformiste). Donc le fait d’évoquer « l’apolitisme » de la charte d’Amiens en 2022 sans apporter ces précisions conduit aux plus grandes confusions.

      Il est évident que, par exemple, la lutte sur les retraites est une lutte politique mais cela ne signifie pas - en tout cas, selon moi - qu’elle doit conduire à un « débouché politique » (terme souvent utilisé) qui serait nécessairement l’élection d’un président ou de députés. Le syndicaliste est conduit en permanence à proposer ces explications pour essayer de clarifier les choses : combattre « l’apolitisme », au sens de combattre l’idée selon la quelle « il ne faudrait pas faire de politique » et combattre la récupération politicienne et partidaire.

      Deuxième omission : indépendance vis à vis des partis. Beaucoup de membres de partis politiques (PCF et extrême gauche, rencontrés à la CGT d’aujourd’hui) auront, quant à eux, tendance aujourd’hui à évacuer de la charte d’Amiens sa dimension clairement « apolitique », au sens où on employait ce mot à l’époque, c’est à dire, pour marquer l’opposition au parlementarisme et au noyautage des syndicats par les partis socialistes.

      Je pense que la notion « d’action directe », théorisée à cette époque, renvoyait directement à cette volonté de construire, par le syndicat, les propres modalités d’organisation de la classe ouvrière contre l’État et les capitalistes, de façon totalement indépendante des partis politiques ; ces derniers étant considérés par nos cégétistes de la belle époque, comme tout juste bons à prendre les rênes du pouvoir d’État et ne rien changer à l’exploitation capitaliste.

      Je me permets de te faire remarquer que, dans ton résumé, cet aspect « apolitique » de la Charte d’Amiens – l’indépendance vis à vis des partis – n’y figure pas. Probablement un oubli. Voilà pourquoi il me semblait important de mettre le texte en entier.

      Troisième omission : l’organisation syndicale, préfiguration de la société à construire. Enfin, la plupart du temps, qu’ils soient réformistes ou membres de partis politiques révolutionnaires, très peu de ces personnes évoquent ce point théorique du syndicalisme révolutionnaire - importante (à mes yeux) - que j’ai indiqué à la fin du 2e point : « le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale ». Pour le dire autrement, le syndicat est considéré comme la préfiguration de l’organisation sociale, débarrassée du capitalisme et sans État, à construire immédiatement.

      Je tiens à repréciser que je ne considère pas que la charte d’Amiens doive être prise, tel un texte sacré, comme une référence absolue. Elle ne correspond pas d’ailleurs totalement à ma vision politique ou sociale.

      La charte d’Amiens est une référence théorique incontournable qui a marqué l’histoire du mouvement social mais elle ne doit pas être considéré autrement qu’un moment de construction de cette histoire. Elle est datée. Ce n’est pas une fin en soi. J’ai la plus grande sympathie pour ces militants ouvriers qui ont essayé de construire de façon empirique et par eux-mêmes une organisation révolutionnaire, au lendemain de la période des attentats mais, malheureusement, si la CGT avait été réellement syndicaliste révolutionnaire elle n’aurait jamais pu être « décapitée » par Clemenceau en 1908 et anéantie par les terrifiants retournements de veste des plus ardents révolutionnaires dans l’union sacrée de 1914.

      Je n’évoquerai pas ici la question du sabotage qui me semble essentielle sur le plan théorique et politique. Là aussi, cela demanderait de contextualiser le sens que donnait Pouget, par exemple, à ce mot (qui, de mon point de vue, est en fait assez proche de celui de la grève). Ce n’est plus le même sens qu’on donne au mot « sabotage » aujourd’hui ; ce dernier me semblant tout à fait intéressant, néanmoins. Peut-être qu’une autre fois il sera possible d’échanger ici sur ce thème.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_d%27Amiens

    • Merci à toi pour ton post très précis.

      Oui, la question du sabotage, on pourrait en rediscuter. Il me semble que l’histoire du #mouvement_ouvrier a tranché, mais ses acquis théoriques ne percolent malheureusement plus dans les consciences...

      Sur l’"apolitisme", je me permets de « préciser » ces 2 références :)

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      1906-2006 : cent ans après la Charte d’Amiens - Le combat pour enraciner la conscience de classe dans le monde ouvrier
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/1906-2006-cent-ans-apres-la-charte
      – Pour gagner l’avant-garde ouvrière aux idées révolutionnaires
      – Le #syndicat comme outil pour développer la conscience de la classe ouvrière
      – Les dérives du socialisme officiel
      – la charte d’Amiens : garantir l’ancrage révolutionnaire de l’avant-garde ouvrière face au #réformisme et au #corporatisme
      – Force et limites du #syndicalisme_révolutionnaire

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      Ce commentaire de #Trotsky dans un courrier à #Pierre_Monatte (13 juillet 1921) :

      [...] La charte d’Amiens constitue la pratique officielle du syndicalisme révolutionnaire.

      Pour formuler le plus nettement possible ma pensée, je dirai qu’invoquer la #charte_d'Amiens, ce n’est pas résoudre, c’est éluder la question. Il est évident pour tout communiste conscient que le syndicalisme français d’avant-guerre était une tendance révolutionnaire très importante et très profonde. La charte a été pour le mouvement prolétarien de classe un document très précieux, mais la valeur de ce document est historiquement limitée. Depuis, il y a eu la guerre, la Russie des Soviets s’est fondée, une immense vague révolutionnaire a passé sur toute l’Europe, la III° Internationale a grandi et s’est développée, les anciens syndicalistes et les anciens social-démocrates se sont divisés en trois tendances hostiles. De nouvelles questions immenses se sont posées devant nous... La charte d’Amiens ne contient pas de réponse. Quand je lis la Vie Ouvrière, je n’y trouve pas plus de réponse aux questions fondamentales de la lutte révolutionnaire. Est-il possible qu’en 1921 nous ayons à retourner aux positions de 1906 et à « reconstruire » le syndicalisme d’avant-guerre... Cette position est amorphe, elle est conservatrice, elle risque de devenir réactionnaire.

      Comment vous représentez-vous la direction du mouvement syndicaliste dès l’instant où vous aurez la majorité à la #CGT ? Les syndicats englobent des communistes affiliés au parti, des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes, des socialistes et de grandes masses de sans-parti. Naturellement, toute question d’action révolutionnaire doit être examinée par l’ensemble de l’appareil syndical qui englobe des centaines de milliers et de millions d’ouvriers. Mais qui dressera le bilan de l’expérience révolutionnaire, qui en fera l’analyse, qui en tirera la conclusion nécessaire, qui en formulera les propositions, devenant les mots d’ordre, les méthodes de combat, et qui les appliquera dans les larges masses ? En un mot, qui dirigera le mouvement ? Pensez-vous accomplir cette tâche en qualité de groupe de la Vie ouvrière ? En ce cas, on peut dire avec certitude que d’autres se formeront à côté de vous qui, au nom du syndicalisme révolutionnaire, contesteront votre droit de diriger le mouvement. Et enfin, quelle attitude aurez-vous à l’égard des nombreux communistes syndiqués ? Quels seront les rapports entre eux et votre groupement ? Il peut se faire que des communistes affiliés au parti soient en majorité à la tête d’un syndicat et que des syndicalistes révolutionnaires non affiliés au parti soient à la tête d’un autre. Les propositions et les mots d’ordre du groupe de la Vie ouvrière peuvent ne pas s’accorder avec les propositions et les mots d’ordre de l’organisation communiste. Ce danger est très réel, il peut devenir fatal et nous ramener, quelques mois après notre victoire, à un nouveau règne des Jouhaux, des Dumoulin et des Merrheim.

      Je connais bien l’aversion des milieux ouvriers français passés par l’école du syndicalisme anarchiste à l’égard du « parti » et de la « politique ». Je conviens volontiers qu’on ne peut heurter brusquement cet état d’esprit, que le passé suffit parfaitement à expliquer, mais qui est pour l’avenir extrêmement dangereux. En cette matière, je peux très bien admettre la transition graduelle de l’ancienne séparation à la fusion totale des syndicalistes révolutionnaires et des communistes en un seul parti, mais il faut nettement et fermement nous donner ce but. S’il y a encore dans le parti des tendances centristes, il y en a aussi dans l’opposition syndicale. L’épuration ultérieure des idées est nécessaire ici et là. Il ne s’agit pas de subordonner les syndicats au parti, mais d’unir les communistes révolutionnaires et les syndicalistes révolutionnaires dans les cadres d’un seul parti ; il s’agit d’un travail concerté, centralisé, de tous les membres de ce parti unifié, au sein des syndicats demeurés autonomes, une organisation indépendante du parti. Il s’agit pour l’avant-garde véritable du prolétariat français de former un tout cohérent en vue d’accomplir sa tâche historique essentielle : la conquête du pouvoir, et de poursuivre sous ce drapeau son action dans les syndicats, organisation fondamentale, décisive, de la classe ouvrière dans son ensemble.

      Il y a une certaine difficulté psychologique à franchir le seuil d’un parti après une longue action révolutionnaire en dehors d’un parti, mais c’est reculer devant la forme au plus grand dommage de la chose. Car, je l’affirme, tout votre travail antérieur n’a été qu’une préparation à la fondation du parti communiste, à la révolution prolétarienne. Le syndicalisme révolutionnaire d’avant-guerre était l’embryon du parti communiste. Retourner à l’embryon serait une monstrueuse régression. Au contraire, la participation active à la formation d’un parti communiste véritable suppose la continuation et le développement des meilleures traditions du syndicalisme français.

      Chacun de nous a dû, au cours de ces années, renoncer à une partie vieillie de son passé, pour sauver, pour développer et assurer la victoire des éléments du passé qui supportaient l’épreuve des événements. Ces sortes de révolutions intérieures ne sont pas faciles, mais on n’ acquiert qu a ce prix le droit de participer efficacement à la révolution ouvrière.

      Cher ami, je crois que le moment présent décidera pour longtemps des destinées du syndicalisme français, du sort de la révolution française. Dans les décisions à prendre, un rôle important vous incombe. Vous porteriez un coup bien cruel au mouvement dont vous êtes l’un des meilleurs militants si, maintenant qu’il faut un choix définitif, vous tourniez le dos au parti communiste, mais je suis convaincu qu’il n’en sera pas ainsi.

      Je vous serre bien cordialement la main et suis votre dévoué.

      #anarchisme #communisme #socialisme #Léon_Trotsky #parti_révolutionnaire #marxisme #militantisme #communisme_révolutionnaire

    • Vous savez pourquoi les Bouches-du-Rhône sont le seul département où il n’y a pas eu de réquisition pendant la grève des raffineurs ?
      C’est simple 🔥✊ :

      Déclaration d’Olivier Mateu de la CGT Bouches-du-Rhône : "On a fait un truc très simple, on est allé voir le préfet. On lui a dit « A la première réquisition : c’est la guerre. [...] Jusqu’au dernier CGTiste, vous devrez nous crever. »

      La vidéo est ici : https://twitter.com/realmarcel1/status/1631008648506777601?cxt=HHwWgoCx_a3uwKItAAAA
      #greve7mars #Blocage7mars #ReformeDesRetraites

    • @marielle en d’autres termes : « comment menacer de leur péter les dents pour ne pas se faire bouffer. »

      Effectivement, je suis convaincu que c’est l’attitude à prendre en ce moment pour se faire respecter et, au-delà pour construire un rapport de force plus offensif de remise en cause du capitalisme, qui serait à la hauteur de la situation.

      Plus concrètement le mot d’ordre de blocage est aujourd’hui à l’ordre du jour dans la confrontation avec l’État sur les retraites et plus il y aura de monde – notamment sur les secteurs stratégiques lés à la circulation des flux marchands, tels que les carburants – plus on sera en mesure de les faire plier. Attention, toutefois à ne pas tomber dans l’erreur de « la grève par délégation » des dits secteurs stratégiques car, dans ce cas c’est plantage assuré.

      Bon, sinon, faut reconnaître qu’il y a quand même une tonalité viriliste (ou macho, comme on disait dans les années 70) dans l’attitude bravache du camarade mais d’un autre côté il est probablement difficile de montrer de la fermeté (du « tempérament » comme on disait aux siècles passés) sans avoir recours à ce type de postures stéréotypées.

      @recriweb Je souscris à nombre de points développés dans tes textes, à l’exception de la question centrale du parti, qui vient, notamment dans celui de Trotsky, comme point d’aboutissement de l’analyse.

      Le mot « parti » pris au sens d’une organisation politique structurée, telle que le parti Bolchevik (pour faire simple), correspond à une vision de l’action politique et de l’organisation sociale qui n’est absolument pas la mienne et dans laquelle je ne me suis jamais inscrit. J’y suis totalement réfractaire. Désolé. Et pourtant je n’ai fait que côtoyer dans diverses pratiques sociales ou militantes d’ardents partisans de cette conception du parti politique, quelle que soit leur tendance. Je les ai côtoyé même plus que des camarades libertaires qui partageraient davantage ma vision politique.

      Je te le dis en toute franchise et de façon dépassionnée : il faut admettre qu’il puisse y avoir ce type de désaccord – quelle que soit l’importance qu’on accorde à ces désaccords – et ce n’est pas dans un espace de partage sur le web, tel que ce très sympathique seenthis, qu’on parviendra à les « régler », si tant est que cela soit possible. En tous cas, je ne me sens pas la capacité de m’engager sur ce terrain et, même, je n’y vois pas beaucoup d’intérêt à s’y essayer.

      Je me permettrais juste de suggérer que le mot « parti », lui aussi, nécessite quelques précisions quant au sens qu’on lui donne.

      Pour revenir à notre précédent échange, Émile Pouget a écrit des textes, dans sa période syndicaliste révolutionnaire, sur le « parti du travail ». Je pense que le mot parti, dans ce cas, est une expression dont le sens est assez proche de celle qu’on retrouve dans le « Manifeste du parti communiste » ou même dans votre « camp des travailleurs » (mais peut-être que je me trompe).

      Le mot « parti » doit alors être pris au sens de « partisan de » et dans ce cas, moi aussi, je suis partisan d’un rapport de force social contre le capitalisme et contre l’État (pour faire simple) et pour cela, il faudra nécessairement un mouvement de masse, avec plein de gens dont je ne partage pas nécessairement les options politiques, philosophiques, religieuses, etc.

      Dans mes pratiques militantes, même si ce n’est pas un mystère, je ne suis quasiment jamais conduit à énoncer ce que serait ma vison politique (les buts et les moyens, etc.) sauf après une manif, autour d’une bouteille mais, dans ce cas, il m’est arrivé de constater que même les plus farouches staliniens se décrivent comme d’authentiques anarchistes.

  • 🛑 ✊ #Retraites #RéformedesRetraites #NonALaReformeDesRetraites #grèves #GrèveGénérale #GreveGeneraleIllimitee #Grève7mars... #8mars #GrèveFéministe > #Anticapitalisme #Féminisme

    🛑 Pourquoi les femmes sont les grandes perdantes de la réforme des retraites - Rapports de Force

    Cette année, le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, marquera aussi le début des grèves reconductibles contre la réforme des retraites. Une convergence des luttes qui ne doit rien au hasard : les femmes, plus encore que les hommes, vont lourdement pâtir de l’allongement de l’âge de départ à la retraite. On vous rappelle pourquoi (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/les-femmes-grandes-perdantes-de-la-reforme-des-retraites-030116920

  • Réforme des retraites : vers un réveil de la combativité ouvrière ?

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/02/25/reforme-des-retraites-vers-un-reveil-de-la-combativite-ouvri

    En lançant sa nouvelle #réforme_des_retraites, Macron a réussi à mobiliser plusieurs millions de travailleurs, à travers des journées de #manifestations, de #débrayages et de #grèves réussies, dans plus de 250 villes du pays, parfois très petites. En refusant de faire, par avance, quelque concession que ce soit aux demandes des syndicats les plus conciliateurs, il a réussi à réaliser l’unité de toutes les #directions_syndicales, qui conservent à ce jour l’entière maîtrise de la mobilisation, de son calendrier comme de sa stratégie.

    L’unité syndicale est incarnée par #Laurent_Berger, secrétaire général de la #CFDT, réformiste modéré revendiqué, dont la confédération a accompagné les précédentes réformes des retraites, de celle de Juppé en 1995 à la #retraite_à_points avortée de Macron en 2019, en passant par la #réforme_Touraine-Hollande en 2014. Affichant son intransigeance sur les 64 ans, dénonçant l’entêtement d’Élisabeth Borne, #Laurent_Berger a mobilisé les adhérents de sa confédération et aligné dans les manifestations des cortèges bien plus joufflus qu’à l’habitude. Il est allé jusqu’à appeler à «  mettre la France à l’arrêt  » le 7 mars, tout en ajoutant, quand même, qu’il n’appelait pas à la grève reconductible. Laurent Berger ne s’est pas radicalisé, mais il a pris la mesure de l’opposition à cette réforme et se donne les moyens de l’encadrer, main (...)

  • #ReformeDesRetraites #greve7mars #7mars #GreveGenerale... #Anticapitalisme !

    🛑 ✊ 7 mars : les Français soutiennent le blocage... (IFOP)

    ✅ 67 % des Français estiment justifié l’appel à mettre la France à l’arrêt
    ✅ 75% d’approbation chez les actifs
    ✅ 89 % chez les ouvriers

    ▶️ via Rapports de force (twitter) ► https://rapportsdeforce.fr/breves/un-blocage-populaire-le-7-mars-lag-022316873

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  • 🛑 ✊ #Retraites #RéformedesRetraites #NonALaReformeDesRetraites #grèves #GrèveGénérale #GreveGeneraleIllimitee #Grève7mars... #Anticapitalisme !

    🛑 Retraites : les 15 milliards par an d’exonérations de cotisations patronales comblent les déficits... - Rapports de Force

    Entre 2019 et 2022, le montant cumulé des exonérations de cotisations et contributions à la Sécurité sociale pour les entreprises s’élève à 278 milliards d’euros. Sur cette période de quatre ans, la part devant contribuer au financement des retraites dépasse quant à elle les 52 milliards (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/retraites-les-15-milliards-par-an-dexonerations-de-cotisations-patro

    • - Les salaires sont de plus en plus insuffisants pour finir dignement le mois cependant que les haussesde plus en plus individualisées et presque exclusivement octroyées au compte-gouttes dans les grandes entreprises, sont systématiquement concédées en échange de plus de travail, plus de soumission.

      – Les patrons restent silencieux car ils ont obtenu l’assurance de la part de l’exécutif que leurs entreprises ne seront en aucune manière mises à contribution pour permettre à l’État de faire ses économies sur le dos des contributions des travailleurs. Leur seule préoccupation, totalement injustifiée au demeurant, est que le gouvernement leur impose de garder les salariés plus âgés. La publication obligatoire, qui vient d’être rejetée à l’Assemblée nationale, d’un « indice senior » était de la poudre aux yeux des travailleurs anciens. L’indice n’interdisait pas les entreprises de les virer, si besoin.

      – Les partis de gauche comme de droite, dits d’opposition, jouent leur pièce de théâtre habituelle en simulant le combat à la vie, à la mort sous les lambris dorés de la République. Leur objectif est clair :
      exploiter la situation pour attirer des voix aux prochaines élections. Ils contribuent ainsi activement à imposer aux prolétaires en lutte, temps et modalités d’action subordonnés à la vie parlementaire et aux urnes, à l’instar de la proposition d’un référendum sur la « réforme ».

      – Les syndicats, tous les syndicats, mettent toutes leurs forces à contribution pour préserver l’opinion, favorable à leur stratégie, des personnes interrogées, à intervalles réguliers, par les instituts de sondage. Ils séparent la lutte contre la « réforme » des retraites de celles, ô combien urgentes,
      pour des augmentations de salaires égales pour tous, du relèvement des indemnités de chômage, des hausses des pensions.

      Personnellement je suis en accord avec la stratégie de la FI au parlement : https://seenthis.net/messages/991154

  • La rigueur du bourreau : Près de 7 milliards d’euros : ce que le gouvernement va économiser sur le dos des chômeurs | Mathias Thépot
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/210223/pres-de-7-milliards-d-euros-ce-que-le-gouvernement-va-economiser-sur-le-do

    L’Unédic vient de chiffrer à 6,7 milliards d’euros en 2027 les économies générées par les deux réformes de l’assurance-chômage de 2021 et 2023. Si, par ailleurs, la réforme des retraites passait telle quelle, cela ferait au total 17 milliards d’euros de coupes dans le modèle social.

    À la fin du second quinquennat d’Emmanuel Macron, le modèle social français pourrait connaître une véritable saignée. L’#Unédic – l’organisme géré par les syndicats et le patronat chargé du régime d’#assurance-chômage – vient en effet d’annoncer, ce mardi 21 février, que les deux réformes de l’assurance-chômage, qui s’appliquent depuis octobre 2021 et le 1er février 2023, permettront au régime d’économiser 6,7 milliards d’euros en 2027, du seul fait de la moindre indemnisation des chômeurs qu’elles impliquent. 

    Et encore, c’est un minimum théorique : dans ses prévisions, l’Unédic n’a pas pris en compte la suppression prévue des indemnités chômage après un abandon de poste. Mesure dont le décret d’application n’est pas encore paru.
    Parmi les deux réformes, c’est celle de 2023 – qui retire aux personnes s’inscrivant à #Pôle_emploi 25 % de leur capital de droits au motif que la conjoncture se porte bien – qui permettra de réaliser le plus d’économies. Elle se traduirait par « une diminution moyenne du nombre d’allocataires indemnisés de 12 % en année de croisière, soit environ 300 000 personnes […] et par des dépenses d’allocations réduites de 4,5 milliards d’euros » en 2027, a dit l’Unédic.

    L’autre #réforme, celle de 2021 – qui a notamment modifié le calcul du salaire journalier de référence (SJR) en prenant en compte les périodes non travaillées, et instauré la nécessité de travailler au moins six mois au lieu de quatre pour accéder aux allocations – sera certes moins douloureuse. Mais tout de même : d’après l’Unédic, elle s’accompagnera de moindres dépenses de l’ordre de 2,2 milliards d’euros en vitesse de croisière.

    Excédents records

    Ainsi, « portée par la pleine montée en charge de la réforme de février 2023 », les excédents du régime prévus par la direction de l’Unédic vont s’envoler dans les prochaines années : à + 3,8 milliards d’euros fin 2023, puis à + 4,7 milliards fin 2024, et surtout à + 8,6 milliards fin 2025, un record !
    Sur ces 8,6 milliards d’euros de solde positif en 2025, « 5,2 milliards seront liés aux réformes de 2021 et 2023 [ce montant diffère des 6,7 milliards d’euros pour 2027 car en 2025, la réforme de 2023 n’aura pas encore atteint sa pleine montée en charge – ndlr] et 3,4 milliards d’euros seront dus à l’amélioration de la conjoncture économique », a détaillé le directeur général de l’Unédic, Christophe Valentie.

    Rappelons que l’amélioration de la conjoncture économique – que l’Unédic considère avec des pincettes dans ses prévisions vu le contexte international instable – est un phénomène doublement vertueux pour le régime de l’assurance-chômage : il en découle, d’une part, une baisse du nombre de chômeurs et donc de moindres dépenses d’#allocations ; et d’autre part, une hausse de la masse salariale globale qui génère une hausse des cotisations adossées donc des recettes. 
    Bon an mal an, ces excédents « permettront de résorber la dette du régime », a confié la présidente de l’Unédic Patricia Ferrand. Dette qui s’élève à 59,3 milliards d’euros fin 2022, dont 18,4 milliards d’euros sont liés à la seule crise du Covid. Une part que la direction de l’Unédic aimerait bien ne pas avoir à rembourser avec les excédents du régime. « Ce que l’on souhaite, c’est que l’État reprenne la totalité de la dette Covid. Mais on connaît un peu la réponse », a précisé, presque résigné, Jean-Eudes Tesson, le vice-président de l’Unédic.

    Effets peu perceptibles

    Du reste, il faut le dire : en faisant voter ses deux réformes de l’assurance-chômage, l’objectif affiché du gouvernement était moins de résorber la dette de l’Unédic et de baisser la dépense publique que « d’inciter » les allocataires au retour à l’emploi en durcissant les règles de l’assurance-chômage. Un « effet comportement » qui n’est toutefois « pas perceptible à ce stade pour ce qui concerne la réforme 2021 », a concédé Christophe Valentie. La direction de l’organisme promet certes une évaluation plus poussée dans les prochains mois. Mais il y a de quoi être sceptique sur les effets positifs de ces réformes sur la prospérité économique du pays. 
    D’autant que juste avant Noël 2022, la direction de l’Unédic a communiqué aux partenaires sociaux un premier bilan de la réforme de 2021, qui montrait qu’elle avait fait beaucoup de perdants, comme nous l’expliquions dans cet article.

    La réforme de 2023 pourrait même avoir des conséquences encore plus désastreuses. Et des économistes en vue sur le sujet, tels Bruno Coquet ou même Esther Duflo, Prix de la Banque de Suède en hommage à Alfred Nobel, ont déjà déclaré que « rien ne démontre que durcir les règles de l’assurance-chômage soit efficace » et qu’« on ne voit absolument pas la preuve » que la baisse des allocations incite les chômeurs et les chômeuses à reprendre un emploi.
    En revanche, si l’on raisonne en termes d’économies budgétaires, on peut dire que le gouvernement est parti pour atteindre ses objectifs, certes affichés plus discrètement. Rappelons que le 17 mars 2022, lors d’une conférence de presse lénifiante de plus de quatre heures dévoilant les grandes lignes de son programme présidentiel, Emmanuel Macron avait promis qu’il réaliserait durant le quinquennat à venir 15 milliards d’euros d’économies grâce aux réformes structurelles , « avec des gains sur la réforme des retraites et des gains sur la réforme chômage ».

    Prime à la rigueur 

    Or, si l’on additionne le montant de 6,7 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-chômage en 2027, dévoilé mardi par l’Unédic, à celui de 10,3 milliards d’euros espéré par le gouvernement grâce à sa réforme des retraites, ce sont 17 milliards d’euros d’économies que le gouvernement pourrait faire sur le dos du modèle social français d’ici à 2027. Plus que promis. 
    Ainsi l’exécutif pourra peut-être atteindre l’autre objectif qu’il s’est fixé auprès de la Commission européenne de rétablir le déficit public à 3 % du PIB en 2027, contre 5 % actuellement, tout en poursuivant sa politique de baisses d’impôts principalement à destination des ménages les plus aisés et des entreprises.
    Après 50 milliards entre 2017 et 2022, Emmanuel Macron a promis 15 milliards d’euros de nouvelles baisses d’impôts durant ce quinquennat, dont huit milliards d’euros seront liés à la suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) d’ici 2024. Le plan de rigueur budgétaire du gouvernement semble donc se dérouler comme prévu. Mais à quel prix pour la cohésion sociale du pays !

    #dépense_publique #déficit #rigueur #chômeurs #revenu #droits_sociaux #abandon_de_poste

    • Courage, fuyons !
      https://www.lantivol.com/2023/02/les-breves-du-satirique-fevrier-2023.html

      Macron, qui a pris l’habitude d’admonester son peuple dès lors qu’il se trouve à l’étranger, est aussi d’une grande bravoure quand il s’agit de préparer ses arrières. Le 16 décembre 2022, depuis la salle des fêtes de l’Elysée et entouré de pas moins de 80 conseillers, il déclare : «  En 2027 je ne serai pas candidat. Je ne serai donc pas comptable de ce qui arrivera.   » (Le Monde, 8-9 janvier 2023). Qu’à cela ne tienne ! Quoique la «  pensée   » comptable lui serve bien souvent de cerveau, on trouvera à ce futur retraité de l’Élysée – contraint mais comme ses prédécesseurs très généreusement récompensé… – d’autres qualificatifs : «  responsable et coupable   » par exemple, tout en restant poli…

    • 17 milliards « d’économies » à l’horizon 2027 par taille chez les pauvres dans le modèle social ; et en même temps 400 milliards sur 5 ans pour « booster » l’armée.

      Vu le rapport >20 entre les deux, la fRance n’a visiblement pas de véritable problème de pognon ; on dirait un simple choix de priorités sur les allocations et en même temps un bon coup de couteau dans le dos à « ceux qui ne sont rien ».

      Édit : les profs, ils pourraient par exemple demander à récupérer la moitié des 400 milliards sur 5 ans que Macron a donné à ~l’armée~ Dassault ?

      #pognon_de_dingue

  • Bataille des #retraites : durcir le ton, élargir le front, Fabien Escalona et Romaric Godin
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/180223/bataille-des-retraites-durcir-le-ton-elargir-le-front

    Face à un pouvoir radicalisé, le mouvement social doit à la fois durcir ses actions et élargir la bataille à d’autres enjeux que la réforme des retraites. La victoire n’est aucunement garantie, mais seule cette voie est constructive, même en cas d’échec.

    creuser. un autre versant d’un approfondissement possible
    https://seenthis.net/messages/991381

    Pour revenir à la situation présente : ce que nous voulons dire c’est que tout est déjà là. Les deux millions de manifestants, Macron, l’expérience de l’émeute comme du blocage, les complicités ainsi que la sécheresse, le dégoût du travail et la fin de la politique, les bureaucrates têtes-à-claques, qui n’en peuvent plus d’attendre de s’en prendre. On propose donc d’écarter un temps, disons le 7 mars, tout penchant pour la nostalgie, la résignation ou le cynisme, et d’y aller.

    • La voix du Capital
      https://www.lantivol.com/2023/02/les-breves-du-satirique-fevrier-2023.html

      Le 2 février 2023, Alain Minc était l’invité de Ruth Elkrief dans «  Un œil sur le monde   » sur LCI. Interrogé sur la réforme des retraites, il l’a joué comme à son habitude tout sourire et tout cynique, façon petit expert maître-chanteur :

      «  Je crois qu’iI est inenvisageable qu’elle ne passe pas. Et pour une raison que le pouvoir n’ose pas dire ou ne peut pas dire. Pourquoi il faut faire cette réforme ? Nous avons 3000 milliards de #dette. Le taux d’intérêt que nous payons est très proche de celui de l’Allemagne, ce qui est une espèce de bénédiction, peut-être imméritée. (…) Le marché, c’est un être primaire. S’il voit qu’on a changé l’âge, il considérera que la France demeure un pays sérieux. Vous allez me dire : c’est idiot. Peut-être, mais c’est comme ça. Quand on est #débiteur de 3000 milliards on fait attention à ce que pense son #créancier. Si aujourd’hui cette #réforme n’avait pas lieu, si les taux d’intérêt français augmentaient à cause de ça, imaginez qu’1% de plus c’est sur 10 ans 150 milliards, on parle de ces choses-là, c’est à dire des moyens de payer les retraites, mais aussi de payer les salaires des fonctionnaires, les infirmières… Donc cette réforme a une portée symbolique à laquelle il faut accepter de céder, peu importe les concessions qu’il va falloir faire. Et comme le président de la République qui sait quand même ce que sont les règles du monde financier ne peut qu’être conscient de ça, il ne cédera pas.   »

      C’est fou comme ce genre de déclarations, ça donne encore plus envie de les faire céder et d’imposer, au-delà du retrait de leur projet, nos propres réformes…

    • « C’est le mentor de Macron Alain Minc qui le dit, la réforme des retraites sert uniquement à donner des gages aux parasites de la finance.
      Sauver le système ils n’en ont rien à foutre… »
      #greve7mars #GreveGenerale #NonALaReformeDesRetraites

      https://video.twimg.com/amplify_video/1627932060798033921/vid/1280x720/o-DhXM-Uw74z5sOJ.mp4?tag=16

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1628392611168894976?cxt=HHwWgIC--ficm5ktAAAA

    • Quand un républicain keynésien (Godin) en vient à citer Luxembourg et Lukàcs (...), ne pas hésiter à lire des analyses plus concrètes de la situation dans laquelle s’inscrivent ces réformes.

      Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010 - SIC INTERNATIONAL JOURNAL FOR COMMUNISATION
      https://www.sicjournal.org/le-mouvement-contre-la-reforme-des-retraites-en-france-automne-2010-2

      La deuxième détermination a été sa généralisation à partir de la volonté de défense d’un statu quo qui, de fait, était déjà en grande partie obsolète.
      Avec quarante années d’annuité, il faut avoir un emploi protégé, une carrière commencée tôt, pour que la perspective de la retraite ait un sens. Une situation qui s’apparente de plus en plus à celle de dinosaures au sein des travailleurs. Si le mouvement a continué, dépassant le cycle convenu des manifestations-défilés, c’est parce que cette défense d’un statu quo s’est elle-même muée en une critique plus profonde. Les quarante annuités, c’est une condamnation au travail à perpétuité.

      La lutte contre la réforme des retraites n’est pas le révélateur d’autre chose mais de tout ce qui est inscrit dans cette réforme. La question c’est l’organisation du marché du travail dans le mode de production capitaliste issu de la restructuration des années 1970 : la #précarisation ; les jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage[3] ; les plus de 55 ans qui sont poussés vers la sortie (en 2010, il y a eu 350 000 licenciements conventionnels).

      Dans les nouvelles modalités de l’exploitation de la force de travail totale comme une seule force de travail sociale disponible face au capital et segmentable à l’infini, cette #segmentation est tout autant division, création de catégories, que continuum de positions qui coexistent dans un même ensemble et se contaminent les unes les autres.

      Au travers d’un grand nombre de dispositifs nouveaux, la classe capitaliste cherche désormais à soutenir l’offre de travail alors que l’objectif poursuivi jusqu’à la fin des années 1980 par l’action publique était plutôt d’encourager les retraits d’activité. La cible n’est plus de diminuer le taux de chômage, mais d’accroître le taux d’emploi [les deux étant loin de s’exclure, ndc]. On peut compter actuellement en France plus de dix millions de salariés concernés par les exonérations sur les bas #salaires, on peut dénombrer également 8,5 millions de bénéficiaires de la prime pour l’emploi. Le changement d’échelle est très net (2,8 millions de bénéficiaires de la politique de l’emploi en 2000).

      #emploi #retraites #chômage

    • « Je lutte des classes » - Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010
      https://entremonde.net/IMG/pdf/senonevero_jeluttedesclasses.pdf

      je lutte des classes – dans ce slogan emblématique d’un mouvement sans illusion et sans espoir de victoire, on entend « je fais la lutte des classes ». Si on doit affirmer la lutte de classe sous cette forme ambiguë, humoristique et contradictoire, c’est que ce qui demeure un fait objectif, massif et incontournable, structurel, la lutte des classes, ne se reconnaissait plus elle-même comme un fait collectif et objectif intégrant et dépassant les manifestants individuels, mais comme un choix idéologique (politico-social) personnel.
      Le succès de ce slogan malicieux et sérieux à la fois montrait que pour tous, (et surtout chacun !) les mani- festations – élément central et organisateur du mou- vement – affirmaient une identité ouvrière à la fois obsolète et indispensable, idéale dans les deux sens du mot : comme idéal qui serait à atteindre et comme pur concept. Comme idée de ce qui avait existé, et qui jus- tement n’existait plus.
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      « Je lutte des classes »
      Cette dualité désignait à la fois la permanence de la contradiction de classes immanente au capitalisme et son caractère radicalement transformé ne donnant plus naissance à une identité de classe pouvant s’affir- mer contre le capital. « Je lutte des classes » fut le nom que, dans la lutte des classes, l’implosion de l’identité ouvrière en acte s’est donnée à elle-même. À côté des manifestations où se proclamait cette identité ouvrière idéale, les secteurs en grève étaient justement ceux où des communautés de travail encore plus ou moins stables pouvaient magiquement et nostalgiquement servir de référent à cette invocation. Le slogan dit très joliment la perte de l’identité ouvrière dans la volonté de l’affirmer. Le singulier du sujet est contradictoire à ce qu’est l’appartenance de classe qui n’est pas une appartenance individuelle, l’élément d’une somme. Il n’y a pas si longtemps, comme ouvrier, à Ivry ou à Port- de-Bouc, on était, par définition, de la classe ouvrière.

      #classe #ouvrier

  • « Dès que j’ai voté, je repars en courant », via @vanderling
    https://lagedefaire-lejournal.fr/des-que-jai-vote-je-repars-en-courant

    Il y a aussi une question de codes, d’interactions dans l’hémicycle. Les voix de femmes sont systématiquement raillées parce que soi-disant elles sont trop aiguës… Les débats sont censés être « virils mais corrects ». C’est un ordre symbolique patriarcal, masculin, dans lequel les codes vestimentaires et la manière de s’exprimer sont ceux d’une certaine bourgeoisie. Tout est fait pour que, quand tu ne viens pas de ce monde, tu te trimballes le syndrome de l’imposteur, le sentiment que tu n’as pas les compétences. Les deux groupes qui apportent de la diversité sociologique, avec des instits, des aide-soignants ou encore des employés de call-centers, ce sont le nôtre et le RN. Les autres sont avocats d’affaires, médecins…

  • Grandeur de la stratégie insoumise
    https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/180223/grandeur-de-la-strategie-insoumise

    Les 15 jours qui ont été consacrés à l’Assemblée Nationale aux mesures du gouvernement sur les retraites ont été marqués par la stratégie des députés insoumis. Critiquée par la droite et l’extrême droite mais aussi par les fractions les plus domestiquées de la gauche (le PCF de Roussel bien sûr, les Verts et la CFDT de Laurent Berger), elle a donné naissance à un moment politique d’une intelligence stratégique profonde. Nous avons assisté pour la première fois depuis longtemps à une sorte de dérèglement méthodique de tous les rituels parlementaires pour faire entrer dans cette enceinte la politique à l’état pur, la vraie, la politique non domestiquée par des formes fictives.

    L’idée de débat et d’échange parlementaire est un mythe. Toute personne qui a déjà regardé des séances de l’Assemblée nationale sait qu’aucun argument, même le plus rationnel, ne fait jamais changer le moindre vote. Pourquoi donc se soumettre à ce rituel factice ? Pourquoi ne pas plutôt utiliser le temps disponible pour mettre en question, acculer, devenir maître d’une temporalité que les macronistes voulaient "programmée". Pourquoi présenter des amendements comme de bons petits soldats que personne n’écoute et respecter un rituel qui ne sert jamais à rien ? Il n’y a pas de débat parlementaire. Il y a des prises de parole qui se déroulent dans l’indifférence générale, et des députés qui votent en fonction de leur camp. Puisque l’on sait que ces rites sont de purs mythes, autant les subvertir et faire l’usage le plus dissident possible que l’on peut de cette enceinte : exprimer la colère, demander des explications, cibler les ministres. Si personne n’a rien d’autre à opposer à la stratégie insoumise qu’un mythe politique, c’est parce que c’est elle qui porte une part de vérité.

    La stratégie de la montée en tension a permis de relayer dans l’assemblée la colère qui s’exprime dans la rue. Elle a permis aussi d’empêcher les macronistes de voter tranquillement, avec bonne conscience, ces mesures de régression sociale et d’exercer, assis sur leur siège rouge, une extrême violence sur la vie des autres, avant de rentrer chez eux en ayant le sentiment du devoir accompli et d’avoir été de bons parlementaires. Etre une opposition non violente (discursivement), domestiquée, c’est faire le jeu de la majorité et lui être loyal. C’est lui permettre de se dire : j’ai débattu, j’ai écouté, j’ai voté, tout va bien. Faire exploser ce rituel, faire bouillir l’assemblée, en faire un lieu de tension, les bousculer, c’est rappeler à chaque député de la majorité la violence que représente le fait de voter ces Lois pour celles et ceux qui vont voir les conditions de leur vie et de leur mort s’aggraver. C’est leur retirer la bonne conscience (et c’est déjà quelque chose). Et c’est aussi accroître le rejet à leur encontre qui sera susceptible, dans le futur, d’être la base d’un mouvement de conquête de l’appareil d’Etat.

    Comme l’a justement dit Jean-Luc Mélenchon dans un post vendredi soir, avoir empêché l’Assemblée Nationale de voter le texte a permis de surcroît de saboter l’objectif que Macron s’était fixé en terme de communication politique et que les médias se seraient empressés de reprendre pour décrédibiliser le mouvement social : faire voter rapidement l’assemblée à travers une fraude procédurale afin d’opposer au mouvement social, à la rue, le fait que "La Loi a été votée". "Macron voulait pouvoir opposer la légitimité de l’Assemblée à celle du mouvement social avec un vote favorable de l’Assemblée nationale. Échec total."

    Les macronistes voulaient contrôler le temps politique. Les insoumis ont subverti ce dispositif, ils se sont appropriés le temps - et c’est une conquête décisive.

    Moment de colère, moment de sabotage, moment de montée en tension, ces 15 jours ont aussi été un moment de véridiction. Il y a eu des polémiques sur Thomas Portes posant avec un ballon sur lequel était collé un masque du ministre du travail ou Aurélien Saintoul le traitant d’« assassin » et d’« imposteur ».. Si certains se sont empressés de dénoncer cela comme des "excès", il faut au contraire les voir comme les pièces essentielles d’une opération stratégique visant à mettre en question la déréalisation qu’opèrent les rituels politiques et à rappeler la vérité de ce qui se joue sur la scène dite politique. Il n’est pas indifférent que Thomas Portes soit cheminot et que la présidente de l’assemblée nationale qui l’a exclu possède 1,5 million d’euros d’actions chez l’Oréal, 40 000 euros d’actions émanant de plusieurs multinationales (LVMH, Kering, Axa, Total, BNP Paribas…) C’est comme si la lutte des classes avait fait irruption de manière quasi-parfaite au sein de l’assemblée : celle qui préside une assemblée qui fait voter des Lois qui aggravent l’exploitation de classes (dont elle profite) et exercent des effets concrets sur l’espérance de vie accusant de violence celui qui résiste de manière symbolique à la violence qu’elle exerce sur lui. 

    Si nous étouffons dans ce monde politique, c’est parce que presque tout le monde y joue un rôle faux, mythique, fictif, c’est parce que les discours sont en décalage avec la réalité et masquent les rapports concrets, c’est parce que tout le monde a tendance à se conformer à des rites prescrits et sans aucun sens - à aller au devant d’une recherche d’une sorte de respectabilité institutionnelle et médiatique. Les oppositions sont trop souvent domestiquées et participent de la mystification politique et des effets de déréalisation qu’elle produit. Et il suffit de se souvenir de la manière dont le Parti Communiste se comportait à l’Assemblée en 1947, alors qu’ils étaient un parti si important, pour comprendre que c’est dans la conflictualité et non dans la respectabilité que se trouve la clé d’un gauche puissante.

    Grandeur de la stratégie insoumise qui a fait voler en éclat les mythes politiques de l’assemblée nationale, qui a domestiqué une institution pour en faire l’un de lieux essentiels de la conflictualité sociale assumée, sans masque, sans faux semblant, sans politesse. Ces 15 derniers jours furent un moment essentiel de la politique contemporaine et si le 7 mars est une réussite, ce sera en grande partie grâce aux députés insoumis.

    • L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans !https://manuelbompard.fr/2023/02/lassemblee-nationale-na-pas-vote-la-retraite-a-64-ans

      L’examen de la réforme des retraites s’est donc achevé ce vendredi soir à l’Assemblée nationale. Il aura duré à peine 4 journées complètes réparties sur 9 jours. En effet, le gouvernement a choisi d’imposer l’utilisation de l’article 47-1 de la Constitution pour limiter le temps des discussions. On a donc assisté à un cadenassage inédit du débat parlementaire : jamais une réforme d’une telle importance n’aura été examinée à l’Assemblée nationale dans de telles conditions. 

      En vérité, confronté à une mobilisation d’une puissance inédite en France depuis plus de 30 ans, le gouvernement voulait plier le match en quelques jours à l’Assemblée Nationale. Un vote en faveur du projet de loi ou, à minima, en faveur de l’article 7 (qui entérine le report de l’âge de départ à la retraite) était son objectif. Il permettait de donner à une réforme rejetée par plus de 70% des français une apparence de légitimité. L’objectif ? Semer le doute, démobiliser l’opposition à ce projet et espérer ainsi tuer dans l’œuf le blocage du pays programmé à partir du 7 mars.

      La NUPES était son seul obstacle sur ce chemin. En ne déposant pas plus que quelques dizaines d’amendement, le Rassemblement national avait abandonné la bataille avant même qu’elle n’ait commencé. Il est d’ailleurs sidérant d’observer à quel point Marine Le Pen aura servi d’allié constant du macronisme dans ce combat. Le dépôt par son groupe d’une motion de censure après 10 jours de sommeil profond n’en aura été qu’une démonstration supplémentaire. Car tout le monde savait qu’elle n’avait aucune chance d’être votée. Dès lors, en lui offrant une victoire sur un plateau, Marine Le Pen ouvrait une porte de sortie parfaite à un gouvernement incapable de faire adopter son projet de loi. Il n’était pas question pour nous de lui faire un tel cadeau.

      Pour aller au bout de son scénario, le gouvernement devait donc faire rentrer la NUPES dans le cadre contraint de ce débat en la poussant à retirer ses amendements. Pour y parvenir, il a instrumentalisé les déclarations de certains dirigeants syndicaux qui, croyant voir à l’Assemblée nationale une opportunité de battre les macronistes, ont pris position sur la stratégie parlementaire. On pourrait se satisfaire de voir se clore la période dans laquelle les manifestations et la grève étaient l’apanage des syndicats et l’action parlementaire celui des partis (ou mouvements) politiques. Mais formons le voeu que l’action des uns et des autres puisse s’articuler davantage à l’avenir afin d’éviter les pièges du pouvoir en place. 

      Car pour notre part, nous ne partagions pas cet optimisme. Nous considérions que le gouvernement avait gardé suffisamment de cartes en main pour se garantir une victoire ou, à minima, une absence de défaite. Une d’entre elles est d’ailleurs apparue au grand jour à quelques minutes de la fin des travaux. Poussé dans ses retranchements par l’action conjointe des insoumis et du député Aurélien Pradié, le ministre Dussopt a annoncé reprendre à son compte un amendement déposé par le groupe des Républicains sur les carrières longues. Il s’agissait pour lui de réduire encore le front des députés LR prêts à voter contre la réforme. Et peu importe si cet amendement initialement chiffré par le gouvernement à 10 milliards d’euros mettait en cause la sincérité financière de la loi toute entière.

      Il fallait donc tenir bon et ne pas tomber dans les intox qui ont fleuri tout au long de la semaine. Ainsi, on parlait de députés macronistes absents le vendredi pour éviter d’avoir à voter en faveur de la réforme. Ou d’une liste de plus de 25 républicains prêts à voter contre la réforme. Ou d’un gouvernement qui voulait faire gagner du temps. Ces illusions naïves se sont dissipées peu à peu. Les macronistes étaient finalement au complet. Les députés LR opposés à la réforme n’excédaient pas une quinzaine et la reprise en main autoritaire du débat par la présidente LREM de l’Assemblée Nationale était un signal clair de la volonté gouvernementale de reprendre le contrôle des horloges. Mais elles auront conduit les députés écologistes d’abord, puis les députés socialistes et communistes à retirer l’ensemble de leurs amendements.

      Dès lors, il ne restait plus dans la dernière ligne droite que les députés insoumis pour bloquer le passage en force macroniste, défendre des amendements et pousser le gouvernement dans ses retranchements. Cette stratégie a produit des résultats. 

      Elle a permis par exemple de s’engouffrer dans la brèche ouverte par l’économiste Mickaël Zemmour à propos de la retraite minimum à 1200 euros. Nous avons acculé le ministre Dussopt sur ses mensonges à ce sujet et il a du reconnaitre que toutes les personnes qui partiront à la retraite ne pourront pas bénéficier de cette retraite minimum. Pilonné par les députés de la NUPES, il a finalement dû fournir un chiffre de 5% de bénéficiaires parmi les retraités. Mais ce chiffre n’a été confirmé par aucun organe officiel et le ministre n’a pas été capable d’en indiquer la provenance. Encore un mensonge ? 

      Sur un autre sujet, nous avons pu démontrer l’absurdité des propositions actuelles sur les carrières longues. Elles conduisent à ce qu’une personne ayant commencé à travailler à 17 ans cotise 43 annuités alors qu’une personne ayant commencé à travailler à 16 ans en cotise 44. Nous avons également mis en lumière l’impact désastreux de cette réforme pour les femmes et fait la démonstration qu’un report de l’âge de départ à la retraite aura comme conséquence une baisse des salaires et une augmentation du chômage.

      Bref, à l’issue d’une bataille parlementaire intense, une première victoire a été remportée : le texte n’a pas été adopté à l’Assemblée nationale et ne dispose d’aucune légitimité. Son retrait est donc plus que jamais à l’ordre du jour. Face aux millions de manifestants dans les rues, le gouvernement fait la sourde oreille. Il faut donc crier encore plus fort en s’engageant sur la voie du blocage du pays. C’est l’objectif que s’est fixé l’intersyndicale à partir du 7 mars. Nous le soutenons totalement. Contribuer à sa réussite est désormais notre seul objectif.

    • Un commentaire intéressant :

      Je pense aussi que la stratégie de LFI est la bonne.

      Contaminée par les médias et les interventions critiques de toutes les forces politiques, j’ai regretté un temps que les députés de la France insoumise tendent les bâtons pour se faire battre en donnant des arguments à ceux qui les présentent comme des rigolos inconséquents. Mais j’avais tort.

      J’ai regardé les débats de la nuit, et j’ai compris que la LFI a pris le président et tout l’exécutif à son propre piège. En utilisant ce détournement de la constitution, probablement attaquable, Jupiter, auto-déclaré maître des horloges, voulait contraindre l’opposition à faire voter, en vitesse et sans vraie discussion, un texte avec lequel elle n’est pas d’accord, mais une grande majorité des français non plus. Ensuite, le parti au pouvoir aurait pu faire le généreux en reculant sur des détails et la NUPES aurait été perdante (ainsi que le peuple) après avoir accepté un jeu démocratique faussé.

      L’acceptation du projet de loi sans vote permet de montrer à qui on a affaire : je suis d’accord avec vous, c’est une guerre de classe, et un déni de démocratie, et cela se voit.

      Tous ces gens, députés, ministres et président, qui n’ont (et n’auront) même pas besoin de leur retraite pour vivre, et qui se battent pour réduire à la pauvreté les vrais travailleurs âgés, c’est un véritable scandale. Le fait qu’il n’est pas question pour ces valets du CAC40 de prendre un centime aux ultra-riches pour « sauver » le régime de retraite (lequel va plutôt bien, d’ailleurs) montre bien ce dont il est question. Pour moi, il s’agit de casser notre système de retraite par répartition en le rendant inefficace (pourquoi cotiser toute sa vie si c’est pour mourir avant sa retraite ?) et ce, afin de conditionner la population a accepter en alternative une retraite par capitalisation, ce qui fera rentrer dans la finance l’argent de nos cotisations. Les fonds de pension se frottent déjà les mains...

      LFI a donc eu raison de prendre le temps de démontrer tous les mensonges de ce gouvernement. Mais il y en a encore à débusquer !

      Je rajoute que tous ces intervenants qui vilipendent le style des députés insoumis, notamment les députés de droite, mais pas seulement, ne se doutent pas qu’ils favorisent l’ancrage populaire de ce groupe. Cela fait du bien d’entendre des gens nous représentant, utilisant les même mots que nous et disant la vérité. C’est rafraichissant, après tous ces manipulateurs au langage châtié qui roulent la population, et les électeurs, dans la farine depuis des lustres, et cassent peu à peu tout notre système de protection sociale et nos services publics.

      A propos de l’éventuel détournement de procédure au Parlement, j’ai trouvé très intéressant l’article de Paul Report : "Réforme des retraites : le Parlement est-il victime d’un détournement de procédure ?"https://blogs.mediapart.fr/paul-report/blog/150223/reforme-des-retraites-le-parlement-est-il-victime-d-un-detournement-

      https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/180223/grandeur-de-la-strategie-insoumise/commentaires

    • « Dès que j’ai voté, je repars en courant »
      https://lagedefaire-lejournal.fr/des-que-jai-vote-je-repars-en-courant

      Léo Walter est l’instituteur des Alpes-de-Haute-Provence qui a battu l’ancien ministre Christophe Castaner aux dernières élections législatives. En tant que nouveau député de la France Insoumise et de la #Nupes, il découvre de l’intérieur le travail parlementaire. Il nous parle des courses dans les couloirs de l’Assemblée, des nuits blanches, des niches parlementaires, de l’obstruction des débats, du déséquilibre des pouvoirs entre exécutif et Parlement, ou encore des mille et une stratégies du gouvernement Macron pour imposer sa volonté.

  • 🛑 ✊ #Retraites #RéformedesRetraites #NonALaReformeDesRetraites #grèves #GrèveGénérale #GreveGeneraleIllimitee #Grève7mars... ...

    🛑 POUR DÉFENDRE NOS RETRAITES, GRÈVE RECONDUCTIBLE À PARTIR DU 7 MARS DANS L’ENSEMBLE DES SECTEURS | Solidaires

    Le gouvernement appuyé par le MEDEF est décidé à imposer coûte que coûte une mesure de régression sociale majeure sur nos retraites. La multiplication d’arguments fallacieux et d’omissions de sa part ne peut camoufler le choix de fond qui revient à voler du temps de vie aux travailleuses et travailleurs. La question aujourd’hui est bien celle du partage des richesses produites mais aussi celle du travail. La mobilisation met en évidence partout la profonde dégradation des conditions de travail que nous dénonçons et combattons depuis des années (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/pour-defendre-nos-retraites-greve-reconductible-a-partir-du-7-mars-dans-

    • Ça ne suffira pas. Que les centrales syndicales annoncent une « mise à l’arrêt du pays » le 7 mars, et certains parlent d’un durcissement du mouvement & appellent à la grève reconductible à partir de cette date, c’est entendu — c’est effectivement dans ce sens qu’il faut aller…

      Mais les travailleurs ne peuvent pas donner de chèque en blanc aux directions syndicales et s’en remettre entièrement à elles pour diriger une riposte qui les concerne tous.

      Ce qui pourrait surtout faire peur au gouvernement et au patronat serait que ces grèves soient décidées par en bas, qu’elles s’étendent comme une traînée de poudre et qu’elles débordent le cadre fixé par les directions syndicales.

      Pour cela, il faudrait que, dans les entreprises et les secteurs en lutte, les travailleurs se donnent les moyens de décider de leur mouvement, il faudrait que se mettent en place des assemblées générales réunissant le maximum de salariés et des comités de grève démocratiquement élus qui discutent de tout, des revendications bien sûr mais aussi et surtout de la manière de mener le mouvement.

      On n’en est pas encore là, mais c’est la seule direction.

    • Ni l’un ni l’autre. Il n’y a rien à attendre du « haut » et du « sommet ». Quand les confédérations syndicales obtiendront du gouvernement ou des députés quelques concessions, quelques inflexions au projet, ils justifieront l’abandon des grèves et des manifestations. Et quand bien même elles résisteraient pour se refaire auprès de leur base, l’important toujours reste l’école de la lutte. L’important reste que les travailleurs apprennent à lutter et à s’organiser en prenant eux-mêmes leurs décisions.

      Pour préparer les futurs combats décisifs.

      Un seul sommet : la base.

    • @recriweb je ne vois pas en quoi ce que j’ai écris précédemment est contradictoire avec ton propos.
      Je n’attends absolument rien des directions confédérales. Ni d’ailleurs des partis politiques ou d’un quelconque messie.
      De « bas en haut » est une référence explicitement libertaire pour signifier que la société capitaliste ne sera réellement remplacée que par un mouvement social révolutionnaire, autonome des travailleurs, fédérés entre eux, pour reconstruire l’alternative, de la base au sommet de la société et certainement pas à l’initiative des états majors politiques ou syndicaux, fussent-il réputés révolutionnaires.
      Tu peux donc constater que ta critique se trompe de cible (même s’il est probable que nous n’ayons pas le même point de vue) mais je ne t’en veux pas. Les précisions sont toujours utiles, dès lors qu’elles peuvent s’échanger sereinement dans un climat fraternel.

    • « Pour signifier que la société capitaliste ne sera réellement remplacée que par un mouvement social révolutionnaire, autonome des travailleurs, fédérés entre eux, pour reconstruire l’alternative, de la base au sommet de la société et certainement pas à l’initiative des états majors politiques ou syndicaux, fussent-il réputés révolutionnaires », je puise quant à moi dans les références du mouvement ouvrier communiste révolutionnaire. À ce détail près, nous sommes d’accord :)

      J’ai cru comprendre dans ta formule le souci de maintenir, à côté des « bases », une légitimité naturelle « au sommet » actuel – occupé par les directions des confédérations syndicales. Mais s’il n’en est rien : au temps pour moi.

      Cela m’a toutefois donné l’occasion de rappeler un point qui sera historiquement déterminant, et sur lequel nous sommes d’accord : « L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes » (et, donc, de personne d’autre).

  • 🛑 ✊ #Retraites #RéformedesRetraites #NonALaReformeDesRetraites #grèves #GrèveGénérale #GreveGeneraleIllimitee...

    #Anticapitalisme #Autogestion #Anarchisme

    ★ Contre la réforme des retraites - Groupe Commune de Paris de La Fédération Anarchiste

    Repenser le travail et inventer de nouvelles résistances 

    Le gouvernement actuel poursuit consciencieusement le travail entamé par ceux qui l’ont précédé : la remise en cause de tout ce qui a trait à la protection sociale. Cette réforme n’est qu’une des manifestations d’un système politique et économique, le néolibéralisme, qui est foncièrement anti-social. Il est évidemment important de se mobiliser contre chaque projet de loi qui étend l’emprise de ce système sur nos vies, mais nous sommes condamnés-es à le faire sans cesse si nous n’inscrivons pas notre critique dans une visée systémique, si nous n’inscrivons pas notre lutte dans une perspective révolutionnaire. Le salariat et plus globalement le travail exploite, humilie, blesse et parfois tue, et ce que l’on travaille jus (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://federation-anarchiste-groupe-commune-de-paris.over-blog.com/2023/02/contre-la-reforme-des-retraites.html